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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Un film, un jour (ou presque) #444 : Les Voyages de Gulliver (2010)

Publié le 6 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Fantastique, Aventure, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Les Voyages de Gulliver (Gulliver's Travels) :

Responsable courrier au sein de la rédaction d'un journal, Lemuel Gulliver (Jack Black) ment à la femme de ses rêves (Amanda Peet), rédactrice de la rubrique voyage, et reçoit pour mission de couvrir les mystères du Triangle des Bermudes pour le magazine. Là, un tourbillon surnaturel l'emporte, et l'emmène au royaume de Lilliput, dont les habitants miniatures sont en proie à un conflit contre un pays voisin. Grâce à de nouveaux mensonges, Gulliver obtient la confiance des Lilliputiens, et s'improvise alors défenseur du royaume...

Une comédie fantastique assez brève (84 minutes tout compris), plutôt simpliste, et qui semble étrangement creuse et précipitée, comme s'il y avait eu des coupes franches sur le banc de montage.

Le film est néanmoins plus sympathique que dans mes souvenirs, notamment grâce à sa distribution attachante, entre Black, Peet, Segel, Blunt, Connolly, Miller, O'Dowd, et Catherine Tate.

On regrettera des effets spéciaux inégaux dans leur intégration (un problème récurrent chez WETA digital), un Jack Black en pilotage automatique (il tient bien son personnage, mais c'est toujours le même personnage de film en film), ainsi qu'un numéro musical final totalement forcé et superflu. 

3/6

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Catch Review : WWE United Kingdom Championship Tournament - Round 1 (14/01/2017)

Publié le 5 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Catch, WWE

Suite au succès du tournoi Cruiserweight Classic, chroniqué sur ce blog (et qui a donné naissance à la Cruiserweight Division et au show WWE 205 Live consacré à celle-ci), la WWE tente de renouveler l'exploit en marchant à nouveau sur ce qui était autrefois les plates-bandes de la TNA : après la X-Division, place à la Grande-Bretagne, qui était terre conquise pour la compagnie de Dixie Carter, jusqu'à ce qu'ils se plantent en beauté.

La WWE tente donc de voler sa place à la compétition, en organisant un nouveau tournoi, dédié cette fois-ci aux catcheurs anglais, avec à terme, une intégration de certains des compétiteurs dans le roster de la compagnie...

WWE United Kingdom Championship Tournament 2017 - Round 1 :

- Trent Seven vs H.C. Dyer 

Un barbu qui devrait passer un poil plus de temps à la salle de sport (ou changer de tenue de lutte) contre un pseudo-boxeur au coup de poing fatal. Match assez quelconque et mollasson.

- Jordan Devlin vs Danny Burch

Le protégé de Finn Balor (c'est un peu son clone, mais en plus petit) contre un chauve intense et brutal autrefois membre de la NXT. Un peu pareil que le premier combat, avec en prime un finish botché par l'arbitre, et un Burch qui s'ouvre le crâne en tombant sur le sol.

- Sam Gradwell vs Saxon Huxley

Un grand chauve qui ressemble un peu au fils caché de Steven Regal, contre Jesus Christ superstar du catch. Le public passe tout le match à chanter "Jesus" d'une manière ou d'une autre, et l'affrontement est dans la droite lignée des deux précédents : pas très marquant, et avec un finish décevant.

- Pete Dunne vs Roy Johnson

Un bagarreur trapu et agressif, contre une sorte de D-Lo Brown anglais misant tout sur la force (supposément un ex-haltérophile, malgré son physique assez basique pour un catcheur indépendant). Un peu meilleur, mais pas de beaucoup : Dunne torture son adverse avec plein de prises tordues, ce qui est très sympathique à regarder, mais Roy Johnson se contente de faire acte de présence.

- Wolfgang vs Tyson T-Bone

Un biker rondouillard écossais contre un gitan irlandais couvert de tatouages, et à l'accent médiocre. Clairement conçu pour mettre Wolfgang en valeur, ce match est assez simple et bourrin, mais Wolfgang s'avère plutôt rapide, agile et acrobatique pour un poids-lourd.

