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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #catch catégorie

Un film, un jour (ou presque) #1990 : The Iron Claw (2023)

Publié le 13 Mars 2024 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Drame, Biographie, Sport, Catch, Histoire, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Iron Claw (2023) :

Dans le Texas des années 80, les Von Erich ne vivent que par et pour le catch américain : ancien footballer professionnel et catcheur possédant désormais un territoire local, Fritz Von Erich (Holt McCallany) est un père dur et exigeant, qui rêve de voir ses fils connaître le succès qui lui a toujours échappé. Kevin (Zac Efron), l'aîné et le plus prometteur, peine cependant à se défendre au micro et voit des opportunités lui passer sous le nez pour cette raison ; David (Harris Dickinson), lui, est au contraire particulièrement confortable dans ce domaine ; Kerry (Jeremy Allen White), athlète universitaire, rejoint la dynastie en cours de route, et trouve aussitôt ses marques ; et Mike (Stanley Simons), enfin, n'a que peu d'intérêt dans la discipline, préférant une carrière dans le monde de la musique. Mais au fil des ans, des abus, des tragédies et d'un père toujours plus strict et autoritaire, le clan Von Erich commence à tomber en morceaux...

Un biopic dramatique centré sur la famille Von Erich, réputée dans le monde du catch  US pour sa "malédiction", à savoir les nombreux drames qui se sont succédés au cours de son histoire... ici, c'est par le filtre A24 et devant la caméra du réalisateur de Martha Marcy May Marlene (qui avait révélé Elizabeth Olsen) que cette histoire sombre et déprimante voit le jour, pour un film très... A24.

Comprendre qu'on est dans un drame indépendant très minimaliste dans ses effets et dans son déroulement, très calibré, et étrangement froid... ce qui n'a pas semblé déranger bon nombre de spectateurs, qui se sont empressés de crier au chef-d'œuvre, comme souvent avec les films estampillés A24.

Personnellement, je suis un peu resté à la porte de ce récit, et ce malgré mes prédispositions pour cet univers, cette histoire, et le genre du biopic. Mais non, le tout m'a semblé manquer de finesse ou de subtilité, entre les 45 premières minutes assez classiques et formatées, la succession mécanique de tragédies, la caractérisation un peu monolithique des parents, et, vers la fin, cette scène au Paradis, cheesy au possible. Bref, je n'ai pas accroché plus que ça.

D'autant que la réalisation des matches, pour la plupart en plans serrés et à la shaky cam, m'a agacé plus qu'autre chose, et que certains détails m'ont un peu frustré (le Ric Flair discount ; le physique d'Efron, qui a bien pris ses vitamines et dit ses prières, comme dirait Hulk Hogan, mais qui est presque trop boursoufflé gonflé pour vraiment bien incarner Kevin VE, qui avait 15 cm de plus qu'Efron - ce qui, visuellement, change pas mal de choses au niveau des proportions).

Ce n'est pas mauvais, c'est globalement bien interprété, et certains spectateurs y trouveront leur compte, mais ça n'a pas vraiment fonctionné sur moi.

3/6 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Un film, un jour (ou presque) #1979 : Out in the Ring (2022)

Publié le 27 Février 2024 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Histoire, Sport, Catch, Documentaire, Biographie, USA, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Out in the ring (2022) :

Un documentaire indépendant sur le monde du catch et la place des LGBTQ+ dans l'industrie, que ce soit du côté masculin ou du côté féminin, depuis les exoticos mexicains, Pat Patterson à la WWE, les élèves de Moolah, les premiers lutteurs flamboyants (Adrian Street, etc), l'Attitude Era avec Goldust, Billy & Chuck, Orlando Jordan, Chyna, Kanyon, etc, les nombreuses difficultés psychologiques inhérentes à la profession et à la kayfabe, etc, jusqu'à aujourd'hui, avec la présence LGBTQ+ toujours plus importante dans les fédérations majeures, à l'AEW, ou sur la scène indépendante.

Pas inintéressant du tout, même si très Américain dans sa revendication, sa demande de représentation et son formatage (avec chanson inspirante en guise de conclusion), et qu'outre l'introduction provoc' ("le catch ce sont des mecs en slip qui font semblant de se battre et se roulent par terre ensemble, c'est naturellement gay, mais les hétéros ne veulent pas l'admettre") je dois bien avouer que j'ai préféré tout le côté historique aux témoignages d'innombrables lutteurs indépendants (témoignages qui finissent tous par être similaires dans le ton, si ce n'est dans leurs grandes lignes). 

4.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Christmas Yulefest 2023 - Christmas in Rockwell (2022)

Publié le 19 Décembre 2023 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Catch, Critiques éclair, Noël, Christmas, Yulefest, Romance, USA, Canada, Review

C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...  

Christmas in Rockwell (2022) :

Actrice hollywoodienne tentant d'échapper à l'échec de son dernier blockbuster, Alyssa (Trish Stratus) décide de passer les fêtes de Noël dans sa ville natale de Rockwell, là où elle a commencé sa carrière. Cachant son identité, elle redécouvre alors les plaisirs des fêtes de fin d'année, et renoue notamment avec Jake (Stephen Huszar), propriétaire d'un cinéma local en perte de vitesse. Mais la presse rode...

Téléfilm canadien produit par Brain Power Studio, ce Christmas in Rockwell a été tourné au Canada, d'où des extérieurs enneigés plutôt agréables, et met en vedette Trish Stratus, ancienne catcheuse qui s'en sort très bien ici dans son rôle principal.

Après... le métrage n'est pas très passionnant. Les personnages secondaires sont un peu caricaturaux, les flashbacks sur le premier film tourné par Alyssa sont insérés à l'arrache, le conflit arrive à mi-parcours (et le film se traine ensuite mollement), on a droit à un montage récapitulatif des meilleurs moments passés ensemble par Alyssa et Jake (l'un des clichés scénaristiques que j'aime le moins) et le personnage même d'Alyssa est un peu trop parano pour son propre bien, accusant immédiatement tous ceux qu'elle croise de vouloir profiter de sa célébrité.

Ce n'est pas terrible, donc, malgré une prestation convaincante de Trish.

2.25/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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SEMAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Heels, saison 2 (2023)

Publié le 17 Novembre 2023 par Lurdo dans Action, Catch, Drame, Critiques éclair, USA, Starz, Les bilans de Lurdo, Sport, Télévision, Review

La saison 1 de Heels, diffusée en 2019 sur Starz et chapeautée par Michael Waldron, m'avait laissé étrangement mitigé, alors que c'était pile au carrefour de mes intérêts, entre une distribution attachante, un sujet qui me parle, et une approche intéressante.

Mais l'orientation trop mélodrame familial rural à l'américaine et l'écriture même des personnages - des good ole boys présentés comme pas très futés, pas très instruits, etc, et qui pourtant se lancent régulièrement dans des monologues surécrits sur la vie, l'amour, la famille, etc - m'avaient un peu frustré et, à la longue, avaient fini par sonner faux à mes oreilles.

Deux ans plus tard, donc, retour de la série pour 8 épisodes, avec dans l'ensemble, les mêmes défauts et les mêmes qualités...

Heels, saison 2 (2023) :

Alors que son frère Ace (Alexander Ludwig) quitte Duffy pour se ressourcer, Jack Spade (Stephen Amell) se retrouve au pied du mur, lorsque Gully (Mike O'Malley), son rival de toujours, lui impose de participer à un crossover entre leurs deux fédérations, sous peine d'être assigné en justice et ruiné...

Mêmes qualités et mêmes défauts, et ce dès le premier épisode de la saison, un épisode dont on peut se demander s'il était particulièrement pertinent : un gros épisode flashback sur le suicide de Papa Spade, son enterrement et les réactions immédiates de chacun, qui s'avère assez redondant au final, et fait démarrer la saison sur un pied assez instable.

Une saison qui, au final, va s'articuler narrativement autour de plusieurs axes intimement liés : d'un côté, Crystal, qui se développe en tant que catcheuse et devient une star (une sous-intrigue plutôt bien menée dans l'ensemble) ; en parallèle, la rédemption d'Ace, quasi-spirituelle, alors que ce dernier part en road-trip, tombe d'une falaise, et revient dans le ring sous le gimmick de The Condamned, un mélange de Sting et d'Arrow (là, honnêtement, c'est tout le contraire de l'intrigue de Crystal, c'est maladroit, c'est parfois assez risible, mais en même temps, c'est le personnage, un peu idiot, qui veut ça) ; le tout, encadré par le crossover avec la ligue de Gully, qui menace les Spade de leur faire un procès si le tout ne se déroule pas comme il le désire... le tout pour tenter de séduire une plateforme de streaming.

Des sous-intrigues qui se mêlent et se répondent avec plus ou moins de bonheur, pour une conclusion toute simple : la série reste assez réussie quand elle se concentre sur le catch, sur les relations entre les deux promotions, sur l'action et sur les éléments qui y sont rattachés (avec caméos de CM Punk et d'AJ Lee en prime, ainsi que quelques autres visages familiers en arrière-plan), mais elle est nettement plus laborieuse et maladroite quand donne dans le mélodrame familial et professionnel.

