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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #television catégorie

Halloween Oktorrorfest 2022 - 46 - Werewolf By Night (2022)

Publié le 1 Novembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Action, Critiques éclair, Horreur, Fantastique, Halloween, Oktorrorfest, Télévision, Disney, MCU, Marvel, Review, USA

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Marvel Studios' Werewolf By Night (2022) :

Ulysses Bloodstone, le plus grand chasseur de monstres du monde, est décédé, et pour lui trouver un successeur, qui maniera la Pierre de Sang aux pouvoirs incommensurables, sa veuve, Verussa (Harriet Sansom Harris), réunit les meilleurs chasseurs de la planète dans la propriété familiale, où a été lâchée une créature dangereuse sans nulle autre semblable. Parmi les prétendants à la Pierre de Sang, Elsa (Laura Donnelly), la fille rebelle d'Ulysses, et Jack (Gael García Bernal), aux objectifs réels bien différents...

Un moyen-métrage d'une petite heure à peine, premier de la série des Special Presentation, réalisé et composé par Michael Giacchino, qui se fait là plaisir avec un hommage aux films d'horreur des années 30-40 : logo Marvel détourné en mode horreur gothique, générique d'époque, photographie en noir et blanc, ton volontairement un peu forcé, vrai travail de réalisation pour avoir des plans mémorables renvoyant directement aux clichés de l'époque (la transformation en ombres chinoises, tandis que la caméra se rapproche du visage horrifié de l'héroïne), garou à l'ancienne, tout est fait pour évoquer une horreur rétro, idéale à l'époque d'Halloween.

Ça fonctionne donc plutôt bien, ce n'est pas trop sérieux (Man-Thing est très sympathique), et si ça peut mener à plus de Special Presentation consacrées à des personnages secondaires de l'univers Marvel, sans pour autant les engager dans une saison entière de 10 épisodes, je dis pourquoi pas.

4/6

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Halloween Oktorrorfest 2022 - 41 - Solar Opposites : A Sinister Halloween Scary Opposites Solar Special (2022)

Publié le 31 Octobre 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Télévision, Animation, Action, Science Fiction, Science-Fiction, Hulu, USA, Aventure, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Solar

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Solar Opposites  - A Sinister Halloween Scary Opposites Solar Special (2022) :

Les Solar Opposites décident de fêter Halloween, mais la phobie de Korvo, qui a peur du mois d'octobre et de tout ce qui est effrayant, menace de faire capoter le concours de décoration du quartier, surtout lorsqu'il fait disparaître le Gardien de la crypte que Terry et Jesse ont déterré dans le cimetière local...

Après la saison 3 de la série, et l'épisode spécial Noël la précédant, place à un autre épisode spécial, prenant bien naturellement place à Halloween, histoire de changer un peu d'ambiance (l'année prochaine, à Pâques, ou à Thanksgiving ?).

Avec d'un côté, Terry et Jesse qui raniment un Gardien de la crypte gâteux qui raconte des histoires en boucle, Korvo qui finit par se battre en duel contre le voisin et ses décorations d'Halloween, une leçon de morale de la Grande Citrouille, un morceau d'Oingo Boingo, un montage parodique, et une visite de Yumyulack en Enfer, ce qui ne l'impressionne guère.

Globalement, un épisode spécial à l'ambiance macabre, plutôt amusant, qui ne déroge pas au reste du programme, même si pour une fois, le format 25 minutes est peut-être un peu trop court (il y aurait eu tant d'autres choses à faire avec les personnages et la fête d'Halloween)...

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro, saison 1 - première partie (2022)

Publié le 30 Octobre 2022 par Lurdo dans Anthologie, Horreur, Fantastique, Halloween, Oktorrorfest, Les bilans de Lurdo, Télévision, Netflix, Comédie, Critiques éclair, Review, USA

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Le Cabinet de Curiosités de Guillermo Del Toro, saison 1 - première partie (2022) :

Anthologie en huit épisodes de 40-60 minutes, diffusés à raison de deux épisodes par jour en cette fin octobre, et supervisés par Guillermo Del Toro, qui a co-écrit deux des récits adaptés ici, a choisi lui-même les réalisateurs, scénaristes et interprètes de tous ces segments éclectiques, en a conçu le bestiaire, et présente les épisodes, à la manière d'Hitchcock ou de Rod Serling, avec un petit laïus (un peu raide et scolaire) en début de chaque heure de métrage...

1x01 - Lot 36 : Nick (Tim Blake Nelson), un vétéran réactionnaire, cynique et endetté achète un garde-meuble aux enchères, dans lequel il découvre des objets remarquables, hérités d'un fabriquant d'armes pour les Nazis, et renfermant des textes occultes permettant d'invoquer un Démon afin de signer un pacte avec ce dernier...

Une version sataniste de Storage Wars, adaptée d'une nouvelle de Del Toro, et réalisée par son directeur de la photographie habituel, Guillermo Navarro. Paradoxalement, c'est visuellement que l'épisode déçoit, avec sa photographie jaunâtre assez laide ; après, c'est un épisode des Contes de la Crypte, ni plus ni moins, qui met probablement un peu trop de temps à démarrer, et ne parvient pas totalement à imposer un rythme suffisant pour créer le suspense ou l'angoisse. Le démon tentaculaire est assez réussi, cela dit, même si au final, il n'y avait pas forcément dans ce récit de quoi remplir 45 minutes.

1x02 - The Graveyard Rats : à Salem, au début du siècle dernier, Masson (David Hewlett) tente de survivre en dépouillant les cadavres du cimetière dont il est le fossoyeur. Mais sous terre, les rats sont de plus en plus voraces, et, endetté et contaminé par la morsure d'un rat lui faisant perdre toute raison, il s'engouffre dans les tunnels creusés par les rongeurs sous le cimetière...

Vincenzo Natali et l'un de ses acteurs de Cube pour une adaptation de moins de 40 minutes d'une nouvelle d'un membre du Cercle de Lovecraft, et une histoire qui, pour être très honnête, ressemble beaucoup à un succédané de Lovecraft, pas totalement convaincant.

Peut-être est-ce dû à des dialogues au style très littéraire que Natali échoue à rendre naturels ou intéressants ; peut-être est-ce un problème de mise en images - les tunnels des rats sont trop larges, trop spacieux, trop éclairés, il n'y a jamais le moindre sentiment de claustrophobie, et encore moins quand, au détour d'un mouvement de Hewlett, les parois des tunnels se déforment comme du polystyrène ou de la mousse ; peut-être est-ce un problème d'effets spéciaux, entre les petits rats numériques assez moyens, le rat géant aveugle animatronique trop rigide, ou encore le demi-squelette du temple souterrain, dont le retour à la vie est téléphoné par la respiration de l'acteur.

Quoi qu'il en soit, ça ressemblait beaucoup à un épisode de Masters of Horror, avec malheureusement les mêmes qualités et les mêmes défauts.

1x03 - The Autopsy : atteint d'un cancer incurable, le Dr. Carl Winters (F. Murray Abraham), médecin légiste, est appelé par un ami shérif (Glynn Turman), pour tenter de résoudre le mystère d'une explosion minière supposément déclenchée par une bombe, mais en réalité peut-être liée à une série de disparitions non résolues dans la région...

Un scénario de David Goyer adapté d'une nouvelle, pour un épisode d'une heure mis en images par le réalisateur de The Empty Man ; un épisode un peu mitigé, à nouveau, ne nécessitant pas forcément ces 58 minutes et quelques de récit ou cette ambiance 70 qui n'apporte pas grand chose.

En fait, ce qui m'a un peu dérangé, c'est la structure globale du tout, formellement éparpillée, mêlant in media res explosif, flashbacks, narration par le shérif, et point de vue omniscient, pour un résultat un peu brouillon et télégraphié, pas forcément surprenant de la part de Goyer.

Reste l'autopsie en elle-même, qui arrive dans les dix dernières minutes, et qui est elle aussi un peu inégale, avec des éléments superflus (la plongée numérique dans le corps et ses cellules), et d'autres qui convainquent pas autant qu'ils le devraient (tout le côté sanglant de l'autopsie en elle-même m'a paru un peu trop propre et caoutchouteux). Pas un épisode exceptionnel, malgré un tête à tête final pas désagréable.

1x04 - The Outside : complexée par son physique, Stacey (Kate Micucci) découvre qu'elle est allergique à une crème de beauté populaire, mais lorsque le vendeur du produit (Dan Stevens), qui apparaît sur son écran de télévision lors des publicités, se met à l'interpeler directement, Stacey commence à être obsédée par le produit, au grand dam de son mari Keith (Martin Starr) qui s'inquiète de voir son état physique empirer à chaque utilisation de la crème...

Près de 65 minutes réalisées par Ana Lily Amirpour (A Girl Walks Home Alone at Night), qui produit ici un récit très caricatural et satirique se déroulant à Noël, avec réalisation en fish-eye, maquillages et postiches outranciers, illustration musicale goguenarde et interprétation très forcée.

Je vais être franc, je n'ai pas du tout accroché à cette histoire assez grotesque, tant sur un plan conceptuel que formel, au « il faut souffrir pour être belle » satirique, et au propos finalement assez basique sur l'acceptation de soi, la superficialité de l'apparence, tout ça. D'autant que c'est assez long pour ce que ça raconte, et que ça tire vraiment à la ligne sur la fin.

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Don't Hug Me I'm Scared, saison 1 (2022)

Publié le 29 Octobre 2022 par Lurdo dans Comédie, Fantastique, Halloween, Oktorrorfest, Télévision, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Horreur, Channel 4, Review, UK

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Don't Hug Me I'm Scared, saison 1 (2022) :

Trois amis étranges, Yellow Guy, Duck et Red Guy, habitent ensemble et, régulièrement, ils apprennent des leçons de vie données par des objets animés qui s'adressent à eux en chanson...

On ne présente plus DHMIS, série de six courts-métrages de quelques minutes à peine diffusés entre 2011 et 2016 sur YouTube, et qui ont aussitôt fait sensation dans les milieux informés, de par leur mélange malsain et surréaliste d'émissions pour enfants, d'horreur existentielle, de chansons entêtantes et de marionnettes.

DHMIS, c'est à la fois une satire de la télé éducative pour enfants, une critique du monde de la télévision et du divertissement au sens large, une analyse corrosive de la société moderne, du capitalisme et de concepts globaux comme le temps, l'amour, la créativité, ou encore les rêves, au travers d'un prisme totalement british... et maintenant, c'est aussi une série télévisée en six épisodes d'une petite vingtaine de minutes, diffusés sur Channel 4.

Et la grande question, avec ce passage au petit écran, plus professionnel et mieux financé, c'était clairement : est-ce que DHMIS a su conserver l'essence de ce qui faisait tout son charme ?

Soyons très clairs, la réponse est oui. Certes, le nouveau format donne parfois lieux à quelques flottements, et nécessite un petit temps d'acclimatation, mais dès le premier épisode, on retrouve là tout ce qui faisait la "magie" (ou plutôt le malaise) de Don't Hug Me I'm Scared : les trois amis découvrent l'importance d'avoir un "emploi", et ils finissent à l'usine, l'un à un poste de direction, l'autre en tant que manutentionnaire, et le troisième en pleine réorientation professionnelle.

L'occasion pour la série de partir dans une critique du monde du travail, qui broie (littéralement) ses employés robotiques, et engloutit l'être humain jusqu'à le recracher, des décennies plus tard, tout cela pour une maigre pitance (une pièce !). Vient ensuite un épisode un peu plus faible consacré au concept de la mort, du deuil et des souvenirs (même si le cercueil qui se recompose façon Hellraiser fonctionne toujours très bien), suivi d'un summum de glauque et de malaise dans l'épisode consacré à la notion de famille, avec une famille recomposée et des jumeaux maléfiques qui tentent d'attirer nos trois amis en leur sein.

Dans l'épisode 4, on visite le cerveau de Yellow Guy, avec clin d'œil en claymation aux émissions pour enfants tournées devant un public, et incarnation sinistre de l'anxiété qui ronge tout un chacun à un degré ou à un autre. Puis Red Guy en a assez, et dans l'épisode 5, il décide de quitter la maison pour explorer le monde, même s'il n'en a pas le droit : la série revient à sa dimension métadiscursive, qui se confirme dans l'épisode 6, consacré à l'électricité, lorsque Yellow Guy change ses piles, ce qui lui ouvre les yeux sur la réalité de son univers : il a une illumination, il effectue une ascension (il monte à l'étage de la maison, qu'il n'avait jamais remarqué jusqu'à présent), et il rencontre "Dieu", aka Lesley, une humaine excentrique qui compose et écrit tout ce qui se déroule dans la maison.

