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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #amicus catégorie

Halloween Oktorrorfest 2017 - 40 - Anthologies UK 70s (5/5) - Brrr... (1977) & Le Club des Monstres (1981)

Publié le 13 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Anthologie, Amicus

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Brr... (The Uncanny) :

Une anthologie co-produite par le Canada et l'Angleterre (par The Rank Organisation), avec à sa tête l'un des deux co-fondateurs d'Amicus, et une équipe technique canadienne, partiellement remplacée au cours d'un tournage particulièrement chaotique.

# Montreal, 1977 : Wilbur Gray (Peter Cushing), un auteur excentrique, rend visite à son éditeur, Frank Richards (Ray Milland), pour discuter de son nouvel ouvrage : un livre sur les chats, qui semblent terroriser l'écrivain...

Un fil conducteur assez basique, avec un Cushing efficace et convaincant, une chute assez prévisible, et un générique d'ouverture visuellement et musicalement plutôt réussi. 3/6

# Londres, 1912 : Lorsque Miss Malkin (Joan Greenwood), une vieille femme excentrique, décide de léguer toute sa fortune à ses chats, son neveu Michael (Simon Williams) et sa maîtresse Janet (Susan Penhaligon), par ailleurs la gouvernante de Miss Malkin, décident de détruire le testament, et de se débarrasser de la vieille femme. Mais les chats de cette dernière ont une autre idée en tête...

Premier segment de ce métrage, et immédiatement, les problèmes de cette anthologie sont évidents : c'est assez bien joué, relativement bien produit, et ici, le contexte historique apporte un plus, mais 25-30 minutes par segment, c'est beaucoup trop, et le tout finit par n'avoir quasiment aucune tension ou suspense, puisqu'on sait déjà que les chats finissent par se venger à la fin de chaque récit. 2/6

# Québec, 1975 : à la mort de ses parents, Lucy (Katrina Holden), une orpheline, s'installe avec sa tante (Alexandra Stewart), son mari et leur fille Angela (Chloe Franks). Mais Angela, plus âgée, est jalouse de la relation qu'entretient Lucy avec son chat Wellington ; et lorsqu'elle parvient à convaincre les adultes de se débarrasser Wellington, ce dernier incite Lucy à se tourner vers la sorcellerie pour se venger de sa cousine...

Une direction artistique typiquement québécoise, pour un récit à nouveau beaucoup trop long et mollasson, et à la post-synchronisation assez moyenne. C'est dommage, parce que les deux fillettes (on retrouve Chloe Franks, à nouveau) s'en sortent honorablement au niveau du jeu... Cela dit, la toute fin est assez sympathique, avec un jeu d'échelle et de perspective amusant, malgré des effets discutables, et, là encore, un problème de rythme évident (ça se traîne tellement en longueur que ça perd fortement en efficacité). 3/6 (pour cette dernière partie)

# Hollywood, 1936 : Valentine De'ath (Donald Pleasence), un acteur de films d'horreur historiques, sabote un instrument de torture de son dernier film, pour coûter la vie à sa femme et partenaire à l'écran (Catherine Bégin). Il donne aussitôt le rôle à sa maîtresse (Samantha Eggar), et reprend son existence quotidienne... mais la chatte de son épouse va tenter de venger cette dernière.

À nouveau, un environnement et des personnages intéressants, plutôt bien joués... mais un segment qui dure trop longtemps pour ce qu'il a raconter. Beaucoup trop longtemps. D'autant qu'il finit par prendre un virage slapstick, avec musique frénétique, etc, et que ça sombre dans la farce vaguement macabre, peu convaincante, mais avec une chute amusante. 2.75/6 (pour la chute)

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Dans l'ensemble, un métrage assez faiblard, qui trahit assez clairement, par moments, ses origines canadiennes, et ce malgré tous ses efforts faits pour ressembler à ses modèles anglais : avec ce dernier film, le concept de l'anthologie horrifique façon Amicus/années 70 montre qu'il s'est rapidement essoufflé, sans jamais atteindre de véritables sommets ; ce qui prouve bien que dans le genre, il est essentiel d'avoir des idées et un script en béton armé, ainsi qu'un rythme parfaitement maîtrisé, pour que les segments de telles anthologies fonctionnent.

2.25/6

Le Club des Monstres (The Monster Club) :

Ultime anthologie horrifique produite par Milton Subotsky (l'un des deux co-fondateurs d'Amicus), réalisée par Roy Ward Baker (lui aussi à l'oeuvre sur de multiples anthologies du studio), avec une distribution familière (Price, Carradine, Ekland, Magee, Pleasence...) et à nouveau basée sur les récits de R. Chetwynd-Hayes.

En d'autres termes, une anthologie qui a tout des anthologies Amicus, sans en être une, et qui joue la carte du fanservice référentiel et métadiscursif, puisqu'elle met directement en scène une version fictive de Chetwynd-Hayes, ainsi que plusieurs autres clins d'oeil évidents à l'histoire du studio, etc.

# R. Chetwynd-Hayes (John Carradine), célèbre auteur d'horreur, est attaqué par Erasmus (Vincent Price), un vampire affamé qui, en échange de son sang, propose à Chetwynd-Hayes de lui faire découvrir le Club des Monstres, où toutes les créatures surnaturelles se retrouvent pour se détendre, et échanger des histoires horribles...

