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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #aventure catégorie

Un film, un jour (ou presque) #583 : Le Roi Arthur - La Légende d'Excalibur (2017)

Publié le 18 Août 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, UK

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Roi Arthur - La Légende d'Excalibur (King Arthur - Legend of the Sword) :

À la mort de son père, Uther Pendragon (Eric Bana), le jeune Arthur (Charlie Hunnam) est élevé dans une maison close de Londres, tandis que son oncle, le maléfique Vortigen (Jude Law) fait rêgner la terreur depuis Camelot. Jusqu'à ce que Arthur finisse par retirer Excalibur de la pierre, devenant anisi le meneur de la résistance contre le sorcier qui exploite le royaume... 

Par la barbe de Merlin, quelle merde ! Pourtant, généralement, je suis assez client des films de Guy Ritchie (du moins, de ses films de pègre anglaise, voire même du premier Sherlock), mais là, on touche le fond. 

Ce Roi Arthur, c'est ce qui se produit quand les effets de manche récurrents de Guy Ritchie - dialogues populaires, personnages décomplexés, montage nerveux, effets de style à gogo, et surtout, narration déstructurée, façon "scène de dialogue entre plusieurs personnages, entrecoupée d'un montage en flashback ou en accéléré montrant justement ce dont discutent les personnages, de manière à installer un décalage comique" - sont répétés toutes les cinq minutes, pendant deux heures de film.

Au cinéma et à la télévision, on dit souvent qu'une oeuvre réussie doit "montrer, pas expliquer verbalement" ("show, don't tell"), car ce sont des médias visuels, et le langage de l'image doit être suffisant pour faire passer les informations au spectateur. Guy Ritchie, lui, montre ET explique verbalement, voir même répète et montre ses explications à plusieurs reprises, jusqu'à l'écoeurement. 

Alors quand cette narration décousue est ainsi utilisée de manière systématique et mécanique, au service de personnages interchangeables et sous-développés, d'un rendu visuel grisâtre dégueulasse, et d'un récit qui repompe ses idées à droite et à gauche (Robin des Bois, Arthur, etc, une bonne dose de photocopillage du Death Dealer de Frazetta pour le boss final, une touche d'Assassin's Creed pour les plans panoramiques de Camelot survolé par l'aigle lié télépathiquement à la mage encapuchonnée, un Burly Brawl 2.0 aussi moche et raté techniquement que celui de Matrix Reloaded, il y a près de 15 ans, des Oliphants évadés du Seigneur des Anneaux, etc, etc, etc, sans oublier bien sûr l'influence évidente du cinéma de gangster de Ritchie lui-même, et des jeux vidéo du genre God of War), on se retrouve avec un Guy Ritchie qui se parodie involontairement, et un film totalement à côté de la plaque, dont je me suis progressivement désintéressé en cours de route, et qui a fini par m'agacer plus que je ne l'aurais cru possible.

1.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #580 : Kung Fu Yoga (2017)

Publié le 15 Août 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Histoire, Chine, Inde, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Kung Fu Yoga :

Jack (Jackie Chan), l'un des meilleurs archéologues de Chine, croise le chemin de la superbe Ashmita (Disha Patani), une spécialiste indienne, en possession d'une carte menant au fameux trésor perdu de Magadha. Avec l'aide de leurs assistants Kyra (Amyra Dastur), Xiaoguang (Zhang Yixing) et Noumin (Miya Muqi), ainsi qu'avec celle du pilleur de tombes Jones Lee (Aarif Rahman), Jack parcourt alors le globe, du Tibet à l'Inde en passant par Dubai, pour tenter de retrouver avant le maléfique Randall (Sonu Sood) les pièces manquantes permettant d'accéder à des richesses inestimables...

Pseudo-suite à The Myth, que je n'ai pas vu, Kung Fu Yoga est un métrage d'aventure et d'archéologie bourré de problèmes, parmi lesquels : 

- c'est une co-production chinoise et indienne, avec des fonds saoudiens, et par conséquent, le film passe de l'un à l'autre pays, en mettant en valeur les paysages (effectivement jolis) et en soulignant constamment la grandeur de ces pays, de leur philosophie, etc (le titre Kung Fu Yoga n'est ainsi qu'un prétexte pour quelques platitudes spirituelles balancées à la va-vite entre deux dialogues, pour meubler un peu).

- comme un bon paquet de films de Jackie Chan (voir Railroad Tigers, Skiptrace ou CZ12), maintenant que le bonhomme est sexagénaire, le métrage fonctionne sur une dynamique de groupe, qui permet à Jackie de s'entourer de plein de petits jeunes qui assurent la diversion, que ce soit niveau action, intrigue ou comédie.

- qui plus est, pour camoufler l'âge de Jackie, l'inexpérience de certains acteurs, etc, l'action y est ultra-câblée et numériquement retouchée, voire même accélérée en post-production.

- à l'identique, l'interprétation en langue anglaise y est, au mieux, inégale, avec une post-synchronisation parfois assez bancale.

- sans oublier les effets spéciaux, souvent médiocres, au service d'idées spectaculaires pas toujours judicieuses, et, la plupart du temps, un script assez inabouti, parfois incohérent et massacré au montage.

Bref, ce Kung Fu Yoga est un film qui coche toutes les cases mentionnées ci-dessus, ce qui fait un peu mal au cœur, d'autant qu'il est réalisé par Stanley Tong, avec qui Jackie avait déjà travaillé à de multiples reprises.

Mais non, il faut bien se rendre à l'évidence : Kung Fu Yoga est un film qui pèche largement par excès, de son introduction tout-numérique façon Dynasty Warriors, sur fond de narration brouillonne en voix-off, jusqu'à ses hyènes numériques, sa poursuite automobile à Dubai avec lion numérique en guise de co-pilote, ses loups numériques, son tournage partout dans le monde, ses gadgets technologiques improbables, ses placements produits locaux, ses personnages secondaires inutiles, et son numéro final de danse indienne forcément gratuit et qui remplace l'habituel bêtisier de Chan.

Et pourtant, je n'ai pas forcément détesté.

Peut-être parce que Jackie se donne un peu plus, au niveau combat, que dans certains de ses films récents, et semble s'amuser.

Peut-être parce qu'étrangement, la poursuite à Dubai fonctionne, malgré ses défaillances numériques.

Peut-être parce que Disha Patani est superbe, et que je suis faible.

Peut-être parce que Aarif Rahman a un charisme indéniable.

Ou peut-être aussi parce que Tong, Chan et compagnie assument totalement le fait de reprendre des moments et des séquences entières des films Indiana Jones, allant jusqu'à appeler un personnage Jones, et à citer directement l'archéologue dans un dialogue.

Bref, ça ne vole pas très, c'est bourré de défauts, c'est mal rythmé, câblé à tous les niveaux, et parfois assez laid visuellement, mais ça se regarde, et ça dépasse à peine les 95 minutes (puisqu'on peut faire l'impasse sur le générique de fin).

En fait, avec un peu plus de mesure et de maîtrise à tous les niveaux, ça aurait fait un film tout à fait honorable, et un digne successeur à Opération Condor.

3/6 (mais en réalité, ça ne vaut pas forcément la moyenne)

(critique mise à jour en juillet 2020)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Sygbab - Farscape : saison 4 (2002-2003)

Publié le 12 Août 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Comédie, Action, Aventure, Science-Fiction, USA, Australie, Farscape, Drame

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Farscape, saison 4 :

Après une fin de saison 3 qui voyait Moya absorbée par un vortex, abandonnant Crichton et son module seuls dans l'espace, le temps de la reconstruction est arrivé. Pas seulement pour les personnages, mais également pour les scénaristes, qui repartent sur de nouvelles bases en réunissant petit à petit les membres de l'équipage non sans quelques surprises.

Stark n'est plus là, Jool est débarquée peu de temps après le début de saison ; Moya se repeuple donc avec deux nouveaux arrivants (sans compter Noranti qui est présente depuis le 3.22) : Sikozu, et Scorpius.

La première, dotée d'une grande intelligence et d'une connaissance étendue des Leviathans - mais uniquement théorique -, ne réussit pas à s'intégrer à cause d'opinions bien tranchées et d'un entêtement sans limite. Et comme elle considère Pilot inexpérimenté et son équipage trop naïf, cela n'aide pas sa cause.

Mais elle peut compter sur le soutien de Scorpius (leur duo est vraiment excellent), dont la présence à bord est une très bonne idée : cela crée une nouvelle dynamique et ses confrontations régulières avec John sont un pur régal puisqu'on doute constamment de sa sincérité.

Ces bouleversements entraînent une première partie de saison parfois laborieuse, le temps de s'adapter à de nouvelles interactions. Quelques épisodes retombent dans les travers des deux premières saisons en jouant un peu trop sur l'aspect "créatures bizarroïdes" et sur l'humour pipi-caca, qui ont certes toujours été présents mais qui ne sont drôles qu'à petites doses.

Mais il y a des perles, dont John Quixote - écrit par Ben Browder lui-même - fait partie : le concept de jeu vidéo grandeur nature couplé à une multitude de références (Max Headroom ou Monty Python and the Holy Grail pour ne citer qu'elles) réserve de bons moments.

La seconde partie de la saison remet en revanche la série sur les rails de l'excellence atteinte la saison précédente, à commencer par Unrealized Reality. Un épisode atypique, puisque l'action fait ici place à des explications de texte sur les vortex, qui offrent des possibilités infinies puisqu'ils permettent de naviguer à la fois dans l'espace et dans le temps. Une entrée ne correspond pas à une sortie unique : il en existe un nombre incalculables.

Mais comme l'indique Einstein (une entité appartenant à une race dont les Anciens sont issus, sachant que ces derniers ont été génétiquement modifiés afin de pouvoir vivre dans l'environnement d'autres espèces), le problème n'est pas d'aller d'un point A à un point B, mais de revenir au point A après l'avoir quitté chronologiquement parlant.

Si un voyageur imprudent le rejoint avant, il crée alors une réalité non réalisée, et les multiples voyages d'un John ignorant en la matière en ont engendré une pléthore. Mais si les événements de cette réalité sont assez proches de ceux qui se sont déroulés dans la réalité précédente, le temps se rectifiera de lui-même. Cette notion est bien entendu familière, puisqu'elle avait déjà été énoncée par Harvey dans Different Destinations.

Cet épisode donne aussi l'opportunité à Kemper - auteur de l'épisode - de créer une réalité non réalisée complètement loufoque dans laquelle les personnages sont dans la peau des autres. Ce n'est d'ailleurs pas totalement innocent : Sikozu/Stark se révèle être la clé pour trouver Katratzi, une base militaire où l'Empereur des Scarrans a ses quartiers.

Ces derniers sont plus que jamais intéressés par les connaissances de John, et sont prêts à tout pour s'en emparer avec comme but ultime le contrôle de l'univers. Ils profitent alors d'une rencontre fortuite avec l'équipage de Moya lors de négociations secrètes entre Grayza - toujours décidée elle aussi à mettre la main sur l'astronaute - et la ministre Ahkna pour capturer Aeryn et lui soutirer des informations, notamment pour savoir si John est bien le père biologique de son foetus fécondé.

C'est à partir de ce moment que les priorités de Crichton se font réellement jour : à ses yeux, sauver l'univers n'est rien comparé à l'idée de la perdre, raison pour laquelle il propose un marché à Scorpius pour lancer une opération de sauvetage.

Cet arc débouche sur une révélation à propos de Sikozu : génétiquement modifiée par la résistance Kalishe afin de produire des rayonnements radioactifs fatals pour les Scarrans, elle est en fait une bioloide. Cela ne vient pas de nulle part, car certains indices ont été disséminés ça et là : Taalika n'absorbe pas son énergie dans Twice Shy, elle ne veut pas passer aux rayons X dans Terra Firma...

Elle lève le voile sur le mystère l'entourant dans un champ de Crysthérium (une plante que mangent les Scarrans et qui leur apporte leurs capacités intellectuelles). Le téléspectateur se prend alors une nouvelle claque : ces fleurs sont la raison de la torture infligée par Scorpius à Stark, car ce dernier vivait auparavant à Katratzi. Ce qui explique que Sikozu/Stark connaissaient également l'emplacement de la base.

Cette volonté de ne rien laisser au hasard est présente à tous les niveaux. Après être enfin retourné sur Terre - dans deux timelines différentes, ce qui lui a donné l'occasion d'appliquer la théorie d'Einstein et Harvey pour les corriger -, John comprend qu'il n'y a plus vraiment sa place à cause de ce qu'il a vécu et du danger encouru par sa planète. Il est également définitivement convaincu que les humains ne sont pas prêts à accueillir des aliens, et encore moins à se défendre contre eux. C'est le sujet central de A Constellation of Doubt.

Sous la forme d'un reportage réutilisant les vidéos tournées par le neveu de Crichton lors du séjour de ses compagnons sur Terre, l'épisode reprend dans les grandes largeurs les thèmes abordés dans A Human Reaction, en mettant en avant l'introspection à laquelle l'humanité devrait se livrer.

C'est ce qui va pousser Crichton à détruire le vortex menant à sa planète avant que les Scarrans ne puissent l'annihiler (cette manoeuvre est périlleuse, et il demande pour cela l'aide de Pilot que l'on voit exceptionnellement hors de Moya), en laissant derrière lui sa famille et une chance de les revoir. La scène d'adieu avec son père au téléphone, quand il est sur la Lune, est d'ailleurs très émouvante.

Force est de constater que cette dernière partie de saison est très dense, et la façon dont les pièces du puzzle s'emboîtent naturellement montre que cette saison était très bien planifiée. Vu qu'elle a été écrite dans l'optique d'une saison 5, ce n'est pas surprenant, et il y a par conséquent une énorme frustration lors du cliffangher final. Certains éléments restent inexpliqués, comme le fait que les Eidolons, les Sébacéens et les Humains soient liés d'une certaine manière, comme cela est suggéré dans What Was Lost.

Ce diptyque est celui qui voit Jool se séparer de ses amis en restant sur Arnessk, puisque le fait de réactiver les sondes de Darnaz a libéré les Eidolons d'une stase qui a duré 12000 cycles. C'est aussi la première fois que sa capacité à faire fondre le métal en criant est utilisée à bon escient, dans une scène jouissive où elle est entourée de Chiana et de Sikozu pour se battre; et qui rappelle le côté sexy que le show possède depuis le début (que la présence de Grayza et son décolleté plus que plongeant n'infirme en rien). Les scénaristes en ont conscience et ont toujours joué dessus, surtout dans cette saison 4 où la libido de la Nébari est plus que jamais mise en avant (au détriment de son don de prescience).

Concernant les autres personnages, Rygel reste fidèle à lui-même et sert souvent de ressort comique, tout comme Noranti qui passe son temps à faire des potions bizarres. Il faut croire que Moya attire les fous car elle est souvent à côté de la plaque, mais dans ses moments de lucidité elle sait apporter sa contribution. Elle cuisine, elle guérit, et ses herbes peuvent parfois se montrer utiles même si elle a la fâcheuse tendance à les utiliser sans prévenir.