De quoi conclure sur une note mémorable, pour une première saison qui parvient à gérer les limites de son nouveau format sans se dénaturer, sans édulcorer son côté cauchemardesque et sanglant, et sans perdre son propos absurde et engagé.

DHMIS, c'est bien, et espérons qu'ils auront droit à une saison 2.

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Halloween Oktorrorfest 2022 - 32 - The Munsters (2022)

Publié le 24 Octobre 2022 par Lurdo dans Comédie, Horreur, Halloween, Fantastique, Oktorrorfest, Télévision, USA, Review, Critiques éclair

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

The Munsters (2022) :

Lily (Sheri Moon Zombie), une vampiresse de 150 ans, recherche désespérément son âme sœur, et jette son dévolu sur Herman (Jeff Daniel Phillips), un géant artificiel maladroit mais au cœur d'or. Mais cette romance s'oppose aux plans du Conte (Daniel Roebuck), le père de Lily, qui de plus doit se battre pour conserver le château familial...

Au rayon sitcoms fantastiques et familiales, j'ai toujours été plus porté sur la Famille Addams que sur The Munsters, très peu diffusée par chez nous. En effet, que ce soit la série originale (cf aussi le bilan de Sygbab à ce sujet), les téléfilms qui ont suivi, ou encore le reboot avorté de 2012, il a toujours manqué un petit quelque chose à mes yeux pour que les Munsters égalent les Addams en tant que série culte, comme elle peut l'être outre-atlantique.

Et c'est probablement pour cela que j'ai abordé cet énième remake avec une certaine indifférence, d'autant plus que le travail de Rob Zombie sur ses propres longs-métrages n'a fait que dévoiler, au fil du temps, ses faiblesses et ses mauvaises habitudes. Cela dit, j'ai assisté, avec un certain amusement, au retournement de veste collectif des fans et des critiques, entre l'annonce du projet, très bien reçue, et la première vraie bande-annonce, unanimement critiquée et moquée par tous ceux qui l'ont vue.

Il faut dire ce que ce Munsters est, après visionnage... à côté de la plaque, long (près d'une heure 50), visuellement très pauvre et fauché (un rendu DV ultra-net, des couleurs néons, ultra-contrastées et saturées, des décors très studio, une réalisation constamment penchée), plus près de la parodie aux bruitages de cartoon et à la musique moqueuse de que du reboot ou de l'hommage, constamment surjoué par des acteurs cabotins ou jouant faux (Sheri Moon Zombie minaude constamment en adoptant une voix tremblotante très fluctuante), et surtout jamais drôle ni rythmé, un comble pour un métrage qui adapte une sitcom.

Mais non, Rob Zombie, qui s'auto-proclame ultra-fan des The Munsters, a fait ici le choix d'une origin story bancale et particulièrement plate, bourrée de caméos, une comédie romantique paradoxalement à la limite de la série pour enfants, avec des moments parodiques (Sonny et Cher, etc) qui tombent totalement à plat, et dans laquelle seuls surnagent les interprètes de Grandpa et d'Herman (et encore, Jeff Daniel Phillips a un peu tendance à partir dans du Jim Carrey, çà et là). C'est peu.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Locke & Key, saison 2 (2021) et saison 3 (2022)

Publié le 23 Octobre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Netflix, Review, Thriller, Télévision, Jeunesse, USA

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Locke & Key, saison 2 (2021) :

Alors que les Locke sont persuadés d'avoir vaincu Dodge, ils tentent de reprendre une vie normale tout en profitant au maximum du pouvoir des clés... mais le Mal rôde.

Un peu tardivement (la saison 2 est sortie trop tard, l'année dernière, pour pouvoir être incluse dans l'Oktorrorfest 2021), rapide passage en revue de la saison 2 de Locke & Key, une saison qui, de mon point de vue, a l'avantage d'arriver bien après ma lecture des bandes dessinées de Hill et Rodriguez : contrairement à la saison 1, en effet, qui m'avait un peu frustré dans sa tentative de ménager à la fois la chèvre et le chou (d'être à la fois une adaptation fidèle et quelque chose de surprenant pour les spectateurs aguerris), j'ai regardé cette saison 2 plus de deux ans après avoir terminé la relecture du comic book... et je ne garde donc de ce dernier plus de souvenirs très précis.

Autant dire que je ne vais plus comparer BD et série, ce qui devrait être au bénéfice de cette dernière, en théorie.  D'autant que selon les avis glanés ici ou là, cette saison 2 se démarque largement du récit d'origine pour partir dans une direction qui est la sienne.

Malheureusement, cette direction est particulièrement frustrante, toujours centrée sur les relations adolescentes de tout ce petit monde, jusqu'à ce que le récit décide enfin de démarrer un peu à mi-parcours. Sauf qu'il y a constamment un réel manque d'urgence et de tension dans cette nouvelle fournée d'épisodes, avec des personnages (protagonistes comme antagonistes) qui prennent systématiquement des décisions stupides, histoire de créer des rebondissements dramatiques vraiment forcés.

On aurait pu croire que les Locke, en possession d'artefacts magiques aux pouvoirs incommensurables et après avoir survécu à une saison 1 difficile, se seraient montrés plus prudents, ou plus intelligents dans l'utilisation de leurs nouveaux pouvoirs (force surhumaine, maison de poupée magique, etc, ils ne les utilisent quasiment jamais de manière pertinente pour lutter contre Gabe et compagnie)... mais non.

Outre cet aspect tout de même très agaçant de la saison (notamment sur le front de Bode et de sa nouvelle copine - qui accessoirement récite un peu trop son texte), le reste frustre, entre les rebondissements forcés, l'illustration musicale pop envahissante, la réalisation à base de plans serrés semi-flous, la relation Minus et Cortex de Gabe et Eden, les flashbacks répétitifs sur la Guerre d'Indépendance (avec un Kevin Durand à l'accent... discutable), la sous-intrigue inutile du professeur d'histoire séduisant (en même temps, le personnage de la mère ne sert à rien, cette année) ou encore une résolution gentiment bâclée (au parfum étrange de series finale).

Bref, cette saison 2 ne m'a pas vraiment plus convaincu (c'est même l'inverse).

Reste Aaron Ashmore, MVP de la saison du simple fait de son charisme, et la relation tragique Tyler/Jackie, pas désagréable. M'enfin bon.

Locke & Key, saison 3 (2022) :

Débarrassés de Dodge, les enfants Locke doivent désormais faire face à Frederick Gideon (Kevin Durand), le premier humain à avoir ouvert la Porte noire, qui est désormais bien décidé à ouvrir le portail aux entités démoniaques qui vivent de l'autre côté...

Et donc, une saison 3 qui sent clairement la fin de série, ne serait-ce que par son format : 8 épisodes (la nouvelle norme Netflix) dont une grosse moitié ne dépasse pas la trentaine de minutes, histoire de bien trahir le fait que cette nouvelle saison est, en quelque sorte, un moyen pour Netflix de laisser aux showrunners l'occasion de boucler leur histoire sans trop dépenser d'argent.

Un peu plus de 5 heures de récit, donc, pour boucler l'histoire des enfants Locke, des clés, et de tout ce qui les entoure... c'est peu, mais c'est faisable. En théorie.

Parce que dans les faits, cette saison 3 n'est guère plus probante que la 2 : les enfants sont plus imprudents et idiots que jamais (Bode bat des records, cette année, notamment en conservant une description détaillée de toutes les clés et de leurs pouvoirs dans un carnet laissé en évidence), victimes d'une caractérisation plus préoccupée par une fin de série approchant à grands pas que par de la logique ou de la continuité évolutive ; Durand et ses sbires (y compris les deux sœurs sorcières du premier épisode, reparties aussi vite qu'elles sont arrivées) font de bien piètres antagonistes, très manichéens et caricaturaux ; la mère des enfants est probablement aussi imprudente et immature que ces derniers ; le show multiplie les rebondissements involontairement hilarants (le cadavre de Dodge sous le lit ^^) et les problèmes de logique interne ; et l'on sent que tout ce petit monde a décidé de recoller vaguement au final du comic-book en mettant en scène la possession de Bode par Dodge (Jackson Robert Scott s'amuse bien, d'ailleurs, à jouer les méchants), quitte à utiliser toutes les plus grosses ficelles possibles et imaginables pour y parvenir.

Sans oublier cette sous-intrigue assez malaisante (et totalement inutile) de Carly, la collègue de travail de Tyler sur un chantier à l'autre bout du pays : une jeune femme qui se jette au cou de Tyler (au grand dam de ce dernier, pas intéressé car encore en deuil à peine deux mois après la mort de sa petite-amie), qui traverse tout le pays pour s'inviter chez lui lorsqu'il a une journée de retard au travail, qui s'installe chez les Locke quelques temps, et qui continue de faire le forcing pour séduire l'adolescent.

Une relation présentée comme romantique par les scénaristes, mais honnêtement assez bizarre et forcée... ce qui n'est pas forcément très surprenant, puisqu'à mesure que la saison avance, les ressorts scénaristiques se font de plus en plus bâclés et fainéants, et l'on sent que les scénaristes ont choisi de faire plaisir à leurs interprètes (en donnant cette intrigue à Tyler, en faisant pousser la chansonnette à Kinsey à plusieurs reprises, en consacrant un épisode entier au mariage de Duncan et de son compagnon...) plutôt que de se concentrer sur l'important et l'essentiel.

La toute fin du programme retombe à peu près sur ses pattes, cela dit, mais cela n'arrive qu'après d'innombrables facilités d'écriture et approximations, qui font qu'au final, cette adaptation de Locke & Key laisse un goût amer. Depuis sa saison 1, la série n'a pas su remonter la pente descendante sur laquelle elle était engagée, qualitativement (une pente descendant aussi rapidement que le QI de ses protagonistes, et de plus en plus raide), et elle se termine donc de manière faiblarde et peu mémorable.

Dommage, mais encore une fois, pas surprenant : après tout, c'est un programme Netflix, et s'il y a bien une chose à laquelle la plateforme nous a habitués, c'est à privilégier la quantité de son contenu à la qualité, et à ne pas forcément recruter les meilleurs talents pour leurs projets.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - What We Do In The Shadows, saison 4 (2022)

Publié le 22 Octobre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Comédie, Fantastique, Télévision, Romance, USA, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Sitcom, Les bilans de Lurdo, Shadows

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

What We Do In The Shadows, saison 4 (2022) :

Nouvelle saison des mésaventures de ces chers vampires de Staten Island, et une qualité toujours à peu près égale, avec des hauts et des bas, des moments inutilement graveleux et des personnages qui se cherchent sans se trouver.

Si la saison 3 était celle de l'évolution, avec nos vampires qui accédaient à la direction du grand Conseil des Vampires, et une séparation finale inattendue (ainsi que la "mort" de Colin), la saison 4 est celle du retour au status quo.

D'un côté, Nandor, toujours en quête de sens et se sentant seul, décide de se marier. Pour cela, il fait appel à un génie de la lampe (en mode expert comptable ^^) aux innombrables vœux, et ramène à la vie ses 37 époux et épouses, pour en choisir un ou une définitif(ve). Une sous-intrigue saisonnière qui souligne le côté LGBTQ de la série, qui renforce les liens entre Nandor et Guillermo, et qui se conclue sur une note fataliste un peu décevante.

Nadja, elle, revient rapidement d'Europe et décide de se lancer dans le milieu de la nuit, en transformant le site du Conseil en night-club vampirique. De quoi laisser plus de place au personnage de la Guide (Kristen Schaal), qui devient son acolyte, et donner plus de choses à faire à Natasia Demetriou, qui se lâche totalement, devient une patronne sans pitié, et finit par faire faillite.

Guillermo, lui, fait son coming-out (attendu) en cours de saison, mais le sort de son petit-ami britannique finit par être survolé vers la fin de saison, et il faut attendre les derniers moments de cette année pour envisager un véritable changement du personnage.

