Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Plastic Galaxy - The Story of Star Wars Toys :
Un documentaire amusant (mais un peu trop superficiel, durée limitée d'à peine plus d'une heure oblige) sur l'histoire des jouets Star Wars produits par Kenner, une histoire retracée au travers d'interviews de collectionneurs, de concepteurs, et d'images d'archives.
Pas désagréable, malgré quelques moments de réalisation et de montage un peu trop dramatisés et artificiels, et malgré un documentaire ultra-nostalgique qui se concentre exclusivement sur la Trilogie originale, délaissant totalement toutes les gammes de jouets SW plus modernes.
À l'identique, par moments, le documentaire cesse d'être particulièrement intéressant pour un spectateur lambda, lorsqu'il s'attarde par exemple en long, en large et en travers sur le marketing, les collectionneurs de présentoirs, le photographe des jouets et sa technique, les collectionneurs qui se pavanent, etc...
Co-production BBC America/Netflix en huit épisodes de 42 minutes, Dirk Gently's Holistic Detective Agency est une adaptation très libre des romans de Douglas Adams, l'auteur du Guide du Voyageur Galactique, de ses suites, d'épisodes du Docteur Who, et de sketches des Monty Python.
L'oeuvre originale était donc typiquement british dans son ton, dans son décalage et dans son humour, et en faire une adaptation moderne et actuelle demande donc à la fois une rigueur formelle et un certain je-ne-sais-quoi d'excentricité et de flegme anglais, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde... surtout dans le cas présent.
Dirk Gently's Holistic Detective Agency, saison 1 :
Renvoyé de son poste de garçon d'étage après avoir découvert le meurtre sanglant et incompréhensible du milliardaire Patrick Spring (Julian McMahon) dans son hôtel, Todd (Elijah Wood), un jeune trentenaire paumé, croise le chemin de Dirk Gently (Samuel Barnett), un pseudo-détective anglais totalement excentrique, qui décide spontanément de faire de Todd son assistant. Rapidement, le duo va se trouver embarqué dans une affaire improbable mélangeant voyage temporel, pouvoirs psychiques, héritière disparue, requin invisible, secte étrange, conspiration gouvernementale, enquêteurs incapables, garde du corps kidnappée, assassin invulnérable, et incubes rebelles...
Max Landis, showrunner américain de cette série et fils du réalisateur John Landis, est un grand dadais excentrique, jeune trentenaire hipster survolté et épuisant, au look improbable, au débit vocal soûlant, aux opinions bien arrêtées sur tout et sur tout le monde, à la personnalité versatile, à la vision très particulière de la vie, de l'univers et de la société, et qui semble parfois se croire plus rusé, original et intelligent qu'il ne l'est réellement.
Sa version de Dirk Gently, donc - dans les romans, un homme rondouillard au long manteau en cuir, aux lunettes épaisses, au chapeau rouge assorti à sa chemise à carreaux, à la cravate rayée verte et au costume usé -, s'avère être un grand dadais excentrique, jeune trentenaire hipster survolté et épuisant, au look improbable, au débit vocal soûlant, aux opinions bien arrêtées sur tout et sur tout le monde, à la personnalité versatile, à la vision très particulière de la vie, de l'univers et de la société, et qui semble parfois se croire plus rusé, original et intelligent qu'il ne l'est réellement.
Pour faire simple : Dirk Gently, ici, est un avatar à peine dissimulé de Max Landis, et c'est la voix de ce dernier qui domine toute la série (d'autant qu'il est responsable de l'écriture de la grande majorité de ces huit épisodes). Le show a l'énergie frénétique de Max Landis, les goûts très particuliers de Max Landis, l'absence caractéristique de subtilité et de discipline de Max Landis, l'obsession caractéristique de Max Landis pour les conspirations gouvernementales et les organisations paramilitaires surveillant des personnages dotés de capacités extra-ordinaires, bref, on va faire simple : Dirk Gently version Landis, c'est 95% de Landis, et à peine 5% de ce qui fait l'essence des romans et de Douglas Adams.
Ou encore, je pourrais dire que Dirk Gently version Landis, c'est une représentation assez fidèle de l'imagination, de la personnalité et de l'oeuvre de Landis, saupoudrée d'un peu de Doctor Who (la comparaison est inévitable, tant les romans d'Adams étaient adaptés de scripts refusés écrits pour Who, et tant le nouveau Gently rappelle immédiatement Tennant et Matt Smith dans leur énergie et leur excentricité), d'un peu de Terry Gilliam (pour les visuels improbables et l'esthétique de beaucoup de choses), et d'un peu de Wilfred (car le personnage interprété ici par Elijah Wood ressemble comme deux gouttes d'eau à celui qu'il interprétait alors dans la série de F/X).
Mais surtout, Dirk Gently version Landis, c'est une oeuvre à laquelle on adhère totalement ou pas du tout.
Car ici, tout est perpétuellement survolté, et tout le monde surjoue de manière caricaturale, en adoptant des accents forcés et bizarres (mention spéciale au grand méchant, sorte de croisement entre Terry Gilliam pour le physique, et Mr. Plinkett pour la voix) ; tout le monde débite ses dialogues à deux cent à l'heure, et en criant (c'est surtout vrai dans les épisodes écrits par Landis, soit 80% du show : chaque dialogue y est a) hystérique et/ou b) des tirades d'exposition dans laquelle les personnages se racontent mutuellement leur parcours, leurs sentiments, ou résument les tenants ou aboutissants du show) ; les personnages entrent et sortent du récit comme bon leur semble ; la violence est très prononcée et particulièrement gratuite ; le récit est totalement déstructuré, avec des flashbacks, des in media res, des deus ex, une boucle temporelle, etc ; l'illustration musicale est particulièrement décalée, occasionnellement agaçante, mais parvenant aussi à établir une certaine ambiance étrange qui n'est pas désagréable (les bruitages du van des Rowdy 3 sont à ce titre assez réussis).
Bref, Gently made in Landis, c'est une sorte de gros cartoon frénétique qui remplace le flegme et la subtilité absurde de l'humour anglais par un barrage constant d'images, de sons, et d'idées aléatoires qui finissent, progressivement, par prendre un semblant de forme vers la fin de la saison. Ou pas, c'est selon.
On adhère donc ou pas à la proposition... mais les personnages principaux, malgré leur hystérie un peu épuisante, finissent par s'avérer attachants. Todd est rongé par ses problèmes et ses mensonges, mais Elijah Wood lui apporte son innocence naturelle, qui contrebalance son caractère ; Hannah Marks est impeccable dans le rôle de sa soeur ; Jade Eshete est surprenante en garde du corps ultra-compétente à la coiffure improbable (même si l'accélération visuelle de ses scènes de combat est assez risible) ; et Fiona Dourif - pour peu qu'on supporte son personnage de tueuse implacable en surjeu complet et à la voix éraillée de fumeuse - se donne totalement à son rôle, et parvient même à se montrer touchante.
Petite pensée aussi pour la jeune fille qui joue le rôle de l'héritière, et qui passe toute la saison à quatre pattes à imiter un chien : un rôle ingrat dont elle s'acquitte très bien (paradoxalement, elle est nettement moins convaincante lorsqu'elle "est" humaine).
Reste Dirk Gently. Qui est bien interprété, là n'est pas le problème. Le problème, c'est sa caractérisation. Malgré quelques moments supposés l'humaniser (par sa solitude, notamment), Gently-Landis s'avère un personnage frustrant, sorte de croisement entre le Docteur, Mister Bean, Pee-Wee Herman et Sheldon Cooper. Il est très maniéré (pour ne pas dire... flamboyant), il est globalement incompétent, il ne sert pas à grand chose, et de manière générale, il est faire-valoir comique au sein de sa propre série, et n'est que rarement sympathique ou intéressant.
Encore une fois (je me répète), on adhère ou pas au programme : on adhère ou non à la version Landis de Gently et de son univers, à son rythme frénétique, à son surjeu, à ses accents, à ses costumes et postiches assez médiocres (seule exception : l'armure Steampunk des derniers épisodes), à son style assez "artificiel", à son écriture pas forcément aussi subtile, drôle ou fine qu'elle ne pense clairement l'être, à ses rebondissements parfois forcés, etc, etc, etc
Bref : l'univers de Dirk Gently, vu par Landis, c'est le toutéliage fait monde, une sorte d'hybridation bâtarde et pas totalement aboutie du décalage anglo-saxon d'Adams, de la direction artistique de Terry Gilliam, et d'une certaine rébellion adolescente pseudo-punk à l'américaine, clinquante et bruyante, où la subtilité n'a pas vraiment droit de séjour, et où le chaos fait force de loi.
Ce n'est pas forcément totalement désagréable, ce n'est pas dénué de bonnes idées, de moments amusants et de personnages attachants, mais l'emballage bordélique et indiscipliné peut clairement rebuter. D'autant que paradoxalement, c'est lorsque la série n'est pas directement écrite par Max Landis qu'elle s'avère mieux écrite et structurée, plus homogène, pour ne pas dire plus touchante et sincère...
En ce qui me concerne, je n'ai pas vraiment accroché à cette version de Dirk Gently, qui m'a plus souvent agacé que séduit. De plus, la conclusion de la saison (à base de fusillade et de cliffhanger ramenant une nouvelle fois la série à cette histoire de conspiration et d'organisation gouvernementale qui ne m'intéresse pas le moins du monde) ne m'a pas du tout envie de revenir en deuxième année, donc il est très probable, pour ne pas dire certain, que je vais laisser là ce Dirk Gently, détective holistique...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Marchands de Doute (Merchants of Doubt) :
Un documentaire qui s'attarde sur les supposés "spécialistes" engagés par divers lobbies américains pour les représenter dans les médias et dans la vie politique, afin de changer l'opinion publique à propos des sujets les plus controversés : changement climatique, produits pharmaceutiques, tabac, produits toxiques, etc...
Plutôt bien mené, ce documentaire signé du réalisateur de Food Inc. n'apportera cependant pas forcément de révélations à qui a un peu de jugeotte, et ne prend pas pour argent comptant tout ce que Fox News (et la droite républicaine dont elle est le bras armé) affirme sur son antenne.
Malheureusement, outre-atlantique, Fox fait souvent force de loi, et avec elle, les pires mensonges et contre-vérités s'ancrent dans les esprits publics.