D'autant que l'écriture a tendance à rendre assez antipathique certains personnages, sous prétexte de développer ceux-ci : Willie vire totalement dans l'alcool, bousille sa vie de famille et envisage de trahir les Spade ; la mère d'Ace et de Jack est détestable du début à la fin de la saison ; Stacy, la femme de Jack, qui passe la saison à fouiner dans les affaires de la fédération, et à demander des réponses "parce qu'elle est la femme du patron"... et puis bien sûr Jack, Ace et son père, tous bornés dans un sens ou dans l'autre.

D'autant qu'il y a une vraie tendance à la leçon de morale dans ces grands monologues qui parsèment toujours autant la saison - oui, ces personnages à l'éducation défaillante continuent de nous asséner des déclarations pleines de valeurs judéo-chrétiennes, ils citent Shakespeare, ils partent dans des considérations philosophiques et existentielles... à ce point de la série, c'est délibéré, et il ne faut plus s'attendre à ce que cela change.

Wild Bill, notamment, a droit à de multiples discours, à mesure qu'il s'installe dans le rôle de mentor en coulisses - c'est d'ailleurs probablement là l'une des réussites de la saison : le développement de Wild Bill, qui profite notamment largement de flashbacks se déroulant dans les années 90 et juste avant le suicide de Papa Spade. Porté par l'interprétation de Chris Bauer, Wild Bill ressort grandi de cette saison, moins caricatural, plus touchant, bref, c'est une réussite sur ce plan...

Une réussite qui trébuche un peu dans le final, quand les scénaristes laisse présager de problèmes cardiaques pour le personnage : mouais... un peu à l'image du reste du final, bourré de grosses ficelles, et notamment ce cliffhanger de fin, qui paralyse Jack à partir de la taille suite à une Shooting Star Press pourtant parfaitement exécutée.

Bref, une saison 2 dans la droite lignée de la première au niveau des qualités et des défauts : c'est mélodramatique, les longues tirades sonnent toujours un peu faux, mais c'est bien interprété et ça se regarde globalement assez facilement, malgré toutes les grosses ficelles du tout.

Après... compte tenu du public de niche, de l'écriture très particulière, et de la grève, l'annulation de la série avant sa saison 3 n'est guère surprenante.

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.

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Un film, un jour (ou presque) #1935 : Cassandro (2023)

Publié le 8 Novembre 2023 par Lurdo dans Cinéma, Biographie, Catch, Critiques éclair, Mexique, Amazon, Review, Drame

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Cassandro (2023) :

La vie et la carrière de Cassandro (Gael Garcia Bernal), lutteur exotico mexicain qui a su imposer son style et sa vision de son métier à une profession homophobe et à un public qui considérait uniquement les exoticos comme des méchants méritant moqueries et insultes...

Un long-métrage MGM/Amazon qui m'a un peu déçu, je dois dire, car manquant cruellement de surprise ou de flamboyance, pourtant appropriés à ce sujet.

À la place, on se retrouve avec un biopic au style très cinéma indépendant, avec une réalisation mélodramatique qui n'a ni l'ampleur ni le sens du spectacle qui devraient accompagner un tel personnage, et qui préfère s'appuyer sur des passages imposés de ce style de film, les abus, la drogue, le traumatisme familial, l'homophobie, l'amant qui refuse de sortir du placard, etc... 

Alors c'est bien interprété, aucun problème, et je ne suis pas surpris de voir tant de critiques positives enthousiasmées par la performance de Bernal et par le message pro LGBTQ+, mais en ce qui concerne, je suis resté sur ma faim, d'autant que le métrage peine à rendre justice à la lucha libre, qui paraît ici approximative et narrativement quasiment incohérente.

2.5/6 

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Un film, un jour (ou presque) #1848 : ​​​​​​​For The Love of Catch (2022)

Publié le 31 Mai 2023 par Lurdo dans Documentaire, Histoire, Sport, Catch, Cinéma, Critiques éclair, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

For The Love of Catch (2022) :

Documentaire semi-amateur plutôt intéressant retraçant, sous l'angle d'un road trip du réalisateur, Curran Jacobs, ex-lutteur, accompagné de Mike Chapman, historien sommité de la discipline, toute l'histoire du catch de ses origines anglaises à son importation aux USA, et à toutes les formes de sports de combat qui en ont découlé - catch professionnel, MMA, lutte amateure, BJJ, etc.

Assez instructif, ce métrage multiplie les interviews avec des athlètes et des entraîneurs, tous plus ou moins versés dans l'histoire de leur discipline (j'ai été impressionné par le savoir de Randy Couture), et qui reviennent sur les grands noms de la lutte, Frank Gotch, Karl Gotch, Billy Robinson, Gene LeBell, George Hackensmith, Farmer Burns, Roy Wood, Billy Wicks, etc, ainsi que sur la manière dont le sport est passé d'affrontements brutaux à quelque chose de plus spectaculaire et prédéterminé comme le catch professionnel à l'américaine, une évolution intrigante mais fascinante, jamais méprisée par le métrage et ses intervenants (même si j'aurais bien aimé quelques interventions de catcheurs professionnels techniciens actuels, notamment anglais, qui sont dans la droite lignée du catch d'antan).

Sympathique, bien que forcément (compte tenu des moyens limités) très américanocentrique.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #1790 : SEMAINE IRLANDE - The Fit Finlays (2010)

Publié le 14 Mars 2023 par Lurdo dans Documentaire, Biographie, Catch, Cinéma, Critiques éclair, Irlande, Review, Télévision, Sport, St Patrick

Pendant une semaine, comme chaque année, les Téléphages Anonymes fêtent l'Irlande à l'occasion de la Saint Patrick, le 17 mars !

The Fit Finlays (2010) :

Un documentaire télévisé que j'étais certain d'avoir déjà couvert en ces pages, mais que je n'ai pas retrouvé, ce qui m'arrange, puisque cette rétrospective de la carrière de Dave Finlay fait toujours plaisir à revoir.

Depuis ses débuts dans la lutte amateur à Dublin, puis en tant que Young Apollo auprès de son père, légende de la discipline en Irlande, jusqu'à son arrivée en Angleterre puis en Allemagne, après un passage au Pays de Galles pour échapper aux conflits frappant l'Irlande du Nord, ce métrage retrace la vie du lutteur, dans ce qu'elle a eu de bon (il est respecté par toute la profession, il est toujours resté proche de ses racines) comme de moins bon (une fois le succès rencontré, ses chevilles ont enflé, il est devenu brutal, alcoolique, etc), jusqu'aux années 2010, où, désormais rangé, habitant aux USA et persuadé d'avoir, à un niveau ou un autre, été sauvé par Dieu, il est devenu producteur et lutteur pour la WWE (après un passage par la case WCW, bien entendu).

Heureusement, le film ne s'attarde pas trop sur cette "religiosité" tardive, pas forcément surprenante de la part d'un Irlandais, mais développe en long, en large et en travers, à l'aide de nombreuses photos et autres documents d'archive, toutes les étapes de sa vie.

Le tout se terminant sur une pointe d'émotion, à l'occasion des funérailles d'Orig Williams, vétéran du catch gallois, pour qui Finlay et son père, encore bien en forme, avaient un respect sincère.

Un documentaire sympathique et instructif, qui aurait peut-être pu être un peu plus abouti au niveau technique.

4/6

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Les bilans de Lurdo : Heels, saison 1 (2021)

Publié le 9 Avril 2022 par Lurdo dans Action, Catch, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, USA, Sport

Parce qu'il est passionné de catch américain, et qu'il a participé à plusieurs shows avec ses amis lutteurs, notamment pour l'AEW, Stephen Amell a eu l’envie de créer une série dramatique ayant ce thème pour sujet, avec aux commandes Michael Waldron, showrunner de Loki.

Au programme, donc, huit épisodes d'une heure, diffusés aux USA sur la chaîne câblée Starz...

Heels, saison 1 (2021) :

Le combat quotidien de Jack Spade (Stephen Amell), promoteur de la fédération indépendante de catch DLW, qui tente de faire survivre la structure familiale sur un marché compétitif, tout en gérant le caractère instable de son frère cadet, Ace (Alexander Ludwig), star de son programme...

Et bizarrement, je dois avouer avoir été déçu par ce Heels, alors que pourtant, c'était en théorie exactement ce que j'aime, que ce soit au niveau du sujet, du format, des interprètes, du showrunner, etc.

Le souci, en fait, c'est que sans m'attendre forcément à quelque chose pouvant remplir le vide laissé par GLOW dans mon cœur (je savais pertinemment que ce Heels était une série plus dramatique), je n'ai pas du tout accroché aux choix artistiques effectués dans ce programme.

Un programme qui lorgne en effet très fortement sur une ruralité sportive typiquement américaine façon Friday Night Lights (avec illustration musicale pop-folk indépendante, générique nostalgique, etc) et un mélodrame familial plus ou moins probant : religion, mère au foyer qui s'ennuie, emplois mal payés, problèmes d'argent, problèmes de couple, rivalités familiales et amoureuses, secrets de famille, jalousies, deuil, sexe...