Reste Colin, à la croissance accélérée, et qui devient un enfant star managé par Laszlo : une sous-intrigue de fond aux rebondissements un peu prévisibles (les coups de marteau dans les murs), pas toujours aussi probante qu'elle aurait pu l'être, mais qui finit par synthétiser toute la saison dans une conclusion finalement appropriée.

Ajoutez à cela une digression parodiant une émission de télévision de rénovation de maison, avec un retour inattendu à la fin, et une visite à un marché nocturne bourré de créatures excentriques, très Guillermo Del Toro dans l'esprit, et voilà, une saison parfois inégale mais plutôt sympathique, qui tombe par moments un peu trop dans des ressorts sitcom basiques (la visite de l'inspecteur de l'école privée, la partie de chasse, la soirée entre filles) tout en restant très agréable à suivre, principalement grâce à ses interprètes qui s'amusent toujours beaucoup.

Et donc, comme je le disais, cette fin de saison qui boucle tout de manière un peu facile, en jouant la carte de l'émotion, et du retour à la case départ. Pas forcément rédhibitoire en soi, notamment lorsque l'on parle de vampires pour qui le passage du temps et l'immuabilité n'ont pas le même sens que pour le commun des mortels.

Cela dit, la saison m'a tout de même paru un peu moins structurée et un peu plus décousue et brouillonne que la saison 3, ce qui est toujours frustrant sur la durée. En attendant la saison 5 !

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Halloween Oktorrorfest 2022 - 22 - Monster High (2022)

Publié le 17 Octobre 2022 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Télévision, Critiques éclair, Halloween, Horreur, Fantastique, Oktorrorfest, Nickelodeon, USA, Musique, Review

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Monster High (2022) :

Clawdeen (Miia Harris), une demi-louve-garou, est acceptée à Monster High, pensionnat pour l'éducation des jeunes monstres, où elle fait la connaissance de ses deux colocataires, Draculaura (Nayah Damasen) et Frankie (Ceci Balagot). Son intégration est cependant assez difficile dans cet environnement n'acceptant que les monstres au sang pur... d'autant qu'une menace plane sur l'école.

Honnêtement, je mentirais en disant que j'ai la moindre expérience de la franchise Monster High : je sais que ce sont des poupées à l'esthétique assez particulière, qu'il y a eu une série animée, des sorties DTV et des romans, entre autres. Il y a donc un gros univers déjà en place, dont je ne suis clairement pas la cible... et malgré cela, j'ai trouvé cette production Nickelodeon plutôt agréable à regarder.

Attention : ça reste un métrage dans la droite lignée de ce que Disney Channel et Nickelodeon produisent depuis le succès des High School Musical - un récit adolescent ponctué, tous les quarts d'heure environ, de numéros chantés et dansés, comme Disney peut le faire fréquemment avec ses Descendants et ses Zombies.

Ce qui, forcément, lasse un peu quand on n'a aucun intérêt dans ces morceaux autotunés et surchorégraphiés - mais bizarrement, si l'on arrive à passer outre, on se retrouve avec un téléfilm assez sympathique, aux personnages attachants (surtout Clawdeen et Frankie), à l'écriture ludique et rythmée, et à la production plutôt efficace.

Ça ne révolutionnera rien (on pense à bien d'autres récits prenant place dans une école magique), les thématiques (sur l'acceptation de soi, la différence, l'intégration, la discrimination, l'identité, etc) sont un peu évidentes et surlignées, et les rebondissements du script sont télégraphiés, mais dans l'ensemble, Monster High est assez honorable, se regarde facilement, et j'en suis le premier surpris.

3.75/6

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - De l'autre côté, saison 1 (2021)

Publié le 15 Octobre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Comédie, Fantastique, Télévision, Science-Fiction, Science Fiction, Disney, Anthologie, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, Jeunesse, USA, Les bilans de Lurdo

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

De l'autre côté, saison 1 (Just Beyond, season 1 - 2021) :

Anthologie Disney + en 8 épisodes d'une petite demi-heure, adaptés par Seth Grahame-Smith (scénariste d'Abraham Lincoln, chasseur de vampires et d'Orgueil et Préjugés et Zombies) à partir de comic-books écrit par R.L. Stine, et diffusés il y a un an tout juste, en Octobre dernier.

- 1x01 - Leave Them Kids Alone : Veronica (Mckenna Grace), une adolescente rebelle, est envoyée par ses parents dans une école privée pour jeunes filles difficiles, où Miss Genevieve (Nasim Petrad), la directrice, se targue de reformater toutes ses élèves en ados modèles...

Un grand classique du genre, façon Stepford Wives, avec le gimmick du casque de coiffure et du brushing 60s comme instrument de lobotomie et de conformité. Pas désagréable sans plus, et une fin abrupte, un peu bâclée.

- 1x02 - Parents Are From Mars, Kids Are From Venus : Jack (Gabriel Bateman) et son ami Ronald (Arjun Athalye) découvrent que leurs parents (Riki Lindhome, Tim Heidecker, Rajani Nair, Parvesh Cheena) sont des extraterrestres tentaculaires...

Mouais, une vibe très Adult Swim pour cet épisode assez quelconque, qui recycle des éléments et des rebondissements prévisible de ce genre d'anthologie. Le caméo de Henry Thomas est, quant à lui, assez anecdotique.

- 1x03 - Which Witch : Dans un monde où les sorcières sont parfaitement intégrées à la société, Fiona (Rachel Marsh), une jeune lycéenne, tente de gérer sa cousine Luna (Jy Prishkulnik), fraîchement arrivée d'Angleterre...

Certes, c'est un peu une redite de Sabrina l'apprentie sorcière, mais cet épisode assez atypique (c'est de la teen com lycéenne classique) s'avère très sympathique et rafraîchissante, ressemblant presque, par certains aspects, au pilote d'une sitcom fantastique ou d'une D-Com pour ados. Avec en prime une actrice principale assez attachante.

- 1x04 - My Monster : Installée dans la maison d'enfance de sa mère suite au divorce de cette dernière, Olivia (Megan Stott) est hantée par une créature sinistre portant un masque...

Pas fan de l'écriture à quatre mains, un peu trop sarcastique pour être naturelle, et de la créature, très dérivative de Slenderman et compagnie... après, du point de vue suspense et jump scare, ça fonctionne pour ce que c'est, mais la résolution tombe un peu à plat, téléphonée par le titre de l'épisode et par un côté métaphorique évident.

- 1x05 - Unfiltered : Studieuse mais complexée, Lilis (Izabela Vidovic) voit sa vie changer du tout au tout quand elle reçoit de son enseignante d'arts plastiques, Ms. Fausse (Christine Ko), une appli magique qui transforme son physique à volonté. Désormais populaire, elle réalise cependant que la beauté a un prix...

Une variation sur un thème très conte de fées/leçon de morale, avec la méchante sorcière et sa victime qui succombe à la beauté facile et sans intellect. Pas désagréable, en soi, malgré un côté très convenu, et des effets visuels (tant le maquillage que les effets numériques) inégaux.

- 1x06 - We've Got Spirits, Yes We Do : Anxieuse et repliée sur elle-même, Ella (Lexi Underwood) se retrouve enfermée, à l'occasion d'une sortie scolaire, dans un vieux théâtre hanté par une troupe des plus excentriques (Kate Baldwin, Ben Gleib, Jackson Geach, Emily Marie Palmer)...

Plutôt amusant, cet épisode, et assez maîtrisé sur le plan de l'écriture et des effets visuels. Pas de surprise au programme, mais c'était relativement bien mené.

- 1x07 - Standing Up for Yourself : À Larkinville, tout le monde vit dans la terreur de Trevor (Cyrus Arnold), le fils Larkin, un colosse brutal qui harcèle adultes comme adolescents et enfants. Jusqu'à ce qu'il s'en prenne à Evan (Henry Shepherd), dont la grand-mère va maudire Trevor...

Un épisode rigolard et caricaturale, avec narration goguenarde en voix off façon Docteur Seuss (les rimes en moins), et une interprétation volontairement outrée. Amusant.

- 1x08 - The Treehouse : Marqué par le deuil de son père (Malcolm Barrett), Sam (Cedric Joe) se retrouve transporté dans une dimension parallèle où il est l'enfant d'une autre famille, plus aisée, mais où sa famille d'origine existe aussi, et accepte de l'aider à reconstruire sa cabane dans les arbres, point de passage entre les dimensions...

Un épisode plutôt touchant, malgré l'interprétation un peu inégale de Cedric Joe, et la sensation d'un scénario en avance rapide, où tout le monde accepte la situation sans trop poser de questions.

- Bilan saisonnier -

Une anthologie assez inégale, qui ne fait rien que Fais-moi Peur !, Chair de Poule ou les autres anthologies et séries de téléfilms adaptés de R.L. Stine (The Haunting Hour, Monsterville, Fear Street, Mostly Ghostly) n'aient déjà accompli par le passé, avec cependant l'avantage d'un budget et d'un savoir-faire Disney assez confortables.

Ce n'est pas mauvais, en soi, mais c'est du déjà vu, particulièrement centré sur les relations parents-enfants, et les difficultés générationnelles, ainsi que sur la bonne vieille métaphore du monstre ou du phénomène surnaturel comme représentation des peurs de l'adolescence et du changement.

Je doute que le moindre de ces épisodes marquera les jeunes générations comme certains récits de Fais-moi peur ou de Chair de poule l'ont fait en leur temps, mais ça les occupera pendant deux ou trois heures, et honnêtement, ce n'est pas un programme honteux.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Inside No.9, saison 7 (2022)

Publié le 9 Octobre 2022 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Thriller, UK, BBC, Oktorrorfest, Inside

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Inside No.9, saison 7 (2022) :

Après une saison 6 inégale, mais avec quelques épisodes mémorables, Inside No.9 revient pour une nouvelle fournée de 6 épisodes.

7x01 - Merrily Merrily : trois amis de fac (Shearsmith, Pemberton, Mark Gatiss) se retrouvent plusieurs décennies après s'être séparés, à l'invitation de Lawrence (Shearsmith), déprimé. Ensemble, ils prennent un pédalo pour rejoindre une petite île...

Un épisode qui m'a laissé mitigé, car très axé bilan mélancolique et désabusé d'une existence peu satisfaisante, qui vire subitement, vers la toute fin, en expérience métaphysique et symbolique. Sauf qu'en fait, si l’ambiance est convaincante, si l'atmosphère est glaciale, et si le script déjoue habilement les attentes d'un rebondissement sinistre et glauque, ça opte plutôt pour quelque chose de fataliste et d’étonnamment abrupt, qui frustre plus que cela ne convainc.

Un peu inabouti, en fait, même si très réussi d'un point de vue stylistique.

7x02 - Mr King : dans un petit village reculé du pays de Galles, Alan Curtis (Shearsmith), jeune professeur urbain en burnout, devient le nouvel instituteur de la classe 9, qui regrette encore son ancien maître, Mr. King, parti précipitamment...

Hé hé hé, un épisode qui lorgne très fortement (trop ?) sur Wicker Man, et autres films et récits anglais dans cette lignée de la folk horror... pour le meilleur et pour le pire. D'un côté, ça vire très rapidement au glauque et au malaise, avec des enfants qui ont probablement dû bien s'amuser, de l'excentricité et un Pemberton libidineux à souhait... et de l'autre, c'est très linéaire et sans grande surprise.

Autrement dit, ça fonctionne (même plutôt bien), mais on aurait pu s'attendre à un poil plus d'originalité.

7x03 - Nine Lives Kat : Hantée par un enlèvement qu'elle ne parvient pas à résoudre, Katrina (Sophie Okonedo), une inspectrice divorcée et alcoolique, découvre qu'elle est le produit de l'imagination d'un auteur de romans policiers...

Pas désagréable, un épisode qui joue beaucoup la carte du méta, au point d'en devenir un peu prévisible sur la fin : c'est compétent, formellement plutôt convaincant, ça évoque un peu le côté méta de la League of Gentlemen (notamment Apocalypse, le film), mais ça manque peut-être d'un peu de suspense ou de folie pour vraiment mériter la comparaison avec Stephen King mentionnée au cours de l'épisode.

7x04 - Kid | Nap : Shane (Daniel Mays) et Clifford (Jason Isaacs) ont prévu de kidnapper Lara (Daisy Haggard) pour forcer son époux aisé (Shearsmith) à payer une rançon conséquente. Mais les apparences sont trompeuses...

