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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #television catégorie

QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Y - The Last Man, saison 1 (2021)

Publié le 16 Septembre 2022 par Lurdo dans Drame, Télévision, Hulu, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, USA

Après des années de development hell (la série a été commandée en 2015, et retravaillée encore et encore depuis), la bande dessinée de Brian K. Vaughan et Pia Guerra a finalement été adaptée en série télévisée pour FX, avec une distribution assez efficace, et pour 10 épisodes de 50 minutes. Une série diffusée fin 2021 sur Hulu, alors même que l'Amérique est plus polarisée que jamais, et que les gender politics divisent de plus en plus la société outre-atlantique...

Y - The Last Man, saison 1 (2021) :

Lorsqu'une catastrophe inexplicable tue instantanément tous les porteurs du chromosome Y, les femmes se retrouvent en charge de la planète ; Jennifer Brown (Diane Lane) devient présidente des USA, et doit aussitôt gérer une crise supplémentaire - son fils Yorick (Ben Schnetzer) est le seul homme encore en vie, et nul ne sait pourquoi. Dans le chaos général, Brown charge l'Agent 355 (Ashley Romans) d'emmener Yorick à l'autre bout du pays, pour y trouver une généticienne (Diana Bang) potentiellement capable de résoudre ce mystère...

Et honnêtement, cette première et unique saison (la série a été annulée) fut très laborieuse pour moi. Il faut dire que prendre un comic-book proposant un récit de road trip dynamique, intrigant, ne se prenant jamais trop au sérieux, et en faire une série post-apocalyptique über-sérieuse, statique et dramatique, une sorte de croisement bancal de The Walking Dead et de The West Wing, forcément, c'était casse-gueule.

À l'identique, faire pivoter le focus du récit de Yorick, le survivant pas très doué, à toutes les femmes qui peuplent ce monde, était un pari risqué : si l'Agent 355, qui accompagne Yorick, reste l'un des points forts de la série (l'actrice a du charisme et tient très bien son rôle), Yorick est quasiment inexistant dans le programme, éclipsé par toutes les intrigues secondaires qui progressivement deviennent principales.

Ici, la mère de Yorick, élue au Congrès et promue Présidente des USA lors de la catastrophe, et qui doit composer avec une opposition républicaine religieuse et fanatique (il est là, le côté West Wing du pauvre) ; ailleurs, Hero (Olivia Thirlby), la sœur de Yorick, qui trouve refuge chez les Filles des Amazones, dirigées par Roxanne (excellente Missi Pyle) et se fait embarquer dans leur radicalisation anti-hommes ; ailleurs, Nora Brady (Marin Ireland), ex-conseillère présidentielle, qui se retrouve aussi chez les Filles des Amazones et tente de manipuler Roxanne ; et puis il y a aussi Beth (Julian Canfield), l'ex de Yorick, elle aussi radicalisée et qui tente un coup d'état contre le Pentagone...

Dix épisodes très librement adaptés du comic-book (les changements sont notables, et pas forcément pour le meilleur), donc, dont 80 à 90 % sont consacrés à toutes ces sous-intrigues, avec d'un côté de la politique-fiction typiquement américaine, sans la moindre subtilité (les Démocrates sont gentils, et prennent parfois des décisions difficiles pour le bien commun ; les Républicains sont dérangés, religieux, ils prient tout le temps, et sont des radicaux d’extrême droite), de l'autre de l'embrigadement dans une secte, et entre deux, un peu de fuite en avant de Yorick, de l'Agent 355 et du Dr Mann (Diana Bang), une fuite en avant qui stagne paradoxalement beaucoup.

Et qui souffre, comme tout le reste de la série, d'une écriture agaçante. Pas tant parce que le programme semble inerte, reformaté en série post-apo terne et insipide, sans jamais parvenir à donner des repères de temps et d'espace au spectateur ; pas tant parce que les scénaristes, persuadées d'avoir de grandes choses à dire sur la société américaine, son évolution, sa composition, ses inégalités, semblent décidées à placer maladroitement des thématiques et des personnages transgenres un peu partout dans le monde de la série (un élément quasi-inexistant dans le comic-book, mais qui mène ici à la création d'un nouveau personnage principal, celui de Sam, le meilleur ami/compagnon de Hero, et qui diminue drastiquement la tension tant il suffit à Yorick de dire "je suis trans" pour qu'on le laisse tranquille) ; pas tant parce que la structure globale de la série, chapeautée par Eliza Clark (l'épouse du frère de Joss Whedon, et ancienne showrunneuse d'Animal Kingdom), paraît parfois décousue, délaissant par exemple Yorick pendant un épisode entier pour narrer le background de Roxanne, ou sautant d'un élément à un autre de manière désordonnée...

Non, le vrai problème, c'est que tous les personnages sont affreusement antipathiques. Alors je sais que c'est un peu le concept d'une série post-apo, supposée faire ressortir le pire de l'être humain lorsqu'il est confronté à sa survie, mais il arrive un moment où tous ces personnages radicalisés, idiots, qui prennent systématiquement les pires décisions au pire moment, ne pensent qu'à eux-mêmes, et ont des réactions disproportionnées et impulsives à toutes les situations... et bien ça agace, tout simplement.

Yorick est à baffer, Hero est à baffer, Beth est à baffer, les politiques sont à baffer, les Amazones sont à baffer, le Docteur Mann est (vraiment) à baffer (un cliché ambulant de la scientifique sarcastique et cassante, insupportable), même l'Agent 355 est un peu à baffer... et ce n'est pas la faute des actrices et acteurs, tous très compétents.

Non, l'écriture de la série m'a vraiment fatigué, manquant cruellement de finesse et de nuances, au point de me donner fréquemment envie de sauter des scènes, pour ne pas dire des pans d'épisode (je ne l'ai pas fait, mais ce n'est pas l'envie qui m'en a manqué).

Et puis il y a toutes ces coïncidences trop pratiques, ces grosses ficelles narratives qui font que tous les personnages importants de la série se croisent constamment, ou se retrouvent tous dans un périmètre de 25 mètres carrés, histoire de forcer des interactions et des rebondissements.

Alors forcément, la critique américaine a adoré cette approche engagée, socialement responsable et très prestige drama d'un comic-book ; personnellement, entre tous les défauts d'une écriture balourde et mal articulée, l'illustration musicale terne, la réalisation pas toujours très probante, et le côté ultra-politisé à l'américaine, j'ai trouvé le tout très insuffisant, voire simplet, malgré ses atours de série profonde et féministe.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Squid Game, saison 1 (2021)

Publié le 15 Septembre 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Télévision, Drame, Thriller, Les bilans de Lurdo, Corée, Netflix

Bien après la bataille et son pic de popularité virale, je passe enfin en revue cette série sud-coréenne qui a tant fait parler d'elle - et je le fais non sans une certaine curiosité, je dois bien l'avouer... au programme, neuf épisodes d'une heure diffusés sur Netflix, et une approche très asiatique du genre.

Squid Game, saison 1 (2021) :

Parce qu'il a besoin d'argent, Seong Gi-hun (Lee Jung-jae) accepte la mystérieuse proposition d'un inconnu, et se réveille sur une île isolée, dans un complexe souterrain, avec 455 autres candidats à un mystérieux Squid Game : une compétition où les joueurs s'affrontent dans des jeux enfantins à l'issue mortel, et où le gagnant remporte une véritable fortune...

Et honnêtement, je dois dire que je ressors assez mitigé de cette première saison de Squid Game.

Probablement parce que j'en attendais quelque chose de nerveux et de tendu, comme un bon thriller compact et rythmé, mais qu'en réalité, cela reste une série Netflix à la temporalité particulièrement décompressée, et aux nombreuses sous-intrigues pas forcément très probantes.

Et ce dès le début de la saison, où pour teaser le Squid Game et ses règles, la série propose une première épreuve, et renvoie immédiatement tout le monde chez soi pendant un épisode et demi : de quoi bien refroidir les ardeurs, d'autant que les personnages assez clichés et manichéens n'intéressent pas forcément en dehors du jeu.

Le reste de la saison est à l'identique, avec beaucoup de digressions frustrantes qui affaiblissent le potentiel marquant de la série : ici, un candidat médecin qui aide les employés à trafiquer des organes ; là, une sous-intrigue principale sur un jeune policier qui infiltre l'île à la recherche de son frère (pas une mauvaise idée, de montrer le revers de la médaille et les coulisses de l'île, mais dans la pratique, le personnage est insipide, son enquête peu palpitante, et la résolution évidente) ; ailleurs, ces VIP qui débarquent en fin de saison pour assister au jeu, et qui tirent instantanément la série vers le bas, tant ils sont clichés (on les dirait sortis d'un sous-Hunger Games) et pas forcément très bien écrits ou interprétés...

Bref, plein d'éléments qui détournent du Squid Game en lui-même, comme pour brouiller les pistes d'un récit principal souvent trop prévisible pour son propre bien.

Pourtant, les acteurs sont plutôt bons, et assez investis dans ces personnages pas forcément très originaux ou profonds. Certes, il faut adhérer à une interprétation "à l'asiatique", parfois criarde et outrée, mais dans l'ensemble, on s'attache à certains personnages, malgré les grosses ficelles de scénario (O Yeong-su est notamment très sympathique, même si le rebondissement final est loin d'être aussi surprenant et inattendu que le scénario le pense - en réalité, pendant toute la saison, on s'attend à ce que le papy nous la joue Keyser Söze, donc...).

Et puis il y a ces jeux supposément enfantins, parfois assez familiers (Un deux trois soleils, les billes, le tir à la corde), parfois pas franchement enfantins (le pont en verre au dessus du vide), et parfois totalement imbitables (le squid game, en l'occurence, que je n'ai toujours pas compris à ce jour). Ça fonctionne plus ou moins, à vrai dire, avec toujours un petit côté prévisible quant à qui va survivre jusqu'aux derniers épisodes, et qui va y passer.

Assez mitigé, tout ça, même si je dois bien reconnaître un très joli travail visuel, pour donner corps à cet univers bizarre et à cette organisation criminelle excentrique. Après, ça reste une série Netflix, avec ce que ça implique d'épisodes et de digressions en trop, de rythme bancal (neuf épisodes d'une heure... sauf le huitième, qui peine à atteindre les 30 minutes, et le neuvième, qui techniquement a tout bouclé au bout de 14 minutes, et consacre ensuite les 40-45 minutes restantes à un épilogue pas totalement probant), et d'écriture parfois un peu pataude.

Je ne vois pas vraiment comment en faire une saison 2, honnêtement : répéter la structure de la saison 1, avec de nouveaux candidats et de nouveaux jeux ? Bof. Suivre Seong Gi-hun tandis qu'il infiltre l'organisation pour une nouvelle partie ? Mwébof. Partir sur quelque chose de complètement différent ? Je reste dubitatif, honnêtement.

En l'état, Squid Game se regarde assez facilement (principalement grâce à son esthétique et son côté brut et violent assumé), mais c'est loin de mériter tous les éloges que la série a reçu à sa sortie.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 5 (2022)

Publié le 14 Septembre 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Netflix, Télévision, USA

Ultime saison de 12 épisodes pour cette série d'animation canon à l'univers des Jurassic Park et Jurassic World, et dont la dérive progressive vers une science-fiction de plus en plus prononcée ne m'avait pas franchement convaincu l'annéeac dernière...

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 5 (Camp Cretaceous, season 5 - 2022) :

Secourus par M. Kon, le père de Kenji, les Nublar Six doivent faire face à une réalité des plus sinistres : à la tête de Mantah Corp., Kon est aussi malfaisant que ne pouvait l'être Kash... mais Kenji, lui, est prêt à tout pour obtenir l'approbation de son père.

Une ultime saison assez frustrante pour Camp Cretaceous, puisque si elle conclue les aventures des Nublar 6 de façon finalement assez satisfaisante, avec un petit saut en avant dans le temps permettant de voir ce que chacun est devenu, la saison se déroule aussi de manière assez décousue, continuant sur la lignée WTF de la saison 4 (avec ses robots, ses holodecks, sa base secrète), et lui rajoutant encore une dose supplémentaire d'éléments agaçants.

Cette saison, en effet, c'est la saison des dinosaures-jeux vidéo, qui voient les dinos devenir de véritables outils pour les maychants, télécommandés à partir de manettes Dualshock pouvant tout leur faire faire. Non seulement c'est assez inhumain (mais ça, la série en a conscience, puisqu'elle joue beaucoup de cet angle "maltraitance animale" pour susciter l'attachement, l'indignation et la pitié du jeune spectateur), mais surtout, ça donne une saison assez caricaturale, avec des maychants très maychants (le père de Kenji est vraiment écrit de manière ultra manichéenne) qui passent toute la saison manettes en main, à piloter leurs dinosaures comme des drones en ricanant comme des génies du mal de seconde zone.

