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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #television catégorie

Un film, un jour (ou presque) #619 : L'Histoire de Disney (1/3) - American Experience - Walt Disney (2015), La Main derrière la Souris (1999) & Frank et Ollie (1995)

Publié le 10 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Disney, USA, Histoire, Animation, Télévision, PBS

Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...

American Experience - Walt Disney (2015) :

Documentaire télévisé marathon de près de quatre heures retraçant la vie et la carrière de Walt Disney, dans ses moindres détails, à grands renforts d'images en tous genres, d'archives exclusives, d'interviews uniques, etc. 

La première partie du documentaire retrace ainsi les début de Disney, depuis son enfance peu chaleureuse, ses début d'animateurs, son arrivée en Californie, la création des Studios Disney, sa dualité (Walt était à la fois un visionnaire créatif et enthousiaste, et un businessman insistant, implacable et exigeant), la création d'Oswald le lapin, celle de Mickey (on notera par ailleurs que Ub Iwerks n'est quasiment pas mentionné dans ce documentaire, malgré son importance), et le début du succès.

(d'ailleurs, assez amusant de comparer cette réalité à la fiction du film Walt Avant Mickey)

Le métrage revient alors sur la genèse de Blanche Neige, compliquée, mais donnant lieu à un succès absolu critique et commercial, qui lance les studios Disney au firmament, et qui place aussi la barre extrêmement haut, à une hauteur que Walt n'estimera jamais avoir de nouveau atteint ; puis vient la création des studios de Burbank, un vase clos et stérile, qui devient progressivement une usine à animation mécanique et isolée, avec des inégalités salariales énormes, des conflits, des jalousies. Ce qui, combiné à de gros problèmes financiers provoqués par les pertes d'argents de Pinocchio et de Fantasia, ainsi qu'à un Walt s'enfermant de plus en plus dans sa bulle, et ne voulant rien entendre des revendications de ses employés, débouche sur une grève générale en 1941 suite au renvoi d'un pilier du studio.

La seconde partie du documentaire reprend sur un Walt marqué et transformé, s'estimant trahi par tous ses employés, et ne faisant plus confiance à personne. Un Walt rancunier, qui, quelques années plus tard, dénonce la plupart des meneurs de cette grève lors de la chasse aux sorcières anti-communistes. Un Walt aux prétentions revues à la baisse, désenchanté, et qui commence de plus en plus à blâmer ses échecs sur des cibles faciles, comme les communistes, etc. Et un Walt qui se désintéresse tout simplement de plus en plus de l'animation pure et dure, un domaine où il pense ne jamais pouvoir retrouver le succès et la reconnaissance de Blanche Neige, et qu'il confie aux Neuf Sages, ses animateurs vétérans.

Il se tourne alors, à la fin des années 40, vers le documentaire animalier, qui lui vaut un Oscar, et vers les films en prises de vue réelle. En parallèle, pendant que son studio travaille d'arrache pied sur Cendrillon, lui préfère se consacrer à sa passion pour les trains et le modélisme ferroviaire... puis il décide de créer Disneyland, un projet qui, aux côtés de la production télévisée florissante de Disney (Davy Crockett, regardé par plus d'un Américain sur 4), le remotive, et dans lequel il s'investit complètement. 

Cherchant toujours à présenter à l'Amérique un univers propre et sûr pour toute la famille, il inaugure le parc, et trouve ainsi une source inépuisable de revenus pour sa compagnie. Dans les années 60, il produit enfin Mary Poppins, un projet sur la famille qui lui tenait à coeur depuis des décennies, et lui vaut de renouer avec un succès total, qui est multi-oscarisé. Mais alors que les critiques commencent à reprocher à Disney son monde trop propre, kitsch et WASP, Walt n'en a que faire, et s'inquiète de ce qu'il va laisser comme héritage à l'humanité.

Il décide alors de se lancer dans le projet Disneyworld, et surtout de concevoir EPCOT, la ville parfaite du futur, où tout le monde vivrait en parfaite harmonie. Un projet ambitieux, dont il ne verra jamais le résultat, puisqu'il décède d'un cancer du poumon en 1966.

Bref, en résumé, difficile de faire plus exhaustif sur la vie et l'oeuvre de Walt que ces quatre heures, non ? Et bien pas tant que ça, en fait.

J'ai bien conscience que ce documentaire se concentre principalement sur Walt, et accessoirement sur son empire, mais malheureusement, j'ai trouvé le virage pris par la seconde partie du métrage assez frustrant. D'accord, Walt s'est un peu désintéressé de l'animation à la fin des années 40, mais le documentaire donne l'impression qu'il n'en avait tout simplement plus rien à faire, et qu'il n'avait rien à voir avec toute la production Disney post-Cendrillon.

Difficile à croire, et le manque de temps ou de place n'excuse pas tout : j'aurais bien volontiers troqué 10 minutes de la construction et de l'ouverture de Disneyland contre plus de détails sur son influence sur Alice, Peter Pan, etc, ou contre une présentation des Neuf Sages, même pas mentionnés en tant que tels dans le documentaire.

Cela dit, je dois bien reconnaître une qualité à ce travail titanesque : il ne cache pas du tout les mauvais côtés de Walt Disney, et ne présente pas le portrait d'un dieu de l'animation parfait et intouchable. Walt était faillible, Walt était par moment détestable et arrogant, Walt avait des valeurs de son temps et une ambition démesurée, mais Walt était aussi un visionnaire aux intentions bienveillantes, obsédé par l'idée de présenter une image de l'enfance et d'une vie de famille parfaites, qu'il n'avait pas vraiment connues lors de ses jeunes années.

Un documentaire inégal, un peu trop long, et souffrant de s'attarder un peu trop sur Disneyland, mais néanmoins très intéressant, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.

4.25/6

La Main derrière la Souris : l'histoire d'Ub Iwerks (The Hand Behind The Mouse - The Ub Iwerks Story - 1999) :

Documentaire de 1999 réalisé par Leslie Iwerks, et consacré au grand-père de la réalisatrice, Ub Iwerks, l'un des membres fondateurs du studio Disney, et le créateur de Mickey Mouse.

Grâce à d'innombrables extraits, images d'archive, photographies, et témoignages de bon nombre de figures incontournables du milieu, on y découvre comment ce fils d'inventeur, toujours plus passionné par la technique que par le business, était l'un des premiers compères de Disney, et l'animateur le mieux payé de son studio naissant ; on y apprend comment, véritable bourreau de travail, Iwerks a créé Oswald le lapin, puis, lorsqu'il a fallu le remplacer, comment il a créé Mickey et, au rythme de plus de 700 dessins par jour, comment il a réalisé seul le premier court métrage animé de Mickey, Plane Crazy.

Rapidement, Mickey a connu le succès, et avec lui, les tensions professionnelles et les jalousies ont commencé à croître. Et bien qu'il ait refusé à plusieurs reprises de quitter Walt, Iwerks finit par s'établir à son propre compte, et par fonder les studios Iwerks en 1930 (où a travaillé le célèbre Chuck Jones). Avec son style plus franc, son humour étrange, ses personnages impertinents et son animation bondissante, Iwerks connaît à son tour le succès, et innove dans de nombreuses directions... jusqu'à ce que le Code Hays, la Grande Dépression, et des problèmes financiers finissent par tuer le studio.

En 1940, Iwerks revient chez Disney, mais se désintéresse de l'animation, pour se concentrer sur la technique : il innove à nouveau dans le domaine de la réalisation, de l'intégration d'images réelles aux images animées, il officie dans les parcs Disney, et finit par décrocher deux Oscars techniques, et une nomination pour les effets spéciaux des Oiseaux d'Hitchcock.

Bref, Ub Iwerks était un homme incontournable de l'histoire de Disney, et ce documentaire lui rend joliment hommage, sans sombrer dans l'hagiographie excessive.

Bien rythmé, dynamique, ludique, la forme est globalement impeccable ; on pourra pinailler en regrettant que la première moitié du documentaire couvre plutôt les débuts de Walt Disney que ceux d'Iwerks (et par conséquent, fait double emploi avec les innombrables documentaires sur la vie de Disney), mais c'est inévitable, compte tenu des liens très étroits unissant les deux hommes.

Un métrage très intéressant, que je conseille vivement.

4.5/6

Frank et Ollie (Frank and Ollie - 1995) :

Documentaire de 90 minutes réalisé en 1995 par Theodore Thomas, et consacré au père de ce dernier, Frank Thomas, et au meilleur ami et collègue de celui-ci, Ollie Johnston, deux des quatre membres alors encore en vie du groupe des Neuf Sages de Disney, ces animateurs de légende qui entouraient Walt Disney durant l'âge d'or du studio.

Les deux hommes, alors octogénaires, mais toujours aussi proches, soudés et malicieux que durant leurs jeunes années, nous racontent ainsi leur vie, leur carrière, leurs techniques d'animation, leur amitié, etc, entrecoupés d'images d'archive, d'animations embryonnaires, et de scènes du quotidien de ces deux vieux sages, génies de l'animation.

Et c'est probablement là que le documentaire pèche notablement : car s'il est très intéressant d'écouter ces deux bonhommes sympathiques et attachants, le film reste un documentaire de 90 minutes, et tire par conséquent en longueur.

On ne peut s'empêcher (et c'est d'autant plus vrai si l'on a regardé par ailleurs d'autres documentaires sur cette petite bande et sur cette période) de se dire qu'en retirant une bonne demi-heure de métrage (toutes les scènes du quotidien des deux hommes sont bien gentilles, mais elles n'apportent pas grand chose au delà de "ils vivent une retraite heureuse et bien méritée") et en variant un peu le format des interviews (peut-être en ajoutant d'autres intervenants, ou en intégrant un récapitulatif global du travail des Neuf Sages), Frank and Ollie aurait été tout aussi instructif, touchant, et probablement plus efficace.

En l'état, ce n'est pas désagréable, sans plus, et la réalisation est parfois un peu maladroite.

3.25/6

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Christmas Yulefest 2017 - 24 - An American Christmas Carol (1979)

Publié le 9 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Christmas, Noël, Yulefest, Télévision, Drame, Fantastique

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

An American Christmas Carol :

En 1933, dans le New Hampshire, Benedict Slade (Henry Winkler) est un vieillard richissime, obsédé par ses affaires et par sa fortune. Le soir de Noël, cependant, il reçoit la visite de trois fantômes des Noël passés, présents et futurs, qui lui font prendre conscience de ses erreurs...

Transposition télévisée du Chant de Noël de Charles Dickens, dans l'Amérique des années 30, en pleine Dépression, avec un Henry "Fonzie" Winkler lourdement grimé en vieillard équivalent de Scrooge.