Un épisode en mode thriller à trahisons et révélations qui fonctionne plutôt bien, grâce à sa réalisation toute en split-screens et jeux de montage sympathiques. Après, on est dans le thriller pur et dur, sans fantastique, macabre, ou autre, et la conclusion ne surprendra pas forcément, mais c'était plus qu'honorable dans le genre.

7x05 - A Random Act of Kindness : En pleine crise d'adolescence, Zach (Noah Valentine) ne s'entend pas avec sa mère (Jessica Hynes), jusqu'à ce que l'irruption dans leur vie de Bob (Pemberton) commence à changer les choses...

Assez mitigé sur cet épisode, plus près d'un Outer Limits que d'un Inside N°9, du moins, jusqu'à sa conclusion. On devine en effet très rapidement les tenants et aboutissants du récit (dès que l'on commence à entrevoir les vidéos de Shearsmith, en fait), et s'il n'y avait pas ce tournant un peu plus sombre, vers la fin, le tout serait resté tout à fait correct et très bien interprété, sans plus.

La fin tire un peu le tout vers le haut, cela dit, malgré des visuels un peu cheaps.

7x06 - Wise Owl : Traumatisé par un drame qui l'a touché dans son enfance, Ronnie (Shearsmith) est désormais un adulte suicidaire et bien mal dans sa peau, hanté par le souvenir de Wise Owl, un hibou de dessin animé qui, dans son enfance, lui a tout appris du bien et du mal...

Ouh que c'était malsain, tout ça. Non seulement l'animation simpliste (très YouTube, en fait) de la partie cartoon de l'épisode, mais aussi la vision du Hibou à la tête tournante, et la résolution finale, glauquissime... mais paradoxalement pleine d'espoir et d'optimisme.

Ce n'était pas de l'horreur, mais c'est tout de même très sombre.

- Bilan -

Joli "sauvetage" de saison à l'aide du tout dernier épisode de cette septième année, qui dans l'ensemble ne m'a pas totalement convaincu.

Attention : même sans me convaincre totalement, Inside No.9 reste un vrai bon niveau au dessus de la majorité des anthologies fantastiques ou horrifiques de ce type... mais il faut bien reconnaître que la série est arrivée à un point où le spectateur s'attend toujours à un rebondissement glauque et sinistre à la toute fin, ce qui dessert fréquemment le programme, et force théoriquement les scénaristes à faire preuve de toujours plus d'inventivité (ce qui est plus facile à dire qu'à faire).

Le côté prévisible de certains scripts (en fait, de la majorité des scripts, cette année) m'a donc empêché de totalement apprécier le tout... mais il y a ce Wise Owl, vraiment glaçant tout en étant formellement ludique et expérimental. Et qui restera probablement dans les mémoires.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Fais-moi peur ! : L'Île aux fantômes (2022)

Publié le 8 Octobre 2022 par Lurdo dans Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Fantastique, Jeunesse, USA, Nickelodeon, Review, Afraid

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Fais-moi peur ! : L'Île aux fantômes (Are You Afraid of the Dark ? : Ghost Island - 2022) :

Encore marquée par la disparition tragique de Bella, sa sœur jumelle, Kayla (Telci Huynh) et ses amis de la Société de Minuit (Luca Padovan, Dior Goodjohn, Chance Hurstfield) partent en vacances sur l'Île aux fantômes, où ils séjournent dans un hôtel paradisiaque et ensoleillé. Rapidement, cependant, le mystère de la Chambre 13 de l'hôtel attire leur attention...

Et avec ces 4 épisodes d'une quarantaine de minutes, le revival Fais-moi Peur ! continue de plus belle, s'éloignant chaque année un peu plus de ce qui faisait l'essence de la série originale, pour se transformer en série fantastique générique au possible et assez frustrante : les bases de Fais-moi peur ! (un format anthologique où un groupe d'adolescents formant la Société de Minuit se raconte des histoires qui font peur la nuit auprès d'un feu de camp) sont désormais totalement oubliées (ou presque : on comprend brièvement que la Société de Minuit de cette mini-série a cessé toute activité suite à la mort de la sœur de l'héroïne, et Max se moque, en passant, du rituel de la poudre jetée dans les flammes) pour, une nouvelle fois, confronter les personnages à une réelle menace surnaturelle, ici dans un hôtel hanté, en vacances sur une île tropicale ensoleillée.

Et forcément, malgré la structure en quatre épisodes de la mini-série, avec des épisodes portant tous des noms évoquant le programme original ("L'histoire de la Chambre 13", etc), ce ne sont que de vagues descriptifs des divers éléments de ce récit unitaire, uniquement là pour jouer la carte du fanservice et rappeler les épisodes indépendants de la série originale.

Mais si l'on met de côté toutes ces frustrations, que valent les quatre épisodes de L'Île aux fantômes ? Et bien ce n'est pas très probant : oui, les moments de hantise sont assez réussis visuellement, mais entre les extérieurs ensoleillés, les personnages qui se prélassent sur la plage, la musique pop omniprésente (beaucoup de chansons placées çà et là), le côté très mélodramatique et criard de l'interprétation, le quota diversité de la distribution (avec sa relation LGBTQ impossible entre un fantôme et le gay flamboyant de la bande), l'écriture assez moyenne (vocabulaire woke et rebondissements télégraphiés sont au programme) et le simple fait qu'au final, c'est une relecture adolescente du film Miroirs (et de tous ces récits avec des entités maléfiques emprisonnées dans des miroirs)... ce n'est pas très convaincant ou mémorable.

Ça plaira sans doute à certains, mais dans la droite lignée de La Malédiction des Ombres (la saison précédente, plus réussie et intéressante), le tout s'éloigne tellement de la série originale que je ne m'y retrouve plus du tout. Et si le nombre réduit d'épisodes est bienvenu (contrairement à La Malédiction des Ombres, qui trainait un peu en longueur), ça m'a paru un bon degré en dessous de la cuvée précédente.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Inside No.9, saison 6 (2021)

Publié le 2 Octobre 2022 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, UK, BBC, Inside

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Inside No.9, saison 6 (2021) :

Après la saison 5 de 2020, plus modérée et moins expérimentale, place aux six épisodes de la saison 6 d'Inside No. 9, cette anthologie comico-macabre des Britanniques responsables de la League of Gentlemen, qui continue son petit bonhomme de chemin inventif et absurde.

6x01 - Wuthering Heist : Une bande de malfrats pas très doués organise un vol de bijoux... dans le style de la commedia dell'arte.

Et ça commence fort, avec un épisode exercice de style, qui mélange le film de casse avec le théâtre populaire italien : les personnages portent tous des masques, des noms comme Colombine et Arlequin, l'interprétation est volontairement outrée, la comédie physique est omniprésente, les dialogues bourrés de jeux de mots intraduisibles, les personnages s'adressent occasionnellement directement au téléspectateur, et les références métadiscursives se succèdent... pour un résultat toujours sur le fil du rasoir, inventif et maîtrisé, mais parfois un peu trop excentrique et décalé pour être totalement efficace.

Ça manque d'une chute ou d'une conclusion vraiment percutante, en fait, puisque le tout privilégie l'absurde au macabre et à la noirceur.

6x02 - Simon Says : Simon (Shearsmith), fan de la série Ninth Circle récemment conclue de manière controversée, rend visite à son showrunner Spencer Maguire (Pemberton), alors même que ce dernier vient de provoquer un accident mortel...

Un épisode centré sur les fans toxiques, sur la manière dont la démocratisation du web a donné l'impression au moindre fan qu'il était talentueux et capable de faire mieux que les scénaristes professionnels, mais aussi sur l'arrogance des créateurs solitaires, qui ne reçoivent de critiques ni de conseils de personne.

Finalement assez malsain, un épisode intéressant, aux quelques rebondissements cependant un peu prévisibles.

6x03 - Lip Service : Felix (Pemberton) recrute Iris (Sian Clifford), capable de lire sur les lèvres, pour surveiller son épouse Brenda depuis la chambre d'un hôtel voisin, alors même qu'elle a un rendez-vous galant avec Dmitri Novak, un agitateur politique...

Un épisode intriguant, parce qu'il se trouve au carrefour de multiples genres, le théâtre de boulevard, la romance mélancolique, le thriller d'espionnage... ce qui le rend parfois un peu difficile à cerner. Cela dit, c'est très bien interprété, et le rebondissement final fonctionne bien.

6x04 - Hurry Up and Wait : James (Shearsmith), un acteur, attend le tournage de sa scène d'une série policière dans un mobile home loué par la production à une famille étrange, qui y vit toujours, et qui pourrait bien être liée au sujet réel de la fiction en cours de tournage...

Pas vraiment accroché à cet épisode, qui repose beaucoup sur le malaise et l'étrangeté de la famille en question, et sur un rebondissement final un peu trop caricatural (visuellement parlant).

6x05 - How Do You Plead ? : Aide-soignant de Mr. Webster (Derek Jacobi), une star du barreau à l'agonie, Bedford (Shearsmith) passe une dernière nuit à ses côtés, alors même que Webster, en proie à la panique, tente de lui faire une ultime confession...

Alors là, oui, nettement mieux : un épisode surnaturel (le nom du personnage de Jacobi spoilera directement le rebondissement principal de l'épisode aux plus attentifs), machiavélique, ludique, et forcément très bien interprété (ça fait d'ailleurs plaisir de "revoir" Derek Jacobi, après son caméo vocal dans l'épisode de Noël de 2016)

Léger bémol sur le cauchemar, pas indispensable, mais bon, ce n'est pas bien grave.

6x06 - Last Night of the Proms : Une réunion familiale festive à l'occasion du concert annuel de la Last Night of the Proms tourne à la guerre ouverte alors que les différences d'opinion politique refont surface, et qu'un immigrant clandestin approche de la maison...

Un épisode assez amusant, car commençant de manière typiquement british, avec une tradition pittoresque on ne peut plus anglaise, avant de dégénèrer totalement dès que des sujets plus sérieux ressurgissent, comme le Brexit, le racisme, l'économie, etc. Avec en prime une touche de religion assez amusante, qui arrive comme en miroir vis à vis de l'épisode précédent.

- Bilan saisonnier -

Pas forcément ma saison préférée de la série (je n'ai pas franchement accroché à l'épisode série policière, ou à l'exercice de style théâtral du premier épisode), mais ça reste néanmoins d'un niveau qualitatif assez constant pour une série qui dure depuis 6 saisons, et qui a traversé la pandémie.

Le macabre, la romance, la religion, le thriller, l'humour noir, Pemberton et Shearsmith connaissent parfaitement leurs gammes, et parviennent à en tirer des épisodes certes parfois inégaux, selon les affinités du spectateur, mais qui toujours réussissent à surprendre ou, au pire, à emporter l'adhésion. Et ce, sans que les deux hommes oublient de se faire plaisir avec quelques épisodes plus excentriques.

On continue donc avec la dernière saison en date, la 7, dont le bilan sera publié dès le week-end prochain.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Wolf Like Me, saison 1 (2022)

Publié le 1 Octobre 2022 par Lurdo dans Comédie, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, Fantastique, Romance, Télévision, USA, Australie, Review, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Wolf Like Me, saison 1 (2022) :

Père veuf qui ne vit que pour Emma (Ariel Donoghue), sa fille de 11 ans, anxieuse et compliquée à gérer, Gary (Josh Gad) croise le chemin, à Adelaide, en Australie, de Mary (Isla Fisher), une Américaine elle aussi veuve, qui emboutit sa voiture. Rapidement, les deux adultes se rapprochent, mais Mary a un sombre secret qui se manifeste à chaque pleine lune...

Une série australienne en 6 épisodes d'une vingtaine de minutes, co-produite avec Peacock/NBC, et écrite par le scénariste et réalisateurs de la comédie d'horreur Little Monsters.

Un showrunner qui réalise ici un programme assez contemplatif, très chargé en chansons d'illustration, et qui donne fortement l'impression d'un scénario de long-métrage repensé et découpé pour une sortie sur une plateforme de streaming : les coupures du récit ne sont pas forcément probantes, le rythme est très variable, et le seul moment où il se déroule vraiment quelque chose, c'est lors des changements d'acte de ce qui serait un film d'une centaine de minutes.