D'ailleurs, les méchants, parlons-en : je l'ai mentionné, mais le père de Kenji est une caricature ambulante de père indigne obsédé par l'argent et sa réputation, les soldats et les investisseurs le sont tout autant, et l'utilisation d'un personnage (et d'éléments) de Jurassic World Dominion n'apporte pas grand chose, si ce n'est un vague lien de synergie commerciale... bref, face aux jeunes héros, des antagonistes clichés au possible, et un Kenji qui retourne prestement sa veste pour se ranger aux côtés de son Papounet les 3/4 de la saison.

Un heel turn qui ne convainc jamais vraiment car, malgré le format rallongé de la saison, il se dégage tout de même de cette ultime fournée un sentiment brouillon, avec des évolutions et des péripéties précipitées, pour que tout soit bouclé au plus vite.

On pourrait aussi citer les scénaristes qui, visiblement ravis d'avoir réussi à créer une romance entre Kenji et Brooke (pas forcément un élément très intéressant de la série, cela dit), décide de renouveler l'expérience, en passant le plus clair de la saison à faire du shipping... entre Sammy et Jaz (qui découvre sa sexualité). Parce que forcément, il fallait un quota LGBTQ (Netflix oblige), et forcément, les personnages concernés sont la sportive et la fermière rondouillarde... d'autant plus frustrant qu'à part ces clichés flagrants et le fait que le tout semble amené de manière un peu trop forcée, la relation est plutôt bien écrite.

Bref. Une saison de conclusion qui fait ce qu'on lui demande (finir l'arc des personnages, boucler la boucle, etc) mais ne le fait pas forcément de manière très habile, avec des digressions superflues (12 épisodes, mais l'impression de flottements désagréables, et de personnages secondaires qui disparaissent durant plusieurs épisodes pour ressurgir mollement), un grand final plein d'action assez manipulateur (dinosaures vs dinosaures, avec une mort à la clé... mais en fait non !), des embryons de pistes étranges (tout ce qui a trait à la géothermie de l'île, et à ses conséquences), et une caractérisation très manichéenne qui dessert le propos plus qu'elle ne l'appuie.

Au final, Camp Cretaceous aura été une expérience mitigée. Plutôt agréable à suivre, avec des personnages sympathiques et des dinosaures attachants, la série a cependant pris un virage dans la science-fiction encore plus prononcée avec sa saison 4, et m'a un peu perdu à partir de ce point.

Cela dit, le personnage de Darius et sa passion pour les dinosaures (ainsi que son évolution dans ses rapports avec ces animaux) trouveront certainement un écho chez beaucoup d'enfants de son âge.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : La Fabuleuse Mme Maisel, saison 4 (2022)

Publié le 13 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Amazon, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Télévision, USA, Maisel

Nouvelle fournée de la Fabuleuse Mme Maisel, la série d'Amy Sherman-Palladino et de son époux, avec huit nouveaux épisodes d'une petite heure, qui font suite à une saison 3 à la conclusion ayant divisé...

La Fabuleuse Mme Maisel, saison 4 (2022) :

Renvoyée de la tournée de Shy Baldwin, Midge Maisel tente de retomber sur ses pieds, et fait des choix drastiques pour sa carrière : contrainte de trouver une nouvelle source de revenus, elle devient maîtresse de cérémonie dans un petit cabaret burlesque illégal, tandis que Susie, de son côté, tente d'élargir son catalogue de clients...

Au terme de cette saison 4, force est de constater que La Fabuleuse Mme Maisel a un défaut de plus en plus présent, comme je le mentionnais déjà dans le bilan de la saison précédente : le personnage principal de la série, Midge Maisel, est de plus en plus problématique.

Princesse juive (au sens péjoratif américain du terme) privilégiée, égocentrique, capricieuse, arrogante et autoritaire, Midge avait conclu la saison précédente en révélant presque à tout le monde l'homosexualité de Shy Baldwin (son employeur et star de la chanson) sur scène, histoire de faire rire son public. Un faux pas inadmissible, qui semblait orienter le personnage vers une sérieuse remise en question, et pouvait laisser espérer une saison 4 dans laquelle les Palladino allaient réinventer leur héroïne, ou du moins lui faire prendre conscience de ses nombreux privilèges.

Et puis non. Dès les premières minutes de la saison 4, Midge est de retour sur scène, en colère, réclamant sa vengeance et blâmant son renvoi sur le sexisme de la société. Et puis, quelques minutes plus tard, elle pique une crise en public, et se défoule, à moitié nue, en tabassant le véhicule d'un chauffeur de taxi à coups de branches.

Le message est clair : Midge reste une femme immature que le spectateur est censé trouver charmante, mais qui est, quand on y réfléchit un peu, de plus en plus détestable. Sans ressources et refusant désormais de faire des premières parties d'artistes plus affirmés (parce qu'elle s'estime désormais au dessus de tout ça), elle ne veut pourtant pas changer de train de vie, rachète son appartement, manipule tous les commerçants locaux pour s'assurer des ardoises confortables, et accepte le rôle de présentatrice dans un cabaret burlesque chaotique... dont elle s'empresse de prendre les commandes, donnant des ordres à droite et à gauche comme si elle était la propriétaire des lieux.

Plutôt que de se remettre en question, Midge continue ainsi sur la même lancée, se rapprochant de Lenny Bruce (encore un couple qui a clairement les faveurs des Palladino, mais qui dans les faits n'est pas particulièrement captivant ou intéressant), et n'en faisant qu'à sa tête pendant les trois-quarts de la saison.

Pas de rédemption, pas vraiment d'excuses présentées à Shy (pire, Midge et Susie se rendent à son "mariage", où elles se comportent comme les pires wedding crasheuses au monde, bruyantes, abrasives et délibérément ennuyeuses), tout au plus a-t-on droit, en guise de fin de saison, à un échange un peu plus tendu entre Lenny et Midge, dans lequel Lenny dit ses quatre vérités à la comédienne.

Ou presque. En réalité, il se contente de secouer un peu Midge, de lui dire d'arrêter de se cacher dans son cabaret miteux, et de renouer avec le succès en acceptant des offres qui lui paraissent en dessous d'elle, mais pourraient déboucher sur quelque chose de plus grandiose. Dont acte, Midge décidant aussitôt, en guise de cliffhanger de fin de saison, de passer à la télévision.

Pas de panique, cependant, tout est présenté comme de l'excentricité sympathique et attachante par une Amy Sherman-Palladino clairement très éprise de son personnage principal.

Et heureusement, même si le spectateur peut commencer à trouver que Midge est agaçante, il reste tous les personnages secondaires : Susie et ses clients, c'est inégal, parfois un peu trop caricatural (l'hypnose, la résolution de l'incendie criminel) mais parfois aussi tout simplement émouvant, avec un superbe travail d'Alex Borstein (l'éloge funèbre) ; les parents de Midge restent eux aussi caricaturaux, mais la mère de Midge a droit à une sous-intrigue la plaçant de manière amusante face à la mafia des entremetteuses (avec un caméo de Kelly Bishop en prime) ; Joel, ses parents, sa copine asiatique : pas très passionnant, et globalement en filigrane, mais pas forcément désagréable pour autant.

Et puis il y a de multiples caméos éclair, à droite et à gauche, provenant souvent de l'univers Palladino : outre Bishop, il y a aussi Milo Ventimiglia, pour une petite apparition amusante, Chris Eigeman, Scott Cohen, Jackie Hoffman, John Waters... un petit jeu de "reconnaissez-vous ce visage familier ?" qui trahit clairement le fait que les Palladino se font désormais plaisir, quitte à ce que la saison paraisse un peu décousue et dénuée d'enjeux réels.

Ça reste ainsi très joli visuellement et assez ludique, et bien interprété, mais en éloignant Midge de la scène, et en lançant plein de pistes narratives sans jamais les exploiter pleinement ou les résoudre, la saison semble tourner en rond, refusant de faire progresser Midge dans un sens ou dans l'autre, et donnant l'impression d'un gros surplace autour d'une héroïne privilégiée qui n'a pas l'air décidée à changer...

La saison 5 devrait être la dernière de la série : espérons que les scénaristes font oser secouer un peu tout cela, avant que le parcours de Myriam ne se termine de manière bien décevante.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Pretty Smart, saison 1 (2021)

Publié le 12 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Review, Les bilans de Lurdo, Romance, Sitcom, Télévision, USA, Netflix

Unique saison de 10 épisodes pour cette sitcom Netflix diffusée dans l'anonymat le plus total fin octobre dernier, et annulée sur la lancée par la plateforme, sans surprise, et malgré des showrunners/scénaristes éprouvés ayant fait leurs armes sur How I Met Your Mother, Crazy Ex-Girlfriend ou encore Tic et Tac : les Rangers du risque...

Pretty Smart, saison 1 (2021) :

Chelsea (Emily Osment), intellectuelle studieuse ayant étudié Harvard, s'installe chez sa sœur Claire (Olivia Macklin), à Los Angeles, après avoir été plaquée par son compagnon. Là, elle redécouvre le caractère simple et naïf de Claire, dont elle s'était éloignée, ainsi que tous les colocataires de celle-ci : Jayden (Michael Hsu Rosen), influenceur gay flamboyant et vaniteux, Solana (Cinthya Carmona), ex-avocate reconvertie dans le new age, et Grant (Gregg Sulkin), coach sportif musclé au charme duquel Chelsea n'est pas insensible...

Au programme de Pretty Smart, donc, une sitcom ultra-formatée tel que l'on aurait pu en trouver sur NBC (à une ou deux répliques près, au ton un peu plus libre, Netflix oblige), et dont les épisodes fonctionnent souvent sur le même squelette : des situations improbables, du cabotinage, et dans le dernier tiers, un moment plus sincère et émouvant durant lequel un personnage se révèle ou un duo se rapproche.

Le problème étant que le tout n'est pas particulièrement mémorable ou intéressant à suivre, avec des personnages très caricaturaux, aux traits et à l'interprétation forcés, et des relations assez classiques (le triangle amoureux entre Grant, Chelsea et Claire ronronne assez rapidement, tant il est balisé).

Ce n'est pas forcément honteux pour autant, et encore une fois, ça aurait très bien être une sitcom NBC ou Freeform, d'autant que les acteurs sont investis dans leur personnage et se donnent à fond (mention spéciale à Michael Hsu Rosen, qui fait preuve de tout son talent à l'occasion de l'épisode où Ming-Na Wen fait un caméo).

Mais le tout reste une sitcom de studio aux rires enregistrés peu probants, à l'écriture assez inégale (quelques moments bien trouvés, transcendés par l'enthousiasme du cast, mais aussi d'autres moments vraiment cousus de fil blanc) et qui abandonne assez rapidement son postulat de départ (l'intello coincée qui s'installe chez des angelinos superficiels) pour devenir un programme collégial assez générique.

M'enfin ça faisait plaisir de revoir Osment dans un premier rôle (et Molly Ephraim dans un caméo).

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Man vs. Bee, saison 1 (2022)

Publié le 11 Septembre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Comédie, Télévision, Review, Les bilans de Lurdo, Netflix, UK, Sitcom

Neuf épisodes de 8 à 10 minutes à peine pour ce retour de Rowan Atkinson sur le petit écran, à l'occasion d'une série Netflix écrite par le scénariste des Johnny English : un investissement en temps assez limité pour le spectateur, donc, pour un programme dans la droite lignée des œuvres précédentes d'Atkinson... mais aussi avec certains de leurs défauts.

Man vs. Bee, saison 1 (2022) :

Devant un tribunal, Trevor (Rowan Atkinson), gardien de propriété pour un couple aisé, raconte comment il en est venu à détruire la maison et les biens de ses employeurs lors d'un combat à mort contre une abeille...

Très vite, en effet, on en vient à se demander si ce Man vs. Bee n'a pas été conçu, à l'origine, comme un tv special de 45 minutes qui aurait été artificiellement découpé et revendu à Netflix (ou comme un long-métrage, comme par exemple le film avorté The Bee, de John Hughes, qui dans les années 90 avait pressenti Rowan Atkinson pour interpréter le rôle d'un ouvrier confronté à une abeille envahissante, dans le manoir en cours de rénovation où il travaille... hmmm)  : la nature épisodique du récit, son format (c'est presque une pièce de la maison/un épisode) donnent l'impression d'un récit aux interruptions forcées, et renforcent un certain sentiment de répétitivité.

Plus gênant : la montée en puissance de la guerre entre Trevor et l'abeille s'en retrouve un peu affaiblie, et l'on se retrouve à se dire que la situation dégénère trop rapidement, notamment dans les derniers épisodes.

Après... c'est un peu le concept de l'œuvre globale de Rowan Atkinson : un protagoniste chaotique qui réagit de manière excessive à son environnement et s'embourbe dans des situations toujours plus improbables.

En cela, Man vs. Bee ne déroge pas à la règle, et l'on s'amuse clairement à voir Atkinson retrouver le slapstick absurde, quasi-muet, des grandes heures de Mr. Bean. C'est souvent drôle, ludique, et inventif, et toute la première moitié de la saison se regarde avec un certain plaisir (même si l'on se range instinctivement du côté de l'abeille, dès le début).

