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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #aventure catégorie

Les bilans de Lurdo - Seaquest DSV, saison 2 (1994-1995)

Publié le 25 Mars 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Aventure, Fantastique

SeaQuest DSV saison 2, "ça se casse la gueule" :

Donc après une saison 1 de sci-fact plutôt réussie, la production change totalement, à la demande de NBC, et oriente le show dans une direction totalement opposée. Autrement dit, cette saison 2 délaisse totalement l'aspect scientifique du show et donne dans la science-fiction bancale et simpliste à tendance Stargate SG1.

Et les changements commencent par le casting. On veut rajeunir la série, et donc, on évacue certains réguliers de la saison 1, pour les remplacer par des personnages plus jeunes. Ainsi, exit la Doctoresse, exit Stacy Haiduk ( >:( ) , exit le vieux chef de la sécurité, exit le magouilleur de service. Et place à des personnages d'autant plus exaspérants qu'ils sont transparents au possible.

On commence par les frères DeLuise (quand on vous dit que SG1 n'est pas loin) : Peter DeLuise récupère le rôle de Dagwood, un GELF homme de ménage, qui finit par être l'homme fort du vaisseau... mais forcément, il est simplet (c'est Forrest Gump, en gros). Le personnage est attachant, cela dit, et DeLuise n'est pas mauvais, dans son rôle de gros balourd... sauf qu'il est surexploité jusqu'à l'écoeurement dans quasiment tous les épisodes...

Idem pour son frangin Michael DeLuise, dans le rôle de Piccolo... Piccolo, un mutant italien du Bronx qui a des branchies, et qui reprend le rôle du magouilleur baratineur de bord, en y ajoutant un côté saoulant assez insupportable.

Et bien sûr, les deux acquisitions féminines de l'équipage. D'abord, une jeune brunette à tendance geek en ingénieur, jouée par Kathy Evison, et dont les scénaristes ne savent que faire : ici elle flirte avec Lucas, là avec un pilote, là encore avec Ted Raimi, etc, etc... et celle que j'appelle "Troiaski" (Rosalind Allen), le nouveau médecin de bord, une trentenaire brune télépathe à forte poitrine, mélange irritant de deux personnages de Star Trek The Next Generation, à savoir Pulaski pour le côté râleur et arrogant, et Troi pour le côté télépathe & décolleté. Un personnage énervant, et qui amène dans cette saison bon nombre d'intrigues totalement imbuvables à base de télépathie et de parapsychologie bancales.

Ah, et j'ai failli oublier le nouveau séducteur du navire, le nouveau chef de la sécurité (Edward Kerr), qui est un personnage tellement transparent que sa seul caractéristique, c'est de ressembler vaguement à Futé de L'Agence tous Risques.

Les anciens personnages sont parfois développés (Raimi dans le 5 et le 19), mais grosso modo, ils deviennent tous inintéressants : Bridger n'évolue pas d'un pouce entre le début et la fin de saison, le premier officier (que je surnomme NumberOne) a perdu ce qui le rendait intéressant en saison 1 (à savoir ses interactions avec tous ceux qui sont partis), Lucas fait de la figuration dans les 3/4 des épisodes, Darwin ne sert plus à rien, etc...

Ensuite, le scénario. La majeure partie de l'équipe d'écriture de la saison 1 a quitté le navire, et ça s'en ressent : en fait, la saison 2 ressemble souvent à un worst of de la saison 1. Tous les épisodes intelligents ont disparu, et les 2-3 épisodes faibles de fin de s.1 deviennent le prototype de tous les épisodes de cette saison 2. De plus, quasiment aucun épisode n'est maîtrisé dans sa narration, et on a droit à toutes les facilités narratives qu'un mauvais épisode de SG1 peut avoir.

De même, la production a changé de base d'opérations : résultat, à peine un petit quart de la saison a des scènes à l'intérieur du Seaquest 2.0. Tout le reste se déroule systématiquement sur terre, en extérieur. Et l'on ne peut même pas dire que c'était pour économiser du budget, puisque les effets spéciaux sont tous fauchés au possible, en comparaison de la saison 1. Ce qui est très dommageable pour une série qui vire, avec cette année, à la science-fiction pure et dure.

Bref passage en revue des épisodes, à chaud, dans l'ordre de production :

2x01-02 : Les deux premiers épisodes de la saison (un two parter), illustrent très clairement la rupture de ton et de contenu avec la saison 1. D'office, on remarque quelques changements : Bridger a la barbe, le Seaquest est aménagé comme l'Enterprise, le nouveau générique est hideux au possible, etc...

Le scénar de ce premiere ? Apparemment, si l'on en croit le déroulant qui ouvre l'épisode 1, le futur très proche connaît des sortes de guerres eugéniques, qui aboutissent à la création des GELFS, sortes d'universal soldiers tatoués, des mutants conçus in vitro, plus forts, plus rapides... et plus bêtes.

Ils sont parqués dans des camps, et décident un beau jour de s'évader et de réclamer leur freedoooooooom. Et donc le SQ est envoyé à la rescousse.

Ce two-parter fait peur. Parce que tous les GELFS jouent unanimement mal, parce que le rythme est bancal, parce qu'il y a zero crédibilité scientifique (on apprend que 4 générateurs d'oxygène de la taille d'une usine suffisent à alimenter la planète en oxygène, depuis que la forêt équatoriale a été laminée... certes...), etc. En somme, c'est presque un nouveau pilote, tant un temps incroyable est passé à établir le nouveau "Seaquest"... et la suite est pire...