Ce n'est pas un documentaire anti-Fox, d'ailleurs : le nom de la chaîne n'est même pas mentionné, mais ses images sont partout, ses intervenants sont omniprésents, et il ne faut pas être un génie pour s'apercevoir que Rupert Murdoch et ses sbires sont une pierre angulaire de cette abêtissement du discours socio-politique aux USA.
On regrettera néanmoins que le film cesse, au bout d'un moment, de varier les exemples, de les remettre dans un contexte historique, et de détailler les personnalités de ces lobbyistes, pour finir par devenir une diatribe pro-réchauffement climatique, délaissant par là-même de nombreux cas de figure qui auraient pu être fascinants (vaccins, psychiatrie, etc).
3.5/6 (le documentaire est d'autant plus glaçant dans le contexte actuel, depuis l'élection de Trump)
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
Farscape, saison 4 :
Après une fin de saison 3 qui voyait Moya absorbée par un vortex, abandonnant Crichton et son module seuls dans l'espace, le temps de la reconstruction est arrivé. Pas seulement pour les personnages, mais également pour les scénaristes, qui repartent sur de nouvelles bases en réunissant petit à petit les membres de l'équipage non sans quelques surprises.
Stark n'est plus là, Jool est débarquée peu de temps après le début de saison ; Moya se repeuple donc avec deux nouveaux arrivants (sans compter Noranti qui est présente depuis le 3.22) : Sikozu, et Scorpius.
La première, dotée d'une grande intelligence et d'une connaissance étendue des Leviathans - mais uniquement théorique -, ne réussit pas à s'intégrer à cause d'opinions bien tranchées et d'un entêtement sans limite. Et comme elle considère Pilot inexpérimenté et son équipage trop naïf, cela n'aide pas sa cause.
Mais elle peut compter sur le soutien de Scorpius (leur duo est vraiment excellent), dont la présence à bord est une très bonne idée : cela crée une nouvelle dynamique et ses confrontations régulières avec John sont un pur régal puisqu'on doute constamment de sa sincérité.
Ces bouleversements entraînent une première partie de saison parfois laborieuse, le temps de s'adapter à de nouvelles interactions. Quelques épisodes retombent dans les travers des deux premières saisons en jouant un peu trop sur l'aspect "créatures bizarroïdes" et sur l'humour pipi-caca, qui ont certes toujours été présents mais qui ne sont drôles qu'à petites doses.
Mais il y a des perles, dont John Quixote - écrit par Ben Browder lui-même - fait partie : le concept de jeu vidéo grandeur nature couplé à une multitude de références (Max Headroom ou Monty Python and the Holy Grail pour ne citer qu'elles) réserve de bons moments.
La seconde partie de la saison remet en revanche la série sur les rails de l'excellence atteinte la saison précédente, à commencer par Unrealized Reality. Un épisode atypique, puisque l'action fait ici place à des explications de texte sur les vortex, qui offrent des possibilités infinies puisqu'ils permettent de naviguer à la fois dans l'espace et dans le temps. Une entrée ne correspond pas à une sortie unique : il en existe un nombre incalculables.
Mais comme l'indique Einstein (une entité appartenant à une race dont les Anciens sont issus, sachant que ces derniers ont été génétiquement modifiés afin de pouvoir vivre dans l'environnement d'autres espèces), le problème n'est pas d'aller d'un point A à un point B, mais de revenir au point A après l'avoir quitté chronologiquement parlant.
Si un voyageur imprudent le rejoint avant, il crée alors une réalité non réalisée, et les multiples voyages d'un John ignorant en la matière en ont engendré une pléthore. Mais si les événements de cette réalité sont assez proches de ceux qui se sont déroulés dans la réalité précédente, le temps se rectifiera de lui-même. Cette notion est bien entendu familière, puisqu'elle avait déjà été énoncée par Harvey dans Different Destinations.
Cet épisode donne aussi l'opportunité à Kemper - auteur de l'épisode - de créer une réalité non réalisée complètement loufoque dans laquelle les personnages sont dans la peau des autres. Ce n'est d'ailleurs pas totalement innocent : Sikozu/Stark se révèle être la clé pour trouver Katratzi, une base militaire où l'Empereur des Scarrans a ses quartiers.
Ces derniers sont plus que jamais intéressés par les connaissances de John, et sont prêts à tout pour s'en emparer avec comme but ultime le contrôle de l'univers. Ils profitent alors d'une rencontre fortuite avec l'équipage de Moya lors de négociations secrètes entre Grayza - toujours décidée elle aussi à mettre la main sur l'astronaute - et la ministre Ahkna pour capturer Aeryn et lui soutirer des informations, notamment pour savoir si John est bien le père biologique de son foetus fécondé.
C'est à partir de ce moment que les priorités de Crichton se font réellement jour : à ses yeux, sauver l'univers n'est rien comparé à l'idée de la perdre, raison pour laquelle il propose un marché à Scorpius pour lancer une opération de sauvetage.
Cet arc débouche sur une révélation à propos de Sikozu : génétiquement modifiée par la résistance Kalishe afin de produire des rayonnements radioactifs fatals pour les Scarrans, elle est en fait une bioloide. Cela ne vient pas de nulle part, car certains indices ont été disséminés ça et là : Taalika n'absorbe pas son énergie dans Twice Shy, elle ne veut pas passer aux rayons X dans Terra Firma...
Elle lève le voile sur le mystère l'entourant dans un champ de Crysthérium (une plante que mangent les Scarrans et qui leur apporte leurs capacités intellectuelles). Le téléspectateur se prend alors une nouvelle claque : ces fleurs sont la raison de la torture infligée par Scorpius à Stark, car ce dernier vivait auparavant à Katratzi. Ce qui explique que Sikozu/Stark connaissaient également l'emplacement de la base.
Cette volonté de ne rien laisser au hasard est présente à tous les niveaux. Après être enfin retourné sur Terre - dans deux timelines différentes, ce qui lui a donné l'occasion d'appliquer la théorie d'Einstein et Harvey pour les corriger -, John comprend qu'il n'y a plus vraiment sa place à cause de ce qu'il a vécu et du danger encouru par sa planète. Il est également définitivement convaincu que les humains ne sont pas prêts à accueillir des aliens, et encore moins à se défendre contre eux. C'est le sujet central de A Constellation of Doubt.
Sous la forme d'un reportage réutilisant les vidéos tournées par le neveu de Crichton lors du séjour de ses compagnons sur Terre, l'épisode reprend dans les grandes largeurs les thèmes abordés dans A Human Reaction, en mettant en avant l'introspection à laquelle l'humanité devrait se livrer.
C'est ce qui va pousser Crichton à détruire le vortex menant à sa planète avant que les Scarrans ne puissent l'annihiler (cette manoeuvre est périlleuse, et il demande pour cela l'aide de Pilot que l'on voit exceptionnellement hors de Moya), en laissant derrière lui sa famille et une chance de les revoir. La scène d'adieu avec son père au téléphone, quand il est sur la Lune, est d'ailleurs très émouvante.
Force est de constater que cette dernière partie de saison est très dense, et la façon dont les pièces du puzzle s'emboîtent naturellement montre que cette saison était très bien planifiée. Vu qu'elle a été écrite dans l'optique d'une saison 5, ce n'est pas surprenant, et il y a par conséquent une énorme frustration lors du cliffangher final. Certains éléments restent inexpliqués, comme le fait que les Eidolons, les Sébacéens et les Humains soient liés d'une certaine manière, comme cela est suggéré dans What Was Lost.
Ce diptyque est celui qui voit Jool se séparer de ses amis en restant sur Arnessk, puisque le fait de réactiver les sondes de Darnaz a libéré les Eidolons d'une stase qui a duré 12000 cycles. C'est aussi la première fois que sa capacité à faire fondre le métal en criant est utilisée à bon escient, dans une scène jouissive où elle est entourée de Chiana et de Sikozu pour se battre; et qui rappelle le côté sexy que le show possède depuis le début (que la présence de Grayza et son décolleté plus que plongeant n'infirme en rien). Les scénaristes en ont conscience et ont toujours joué dessus, surtout dans cette saison 4 où la libido de la Nébari est plus que jamais mise en avant (au détriment de son don de prescience).
Concernant les autres personnages, Rygel reste fidèle à lui-même et sert souvent de ressort comique, tout comme Noranti qui passe son temps à faire des potions bizarres. Il faut croire que Moya attire les fous car elle est souvent à côté de la plaque, mais dans ses moments de lucidité elle sait apporter sa contribution. Elle cuisine, elle guérit, et ses herbes peuvent parfois se montrer utiles même si elle a la fâcheuse tendance à les utiliser sans prévenir.
Elle est à l'origine de ce que prend Crichton pour oublier ses sentiments envers Aeryn pendant une bonne partie de la saison, car leur relation est bien compliquée lors de son retour sur Moya avec Scorpius. Évidemment, cela ne sert qu'à retarder l'échéance avant qu'ils ne se remettent ensemble.
C'est également avec un certain plaisir que l'on assiste en fin de saison au rapprochement entre Chiana et D'Argo, qui est enfin libéré d'un poids depuis qu'il a rencontré Macton dans Mental As Anything et qu'il a enfin pu assouvir sa vengeance d'une manière bien plus perverse qu'en le tuant simplement. Cela ne fut pas sans heurts, ayant à un moment douté de son innocence car il aurait très bien pu tuer Lo'Laan dans un accès d'hyper rage.
Un seul regret le concernant : son capitanat à bord de Moya n'a pas de réel impact sur le fonctionnement de l'équipage, ce qui enlève du poids à ce qui était pourtant une bonne idée pour montrer qu'il a gagné le respect de ses compagnons d'infortune.
Malgré un départ assez lent, une fois que les événements s'accélèrent on retrouve le rythme et les idées de folie de la saison 3, avec des enjeux bien plus importants qui sont bien amenés et bien exploités. La continuité thématique et le toutéliage mythologique sont impeccables, et on a encore le droit à quelques moments épiques.
Les personnages ont tous connu une évolution cohérente dans l'ensemble, et leur solidarité acquise de haute lutte dans l'adversité fait plaisir à voir. Si ce n'est pas la totale réussite de la saison précédente, ça s'en rapproche sur bien des points, et l'investissement du téléspectateur est récompensé.
(bilan saison 1, 2, et 3 par Sygbab ; bilan saison 4, et PK Wars, publiés dans ces pages par Lurdo en 2012)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
That Guy Dick Miller :
Documentaire américain financé via Kickstarter, et consacré à la carrière du fameux Dick Miller, second rôle incontournable de tout un pan du cinéma américain d'exploitation.