- Joseph Conners vs James Drake

Deux poids-moyens qui se ressemblent beaucoup trop pour leur propre bien, tant dans le ring que physiquement. Résultat, un match assez quelconque et basique, probablement l'un des moins intéressants de la soirée. 

- Mark Andrews vs Dan Moloney

Pas besoin de présenter Mandrews, honteusement sous-exploité lors de son passage à la TNA ; face à lui, Moloney, une brute supposée venue de la rue, mais en fait jamais totalement crédible en mec dangereux. Un match plutôt honorable, qui ne fait cependant pas forcément d'étincelles : Moloney est ici trop limité, et Mandrews est un high-flyer compétent, mais pas forcément ultra-original, donc les deux hommes ont un affrontement assez fluide, sans plus.

- Tyler Bate vs Tucker

Tyler Bate, mon moustachu préféré dans ce tournoi, qui m'avait impressionné il y a un peu plus d'un an (lors de la Chikara King of Trios 2015), alors qu'il n'avait que 18 ans à peine : un véritable mini-Cesaro mémorable et charismatique, qui convainc instantanément. Face à lui, Tucker, un Irlandais, entraîné par Finn Balor, et qui lui ressemble beaucoup physiquement (décidément, Finn a vraiment un certain type pour ses... hum... élèves). Un match plus long très équilibré, qui oppose à Tyler Bate un Irlandais tout dans l'impact et l'agilité.

- En post-show, les adversaires du prochain round sont mis face à face, et Dunne attaque Gradwell.

 

Un premier round de tournoi plutôt moyen, dans l'ensemble, comme souvent lors des premiers rounds de tels événements : Nigel McGuinness et Cole sont excellents aux commentaires, le public est motivé, mais hormis Tyler Bate et Pete Dunne, personne ne se démarque vraiment du lot. 

(suite et fin la semaine prochaine)

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Les bilans de Lurdo - Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, saison 1 (2017)

Publié le 5 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Netflix, Review, Jeunesse, Drame

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire (Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events) :

À la mort mystérieuse de leurs parents dans un incendie criminel, l'inventive Violet Baudelaire (Malina Weissman), l'intelligent Klaus (Louis Hynes), son frère, et leur petite soeur Sunny (Presley Smith) aux dents indestructibles, sont confiés par Mr Poe (K. Todd Freeman), exécuteur testamentaire, à la bonne garde du Comte Olaf (Neil Patrick Harris), supposément un parent éloigné. Mais rapidement, il apparaît qu'Olaf est un criminel de la pire espèce, prêt à tout pour faire main basse sur la fortune Baudelaire...

Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, sorti en salles de cinéma en 2004, était un film plutôt réussi et sous-estimé, qui n'a pas connu un énorme succès en salles, malgré un Oscar pour ses maquillages, et plusieurs autres nominations.

Pourtant, il avait beaucoup pour plaire : un réalisateur à la vision affirmée (Brad Silberling, réalisateur de Casper), un ton original et corrosif (tout droit tiré des romans), une direction artistique somptueuse (signée Rich Heinrichs et Coleen Atwood, habitués de Tim Burton), un Jim Carrey mémorable en Comte Olaf (un acteur personnellement courtisé par Daniel Handler, l'auteur des romans), et dans l'ensemble, une distribution très réussie.

Apparemment, cependant, à en croire les innombrables avis qui ont pullulé en ligne à l'occasion de l'annonce et de la diffusion de cette série Netflix, le film de 2004 était médiocre et inintéressant, une adaptation ratée, bordélique, avec un Jim Carrey trop cabotin et comique pour son rôle, et de manière générale, la version 2004 méritait son échec au box-office

Il est toujours "amusant" de voir les avis "des masses populaires du web" évoluer ainsi en fonction des modes et des générations (la franchise Star Trek souffre des mêmes maux), d'autant que le film avait, à l'époque, été plutôt bien reçu ; il est donc difficile de ne pas y voir un mouvement de foule un peu hypocrite, motivé par le fait que cette fois-ci, la série Baudelaire est un projet plus "prestigieux", étant dirigé/showrunné par Barry Sonnenfeld (La Famille Addams), co-écrit par Daniel Handler, co-produit par Neil Patrick Harris (qui joue aussi Olaf et chante le générique), et diffusé sur Netflix (qui malgré tous les défauts de ses productions, semble toujours bénéficier d'un totem d'immunité inexplicable).