Un récit particulièrement classique, pas trop mal interprété et qui se regarde tranquillement... pour peu qu'on ne soit pas déjà écœuré par les innombrables relectures en tous genres de ce récit. Parce que dans l'absolu, le tout est ici très terre-à-terre, réaliste, et terne, jamais particulièrement rythmé ou passionnant, et surtout, ça adhère tellement au récit de base qu'il n'y a quasiment aucune originalité à trouver dans cet American Christmas Carol finalement assez daté.

3/6 (en étant gentil, et en fermant les yeux sur les limites techniques du métrage, comme le maquillage inutile, ou encore les quelques moments où le micro-perche apparaît dans le champ)

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Critiques éclair - The Orville 1x11

Publié le 9 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Comédie, Aventure, Orville, Star Trek, Drame, Fox

The Orville a trouvé son rythme de croisière, et devient presque une série recommandable... lorsque MacFarlane n'est pas au scénario. Et malheureusement...

The Orville 1x11 - New Dimensions :

Le vaisseau découvre une poche d'espace à deux dimensions, alors même que le Capitaine et Kelly découvrent que LaMarr est en fait un surdoué génial.

C'est amusant, MacFarlane revient au scénario, et aussitôt, ça redevient bancal et très inégal, avec des vannes et des gags qui tombent à plat (l'intro), des références à la pop culture moderne, des disputes d'ex-couple, un épisode centré sur les sentiments du Capitaine, et du recyclage : ici, en l'occurrence, le côté espace 2D (assez joli, visuellement, façon rétro 80s/néons/Tron) rappelle les extra-terrestres bidimensionnels de Next Gen... et bien entendu, toute la sous-intrigue de LaMarr, littéralement photocopiée sur ce qui est arrivé à Geordi La Forge - afro-américain, navigateur inutile durant toute la première partie de la série, et qui soudain est catapulté chef ingénieur du vaisseau.

Soit. Un peu de méta n'a jamais fait de mal à personne, mais MacFarlane a une trop grande estime de son écriture : il aime se donner le beau rôle, placer des références obscures (Flatland), et le titre de l'épisode, à double sens, est bien moins malin que ce qu'en pense probablement le showrunner.

Dans l'ensemble, ça se regarde, mais ça s'éparpille, c'est loin d'être toujours intéressant (d'autant que l'acteur qui interprète LaMarr n'est pas toujours très bon), et ça n'apporte pas grand chose au schmilblick... en fait, ça ressemble beaucoup au tout début de saison de cette série, en un peu plus développé tout de même.

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Christmas Yulefest 2017 - 23 - Un Mariage sous le Sapin (2017)

Publié le 9 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, ION

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Mariage sous le Sapin (The Spruces and the Pines/A Star-Crossed Christmas) :

Les Pine et les Spruce sont deux familles voisines qui ne se supportent pas, et qui sont directement en concurrence, tenant chacune une ferme à sapins dans leur même petite ville de Nouvelle Angleterre. Jusqu'au jour où, à l'approche de Noël, les jeunes Julie Pine (Jonn Walsh) et Rick Spruce (Nick Ballard) s'éprennent l'un de l'autre, et comprennent qu'ils doivent cacher cette relation impossible à tous leurs proches...

Une comédie romantique ION s'inscrivant clairement dans le moule d'un pseudo Roméo & Juliette (ou Hatfields and McCoys, au choix), saupoudré de quiproquos de Noël, et d'une direction artistique minimaliste (qui trahit un budget clairement limité)... mais qui finalement, s'avère une bonne surprise, surtout compte tenu des antécédents très moyens de la scénariste - Autant en Emporte Noël, Un Petit Cadeau du Père Noël, The Christmas Cure et un paquet de thrillers Lifetime insipides.

La romance, ainsi, est dynamique et malicieuse, et traitée avec suffisamment de recul et de bonne humeur, dans la première moitié du métrage, pour que l'on s'attache à ce couple et aux personnages secondaires (l'ours mal léché et la petite blonde) ; ensuite, ça prend un tour plus mélodramatique, forcément, mais sans jamais vraiment sombrer dans le larmoyant trop sérieux.

Bref, pour un téléfilm dont je n'attendais absolument rien, ça s'avère plutôt honorable (sans pour autant être exceptionnel), et le fait que ça se sorte un peu du carcan habituel des films festifs typés Hallmark est un plus non négligeable.

3.25/6

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Christmas Yulefest 2017 - 22 - Unlikely Angel (1996)

Publié le 8 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Yulefest, Noël, Christmas, Comédie, Fantastique, Télévision, CBS

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Unlikely Angel :

Chanteuse country caractérielle, impertinente et séductrice, Ruby Diamond (Dolly Parton) a un accident de voiture qui l'envoie directement au Paradis, où elle rencontre Saint Pierre (Roddy McDowall). Là, ce dernier lui explique la situation : si elle veut entrer au Paradis, elle doit prouver qu'elle mérite ses ailes en redescendant sur Terre pour réconcilier la famille Bartilson (Brian Kerwin, Allison Mack, Eli Marienthal) avant le soir de Noël. Si elle échoue, alors c'est l'Enfer qui l'attend...

Un téléfilm CBS ultra-balisé et prévisible, qui repose uniquement sur l'énergie et le sens de l'humour de Dolly Parton (sans oublier son accent, sa musique, son collagène, ses poumons et ses tenues... improbables) pour donner un semblant d'intérêt à une histoire cousue de fil blanc, et que l'on connaît par cœur.

Heureusement que le tout ne se prend pas trop au sérieux, d'ailleurs (les interventions récurrentes de Saint Pierre sous divers déguisements sont amusantes), ça aide à faire passer la pilule (et le côté très kitsch du Paradis) : ce n'est même pas particulièrement mauvais, c'est simplement générique au possible, à un point tel que ça en est instantanément oubliable.

2.25 + 0.5 pour une toute jeune Allison Mack, pré-Smallville = 2.75/6

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Christmas Yulefest 2017 - 21 - Un Prince pour Noël (2017)

Publié le 8 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Netflix

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Prince pour Noël (A Christmas Prince - 2017) :

Apprentie journaliste issue d'une famille new-yorkaise modeste, Amber (Rose McIver) est envoyée par sa rédactrice dans un petit royaume européen, pour enquêter sur le Prince Richard (Ben Lamb), futur monarque fils de la Reine Helena (Alice Krige), et qui semble tout faire pour éviter son destin. Mais sur place, Amber est confondue avec la nouvelle gouvernante de la jeune princesse Emily (Honor Kneafsey), handicapée, et elle s'installe au château, où elle apprend à faire la connaissance de Richard à l'approche de Noël...

Bon, on le sait, les romances princières de Noël sont très nombreuses, et j'ai déjà chroniqué un bon paquet de celles-ci sur ce blog (une simple recherche avec les mots clés "prince", "princière", "royal", "royaume" ou "couronne" - et autres dérivés - sur l'index Yulefest ou dans le blog en général devrait donner bon nombre de résultats).

Et ici, les scénaristes de ce téléfilm Netflix (dont le scénariste du miteux S. Darko, alias Donnie Darko 2) ont malheureusement décidé de faire un bon gros best-of de tous les clichés du genre, au point de donner l'impression au spectateur d'avoir déjà tout vu des dizaines de fois, voire même : de se trouver en présence d'une photocopie honteuse de plusieurs téléfilms Hallmark et compagnie.

Et c'est dommage, parce que les paysages et l'environnement de Roumanie sont superbes, que McIver est attachante, que Kneafsey (vue dans Sherlock) est plutôt juste, et que ça fait toujours plaisir de voir Sarah Douglas et Alice Krige dans des petits rôles.

Mais honnêtement, le tout est tellement dérivatif, balisé - et détaché de Noël - que, pour peu d'avoir déjà vu un ou plusieurs films "royaux" de ce type, on s'ennuie ferme. Et ce n'est pas le pseudo-mystère introduit à la truelle qui sauve le métrage du flop...

0.5 pour McIver + 0.5 pour la Roumanie + 0.5 pour la fillette = 1.5/6

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Christmas Yulefest 2017 - 20 - It Happened One Christmas (1977)

Publié le 7 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Christmas, Noël, Yulefest, Drame, Religion, Télévision, ABC

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

It Happened One Christmas :

Dans les années 40, Mary Bailey Hatch (Marlo Thomas), jeune femme rêvant de découvrir le monde, est malheureusement contrainte de passer le plus clair de son existence dans sa ville natale, Bedford Falls, à s'occuper de l'entreprise familiale de crédit financier et immobilier. La veille de Noël, alors que cette dernière est en proie à une crise financière sérieuse provoquée par Mr Potter (Orson Welles), Mary envisage le suicide, mais un ange gardien excentrique, Clara (Cloris Leachman), intervient alors pour la sauver, et lui montrer les effets positifs de son existence sur autrui...

Relecture télévisée de La Vie Est Belle de Capra, diffusée sur ABC en 1977, et qui change le sexe du personnage principal, sans vraiment apporter quoi que ce soit d'autre de vraiment pertinent au reste du film.

Et c'est un peu tout le problème de ce métrage : il est tellement photocopié sur l'original (au point d'avoir été accusé de plagiat par Capra car il copiait directement des scènes, des dialogues et des plans du film de ce dernier, tombé dans le domaine public en 1974) qu'il ne lui apporte absolument rien, si ce n'est sa protagoniste principale ultra-émotive et à l'interprétation très... "expressive" (son jeu, dans la dernière demi-heure, est très particulier), et son ange excentrique, maladroite, un peu lent d'esprit, et à l'accent calamiteux (une sorte d'hybride strident entre accent cockney, écossais et irlandais, qui passe de l'un à l'autre en fonction des scènes).

Plus embêtant, le récit échoue totalement à rendre ses personnages secondaires un tant soit peu intéressants ou identifiables, pendant toute sa première partie (pourtant assez longue - 80 minutes sur 109 minutes au total).

Résultat, toute la réalité parallèle "post-suicide" ne fonctionne pas du tout, paraissant très forcée et caricaturale dans sa mise en images, et sans la moindre charge émotionnelle.

Car en plus, techniquement parlant, c'est assez moyen et limité (voire parfois assez fauché - certains extérieurs puent le studio étriqué à plein nez, entre autres), la post-synchronisation est parfois assez bancale, et durant la première partie, les commentaires célestes récurrents de Joseph et Clara, en voix-off, ne fonctionnent tout simplement pas, tentant d'apporter de la légèreté et de la bonne humeur décalée à un métrage qui n'en a pas besoin.

Bref, un remake redondant et quelconque, assez laborieux et inutile, qui a principalement vu le jour parce qu'à l'époque de sa mise en chantier, le film de Capra n'était plus du tout rediffusé ou disponible, et que le grand public n'avait pas de point de comparaison.

Dès que La Vie est Belle a refait surface, cependant, le remake a été totalement éclipsé et oublié... et ce n'est pas surprenant.