Ensuite... disons que Trevor n'est pas Bean, et il n'en a pas le côté sympathique, le caractère immature, et il n'évolue pas dans un monde de sitcom surréaliste. La série a ainsi beau tenter d'humaniser Trevor, en lui donnant des scènes avec sa fille, tout ça, ça ne fonctionne pas vraiment, ses réactions paraissent démesurées, et l'on finit par se dire, au fil des épisodes, que la série (et son personnage principal) est franchement déséquilibrée, alors qu'elle enchaîne de la cruauté animale (le chien en prend plein la tête) et de la destruction d'une manière caricaturale, presque cartoonesque - bien trop, en tout cas, pour la façon dont cet univers est décrit à l'écran.

Ça aurait pu fonctionner, cette version outrée de La Pire semaine de ma vie, si les autres personnages, l'environnement, etc, avaient été écrits de manière plus excentrique, si l'univers avait été moins réaliste ou, à l'opposé, si Trevor avait été écrit de manière plus subtile (ou si sa folie avait été justifiée par une phobie des insectes, par un déséquilibre psychologique, ou que sais-je encore).

En l'état, la série se regarde gentiment, mais ne parvient pas à transformer l'essai, ou à évacuer cette impression d'un projet inabouti, tant au niveau du ton que de l'écriture (et ce ne sont pas les placements produits pas très adroits, ou le rebondissement rédemptif final, à la fois télégraphié bien à l'avance et gentiment bâclé, qui arrangent les choses).

Dommage.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Rutherford Falls, saison 2 (2022)

Publié le 10 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, NBC, Peacock

Après sa saison 1 de 10 épisodes, Rutherford Falls, de Mike Schur (The Office, The Good Place), m'avait laissé assez mitigé : à trop vouloir ménager tout le monde, inclure sans brusquer ni sombrer dans les caricatures, éviter les clichés, le tout paraissait en demi-teinte, très mesuré et gentillet, bien trop sage pour marquer les esprits ou parvenir à s'imposer.

C'est probablement pour cela que NBC/Peacock a renouvelé la série pour seulement huit épisodes (avec un poster fini à l'arrache sous Photoshop), pas forcément un signe encourageant vu que les dix premiers épisodes paraissaient déjà un peu courts pour réussir à développer quoi que ce soit...

Rutherford Falls, saison 2 (2022) :

La course à la mairie est lancée à Rutherford Falls, et Nathan (Ed Helms) refuse la proposition de Terry (Michael Greyeyes) de se présenter aux élections : à sa place, c'est le jeune Bobbie Yang (Jesse Leigh) qui se porte candidat...

Une saison assez brève, donc, une nouvelle fois accueillie à bras grands ouverts par la critique américaine, qui y a vu un programme incontournable, un must-see hilarant, rafraîchissant et innovant.

On n'a clairement pas du regarder la même saison, ou du moins, pas sous le même prisme. En effet, un peu comme en ce qui concernait la saison 1, cette saison 2 m'a laissé globalement indifférent, peinant à m'arracher plus qu'un sourire de temps en temps, et me paraissant assez déséquilibrée dans la gestion de ses intrigues.

Terry transforme la communauté en parc d'attraction pour touristes, mais peine à rentabiliser son projet et est contraint de se lancer dans la culture de la marijuana pour espérer sauver la Nation Minishonka ; Reagan (Jana Schmieding) développe son musée, essaie d'obtenir un terrain bien à elle, et est tellement irrésistible qu'elle est embarquée dans un triangle amoureux improbable ; Bobbie Yang est poussé sur le devant de la scène, et fait campagne ; Nathan revient, s'excuse platement, encore et encore, apprend qu'il va être futur papa, il est humilié, etc...

Et c'est à peu près tout. Pas mal de shipping qui ne fonctionne pas trop (Reagan et ses mecs, Nathan et Deirdre qui n'ont aucune alchimie), pas mal de ce que certains qualifieraient (à tort ou à raison) de wokisme (avec une mise en avant prononcée du personnage transgenre, des minorités, etc, face à un homme blanc ridicule et qui passe toute la saison à s'excuser et à faire acte de rédemption), quelques running gags gentillets, des problématiques très amérindiennes qui parlent peu aux Européens que nous sommes, le tout pour une saison de huit épisodes souvent décrits, outre-atlantique, comme plus détendus, plus doux et plus sobres qu'en saison 1.

Le problème étant que la saison 1 était déjà gentillette, sage, à la limite de l'anecdotique. Ici, entre son Ed Helms qui paraît de plus en plus superflu (idem pour Dustin Milligan, réduit cette année à de la quasi-figuration), ses romances sans grande alchimie, et son intrigue de fond assez prévisible, ce n'est pas mauvais, en soi... mais j'ai à nouveau trouvé le tout plutôt quelconque, et je doute que je me souviendrai de grand chose lorsqu'une éventuelle saison 3 arrivera (ce qui n'est pas garanti).

Après, je ne suis probablement pas le public visé...

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Les bilans de Lurdo : Solar Opposites, saison 3 (2022)

Publié le 4 Septembre 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Télévision, Action, Animation, Science-Fiction, Science Fiction, Hulu, USA, Aventure, Les bilans de Lurdo, Solar

Troisième saison de la série animée de Mike McMahan et Justin Roiland, après deux années et un épisode spécial Noël déjantés, mais un peu inégaux : cette fois-ci, on passe des 8 épisodes saisonniers habituels à 11, et il reste à voir si cette décision saura porter ses fruits...

Solar Opposites, saison 3 (2022) :

La saison 2 de SO peinait un peu à équilibrer les mésaventures des Solar Opposites avec le quotidien du Mur, un Mur de plus en plus présent, et dont le développement ressemblait beaucoup à une réaction des scénaristes à la popularité de cette sous-intrigue. Puisque le Mur plaisait tant aux fans en saison 1, on en avait rajouté une dose en saison 2, quitte à en faire un peu trop, et à perdre ce qui faisait le sel de ce filigrane saisonnier.

En saison 3, on continue un peu à exploiter le filon, en se centrant sur les personnages de Cherie et de Halk, qui tentent de réorganiser le Mur en un monde démocratique, et sont contraints de partir à l'aventure, dans les bas-fonds du Mur, pour tenter de réparer l'électricité défaillante. Pas forcément désagréable, tout ça, avec un passage chez les cannibales,  beaucoup de morts sanglantes, et le retour du fermier Steven (désormais avec une armée de moustiques et un plan singeant celui de Thanos)... mais honnêtement, l'équilibre humour/drame est une nouvelle fois un peu incertain, et la conclusion de tout cela assez téléphonée.

D'autant plus que les scénaristes ne se fatiguent plus trop : lorsqu'ils veulent consacrer du temps au Mur, il envoient les Opposites en road trip, souvent hors-champ, et les font revenir à la fin de l'épisode. Une grosse ficelle narrative parfois assez frustrante, d'autant que les épisodes plus "normaux" restent assez divertissants.

Après un premier épisode dans lequel Korvo se met à fondre, voilà qu'il se trouve un hobby (le modélisme ferroviaire) qui dégénère rapidement en bataille de trains géants ; ensuite, on a droit à un bottle episode prenant intégralement place dans une file d'attente ; on revisite aussi le destin de tous les autres missions galactiques Shlorpiennes, avec une narration à la Princess Bride ; on refait Daylight avec Stallone, pendant que les jeunes entrent dans la psyché de leur proviseur (pas franchement le meilleur épisode, tout ça) ; on rejoue Molly's Game dans un lycée ; on part en vacances dans un village trop parfait ; et on doit faire face à la crise d'adolescence de Pupa, façon parodie de Fog.

C'est divertissant, donc, même si ça repose un peu trop à mon goût sur les parodies systématiques de films et autres références (toute la digression parodiant les Silverhawks et les Green Lanterns, mwébof). Et la conclusion de la saison, qui voit les Solar Opposites se ranger et adopter une vie humaine médiocre et insipide pour assurer le bon développement de leur "enfant" Pupa, sera sans nul doute rebootée dès l'épisode spécial annoncé pour Halloween.

Dans l'ensemble, cependant, la saison 3 de SO est plutôt agréable à suivre, malgré son format un peu plus long. Les scénaristes ont un peu trop tendance à écouter leurs fans, et à laisser libre court à leurs impulsions (un peu comme du côté de South Park, on sent que beaucoup d'idées d'épisodes leur viennent tardivement, sur un coup de tête, parce qu'ils viennent de regarder X ou Y, tout en ingérant une substance Z), mais le tout se regarde facilement.

(reste que l'impression de regarder des sous-intrigues inutilisées de Rick et Morty reste présente, çà et là)

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Les bilans de Lurdo : Doctor Who, épisodes spéciaux (2022)

Publié le 3 Septembre 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Histoire, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, UK, Comédie, Who

Après une saison 13 au format unitaire particulièrement brouillon et frustrant, place aux épisodes spéciaux diffusés en 2022, et censées préparer le départ de Jodie Whitaker, et l'arrivée de son futur remplaçant...

Doctor Who - Eve of the Daleks (2022) :

Le Docteur, Yaz et Dan se retrouvent piégés dans une boucle temporelle, à quelques minutes du Nouvel An 2022, dans les entrepôts d'une entreprise de stockage miteuse de Manchester, gérée par Sarah (Aislin Bae). Avec eux, Nick (Adjani Salmon), un client... et des Daleks meurtriers.

Enfin un épisode ouvertement festif pour cette incarnation du Docteur, et, malheureusement, l'énième retour des Daleks, dans un rôle ici totalement générique qui aurait aussi bien pu être confié à n'importe quel autre antagoniste du Doc, ou à un nouvel ennemi.

Après, c'est assez logique de ressortir encore une fois les Daleks, pour une histoire de boucle temporelle ouvertement inspirée d'un Jour Sans Fin (littéralement cité dans les dialogues) qui profite bien du côté familier de son intrigue : on est en terrain connu, et si ça a l'avantage de rythmer efficacement le tout (c'est probablement l'un des épisodes de Chibnall les plus efficaces et ludiques depuis longtemps), ça finit aussi par tourner un peu en rond et par perdre de son énergie.

D'autant que les défauts d'écriture de Chibnall restent présents : des personnages secondaires parfois poussés légèrement trop loin dans leur caractérisation, et presque antipathiques (le personnage d'Aislin Bae rappelle parfois Donna par son côté abrasif, en nettement moins attachante ou intéressante), la romance entre elle et Nick ne fonctionne que partiellement, les moments de conflit entre les protagonistes paraissent forcés, et certains passages tombent à plat, comme le grand speech de motivation du Doc.

Ajoutez à cela un quota LGBTQ pas très intéressant, avec Yaz qui est amoureuse du Doc, et voilà, un épisode pas désagréable à suivre, mais pas forcément ultra-mémorable pour autant.

Doctor Who - Legend of the Sea Devils (2022) :

Le Doc, Yaz et Dan arrivent en 1807, en Chine, où Madame Ching (Crystal Yu), pirate légendaire, libère un Diable des mers de sa prison de pierre en tentant de trouver un trésor légendaire...

Aïe. Le précédent épisode de Doctor Who à base de pirates n'était pas une franche réussite, mais là, c'est pire, avec un récit décousu, plat, mollasson, et bourré de raccourcis approximatifs, qui semblent découler directement de coupes franches dans le script (le Kaiju qui disparaît en cours de route), ou au tournage.

Le tout, dans des décors déserts, filmés en plans larges qui ne font que souligner cette impression involontaire de vide, et avec des créatures à l'apparence assez fauchée et caoutchouteuse, même pas sauvée par les effets numériques.

En fait, c'est bien simple, cet épisode ressemblait en tous points à un épisode bouche-trou d'une saison "classique" de Doctor Who, aussitôt vu, aussitôt oublié. Et ce ne sont pas les scènes de dialogue entre Yaz et le Docteur qui relèvent le niveau : Chibnall semble décidé à rendre cette romance impossible poignante et sincère, alors que son développement a été, au mieux, très partiel, et que Yaz (décrite ici comme l'égale de River Song, voire comme au-dessus de cette dernière... lol) et le Doc ont une alchimie inexistante.

En somme, pour l'un des derniers épisodes spéciaux de Jodie Whitaker, on est vraiment à un niveau très faiblard...

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Blog Update ! - Août 2022

Publié le 2 Septembre 2022 par Lurdo dans Update, Cinéma, Télévision, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review

Un mois d'août que je n'ai pas vraiment vu passer, occupé par le travail et par une tentative assez vaine de prendre un peu d'avance sur l'Halloween Oktorrorfest 2022, qui débutera fin septembre dans les pages des Téléphages Anonymes. Dans l'intervalle, place au bilan de ce mois caniculaire et épuisant.

