Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Chérie, nous avons été rétrécis (Honey, We Shrunk Ourselves - 1997) :
Huit ans après avoir transformé le petit Adam en géant, un nouvel accident miniaturise Wayne Szalinzki (Rick Moranis), son épouse Diane (Eve Gordon), ainsi que Gordon (Stuart Pankin), le frère de Wayne, et sa femme Patti (Robin Bartlett). À eux d'être confrontés aux insectes qui peuplent la maison Szalinski, tandis qu'Adam (Bug Hall) et ses cousins (Jake Richardson, Allison Mack) s'en donnent à cœur joie dans la maison déserte...
Cinq ans après le précédent film, on reprend les mêmes, et... ah, non, on ne reprend pas les mêmes, loin de là, puisque seul Rick Moranis rempile pour ce qui est une suite sortie directement en vidéo, et qui invente de nouveaux membres de la famille Szalinski, comme bon nombre de suites sans inspiration le font généralement.
Ici, tout a des allures de téléfilm Disney Channel : jeune casting principalement préadolescent (globalement assez transparent, sauf Allison Mack et Mila Kunis, dans un petit rôle), adultes particulièrement cabotins (le frère et son épouse ne font pas grande impression, Diane hérite ici d'une personnalité de mère de sitcom, criarde et autoritaire), péripéties quelconques et effets spéciaux assez médiocres (les incrustations, notamment, ou encore le passage dans les bulles de savon), et toute une sous-intrigue sur la maladie du cousin, résolue en mangeant deux bananes et demi.
Très loin d'être convaincant, en somme, et donc un bon cran en dessous du deuxième volet (dans mes souvenirs, la série télévisée dérivée des films était nettement plus sympathique et maîtrisée que ce troisième opus).
2/6
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Chérie, j'ai agrandi le bébé (Honey, I Blew up the Kid - 1992) :
Trois ans après avoir rétréci ses enfants, Wayne Szalinski s'est installé dans le Nevada avec sa famille, et travaille pour un grand laboratoire de recherche aux côtés de Charles Hendrickson (John Shea), un scientifique rival et ambitieux. Il peine désormais à mettre au point un rayon agrandissant, jusqu'à ce qu'un accident, un de plus, provoque la croissance démesurée de son troisième enfant, Adam (Joshua et Daniel Shalikar) à chaque fois qu'il est mis en présence d'un champ électrique...
Une suite directe de Chérie, j'ai rétréci les gosses pour laquelle on prend les mêmes devant la caméra (ou presque, puisque les voisins ont été kelleyrisés* suite à un déménagement, et qu'Amy, la grande sœur, n'apparaît que dans une scène ou deux, le temps d'expliquer son absence dans le reste du film) mais on change tout le reste à la production : scénaristes différents, réalisateur différent, compositeur différent et ambitions différentes... le tout, pour un résultat clairement moins probant.
Le problème, en fait, c'est que le film ronronne assez rapidement, à partir du moment où il se transforme en course-poursuite entre les parents, militaires et scientifiques et le bébé géant qui court dans le désert et à Las Vegas.
Oui, les effets spéciaux sont réussis, et le petit Adam est adorable (les deux acteurs sont bavards, expressifs et réactifs, avec de nombreux moments que l'on devine improvisés, notamment dans leurs interactions avec Moranis), mais finalement, le métrage tourne un peu trop à vide, peinant à présenter autre chose que ses effets pour maintenir l'intérêt du spectateur sur la durée (John Shea, notamment, est sous-exploité en méchant cliché aux dents longues).
Ce n'est pas désastreux, c'est juste un gros cran en dessous du précédent : nettement moins inventif, plus répétitif, etc.
3/6
* « kelleyrisation » = disparition inexpliquée et soudaine d'un protagoniste, souvent de série télévisée, parfois expliquée par une vague ligne de dialogue, et récurrente dans les séries du scénariste David E. Kelley (Ally McBeal, Boston Justice, Chicago Hope, Big Little Lies)
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Chérie, j'ai rétréci les gosses (Honey, I Shrunk the Kids - 1989) :
Inventeur excentrique, Wayne Szalinski (Rick Moranis) travaille depuis des années sur un rayon rapetissant, qui ne fonctionne toujours pas malgré tous ses efforts. Jusqu'à ce qu'un accident malencontreux déclenche le rayon et miniaturise ses enfants, Nick (Robert Oliveri) et Amy (Amy O'Neill), ainsi que Ron (Jared Rushton) et Russ Jr. (Thomas Wilson Brown), les deux fils des voisins (Matt Frewer, Kristine Sutherland) : voilà les quatre enfants réduits à une taille microscopique, et devant trouver un moyen de survivre dans le jardin des Szalinski, devenu une véritable jungle hostile pour eux...
Scénario de Brian Yuzna et de Stuart Gordon, réalisation de Joe Johnston, et premier rôle principal de Rick Moranis, pour une comédie de science-fiction familiale Disney qui, plus de 30 ans après sa sortie, fonctionne toujours de manière sympathique.
Certes, le script est un peu bancal, que ce soit dans son rythme ou dans son écriture, et la musique de James Horner est frustrante, car à la fois ultra-dérivative, et manquant du punch nécessaire pour apporter de l'énergie et de la folie à tout ça, mais la distribution est attachante (mention spéciale au jeune Robert Oliveri), les effets spéciaux sont toujours très réussis (surtout pour l'époque et le budget), le destin de la fourmi fait toujours un pincement au cœur (même si bon, le mini scorpion dans un jardin, ça m'a toujours surpris, en tant que non Américain) et les personnages connaissent tous une évolution prévisible, mais qui fonctionne.
Dans l'ensemble, donc, c'est imparfait, mais toujours agréable à regarder.
4/6
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L'aventure intérieure (Innerspace - 1987) :
Pilote rebelle et sarcastique, Tuck Pendleton (Dennis Quaid) participe à un projet révolutionnaire de miniaturisation devant mener à son injection dans le corps d'un lapin. Mais lorsqu'une organisation rivale, menée par le Dr. Margaret Canker (Fiona Lewis), interrompt les opérations, Tuck finit injecté dans le corps de Jack (Martin Short), un caissier névrosé et hypocondriaque qui se retrouve alors à devoir échapper aux hommes de Canker, en demandant l'aide de Lydia (Meg Ryan), l'ex-petite-amie de Tuck...
On prend les mêmes, et on recommence : deux ans après Explorers, Joe Dante s'associe de nouveau à Rob Bottin et Jerry Goldsmith, pour une production Amblin qui, encore une fois, a une légère tendance à se perdre en digression en tous genres, et à s'éparpiller un peu - sauf qu'ici, c'est nettement plus cadré et maîtrisé que dans le film précédent de Dante.
Innerspace est ainsi un one-man show de Martin Short - on accroche ou pas à son numéro d'homme téléguidé - mâtiné de comédie romantique entre Quaid et Meg Ryan (qui, honnêtement, m'a toujours laissé de marbre), et saupoudré d'un argument de science-fiction étrangement passé en filigrane : c'est peut-être ça qui m'a le plus surpris, dans ce métrage.
En effet, passé le début dynamique en mode thriller scientifique, la côté miniaturisation et injection dans le corps humain est quasiment réduit à un gimmick d'une petite voix dans la tête de Jack, pour l'aider à gérer sa nouvelle situation, et à convaincre Lydia de l'aider.
Là, la comédie fantastique s'écarte alors pour céder à la romance, et en guise d'aventure intérieure, on se retrouve plutôt avec une comédie extérieure, tandis que Jack et Lydia sont traqués par des méchants très méchants (l'occasion de placer des caméos des habitués de Dante, ici ou là).
En soi, ça permet au film de rester dynamique et léger, mais on peut s'étonner de voir le côté Voyage fantastique du récit autant en demi-teinte, d'autant que les effets spéciaux de l'intérieur du corps humain sont très réussis. Mais Dante privilégie clairement la romance et le côté comédie décomplexée et caricaturale de son métrage, et encore une fois, on accroche ou pas.