Un duo Sonnenfeld/Handler qui était déjà à l'origine du film de 2004, avant un départ suite à des problèmes de budget, et qui, dans l'esprit des fans, allait pouvoir se venger de cet affront en produisant une série nettement plus fidèle aux romans que le film (qui condensait les trois premiers livres en 110 minutes, contre 8 épisodes ici, couvrant les quatre premiers livres). Du moins, ça, c'était en théorie. Parce qu'en pratique... 

Saison 1 :

En pratique, cette version télévisée de Baudelaire ressemble (du moins, pour ses 6 premiers épisodes) à un portage télévisé du film, portage assez réussi au niveau de la production, mais finalement assez inutile.

La direction artistique est très similaire (avec en prime une petite touche colorée de Pushing Daisies, la série de Bryan Fuller produite par Sonnenfeld), le ton est globalement identique, l'adaptation des romans aussi fidèle, et, peut-être plus gênant, plutôt que d'incarner un Comte Olaf plus sombre et menaçant (comme l'espérait le web), Neil Patrick Harris cabotine tout autant que Jim Carrey, tout en donnant constamment l'impression de faire un cosplay du Comte Olaf de Carrey.

(assez moyen, le cosplay, d'ailleurs, puisque la perruque de NPH déséquilibre sa silhouette en lui faisant une grosse tête disproportionnée, alors que le Olaf de Carrey avait une silhouette toute en longueur et menaçante)

C'est vraiment un problème récurrent de la série : l'impression d'assister à une sorte d'adaptation télévisée du film, une sorte de remake/suite, aux rôles principaux recastés au plus près, et sans réelle plus-value.

Alors certes, il y a bien des sous-intrigues secondaires centrées sur la société secrète VFD, et sur Will Arnett/Cobie Smulders (que l'on tente un temps de nous faire passer pour le Père/la Mère Baudelaire, une feinte qui ne fonctionne pas vraiment, même si c'est assez amusant que Cobie soit créditée en tant que "Mother") ; il y a bien un Lemony Snicket nettement plus présent que dans le film, et intégré de manière originale au récit et à l'écran ; et il y a bien quelques digressions rajoutées spécialement pour étoffer la série et les épisodes.

Mais tout cela participe à un autre problème récurrent de cette série : son rythme défaillant. Malgré ses huit épisodes à peine, Baudelaire est en effet atteinte du syndrome Netflix : tout est trop long, les romans (assez courts) sont délayés en deux parties pouvant aller de 38 à 65 minutes, la narration de Snicket finit par être saoulante et redondante (tout comme les gags à base de définition de tel ou tel mot, ou de répétition par les personnages de ce que vient de dire le narrateur, gags qui deviennent systématiques et répétitifs de par la manière dont ils sont intégrés au script), bref, ça manque cruellement de dynamisme et de rythme (à contrario de Pushing Daisies, qui avait la touche de folie et l'énergie de Fuller pour faire fonctionner son univers décalé).

Et comme les six premiers épisodes ne sont qu'une redite du film, difficile de ne pas commencer à s'ennuyer au bout d'un moment.

D'autant que le ton très particulier de l'ensemble est assez fluctuant et inabouti : on sent que la série tente de trouver un juste équilibre entre pseudo-macabre mélancolique et satire décalée, entre humour littéraire et narratif et pastiche des récits victoriens, entre détails subtils et gags répétés ad nauseum... mais l'équilibre n'est pas vraiment là, et le show oscille constamment entre les deux extrêmes, sans jamais trouver comment parvenir à les fusionner de manière satisfaisante (ce qui ramène au problème de rythme récurrent de la série). Mention spéciale aux vannes ponctuelles faisant référence à Uber ou au mode de streaming de la série, vannes qui seront clairement dépassées dans 5 ans, incompréhensibles dans 10 ans, et qui jurent particulièrement avec l'univers intemporel du show.