Heels s'appuie ainsi très fortement sur des ressorts narratifs bien éprouvés, où l'on parle souvent des valeurs de l'Amérique profonde, où l'on vit dans des caravanes, où l'on défend l'honneur de sa famille avant tout, et où l'on érige le pardon judéo-chrétien comme valeur primordiale (au point d'en paraître parfois absurde, comme lorsqu'un catcheur casse volontairement la jambe de son adversaire sur le ring, mais est quasi-immédiatement pardonné par tout le monde).

D'autant que l'histoire de ces deux frères qui peinent à vivre dans l'ombre de feu leur père superstar du catch ne peut qu'évoquer l'histoire des frères Rhodes, amis de Stephen Amell et originaires, comme les personnages de la série, de la Géorgie profonde. À l'identique, le côté psychorigide de Jack reflète, sous certains aspects, celui de certains promoteurs réels réputés pour être des control freaks (Mike Quackenbush, notamment, lui aussi décidé à contrôler tout l'aspect créatif de sa fédération, et à garder un produit totalement familial). Bref, entre ça et la participation de catcheurs établis (CM Punk, Mick Foley), il y avait là de quoi trouver du matériel qui aurait sonné juste et véridique.

Hélas, l'écriture de la série a tendance a être bien trop caricaturale et maladroite pour son propre bien. Déjà parce qu'elle est souvent trop artificielle et "sur-écrite" pour ses personnages issus du Sud profond, présentés comme des good old boys pas très instruits... qui pourtant se lancent tous à un moment ou un autre dans des monologues très réfléchis sur le pardon, sur la vie, au vocabulaire parfois quasi-universitaire.

Mais aussi et surtout parce qu'en contraste, les scénaristes usent et abusent de grosses ficelles narratives souvent trop prévisibles, ici pour créer des rebondissements supposément surprenants, là pour délivrer de l'exposition façon "le catch pour les nuls" à destination du téléspectateur, ou encore pour arriver à des fins thématiques bancales : autant la série effleure à peine la notion de racisme dans le monde du catch au travers du personnage de Rooster (Allen Maldonado), dont l'arc narratif n'est jamais vraiment conclu, autant elle développe longuement et délibérément, avec le personnage de Crystal (Kelli Berglund), une thématique sur la place de la femme et le sexisme dans le catch, qui culmine, de manière ultra-téléphonée, par un match de championnat totalement surréaliste, façon girl power triomphant très premier degré.

C'est peut-être là que le bât blesse le plus pour moi.

Passe encore que la série semble parfois une collection improbable de rednecks catcheurs à la caractérisation simpliste (l'épouse de Jack est à ce titre particulièrement lassante, avec son "tu consacres trop de temps et d'argent à t'occuper de ton catch, pas assez à notre famille et à mes aspirations musicales et d'ailleurs, j'aimerais bien partir en vacances en Amérique du Sud") et aux relations émotionnelles souvent contreproductives (les scénaristes ont beau souligner le côté "soap adolescent" de tout ce que l'on voit à l'écran au travers d'une réplique du "méchant" de la série, reste que plus d'une fois, j'ai été franchement tenté de zapper les têtes à têtes larmoyants interminables et redondants des personnages), mais pour un programme se voulant une représentation assez "réaliste" des coulisses du monde du catch indépendant et local, Heels nage parfois dans la fantaisie la plus totale, presque plus que ne le ferait un programme "kayfabe".

Que ce soit au niveau des platitudes pseudo-profondes que s'échangent les personnages, des coulisses du catch, ou tout simplement de l'émotion, Heels a donc fini par sonner un peu faux à mes oreilles, quand bien même tous les acteurs se donnent corps et âme à leurs personnages.

Cela dit, la série a été unanimement appréciée des critiques outre-atlantiques : si vous aimez les mélodrames familiaux à l'américaine, un peu forcés, où les personnages n'hésitent pas à se lancer dans de longues tirades pleines d'émotion durant lesquelles ils s'épanchent sur leurs problèmes et leurs aspirations, le tout dans un univers sportif et "catchesque" vaguement vraisemblable, Heels vous plaira probablement, surtout si vous avez de la sympathie pour la distribution.

En ce qui me concerne, je suis resté sur ma faim.

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Un film, un jour (ou presque) #1563 : You May Be Pretty but I Am Beautiful - The Adrian Street Story (2019)

Publié le 25 Janvier 2022 par Lurdo dans Biographie, Catch, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, UK, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

You May Be Pretty but I Am Beautiful - The Adrian Street Story (2019) :

Un documentaire indépendant retraçant la carrière d'Adrian Street, un catcheur britannique flamboyant qui, de ses jeunes années excentriques dans les années 50 à son parcours de catcheur "exotique", a su ouvrir la voie et populariser tout un pan de la culture glam dans une industrie pourtant très macho, virile et homophobe.

Franchement sympathique à suivre, ce métrage suit donc la vie de ce Gallois d'extraction populaire qui, plutôt que de travailler dans les mines comme tous ses proches, a su éviter cette voie de garage en développant ses muscles, son physique et sa personnalité. Un Street qui, bien avant les Ric Flair, Adrian Adonis et autres Goldust qui lui doivent tout, avait compris qu'un personnage outrancier et tendancieux était une solution idéale pour rameuter les foules, pour peu qu'il s'appuie sur des bases techniques et sur un côté dur à cuire bien réels.

Et c'est ainsi que progressivement, en poussant toujours plus son personnage de catcheur efféminé et flamboyant (un personnage qui, aujourd'hui, ne passerait clairement plus), en piochant dans l'esthétique glam rock (dont il était l'un des précurseurs), en mêlant musique et catch (bien avant les années 80 et l'époque Rock 'n' Wrestling) et en sachant quand quitter le Royaume-Uni pour s'exporter aux USA, Adrian Street est devenu un incontournable de sa discipline.

Un incontournable à l'influence incommensurable, souvent imité, très souvent copié (notamment aux USA, qui ont pioché dans toutes les facettes de son personnages pour les réutiliser d'une manière ou d'une autre), mais jamais égalé.

Un métrage efficace, en tout cas, avec des interventions pertinentes çà et là (Mick Foley, notamment), mais qui aurait mérité un budget plus important et, probablement, des interviews des multiples catcheurs qui ont puisé dans le répertoire de Street...  

4.25/6 (quoiqu'il en soit, je pense que ce métrage est bien plus complet et intéressant que la brève rétrospective anémique de 20 minutes diffusée à la même époque sur le WWE Network)

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Un film, un jour (ou presque) #1561 : Steve, bête de combat (2021)

Publié le 21 Janvier 2022 par Lurdo dans Action, Animation, Catch, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Review, USA, WWE

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Steve, bête de combat (Rumble - 2021) :

Dans un monde où les kaijus s'affrontent dans des matches télévisés pour y défendre l'honneur de leurs villes respectives, Winnie (Geraldine Viswanathan), la fille d'un célèbre coach, décide d'entraîner Steve Rayburn Jr (Will Arnett), le fils de feu Rayburn, monstre de légende autrefois entraîné par son père : c'est en effet la seule solution pour sauver le stade de la ville de Stoker, sur le point d'être vendu à un entrepreneur manipulateur, qui a réussi à convaincre Tentacular (Terry Crews), l'ancien champion de Stoker, de passer à l'ennemi. Plus facile à dire qu'à faire, d’autant que Steve a l'habitude des matches de catch truqués...

Énorme bof que ce film d'animation vaguement adapté d'une bande dessinée et co-produit par la WWE (forcément), aux visuels assez génériques (les monstres sont sous-développés et assez quelconques), au déroulement cousu de fil blanc (on est dans du film de sport/de boxe classique et sans surprise), et qui semble étrangement vouloir établir une distinction entre le "faux" catch et le "vrai" catch : un "faux" catch truqué de bout en bout, aux combats à petit budget et très amateurs, et/ou au style non-conformiste ; et le "vrai" catch qui prend place sous les projecteurs, dans des arènes immenses, au budget énorme, avec des coaches, des rounds, et des affrontements réellement compétitifs, retransmis en direct à la télévision.

C'est presque comme si la WWE essayait de faire passer un message expliquant que son catch blockbuster est bien réel, alors que celui de la concurrence et de la scène indépendante, lui, est bidonné de bout en bout. Cela dit, c'est probablement accorder beaucoup de crédit au film que de lui attribuer une telle intention consciente, d'autant que, hormis un propos sur l'héritage et le poids des attentes d'autrui, le scénario peine à réellement faire passer de message (à la limite, on pourrait dire qu'en mettant en avant le succès des pas de danse de Steve, le film met en avant l'importance d'une approche innovante et originale des disciplines établies).

Dommage, car le doublage est plutôt bon... mais même pour un aficionado de catch américain, le tout n'a pas grand intérêt (à moins d'être jeune et peu regardant, peut-être).

2.25/6

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Halloween Oktorrorfest 2021 - 38 - Girl on the Third Floor (2019)

Publié le 4 Novembre 2021 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, Review, Romance, Thriller, USA, Catch

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Girl on the Third Floor (2019) :

Ancien criminel tentant de rénover une vieille demeure pour son épouse enceinte (Trieste Kelly Dunn), Don (Phil Brooks) découvre rapidement que cette ancienne maison close est le lieu de phénomènes étranges : diverses substances immondes suintent des murs, des billes roulent sur le sol, et une voisine séduisante, Sarah (Sarah Brooks) commence à se montrer étrangement insistante, en plus d'être capable d'entrer comme bon lui semble dans la maison...