2x03 : Le retour des ETs de la saison 1, un vieil indien qui est au courant de leur arrivée, Anasazi-style, unplagiat de Borg-cube, et des scènes positivement ridicules : les ETs sur des tapis roulants de cardio-training... O_o

2x04 : Un des épisodes qui contrastent de manière flagrante avec la scientificité de la saison 1: ici, un "Nuage du chaos" (WTF ?) créé par les pensée négatives et maléfiques des occupants d'une station sous-marine s'échappe et les rend tous fous, tout en devenant conscient et en voulant détruire le monde. Du grand n'importe quoi très mal écrit, et qui voit pour la première fois le Seaquest se servir de phasers, à la Star Trek... (WTF bis !?)

2x05 : On a viré Westfallen, donc on met en place de manière totalement artificielle une amourette entre la jeune doctoresse et le Capitaine pour remplacer l'intrigue équivalente de la saison 1... Idem pour Ted Raimi, qui sort soudain avec la geekette... le tout dans un épisode centré sur Piccolo, totalement raté, et qui parle de la mère de celui-ci, qui prend des pilules de jouvence dangereuses... intrigue bouclée à la Smallville, en 30 secondes.

2x06 : N'importe quoi inside, bis : Le Seaquest passe dans un Wormhole aquatique, et se retrouve 230 ans dans le futur, sur une terre dévastée où seuls deux adolescents survivent et se battent à coups de mechas géants téléguidés. Des effets numériques très très nazes, et un paradoxe temporel sans résolution...

2x08 : Des triffides mutants filmés à la Evil Dead déciment une colonie horticultrice, puis le SQ. Ridicule.

2x07 : Le SQ affronte un autre sous-marin commandé par une intelligence artificielle copiée sur les connaissances de Bridger. Classique.

2x09 : Idem que le 5, avec la mère du chef de la sécurité qui revient dans la vie de son fils avec 20 ans de moins, blablabla, dans un épisode ennuyeux au possible.

2x10 : Forrest Gump accusé de meurtre, et  comme d'habitude, son procès, son jumeau maléfique... zzzzzz....

2x11 : Une équipe du SQ se retrouve coincé dans une grotte sous-marine avec un Ver Géant de Dune© qui essaie de les dévorer. Classique, mal écrit, mal rythmé, et ils nous refont la fuite in extremis à la Empire Contre-Attaque. Mais paradoxalement l'un des épisodes les moins science-fictifs de la saison.

2x12 : Là, on tape dans le monster movie, avec un crocodile géant préhistorique. Raté, mais Numberone-centric, ce qui est toujours ça de gagné. Par contre, la fin est impressionnante de stupidité :
"- Non, nous ne pouvons pas tuer cette bête, elle n'agit que par instinct !
- J'ai une idée: on l'endort, on la transporte sous un iceberg, on fait exploser l'iceberg, et zou, elle sera ensevelie sous la glace !
- Génial, on ne lui aura pas fait de mal, comme ça !"

:S

2x13 : SQ découvre un casque atlantéen môôôôôdit, qui rend tout l'équipage cinglé & paranoïaque. En bref, c'est Naked Time version SeaQuest, jusqu'au membre d'équipage torse nu avec son épée, qui se prend pour Sulu... mais le tout est hyper-sérieux et ennuyeux. Et puis quand l'Atlantéen arrive pour nous parler de réincarnation, c'est *soupir*.

2x14 : Le coup classique de la jolie fille qui drague un membre de l'équipage et le baratine pour monter à bord du SQ et en prendre le contrôle... RAS.

2x17 : Dumbest. Episode. Ever.

De toute façon, un épisode qui commence par deux des anciens de la saison 1 en train de râler et de dire "Quand j'ai signé pour le Seaquest, c'était pour la science, pas pour le divertissement.", ça paraît assez clair. Parce que cet épisode, intitulé Watergate, nous compte la découverte par le SQ d'une pyramide égyptienne sous marine, faisant 2 fois la taille de l'Everest, et qui s'avère être en fait le tombeau de Poseïdon (forcément : pyramide égyptienne, dieu grec, super-logique)... et forcément, Popo se réveille, se bat avec le SQ qui lui balance des torpilles dans la tronche, pendant que l'équipage voit des chevaux et se prend pour Méduse... Voilà voilà....

2x15 : Bridger n'a plus de barbe, pour accueillir Mark Hammill en guest star, dans un épisode à base d'aliens, et oui, encore un. Cette fois-ci, une comète faite de "matière absolue" (WTF !?) s'écrase dans l'océan, paralyse le vaisseau, et donne naissance à un monstre. On a alors le droit à un Aliens du pauvre pendant 30 minutes dans les coursives du vaisseau, puis les 10 dernières minutes sont à base de "l'alien a pris possession du corps d'un membre de l'équipage, et est parti pour tuer Hammill, parce qu'en fait lui aussi c'est un alien prophète exilé de chez lui par le pouvoir en place". O_o

2x16 : Un épisode totalement en extérieur, avec un über-télépathe meurtrier et omnipotent qui oblige le gouvernement à parquer les télépathes dans des camps... À Troiaski de se battre en duel contre lui, et de découvrir qu'il n'est qu'une innocente victime d'une expérience secrète du gouvernement... soporifique.

2x18 : Dumbest. Episode. Ever. Ziriteurn.

Ou la découverte d'une boîte antique mystérieuse renfermant un démon ancien (le dieu Seth) cornu et vaporeux... Seth, qui prend possession du personnel d'une base sous-marine et les tue un à un. Super mal foutu, et kitsch au possible, surtout grâce au "jeu" des possédés....