Au niveau de la distribution, pas grand chose à dire : les acteurs sont bien choisis, même si tout le monde a tendance à se mettre au diapason de Neil Patrick Harris, pour cabotiner allègrement, quitte à faire passer tous ces adultes pour des bouffons (ce qui est un peu le but, quelque part). Tout le monde... sauf les orphelins Baudelaire.

Malheureusement, le trio est tellement terne et en retrait qu'il se fait totalement éclipser par tout ce qui l'entoure, que ce soit la direction artistique ou le jeu des autres personnages (notamment l'entourage d'Olaf, ici plus développé) ; un peu regrettable, d'autant que l'interprète de Klaus est un peu transparent (le personnage n'est pas des plus faciles à mettre en valeur, cela dit), et que Sunny est (pour être gentil) assez ratée : contrairement à la Sunny du film, la fillette est ici beaucoup plus jeune, et par conséquent, nettement moins réactive.

Les 3/4 du temps, lorsqu'elle n'est pas remplacée par un poupon inanimé dans les bras de Violet, ou intégrée numériquement dans les plans pour espérer avoir une réaction utilisable, la fillette reste totalement indifférente à ce qui l'entoure, et son babillage numérique ne fonctionne pas vraiment à l'écran.

En résumé, Baudelaire ne bénéficie pas du tout du binge watching popularisé par Netflix : longs et bavards, les épisodes souffrent aussi du caractère répétitif des romans, qui est d'autant plus souligné par ce format Netflix. Et les faiblesses de rythme se répercutent directement sur l'écriture, à tous les niveaux : humour inégal d'un scénariste à l'autre, déséquilibre entre premier et second degré, personnages principaux éclipsés par toute la folie qui les entoure, menace trop diluée pour être efficace, etc...

En fait, en regardant la série, plus encore qu'en lisant les ouvrages, on a par moments presque l'impression d'un auteur (et ici, d'une équipe composée de Daniel Handler et de trois scénaristes débutants) ayant trouvé un gimmick d'humour littéraire, et l'appliquant systématiquement à chaque épisode et à chaque scène, ce qui en atténue à chaque utilisation l'impact et l'efficacité : vers la fin de la saison, je commençais vraiment à en avoir assez de ces répétitions et explications incessantes, de ces effets de style mécaniques et de ces dialogues à rallonge, alors même que le script faisait par ailleurs du surplace.

Et malgré l'accueil unanimement positif des critiques, qui se sont empressés de proclamer la supériorité indubitable de la série sur le film... je ne peux m'empêcher de penser que si les deux oeuvres partagent 90% de leur ADN, les 10% restant sont à l'avantage du long-métrage : Olaf y reste plus menaçant (Carrey est naturellement plus inquiétant que NPH, désolé), péripéties plus rythmées, musique plus mémorable (quoique le générique d'ouverture du show est assez mémorable, un peu comme l'était la chanson du petit Elfe dans le film), effets spéciaux forcément plus convaincants (la maison qui se casse en deux, au secours), rendu forcément moins factice et artificiel... et surtout, script écrit par un véritable scénariste (le scénariste de Galaxy Quest !!!). 

Et je ne peux que me demander quel est le public visé par cette saison 1 : les enfants s'ennuieront probablement, les fans du film risquent de trouver le tout redondant, les binge watchers de trouver le show répétitif et mou, le grand public risque de rester à la porte d'un mélange inégal de tons et de genres... ne reste alors que les fans hardcore des livres, qui forment, sans surprise, l'essentiel des critiques dithyrambiques de ce show. 

Personnellement, me trouvant au croisement de plusieurs de ces catégories, je dois dire que le visionnage de la première saison des Orphelins Baudelaire a été bien moins enthousiasmant que ce à quoi je m'attendais : j'ai lu les livres, j'apprécie le film, j'aime l'univers, mais je suis resté assez déçu par l'adaptation de Sonnenfeld, qui tombe plus souvent à plat qu'elle ne fonctionne. Cela dit, ce n'est pas mauvais, en soi, c'est très bien produit, et je me demande comment j'aurais réagi si j'avais découvert cet univers plus jeune, sans avoir lu les premiers romans ni vu le film (à en juger par les réactions très dubitatives dans mon entourage, le charme n'opère pas forcément sur ce type de public). 