3.75/6
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Explorers (1985) :
Inspiré par les rêves étranges qu'il fait depuis peu, Ben (Ethan Hawke), passionné de science-fiction, s'associe à son meilleur ami Wolfgang (River Phoenix), apprenti-ingénieur, et à Darren (Jason Presson), un autre garçon peu populaire de l'école, et ensemble, ils construisent un vaisseau rudimentaire qui s'avère capable de les emmener dans l'espace. Là, ils rencontrent alors une forme de vie extraterrestre...
Joe Dante, ILM, Rob Bottin, Jerry Goldsmith, Robert Picardo : les éléments sont tous là pour produire un bon film de science-fiction familiale typiquement 80s. Alors pourquoi la mayonnaise ne prend pas ?
C'est étrange, mais le seul souvenir que cet Explorers m'ait jamais laissé (jusqu'à ce revisionnage), c'était celui d'un métrage décevant qui ne m'avait pas du tout marqué à l'époque, alors que j'avais l'âge rêvé pour apprécier ce type de films. Et effectivement, en regardant de nouveau les 110 minutes du film, je comprends pourquoi.
Il se dégage en effet de cet Explorers une impression d'inabouti, pas forcément surprenante lorsque l'on se renseigne un peu sur la genèse compliquée du film. Une genèse qui a vu le film sortir avant que son montage soit achevé, laissant sur la table tout un troisième acte qui fait défaut au film, dans sa forme actuelle : en regardant la version salles d'Explorers, on a l'impression d'une mise en place interminable (il faut attendre près de 55 minutes pour que les trois enfants quittent l'atmosphère terrestre, et une bonne heure et quart pour que le film bascule dans du grand n'importe quoi avec des aliens grotesques fans de pop culture et dignes de Gremlins) et d'une dernière partie passée en avance-rapide.
Tout au long du film, le script semble en roue libre, prenant bien trop son temps pour dérouler son récit aux enjeux étrangement flous, y compris lorsque vient le moment de conclure tout ça de manière précipitée, aussi frustrante pour les personnages que pour le spectateur.
En somme, on sent vraiment que le script et le montage étaient incomplets - la mise en place est trop longue, le rythme insuffisant, le passage chez les aliens trop courts, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, la musique de Goldsmith semble ponctuellement déconnectée du récit - et que si le film est aujourd'hui culte auprès d'un certain public, c'est plus par nostalgie pour un style de films révolu que pour les qualités intrinsèques d'Explorers.
2.5/6
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Starfighter (The Last Starfighter - 1984) :
Alors qu'il ne rêve que d'une chose - quitter le parc de maisons mobiles où il vit avec sa mère et sa petite amie Maggie (Catherine Mary Stewart)- , le jeune Alex (Lance Guest) réussit à battre le score le plus élevé de la borne d'arcade locale, Starfighter. Rapidement, il est alors contacté par Centauri (Robert Preston), et découvre que la borne d'arcade était en réalité un test visant à trouver des pilotes de combat pour le compte de la Ligue stellaire, une fédération de mondes extraterrestres habités menacés par Xur (Norman Snow) et l'armada Ko-Dan...
Un long-métrage de science-fiction très chargé en effets spéciaux numériques primitifs, dans la droite lignée de Tron (sorti deux ans plus tôt), et qui parvient à proposer un récit certes (très) dérivatif, mais aussi plutôt bien mené, et jamais ennuyeux.
Une assez bonne surprise pour moi qui n'avait jamais vu ce métrage dans mon enfance (ou ultérieurement), quand bien même ce Starfighter accuserait aujourd'hui son âge (notamment visuellement, et au niveau des maquillages, assez quelconques), et Lance Guest manquerait un peu de charisme : le film se trouve pile au croisement d'une industrie en pleine mutation, tentant de faire (bon gré mal gré) la transition entre maquettes et tout-numérique, la tonalité générale est très fluctuante (ici des enjeux galactiques et dramatiques, là de la comédie potache sur le clone androïde d'Alex qui tente de séduire Maggie, ailleurs des personnages extraterrestres goguenards et un méchant caricatural, qui jouent comme dans une parodie), mais le tout se regarde assez bien, ce qui est toujours ça de pris.
Après... ça a quand même pris un énorme coup de vieux, et le charme naïf de l'écriture a ses limites. ^^
3.5/6
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Le Trou noir (The Black Hole - 1979) :
À la recherche de nouvelles formes de vie dans l'immensité de l'univers, les membres d'équipages de l'USS Palomino (Anthony Perkins, Robert Forster, Joseph Bottoms, Yvette Mimieux, Ernest Borgnine) et leur robot V.I.N.C.E.N.T. (Roddy McDowall) découvrent l'USS Cygnus, un vaisseau abandonné en orbite stable autour d'un trou noir. À bord, le Dr. Hans Reinhardt (Maximilian Schell), un génie aux ambitions démesurées, seul à bord depuis deux décennies, et qui dirige un équipage entièrement composé de figures robotiques à ses ordres. Son but : percer les mystères de l'univers, et parvenir à traverser le trou noir à bord du Cygnus...
Début d'une semaine consacrée à la science-fiction grand public des années 80, avec un vieux film made in Disney, qui transpose officieusement 20 000 lieues sous les mers (et un peu de l'Île duDocteur Moreau) dans l'espace, avec cette histoire de vaisseau commandé par un scientifique de génie aux ambitions improbables...
Et c'est une bonne surprise, en fait : ambitieux, visuellement réussi et mémorable, sombre et parfois surprenant (la traversée finale du trou noir, avec ses visions métaphysiques d'anges et d'enfer), le film est une œuvre de science-fiction très imparfaite, qui lorgne occasionnellement fortement sur Star Wars (les affrontements au laser du dernier tiers du film, le plus faible, montés sur une marche triomphante assez déplacée), sombre parfois dans le grotesque et puéril (les robots qui se défient en duel au stand de tir, le robot à l'accent redneck), mais parvient à se montrer captivante lorsqu'elle assume son côté horreur gothique (qui a clairement inspiré Event Horizon, d'ailleurs).
Ce qui aide, c'est la bande originale de John Barry, souvent lancinante et pesante, qui parvient à faire oublier une distribution pourtant prestigieuse, mais un peu trop souvent en pilotage automatique.
Inégal, donc, mais avec suffisamment de bons moments et d'images mémorables pour faire une bonne impression.
3.75/6
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Après l'efficace Moon Knight, voici une nouvelle série Marvel prenant place dans la continuité du MCU, une série qui adapte ainsi les comic-books Ms. Marvel, l'un de ces titres issus de cette période durant laquelle Marvel frôlait un peu trop le woke-washing en mettant en avant de manière maladroite des personnages issus de minorités, ou en remplaçant des personnages établis par des versions rajeunies et plus dans l'air du temps.
Les comics Ms. Marvel, cependant, sont parvenus à établir une nouvelle héroïne, assez attachante et adorée des critiques, mais dont les aventures avaient une certaine tendance à tourner un peu à vide par moments, privilégiant le quotidien de Kamala, sa famille, ses origines, etc, à l'exploitation de son potentiel superhéroïque...
Miss Marvel, saison 1 (2022) :
Lorsqu'elle enfile un bracelet offert par sa grand-mère, Kamala Khan (Iman Vellani), jeune lycéenne musulmane du New Jersey, découvre qu'elle possède des pouvoirs incroyables, et qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Mais les Djinns, un groupe de réfugiés d'une autre dimension, veulent ces pouvoirs pour retourner chez eux... et le gouvernement voit d'un mauvais œil le chaos causé par l'apparition soudaine d'une nouvelle super-héroïne immature et incontrôlable.