2/6

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Christmas Yulefest 2017 - 19 - Un Noël pour se retrouver (2017)

Publié le 7 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, UpTV, Musique

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Noël pour se retrouver (A Very Country Christmas) :

Lorsque Zane (Greyston Holt), une superstar de la country, tente d'échapper à la pression médiatique en se réfugiant dans sa petite ville natale, il rencontre Jeanette Williams (Bea Santos), une jeune mère célibataire qui tente de mener de front sa vie professionnelle chaotique, et l'éducation de sa fille. Malgré leurs différences, Zane et Jeanette acceptent alors d'aider Jolene (Deana Carter), une amie commune, à préparer un spectacle de Noël, et ils finissent par se rapprocher l'un de l'autre...

Pendant de nombreuses années, qui disait téléfilm UpTV disait généralement équivalent discount et bien pensant des films Hallmark. Mais depuis quelques temps, la chaîne fait des efforts pour se démarquer un peu et proposer plus d'originalité et de diversité.

Ici, cela se traduit surtout par une production plus convaincante que certains téléfilms Hallmark récents, avec des décors naturels emplis d'une neige épaisse, des scènes extérieures, une direction artistique intéressante (la bande originale instrumentale country est assez appropriée et bien choisie), un couple principal plus développé, et d'innombrables personnages secondaires.

Des personnages secondaires qui, bien qu'ils soient parfois bien interprétés (Deana Carter, notamment, qui est chanteuse country IRL, s'en sort très bien, mais aussi Allison Hossack, Alys Crocker, ou encore la fillette), sont cependant trop nombreux et inutiles pour leur propre bien : ce téléfilm est en effet adapté d'un roman Harlequin pour une chaîne "familiale et religieuse", ce qui signifie qu'il a fallu remplacer une romance probablement torride par une histoire d'amour en pointillé, de multiples sous-intrigues sans intérêt aux nombreux personnages qui ne font guère plus que de la figuration (Greg Vaughan, la fliquette, la restauratrice, la patronne, l'assistante maladroite, le traître, son compère glandeur épris de l'héroïne, les présentatrices tv...), et surtout, énormément de longs passages dialogués qui permettent aux personnages principaux de faire de l'exposition, d'expliquer leurs états d'âme, leur situation, etc, dans les grandes largeurs.

Ce qui n'est pas un problème en soi, et permet d'éviter aux protagonistes de n'être que des clichés... mais ça ralentit considérable le rythme du tout, un rythme souffrant déjà du manque de péripéties, d'un couple principal assez quelconque (ils jouent bien, mais sont transparents), et d'un ton hésitant, oscillant entre surexcitation frénétique supposée donner de l'énergie, et quelque chose de plus solennel et sérieux, pour ne pas dire mélodramatique.

Bref, ce côté bipolaire fait que le film semble hésiter sur quel pied danser, et finit par être assez oubliable : la romance est timide, le côté country pas très appuyé, les péripéties oubliables, les personnages secondaires sous-développés... et tout cela finit par effacer les bons points de la production et de l'interprétation, pour ne pas laisser le moindre souvenir. Dommage.

2.5/6

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Christmas Yulefest 2017 - 16 - Noël en Dansant (2017)

Publié le 5 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Noël en Dansant (Enchanted Christmas) :

Désormais installée à Los Angeles, Laura (Alexa PenaVega) retourne à Salt Lake City, ville de son enfance, pour superviser la rénovation d'un vieil hôtel juste avant Noël, et le 75ème spectacle caritatif qui doit s'y tenir. Là, elle s'installe chez son père (Rene Rivera) avec sa fille (Jaynee-Lynne Kinchen), mais découvre bien vite que son ex-petit-ami, Ricardo (Carlos PenaVega) est lui aussi de retour en ville, mettant de côté sa carrière de danseur professionnel international pour chorégraphier et apparaître dans le spectacle de l'hôtel...

Une comédie romantique assez frustrante, puisque possédant de nombreuses qualités rafraîchissantes - des personnages latinos ! Une fillette qui n'est pas tête à claques ! Un grand-père amusant et attachant ! Un protagoniste masculin qui possède une vraie personnalité ! Un couple marié IRL dans les rôles principaux, avec ce que ça comporte d'alchimie convaincante ! - mais qui, après sa petite demi-heure de mise en place, commence lentement à succomber aux clichés et autres défauts habituels des métrages Hallmark.

Entre les éléments perturbateurs blonds/blondes insipides, les numéros de danse pas très intéressants, la fausse neige artificielle en extérieur (on voit clairement les rouleaux de fausse neige fauchée étalés à la va-vite et mal découpés, dans certaines scènes), et la lumière particulièrement bizarre de tout le film (ça ressemble parfois à un soap mexicain, en fait, avec énormément de contre-jours, de lumière diffuse et de lens flares), on finit par se lasser, et par regretter que la distribution ne soit pas mieux servie par un script à sa hauteur.

2.75/6

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Christmas Yulefest 2017 - 15 - Des Révélations pour Noël (2017)

Publié le 5 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Drame, Romance

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Des Révélations pour Noël (Engaging Father Christmas) :

Un an après avoir découvert qu'elle était la fille illégitime d'un célèbre comédien décédé, Miranda (Erin Krakow) revient dans la ville natale de ce dernier, pour retrouver son compagnon, Ian (Niall Matter), qui vit sur place. Mais rapidement, alors que la communauté s'apprête à célébrer la vie de son père biologique, Miranda commence à recevoir des textos menaçant de rendre son secret public...

Suite du téléfilm Un Papa pour Noël, diffusé l'année dernière sur Hallmark Movies & Mysteries, et qui était très loin de m'avoir convaincu. En effet, si pour une fois, FFC était tout à fait approprié à sa chaîne de diffusion (car plus mélodramatique, et avec un mystère en son cœur), c'était aussi un métrage assez larmoyant et centré sur des secrets de famille qui finissaient par phagocyter le moindre esprit festif : ce n'était pas mauvais, en soi, mais ce n'était pas du tout ma tasse de thé.

Ici, avec Engaging Father Christmas, la production tente de combiner cette approche mélodramatique et mystérieuse à une comédie romantique plus classique, et le mélange ne prend pas vraiment.

Le côté "mystère larmoyant" est ainsi particulièrement bâclé et superficiel, sans réel intérêt et ayant à peu près la profondeur et la complexité d'une intrigue de The Good Witch (le "méchant" est immédiatement identifiable, dès sa première apparition "fortuite" ; la résolution est téléphonée au possible). Avec en prime un choix créatif discutable (la famille qui impose à l'héroïne de garder le silence, envers et contre tout) qui rend tout ce petit monde difficilement attachant.

Le côté "comédie romantique", lui, est globalement forcé, avec une Erin Krakow qui se sent obligée de surjouer pour donner un peu d'énergie à cette partie du récit, et un Niall Matter qui fait régulièrement de la figuration, se contentant de soutenir vaguement sa chère et tendre avant de retourner rénover leur future maison.

Bref : je n'ai pas plus accroché à cet Engaging Father Christmas aux enjeux disproportionnés ("mon dieu, si l'on apprend que ce célèbre comédien admiré de tous a eu une aventure extraconjugale, sa réputation sera ruinée et ce sera un drame national !".... euh... non ?) qu'au premier volet, et il est probable que si troisième volet il y a (et il y aura probablement un troisième volet), je m'abstienne tout simplement de le regarder.

2/6

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Christmas Yulefest 2017 - 14 - Le Plus Beau des Cadeaux (2011)

Publié le 4 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Yulefest, Noël, Christmas, Comédie, Romance, Lifetime

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Le Plus Beau des Cadeaux (Dear Santa) :

Jeune trentenaire superficielle et frivole entretenue par ses parents, Crystal Carruthers (Amy Acker) reçoit un ultimatum de ces derniers : elle a jusqu'à Noël pour changer ses habitudes et trouver un emploi, sous peine d'être privée de ses finances. Lorsqu'elle tombe sur la lettre au Père Noël de la petite Olivia (Emma Duke), Crystal se met aussitôt en tête d'exaucer le souhait de cette dernière, et de trouver une femme au père veuf d'Olivia, Derek (David Haydn-Jones), un conducteur de déneigeuse s'occupant d'une soupe populaire...

Téléfilm Lifetime de 2011, réalisé par Jason Priestley en personne, et qui, étrangement, était passé au travers des mailles du filet de ce blog, malgré la présence de la toujours très attachante Amy Acker en tête d'affiche.

J'ai pourtant vaguement le souvenir de l'avoir vu à l'époque, tout en n'en gardant qu'un très vague souvenir peu impressionné... et effectivement, au revisionnage, il n'y a pas grand chose à garder de cette production finalement assez médiocre.

Si la réalisation de Priestley est assez quelconque, c'est surtout au niveau de l'écriture que le métrage pèche : une écriture au trait assez forcé, avec des personnages clichés (aïe, le meilleur copain gay/chef efféminé à la toque, à la veste de cuisine et au tablier roses ! Aïe, la rivale amoureuse - Gina Holden - affublée de tous les défauts du monde !), et une production qui se met au diapason.

Tout le monde surjoue donc allègrement (y compris Acker, même si son charme aide à faire passer la pilule), les ficelles du script sont assez grosses (l'héroïne qui, spontanément, décide de traquer cette fillette, de mentir à cette famille, et de s'incruster dans sa vie, c'est assez limite ; les discussions à cœur ouvert qui se produisent de manière aléatoire et totalement forcée), il n'y a aucun soin apporté à la production (le dialogue nostalgique sur "le sapin qui sent bon et n'est pas un arbre en plastique", alors même qu'au premier plan de cette scène se trouve justement toutes les branches - clairement en plastique - du sapin en question) et la musique en rajoute encore une couche dans le sirupeux ou dans l'insipide.

Bref, un téléfilm totalement oubliable, qui ne gagne que quelques points grâce à son interprète et à la petite fille, assez naturelle.

2/6

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Christmas Yulefest 2017 - 13 - Une Superstar pour Noël (2017)

Publié le 4 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Une Superstar pour Noël (A Song For Christmas) :

Star de la country en devenir, Adelaide (Rebecca Tobin) peine à concilier ses ambitions artistiques avec les demandes de son manager ambitieux. Un jour, alors qu'elle manque son bus de tournée, elle finit dans la ferme à sapins de la famille Lapps, qui l'accueille le temps que la météo se fasse plus clémente, et que son équipe puisse venir la rechercher. Là, Addie tombe sous le charme de Dillon (Kevin McGarry), musicien manquant du courage de tenter sa chance, et découvre les difficultés financières de la famille...

Une assez bonne surprise que ce A Song For Christmas, diffusé sans grande raison sur HM&M. Assez bonne surprise, car rien dans le sujet (la country) ou dans la distribution principale (Becca Tobin, qui ressemble de plus en plus à un croisement entre une sœur Olsen et Portia de Rossi jeune - c'est la bouche qui fait ça) ne laissait envisager un film agréable  et bien mené.