Elle est à l'origine de ce que prend Crichton pour oublier ses sentiments envers Aeryn pendant une bonne partie de la saison, car leur relation est bien compliquée lors de son retour sur Moya avec Scorpius. Évidemment, cela ne sert qu'à retarder l'échéance avant qu'ils ne se remettent ensemble.

C'est également avec un certain plaisir que l'on assiste en fin de saison au rapprochement entre Chiana et D'Argo, qui est enfin libéré d'un poids depuis qu'il a rencontré Macton dans Mental As Anything et qu'il a enfin pu assouvir sa vengeance d'une manière bien plus perverse qu'en le tuant simplement. Cela ne fut pas sans heurts, ayant à un moment douté de son innocence car il aurait très bien pu tuer Lo'Laan dans un accès d'hyper rage.

Un seul regret le concernant : son capitanat à bord de Moya n'a pas de réel impact sur le fonctionnement de l'équipage, ce qui enlève du poids à ce qui était pourtant une bonne idée pour montrer qu'il a gagné le respect de ses compagnons d'infortune.

Malgré un départ assez lent, une fois que les événements s'accélèrent on retrouve le rythme et les idées de folie de la saison 3, avec des enjeux bien plus importants qui sont bien amenés et bien exploités. La continuité thématique et le toutéliage mythologique sont impeccables, et on a encore le droit à quelques moments épiques.

Les personnages ont tous connu une évolution cohérente dans l'ensemble, et leur solidarité acquise de haute lutte dans l'adversité fait plaisir à voir. Si ce n'est pas la totale réussite de la saison précédente, ça s'en rapproche sur bien des points, et l'investissement du téléspectateur est récompensé.

 

 

 

(bilan saison 12, et 3 par Sygbab ; bilan saison 4, et PK Wars, publiés dans ces pages par Lurdo en 2012)

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Un film, un jour (ou presque) #576 : Cars 2 (2011)

Publié le 9 Août 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Animation, Thriller, Pixar, Disney, Jeunesse, Sport

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

Cars 2 :

Alors que Lightning McQueen (Owen Wilson) s'engage dans un Grand Prix automobile aux quatre coins du monde, pour promouvoir un carburant écologique produit par Sir Miles Axlerod (Eddie Izzard), Mater (Larry the Cable Guy) se retrouve embarqué dans une conspiration à l'échelle mondiale, qui vise à saboter le Grand Prix. Pris pour un espion par Finn McMissile (Michael Caine) et Holley Shiftwell (Emily Mortimer), deux agents secrets anglais, le voilà contraint de les aider à déjouer les plans d'une mystérieuse organisation criminelle...

C'est amusant comme le domaine de la critique cinématographique peut être subjectif : de l'avis général, Cars (premier du nom) était un Pixar mineur, mais honorable et nostalgique (pour beaucoup, c'était même un excellent cru) ; ce Cars 2, cependant, est (toujours selon l'avis général) une bouse infâme, indigne de Pixar, et uniquement produite pour extorquer un peu plus d'argent aux parents des enfants amateur du premier film.

Mais paradoxalement, alors que j'étais resté nettement mitigé devant le premier volet, j'ai trouvé ce second opus beaucoup plus amusant et enthousiasmant, mieux rythmé (1h40 à peine, contre les deux heures du premier), plus dynamique, plus fluide, et plus abouti.

D'un autre côté, autant la nostalgie américano-américaine d'une époque automobile révolue ne me parle pas du tout, autant l'énergie des Grands Prix Internationaux façon La Coccinelle à Monte-Carlo, Speed Racer, Grand Prix, La Grande Course Autour du Monde, etc, et l'hommage aux films d'espionnage des 60s, j'accroche tout de suite beaucoup plus, et cela me rend ce métrage (même s'il n'est pas forcément plus original que le premier volet) beaucoup plus sympathique.

Et comme en plus Michael Giacchino remplace Newman à la musique, que Bruce Campbell a un petit rôle vocal (parmi de nombreux autres caméos vocaux), que la réalisation technique est toujours impeccable (Londres, à la fin du film, est bluffante), et que Mater, malgré son humour "un redneck à l'étranger" peu subtil, est finalement plus attachant que Lightning ne pouvait l'être dans le premier... j'ai donc préféré ce second numéro au Cars original. 

3.75/6

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Les bilans de Sygbab - Farscape : saison 3 (2001-2002)

Publié le 5 Août 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Action, Aventure, Comédie, Drame, USA, Australie, Farscape, Science-Fiction

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Farscape, saison 3 :

Cette troisième saison se démarque des deux précédentes en étant plus feuilletonnante, tout en donnant un coup de fouet aux loners puisque le dédoublement de Crichton est exploité à fond : l'équipage est scindé en deux groupes afin de constituer un équipage pour Moya et Talyn, et l'alternance des épisodes permet de suivre les aventures des uns et des autres.

Bien entendu, ils sont composés de telle sorte que leurs interactions provoquent des frictions, afin d'épicer un peu le tout. Sur le plan pratique, c'est également plus simple de gérer cinq personnages plutôt que dix... L'objectif de ce parti pris n'est pas uniquement d'apporter un côté ludique à la série puisque les scénaristes utilisent ce format pour approfondir la psyché de John ainsi que se relation avec Aeryn.

Mais avant que le groupe ne soit éclaté, il est encore au complet dans un premier tiers de saison déjà bien riche en évènements. Faisant directement suite à la fin de saison 2, le season premiere se déroule dans l'antre de Grunchlk. Outre l'étau qui se resserre autour de Crichton avec la présence d'un Scarran et surtout un Scorpius qui possède désormais la puce qui contient des informations sur la technologie des vortex, le plus marquant reste le sacrifice de Zhaan qui se condamne elle-même dans un futur proche, en faisant revenir Aeryn d'entre les morts.

Ce qui aurait pu passer pour un subterfuge la place en tant que protectrice de la vie de ses compagnons, et c'est sa condition qui va l'amener à les sauver une fois de plus dans le dyptique Self Inflicted Wounds.

Le niveau de spiritualité qu'elle a atteint lui permet d'effacer ses erreurs passées et la noirceur qui jadis l'a habitée, ainsi elle part en paix avec elle-même. La série perd alors un personnage aimant, et ce n'est pas sans conséquence sur le comportement de Stark, alors qu'il n'était déjà pas très stable lui qui n'était déjà pas très stable à force d'absorber une partie de l'âme et de la mémoire des personnes qu'il aide à passer dans l'au-delà.

Il finit par se mettre tout le monde à dos sur Talyn, et disparaît une fois de plus (cette fois-ci, les scénaristes pensent à l'expliquer...). Même si son traitement est chaotique, ce n'est pas forcément un mal : son âme tourmentée le rend attachant dans les scènes où il fait usage de son talent particulier, mais il peut vite être irritant quand il pète les plombs.

Il n'arrive cependant pas à la cheville de Jool, qui passe son temps à casser les pieds - et surtout les oreilles - de tout le monde. Mais comment lui en vouloir, elle qui se réveille plus de 22 ans après avoir été cryogénisée, loin de son monde et sur un vaisseau où personne ne lui facilite la tâche pour s'intégrer. Surtout pas Chiana, qui ne fait que la rabaisser.

Cette dernière a d'ailleurs couché avec Jothee pour s'éloigner de D'Argo, obligeant le fils du Luxan à quitter le vaisseau pour en apprendre plus sur les valeurs d'un peuple guerrier dont le courage, l'honneur et la loyauté sont des fondements... Ce qui laisse D'Argo esseulé, préférant passer la majeure partie de son temps à étudier le vaisseau qu'il a récupéré dans Suns and Lovers.

Les personnages de Farscape sont donc loin d'être parfaits, et font passer leurs intérêts avant celui des autres assez régulièrement (la preuve vivante de cet état de fait établi dès la première saison n'est autre que Rygel, peu avares en coups bas). Les rivalités ou divergences d'opinion qui peuvent exister donnent l'occasion aux scénaristes d'en jouer pour proposer de nouvelles situations.

Par exemple, les chamailleries incessantes de D'Argo et Crichton sont décryptées à la loupe et amènent les deux "épisodes concept" totalement délirants que sont Scratch N' Sniff - avec sa narration complètement éclatée et une réalisation qui donnent l'impression d'halluciner - et Revenging Angel, qui revisite les cartoons en étant truffé de détails hilarants.

Sur Talyn, c'est l'alliance forcée de Crichton et Crais qui est savoureuse, d'autant qu'elle permet de faire le point sur l'évolution des deux hommes. Dans le cas de l'ex-capitaine, il faut bien se rendre à l'évidence : c'est un homme désespéré, déchu d'une position importante, et qui trouve en Talyn un moyen d'expier ses péchés puisqu'il protège les Pacificateurs d'un des projets dont il était en charge et qui était censé avoir des répercussions militaires bénéfiques.

Leur lien de circonstance connaît son apogée dans le final, lorsqu'ils se sacrifient ensemble pour détruire le vaisseau de Scorpius. Cela règle définitivement les problèmes comportementaux de Talyn, qui n'aura jamais réussi à concilier les velléités guerrières de son ADN Pacificateur et le pacifisme de son ADN Leviathan. Si les personnages ne sont pas parfaits, il savent en tout cas être héroïques... Et Crichton, en a-t-il l'étoffe ?

Le diptyque Infinite Possibilities nous prouve que cela peut être le cas, mais quand les conditions sont réunies. Le Crichton de Moya est plus prudent car il ne risque pas sa vie inutilement et tente de saboter les recherches de Scorpius de l'intérieur. L'idée est de montrer que ce qui nous forge, ce sont avant tout les évènements que l'on vit, mais également les gens que l'on rencontre.

La comparaison de l'évolution des deux Crichton est assez parlante à cet égard : celui de Talyn est plus apaisé car il a trouvé de la stabilité auprès d'Aeryn (la pauvre n'est pas épargnée : poursuivie par sa mère qui finira par mourir, elle perd également l'homme de sa vie dans ses bras et doit ensuite endurer le calvaire de revoir son visage chaque jour lorsqu'elle retrouve son alter ego). De fait, il gère peut-être mieux Harvey.

Le clone de Scorpius est resté dans l'esprit de l'astronaute même après le retrait de la puce et a le don d'apparaître dans les endroits les plus incongrus de la mémoire de John, mais il se révèle être un atout en certaines occasions, notamment dans Different Destinations. Il y fait part d'une donnée intéressante : à partir du moment où des évènements passés sont assez proches de leur déroulement initial, l'intrusion de quelques personnes venues du futur n'aura que peu d'incidence car le temps se rectifiera de lui-même.

Farscape s'écarte le plus souvent de la science-fiction conventionnelle, mais quand la série s'y attarde c'est souvent intéressant et les fondamentaux du genre sont légion : voyage dans le temps, dimensions parallèles dans A Bug's Life, portail sur une autre dimension dans My Three Crichtons...

Cet élément s'ajoute à d'autres informations distillées au long de la saison, comme dans Self Inflicted Wounds. Moya entre en collision avec un vaisseau scientifique dans la zone turbulente d'un vortex - la région qui en sépare l'intérieur de l'espace normal - et l'un de ses membres apprend à John que chaque vortex comporte une faille qui se présente de manière périodique et que celle-ci permet de déboucher sur une multitude de mondes.

La Terre n'est d'ailleurs pas si loin... Une autre surprise - désagréable - l'attend : les vortex sont infestés de serpents qui ne sont visibles que lorsqu'il y a des changements de phase. Cela fait le pont avec les recherches de Scorpius, qui tente de mettre au point un appareil afin de conserver son intégrité physique lorsque ce phénomène se produit.

Crichton, quant à lui, est sur le point de solutionner les équations que les Anciens lui avaient fournies, avec l'aide de son alter ego décédé. En effet, ce savoir a été débloqué dans Infinite Possibilites, dans lequel Furlow réapparaît. Il empêche Scorpy de posséder cette technologie, mais ce n'est pas lui le véritable ennemi.

Comme le montre si bien le formidable épisode Incubus, l'hybride a des origines douloureuses et son éducation ne s'est pas faite dans la douceur ; la seule chose qui l'intéresse n'est pas de contrôler l'univers mais de prendre sa revanche sur les Scarrans.

John réalise alors qu'après avoir été chassé par Crais puis par Scorpius, il est devenu le centre d'intérêt d'une race violente qui ne reculera devant rien pour assouvir sa soif de domination grâce aux vortex. Et s'ils s'intéressent à lui, ils ne tarderont pas à trouver la Terre... Alors que ses compagnons vont retourner chez eux (Chiana souhaiterait rejoindre la résistance Nébari menée par son frère, Rygel se voit déjà reprendre possession du trône de Dominar, D'Argo est déterminé à partir à la recherche de Macton), l'étau se resserre une fois de plus sur lui. Seulement, la Terre ne sera pas forcément le seul élément dans la balance, car Aeryn ést enceinte. Aura-t-il les épaules assez solides pour supporter cette pression ?

Que ce soit au niveau du développement des personnages ou de la mythologie, de la construction de la saison ou même de l'intérêt de chaque épisode, cette saison surpasse largement les deux premières. La série est définitivement lancée, et le potentiel est exploité à son maximum pour donner à la série une dimension épique.

Et les éléments mis en place laissent penser que la suite peut être encore plus grandiose... Une des meilleures saisons toutes séries confondues, qui récompense amplement le téléspectateur qui aura su s'investir malgré deux premières saisons inégales.

 

 

(bilan saison 1 et 2, par Sygbab ; et bilan saison 3, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)

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Les bilans de Sygbab - Farscape : saison 2 (2000-2001)

Publié le 29 Juillet 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Farscape, Aventure, USA, Australie, Action, Comédie, Drame

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Farscape, saison 2 :

Dès le season premiere, un constat s'impose : afin de régler les problèmes de rythme de la première saison, le format des épisodes passe de 50 à 45 minutes. Une décision nécessaire, qui nécessite cependant certains ajustements dans l'écriture, et qui ne porte pas ses fruits immédiatement dans la mesure où l'interêt des épisodes est très variable. Certains sont même dispensables, comme Taking The Stone ou Home on The Remains, dont le point commun est d'être centrés sur Chiana (autant dire que pour le moment, le développement de son personnage est pour le moins raté).

Il y a cependant quelques réussites, comme The Way We Weren't qui approfondit la relation particulière entre Aeryn et Pilot - qui partagent désormais une partie du même ADN - en revenant sur leur trouble passé et qui jette un nouvel éclairage sur le bouclier protégeant la fécondation de Moya, détruit par D'Argo dans la première saison. D'autres épisodes prennent une tournure un peu plus déjantée, comme Out of Their Minds qui est une variation sur le thème de l'échange de corps puisque cela concerne l'intégralité de l'équipage de Moya (ce qui donne des situations hilarantes) ou encore Crackers Don't Matter, qui introduit sous ses airs de comédie le début de la folie de Crichton (avec un Scorpius sorti tout droit de son esprit).