Un film au croisement de la maison hantée et du "le tueur habite dans les murs", par le réalisateur de Jakob's Wife, dont c'était ici le film précédent, et la première réalisation. Une réalisation honnêtement très convaincante dans le genre, portée par un CM Punk plutôt bon dans le rôle principal, et par des effets et maquillages joliment dégoûtants.

Mieux encore, en effectuant une bascule au bout d'une heure de métrage, et en passant alors la seconde pour aller dans une direction plus brutale, le film évite l'ennui, et relance son intérêt, pour un grand final qui part gentiment en vrille, avec visions du passé, fantômes repoussants, etc.

On pourra toujours reprocher au métrage quelques maladresses, et un propos féministe un peu pataud (comme dans Jakob's Wife, tiens), mais dans l'ensemble, pour un coup d'essai avec un acteur principal relativement débutant, c'est une bonne surprise.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #1428 : Wrestlove - L'amore combattuto (2019)

Publié le 29 Avril 2021 par Lurdo dans Action, Biographie, Catch, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, Sport, Italie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wrestlove - L'amore combattuto (2019) :

Un documentaire italien façon tranche de vie, qui suit le quotidien d'un couple de catcheurs italiens, Monica Passeri et Karim Brigante, qui partagent leur vie entre l'Italie et les USA, où ils tentent de marcher dans les traces de leur idole, Bruno Sammartino.

Pas forcément désagréable à suivre, dans l'absolu, même si n'ai pas totalement accroché à la forme du métrage : un documentaire sans réelle structure ni arc narratif, qui tente à la fois d'être "vrai", pris sur le vif et qui est paradoxalement un peu trop artificiel dans sa mise en scène (voix off récitative, scènes reconstituées, etc) pour convaincre...

Autrement dit, pendant 70 minutes, on regarde le tout distraitement, sans vraiment se passionner pour ce couple (à la personnalité peu marquante et à l'anglais très inégal) ni pour leur parcours somme toute assez classique pour des lutteurs étrangers voulant percer aux États-Unis.

3/6, sans plus.

(mention spéciale au texte final expliquant que Monica est entrée dans l'histoire en étant la première Italienne à catcher pour la WWE depuis Sammartino... alors qu'en fait, elle a jobbé face à Nia Jax dans un épisode de Raw en 2016)

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Un film, un jour (ou presque) #1386 : Nail in the Coffin - The Fall and Rise of Vampiro (2020)

Publié le 5 Mars 2021 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Catch, Review, Sport, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Nail in the Coffin - The Fall and Rise of Vampiro (2020) :

Un documentaire biographique qui revient sur l'intégrale de la carrière de Vampiro, catcheur canadien mythique, de ses débuts en 1991 sur la scène mexicaine, à son rôle de booker et producteur pour la AAA - notamment la production de Triplemania 25 -, en passant par sa brève carrière à la WCW, sa vie de famille compliquée, ses blessures, son rôle de roadie/garde du corps pour Milli Vanilli, etc.

Un parcours intéressant que celui de ce catcheur sans expérience technique, mais à l'aura de star de hard rock, de vampire goth-punk séduisant, dont toutes les jeunes femmes mexicaines étaient éprises dès son arrivée sur place.

Alors certes, comme beaucoup de documentaires de catch (et surtout lorsque l'on a affaire à quelqu'un qui, comme Vampiro, est réputé pour embellir notablement tout ce qu'il raconte), il est toujours bon de prendre tout ce qui est raconté avec des pincettes.

Mais si le documentaire est bien sincère sur une chose, c'est sur l'amour que Ian Richard Hodgkinson (le vrai nom de Vampiro) porte à sa fille adolescente, qu'il élève désormais seul : c'est sa priorité, bien plus que l'industrie du catch, avec laquelle il a une relation d'amour-haine assez compréhensible.

Comme de nombreux catcheurs, Vampiro est accro au monde du catch. Il a beau prétendre ne pas aimer la célébrité ou l'adulation des foules, il ne peut pas s'en passer.

Et pourtant, il a pleinement conscience qu'un match de trop pourrait lui coûter la vie : cassé de partout, fatigué, atteint d'Alzheimer précoce, Vampiro avait renoué, au moment du tournage du documentaire, avec le monde du catch par le biais de Lucha Underground (et donc de l'AAA).

Une carrière confortable, au poste de commentateur, d'agent, de producteur, etc, lui imposant tout de même de passer les week-end au Mexique et en Californie, et les semaines avec sa fille au Canada... un nouveau rôle plus calme et discret, mais même là, il s'est senti obligé de remettre ça dans le ring, brièvement, mais de manière significative (avec blessure à la clef).

Reste à espérer qu'aujourd'hui, en plein COVID et privé de AAA/Lucha, le bonhomme a su se tourner vers quelque chose d'autre (c'est plus que probable, à en juger par le documentaire), et qu'il prend un peu plus soin de sa santé.

4.5/6 (on pourra regretter que la structure du documentaire soit un peu décousue, avec des allers-et-retours entre les différentes périodes de la carrière de Vampiro, mais bon, rien de bien méchant)

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Un film, un jour (ou presque) #1303 : Undertaker - The Last Ride (2020)

Publié le 21 Septembre 2020 par Lurdo dans Action, Biographie, Catch, Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, Review, Sport, Télévision, USA, WWE

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Undertaker - The Last Ride (2020) :

Un documentaire passionnant en 5 épisodes d'une heure, revenant sur les dernières années de la carrière du légendaire Undertaker, et ouvrant exclusivement la porte sur l'intimité et sur les angoisses de Mark Calaway, l'homme derrière le masque.

Une fois passée la surprise d'entendre Taker s'exprimer avec sa voix naturelle teintée d'accent texan, on y découvre un Calaway sincère et franc, respecté par tous les catcheurs et les cadres de la WWE, un père de famille attentionné, passionnément épris de son épouse, Michelle McCool.

Un athlète humble, manquant étrangement de confiance en soi, et constamment à la recherche d'un ultime match à la hauteur de sa légende, en vain.

Les cinq épisodes de cette mini-série narrent ainsi les quelques derniers Wrestlemania du catcheur, à commencer par Wrestlemania 33, et son match contre Reigns. Un match censé être le dernier de la carrière de Taker (après un affrontement contre Brock, à Wrestlemania 30, dont il ne garde aucun souvenir suite à une commotion cérébrale, et qui avait ébranlé la confiance en soi de Taker), mais tellement peu probant (Calaway n'était pas en forme) que le lutteur a décidé de tout faire pour effacer ce mauvais souvenir.

En l'occurrence, un match contre John Cena à Mania 34, match pour lequel Taker s'est préparé intensivement... pour un résultat de quelques secondes à peine, convaincant, mais particulièrement frustrant pour tout le monde : de quoi relancer à nouveau la machine.

Le troisième épisode (moins bien structuré) revient ensuite sur 2018, une année qui a vu Taker tenter de mettre en place une intrigue de conclusion à sa carrière, et au feud qui l'oppose depuis des années à Triple H. On y découvre un Triple H qui voit en Taker un égal, un homologue ayant la même vision du catch, de sa carrière et la même fidélité envers Vince - malheureusement, cela se traduit aussi par un circuit en boucle fermé : les deux hommes (et Shawn/Kane) sont persuadés de la qualité de leur intrigue et de leurs matches, du caractère épique de ce feud... et personne ne veut les contredire.

Résultat, un match décevant, un Undertaker encore plus mécontent de la direction de sa carrière, et une comparaison qui commence à devenir récurrente dans le documentaire, de la bouche de multiples intervenants retraités (Foley, Shawn, Triple H, Edge, etc) : celle avec la drogue. Le monde du catch est une drogue, se produire devant des millions de personnes est incomparable, et lorsque l'on a connu les sommets, on passe le reste de sa carrière à tenter de les atteindre de nouveau.

Taker est donc un junkie, passant son temps à tenter de mettre en place un ultime match à la hauteur de son personnage, un personnage qu'il a longtemps habité 24h/24, 7j/7 - mais confronté à la réalité de l'âge, de la fatigue et des blessures, ses matches sont de moins en moins convaincants... c'est un cercle vicieux, que l'on retrouve encore dans le quatrième épisode, avec un match contre Goldberg en Arabie Saoudite.

Un fiasco, qui frustre encore un peu plus Taker... mais le lutteur semble commencer à se résigner, et après un feud honorable contre Shane McMahon et Drew McIntyre, l'Undertaker prend sa retraite.

Ou presque, puisque l'ultime épisode du documentaire est centré sur son Boneyard Match contre AJ Styles. AJ, un vieil ami de la famille, pour qui Taker a tout le respect du monde... et un match initialement prévu pour se dérouler dans le ring, jusqu'à l'irruption de la COVID.