Un fil conducteur assez peu sérieux, avec beaucoup de meublage/séquences musicales typiques de l'époque, de couleurs vives, de masques en latex ratés, de déguisements fauchés, de dentiers en plastiques, etc... ça ne restera clairement pas dans les mémoires, on est clairement dans de la parodie aux dialogues décalés et improbables (l'explication de l'arbre généalogique des monstres par Price, huhuhu), bref, il faut prendre ça au vingt-cinquième degré, au moins, et encore. 2/6 (dont un demi point pour la morale finale)

# Incitée par son compagnon (Simon Ward), Angela (Barbara Kellerman) accepte un poste de gouvernante chez le mystérieux Raven (James Laurenson), un homme étrange, timide et reclus, à la fortune, aux habitudes et aux pouvoirs inexplicables. Angela et Raven finissent par sympathiser, et lorsque Raven lui fait une demande en mariage, la jeune femme joue le jeu, pour pouvoir mettre la main sur la combinaison du coffre-fort de Raven. Mais lorsqu'elle se fait prendre la main dans le sac, la vengeance de son employeur est terrible...

Malgré sa durée, un segment très premier degré assez attachant, façon La Belle et la Bête, avec un Laurenson plutôt touchant dans son rôle de créature étrange et hantée par ses pulsions, et une illustration musicale classique globalement réussie. Reste cependant le titre "Shadmock", particulièrement mauvais, et le fait qu'il n'y ait pas grande surprise ni horreur dans ce récit. 3.75/6

# Timide et maltraité à l'école par des brutes, Lintom (Warren Saire) ne voit pas beaucoup son père, qui passe ses nuits loin de la maison à "travailler", et l'enfant se contente de la compagnie de sa mère (Britt Ekland). Un jour, cependant, Lintom comprend que son père est un vampire, traqué par des chasseurs incapables menés par Pickering (Donald Pleasence).

Un segment semi-comique, avec un retournement de point de vue qui n'est pas forcément désagréable, et qui aurait pu fonctionner dans le cadre d'un récit plus sérieux. Là, malheureusement, vampires et chasseurs sont de grosses caricatures bien ridicules (le vampire avec sa cape et son accent naze ; les chasseurs maladroits...), l'illustration musicale à base de violon tzigane est envahissante et déplacée, le script abat ses cartes bien trop tôt, et de manière générale, le tout est trop parodique pour être narrativement efficace, et trop timide et surligné pour être drôle. Et puis cette conclusion-gag qui n'a aucune forme de logique... *soupir* 2/6

# Sam (Stuart Whitman), un réalisateur à la recherche d'un village abandonné pour y tourner son prochain film, arrive à Loughville, une bourgade embrumée et isolée, où les habitants, étranges, refusent de le laisser partir. Il découvre alors, grâce à Luna (Lesley Dunlop), que le village est entièrement peuplé de goules dévorant les cadavres et pillant leurs tombes. Des goules n'ayant plus rien à manger, et bien décidées à dévorer le nouvel arrivant...

Un segment m'ayant vraiment marqué durant mon enfance, avec ces villageois menaçants, cette narration-flashback sous forme d'illustrations en noir-et-blanc très réussies, et son ambiance de cauchemar brumeux, renforcée par une bande originale synthétique pas totalement convaincante, mais particulièrement décalée. Je regrette néanmoins que la poursuite finale se fasse en pleine journée, sous un ciel radieux, ce qui enlève beaucoup à cette scène, et que le plan final, avec ses dentiers en plastique, soit aussi cheap. 4/6

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Un métrage généralement considéré comme étant le fond du panier des anthologies Amicus et affiliées, principalement à cause de son fil conducteur vraiment très médiocre et fauché, et qui donne l'impression que le script avait initialement un segment supplémentaire, coupé au tournage, imposant à la production de rajouter des séquences musicales sans budget pour meubler et atteindre les 90 minutes.

Dommage, parce que c'est loin d'être la pire anthologie du lot, et deux des trois segments existants sont assez réussis... mais dans l'ensemble, Le Club des Monstres s'avère beaucoup trop inégal pour son propre bien.

3/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 38 - Anthologies UK 70s (4/5) - Frissons d'Outre-Tombe (1974) & Les Contes aux Limites de la Folie (1973)

Publié le 12 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, UK, Amicus, Anthologie, Fantastique, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Frissons d'Outre-Tombe (From Beyond The Grave - 1974) :

Ultime anthologie Amicus, basée sur des nouvelles de R. Chetwynd-Hayes, et globalement mieux produite que certaines des anthologies précédentes, même si elle reprend à nouveau une version de Dies Irae en guise de générique.

# Quatre clients (David Warner, Ian Bannen, Ian Carmichael & Ian Ogilvy) visitent la boutique d'antiquités Temptations Limited, et ils repartent chacun avec des objets, achetés ou volés au propriétaire (Peter Cushing)... en parallèle, un petit criminel (Ben Howard) semble bien décidé à mettre la main sur la caisse de la boutique.

Probablement le fil rouge le plus structuré et intéressant de toutes les anthologies Amicus, avec une raison d'être qui fait sens, et une conclusion attendue, mais pas désagréable. 3.5/6

# Edward Charlton (David Warner) repart de la boutique en ayant acheté un miroir antique pour une bouchée de pain, malgré sa valeur réelle conséquente. Avec un groupe d'amis, Charlton décide alors de faire une séance de spiritisme devant le miroir ; mais suite à cette séance, une entité (Marcel Steiner) vivant dans le miroir semble prendre possession de Charlton, et l'obliger périodiquement à lui donner un quota de sang...