Sans surprise, il en va un peu de même dans cette adaptation télévisuelle assez libre des comics, avec un récit mettant délibérément en avant le côté brown muslim girl from Jersey, plutôt que les exploits de Ms. Marvel. Sauf qu'ici, contrairement au récit papier qui pouvait se montrer inégal dans son rythme et sa gestion du tout, c'est assez judicieux : portée par une distribution très attachante, Ms. Marvel s'intéresse aux notions de famille, d'immigration, de destin, d'héritage, de communauté, enrobant cette origin story dans une esthétique et une musique parfois très bollywoodienne... et c'est plutôt rafraîchissant.
Ça ne se prend pas trop au sérieux, c'est visuellement dynamique et inventif (surtout au début de la saison, un peu moins ensuite), les personnages sont sympathiques, et il se dégage une atmosphère très Spider-man des aventures de cette adolescente "normale", vivant dans un quartier solidaire, et admirative des exploits d'autres super-héros.
Certes, le tout est un peu plus girly que les aventures de Peter Parker, et la Partition indienne teinte toute la saison, comme un traumatisme inscrit dans les gênes de toute un peuple, mais on y retrouve un même sens de la communauté, une même mise en avant du serrage de coudes, et un même ton ludique et sincère qui rendent ces six épisodes très agréables à suivre.
Les origines de Kamala, d'ailleurs, sont réinventées d'une manière assez cohérente avec le reste du MCU : sur papier une Inhumaine (sorte de mutants-bis que Marvel a un temps essayé de faire passer au premier plan pour des questions de droits), Kamala est ici présentée comme la descendante de "Djinns", un surnom donné à des êtres venus d'une autre réalité (et tentant de provoquer une incursion fusion des deux univers). Une manière intéressante de lier le personnage au multivers actuellement développé par le MCU... mais aussi, grâce à un rebondissement de dernière minute dans le final, de faire de Kamala la première mutante, au sens strict du terme (avec thème musical de la série animée X-men en prime).
Une réécriture intrigante et inattendue, mais qui fonctionne, tout comme cette réinvention des pouvoirs de Kamala, qui passent de simili-Mr Fantastic à simili-Green Lantern, sans perdre pour autant leurs fondamentaux.
Malheureusement, tout cela se marie aussi aux antagonistes de la saison, les Clandestins/Djinns, probablement l'un des aspects les moins convaincants de cette première année : motivations basiques, pouvoirs mal définis, affrontement final un peu bâclé et résolution approximative, la sous-intrigue des Clandestins est un vrai point faible de cette saison, un peu comme si la production ne s'y intéressait pas plus que ça au delà de leur résonance thématique de "réfugiés loin de leur terre d'origine", privilégiant le reste de la vie de Kamala, et notamment tout son environnement ethnique, historique et religieux.
Autrement dit, le côté superhéroïque de la série est donc un peu faiblard en comparaison du reste... Soit l'un des problèmes qu'avait déjà le comic-book, comme je le disais au début, et qui se retrouve ici dans ce portage télévisuel.
Pas assez pour vraiment tirer vers le bas cette première saison agréable, mais tout de même à améliorer pour la suite. Car oui, il y aura forcément une suite, qu'elle soit sur le petit écran, ou sur le grand (comme l'entend la scène de post-générique).
La première moitié de saison de Star Trek Strange New Worlds était plutôt enthousiasmante, s'inscrivant dans la tradition de TOS, avec un Capitaine Pike charismatique et des récits très classiques. En cours de route, cependant, les dix épisodes de cette nouvelle incarnation de la franchise ont un peu cahoté, notamment dans son dernier tiers, avec des problèmes de rythme et d'écriture qui trahissent une série et une équipe créative se cherchant encore...
Reste à espérer que cet épisode final ne se prendra pas les pieds dans le tapis...
Star Trek - Strange New Worlds, saison 1 (2022) :
- 1x10 : Lors d'une mission de routine sur une station en bordure de la Zone Neutre, Pike croise le chemin de l'un de ceux qu'il sauvera dans le futur, lors de la mission qui le clouera dans un fauteuil roulant. Ébranlé, Pike reçoit alors une visite de son moi futur, venu le convaincre de ne plus tenter d'échapper à son destin, sous peine de provoquer bien des désastres à l'avenir...
Un épisode ambitieux, pour conclure cette première saison, puisque la série se paie le luxe de produire un What if...? réinventant le fameux épisode Balance of Terror de The Original Series, en plaçant Pike aux commandes de l'Enterprise, et en posant la question : que se serait-il passé si Kirk n'avait pas pris le poste de capitaine du vaisseau lors des événements de cet épisode ?
La réponse : une tentative de diplomatie plus posée que sous Kirk... et des résultats nettement plus négatifs, avec la mort de Spock, et une guerre ouverte contre les Romuliens, pendant des décennies.
Une relecture intéressante, et l'occasion, pour la production, de réutiliser de nombreux codes de l'épisode original, tant visuels (éclairages, couleurs) que sonores ou narratifs. Beaucoup de fanservice, donc, mais un tout assez équilibré et un concept qui reste intéressant, soulignant l'acceptation par Pike de son destin, et les différences d'approche entre les deux Capitaines de l'Enterprise.
Et c'est probablement là que ça va coincer pour de nombreux fans. En partie parce que Paul Wesley ne fonctionne pas vraiment en Kirk (ce n'est pas la faute de l'acteur, mais il n'a ni la carrure, ni le charisme, ni l'assurance de Shatner ou de Pine), mais aussi parce que son écriture frustrera probablement les fans les plus véhéments de TOS, qui vénèrent Kirk et/ou Shatner.
Personnellement, si je suis resté un peu mitigé par cette version du personnage, j'ai plutôt apprécié l'épisode dans sa globalité, nettement plus, en tout cas, que les deux ou trois précédents.
- Bilan -
Un bilan mitigé-positif, donc, pour cette première saison de Star Trek Strange New Worlds, à laquelle l'on pourrait reprocher de marcher un peu trop dans les traces de TOS, et de ne pas explorer assez de "nouveaux mondes étranges". SNW se contente en effet souvent de reproduire plus ou moins fidèlement les grandes lignes et les thématiques de la séries des années 60, pour en offrir des déclinaisons divertissantes, mais dont on reconnaît facilement les influences.
Après, ce n'est qu'une première saison, et si l'on se souvient de la première année de Star Trek Next Generation, on retrouvait là aussi des épisodes "sous influence", pas très inspirés. En l'état, là où STSNW se démarque vraiment, ce n'est pas dans son écriture (un peu mieux cadrée que dans les autres productions Trek actuelles, mais souffrant toujours d'un manque de scénaristes aguerris dans l'équipe - imaginons un instant ce qu'aurait pu donner une saison 1 pour laquelle on aurait été recruter parmi les scénaristes de DS9, voire du côté de J.M. Straczynski, ne serait que pour un épisode unitaire !) mais dans sa distribution, très attachante et, comme je l'ai mentionné çà et là au cours de la saison, que je suis ravi de connaître et d'apprécier, là où Discovery et Picard peinent toujours à établir leurs personnages secondaires après plusieurs saisons au compteur.
En tout cas, contrairement à ces deux séries (dont je n'attends plus rien, et que je me contenterai de visionner par pur esprit de "complétionniste"), je suis curieux (et impatient) de voir ce que la saison 2 de SNW pourra donner (même si je redoute un peu l'ajout de Kirk à la distribution, sauf si elle n'est vraiment que très ponctuelle).
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
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Les Bad Guys (The Bad Guys - 2022) :
Mr Loup (Sam Rockwell), Mr Serpent (Marc Maron), Mr Piranha (Anthony Ramos), Mlle Tarantule (Awkwafina) et Mr Requin (Craig Robinson) forment les Bad Guys, un groupe de criminels de haute volée spécialisés dans les casses les plus improbables. Leur nouvelle cible : un trophée légendaire qui va être remis par Diane Foxington (Zazie Beets), gouverneure de la ville, au philanthrope Rupert Marmalade IV (Richard Ayoade)...