AJ et Taker ont beau sembler totalement satisfaits de leur affrontement cinématique (surjoué, surproduit, illogique et incohérent) de Mania 36, le doute subsiste : désormais à la retraite, on devine qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour que l'Undertaker remonte une nouvelle fois sur le ring, toujours à la recherche d'un ultime match spectaculaire...

Une conclusion en demi-teinte pour ce documentaire instructif permettant à Mark Calaway de s'ouvrir, de révéler des facettes inédites de sa personnalité, sa vie de famille, ses émotions, et surtout ses doutes.

Malgré quelques moments inégaux (on aurait pu se contenter d'un documentaire de quatre heures en condensant un peu certains passages et témoignages, notamment tous les hommages hagiographiques des autres catcheurs, vers la fin), une belle rétrospective pour un personnage hors du commun, un véritable Parrain du monde du catch, dans tout ce que ça a de positif.

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1290 : You Cannot Kill David Arquette (2020)

Publié le 2 Septembre 2020 par Lurdo dans Action, Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Documentaire, Catch, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

You Cannot Kill David Arquette (2020) :

Un documentaire consacré à l'acteur David Arquette qui, en 2000 et dans le cadre de la promotion de la comédie Ready to rumble, s'est essayé au monde du catch américain, dont il est brièvement devenu champion sur un coup de tête des scénaristes de la WCW.

Un événement qui, pour beaucoup de fans, a signé un point de non-retour, le début de la fin de l'âge d'or des années 90, et a valu à Arquette la haine d'une communauté rancunière, pourtant aussi fan que lui de la discipline.

Et donc, 20 ans plus tard, alors que sa carrière cinématographique est au point mort (il blâme pour cela la franchise Scream et son rôle de comic relief, son bref passage dans le monde du catch, et tous ses problèmes psychologiques), Arquette décide de remettre le couvert, et de tenter de trouver une sorte de rédemption en remontant sur le ring.

Cette fois-ci, cependant, il veut bien faire les choses, et commence vraiment en bas de l'échelle, par un entraînement (avec Peter Avalon, DDP, etc) et par des matches de backyard wrestling.

Il y a d'ailleurs une certaine ironie dans ce documentaire mi-sincère, mi-kayfabe : voir des pratiquants de backyard wrestling se targuer de défendre la pureté du catch américain et critiquer Arquette parce qu'il n'avait pas appris à catcher à l'époque, et qu'il a ridiculisé l'industrie, c'est un peu l'hôpital qui se moque de la charité, mais c'est aussi symptomatique de la tendance des catcheurs US à toujours se prendre au sérieux, ou à être tellement en mode kayfabe qu'ils en deviennent clichés.

Mais peu importe : tout au long du documentaire, on retrouve un Arquette sincère, triste, déprimé, qui a troqué l'alcool contre le catch, et malgré une crise cardiaque, se donne totalement à cette nouvelle vocation, s'entrainant au Mexique et arpentant de multiples fédérations indépendantes pour faire ses armes.

L'occasion pour le spectateur de croiser de nombreux visages familiers, tant dans le ring (Flair, Hogan, Booker T, Mr Anderson, Bischoff, Russo, RJ City, Jungle Boy, MJF...) qu'en dehors (toute la famille Arquette, Courtney Cox...), avec, à la clef, une réputation réparée, et une inclusion (un peu artificielle et symbolique, certes) d'Arquette dans le Top 500 du PWI 2019.

Seul bref obstacle sur le chemin de cette rédemption, la mort de Luke Perry (ami proche de David et papa de Jungle Boy) en mars 2019, une mort qui, quelques mois après un death match controversé contre Nick Cage, ayant expédié Arquette à l'hôpital et provoqué bien des réactions atterrées dans les médias, a brièvement renvoyé l'acteur à ses démons.

Dans l'ensemble, malgré ses errances dramatisées et ses deux ou trois échanges scénarisés, ce métrage est des plus agréables à regarder, et particulièrement attachant, à l'image de son protagoniste torturé - mais décidé, et lucide sur ses capacités réelles.

4.5/6

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Les bilans de Lurdo : Le show de Big Show, saison 1 (2020)

Publié le 5 Juillet 2020 par Lurdo dans Biographie, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Sitcom, Sport, Télévision, USA, WWE, Catch

Sitcom Netflix en 8 x 25 minutes environ, coproduite par la WWE, et confiée à deux showrunners ayant travaillé sur Happy Endings et LA to Vegas, The Big Show Show se veut un programme ultra-calibré et rétro, aux rires enregistrés et aux décors de studio, comme on en trouve encore sur CBS et ailleurs...

Le show de Big Show, saison 1 (The Big Show Show, season 1 - 2020) :

Désormais retraité de sa carrière de catcheur, le Big Show découvre les joies de la vie de père famille, auprès de sa femme Cassy (Allison Munn), qui travaille dans l'immobilier, et de ses trois filles, Lola (Reylynn Caster), adolescente issue d'un premier mariage, Mandy (Lily Brooks O'Briant), studieuse et ambitieuse, et JJ (Juliet Donenfeld), précoce, géniale, mais très turbulente.

Et il est là, le problème : TBSS n'est rien de plus qu'une énième sitcom familiale de studio sans grand budget ni grande originalité, et surtout, bourrée de clichés et d'interprétation approximative.

Pourtant, je sais ne pas me montrer trop exigeant avec mes sitcoms, pour peu que la distribution soit charismatique ou talentueuse (je regarde toujours Fuller House, après tout). Mais là, le produit fini est trop inégal pour être convaincant.

À commencer par l'interprétation. Si Reylynn Caster est compétente, si Jaleel White (Steve Urkel) compose un personnage excentrique et magouilleur, et si Allison Munn s'avère la MVP de la série, dynamique, excentrique et juste, les deux autres fillettes sont assez brutes de décoffrage : occasionnellement un peu trop en mode récitation, occasionnellement en surjeu, occasionnellement à prendre des poses et des mimiques forcées dignes des années 80, on sent qu'elles débutent plus ou moins, et qu'elles s'amélioreront avec l'expérience.

Cela dit, elles n'ont pas la chance d'incarner autre chose que des clichés de sitcoms, à savoir la jeune adolescente prête à tout pour être présidente de sa classe, et la fillette précoce et surdouée (Max de Fuller House, en somme), qui fait constamment des bêtises et échafaude des plans toujours plus improbables (là aussi, un personnage habituel des sitcoms, notamment du côté de chez Disney et Nickelodeon).

Les actrices y mettent de l'énergie, mais ça n'aboutit donc pas toujours, et leurs sous-intrigues sont des plus clichées. Et il en va un peu de même avec Show : on sent que les épisodes ont été filmés dans le désordre, et qu'il s'est habitué au format sitcom au fur et à mesure de la saison, car à l'instar des fillettes, Show est très inégal. Dans certains épisodes, il s'avère plutôt naturel et à l'aise ; dans d'autres, il est raide, récitatif, et son jeu est caricatural. Heureusement, le bonhomme possède toujours un capital sympathie certain, même si au niveau de la forme physique, ce n'est plus tout à fait ça (l'âge et les blessures ont fait leur office).

Après, il n'y a vraiment pas grand chose à dire de plus sur ce programme : diffusé en plein confinement généralisé, le show n'a pas d'autre ambition que de vider l'esprit par tranches de 25 minutes de gags éventés et de bons sentiments.

Il n'a pas d'intrigue de fond (forcément), si ce n'est, vaguement, les problèmes rencontrés par la mère dans la vente d'une maison supposément hantée, et le rapprochement de Show avec sa fille aînée ; son écriture est assez faiblarde, avec notamment une tendance à finir les épisodes sur un gag ou une réplique trop plats pour être efficaces ; les quelques caméos sont peu mémorables - un présentateur de Queer Eye, le trio Mark Henry/Rikishi/Mick Foley, qui jouent mal - ; et le show présente la WWE comme un véritable sport de combat...

Bref, c'est vite regardé, vite oublié, et s'il ne fallait pas non plus s'attendre à grand chose de plus, on peut regretter tout de même que le tout ne soit pas plus intéressant à suivre.

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Un film, un jour (ou presque) #1224 : Le Catcheur Masqué (2020)

Publié le 9 Juin 2020 par Lurdo dans Action, Catch, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Jeunesse, Netflix, Review, Sport, USA, WWE

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Le Catcheur Masqué (The Main Event - 2020) :

Harcelé par d'autres élèves, Leo (Seth Carr) est passionné par la WWE, et bien décidé à devenir une superstar du catch, soutenu dans cette passion par sa grand-mère (Tichina Arnold). Jusqu'au jour où il trouve un masque magique, qui lui confère un charisme, une force, et un bagout hors du commun : aussitôt, Leo adopte l'identité de Kid Chaos, et profite d'une épreuve de sélection de la WWE pour tenter d'intégrer la fédération...

Une comédie Netflix coproduite par la WWE, et qui s'avère destinée aux plus jeunes, de manière quasi-exclusive. En effet, un adulte aura bien du mal à trouver grand-chose à se mettre sous la dent, devant ce métrage enfantin, surjoué par tout le monde, aux cascades au câblage bancal, qui traite à nouveau le catch comme un véritable sport de combat, et à l'humour bas-de-plafond (Otis qui utilise son finisher - un pet cataclysmique filmé au ralenti, avec onde de choc numérique qui emporte tout sur son passage et déforme le visage de tout le public).