Un segment un peu décevant, malgré sa tension très intéressante, et son interprétation convaincante. Décevant, car il y avait là le potentiel de quelque chose de nettement plus glaçant, alors qu'avec le rythme du métrage, ses passages typiquement 70s (le night-club, le fait que tout le monde semble passionné par le spiritisme), son abondance de coupes abruptes débouchant sur un réveil en sursaut ou sur les précurseurs du jump scare, et sa conclusion prévisible, le tout finit par n'être que vaguement sympathique, sans plus. Mais bien interprété. 3.75/6

# Employé de bureau humilié et méprisé par son épouse (Diana Dors), Christopher Lowe (Ian Bannen) sympathise avec Jim (Donald Pleasance), un vendeur de rue supposément ancien militaire. Pour l'impressionner, Christopher dérobe une médaille dans la boutique d'antiquités, et est alors invité par Jim à rencontrer sa fille (Angela Pleasence), dont il s'entiche rapidement...

Un segment de plus de 25 minutes, pas particulièrement intéressant, clair, ou inquiétant, et qui consiste en énormément de mise en place plate et insipide, pour une conclusion médiocre. Beaucoup de critiques considèrent que c'est le meilleur segment du lot, je me suis royalement ennuyé. 1.5/6

# Après avoir réussi à changer le prix d'une antiquité, Reggie (Ian Carmichael) est abordé, dans le train, par Madame Orloff (Margaret Leighton), une femme excentrique lui affirmant qu'il est contaminé par un Élémentaire, une créature maléfique et invisible attachée à son épaule. De retour chez lui, il découvre alors que la menace est bien réelle, et qu'elle menace la vie de sa femme Susan (Nyree Dawn Porter)...

De la comédie fantastique gentiment surjouée par Margaret Leighton, notamment dans l'exorcisme totalement déjanté. Amusant, mais la chute plus sombre manque néanmoins de punch. 3.5/6

# Auteur au budget limité, William Seaton (Ian Ogilvy) achète une porte sculptée dans la boutique, mais repart en reprenant apparemment une partie de son argent. Une fois installée chez lui, il découvre alors que le seuil donne sur une immense chambre gothique, et que la porte, qui s'ouvre seule, appartenait autrefois à un occultiste, Sir Michael Sinclair (Jack Watson)...

Un segment très joliment produit, visuellement parlant, et à l'ambiance gothique très sympathique, à défaut d'être très pesante ou menaçante. Un peu trop similaire, dans l'esprit, au premier segment, mais la fin heureuse, cependant, est assez surprenante, et justifiée par le récit. 4/6

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Une anthologie qui, si elle n'avait pas inclus le second segment, aurait très bien fonctionné, malgré son humour un peu trop présent. Là, en l'occurrence, entre le fil conducteur un peu plus travaillé que d'habitude, la production moins fauchée, et des segments plus développés, le métrage finit par se classer parmi les anthologies estampillées Amicus que j'ai préférées.

3.25/6

Les Contes aux Limites de la Folie (Tales That Witness Madness) :

Une anthologie anglaise produite par World Films Services, et qui n'est pas conséquent pas exactement une anthologie Amicus, même si elle est bien souvent assimilée à ces dernières, car produite à la même époque, et qu'elle en possède l'un des réalisateurs habituels, le format, et certains des acteurs récurrents.

# Le Dr. Tremayne (Donald Pleasence), psychiatre dans un asile ultra-moderne, accueille son collègue, le Dr. Nicholas, pour lui présenter quatre cas improbables qu'il aurait réussi à guérir...

Un fil conducteur assez quelconque, entre sa post-synchronisation assez médiocre, son environnement médical typiquement années 70, ultra-moderne et aseptisé, et son générique d'ouverture façon générique de James Bond. La chute, elle est assez prévisible, mais elle a au moins le mérite d'être logique. 2.5/6

# Paul (Russell Lewis) est le fils timide d'un couple se disputant constamment (Donald Houston & Georgia Brown). Pour faire face à cette vie de famille difficile, il s'est trouvé un ami imaginaire... un tigre peut-être pas si invisible que ça.

Alors, là, tout de suite, ça commence très mal, puisque le segment repose totalement sur l'interprétation des parents (gueulards et surjoués) et sur celle de l'enfant (mauvais, et débitant trop vite son texte). Ça ne marche pas du tout, les parents sont hystériques, l'enfant peu convaincant, et le rebondissement final, prévisible, est fauché au possible, avec sa fausse tête de tigre empaillée et ses gros plans cache-misère mâtinés de stock-shots animaliers. 1/6 pour la petite mélodie.

# Timothy (Peter McEnery) et sa compagne (Suzy Kendall), antiquaires, héritent d'un vieux portrait de l'Oncle Albert (Frank Forsyth), ainsi que d'un vélo lui ayant appartenu. Bien vite, il apparaît que l'Oncle Albert est capable de forcer Timothy à monter sur le vélo, et que celui-ci renvoie l'antiquaire dans le passé, dans la peau d'Albert.

Un autre ratage intégral, sans la moindre subtilité, et qui vire plus à la comédie involontaire avec ses innombrables gros plans de coupe sur le portrait et toutes ses expressions, ou encore quand McEnery surjoue les scènes où il est attiré sur le vélo par une force invisible. Et puis ce grand final, j'en ris encore. 1/6 pour la reconstitution historique.

# Brian (Michael Jayston) rentre un jour dans son immense demeure avec un vieil arbre mort aux formes étrangement évocatrices, et malgré les attentions de son épouse Bella (Joan Collins), il commence à être de plus en plus fasciné par ce tronc d'arbre...