Cette capacité à rebondir avec brio sur des éléments laissés en suspens et ce goût prononcé pour le délire se rejoignent avec bonheur dans Won't Get Fooled Again, qui revisite de manière intelligente l'épisode de la première saison A Human Reaction. Les Scarrans, qui ont enfin fait leur apparition peu de temps auparavant dans la trilogie Look At The Princess, s'intéressent à Crichton depuis qu'ils sont au courant que corpius le poursuit, et veulent lui soutirer des informations en créant des illusions comme l'avaient fait les Anciens. John est alors sauvé par le clone mental de Scorpius, souvenir des nombreuses séances de torture subies sur l'Aurora Chair.

Les visions de Crichton prennent ainsi tout leur sens, et ne sont pas qu'une simple folie de l'astronaute dûe à une trop longue période d'exposition dans l'espace. C'est le début d'une relation complexe entre les deux individus - qui va mettre Crichton au bord de la crise de nerfs à de nombreuses reprises - et un véritable tournant puisque Scorpius prend de l'envergure et s'installe comme un ennemi plus complexe qu'à première vue de par son statut d'hybride, qui lui confère autant de forces que de faiblesses (son côté Scarran cherche la chaleur mais son côté Sébacéen la fuit, tout un paradoxe).

La série se démarque également en maltraitant son personnage principal, bien loin d'un héros affrontant toutes ses peurs avec courage. Que dire de ce cliffangher, qui laisse John allongé sur une table, incapable de parler car une partie de son cerveau vient de lui être enlevée pour retirer une puce... Cela conclue sur une bonne note un final pourtant peu inspiré, dans lequel le mort d'Aeryn n'est pas crédible une seule seconde (de ce fait, la scène des funérailles ne fonctionne pas).

Ce dernier épisode suit directement la trilogie Liars, Guns and Money, qui demande une également une sacrée suspension d'incrédulité. Pour l'occasion, chaque membre de l'équipage est chargé d'enrôler comme mercenaire des ennemis rencontrés lors de la première saison, alors que ceux-ci sont éparpillés et que Moya n'a même plus de Starbust. Difficile d'imaginer qu'ils puissent être retrouvés si facilement... C'est d'autant plus dommage que ces personnages sont utilisés de manière purement fonctionnelle, sans autre but que de faire rebondir l'intrigue.

Il s'agit en fait de sauver Jothee, suite à des informations donnés par Stark, qui revient comme un cheveu sur la soupe dans The Locket après avoir été oublié pendant 17 épisodes. Celui-ci ferait partie d'une population d'esclaves Baniik, le peuple de Stark massacré par Scorpius (mais ce sujet est évoqué de manière très succinte). Une ficelle scénaristique assez grossière pour intégrer les deux personnages à l'équipage, ce qui n'est pas sans conséquences.

Si ce n'est Zhaan, personne ne fait confiance à Stark, et la relation entre D'Argo et son fils reprend dans un contexte difficile, ce qui rejaillit sur le couple qu'il forme avec Chiana. Ce n'est pas réellement une surprise, puisqu'à part une compatibilité sexuelle indéniable, ils ont souvent des difficultés à communiquer. C'est aussi le cas pour Crichton et Aeryn, qui combat ses émotions car elle est effrayée par ce qu'elle ressent.

Ici se trouve donc l'une des forces de la série : les personnages, et les relations qu'ils entretiennent. Zhaan et Stark ont un lien fort depuis qu'ils ont partagé leurs esprits, Chiana et Rygel sont de connivence sur les questions matérielles, la Nébari est toujours attachée à John car il lui a sauvé la vie... Chaque interaction a ses particularités. Celui qui attire le plus d'antipathie aux yeux de presque tous reste Crais, surtout depuis qu'il est à bord de Talyn.

Les deux ne sont pas très présents dans cette saison car Talyn a clairement affiché la volonté de suivre son propre chemin avec l'aide du capitaine Pacificateur réformé. Cela permet d'attendre avec impatience la présence plus récurrente du Leviathan guerrier, en espérant qu'elle soit exploitée comme il se doit. Crais prend ainsi une envergure différente, et dépasse enfin la vengance aveugle qui aurait fini par le rendre fade. Sa relation avec Aeryn devient plus complexe, dans le sens où il juge qu'elle est nécessaire à l'éducation de Talyn puisque ce dernier lui fait confiance. A plusieurs reprises il cherche à s'assurer ses services, mais n'y est pas encore parvenu.

Par petites touches, la série s'enrichit, et distille quantité d'éléments qui laissent penser que le résultat peut être exceptionnel. Il est simplement dommage que cette saison, comme la précédente, ressemble plus à de la mise en place qu'autre chose.

 

 

(bilan saison 1, par Sygbab ; et bilan saison 2, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)

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Un film, un jour (ou presque) #564 : Spider-Man - Homecoming (2017)

Publié le 24 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Jeunesse, Marvel, MCU, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Spider-Man - Homecoming :

Après son intervention durant la Guerre Civile des Avengers, Peter Parker (Tom Holland) retourne à sa vie de jeune lycéen, où il s'ennuie de plus en plus, espérant désespérément que Tony Stark (Robert Downey Jr.) le contacte à nouveau. Décidé à se montrer héroïque, à son petit niveau, Parker utilise donc ses pouvoirs pour aider son quartier de New York contre les petites frappes en tout genre. Jusqu'à ce qu'il découvre les machinations d'Adrian Toomes (Michael Keaton), qui pille depuis des années les chantiers et les entrepôts de la compagnie Damage Control, et récupère ainsi d'innombrables pièces de technologie extra-terrestre, qu'il transforme en armes revendues aux criminels...

Parfois, le hasard fait vraiment bien les choses. Traîné à l'insu de mon plein gré dans une salle de ciné pour voir Dunkerque, le dernier Nolan (qui combine tout ce qui ne m'intéresse pas au cinéma : Nolan, un film de guerre, et Dunkerque), une panne technique de projecteur a redirigé gratuitement tous les spectateurs vers la séance suivante, dans la salle voisine... Spider-Man Homecoming.

Et là, bonne surprise (surtout pour moi, qui place généralement Spider-Man en bas de ma liste de super-héros préférés, voir qui ne l'y place pas du tout) : un film volontairement à plus petite échelle que les autres Spider-Man récents et que les autres films du MCU, un hybride de teen comedy et de film super-héroïque, et dans l'ensemble, quelque chose de nettement plus frais et différent que les deux ou trois derniers Spider-Man sortis en salle.

Ici, on se retrouve avec un Spider-Man maladroit et débutant, l'humour est constant, l'environnement de Spidey est cosmopolite et moderne, le Vautour est probablement l'un des méchants les plus réussis de l'univers Marvel cinématographique (Keaton est impérial), et dans l'ensemble, on ne s'ennuie pas, le film réussissant un habile mélange de fidélité aux comics, et de modernisation du personnage pour l'adapter à l'univers un peu différent du MCU.

Bref, malgré un premier tiers formellement un peu décousu (on sent qu'il y a dû y avoir quelques coupes au montage et lors de l'écriture), un petit souci de lisibilité de certaines scènes d'action (non pas qu'elles soient incompréhensibles, loin de là, mais on devine que beaucoup d'effets de lumières, d'étincelles, de fumée, de texture, etc, ont été rajoutés pour la 3D, et ça surcharge un peu inutilement le tout, tout en empêchant ces scènes d'avoir une réelle ampleur visuelle), et un Michael Giacchino qui se sent obligé (ou qui a été obligé, allez savoir) de nous pondre encore un nouveau thème musical (médiocre) pour Iron Man (alors que le reste de cette bande originale est très réussi, notamment le logo Marvel), le tout s'avère drôle, entraînant, attachant, et globalement réussi. 

4.25/6

(je l'ai clairement préféré à Guardians of the Galaxy 2)

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Les bilans de Sygbab - Farscape : saison 1 (1999-2000)

Publié le 22 Juillet 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Farscape, Aventure, USA, Australie, Action, Comédie, Drame

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il revient de vacances, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Farscape, saison 1 :

Le point de départ de la série est simple, et le pilote ne perd pas de temps à tout mettre en place : en testant une théorie consistant à profiter de la friction de l'atmosphère terrestre pour permettre à une navette de gagner de la vitesse, l'astronaute John Crichton s'engouffre dans un vortex qui s'ouvre juste devant lui et se retrouve propulsé à l'autre bout de la galaxie. Il percute alors un astronef qui se crashe et se retrouve dans un vaisseau vivant qui transporte des prisonniers aliens en pleine tentative d'évasion, qui finit par réussir. Mais Crichton ayant par accident tué le frère du capitaine Crais, ce dernier se met à leur poursuite et jure qu'il se vengera. Tout cela est parfaitement résumé dans le générique.

C'est un bon prétexte pour justifier les aventures de Moya dans les territoires inconnus de cette galaxie (The Uncharted Territories), avec un équipage disparate à son bord. Comme leur fuite perpétuelle les oblige à ne jamais rester longtemps sur une même planète, cela explique également qu'une bonne moitié des épisodes se déroulent dans le vaisseau plutôt qu'en l'extérieur - ce qui permet, entre autres, d'économiser sur les décors (attention cependant à ne pas être claustrophobe, car on voit très souvent les coursives de Moya).

La menace de Crais n'étant pas vraiment omniprésente - c'est même tout le contraire vu le peu d'épisodes où il apparaît -, il en découle une longue succession de loners pas toujours inspirés, et surtout interminables à cause d'un format de 50 minutes pas du tout adapté, que les scénaristes ne réussissent jamais à maîtriser tant cela plombe le rythme des épisodes. C'est d'ailleurs le plus grand défaut de cette première saison, avant même certains décors un peu cheap et quelques costumes et maquillages qui ne sont pas du plus bel effet. Et même s'il y a toujours un côté décalé propre à la série, certains épisodes peinent à être véritablement intéressants.

Il faut également s'habituer à une écriture qui peut déstabiliser au départ, puisque les ellipses sont très souvent utilisées. Mais ne soyons pas mauvaise langue : d'autres épisodes sont très bons (même s'ils souffrent également de ces 6-7 minutes en trop) et les fondations de la mythologie sont construites peu à peu, en distillant quelques informations ça et là avant de les relier lors de grandes avancées.

A Human Reaction est véritablement le premier épisode à laisser entrevoir le potentiel de celle-ci. En créant accidentellement un vortex, Crichton a attiré l'attention des Anciens, en charge de leur surveillance. Outre la justesse du traitement du thème "que feraient les humains si des aliens débarquaient ?" (réponse : ils auraient plutôt tendance à penser qu'ils les envahissent et ne croiraient pas un seul instant qu'ils aient des intentions pacifiques de cohabitation), l'élément le plus important concerne le cadeau que ces derniers font à Crichton : la connaissance inconsciente de la technologie des vortex.

Ils se sont en effet rendus compte qu'il a les capacités pour découvrir comment les créer, puisqu'il réédite la performance dans Till the Blood Runs Clear, même si le vortex est alors instable. Mais ils ne veulent pas lui donner les solutions, car ils considèrent que s'il n'est pas assez intelligent pour en comprendre le fonctionnement, alors il ne saura pas les utiliser à bon escient. Le fait qu'ils puissent constituer une arme est d'ailleurs confirmé ensuite par les recherches de Scorpius à ce sujet, qui n'hésitera pas à fouiller les moindres recoins de l'esprit de l'astronaute afin de lui soutirer les informations qu'il désire. Cela démontre que les enjeux dépassent le cadre de l'envie de Crichton de rentrer chez lui.

On apprend également que Scorpius est un croisement entre Sébacéens et Scarrans. Sa force physique laisse penser que les Scarrans sont bien plus effrayants que les Pacificateurs, alors même que depuis le début de la série ces derniers sont décrits comme les maîtres du secteur, imposant leur volonté à tous les peuples. Leur soif de conquête les amène à tenter de créer un Leviathan hybride doté d'armes, et ces manipulations génétiques donnent naissance à Talyn, qui n'est autre que la progéniture de Moya. Une idée intéressante qui explique rétroactivement pourquoi des particules avaient été libérées dans They've Got a Secret, qui évoquait le concept pour la première fois.

Cet épisode marque un tournant, en levant le voile sur les raisons de l'incarcération de D'Argo : celui-ci était marié à une Sébacéenne et ont eu un fils, Jothee, mais son beau-frère a tué sa femme et le Luxan s'est retrouvé accusé du crime. Quelques épisodes plus tard, dans Rhapsody In Blue, le mystère entourant Zhaan est également évacué : elle a tué son amant lors d'une fusion spirituelle car ce dernier, assoiffé de pouvoir, avait demandé l'aide des Pacificateurs pour réprimer son peuple. Cela remet en perspective le personnage, qui représentait juisqu'alors la tendresse, la sagesse et la gentillesse incarnées : la constante quête spirituelle des Delviens peut les amener à trouver en deux la noirceur de leur âme, ce qui peut les conduire à la folie. Ce côté plus sombre avait déjà été entrevu dans That Old Black Magic.

C'est une bonne chose que ces révélations n'aient pas trop tardé, et on peut s'apercevoir que la situation de chacun est complètement différente : D'Argo est innocent et a perdu sa famille, Zhaan est coupable et a dû lutter pour se contrôler. Mais le but est le même pour tous : rentrer chez soi, retrouver sa liberté. Tous, sauf Aeryn, qui ne pourra pas réintégrer sa société en l'état actuel des choses car elle est considérée comme une traîtresse. Cette motivation commune amène un drôle de paradoxe : c'est ce qui les unit et leur permet de se serrer les coudes dans l'adversité, mais c'est aussi ce qui les amène à des actes égoïstes ou radicaux comme l'amputation du bras de Pilot dans DNA Mad Scientist (qui introduit un élément intéressant, puisqu'Aeryn sert de cobaye à des expérimentations génétiques et conserve quelques traces de l'ADN de Pilot après cela), ou la trahison ratée de Rygel dans le final.

Au regard de la saison, la dualité de leurs sentiments est assez présente, car les moments de camaraderie alternent avec des conflits répétés qui n'arrangent pas l'ambiance sur Moya. Celui qui en souffre le plus, c'est bien entendu Crichton, qui se retrouve dans une situation peu enviable : l'alien, c'est lui, et rien ne lui est pardonné, pas même le fait qu'il lui faille un temps d'adaptation afin de comprendre comment les choses fonctionnent dans cet univers qui lui est totalement étranger. Ceci étant, il s'attire souvent les foudres de ses compagnons à cause d'une propension assez incroyable à imaginer des plans qui échouent toujours lamentablement...

Les relations sont surtout tendues avec D'Argo qui a aussi des problèmes avec Rygel, l'élement perturbateur. Il rote, il pète, il vomit, il pisse (et des fois ça explose), il sue, il est pervers et vicieux, sa déchéance après avoir été Dominar ne l'empêche pas d'être abominablement prétentieux : pour résumer il n'a vraiment rien qui puisse donner envie de voyager avec lui. Et c'est plutôt bien vu de la part des scénaristes, car la plupart du temps, le téléspectateur aime bien avoir un personnage à détester, et c'est peut-être ce qui le rend crédible alors que c'était une vraie gageure de faire en sorte qu'une marionnette soit un membre à part entière de l'équipage.