2x19 : On retrouve ici la clairvoyance des scénaristes. Ted Raimi qui ouvre l'épisode en disant "Il arrive des trucs à tout le monde, sauf moi", et qui veut quitter le Seaquest, ça sonne tellement vrai. Ben ouaip, il ne sert à rien, le Ted... Donc un Raimi-centric avec un grand méchant h@ck3rz qui se force à parler comme Mossieur Moviefone, et qui libère la méchante du season premiere avec des androïdes, pour qu'elle aille draguer Raimi. Mal écrit, mal joué, et sans enjeux aucuns, puisqu'ils sont tous réglés en 20 secondes, sans véritable conclusion ni continuité.

2x20 : Un drogué télépathe et bionique manipule les esprits des membres de l'équipage du SQ... zzzzzz....

2x21 : Encore un Piccolo centric, avec l'un de ses anciens codétenus à branchies qui s'évade, embarque Piccolo avec lui en avion, et se crashe en territoire ennemi, dans la jungle... où ils sont chassés par un Predator du pauvre... pas vraiment sci-fi, mais certainement très barbant.

2x22 : Un season finale piteux. Mark Hamill revient, le SQ est enlevé par les extraterrestres (!), et relâché sur une planète aquatique (!!), pour les aider à lutter dans une guerre interstellaire contre leurs ennemis... WTF !!?

Ce qui est amusant, c'est qu'on voit bien dans le jeu de Roy Scheider qu'il se fait profondément ch*er (n'ayons pas peur des mots) dans ces épisodes de science-fiction médiocre. Les maquillages sont fauchés (digne du Star Trek des 60s), et l'épisode se résume à des tirs de lasers dans des corridors. Quand au cliffhanger, huhuhuhu... le SQ est coulé, l'équipage en difficulté, à suivre... whatever.

Donc, bilan saisonnier : une saison très très mauvaise, mais à un point incroyable.

C'est vraiment le cas d'école de "comment couler une série avec du potentiel en moins d'un an". Même la musique perd monstrueusement en qualité entre la saison 1 et la fin de la saison 2, John Debney puis Don Davis mettant successivement les voiles.

Cela dit, maintenant, je suis assez impatient de voir la saison 3, puisque c'est Seaquest, 30 ans après, et qu'il y a cette vieille ganache de Michael Ironside aux commandes... de toute façon, ça ne peut pas être pire que la s2... n'est-ce pas ? :S

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Les bilans de Lurdo - Seaquest DSV, saison 1 (1993-1994)

Publié le 22 Mars 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Aventure

Lorsque j'étais plus jeune, que je regardais encore TF1, et que je ne connaissais pas encore les univers de Star Trek ou de Babylon 5, j'aimais beaucoup Seaquest. J'en gardais un bon souvenir, souvent déjanté, à base de Dieux Grecs, d'extraterrestres, de voyages dans le temps, de monstres marins, etc... et surtout, je me souvenais d'un équipage ma foi bien sympathique. 

Et je me souvenais aussi d'épisodes beaucoup plus soporifiques, avec peu d'action, beaucoup de blabla, et plein de dialogues pseudo-scientifiques. Ceux-là, lorsque j'étais plus jeune, ils ne me plaisaient pas du tout... Maintenant, près de 20 ans après la création du show, qu'est-ce que ça donne ?

Bon, d'office, on ne peut pas nier la filiation avec Star Trek (notamment avec The Next Generation, qui entamait à l'époque sa dernière saison). Que ce soit au niveau des personnages (le capitaine, la doctoresse séduisante qui n'est pas insensible à son charme, l'adolescent prodige, etc), ou au niveau de l'univers (l'UEO, qui est un copié-collé de la Fédération ; le vaisseau, porte-étendard de sa flotte) et des thèmes (on retrouve cette même ambition de délivrer un message "moral", une réflexion dans chaque épisode)....

La filiation est même clairement assumée, avec un épisode qui a William Shatner en guest star, dans la peau moustachue d'un Seigneur de Guerre serbo-croate en fuite, et qui apparaît sur un écran avec la mention "JTK NCC1701" puis "NCC1701A" : les amateurs de Star Trek apprécieront (du moins, ils apprécieront la référence, hein, parce que l'épisode en lui-même est l'un des moins réussis de la saison, et Shatner n'y est pas franchement bon).

Les différences avec Next Generation ?

Déjà, une différence fondamentale : le Wesley Crusher de bord n'est pas antipathique. Dans les premiers épisodes, il peut paraître saoulant, d'autant que l'interprète est alors parfois faux, mais il devient rapidement attachant, et n'est pas surexploité à la Crusher. D'ailleurs, c'est le cas de quasiment tous les personnages du navire : il ne leur faut pas 4 ou 5 saisons pour devenir intéressants ou sympathiques.

La distribution est immédiatement chaleureuse, les personnages bien écrits - ils ont tous leur histoire, leurs relations, qui sont développées à un degré ou un autre durant la saison. Que ce soit le morale officer toujours à l'affût des magouilles et autres coups douteux, son ex-femme (Stacy Haiduk :love:), le premier officier assez raide, la doctoresse qui râle tout le temps, Ted Raimi, etc, ils ont tous quelque chose qui fait que l'alchimie entre les persos fonctionne très bien. Et ils évoluent.

Quid alors des souvenirs mitigés que j'avais ?

J'ai réalisé une chose : la saison 1 est une excellente saison de science-fact. Pas science-fiction, mais sci-fact.