Et on continue dans le ratage, avec un arbre jaloux interprété par un(e) figurant(e) dans un costume en latex, qui joue l'arbre de manière bancale et caricaturale (ses déplacements sont hilarants), et un récit mal construit, avec des transitions bancales, et une scène de cauchemar/viol par arbre totalement ratée et involontairement comique, pour cause de musique percussive improbable. 1/6 pour la nudité gratuite et pour Collins qui semble s'amuser.

# Auriol Pageant (Kim Novak), agent littéraire, a jeté son dévolu sur Kimo (Michael Petrovich), un auteur étrange. Mais Kimo, lui, est plus intéressé par Ginny (Mary Tam), la fille adolescente d'Auriol... car il doit trouver au plus vite une vierge à sacrifier à l'un de ses dieux hawaïens ancestraux.

Et voilà, c'est le plantage total. Kim Novak surjoue affreusement (comme tout le monde, en fait), l'histoire est bancale, Petrovich a un charisme de poulpe mort (et paraît aussi hawaïen que moi), et Mary Tamm ressemble à un camion volé : rien à sauver, là-dedans. 1/6 pour la fin qui, dans l'esprit, est appropriée au genre.

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Voilà voilà, un splendide plantage, de bout en bout : c'est bancal, jamais drôle, jamais vraiment macabre, jamais tendu ou angoissant, c'est très mal écrit (en même temps, ça a été écrit par une actrice : n'est pas scénariste qui veut), l'interprétation est vraiment TRÈS inégale, et au niveau de la production, c'est tellement médiocre que ça tombe toujours systématiquement à plat. Un joli gâchis.

1.25/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 30 - Anthologies UK 70s (3/5) - Asylum (1972) & Le Caveau de la Terreur (1973)

Publié le 6 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Thriller, Fantastique, UK, Anthologie, Amicus

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Asylum (1972) :

Cinquième anthologie horrifique Amicus, avec un Robert Bloch de retour pour adapter ses propres nouvelles... et ramener avec lui, malheureusement, son style assez bavard et lourd en exposition.

# Le Dr. Martin (Robert Powell), arrive dans un asile d'aliénés, où il rencontre le Dr. Rutherford (Patrick Magee), le directeur, et Max Reynolds (Geoffrey Bayldon), un infirmier. Il apprend alors que le précédent directeur fait partie des internés actuels, et que s'il veut un poste dans l'asile, Martin va devoir l'identifier parmi une série de patients.

Un fil conducteur qui est directement relié au quatrième segment, et qui ne fonctionne pas vraiment en tant que tel. Notamment parce que c'est gentiment surjoué (surtout à la toute fin), et que ça n'a pas grande épaisseur. 2/6

# Porté sur l'alcool, Walter (Richard Todd) décide de tuer sa femme (Sylvia Syms) pour vivre heureux avec sa maîtresse (Barbara Parkins). Il découpe ainsi son épouse en morceaux au sous-sol, et l'enferme dans son congélateur flambant neuf. Mais tandis qu'il attend l'arrivée de son amante, sa femme semble revenir à la vie, bien décidée à se venger...

On reconnaît bien là la plume de Bloch, toujours très bavarde et (parfois inutilement) chargée en exposition. Ici, après une première partie maladroite, heureusement, l'accent est mis sur l'ambiance et le suspense, aidé par une bande originale efficace. Rien d'exceptionnel, ça dure un peu trop longtemps, et la chute finale (dans l'asile) est un peu trop prévisible, mais ce n'est pas désagréable pour autant, notamment parce qu'il y a quelque chose d'involontairement comique dans ces morceaux coupés qui tous s'animent un à un. 3.5/6 

# Bruno (Barry Morse), un tailleur endetté, reçoit la visite de "Mr Smith" (Peter Cushing), un homme mystérieux proposant au tailleur un marché étrange : en échange d'une somme considérable, le tailleur doit confectionner pour le fils de Smith un costume à des heures précises de la nuit, à partir d'un tissu bizarre et lumineux...

Plutôt intéressant, comme segment, même si à nouveau, on se doute du déroulement de l'histoire des kilomètres avant que le récit n'y arrive. Dommage, parce qu'il y avait là un certain potentiel. Cela dit, le rebondissement final fonctionne plus ou moins. 3.25/6

# De retour d'un séjour à l'asile, Barbara (Charlotte Rampling) s'installe chez son frère (James Villiers), qui la place sous la surveillance d'une infirmière, Miss Higgins (Megs Jenkins). Mais rapidement, Lucy (Britt Ekland), une amie de Barbara, vient lui rendre visite en secret, et l'incite à s'enfuir avec elle...

Un bon gros ratage agaçant tant il est bavard et éventé dès les premières secondes, et que le spectateur devine alors le rebondissement final. C'est bien interprété, notamment par Rampling, mais qu'est-ce que c'est creux et inutile. 1/6

# Interné, le Dr. Byron (Herbert Lom) travaille, dans sa cellule, à transférer sa conscience dans une réplique miniature et robotique de sa personne...

Et il n'y a rien d'autre à dire sur ce segment, qui ne consiste qu'en une brève présentation de Byron, pour mettre en place la conclusion du film. Bien peu inspiré, tout ça. 0.5/6

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Honnêtement assez décevant, cet Asylum, pourtant loué comme un excellent exemple du genre par le web et les critiques outre-manche.