Dans l'ensemble, les personnages sont bien écrits. Mais il manque un élément : la romance. Celle qui naît petit à petit entre Aeryn et Crichton est toute en sous-entendus, en non-dits, en regards, et elle est fort bien évoquée. Elle amène cependant à un gros ratage... Le doublé Nerve - The Hidden Memory revient sur le baiser échangé entre Crichton et Gilina, ce qui motive cette dernière à sauver l'homme qu'elle aime. Comprenant qu'il n'a d'yeux que pour Aeryn, elle décide de ne pas s'échapper de la base Gammak avant de changer d'avis mais elle se fait tirer dessus par Scorpius.

Le problème ne se situe pas au niveau de ses hésitations, qui sont compréhensibles, mais c'est surtout le traitement de sa mort qui laisse franchement à désirer : elle demande un dernier baiser à Crichton, et... c'est tout. Il n'est fait aucune mention d'elle dans les deux derniers épisodes de la saison. Que tout le monde soit occupé à autre chose parce que Scorpius et Crais les poursuivent, ça se tient ; que les ellipses soient un procédé récurrent, d'accord ; mais de là à ne pas évoquer le personnage, c'est un sacré oubli. Ce n'est pas le seul : mais où est passé Stark ? Heureusement, Crais opère un revirement lors de ce double épisode et passe au-delà de son statut d'homme aveuglé par la vengeance. Sa fuite avec Talyn promet de beaux développements.

Si cela n'était pas suffisamment clair, cette première saison souffre de bon nombre de défauts mais il est indéniable que des qualités s'en dégagent. Il faut parfois s'armer d'un peu de courage et de patience pour venir à bout de certains épisodes, mais ça reste plaisant dans l'ensemble.

 

(retrouvez aussi le bilan - nettement plus sommaire et décousu - de cette même saison 1, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)

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Un film, un jour (ou presque) #548 : La Momie (2017)

Publié le 30 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Horreur

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Momie (The Mummy) :

Nick Morton (Tom Cruise), mercenaire américain pilleur de tombes, découvre, au cours d'une mission au Moyen-Orient en compagnie de son compère de toujours, Chris (Jake Johnson), la tombe d'Ahmanet (Sofia Boutella), une princesse égyptienne maudite. Mais lorsque Jennifer Halsey (Annabelle Wallis), une archéologue, intervient pour en extirper le sarcophage, l'équipe réveille la momie d'Ahmanet, qui n'a plus qu'un seul objectif : retrouver suffisamment de forces pour sacrifier Morton au dieu Set...

J'ai été tenté de placer cet énième remake de La Momie en lisière de l'Oktorrorfest du mois d'octobre prochain, parce que momie, zombies, monstres Universal, tout ça... mais en fait, non. Cette version de La Momie, signée Alex Kurtzman, est un film d'action fantastique plus qu'un film d'horreur, et je préfère autant me débarrasser de cette critique au plus vite, avant que le métrage ne disparaisse totalement de ma mémoire.

Pour faire simple, cette Momie, c'est La Momie de Brendan Fraser (énormément de passages renvoient directement au film de 1999, généralement avec une petite modification ou deux à peine suffisantes pour éviter l'impression de photocopillage

- auquel on aurait enlevé tout charme, toute personnalité et tout souffle d'aventure en le plaçant à l'époque moderne, en remplaçant le couple Fraser/Weisz par Tom Cruise en mode roublard invulnérable, et Annabelle Wallis en archéologue inutile et insipide, et en troquant son score de Jerry Goldsmith (ou même celui de la suite, made in Silvestri) par une bande originale passe-partout de Brian Tyler (du moins, dans le film ; sur cd, elle est plus intéressante) ;

- dans lequel on aurait fusionné le personnage féminin d'Anck-su-Namun et celui d'Imhotep, pour en faire une méchante sans la moindre épaisseur ;

- que l'on tenterait de faire entrer à la  truelle dans un univers partagé à la Marvel, avec le Prodigium du Docteur Jekyll - calamiteux Russell Crowe - en lieu et place du SHIELD et de Nick Fury ;

- et auquel on aurait rajouté un personnage tout droit photocopié sur Le Loup-Garou de Londres, interprété par un Johnson sympathique, mais totalement inutile.

Bref, en résumé, alors que j'avais commencé le film agréablement surpris par le ton un peu déconneur de l'ensemble, rapidement, on retombe dans du blockbuster ultra-formaté, ultra-dérivatif, ultra-plat, clairement écrit à grands coups de compromis et de notes du studio, et dans lequel les filles s'arrachent le corps de Tom Cruise, qui tire intégralement la couverture à lui.

Sans surprise, une nouvelle adaptation décevante et quelconque, qui se regarde gentiment, mais n'arrive pas un seul instant à la cheville des deux films de Stephen Sommers.

2/6

(étrangement, j'avais préféré Dracula Untold, alors supposé lancer cet univers partagé, mais apparemment, depuis, passé à la trappe)

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Un film, un jour (ou presque) #538 : Wonder Woman (2017)

Publié le 16 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, DC, Action, Aventure, DCU, DCEU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wonder Woman :

Lorsque Steve Trevor (Chris Pine), un espion américain détaché auprès des services secrets anglais, s'écrase sur l'île mystérieuse de Themyscira, Diana (Gal Gadot), princesse des Amazones y vivant cachées en harmonie, ne connait rien du monde des Hommes. Mais en apprenant que la Première Guerre Mondiale fait rage, elle croit comprendre qu'Ares, le Dieu de la Guerre, en est responsable, et qu'il est de son devoir sacré de le vaincre. Contre l'avis de sa mère Hippolyte (Connie Nielsen), elle s'arme alors, et accompagne Steve chez les humains... pour le meilleur, et pour le pire.

Honnêtemtent, cette critique m'a posé des problèmes d'écriture. Et après l'avoir retournée dans tous les sens sans parvenir à trouver un angle ou une structure qui me convienne, j'ai décidé de faire simple.

Wonder Woman, c'est le meilleur film du DCU actuel.

Mais c'est aussi un film affreusement médiocre.

Alors je sais, ça va à l'encontre de l'emballement médiatique absolu que connaît le métrage outre-Atlantique, où ça parle de meilleur film de super-héros depuis 20 ans, de porte-étendard de la cause féministe, de futur film oscarisé, de film qui transforme le tissu sociétal et générationnel des USA, etc, etc, etc, avec une critique unanime qui a vite fait d'écraser le moindre avis dissident sous des accusations de misogynie, de mauvaise foi, etc....

Mais pourtant, c'est le cas : Wonder Woman, c'est du niveau d'un film Marvel très moyen, et ce sur tous les plans.

Le film se divise en trois parties distinctes : l'île de Themyscira, Londres, et le champ de bataille. Trois parties bien séparées, tant stylistiquement qu'au niveau de l'intérêt et du rythme.

- Sur Themyscira, on a droit à l'origin story de Diana, c'est assez bavard, l'exposition est maladroite, ce n'est pas très passionnant, mais visuellement, c'est coloré, c'est agréable, et ça fonctionne. On se dit que, peut-être, Patty Jenkins, la réalisatrice, a tiré la leçon des erreurs du reste d'un DCU particulièrement sombre et dépressif. Malheureusement, on y comprend aussi très vite les problèmes récurrents du film : ses effets spéciaux régulièrement calamiteux, et ses ralentis innombrables (à la Snyder) qui cependant, font alors encore illusion à ce moment-là du film. Arrive alors Steve Trevor (Chris Pine qui nous refait Kirk, en fait), et qui révèle que Gadot possède un assez bon timing comique : leur duo fonctionne, et cela va se confirmer durant la seconde partie du film, à Londres.

- Là, on nage en pleine comédie (façon Thor chez les humains), avec musique primesautière et mickeymousing pataud, une comédie parfois un peu forcée, mais pas désagréable, notamment au niveau des rapports détendus du couple. Mais plus le film se rapproche des tranchées, et plus il devient problématique : les ralentis continuent à se multiplier jusqu'à insensibiliser le spectateur (même la grande scène du No Man's Land, tant louée ici ou là, est tombée un peu à plat pour moi tant elle manque de réel point d'orgue, et qu'elle souffre de trop de ralentis), les motivations et la caractérisation des personnages se font de plus en plus sommaires (les méchants qui caquettent de rire façon Rita Repulsa dans un épisode des Power Rangers, pour montrer qu'ils sont machiavéliques ; la fine équipe de Trevor composée d'un arabe menteur, d'un écossais bagarreur et ivre, et d'un natif-américain appelé Chef qui fait des signaux de fumée... *soupir*), et l'action... dont quasiment toutes les scènes marquantes étaient dans la bande-annonce. 

- Toutes, sauf... le dernier acte du film.

Lorsque Wonder Woman affronte, dans un déluge d'effets spéciaux immondes et de doublures numériques en caoutchouc, le dieu Ares (une fin de film digne, dans sa médiocrité, de celle de Batman v Superman). Lorsque Steve Rogers prend l'avion bourré d'explosifs, et se sacrifie en le pilotant jusque dans un glacier pour éviter qu'il ne s'écrase sur une grande ville. Lorsque l'écriture toujours aussi pataude et maladroite se joint à l'interprétation très inégale de Gadot (pas mauvaise dans l'action et dans l'humour, très limitée dans l'émotion, et qui a tendance à dodeliner de la tête pour exprimer le moindre sentiment autre que la confiance en soi) pour nous axer tout ça sur le pouvoir de l'amour...

Alors je veux bien qu'on soutienne le film parce que c'est le premier film du DCU à ne pas être totalement raté (c'est vrai), parce que c'est le premier film de super-héros réalisé par une femme (pauvre Lexi Alexander, tout le monde a oublié son Punisher : Zone de Guerre, au budget certes moins important), parce que c'est le premier long-métrage centré sur Wonder Woman (le film animé de 2009 était cependant très réussi, nettement plus que cette version 2017), ou que sais-je encore... mais lorsque l'on démolit certains films Marvel, à tort ou à raison, pour des défauts (de scénario, d'originalité, d'effets spéciaux, d'antagonistes faiblards, etc) que l'on retrouve systématiquement dans Wonder Woman, mais qu'ici, on décide de fermer les yeux sur ces défauts "parce que c'est réalisé par une femme/ça met une femme en vedette/c'est une date dans l'histoire du cinéma"... là, j'ai nettement plus de mal.

Les défauts de Wonder Woman sont pourtant bien réels, et d'ailleurs, j'irai même plus loin : j'ai trouvé que Patty Jenkins, la réalisatrice, n'était pas particulièrement inspirée. À de nombreuses reprises, j'ai trouvé que son travail, à l'image du script et des effets, était maladroit, manquait de personnalité et de punch, et que tout cela aurait mérité nettement plus de subtilité.

Ajoutez à cela le dernier acte pourri, les effets spéciaux médiocres, la bande originale quelconque (à l'exception du thème guerrier de WW hérité de Zimmer), le script dérivatif, et le rythme inégal, et l'on se retrouve donc avec un film assez bancal : en résumé, on a un premier acte à 3.5/6, un second acte à 4/6, et un dernier acte à 1.5/6...

...ce qui nous fait un tout à 3/6, avec 0.5 de bonus pour certains moments plus efficaces = 3.5/6

 

(sur l'échelle des films super-héroïques actuels, je le placerais au niveau d'un Iron Man 2, Avengers 2 : l'Ère d'Ultron ou des Thor : ça se regarde, mais ça s'oublie instantanément)

 

(EDIT de 12/2018 : revu récemment, et la critique ci-dessus reste globalement inchangée ; j'avoue toutefois avoir eu du mal à rester intéressé par le récit dans sa deuxième moitié, alors que les longueurs se faisaient de plus en plus évidentes, et que les doublures numériques étaient de moins en moins travaillées... de quoi redescendre le tout à 3.25/6)

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Un film, un jour (ou presque) #535 : Baby Boss (2017)

Publié le 13 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Jeunesse, Dreamworks, Comédie, Aventure

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Baby Boss (The Boss Baby) :

Débordant d'imagination, Tim (Miles Christopher Bakshi) est un garçon  âgé de 7 ans, et parfaitement content d'être fils unique. Il voit donc d'un oeil particulièrement sombre l'arrivée d'un petit frère (Alec Baldwin), qu'il perçoit aussitôt comme le nouveau patron de la maisonnée, faisant se plier leurs parents (Lisa Kudrow, Jimmy Kimmel) à ses moindres désirs. D'autant que dès qu'ils ont le dos tourné, ce mini-boss est capable de parole, et semble avoir des objectifs mystérieux et sinistres...

Un dessin animé Dreamworks adapté d'un livre pour enfants, et qui trahit assez vite ses origines, avec un scénario au fil conducteur assez malingre et télégraphié, et une direction artistique particulièrement simpliste et colorée, à la limite du fluorescent.

Le film se regarde assez tranquillement, en partie parce qu'il a bon fond, mais aussi parce que Baldwin assure le doublage de son personnage, et qu'il y a occasionnellement des idées plutôt amusantes, qui font sourire ; mais sur la longueur, malheureusement, ça rame un peu à maintenir le rythme et l'intérêt, et ça opte pour du slapstick, des blagues pipi-caca-prout (inhérentes aux bébés, je suppose) et de l'émotion facile, alors que le script aurait mérité un peu plus de profondeur.

On pense en effet régulièrement à d'autres métrages pour enfants ou personnages (Comme Chiens et Chats, par exemple, ou Baby Herman), l'illustration musicale est assez décousue et fainéante (Zimmer et son sbire semblent incapables d'opter pour un style ou un autre, et on a droit à pas mal de recyclage, notamment de Holst), et la métaphore principale sur laquelle est bâtie le film finit par tourner à vide, et par dégénérer en une grande poursuite inaboutie et un peu creuse.

Ça n'est pas catastrophique (les dix premières minutes sont très sympathiques, et il y a suffisamment de bons moments pour donner envie d'être indulgent), mais ça ne rentrera pas vraiment dans les mémoires non plus.

3/6

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Les bilans de Sygbab - Legend (1995)

Publié le 10 Juin 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Action, Aventure, Histoire

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Legend, saison 1 :

On connaît Richard Dean Anderson pour ses rôles dans Mac Gyver et Stargate. De même, quand on évoque John de Lancie, on pense surtout au personnage de Q dans Star Trek. Mails il est peu probable que beaucoup sachent qu'ils ont été associés dans cette série datant de 1995, qui se déroule dans l'Ouest américain des années 1870.

RDA y campe Ernest Pratt, un écrivain dont la série de bouquins basée sur Nicodemus Legend lui cause bien des soucis : son visage apparaissant sur les couvertures des nouvelles publiées par son éditeur, il est sans cesse confondu avec son alter-ego fictif. Cela le place plus souvent qu'à son tour dans des situations rocambolesques, qui l'obligent à se faire passer pour un héros - à l'image de son personnage - alors qu'il en est bien loin.

Bon vivant, aimant les femmes et l'alcool (parfois un peu trop), c'est aussi un couard et ce décalage constant entre Pratt et sa création est assez amusant. Heureusement pour lui, il est assisté par le professeur Janos Bartok (John de Lancie, donc) et son acolyte Ramos.