#1710 : Buzz l'Éclair (2022) - 3.25/6

#1711 : Lucy and Desi (2022) - 4.5/6

#1712 : Président ? Vous avez dit président ? (1996) - 2.5/6

#1713 : The Batman (2022) - 3/6

#1714 : Télé Ringards (1989) - 3/6

#1715 : L'Âge de glace - Les Aventures de Buck Wild (2022) - 2.25/6

#1716 : Being the Ricardos (2021) - 3.75/6

#1717 : Walrus Yes - The Making of Tusk (2019) - 2.25/6

#1718 : Einstein Junior (1988) - 4/6

#1719 : Méchant menteur 2 (2017) - 1.75/6

#1720 : The Mystery Beneath (2015) - 1.5/6

#1721 : Dans les yeux de Tammy Faye (2021) - 3/6

#1722 : Krypto et les Super-animaux (2022) - 3.5/6

#1723 : Jurassic World - Dominion (2022) - 2/6

#1724 : Comme chiens et chats (2001) - 2.5/6

#1725 : The Viking Deception - Vinland (2004) - 4.25/6

#1726 : Et l'homme créa la femme (2004) - 3/6

#1727 : Green Lantern - Méfiez-vous de mon pouvoir (2022) - 2.5/6

#1728 : Bullet Train (2022) - 2.25/6

#1729 : Comme chiens et chats 2 -  La Revanche de Kitty Galore (2010) - 4/6

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# Bilan :

Un mois assez médiocre, dans l'ensemble, avec beaucoup de films qui flottent autour de la moyenne, et rien qui se démarque réellement, que ce soit parmi les films plus récents (Buzz l'éclair, The Batman, Krypto et les Super-animaux) que parmi des métrages plus anciens (Comme chiens et chats, Et l'homme créa la femme, Télé Ringards, Président, vous avez dit président ?).

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# Film(s) du mois :

Deux documentaires, Lucy et Desi, qui revient sur la carrière et la vie de Lucille Ball et de son cher et tendre, ainsi que The Viking Deception, un véritable thriller historique et académique. Einstein Junior, un film australien tellement barré que l'on ne peut que trouver le tout sympathique, et Comme chiens et chats 2, probablement le meilleur de la série (et pourtant, ça ne partait pas de très haut).

 

# Flop(s) du mois :

Quelques jolis ratages, ce mois-ci. Certains, pas forcément surprenants en regard de leur budget ou de leur production (Méchant menteur 2, une suite DTV fauchée d'un premier épisode déjà pas bien brillant ; The Mystery Beneath, un documentaire cynique au seul but de lever des fonds), mais d'autres plus retentissants, notamment le dernier Jurassic World Dominion, tout simplement inutile et bancal, et Bullet Train, un actioner weeb wannabe plus agaçant qu'autre chose, malgré toute la bonne volonté de sa distribution.

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# Petit écran :

Au niveau télévisuel, ce mois aura été l'occasion pour moi de revenir sur l'intégralité de la saison 3 de The Orville (3x01-03, 3x04-06, 3x07-08, 3x09-10 + bilan), une saison qui a connu des hauts et des bas, et qui sera probablement l'ultime année du programme.

En parallèle j'ai regardé la saison 1 de Halo, franchement pas marquante ; la saison 3 de The Boys, toujours amusante et frustrante à la fois ; la première saison du sympathique Our Flag Means Death, avec ses pirates déglingués ; et enfin la saison 13 de Doctor Who, Flux... sur laquelle je n'ai rien de bon à dire.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

Un petit mois de Septembre sur le blog des Téléphages Anonymes, puisque s'arrêtant le 23 septembre pour laisser place à l'Halloween Oktorrorfest 2022, notre marathon annuel de films et séries fantastiques et d'horreur qui se tient pendant tout le mois d'Octobre.

D'ici là, une petite semaine cinéma, et dès le 10/09, place à une quinzaine consacrée aux séries télévisées en tout genre, histoire de rattraper un peu tout ce que j'ai accumulé au fil des mois. Au programme, Dexter, Mme Maisel, Rutherford Falls, Squid Game, Y The Last Man, I Am Groot, et quelques autres séries variées, appartenant à des genres vraiment différents...

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1725 : The Viking Deception - Vinland : Viking Map or Million-Dollar Hoax ? (2004)

Publié le 29 Août 2022 par Lurdo dans Documentaire, USA, Histoire, Critiques éclair, Télévision, Review, Channel 4, PBS

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Viking Deception - Vinland : Viking Map or Million-Dollar Hoax ? (2004) :

Un documentaire télévisé de 45-50 minutes diffusé sur Channel 4 et PBS, et qui revient sur l'histoire de la carte du Vinland, qui a défrayé la chronique lorsqu'elle est apparue au début des années 60, présentée comme datant de 1440 et décrivant en détail les côtes américaines, telles que (supposément) découvertes par les vikings lors de leurs explorations.

L'œuvre d'un faussaire très doué, au point de tromper de nombreux experts, et de remettre en cause (paradoxalement à raison, compte tenu des découvertes archéologiques qui ont suivi) l'histoire de la découverte du continent américain - de quoi ulcérer considérablement la population italo-américaine, qui a toujours vénéré Christophe Colomb.

Bref, un documentaire utilisant de nombreuses reconstitutions pour détailler le parcours de la carte et les divers intervenants ayant donné naissance à cette polémique, et à cette histoire rocambolesque d'historiens, de faussaires et de sommes d'argent colossales.

Intéressant.

4.25/6

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Les bilans de Lurdo : Doctor Who, saison 13 - Flux (2021)

Publié le 28 Août 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Jeunesse, Histoire, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, UK, Comédie, Who

Je ne peux que l'admettre : le passage de Chris Chibnall à l'écriture de Doctor Who a globalement tué tout l'intérêt que j'avais pour la série sous Davies et Moffat. Après une saison 11 insipide et générique, et après une saison 12 décidant d'exploser toutes les origines du Docteur pour les réinventer de manière approximative et brouillonne, j'avais fini par jeter l'éponge, lassé par l'écriture bordélique de Chibnall, par ses nombreux personnages secondaires inutiles, par ses effets tombant à plat, etc.

Il m'a donc fallu près d'un an et demi pour me motiver à continuer la série...

Doctor Who, saison 13 - Flux (2021) :

Le Flux, une force naturelle inarrêtable, ronge progressivement tout l'univers, et le Docteur (Jodie Whitaker), Yaz (Mandip Gill) et Dan (John Bishop) traversent le temps et l'espace pour tenter d'éviter la fin de toute existence... tout en faisant face à tous les anciens ennemis du Docteur.

Passons rapidement sur Revolution of the Daleks, l'épisode du Nouvel An 2021, qui ne m'a absolument pas marqué, et qui ne servait franchement qu'à évacuer Graham et Ryan, deux des compagnons du Docteur : pas forcément une mauvaise chose, puisque le Tardis de Chibnall a toujours été trop peuplé, et que Yaz manquait jusqu'à présent cruellement de temps d'antenne et de développement.

Malheureusement, Chibnall a trouvé dans son Revolution of the Daleks une inspiration regrettable : recycler les ennemis traditionnels du Doc (Sontarans, Cybermen, Anges...) et les intégrer à un gloubiboulga narratif de 6 épisodes d'une heure, supposés constituer une seule et grande intrigue (un peu comme les anciens serials de l'époque).

Seulement voilà : Chibnall reste Chibnall, et ses épisodes de Doctor Who ont toujours eu des problèmes évidents - caractérisation faiblarde, beaucoup trop de personnages secondaires superflus et de sous-intrigues inutiles, des résolutions brouillonnes, une structure décousue, de nombreux embryons d'idées jamais vraiment abouties...

Soit autant de problèmes d'écriture que l'on retrouve cette année, mais à l'échelle de la saison.

Chibnall veut rendre son Doctor Who épique et inédit : il détruit donc l'univers grâce au Flux et à ses deux méchants, Swarm et Azure (probablement l'un des points forts de la saison, même s'ils font très Skeletor orné de bling), envoyant ses protagonistes (Doc, Yaz et Dan, mais aussi plein d'autres guests et personnages secondaires, qui ont souvent droit à des sous-intrigues récurrentes jamais vraiment probantes) à travers le temps et l'espace.

Ce qui était probablement une bonne idée sur le papier : après tout, Yaz, Dan et Kevin McNally en archéologues aventuriers globe-trotters au début du siècle, tentant de déterminer la date de la fin de l'univers et de trouver des objets dans des tombes, c'est fun, et Moffat en aurait probablement fait un épisode entier, ludique et rythmé (en plus d'en explorer l'impact émotionnel sur le trio).

Chez Chibnall, c'est une bribe de sous-intrigue noyée dans tout le reste et expédiée en une fraction d'épisode, éclipsée par le désir de Chibnall de brouiller toutes les pistes, de mélanger les cartes, de tout déstructurer, et de continuer à explorer sa vérité au sujet des origines du Doc (forcément au centre de tout, ici : on rencontre sa mère, on apprend la vérité au sujet de la Division, du Doc, on découvre que le Flux, c'est indirectement à cause d'elle, que le Temps est un être maléfique, etc, etc, etc).

Fréquemment, en regardant cette saison, je me suis dit : tiens, ça, c'est une idée (ou un personnage) que Davies ou Moffat auraient pu rendre mémorable et ludique, mais ici, c'est plat. Comme cette sous-intrigue sur le Grand Serpent, qui fait vraiment pièce rapportée et semble venir d'une autre saison.

Bref. Une saison 13 unitaire et continue qui souffre de tous les mêmes défauts que les épisodes normaux signés Chibnall, et qui est globalement assez insipide sur la longueur, tour à tout frénétique, chaotique, mal rythmée et fréquemment soporifique.

C'est plus ambitieux que la saison 11, plus travaillé que la saison 12, mais c'est toujours aussi décevant...

(et puis honnêtement, les Luparis... *soupir*)

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x09-10 + bilan (2022)

Publié le 27 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Avec son visage très prononcé vers le sérieux et la copie conforme des grandes heures de Star Trek, The Orville divise désormais plus que jamais la communauté des fans, entre ceux qui sont ravis et parlent de meilleure série du monde, et ceux qui sont frustrés de voir une pâle copie inaboutie de Trek éclipser la franchise-mère dans le cœur des spectateurs les plus versatiles...

Et après un épisode 05 convaincant, la série a de nouveau connu une baisse de régime notable assez frustrante, et toujours le fait d'un format non maîtrisé et d'une écriture trop pataude pour son propre bien.

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x09 : Alors que l'Union met au point une arme destructrice redoutable contre les Kaylons, une alliance se noue entre les Krills et les Moclans, forçant l'Union à revoir ses plans...

On y est : dernière ligne droite, les deux derniers épisodes de la saison (et potentiellement de la série), et MacFarlane semble avoir gardé énormément de budget sous le coude, pour se payer un déluge d'effets spéciaux des plus spectaculaires.

Le tout, dans un épisode à la durée à nouveau quasi-double, comme un gros two-parter de Star Trek concentrant tous les effets spéciaux et les scènes d'action d'une saison autrement plus calme.

Le résultat cependant, c'est aussi un épisode à deux facettes, avec une première moitié plus posée, et une seconde partie où tout le monde se lâche, ça explose dans tous les sens, et la production se défoule clairement en lorgnant ouvertement sur Star Wars et tout ce qui est associé généralement à la franchise de Lucas. Quitte à précipiter plein d'éléments, et à conclure des arcs de manière précipitée - on sent que MacFarlane et les scénaristes ont voulu boucler plein de sous-intrigues avant une annulation probable de la série.

Assez symptomatique de cette tendance : le personnage de Charly. Je le mentionne depuis le début de la saison, mais ce personnage à l'écriture basique et grossière ne semblait exister que pour donner un rôle à la nouvelle copine de MacFarlane pour connaître un parcours d'évolution transparent au possible, de la haine viscérale et raciste envers les Kaylons, jusqu'à l'acceptation et le respect mutuel. Dans cet épisode, cette trajectoire est poussée à son paroxysme, puisque Charly se sacrifie pour sauver la race Kaylon, blablabla, un geste honorable, un symbole de paix, etc, etc, etc, des funérailles larmoyantes, bref, la routine habituelle, et des personnages particulièrement émus®™©, mais une intrigue qui tombe vraiment à plat pour le spectateur, tant Charly n'a jamais été particulièrement développée de manière intéressante.

Et puis ce qui l'entoure n'aide pas : quand on arrive enfin à la conclusion de l'épisode, force est de constater que près d'une demi-heure de batailles spatiales, de fusillades, de combats à mains nues et de destruction, etc etc, enchaînés sans réelle structure, ça lasse.

Les intentions de MacFarlane et compagnie sont bonnes, mais l'exécution, comme souvent, pèche un peu trop, et les quelques dilemmes éthiques posés lors de la première partie (l'utilisation d'une arme de destruction massive) ainsi que les éléments renvoyant directement à Star Trek sont bien vite éclipsés derrière les explosions et l'action.

En fait, cet épisode de The Orville, c'est un peu comme si l'on avait condensé une saison entière de Deep Space Nine et de sa géopolitique en moins de 80 minutes : ça fait brouillon.

- 3x10 : Tandis que Lysella (Giorgia Whigham), de la planète Sargas 4, monte à bord et découvre la vie au sein de l'Union, Isaac décide de faire sa demande en mariage au Docteur Finn...