Malheureusement, outre les problèmes habituels de Bloch (trop de blabla, pas assez de surprises), et les problèmes techniques (la bande originale du film est en grande partie composée de morceaux classiques, dont la Nuit sur le Mont Chauve, et ces morceaux trop familiers semblent régulièrement déplacés, envahissants, et trop grandiloquents pour ce qu'il y a à l'écran ; l'intérieur de l'asile semble souvent sous-éclairé), on a surtout un peu l'impression que le métrage a été particulièrement chargé dans sa première moitié, et qu'il perd tout simplement toute son énergie dès la fin du segment de Cushing.

Vraiment frustrant, et je commence à croire qu'aucune anthologie Amicus ne va parvenir à tenir la distance...

2/6

Le Caveau de la Terreur (The Vault of Horror - 1973) :

Avant-dernière anthologie Amicus, écrite par le même scénariste qu'Histoires d'Outre-Tombe, et qui, à nouveau, adapté de récits tirés des EC Comics. Par conséquent, on se retrouve une nouvelle fois avec des histoires plus moralisatrices, à tendance humour noir, et nettement moins bavardes que sous la plume de Robert Bloch...

# Dans un immeuble, cinq hommes (Daniel Massey, Terry-Thomas, Curd Jürgens, Michael Craig & Tom Baker) prennent l'ascenseur pour redescendre au rez-de-chaussée. Mais la cabine continue son chemin jusqu'à un sous-sol étrange aux allures de club privé, où les passagers sont seuls, et décident de se raconter leurs pires cauchemars autour d'un bon verre...

Un fil conducteur assez faiblard et éventé, qui rappelle fortement d'autres fils conducteurs des anthologies préalables, et qui en plus, n'est jamais vraiment inquiétant : l'ouverture sur une vue panoramique de Londres, pendant que l'orchestre symphonique reprend Dies Irae, n'a pas grand chose d'inquiétant, et tout le reste des scénettes reste étrangement décontracté, et sous-exploité. 2/6

# Bien décidé à mettre la main sur l'héritage familial, Harold Rogers (Daniel Massey) retrouve sa soeur (Anna Massey) dans un village reculé, où tout ferme au crépuscule, car "ils sortent à la tombée de la nuit". Et après avoir mis fin aux jours de sa soeur, Harold découvre soudain qui se cache derrière ce "Ils" mystérieux...

Un segment à l'ambiance intéressante, et qui vire à la comédie dans ses dernières minutes, avec ce restaurant très particulier, empli de clients aux crocs en plastiques assez risibles. L'idée est amusante, mais le segment abat ses cartes un peu trop tôt. 3.5/6

# Arthur Critchit (Terry-Thomas), particulièrement à cheval sur l'ordre et la propreté, décide d'épouser Eleanor (Glynis Johns), une femme assez désordonnée et maladroite, qui chamboule son intérieur. Et il ne faut pas très longtemps pour que le caractère maniaque du gentleman lui coûte très cher...

Ouhlà, ça cabotine pas mal, on est dans une farce tout sauf inquiétante et menaçante, avec une musique à deux doigts du mickey-mousing, et des personnages caricaturaux qui rendent le tout vaguement amusant, mais aussi particulièrement cartoonesque. 2.5/6

# L'arrogant illusionniste Sebastian (Curd Jürgens) et son épouse Inez (Dawn Addams) sont en Inde, à la recherche d'un tour inédit. Lorsqu'ils aperçoivent une femme (Jasmina Hilton) en train d'exécuter le tour de la corde en lévitation, ils décident de le lui voler, et la tuent après l'avoir invitée dans leur chambre d'hôtel... mais lorsqu'ils tentent de reproduire le tour, les conséquences leur sont fatales.

Généralement, j'aime assez ce genre de récit portant sur le monde de l'illusion, et ici, la disparition d'Inez dans un cri terrible et le spectacle du plafond couvert de sang sont assez mémorables et réussis, comme la toute fin du segment, mais dans l'ensemble, le tout est un peu trop mollasson et longuet pour convaincre. 3/6

# Afin de procéder à une arnaque à l'assurance, Maitland (Michael Craig) et son ami Alex (Edward Judd) décident de simuler la mort de Maitland en l'enterrant vivant. Mais la situation dégénère très rapidement dès que Tom (Robin Nedwell) et Jerry (Geoffrey Davies), deux apprentis-médecins incapables à la recherche d'un cadavre frais, se mêlent à l'affaire.

De la comédie ratée, avec du slapstick et des gags médiocres (les deux médecins qui ont les cheveux qui se dressent littéralement sur la tête), qui font que ce segment traîne en longueur et ne débouche pas sur grand chose. 2.5/6

# Lorsqu'il découvre que ses tableaux sont vendus à Londres à son insu, et qu'il n'en profite pas le moins du monde, Moore (Tom Baker), un peintre vivant à Haïti, décide de se tourner vers le vaudou pour se venger de ceux qui l'ont trompé. Il obtient alors le pouvoir de faire du mal aux sujets qu'il peint en détruisant ses oeuvres ; le seul problème étant qu'il vient d'achever son auto-portrait, et que la toile possède les mêmes pouvoirs risqués que ses autres tableaux...

Le segment le plus satisfaisant du lot, bien développé et pas désagréable du tout, avec un Tom Baker très impliqué, et des mises à mort inventives. Ça aurait mérité un peu plus d'énergie et de rythme, cela dit. 4/6

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On se retrouve donc cette fois-ci avec une anthologie nettement axée comédie qu'horreur ou suspense... ce qui aurait pu fonctionner si la comédie était particulièrement drôle. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas, et s'il n'y a pas vraiment de segment calamiteux (d'autant que techniquement, c'est mieux produit que certains des opus précédents), il n'y a pas non plus grand chose de mémorable : l'humour tombe à plat, l'horreur est rarement percutante, et le passage de la bande dessinée au grand écran semble rendre bon nombre de ces récits assez inoffensifs...