Et pas n'importe quel film : une dramédie romantique finalement très commune, avec meet cute, père veuf et tourmenté, fille difficile (qui ressemble parfois à une mini-Amy Schumer) qui renaît au contact de Mary, quiproquos, décisions improbables, mentions du destin qui les rapproche, etc.

Wolf Like Me ne m'a donc pas particulièrement convaincu : ça se regarde facilement, la distribution est agréable (même si choisir Isla Fisher, actrice australienne, et faire de son personnage une touriste américaine en Australie... pourquoi ?), mais il se dégage du tout un sentiment d'inabouti, de "tout ça pour ça ?".

La créature (que l'on aperçoit dans un final aux grosses ficelles narratives assez pataudes) est plutôt intéressante, cela dit, du moins dans son apparence numérique - la version animatronique de la tête est moins convaincante - et visiblement, ça a su convaincre d'autres personnes, puisque le programme a été renouvelé pour une seconde saison.

Mais bon... *haussement d'épaules*

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Wellington Paranormal, saison 4 (2022)

Publié le 25 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, Halloween, Oktorrorfest, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Nouvelle Zélande, Wellington, Thriller, Télévision

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Wellington Paranormal, saison 4 (2022) :

La suite des enquêtes de Minogue (Mike Minogue) et O'Leary (Karen O'Leary), officiers de police pas très doués de la ville de Wellington, en Nouvelle-Zélande, accompagnés du Sergent Maaka (Maaka Pohatu), et qui sont chaque jour confrontés au surnaturel...

Ultime saison de cette série comique néo-zélandaise déjantée et décalée, qui au fil des ans et malgré des conditions de production parfois difficiles, avait su se faire une place dans le paysage audiovisuel, aux côtés de What We Do in the Shadows, sa série sœur nettement plus populaire...

Au programme, six petits épisodes à peine, ce qui est bien peu pour conclure les mésaventures de Minogue et O'Leary, mais fonctionne néanmoins plutôt bien, avec notamment une utilisation plus modérée de Parker (Thomas Sainsbury), la cinquième roue du carrosse (enfin, techniquement, la quatrième roue du tricycle), dont les gags et les interventions sont rarement drôles ou inspirées (sauf, bizarrement, dans le cas de sa sous-intrigue de l'avant-dernier épisode de la saison, qui le voit connaître des aventures improbables au sein du SWAT local... avec une utilisation du hors-champ et du "on n'a clairement pas le budget pour montrer ça à l'écran" franchement rigolote).

Cette saison, donc, les officiers de Wellington sont confrontés à une femme-oiseau issue du folklore locale (plutôt amusant), à une relecture néozélandaise et satanique de Wicker Man, à une veste en cuir possédée par un esprit resté coincé dans les années 80, à la découverte que le commissariat est construit sur un cimetière de vieux caucasiens râleurs et mécontents (un épisode drôle sur le papier, pas exceptionnel dans les faits), au retour du Satan de l'épisode de Noël (ici patron d'un club de dubsteb, dans un épisode un peu décousu), et enfin, mais non des moindres, à un ver géant capable de voyager dans le temps, ce qui amène les deux policiers à changer involontairement le cours de l'histoire, et à transformer Wellington en zone de guerre envahie de monstres, d'aliens et de zombies.

Une fin de saison (et de série) en forme de bilan sur l'action du Wellington Police Department, et qui fonctionne assez bien, au terme de cette nouvelle fournée d'épisodes assez brève.

Pas forcément la saison la plus aboutie, ni la plus hilarante (encore une fois, j'ai du mal avec Parker), mais le programme se termine comme il a commencé : dans une excentricité et une folie douce typiquement néozélandaise, qui fait toujours plaisir à voir.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2022 - Shining Vale, saison 1 (2022)

Publié le 24 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Drame, Starz, USA, Télévision, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Horreur, Thriller, Fantastique, Halloween, Romance

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Shining Vale, saison 1 (2022) :

Auteure sulfureuse et dépressive en panne d'inspiration, Pat (Courteney Cox) Phelps a trompé son mari Terry (Greg Kinnear) avec leur homme à tout faire. Pour repartir d'un bon pied, le couple et ses deux enfants Gaynor (Gus Birney) et Jake (Dylan Gage) quittent la ville pour s'installer dans une nouvelle demeure luxueuse et plus isolée. Mais rapidement, Pat s'aperçoit que la maison est hantée par Rosemary (Mira Sorvino), et que ce n'est qu'en laissant cette dernière l'inspirer qu'elle parvient à écrire son nouveau roman...

Shining Vale, ce sont 8 épisodes de 25-30 minutes chapeautés par Jeff Astrof (scénariste de Ground Floor, Angie Tribeca, et showrunner de Trial & Error) et Sharon Horgan (Pulling, Catastrophe, Divorce) diffusés sur Starz en mars dernier, et récemment renouvelés pour une saison 2.

Au programme de cette série comico-horrifique, un étrange mélange aux résultats inégaux, qui se trouve au croisement de The Shining (d'où le titre) et d'une comédie câblée, avec une Courteney Cox en mère de famille dépressive et malheureuse, mais au franc parler et au sarcasme mordants, confrontée à une panne d'inspiration, et dont la nouvelle demeure et ses fantômes vont l'emmener dans une spirale infernale et destructrice.

En soi, Shining Vale se regarde plutôt bien : le format est court, le récit rythmé (souvent trop, d'ailleurs - j'y reviendrai plus tard), les acteurs sont tous au diapason, et il y a une excellente alchimie et complicité entre Pat et Terry, qui rendent le tout très sympathique.

À l'identique, le récit sait toujours ménager un équilibre intéressant entre horreur et comédie sarcastique, passant de l'un à l'autre de manière assez fluide, avec une réalisation et une direction artistique efficaces... bref, c'est plutôt amusant à suivre, avec plein de petits détails amusants et de répliques cinglantes.

Du moins, pendant les premiers épisodes de la saison. Car plus la série avance, et plus l'écriture se délite lentement, plus la structure globale devient décousue, plus le rythme devient haché, moins les événements ont de poids, et plus l'on a l'impression d'un programme précipité, de sous-intrigues un peu oubliées et d'une fin bâclée, comme si le nombre d'épisodes était passé de 10 à 8 épisodes en cours de production.

Le tout, pour se conclure en redoublant de références et de renvois à Shining, pas forcément nécessaires car trop évidents.

Impression mitigée positive, au final, avec un programme agréablement décalé mais qui paraît trop souvent inabouti. Cela dit, Mira Sorvino et Courteney Cox se démarquent vraiment par leur interprétation impliquée... et Roxy, le chien... est bizarre. ^^

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Blog Update ! - Septembre 2022

Publié le 23 Septembre 2022 par Lurdo dans Update, Cinéma, Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo

Un mois de septembre placé sous le signe de la télévision, avec une grosse quinzaine consacrée à divers bilans séries, et les quelques jours restants au cinéma. Le tout en préparant toujours, en arrière-plan, l'Halloween Oktorrorfest 2022, qui débute dès demain dans les pages des Téléphages Anonymes.

#1730 : Ron débloque (2021) - 3.5/6

#1731 : Senior Year (2022) - 3/6

#1732 : Comme chiens et chats 3 - Paws Unite (2020) - 1.5/6

#1733 : White Hot - The Rise & Fall of Abercrombie & Fitch (2022) - 4/6

#1734 : Me Time - Enfin Seul ? (2022) - 2.25/6

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# Bilan :

Pas beaucoup de films passés en revue ce mois-ci, donc pas grand chose à en dire et pas vraiment de Top ou de Flop : les deux comédies de 2022 visionnées se sont avérées médiocres, mais comme je n'en attendais rien, ce n'est guère surprenant ; le troisième et dernier volet de la franchise Comme chiens et chats, un DTV uniquement tourné pour exploiter les droits, est insipide au possible... là aussi, sans surprise ; White Hot, un documentaire, est plutôt agréable à suivre sans rien révolutionner ; et Ron débloque, un film d'animation, est regardable, sans plus.

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# Petit écran :

Comme je le disais plus haut, ce mois de septembre était le mois de la télévision, avec de très nombreux bilans de séries me permettant de rattraper (un peu) le retard accumulé sur mon planning tv.

À commencer par les épisodes spéciaux 2022 de Doctor Who, aux résultats comme toujours très mitigés tant que Chibnall restera à l'écriture ; et puis la saison 3 de Solar Opposites, toujours agréable, mais aussi toujours un peu déséquilibrée.

Durant la quinzaine séries, j'ai aussi passé en revue :

- la saison 2 de Rutherford Falls, toujours très anecdotique et probablement la dernière de la série.

- la première et unique saison de Pretty Smart, une sitcom basique de Netflix.

- celle de Man vs. Bee, qui signe le grand retour de Rowan Atkinson à la télévision, pour un résultat inégal.

- la toute dernière saison de Jurassic World : Camp Cretaceous, qui termine la série de manière assez mitigée.

- la saison 4 de la toujours aussi frustrante Mme Maisel, avec son personnage principal de plus en plus agaçant.

- la première saison de Squid Game, intéressante sans être pour autant ce classique instantané que le web en a fait.

- la seule et unique saison de Y - The Last Man, adaptation bancale du comic-book du même nom.

- la (très brève) première saison de Je s'appelle Groot, amusante et ludique.

- la première saison de Minx, une série rétro tant dans son sujet (les années 70) que dans son format (très 2000).

- Dexter : New Blood, encore une conclusion frustrante à une série qui aura décidément connu bien des hauts et des bas.

- Joe vs. Carole, une dramatisation inutile et redondante des évènements de Tiger King.

- la seule et unique saison de The Lost Symbol, adaptation assez agaçante de Dan Brown et des aventures d'un jeune Robert Langdon.

- et enfin la saison 1 de God's Favorite Idiot, ou quand Melissa McCarthy et son époux décident de faire une comédie apocalyptico-théologique qui peine franchement à convaincre.

Bref, beaucoup de variété, en ce mois de septembre, et quelques séries intéressantes, mais aussi beaucoup de programmes m'ayant laissé déçu ou mitigé, preuve que quantité ne rime clairement pas avec qualité en matière de séries tv dont l'existence a été décuplée avec l'avènement du streaming.

 

Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.

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# À venir :

Dès demain, l'Halloween Oktorrorfest 2022 débute dans les pages des Téléphages Anonymes, avec chaque jour, jusque début novembre, au moins une critique de film ou de série fantastique ou d'horreur, afin de célébrer l'arrivée de l'Automne, du froid et du mois de la Citrouille !

 

Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : God's Favorite Idiot, saison 1 (2022)

Publié le 22 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Religion, Netflix, Fantastique, Télévision, USA, Review

Généralement, quand une série Netflix voit son nombre d'épisodes coupé en deux en cours de production, c'est mauvais signe : ici, cette nouvelle collaboration entre Melissa McCarthy et son époux Ben Falcone (leurs derniers projets étaient le générique Superintelligence et le mauvais Thunder Force), initialement conçue pour durer 16 épisodes, a été réduite à 8 épisodes de 20-25 minutes en plein tournage.

Et honnêtement, en voyant ces 8 épisodes qui lorgnent fortement sur du Michael Schur mâtiné de Bruce/Evan Tout-puissant et de Good Omens, mais en beaucoup plus bas de plafond et oubliable, ce n'est guère surprenant...

God's Favorite Idiot, saison 1 (2022) :

Employé de bureau discret et réservé, Clark (Ben Falcone) est choisi par Dieu pour devenir son nouveau prophète, au grand dam de ses collègues, et notamment d'Amily (Melissa McCarthy). Mais bien vite, les membres de ce petit groupe disparate deviennent les prophètes de Clark, alors que la destinée divine de ce dernier lui est révélée...

Le problème principal de cette série somme toute regardable, en fait, c'est son ton. Le programme tente d'être un mélange de comédie romantique et de comédie théologique, mais le fait de manière très déséquilibrée : tout semble précipité (une conséquence de la réduction du nombre d'épisodes ?), que ce soit dans la présentation des personnages (Ben Falcone tente d'écrire tous les personnages secondaires comme des personnages de The Office saison 3 ou 4, qui auraient eu plusieurs années pour établir leurs excentricités et trouver leur place), dans l'évolution des événements théologiques, et surtout dans la comédie romantique au cœur de cette saison.