Alors très ponctuellement, la bonne humeur et l'enthousiasme des catcheurs de la fédération (Miz, Kofi, Sheamus, Babatunde, Mia Yim, Otis, et surtout Keith Lee, plutôt bon acteur) font que certains moments fonctionnent (j'ai notamment bien aimé Renée Young, assoiffée de sang) ; à l'identique, les acteurs les plus confirmés parviennent à donner de l'énergie à leurs personnages (Adam Pally, en père absent, est en mode mineur, mais Tichina Arnold est sympathique en grand-mère un peu chaude qui bave sur les muscles des catcheurs, et Ken Marino s'amuse en manager véreux)... mais l'écriture est trop approximative, le tout ressemble trop souvent à une grosse publicité pour les produits dérivés WWE et pour la fédération, et toutes les sous-intrigues relatives aux enfants et à leurs relations sont trop génériques pour intéresser.

Pour un jeune fan de catch de l'âge des protagonistes, peut-être la moyenne.

Pour un spectateur adulte, 1.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #1223 : Supermen - A Story of British Wrestlers (2014)

Publié le 8 Juin 2020 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Cinéma, Action, Catch, Documentaire, UK, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Supermen - A Story of British Wrestlers (2014) :

Un documentaire anglais centré sur la scène du catch britannique du début des années 2010 et sur les difficultés rencontrées par ses lutteurs pour se faire une place au soleil.

Des difficultés parfois inhérentes à leur discipline de prédilection (sacrifice de la vie de famille, des relations, voyages constants, blessures qui s'accumulent, problèmes d'argent), mais aussi à la scène anglaise, en pleine mutation.

On y voit ainsi les vétérans d'un style britannique sec, technique et réfléchi (Dave Taylor, Robbie Brookside, Fit Finlay), qui regardent d'un œil critique les jeunes générations abreuvées de WWE et du puro du Japon, lesquelles font des acrobaties, des matches hardcore (avec témoignage d'un jeune Jimmy Havoc, encore rasé de près et au look quasi-normal), et rêvent de travailler pour Vince McMahon en Amérique (Rockstar Spud, notamment, mais aussi Marty Scurll, tous deux encore dans leurs gimmicks précédents).

D'autres, comme Doug Williams, semblent cependant être revenus de leur expérience américaine, et avoir trouvé une sorte d'équilibre entre leur passion sportive et leur vie privée, ainsi qu'une sorte de carrefour entre les générations et les styles.

Un métrage assez complet et satisfaisant, malgré sa durée de moins d'une heure.

4.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #1085 : Bigger, Stronger, Faster* (2008)

Publié le 18 Novembre 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Action, Documentaire, USA, Sport, Review, Catch

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Bigger, Stronger, Faster* - * The Side Effects of Being American (2008) :

Un documentaire formellement plutôt réussi sur la fascination du muscle chez les Américains, mis en parallèle avec l'effondrement de l'American Dream, la popularisation du dopage stéroïdien, et les destinées de trois frères (Chris, le réalisateur, Mike et Mark), fans de catch, de bodybuilding, de cinéma d'action, et issus d'une famille en surpoids.

Très professionnel dans sa forme (bien monté, pertinent, bien rythmé - même s'il y a peut-être 10 minutes de trop) et intéressant dans son fond, le métrage approche cependant son sujet principal sous un angle assez particulier et problématique, qui finit par le desservir.

Sous prétexte d'une interrogation sincère sur le sujet des stéroïdes anabolisants, effectuée par un Chris ne prenant pas de stéroïdes, contrairement à ses frères, le documentaire semble souvent se ranger du côté des supporters de la pratique stéroïdienne, à grands renforts de fausses équivalences, et de comparaisons discutables.

Les stéroïdes sont-ils dangereux ? Il y a pire, et de toute façon, ils ont plein d'effets médicaux bénéfiques pour certains malades. Les stéroïdes ont-ils des effets secondaires ? Tout le monde ne les subit pas, et de toute façon, d'autres médicaments en ont aussi. Utiliser des stéroïdes, est-ce tricher ? Tout le monde triche, et de toute façon, l'important c'est de gagner. Est-ce que les détracteurs des stéroïdes ont des arguments valides ? Ils n'ont pas de preuves, et de toute façon, ce sont tous des vendus à la solde d'untel ou d'untel. Est-ce que les stéroïdes devraient être interdits dans le sport de haut niveau ? Le grand public demande des performances toujours plus spectaculaires, et de toute façon, tout le monde prend des médicaments en tous genres au quotidien, dans tous les domaines, pour être plus performant. Est-ce que les stéroïdes anabolisants peuvent provoquer des dépressions et de l'agressivité ? Non, au pire, ils ne font que les amplifier, et de toute façon, ce sont des symptômes pré-existants qui sont provoqués par la société.

Etc, etc, etc... systématiquement, le documentaire répond aux critiques les plus communes sur les stéroïdes en bottant en touche, en diagonale, en détournant l'attention, et en donnant la parole à des intervenants choisis avec soin : les détracteurs sont tous présentés comme des bouffons peu honnêtes, et les défenseurs (quasiment tous boursouflés de muscles) ont largement le temps et l'occasion de défendre leur point de vue.

Une position très orientée qui, en temps normal, serait suffisante pour m'agacer. Sauf que tout cela participe au message cynique et désenchanté qui se dégage du film, et qui constitue le sous-titre de ce dernier : les stéroïdes ne sont pas une cause de problèmes en Amérique, mais bien un symptôme du mal-être du pays, un pays uniquement fasciné par la gagne, et pas par les perdants. Un pays où seul compte la victoire et le succès, quels que soient les moyens employés pour y parvenir, et où "que celui qui n'a jamais pêché me jette la première pierre" est sincèrement utilisé comme une défense par tous ceux qui prennent des stéroïdes.

Là où le tout est assez triste, c'est que le réalisateur (et le documentaire) semble totalement résigné à cette culture de la triche, qu'il considère comme normale et qu'il a intégré dans sa vie : il n'est guère surprenant alors de constater que Bigger, Stronger, Faster est plus intéressant en tant que portrait d'une famille complexée et clairement en souffrance, en quête du Rêve Américain (comme la plupart des utilisateurs de stéroïdes présentés dans le documentaire, qui tous semblent utiliser ces substances pour pallier un manque ou un autre), qu'en tant qu'enquête biaisée sur les stéroïdes.

Au final, le documentaire n'est qu'un demi-succès, et tout l'argumentaire sur les stéroïdes ne parvient vraiment pas à convaincre. Mais ce qu'il dit sur la société américaine est loin d'être inintéressant, quand bien même ce ne serait qu'en filigrane, et même si sa défense bancale des stéroïdes finit par éclipser ce message.

3.5/6

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Les bilans de Lurdo : GLOW, saison 3 (2019)

Publié le 15 Septembre 2019 par Lurdo dans Action, Comédie, Critiques éclair, Drame, Catch, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Romance, Télévision

En saison 1, les filles de GLOW découvraient le monde du catch (à peu près) professionnel ; en saison 2, c'était la production d'un show tv régulier qui occupait le centre de leurs vies ; en saison 3, les catcheuses de GLOW partent s'établir à Las Vegas, et... elles s'ennuient ferme ?

GLOW, saison 3 (2019) :

Alors que les membres de GLOW se produisent chaque soir à Vegas, dans le casino de Sandy Devereaux St. Clair (Geena Davis), la routine s'installe, et les relations évoluent peu à peu : Sheila (Gayle Rankin) se découvre un mentor en la personne de Bobby Barnes (Kevin Cahoon), drag queen donnant un spectacle sur le Strip ; Tammé (Kia Stevens) souffre d'une blessure récurrente au dos ; Debbie (Betty Gilpin) supporte de moins en moins la séparation d'avec son fils ; Cherry (Sydelle Noel) se sépare de son compagnon ; Carmen (Britney Young) veut prendre son catch plus au sérieux ; Et Ruth (Alison Brie) semble prise dans un triangle sentimental, entre Russell (Victor Quinaz) et Sam (Marc Maron), dont la proximité constante devient problématique...

Troisième saison (et peut-être bien la dernière, si l'on suit le modèle habituel Netflix d'annuler ses séries au bout de trois ans, surtout si la série n'est pas un gros succès d'audience) de ce programme très 80s, un programme au capital-sympathie énorme à mes yeux, et qui change cette année de cadre pour s'installer à Las Vegas.

Malheureusement, ce nouveau cadre s'accompagne aussi d'un changement de direction assez évident, qui fait de cette fournée d'épisodes une saison un peu décousue et assez frustrante : la saison 3 de GLOW est paradoxalement une saison sans GLOW, le monde du catch disparaissant presque totalement de la série.

Le sort réservé à Tammé/Kia Stevens/Awesome Kong est ainsi assez emblématique de cette nouvelle direction : physiquement usée par le show, elle devient incapable de bouger, et est contrainte d'adopter (hors-champ) un rôle de manager. La seule vraie catcheuse de la distribution se retrouve ainsi à ne pas catcher, ce qui est assez symptomatique d'une saison où le catch, le show et l'action sont presque totalement évacués, au profit des relations interpersonnelles des filles de la bande, et de leur évolution.