Parce que les thèmes traités ne sont quasiment pas de la science-fiction. Pas de monstres tentaculaires (du moins, pas dans le sens "film de monstres"), pas d'extraterrestres, pas de surnaturel dans 95% des épisodes de la saison.

Ici, on parle science, géopolitique, problèmes de bureaucratie, de hiérarchie, d'écologie et de terrorisme, avec un mot d'ordre guère éloigné de ce que James Cameron fait à longueur de temps : faire partager le merveilleux et la beauté du monde sous-marin. D'ailleurs, la petite minute éducative présente dans chaque générique de fin aide à cerner les intentions de la production (Steven Spielberg inside, d'ailleurs).

Même les épisodes à priori plus "ésotériques" se voient traités de manière réaliste et intelligente (comme l'épisode se déroulant dans le Triangle des Bermudes), sans toutefois verser dans le trop sérieux, grâce à une pointe de second degré toujours présente...

Il y a cependant quelques exceptions, dans cette saison 1. En effet, comme de la sci-fact intelligente et engagée, ça fonctionnait très moyennement niveau audience, NBC a demandé à la team Seaquest de revoir totalement sa copie.

Aussi,en fin de saison, alors que jusqu'à présent, les seuls éléments "fantastiques" avaient été un épisode parodique spécial Halloween à base de fantômes, et une vague mention de capacités psychiques (semblables à l'empathie dans Star Trek) chez l'homme et le dauphin, on voit soudain débarquer dans deux épisodes successifs un vaisseau extraterrestre enfoui au fond de l'océan, et un "Dr Moreau"-bis, en la personne de Charlton Heston, qui crée des humains amphibies par mutation génétiques et greffe de branchies. O_o

Et le n'importe quoi m'ayant plu plus jeune (aliens, mutants, Atlantide, Poseïdon, monstres) est en fait directement issu de la saison 2, qui part clairement dans cette direction. Mais là où c'est amusant, c'est que je me retrouve à adorer les épisodes "sérieux" que je détestais étant jeune, et à difficilement supporter les épisodes plus "fantastiques" que j'adorais autrefois, et qui me paraissent désormais franchement à côté de la plaque/de ce qu'était le show en saison 1.

Sans oublier que ce fameux changement d'orientation entre les deux premières saisons se traduit aussi par une disparition des 2/3 du personnel de la saison 1. En cela, le final de la saison 1 à quelque chose de Whedonesque : il boucle les intrigues de tous les personnages, conclut celle du Seaquest de manière explosive, tout en laissant la porte ouverte à une suite potentielle... qui aura lieu.

Bref, une bonne première année pour ce show, une saison qui rivalise sans trop de difficultés avec la première de Star Trek : The Next Generation. Elle n'est pas parfaite, loin de là : il y a l'occasionnel épisode soporifique (l'avant dernier de la saison, qui n'est intéressant que par le personnage du Général Luis Guzmano... interprété par Luis Guzman :p ), quelques clichés typiquement américains sur les autres pays (notamment la France, mais aussi l'Amérique Latine), et des idées qui auraient mérité d'être mieux développées.

Mais dans l'ensemble, la saison 1 est assez homogène, et se regarde facilement à raison de plusieurs épisodes par jour, ce qui est généralement bon signe quand à la qualité du programme.

Et puis une série dans laquelle le Président des USA, c'est Steven "Mr X" Williams, ça force le respect !

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (suite et fin)

Publié le 29 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Starhunter 1x12-18 :

- Goodbye, So Long : À l'occasion d'une session shopping sur une station, l'équipage tombe sur un ancien pote de Montant, qui meurt subitement. Son comparse - qui passe son temps à draguer Percy - cherche alors refuge sur le Tulip. Comme d'hab, ça met un temps fou à se mettre en route et à progresser, mais la dernière partie de l'épisode est regardable. Et les soupçons qui commencent à peser sur Luc pas inintéressants.

- The Most Wanted Man : Plutôt bon, cet épisode : le Tulip et ses membres d'équipage attirent l'attention de toutes les puissances de leur secteur de la galaxie lorsqu'ils reçoivent pour mission la capture d'un homme aux pouvoirs "Flashesques", clef pour décoder les mystères du Divinity Cluster. Un épisode mythologique, qui met à jour les secrets de Luc, et laisse sous-entendre pleins de trucs passionnants.

- Half Dense Players : À ma grande surprise, un second épisode mythologique réussi, sur une artiste française aux visions étranges (possiblement provoquée par la mutation du Divine Cluster), dont le transport à bord du Tulip amène au premier contact avec les entités extraterrestres entraperçues dans le pilote... le tout sur fond de conflit entre Luc, Percy et Dante. Paré ne gagnera pas d'Emmy avec cet épisode, mais ça fonctionne plutôt bien, et surtout ça avance à grands pas.

- Dark & Stormy Night : Un clip-show bien gonflant qui résume toute l'histoire du Divine Cluster et de Luc. On s'en serait bien passé.

- Super Max : Le gros saoûlant qui fait toutes les intros des épisodes vend le Tulip a un mec qui veut le transformer en prison. À l'équipage de se débrouiller pour récupérer le contrôle du navire, tout en tentant d'esquiver la femme nymphomane du nouveau proprio. Plutôt fun, comme épisode.

- A Twist In Time (part 1) : Alors qu'il transporte un dangereux serial killer, le Tulip est gravement endommagé par des perturbations temporelles qui coûtent la vie à un membre de l'équipage. Aux autres de le sauver, façon Groundhog Day. Classique et assez prévisible, donc, mais néanmoins relativement efficace, pour peu qu'on ne s'attende pas à un chef d'oeuvre d'originalité.