Un film d'animation Dreamworks (oui, le visage/sourcil levé typique de Dreamworks est présent sur l'affiche ^^), très librement adapté d'une série d'ouvrages pour enfants, et réalisé par un Français, dont on retrouve clairement l'influence européenne dans les traits, l'animation et le style global du film.
Un film plutôt agréable à suivre et bien doublé, mais pas sans défauts : passages inutiles durant lesquels Mr Loup d'adresse directement au spectateur, rebondissements ultra-télégraphiés (que ce soit sur le méchant du film ou sur une certaine identité cachée, on devine tout dès les premières scènes de ces personnages respectifs), intérêt inégal des péripéties, et puis il y a aussi cet univers étrange, avec des animaux anthropomorphisés à la Zootopia, qui évoluent au milieu d'humains... tout en ayant des animaux domestiques comme des hamsters, des chatons, etc.
Cela dit, le film a du style et de l'énergie à revendre, et dans l'absolu, est très loin d'être honteux. C'est toujours ça de pris.
3.75/6
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Monkeybone (2001) :
Créateur dépressif du personnage Monkeybone, Stu (Brendan Fraser) n'est pas très heureux du détournement commercial de sa création, née de ses névroses et obsessions. Lorsqu'un accident de voiture le plonge dans le coma, il se réveille à Downtown, une ville étrange située entre deux mondes, et où vivent cauchemars, figures mythologiques, souvenirs et... Monkeybone. Bien décidé à revenir dans le monde des vivants et à retrouver Julie (Bridget Fonda), Stu tente alors de s'échapper en dérobant un passe de sortie à la Mort (Whoopi Goldberg), mais Monkeybone est bien décidé à le prendre de vitesse et à quitter lui aussi les limbes...
Un film WTF de Henry Selick (L'Étrange Noël de Mr. Jack, James et la pêche géante, Coraline), écrit par Sam Hamm (Batman de Burton) et vaguement adapté du comic book Dark Town, ce Monkeybone est réputé pour avoir été un bide monumental, tant créatif que commercial.
Et il est vrai qu'en revoyant le métrage, on ne peut que se dire que le film n'allait jamais être un succès quel qu'il soit.
Rythme décousu, visions oniriques déglinguées, mélange de types d'animations, personnages improbables délibérément plastiques et caoutchouteux, marionnettes, animatroniques, stop-motion, synthèse, cabotinage, humour absurde, slapstick, etc, le film est un énorme gloubiboulga bordélique, parfois à la limite du film expérimental, souffrant d'un trop plein d'idées qui n'ont visiblement jamais pu être réellement canalisées et maîtrisées par Selick et compagnie.
Difficile de détester le tout, tant il déborde de concepts fous, de prouesses techniques (et pourrait presque servir de compagnon à Beetlejuice), que sa distribution est très sympathique (Fraser, Fonda, Goldberg, Rose McGowan, Giancarlo Esposito, Chris Kattan, Dave Foley, Megan Mullally, Thomas Haden Church, Bob Odenkirk, Doug Jones) et que sa dernière ligne droite est plutôt amusante, mais difficile aussi de vraiment l'aimer, tant la mayonnaise ne prend jamais vraiment, et les scènes se déroulant dans le monde réel (avec acteurs en roue libre) sont inégales.
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Magic Island (1995) :
Ado de 13 ans qui trompe sa solitude dans les jeux vidéo, Jack (Zachery Ty Bryan) reçoit de sa nourrice un livre magique intitulé "Magic Island". Rapidement, il se retrouve transporté dans l'univers du livre, pour une aventure de flibustiers en compagnie du Prince Morgan (Edward Kerr), de ses alliés, et de la sirène Lily (Jessie-Ann Friend), contre le maléfique Blackbeard (Andrew Divoff) et ses hommes (French Stewart, Abraham Benrubi, etc)...
Au programme, donc, des pirates cabotins (Andrew Divoff en fait trois tonnes), des seconds rôles improbables (dont French Stewart et Abraham Benrubi), des créatures en latex, un géant en stop motion, des accents bancals, une romance adolescente, une bande originale synthétique (naze) de Richard Band, et un tout qui ne fonctionne que ponctuellement, même en mettant de côté l'aspect gentiment fauché et approximatif du tout.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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Le secret de mon succès (The Secret of my Success - 1987) :
Fraîchement diplômé, Brantley Foster (Michael J. Fox) quitte le Kansas pour s'installer à New York, espérant décrocher un poste dans la finance. Mais rapidement, il réalise qu'aucun employeur ne s'intéresse à son expérience universitaire, et il est contraint de demander l'aide de son oncle éloigné, Howard Prescott (Richard Jordan), PDG d'une grande entreprise. Il commence alors au service courrier, mais, sur son temps libre, il se fait passer pour un cadre récemment recruté, et commence à influencer la direction de la société, tout en faisant les beaux yeux à Christy Wills (Helen Slater), une cadre distante...
Une yuppie comedy des années 80 à la fois assez clichée et datée (entre l'illustration musicale et les montages bien inscrits dans l'époque, la pseudo-critique du capitalisme rampant des années 80, de la vie d'entreprise, cette idée qu'en mentant et en ayant de l'ambition, on arrive à tout), et paradoxalement très rétro en cela qu'elle finit par virer, au bout d'un moment, au vaudeville théâtral façon pièce de boulevard, notamment au cours d'une longue séquence de portes qui claquent et d'amants/de maîtresses qui se croisent et se cachent, montée sur le Oh, Yeah de Yello (en soi déjà une preuve du côté dérivatif du film, sorti après Ferris Bueller).
Tout cela avec, en son centre, un Michael J. Fox qui se démène, qui est présenté comme irrésistible aux yeux de toutes les femmes (notamment d'une Margaret Whitton en ersatz de Bette Midler, mais aussi d'une Helen Slater vraiment pas mise en valeur par la mode cadre d'entreprise 80s) et qui, soyons francs, ne convainc pas totalement en costume cravate, avec sa tête d'éternel adolescent.
Alors après, ça se regarde gentiment, malgré une durée un peu abusive qui frôle les deux heures, mais les ruptures de ton et l'écriture du film le rendent assez anecdotique et oubliable.
Un petit 3/6 pour l'énergie de Fox et la résolution de la scène de vaudeville, amusante.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Clerk (2021) :
Kevin Smith est grand, Kevin Smith est bon, Kevin Smith a fait beaucoup pour l'industrie cinématographique et pour le monde des comic books, c'est un visionnaire important pour la culture, qui avait prévu l'avènement de l'internet et du fandom, c'est un génie du marchandising, il est doué en tout, c'est un modèle à suivre pour tout le monde, vive Kevin Smith.
Voilà en somme ce en quoi semblent parfois consister ces deux heures de documentaire hagiographique, un métrage assez complaisant qui interroge Smith, sa famille, ses amis, ses collègues, pour aboutir à cette conclusion finalement très logique, compte tenu du culte de la personnalité qui entoure désormais Smith et son œuvre.
Pourtant, il y a du bon dans le métrage, et pour peu que l'on sache trier le bon grain de l'ivraie, il est possible de tirer des informations intéressantes de cette grande rétrospective larmoyante de la carrière de Smith.
Mais pour chaque passage qui fonctionne, il y en a deux ou trois trop maladroits, comme ce petit moment de jalousie au sujet de Judd Apatow ("ses films, c'est exactement ce que je faisais déjà à l'époque de Clerks et compagnie, alors pourquoi est-ce que mon Zack et Miri s'est planté et ses films cartonnent ?"), le moment Harvey Weinstein ("je ne savais pas, promis, et la preuve, je donne tous mes droits d'auteur à des associations de promotion des femmes dans l'industrie du cinéma"), l'apologie de la marijuana, des éloges envahissantes de la part de tout le monde...