La façon dont le personnage de Melissa McCarthy est ainsi présentée dans la série, en mode rouleau-compresseur, bruyante, épuisante, gueularde, alcoolique, droguée, cabotine, trashy, etc, se marie très mal avec la femme amoureuse et en retrait qu'elle devient rapidement au cours de la saison, effacée devant le personnage de Falcone.

C'est un peu comme si Amily avait été initialement écrite comme un personnage classique et outrancier de Melissa McCarthy, avant d'être repensé en cours de route pour favoriser la romance : ça ne fonctionne pas vraiment, tout est trop simple, trop rapide et trop facile dans l'évolution de cette relation, bref, cette partie conséquente de la série survit à peine grâce à la tendresse dont Falcone et McCarthy font naturellement preuve l'un envers l'autre.

À côté, le côté théologique est un peu brouillon, très judéo-chrétien malgré ses désirs d'universalité, et mélangeant allègrement les noms et les rôles, pour un tout pas désagréable (Leslie Bibb fait un Satan plutôt amusant, idem pour Yanic Truesdale en archange) mais qui tourne fréquemment à vide (les Cavaliers de l'Apocalypse sont peu inspirés et ne servent à rien).

Bref. Dans l'ensemble, huit épisodes qui ne convainquent jamais vraiment, ressemblant un peu trop à un script de film inabouti, transformé en cours de route en série télévisée approximative aux digressions pas toujours très intéressantes ou inspirées (quand toute l'intrigue secondaire d'un épisode tourne autour d'une bougie parfumée qui pue, et qui s'appelle "Génitale", ça donne le niveau général de l'humour, qui a une franche tendance à taper en dessous de la ceinture).

Sans compter le fait que le titre de la série est hors-sujet (Clark est loin d'être idiot), et qu'il manque clairement un dernier acte, qui arrivera peut-être dans la suite de la série... si suite il y a.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : The Lost Symbol, saison 1 (2021)

Publié le 21 Septembre 2022 par Lurdo dans Aventure, Thriller, Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Fantastique, Histoire, NBC, Religion, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, USA, Peacock

Une seule et unique saison au programme de cette adaptation de Dan Brown pour NBC/Peacock par les scénaristes de la série Matador (1 saison au compteur) et de la série Scream de MTV (à l'accueil critique et public très mitigé), qui a rapidement annulé la série après sa diffusion...

The Lost Symbol, saison 1 (2021) :

Lorsque son mentor, Peter Solomon (Eddie Izzard) est enlevé et torturé par un psychopathe mystique tatoué (Beau Knapp), Robert Langdon (Ashley Zukerman) est recruté par la CIA pour tenter de résoudre toute une série d'énigmes, afin de permettre la libération de Solomon en échange des coordonnées d'un portail mystérieux...

C'est bien simple : pour que la formule Dan Brown fonctionne à peu près, il faut habituellement éteindre son cerveau, et se laisser embarquer dans une course-poursuite entre des méchants et des gentils, pendant que Langdon passe d'énigme en énigme, les résolvant grâce à son savoir improbable et jamais très crédible.

Il faut donc quelque chose de rythmé, de captivant et de stylisé pour faire oublier les faiblesses du style Brown : le format littéraire y parvient grâce à ses chapitres courts et à ses nombreux cliffhangers, le format cinéma s'en sort à peu près grâce à sa durée limitée... et cette adaptation télévisée ne fonctionne pas du tout, se traînant mollement pendant 10 épisodes de 45 minutes, jusqu'à une conclusion en forme de pétard mouillé.

En même temps, ça commençait assez mal : recyclage de la figure d'un antagoniste physiquement étrange et impossible à arrêter (dans le Da Vinci Code c'était un moine albinos, ici un fanatique intégralement tatoué), caractérisation faiblarde (la phobie de Langdon, sa relation clichée avec son ex, le flic vétéran au grand cœur souffrant de PTSD, les motivations du méchant, etc), pseudo-science à tous les étages (on n'est plus dans la religion, mais dans les pouvoirs psychiques, l'immortalité, la vision à distance, etc, bref, on est dans les X-men) enrobée de pseudo-mysticisme de pacotille (Dan Brown tente clairement de donner ici de l'histoire, du mystère et du cachet à Washington, comme il le fait habituellement avec les vieilles villes européennes, mais difficile de prendre au sérieux toute cette fascination pour les francs-maçons et autres sociétés secrètes en carton)... sans même parler du casting.

Non pas que les interprètes soient mauvais, non. Ils semblent d'ailleurs très impliqués dans tout ce qui se passe à l'écran (parfois trop, d'ailleurs, Valorie Curry, la sœur de The Tick, étant constamment un bon niveau au dessus de tout le reste de la distribution dans l'émotion et les réactions), mais niveau charisme ou alchimie, ce n'est pas vraiment ça.

Zukerman est gentiment transparent, il n'a pas grande alchimie avec Curry, Eddie Izzard semble s'être trompé de projet, avec sa queue de cheval et son bras en bandoulière, les agents de la CIA sont oubliables au possible, et on peine donc à rester intéressé pendant 10 épisodes, d'autant que le récit s'en retrouve particulièrement ralenti et ramolli, avec énormément de remplissage et de moments d'exposition balourde.

En lieu et place d'une course-poursuite, on se retrouve donc avec des personnages et des antagonistes qui tournent en rond, un récit qui n'avance pas, dépourvu de toute énergie, et donc, un résultat final plat et mou.

Il ne fallait pas forcément en attendre grand chose, de toute façon (la source littéraire n'était déjà pas très fameuse, avec son mysticisme de pacotille, ses rebondissements capillotractés, ses pseudo-sciences à se facepalmer et ses décors parfois fauchés - le passage en bord de falaise), mais cette adaptation parvient tout de même à décevoir.

À oublier très vite, donc.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Joe vs. Carole, saison 1 (2021)

Publié le 20 Septembre 2022 par Lurdo dans Drame, Biographie, Les bilans de Lurdo, Télévision, NBC, Comédie, Critiques éclair, Review, Thriller, USA, Peacock

Après le succès de Tiger King, en pleine pandémie, toutes les maisons de production ont tenté de capitaliser sur le conflit entre Joe Exotic et Carole Baskin, que ce soit au travers de documentaires, de parodies, de podcasts, ou autres. Et, bien après la bataille, NBC a diffusé sur Peacock cette mini-série de 8 épisodes d'une heure, dramatisation bien inutile des événements de Tiger King...

Joe vs. Carole (2021) :

Le conflit entre Carole Baskin (Kate McKinnon), défenseure de la cause animale des grands félins, et Joe Exotic (John Cameron Mitchell), propriétaire d'un zoo privé miteux, que Baskin est bien décidée à faire fermer...

Inutile est en effet le maître mot de cette saison de 8 épisodes, qui se contente de narrer, de manière assez plate et scolaire, ce que le documentaire Tiger King (et tout ce qui a suivi) avait déjà raconté en long, en large et en travers.

Sauf que, comme souvent, la réalité est plus folle que la fiction, et que malgré tous les efforts de la distribution (et ils en font, des efforts !), la mini-série ne parvient jamais à la cheville de son modèle, alourdie par un format vraiment maladroit (ça aurait pu être plus agréable en 10 épisodes de 25 minutes) au rythme mollasson et au ton incertain (la série hésite fréquemment entre comédie, docu-série dramatique, parodie, etc, notamment au niveau de l'illustration musicale, perpétuellement à la frontière du cliché honteux et quasi parodique - cf le générique de fin du series finale, triomphant, sur Roar de Katy Perry).

Et puis, soyons francs, la série a choisi son camp, se positionnant à l'opposé de bien d'autres œuvres sur le sujet (qui s'attardent sur le personnage de Joe Exotic) pour s'intéresser, de manière très manichéenne, à Carole Baskin, et en faire la quasi-héroïne d'un biopic hagiographique.

En même temps, recruter Kate McKinnon (qui rend sa Baskin excentrique, sarcastique, ludique et dynamique - peut-être un peu trop, puisqu'on y perd l'énergie très particulière de la véritable Baskin) pour interpréter ce rôle donnait déjà une idée de ce qui intéressait vraiment la production : présenter le revers de la médaille Tiger King, et présenter le point de vue de Carol, qui est donc ici montrée comme une héroïne féministe, une survivante, une battante, une romantique meurrie mais rigolote, une businesswoman bourrée de talent et d'intelligence, une femme charismatique et volontaire, une passionnée de la cause animale prête à tout pour défendre ce en quoi elle croit, une mère célibataire devenue une épouse aimante, etc, etc, etc.

Ses défauts sont quasi-inexistants (oui, elle exploite un peu ses bénévoles, mais c'est parce qu'elle aime les animaux, et elle est accusée d'avoir tué son deuxième époux, mais ce n'est jamais vraiment quelque chose présenté comme plausible, du point de vue de la narration), et face à elle, il y a un Joe Exotic qui accumule, dès sa première apparition, tous les défauts : redneck menteur, pervers, manipulateur, magouilleur, cruel, violent, instable, exploitant les tigres comme les humains, etc...

Tout au plus Joe a-t-il droit à quelques moments plus tragiques (notamment un moment assez forcé mis en scène sur de l'opéra) et à des flashbacks façon origin story, où il est présenté comme un homosexuel refoulé cherchant dans les grands félins un moyen de compenser un manque affectif (comme Baskin, en fait), et de se créer une famille de substitution en s'entourant d'autres cassés de la vie... mais le plus gros de cette mini-série se contente de le décrire comme l'antagoniste malfaisant de la vie de Carole Baskin, un antagoniste puni à la fin (sur du Ave Maria élégiaque, au terme d'un procès à la plaidoirie finale mise en scène de manière ultra-théâtrale).

Bref. Mini-série qui arrive trop tard pour apporter un éclairage nouveau sur son sujet, effets spéciaux discutables (tous les animaux sont numériques, forcément, et leur qualité est TRÈS variable), postiches inégaux, narration très biaisée, rythme pépère et récit qui traîne en longueur : Joe vs Carole ressemble un peu à un script de biopic rallongé artificiellement afin de donner ces 8 épisodes, pour le meilleur et pour le pire.

Ça ne fonctionne pas vraiment (malgré les efforts des interprètes, John Cameron Mitchell en tête - son Joe Exotic est plus vrai que nature - mais aussi Kyle MacLachlan en époux de Carole), c'est redondant, et l'on aurait plus vite fait de revoir la série documentaire originale, ou les deux documentaires de Louis Theroux sur Joe Exotic, plutôt que de regarder cette dramatisation peu convaincante.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Dexter - New Blood (2021)

Publié le 19 Septembre 2022 par Lurdo dans Thriller, Policier, Les bilans de Lurdo, Télévision, Critiques éclair, Review, Showtime, USA, Drame

Retour de Clyde Phillips, showrunner de la première heure, aux commandes de ce Dexter New Blood, une saison de 10 épisodes d'une heure diffusée en fin d'année dernière sur Showtime...

Dexter - New Blood (2021) :

Depuis 10 ans qu'il a simulé sa mort pour fuir Miami, Dexter (Michael C. Hall) vit caché dans les forêts de l'état de New York, près de la petite ville d'Iron Lake, où, sous un pseudonyme, il a pour compagne Angela Bishop (Julia Jones), shérif de la ville. Dexter ne tue plus... jusqu'à ce que ses pulsions le rattrapent enfin, et qu'il punisse le fils de Kurt Caldwell (Clancy Brown), propriétaire d'un diner local. C'est là son premier pas sur une pente glissante, d'autant qu'Harrison (Jack Alcott), désormais adolescent, arrive au même moment à Iron Lake, ayant retrouvé la trace de son père...

Soyons parfaitement francs : même au faîte de sa gloire, la série Dexter n'a jamais été particulièrement bien écrite. L'essentiel du succès du programme tenait plus au charisme de son interprète principal, à l'ingéniosité du postulat de départ, à la distribution secondaire (notamment aux antagonistes plus ou moins récurrents de Dexter), à l'ambiance très particulière instaurée par le climat poisseux de Miami et à la musique lancinante de Daniel Licht, qu'à la maîtrise de l'écriture de la série, passée entre toutes les mains au fil de son évolution.