- Eat Sin (part 2) : Conséquences du précédent, avec les membres d'équipage du Tulip qui basculent chacun à leur tour dans des continuums temporels différents, alors que le serial killer s'échappe et les traque l'un après l'autre. Pas inintéressant, notamment parce que le bad guy est bien déjanté, bien interprété, et qu'il y a un peu de toutéliage.

Starhunter 1x19-22 :

- Bad Girls : Percy fait une crise d'adolescence tardive et se rebelle, alors qu'elle subit la mauvaise influence des filles d'un passager louche. Pas passionnant ou super crédible, notamment parce qu'ils ont écrit les trois filles comme des ados de 15 ans, alors que les actrices ont l'air d'avoir 25-30 ans... mais bon, c'était l'épisode filler avant d'attaquer le triple épisode de fin, donc fallait pas s'attendre à mieux.

- Bad Seed (1/3) : Un commando de l'Orchard prend le Tulip d'assaut, capture Montana pour le soumettre au Divinity Cluster, et pour tenter de le faire entrer en contact avec son fils par hypnose télépathique. Pendant ce temps là, Carvaggio est hijacké par un virus, et Percy tente de ramener la situation à la normale... jusqu'à ce qu'une Raider arrive à bord. Du toutéliage dans tous les sens, de la mise en place de season finale, bref, c'était pas mal.

- Travis (2/3) : Percy, capturée par les Raiders, rencontre enfin le fils de Montana, pendant que ce dernier se la joue négociateur avec les Raiders, pour échanger les Graines contre son fils et sa nièce. Déjà, Montana est un négociateur calamiteux, il y avait 25 manières différentes de retourner l'échange à son avantage, mais non, il n'y pense jamais... quant au reste, plutôt intéressant (à défaut d'être bien joué), notamment sur le toutéliage et l'explication de la destinée de Travis.

- Resurrection (3/3) : Eccleston, le terroriste omnipotent du pilote, revient pour avertir l'humanité du véritable danger posé par le Cluster Divin, pendant que l'équipage du Tulip tente de s'accoutumer à la présence de Travis parmi eux, et que les Raiders fondent sur la Terre. Un season finale prenant, à l'image finale joyeusement frustrante.

 

Bilan Starhunter saison 1 :

Les - :

- C'est über cheap, et souvent filmé dans l'ombre pour rendre les décors crédibles.

- C'est un format 48 minutes, avec ce que ça entraîne de longueurs et de manque de rythme. À noter que les insupportables 2min 30 d'introduction par le propriétaire du Tulip étaient coupées aux States, et qu'elles peuvent sans problème être zappées, vu qu'elles n'apportent rien du tout si ce n'est une intro à la Rod Serling... mais en beaucoup plus soporifique.

- Ce n'est pas franchement bien interprété. Outre le mélange assez marrant des accents anglais, ricains, québécois, et français (coprod oblige), et (à la limite) en imputant le jeu particulier de Tanya Allen à un choix d'interprétation du personnage pas forcément maîtrisé par les réals (cf. Zooey Deschanel dans Tin Man), reste que le cast de la série, guests comme réguliers, est assez moyen, voire parfois mauvais.

- Le clip-show, c'est le mal.

Les + :

- C'est de la sf télévisée. Et il n'y en a pas suffisamment pour faire la fine bouche.

- C'est canadien. Et comme Lexx, c'est donc plus détendu et moins politiquement correct que leurs homologues ricains (nudité, drogue, etc).

- L'arc mythologique du Divinity Cluster est assez réussi et cohérent, il a une explication à la fin de la saison.

- Idem pour les personnages, qui voient leurs histoires respectives avancer, et trouver une conclusion.

- Un intérêt historique certain : Whedon a clairement dû voir la première moitié de saison de ce show avant de faire son Firefly, puisqu'on y retrouve les grandes lignes des aventures de Mal & co ; Le vaisseau tout pourri, avec à son bord une jeune ingénieur gentiment impertinente qui rêve de voir l'univers et traîte le capitaine comme son grand frère ; un capitaine grand, charismatique et brut de décoffrage, au passé torturé, et qui porte un browncoat ; son premier officier, une amazone noire aux cheveux longs, ancienne militaire fidèle à son capitaine ; l'organisation scientifique faisant des tests sur certaines personnes pour leur conférer et/ou exploiter leurs dons étranges ; la planète Miranda, lieu désormais ravagé par de telles expériences, dont le produit est une jeune femme-enfant incohérente et artiste martiale qui trouve refuge à bord du Tulip le temps d'un épisode ; l'environnement low-tech désertique rouillé, et les gunfights ; les équipes rivales de contrebandiers et autres chasseurs de primes ; le concept du médecin en fuite, en compagnie d'un proche victime des expériences de l'organisation scientifique secrète ; les Raiders ; etc, etc, etc...

Pour être clair, Firefly n'est pas du copier-coller de Starhunter (les ressemblances s'atténuent d'ailleurs à mesure que Starhunter progresse), cette dernière série étant de toute façon largement enterrée par la série de Whedon, et ce dans toutes les catégories. Mais les similarités sont néanmoins trop nombreuses pour n'être que des coïncidences fortuites.