Bref, ce métrage prêche les convaincus, comme tout ce qui est rattaché de près ou de loin à Smith depuis des années (le culte que lui vouent ses fans est très similaire à celui des fans de Zack Snyder, la toxicité et la nocivité en moins), et ne fera changer personne d'avis sur la filmographie du bonhomme.
Reste que le documentaire est un passage en revue assez complet de l'œuvre du bonhomme, plutôt lucide sur sa carrière, et à ce titre, n'est pas inintéressant à suivre (si l'on oublie les moments "oui, mais si ce film a bidé, c'est parce que les critiques de l’intelligentsia qui avaient aimé mon premier film ont retourné leur veste").
Un petit 3/6, très variable en fonction du degré de tolérance du spectateur envers Smith, sa carrière, ses fans et son über-émotivité.
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Initialement conçue comme un long-métrage par Christopher Miller (du duo Lord et Miller - les 21 Jump Street, le film Lego, Spider-man : New Generation), The Afterparty est une série comico-policière en 8 épisodes d'une trentaine de minutes (diffusés sur Apple TV), qui surfe sur la vague des murder-mysteries, pour en proposer une version rigolarde très inspirée du format de Rashomon, et à deux doigts de l'anthologie...
The Afterparty, saison 1 (2022) :
Lors de l'after d'une réunion des 15 ans d'une classe de San Francisco, Xavier (Dave Franco), superstar de la musique, est retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses. L'inspecteur Danner (Tiffany Haddish) mène l'enquête, et interroge ainsi toutes les personnes présentes à la fête...
Au programme, donc, 8 épisodes pour de nombreux témoins, l'inspectrice et la victime, avec pour postulat des épisodes narrés du point de vue de chacune des personnes présentes, et faisant référence à un genre cinématographique ou télévisuel différent.
On a ainsi un épisode d'introduction qui présente le concept de deux façons différentes, d'abord au travers du personnage Indigo (Genevieve Angelson), hipster racontant la soirée façon film d'auteur en noir et blanc, puis d'Aniq (Sam Richardson), concepteur d'escape room et suspect principal, à l'approche comédie romantique de sa vie et de ses rapports avec Zoë (Zoë Chao).
Une mise en place assez chargée en références méta pas forcément indispensables (un peu comme si le spectateur était trop bête pour comprendre qu'on parodiait une rom-com, et qu'il fallait lui souligner tout en détail), mais qui se regarde tranquillement.
S'ensuivent un épisode façon film d'action, où Brett (Ike Barinholtz), l'ex de Zoë, à mi chemin entre un Mark Whalberg du pauvre et un Vin Diesel obsédé par "la famille", propose un récit plus graveleux et égocentrique (la poursuite en voiture finale, avec la fillette, était amusante) ; une comédie musicale centrée sur Yasper (Ben Schwartz), dans un épisode surprenant car très réussi ; un thriller psychologique à deux doigts du slasher, consacré à Chelsea (Ilana Glazer), ex-maîtresse de Brett et désireuse de se venger de Xavier pour une humiliation passée ; un teen movie narré en flashback par Walt (Jamie Demetriou), le lycéen transparent et invisible dont personne ne se souvient jamais, mais qui explique tous les tenants et aboutissants des relations des autres suspects.
Puis un épisode entièrement animé par lequel Zoë explique les différentes facettes de sa personnalité, et comment elle tente constamment de les équilibrer ; une série policière, lorsque Danner explique comment elle est devenue inspectrice de police ; et enfin une émission pour enfants (avec marionnettes, bruitages et cabotinage outrancier) lorsque Danner interroge la fille de Brett et de Zoe, avant de parvenir à sa conclusion...
Tout un éventail de genres et d'approches, donc, plus ou moins réussis et intéressants (la série policière m'a laissé de marbre - déjà que le numéro habituel de Tiffany Haddish a tendance à me lasser, mais là, en prime, en mode The Rookie très premier degré et sérieux, mwébof ; l'épisode film d'action ne m'a pas particulièrement séduit ; la comédie musicale, par contre, m'a très agréablement surpris), pour un programme qui n'aurait jamais pu passer tel quel sur une chaîne normale, et est donc idéal pour les plateformes de VOD.
Amusant et bien conçu, ça mérite le coup d'œil si l'on aime les whodunnit ou la distribution, mais ça ne restera pas forcément dans les annales pour autant, car le tout est probablement un peu trop inégal au niveau structure et intérêt de tous les épisodes pour vraiment transformer l'essai.
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En six épisodes, Star Trek Strange New Worlds continue d'établir ses personnages et sa vision de l'univers Trek d'une manière agréable et rafraîchissante.
Ce n'est pas parfait, mais pour une première saison, ça tient plutôt bien la route, et il ne reste qu'à espérer que le programme ne se prendra pas les pieds dans le tapis alors qu'il aborde la dernière ligne droite de sa saison inaugurale...
Star Trek - Strange New Worlds, saison 1 (2022) :
- 1x07 : Répondant à un appel de détresse de colons situés en dehors de l'espace fédéral, l'Entreprise tombe aux mains de pirates...
Un épisode qui m'a laissé un peu plus mitigé que les précédents, principalement parce que l'écriture et la mise en images m'ont paru plus maladroites et évidentes que d'habitude.
Déjà, parce que tout le monde m'a semblé étrangement décontracté, notamment Pike (cela dit, si c'est une conséquence de sa vision funeste, qui le rend de plus en plus goguenard et imprudent, pourquoi pas, mais je doute) ; ensuite, parce que le Dr. Aspen (Jesse James Keitel) n'est jamais particulièrement crédible en conseillère innocente : visuellement codée dès le début comme une "méchante" vénéneuse (tenue noire et sexy, tatouage facial, bling apparent), sa manipulation de Spock ne surprend guère, et son heel turn cabotin, ensuite, est un peu trop forcé.
Et puis il y a le shipping Spock/Chapel, aux grosses ficelles évidentes ; le plan Alpha Braga 4, balourd et amené avec des moufles ; les pirates de l'espace, à deux doigts des Ravagers incapables des Gardiens de la Galaxie ; le toutéliage avec Sybok...
Non, cet épisode ne m'a pas convaincu, trop faiblard à mon goût. Après, ça reste toujours plus agréable et sympathique qu'un Picard ou un Discovery...
- 1x08 : Lorsqu'une panne généralisée touche l'Enterprise alors que le vaisseau étudie une nébuleuse, M'Benga revient à lui pour découvrir que le navire et tout son équipage sont désormais plongés dans un conte de fées qu'il a l'habitude de lire à sa fille. Et lui, roi d'un pays médiéval imaginaire, doit désormais composer avec la folie ambiante qui s'est emparée de ses collègues...
Un épisode frustrant s'il en est : ouvertement parodique et léger, dans la grande tradition des épisodes de Star Trek mettant ses personnages dans des costumes ridicules, pour une aventure improbable et délibérément rigolarde... avec en prime, une dernière partie vraiment touchante, centrée sur les adieux de M'Benga à sa fille, et sur la notion d'une forme de conscience stellaire incarnée dans une nébuleuse.
Malheureusement, si en théorie, tout était réuni pour donner un épisode ludique et sympathique (d'autant que tout le monde semble vraiment s'amuser à l'écran), en pratique, ce n'est pas vraiment le cas, la faute à un réel manque d'énergie, tant dans la réalisation que dans le montage, l'illustration musicale, et même l'écriture.
Il aurait clairement été possible de dynamiser un peu tout ça, d'aller encore plus loin dans la fantaisie, pour mieux rythmer et structurer le tout, et élever l'épisode au delà de la moyenne. La dernière partie, plus émouvante, y parvient presque, mais pas tout à fait.
- 1x09 : Détourné de sa route par une mission prioritaire, l'Enterprise retrouve un autre navire de la flotte écrasé sur une planète de glace, avec deux survivants à son bord. Mais rapidement, il apparaît que les Gorns ont inséminé leurs œufs dans l'un des survivants, et que les nouveaux-nés sont affamés...