Pendant quatre ans, la série a ainsi été chapeautée par Clyde Phillips et son équipe de scénaristes récurrents, avant que Chip Johannessen (ex-MillenniuM) ne prenne la main, pour une saison 5 faiblarde et redondante, centrée sur Julia Stiles ; Manny Coto (Star Trek Enterprise) et Scott Buck le remplacent officiellement en saison 6, une saison totalement WTF, bourrée d'éléments approximatifs et d'écriture bancale (on essaie très fort d'oublier cette histoire de pseudo-inceste entre Dex et Deb) ; puis vient une saison 7 un peu meilleure, portée par Jennifer Carpenter, mais tirée vers le bas par une énième romance fade entre Dexter et, cette fois-ci, Yvonne Strahovski ; et une saison 8 sur les rotules, sans inspiration, sans rythme, sans logique, sans rien de vraiment probant, et à la conclusion tellement frustrante qu'elle a directement mené à la genèse de ce New Blood.

Et donc, ce Dexter : New Blood, mini-série en 10 épisodes d'une heure, dont l'existence doit autant au besoin impérieux de contenu des chaînes de tv et de streaming d'aujourd'hui qu'à une tentative de faire oublier la fin de la saison 8, et de mettre un terme plus qualitatif à cette franchise.

Disons-le tout de suite : c'est raté. Parce que si Clyde Phillips est revenu aux commandes de cette saison, il l'a fait sans ses scénaristes d'alors, tous passés à autre chose. Et en faisant le choix de placer toute l'intrigue dans les forêts enneigées de l'état de New York, pendant les fêtes de fin d'année, Phillips a délibérément privé le programme de beaucoup de son charme, le laissant malheureusement se reposer sur une écriture toujours aussi faible.

Plus de Miami, plus aucun personnage récurrent du passé de Dexter (à l'exception d'un caméo bâclé de Batista et de Deb, qui agit comme la nouvelle conscience de Dex), plus de musique latino, plus de Daniel Licht (et une utilisation de son thème quasi-inexistante - à la place, une soundtrack juke-box assez énervante bourrée de morceaux pop), bref, la série opte pour une atmosphère visuellement et thématiquement glaciale (comme l'indique le carton-titre quelconque, qui remplace le générique classique de Dexter - alors que ce dernier aurait pu être réinventé en mode enneigé, ce qui aurait été plus amusant), et s'appuie donc beaucoup trop sur son écriture.

Ce qui pose un problème dès que l'on réalise que la saison est très mal structurée, un peu comme si elle avait été conçue en 12 ou 13 épisodes, avant d'être raccourcie à 10 : les grosses ficelles se multiplient, la saison ne surprend jamais tant elle téléphone ses rebondissements bien à l'avance, l'écriture manque cruellement de subtilité (je ne suis pas fan de l'utilisation de Jen Carpenter cette année, en conscience gueularde constamment ultra-énervée et fébrile, mais je ne sais pas si c'est dû à l'écriture ou à l'interprétation), les personnages secondaires sont fréquemment inutiles (la podcasteuse ressemble clairement à une idée de scénariste californien fan de true-crime, mais n'est jamais assez développée, le personnage du riche industriel disparaît tout simplement après le début de saison, la barmaid/institutrice latina fait de la figuration), et la caractérisation de bon nombre d'entre eux est très sommaire (le lycéen victime, la relation entre Harrison et la fille d'Angela, etc)...

Plus gênant : toute la saison culmine sur l'enquête d'Angela, chef de la police locale, qui découvre que son "Jim Lindsay" est en fait Dexter Morgan, qui plus est un tueur en série que tout le monde croyait mort. Sauf que cette enquête, justement, est un véritable désastre, et que le moindre indice, la moindre avancée dans cette enquête, est le fruit du hasard, d'une coïncidence scénaristique forcée, d'une recherche Google magique ou d'un personnage secondaire qui apporte une information cruciale sans avoir servi à rien d'autre de la saison.

Résultat : si Dexter Morgan, qui a réussi à échapper au FBI et à la police pendant 8 saisons, finit par se faire prendre, c'est uniquement parce que les scénaristes semblent avoir construit la saison à reculons, autour de cette conclusion, et jamais l'enquête d'Angela, ses déductions, ses doutes, etc, ne paraissent crédibles.

Et ce, sans même parler des erreurs flagrantes de continuité, qui font que les preuves utilisées par Angela pour accuser Dexter sont tout simplement en contradiction avec ce que la série a établi par le passé.

Encore une fois, c'est cette écriture approximative et bâclée qui dessert vraiment la série, et qui frustre particulièrement. D'autant que Clancy Brown campe un antagoniste plutôt convaincant (bien qu'aux actions souvent bancales, à l'image de l'écriture), et que l'enjeu principal de la saison, le triangle Dexter/Harrison/Kurt, fonctionne plutôt bien (les acteurs sont très investis, ça aide).

Mais voilà : le scénario ne suit jamais vraiment, et quand arrive la fin de la saison, une fin précipitée et prévisible, on ne peut s'empêcher de se dire "ah, oui, si Michael C. Hall a accepté de revenir pour cette saison, c'était clairement pour mettre Dexter derrière lui pour de bon, rien de plus".

Pas sûr que tout cela soit bien meilleur que la fin de saison 8, honnêtement. Et la perspective d'un spin-off sur Harrison, qui serait potentiellement hanté par son père ? Sans façons.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Minx, saison 1 (2022)

Publié le 18 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Télévision, Drame, HBO, Review, Critiques éclair, Histoire, USA

Première saison de 10 épisodes d'une trentaine de minutes pour ce Minx, une série HBO Max produite par Paul Feig, créée et showrunnée par Ellen Rapoport (scénariste du très médiocre Desperados) et mettant en scène Jake Johnson (New Girl) et l'attachante Ophelia Lovibond (Hooten & The Lady et autres séries anglaises)...

Minx, saison 1 (2022) :

Journaliste féministe ayant fait ses armes à New York, Joyce Prigger (Ophelia Lovibond) tente de lancer un nouveau magazine engagé consacré aux femmes. Mais personne ne croit en son projet dans cette industrie dominée par les hommes... personne, sauf Doug Renetti (Jake Johnson), un éditeur de magazines pornos qui voit là l'occasion de toucher un marché encore inexploré.

Et l'on se retrouve ici devant une série qui, très honnêtement, n'aurait pas dépareillé sur Showtime il y a une quinzaine d'années : c'est rythmé, ça ne se prend pas trop au sérieux, la distribution est sympathique et efficace, ça mélange comédie et drame, ça titille ouvertement le spectateur (les séries de l'époque avaient, pour la plupart, un regard masculin sur la nudité féminine, ici, la série est nettement plus féminine, et donc si le full frontal masculin vous rebute, passez votre chemin), et finalement, ça ne raconte pas grand chose sorti de son postulat de départ et de son côté féministe.

Mais ça se regarde très facilement, à défaut d'être très original : la reconstitution de l'époque est ludique (les postiches capillaires sont plus discutables), les péripéties de l'histoire sont logiques et cohérentes en plus d'être divertissantes (trouver un financement publicitaire, trouver des distributeurs, faire face à l'hostilité des politiques, des personnes religieuses, à la pègre, faire la promotion du magazine dans un talk-show, etc), les personnages secondaires sont attachants (Lennon Parham est formidable en sœur de Joyce) et le tout reste assez dynamique pour que l'on ne s'ennuie jamais.

Même lorsque la caractérisation des deux personnages principaux commence à battre de l'aile (Joyce est fréquemment pédante, prétentieuse et égocentrique à l'excès, persuadée d'être plus importante qu'elle ne l'est réellement ; Doug part totalement en vrille vers la fin de la saison, de manière assez peu probante et cohérente avec son caractère), Minx reste sympathique et amusant.

Pas forcément une série ultra-mémorable, indispensable ou révolutionnaire, et le propos féministe est déjà vu, mais le programme n'est pas une perte de temps pour autant. À voir, si l'on aime ce genre de série.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Y - The Last Man, saison 1 (2021)

Publié le 16 Septembre 2022 par Lurdo dans Drame, Télévision, Hulu, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, USA

Après des années de development hell (la série a été commandée en 2015, et retravaillée encore et encore depuis), la bande dessinée de Brian K. Vaughan et Pia Guerra a finalement été adaptée en série télévisée pour FX, avec une distribution assez efficace, et pour 10 épisodes de 50 minutes. Une série diffusée fin 2021 sur Hulu, alors même que l'Amérique est plus polarisée que jamais, et que les gender politics divisent de plus en plus la société outre-atlantique...

Y - The Last Man, saison 1 (2021) :

Lorsqu'une catastrophe inexplicable tue instantanément tous les porteurs du chromosome Y, les femmes se retrouvent en charge de la planète ; Jennifer Brown (Diane Lane) devient présidente des USA, et doit aussitôt gérer une crise supplémentaire - son fils Yorick (Ben Schnetzer) est le seul homme encore en vie, et nul ne sait pourquoi. Dans le chaos général, Brown charge l'Agent 355 (Ashley Romans) d'emmener Yorick à l'autre bout du pays, pour y trouver une généticienne (Diana Bang) potentiellement capable de résoudre ce mystère...

Et honnêtement, cette première et unique saison (la série a été annulée) fut très laborieuse pour moi. Il faut dire que prendre un comic-book proposant un récit de road trip dynamique, intrigant, ne se prenant jamais trop au sérieux, et en faire une série post-apocalyptique über-sérieuse, statique et dramatique, une sorte de croisement bancal de The Walking Dead et de The West Wing, forcément, c'était casse-gueule.

À l'identique, faire pivoter le focus du récit de Yorick, le survivant pas très doué, à toutes les femmes qui peuplent ce monde, était un pari risqué : si l'Agent 355, qui accompagne Yorick, reste l'un des points forts de la série (l'actrice a du charisme et tient très bien son rôle), Yorick est quasiment inexistant dans le programme, éclipsé par toutes les intrigues secondaires qui progressivement deviennent principales.

Ici, la mère de Yorick, élue au Congrès et promue Présidente des USA lors de la catastrophe, et qui doit composer avec une opposition républicaine religieuse et fanatique (il est là, le côté West Wing du pauvre) ; ailleurs, Hero (Olivia Thirlby), la sœur de Yorick, qui trouve refuge chez les Filles des Amazones, dirigées par Roxanne (excellente Missi Pyle) et se fait embarquer dans leur radicalisation anti-hommes ; ailleurs, Nora Brady (Marin Ireland), ex-conseillère présidentielle, qui se retrouve aussi chez les Filles des Amazones et tente de manipuler Roxanne ; et puis il y a aussi Beth (Julian Canfield), l'ex de Yorick, elle aussi radicalisée et qui tente un coup d'état contre le Pentagone...

Dix épisodes très librement adaptés du comic-book (les changements sont notables, et pas forcément pour le meilleur), donc, dont 80 à 90 % sont consacrés à toutes ces sous-intrigues, avec d'un côté de la politique-fiction typiquement américaine, sans la moindre subtilité (les Démocrates sont gentils, et prennent parfois des décisions difficiles pour le bien commun ; les Républicains sont dérangés, religieux, ils prient tout le temps, et sont des radicaux d’extrême droite), de l'autre de l'embrigadement dans une secte, et entre deux, un peu de fuite en avant de Yorick, de l'Agent 355 et du Dr Mann (Diana Bang), une fuite en avant qui stagne paradoxalement beaucoup.

Et qui souffre, comme tout le reste de la série, d'une écriture agaçante. Pas tant parce que le programme semble inerte, reformaté en série post-apo terne et insipide, sans jamais parvenir à donner des repères de temps et d'espace au spectateur ; pas tant parce que les scénaristes, persuadées d'avoir de grandes choses à dire sur la société américaine, son évolution, sa composition, ses inégalités, semblent décidées à placer maladroitement des thématiques et des personnages transgenres un peu partout dans le monde de la série (un élément quasi-inexistant dans le comic-book, mais qui mène ici à la création d'un nouveau personnage principal, celui de Sam, le meilleur ami/compagnon de Hero, et qui diminue drastiquement la tension tant il suffit à Yorick de dire "je suis trans" pour qu'on le laisse tranquille) ; pas tant parce que la structure globale de la série, chapeautée par Eliza Clark (l'épouse du frère de Joss Whedon, et ancienne showrunneuse d'Animal Kingdom), paraît parfois décousue, délaissant par exemple Yorick pendant un épisode entier pour narrer le background de Roxanne, ou sautant d'un élément à un autre de manière désordonnée...