Peut-être Joss a-t'il vu un épisode en passant, et des réminiscences ont-elles resurgi lors de l'écriture de Firefly, ou bien peut-être s'était-il clairement dit "ah, tiens, ya de bonnes idées, mais c'est super cheap et assez mauvais, comme truc... je peux faire mieux". Après tout, il l'avait déjà fait avec Angel/Forever Knight. (d'ailleurs, je voudrais pas dire, mais le coup du gamin enlevé au héros, et retrouvé 15 ans plus tard, une fois devenu un jeune adulte aux capacités extraordinaires, ayant du mal à renouer avec un père qu'il n'a jamais connu, ça fait vraiment penser à ce que Joss a fait avec Connor/Angel deux ans plus tard...)

Reste que pour l'amateur de séries de sf, la première saison de Starhunter est assez amusante à regarder, précisément pour ces ressemblances frappantes...

 

Conclusion :

Regardable, pour peu que l'on sâche à quoi s'attendre, à savoir une prod canadienne low-budget, avec des acteurs de second plan, et qui ne cherche pas à se présenter comme la révolution philosophique/visuelle/scénaristique du genre.

Bref, une série mineure dans la catégorie space-op tv.

Par contre, si l'on parvient à faire abstraction de la forme relativement faiblarde, le fond est plutôt maîtrisé, et les épisodes mythologiques assez sympathiques. Ce qui est assez rare pour être noté. En tout cas, après un début de visionnage assez peu motivant, je dois dire que la seconde moitié de la saison - épisodes de meublage exceptés - remplissent plutôt bien leur office, et font que l'on quitte le show avec une impression mitigée, certes, mais mitigée et positive.

(maintenant, resterait à regarder la saison 2, à savoir Starhunter, 30 ans après, un reboot total et raté dans lequel la prod n'a gardé que le vaisseau, le proprio, et Percy.... S'il y a des volontaires...)

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (première partie)

Publié le 27 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Dans la catégorie "séries obscures pour amateurs de science-fiction télévisée en manque, et qui voudraient combler le désert audiovisuel dans le genre", je voudrais la saison 1 de Starhunter (merci Syg de cette trouvaille ) :

Starhunter 1x01-05 :

- The Divinity Cluster : Starhunter, c'est une série de Sf canadienne, de 2000, avec Michael Paré, qui mène une bande de chasseurs de prime de l'espace, tout en cherchant son fils disparu des années plus tôt. Et c'est amusant, mais on a vraiment l'impression, par moments, de mater un proto-Firefly, entre le vaisseau pourri, le capitaine bougon et hanté par son passé, son bras droit (une black prompte à dégainer), et la chef ingénieur, une jolie jeune femme à la personnalité enthousiaste et juvénile, véritables brouillons de Mal, Zoe et Kaylee.

Sans même parler de l'organisation secrète qu'on nous présente dans ce pilote... et qui visiblement fait des expériences scientifiques, un truc du genre. Les ressemblances sont troublantes.

Par contre, il faut être très clair, c'est plutôt cheap. Visuellement et niveau sfx, c'est grosso modo du niveau de Babylon 5 saison 1. Voire pire, par moments. Et le jeu des acteurs est très aléatoire, dans ce pilote (ça peut s'améliorer, cela dit).

Mais ça a néanmoins du potentiel (l'intrigue de l'épisode, sur un Baltar-like qui découvre un moyen d'exploiter certaines parties surpuissantes du génome humain, était brouillonne, mais pas inintéressante), un univers sans aliens, une tonalité assez décontractée, et un peu de nudité, ce qui ne fait jamais de mal.

- Trust : Le vaisseau se voit chargé de transporter deux criminels au pénitencier le plus proche, mais Percy se laisse séduire par l'un d'entre eux. Bien mieux écrit et interprété que le pilote. Et c'est assez amusant de voir Paré déguisé en browncoat façon Mal Reynolds (ou est-ce l'inverse ? ).

- Family Values : Tiens, une réalité virtuelle dans laquelle l'esprit d'une personne se trouve enfermée après sa mort, et à laquelle on peut accéder via des lunettes spéciales & co. Ça me rappelle à peine le pilote de Caprica... m'enfin bref. Sur la piste d'un couple de criminels gays à l'accent français (enfin, au moins l'un d'entre eux), Paré et Luc sont attaqués par des Reavers Raiders (des mecs normaux s'étant rebellés après avoir été soumis à une expérience scientifique ratée), au sein desquels Paré trouve un jeune garçon de l'âge de son fils. Mais est-ce lui ? Pas désagréable à suivre (la scène de fin est même plutôt jolie), mais les act-breaks sont calamiteux de platitude, il y a un très clair problème de rythme et c'est toujours assez cheap.

- Siren's Song : Des commandos des Forces Spéciales réquisitionnent le Tulip pour transporter leur prisonnière, une jeune femme brune et pâle, aux paroles incohérentes, aux capacités physiques de gymnaste et aux pouvoirs étranges, unique rescapée d'une expérience scientifique foireuse sur une planète nommée Miranda. Hum hum... pourquoi ça me rappelle quelque chose ? Bon, sinon, épisode plutôt décousu et quelconque, avec un badguy à l'accent français affreux, et un Paré qui devrait éviter de prendre trois Xanaxs avant de faire les voix off.

- The Man Who Sold The World : Pendant que Percy se bat contre un virus holographique à bord du Tulip, Mal & Zoe Dante et Luc partent à la chasse au criminel de guerre, un médecin eugéniste autrefois leader d'une rébellion (hum hum). Pas super passionnant ni rythmé, malgré le toutéliage avec l'histoire du Cluster Divin.