Arf, encore un épisode frustrant, puisqu'ici, on est en plein dans Star Trek refait Alien, en soi une grande tradition de la franchise Trek... mais une tradition qui a tendance à donner des résultats mitigés. En effet, n'est pas Giger, Scott ou Cameron qui veut, et cela se voit tout de suite dans la réalisation de l'épisode, une réalisation qui multiplie les plans légèrement débullés, sans que cela n'aboutisse à quelque chose de réellement probant au niveau de la tension ou du rendu à l'écran.
À l'identique, cette réinvention des Gorns colle de bien trop près à ses modèles, et finit par ressembler à une pâle copie d'Alien, mâtinée de vélociraptor et possédant une vision à la Predator : les influences sont trop présentes, et sur le front de l'horreur, ça ne marche que très moyennement.
Cela dit, il faut tout de même saluer le grand écart effectué par la série, qui passe ainsi d'une parodie de médiéval fantastique à un film de monstres dans l'espace, sans que cela ne choque particulièrement : il faut dire que la distribution est, à nouveau, très motivée, d'autant que cet épisode est l'occasion de plusieurs changements surprenants : exit une enseigne et un nouveau lieutenant (pas vraiment étonnant, il faut bien de la chair à canon), mais aussi exit Hemmer, ce qui est nettement plus inattendu, et exit Noonien-Singh, du moins pour un temps.
Beaucoup de changement, donc, à l'approche de cette fin de saison, et un épisode qui n'est pas vraiment raté (contrairement au précédent), mais qui aurait mérité de s'éloigner un peu plus de ses modèles pour exprimer son originalité (l'extraterrestre infecté, par exemple, était visuellement intéressant, bien que son visage soit un peu limité dans ses expressions animatronique).
(à suivre...)
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Unplugging (2022) :
Couple engoncé dans une routine rythmée par leurs appareils électroniques, Dan (Matt Walsh) et Jeanine (Eva Longoria) sont au point mort, jusqu'à ce que le décès de Juan (Al Madrigal), livreur et ami de Dan, amène ce dernier à se remettre en question. Avec sa femme, il part alors s'isoler quelques jours dans un chalet reculé au cœur de la nature de l'Indiana, loin de tout réseau... mais bien vite, la vie en forêt s'avère plus compliquée que prévu, notamment à cause des habitants de la région, et de mystérieux drones qui les observent.
Une comédie semi-dramatique sur un couple qui se cherche, et un film qui s’essouffle très rapidement et tourne alors totalement à vide, ronronnant dans une sorte de pseudo comédie romantique façon fish-out-of-the-water, ni très drôle, ni très romantique, et qui évolue dans sa dernière demi-heure en pseudo thriller conspirationniste qui ne fonctionne jamais vraiment.
C'est dommage, mais Lea Thompson en survivaliste complotiste ne fait pas grande impression, et la petite Hala Finley est vraiment trop sous-exploitée.
Un bon gros bof, que l'on sent sous-développé et inabouti, malgré les efforts du duo principal.
2/6
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À la gloire des Celtics (Celtic Pride - 1996) :
Fervents fans de l'équipe de basketball des Celtics de Boston, Mike O'Hara (Daniel Stern) et Jimmy Flaherty (Dan Aykroyd) assistent, impuissants, à la défaite de leur équipe face aux Utah Jazz, à l'aide de leur joueur vedette, Lewis Scott (Damon Wayans), arrogant et égocentrique. Mais alors que le match retour, de qualification, se profile à l'horizon, le duo tombe sur Scott dans un night-club et, sur un coup de tête, ils enlèvent le joueur pour l'empêcher de prendre part au match...
L'un des tous premiers films écrits par Judd Apatow, cette comédie sportive et criminelle s'avère assez plate et très oubliable : jamais assez rythmée, noire, drôle, ou touchante pour vraiment fonctionner pleinement sur l'un ou l'autre plan, elle finit par laisser totalement indifférent, en plus de proposer des sous-intrigues parasites télégraphiées (comme celle du joueur croatien sous-exploité).
Un bon gros bof, en somme.
2.25/6
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L'ennemi japonais à Hollywood (Yellowface : Asian Whitewashing and Racism in Hollywood - 2019) :
Un documentaire français d'une petite heure, apparemment co-produit avec la chaîne Histoire, et qui m'a étrangement fait l'effet d'un métrage de thèse/de fin d'études, en cela qu'il aborde son sujet (le racisme anti-asiatique dans le cinéma et les médias américains) sous un angle assez linéaire et didactique, et qu'il s'appuie principalement sur le travail de Nancy Wang Yuen, sociologue américain spécialisée dans le racisme et les préjugés ethniques relatifs, notamment, aux populations d'origine asiatique.
Une Nancy Wang Yuen qui a des idées bien arrêtées sur le sujet, qui sont assez typiques du point de vue américain sur ce type de thématique, et qui présente donc ces idées tout au long du documentaire (c'est elle l'intervenante principale), quitte à effectuer quelques approximations ou raccourcis ici ou là. On accrochera ou pas à cette approche et à son analyse du sujet, quand bien même elle serait un peu nuancée par les propos d'un autre historien, ou par la remise en contexte historique.
Mais il est difficile de se défaire d'une certaine impression de superficialité dans le traitement du tout, ou de se dire que ce dernier est parfois abordé par le petit bout de la lorgnette. Dans l'ensemble, ça évite tout de même de tomber dans un guilt trip maladroit qui ferait la leçon au spectateur, et ça sait garder une certaine touche d'émotion au travers du témoignage de l'actrice Tamlyn Tomita, mais un documentaire plus complet et plus maîtrisé reste à faire sur le sujet.
3.5/6
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Deuxième saison de 8 épisodes de cette sitcom NBC/Peacock produite par Tina Fey, dont la première cuvée m'avait laissé un peu mitigé, car reposant à la fois trop sur une nostalgie 90s ne me parlant guère, et sur des archétypes et des ressorts comiques assez usés par les précédentes séries de Tina Fey.
Ce n'était pas calamiteux, loin de là, et le programme avait reçu un accueil critique très positif outre-atlantique, mais j'étais un peu resté sur ma faim...
Girls5eva, saison 2 (2022) :
Les Girls5Eva préparent leur nouvel album, mais les choses se compliquent pour les quatre femmes - Summer (Busy Philipps) est en plein divorce, Gloria (Paula Pell) s'est brisé le pied, Wickie (Renée Elise Goldsberry) continue de chercher la gloire, et Dawn (Sara Bareilles) se fait difficilement au travail en studio...
Et à nouveau, un accueil critique unanime et extatique du côté de la presse américaine... et à nouveau, je reste mitigé. Mitigé sur l'interprétation très caricaturale et forcée (peut-être même plus qu'en saison 1), mitigé sur des chansons pas aussi inspirées ou drôles que ne semblent le penser les scénaristes et la production, mitigé sur certains rebondissements évidents... bref, je ne vais pas refaire ma critique de la saison 1, les défauts et qualités de cette saison 2 étant peu ou prou identiques (hormis quelques éléments qui semblent avoir été mis de côté, comme l'aspect cohabitation forcée, ou encore la tween influenceuse qui doit avoir deux lignes de dialogues dans toute la saison).
On adhère ou pas à la série, en fait, et c'est d'autant plus vrai que le programme vise, de l'aveu même de ses créatrices, un public très particulier : les femmes appartenant au groupe des Xlennials, cette tranche démographique à cheval entre la Gen X et les Millennials, et dont les membres ont désormais la quarantaine - soit pile l'âge des protagonistes de la série, et la même nostalgie pour les années 90-00.
Girls5Eva cible donc totalement cette génération "Spice Girls" américaine, d'où le message girl power très prononcé, bien que remis au goût du jour des années 2020 et de #metoo - c'est un choix créatif certain, parfois excluant, mais aussi souvent pertinent, à en juger par le nombre de femmes quadragénaires (critiques comme spectatrices) qui adorent la série et s'y retrouvent.