Outre la géniale inventivité du savant hongrois, son don de clairvoyance est prétexte à des inventions complètement anachroniques et à un mode de déplacement hors du commun : une montgolfière portant le nom Legend floqué en lettres géantes et rouges. Voilà de quoi inspirer la crainte chez les ennemis du légendaire cow-boy qui n'ont pas compris qu'il s'agit d'une invention, tout en renforçant l'aspect divertissement de la série.

Il y a cependant un gros hic à tout cela : une série qui mélange le western et les anachronismes et jouant sur le second degré avant tout, ça rappelle vaguement quelque chose. Comme par exemple une série annulée à peine un an plus tôt, en l'occurrence Brisco County Jr.

Il devient donc difficile de considérer Legend comme une entité séparée, tant elle semble vouloir surfer sur la vague. En effet, Nicodemus Legend ressemble beaucoup à Brisco, mais Bruce Campbell a bien plus de charisme et est nettement plus à l'aise dans la veine humoristique qu'un RDA dont le visage est quelque peu figé. Bartok, quant à lui, reprend le flambeau du professeur Wickwire, mais en fait trop.

C'est le défaut principal de la série : à vouloir marcher dans les traces de son prédécesseur, la série finit par se prendre les pieds dans le tapis. Là où les éléments futuristes de Brisco finissaient par être imbriqués dans une intrigue solide, ils ne sont ici soutenus que par le génie de Bartok et, il faut bien l'avouer, ça frôle parfois le ridicule.

C'est également dommage que le développement des personnages soit réduit à peau de chagrin au cours des 12 épisodes existants : Skeeter n'est qu'un faire-valoir sans intérêt - ce qui est gênant puisque les scénaristes essaient souvent d'en faire un de leurs ressorts comiques -, et Ramos ne fait que de la figuration la plupart du temps.

Il y a bien un gimmick qui consiste à faire de lui successivement un ancien étudiant en littérature, en physique, en philosophie et dans d'autres domaines, mais il est difficile de s'en amuser alors que l'individu concerné n'a jamais été caractérisé. C'et surtout Pratt qui est mis en avant, avec une dualité naissante : il accepte au fur et à mesure de jouer le rôle de Legend dans la réalité et se découvre des ressources insoupçonnées, ce qui a un impact direct sur la qualité de son écriture (à l'évidence, ce n'est pas forcément le cas des scénaristes).

Pourtant, les bonnes idées sont présentes, et la série essaie de jouer avec les traditions indiennes (mais le bison cracheur de flammes sur rulettes qui est censé représenter un esprit en colère est bien risible), offre une relecture de la mort de Wild Bill Hicock (mais le scénario de l'épisode est dévoilé dans le titre, et celui qui joue l'un des plus grands noms de cette époque a une moustache postiche absolument honteuse), évoque les charlatans qui assurent parler au nom de Dieu (mais on a juste envie de foutre des claques au prêcheur qui s'avère être un escroc, de manière bien surprenante), ou encore introduit le général Custer (mais... non, il s'en tire plutôt bien, finalement).

Quand il y a à redire à chaque élément, c'est que le potentiel n'est pas complètement exploité, et c'est frustrant. Par conséquent, cette série reste sympathique à suivre, sans que ce soit réellement satisfaisant.

C'est toute la difficulté de reprendre un concept qui a déjà échoué peu de temps auparavant : si ce qui est proposé ne se démarque pas nettement, la réussite n'est pas au rendez-vous.

Sans avoir vu Brisco County Jr, Legend est un divertissement honorable. Sinon, il s'agit d'une copie assez pâle.

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Un film, un jour (ou presque) #533 : Pirates des Caraïbes 5 - La Vengeance de Salazar (2017)

Publié le 9 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Action, Aventure, Disney, Comédie, POTC, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Pirates des Caraïbes 5 - La Vengeance de Salazar (Pirates of the Caribbean - Dead Men Tell No Tales) :

Sans navire ni équipage, Jack Sparrow (Johnny Depp) touche le fond lorsqu'il apprend que le maléfique Capitaine Salazar (Javier Bardem) et son équipage de fantômes sont à ses trousses. Pour le vaincre, Sparrow a besoin du mythique Trident de Poséïdon, capable de rompre tous les sortilèges des Sept Mers ; mais il n'est pas le seul à le rechercher, puisque le jeune Henry Turner (Brenton Thwaites) en a besoin pour secourir son père, et que Carina Smyth (Kaya Scodelario), une astronome amateure, est bien décidée à résoudre le mystère de ses origines en suivant la carte menant au Trident. Sans oublier Barbossa (Geoffrey Rush), qui a conclu un pacte avec Salazar, pour lui offrir la tête de Sparrow en échange de sa vie...

Cinquième volet de la saga POTC, confié cette fois-ci à un duo de réalisateurs norvégiens, et tentant de boucler la boucle, en revenant aux sources plus de 13 ans après le premier opus, La Malédiction du Black Pearl.

Un retour aux sources qui se fait pour le meilleur et pour le pire : s'il est intéressant de retrouver les personnages de Will Turner et d'Elizabeth Swann, ainsi que d'autres personnages secondaires des volets précédents, leur présence tient plus de la brève apparition clin-d'oeil que d'autre chose ; et il faut bien avouer que les grandes lignes du script sont littéralement photocopiées sur le script du premier opus, de son équipage de fantômes au capitaine rival de Sparrow, en passant par son protagoniste aux origines mystérieuses, sa course au trésor, son couple de jeunes premiers, la situation de Sparrow au début du film, etc, etc, etc... la frontière entre hommage et inspiration est très fine, et ce Pirates 5 la franchit régulièrement.

Et pourtant, ce n'est pas mauvais, surtout en comparaison du film précédent. Ce Pirates 5 se permet même de reprendre une séquence de Fast & Furious 5 - le braquage de banque - à la sauce POTC, avec attelages et bâtiment amovible (ainsi qu'une petite dose d'Assassin's Creed - Black Flag pour les acrobaties de Sparrow dans les rues et sur les toits), ou de proposer des scénettes originales - la guillotine - qui semblent indiquer une vraie recherche de moments mémorables.

Il est alors assez étrange de constater que le métrage rate bizarrement de nombreuses occasions d'être marquant et spectaculaire, en laissant de nombreuses pistes inexplorées : le pouvoir de l'épée de Barbe-Noire reste inexploité, la sorcière au service des Anglais n'a pas grande utilité, Swann et Turner n'ont pas plus d'une minute de présence à l'écran, le Triangle du Diable est survolé, le navire de Salazar ne sert pas assez, et plus surprenant encore, alors que l'on pouvait saliver d'avance à l'idée de tout ce que les personnages allaient pouvoir faire avec le Trident - invoquer le Hollandais Volant pour affronter le navire de Salazar, voire réanimer la malédiction du Black Pearl, que sais-je encore -, ce dernier ne leur sert qu'à tirer des trombes d'eau. Décevant.

(et réciproquement, lorsque le film tente d'être trop spectaculaire, ça tombe parfois à plat, comme lorsque la figure de proue s'anime et chasse Sparrow : c'est inutile, moche, et brouillon)

Au niveau technique, rien à signaler de nouveau : la réalisation est compétente et parfois inventive, les effets sont globalement convaincants, mais pas parfaits, et l'interprétation de tous les acteurs habituels est sans surprise (même si Depp en fait parfois trop, surtout lorsqu'il joue l'ivresse plus que de mesure) ; les petits nouveaux, eux, s'en sortent honorablement, même si leur romance ne fonctionne qu'en partie : comme dans Gods of Egypt, Thwaites est sympathique, et plus attachant que Bloom dans le premier POTC ; Scodelario est très similaire à Knightley ; et Bardem impose sa présence et son charisme, malgré un personnage lourd en effets.

Enfin, la musique, confiée à un sbire de Zimmer : ici, contrairement au grand recyclage sans queue ni tête du film précédent, Zanelli réutilise de manière judicieuse et plus sobre les thèmes préexistants, notamment celui de la romance Swann/Turner. Mais contrairement à Hans Zimmer, il échoue à imposer le moindre nouveau thème marquant ; ses contributions n'ont pas grand relief ou grande énergie, et hormis un passage ou deux, on ne remarque que la musique déjà installée au cours des trois premiers métrages.

Dans l'ensemble, donc, comme je le disais, Dead Men Tell No Tales est meilleur que le quatrième opus... mais ce n'est pas forcément très bon pour autant.

Beaucoup trop similaire au premier film de la saga, assez linéaire, ce Pirates 5 n'en a ni la fraîcheur, ni l'énergie, et il faut bien l'avouer : maintenant que l'on a eu droit à un Jack Sparrow Begins, et que la boucle est bouclée pour les Turner et Swann, il serait temps de mettre un terme à cette franchise plus si fraîche que ça...

3.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #525 : Pirates des Caraïbes 4 - La Fontaine de Jouvence (2011)

Publié le 30 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Action, Aventure, Disney, Comédie, POTC, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Pirates des Caraïbes 4 - La Fontaine de Jouvence (Pirates of the Caribbean - On Stranger Tides) :

Lorsque Jack Sparrow (Johnny Depp) découvre qu'Angelica (Penelope Cruz), l'une de ses anciennes conquêtes, se fait passer pour lui, Sparrow tombe dans le piège de la jeune femme : elle l'oblige alors à rejoindre son équipage, sous la direction de son père, le terrible Barbe-Noire (Ian McShane), et de les aider à découvrir la mythique Fontaine de Jouvence. Mais Barbe-Noire n'est pas le seul à la chercher : Barbossa (Geoffrey Rush) est sur leur piste pour le compte de la couronne anglaise, et les espagnols sont aux aussi de la partie...

Alors que sort le cinquième épisode de la saga en salles, retour sur le quatrième épisode, un épisode qui, ce n'est pas peu dire, n'avait pas marqué les mémoires. Et pour cause : après un premier volet tout à fait regardable, et deux suites boursouflées et assez bordéliques (mais contenant néanmoins bon nombre de scènes spectaculaires et mémorables), ce quatrième volet perdait la majorité de sa distribution habituelle, ainsi que son réalisateur, et choisissait de s'inspirer très librement du roman Sur des Mers Plus Ignorées de Tim Powers.

Résultat, un succès mitigé au box-office (malgré plus d'un milliard de dollars de recettes, le film avait coûté tellement cher à produire qu'il n'a pas fait de gros bénéfices), pour un film moins confus et surchargé que les précédents, mais aussi nettement moins intéressant, moins inspiré et tout aussi bavard.

La première demi-heure fait à peu près illusion, malgré une bande-originale de Zimmer en pilotage automatique, qui se contente d'aligner les deux nouveaux thèmes du films (pas désagréables, d'ailleurs) avec tous les anciens thèmes des films précédents, sans logique ni cohérence (il en ira de même pendant les 2 heures 15 du métrage) ; dès que Barbe-Noire est présenté, cependant, et que la mission de tout ce petit monde est lancée, le film commence à perdre son énergie, petit à petit... et une fois l'attaque des sirènes passée, c'est l'encéphalogramme plat jusqu'à la fin.

Toute la deuxième heure du film est ainsi un gros ventre mou, qui laisse énormément de temps au spectateur pour s'apercevoir des approximations du script, de l'absence totale d'intérêt et de charisme de la relation du prêtre et de sa sirène, de l'inutilité absolue des pouvoirs vaudou sous-exploités de Barbe-Noire (vaguement hérités du roman), du manque de personnages secondaires attachants, de la relation générique et clichée de Sparrow et d'Angelica (ainsi que du manque d'alchimie de Depp et de Cruz), etc, etc, etc...

Bref, ça rame progressivement de plus en plus, jusqu'à ce grand final faiblard devant la Fontaine de Jouvence... une grotte brumeuse pouvant apparemment accueillir des dizaines et des dizaines de personnes, et au centre de laquelle trônent trois pauvres colonnes, un ruisseau, et le Gardien de l'Éternité de Star Trek.

Autant dire que la déception est effectivement au rendez-vous (d'autant plus au second visionnage) et que l'on finit assez frustré : la distribution était sympathique, le sujet avait du potentiel, le roman dont s'inspire le film est excellent, mais le tout est très fade, ne capitalise pas sur ses bons points, et Rob Marshall, à la réalisation, peine à dynamiser le tout, ou à présenter des idées totalement improbables, comme Gore Verbinski savait le faire de temps à autre.

2.5/6, parce que ça se laisse regarder, sans plus.  

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Un film, un jour (ou presque) #520 : Fast & Furious 8 (2017)

Publié le 23 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Science-Fiction, Aventure

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Fast & Furious 8 (The Fate of The Furious) :

En kidnappant Elena (Elsa Pataky), l'ex de Dom (Vin Diesel), et leur bébé, la dangereuse hackeuse Cipher (Charlize Theron) oblige Toretto à travailler pour elle, et à se retourner contre son équipe. Pour vaincre Dom et Cipher, Hobbs (Dwayne Johnson), Letty (Michelle Rodriguez) et les autres doivent alors compter sur les services de Mr. Nobody (Kurt Russell) ainsi que sur l'aide réticente de Deckard (Jason Statham), leur ennemi juré....

À un moment donné (après Tokyo Drift), la franchise Fast & Furious a basculé de saga un peu idiote pour amateur de tuning vers film d'action décomplexé et spectaculaire lorgnant sur un James Bond en équipe, n'ayant pour seul objectif que de satisfaire le spectateur avec un déluge d'effets spéciaux, et de satisfaire l'ego de Vin Diesel, en le mettant en vedette, en patriarche d'une famille étendue improbable, héros du peuple, ami des enfants, défenseur de la veuve et de l'orphelin, action hero invincible, sage philosophe et tombeur irrésistible.

Et puis, progressivement, de film en film, Fast & Furious s'est laissée prendre à son propre piège, celui du bigger, louder, et les films de la série sont devenus des boursouflures numériques de plus en plus longues, dans lesquelles les personnages sont tous des super-héros indestructibles, le message sur la famille est ultra-sérieux et pontifiant, et les enjeux à peine plus probants qu'un épisode de GI Joe. Ce qui n'en fait pas pour autant de mauvais blockbusters, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre... mais voilà, la formule a ses limites, et je crois bien que Fate of the Furious (alias Fast & Furious 8, alias F8) les a atteintes pour moi.

Pourtant, en semblant faire basculer Baboulinet du côté obscur de la Force, et en l'opposant à son équipe, le film semblait bien parti... et effectivement, dès que Baboulinet n'est pas à l'écran, le film fonctionne plutôt bien : la dynamique de groupe fonctionne, The Rock dévore l'écran de son charisme (y compris en coach de football), Statham et lui forment un duo impeccable, Statham (à nouveau) est excellent durant la scène du bébé (très expressif, d'ailleurs, le petit), les divers caméos sont sympathiques (bien que totalement gratuits) et même Charlize Theron semble s'amuser.

Malheureusement, dès que Diesel réapparaît, avec sa mine sérieuse et concernée et ses enjeux dramatiques, le film ronronne. Et pourtant, Vin fait tout son possible : il exprime plus d'émotions que d'habitude, semble en meilleure forme physique qu'avant... mais non, dans sa propre franchise, il se fait totalement bouffer, à l'écran, par la décontraction et le naturel de Statham et de Dwayne Johnson.