3/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 28 - Anthologies UK 70s (2/5) - La Maison qui Tue (1971) & Histoires d'Outre-Tombe (1972)

Publié le 5 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, UK, Anthologie, Amicus, Fantastique, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

La Maison qui Tue (The House That Dripped Blood - 1971) :

Troisième anthologie horrifique Amicus, toujours écrite par Robert Bloch, et centrée autour d'une vieille maison.

# AJ Stoker (John Bryans), un agent immobilier responsable de la mise en vente d'un cottage isolé, explique à un agent de Scotland Yard (John Bennett) la sinistre histoire du bâtiment et de ses occupants successifs.

Un fil conducteur prétexte, sous-développé, et qui souffre d'être directement lié au dernier segment, le plus faible. 2.5/6

# Charles Hillyer (Denholm Elliott), écrivain spécialisé dans le crime et l'horreur, s'installe dans le cottage en compagnie de son épouse (Joanna Dunham), pour travailler sur son nouvel ouvrage, narrant les crimes de Dominic l'étrangleur. Mais bien vite, Charles semble se persuader que Dominic est bien réel, et qu'il rôde dans les parages...

Plutôt bien réalisé, et agréable à regarder, bien que méga-téléphoné, et bien que la musique parfois grandiloquente soit un peu trop présente, çà et là. On est vraiment dans ce qui deviendra ultérieurement le style Contes de la Crypte, par contre. 3.5/6

# Hanté par le souvenir d'une femme dont il garde une photo, Phillip Grayson (Peter Cushing) s'installe dans le cottage, et découvre bien vite, une statue de cire ressemblant étrangement à l'objet de son obsession... jusqu'à l'arrivée de Neville (Joss Ackland), l'un des amis de Phillip, qui va déclencher l'impensable.

Un segment beaucoup plus atmosphérique, et qui se finit en slasher, mais qui pâtit d'une interprétation assez moyenne de Wolfe Morris, et d'une explication finale plutôt laborieuse. Bof. 3/6

# Ann Norton (Nyree Dawn Porter), une ancienne institutrice, décroche le poste de tutrice privée pour la petite Jane (Chloe Franks), une fillette vivant seule dans le cottage avec son père, le glacial John Reid (Christopher Lee). Jusqu'à ce que la tutrice découvre que les apparences sont trompeuses...

Une petite Chloe Franks adorable, un Christopher Lee assez classique, pour une histoire pas forcément désagréable, mais qui met un temps fou à arriver à une conclusion dont le spectateur se doute très très tôt, dès les premières minutes du segment. 3/6 

# Paul Henderson (Jon Pertwee), une star capricieuse de films d'horreur, s'installe dans le cottage, le temps d'un tournage de film de vampires avec sa collègue Carla (Ingrid Pitt). Mais lorsqu'il achète une cape à un vendeur étrange (Geoffrey Bayldon), il découvre que cette dernière a des pouvoirs inexplicables...

Une farce grotesque dans laquelle tout le monde surjoue clairement, et qui n'est jamais très sérieuse ni convaincante, puisque Pertwee en fait trois tonnes, et rappelle souvent Leslie Nielsen dans Dracula, Mort et Heureux de l'être. Malgré la superbe Ingrid Pitt, ça tranche trop radicalement avec le sérieux de tout le reste pour être ici à sa place. 2/6

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Dans l'ensemble, une anthologie plus homogène (notamment si l'on omet le dernier segment, avec Pertwee), et qui est globalement mieux produite que les deux précédentes. Ici, hormis la façade du cottage, un peu factice, la direction artistique et l'éclairage sont honorables, la réalisation compétente, et dans l'ensemble, il y a une ambiance sympathiquement gothique et pesante, bien aidée par sa bande originale efficace (à défaut d'être subtile).

Malgré tout, cependant, le film n'atteint pas pour autant des sommets, et Bloch a toujours des difficultés à faire dans la concision et dans les rebondissements finaux originaux.

Et puis Pertwee, franchement... *soupir*

3/6

Histoires d'Outre-Tombe (Tales From The Crypt - 1972) :

Quatrième anthologie Amicus, cette fois-ci adaptée de récits extraits des bande-dessinées Contes de la Crypte d'EC Comics, ce qui confère à ces histoires un fond nettement plus moralisateur, avec des protagonistes toujours punis pour leur comportement.

# Alors qu'ils visitent des catacombes, cinq touristes (Joan Collins, Ian Hendry, Robin Phillips, Richard Greene & Nigel Patrick) se perdent et finissent dans une salle étrange, où ils sont confrontés au Gardien de la Crypte (Ralph Richardson). Mystérieux, celui-ci leur montre alors le sombre destin qui les attend...

Un fil conducteur assez oubliable, puisque, outre l'ouverture sur la Toccata de Bach illustrant une vue d'un cimetière (malheureusement en pleine journée), les catacombes en question ne sont pas très impressionnantes (des grottes pas particulièrement crédibles). Cela dit, c'est assez bien interprété, même si le rebondissement final est assez classique. 3/6

# Le soir de Noël, Joanne Clayton (Joan Collins) assassine son mari, pour toucher la prime de son assurance-vie. Mais tandis qu'elle tente de cacher le corps à leur fille, qui dort à l'étage, elle apprend qu'un tueur en série déguisé en Père Noël rode dans les parages...

