The Master :
Alcoolique, obsédé sexuel, et ancien marin lors de la Seconde Guerre Mondiale, Freddie Quell (Joaquin Phoenix) est à la dérive. Jusqu'à ce qu'un soir de 1950, il croise le chemin de Lancaster Dodd (Philip Seymour Hoffman), leader charismatique de la Cause, un mouvement religieux et philosophique dont il est "le Maître". Aussitôt, Dodd le prend sous son aile, et commence à le former aux croyances et aux techniques de son organisation, au grand dam de son épouse Peggy (Amy Adams) et de ses subordonnés...
Un film captivant et hypnotisant, à l'image des méthodes de son Maître, et qui sous couvert de décrire un certain malaise de l'après-guerre, et de suivre l'ascension d'un mouvement sectaire très similaire à la Scientologie, s'attarde en fait sur le portrait d'un chien fou en quête d'affection et de structure, et du Maître qui le recueille et tente de le dresser pour en faire son chien de garde, en vain.
La métaphore est assez évidente durant tout le métrage, que ce soit dans les dialogues, ou dans l'interprétation animale de Phoenix : et cette métaphore fonctionne assez bien, principalement parce que la réalisation d'Anderson est sobre et intelligente, soutenue par un duo de têtes d'affiche impeccables et mémorables (le reste de la distribution n'a pas à rougir non plus, cela dit).
Autrement dit, ce métrage est une réussite, même si son rythme très contemplatif et pesant, combiné à son illustration musicale dissonante, n'en font pas forcément un film facile d'accès, ou très plaisant à suivre pour le spectateur cherchant à se divertir.
4/6
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