Le script est en effet cousu de fil blanc, que ce soit dans la structure de la famille, dans le postulat de départ, dans les rebondissements, etc, au point qu'on a souvent l'impression d'avoir déjà vu tout ça des dizaines de fois... et pourtant, quelque chose fonctionne. Le ton, l'énergie, la distribution secondaire, les extérieurs enneigés (pauvre distribution, qui doit tourner une scène cruciale du film alors qu'une tonne de vraie neige s'abat sur eux depuis les cieux) : ça marche à peu près.

Oh, ce n'est pas révolutionnaire pour un sou, mais la famille est crédible et attachante (mention spéciale à Kendra Leigh Timmins, toujours impeccable), la romance fonctionne plus ou moins bien (Kevin McGarry a un petit côté rétro qui sied bien au personnage et au film), et le message est moins insipide que dans le reste des productions Hallmark (ici, c'est "reste fidèle à tes principes et à ce que tu es", et pas "la ville, c'est mal, rien ne vaut la vie dans une ferme, et le mariage").

Bref, s'il y a toujours les défauts inhérents au genre (la meilleure copine ethnique est de retour, le budget photoshop est misérable - cf la couverture piteuse du magazine), le tout s'avère finalement très regardable, d'autant que je n'en attendais vraiment rien.

3 + 0.5 pour la neige = 3.5/6

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Les bilans de Sygbab - Earth 2 (1994-1995)

Publié le 3 Décembre 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Drame, Les bilans de Sygbab

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Earth 2, saison 1 :

S'ajoutant à la liste des séries de science-fiction n'ayant pas dépassé une saison complète, Earth 2 privilégie l'exploration et la colonisation plutôt que de s'orienter vers la classique invasion de la Terre par une race alien.

En effet, après un voyage de 22 ans en animation suspendue, l'équipage de Devon Adair s'écrase sur la planète qu'ils devaient rallier dans le cadre du projet Eden, censé aboutir à la reconstruction d'une nouvelle civilisation. Malheureusement, le site du crash est très éloigné de la destination initiale, une région qui avait été repérée au préalable nommé New Pacifica.

Il y a donc un aspect "nouveau départ" qui préfigure d'une aventure excitante, à priori facilitée par les véhicules dont le groupe dispose encore, et d'outils dont la technologie est avancée.

La ligne directrice est de fait clairement établie : le téléspectateur devrait assister à une longue marche permettant de confronter à des imprévus comme le manque d'eau - une difficulté qui revient régulièrement lorsqu'il s'agit de survivre dans un environnement dont on ne maîtrise pas toutes les composantes - et de découvrir de nouveaux paysages ainsi que les êtres peuplant la planète G889.

Ces races sont au nombre de deux : les Grendlers et les Terrians. Les premiers sont hideux (les costumes et les masques sont de mauvais goûts, ce qui nuit fortement à leur crédibilité) et sont généralement représentés comme dangereux et sans cervelle.

La seule tentative de les développer intervient dans l'avant-dernier épisode Survival of the Fittest, qui évoque la similitude des sentiments entre les humains et ces créatures immondes lors de la perte d'un être aimé, le tout sur fond de musique larmoyante. L'intention est sûrement louable, mais il est difficile d'être convaincu par la pertinence du propos alors qu'aucun effort n'a été fait auparavant pour s'intéresser à leur mode de communication ou à leur structure sociale.

Les seconds ont une apparence déjà plus travaillée, sans que ce soit extraordinaire. Il y a cependant une réelle volonté de leur donner un aspect primitif, afin d'inverser le rapport de force habituel : ici, les aliens sont humains. Mais il ne faut pas se fier aux apparences car ils disposent d'armes assez futuristes, et communiquent sur un autre plan : outre un vocabulaire constitué de trilles, ils s'expriment de manière plus mystique dans le monde des rêves.

Ils possèdent également quelques pouvoirs liés à leur symbiose avec la planète, comme la capacité de passer au travers de la roche et de la terre. L'idée est bonne, mais la réalisation est moyenne : les voir apparaître en sortant du sol avec un bruitage qui fait penser à une foreuse est assez particulier.

Ceux-ci sont au cœur de l'intrigue puisqu'ils guérissent Ulysses Adair dans le pilote, ce dernier étant atteint d'un syndrome touchant bon nombre d'enfants ayant vécu toute leur vie dans des stations spatiales - la Terre étant en grande partie devenue inhabitable - et qui limite l'espérance de vie à environ huit ans.

C'est d'ailleurs ce qui avait poussé Devon à faire partir son expédition sans l'accord du gouvernement, dans l'espoir de sauver son fils d'une maladie non reconnue. Son souhait est donc exaucé, mais ce n'est pas sans conséquence : Ulysses devient malgré lui un lien entre les deux espèces.

Cela ne manque pas d'intéresser le Conseil, une éminence grise basée sur Terre qui souhaite contrôler la planète et qui est en contact avec Julia, le seul médecin embarqué à bord - celle-ci ayant subi une modification génétique pour que la raison l'emporte sur les sentiments. Comme les Terrians ne peuvent être éliminés puisque cela signifierait la mort de la planète, le garçon est d'une importance capitale pour cette organisation.

La menace est d'autant plus présente que son représentant est en orbite et presse régulièrement Julia pour obtenir leurs coordonnées. Or, le final révèle que Reilly n'est que la création d'un programme informatique appelé Eve, dont le but était d'amener l'équipage à l'équipe de chercheurs qui ont développé son code... Remettre en question les fondements d'une série peut s'avérer être une prise de risque intéressante, ici le téléspectateur peut avoir l'impression qu'on l'a fait tourner en bourrique.

Cela n'empêche pas de poser des questions d'ordre moral, comme la possibilité de faire de G889 une colonie pénale où envoyer des condamnés et de créer un être génétiquement modifié tel que le ZED pour les anéantir (ce qui pose d'ailleurs quelques problèmes pour les pionniers). Malheureusement, cela manque souvent de poids car les sujets ne sont pas toujours abordés de la meilleure des manières, la faite à une écriture qui n'est pas toujours rigoureuse.

De fait, de nombreuses idées intéressantes sont gâchées par des explications bancales au mieux, foireuses au pire. Pour s'en convaincre, il suffit de citer deux exemples en rapport avec la symbiose entre la planète et ses habitants.

Le premier concerne l'épisode Brave New Pacifica, où des failles spatio-temporelles sont découvertes : elles sont en fait liées à des araignées "positives" et "négatives" qui créent un champ magnétique... Dans Flower Child, l'une des personnages prend une éjection de pollen en plein visage, se retrouve enceinte, et aide la planète à "accoucher" du printemps.

Ce qui aurait pu être poétique sonne comme un prétexte pour reprendre la marche en avant, alors que l'équipage a été bloqué en un seul endroit pendant la moitié de la saison à cause de l'hiver.

Les personnages, quand à eux, sont caractérisés de manière assez sommaire : le capitaine féminin, milliardaire et mère célibataire, le mécano ronchon, méfiant et père célibataire (dans ce cas, le charisme de Clancy Brown suffit), le cyborg noir, la doctoresse blonde et génétiquement modifiée, le pilote latino, le couple de mariés...

Ce n'est pas forcément rédhibitoire, mais il n'y a de réel développement derrière. Les rares tentatives effectuées en ce sens ne sont pas vraiment concluantes (surtout quand elles concernent Yale, le cyborg : l'acteur joue terriblement mal que ça, à tel point que ça finit par en devenir gênant).

C'est d'autant plus navrant que la voix-off est systématiquement utilisée au début et à la fin de chaque épisode, en changeant régulièrement de narrateur pour offrir différents points de vue.

Or, au lieu de s'en servir pour explorer la psyché de chacun, les scénaristes utilisent très souvent le procédé pour raconter platement les évènements qui se déroulent sous nos yeux .

Rares sont les moments où cela débouche sur quelque chose de vraiment intéressant concernant le personnage. De plus, les tensions entre les protagonistes sont assez mal gérées, tout comme la fatigue psychologique engendrée par cette longue marche forcée, puis le campement dans un lieu confiné pendant tout l'hiver. Il y avait beaucoup de choses à faire à ce niveau-là, mais ce n'est que survolé.

C'est donc un bilan assez mitigé, pour une série qui souffre d'un mal récurrent dans le genre de la science-fiction : un potentiel et des idées intéressants, sans que l'écriture ne permette d'aller plus loin car les scénaristes s'éparpillent au lieu de s'attarder sur certains concepts qui en valent vraiment la peine.

Outre une diffusion plus que chaotique à l'origine, avec notamment l'épisode final placé en antépénultième position, c'est sans doute pour ces raisons que le public n'a pas suivi. Néanmoins, le tableau n'est pas non plus complètement noir : ça reste relativement agréable à suivre.

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Les bilans de Lurdo - Gilmore Girls - Une Nouvelle Année - Hiver (2016)

Publié le 3 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Romance, Netflix, Gilmore Girls

Retrouvez l'intégralité des critiques des Gilmore Girls par les Téléphages Anonymes, en cliquant ici !

Le mois de décembre est là, l'hiver aussi (plus ou moins), et à défaut de neige, le moment est venu de se blottir au coin du feu devant les femmes de Stars Hollow, un an tout juste après la diffusion de la mini-série Gilmore Girls - Une Nouvelle Année sur Netflix.

Gilmore Girls - A Year in the Life 1x01 - Winter :

Alors que la carrière de journaliste de Rory (Alexis Bledel) est florissante, et qu'elle passe tout son temps entre Londres, Brooklyn et Stars Hollow, à entretenir une relation adultère avec son amant Logan (Matt Czuchry), la jeune femme se rapproche de Naomi Shropshire (Alex Kingston), sujet potentiel d'un nouveau livre. De son côté, Lorelai (Lauren Graham) et sa mère (Kelly Bishop) ne se parlent plus depuis la mort de Richard : une situation intenable, qui amène Lorelai à envisager d'avoir un bébé avec Luke (Scott Patterson), et qui la pousse à conseiller à sa mère de voir un thérapeute...

Ce qui est très bien, avec les Gilmore Girls, c'est qu'instantanément, on est replongé dans le bain, comme si on n'avait pas quitté Stars Hollow, et que la vie y était toujours la même.

La série a conscience de cette effet "boule à neige", et s'en moque même un peu. Mais c'est aussi pour ça qu'on apprécie le travail des Palladino : il y a une certaine familiarité qui est posée, et qui fait qu'on retrouve cette petite ville, ce petit univers, et tous ses personnages atypiques, avec un confort et une affection indubitables.

Ce premier chapitre saisonnier du revival 2016 de la série n'est guère plus qu'un épisode classique des Gilmore, étendu à 90 minutes : pas de surprise dans l'écriture, dans la forme, dans le rythme ou dans les personnages, par conséquent.