D'autant qu'il n'est pas aidé par le scénario (toutéliage abusif, etc) et par les scènes d'action, il faut bien l'avouer. C'est bien là mon problème principal avec le film, en réalité :  comme mentionné plus haut, plus la franchise vieillit, plus elle a recours à des cascades toujours plus improbables, et toujours plus numériques... et là, F8 a donc franchi un palier qui me fait totalement décrocher.

Entre sa poursuite initiale, avec Baboulinet qui remporte une course urbaine en marche arrière avec une épave en flammes boostée au NOS avant de s'en tirer d'une simple roulade ; l'évasion de prison de Rock & Statham à grands renforts de sauts câblés ; la scène d'action new-yorkaise tout simplement immonde, à base de dizaines de voitures numériques qu'on dirait sorties d'une démo technique d'il y a 15 ans, et qui vire au grand n'importe quoi impossible ; et bien sûr le grand final en Russie, qui enchaîne tellement de moments de pure science-fiction improbable que les facepalms s'enchaînent, la franchise Fast & Furious est vraiment arrivée à un niveau d'action tellement WTF que ses effets numériques (et pratiques) très approximatifs ne suivent plus, et moi non plus.

Quand on passe plus de temps à ce dire "mais... ce n'est pas comme ça que les lois de la physique fonctionnent !!!?" et à regretter qu'on ne soit pas devant un xXx 3 qu'à s'amuser devant un film, c'est qu'il y a un problème. Et je veux bien débrancher mon cerveau avant de regarder un F&F, mais même ça, ça a ses limites.

Bref, on ne s'ennuie pas forcément devant ce F8, mais c'est pour moi la goutte d'eau qui fait déborder le vase du grand n'importe quoi qu'est devenue la franchise, et il est probable que je ne remette pas le couvert pour la (les ?) suite(s), tant plus rien n'est crédible, ou même plausible à l'écran. 

3/6 (sur l'échelle de Fast & Furious) - 0.5 pour les effets souvent dégueulasses et qui transforment le film en poursuite de Hot Wheels numériques = 2.5/6

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Un film, un jour (ou presque) #517 : Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (2017)

Publié le 18 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Science-Fiction, Action, Aventure, Marvel, Fantastique, MCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (Guardians of the Galaxy vol. 2) :

Au terme d'une mission chez les Souverains, une race extraterrestre menée par Ayesha (Elizabeth Debicki), les Gardiens de la Galaxie (Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper) mettent la main sur Nebula (Karen Gillan) et repartent avec une source d'énergie rarissime dérobée par Rocket. Bien vite, les voilà traqués par les troupes souveraines, et par les Ravageurs de Yondu (Michael Rooker), mais ils croisent alors le chemin de Mantis (Pom Klementieff) et de son maître Ego (Kurt Russell), qui affirme être le père biologique de Peter... 

Malgré sa réputation désormais démesurée sur le web et dans les médias, le premier Gardiens était une comédie de science-fiction très sympathique, mais pas dénué de défauts, au nombre desquels un rythme discutable, une gestion parfois maladroite de l'émotion, et une romance assez moyenne avec une Saldana pas forcément suffisamment charismatique (quand je pense qu'Olivia Wilde a failli être Gamora...). Mais l'énergie, l'impertinence, le décalage, la distribution hétéroclite, et la musique suffisaient alors à emporter l'adhésion.

Ici, avec Gardiens vol.2, on est à tous les niveaux dans le bigger louder de rigueur pour les suites de blockbusters. Comprendre : on prend les mêmes, et on recommence, en doublant systématiquement la dose. Plus de paysages chatoyants, plus de trognes improbables, plus de musique nostalgique, plus de Bébé Groot qui danse, plus de romance, plus d'humour, plus de clins d'oeil et de références obscures, plus d'émotion, plus d'effets spéciaux, etc, etc, etc, pour le meilleur et pour le pire.

Car c'est bien là à la fois la plus grande force et la plus grande faiblesse de ce Gardiens 2 : si on s'amuse toujours beaucoup, et que les qualités du film sont nombreuses (le générique d'ouverture du film, centré sur les pas de danse de Bébé Groot, est en soi déjà des plus spectaculaires et mémorables), les défauts du film original sont toujours présents, et souvent même renforcés par cette optique bigger louder.

Commençons par le plus anecdotique : la romance Peter/Gamora ;  ils se tournent toujours autour, Saldana reste égale à elle-même (mouais), et il faut attendre la fin du film pour espérer une évolution. Soit...

Le rythme du film, lui, est plus problématique, avec plus de 2h10 au compteur : comme dans le premier métrage, il y a quelques coups de mou, et James Gunn peine un peu à bien équilibrer l'action et l'émotion. On verse donc occasionnellement dans des scènes de dialogues un peu forcés, surlignés par une mise en image appuyée (le ralenti sur Peter et Ego qui jouent à la balle, par exemple), qui affaiblissent certaines scènes se voulant émouvantes, plus qu'ils ne les renforcent.

À l'identique, le constant recours à la vanne pour désamorcer le moindre moment sérieux peut parfois agacer (et desservir certains personnages qui ne servent alors plus que de faire-valoir comiques - Drax), tout comme l'omniprésence des chansons vintage, qui passent ici d'illustration musicale logique et pertinente à gimmick commercial forcé et systématique, ce qui étouffe totalement le moindre début de score orchestral (quasiment limité au thème principal).

En résumé, j'ai trouvé ce Gardiens 2 très sympathique... mais frôlant trop souvent l'overdose. Il ne faut pas abuser des bonnes choses (Bébé Groot, par exemple), et maintenant que James Gunn a carte blanche pour ce pan de l'univers Marvel, il se lâche, alors qu'il bénéficierait peut-être d'un peu plus de mesure. 

En fait, j'ai bien aimé, mais j'aurais aimé plus l'apprécier encore.

3.75/6

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Les bilans de Sygbab - Seaquest DSV : saison 3 (1995-1996)

Publié le 13 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Aventure

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

SeaQuest DSV - Saison 3 (a.k.a SeaQuest 2032 - Saison 1) : 

La note d'intention pour cette ultime saison est contenue dans le titre remanié : nous avons droit à un reboot de la série, qui part dans une toute autre direction. Pour cela, l'équipe scénaristique n'hésite pas à employer les grands moyens en éludant complètement le catastrophique cliffhanger du final de la saison 2. En effet, tout l'équipage se retrouve sur Terre dix ans plus tard, grâce à une explication assez risible et qui est bien commode pour justifier la disparition de deux membres.

Le contexte politique a bien changé : pendant que le SeaQuest était sur une autre planète, la géopolitique a subi de profondes modifications et a vu l'émergence de la confédération Macronésienne - dirigée par le président Bourne - et de l'Alliance, sa force militaire. Grâce à ses liens étroits avec ce nouveau leader, Deon a également pu étendre son empire économique par le biais de son entreprise Deon Industries. L'UEO s'en trouve donc fragilisée, et la paix n'est plus à l'ordre du jour tant une troisième guerre mondiale menace d'éclater à tout instant.

Le retour du sous-marin tombe donc à point nommé pour devenir un atout indispensable dans l'arsenal de guerre de l'UEO, sous la main de fer du Capitaine Hudson. Exit Bridger, qui a décidé d'aller à la recherche de son fils qui serait toujours en vie. Un prétexte fallacieux qui trahit le personnage, dont les fondements étaient liés à son deuil suite au décès de sa femme et la perte de son fils au combat. Passons...

Cette nouvelle orientation offre donc une saison centrée sur de la géopolitique guerrière, mais le postulat de départ est assez grossier. Lors de l'ouverture de la saison, le capitaine Hudson explique que la disparition du SeaQuest a entraîné un manque de contrôle du commerce de la part de l'UEO, ce qui a permis à Deon de s'imposer mondialement et de financer l'armée de Bourne, qui n'aurait sinon pas pu contrôler un territoire marin si important dans un laps de temps aussi court.

Or, le SeaQuest a toujours été un sous-marin utilisé pour la recherche scientifique, et dans un second temps comme une force pacificatrice. Il n'a jamais été question d'intervenir dans la régularisation du commerce. Ce n'est donc pas crédible un seul instant.

Ce parti-pris a des conséquences fâcheuses, car les missions confiées au SeaQuest sont constamment associées à des magouilles de Deon Industries ou à un possible conflit avec la confédération Macronésienne, ce qui donne un côté répétitif et sans surprise puisque les épisodes se suivent et se ressemblent. La caractérisation des antagonistes n'est pas non plus des plus subtiles : Deon est un requin, Bourne un dictateur fasciste, et tous deux sont prêts à n'importe quoi pour renforcer leur pouvoir.

Cependant, la soi-disante menace que devrait représenter ce dernier ne se fait jamais réellement sentir. Et c'est bien dommage, car en plus d'avoir posé des bases au mieux bancales, les scénaristes n'exploitent même ce qu'ils ont mis en place. Mieux traité, l'aspect politique aurait pu être intéressant, et l'aspect guerrier aurait donné lieu à des batailles sous-marines explosives.

C'est néanmoins l'occasion de voir évoluer un Capitaine Hudson taillé pour la situation et caractérisé de manière convaincante, incarné par un Michael Ironside impeccable. Les rapports avec ses officiers sont très formels, et il n'accepte pas les civils. C'est la raison pour laquelle Dagwood et Lucas s'enrôlent, et dans le cas de ce dernier, cela lui donne plus de responsabilités,qui l'amènent à faire des erreurs mais également à gagner en maturité puisqu'il en tire des leçons.

La discipline imposée par Hudson rejaillit sur tout l'équipage et, chose étonnante, Piccolo en devient presque attachant - son apprentissage de la lecture étant plutôt bien géré. Les scénaristes ont enfin compris que le mettre en avant de manière excessive le rendait irritant, et appliquent le même raisonnement à Dagwood qui est moins présent. Mais c'est gênant de constater que leur temps d'antenne doit être réduit pour les apprécier : c'est bien qu'il y a un problème d'écriture.

Autre symptôme de cette incapacité à traiter les thèmes de cette saison : le meilleur épisode, dans lequel Bridger s'oppose au SeaQuest - reprend des éléments qui fonctionnaient à merveille dans la première saison, et notamment la relation père/fils entre Bridger et Lucas dont les opinions sont divergentes. L'utilisation de Darwin fait également plaisir, car le pauvre dauphin en est réduit à un rôle faire-valoir alors qu'il était dans la premère saison un élément essentiel ainsi qu'une des originalités de la série.

Mais c'est bien le seul épisode où Bridger est bien écrit : on apprend qu'il a supervisé plus jeune des expérimentations menées sur les GELF, alors qu'il était profondément choqué dans la saison 1 lorsqu'il découvrait avec son équipage qu'un savant fou avait créé ses propres enfants, en les dotant de branchies. Encore une trahison impardonnable du personnage...

Si par moments on s'ennuie ferme, cette saison reste largement supérieure à la précédente. Ce qui n'est pas un exploit en soi, mais parfois il faut savoir niveler par le bas... Évitons les mauvais jeux de mots, mais c'est un sacré gâchis d'avoir torpillé cette série qui avait un véritable potentiel. Bien exploité, cela aurait donné lieu à quelque chose de plus mémorable. Mais avec des si...

 

 

Retrouvez aussi le bilan de la saison 3 de Seaquest DSV publié sur ce même blog par Lurdo !

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Un film, un jour (ou presque) #510 : Kong - Skull Island (2017)

Publié le 9 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Histoire, Monsterverse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Kong - Skull Island : 

En 1973, alors que les USA sont sur le point de quitter précipitamment le Pacifique, une équipe de scientifiques (John Goodman, Jing Tian, Corey Hawkins...), une photographe (Brie Larson), un aventurier (Tom Hiddleston), et tout un escadron de soldats (Samuel L. Jackson, Toby Kebbell, Jason Mitchell, Shea Wigram, Thomas Mann...) partent explorer la Skull Island, récemment découverte grâce à un satellite ; une île inexplorée, où ils découvrent un bestiaire improbable, un ex-pilote écrasé (John C. Reilly), une peuplade indigène, et Kong, un primate gigantesque, qui règne sur ce territoire et le protège contre les assauts d'une race de monstres souterrains...

Un film de monstres (au sens le plus strict du terme), supposé établir un univers partagé avec le Godzilla de Gareth Edwards, mais qui, heureusement, prend quasiment une direction totalement opposée à celui-ci : là où le Godzilla ne montrait quasiment jamais son monstre, préférant tout filmer du point de vue des humains (parmi les plus insipides et sous-développés au monde), et réservant Godzilla à son affrontement urbain final, ici, tout est dans des environnements naturels chatoyants et exotiques, et le bestiaire de Kong est exposé en long, en large et en travers passée la première demi-heure de film (avec plus ou moins de succès, d'ailleurs).

Cependant, il reste là un problème certain et évident de caractérisation des personnages humains : pour faire simple, dès lors que les monstres ne sont pas à l'écran, on se moque royalement de ces caricatures ambulantes, dont la vie ou la mort nous indiffère totalement.

Ce qui manque de s'avérer totalement rédhibitoire, d'autant que le métrage, dans son ensemble, semble ne jamais vraiment savoir sur quel pied danser ; souvent cliché, engoncé dans son pastiche des films de guerre des 70s façon Apocalypse Now, le film use et abuse souvent de gimmicks assez répétitifs : ralentis dans l'action façon Zack Snyder, standards musicaux de l'époque enchaînés façon juke-box, montage nerveux et angles de caméra à la limite du style Guy Ritchie/Matthew Vaughn, ton pas forcément très sérieux qui évoque le comic-book, etc... et puis à d'autres moments, le métrage tente des plans iconiques et dramatiques (souvent sur Kong, et d'ailleurs assez réussis), et essaie de susciter de l'émotion et de la tension (Samuel L. Jackson, ultra-premier degré).

On se retrouve donc avec un film très inégal : inintéressant tant qu'il tourne autour de ses personnages (25 minutes avant d'arriver sur l'île, sans que ces 25 minutes n'apportent quoi que ce soit qui n'ait pas été résumé en 30 secondes dans la bande-annonce, ou n'aurait pas pu être résumé par quelques dialogues), et ce malgré sa distribution sympathique mais sous-exploitée (mention spéciale à l'asiatique de service, qui a deux lignes de dialogue et n'est là que pour le marché chinois) ; mais assez divertissant lorsque les monstres sont à l'écran et se battent.

Malheureusement, même sur ce front, ça a tendance à être un peu deux poids, deux mesures : outre le fait que bon nombre de ces créatures n'ont qu'une minute de présence à peine à l'écran, niveau technique, elles n'ont pas toutes le même niveau de finition, et certaines scènes sentent beaucoup trop le numérique inabouti. C'est le problème de toutes les productions hollywoodiennes qui délèguent leurs effets à plusieurs maisons d'effets spéciaux : le résultat est toujours inégal, surtout quand l'une de ces maisons employées est ILM, la Rolls-Royce du secteur, face à laquelle la concurrence semble toujours un niveau en dessous.