Dans son écriture et son approche de ses personnages, la série n'a ainsi jamais été plus proche d'Orange is The New Black, l'autre programme de Jenji Kohan, productrice exécutive de GLOW ; ce qui n'est pas forcément un mal, attention : la distribution est toujours attachante, plus que compétente, et lorsque les scénaristes parviennent à cristalliser leurs intentions, le show fonctionne toujours très bien.

Mais il est difficile de ne pas remarquer que le tout s'éparpille vraiment, privé de véritable moteur narratif : pas de "il faut entraîner ces femmes qui n'y connaissent rien" ou de "il faut sauver notre show", mais une succession d'épisodes-vignettes, façon "les filles font du camping", "les filles font de la danse", "Sam et Justine à Hollywood", etc, et de sous-intrigues pas toujours probantes, car souvent sous-développées et anecdotiques (les problèmes de jeu de Cherry, la relation de Melrose avec un gigolo, la boulimie de Debbie, la relation de Sheryl avec la drag queen, l'ambition de costumière de Jenny, etc), et parfois trop "modernes" et "2019" dans leur traitement (notamment la place prise, dans la saison, par l'homosexualité d'Arthie et sa relation avec Yolanda, par tout ce qui tourne autour du spectacle de Bobby et de son bal caritatif, le mécontentement de Jenny vis à vis du racisme supposé de Melrose et des clichés ethniques) pour être convaincantes. 

On a ainsi souvent l'impression que les scénaristes de la série (qui sont souvent deux ou trois sur chaque épisode de 25-35 minutes) s'occupent séparément de certains personnages, et qu'ils tentent de fusionner des sous-intrigues disparates pour obtenir un épisode complet : une stratégie qui ne fonctionne pas totalement, alors que les personnages secondaires se multiplient, et que l'orientation de la série change.

Qui plus est, la série se tire un peu une balle dans le pied en effectuant un saut temporel de six mois aux deux tiers de sa saison : c'est pratique, ça permet d'évacuer des sous-intrigues en suspens, et de passer à autre chose, mais ça frustre aussi beaucoup, et ça rajoute à l'impression de saison naviguant à vue, sans intrigue forte, et sans énergie.

Le thème principal de la saison est l'ennui, la routine, et ses différentes conséquences émotionnelles, physiques et relationnelles - et il faut dire que c'est réussi : effectivement, cette cuvée de GLOW, avec son rythme inerte et décousu, son absence de catch, ses environnements claustrophobiques (Vegas n'est jamais mis en valeur, et le show passe le plus clair son temps à l'intérieur de l'hôtel), son focus placé sur les relations amoureuses de ses personnages (notamment Sam/Ruth, une relation qui ne fonctionne vraiment pas pour moi sur le plan amoureux) et sur leur vie en dehors de GLOW, parvient à bien retranscrire le manque de fun et de passion ressenti par les protagonistes.

Dommage que pour y parvenir, les scénaristes n'aient pas trouvé d'autre moyen que de placer le spectateur dans une position similaire : on finit par regarder passivement tout ça, sans passion, voire même on s'ennuie ponctuellement (l'épisode du camping, et ses échanges larmoyants entre les filles, m'a gentiment donné envie de faire avance rapide - alors même qu'il est cité par de nombreuses critiques comme l'un des meilleurs de la saison), et lorsqu'il y a enfin un peu de catch (l'épisode de mi-saison, où tout le monde endosse le rôle de quelqu'un d'autre, est amusant ; l'épisode final, avec quelques minutes de revisite du Conte de Noël de Dickens à la sauce catch, propose un beau moment de comédie et d'action, principalement pour Ruth), on se réveille, et on regrette que cette troisième année ne soit pas plus équilibrée.

Et puis il y a cette fin, une sorte de double heel turn pour les personnages de Debbie (qui trahit son compagnon, et manipule un Bash vulnérable pour l'amener à acheter une chaîne de tv, afin de rebooter GLOW sous un autre nom, et de placer le show sous son contrôle) et de Ruth (de plus en plus antipathique, ce qui ne surprend guère, puisque le personnage de Ruth n'a de cesse de prendre les pires décisions imaginables), qui apporte une sorte de conclusion douce-amère à la série : alors que jusqu'à présent, GLOW était décrit comme un facteur bénéfique dans la vie des femmes y participant, un élément leur permettant de se réunir, de constituer une famille soudée, de s'exprimer et de s'amuser, désormais, GLOW est un élément perturbateur, moteur de frustration, de division, et d'ennui.

Ça change tout, et ça laisse assez dubitatif sur l'avenir éventuel de la série.

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Un film, un jour (ou presque) #1028 : MOIS AVENTURE - Le Roi Scorpion (2002)

Publié le 8 Août 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Catch, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, Review, Romance, WWE

C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...

Le Roi Scorpion (The Scorpion King - 2002) :

En exploitant les visions de sa captive, la sorcière Cassandra (Kelly Hu), pour triompher sur le champ de bataille et conquérir le monde, le maléfique Roi Memnon (Steven Brand) tente d'accomplir une ancienne prophétie qui ferait de lui l'invincible Roi Scorpion, régnant sur toute la planète. Mais les dernières tribus libres décident d'engager l'assassin Mathayus (Dwayne Johnson), dernier représentant de son peuple, pour tuer la sorcière : une quête qui change soudain de direction lorsque Mathayus croise le chemin d'Arpid (Grant Heslov), de Balthazar (Michael Clarke Duncan) et de Philos (Bernard Hill), et qu'il tombesous le charme de Cassandra...

Une pseudo-préquelle consacrée au personnage du Roi Scorpion, préquelle (très) vaguement reliée à ce que l'on a vu de lui dans le Retour de la Momie, et qui, sous la plume de Stephen Sommers et de deux collègues, et devant la caméra de Chuck Russell (The Mask), donne lieu à un pur film de fantasy mâtiné de comédie, dans la droite lignée d'un Conan le Destructeur, ou d'un film de sword & sorcery de ce type.

Et franchement, ça marche très bien. Dès la première scène, le ton est donné : Le Roi Scorpion est un film décontracté, à la limite de la comédie et du comic book, avec de l'action improbable (mais bien moins parasitée par les effets numériques que le deuxième volet de la Momie), une bande originale épique mélangeant rock et  symphonique (merci John Debney), des personnages secondaires tous sympathiques, de l'humour décomplexé, des caméos qui font plaisir (Ralf Moeller, Branscombe Richmond, Tyler Mane), un Rock nettement plus à l'aise que dans la Momie 2 et très charismatique, et une grande histoire d'amour entre lui et son chameau/wookie.

Bref, c'est fun, c'est léger, c'est efficace, on n'a pas le temps de s'ennuyer avec à peine 90 minutes au compteur, et je crois bien que je préfère ce métrage au Retour de la Momie.

Mon seul regret, en fait, c'est que la production ait décidé de couper au montage tout un pan de l'histoire du Roi Scorpion, à savoir la prophétie, qui est présente dans de nombreuses scènes coupées du film, et qui explique bien des choses sur le pourquoi du comment.

(ça, et le fait qu'avant de se désister, Chow Yun-Fat était supposé incarner Memnon, ce qui aurait tout de même été plus imposant)

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #987 : Une Famille sur le Ring (2019)

Publié le 17 Juin 2019 par Lurdo dans Biographie, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Catch, Review, WWE, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Une Famille sur le Ring (Fighting with my Family - 2019) :

Père (Nick Frost), mère (Lena Headey), fils (Jack Lowden ; James Burrows) et fille (Florence Pugh), tout le monde dans la famille Knight vit par et pour le catch, au sein de leur petite fédération anglaise. Jusqu'au jour où Saraya (Florence Pugh), la cadette du clan, attire l'attention de la WWE, grande fédération américaine incontournable dans leur discipline. Rebaptisée Paige, la jeune adolescente doit tout quitter, et encourir la jalousie de son frère Zak, pour tenter de réaliser son rêve...

Biographie retraçant les débuts et la carrière de la catcheuse Paige et de sa famille excentrique, tels que narrés dans le documentaire anglais The Wrestlers : Fighting with My Family de 2012, et romancés pour le grand écran par Stephen "The Office" Merchant, sous l'égide de The Rock, producteur du projet.

Un biopic globalement bien interprété, et pas désagréable à suivre (notamment grâce au sens de l'humour et de l'auto-dérision injecté par Merchant), mais qui s'avère, in fine, particulièrement balisé et générique.

Le film est en fait un peu à l'image de la prestation de Vince Vaughn : en pilotage automatique. Ça manque cruellement de punch et d'énergie, le déroulement est cousu de fil blanc, et la réalisation est compétente mais passe-partout, bref, même sans rien connaître de la carrière de Paige, il n'y a pas la moindre surprise dans ce biopic.

Pire : si l'on connaît un peu sa carrière, c'est justement là que ça coince, puisque, pour formater un peu le récit et le film, Merchant fait des choix peu judicieux, choix qui sont d'autant plus évidents lorsque l'on regarde le documentaire de 45 minutes effectuant le portrait des Knight, et visible en ligne.