Et voilà, un épisode de fin de saison/série qui renoue ouvertement avec le ton plus léger et comique de la première saison, que ce soit au travers du rituel reproductif des Moclans, en début d'épisode, de la jalousie des deux témoins, du strip-teaseur kaylon, ou des multiples problèmes de la préparation du mariage d'Isaac et Finn.

Un ton plus déconneur, une approche plus légère, mais toujours 80 minutes d'épisode à remplir... et donc des longueurs très perceptibles, notamment du côté de la sous-intrigue de Lysella (issue de la saison 1), très didactique et plate, avec une Kelly qui lui explique par le détail combien une société "post-scarcity", c'est formidable, mais qu'ils ne doivent pas intervenir dans le développement des espèces inférieures, etc.

Rien de bien neuf sous le soleil, c'est du Trek basique, c'est bourré d'exposition, mais au moins ça donne quelque chose de consistant à faire à Adrianne Palicki. À côté, l'intérêt de toute l'intrigue du mariage dépendra fortement de si le spectateur accroche ou non au couple Finn/Isaac, qui semble fasciner et toucher MacFarlane plus que de mesure.

Personnellement, cette relation et le shipping qui tourne autour depuis le début de la série/saison ne m'ont jamais totalement convaincu (Isaac n'est pas Data), et j'ai donc regardé ce mariage avec une certaine distance, sans réellement percevoir l'émotion que la série voulait transmettre.

Cela dit, comme season/series finale, c'était sympathique et chaleureux, et tout à fait honorable (même si le caméo d'Alara faisait vraiment ajout de dernière minute pour conclure sur une note positive). Pas forcément ultra mémorable pour autant, mais honorable.

- Bilan saison 3 et série -

Je vais probablement me répéter un peu avec ce que j'ai déjà dit préalablement, mais là où une certaine frange du fandom se prosterne désormais devant l'autel de MacFarlane, j'ai toujours du mal à y voir quelque chose de vraiment plus abouti qu'une grosse fanfic self-insert reprenant l'essentiel des éléments de l'univers Star Trek, circa Next Generation, et en changeant les noms pour "créer un univers inédit".

Attention, c'est une fanfic friquée, bien produite, et s'inscrivant dans une tradition Trek respectueuse, mais ça reste une fanfic dérivative. Et il me paraît évident qu'une grosse partie de la popularité de The Orville (toute relative, cela dit, vue le manque de succès populaire du programme) participe directement de la nostalgie qui anime les trekkies depuis des années : cette même nostalgie que Kurtzman et compagnie, à côté, tentent d'exploiter très maladroitement, pour un fanservice flagrant que MacFarlane utilise tout autant, et qui permet aux fans de la franchise détestant nuTrek (et dieu sait qu'il y en a) de trouver leur propre doudou, en cessant souvent de faire preuve de nuance et d'objectivité.

Problèmes de rythme, de format, d'écriture, manque de discernement dans le dégraissage de chaque épisode : les problèmes de cette saison 3, gentiment fourre-tout, sont multiples et évidents, et le nouveau titre de la saison, "New Horizons" ne se justifie jamais tant le programme opte encore et encore pour la suite d'événements ayant pris place dans de vieux épisodes (demandant souvent au spectateur de retourner voir en ligne ce qui se déroulait dans un épisode diffusé il y a près de 5 ans).

Mais, je l'admets, après une saison 1 trop axée comédie et une saison 2 mitigée, cette troisième (et probablement dernière) saison de The Orville est probablement la plus aboutie, bien que nettement trop sérieuse et premier degré pour se démarquer suffisamment d'une photocopie de STTNG et compagnie.

Il y aurait probablement encore un équilibre à parfaire pour que la série trouve sa propre identité, ni trop sérieuse, ni trop parodique, mais le programme n'en aura pas l'occasion. Et c'est dommage, car c'est en cette troisième année que Orville a produit l'un de ses meilleurs épisodes, le 3x05...

Bilan finalement mitigé, donc, tant pour cette troisième année que pour la série dans son intégralité. Une série de fanboy pour les fanboys (et fangirls) de Star Trek, qui ne se sera jamais totalement trouvée, et aura frustré aussi souvent qu'elle aura convaincu.

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Un film, un jour (ou presque) #1720 : The Mystery Beneath (2015)

Publié le 22 Août 2022 par Lurdo dans Cinéma, Télévision, Documentaire, Science Fiction, Science-Fiction, Review, Critiques éclair, Suède

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Mystery Beneath (2015) :

Un documentaire creux d'une petite heure, qui fait très documentaire télévisé diffusé sur History ou sur une chaîne du genre, et qui part d'un postulat très basique, pour aller.... nulle part, en fait : un équipage de chasseurs de trésor suédois découvre, au sonar, une formation (clairement rocheuse à mes yeux, dès sa première apparition à l'écran) à la forme un peu étrange, et, après avoir créé le buzz auprès des réseaux alternatifs et des chaînes sensationnalistes promptes à comparer le tout au Faucon Millenium et à des Ovnis, monte une nouvelle expédition pour aller explorer les lieux plus en détail.

Et ça s'arrête là, puisque que ça accumule les références aux marronniers du genre (Yonaguni, les ovnis allemands, l'atlantide), ça évite délibérément de montrer à l'écran des images sous-marines nettes de l'objet, ça passe tout son temps à s'intéresser à l'équipage, à leur préparation, aux difficultés de la plongée en eaux profondes, etc, ça joue la carte du pseudo-complot militaire (parce que le bateau croise un navire militaire à un moment, loin de l'objet) et que ça botte en touche à la fin, en présentant l'équipe comme désormais victime de méchants internautes menaçants, blablabla.

Pas grand intérêt, tout ça, et un mystère qui n'en est clairement pas un.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : The Boys, saison 3 (2022)

Publié le 21 Août 2022 par Lurdo dans Action, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Télévision, USA, Amazon, Boys

Après une saison 2 cynique et parfois frustrante, et un spin-off animé amusant, place à la troisième saison de la série d'Eric Kripke pour Amazon, avec huit nouveaux épisodes d'une heure continuant l'escalade de la guerre de Butcher contre les superhéros de l'écurie Vought...

The Boys, saison 3 (2022) :

Alors que Hughie travaille désormais pour le gouvernement, il découvre la véritable nature meurtrière de Victoria (Claudia Doumit), sa collègue qui dissimule ses super-pouvoirs. De quoi le ramener dans le giron de Butcher, qui de son côté se radicalise et choisit d'utiliser de petites doses du Compound V pour obtenir des pouvoirs temporaires, et lutter contre un Homelander à la folie grandissante... d'autant que l'existence de Soldier Boy, superhéros mythique que tout le monde croyait mort, pourrait bien s'avérer le moyen de vaincre Homelander.

À l'instar du comic-book dont elle s'inspire, The Boys n'a jamais été une série particulièrement subtile ou modérée dans son propos et dans sa satire : que ce soit dans sa violence outrancière et sanguinolente, dans son approche des problèmes politiques de la société américaine, ou dans ses parodies du cinéma et des figures superhéroïques, la série de Kripke ne fait pas dans la dentelle, pour le meilleur et pour le pire.

Parce que oui, je l'avoue, alors même que le programme est de plus en plus populaire auprès des critiques et du web, je commence à me lasser de la série, ou pour être plus précis, de son écriture.

Je ne sais pas vraiment ce qui a provoqué chez moi ce sentiment de lassitude, durant le visionnage de cette nouvelle saison. Les thématiques globales, notamment tout le côté "la paternité c'est compliqué", qui me lassent sur la durée ? La facilité de certaines parodies moqueuses, qui se contentent souvent de reprendre ce qui a fait le buzz pour le détourner ("Antman dans Thanos", la parodie du spot de pub de Kylie Jenner, la vidéo Imagine...) ? Le côté générique et peu inspiré de certains détournements superhéroïques (Homelander et la jeune femme voulant se suicider, la Snyder Cut, Soldier Boy) ? La lourdeur de la satire politique (avec un Homelander de plus en plus ouvertement Trumpien, le côté Black Lives Matter de l'intrigue d'A-Train) ? La gratuité de certains moments, façon "on peut le faire, donc pourquoi pas ?" (la comédie musicale avec Kimiko et Frenchie, le caméo de Rogen, etc) ?

C'est probablement un tout, en fait, qui fait que petit à petit, je me désintéresse du programme, et de ses innombrables digressions pas forcément utiles - ce qui n'aide pas, d'autant que les scénaristes continuent leur travail d'humanisation rigolarde des supes (Deep, son couple et son poulpe ; Black Noir, ses animaux animés et son flashback ; A-train et sa pseudo-rédemption engagée) et tentent de donner des sous-intrigues plus ou moins probantes au reste de l'équipe des Boys (je dois dire que Frenchie et la Russe, ça ne m'a pas convaincu ; et que Mother's Milk est toujours bien terne par rapport à sa version papier).

Pourtant, il y a clairement du bon, dans cette saison, à commencer par Jensen Ackles en Soldier Boy, tout simplement excellent en pseudo-Captain America déglingué (au point que j'en suis presque venu à me ranger de son côté, malgré ses innombrables défauts, lorsque le duel final est arrivé) ; on peut aussi saluer le courage de la production, qui a fini par tourner Herogasm (dans une version finalement assez graveleuse et immature, certes, car le tout reste une production Rogen ^^) même si le tout n'avait pas l'ampleur de la version papier ; la structure globale de la saison est compétente, avec de petits coups de mous ici ou là, mais rien de bien méchant, et la radicalisation de Hughie est intéressante.

D'ailleurs, j'ai eu l'impression que la série utilisait un peu plus d'éléments des comics, probablement pour préparer une fin forcément inévitable. La Légende, notamment, réinventée en producteur hollywoodien libidineux interprété par Paul Reiser (très amusant)... mais aussi le parcours de Hughie, les divisions au sein du groupe, les scènes d'action...

Et puis il faut bien reconnaître qu'après une saison 2 plus intéressée par les superhéros que par les Boys, qui restaient trop passifs et en retrait, la série a inversé la vapeur, et donne enfin à ces derniers des pouvoirs et de l'action.

Mais entre la lassitude que j'ai exprimée plus haut (la série succombe trop souvent à mes yeux à de la provoc gratuite et à des scènes choc uniquement là pur créer le buzz et faire jaser), certains détails esthétiques (la différence de carrure de Homelander dans son costume et hors de son costume est toujours perturbante ; Starlight a fait un régime drastique et la production surcompense par un maquillage plus prononcé et un filtre de diffusion flagrant à l'image) ou d'interprétation (Karl Urban a toujours un côté forcé et pseudo-badass à l'image, dans ses poses et ses attitudes ; le français bancal de Tomer Capone est toujours aussi peu probant) qui me dérangent, et le dernier épisode, un peu brouillon, approximatif, plein de facilités gênantes (Frenchie qui bricole du Novitchok en trois minutes dans un labo, les autres qui le font respirer à Soldier Boy par un masque jamais étanche ou bien posé, alors qu'ils sont à dix centimètres du visage de SB...), je suis ressorti de la saison peu enthousiaste ou satisfait.

Ce n'est pas mauvais en soi, le côté technique et l'interprétation répondent toujours présents, et les fans adoreront (d'ailleurs, ils sont nombreux à trouver que c'est la meilleure saison du programme), mais de mon côté, je suis resté sur ma faim.

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x07-08 (2022)

Publié le 20 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Difficile de maintenir le niveau quand on sort tout juste de ce qui était probablement le meilleur épisode de cette saison, si ce n'est de la série : sans surprise, Orville n'y est pas parvenue, enchaînant l'excellent 3x05 avec un épisode 6 forcé, à base de voyage temporel et de personnages agissant peu naturellement...

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x07 : Alors que le Orville se prépare à recevoir une délégation étrangère, voilà qu'Isaac se voit présenter une chance inouïe : celle de faire enfin l'expérience de véritables sentiments...

C'est amusant, ça : premier épisode depuis bien longtemps à ne pas être une suite directe d'un récit préexistant, cet épisode 07 est aussi un gros bazar sans nom, un métrage qui semble composé de quatre sous-intrigues qui se marient mal et qui semblent rapiécées en un tout bâtard de 75 minutes, un peu comme si les scénaristes avaient des morceaux d'intrigues en vrac, dont ils ne savaient que faire, et qu'ils avaient décidé de s'en débarrasser ici.

On se retrouve donc avec un tout décousu, aux ruptures de ton assez maladroites, entre d'un côté le shipping Keyali/LaMarr, très dérivatif de Work/Jadzia et qui se termine alors même que le tout a été à peine introduit dans l'épisode précédent ; de l'autre, un gros flashback sur la genèse "tragique" des Kaylons (bon gros empilage de clichés façon Battlestar Galactica et révolte d'un peuple artificiel maltraité - d'ailleurs, on se demande qui a décidé d'équiper les Kaylons majordomes de méga blasters, mais bon) ; ailleurs, la visite d'une délégation issue d'une planète matriarcale, avec ce que ça implique d'humour facile et approximatif quand les hommes du vaisseau se font passe pour soumis, et de résolution bâclée ; et enfin, la sous-intrigue centrée sur Isaac, très inégale, entre les facilités scénaristiques inspirées de Data et de sa puce à émotion (qui forcément, finit par ne pas fonctionner), les exigences du Docteur Finn (qui demande à ce que Isaac soit opéré s'il veut être avec elle), cette romance qui ne fonctionne jamais vraiment, et le volte-face prévisible de Charly, dont la caractérisation manichéenne n'était en place que pour arriver à cette conclusion facile.