Un excellent segment quasi-muet, puisque principalement illustré par les cantiques de Noël diffusé à la radio de Joan Collins. Ce qui donne un mini-slasher efficace, à la conclusion téléphonée et au sang un peu trop artificiel, mais au déroulement et à l'interprétation globalement très honorables, ainsi qu'à l'ambiance très particulière. 4.5/6 (avec en prime une apparition de Chloe Franks, déjà dans l'anthologie précédente)

# Carl Maitland (Ian Hendry) décide de quitter sa femme et ses enfants, pour rejoindre pour de bon sa maîtresse (Angela Grant). Mais alors que les deux amants s'enfuient ensemble, ils ont un accident de voiture, dont Carl se sort in extremis... ou du moins, c'est ce qu'il pense.

Un segment peu populaire parmi les critiques, mais que j'ai néanmoins apprécié pour son utilisation de la vue subjective, et pour son économie de paroles. À nouveau, le rebondissement final a beau être prévisible, il fonctionne. 3.5/6

# James (Robin Phillips), un jeune homme snob vivant dans une banlieue huppée, déteste cordialement Mr Grimsdyke (Peter Cushing), un vieillard doux et paisible qu'il considère comme indigne de vivre dans le quartier. Il entreprend alors de rendre la vie de ce dernier invivable, jusqu'à ce qu'il se suicide...

Là, c'est l'inverse : tout le monde adore ce segment, notamment pour l'interprétation intéressante de Cushing, mais je l'ai trouvé un peu mollasson, manquant de punch, et avec un maquillage final, pour Cushing, assez raté. 3/6

# Ruiné, Ralph Jason (Richard Greene) et sa femme découvrent une figurine chinoise qui leur accorde trois voeux. Mais sans surprise, ces voeux se retournent contre eux...

Une variation de la Patte de Singe (qui est ici citée à plusieurs reprises) qui tente d'en détourner le concept. D'un côté, c'est assez amusant, et le final est plutôt gore, pour l'époque, mais de l'autre, la logique ne répond pas toujours présent. Bilan mitigé, donc. 3.5/6

# Le Major William Rogers (Nigel Patrick) est le nouveau directeur cruel et indifférent d'un hospice pour aveugles. Mais lorsque sa gestion incapable de l'établissement coûte la vie à l'un des pensionnaires, les autres, menés par George Carter (Patrick Magee) décident de se venger.

À nouveau, un segment qui semble diviser. Les quelques derniers instants, cruels (mais guère surprenants), de cette histoire sont mémorables... malheureusement, l'ensemble prend énormément son temps, et s'avère très peu passionnant. 3/6

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En conclusion, une anthologie un peu au-dessus des trois volets précédents : en s'affranchissant de Robert Bloch, les segments ont regagné en concision et en efficacité, et n'hésitent plus à jouer sur l'ambiance plus que sur les dialogues. On se retrouve néanmoins avec quelque chose de plus moralisateur, ce qui n'est pas encore trop gênant, mais pourrait le devenir dans les anthologies suivantes, selon les récits.

Seul regret, plusieurs de ces segments, indépendamment de leur qualité ou de leur interprétation, souffrent d'intérieurs trop éclairés, qui fleurent un peu trop le décor de studio. Rien de bien méchant, mais ça se remarque néanmoins.

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 20 - Anthologies UK 70s (1/5) - Le Train des Épouvantes (1965) & Le Jardin des Tortures (1967)

Publié le 29 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Anthologie, Amicus, UK, Fantastique, Thriller

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Le Train des Épouvantes (Dr. Terror's House of Horror - 1965) :

Première anthologie d'horreur/épouvante produite par Amicus, le studio anglais concurrent de la Hammer.

Cinq hommes - Jim Dawson (Neil McCallum), Bill Rogers (Alan Freeman), Biff Bailey (Roy Castle), Franklyn Marsh (Christopher Lee) et Bob Carroll (Donald Sutherland), tous issus d'horizons différents - se rencontrent dans le wagon d'un train londonien, où ils sont bientôt rejoints par le Dr. Schreck (Peter Cushing), qui décide alors de passer le temps en utilisant des cartes de tarot afin de lire l'avenir des cinq autres passagers...

Un fil conducteur pas désagréable, avec un Peter Cushing charismatique, et un rebondissement final efficace, sans être trop surprenant. On regrettera juste l'effet du crâne, un peu trop fauché. 3.5/6

# Jim Dawson, un architecte, retourne dans le manoir de sa famille, désormais possédé par Mrs Biddulph (Ursula Howells), pour y faire des rénovations. Mais rapidement, il découvre le sarcophage du Comte Valdemar, réputé pour être un loup-garou, caché dans un mur de la cave... et lorsque le cercueil s'ouvre, Dawson doit faire face à la bête.

Un premier segment à l'atmosphère particulièrement gothique et réussie, mais au déroulement mollasson, à l'interprétation figée et au rebondissement final télégraphié. Bof. 3/6

# Lorsqu'il rentre de vacances, Bill Rogers découvre une plante étrange, qui pousse depuis peu le long de la façade de sa maison. Une plante qui semble être dotée d'intelligence, et bien décidée à se défendre...

Un segment assez raté et peu intéressant, avec sa plante animée assez peu menaçante, et son script transparent. 2/6

# Lors d'un séjour aux Caraïbes, Biff Bailey, un jazzman, décide de s'inspirer d'une cérémonie vaudoue pour composer un morceau. Mais bien mal lui en prend.

