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The Addams Family (1964-1966) :
Que ce soit de nos jours ou il y a des décennies, le plus grand défi d'une comédie est dans un premier temps de séduire avec un humour qui lui est propre, et de le maintenir ensuite à un niveau plus ou moins équivalent.
Le premier point est validé sans aucune difficulté. La première saison réussit à rendre attachants les membres de cette famille aux tendances certes morbides, mais qui est unie et aimante.
L'ambiance est légère, et la naïveté candide des Addams face à leurs congénères est amusante. Même si le schéma des premiers épisodes est souvent identique (un individu rentre chez les Addams, est effrayé par ce qu'il voit, et ne demande qu'à prendre ses jambes à son cou tant il est mal à l'aise), cela s'améliore par la suite.
Les scénaristes commencent à se centrer sur chaque protagoniste et mettre en exergue ses particularités complètement loufoques, jouant aussi sur des gimmicks qui fonctionnent assez bien (Fester qui allume des ampoules, Lurch qui apparaît à peine le gong sonné, la Chose qui apporte le courrier...).
Cela donne un ensemble homogène, et la série n'est jamais meilleure que quand elle se consacre à Lurch, interprété à merveille par Ted Cassidy. Malheureusement, la saison 2 n'est pas du tout du même tonneau.
La plupart des personnages sont relégués au second plan, d'autres ne servent que de ressorts comiques de façon encore plus voyante qu'auparavant (le cousin Itt en est le parfait exemple), et le couple Morticia/Gomez phagocyte l'écran.
Le nombre d'épisodes les mettant en scène dans des rôles différents de ceux qu'ils tiennent habituellement devient croissant, et les gimmicks commencent à être de plus en plus omniprésents - au point d'en devenir gênants.
Il ne se passe pas un seul épisode sans que Gomez ne devienne fou car Morticia parle en français (parfois, cela se produit plusieurs fois au sein d'un même épisode : quelle redondance !), et le téléspectateur finit par se lasser. Il y a bien quelques petits moments sympathiques, mais on tourne en rond, et l'ennui pointe le bout de son nez.
Bien évidemment, découvrir cette série si longtemps après sa sortie rend son appréciation difficile, dans la mesure où la perception qu'on en a est forcément faussée par ce qui a été fait par la suite. Elle est cependant intéressante sur plusieurs points.
De manière positive parce qu'elle montre que l'humour noir et le morbide peuvent être drôles en étant distillés savamment, afin de dépeindre une famille modèle - si l'on excepte sa particularité. De manière négative car c'est un exemple à ne pas suivre : se reposer sur ses acquis et sur ses gimmicks sans se renouveler ne fonctionne pas éternellement.
Pour conclure, longue vie à Lurch et à la Chose ! Et à Wednesday, qui est trop chou.
(retrouvez aussi, sur ce blog, les bilans des deux saisons de la série, de ses téléfilms, de sa série animée et de son remake, rédigés par Lurdo)
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