D'ailleurs, il est assez parlant de voir que les deux derniers épisodes de la saison permettent enfin à Baudelaire de s'écarter un peu de l'ombre du métrage, pour aborder de l'inédit. Bon, là aussi, c'est toujours très mal rythmé, trop bavard, et pas toujours très pertinent (la chanson de fin totalement WTF, qui transforme subitement le show en comédie musicale), mais cela permet de sortir un peu des sentiers battus (l'arrivée de Catherine O'Hara en ex du Comte Olaf y fait pour beaucoup dans ce regain d'intérêt, en changeant un peu la dynamique de la série et de ses personnages), et je reste tout de même curieux de voir ce que la saison 2 pourra donner, libérée de cet héritage filmique encombrant, et ayant de nouveaux protagonistes avec lesquels jouer. 

En espérant que la production apprenne de ses erreurs... mais vu que les critiques américains ne trouvent que des qualités à ce Baudelaire, j'en doute.

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Les bilans de Sygbab - Gilmore Girls, saison 4 (2003-2004)

Publié le 4 Février 2017 par Sygbab dans Télévision, Critiques éclair, Review, Gilmore Girls, Les bilans de Sygbab, Comédie, Romance

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Gilmore Girls, Saison 4 : 

Entre l'ouverture du Dragonfly Inn à gérer pour Lorelai et l'adaptation à l'Université pour Rory, les nouveaux défis que doivent relever les deux jeunes femmes sont immenses et ont un impact sur leur relation fusionnelle. Si dans les premiers épisodes Rory revient très souvent à Stars Hollow le week-end, elle se retrouve rapidement débordée par les cours, et n'a presque pas le temps d'appeler sa mère. De son côté, Lorelai monte son nouveau business quasiment à elle seule, ne pouvant compter sur Sookie. Cette période est donc une épreuve pour les deux protagonistes, puisqu'elles ne peuvent plus se soutenir comme auparavant.

C'est la limite de leur dépendance affective : elles se manquent mutuellement, et l'épisode où elles craquent toutes les deux - Rory sur l'épaule de Dean et Lorelai sur l'épaule de Luke - en est la parfaite représentation. La façon dont le thème est traité réconcilie quelque peu le téléspectateur avec les scénaristes quant au choix de Yale : il est évident que mère et fille ont du mal à couper le cordon, et l'éloignement qu'aurait entraîné un départ de Rory à Harvard aurait sans doute été destructeur. De toute évidence, elles ne sont pas prêtes pour gérer une telle situation.

Si cet aspect est mis en avant, il est en revanche assez paradoxal de constater que la construction du Dragonfly et la vie de Rory à l'Université constituent des intrigues assez diffuses, dans le sens où certaines idées développées ici et là ne sont pas poursuivies. Il suffit de penser à Marty pour s'en convaincre : alors qu'une amitié semble se développer entre lui et Rory, il est par la suite oublié. Il en est de même pour le journal de Yale : après les critiques de Doyle concernant l'article que Rory a écrit à propos d'un ballet, la transformation de son style d'écriture n'est jamais évoquée de nouveau. Ce dernier point est d'ailleurs particulièrement gênant, car le journalisme est son rêve et au bout de quatre saisons, il est difficile de savoir où elle en est exactement; si ce n'est qu'elle doit encore progresser.

Enfin, sa colocation avec Paris - pourtant pleine de potentiel - n'apporte strictement rien. Au contraire, cette dernière est horripilante, et sa relation avec Asher Fleming n'a aucun intérêt. Cette histoire entre un professeur âgé et une jeune femme "innocente" était un écueil tout à fait évitable... S'il avait encore été là, Terrance lui aurait sans doute conseillé de ne pas se lancer dans cette aventure... Mais comme d'autres, il disparaît aussi vite qu'il est apparu.

Dans le rayon des disparitions, le fait qu'Adam Brody ne soit plus présent nécessite de trouver une explication, et de dénicher un autre membre pour le groupe de rock de Lane & co. Et là, c'est un véritable contre-pied, avec l'introduction de Gil, dont l'âge pose quelques problèmes au départ. Cette intrigue prend au fur et à mesure un peu plus d'importance et c'est une bonne chose : outre Brian et Zack qui sont assez drôles ensemble, cela s'inscrit dans la continuité du développement de Lane.