S'appuyant sur les commentaires de l'intéressé, ainsi que sur les innombrables interventions de tous ceux qui ont collaboré avec lui, de près ou de loin (de Corman à Dante en passant par Sadler, Feldman, etc), ce métrage retrace les trois grandes périodes de la carrière de l'acteur : tout d'abord, les innombrables films de Roger Corman, dans les années 50 et 60, au nombre desquels Un Baquet de Sang (1959), qui lui ont permis de tisser un réseau de contacts et de compères fidèles lui assurant toujours de petits rôles, çà et là, dans leurs productions.
Puis l'ère New World Pictures, dans les années 70, lorsqu'une nouvelle génération de réalisateurs et scénaristes ayant grandi avec les films de Corman ont décidé de remettre Miller sur le devant de la scène, lui qui préférait attendre que les rôles viennent à lui plutôt que l'inverse.
Et puis, à mesure que cette génération a trouvé le succès (comme Joe Dante avec Gremlins), Miller a fini par trouver son chemin dans de plus grosses productions, hors du cercle très restreint de ses amis.
En fin de compte, cet acteur discret et sous-exploité a désormais plus de 200 films à son actif, la plupart du temps dans des rôles à son image : attachants, mémorables, touche-à-tout et pleins de personnalité, mais malheureusement trop brefs pour vraiment lui permettre de connaître la gloire. Il n'a pas l'air de trop s'en plaindre, cela dit, puisqu'il a clairement un tempérament têtu et casanier, pour le meilleur et pour le pire.
Quoi qu'il en soit, ce documentaire s'avère assez amusant à suivre, la personnalité de Miller y étant pour beaucoup dans le capital sympathie du personnage, et le tout finit par être un hommage satisfaisant à une gueule attachante du Septième Art américain.
Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !
Farscape, saison 3 :
Cette troisième saison se démarque des deux précédentes en étant plus feuilletonnante, tout en donnant un coup de fouet aux loners puisque le dédoublement de Crichton est exploité à fond : l'équipage est scindé en deux groupes afin de constituer un équipage pour Moya et Talyn, et l'alternance des épisodes permet de suivre les aventures des uns et des autres.
Bien entendu, ils sont composés de telle sorte que leurs interactions provoquent des frictions, afin d'épicer un peu le tout. Sur le plan pratique, c'est également plus simple de gérer cinq personnages plutôt que dix... L'objectif de ce parti pris n'est pas uniquement d'apporter un côté ludique à la série puisque les scénaristes utilisent ce format pour approfondir la psyché de John ainsi que se relation avec Aeryn.
Mais avant que le groupe ne soit éclaté, il est encore au complet dans un premier tiers de saison déjà bien riche en évènements. Faisant directement suite à la fin de saison 2, le season premiere se déroule dans l'antre de Grunchlk. Outre l'étau qui se resserre autour de Crichton avec la présence d'un Scarran et surtout un Scorpius qui possède désormais la puce qui contient des informations sur la technologie des vortex, le plus marquant reste le sacrifice de Zhaan qui se condamne elle-même dans un futur proche, en faisant revenir Aeryn d'entre les morts.
Ce qui aurait pu passer pour un subterfuge la place en tant que protectrice de la vie de ses compagnons, et c'est sa condition qui va l'amener à les sauver une fois de plus dans le dyptique Self Inflicted Wounds.
Le niveau de spiritualité qu'elle a atteint lui permet d'effacer ses erreurs passées et la noirceur qui jadis l'a habitée, ainsi elle part en paix avec elle-même. La série perd alors un personnage aimant, et ce n'est pas sans conséquence sur le comportement de Stark, alors qu'il n'était déjà pas très stable lui qui n'était déjà pas très stable à force d'absorber une partie de l'âme et de la mémoire des personnes qu'il aide à passer dans l'au-delà.
Il finit par se mettre tout le monde à dos sur Talyn, et disparaît une fois de plus (cette fois-ci, les scénaristes pensent à l'expliquer...). Même si son traitement est chaotique, ce n'est pas forcément un mal : son âme tourmentée le rend attachant dans les scènes où il fait usage de son talent particulier, mais il peut vite être irritant quand il pète les plombs.
Il n'arrive cependant pas à la cheville de Jool, qui passe son temps à casser les pieds - et surtout les oreilles - de tout le monde. Mais comment lui en vouloir, elle qui se réveille plus de 22 ans après avoir été cryogénisée, loin de son monde et sur un vaisseau où personne ne lui facilite la tâche pour s'intégrer. Surtout pas Chiana, qui ne fait que la rabaisser.
Cette dernière a d'ailleurs couché avec Jothee pour s'éloigner de D'Argo, obligeant le fils du Luxan à quitter le vaisseau pour en apprendre plus sur les valeurs d'un peuple guerrier dont le courage, l'honneur et la loyauté sont des fondements... Ce qui laisse D'Argo esseulé, préférant passer la majeure partie de son temps à étudier le vaisseau qu'il a récupéré dans Suns and Lovers.
Les personnages de Farscape sont donc loin d'être parfaits, et font passer leurs intérêts avant celui des autres assez régulièrement (la preuve vivante de cet état de fait établi dès la première saison n'est autre que Rygel, peu avares en coups bas). Les rivalités ou divergences d'opinion qui peuvent exister donnent l'occasion aux scénaristes d'en jouer pour proposer de nouvelles situations.
Par exemple, les chamailleries incessantes de D'Argo et Crichton sont décryptées à la loupe et amènent les deux "épisodes concept" totalement délirants que sont Scratch N' Sniff - avec sa narration complètement éclatée et une réalisation qui donnent l'impression d'halluciner - et Revenging Angel, qui revisite les cartoons en étant truffé de détails hilarants.
Sur Talyn, c'est l'alliance forcée de Crichton et Crais qui est savoureuse, d'autant qu'elle permet de faire le point sur l'évolution des deux hommes. Dans le cas de l'ex-capitaine, il faut bien se rendre à l'évidence : c'est un homme désespéré, déchu d'une position importante, et qui trouve en Talyn un moyen d'expier ses péchés puisqu'il protège les Pacificateurs d'un des projets dont il était en charge et qui était censé avoir des répercussions militaires bénéfiques.
Leur lien de circonstance connaît son apogée dans le final, lorsqu'ils se sacrifient ensemble pour détruire le vaisseau de Scorpius. Cela règle définitivement les problèmes comportementaux de Talyn, qui n'aura jamais réussi à concilier les velléités guerrières de son ADN Pacificateur et le pacifisme de son ADN Leviathan. Si les personnages ne sont pas parfaits, il savent en tout cas être héroïques... Et Crichton, en a-t-il l'étoffe ?
Le diptyque Infinite Possibilities nous prouve que cela peut être le cas, mais quand les conditions sont réunies. Le Crichton de Moya est plus prudent car il ne risque pas sa vie inutilement et tente de saboter les recherches de Scorpius de l'intérieur. L'idée est de montrer que ce qui nous forge, ce sont avant tout les évènements que l'on vit, mais également les gens que l'on rencontre.
La comparaison de l'évolution des deux Crichton est assez parlante à cet égard : celui de Talyn est plus apaisé car il a trouvé de la stabilité auprès d'Aeryn (la pauvre n'est pas épargnée : poursuivie par sa mère qui finira par mourir, elle perd également l'homme de sa vie dans ses bras et doit ensuite endurer le calvaire de revoir son visage chaque jour lorsqu'elle retrouve son alter ego). De fait, il gère peut-être mieux Harvey.
Le clone de Scorpius est resté dans l'esprit de l'astronaute même après le retrait de la puce et a le don d'apparaître dans les endroits les plus incongrus de la mémoire de John, mais il se révèle être un atout en certaines occasions, notamment dans Different Destinations. Il y fait part d'une donnée intéressante : à partir du moment où des évènements passés sont assez proches de leur déroulement initial, l'intrusion de quelques personnes venues du futur n'aura que peu d'incidence car le temps se rectifiera de lui-même.
Farscape s'écarte le plus souvent de la science-fiction conventionnelle, mais quand la série s'y attarde c'est souvent intéressant et les fondamentaux du genre sont légion : voyage dans le temps, dimensions parallèles dans A Bug's Life, portail sur une autre dimension dans My Three Crichtons...
Cet élément s'ajoute à d'autres informations distillées au long de la saison, comme dans Self Inflicted Wounds. Moya entre en collision avec un vaisseau scientifique dans la zone turbulente d'un vortex - la région qui en sépare l'intérieur de l'espace normal - et l'un de ses membres apprend à John que chaque vortex comporte une faille qui se présente de manière périodique et que celle-ci permet de déboucher sur une multitude de mondes.
La Terre n'est d'ailleurs pas si loin... Une autre surprise - désagréable - l'attend : les vortex sont infestés de serpents qui ne sont visibles que lorsqu'il y a des changements de phase. Cela fait le pont avec les recherches de Scorpius, qui tente de mettre au point un appareil afin de conserver son intégrité physique lorsque ce phénomène se produit.
Crichton, quant à lui, est sur le point de solutionner les équations que les Anciens lui avaient fournies, avec l'aide de son alter ego décédé. En effet, ce savoir a été débloqué dans Infinite Possibilites, dans lequel Furlow réapparaît. Il empêche Scorpy de posséder cette technologie, mais ce n'est pas lui le véritable ennemi.
Comme le montre si bien le formidable épisode Incubus, l'hybride a des origines douloureuses et son éducation ne s'est pas faite dans la douceur ; la seule chose qui l'intéresse n'est pas de contrôler l'univers mais de prendre sa revanche sur les Scarrans.
John réalise alors qu'après avoir été chassé par Crais puis par Scorpius, il est devenu le centre d'intérêt d'une race violente qui ne reculera devant rien pour assouvir sa soif de domination grâce aux vortex. Et s'ils s'intéressent à lui, ils ne tarderont pas à trouver la Terre... Alors que ses compagnons vont retourner chez eux (Chiana souhaiterait rejoindre la résistance Nébari menée par son frère, Rygel se voit déjà reprendre possession du trône de Dominar, D'Argo est déterminé à partir à la recherche de Macton), l'étau se resserre une fois de plus sur lui. Seulement, la Terre ne sera pas forcément le seul élément dans la balance, car Aeryn ést enceinte. Aura-t-il les épaules assez solides pour supporter cette pression ?
