Le Roi Arthur - La Légende d'Excalibur (King Arthur - Legend of the Sword) :
À la mort de son père, Uther Pendragon (Eric Bana), le jeune Arthur (Charlie Hunnam) est élevé dans une maison close de Londres, tandis que son oncle, le maléfique Vortigen (Jude Law) fait rêgner la terreur depuis Camelot. Jusqu'à ce que Arthur finisse par retirer Excalibur de la pierre, devenant anisi le meneur de la résistance contre le sorcier qui exploite le royaume...
Par la barbe de Merlin, quelle merde ! Pourtant, généralement, je suis assez client des films de Guy Ritchie (du moins, de ses films de pègre anglaise, voire même du premier Sherlock), mais là, on touche le fond.
Ce Roi Arthur, c'est ce qui se produit quand les effets de manche récurrents de Guy Ritchie - dialogues populaires, personnages décomplexés, montage nerveux, effets de style à gogo, et surtout, narration déstructurée, façon "scène de dialogue entre plusieurs personnages, entrecoupée d'un montage en flashback ou en accéléré montrant justement ce dont discutent les personnages, de manière à installer un décalage comique" - sont répétés toutes les cinq minutes, pendant deux heures de film.
Au cinéma et à la télévision, on dit souvent qu'une oeuvre réussie doit "montrer, pas expliquer verbalement" ("show, don't tell"), car ce sont des médias visuels, et le langage de l'image doit être suffisant pour faire passer les informations au spectateur. Guy Ritchie, lui, montre ET explique verbalement, voir même répète et montre ses explications à plusieurs reprises, jusqu'à l'écoeurement.
Alors quand cette narration décousue est ainsi utilisée de manière systématique et mécanique, au service de personnages interchangeables et sous-développés, d'un rendu visuel grisâtre dégueulasse, et d'un récit qui repompe ses idées à droite et à gauche (Robin des Bois, Arthur, etc, une bonne dose de photocopillage du Death Dealer de Frazetta pour le boss final, une touche d'Assassin's Creed pour les plans panoramiques de Camelot survolé par l'aigle lié télépathiquement à la mage encapuchonnée, un Burly Brawl 2.0 aussi moche et raté techniquement que celui de Matrix Reloaded, il y a près de 15 ans, des Oliphants évadés du Seigneur des Anneaux, etc, etc, etc, sans oublier bien sûr l'influence évidente du cinéma de gangster de Ritchie lui-même, et des jeux vidéo du genre God of War), on se retrouve avec un Guy Ritchie qui se parodie involontairement, et un film totalement à côté de la plaque, dont je me suis progressivement désintéressé en cours de route, et qui a fini par m'agacer plus que je ne l'aurais cru possible.
1.5/6
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