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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - Seaquest DSV, saison 1 (1993-1994)

Publié le 22 Mars 2012 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Aventure

Lorsque j'étais plus jeune, que je regardais encore TF1, et que je ne connaissais pas encore les univers de Star Trek ou de Babylon 5, j'aimais beaucoup Seaquest. J'en gardais un bon souvenir, souvent déjanté, à base de Dieux Grecs, d'extraterrestres, de voyages dans le temps, de monstres marins, etc... et surtout, je me souvenais d'un équipage ma foi bien sympathique. 

Et je me souvenais aussi d'épisodes beaucoup plus soporifiques, avec peu d'action, beaucoup de blabla, et plein de dialogues pseudo-scientifiques. Ceux-là, lorsque j'étais plus jeune, ils ne me plaisaient pas du tout... Maintenant, près de 20 ans après la création du show, qu'est-ce que ça donne ?

Bon, d'office, on ne peut pas nier la filiation avec Star Trek (notamment avec The Next Generation, qui entamait à l'époque sa dernière saison). Que ce soit au niveau des personnages (le capitaine, la doctoresse séduisante qui n'est pas insensible à son charme, l'adolescent prodige, etc), ou au niveau de l'univers (l'UEO, qui est un copié-collé de la Fédération ; le vaisseau, porte-étendard de sa flotte) et des thèmes (on retrouve cette même ambition de délivrer un message "moral", une réflexion dans chaque épisode)....

La filiation est même clairement assumée, avec un épisode qui a William Shatner en guest star, dans la peau moustachue d'un Seigneur de Guerre serbo-croate en fuite, et qui apparaît sur un écran avec la mention "JTK NCC1701" puis "NCC1701A" : les amateurs de Star Trek apprécieront (du moins, ils apprécieront la référence, hein, parce que l'épisode en lui-même est l'un des moins réussis de la saison, et Shatner n'y est pas franchement bon).

Les différences avec Next Generation ?

Déjà, une différence fondamentale : le Wesley Crusher de bord n'est pas antipathique. Dans les premiers épisodes, il peut paraître saoulant, d'autant que l'interprète est alors parfois faux, mais il devient rapidement attachant, et n'est pas surexploité à la Crusher. D'ailleurs, c'est le cas de quasiment tous les personnages du navire : il ne leur faut pas 4 ou 5 saisons pour devenir intéressants ou sympathiques.

La distribution est immédiatement chaleureuse, les personnages bien écrits - ils ont tous leur histoire, leurs relations, qui sont développées à un degré ou un autre durant la saison. Que ce soit le morale officer toujours à l'affût des magouilles et autres coups douteux, son ex-femme (Stacy Haiduk :love:), le premier officier assez raide, la doctoresse qui râle tout le temps, Ted Raimi, etc, ils ont tous quelque chose qui fait que l'alchimie entre les persos fonctionne très bien. Et ils évoluent.

Quid alors des souvenirs mitigés que j'avais ?

J'ai réalisé une chose : la saison 1 est une excellente saison de science-fact. Pas science-fiction, mais sci-fact.

Parce que les thèmes traités ne sont quasiment pas de la science-fiction. Pas de monstres tentaculaires (du moins, pas dans le sens "film de monstres"), pas d'extraterrestres, pas de surnaturel dans 95% des épisodes de la saison.

Ici, on parle science, géopolitique, problèmes de bureaucratie, de hiérarchie, d'écologie et de terrorisme, avec un mot d'ordre guère éloigné de ce que James Cameron fait à longueur de temps : faire partager le merveilleux et la beauté du monde sous-marin. D'ailleurs, la petite minute éducative présente dans chaque générique de fin aide à cerner les intentions de la production (Steven Spielberg inside, d'ailleurs).

Même les épisodes à priori plus "ésotériques" se voient traités de manière réaliste et intelligente (comme l'épisode se déroulant dans le Triangle des Bermudes), sans toutefois verser dans le trop sérieux, grâce à une pointe de second degré toujours présente...

Il y a cependant quelques exceptions, dans cette saison 1. En effet, comme de la sci-fact intelligente et engagée, ça fonctionnait très moyennement niveau audience, NBC a demandé à la team Seaquest de revoir totalement sa copie.

Aussi,en fin de saison, alors que jusqu'à présent, les seuls éléments "fantastiques" avaient été un épisode parodique spécial Halloween à base de fantômes, et une vague mention de capacités psychiques (semblables à l'empathie dans Star Trek) chez l'homme et le dauphin, on voit soudain débarquer dans deux épisodes successifs un vaisseau extraterrestre enfoui au fond de l'océan, et un "Dr Moreau"-bis, en la personne de Charlton Heston, qui crée des humains amphibies par mutation génétiques et greffe de branchies. O_o

Et le n'importe quoi m'ayant plu plus jeune (aliens, mutants, Atlantide, Poseïdon, monstres) est en fait directement issu de la saison 2, qui part clairement dans cette direction. Mais là où c'est amusant, c'est que je me retrouve à adorer les épisodes "sérieux" que je détestais étant jeune, et à difficilement supporter les épisodes plus "fantastiques" que j'adorais autrefois, et qui me paraissent désormais franchement à côté de la plaque/de ce qu'était le show en saison 1.

Sans oublier que ce fameux changement d'orientation entre les deux premières saisons se traduit aussi par une disparition des 2/3 du personnel de la saison 1. En cela, le final de la saison 1 à quelque chose de Whedonesque : il boucle les intrigues de tous les personnages, conclut celle du Seaquest de manière explosive, tout en laissant la porte ouverte à une suite potentielle... qui aura lieu.

Bref, une bonne première année pour ce show, une saison qui rivalise sans trop de difficultés avec la première de Star Trek : The Next Generation. Elle n'est pas parfaite, loin de là : il y a l'occasionnel épisode soporifique (l'avant dernier de la saison, qui n'est intéressant que par le personnage du Général Luis Guzmano... interprété par Luis Guzman :p ), quelques clichés typiquement américains sur les autres pays (notamment la France, mais aussi l'Amérique Latine), et des idées qui auraient mérité d'être mieux développées.

Mais dans l'ensemble, la saison 1 est assez homogène, et se regarde facilement à raison de plusieurs épisodes par jour, ce qui est généralement bon signe quand à la qualité du programme.

Et puis une série dans laquelle le Président des USA, c'est Steven "Mr X" Williams, ça force le respect !

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