Les changements dans sa vie sont radicaux : elle travaille en tant que serveuse chez Luke, décide de se consacrer à la musique, et finit par emménager avec Brian et Zack après avoir été plus ou moins expulsée de chez elle par sa mère. Malgré le peu de liberté dont elle jouissait, la réalité de ce qu'elle a perdu la rattrape vite, ce qui annonce là aussi une adaptation difficile. Il est en tout cas intéressant de s'apercevoir que Mrs Kim a des failles, même si montrer ses sentiments est pour elle une faiblesse qu'elle ne peut se permettre.

Ce que ne peut pas se permettre Richard, c'est de perdre ses clients. Pour ne pas se retrouver devant cette possibilité, il réintègre son ancienne compagnie après les menaces du père de Jason, laissant le fils avec une réputation complètement ruinée. À vouloir jouer avec le feu et vouloir mettre son père en colère en rejoignant Richard, il fallait sûrement s'attendre à ce dénouement pour Jason.

Cette volonté de vouloir s'émanciper de ses parents tout en recherchant ce qui pourrait les rendre fous se retranscrit aussi dans la décision de Lorelai de poursuivre sa relation avec ce dernier. Tout les oppose, et il fait partie d'un monde qu'elle a toujours rejeté : cela ne pouvait pas fonctionner, et le fait que Jason veuille intenter un procès contre Richard tombe à point pour rompre avec lui. Mais les remous de cette histoire qu'elle a voulu cacher sont bien plus importants qu'elle ne pouvait l'imaginer et sont sans doute à l'origine de la séparation de ses parents. Une fois encore, malgré son énergie et sa bonne humeur, Lorelai apparaît comme une égocentrique immature.

Peut-on donc en vouloir à Rory de ne pas savoir où elle en est au niveau sentimental, quand sa mère est elle-même perdue ? Alors qu'elle semblait avoir retrouvé de la stabilité, Dean et Jess réapparaissent tour à tour. Le premier se rapproche de plus en plus et finit dans son lit - ce qui ne fait que confirmer que son mariage était tout sauf honnête -, le second lui avoue qu'il l'aime avant de lui proposer de venir vivre avec lui.

De quoi rendre la jeune femme confuse et incapable de prendre une décision raisonnée. Mais les apparitions sporadiques des deux rivaux - qui n'en seront pas venu aux mains cette fois-ci - ainsi que leur absence au générique laissent penser qu'une conclusion ne saurait tarder, pour que Rory passe à autre chose et ne s'embarque pas dans des relations trop compliquées à gérer.

La multiplication des intrigues a cependant un effet pervers : la maîtrise des scénaristes n'est plus la même qu'auparavant. La preuve en est avec Nicole, qu'on ne voit quasiment pas alors qu'elle est la femme (!) de Luke, ou encore Jackson, qui est presque absent alors qu'il vient de devenir père. Ce manque de fluidité peut aussi s'expliquer par des ajustements nécessaires entre les personnages qui s'en vont et ceux qui arrivent (parmi eux Liz et TJ, une perspective peu réjouissante puisqu'ils sont aussitôt agaçants), mais un recadrage s'impose.

À trop se focaliser sur le côté drama, Stars Hollow est mis de côté alors que la vie de cette communauté est l'essence même de la série. Heureusement, l'épisode centré sur les peintures vivantes offre des scènes fabuleuses en nous replongeant dans cette atmosphère unique, mélange d'excentricité et de joie de vivre.

La lumière viendra peut-être de la relation naissante entre Lorelai et Luke, qui a enfin franchi le pas après bien des tergiversations. Ou peut-être de Kirk, qui a enfin une petite amie et qui se charge bien entendu de le faire savoir à tout le monde, avec force répétition. Quand il n'est pas en train de se ridiculiser comme il sait si bien le faire.

Quoi qu'il en soit, il va falloir faire mieux car cette saison donne, comme la précédente, l'impression d'être une transition vers une nouvelle ère qui a du mal à se mettre en place. Et il faudrait penser à développer Michel un peu plus : Kirk est largement suffisant comme sidekick.