Un bon gros bof du début à la fin, en somme, jamais particulièrement original ou intéressant dans son approche. À la limite, si le script avait été coupé en deux, pour donner deux épisodes de 40 minutes, pourquoi pas...

- 3x08 : Parce qu'elle accepte de rejoindre la rébellion des femmes moclannes, qui exfiltrent des nourrissons de leur planète pour s'assurer que leur sexe ne soit pas artificiellement changé, Topa est enlevée et torturée par des Moclans, qui mettent ainsi en péril les accords de paix entre leur peuple et l'Union...

Et je pourrais commencer cette critique d'épisode en reprenant la même phrase que celle qui concluait le 3x07, d'autant plus vraie ici : à la limite, si ce 3x08 de près de 90 minutes avait été coupé en deux épisodes de 40 minutes environ, dégraissés des quelques moments clairement là parce que MacFarlane et compagnie se font plaisir (les innombrables plans numériques sur les vaisseaux, leurs arrivées, leurs départs, leurs manœuvres, le caméo de Dolly Parton et sa chansonnette), ça aurait pu marcher.

Là, en l'état, c'est toujours trop long, c'est toujours très dérivatif, c'est toujours inutilement bavard, c'est toujours peu subtil, avec de grosses ficelles narratives, des excès et des séquences inutiles (la poursuite façon Star Wars avec les chasseurs moclans), bref, c'est du Orville saison 3, qui plus est écrit par Bormanis et Braga : pas de surprise, c'est bourré de défauts, et pas de surprise non plus, une certaine frange du public Trek a adoré (que ce soit parce que ça impressionne visuellement, parce que Braga écrit, ou parce que Orville est souvent, à leurs yeux, incritiquable).

Le plus frustrant, en réalité, c'est que ce n'est pas mauvais, en soi : à nouveau une suite plus ou moins directe d'éléments posés plus tôt dans la série, le scénario parvient à développer ses personnages, leurs relations (même si le pseudo-shipping Bortus/Kelly, WTF) et les problèmes sociétaux posés par un certain choc des cultures.

Mais les scénaristes le font de manière gentiment pataude, sans jamais oser tailler dans la masse pour mettre en valeur les éléments importants de leur récit. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, comme on dit, et comme MacFarlane a plus ou moins carte blanche sur sa série, les bonnes choses sont souvent noyées dans pas mal de choses un peu moins bien, qui tirent le tout vers bas.

Un épisode qui laisse mitigé, en somme.

(à suivre...)

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Un film, un jour (ou presque) #1719 : Méchant menteur 2 (2017)

Publié le 19 Août 2022 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Télévision, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Méchant menteur 2 (Bigger Fatter Liar - 2017) :

Étudiant glandeur et menteur, Kevin (Ricky Garcia) voit le jeu vidéo qu'il a créé être volé par le malfaisant Larry Wolf (Barry Bostwick), mais personne ne croit à son histoire. Avec sa meilleure amie Becca (Jodelle Ferland), il part alors pour San Francisco, bien décidé à tout faire pour se venger de Larry et récupérer son jeu...

Suite DTV de Méchant menteur, un métrage déjà pas terrible avec Frankie Muniz et Amanda Bynes (écrit par Dan Schneider, alors le tôlier des séries Nickelodeon), cette production n'a de suite que le titre, et un scénario quasi-photocopié sur l'original, sans la moindre originalité.

Ajoutez à cela un Ricky Garcia assez antipathique, une interprétation inégale, une Jodelle Ferland qui semble avoir été castée à la dernière minute en lieu et place d'une actrice plus blonde dans la lignée d'Amanda Bynes (certains dialogues la qualifient de Barbie au rabais, alors qu'elle n'a pas du tout le physique pour que ces répliques fonctionnent), un Bostwick qui cabotine, un rythme mollasson, et voilà, un téléfilm vraiment quelconque et insipide.

Sans surprise.

1.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1716 : Being the Ricardos (2021)

Publié le 16 Août 2022 par Lurdo dans Amazon, Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Review, Romance, Télévision, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Being the Ricardos (2021) :

Au fait de leur gloire, dans les années 50, Lucille Ball (Nicole Kidman) et Desi Arnaz (Javier Bardem) sont frappés par plusieurs scandales simultanés : d'un côté, la rumeur des infidélités de Desi fait les choux gras de la presse à scandale, et inquiète Lucille ; de l'autre, l'appartenance supposée de cette dernière au Parti communiste remet en question tout ce que le couple a pu accomplir au fil des ans ; et puis il y a la grossesse de Lucy, qui chamboule tous leurs plans...

Après le documentaire d'Amy Poehler sur le couple Ball/Arnaz, j'ai eu envie de m'intéresser à ce biopic signé Aaron Sorkin, sorti sur Amazon, et qui tente de retracer la carrière du duo de manière incisive et originale.

Parce que forcément, qui dit Aaron Sorkin dit aussi une écriture très particulière, très bavarde, intelligente, mais aussi parfois hors sujet ou évidente : les grandes plages d'exposition historique et de remise en contexte placées dans la bouche des protagonistes, certains termes très modernes, la déconstruction même du script (qui utilise les scandales comme élément de base pour revenir, en flashbacks, sur les événements les plus importants de la vie du couple et de leur carrière, le tout encadré par des interviews pseudo-mockumentaires des collègues de Lucille et Desi, de nos jours, face caméra), des approximations délibérées à des fins dramatiques (tout le rapport de Desi au communisme, la chronologie globale), les "visions" de Lucille qui s'imagine les scènes à venir de ses épisodes, en noir et blanc, le format "personne géniale confrontée à l'hostilité du monde qui l'entoure, mais qui finit par triompher envers et contre tout", il y a plein d'éléments qui trahissent un peu l'identité du scénariste et son style si particulier, à la fois ambitieux, nerveux et un peu prétentieux.

Et puis il y a le problème Nicole Kidman, rendu encore plus évident après avoir vu le documentaire récemment : Kidman est excellente, et parvient parfaitement à reproduire la voix si particulière de Lucille Ball... mais elle ne lui ressemble pas du tout physiquement, ni dans sa gestuelle. Pire : le visage botoxé et couvert de latex (pour tenter de la faire ressembler un peu plus à Ball), Kidman est constamment un pied dans l'Uncanny Valley, pas assez expressive pour singer Ball, et d'apparence trop lisse pour paraître humaine.

C'est embêtant, malgré tous les efforts de l'actrice pour transmettre les émotions et le tourment d'une Lucille Ball stressée et constamment sous pression. Bardem passe mieux, dans un rôle de latin lover assez ironiquement en retrait par rapport à Kidman, mais tout aussi investi - reste que plusieurs choix créatifs sont problématiques, comme ces scènes où les deux acteurs sont numériquement rajeunis pour raconter leur rencontre.

Heureusement, autour du couple principal, la distribution secondaire est là pour assurer : JK Simmons, mais aussi, Tony Hale, notamment, qui est excellent dans un rôle plus sérieux et dramatique que ceux dans lesquels on a l'habitude de le voir.

Pour un semi-biopic, le style Sorkin ne convainc cependant que partiellement, tour à tour pertinent, surprenant, mais parfois aussi maladroit, fourre-tout ou gênant. Et comme le bonhomme est aussi derrière la caméra, le résultat est visuellement assez quelconque, pas très mémorable ou stylisé.

Plus gênant, peut-être, il ne parvient pas vraiment à retranscrire à l'écran l'énergie comique de Lucille Ball, préférant décrire tous ses autres aspects (professionnelle, exigeante, intelligente, volontaire, autoritaire, amoureuse, etc) - outre son visage figé (alors que Ball était ultra-expressive), Kidman n'a pas les facilités de Ball pour la comédie physique et pour le slapstick, et est donc réduite à exprimer le talent comique de celle-ci au travers de dialogues typiquement sorkiniens, au répondant acéré, mais qu'elle partage avec les autres personnages du film.

Bref, un biopic honorable, mais qui ne m'a que partiellement convaincu, trop brouillon, maladroit dans ses thématiques, et avec un couple principal un peu frustrant. Cela dit, ça reste tout de même intéressant.

3.75/6

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Les bilans de Lurdo : Halo, saison 1 (2022)

Publié le 14 Août 2022 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Guerre, Jeu vidéo, Les bilans de Lurdo, Paramount, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, USA, Halo

Neuf épisodes d'une heure environ pour cette adaptation Paramount + de la franchise vidéoludique de Microsoft, cette version de Halo se veut une réalité parallèle aux jeux, à la continuité différente.

De quoi permettre à Master Chief de montrer son visage, et à Killen et Kane (les showrunners de la série, qui ont fait leurs armes sur de nombreux procedurals et sur The Last Ship) de tenter de concrétiser un programme attendu au tournant par bien des fans...

Halo, saison 1 (2022) :

Alors que les forces du Covenant attaquent la colonie reculée de Madrigal, l'intervention des Spartans, menés par Master Chief (Pablo Schreiber), a des conséquences inattendues : Chief entre en contact avec un artefact ancien qui réveille en lui des souvenirs enfouis et l'amène à se rebeller contre les ordres de ses supérieurs de l'UNSC, et notamment de Halsey (Natascha McElhone), qui a conçu le programme Spartan, en sauvant Kwan Ha (Yerin Ha), une jeune adolescente de Madrigal condamnée à mourir...

D'office, évacuons un point important : je ne fais pas partie de la communauté des joueurs de Halo, et je n'ai qu'une vague connaissance des grandes lignes de la franchise - je n'ai donc pas abordé la série sous l'angle de la fidélité aux jeux, de la continuité préservée, ou que sais-je encore...

Je n'ai ainsi aucun attachement particulier à cet univers ou à son personnage principal, Master Chief ; mais malgré cela, il m'est difficile de ne pas me dire que ce Halo est une occasion manquée, empêtrée dans trop de digressions inutiles et de personnages secondaires trop manichéens pour vraiment convaincre.

Je comprends bien l'objectif de la série : prendre un jeu de tir à la première personne, et en développer la mythologie et les personnages pour en faire quelque chose de plus consistant... mais ce faisant, la série s'égare fréquemment en chemin, partant dans des voies peu probantes qui affaiblissent le tout plus que l'inverse.

La saison est ainsi orientée autour de deux grands aspects : le premier, centré sur la planète de Madrigal et sur le personnage de Kwan Ha, est balisé au possible, avec le cliché du soldat endurci qui désobéit aux ordres pour prendre sous son aile une adolescente innocente, blablabla.

Franchement pas très captivant, tout cet arc narratif n'est pas aidé par une esthétique coloniale assez terne et laide, par des clichés à gogo (les sous-Fremens du désert), par du drama familial sans grand intérêt du côté de la jeune fille, par une escale chez des mercenaires qui font très Ravagers du pauvre, etc, etc, etc.

Ça a l'avantage de présenter un peu l'univers, et de décrire l'UNSC comme une bande de gros conn*rds finis, cruels et autoritaires, opposés à un Covenant guère plus intéressant. Mais à partir de là, difficile de trouver un intérêt dans les enjeux de la série et de la guerre que l'on nous présente : les extraterrestres (au rendu numérique assez inégal, notamment dans leur animation et leurs mouvements) sont, comme les humains, antipathiques, et les colons sont insipides et inintéressants (mention spéciale à l'épisode 07, intégralement consacré à Kwan Ha et à sa planète, et durant lequel Master Chief et compagnie font de la figuration).

L'autre aspect, c'est Master Chief, et sa relation difficile avec sa "maman", Halsey. Et là, disons que... la subtilité n'est pas de mise. Halsey est une grande méchante qui manigance encore et encore, la moindre de ses scènes déborde de manipulations en tous genres, et au fil de la saison, ça devient de plus en plus lassant, jusqu'au rebondissement final télégraphié bien à l'avance ; et Master Chief, lui, passe d'un monolithe impassible et destructeur, avatar du joueur capable de détruire une armée entière à lui seul, à un être brisé, un Élu seul capable d'activer des artefacts galactiques, hanté par des souvenirs d'une enfance qu'on lui a arrachée, un guerrier efficace... mais pas tant que ça (puisqu'il est à peine au-dessus des autres Spartans, et qu'on doit lui sauver la mise à de multiples reprises), un homme perdu et affaibli qui ne trouve sa rédemption qu'en laissant quelqu'un d'autre prendre les commandes de son corps (il y aurait probablement quelque chose à dire du rapport de John aux femmes, qui le manipulent constamment, qui le sauvent constamment, dont il est - littéralement - la marionnette, etc).