Que ce soit au niveau du développement des personnages ou de la mythologie, de la construction de la saison ou même de l'intérêt de chaque épisode, cette saison surpasse largement les deux premières. La série est définitivement lancée, et le potentiel est exploité à son maximum pour donner à la série une dimension épique.
Et les éléments mis en place laissent penser que la suite peut être encore plus grandiose... Une des meilleures saisons toutes séries confondues, qui récompense amplement le téléspectateur qui aura su s'investir malgré deux premières saisons inégales.
(bilan saison 1 et 2, par Sygbab ; et bilan saison 3, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Men in Suits :
Un très bon documentaire consacré aux men in suits, littéralement les "hommes dans les costumes", ces acteurs et cascadeurs ayant interprété les plus grands noms du cinéma fantastique et d'horreur : Tom Woodruff Jr. (Alien 3), Brian Steele (Underworld), Harua Nakajima (Godzilla & co), Misty Rosas (Congo), Doug Jones (tous les Guillermo Del Toro), John Alexander (Gorilles dans la Brume), etc, etc, etc.
Un joli mélange de vétérans et d'acteurs plus récents, qui donnent leurs impressions de leur métier, rendent hommage aux créateurs de ces monstres, et soulignent par là-même l'importance de leur profession, ainsi que le manque de reconnaissance par rapport aux autres membres de l'équipe de tournage.
En parallèle, le documentaire revient sur l'histoire de cette profession, depuis les premiers costumes de gorilles en passant par Jim Henson, sans oublier les kaijus japonais, et aborde même le concept de motion capture et de mélange avec des effets numériques, comme des alternatives modernes à un art qui se perd un peu.
On regrettera simplement la note finale sur laquelle se conclut le métrage, une chute un peu amère soulignant que la dernière version de la Planète des Singes (sortie en salles durant la production du documentaire) ne se composait que d'images de synthèse (ce qui minimise un peu trop le travail d'Andy Serkis à mon goût).
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Farscape, saison 2 :
Dès le season premiere, un constat s'impose : afin de régler les problèmes de rythme de la première saison, le format des épisodes passe de 50 à 45 minutes. Une décision nécessaire, qui nécessite cependant certains ajustements dans l'écriture, et qui ne porte pas ses fruits immédiatement dans la mesure où l'interêt des épisodes est très variable. Certains sont même dispensables, comme Taking The Stone ou Home on The Remains, dont le point commun est d'être centrés sur Chiana (autant dire que pour le moment, le développement de son personnage est pour le moins raté).
Il y a cependant quelques réussites, comme The Way We Weren't qui approfondit la relation particulière entre Aeryn et Pilot - qui partagent désormais une partie du même ADN - en revenant sur leur trouble passé et qui jette un nouvel éclairage sur le bouclier protégeant la fécondation de Moya, détruit par D'Argo dans la première saison. D'autres épisodes prennent une tournure un peu plus déjantée, comme Out of Their Minds qui est une variation sur le thème de l'échange de corps puisque cela concerne l'intégralité de l'équipage de Moya (ce qui donne des situations hilarantes) ou encore Crackers Don't Matter, qui introduit sous ses airs de comédie le début de la folie de Crichton (avec un Scorpius sorti tout droit de son esprit).
Cette capacité à rebondir avec brio sur des éléments laissés en suspens et ce goût prononcé pour le délire se rejoignent avec bonheur dans Won't Get Fooled Again, qui revisite de manière intelligente l'épisode de la première saison A Human Reaction. Les Scarrans, qui ont enfin fait leur apparition peu de temps auparavant dans la trilogie Look At The Princess, s'intéressent à Crichton depuis qu'ils sont au courant que corpius le poursuit, et veulent lui soutirer des informations en créant des illusions comme l'avaient fait les Anciens. John est alors sauvé par le clone mental de Scorpius, souvenir des nombreuses séances de torture subies sur l'Aurora Chair.
Les visions de Crichton prennent ainsi tout leur sens, et ne sont pas qu'une simple folie de l'astronaute dûe à une trop longue période d'exposition dans l'espace. C'est le début d'une relation complexe entre les deux individus - qui va mettre Crichton au bord de la crise de nerfs à de nombreuses reprises - et un véritable tournant puisque Scorpius prend de l'envergure et s'installe comme un ennemi plus complexe qu'à première vue de par son statut d'hybride, qui lui confère autant de forces que de faiblesses (son côté Scarran cherche la chaleur mais son côté Sébacéen la fuit, tout un paradoxe).
La série se démarque également en maltraitant son personnage principal, bien loin d'un héros affrontant toutes ses peurs avec courage. Que dire de ce cliffangher, qui laisse John allongé sur une table, incapable de parler car une partie de son cerveau vient de lui être enlevée pour retirer une puce... Cela conclue sur une bonne note un final pourtant peu inspiré, dans lequel le mort d'Aeryn n'est pas crédible une seule seconde (de ce fait, la scène des funérailles ne fonctionne pas).
Ce dernier épisode suit directement la trilogie Liars, Guns and Money, qui demande une également une sacrée suspension d'incrédulité. Pour l'occasion, chaque membre de l'équipage est chargé d'enrôler comme mercenaire des ennemis rencontrés lors de la première saison, alors que ceux-ci sont éparpillés et que Moya n'a même plus de Starbust. Difficile d'imaginer qu'ils puissent être retrouvés si facilement... C'est d'autant plus dommage que ces personnages sont utilisés de manière purement fonctionnelle, sans autre but que de faire rebondir l'intrigue.
Il s'agit en fait de sauver Jothee, suite à des informations donnés par Stark, qui revient comme un cheveu sur la soupe dans The Locket après avoir été oublié pendant 17 épisodes. Celui-ci ferait partie d'une population d'esclaves Baniik, le peuple de Stark massacré par Scorpius (mais ce sujet est évoqué de manière très succinte). Une ficelle scénaristique assez grossière pour intégrer les deux personnages à l'équipage, ce qui n'est pas sans conséquences.
Si ce n'est Zhaan, personne ne fait confiance à Stark, et la relation entre D'Argo et son fils reprend dans un contexte difficile, ce qui rejaillit sur le couple qu'il forme avec Chiana. Ce n'est pas réellement une surprise, puisqu'à part une compatibilité sexuelle indéniable, ils ont souvent des difficultés à communiquer. C'est aussi le cas pour Crichton et Aeryn, qui combat ses émotions car elle est effrayée par ce qu'elle ressent.
Ici se trouve donc l'une des forces de la série : les personnages, et les relations qu'ils entretiennent. Zhaan et Stark ont un lien fort depuis qu'ils ont partagé leurs esprits, Chiana et Rygel sont de connivence sur les questions matérielles, la Nébari est toujours attachée à John car il lui a sauvé la vie... Chaque interaction a ses particularités. Celui qui attire le plus d'antipathie aux yeux de presque tous reste Crais, surtout depuis qu'il est à bord de Talyn.
Les deux ne sont pas très présents dans cette saison car Talyn a clairement affiché la volonté de suivre son propre chemin avec l'aide du capitaine Pacificateur réformé. Cela permet d'attendre avec impatience la présence plus récurrente du Leviathan guerrier, en espérant qu'elle soit exploitée comme il se doit. Crais prend ainsi une envergure différente, et dépasse enfin la vengance aveugle qui aurait fini par le rendre fade. Sa relation avec Aeryn devient plus complexe, dans le sens où il juge qu'elle est nécessaire à l'éducation de Talyn puisque ce dernier lui fait confiance. A plusieurs reprises il cherche à s'assurer ses services, mais n'y est pas encore parvenu.
Par petites touches, la série s'enrichit, et distille quantité d'éléments qui laissent penser que le résultat peut être exceptionnel. Il est simplement dommage que cette saison, comme la précédente, ressemble plus à de la mise en place qu'autre chose.
(bilan saison 1, par Sygbab ; et bilan saison 2, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)
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Farscape, saison 1 :
Le point de départ de la série est simple, et le pilote ne perd pas de temps à tout mettre en place : en testant une théorie consistant à profiter de la friction de l'atmosphère terrestre pour permettre à une navette de gagner de la vitesse, l'astronaute John Crichton s'engouffre dans un vortex qui s'ouvre juste devant lui et se retrouve propulsé à l'autre bout de la galaxie. Il percute alors un astronef qui se crashe et se retrouve dans un vaisseau vivant qui transporte des prisonniers aliens en pleine tentative d'évasion, qui finit par réussir. Mais Crichton ayant par accident tué le frère du capitaine Crais, ce dernier se met à leur poursuite et jure qu'il se vengera. Tout cela est parfaitement résumé dans le générique.
C'est un bon prétexte pour justifier les aventures de Moya dans les territoires inconnus de cette galaxie (The Uncharted Territories), avec un équipage disparate à son bord. Comme leur fuite perpétuelle les oblige à ne jamais rester longtemps sur une même planète, cela explique également qu'une bonne moitié des épisodes se déroulent dans le vaisseau plutôt qu'en l'extérieur - ce qui permet, entre autres, d'économiser sur les décors (attention cependant à ne pas être claustrophobe, car on voit très souvent les coursives de Moya).
La menace de Crais n'étant pas vraiment omniprésente - c'est même tout le contraire vu le peu d'épisodes où il apparaît -, il en découle une longue succession de loners pas toujours inspirés, et surtout interminables à cause d'un format de 50 minutes pas du tout adapté, que les scénaristes ne réussissent jamais à maîtriser tant cela plombe le rythme des épisodes. C'est d'ailleurs le plus grand défaut de cette première saison, avant même certains décors un peu cheap et quelques costumes et maquillages qui ne sont pas du plus bel effet. Et même s'il y a toujours un côté décalé propre à la série, certains épisodes peinent à être véritablement intéressants.
Il faut également s'habituer à une écriture qui peut déstabiliser au départ, puisque les ellipses sont très souvent utilisées. Mais ne soyons pas mauvaise langue : d'autres épisodes sont très bons (même s'ils souffrent également de ces 6-7 minutes en trop) et les fondations de la mythologie sont construites peu à peu, en distillant quelques informations ça et là avant de les relier lors de grandes avancées.
A Human Reaction est véritablement le premier épisode à laisser entrevoir le potentiel de celle-ci. En créant accidentellement un vortex, Crichton a attiré l'attention des Anciens, en charge de leur surveillance. Outre la justesse du traitement du thème "que feraient les humains si des aliens débarquaient ?" (réponse : ils auraient plutôt tendance à penser qu'ils les envahissent et ne croiraient pas un seul instant qu'ils aient des intentions pacifiques de cohabitation), l'élément le plus important concerne le cadeau que ces derniers font à Crichton : la connaissance inconsciente de la technologie des vortex.