On pourra aussi regretter que ce nouveau Kong, à contrario de celui de Jackson, soit à ce point humanoïde, avec des proportions qui varient un peu selon les plans et les besoins des scènes : il est globalement bien animé, et souvent très réussi, mais régulièrement, ses attitudes et ses mouvements rappellent que le duo Toby Kebbel/Terry Notary est loin de remplacer Andy Serkis, notamment au niveau de l'émotion et de l'interprétation physique, et que la bestiole à l'écran n'est qu'une création numérique un peu froide et distante (alors que chez Jackson, on pouvait presque croire, par moments à un véritable primate géant assez touchant).

Reste enfin la bande originale de Henry Jackman, insipide au possible (que ce soit dans Pixels, ici, ou dans Captain America, Jackman réutilise les mêmes sonorités et motifs dès qu'il s'agit d'évoquer l'armée et le patriotisme), et la scène post-générique, façon Marvel, avec l'annonce d'une confrontation de Kong avec Godzilla, Mothra, et toute leur clique... pourquoi pas, mais il faudra faire mieux qu'un film bancal, et réussir enfin à donner de l'intérêt à la composante humaine de cet univers.

3.5/6

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Les bilans de Sygbab - Seaquest DSV : saison 2 (1994-1995)

Publié le 6 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Aventure, Fantastique

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il n'aime pas ce qu'il a vu, il est plutôt virulent... Surtout quand il entame une conversation avec un téléspectateur qui ne comprend rien...

SeaQuest DSV - Saison 2 :

"- Bonjour monsieur ! Vous allez bien ?

- Oui, merci, et vous ?

- On fait aller... Dites, vous connaissez la série Seaquest DSV ?

- Oui, je l'ai déjà vue.

- Je viens à peine de finir la saison 2. Rassurez-moi, je suis bien en train de regarder la même série qu'en saison 1 ?

- Oui, pourquoi ?

- Non mais je sais pas, les têtes me disent quelque chose, mais je me rappelais pas que c'était aussi nul.

- Hein, quoi ??? Mais vous êtes malade, C'est la meilleure saison jamais écrite ! De la science-fiction innovante avec des effets spéciaux à couper le souffle, des intrigues passionnantes, des personnages hauts en couleur développés de manière brillante, des épisodes exceptionnels, un bestiaire hallucinant, une maîtrise absolue de tous les sujets abordés : la qualité est bien supérieure à cette première saison emmerdante vu qu'on s'en bat les couilles de la science ! Où avez-vous vu mieux ?

- Dans ton cul.

- Pfff... C'est facile ça ! Je vous mets au défi de trouver des défauts à ce bijou.

- Ah ouais ? Ok ! Par quoi commencer... Déjà, la saison débute en introduisant les Daggers (ou GELFs). En soi, ça aurait pu être bien, si seulement on avait eu auparavant quelques éléments laissant penser qu'ils pouvaient exister. Or, dans la première saison, lorsque les membres de l'équipage du SeaQuest rencontrent le scientifique qui a créé de ses mains des enfants dotés de branchies, ils sont étonnés et se posent des questions d'ordre moral sur le procédé. Et là, on voudrait nous faire avaler que l'UEO possède des camps gardés sous haute sécurité, pour contenir des êtres génétiquement créés en masse afin d'en faire des super soldats ? Faut pas pousser Mémé dans les orties.

- Alors ça c'est de la mauvaise foi ! C'est une idée géniale, parce que ça permet de s'interroger sur la condition humaine, et d'inclure Dagwood dans l'équpage. C'est toujours bien d'avoir un personnage en quête d'humanité.

- Bah oui, bien sûr. Parlons-en, de Dagwood. Peter Deluise est peut-être attachant dans le rôle, mais voir les tribulations de Simplet ce n'est rigolo que deux minutes. Au bout d'une saison, ça l'est déjà moins. Pour le personnage en quête d'humanité qui étanche sa soif de connaissance on repassera ; c'est bien de pomper les idées de Star Trek mais il faut peut-être avoir un minimum de talent pour les traiter correctement. Et puis franchement, essayer de développer sa condition humaine par le biais d'un procès pour meurtre... Si au moins c'était fait intelligemment.

- N'importe quoi ! Dagwood est superbe tout au long de la saison, et puis c'est assez marrant de le voir constamment avec son frère à l'écran.

- Ha ha. Michael Deluise... Encore une idée de génie, c'est clair. Maintenant le SeaQuest verse dans la reconversion sociale en acceptant à son bord des criminels. Trop crédible. Un criminel, qui, au passage, a aussi des branchies suite à des expérimentations génétiques qui contredisent le fameux épisode de la saison 1 déjà cité. Super crédible dites donc. Et puis ce Deluise là, autant il peut être marrant une fois dans les nuées, autant il est plus qu'agaçant la majorité du temps. À claquer, le garçon. Ça n'aide pas son personnage..

- Non je ne suis pas d'accord. Il est uber-cool ! Et sa décontraction amène un peu de bonne humeur au sein d'un équipage qui a trop les fesses coincées. C'est tout à fait ce dont la série avait besoin, ça manquait grave d'humour.

- Ah bah oui, tout à fait d'accord, la série avait grandement besoin de ces remaniements de cast. D'un équipage chaleureux dont les relations sont écrites avec justesse et rendent tout le monde attachant, on passe à un équipage inexistant, ennuyeux, et phagocyté par les frères Deluise. Effectivement, je ne peux que m'incliner devant cet argument de poids... Simplet et Tête-à-Claques, le duo de choc. Trop drôle.

- Bah, ouais. Et puis les autres nouveaux membres apportent de la jeunesse et de la fraîcheur. Ça change de Chief Crocker qui était bien trop vieux, ou encore du Docteur Westphalen.

- J'avais oublié tiens. C'est vrai qu'au lieu de voir une relation ambiguë entre un capitaine qui a près de la soixantaine et un médecin qui approche la cinquantaine, il vaut mieux le voir tourner autour d'une femme légèrement plus jeune dont les tétons pointent à chaque fois que son haut est un peu moulant.

- C'est petit ça... Le docteur Smith est très intéressante de par son statut de télépathe.

- Télépathe, empathe, voyante... Les scénaristes ne savent jamais très bien comment déterminer son statut. Et pour cause, ils ont complètement merdé. Là où en saison 1 nous étaient présentés des empathes qui pouvaient ressentir des impressions et de déterminer avec une certaine marge d'erreur ce que les personnes sondées avaient l'intention de faire, on nous montre maintenant des pouvoirs télépathiques qui permettent de lire les esprits ! Wow, l'humanité a connu une évolution bien rapide, quelle chance. C'est d'autant plus foireux qu'une fois sur deux elle est incapable de contenir les pensées des autres, quand ça arrange les scénaristes. De plus, quid du don de Bridger ? On nous laissait entendre qu'il était un empathe latent, et là aucun développement ? Ridicule.

- Ouais bah quoi que vous pensiez d'elle en tout cas elle apporte de la fraîcheur, comme les autres !

- Les autres ? Ah oui, il y a bogoss blondinet qui ne sert à rien d'autre qu'à faire son malin pulse gun en main - des flingues qui ressemblent plus à des lasers qu'autre chose, ce qui est à mourir de rire tant c'est too much et tant les effets spéciaux sont moches - et la petite brunette qui flirte avec tout ce qui bouge et qui ne sert à rien non plus. Insignifiants, quoi. J'oublie quelqu'un ?

- Euh, non... Mais je maintiens ce que je dis.

- C'est bien de se voiler la face. J'aimerais bien être aussi crédule, ça doit être merveilleux le monde des Bisounours.

- Et moi j'aimerais autant que vous ne m'insultiez pas !

- Pardon, je pensais que ça passerait étant donné que pendant toute une saison l'arme de destruction massive qu'est l'équipe scénaristique a insulté votre intelligence.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Oh. Et bien, je parle de tout ce qu'on a déjà évoqué, mais également du fait que sur 22 épisodes il ne doit y en avoir que 2 ou 3 de potables, le reste étant grosso modo de la merde. Mais bon, il ne faut pas chercher loin pour en connaître les raisons. Dans SeaQuest, il y a "sea", et "quest", et l'esprit de la première saison y collait parfaitement : une quête scientifique pour découvrir les merveilles du monde sous-marin. Chose étonnante, les quelques épisodes de cette saison 2 qui se passent sous l'eau sont regardables (sauf quand Poséidon roule une galoche à Médusa). Chose encore plus étonnante : le reste se déroule, à chaque fois grâce à des justifications au mieux rigolotes quand ce n'est pas purement débiles, sur la terre ferme. Là où on peut utiliser Darwin, et là où tout le potentiel du SeaQuest peut être utilisé (sarcasme). Là où on peut envoyer l'HyperReality Probe, qui a totalement disparue. Mais surtout, là où on peut laisser libre cours à toutes les dérives possibles pour saborder le show.

- Bah non, au contraire, ça permet de diversifier les intrigues !

- Oui, effectivement. Des aliens, des voyages dans le temps, des plantes carnivores géantes qui meurent à la lumière du jour, et j'en passe et des meilleures. Et encore, les aliens vus en saison 1 qui reviennent sur Terre, ça aurait pu passer, surtout que leur introduction était faite de belle manière par Kemper. Mais c'est là qu'on reconnaît un scénariste de talent, et ce n'est visiblement pas le cas de Clifton Campbell qui détruit toute l'aura mystérieuse autour de ces êtres en l'espace d'un seul épisode. En ce sens on peut parler de chef-d'oeuvre, parce que ça confine à l'art d'être aussi mauvais.

- Je crois que vous n'avez rien compris à cette saison 2. Elle montre que le SeaQuest n'est pas qu'une force pacificatrice vouée à servir dans le monde sous-marin mais que son équipage est capable de se sortir de toutes les situations auxquelles il est confronté.

- Ah bah ça c'est sûr. Ils ne sont même pas surpris quand le SeaQuest est transporté sur une autre planète. C'est beau, parce qu'en fin de saison 1 Bridger s'entretenait avec Westphalen sur le fait que la découverte d'une vie extra-terrestre était quelque chose auquel leur génération n'était pas préparée, et là il se sent comme un poisson dans l'eau.

- Oui, voilà, exactement ! C'est une évolution rare.

- Et totalement crédible, en plus. Non mais faut peut-être ouvrir un peu les yeux. Bridger, il est con, dans cette deuxième saison. Et c'est pas sa barbe qui le rend plus charismatique. Surtout pas avec un uniforme à la con qui porte des sangles de sac à dos. Où est passé le capitaine rempli de bon sens de la saison 1, qui passe du temps avec Darwin, et qui sert presque de père à Lucas ? Il a disparu, comme les deux relations dont je parle.

- Bah il peut pas tout faire, c'est quand même bien plus sérieux ce qui se passe pendant cette saison.

- Ou plus drôle, ça dépend du point de vue. Enfin, non, c'est pas drôle, je retire. Ça donne plutôt envie de se tuer d'une manière violente.

- On dirait que vous n'avez pas aimé.

- Ah, c'est seulement maintenant que vous remarquez ? Je comprends mieux pourquoi vous avez trouvé que c'était bien.

- Ça l'était quand même un peu, non ?

- Non non. C'était vraiment à chier. D'un bout à l'autre.

- Vous êtes sérieux ?

- Oui oui. Au fait, on peut se tutoyer ?

- Euh, oui.

- T'es vraiment trop con. "

 

Retrouvez ici tous les bilans de Sygbab, mais aussi le bilan de la saison 2 de Seaquest DSV publié sur ce même blog par Lurdo !

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Un film, un jour (ou presque) #505 : Monster Cars (2016)

Publié le 2 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Comédie, Fantastique, Aventure, Jeunesse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Monster Cars (Monster Trucks) :

Tripp (Lucas Till), un lycéen dans une petite ville tranquille, rêve d'aventure et de posséder sa propre camionnette, pour pouvoir quitter cet environnement soporifique. Jusqu'au jour où les forages pétroliers de l'entreprise du machiavélique Reece Tenneson (Rob Lowe) révèlent l'existence d'une race de créatures souterraines tentaculaires, amicales, et qui se nourrissent de pétrole brut. Bien décidé à se débarrasser de ces parasites, Tenneson tente d'étouffer l'affaire, mais l'une de ces créatures s'échappe, et se réfugie dans le truck de Tripp. Rapidement, le jeune homme comprend qu'il va devoir aider la bête (surnommée Creech) à retrouver sa famille, tout en empêchant Tenneson de commettre un génocide sur l'espèce souterraine. Heureusement pour Tripp, il peut compter sur l'aide de Meredith (Jane Levy), et du Dr. Dowd (Thomas Lennon), qui n'apprécie guère les agissements de son patron...

Un film fantastique pour enfants, produit par Nickelodeon/Paramount, et conçu à partir des idées du fils de quatre ans de l'ancien président du studio... un film réalisé par le réalisateur de l'Âge de Glace, de Robots, et de Epic, et qui, avant même sa sortie, était annoncé (par le studio et les milieux informés) comme un four total, à cause d'un budget improbable de 125 millions de dollars... un film qui s'inscrit totalement dans le moule des  métrages "un garçon et son chien/extraterrestre/robot/monstre/épaulard/etc" comme on en faisait à la pelle dans les années 80-90, notamment chez Amblin (d'ailleurs, le poster à la Drew Struzan est assez clair là-dessus), mais qui semble étrangement ne pas avoir été très bien pensé, que ce soit dans sa distribution (Amy Ryan, Rob Lowe et Danny Glover font de la figuration, Jane Levy n'a guère plus à faire, en plus de paraître trop vieille pour son rôle ; idem pour Lucas Till ; quant à Lennon, il est le faire-valoir comique de service, ce qui fonctionne plus ou moins), dans son message (un message écolo... avec à son centre des monstres qui boivent du pétrole comme du petit lait, et des monster trucks qui démolissent tout sur leur passage), ou dans sa production (régulièrement, on sent les coupes au montage, et le score musical symphonique a l'air étrangement déplacé)...

Bref, c'est pataud, c'est sous-développé, ça déborde de clichés... et pourtant, j'ai trouvé ça sympathique.

Non seulement parce que tout le budget semble passé dans l'intégration et l'animation de la créature (on sent que le réalisateur est animateur de formation), très réussie et attachante, façon otarie bourrée tentaculaire, mais aussi et surtout parce que le film a une certaine naïveté, et une totale sincérité dans son propos et son traitement (les acteurs s'investissent totalement), qui font qu'il est impossible de détester le métrage, ou de le taxer de cynisme.

3.25/6

(si je l'avais découvert enfant, malgré ma totale indifférence envers les monster trucks, j'aurais probablement passé un excellent moment, et je m'en souviendrais aujourd'hui avec beaucoup de nostalgie)

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Les bilans de Sygbab - Seaquest DSV : saison 1 (1993-1994)

Publié le 29 Avril 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Aventure

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab est parfois très fainéant quand il écrit des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

SeaQuest DSV - Saison 1 :

Afin de décrire cette saison, la comparaison la plus adaptée serait de considérer qu'il s'agit d'un Star Trek : The Next Generation remanié, se déroulant en plein coeur des océans en lieu et place de l'espace. Bien évidemment, les possibilités de découverte sont moindres : l'univers est infini, ce qui n'est pas le cas des étendues d'eau recouvrant notre planète.