À peine plus réussi que le segment précédent, puisque souffrant d'un remplissage musical abusif, et d'une conclusion plate au possible. 2/6

# Franklyn Marsh, critique d'art arrogant et prétentieux, est humilié en public par le peintre Eric Landor (Michael Gough). Pour se venger, il le renverse en voiture, ce qui mène à l'amputation de l'une des mains de l'artiste. Une main qui, contre toute attente, décide de faire payer Marsh...

Nettement meilleur, celui-là, malgré les effets un peu primitifs de la main en caoutchouc : Christopher Lee se donne à fond, et on se retrouve devant un Conte de la Crypte avant l'heure. 4/6

# Peu de temps après que le Dr. Bob Carroll soit rentré de lune de miel avec sa nouvelle épouse (Jennifer Jayne), une épidémie étrange semble indiquer la présence d'un vampire en ville. Avec l'aide de son collègue le Dr. Blake (Max Adrian), Bob cherche alors le - ou la - coupable.

Assez moyen, ce segment, et assez prévisible, mais globalement, rien de honteux. 3/6

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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, et peu inspirée ; malgré sa durée limitée (à peine plus de 90 minutes), la première moitié est assez lente et quelconque, et seuls les deux derniers segments sauvent un peu les meubles.

Un petit 3/6

Le Jardin des Tortures (Torture Garden - 1967) :

Seconde anthologie Amicus, à thématique fête foraine, et scénarisée par Robert Bloch, qui est loin d'être un incapable.

Cinq personnes (Michael Bryant, Beverly Adams, Barbara Ewing, Jack Palance & Michael Ripper) visitent la fête foraine de l'étrange Dr. Diabolo (Burgess Meredith), qui leur propose, en échange d'une petite somme supplémentaire, de leur faire connaître la terreur, la vraie. Il les amène alors en coulisses, et leur montre une statue de cire de la déesse Atropos (Clytie Jessop), tenant des ciseaux, dont les lames révèlent la sombre destinée des visiteurs...

Un fil conducteur assez décevant : on a souvent l'impression de voire le Pingouin cabotiner, les décors sont assez pauvres et fauchés, et le maquillage de Clytie Jessop, supposée être en cire, est raté au possible (en plus de la voir respirer, bouger, etc). Quant à la conclusion, qui tient lieu de pseudo cinquième segment, elle tombe à plat, et est trop précipité pour convaincre. Énorme bof. 2/6

# Colin Williams (Michael Bryant) arrive chez son oncle malade (Maurice Denham), pour tenter de trouver l'origine de la fortune de ce dernier, et en profiter. Mais il s'avère bien vite que son oncle était sous l'emprise d'un chat maléfique, capable d'exaucer les souhaits en échange de sacrifices humains...

Un premier segment qui tente le gothique, le macabre, et qui se déroule en grande partie sans dialogues, avec une bande-son sinistre et grandiloquente. En théorie, pourquoi pas, malheureusement, le segment dure plus d'une demi-heure, et amène le film à la barre des 40 minutes : résultat, tout se traîne, il ne se passe rien, l'écriture est lourde et bavarde, c'est un peu surjoué (Denham et son maquillage raté), et quand arrive la fin, on se dit "tout ça pour ça". 2/6

# Carla Hayes (Beverly Adams), une ambitieuse starlette bien décidée à percer à Hollywood, découvre bientôt que bon nombre d'acteurs et de producteurs partagent un sombre secret...

Et encore un flop, qui dure là aussi près d'une demi-heure, et n'a rien d'autre à raconter qu'un vague thriller hollywoodien pas très bien joué, et dont le rebondissement fantastique arrive bien trop tard, sans réel impact. 1.5/6

# Lorsque Leo (John Standing), un pianiste, s'éprend d'une journaliste (Barbara Ewing) qui fait un article sur lui, il signe là l'arrêt de mort de cette dernière : car son piano, surnommé Euterpe, est très jaloux...

Bwahaha, un piano jaloux et tueur. Bon, pourquoi pas, après tout, Stephen King a bien écrit Christine... mais là, autant sous forme écrite, ça aurait pu fonctionner, autant à l'écran, il aurait fallu de la subtilité et de la maîtrise pour faire passer tout ça. Ce qui n'est pas le cas, la scène finale étant risible de bout en bout, avec son piano qui se déplace pour barrer la porte, et qui s'approche, menaçant, en vue subjective... j'en ris encore. 2/6

# Ronald Wyatt (Jack Palance) croise le chemin de Lancelot Canning (Peter Cushing), comme lui un grand collectionneur de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe. Il découvre alors que son confrère est en possession de manuscrits inédits de Poe... des manuscrits étrangement récents, et qui sont liés à une porte que Canning maintient délibérément toujours close.

Ah, voilà, enfin un segment réussi. Le plus gros du budget est clairement passé ici dans les décors et dans la distribution, et le segment s'avère très sympathique, avec un joli jeu de ping-pong entre Cushing et un Jack Palance à l'interprétation étrange, fébrile et maniérée, mais qui fonctionne. La fin, néanmoins, est un peu moyenne. 4.25/6

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En résumé, une anthologie nettement en deçà de la précédente, pourtant déjà pas formidable en soi : ici, l'écriture de Bloch est lourde, déborde d'exposition inutile, et tout le film est plombé par ses deux premiers segments, qui, sans avoir grand intérêt intrinsèque, représentent  à eux seuls près des 2/3 du métrage. Décevant.

2/6

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