 

 

(voir aussi le bilan de Lurdo - nettement plus sommaire - des saisons 1 à 4 de la série, publié sur ce blog en 2012)

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Critiques éclair - Pilotes en vrac (2017) - Powerless 1x01 (premières impressions)

Publié le 3 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, NBC, DC, Sitcom, Pilote

Powerless 1x01 :

Lorsqu'elle arrive à Charm City pour y devenir Directrice de Recherche au sein de Wayne Security, Emily Locke (Vanessa Hudgens) découvre, émerveillée, le quotidien des habitants de la ville, confrontés chaque jour aux combats des super-héros et de leurs ennemis. Mais pour les autres employés de Wayne Security - parmi lesquels Teddy (Danny Pudi), Ron (Ron Funches), et Jackie (Christina Kirk)... - et pour son patron Van Wayne (Alan Tudyk), la seule chose qui importe, c'est la survie de l'entreprise, qui passe par les idées d'Emily...

Un plagiat de Damage Control (une entreprise de l'univers Marvel, spécialisée dans les réparations et les reconstructions des bâtiments et autres biens détruits lors de combats super-héroïques - un concept que Marvel tente d'adapter à la tv depuis des années), conçu par Ben Queen (un showrunner créateur de multiples séries médiocres, et scénariste de Cars 2 (!)) et au pilote projeté lors de la dernière Comicon, mettant en scène les employés de Retcon Insurance, une compagnie d'assurance s'efforçant de protéger les citoyens des conséquences de combats super-héroïques....

Ah, non, on me fait signe que le projet a été mis à la poubelle entre-temps, que Ben Queen a été viré et remplacé par les showrunners de $#*! My Dad Says & Surviving Jack, et que tout le cast a été réutilisé pour tourner une nouvelle version de la série : celle-ci tend désormais plus vers une copie de (l'excellent) Better Off Ted, où les employés de Wayne Security passent leur temps à inventer des gadgets toujours plus improbables pour contrer les actions des super-méchants de l'univers DC, en permettant aux personnes lambda de s'en protéger.

Le cast est sympathique (Tudyk, Hudgens, Pudi), le générique est réussi, et le budget effets spéciaux est malheureusement très limité... mais ça fonctionne à peu près, même si ça reste de la sitcom de network assez basique, avec des vannes faiblardes, beaucoup de fanservice, et des personnages assez classiques.

Le problème, en fait, c'est qu'il n'y a absolument aucune chance de voir des super-héros de premier ordre dans ce show (aucun des personnages des séries CW, par exemple, ou de la Justice League apparaissant pourtant dans le générique - il y a bien Starro, qui se fait désintégrer en arrière plan dans un flashback, mais bon...), donc l'intérêt intrinsèque du tout sera probablement assez limité.

Reste à voir si ça devient plus drôle, si ça trouve son public, et si les DC fanboys, premiers à monter au créneau pour défendre les films de la compagnie, répondront à l'appel d'une série sans leurs Batman ou Superman adorés...

 

President Elect Luthor Vows To Make Metropolis Super Again !

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Un film, un jour (ou presque) #443 : Famille Recomposée (2014)

Publié le 3 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Romance, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Famille recomposée :

Lauren (Drew Barrymore) est divorcée, et élève seule ses deux garçons turbulents ; Jim (Adam Sandler), veuf, a trois filles qu'il élève comme des garçons manqués ; par un concours de circonstances, les deux familles vont se retrouver dans un centre de vacances en Afrique du Sud, et apprendre à se connaître...

Déjà chroniqué en ces pages à sa sortie américaine, je profite d'un revisionnage familial pour confirmer mon avis précédent : comme la plupart des collaborations Sandler/Barrymore, ce Blended s'avère un film sympathique, cependant plus axé sur la famille que sur la romance (même si elle reste toujours présente), et dans lequel le duo principal d'acteurs se paie, encore une fois, des vacances au soleil sous le prétexte d'un tournage dans des lieux exotiques.