Starhunter 1x06-11 :

- Peer Pressure : Le Tulip transporte une scientifique recherchée et son fils ; Percy s'entiche de ce dernier, pendant que Dante se fait manipuler par la mère du jeune homme. Les deux captifs ne jouent pas très bien, mais l'épisode n'est pas désagréable à suivre, principalement parce que Tanya Allen est assez amusante en version plus cynique et moqueuse de Kaylee (et puis un peu d'inceste, ça fait toujours son effet, même si c'est totalement gratuit ).

- Frozen : Pendant que le Tulip transporte Etienne, le contrebandier gay français obsédé de l'épisode sur Mars, l'équipage recueille à son bord un Médecin et sa soeur son fils (victime d'expériences scientifiques gouvernementales lui ayant conféré des capacités étranges), poursuivis par des mercenaires. Pas désagréable, notamment grâce au toutéliage avec l'Orchard, le Cluster, et le fils de Dante.

- Past Lives : L'ex-mari de Luc s'échappe après avoir été victime d'une expérience de l'Orchard. Au Tulip de le capturer, et de le sauver avant que son organisme ne se désagrège. Du développement de personnages (Luc & Dante) pas méga-passionnant (encore une fois, la voix-off de Paré est... monotone), mais qui a le mérite d'exister.

- Order : Un gourou-aux-dents-de-Freddie-Mercury réchappe de justesse au suicide collectif de tout son culte, pour tenter de trouver refuge sur le Tulip passant à proximité. Mais Dante refuse tout net, au grand dam de Luc, qui se laisse séduire par les paroles du gourou. Plutôt sympa, malgré les quelques longueurs habituelles dues au format.

- Cell Game : Percy tombe dans un piège tendu par un concurrent du Tulip ; pendant qu'elle croupit en cellule, Dante se la joue Prison Break pour faire s'évader un criminel d'un pénitencier de haute-sécurité, afin de l'échanger contre Percy. Ça se prend pour Oz sans être jamais convaincant, donc laule. 

- Black Light : Un militaire cryogénisé dans l'une des sections inexplorées du vaisseau (wtf !?) revient à la vie, persuadé d'être encore en guerre contre les Raiders, et l'équipage décide d'exploiter sa réputation pour obtenir des infos sur le fils de Dante. Outre le scénario un peu bateau, en partie repris d'un Trek, c'est toujours trop long pour son propre bien, et alors que la dernière partie (Montana & le militaire en infiltration chez les raiders) aurait dû être le point de départ d'une histoire se déroulant au moins sur un second épisode (surtout après les adieux interminables qui ont lieu juste avant), l'épisode fait un 180° instantané, et se termine abruptement de manière ultra décevante. Lame.

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Les bilans de Lurdo : Scooby-Doo, Mystery Incorporated - Saison 1

Publié le 10 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Animation, Action, Aventure, Fantastique, Lovecraft, Jeunesse

Qu'obtient-on lorsque l'on confie la production de Scooby-Doo à des scénaristes trentenaires/quadra, sevrés aux films des 80s, et légèrement geeks sur les bords ? Possiblement la meilleure incarnation animée de Scooby depuis des décennies.

Scooby Doo : Mystery Inc, c'est un peu le JJ Abrams' Star Trek des personnages de Hannah Barbera, en plus réussi et en plus fidèle aux personnages d'origine : une réinvention du concept de Scooby Doo et de son Scooby Gang, qui jongle habilement entre références au passé, et schémas narratifs innovants pour un show de ce type.

À commencer par un changement de taille : SDMI est construit comme une série live à la Buffy. Comprendre que ces 26 épisodes enchaînent les cas-de-la-semaine, tout en tissant en parallèle une intrigue de fond, avec un Big Bad, un mystère global à élucider, etc.

Bref, une véritable continuité s'instaure entre les épisodes, tant au niveau du mystère de fond, qu'au sujet des relations entre les personnages. Dans SDMI, on découvre ainsi le gang, qui vit à Crystal Cove, une sorte de Hellmouth qui se proclame la ville la plus hantée des USA. Seulement problème : les enquêtes du Scooby Gang font beaucoup de mal à l'économie locale, au grand dam du maire et des commerçants locaux...

Lorsque la série commence, Velma (assez fidèle au personnage originale, une nerd douée en informatique, à l'esprit brillant, et à la répartie cinglante) s'ennuie à jouer les guides touristiques pour le musée de ses parents. En secret, elle sort avec Shaggy (qui n'a pas changé d'un poil, et est doublé par Matthew Lillard), qui n'assume pas leur relation, et refuse d'en parler à Scooby. Daphne, elle, doit faire face aux exigences de ses parents snobs et ambitieux, qui fondent sur elle de grands espoirs : en réalité, elle n'a d'yeux que pour Fred, une relation qui n'est pas vraiment réciproque. Forcément, puisque Fred (par ailleurs le fils du Maire), est constamment plongé dans l'élaboration de pièges à criminels, un moyen pour lui de compenser l'absence de présence parentale chez lui.

On est donc clairement loin des archétypes basiques de la série originale, et de ses dérivés ultérieurs : outre la composante shipping, et l'évolution des relations entre les personnages au cours de la saison (Scooby découvre la relation Shaggy/Velma, qui met une demi-saison à se décanter avant de s'auto-détruire ; Daphne et Fred finissent par se fiancer dans les derniers épisodes), on a par ailleurs droit à des personnages récurrents assez savoureux : les familles de tous les membres du gang, le shériff légèrement abruti (doublé par Patrick Warburton, simplement génial), le maire, la disk-jockey black afro (doublée par Vivica Fox, et dont le studio sert de point de chute au Gang), et bien sûr le Mystery Inc. original, une bande de jeunes ayant mystérieusement disparu il y a plusieurs décennies, et dont la destinée funeste est l'objet de l'arc narratif saisonnier.