Je ne suis donc clairement pas le public visé, et si Girls5Eva reste une sitcom amusante à regarder (car coulée dans le moule éprouvé des séries de Tina Fey, et possédant la même énergie), elle n'est pas forcément aussi enthousiasmante et aboutie que Kimmy Schmidt et 30 Rock... en tout cas, si l'on n'est pas très sensible au type de nostalgie que nous vend le programme.
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Deuxième et dernière saison de ce revival de Sauvés par le Gong, un revival produit par Tina Fey, showrunnée par Tracey Wigfield et qui, en saison 1, avait fait le choix d'une approche goguenarde et moqueuse de son univers pour établir sa propre identité...
Une approche un peu brouillonne, tentant d'être (entre autres) à la fois un teen show sincère, une satire mordante et un hommage nostalgique à la série d'origine, mais finissant par s'éparpiller et par ne pas laisser un souvenir particulièrement marquant...
Sauvés par le Gong, saison 2 (Saved by the Bell, season 2 - 2021) :
Cette année, une grande compétition inter-lycées a lieu en Californie, et Bayside y prend part. L'objectif des élèves et des professeurs : vaincre Valley High et remporter le Spirit Stick - plus facile à dire qu'à faire pour Daisy Jiménez (Haskiri Velazquez), Mac Morris (Mitchell Hoog), Lexi Haddad-DeFabrizio (Josie Totah), Aisha Garcia (Alycia Pascual-Peña), Jamie Spano (Belmont Cameli) et Devante Young (Dexter Darden), qui ont bien d'autres choses à l'esprit que ce concours vain et traditionnel...
La série a donc été renouvelée (et annulée sur la lancée), pour commencer sa saison 2 de 10 épisodes sur un montage post-Covid, et un retour immédiat à la normale : solution de facilité assez compréhensible, je dois dire, compte tenu des difficultés de tourner une sitcom dans un lycée, où tout le monde porterait constamment des masques.
Et à ma grande surprise, après un épisode de remise en route valant principalement pour son hommage à Screech/Dustin Diamond, cette seconde saison de SBTB a su trouver un rythme de croisière et un ton bien plus homogène qu'en saison 1, pour finir par être un divertissement amusant assumant totalement sa part de décalage quasi-parodique.
Les axes narratifs de la saison ne sont pourtant pas ultra-originaux, structurés autour d'un concours inter-lycées avec Valley High, grands rivaux de Bayside : du côté des jeunes, Mac Morris peine à s'extraire de l'ombre de son père, Dexter réalise qu'il s'est attaché à Bayside, Jamie se cherche une vocation, Daisy essaie de mener le lycée à la victoire, Aisha tente de se réinventer, et Lexi reste Lexi. Chez les adultes, Slater réalise qu'il en pince toujours pour Jessie, Kelly décide de reprendre ses études, et Zack cherche à s'occuper après sa carrière politique.
Tout le monde a de quoi faire, donc, pas toujours de la manière la plus originale possible, mais avec, systématiquement, une petite touche de folie ou d'absurdité qui fait que finalement, on s'amuse plutôt bien.
Les cassettes hypnotiques de Mac, les vacances de Zac et de son fils sur fond vert, Jessie Spano qui tente de draguer quelqu'un en se replongeant dans "ce qu'elle a fait à Las Vegas" pour y trouver un peu de courage (avec un énorme paquet de références visuelles, dialoguées et costumées à Showgirls), tout ce qui concerne Gil, le petit-ami trop parfait de Daisy, Kelly qui s'en remet "au destin", les flashbacks improbables renvoyant aux jeunes années de la bande (interprétés par les acteurs adultes), le marathon de danse, etc, etc, etc : cette saison, tout est mieux équilibré, et ne donne plus vraiment l'air d'un mélange approximatif ne sachant pas vraiment à qui s'adresser.
Et c'est à la fois tant mieux et dommage, puisque la série a été annulée juste lorsqu'elle trouvait son rythme de croisière.
Et si cette saison 2 n'est pas forcément dénuée de défauts (j'ai toujours un peu de mal avec l'interprétation de Haskiri Velazquez - même si ça s'arrange avec le temps ; Jamie manque de présence ; le côté LGBTQ est parfois un peu maladroit - tout le coming out d'Aisha la sportive est assez cliché), elle s'avère aussi nettement plus ludique et plaisante à regarder, avec un ton global plus maîtrisé et décomplexé.
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L'Homme de Toronto (The Man From Toronto - 2022) :
Vendeur incapable travaillant dans un gymnase, Teddy Jackson (Kevin Hart) décide de faire une surprise à sa compagne Lori (Jasmine Matthews) en organisant pour elle un bref séjour au spa et dans un chalet tranquille. Mais un quiproquo imprévu fait qu'on le prend pour l'Homme de Toronto (Woody Harrelson), un tueur à gages à la réputation légendaire. Voilà alors Teddy embarqué dans une intrigue géopolitique internationale, contraint de faire équipe avec Toronto, trahi par son agent de liaison (Ellen Barkin)...
Un thriller d'action ultra-générique, du réalisateur des deux Hitman et Bodyguard, et qui se contente de dérouler les clichés habituels du genre et du buddy movie pour proposer une production Netflix générique au possible, trop longue (près de deux heures), aux effets numériques très inégaux (les cascades câblées, la scène de l'avion), au scénario plein de trous (l'homme de Miami qui disparaît et réapparaît de manière un peu aléatoire), aux personnages secondaires transparents, et dans laquelle Harrelson fait du Harrelson, Hart fait du Hart... et ça s'arrête là.
À la limite, la scène d'action finale n'est pas désagréable, avec son pseudo plan séquence bricolé en numérique, et son action à tendance cartoon, mais bon : reste l'impression d'avoir déjà vu ce métrage 250 fois... ce qui en fait une production Netflix tout à fait dans la continuité du catalogue de la plateforme !
2.5/6
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Missing 411 - The Hunted (2019) :
"Suite" du précédent documentaire Missing 411 qui reposait beaucoup sur le facteur émotionnel des disparitions d'enfants, et ne présentait pas beaucoup d'arguments convaincants pour appuyer ses pseudo-arguments sous-entendant un mystère ou une conspiration, voire l'implication d'un cryptide...
Ce Missing 411 - The Hunted applique la même formule que le précédent documentaire (des interviews des familles des disparus, des reconstitutions, etc), mais en change le style, puisque cette fois-ci, David Paulides se met nettement plus en avant : il narre tout en voix off, explique en introduction le succès de ses livres et son parcours, et apparaît constamment à l'écran, dans le rôle du journaliste proche de ses sujets, etc.
Une mise en avant qui ne fait rien pour donner confiance dans le récit, et dans ses hypothèses faiblardes : si toutes les personnes disparues de ce métrage (tous des chasseurs aguerris) ont été portées manquantes dans les forêts américaines, ce n'est pas parce qu'elles étaient clairement âgées, criblées de problèmes de santé, ou suite à un accident, mais bien parce qu'il y a un mystère mystérieux inexplicable, si ce n'est par l'existence d'une force surnaturelle inexplicable probablement du type Bigfoot ou extra-terrestre (la reconstitution du témoignage de la femme d'un ufologue est ainsi en plein plagiat de Predator).
Un documentaire "Les chasseurs chassés", donc, bourré de raccourcis, d'hypothèses foireuses, de statistiques bancales, etc, et qui oublie totalement son postulat journalistique ou true crime à mi parcours pour virer à l'ufologie crédule.
*soupir*
1.5/6
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Première série télévisée de James Gunn, Peacemaker promettait quelque chose d'intéressant : réussir à prendre l'un des antagonistes de son Suicide Squad, interprété par le catcheur John Cena, pour en faire le quasi-héros de cette série improbable en 8 épisodes d'une petite heure...