Les Knight y apparaissent systématiquement plus touchants, sincères et attachants que dans le biopic ; Paige y possède nettement plus de répondant et d'attitude que dans le film, où sa personnalité est plus en retrait ; et lorsque l'on a assisté en direct (que ce soit via le documentaire ou durant Raw) aux débuts de Paige contre AJ Lee, on a un peu de mal à trouver crédible la reconstitution des événements avec Thea Trinidad/Zelina Vega dans le rôle d'AJ.

En résumé, le film de Merchant se regarde sans problème, dans le genre underdog story/sports movie, mais entre ses personnages clichés et/ou sous-développés, ses quelques choix narratifs inutiles, et son manque d'ambition, le tout finit par laisser assez indifférent, et par ne pas faire la moindre impression.

Un petit 3/6

(et encore, c'est en étant indulgent)

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Un film, un jour (ou presque) #956 : Smack 'Em Up - Reality Bites (2014)

Publié le 7 Mai 2019 par Lurdo dans Action, Biographie, Catch, Critiques éclair, Documentaire, Review, Sport, Irlande, Télévision

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

Smack 'Em Up - Reality Bites :

Documentaire télévisuel irlandais, de moins d'une heure, retraçant les derniers jours et les derniers match de Fergal "Prince" Devitt sur la scène indépendante irlandaise et au Japon, avant qu'il ne rejoigne la WWE sous le nom "Finn Balor".

Ce que ce métrage manque en budget et en finition professionnelle - c'est du documentaire télévisuel avec tout ce que ça comporte de prise de son et de mixage assez moyens, et de technique basique -, il le compense en sincérité et en visages familiers, que l'on retrouve à l'arrière-plan de chaque scène : le Bullet Club, bien entendu, qui semble encore plus soudé dans la vie qu'à l'écran, mais aussi Zack Saber Jr, croisé au détour d'une beuverie au Japon ; Jordan Devlin ; Noam Dar ; Grado...

Autant de lutteurs s'étant, depuis, fait un nom, que ce soit à l'ICW, sur la scène indépendante, ou au sein des majors. Il ressort finalement de ce métrage le portrait d'un catcheur humble et constamment à la recherche de nouveaux défis, un homme passionné qui aborde sa discipline comme un art, et pas comme un métier bêtement mécanique.

Reste que ce documentaire tv survole un peu son sujet - ce n'est pas du Louis Theroux, en somme - et laisse donc sur sa faim, d'autant qu'il manquait peut-être quelques images des débuts de Balor à la WWE, histoire de conclure vraiment le tout.

3.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #952 : The Self-Destruction of the Ultimate Warrior (2005)

Publié le 1 Mai 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Action, Catch, Biographie, Documentaire, WCW, WWE

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

The Self-Destruction of the Ultimate Warrior :

Un documentaire-rétrospective assez particulier dans la collection de la WWE, puisque fait sans l'aval de l'Ultimate Warrior, et se résumant, pour faire simple, à 90 minutes d'intervenants démolissant systématiquement le Warrior, son caractère, ses capacités de catcheur, etc.

C'est vraiment un enterrement de première catégorie, unique en son genre dans l'histoire de la fédération : même quelqu'un comme Macho Man a fini par avoir droit à son documentaire exhaustif et objectif, après des années de silence. Ici, l'hostilité de tout le monde est palpable (le mépris dégouline notamment de manière palpable des paroles de Ric Flair, de Jim Ross et de Bobby Heenan), et le métrage ne rate pas la moindre occasion pour critiquer le Warrior et son personnage.

Tout y passe : sa musique (très similaire à d'autres thèmes composés à l'époque - les Rockers, etc), son entrée (qui était tellement énergique que Warrior était parfois essoufflé et épuisé avant même le début des ses matches), ses origines (les intervenants se moquent copieusement de "Parts Unknown", quand bien même de multiples catcheurs venaient de là à l'époque), son talent ultra-limité dans le ring, ses promos et sa fiction incompréhensibles, son caractère de cochon, et sa tendance à ne se préoccuper que de sa petite personne, sans avoir la moindre estime pour la discipline.

C'est probablement ce dernier point qui pose le plus de problèmes à tous les vétérans et officiels interrogés ici : si à plusieurs reprises, au faîte de sa carrière, le Warrior a été renvoyé de la WWF, c'est parce qu'il a commencé à croire à sa propre hype, et à avoir la grosse tête, se comportant de manière non-professionnelle, et refusant occasionnellement de se produire quelques minutes avant un match, si on ne lui donnait pas une somme conséquente.

Un chantage qui n'est pas du tout passé du tout auprès de Vince McMahon et des lutteurs les plus aguerris, et qui est vraisemblablement la raison pour laquelle, jusqu'à ce qu'ils se réconcilient en 2013-2014, ni le Warrior ni la WWE ne se supportaient.

Loin de moi l'idée de défendre Warrior, cependant : tout ce que disent les intervenants du documentaire était de notoriété publique depuis des décennies, et ne surprend guère. Oui, le Warrior était égocentrique, prétentieux, persuadé d'être unique en son genre, un bodybuilder qui a longtemps tout misé sur son physique, n'avait que faire de la sécurité de ses adversaires/partenaires, et a fréquemment laissé son égo et ses demandes financières prendre le dessus sur sa carrière.

Néanmoins, le ton global du documentaire, méprisant, mesquin et hostile, agacera sans nul doute plus d'un spectateur ; seuls les lutteurs les plus jeunes (Christian, Y2J, Edge), n'ayant pas connu directement le Warrior, mais ayant grandi devant ses matches, rééquilibrent un peu ce documentaire à charge, en affirmant qu'il était un catcheur sous-estimé, et qu'il avait beau être incontrôlable, il a marqué à jamais les mémoires d'une génération ou deux.

Le métrage se termine d'ailleurs sur ces affirmations, comme pour ne pas trop charger la bête. Un peu trop tard, à vrai dire, mais ce n'est pas forcément rédhibitoire, puisque malgré tout, pour peu qu'on parvienne à passer outre le massacre et le mépris, ainsi qu'un certain manque de repères chronologiques, les 90 minutes du tout restent vraiment intéressantes, voire même hilarantes quand arrivent les promos déjantées du Warrior.

Et puis, pour être franc, c'est toujours intéressant de voir Hogan, maître-baratineur s'il en existe, s'avérer ici un peu plus sincère que d'habitude, et admettre ses erreurs...

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #914 : The Trade (2017)

Publié le 8 Mars 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Catch, Action, Biographie, Drame, Documentaire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

The Trade :

Un semi-documentaire d'une heure à peine écrit, réalisé et "interprété" par Matthew T. Burns, dit "Sick Nick Mondo", légende de la scène du catch hardcore et des deathmatches, et qui revient ici sur sa carrière et sur sa décision d'arrêter de lutter pour la CZW.

Et si je dis semi-documentaire, c'est parce que le métrage est composé à 80% d'images d'archives, et d'interviews de lutteurs en tous genres (notamment les frères Gulak), avec pour enrober le tout, 20% de "mise en scène" s'inscrivant dans la narration, et montrant Mondo en proie à une crise de conscience.

Par le biais de ces scènes et de la narration en voix off (pleine de platitudes un peu prétentieuses), Mondo se met en scène, perdu dans un monde ultra-violent dont il a atteint les limites, en proie à ses pulsions auto-destructrices, et tentant de fuir au Japon, où il est pourtant hanté par le fantôme de sa carrière passée. Un fantôme qui le contraint à revenir une dernière fois sur le ring (ou plutôt dans la cage) après avoir littéralement déterré le cadavre de sa carrière.

De quoi donner lieu à un face à face entre "Mondo"/Burns, avec toute une symbolique métaphorique qui fait très film d'étudiant en cinéma.

D'autant qu'à côté, le métrage est assez ambivalent. On comprend bien que Burns a fait une croix sur son passé de catcheur extrême, une carrière qu'il sait sans débouchés et sans satisfaction aucune, un refuge ultra-violent dont personne ne sort gagnant, et qui trahit bon nombre de problèmes psychologiques chez ceux qui le pratiquent...

Et pourtant, en étant à ce point généreux en images de ses matches, et en montrant d'innombrables spots tous plus stupides les uns que les autres, Mondo passe à deux doigts de glorifier sa carrière. Il suffit de voir les nombreuses réactions des autres lutteurs et des fans qui s'enchaînent à plusieurs reprises dans le métrage, des fans généralement peu soignés et peu athlétiques, originaires de l'étranger, qui tous considèrent que Mondo est un dieu, qu'il est un modèle à suivre, qu'il est formidable et que ses nombreux bains de sang dans le ring étaient trop cools à voir.

Soit tout ce que la voix-off de Mondo déplore à longueur de documentaire... autant dire que le résultat semble contre-productif, puisque si Nick Mondo s'est sorti à temps de tout ce milieu, il a laissé une telle marque sur ses fans que ces derniers en porteront très longtemps les cicatrices...

Intéressant, mais maladroit et inabouti.

3/6

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