Ils se sont en effet rendus compte qu'il a les capacités pour découvrir comment les créer, puisqu'il réédite la performance dans Till the Blood Runs Clear, même si le vortex est alors instable. Mais ils ne veulent pas lui donner les solutions, car ils considèrent que s'il n'est pas assez intelligent pour en comprendre le fonctionnement, alors il ne saura pas les utiliser à bon escient. Le fait qu'ils puissent constituer une arme est d'ailleurs confirmé ensuite par les recherches de Scorpius à ce sujet, qui n'hésitera pas à fouiller les moindres recoins de l'esprit de l'astronaute afin de lui soutirer les informations qu'il désire. Cela démontre que les enjeux dépassent le cadre de l'envie de Crichton de rentrer chez lui.
On apprend également que Scorpius est un croisement entre Sébacéens et Scarrans. Sa force physique laisse penser que les Scarrans sont bien plus effrayants que les Pacificateurs, alors même que depuis le début de la série ces derniers sont décrits comme les maîtres du secteur, imposant leur volonté à tous les peuples. Leur soif de conquête les amène à tenter de créer un Leviathan hybride doté d'armes, et ces manipulations génétiques donnent naissance à Talyn, qui n'est autre que la progéniture de Moya. Une idée intéressante qui explique rétroactivement pourquoi des particules avaient été libérées dans They've Got a Secret, qui évoquait le concept pour la première fois.
Cet épisode marque un tournant, en levant le voile sur les raisons de l'incarcération de D'Argo : celui-ci était marié à une Sébacéenne et ont eu un fils, Jothee, mais son beau-frère a tué sa femme et le Luxan s'est retrouvé accusé du crime. Quelques épisodes plus tard, dans Rhapsody In Blue, le mystère entourant Zhaan est également évacué : elle a tué son amant lors d'une fusion spirituelle car ce dernier, assoiffé de pouvoir, avait demandé l'aide des Pacificateurs pour réprimer son peuple. Cela remet en perspective le personnage, qui représentait juisqu'alors la tendresse, la sagesse et la gentillesse incarnées : la constante quête spirituelle des Delviens peut les amener à trouver en deux la noirceur de leur âme, ce qui peut les conduire à la folie. Ce côté plus sombre avait déjà été entrevu dans That Old Black Magic.
C'est une bonne chose que ces révélations n'aient pas trop tardé, et on peut s'apercevoir que la situation de chacun est complètement différente : D'Argo est innocent et a perdu sa famille, Zhaan est coupable et a dû lutter pour se contrôler. Mais le but est le même pour tous : rentrer chez soi, retrouver sa liberté. Tous, sauf Aeryn, qui ne pourra pas réintégrer sa société en l'état actuel des choses car elle est considérée comme une traîtresse. Cette motivation commune amène un drôle de paradoxe : c'est ce qui les unit et leur permet de se serrer les coudes dans l'adversité, mais c'est aussi ce qui les amène à des actes égoïstes ou radicaux comme l'amputation du bras de Pilot dans DNA Mad Scientist (qui introduit un élément intéressant, puisqu'Aeryn sert de cobaye à des expérimentations génétiques et conserve quelques traces de l'ADN de Pilot après cela), ou la trahison ratée de Rygel dans le final.
Au regard de la saison, la dualité de leurs sentiments est assez présente, car les moments de camaraderie alternent avec des conflits répétés qui n'arrangent pas l'ambiance sur Moya. Celui qui en souffre le plus, c'est bien entendu Crichton, qui se retrouve dans une situation peu enviable : l'alien, c'est lui, et rien ne lui est pardonné, pas même le fait qu'il lui faille un temps d'adaptation afin de comprendre comment les choses fonctionnent dans cet univers qui lui est totalement étranger. Ceci étant, il s'attire souvent les foudres de ses compagnons à cause d'une propension assez incroyable à imaginer des plans qui échouent toujours lamentablement...
Les relations sont surtout tendues avec D'Argo qui a aussi des problèmes avec Rygel, l'élement perturbateur. Il rote, il pète, il vomit, il pisse (et des fois ça explose), il sue, il est pervers et vicieux, sa déchéance après avoir été Dominar ne l'empêche pas d'être abominablement prétentieux : pour résumer il n'a vraiment rien qui puisse donner envie de voyager avec lui. Et c'est plutôt bien vu de la part des scénaristes, car la plupart du temps, le téléspectateur aime bien avoir un personnage à détester, et c'est peut-être ce qui le rend crédible alors que c'était une vraie gageure de faire en sorte qu'une marionnette soit un membre à part entière de l'équipage.
Dans l'ensemble, les personnages sont bien écrits. Mais il manque un élément : la romance. Celle qui naît petit à petit entre Aeryn et Crichton est toute en sous-entendus, en non-dits, en regards, et elle est fort bien évoquée. Elle amène cependant à un gros ratage... Le doublé Nerve - The Hidden Memory revient sur le baiser échangé entre Crichton et Gilina, ce qui motive cette dernière à sauver l'homme qu'elle aime. Comprenant qu'il n'a d'yeux que pour Aeryn, elle décide de ne pas s'échapper de la base Gammak avant de changer d'avis mais elle se fait tirer dessus par Scorpius.
Le problème ne se situe pas au niveau de ses hésitations, qui sont compréhensibles, mais c'est surtout le traitement de sa mort qui laisse franchement à désirer : elle demande un dernier baiser à Crichton, et... c'est tout. Il n'est fait aucune mention d'elle dans les deux derniers épisodes de la saison. Que tout le monde soit occupé à autre chose parce que Scorpius et Crais les poursuivent, ça se tient ; que les ellipses soient un procédé récurrent, d'accord ; mais de là à ne pas évoquer le personnage, c'est un sacré oubli. Ce n'est pas le seul : mais où est passé Stark ? Heureusement, Crais opère un revirement lors de ce double épisode et passe au-delà de son statut d'homme aveuglé par la vengeance. Sa fuite avec Talyn promet de beaux développements.
Si cela n'était pas suffisamment clair, cette première saison souffre de bon nombre de défauts mais il est indéniable que des qualités s'en dégagent. Il faut parfois s'armer d'un peu de courage et de patience pour venir à bout de certains épisodes, mais ça reste plaisant dans l'ensemble.
(retrouvez aussi le bilan - nettement plus sommaire et décousu - de cette même saison 1, publié dans ces pages par Lurdo en 2012)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Batman et Bill (Batman and Bill) :
Documentaire américain retraçant le combat d'un homme, Marc Tyler Nobleman (un auteur s'étant déjà penché sur la biographie des de Siegel & Shuster, les créateurs de Superman) pour parvenir à faire reconnaître la véritable paternité du personnage de Batman.
Traditionnellement attribuée à Bob Kane, qui a fait sa carrière et sa fortune grâce à elle, la création de Batman tient tout autant (si ce n'est plus) à Bill Finger, créateur et scénariste du Dark Knight, qui lui doit l'immense majorité de ses attributs : son apparence, ses gadgets, ses origines tragiques, ses motivations, ses partenaires et ses ennemis...
Mais Finger était, en quelque sorte, le nègre de Kane, un homme de l'ombre que son partenaire dessinateur a eu tôt fait d'écarter de toute reconnaissance. Après toutes ces années, Nobleman a donc entrepris de réhabiliter Finger, dont le rôle oublié dans l'histoire de DC Comics a eu des conséquences sérieuses : tandis que Kane connaissait gloire et succès, apparaissait au cinéma et à la télévision, etc, Finger était sans le sou, malade, et il s'est éteint dans l'indifférence générale, chez lui, seul.
Afin de rendre à Finger ce qui appartenait à Finger, et de convaincre DC Comics de créditer Finger pour sa création, Nobleman s'est ainsi lancé dans une campagne de mobilisation, contactant de nombreux noms de l'industrie (dont Kevin Smith), et tentant de trouver les éventuels héritiers de Finger.
Plus facile à dire qu'à faire, puisque Finger ayant totalement disparu des radars, sa vie de famille a fini par être aussi compliquée et déprimante que sa carrière. Enfin, Nobleman a réussi à retrouver la petite-fille de Finger, et a fini par se confronter frontalement à DC : un geste qui n'est pas sans déplaire à la compagnie, qui tente brièvement de pousser Mme Finger à lui céder tous les droits de Batman, avant d'abdiquer.
Un métrage assez fascinant, notamment dans l'opposition totale qu'il décrit entre les personnalités de Finger et de Kane, l'un discret et dédié à son métier, l'autre flamboyant, vantard et opportuniste, prêt à tout pour être célèbre.
Et une belle leçon de courage et de persévérance de la part de Nobleman, qui s'est consacré à une cause qui en valait la peine, et a permis à une famille de retrouver un peu de paix d'esprit, tout en renouant avec l'héritage (tant financier que spirituel) de son ancêtre.
4.5/6 (j'ai bien aimé les multiples intermèdes animés utilisés pour retracer la vie et les événements ayant mené à la naissance de Batman)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Dumb - The Story of Big Brother Magazine :
Documentaire Hulu revenant sur la genèse et la vie du magazine Big Brother qui, à l'origine guère plus qu'un fanzine, a su redonner un coup de fouet au monde du skate-board, qui était agonisant au début des années 90.
Amateur, rebelle, impertinent, bourrin, vulgaire, idiot, immature, débile, scatologique, et tout simplement punk dans l'âme, Big Brother a injecté une bonne dose de provocation dans le monde du skate, rendant à celui-ci son statut de contre-culture, et ouvrant la porte à de nombreux noms désormais connus : Johnny Knoxville, Spike Jonze, Steve-O, Tony Hawk, et toute la bande des Jackass.
Une troupe Jackass directement sortie des vidéos et des articles de Big Brother, qui a survécu à la faillite du magazine (un magazine qui n'a jamais gagné d'argent, même après son rachat par Larry Flint), et qui témoigne dans le cadre de ce métrage assez amusant à suivre.
Plutôt intéressant et complet, même si, comme moi, on n'a jamais vraiment fait partie ou adhéré à ce monde du skate de rue, des cascades débiles, et autres gags pipi-caca-vomi.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Holy Hell :
En 1985, mis à la porte de chez ses parents à cause de son homosexualité, Will Allen, 22 ans, finit par suivre sa soeur, et par rejoindre le Buddhafield, une communauté new-age pseudo-spirituelle établie dans le secteur très gay de West Hollywood, et menée par "Michel", un gourou charismatique et bodybuildé se promenant constamment en slip. En dépit des apparences, toute sexualité est proscrite au sein du groupe, et le seul objectif semble être l'éveil spirituel de ses membres grâce aux pouvoirs étranges de Michel.