Peacemaker, saison 1 (2022) :
À peine remis de ses blessures subies au Corto Maltese, Peacemaker (John Cena) est recruté par une équipe d'ARGUS (Danielle Brooks, Chukwudi Iwuji, Jennifer Holland, Steve Agee) pour prendre part au Projet Butterfly, qui a pour mission d'éliminer un certain nombre d'hommes et de femmes de pouvoir supposément possédés par des extraterrestres...
Première série télévisée chapeautée et écrite par James Gunn, un réalisateur/scénariste au style et aux gimmicks récurrents auxquels on accroche ou pas : brutalité assez frontale, sens de l'humour prononcé et souvent potache/graveleux, musique rétro utilisée façon juke-box, et sentimentalité assez prononcée - autant d'éléments que l'on retrouve ici, dans ce spin-off de son The Suicide Squad.
Un spin-off qui placera les fans de Gunn (et notamment de ses Gardiens de la Galaxie) en terrain familier, puisqu'on retrouve ici le même type de groupe disparate dysfonctionnel, les mêmes notions de famille recomposée, de traumatisme infantile, de daddy issues/rapport conflictuel à un père hostile et malfaisant, les mêmes archétypes au sein du groupe (un héros un peu bête, un sidekick ultraviolent comic-relief, un personnage féminin badass qui est la seule compétente du lot...), le même type d'illustration musicale (le personnage principal est fan d'un type de musique particulier, et passe son temps à en écouter) et d'ouverture (ici complètement chorégraphiée, et qui est instantanément devenue un meme en ligne), etc.
Un projet dans la droite continuité des œuvres précédentes de Gunn, donc, et qui bénéficie des mêmes qualités et des mêmes défauts : c'est amusant, rythmé, bourré d'idées décalées, ça donne sa chance à des interprètes inattendus (Freddie Stroma est plutôt drôle en fanboy/sidekick sociopathe, John Cena se donne totalement à son rôle), mais ça use et abuse aussi un peu trop du côté juke-box de la bande originale, au point que les morceaux rock paraissent un peu envahissants, pour ne pas dire forcés.
Ce qui a affaibli un peu pour moi certains passages se voulant plus émotionnels ou mémorables ; la toute fin de la saison, notamment, m'a un peu déçu, tout comme la tendance de Gunn à structurer son groupe de bras cassés incapables autour d'une "maman" badass qui gère tout le monde (ailleurs, c'était Gamora ou Waller, ici, c'est la compagne de Gunn). Et puis l'humour graveleux a aussi ses limites, honnêtement.
Reste que, malgré tous ces défauts inhérents à la carte blanche laissée à Gunn par la Warner/HBO Max, le tout fonctionne plutôt bien comme entreprise de réhabilitation d'un Peacemaker bourré de failles psychologiques. Adieu le Peacemaker vantard et radical de The Suicide Squad, place à un Peacemaker qui se remet en question, qui fait face aux démons de son passé (dont un visuellement très littéral), et qui est très attaché à son pygargue domestique, Eagly (une vraie réussite de la saison, que ce soit au niveau des gags ou de l'animation du volatile numérique).
Effets spéciaux convaincants, interprétation plutôt solide (quelques moments un peu en dessous, mais rien de bien méchant), un John Cena qui porte la série sur ses épaules, bref, ça se regarde plutôt sympathiquement, pour peu que l'on ne soit pas trop gêné par les tics habituels d'écriture de Gunn.
Suite de cette mini-série en six épisodes d'une heure retraçant le sort d'Obi-Wan Kenobi entre les deux premières trilogies...
Obi-Wan Kenobi, saison 1 (2022) :
- 1x04 : Obi-Wan se remet de ses blessures, avant de partir pour la planète où se trouve la base des Inquisiteurs, pour tenter d'en faire évader Leïa...
Un peu décevant, cet épisode, car trop facile : la récupération d'Obi-Wan dans sa cuve de bacta est trop rapide (et à peine illustrée d'un parallèle entre lui et Anakin dans leurs cuves respectives, alors qu'il y avait là moyen de faire beaucoup plus intéressant, avec un épisode complet entre visions et réalité) ; l'infiltration de la base des Inquisiteurs est trop facile ; les scènes d'Obi-Wan qui se défend contre les tirs de blasters avec son sabre manquent de nervosité et sont mollassonnes ; le traqueur posé par la méchante est trop évident ; et les ficelles narratives de l'évasion finale sont trop "grosses" (Leïa cachée sous l'imper de Kenobi, lol).
Pas très convaincu par l'écriture de cet épisode, donc, et j'ai un peu peur que certaines de mes craintes relatives à l'équipe scénaristique ne commencent à s'avérer fondées.
- 1x05 :Réfugiés dans une base clandestine, Kenobi, Leia et tous les résistants sont assiégés par les forces de Vader et de Reva : au Jedi de gagner un maximum de temps pour permettre la fuite de tous les civils...
Un épisode de 40 minutes à peine, tout compris, et qui m'a laissé à nouveau un peu mitigé, principalement à cause de l'écriture. Des facilités, encore une fois (tout le sort de Tala et de son robot, le communicateur qui tombe par terre, ce sont de grosses ficelles usées), des approximations (notamment au niveau du plan global d'Obi-Wan et de sa mise en images à l'écran - l'assaut sur la porte de la base faisait gentiment studio cheap), et toujours un étrange manque de continuité musicale avec le reste de la saga (hormis, peut-être, un semblant de marche à un moment).
Après, les flashbacks sur l'époque de l'Attaque des Clones n'étaient pas forcément désagréables, mais la production a visiblement eu un peu de mal à coller au plus près, techniquement et visuellement, aux deux personnages tels qu'on les connaissait à l'époque (on va dire que les acteurs ont, forcément, ont pris un coup de vieux)...
Reste enfin le grand final de l'épisode, avec Vader en action, Vader qui arrête un vaisseau d'un geste, qui esquive tous les coups de sabre de Reva sans effort, bref, un Vader qui montre là pourquoi il est devenu le patron... et pourquoi Obi-Wan ne fait plus le poids.
- 1x06 : Obi-Wan ne peut plus reculer : s'il veut aider les rebelles à s'enfuir, il doit affronter Vader en duel. En parallèle, Reva fait route pour Tatooine...
Pas grand chose à dire sur ce final agréable, mais qui ne révolutionne rien : il y a quelques ficelles narratives un peu faciles qui permettent de coller au canon ou de raccourcir le récit (Obi-Wan qui arrive sur Tatooine in extremis, ça passe moyen), le duel final est spectaculaire et plutôt agréablement mis en images (même si ponctuellement, ça manque de clarté ou de nervosité), et tout se finit de manière (forcément) plutôt attendue, y compris au niveau des caméos.
- Bilan -
Dans l'ensemble, une saison qui m'a laissé mitigé positif, mais mitigé tout de même. On devine clairement que le tout était initialement pensé comme un long-métrage dont on a rallongé la sauce pour la télévision, et ces rallonges ne sont pas forcément utiles ou pertinentes sur le long terme.
Après, Ewan McGregor porte le programme sur ses épaules, et naturellement, il le fait très bien : son Obi-Wan reste l'un des points forts de la prélogie, et cela se confirme ici, notamment dans son alchimie avec l'adorable mini-Leia.
En face, Hayden Christensen campe un Vader plus nerveux et moins imposant que Dave Prowse en son temps : une énergie différente, mais pas désagréable pour autant. On regrettera néanmoins l'absence quasi-totale des thèmes musicaux de la trilogie, qui ne réapparaissent qu'à la toute dernière minute, dans l'ultime épisode, alors qu'à de nombreuses reprises, le thème de la Force aurait été plus qu'approprié, par exemple.
Bref. Obi-Wan, la série : plus agréable à suivre que Boba Fett, moins que le Mandalorien, mais pas forcément indispensable pour autant sous cette forme (un peu comme la série à venir consacrée à Cassian Andor, et ses deux saisons de 12 épisodes que personne n'a demandées).
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