Cette limite est néanmoins compensée par un parti pris intéressant de la part des scénaristes : la plupart des épisodes sont basés sur des recherches existantes ou des faits scientifiques établis, conférant ainsi à l'ensemble un aspect quasi documentaire. Cette idée est renforcée par les apparitions de l'océanographe Bob Ballard à chaque fin d'épisode, afin de revenir sur quelques points en étayant le propos exemples à l'appui.

De ce choix découle une structure composée essentiellement d'épisodes indépendants, dont la qualité varie en fonction du sujet mais qui gardent toujours un aspect instructif. À cela s'ajoute une situation géopolitique nouvelle, conséquence directe de la colonisation des océans par la race humaine - ce qui place plutôt la série dans la catégorie anticipation, d'ailleurs.

En effet, le monde a été réorganisé en plusieurs confédérations gérant chacune un territoire marin, et cela crée forcément des tensions. L'une des missions du SeaQuest est d'assurer la paix, tout en continuant la recherche scientifique ; ce qui n'est pas sans rappeler l'Enterprise et renforce le lien avec Star Trek.

La ressemblance entre les deux séries ne s'arrête pas là : le fait que SeaQuest DSV soit plus axé sur les histoires racontées a un impact direct sur le développement des personnages puisque ceux-ci n'évoluent pas. Il y a tout de même une exception concernant la relation père/fils qui s'installe petit à petit entre Lucas et le capitaine Bridger.

Le premier est un adolescent surdoué bien plus sympathique qu'un Wesley Crusher tête à claques, le second possède visiblement un don de prescience qui pourrait être intéressant par la suite. En revanche, si l'équipage de l'Enterprise est généralement assez froid, celui du SeaQuest est solidaire et uni derrière son captaine, faisant apparaître un véritable aspect de groupe. Il existe donc quelques éléments qui permettent de différencier les deux séries.

Il faut tout de même noter que le programme spatial n'a pas été abandonné : l'annexion des océans n'est qu'une première étape, mais la découverte d'autres planètes habitables serait plus viable. C'est une donnée non négligeable qui pose la question de l'orientation qui sera donnée à la saison 2, puisqu'il y a un premier contact avec une race extraterrestre, et il n'est pas anodin que celle-ci se déroule sous l'eau et non sur la terre ferme

Sans être absolument indispensable, cette première saison bénéficie d'une écriture plutôt solide et d'une ambiance générale sympathique. Cela incite à plonger, juste après avoir repris sa respiration, dans un univers dont les bases qui ont été posées sont pour le moins intrigantes.

 

Retrouvez aussi le bilan de la saison 1 de Seaquest DSV publié sur ce même blog par Lurdo !

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Un film, un jour (ou presque) #502 : La Grande Muraille (2016)

Publié le 27 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Fantastique, Chine

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Grande Muraille (The Great Wall) :

Mercenaires européens à la recherche de poudre à canon, William Garin (Matt Damon) et Pero Tovar (Pedro Pascal) sont faits prisonniers par les troupes de l'Empereur Chinois (Karry Wang), qui gardent la Grande Muraille de Chine. Parmi ces soldats d'élite, la belle Lin Mae (Jing Tian), et Wang (Andy Lau), le stratège de la garnison, qui se trouvent aux prises avec des forces qui les dépassent : des créatures extraterrestres menées par une reine vorace, et qui sont bien décidées à ravager l'Empire Chinois. Un peu malgré eux, William et Pero vont donc devoir prêter main forte aux garnisons chinoises, et tenter de repousser les vagues de monstres qui se ruent, les unes après les autres, sur la Grande Muraille...

Un blockbuster américano-chinois qui, avant même sa sortie, avait fait scandale à cause de la présence de Matt Damon à l'affiche : comme souvent sur le web, les chevaliers blancs de la diversité et du politiquement correct se sont mobilisés en masse, et ont protesté, et comme souvent, ils étaient totalement à côté de la plaque.

Au final, en effet, The Great Wall est certes un blockbuster à l'américaine, écrit par six Américains, et bourré de clichés typiques du genre du film de siège, ce qui le rend hautement prévisible de bout en bout... mais les protestations en tous genres, qui ont vu d'innombrables personnes (généralement d'origine caucasienne, ou sino-américaine) s'indigner (au nom des Asiatiques du monde entier, bien entendu) de voir un Caucasien en tête d'affiche d'un film sur l'histoire de la Chine, et faire un scandale sur la simple base d'une affiche et d'une bande-annonce, s'avèrent (sans surprise) hors-sujet, puisque dans ce film, Damon est presque le faire-valoir de Jing Tian, et que les Européens sont sales, brutaux, souvent fourbes, uniquement bons à se battre, et qu'ils passent leur temps à admirer la puissance et l'organisation des armées chinoises multicolores et impeccables.

Ce film ne fait pas du tout dans la finesse et la subtilité, donc, et les clichés abondent, notamment au niveau de la caractérisation des personnages, qu'ils soit asiatiques (la guerrière belle et froide dont Damon s'éprend, son mentor qui ne fait pas long-feu, le sage, l'obséquieux émissaire de la cour, l'Empereur couard, le jeune soldat peureux qui se révèle au cours de l'aventure et se sacrifie, le chef de la garde arrogant) ou européens (le héros bandit au grand coeur, son acolyte qui le trahit, le magouilleur) : on est dans de l'archétype générique et basique, qui ne dévie jamais de sa route.

On a même droit à une romance bancale et jamais concrétisée entre Damon et l'actrice principale, romance qui ne fonctionne pas du tout, d'ailleurs, tant Jing Tian est terne, inexpressive et froide.

En bref, on se retrouve devant une sorte de Treizième Guerrier mâtiné d'Outlander, balisé du début à la fin, et noyé dans un déluge d'effets numériques inégaux, de thèmes musicaux répétitifs (après tout, c'est du Ramin Djawadi : un ou deux thèmes forts, répétés jusqu'à l'écoeurement, le tout entouré d'underscore oubliable) et de direction artistique kitschouille typiquement asiatique (les différents corps d'armée façon Power Rangers, le saut à l'élastique, toutes les stratégies de défense ridicules et contre-productives mais qui rendent bien à l'écran, etc).

Et pourtant, le fait que ce soit à ce point balisé et formaté est exactement la raison pour laquelle le tout n'est jamais ennuyeux à regarder.

Avec son montage d'1h45 (quelques coupes brutales laissent deviner un montage original plus long, mais je ne me suis pas renseigné), le film n'a pas le temps d'être boursouflé ou de devenir lassant, comme bon nombre de films "épiques" américains.

Et les moyens investis par la production chinoise font qu'il y a toujours quelque chose de sympathique à l'écran, pour faire passer la pilule d'une interprétation parfois bancale (l'accent de Damon, en VO, ouille), ou de créatures extraterrestres au design et au rendu assez quelconque, par exemple.

Par conséquent, alors que je n'attendais absolument rien du film, j'ai fini par passer un moment relativement agréable. Absolument rien de génial, de mémorable, ou de très bon au programme, mais un blockbuster asiatique court et divertissant, ce qui n'est déjà pas mal.

3.25/6 (dommage que le film quitte la Muraille pour se finir dans un gloubiboulga numérique dans la Cité Impériale)

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Un film, un jour (ou presque) #486 : xXx 3 - Reactivated (2017)

Publié le 5 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Aventure, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​

xXx - Reactivated (xXx - Return of Xander Cage) :

Lorsque la Boîte de Pandore, une arme permettant de transformer les satellites orbitaux en armes de guerre, est dérobée, et Gibbons (Samuel L. Jackson) tué, l'Agent Jane Marke (Toni Collette), de la CIA, décide de sortir Xander Cage (Vin Diesel) de son exil, pour l'opposer à Xiang (Donnie Yen), responsable du vol. Mais Xander et son équipe (Ruby Rose, Kris Wu, Nina Dobrev, Rory McCann) s'aperçoivent rapidement que les apparences sont trompeuses...

Alors visiblement, à en juger par ce xXx 3, Vin Diesel semble bien décidé à faire des aventures de Xander Cage et de ses potes le clone débiloïde et cartoonesque des Fast & Furious récents.

On retrouve le même concept de Vin Diesel à la tête d'une équipe soudée de spécialistes hors-la-loi, on retrouve le même genre de personnages aux origines diverses et variées, les mêmes voyages internationaux, les mêmes personnages féminins badass, la même tentative risible d'imposer Vin en séducteur irrésistible, le même sens de la famille, on retrouve la même tendance aux cascades câblées/numériques improbables et physiquement impossibles, aux doublures numériques et réelles évidentes (Vin le quasi-quinquagénaire, qui s'empâte de plus en plus entre les films, et qui ici se transforme en yamakazi virevoltant) et aux personnages indestructibles aux capacités surhumaines (la poursuite piétonne sur route fréquentée de Yen et Vin, lulz)...

Tout ça... mais avec un Xander Cage qui, à contrario de Dom Torretto, prend tout à la légère, avec un sourire goguenard et des vannes constantes. Et ce ton plus léger et plus outrancier se retrouve dans tous les autres personnages (tout le monde s'amuse à en faire trois tonnes, surtout Dobrev en tech-girl geekette fangirl, et Collette en patronne ultra-glaciale), dans l'ouverture du film (avec Neymar et Sam Jackson, ainsi que toute une mise en scène graphique façon Vaughn/Millar), et dans l'atmosphère générale du métrage.

On est clairement ici dans quelque chose de plus décomplexé que les F&F, et étrangement, pour peu qu'on éteigne son cerveau avant de commencer le métrage, ça s'avère plutôt regardable, et moins premier degré que les Fast & Furious, dans leurs moments les plus sérieux et dans leurs prétentions dramatiques occasionnelles.

Et franchement, alors que je n'attendais strictement rien d'un film de DJ Caruso (faiseur particulièrement médiocre), et encore moins d'un film de la franchise xXx (je ne garde absolument aucun - bon ou mauvais - souvenir des deux premiers métrages), j'ai eu l'agréable surprise de ne pas m'ennuyer.

Bon, ça reste très très con, et très très débile, mais rien que pour le deus ex machina qui déboule à la barre des 90 minutes de film, tout droit sorti de 2005, et pour les multiples clins d'oeil à Nick Fury/aux Avengers, impossible de détester. Du moins, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.

3.25/6

(par contre, on va dire que le "photocopillage" de la scène de True Lies est un hommage, parce que sinon, le plagiat est un peu trop voyant)

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Un film, un jour (ou presque) #484 : Les Mondes de Ralph (2012)

Publié le 3 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Aventure, Jeunesse, Disney

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. 

Les Mondes de Ralph (Wreck-It Ralph) :

Las d'être le sempiternel méchant d'une borne d'arcane vieille de 30 ans, Ralph (John C.Reilly) part à l'aventure dans le monde des jeux vidéos, à la recherche d'une médaille, pour prouver à tout le monde qu'il peut être un héros. En chemin, il croise la route de Vanellope von Schweetz (Sarah Silverman), une fillette qui vit seule dans le monde de Sugar Rush, un jeu de course, et qui rêve de devenir pilote... il découvre alors qu'il a involontairement condamné cet univers à la destruction, à moins qu'il ne parvienne à le sauver.

Je pensais avoir déjà parlé de ce Disney en images de synthèse, 100% estampillé nostalgie et fan-service à destination des parents trentenaires qui ont grandi avec des consoles 8 et 16 bits, mais visiblement, non. Dont acte.

Et donc, ce côté fan-service fonctionne globalement, collé sur une trame qui rappelle, entre autres, Tron, Qui veut la Peau de Roger Rabbit (pour les univers et les stars de l'industrie qui se côtoient) et compagnie : c'est d'ailleurs probablement ce côté "caressons les trentenaires dans le sens du poil" qui fait que le métrage a reçu un accueil critique absolument unanime outre-atlantique ; et il faut bien avouer que le tout est assez bien produit, que les clins d'oeil sont amusants, et que le doublage est impeccable.

Mais l'intérêt du film s'arrête un peu là : c'est un divertissement référentiel et amusant, qui connait un gentil coup de mou à mi-parcours, en s'enfermant dans l'univers de Sugar Rush (alors que l'on aurait peut-être préféré voir Ralph visiter d'autres univers et d'autres styles graphiques plus variés avant cela, cf. le générique de fin), et dans une relation assez balisée avec Vanellope et son humour pipi-caca : rien de vraiment rédhibitoire, mais ajouté à une illustration musicale peu mémorable dans le film, ça donne quand même un tout très moyen, et rapidement oubliable. À l'image de son méchant.

3.5/6 

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Un film, un jour (ou presque) #476 : Vaiana, la légende du bout du monde (2016)

Publié le 22 Mars 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Disney, Aventure, Jeunesse

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Vaiana, la légende du bout du monde (Moana) :

Seule fille du chef de son village polynésien, Moana (Auli'i Cravalho) est l'héritière d'une longue lignée d'explorateurs et de navigateurs. Mais depuis que le demi-dieu Maui (Dwayne Johnson) a volé le coeur de la déesse Te Fiti, les ténèbres menacent l'océan, et obligent Moana à prendre la mer, à la recherche de Maui, et du coeur de Te Fiti...

Un Disney très dépaysant et visuellement/techniquement plutôt splendide, qui bénéficie d'un doublage convaincant (très bon travail de The Rock et de Cravalho, notamment).

Là où le tout pêche un peu plus, néanmoins, c'est au niveau du script, très balisé dans sa structure (et visiblement remanié à de multiples reprises, comme semble l'indiquer la présence superflue du cochon, qui paraît être un reliquat d'une version précédente du script ?), et des chansons sur lequel le film se repose malheureusement trop.

Comme La Reine des Neiges, Moana condense trop de chansons dans le premier tiers de son déroulement, avec le problème supplémentaire de Lin Manuel Miranda, coqueluche de Broadway, à la co-écriture des chansons. Un Lin Manuel Miranda dont le style très particulier ne fonctionne ici vraiment que lors du numéro musical de The Rock, mémorable et enjoué.

Le reste du temps, le style Miranda se traduit par des paroles moyennes, des phrasés peu convaincants, des ruptures contre-intuitives (outre la voix un peu faiblarde de Cravalho, How Far I'll Go, la chanson phare du film souffre ainsi de ce problème, qui empêche le morceau de vraiment décoller), voire même des chansons hors-sujet, comme celle du crabe : je comprends l'attrait d'en faire un hommage glitter à David Bowie, surtout chanté par l'un des deux Flight of the Conchords (dont on n'a pas oublié le fameux Bowie's in Space)... mais ici, ça tranche tellement avec le reste de l'ambiance musicale du métrage, que l'on a l'impression que le numéro vient d'un autre film (un peu comme si  au milieu du Roi Lion, soudain, une hyène se lançait dans un morceau de grunge pour rendre hommage à Kurt Cobain).

Mais à part ces problèmes tout de même assez perceptibles, le film reste assez sympathique (le poulet et la grand-mère sont très réussis), et le travail technique des équipes de Disney fait qu'on ferme un peu les yeux sur les défauts du métrage. Pas parfait, mais pas honteux non plus.

4/6

(cela dit, moins de chansons, ou plus de chansons de meilleure qualité, monsieur Disney, s'il vous plait...)

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