Pour guider le Gang sur la trace de ses prédécesseurs, l'énigmatique Mr. E (doublé par Lewis Black), qui leur laisse des indices plus ou moins obscurs sur le sujet. Face à lui, Mr Pericles, un hibou maléfique à l'accent anglais (doublé par Udo Kier), sorte d'Hannibal Lecter volant, ancienne mascotte du Mystery Inc original, et peut-être responsable de leur disparition. Chacun de leur côté, ils tentent de mettre la main sur les pièces d'un artefact espagnol datant de l'époque des conquistadores, raison de la disparition du Gang 1.0.

Sur cette base narrative, les scénaristes font preuve d'un ton assez surprenant : si les séries Scooby n'ont jamais eu peur de se moquer d'elles-mêmes, ici, c'est encore plus le cas. Parfois, cela se fait en montrant que le Gang n'est pas très doué dans la résolution des enquêtes ; parfois, cela se fait au travers de références plus ou moins explicites : les caméos superficiels de personnages Hannah Barbera dans les scènes de foules sont innombrables, tandis que certains autres, plus emblématiques et old-school, reviennent sur le devant de la scène. On a ainsi droit à un épisode centré sur les Hex Girls, un sur le mythique Vincent Van Ghoul (le Vincent Price des 13 fantômes de Scooby-Doo), et, encore plus jubilatoire, on assiste, à mi-saison, à un rêve enfiévré de Scooby, qui s'imagine à la tête d'un groupe de sidekicks Hannah Barbera (dont le Caaaaaapitaaaaaine Caaaaaaaveeeeeeerne !!) pour retrouver leurs comparses humains enlevés par un maychant (le tout au cours d'une enquête au design et à l'animation 70s).

Sans oublier un moment assez amusant, lors d'une visite de Daphne et Fred au musée des criminels, lorsque le couple tombe sur les mannequins en cire de Flim Flam et de Scrappy, et finit par conclure par un "non, non, Daphne, nous étions d'accord pour ne plus jamais parler d'eux, et pour faire comme s'ils n'avaient jamais existé". Et pan, dans tes dents, Scrappy.

Donc second degré + caractérisation fouillée et sexuée (shipping + baisers + velma en mode séductrice avec Shaggy pendant la moitié du show + tenues osées pour du cartoon pour enfants/Daphne qui se retrouve en bikini ou en nuisette dans plusieurs épisodes) + intrigue de fond réussie + personnages récurrents intrigants... qu'est-ce qui manque à la recette pour qu'elle soit complète ?

Les références pour un public plus âgé, pardi ! Et c'est là qu'on prend conscience des influences culturelles de la nouvelle équipe de scénaristes. En vrac, un Scooby-robot-assassin, aux apparitions ponctuées d'un rythme percussif à la Terminator, et qui est vaincu par Scooby aux commandes d'un monte-charge jaune ; une visite façon Silence des Agneaux dans un zoo, pour interroger Mr Pericles ; une parodie de la Horde Sauvage, avec des Orcs au guidon des motos ; une invasion de zombies sous l'influence d'un philtre d'amour, et qui pointent du doigt en hurlant, à la Bodysnatchers ; un épisode à la Cube, bourré de références à Shining, Saw, ou encore au Seigneur des Anneaux, avec un gamin enfermé dans une maison enterrée, survivant on ne sait comment, après avoir assisté à la mort progressive de sa famille, et transformé en gollum-like protégeant son trésor inestimable ; un mogwai dans une boutique chinoise, au coeur d'un épisode très Jack Burton, qui voit le Scooby Gang et leur van pris dans l'affrontement de deux sorciers asiatiques (dont un doublé par George Takei) jetant des éclairs en pleine rue ; un épisode inspiré de Fright Night, avec un maychant copie conforme du Darkness de Legend ; un accompagnement musical très nettement inspiré de Carpenter, avec notamment un épisode qui reprend à quelques notes près le thème d'Assault on Precinct 13...

And last but not least, un épisode excellent centré sur "HP Hatecraft", auteur de récits pleins de gloumoutes indicibles, dont la créature principale et tentaculaire s'en prend soudain aux habitants de Crystal Cove. Quand on sait qu'en plus, Harlan Ellison y double son propre personnage, tandis que Jeffrey Combs s'occupe de la voix de Hatecraft... =

Un Hatecraft qui revient d'ailleurs un peu plus tard dans la saison, contraint par son éditrice à rédiger une vampire teen romance novel, pour faire concurrence au Twilight de service.

Scooby-Doo - Mystery Incorporated est donc une très très bonne surprise, en ce qui me concerne, tant pour son second degré de lecture, aux références constantes et bien intégrées, que pour l'approche relativement adulte de son sujet : oui, ça reste le Scooby Gang, oui, une poignée d'épisodes est un peu moins inspirée que le reste, et oui, Velma est un peu tête à claques dans la première moitié de la saison, mais le show atteint parfois des moments sombres et sérieux assez surprenants pour une production de ce genre. Et puis ce doit être la première fois qu'une série intitulée Scooby-Doo soit finalement aussi équilibrée entre le chien/Shaggy et le reste du groupe (finalement, Scoob et Shaggy n'ont que rarement droit à leurs gags alimentaires habituels, et c'est tant mieux). Et rien que pour ça, c'est très recommendable.

En attendant la saison 2, un jour prochain, probablement en 2012.

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