Là, pendant 22 ans, Will (diplômé d'une école de cinéma) sert de documentaliste et de réalisateur pour le mouvement, chroniquant tous les faits et gestes de son gourou, immortalisant tous les spectacles que Michel - ancien danseur de ballet - adore chorégraphier et mettre en scène (en plus d'en être la vedette), servant d'agent de propagande pour son maître, et se liant profondément avec tous les membres, qui forment rapidement sa nouvelle famille.
Et puis progressivement, la vérité se fait jour : Michel est en réalité un acteur raté d'origine latino, ayant eu un bref rôle muet dans Rosemary's Baby, et ayant joué dans des pornos gays ; c'est un hypnothérapeute diplômé, qui utilise son savoir pour manipuler et exploiter tous ses membres ; il abuse sexuellement de ses nombreux disciples, qu'ils soient homosexuels ou hétérosexuels ; il impose un culte du corps et de la beauté perpétuelle à ses adeptes, exigeant avortements et opérations de chirurgie esthétique à ces derniers, en plus d'un régime sportif soutenu...
Et plus "Michel" vieillit, plus il devient flamboyant, caractériel et excentrique, se donnant constamment en spectacle, travesti, et faisant basculer le Buddhafield d'un mouvement hippie à un culte religieux de la personnalité, dont il est la vedette incontestée : la majeure partie de ce qui est clairement une secte le suit lorsqu'il fuit au Texas et change de nom, mais bien vite, les membres se rebellent, et Will, en compagnie de la plupart de ses amis, rompt tout lien avec le mouvement. Un mouvement anémique désormais retranché à Hawaii, autour de ce vieux beau botoxé et lifté, raide comme un piquet, et qui se déplace en bombant le torse comme Aldo Maccione sur une plage.
Un documentaire assez tragique, co-produit par Jared Leto, et qui montre bien (au travers de toutes les images filmés au fil des ans par Will Allen, le réalisateur) toute la folie et la mégalomanie de ce gourou improbable, qui a trouvé là le rôle de sa vie, et entend bien ne jamais plus le lâcher.
Assez triste de voir toutes ces vies ruinées par cet homme, d'autant que dans bon nombre des déclarations et témoignages faits durant le documentaire par les anciens membres, on sent parfois poindre des regrets de ne plus vivre dans cette communauté, de ne plus bénéficier de la magie de ces premières années, lorsqu'ils étaient tous encore sous le charme de l'illusion "Michel" (le syndrome de Stockholm n'est pas loin...)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Doomed - The Untold Story of Roger Corman's The Fantastic Four :
En 1992, Bernd Eichinger, un producteur, comprend qu'il doit à tout prix produire, avant la fin de l'année, un long-métrage inspiré des Quatre Fantastiques de Marvel, s'il ne veut pas en perdre définitivement les droits. Il se tourne alors vers Roger Corman, spécialiste des films de genre à petit prix, et c'est alors le début de la production d'un film mythique, pour la somme d'1 million de dollars. Un film mythique, car une fois terminé, le film ne sortira jamais en salles, et disparaîtra à jamais dans les archives de Marvel...
Documentaire de Marty Langford retraçant intégralement le parcours de la production de ce film maudit, Doomed s'avère très intéressant à suivre, car bénéficiant d'interviews de quasiment toutes les personnes impliquées dans le tournage : de Corman à la distribution principale au grand complet, on comprend alors que tout le monde s'est lancé dans ce projet en y croyant complètement, persuadé que ça allait être là la petite porte par laquelle ils allaient rentrer dans le monde d'Hollywood et des films à succès. Par conséquent, toute l'équipe s'est complètement donnée au métrage, allant même jusqu'à assurer une grosse partie de sa promotion de sa propre poche...
Il se dégage donc de ces 90 minutes une impression très claire de sincérité et de passion, particulièrement contagieuse, et qui ne peut que mener à une certaine compassion lorsque vient le moment où tout s'effondre. On apprend ainsi que si le film a été "tué" dans l'oeuf, c'est parce que le fameux (pas pour les bonnes raisons) Avi Arad (qui a refusé d'être interviewé) avait de bien plus grandes ambitions pour la branche cinématographique de Marvel :il n'avait d'ailleurs tout simplement aucune considération pour l'équipe technique et créative, se contentant de signer un gros chèque à Corman et Eichinger, et laissant tous les subalternes de ces derniers sans même une chance de découvrir à quoi ressemblait le film dans sa version finale.
Un documentaire très sympathique et instructif, mais qui perd un demi-point pour l'utilisation non-stop, en fond sonore, d'un morceau clairement photocopié sur le thème des Pirates des Caraïbes, en nettement plus fauché.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
La Résurrection de Jake The Snake (The Resurrection of Jake The Snake) :
Un documentaire assez réussi retraçant la quête de sobriété de Jake The Snake Roberts, passé de légende du monde du catch à épave alcoolique et droguée.
Avec l'aide de Diamond Dallas Page, et de son programme de yoga/life coaching, Jake retrouve progressivement, au fil du temps, des mois, et des rechutes, un semblant de forme, puis carrément toute sa tête et sa santé, pour enfin être intronisé dans le Hall of Fame de la WWE, scellant ainsi son retour en grâce.
Assez touchant, surtout lorsque l'on pense à tous ces catcheurs qui ont fini au fond du trou et n'ont pas réussi, eux, à s'en extirper, certains apparaissant même dans ce documentaire.
Seul bémol, le tout semble parfois un peu forcé niveau émotions et colères, mais je suppose qu'il faut s'attendre à cela lorsque l'on filme des catcheurs...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Celluloid Closet (The Celluloid Closet) :
Plus ou moins adapté du livre-exposé du même nom, publié en 1981 par Vito Russo, The Celluloid Closet est un documentaire américain (coproduit par HBO, Channel 4 & Arte) qui se propose de retracer l'évolution de la représentation de l'homosexualité au cinéma de ses origines caricaturales, aux représentations plus ouvertes et nuancées des années 80-90.
Et c'est là l'un des problèmes du film, d'ailleurs : il s'arrête aux années 90, forcément, et semble se féliciter des énormes progrès faits par la société et par l'industrie du divertissement en terme de représentation des homosexuels... mais paradoxalement, aujourd'hui, un simple coup d'oeil à Modern Family, ou à n'importe quel personnage gay à la télévision ou au cinéma montre qu'on n'a pas avancé d'un pouce par rapport à 1995, et qu'on navigue toujours souvent dans les clichés bien lourds et parfois nocifs.
Bien que le documentaire ne soit pas à blâmer pour cela, c'est assez regrettable, à postériori, et l'on ne peut s'empêcher de se dire qu'une nouvelle version du documentaire, remise au goût du jour, serait des plus bienvenues pour faire le bilan.
Un peu à l'identique, on peut regretter que, dans son exploration de la visibilité des gays à Hollywood, Celluloid Closet ne s'attarde pas particulièrement sur les innombrables jeunes premiers (et starlettes) de l'Âge d'Or d'Hollywood, vendu(e)s comme hétéros, et ayant depuis fait leur coming-out (comme par exemple Tab Hunter) ; de même, on peut déplorer une tendance à appliquer systématiquement une grille de lecture homosexuelle à d'innombrables vieux films, de manière pas toujours pertinente et parfois forcée (et la justification "ça saute aux yeux si l'on est gay, mais si on ne l'est pas, on ne peut pas comprendre" a ses limites, qui sont ici occasionnellement franchies).
Néanmoins, ces défauts sont assez minimes, tous comptes faits, en regard de la somme de témoignages, de stars interviewées (de Tom Hanks à Shirley Maclaine, en passant par Tony Curtis, etc), et d'images et d'extraits d'archive qui sont ici réunis.
J'avoue sans problème avoir été nettement plus intéressé par toute la première partie du documentaire (les balbutiements du cinéma, l'époque des Grands Studios, l'Âge d'or d'Hollywood) que par les décennies finales, mais dans l'ensemble, ce documentaire reste à voir pour les passionnés d'histoire et de cinéma.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ghost in the Shell :
Dans un futur proche, au Japon, le Major Mira Killian (Scarlett Johansson) est un être unique : un cerveau humain transplanté dans un corps cybernétique doué de capacités incroyables, que le Major exploite au sein de la Section 9, une unité anti-terroriste composé de Batou (Pilou Asbæk), de Togusa (Chin Han), et de leur supérieur, Aramaki (Takeshi Kitano). Mais lorsque Kuze (Michael Carmen Pitt), un terroriste capable de pirater les esprits d'autrui, apparaît en ville, le Major découvre bien vite qu'elle est probablement liée à lui, et qu'il détient le secret de ses origines...
Alors avant toute chose, un disclaimer : avant de voir cette adaptation américaine, je ne connaissais quasiment rien de la franchise Ghost in the Shell, je n'en avais jamais rien lu ou vu, et à vrai dire, je n'en ai jamais eu la moindre envie, car je suis, de nature, peu attiré par le cyberpunk, et par tout ce qui est animation japonaise.
Tout ça pour dire que j'ai abordé cette version 2017 sans aucun à priori, si ce n'est celui de bandes-annonces plutôt intéressantes, et du capital sympathie de Scarlett.
Malheureusement, j'aurais dû me renseigner avant sur les personnes à l'oeuvre derrière la caméra : à la réalisation, Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur, visuellement réussi et stylisé, mais particulièrement soporifique, mal rythmé, et avec une distribution mal dirigée) ; à la production, Avi Arad (un producteur sans la moindre vision, responsable d'énormément de bouses avant que Kevin Feige ne prenne le contrôle de Marvel) ; au scénario, Ehren Kruger (les Transformers, La Porte des Secrets) et deux scénaristes sans grande expérience ; aux effets numériques, MPC, oscarisés pour L'Odyssée de Pi et Le Livre de la Jungle - ils sont doués en animaux - mais ayant à leur actif d'innombrables blockbusters aux effets des plus inégaux).
Parce que forcément, tous ces noms, ça n'augurait pas forcément d'un chef d'oeuvre du Septième Art (sans même parler d'une adaptation digne de ce nom des oeuvres originales).