On retrouve donc toute cette petite troupe avec un certain bonheur, et le tout est très efficace, même si, il faut bien l'avouer, cet épisode de reprise frôle parfois le trop plein de personnages à réintroduire, et de caméos façon "hey, regardez, on n'a pas oublié untel ou untel !".

Mais dans l'ensemble, comme d'habitude, on oscille toujours entre amusement et émotion, notamment lorsque vient le sujet de la mort de Richard/Edward Hermann. Une mort qui a éprouvé tant les acteurs que les personnages, et qui se trouve au coeur des scènes les plus fortes de l'épisode, des scènes toujours parfaitement interprétées par Kelly Bishop et Lauren Graham.

Passées les quelques premières minutes de l'épisode, nécessaires pour se remettre dans le bain et dans la cadence si particulière du show, les 90 minutes de cet épisode passent donc globalement comme une lettre à la poste, entre les excentricités de Kirk, Paris et son business d'insémination artificielle (clin d'oeil à Danny Strong, devenu scénariste à succès IRL et dans l'univers Gilmore), ou encore Taylor et ses égouts : pas vraiment le temps de s'ennuyer, chez les Gilmore.

Sauf, peut-être, du côté de Rory.

Il faut être réaliste : le maillon faible de cet épisode, comme elle l'a souvent été dans la série, c'est Rory. Une Rory qui a toujours été ultra-privilégiée et ultra-capricieuse, qui a toujours pris les pires décisions au monde, qui a toujours eu une conception trop idéalisée du monde/de la vie/de l'art, et qui, ici aussi, se contente de profiter de l'aura positive entourant un article qu'elle a publiée, pour ne rien faire d'autre de sa vie, et chercher sa vocation.

Encore une fois, Rory se cherche, Rory ne sait pas ce qu'elle veut faire, Rory voudrait bien qu'on la soutienne dans sa quête de sens, mais Rory joue tout de même les jet-setteuses autour du globe, prenant l'avion de Londres à New York et vice-versa sur un coup de tête, avant de passer 48 heures à Stars Hollow et de repartir. Parce qu'elle en a les moyens, et qu'être bohème, c'est in quand on est une journaliste/auteure.

Et comme d'habitude, Rory a une vie amoureuse calamiteuse : elle sort depuis deux ans avec Paul, qu'elle trompe pourtant avec Logan (lui-même fiancé), et qu'elle traite donc comme un moins que rien (en soi, le running gag sur Paul, une sorte de Ann Veal - cf. Arrested Development - au masculin, est assez amusant... mais du point de vue du personnage, cela rend vraiment Rory détestable).

Bref. Difficile de s'intéresser vraiment ou de s'attacher à Rory et à ses sous-intrigues, ici, comme dans la série originale.

Espérons donc qu'au fil de cette saison inhabituelle, les Palladino auront autre chose à nous proposer sur la durée, notamment pour les autres personnages, car sinon, le personnage de Rory risque bien d'éclipser tous les points positifs de ce revival par ailleurs très réussi...

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Critiques éclair - The Orville 1x10

Publié le 2 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Science-Fiction, Star Trek, Drame, Action, Aventure, Orville, Fox

Star Trek Discovery, c'est terminé pour l'instant, mais The Orville continue jusqu'à la pause de Noël, et la série continue de trouver petit à petit son ton, et son chemin...

The Orville 1x10 - Firestorm :

Perturbée par sa phobie du feu, qui s'est manifestée au moment le plus inopportun et l'a empêchée de sauver un membre d'équipage, Alara décide d'étudier l'origine de cette peur. Mais rapidement, des phénomènes étranges se manifestent à bord, et des phobies de tous types commencent à s'en prendre à la jeune femme...

Un épisode plus sérieux, qui joue la carte de la tension et même de l'horreur, avec une approche qui m'a un peu rappelé certains épisodes de Star Trek TOS, jusqu'au combat mano-a-mano du protagoniste avec le méchant de service.

(techniquement, il aurait fallu que l'uniforme d'Alara se déchire pour que l'hommage aux combats de catch de Kirk soit complet, mais bon, on ne va pas trop en demander)

C'était donc plutôt sympathique - encore une fois, je remarque que lorsque MacFarlane n'est pas au script, c'est mieux équilibré et structuré (et moins lourd) - bien qu'imparfait, notamment au niveau du rythme. De plus, n'importe quel spectateur un peu aguerri devine dès le début de l'épisode qu'il va avoir droit à un retournement de situation plus ou moins inspiré pour expliquer tout ça.

Ici, le retournement en question n'est pas désagréable, sans être d'une originalité folle, mais au moins il permet de souligner qu'une fois de plus, les personnages de The Orville sont mille fois plus intéressants à suivre et attachants que ceux de STD, et qu'ils ont une véritable unité, un esprit de corps qui fait plaisir à voir.

Si la série parvient à continuer sur cette lancée, et à éviter de retomber dans les clichés du pastiche basique made in MacFarlane, The Orville va peut-être finir par évoluer dans une bonne direction.

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Christmas Yulefest 2017 - 11 - Un Délicieux Noël (2017)

Publié le 2 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Un Délicieux Noël (The Sweetest Christmas, aka Sugar and Spice) :

Apprentie pâtissière qui peine à s'établir, Kylie (Lacey Chabert) apprend que sa candidature est acceptée pour le Grand Concours Américain de Pain d'Épices de Noël, alors même qu'elle se sépare de son compagnon, et que ses nièces rendent son four inutilisable. Au pied du mur, elle se tourne alors vers Nick (Lea Coco), son ex-petit-ami qu'elle vient de retrouver, et qui gère une pizzeria traditionnelle : elle parvient à le convaincre de la laisser utiliser ses fours, ce qui amène la jeune femme à se rapprocher de son ex et du fils de celui-ci...

Une comédie romantique Hallmark tout sauf mémorable, avec une Chabert qui semble motivée, mais qui est desservie par une intrigue banale et quelconque (qui prend son temps pour se mettre en route), ainsi que par deux protagonistes masculins insipides et transparents.

À un point tel que j'ai fini par me dire qu'en inversant les rôles, et en mettant le sympathique Jonathan Adams (qui joue ici le rôle de Ralphie, le ressort comique afro-américain de service) dans le rôle de Nick (ou en fusionnant les deux personnages), ça aurait pu donner une comédie romantique décalée, originale et audacieuse.

Mais bien entendu (sans même parler de l'éventuelle différence d'âge), elle n'aurait pas pu être diffusée sur Hallmark, la chaîne où les quotas ethniques sont réduits aux seconds rôles de meilleur(e) ami(e), de patron(ne) ou de collègue.

2.5/6 (ce n'est même pas particulièrement mauvais, mais c'est tout simplement instantanément oubliable)

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Christmas Yulefest 2017 - 09 - Organiser le Noël Parfait (2017)

Publié le 1 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Organiser le Noël Parfait (Christmas in the Air, aka 12 Days) :

Créateur de jouets surbooké tentant de négocier un contrat conséquent, Robert (Eric Close) aimerait passer plus de temps avec ses deux enfants (Trinity Rose Likins & Jesse Filkow) à l'approche de Noël. Mais il ne lui reste plus que 12 jours pour mettre un peu d'ordre dans son existence, et il n'a d'autre choix que de demander l'aide de Lydia (Catherine Bell), une spécialiste en organisation...

Mouais. Une rom-com Hallmark diffusée sans raison sur Hallmark Movies & Mysteries, et dans laquelle Catherine Bell, en pilotage automatique, nous rejoue sa partition de Good Witch botoxée au sourire énigmatique et aux bons conseils et autres platitudes insipides.

Franchement rien de mémorable, de son côté, même si face à elle, Eric Close s'avère plutôt sympathique, et a des rapports très naturels avec ses enfants ; d'ailleurs, tout le côté "père surbooké qui tente de concilier carrière et famille" fonctionne assez bien, aidé par des décors naturels à la neige constante, réelle et omniprésente.

La romance, elle, plus adulte et mûre que d'habitude, laisse gentiment de marbre, souffrant en plus d'un quiproquo de dernière minute assez forcé, et d'une conclusion un peu plate et expédiée.

Bof, en somme.

2.5/6

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Christmas Yulefest 2017 - 07 - Miss Noël (2017)

Publié le 30 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Miss Noël (Miss Christmas) :

Surnommée Miss Christmas car responsable, chaque année, de la recherche du sapin de Noël trônant au centre de Chicago, Holly (Brooke d'Orsay) se trouve contrainte de trouver un remplaçant de dernière minute à l'arbre qu'elle avait choisi. Elle part donc pour une petite bourgade pittoresque où elle rencontre la famille McNary (Marc Blucas, Erin Boyes, Luke Roessler, Greg Rogers) qui possède un arbre splendide... mais ce sapin a une signification très profonde pour Sam (Blucas), le père de famille divorcé, et Holly n'a d'autre choix que de tenter de le convaincre, au cours de son séjour chez les McNary...

Alors soyons très clairs : oui, cette comédie romantique Hallmark est blindée de tous les clichés des téléfilms de la chaîne, depuis l'opposition ville/campagne, jusqu'au gamin impertinent, en passant par l'héroïne qui retourne à la campagne et à ses origines, le père divorcé qui déteste Noël et est ronchon suite à un traumatisme, la meilleure copine rousse excentrique (alternative récente à "la meilleure copine ethnique" depuis que le quota ethnique a été transféré au rôle de la patronne de l'héroïne), le quiproquo à 20 minutes de la fin du film, et les moments ultra-fauchés qui trahissent le budget limité du programme (comme les faux flashs infos mal fichus, ou encore le détourage numérique jamais terminé lors des plans larges sur l'arbre, pour donner l'impression qu'il est couvert de neige, alors qu'en réalité, il est simplement basculé sommairement en noir et blanc).

Mais pourtant, ce téléfilm fonctionne, pour deux raisons : tout d'abord, ça ne se prend jamais vraiment trop au sérieux, le ton est léger, plein de bonne humeur, les personnages dynamiques et bien interprétés (même si Boyes est assez inégale par moments), et le tout ne traîne jamais trop la patte.

Et ensuite, Blucas et d'Orsay ont une excellente alchimie, leurs échanges pétillent et fonctionnent instantanément, et ça élève instantanément le niveau du métrage au-dessus de la base des téléfilms Hallmark.

Comme je le dis chaque année : le succès d'une comédie romantique, festive ou non, dépend énormément de son couple principal. Et ici, le duo fonctionne, ce qui fait que ce Miss Christmas fonctionne.

3.5/6

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Christmas Yulefest 2017 - 05 - Le Festival de Noël (2017)

Publié le 29 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Comédie, Romance, Hallmark

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Le Festival de Noël (Christmas Festival of Ice) :

Étudiante en droit et future avocate, Emma (Taylor Cole) rentre dans son village natal pour retrouver sa famille à l'occasion des fêtes de fin d'année. Mais là, elle apprend que le Festival de Glace de la ville et son concours de sculptures sur glace, auxquels elle tient particulièrement, ont été annulés faute de fonds. Emma décide alors de faire tout son possible pour réunir l'argent nécessaire, et finit même par s'engager dans le concours aux côtés de Nick (Damon Runyan), un artisan local...