En même temps, ça se comprend : le budget de la série est très limité (ça se voit nettement aux effets spéciaux, comme les aliens du Covenant, Cortana, etc), et le programme n'est pas en mesure de proposer les scènes d'action auxquelles l'on pourrait s'attendre de la part de l'adaptation d'un FPS - la série est ainsi assez pauvre en action, et lorsque cette dernière est présente à l'écran, le résultat est très variable (la scène de fin de l'épisode 5 est efficace, l'affrontement du season finale sur la planète du Covenant est fauché au possible, dans des décors vides et numériques).

D'où l'accent mis sur les personnages, les intrigues secondaires, et tout et tout, notamment la mythologie de la série, une mythologie assez générique pour le moment.

Bref, entre l'écriture assez basique, l'action un peu faiblarde, les effets numériques très inégaux, et l'interprétation globalement correcte (même si je ne suis pas très fan de Shabana Azmi), on se retrouve avec une série Halo très... moyenne. Voire médiocre.

Reste à voir si c'est le syndrome de la première saison faiblarde qui frappe à nouveau, et si la série saura s'en défaire en saison 2...

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x04-06 (2022)

Publié le 13 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Quand bien même une certaine tranche des fans de Star Trek, dépitée par la direction de la franchise sous la direction de Kurtzman et compagnie, se prosterne désormais aveuglément à l'autel de Seth MacFarlane, le début de saison 3 d'Orville m'a semblé un peu décevant. Intitulé "Nouveaux horizons", il se contente en réalité de proposer des suites directes à plusieurs épisodes des saisons précédentes, une tendance qui ne fait que se confirmer avec le reste de la saison, et pour le moment, ce n'est guère mémorable.

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x04 : Les membres d'équipage de l'Orville accompagnent le président de l'Union sur la planète-mère des Krills, pour y signer un traité historique, alors même qu'une élection capitale s'y déroule. Et lorsque Teleya, ancienne amante de Mercer, remporte le suffrage et prend la tête de la nation Krill avec une rhétorique nationaliste et xénophobe, la délégation devient sa prisonnière...

Mouais. Dans l'absolu, cet épisode est un solide épisode de pseudo-Star Trek, avec un message sociétal et politique sous-jacent, des enjeux personnels pour l'un des personnages, et beaucoup d'effets spéciaux réussis pour mettre en images une planète extraterrestre très Blade Runneresque, ainsi qu'une immense bataille spatiale dans la dernière ligne droite de l'épisode.

Et c'est probablement pour ça que cet épisode a été particulièrement bien reçu par la critique et les fans, d'autant plus que son propos sur l'avortement est arrivé à quelques heures à peine d'une décision de justice très controversée outre-atlantique.

Et pourtant, c'est probablement justement ça qui m'a gêné : le côté très pataud du message de cet épisode signé Braga et Bermanis, qui nous enchaîne les élections problématiques, le parti nationaliste et violent, les discours manipulateurs, les fake news, le populisme, blablabla. Ça partait clairement d'une bonne intention, mais c'est tellement peu subtil et parfois facile (certaines ficelles narratives, comme l'enfant métissé qui pourrait apporter un rapprochement, le Chancelier arrêté et exécuté en quelques heures alors que les votes ne sont pas encore comptés et que le grand conseil n'a pas encore fait Teleya présidente, etc) que ça m'a agacé plus qu'autre chose.

Mais ce n'est pas mauvais, hein, et c'est techniquement plutôt réussi à l'écran... Avec une plume moins balourde (et j'avoue que je n'ai jamais été vraiment convaincu par les intrigues centrées sur Mercer et sur le jeu dramatique de MacFarlane), et avec dix minutes de moins, ça m'aurait probablement plus séduit.

- 3x05 : Topa, l'enfant de Bortus et Klyden, est malheureux, pas à l'aise dans sa peau. Pour éviter le drame, Kelly choisit alors de lui révéler qu'il est né du sexe féminin, et que ses parents, conformément à la tradition de leur peuple, ont choisi de faire d'elle un garçon. Les choses se compliquent lorsque Topa décide de retrouver son sexe biologique, mais que Klyden (et les autorités de l'Union) s'y opposent...

Je pourrais dire que j'ai quelques réserves au sujet de cet épisode : par exemple, le fait que MacFarlane et compagnie continuent de consacrer leur saison 3 à des "suites" d'épisodes des saison préalables. Ou encore que c'est une nouvelle fois un épisode "à message social" très américain dans son approche.

Mais (et exceptionnellement, je rejoins totalement l'ensemble des critiques et des spectateurs), c'était excellent. Pour une fois, MacFarlane, à l'écriture et à la réalisation, sait être sobre, doser ses effets, mesurer ses dialogues, cadrer ses acteurs, refuser le grand spectacle facile, pour un résultat à la fois touchant et percutant, porté par l'interprétation excellente d'Adrianne Palicki, de Peter Macon et de Chad L. Coleman.

Tous les autres personnages font peu ou prou de la figuration, et l'on pourrait toujours débattre de quelques facilités narratives, ici ou là, mais dans l'ensemble, le tout fonctionne très bien, et donne lieu à ce qui est, probablement, l'un des meilleurs épisodes de la série à ce jour.

- 3x06 : Suite à un incident, Gordon se retrouve coincé en 2015, sur Terre. L'équipage de l'Orville entame alors une mission de secours, mais arrive en 2025, où Gordon est heureux, père de famille, marié à Laura Huggins (Leighton Meester), et refuse de quitter cette nouvelle vie...

Encore un épisode faisant suite à un épisode précédent (c'est clairement le thème de la saison, de toute façon), encore un épisode qui a plu aux critiques, mais moi, je suis resté totalement de marbre devant tout ça, principalement parce que j'ai trouvé le tout affreusement forcé et transparent.

C'est bien simple, dès la scène maladroite où Gordon explique ce qu'est un téléphone portable (et sans même me souvenir de l'épisode correspondant en saison 2) et la mention de voyage temporel, on pouvait deviner ce qu'allait être cet épisode : Gordon, dans le passé, qui retrouve la demoiselle en question, fonde une famille, etc, avec une scène déchirante à la fin.

En soi, pourquoi pas, c'est un grand classique du genre. Mais à partir de là, le script enchaîne les facilités et les grosses ficelles narratives pour arriver à son résultat voulu : une grande scène dramatique entre Gordon, Kelly et Mercer (toujours raide comme un piquet, d'ailleurs, ce MacFarlane). Un peu comme si le script avait été construit à postériori autour de cette scène, sur la promesse de donner à Scott Grimes un moment dramatique, après lui avoir laissé en début d'épisode un moment pour pousser la chansonnette.

Entre les réactions brusques et peu naturelles (ou cohérentes avec leurs personnalités établies) de Kelly et Mercer, la mécanique temporelle bancale, les décisions de chacun, les quelques problèmes de logique interne (les personnages surpris de découvrir la nouvelle vie de Gordon alors qu'ils ont une biographie détaillée à son sujet ; plutôt que de tenter de forcer Gordon à rentrer, et de devoir ensuite remonter jusqu'en 2015 pour le récupérer suite à son refus, Mercer et compagnie auraient pu attendre un peu et aller directement en 2015, épargnant ainsi à Gordon, à sa famille et au spectateur toute cette confrontation parfaitement inutile), tout est clairement et maladroitement mélodramatique, et ça m'a profondément agacé.

MacFarlane, au scénario, tente clairement de présenter un dilemme temporel déchirant, mais l'écriture ne suit pas (pas aidée par un rythme toujours mal maîtrisé et par des sous-intrigues peu probantes - le shipping Talla/LaMarr sorti de nul part et au ton qui tranche radicalement avec le reste, Isaac - sous forme humaine - et Charly - toujours aussi caricaturale -  en vadrouille sur Terre chez des bikers clichés...).

Ça n'a pas fonctionné sur moi.

(à suivre...)

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Un film, un jour (ou presque) #1711 : Lucy and Desi (2022)

Publié le 9 Août 2022 par Lurdo dans Amazon, Documentaire, Comédie, Cinéma, Critiques éclair, Review, USA, Télévision, Histoire, Biographie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Lucy and Desi (2022) :

Un documentaire assez scolaire et académique, réalisé par Amy Poehler, et qui revient sur le destin de Lucille Ball et Desi Arnaz, couple d'acteurs comiques mariés qui ont su capitaliser sur le succès de leur sitcom I Love Lucy pour créer un empire (les studios Desilu, qui ont produit Star Trek, Mission Impossible, etc) malgré leurs difficultés maritales et les problèmes inhérents à la société américaine (racisme, anti-communisme, etc).

Plutôt intéressant, à vrai dire, pour nous autres français qui sommes totalement étrangers au phénomène Lucille Ball, véritable pionnière de l'industrie télévisuelle et cinématographique, et qui sert outre-Atlantique de modèle à bon nombre d'actrices/productrices d'aujourd'hui.

C'est probablement pour cela qu'Amy Poehler a décidé de réaliser ce métrage, et que le tout s'avère très admiratif de ses sujets : parfois, certaines interventions semblent étrangement sur la défensive (l'historienne qui a passé plus de 20 ans à étudier le couple et qui semble très investie dans leur histoire), et le tout se concentre vraiment sur l'histoire d'amour compliquée du duo (à grands renforts d'images d'archive, d'extraits audio d'entretiens et d'enregistrements faits par Lucille, et de vidéos familiales tournées par le couple), plutôt que de trop s'attarder sur les détails de leurs innovations et de ce qui faisait vraiment leur talent (ce sujet est tout de même largement abordé, mais c'est l’émotion et les sentiments qui intéressent vraiment Poehler).

Mais ce n'est pas plus mal ainsi, et Lucy and Desi parvient à émouvoir, notamment sur la fin, lorsque Lucille Ball reçoit une standing ovation de toute l'industrie lors d'une cérémonie de récompenses, quelques jours à peine après la mort de Desi, et quelques secondes après un message posthume de ce dernier particulièrement touchant.

4.5/6

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Les bilans de Lurdo : Our Flag Means Death, saison 1 (2022)

Publié le 7 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, HBO, Romance, Télévision, Review, USA, Nouvelle Zélande

Série en 10 épisodes d'une petite demi-heure diffusés à partir de mars dernier sur HBO Max, OFMD se veut une relecture rigolarde de la vie d'un fameux gentleman pirate, Stede Bonnet, relecture chapeautée par le créateur de la série People of Earth, et Taika Waititi, que l'on ne présente plus.

Our Flag Means Death, saison 1 (2022) :

Les mésaventures de Stede Bonnet (Rhys Darby), un aristocrate nanti qui décide d'abandonner son existence aisée pour devenir pirate dans les Caraïbes, en 1717, à bord de son navire, le Revenge. Une décision qui l'amène à croiser le chemin de Barbe-Noire (Taika Waititi) et de ses hommes...

Et très vite, on comprend le choix de la couleur rose pour le titre de l'affiche du show : OFMD est en effet ouvertement LGBTQ+, et ce à de multiples niveaux. Rapidement, en effet, on réalise qu'au delà du côté "bande de pirates incapables menés par un dandy hors de son environnement", OFMD raconte une histoire d'amour improbable, voire même plusieurs histoires d'amour improbables.

Ici, la romance entre Oluwande (Samson Kayo) et "Jim" (Vico Ortiz), une femme éprise de vengeance qui se travestit en homme pour devenir pirate ; ailleurs, les rapports homosexuels assez tendres et naturels entre plusieurs des membres d'équipage du Revenge, notamment Lucius (Nathan Foad), le scribe de bord ; ailleurs encore, l'admiration et la jalousie très affectueuses (mais inavouées) qu'Izzy Hands (Con O'Neill) éprouve envers son capitaine Barbe-Noire ; et puis, bien entendu, la relation principale qui se noue entre Bonnet et Barbe-Noire, une relation d'amitié et d'amour qui trouve ses racines dans le malaise existentiel ressenti par les deux hommes, qui se complètent autant qu'ils ne diffèrent.

Une relation qui évolue donc au fil de la saison, à mesure que Bonnet (qui reste le personnage principal), se défait peu à peu de ses traumatismes (son premier homme tué, ses complexes liés à son enfance, son mariage malheureux) jusqu'à assumer totalement son nouveau destin de pirate dans le final. Alors même que Barbe-Noire, lui, retombe dans ses pires travers et dans ce qui ressemble fortement à une dépression post-rupture, lançant des pistes intéressantes pour la saison prochaine.

En tant que série comique, OFMD fonctionne plutôt bien, sans être pour autant un summum d'hilarité : on est dans la fantaisie excentrique plus que dans la gaudriole, et les guests stars qui apparaissent dans le programme sont au diapason. Leslie Jones, Fred Armisen, Kristen Schaal, Nick Kroll, Tim Eidecker, Will Arnett, autant de visages familiers qui viennent apporter une touche de folie légère, à un récit pourtant bien ancré dans l'émotion de ses personnages.