Sans surprise, donc, si le résultat final n'est pas forcément vilain, esthétiquement parlant, et a même par moment un certain style, dans l'ensemble, le film ne fonctionne pas vraiment.
Entre son script vraiment didactique et explicite (tout y est surligné), parfois plus proche d'un sous-Robocop féminin que d'autre chose ; sa musique synthétique parfois réminiscente d'un Tron : Legacy ; ses effets très inégaux (les doublures numériques sont assez ratées, surtout celle de ScarJo, dont la silhouette, les proportions et la carrure changent allègrement selon les plans et les tenues qu'elle porte) ; et son rythme global très étrange (on a parfois plus l'impression d'assister à une suite de vignettes et de belles images, comme autant de passages obligés, à peine liées par un scénario en pilotage automatique), il se dégage vraiment du tout une sensation de travail sans âme, assez faux et artificiel (et paradoxalement relativement étriqué, malgré le décor de mégalopole).
Sensation que l'on retrouve dans la direction artistique des personnages principaux, qui font souvent cosplay un peu fauché, et, ça me peine de le dire, dans l'interprétation de Scarlett, dont les choix de jeu et de langage corporel n'ont pas du tout fonctionné pour moi (pas aidés par ses proportions polymorphes, certes).
Bref, pas vraiment convaincu par ce Ghost in the Shell, qui a pour lui l'avantage d'être cependant relativement court (moins d'1h50, pour un blockbuster, c'est rare), et d'avoir un Batou plutôt sympathique.
(Kitano, par contre, semble n'en avoir absolument rien à faire de ce film ou de son rôle)
2.5/6 (j'imagine qu'un fan des GitS originaux sera probablement encore plus sévère)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Corman's World - Exploits of a Hollywood Rebel :
Chouette documentaire retraçant la carrière et l'influence considérable de Roger Corman, expert en séries B et en films d'exploitation au budget microscopique (mais pas que...).
Énormément d'images d'archive et d'extraits, et beaucoup d'interviews et de témoignages de noms très connus (Jack Nicholson, Ron Howard, Tarantino, Scorsese, DeNiro, etc), ainsi que des innombrables acteurs, producteurs, scénaristes, réalisateurs, etc, qui ont travaillé avec Corman au fil des ans.
Très intéressant à voir pour tout cinéphile... et d'utilité publique, pour rappeler que l'ont peut faire du cinéma intéressant et original, sans dépenser des millions de dollars.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Being Evel :
Le réalisateur Daniel Junge et son producteur Johnny Knoxville reviennent sur la vie d'Evel Knievel, le célèbre cascadeur motard qui, dans les années 60 et 70, est devenu aux USA une véritable légende, tant pour ses cascades improbables que pour sa personnalité flamboyante, et pour ses innombrables accidents...
Un documentaire qui prend le parti de faire un portrait sans concession de Knievel dans tous ses excès : son égo, ses abus, sa folie, ses arnaques, son tempérament violent, ses démêlées avec la loi, ses infidélités, ses origines difficiles, son conflit avec les Hell's Angels, etc...
Ce n'est pas inintéressant, et l'ajout des images d'archive est un vrai plus qui permet de se rendre compte de l'ampleur du phénomène et de la folie du bonhomme (le contraste entre le Evel Knievel des premières cascades, flambeur et charmeur, et celui de la fin de sa carrière, agressif, hésitant, totalement rongé par son instabilité mentale, par son ambition et son égo, et dépassé par le personnage qu'il s'est créé toutes ces années auparavant, est assez frappant et glaçant), mais je dois avouer qu'au final, je suis resté un peu sur ma faim.
Pas forcément par la faute du documentaire, assez rythmé, dynamique et complet, mais plutôt parce qu'Evel Knievel et son aura exceptionnelle sont quelque chose de typiquement américain, qu'il faut avoir vécu pour le comprendre vraiment.
Par conséquent, la nostalgie du documentaire m'est un peu passée au-dessus de la tête, et comme c'est un métrage qui joue quand même pas mal sur cette nostalgie et cette admiration pour le bonhomme...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Tab Hunter Confidential :
Superstar de la musique et du cinéma dans les années 50, Tab Hunter était l'idole des jeunes, souvent associé (à la scène comme à la ville) avec des actrices comme Debbie Reynolds, Sophia Loren, ou Natalie Wood. Mais en privé, Tab était homosexuel, entretenant notamment une relation avec Anthony Perkins : une orientation qui lui a valu bien des problèmes dans sa carrière...
Un documentaire qui revient en détail sur toute la carrière de l'acteur, bourré de témoignages prestigieux, et qui n'hésite pas à aborder son sujet sans fards ni faux-semblants, mais avec un certain recul et sens de l'autodérision particulièrement rafraîchissant.
Intéressant, nostalgique, touchant, et très représentatif des us et coutumes d'un certain Âge d'Or d'Hollywood, toujours bien plus présents qu'on ne veut bien l'admettre aujourd'hui.
Noël est passé, mais comme tous les ans, la Christmas Yulefest continue sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année, et ce jusqu'à l'arrivée des Rois Mages...
Road Trip for Ralphie :
Tyler et Jordie Schwartz sont deux fans absolus du classique cinématographique de Noël, A Christmas Story. Un jour, ils décident de retrouver les lieux du tournage, du Canada à Cleveland, afin d'explorer l'histoire de ce film, de son tournage, de sa conception, et de tenter d'en sauvegarder des objets et souvenirs inestimables avant qu'ils ne soient perdus à jamais...
Un documentaire canadien (très) amateur, sur ce couple qui retrace le parcours de la création de A Christmas Story, en reconstituant régulièrement des scènes devenues cultes, là où elles ont été tournées.
Et c'est à peu près là que s'arrête l'intérêt ou l'originalité de ce métrage assez longuet (deux bonnes heures), à la technique particulièrement médiocre (aujourd'hui, avec la démocratisation et popularisation du financement participatif, il est probable que le couple pourrait facilement se payer une équipe technique plus compétente... mais il y a près de dix ans, ce n'était pas aussi simple), au budget inexistant, et qui passe tout son temps à parler du film sans en montrer une image.
À réserver aux fans les plus passionnés et nostalgiques.
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
ABCs of Death 2.5 :
Une sorte de bonus spécial pour patienter jusqu'à la sortie d'un éventuel ABCs of Death 3, et qui réunit 26 des courts-métrages finalistes d'une compétition organisée pour figurer dans les ABCs of Death 2, à la lettre M... 26 finalistes qui, donc, n'ont pas été sélectionnés.
Traduction : le travail de ces 26 candidats n'était pas assez bon pour apparaître dans ABCs 2, une anthologie qui, je le rappelle, était très moyenne (3/6 - ce qui était toujours mieux que le premier opus, 2/6). Et comme le court-métrage gagnant (M is for Masticate) était en soi des plus médiocres et décevants (2.75/6), autant dire que ça laisse augurer du pire pour ce métrage-ci...
M is for Magnetic Tape : un nanard façon Troma, sur un responsable de vidéo-club qui se transforme en super-guerrier en armure VHS pour lutter contre des braqueurs. Très très con, fauché, mal sonorisé, mais assez amusant. Sauf que ça n'appartient pas vraiment au genre de l'horreur ou du gore. 3/6, mais limite hors-sujet pour cette anthologie.
M is for Maieusiophobia: de la stop-motion sur une alcoolique qui boit pour oublier qu'elle est enceinte, et qui finit par se faire une césarienne improvisée. Assez repoussant, visuellement parlant, ce qui fonctionne plus ou moins vu le sujet, mais est un peu trop vague et brouillon pour convaincre. 2.5/6
M is for Mailbox : un métrage en langue espagnole, sur une petite vampirette qui frappe à une porte le soir d'Halloween, bien décidée à massacrer la famille qui vit là. Plutôt sympathique et direct, j'ai bien aimé. 3.5/6
M is for Make Believe : des fillettes déguisées en fées découvrent un homme agonisant dans les bois, lui-même déguisé en fée, et elles tentent de le soigner avec les moyens du bord. Très moyen et superficiel. 2.25/6
M is for Malnutrition : la survie impossible d'une femme seule en quête de nourriture durant une apocalypse zombie. Assez réussi, bien filmé, de bons maquillages. 4/6
M is for Manure : le fils d'un redneck meurtrier utilise des morceaux de cadavres et du fumier pour fabriquer un golem vengeur. Pas très bien filmé ni interprété, un bon gros bof. 1.5/6
M is for Marauder : un gang de bikers post-apocalyptiques s'en prend à une femme seule sur la route. Amusant, puisque le gang et la victime sont en tricycles, et que le tout est une grosse parodie rigolarde. 3.75/6
M is for Mariachi : un concert de Death Metal est interrompu par l'irruption de Mariachis vengeurs et meurtriers. Assez basique, mais pas désagréable, sans plus. Un très petit 2.5/6.