Ouhlà, quel téléfilm insipide et soporifique.

Je ne sais pas si c'est le manque chronique d'énergie du tout (une fois la première demi-heure écoulée, et le festival sauvé, on passe énormément de temps à regarder des sculpteurs sculpter... et c'est tout sauf intéressant), le manque chronique d'alchimie du couple principal (Runyan a le charisme et le dynamisme d'un poulpe mort, malheureusement), le fait que la romance soit tout simplement inexistante pendant près de 50 minutes (laissant le reste de l'intrigue - "sauvons le concours de sculpture sur glace de la ville en ouvrant un Kickstarter" occuper faiblement le devant de la scène) ou tout simplement l'illustration musicale répétitive, mais le tout est tout simplement générique et quelconque, avec une héroïne (pourtant bien interprétée par Taylor Cole) qui choisit de mettre sa carrière d'avocate aux orties pour devenir sculptrice sur glace... mouais.

Mais bon, au moins, les paysages enneigés et tout le décorum festif sont agréables à l’œil.

2/6 (sur un thème similaire, Mon Ange de Glace était plus sympathique, bien que tout aussi imparfait)

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Christmas Yulefest 2017 - 03 - Mister Noël (2017)

Publié le 28 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Comédie, Romance, Hallmark, Noël, Yulefest, Christmas

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Mister Noël (The Perfect Christmas Present / Mr Christmas) :

Surnommé Mr. Christmas, Tom Jacobs (Sam Page) est spécialiste en cadeaux introuvables, et il en a fait son métier. Jusqu'au jour où Paul (Sam Guinan-Nyhart), l'un de ses amis, lui demande son aide, pour trouver un cadeau parfait à sa petite-amie Jenny (Tara Holt). Sous le prétexte d'aider cette dernière à organiser une réception de fin d'année, Tom apprend alors à connaître la jeune femme, et il s'éprend d'elle...

Une comédie romantique Hallmark Movies & Mysteries un peu plus maîtrisée et structurée que la moyenne, pour ne pas dire plus subtile, et avec un certain travail effectué sur la narration d’introduction et de conclusion.

Le duo principal n'est pas désagréable - Sam Page est une valeur sûre, et Holt n'est pas mauvaise, même si elle est assez transparente, et qu'il subsiste, à son sujet, des soupçons de collagène -, le meilleur ami est écrit de manière moins caricaturale qu'à l'accoutumée (idem pour la rivale amoureuse, et la meilleure amie afro-américaine qui n'apparaît que par Skype), et si ce n'était pour son aspect technique assez médiocre (photographie et éclairage froids, étalonnage numérique flagrant, lumières de Noël surexposées, post-synchronisation inégale, beaucoup trop de stock-shots de Chicago), ça mériterait presque un peu plus que la moyenne.

3/6

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Christmas Yulefest 2017 - 01 - Marions-les pour Noël (2017)

Publié le 27 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Comédie, Christmas, Noël, Review, Yulefest, Romance, Hallmark, Télévision

Noël approche, et chez les Téléphages Anonymesc'est donc l'heure de la Christmas Yulefestet de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...

Marions-les pour Noël (Marry Me At Christmas) :

Organisatrice de mariage, Madeline (Rachel Skarsten) doit préparer des noces de dernière minute, la veille de Noël, pour Ginger (Emily Tennant), une amie. Mais lorsqu'elle découvre que le frère de Ginger, Johnny (Trevor Donovan), est une superstar hollywoodienne, et qu'elle doit composer avec lui pour organiser la cérémonie, Madeline est dépassée... d'autant qu'elle s'éprend rapidement de l'acteur.

Un téléfilm Hallmark apparemment adapté d'un roman, mais pourtant assez insipide, visuellement terne et désaturé, et qui m'a semblé particulièrement balisé et dérivatif.

C'est probablement la raison pour laquelle la chaîne l'a liquidé avant même Halloween, en guise d'ouverture prématurée à leur saison festive... car dans les faits, il n'y a pas grand chose à retenir de ce métrage : le couple principal est compétent mais peu marquant, le concept de base est générique, les personnages secondaires sont inégaux, le stylisme capillaire est très discutable, et dans l'ensemble, le tout ronronne vraiment beaucoup.

Paradoxalement, ce n'est pas vraiment mauvais, en soi, et il suffirait d'un peu d'énergie pour rendre le tout nettement plus intéressant. Mais en l'état, bof.

2.5/6 (pour la neige et l'environnement hivernal, qui fait plaisir à voir)

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Blog Update ! - Novembre 2017

Publié le 26 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Christmas, Télévision, Les bilans de Lurdo, Noël, Yulefest, Update

Après une semaine de retour à la normale, et une semaine Punisher des plus violentes, le blog des Téléphages Anonymes se prépare à fêter Noël...​ dans l'intervalle, place à un micro-bilan !

#613 : # Pire Soirée 2/6

#614 : Hitman & Bodyguard 3/6

#615 : Detour 2/6

#616 : Baby Driver 3.75/6

#617 : Thor Ragnarok 4/6

Pas de film de la semaine, ou de flop, cette fois-ci, vu le panel de films très limité, mais un coup de cœur pour un Thor Ragnarok déconneur et déjanté, qui fait plaisir à voir en cette période morne et hivernale.

Avec ces cinq films (et la semaine Punisher), la rubrique Un Film, un Jour... ou Presque ! ferme ses portes pour 2017, en étant passée à côté de plusieurs grosses sorties des plus évidentes (Star Wars, Justice League, etc).

Pas de panique, tous ces métrages seront critiqués dès le mois de Janvier, à l'occasion de mon grand bilan 2017, qui reviendra sur toutes les sorties de l'année écoulée.

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Dans l'intervalle, à partir du 26 novembre, le blog passe en mode festif, avec le début de la Christmas Yulefest 2017, et son festival de critiques de films de Noël en tout genre, qui se terminera, comme tous les ans, début Janvier.

Au programme, deux films de Noël passés en revue chaque jour de la semaine et, le dimanche, des séries et autres métrages plus légers, histoire de nous rincer un peu la bouche et le cerveau après une année 2017 des plus laborieuses...

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 1x09 & The Orville 1x09

Publié le 26 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Star Trek, Comédie, Action, Aventure, Drame, Fox, CBS, Orville, Discovery

Après une semaine de pause, je retrouve Orville et Discovery, pour la suite de la comédie de MacFarlane, et la conclusion de la première partie de la saison de Discovery...

​Star Trek Discovery 1x09 :

Alors que la guerre tourne subitement à l'avantage des Klingons, Lorca décide de jouer le tout pour le tout, afin de percer le camouflage des navires klingons... quitte à, pour cela, épuiser son ingénieur et les moteurs du Discovery...

Star Trek Discovery 1x09, ou quand le summum de la modernité, dans Trek, c'est d'avoir des "fuck" en début de saison, et une klingonne vaguement topless dans un flashback.

*soupir*

Bref. C'était rythmé, c'était plein d'action, mais le problème, dès que l'on prend quelques minutes pour y réfléchir, c'est que c'est bourré de facilités (l'équipage du Discovery qui résout le problème du camouflage ennemi en deux heures, alors que tout Starfleet planche dessus depuis des mois) et ça repose entièrement sur les 8 épisodes précédents, et sur leurs caractérisation/développement/écriture aléatoires. Autrement dit, ça aurait fait un final tout à fait convenable si ce qui était arrivé auparavant était meilleur.

En l'état, si on ferme les yeux sur la magouille finale de Lorca pour éviter de rentrer à la maison (magouille qui les envoie probablement dans un univers parallèle - pitié, pas l'Univers Miroir), sur la romance qui ne marche pas entre Burnham & Ash "non non non je ne suis pas un Cylon Klingon agent dormant qui s'ignore" Tyler, ou encore sur Burnham qui désobéit systématiquement aux ordres, et parvient à tenir tête à un Klingon en combat singulier parce que girl power et parce qu'elle est trop forte, ce n'était pas une fin de (demi)saison désagréable (bien que souffrant à nouveau d'une écriture gentiment pataude).

(par contre, je redoute de plus en plus le bottage en touche inutile de petit malin - n'oublions pas que c'est Alex "Fringe" Kurtzman à la barre - avec un "ha ha en fait, le Discovery, c'est un vaisseau qui ne provient pas de l'univers de TOS, ni de l'univers de nuTrek, ni de l'univers-miroir, mais d'un autre univers parallèle, c'est pour ça que tout est différent, on vous a bien eus !" ou une fausse bonne idée dans ce genre... avec tous les mystères mystérieux entourant Lorca et volontairement laissés en suspens, plus rien ne m'étonnerait, au point où on en est...)

The Orville 1x09 - Cupid's Dagger :

Alors que l'équipage du Orville tente de conclure un traité de paix entre deux peuples en guerre pour une même planète, l'archéologue Darulio (Rob Lowe), ex-amant de Kelly, arrive à bord, et aussitôt, la situation se complique, puisque sa présence semble déclencher des réactions inhabituelles au sein de l'équipage...

Retour sur la relation Ed/Kelly, à l'occasion d'un épisode ouvertement comique, puisqu'on est ici dans la farce à tendance The Naked Now (TOS) ou Fascination (DS9), avec un Rob Lowe en séducteur irrésistible au cœur d'un triangle amoureux avec les deux personnages sus-cités.

Alors on fermera les yeux sur le parallèle ultra-pataud qu'on devine entre la situation diplomatique de la semaine, et le conflit israélo-palestinien, ou encore sur le fait que le déroulement du script est cousu de fil blanc, et on se contentera d'admettre que cet épisode, dans son ensemble, fonctionne plutôt bien en tant que gaudriole parodique, qui se paie même le luxe d'avoir une scène de sexe entre le médecin et le blob (pour tous ceux qui voulaient savoir comment Kira et Odo avaient des rapports intimes... on a la réponse), et de multiples extra-terrestres au maquillage très réussi.

Et puis je me suis fait la remarque en cours d'épisode, mais Orville réussit totalement là où Discovery se plante : avoir de multiples personnages attachants que l'on prend plaisir à suivre semaine après semaine, et qui sont relativement bien développés compte tenu de leur maigre temps à l'écran.

(et puis il faut bien saluer l'ouverture d'esprit du show... ça fait toujours plaisir de voir une série aborder certaines relations sans la moindre hésitation)

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Les bilans de Lurdo : PUNISHER WEEK - 06 - The Punisher, saison 1 (2017)

Publié le 25 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Action, Netflix, Marvel, MCU, Thriller, Punisher

Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.