Our Flag Means Death est donc une série assez intéressante, donc, même si la série ne révolutionne pas forcément les récits de pirates (Black Sails est passé par là avant, au niveau relation LGBTQ entre pirates) et que ses décors étriqués donnent un vrai côté studio parfois un peu cheap à ce qui se déroule à l'écran.

Mais dans l'ensemble, cette série décalée est très agréable à suivre, les acteurs sont attachants (notamment tout l'équipage de bras cassés), Waititi est impérial en Barbe-Noire, et le cliffhanger de fin donne envie de voir la suite.

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x01-03 (2022)

Publié le 6 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Involontairement promue au rang de "seule série digne du nom Star Trek" de par l'incompétence des équipes responsables de Star Trek Discovery et Picard, The Orville a vu sa réputation gonfler artificiellement durant les trois années de development hell de sa troisième saison.

Pourtant, le programme est loin d'être parfait, comme je le mentionnais à l'occasion du final de la saison 2, et il est plus que probable que cette nouvelle saison née dans la douleur, rebaptisée New Horizons, soit l'ultime année d'une série n'ayant jamais trouvé un public en dehors du cercle des fans hardcore de Star Trek...

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x01 : Alors que l'Orville est à quai, pour y subir des réparations après le conflit contre les Kaylons, l'équipage ne parvient plus à faire confiance à Isaac... qui finit par mettre fin à ses jours.

Mouais. Pas forcément un mauvais épisode de reprise, avec un récit qui apporte sérieusement les thèmes du suicide, du harcèlement, du deuil, de l'importance de l'accompagnement psychologique et du pardon... mais ici, la forme trahit le fond. MacFarlane est devant et derrière la caméra, et il se permet un épisode qui ne se refuse rien, et qui finit par paraître un peu boursouflé.

C'est bien simple, avec 70 minutes au compteur, MacFarlane multiplie les plans "effets spéciaux" (certes visuellement très réussis) sur le vaisseau, son environnement, et tout et tout, monté sur une bande originale orchestrale triomphante : la production s'est clairement fait plaisir, c'est joli, mais le résultat, c'est un épisode qui a facilement 15 minutes de trop (dont l'immense majorité est composée des plans admiratifs et numériques mentionnés ci-dessus), et qui a pour principal objectif de présenter la nouvelle recrue à bord, Charly Burke (Anne Winters... la nouvelle petite-amie de MacFarlane), une enseigne de navire revancharde au caractère bien trempé.

Le fond de l'épisode, lui, finit par être trop sérieux pour son propre bien, et par se marier assez mal avec le quotidien du navire, notamment avec la scène d'essai de navette sur une musique à deux doigts du western, avec les extraterrestres improbables, avec les "coupures publicitaires" aux fondus au noir maladroits, avec les scènes d'action spectaculaires... d'autant qu'on s'en doutait bien : tout revient à la normale en fin d'épisode.

Pas désastreux, mais pas non plus exceptionnel, donc, en espérant que les prochains épisodes, sans MacFarlane à la barre, seront plus maîtrisés.

- 3x02 : Alors que les Krills acceptent que l'Orville explore une partie de leur espace, le vaisseau répond à un signal de détresse, mais se trouve bientôt contaminé par un organisme biologique insectoïde qui provoque des mutations chez les membres de l'équipage...

Mouais (bis). Encore une fois un épisode de plus d'une heure (c'est le nouveau format qui veut ça) qui raconte un script (signé Braga et Bormanis, deux vétérans de Star Trek) délayé au possible, un monster-of-the-week recyclant plein d'idées de Star Trek et d'ailleurs, avec plein d'approximations et de grosses ficelles narratives qui donnent un tout générique et cliché au possible, axé autour d'une romance impossible à l'issue télégraphiée depuis le début.

Alors en théorie, la mise en place n'est pas désagréable, James Read est efficace en amiral, sa romance passée avec le Doc est crédible (même si ça fait deux épisodes de suite qui sont en grande partie centrés sur Penny Johnson Jerald), mais le tout est très sérieux, très dérivatif, et perd cruellement en intérêt une fois que la menace devient concrète et que l'épisode se traîne jusqu'à la barre des 60 minutes.

Sans même parler des monstres numériques à l'animation assez quelconque, surtout lorsqu'ils affrontent Talla Keyali dans une scène bancale au montage accéléré et aux coupes maladroites.

Visuellement, créatures exceptées, c'est bien produit, mais... Deuxième épisode de la saison, deuxième énorme bof.

- 3x03 : L'équipage du Orville découvre une planète étrange, supposément inhabitée et inhospitalière, mais tour à tour couverte de forêts luxuriantes, d'une mégalopole anachronique, d'un lycée terrien, d'un lac immense, d'un avion de ligne, et de bon nombre d'autres éléments incongrus...

Il y a du mieux, je dois dire, principalement parce que le tout, malgré une durée encore une fois très abusive (tout le dernier quart d'heure est laborieux au possible), paraît plus ludique et rythmé que la moyenne.

Après, ça reste ultra-convenu et balisé de bout en bout. Certains seront surpris par les rebondissements du script (forcément, quand le but du script est de déstabiliser en enchaînant les éléments aléatoires...), d'autres crieront au génie devant la "profondeur" de la réflexion sur la mort, l'immortalité, l'évolution, etc (c'est tout de même très pataud dans l'écriture et dans le portage à l'écran), et comme souvent, Orville essaie beaucoup de choses, mais les défauts restent bien présents. Ici, c'est notamment le côté visuel du final, avec Elizabeth Gillies vraiment pas mise en valeur en pseudo-Q vêtue à la mode Tron cheapouille qui débite des explications laborieuses pour toutélier tout ça à un épisode de la saison 1, et la conclusion autour d'un verre, qui déçoivent et laissent de marbre.

C'est mieux, encore une fois, mais tant que la série peinera à gérer son format actuel de plus de 60 minutes, et gardera ce certain balai dans le fondement, elle aura encore des progrès à faire.

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Blog Update ! - Juillet 2022

Publié le 5 Août 2022 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Update, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision

Juillet, canicule, fatigue, et sur le blog des Téléphages Anonymes, on ronronne fortement, avec notamment une semaine Comédie française pas forcément très motivante, et une semaine SF rétro déjà plus intéressante...

#1681 : L'ennemi japonais à Hollywood (2019) - 3.5/6

#1682 : À la gloire des Celtics (1996) - 2.25/6

#1683 : Unplugging (2022) - 2/6

#1684 : Une vie de chat (2010) - 4/6

#1685 : Comment je suis devenu un super-héros (2021) - 3/6

#1686 : SEMAINE COMÉDIE FR - Haters (2021) - 2/6

#1687 : SEMAINE COMÉDIE FR - Barbaque (2021) - 3/6

#1688 : SEMAINE COMÉDIE FR - Flashback (2021) - 3/6

#1689 : SEMAINE COMÉDIE FR - OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique noire (2021) - 3/6

#1690 : SEMAINE COMÉDIE FR - Kaamelott, premier volet (2021) - 3/6

#1691 : SEMAINE COMÉDIE FR - Pourris Gâtés (2021) - 3/6

#1692 : SEMAINE COMÉDIE FR - Super-héros malgré lui (2022) - 2.5/6

#1693 : Clerk (2021) - 3/6

#1694 : Le secret de mon succès (1987) - 3/6

#1695 : Magic Island (1995) - 1.5/6

#1696 : Monkeybone (2001) - 2.5/6

#1697 : Les Bad Guys (2022) - 3.75/6

#1698 : SEMAINE SF RÉTRO - Le Trou noir (1979) - 3.75/6

#1699 : SEMAINE SF RÉTRO - Starfighter (1984) - 3.5/6

#1700 : SEMAINE SF RÉTRO - Explorers (1985) - 2.5/6

#1701 : SEMAINE SF RÉTRO - L'aventure intérieure (1987) - 3.75/6

#1702 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai rétréci les gosses (1989) - 4/6

#1703 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, j'ai agrandi le bébé (1992) - 3/6

#1704 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, nous avons été rétrécis (1997) - 2/6

#1705 : SEMAINE SF RÉTRO - BONUS : D.A.R.Y.L. (1985) - 2.75/6

#1706 : The Gray Man (2022) - 2.75/6

#1707 : L'Île au trésor des Muppets (1996) - 4.5/6

#1708 : Thor - Love and Thunder (2022) - 3.75/6

#1709 : You Don't Nomi (2019) - 2/6

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# Bilan :

Un mois un peu différent, donc, avec deux semaines spéciales aux résultats très inégaux, et quelques films plus récents çà et là. Sans surprise, la semaine Comédie française s'est avérée médiocre au possible (en étant gentil), y compris au niveau des films un peu plus attendus, comme Kaamelott et OSS 117 3 ; la semaine Science-fiction rétro était plus satisfaisante, avec quelques réussites évidentes (Le Trou Noir, L'aventure intérieure, le premier Chérie, j'ai rétréci les gosses) et d'autres films plus oubliables (les suites de Chérie, Explorers, etc).

En ce qui concerne le reste, on peut citer la demi-déception Thor - Love and Thunder, pas un désastre, mais un peu trop caricatural et parodique pour son propre bien ; l'ultra-générique The Gray Man des frères Russo ; l'intrigant mais inabouti Comment je suis devenu un super-héros (un film français ambitieux) ; ou encore le sympatoche The Bad Guys.

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# Film(s) du mois :

Hors films compris dans les semaines spéciales, le trio de tête est donc Une vie de chat, un film animé européen stylisé mais très agréable ; L'Île au trésor des Muppets, toujours très amusante ; et à égalité, le dernier Thor (malgré le fait qu'il soit une demi-déception) et The Bad Guys.

 

# Flop(s) du mois :

You Don't Nomi, un documentaire agaçant et sarcastique sur le succès "culte" rencontré par le film Showgirls depuis sa sortie ; Unplugging, une comédie semi-dramatique vraiment inaboutie ; et Magic Island, un DTV familial qui lorgne sur plein de films pour enfants des années 80-90, sans en avoir un dixième du budget ou de l'écriture.

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# Petit écran :

Un peu moins de séries, ce mois-ci, et rien de vraiment exceptionnel : la saison 2 du reboot de Sauvés par le Gong m'a semblé un peu meilleure que la première... mais le programme a été annulé ; la saison 2 de Girls5Eva a continué dans sa nostalgie 90s qui me touche peu ; la première saison de Star Trek Strange New Worlds a connu un petit coup de mou avant de se reprendre sur la toute fin ; The Afterparty a proposé une murder party amusante, mais finalement assez anecdotique ; et Miss Marvel a réussi a poser ce nouveau personnage du MCU, grâce à son interprète très attachante, mais a tout de même eu du mal à ne pas se prendre un peu les pieds dans le tapis au niveau des antagonistes.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

 

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# À venir :

En août, un programme plus normal sur le blog des Téléphages Anonymes, avec du cinéma (Lightyear, The Batman, etc) et de la télévision (The Orville, Our Flag Means Death, Halo, The Boys), tout en se préparant aux débuts de l'Halloween Oktorrorfest 2022, dès la fin du mois de septembre...

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1704 : SEMAINE SF RÉTRO - Chérie, nous avons été rétrécis (1997)

Publié le 31 Juillet 2022 par Lurdo dans Aventure, Jeunesse, Disney, Review, Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Science-Fiction, Science Fiction, USA, Télévision

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Chérie, nous avons été rétrécis (Honey, We Shrunk Ourselves - 1997) :

Huit ans après avoir transformé le petit Adam en géant, un nouvel accident miniaturise Wayne Szalinzki (Rick Moranis), son épouse Diane (Eve Gordon), ainsi que Gordon (Stuart Pankin), le frère de Wayne, et sa femme Patti (Robin Bartlett). À eux d'être confrontés aux insectes qui peuplent la maison Szalinski, tandis qu'Adam (Bug Hall) et ses cousins (Jake Richardson, Allison Mack) s'en donnent à cœur joie dans la maison déserte...

Cinq ans après le précédent film, on reprend les mêmes, et... ah, non, on ne reprend pas les mêmes, loin de là, puisque seul Rick Moranis rempile pour ce qui est une suite sortie directement en vidéo, et qui invente de nouveaux membres de la famille Szalinski, comme bon nombre de suites sans inspiration le font généralement.

Ici, tout a des allures de téléfilm Disney Channel : jeune casting principalement préadolescent (globalement assez transparent, sauf Allison Mack et Mila Kunis, dans un petit rôle), adultes particulièrement cabotins (le frère et son épouse ne font pas grande impression, Diane hérite ici d'une personnalité de mère de sitcom, criarde et autoritaire), péripéties quelconques et effets spéciaux assez médiocres (les incrustations, notamment, ou encore le passage dans les bulles de savon), et toute une sous-intrigue sur la maladie du cousin, résolue en mangeant deux bananes et demi.

Très loin d'être convaincant, en somme, et donc un bon cran en dessous du deuxième volet (dans mes souvenirs, la série télévisée dérivée des films était nettement plus sympathique et maîtrisée que ce troisième opus).

2/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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