M is for Marriage : un thérapeute et sa patiente tentent d'extraire les pensées négatives de cette dernière, qui se manifestent sous forme de tumeurs hideuses. Visuellement assez réussi, bien interprété, mais par contre, je ne sais si j'ai aimé ou non la fin. 3.5/6
M is for Martyr : choisi pour être le martyr d'une communauté, un homme apparemment immortel est ligoté et, chaque jour, blessé et tué d'une manière toujours plus horrible. Intrigant et maîtrisé. 3.5/6
M is for Matador : un matador psychopathe organise des simulacres de corrida afin de mettre à mort de jeunes captives portant une tête de taureau. Mwé. Pas exceptionnel, et beaucoup trop de hors-champ. 2.75/6
M is for Meat : à nouveau de la stop-motion, sur un homme fait de viande, qui sert de repas à une cuisse de poulet carnivore. Étrange, mais techniquement réussi. 3.5/6
M is for Mermaid : un duo de pêcheurs capture une sirène, et décide de l'épargner. Amusant, sans plus, car trop prévisible. 3/6
M is for Merry Christmas : Krampus déprime, las de son quotidien et de sa mission, et il décide d'apporter joie et bonheur aux enfants, avec l'aide de l'un de ses esclaves. Très amateur, se limite à deux acteurs qui discutent avec un accent anglais, et c'est à peu près tout. 1.75/6
M is for Mess : un homme rondouillard a un problème : il défèque par le nombril. Un court brésilien très axé scato, et donc assez peu à mon goût. 1/6
M is for Messiah : un culte primitif tente de sacrifier une vierge, mais celle-ci se rebelle, avec des conséquences inattendues. Assez basique, mais la fin est sympathique. 3/6
M is for Mind Meld : dans un laboratoire, un cobaye s'auto-mutile de nombreuses manières différentes... mais ne ressent aucune douleur. Pas désagréable, même si le titre téléphone beaucoup la révélation finale. 3/6
M is for Miracle : sur le point de se suicider, un homme reçoit une boîte en carton étiquetée Miracle Box, et sa vie change alors du tout au tout. Pas très clair ni intéressant. 2.25/6
M is for Mobile : un homme de main torture un otage sur les ordres de son commanditaire, avec qui il échange par texto. Décevant, car on voit venir la chute à des kilomètres, et que le gore n'est que suggéré. 1.5/6
M is for Mom : dans un monde post-apocalyptique, un petit garçon zombie aperçoit une fillette humaine, et en tombe amoureux. Plutôt mignon, même si encore une fois, le titre téléphone la chute. 4/6
M is for Moonstruck : de l'animation cartonnée, plutôt réussie, sur un homme qui vient se recueillir sur la tombe de sa femme. Ça manque peut-être un peu de clarté pour totalement fonctionner, mais c'est honorable. 3.5/6
M is for Mormon Missionaries : deux missionnaires mormons qui font du porte à porte décident d'imposer leur religion par la force. Techniquement assez compétent, et le twist final fonctionne à peu près. 3.5/6
M is for Mother : deux jeunes femmes sont confrontées à une araignée géante. Un court très réussi visuellement... mais qui se résume à son pitch, et ne propose rien d'autre, en une minute et quelques. 3/6
M is for Muff : dans un motel, un grand-père reçoit la visite d'une call-girl obèse, qui a un accident malencontreux. De l'humour assez bas de plafond, et un segment qui dure un peu trop longtemps. 2/6
M is for Munging : deux hommes déterrent un cadavre, et s'essaient au munging. Inutile et creux. 1/6
M is for Mutant : en Australie, une infection virale transforme les humains en mutants ailés carnivores. Un court filmé en pseudo plan séquence, avec des bestioles en latex assez laides... et malheureusement, un segment qui ne va nulle part. 2/6
Une anthologie qui se finit donc avec une note moyenne de 2.75/6, soit juste en dessous de l'épisode 2. Néanmoins, il faut bien avouer que bon nombre des courts proposés ici sont nettement meilleurs que celui qui a remporté le concours, et qui a été intégré à la version finale de l'anthologie.
En effet, rappelons nous que M is for Masticate (visible sur YouTube, au besoin), reposait entièrement sur son aspect visuel, et sur l'humour qui se dégageait supposément de son gros psychopathe poilu et en slip qui courait dans une rue, berserk, et s'attaquait vaguement à quelques passants. Le tout avec un rendu visuel de clip musical, car filmé en ultra-ralenti HD.
Mais visiblement, les gros poilus au ventre qui tremblote, ça semble parler aux votants du concours....
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
La Filature (Skiptrace) :
Après la mort tragique de son partenaire aux mains des hommes du cruel Matador, Bennie Chan (Jackie Chan) est prêt à tout pour faire tomber celui qu'il suspecte d'être le Matador, Victor Wong (Winston Chao). En chemin, il finit par s'associer, bon gré mal gré, avec Connor Watts (Johnny Knoxville), un arnaqueur américain ayant en sa possession un téléphone appartenant au criminel...
Buddy comedy sino-américaine réalisée par Renny Harlin, et qui donne l'impression arriver avec 15 ans de retard, tant elle ressemble à ces buddy comedies que Chan tournait aux USA au début des années 2000 (Rush Hour, Shangaï Kid, Le Smoking, Le Médaillon, etc) ... en nettement moins réussie, et sans leur énergie.
Ici, tout semble laborieux, à commencer par le rythme et le montage : le métrage se traîne en effet gentiment, sorte de road trip injustifié à l'échelle de la Chine, qui finit par ressembler à un guide touristique sans grand intérêt autre que ses paysages.
En effet, les combats de Jackie sont (mal) bricolés (montage, accélérés, doublures, câblage, numérique, chorégraphie) de manière à camoufler au maximum l'âge de l'acteur, l'action est décousue et approximative, la post-synchronisation de la majorité des acteurs asiatiques est calamiteuse, le score musical est bien souvent hors-sujet, et l'on se demande parfois ce que certaines scènes font là (la reprise collective d'Adèle dans le village mongol, euh... okay).
Bref, malgré le capital sympathie des deux acteurs principaux, la présence surprenante (et efficace) d'Eve Torres dans le rôle d'une brute russe (à l'accent ridicule), et quelques moments réussis, dans l'ensemble, c'est un ratage, tout simplement.
Co-production américano-anglo-canadienne Fox/Global/ITV, qui suit, comme son nom l'indique, les enquêtes quasi-surnaturelles de Houdini le sceptique (Michael Weston), d'Arthur Conan Doyle le crédule (Stephen Mangan), et d'une fliquette (Rebecca Liddiard) de Scotland Yard, qui cache un lourd secret. Showrunné par le créateur de la franchise The Librarian/ Les Aventures de Flynn Carson et par l'un des showrunners/scénaristes de Dr House, et produit par la même maison de production que Les Enquêtes de Murdoch.
Un peu comme cette dernière série, le tout s'avère très regardable, mais assez limité dans son intérêt. Les personnages sont bien campés, pas trop mal développés, et attachants, mais le rythme des épisodes est assez aléatoire, les enquêtes pas très subtiles ou inventives (voire même assez inintéressantes dès que les scripts se concentrent sur la vie privée de la fliquette), et si l'opposition Science vs Foi est assez pertinente, elle est un peu traitée à la truelle, sans grand subtilité ni originalité.
Une série assez moyenne, en somme, qui, comme The Librarians, est sympatoche, mais ne casse pas des briques, loin de là.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
The Seven Five :
Dans les années 80, à New York, Michael Dowd était policier dans l'un des quartiers les plus dangereux de la ville. En parallèle, cependant, il était à la tête d'un réseau criminel de flics corrompus, qui trafiquaient de la drogue, volaient, brutalisaient, et exécutaient les basses oeuvres de la pègre locale. Jusqu'au jour où la vérité a éclaté au grand jour, et où la police de New York a été secouée par le plus grand scandale de corruption de son histoire...
Un documentaire dynamique, intéressant et assez captivant sur les officiers de police au coeur de ce scandale, qui tous répondent à l'appel et se confient devant les caméras du réalisateur.
L'occasion pour certains (Michael Dowd en tête) de montrer leur étrange conception de la vie et de leur métier, une corporation soudée dont la loyauté interne est plus importante que tout, notamment plus importante que la Loi et l'Ordre.
Les larmes (réelles ?) des interviewés lorsqu'ils racontent qu'indirectement, par leurs trafics et leurs actions, ils ont probablement coûté la vie à l'un de leurs collègues en civil, sont à ce titre assez troublantes.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
William Shatner presents : Chaos on the Bridge :
Les débuts difficiles de Star Trek : The Next Generation, tels que vécus par les scénaristes et acteurs de la série...
Un documentaire d'une heure réalisé, écrit et présenté par Bill Shatner, et qui a pour objectif principal de démythifier Gene Roddenberry, au travers des témoignages quasi-unanimes de la majorité des scénaristes de STTNG, ainsi que de certains acteurs.
On nous y présente ainsi un Gene caractériel, qui avait mal supporté la traversée du désert séparant TOS du premier film, en gardait une certaine amertume, un certain égo surgonflé, et qui s'adonnait régulièrement à la drogue et l'alcool en quantités importantes lorsque CBS/Paramount ont voulu lancer Next Gen.
Une bonne grosse cure de désintox plus tard, et voici le Gene de retour (un peu à son insu) aux commandes la franchise, à se prendre la tête avec le président de la chaîne et les exécutifs, à remettre en question la moindre décision qui n'était pas de lui, et de manière générale, à faire un carnage dans la salle d'écriture de la série, virant les scénaristes à la pelle, et réécrivant des morceaux de scripts au dernier moment juste pour pouvoir apposer son nom sur ceux-ci (et toucher une partie des royalties ^^).
Pour ne rien faciliter, avec son état de santé déclinant, Roddenberry avait délégué beaucoup de pouvoirs à son avocat, une fouine haïe par tout le monde, qui écoutait aux portes, revenait la nuit pour lire les scripts et s'introduire sur les ordinateurs des scénaristes, espionnait ces derniers, et faisait ses propres corrections sur les scripts, corrections qu'il faisait passer pour celles de Gene.
Bref, ceci est un portrait très corrosif du personnage que Gene Roddenberry s'était créé : dans les années 60, de son propre aveu, il s'imaginait bien comme Kirk, dragueur et héroïque ; dans les années 80, son image de lui-même avait évolué, et il se voulait à mi-chemin entre Picard et Q, une sorte d'entité supérieure capable de mener l'humanité dans une direction meilleure ; comme le rappelent certains intervenants, Roddenberry connaissait bien L. Ron Hubbard, et lui aurait dit un jour que s'il l'avait voulu, il aurait pu faire de Star Trek sa propre Scientologie.
Au nombre des intervenants, on notera deux personnes qui prennent la défense de Gene plus que les autres : Richard Arnold, très proche de Gene de son vivant, placé par ce dernier à la tête des produits dérivés littéraires de Star Trek, et dont le surnom parmi la fanbase est celui de l'un des officiers nazis dans un vieil épisode de TOS (^^), et Maurice Hurley, le showrunner choisi personnellement par Gene, qui est persuadé que la meilleure chose arrivée à Star Trek, c'est son arrivée sur la franchise, ainsi que la manière dont il a su largement améliorer la vision utopique de Gene (jusqu'à dépasser le maître !), et qui est parti juste avant la s3, pour de nombreuses raisons, notamment la réaction toujours hostile des fans, avec leur "STTNG, ce n'est pas du Star Trek, Star Trek, ce n'est pas ça du tout, aux chiottes les scénaristes".
Heureusement qu'il est parti, et que Piller, que tout le monde adore dans le documentaire, est arrivé juste après.
Un documentaire qui est donc intéressant, bien que forcément un peu biaisé en l'absence inévitable de son sujet ; au niveau de la forme, on alterne entre interviews et reconstitutions animées assez amusantes, mais à la fin du documentaire, j'ai tout de même eu l'impression qu'il manquait 20 bonnes minutes pour bien couvrir tout ce qu'il y avait à dire sur le Grand Oiseau de la Galaxie. M'enfin bon.