The Punisher, saison 1 :

En cavale après ses actions récentes, Frank Castle, dit "le Punisher" (Jon Bernthal) se cache sous une fausse identité, toujours hanté par le souvenir de sa famille. Mais bien vite, l'ancien militaire torturé est contraint de sortir de son anonymat lorsque Micro (Ebon Moss-Bachrach), un spécialiste de la NSA, le contacte, et met Frank sur la piste d'une conspiration militaire liée aux actes de Castle dans l'armée, et expliquant peut-être ce qui est arrivé à la famille de ce dernier..

Dernière série Marvel/Netflix en date, sortie très récemment, cette version du Punisher continue sur le personnage tel qu'il est apparu dans la saison 2 de Daredevil, interprété avec succès et hargne par un Jon Bernthal surprenant.

Quasi-indépendante du reste du MCU/Netflix (il y a bien quelques caméos - Karen Page, son rédacteur en chef, Turk...), Punisher reste cependant dans la droite lignée des autres séries de la collection, tant au niveau du format (13 épisodes d'une heure... ce qui est trop, comme d'habitude) que du ton (réaliste et relativement mesuré, très axé sur la psychologie du personnage, etc).

Au niveau créatif, on reste aussi dans la continuité du Punisher de Daredevil, pour le meilleur et pour le pire : car si Bernthal compose un Punisher à la souffrance encore très fraîche et à fleur de peau, et qui peine à contenir sa rage, la série confirme et signe l'un des points problématiques de DD saison 2, à savoir tout ce qui entoure les circonstances de la mort des Castle.

Déjà peu convaincante dans Daredevil, la conspiration militaire entourant Frank et ses actes dans l'armée est ici développée en largeur, et sa responsabilité dans la mort des Castle ne fait plus aucun doute. On retombe donc, une fois de plus, dans le cas d'un Frank rendu plus ou moins directement responsable, par ses actions, de la mort de ses proches, et qui tente d'expier ses fautes en s'en prenant aux méchants.

Je l'ai déjà dit au cours de cette semaine, mais cela affaiblit grandement le personnage de Frank, à mes yeux : en en faisant un mec bien (les épisodes s'efforcent d'humaniser au maximum le Frank d'avant le meurtre, comme d'habitude) victime de méchants très méchants lui en voulant personnellement, ce Punisher devient simplement un personnage tragique en quête de vengeance personnelle, loin du fanatique de justice menant une guerre contre le crime sous toutes ses formes que l'on peut trouver dans les comics.

En cela, ce Punisher est très proche, dans l'esprit, du Punisher de Thomas Jane, et de son Dirty Laundry (qui, sans surprise, est l'une des grosses inspirations de Bernthal pour cette incarnation) : un personnage qui finit paumé et sans direction après avoir accompli sa vengeance, et qui est encore loin d'avoir dépassé le stade du Begins.

Mais outre ces problèmes thématiques récurrents - qui trahissent bien les difficultés inhérentes à l'adaptation du Punisher, un personnage controversé qui semble avoir autant de lectures différentes que de lecteurs (rien que le générique de la série, assez plat, semble vraiment résumer le Punisher à un tas d'armes à feu virevoltantes, ce qui est une lecture assez simpliste et superficielle du personnage) - la série parvient à approcher le monde de Castle d'une manière assez intéressante, en mode thriller/polar paranoïaque.

L'une des thématiques principales de la série, c'est ainsi le stress post-traumatique, qui touche tous les personnages, d'une manière ou d'une autre. Le show semble ainsi très intéressé par l'effet qu'a la violence sur la psychologie, que ce soit au travers du destin de Frank, que de celui de Karen, de la famille de Micro, du futur Jigsaw (Ben Barnes, excellent), de l'agent Madani (Amber Rose Revah), etc.

Tous les personnages de la série ont ainsi, à un degré ou un autre, des cicatrices psychologiques (ou physiques) découlant de l'usage de la violence ou de son impact sur leur vie. Cela a l'avantage certain de les développer en profondeur, et de les rendre, pour la plupart, intéressants...

Malheureusement, cela a aussi l'inconvénient de faire de Castle un personnage secondaire de sa propre série : plus qu'une série Punisher, on se trouve ici devant une série Frank Castle et ses amis les handicapés de la vie. Plus que jamais, Frank est humain, vulnérable, c'est une bête traquée et blessée, et pour qui est habitué à un certain Frank impassible et solitaire, le contraste est rude.

Frank passe son temps à se confier, à tisser des liens, il est sentimentalement et émotionnellement plus ouvert que jamais ; soit, c'est un choix qui participe à l'humanisation d'un personnage qui, sinon, pourrait un peu trop ressembler à un terroriste urbain pour que les Américains soient à l'aise, compte tenu de l'actualité.

Mais là, se posent deux problèmes : le premier, c'est que, paradoxalement, Frank est tout aussi vulnérable dans l'action. Systématiquement, pour fragiliser le personnage, les scénaristes semblent prendre un malin plaisir à placer Frank en position de faiblesse. Durant l'immense majorité des scènes d'action (qui ne sont pas si nombreuses, d'ailleurs), Frank fonce tête baissée, est rapidement blessé de manière idiote (il ne se protège pas, il se tient debout en pleine ligne de mire, etc), et il passe le reste de l'affrontement à tenter de survivre en grimaçant de douleur.

Frank n'est que rarement (pour ne pas dire jamais) en position de force et, pour un militaire super-entraîné/un commando d'élite, il paraît trop souvent brouillon et sous-préparé. En lieu et place du Punisher, Frank passe son temps à se faire punir par autrui, à être grièvement blessé, et à finir alité après avoir été secouru par autrui.

D'autant plus problématique que la série peine à gérer l'état de santé de Frank, qui semble ici affublé des capacités régénératives de Wolverine - il souffre, il encaisse des dizaines de balles, il perd connaissance, il se fait poignarder... et dans l'épisode suivant, il est à 100% de ses capacités, sans même une grimace de douleur.

Autre souci : les autres personnages sont tellement développés et le récit se permet tellement de digressions, qu'au final, alors que le cœur émotionnel de la série aurait dû être Frank (surtout compte tenu de son humanisation affirmée), on ressent plus de souffrance, de traumatisme et de douleur dans les sous-intrigues des autres vétérans, comme par exemple celle du jeune Wilson (Daniel Webber), un jeune vétéran traumatisé qui se radicalise, et sert d'antagoniste à Frank le temps d'un épisode, après toute une saison de développement.

Frustrant. En plus, contrairement à l'enfer du Vietnam et de Forge Valley qui ont marqué à vie l'esprit de Frank dans les comics, ici, Kandahar paraît bien moins extrême et traumatisant : on peine donc à vraiment ressentir ce qui a fragilisé à ce point Frank sur le terrain, d'autant que la série préfère nous montrer la fraternisation de Frank et Billy, entre deux missions, plutôt que l'enfer de ces missions.

L'effet est donc contre-productif : en tentant de trop humaniser Frank, la série finit par brouiller les cartes, et par se perdre dans ses errances, et dans ses treize épisodes à remplir.

Le pire étant que le programme se termine de manière bâtarde, avec un treizième épisode qui rallonge la sauce pour un duel Russo/Castle qui aurait clairement été plus fort et plus désespéré s'il avait pris place à la fin de l'épisode précédent.

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Et pourtant, malgré tous ces problèmes, The Punisher est probablement dans le haut du panier des productions Marvel/Netflix : bien produite, très bien interprétée, avec une approche intéressante du traumatisme des vétérans, la série bénéficie du savoir-faire certain de Steve Lightfoot, le showrunner.

Le programme n'est pas sans défauts, loin de là ; outre ceux cités ci-dessus, relatifs à l'interprétation subjective du personnage du Punisher, on peut aussi mentionner la musique (du blues-rock assez moyen en guise de thème), le rythme bancal inhérent aux séries Marvel/Netflix, la violence jamais totalement convaincante, ou encore certains personnages et sous-intrigues oubliés en cours de route (on aurait aimé revoir Karen Page à la toute fin, par exemple).

Reste que, contrairement à la plupart des autres shows Marvel/Netflix, The Punisher ne se perd pas trop en cours de route. Il n'y a pas ce gouffre qualitatif entre les premiers épisodes et les derniers, ni un moment facepalm qui délimiterait le moment où la série bascule : le tout est plus homogène et cohérent dans son ton et dans son énergie, pour le meilleur et pour le pire.

Une chose est sûre : même si je n'adhère pas totalement à ce Frank paumé et vulnérable qui subit plus qu'il n'agit, je serai de la saison 2, si elle se tourne. Bernthal a su me convaincre, et peut-être qu'enfin, maintenant que ses origines ont été traitées, on aura un Punisher qui ressemblera à quelque chose de menaçant et de satisfaisant...

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Les bilans de Lurdo : Defenders Week-end (4/4) - The Defenders (2017)

Publié le 19 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Action, Fantastique, Netflix, Marvel, MCU, Thriller

Précédemment, dans le monde merveilleux de Marvel/Netflix :

- deux saisons mitigées de Daredevil : du 3/6, pour des raisons un peu différentes - d'un côté, les balbutiements du héros et du MCU-Netflix, sauvés par un antagoniste mémorable, et de l'autre, un excellent Punisher, mais un arc Elektra/La Main insipide qui a rendu Murdock antipathique ;

- une saison similaire de Luke Cage : 3/6, très stylisée, mais s'effondrant totalement dans sa seconde moitié, après la mort de son premier antagoniste ; 

- une saison de Jessica Jones particulièrement encensée par la critique (la même critique qui a décrété que Wonder Woman était le meilleur film de super-héros de tous les temps, parce que girl power !!), mais que j'ai particulièrement détestée et qui, hormis Killgrave & Hellcat, est tout simplement une perte de temps (2/6) ;

- une saison d'un Iron Fist mal choisi et incapable (1.75/6), avec un protagoniste qui n'apporte rien aux personnages déjà en place, et se fait totalement éclipser par ses personnages secondaires ; une série qui peine à établir la Main comme une menace crédible, et son personnage principal comme un héros crédible.

Bref, à la veille du grand crossover entre tous ses héros, façon Avengers, un bilan plus que mitigé pour les séries Marvel/Netflix, bourrées de problèmes d'écriture, de rythme et de casting...

The Defenders :

Alexandra (Sigourney Weaver), le leader de la Main, est mourante : ramener à la vie Elektra (Élodie Yung) sous la forme du Black Sky a coûté très cher à son organisation, et Alexandra est désormais contrainte d'accélérer notablement les plans nébuleux de la Main. Mais ces manigances ne passent pas inaperçues, et vont mener à l'association de tous les justiciers de New York : Luke Cage (Mike Colter), Daredevil (Charlie Cox), Iron Fist (Finn Jones), et Jessica Jones (Krysten Ritter)...