On sait forcément à quoi s'attendre avant de commencer le métrage, il n'y a pas de grande surprise au rendez-vous et si l'on pourra critiquer le pré et post-Afrique un peu longuets et laborieux, une fois sur place, c'est drôle, bon enfant, et sans prétentions (malgré les clichés inévitables qui font tant jaser outre-Atlantique).

Bref, du 4/6 + 0.25 points dédiés à Terry Crews, comme toujours hilarant et à fond dans son personnage.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #442 : The Exploding Girl (2010)

Publié le 2 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Romance, Drame, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

The Exploding Girl :

Pendant les vacances d'été, séparée de son petit-ami de plus en plus distant, Ivy (Zoe Kazan), une jeune new-yorkaise épileptique, se rapproche de son meilleur ami Al (Mark Rendall), qu'elle héberge pendant quelques semaines...

Un film indépendant très atmosphérique, mélancolique et contemplatif, à deux doigts du mumblecore, et qui n'a pas d'autre axe narratif que la relation du duo principal, au travers de nombreuses scènes de promenade dans un New-York estival pas désagréable du tout.

Ça ne plaira clairement pas à tout le monde, c'est une étude de personnage plus qu'autre chose, et le tout est absolument prévisible dans son déroulement, mais étrangement, j'ai plutôt adhéré à cette ambiance particulière, facilitée par la présence magnétique de Zoe Kazan, qui parvient à rendre son personnage fragile et captivant à la fois.

Ah, et la dernière scène, toute en subtilité et en finesse, est très jolie.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #441 : Peter et Elliott le Dragon (2016)

Publié le 1 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Jeunesse, Fantastique, Disney, Review

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Peter et Elliott le Dragon (Pete's Dragon) :

À la suite d'un accident de voiture, Peter (Oakes Fegley), un petit garçon, se perd dans les immenses forêts du Nord Ouest Pacifique des USA. Là, il rencontre Elliott, un dragon bienveillant qui le prend sous son aile. Bien des années plus tard, Grace (Bryce Dallas Howard), garde-forestier, et sa belle-fille Natalie (Oona Laurence) découvrent le jeune enfant sauvage dans la forêt, et le recueillent. Reste alors à percer à jour les secrets de ce mystérieux Elliott...

Pas vraiment accroché à cette relecture/remake très libre du Peter et Elliott le dragon de 1977 (dont je n'ai absolument aucun souvenir), principalement à cause des partis-pris artistiques de cette production.

En l'occurrence, le film a une tonalité très folk/country, avec une sorte de réalisme qui fait que tout est terne, délavé, sombre et assez gris (et ça, c'est en 2D, alors avec des lunettes 3D sur le nez, je n'imagine même pas le résultat), que ce soit les décors pourtant naturellement féeriques et multicolores de la Nouvelle-Zélande (où a été tourné le film), ou même Elliott le dragon en personne, ici d'un vert moussu assez passe-partout.

Et c'est vraiment dommage, parce que les acteurs sont compétents, les effets plutôt réussis (Elliott est très attachant, même si son intégration et son rendu, notamment au niveau du poids, sont parfois inégaux, comme souvent chez Weta) et dans l'absolu, si l'histoire est cousue de fil blanc et particulièrement classique (trop ?), elle est aussi parfaite pour de jeunes enfants, qui s'identifieront certainement à l'un ou l'autre protagoniste, rêveront d'avoir un gros chien/dragon comme Elliott, et n'auront pas toutes les références qui font qu'un spectateur plus âgé peut avoir une forte impression de déjà vu pendant tout le film.

Mais je dis ça, alors même que ce Pete's Dragon a fait l'unanimité critique outre-atlantique, et a été fréquemment qualifié de chef-d'oeuvre mécompris de cette année 2016 : je suis donc clairement dans la minorité à ne pas avoir accroché à cette direction artistique "terreuse" et manquant de contraste, et a ne pas avoir fondu en larmes devant ce qui se résume à "un garçon et son chien".

Une chose est sûre, je ne garderai probablement pas grand souvenir de ce métrage au rythme nonchalant, à la musique quelconque, et aux personnages secondaires tous plus transparents les uns que les autres.

3.25/6 (pour quelques plans qui se détachent un minimum de l'étalonnage numérique fade made in Weta)

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