La promesse de ce Defenders, diffusé en plein été par Netflix, c'était de réussir à plus petite échelle ce que les films Avengers avaient plus ou moins accompli au cinéma : réunir tous les héros du MCU/Netflix déjà établis dans leurs séries respectives, afin de les confronter à une menace de taille.

Et avec seulement huit épisodes de prévus, la mini-série Defenders promettait aussi un rythme plus soutenu et mieux maîtrisé, réglant ainsi l'un des problèmes principaux de toutes les séries Netflix.

Malheureusement, autant le dire tout de suite, la promesse n'est pas tenue. Problème de budget, d'écriture, de scénario ? Une chose est sûre : Defenders tombe vraiment à plat, et plutôt que de s'appuyer sur les points positifs des séries qui l'ont précédée, la série est véritablement plombée par les défauts récurrents de celles-ci, et par leurs erreurs créatives.

À commencer par :

- Des antagonistes insipides.

La Main n'a jamais fait un adversaire particulièrement intéressant, et hormis Madame Gao, ses représentants ont toujours déçu. Ici, on en apprend plus sur leurs motivations : Alexandra et ses quatre sbires - dont Gao et Bakuto - forment les cinq doigts de la Main, ils sont immortels, ils veulent déterrer un squelette de dragon enterré sous New York, afin d'en utiliser les os pour continuer à vivre éternellement (et retrouver le chemin de K'un-Lun)... et tant pis si la ville est détruite à cette occasion.

Soit. Malheureusement, cette incarnation de la Main est tout sauf menaçante, et semble avoir licencié 95% de ses ninjas depuis la dernière saison de Daredevil. Pire : Sigourney Weaver a beau faire tout son possible, et dominer ses sbires de son charisme (et de sa taille), son personnage est affreusement sous-exploité (et cantonné à débiter des platitudes insipides).

Ce qui intéresse les scénaristes, c'est Elektra (devenue le Black Sky, l'arme suprême de la Main), et lorsque cette dernière élimine Alexandra aux deux-tiers de la saison, on ne peut qu'avoir de mauvais flashbacks de la transition Cottonmouth/Diamondback de Luke Cage.

- Elektra, donc.

Il faut être lucide : Defenders, c'est une sorte d'Iron Fist 1.5 et de Daredevil 2.5, ni plus, ni moins : Luke Cage et Jessica Jones font globalement de la figuration, puisque tout gravite autour de la Main, et des personnages ayant été en contact avec eux. Et sur le front de Daredevil, cela implique toujours plus de Murdock et d'Elektra, une romance impossible qui ne fonctionnait déjà que très moyennement dans la série de base, et qui est supposée, ici, ancrer l'apogée émotionnelle de la mini-série, et notamment les deux derniers épisodes de la saison.

Pas de chance, si l'on ne s'intéresse pas du tout au couple, on finit par regarder tout ça d'un oeil très passif, et à attendre la résolution inévitable du combat Murdock/Elektra.

- Le rythme.

Huit épisodes seulement, dont certains d'une quarantaine de minutes à peine... et pourtant, impossible de se défaire de l'impression que les showrunners sont incapables de gérer leur rythme ou leur narration, et qu'ils n'avaient que quatre ou cinq épisodes de contenu : c'est inutilement bavard, c'est souvent plat, ça privilégie les dialogues à l'action, ça fait du surplace...

- La réalisation.

J'ai bien ri en lisant les critiques extatiques qui applaudissaient la réalisation stylisée de Defenders : les deux premiers épisodes sont tout simplement affreux, de ce point de vue.

S.J. Clarkson, leur réalisatrice, a supervisé l'ensemble de la série, définissant le code couleur simpliste un héros = un éclairage coloré au néon établi dans le pilote (et abandonné en cours de saison), mais elle  possède par ailleurs un style visuel immonde, digne d'une débutante en école de cinéma, qui pense que réalisation excentrique et arty = bonne réalisation.

On se retrouve ainsi, dans les deux premiers épisodes, avec des plans debullés à gogo, des cadrages improbables, des transitions ratées, d'énormes problèmes d'axes et de raccords, d'éclairage, de découpage, un montage illisible, etc. Autant dire qu'une fois Clarkson évacuée du poste de réalisatrice, j'ai enfin pu respirer un peu, même si la réalisation de la série, dans l'ensemble, est restée quelconque et insipide.

- L'action.

Malheureusement plus proche de celle d'Iron Fist que de celle de Daredevil : souvent dans l'ombre, souvent approximative (notamment au niveau des doublures - celle de Jessica Jones est assez visible), souvent décevante et plombée par une réalisation et un montage cache-misère, et à la mise en scène particulièrement médiocre.

C'est bien simple, on se demande souvent si le budget de Defenders n'a pas été drastiquement réduit en cours de production, tant les 3/4 des affrontements et des scènes d'action souffrent de maladresses et d'astuces de films à petit budget, visant à rendre le tout artificiellement dynamique (je pense notamment aux figurants anonymes qui déplacent de nombreuses caisses dans les couloirs et escaliers de l'immeuble, lors de la première scène d'action de la série, ou encore à l'utilisation du Wu-Tang Clan en bande originale d'un affrontement).

- La gestion des personnages.

Non seulement les personnages secondaires sous assez mal utilisés (ils sont parqués dans le commissariat et n'en sortent quasiment pas ; Misty Knight, elle, est cantonnée au rôle de policière-obstacle), mais en plus, les personnages principaux ne fonctionnent réellement bien qu'en duo : Jessica Jones & Murdock, Iron Fist & Luke Cage... lorsqu'ils sont tous placés ensemble, Fist & Murdock deviennent redondants, et Jessica Jones finit par faire de la figuration dans les combats.

- L'écriture en général.

Entre toute la mythologie de la Main et du Black Sky, pas forcément totalement cohérente avec ce que l'on en sait depuis la première saison de Daredevil, les dialogues laborieux dont les acteurs s'acquittent tant bien que mal (Jones et Colter ont un peu de mal avec les scènes d'exposition), la caractérisation fluctuante de certains personnages (scène A : Colleen incite Danny à trouver des partenaires pour leur combat, Danny refuse fermement ; scène B : Danny tente de convaincre les autres Defenders de faire équipe avec lui, Colleen préfèrerait faire cavalier seul), et les ellipses inexplicables dans la narration (Cage percuté par un camion, mais qui réapparaît dans la scène suivante en ayant capturé un méchant hors-champ ; les Defenders confrontés à la police dans l'entrée de l'immeuble, Cage qui s'avance en disant qu'il ne peut pas les laisser faire, et dans la scène suivante, tout le monde est en train d'évacuer poliment l'immeuble... tout ça, ça sent les scènes coupées au montage ou au tournage), l'écriture de la mini-série sent le bâclage et la précipitation.

Bref, énormément de problèmes et de défauts récurrents dans cette mini-série, des défauts qui ne sont pas surprenants pour quiconque a visionné les séries-mères en gardant un regard objectif.

Heureusement, tout n'est pas à jeter dans ce Defenders, et j'avoue avoir été surpris pas certaines des qualités de cette saison.

+ Iron Fist.

Oui, Danny Rand est un petit con privilégié, pompeux et prétentieux, qui a un balai profondément enfoncé dans le fondement, une haute opinion de lui-même et de sa destinée, et qui, au final, n'est pas bon à grand chose.

Mais là, il est délibérément écrit comme tel, et ça change tout : alors qu'il était sensé être le héros de sa série, ici, son ineptitude fait partie intégrante du personnage.

Danny Rand est donc officiellement incapable, il tombe dans le piège d'Elektra, il se fait tabasser par les autres Defenders, il se fait remettre à sa place par Luke Cage, tout le monde se moque de son ton péremptoire, etc.

Et en prime, Danny semble murir un peu au cours de la saison, en voyant Daredevil se sacrifier pour sa ville ! Miracle ! Peut-être qu'il sera enfin supportable dans la saison 2 d'Iron Fist !

+ Jessica Jones.

Un peu comme dans le cas de Danny, Defenders m'a quasiment réconcilié avec Jessica Jones. Débarrassée de sa caractérisation caricaturale et de la plupart de ses personnages secondaires insipides, Jessica Jones trouve ici des personnages avec du répondant, et qui l'obligent à s'impliquer.

Résultat : elle devient drôle, forme un duo intéressant avec Murdock, et surtout, elle mène un gros travail d'investigation dans la première partie de la saison. On la voit enfin vraiment faire son travail, ce qui manquait cruellement à sa série, tant elle était trop centrée sur son personnage.

On pourra regretter que les scénaristes n'aient pas su vraiment comment justifier son intégration à l'équipe sur la fin (elle est dépassée en force par Luke, et n'a aucun entraînement au combat, ce qui ne la rend pas très efficace sur le champ de bataille), mais bon...

+ Stick.

Il est mort. Avec son moignon en plastique acheté dans un magasin de farces et attrapes. Bon débarras. Idem pour la Main, d'ailleurs.

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Alors que dire, au final, de cette mini-série crossover des séries du MCU/Netflix ?

Pas grand chose de positif. Au mieux, Defenders est médiocre, et se regarde distraitement, en attendant que les scénaristes en aient fini avec leurs ninjas insipides, et leur budget visiblement ultra-limité.

Et l'on se demande de quoi le futur sera fait. On sait d'office que les prochaines séries auront toujours le format 13 épisodes, ce qui posera toujours les mêmes problèmes de structure et de narration.

Daredevil saison 3 ? Une probable adaptation de l'arc Born Again, comme sous-entendu par l'image finale de Defenders...  le retour de Kingpin, l'opposition Nuke/Daredevil, la mère de Matt... mouais. Pas forcément le plus intéressant, mais ça dépendra du traitement.

Luke Cage saison 2 ? À part le bras cybernétique de Misty (d'ailleurs, ils ont raté là une belle occasion d'intégrer Stark Industries au monde Netflix), et la présence de Shades et Mariah, pas de pistes évidentes.

Iron Fist saison 2 ? Un Danny plus mûr, mieux entraîné, et... ? Mystère.

Jessica Jones saison 2 ? La réouverture d'Alias Investigations, une Jessica plus ouverte et sociable... ?

Outre le Punisher, qui devrait rester relativement indépendant des séries Defenders à venir, le futur du MCU/Netflix est assez flou, comme si les scénaristes n'avaient pas vraiment songé à celui-ci, au delà de la première saison des Defenders.

Espérons qu'ils vont profiter de ce flou artistique pour remettre les choses à plat, et repenser leur approche scénaristique (des saisons composées de deux ou trois mini-arcs seraient déjà nettement plus intéressantes qu'un seul arc principal qui s'essouffle à mi-parcours)...

  

Dès lundi, les Téléphages Anonymes entament une semaine Punisher, retraçant chaque jour le parcours cinématographique de ce bon vieux Frank Castle, pour finir par la série Punisher qui lui a été très récemment consacrée par Netflix

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