Non, le vrai problème, c'est que tous les personnages sont affreusement antipathiques. Alors je sais que c'est un peu le concept d'une série post-apo, supposée faire ressortir le pire de l'être humain lorsqu'il est confronté à sa survie, mais il arrive un moment où tous ces personnages radicalisés, idiots, qui prennent systématiquement les pires décisions au pire moment, ne pensent qu'à eux-mêmes, et ont des réactions disproportionnées et impulsives à toutes les situations... et bien ça agace, tout simplement.

Yorick est à baffer, Hero est à baffer, Beth est à baffer, les politiques sont à baffer, les Amazones sont à baffer, le Docteur Mann est (vraiment) à baffer (un cliché ambulant de la scientifique sarcastique et cassante, insupportable), même l'Agent 355 est un peu à baffer... et ce n'est pas la faute des actrices et acteurs, tous très compétents.

Non, l'écriture de la série m'a vraiment fatigué, manquant cruellement de finesse et de nuances, au point de me donner fréquemment envie de sauter des scènes, pour ne pas dire des pans d'épisode (je ne l'ai pas fait, mais ce n'est pas l'envie qui m'en a manqué).

Et puis il y a toutes ces coïncidences trop pratiques, ces grosses ficelles narratives qui font que tous les personnages importants de la série se croisent constamment, ou se retrouvent tous dans un périmètre de 25 mètres carrés, histoire de forcer des interactions et des rebondissements.

Alors forcément, la critique américaine a adoré cette approche engagée, socialement responsable et très prestige drama d'un comic-book ; personnellement, entre tous les défauts d'une écriture balourde et mal articulée, l'illustration musicale terne, la réalisation pas toujours très probante, et le côté ultra-politisé à l'américaine, j'ai trouvé le tout très insuffisant, voire simplet, malgré ses atours de série profonde et féministe.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Squid Game, saison 1 (2021)

Publié le 15 Septembre 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Comédie, Télévision, Drame, Thriller, Les bilans de Lurdo, Corée, Netflix

Bien après la bataille et son pic de popularité virale, je passe enfin en revue cette série sud-coréenne qui a tant fait parler d'elle - et je le fais non sans une certaine curiosité, je dois bien l'avouer... au programme, neuf épisodes d'une heure diffusés sur Netflix, et une approche très asiatique du genre.

Squid Game, saison 1 (2021) :

Parce qu'il a besoin d'argent, Seong Gi-hun (Lee Jung-jae) accepte la mystérieuse proposition d'un inconnu, et se réveille sur une île isolée, dans un complexe souterrain, avec 455 autres candidats à un mystérieux Squid Game : une compétition où les joueurs s'affrontent dans des jeux enfantins à l'issue mortel, et où le gagnant remporte une véritable fortune...

Et honnêtement, je dois dire que je ressors assez mitigé de cette première saison de Squid Game.

Probablement parce que j'en attendais quelque chose de nerveux et de tendu, comme un bon thriller compact et rythmé, mais qu'en réalité, cela reste une série Netflix à la temporalité particulièrement décompressée, et aux nombreuses sous-intrigues pas forcément très probantes.

Et ce dès le début de la saison, où pour teaser le Squid Game et ses règles, la série propose une première épreuve, et renvoie immédiatement tout le monde chez soi pendant un épisode et demi : de quoi bien refroidir les ardeurs, d'autant que les personnages assez clichés et manichéens n'intéressent pas forcément en dehors du jeu.

Le reste de la saison est à l'identique, avec beaucoup de digressions frustrantes qui affaiblissent le potentiel marquant de la série : ici, un candidat médecin qui aide les employés à trafiquer des organes ; là, une sous-intrigue principale sur un jeune policier qui infiltre l'île à la recherche de son frère (pas une mauvaise idée, de montrer le revers de la médaille et les coulisses de l'île, mais dans la pratique, le personnage est insipide, son enquête peu palpitante, et la résolution évidente) ; ailleurs, ces VIP qui débarquent en fin de saison pour assister au jeu, et qui tirent instantanément la série vers le bas, tant ils sont clichés (on les dirait sortis d'un sous-Hunger Games) et pas forcément très bien écrits ou interprétés...

Bref, plein d'éléments qui détournent du Squid Game en lui-même, comme pour brouiller les pistes d'un récit principal souvent trop prévisible pour son propre bien.

Pourtant, les acteurs sont plutôt bons, et assez investis dans ces personnages pas forcément très originaux ou profonds. Certes, il faut adhérer à une interprétation "à l'asiatique", parfois criarde et outrée, mais dans l'ensemble, on s'attache à certains personnages, malgré les grosses ficelles de scénario (O Yeong-su est notamment très sympathique, même si le rebondissement final est loin d'être aussi surprenant et inattendu que le scénario le pense - en réalité, pendant toute la saison, on s'attend à ce que le papy nous la joue Keyser Söze, donc...).

Et puis il y a ces jeux supposément enfantins, parfois assez familiers (Un deux trois soleils, les billes, le tir à la corde), parfois pas franchement enfantins (le pont en verre au dessus du vide), et parfois totalement imbitables (le squid game, en l'occurence, que je n'ai toujours pas compris à ce jour). Ça fonctionne plus ou moins, à vrai dire, avec toujours un petit côté prévisible quant à qui va survivre jusqu'aux derniers épisodes, et qui va y passer.

Assez mitigé, tout ça, même si je dois bien reconnaître un très joli travail visuel, pour donner corps à cet univers bizarre et à cette organisation criminelle excentrique. Après, ça reste une série Netflix, avec ce que ça implique d'épisodes et de digressions en trop, de rythme bancal (neuf épisodes d'une heure... sauf le huitième, qui peine à atteindre les 30 minutes, et le neuvième, qui techniquement a tout bouclé au bout de 14 minutes, et consacre ensuite les 40-45 minutes restantes à un épilogue pas totalement probant), et d'écriture parfois un peu pataude.

Je ne vois pas vraiment comment en faire une saison 2, honnêtement : répéter la structure de la saison 1, avec de nouveaux candidats et de nouveaux jeux ? Bof. Suivre Seong Gi-hun tandis qu'il infiltre l'organisation pour une nouvelle partie ? Mwébof. Partir sur quelque chose de complètement différent ? Je reste dubitatif, honnêtement.

En l'état, Squid Game se regarde assez facilement (principalement grâce à son esthétique et son côté brut et violent assumé), mais c'est loin de mériter tous les éloges que la série a reçu à sa sortie.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 5 (2022)

Publié le 14 Septembre 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, Critiques éclair, Jeunesse, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Thriller, Netflix, Télévision, USA

Ultime saison de 12 épisodes pour cette série d'animation canon à l'univers des Jurassic Park et Jurassic World, et dont la dérive progressive vers une science-fiction de plus en plus prononcée ne m'avait pas franchement convaincu l'annéeac dernière...

Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 5 (Camp Cretaceous, season 5 - 2022) :

Secourus par M. Kon, le père de Kenji, les Nublar Six doivent faire face à une réalité des plus sinistres : à la tête de Mantah Corp., Kon est aussi malfaisant que ne pouvait l'être Kash... mais Kenji, lui, est prêt à tout pour obtenir l'approbation de son père.

Une ultime saison assez frustrante pour Camp Cretaceous, puisque si elle conclue les aventures des Nublar 6 de façon finalement assez satisfaisante, avec un petit saut en avant dans le temps permettant de voir ce que chacun est devenu, la saison se déroule aussi de manière assez décousue, continuant sur la lignée WTF de la saison 4 (avec ses robots, ses holodecks, sa base secrète), et lui rajoutant encore une dose supplémentaire d'éléments agaçants.

Cette saison, en effet, c'est la saison des dinosaures-jeux vidéo, qui voient les dinos devenir de véritables outils pour les maychants, télécommandés à partir de manettes Dualshock pouvant tout leur faire faire. Non seulement c'est assez inhumain (mais ça, la série en a conscience, puisqu'elle joue beaucoup de cet angle "maltraitance animale" pour susciter l'attachement, l'indignation et la pitié du jeune spectateur), mais surtout, ça donne une saison assez caricaturale, avec des maychants très maychants (le père de Kenji est vraiment écrit de manière ultra manichéenne) qui passent toute la saison manettes en main, à piloter leurs dinosaures comme des drones en ricanant comme des génies du mal de seconde zone.

D'ailleurs, les méchants, parlons-en : je l'ai mentionné, mais le père de Kenji est une caricature ambulante de père indigne obsédé par l'argent et sa réputation, les soldats et les investisseurs le sont tout autant, et l'utilisation d'un personnage (et d'éléments) de Jurassic World Dominion n'apporte pas grand chose, si ce n'est un vague lien de synergie commerciale... bref, face aux jeunes héros, des antagonistes clichés au possible, et un Kenji qui retourne prestement sa veste pour se ranger aux côtés de son Papounet les 3/4 de la saison.

Un heel turn qui ne convainc jamais vraiment car, malgré le format rallongé de la saison, il se dégage tout de même de cette ultime fournée un sentiment brouillon, avec des évolutions et des péripéties précipitées, pour que tout soit bouclé au plus vite.

On pourrait aussi citer les scénaristes qui, visiblement ravis d'avoir réussi à créer une romance entre Kenji et Brooke (pas forcément un élément très intéressant de la série, cela dit), décide de renouveler l'expérience, en passant le plus clair de la saison à faire du shipping... entre Sammy et Jaz (qui découvre sa sexualité). Parce que forcément, il fallait un quota LGBTQ (Netflix oblige), et forcément, les personnages concernés sont la sportive et la fermière rondouillarde... d'autant plus frustrant qu'à part ces clichés flagrants et le fait que le tout semble amené de manière un peu trop forcée, la relation est plutôt bien écrite.

Bref. Une saison de conclusion qui fait ce qu'on lui demande (finir l'arc des personnages, boucler la boucle, etc) mais ne le fait pas forcément de manière très habile, avec des digressions superflues (12 épisodes, mais l'impression de flottements désagréables, et de personnages secondaires qui disparaissent durant plusieurs épisodes pour ressurgir mollement), un grand final plein d'action assez manipulateur (dinosaures vs dinosaures, avec une mort à la clé... mais en fait non !), des embryons de pistes étranges (tout ce qui a trait à la géothermie de l'île, et à ses conséquences), et une caractérisation très manichéenne qui dessert le propos plus qu'elle ne l'appuie.

Au final, Camp Cretaceous aura été une expérience mitigée. Plutôt agréable à suivre, avec des personnages sympathiques et des dinosaures attachants, la série a cependant pris un virage dans la science-fiction encore plus prononcée avec sa saison 4, et m'a un peu perdu à partir de ce point.

Cela dit, le personnage de Darius et sa passion pour les dinosaures (ainsi que son évolution dans ses rapports avec ces animaux) trouveront certainement un écho chez beaucoup d'enfants de son âge.

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QUINZAINE SÉRIES - Les bilans de Lurdo : La Fabuleuse Mme Maisel, saison 4 (2022)

Publié le 13 Septembre 2022 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Drame, Histoire, Amazon, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Télévision, USA, Maisel

Nouvelle fournée de la Fabuleuse Mme Maisel, la série d'Amy Sherman-Palladino et de son époux, avec huit nouveaux épisodes d'une petite heure, qui font suite à une saison 3 à la conclusion ayant divisé...

La Fabuleuse Mme Maisel, saison 4 (2022) :

Renvoyée de la tournée de Shy Baldwin, Midge Maisel tente de retomber sur ses pieds, et fait des choix drastiques pour sa carrière : contrainte de trouver une nouvelle source de revenus, elle devient maîtresse de cérémonie dans un petit cabaret burlesque illégal, tandis que Susie, de son côté, tente d'élargir son catalogue de clients...

Au terme de cette saison 4, force est de constater que La Fabuleuse Mme Maisel a un défaut de plus en plus présent, comme je le mentionnais déjà dans le bilan de la saison précédente : le personnage principal de la série, Midge Maisel, est de plus en plus problématique.

Princesse juive (au sens péjoratif américain du terme) privilégiée, égocentrique, capricieuse, arrogante et autoritaire, Midge avait conclu la saison précédente en révélant presque à tout le monde l'homosexualité de Shy Baldwin (son employeur et star de la chanson) sur scène, histoire de faire rire son public. Un faux pas inadmissible, qui semblait orienter le personnage vers une sérieuse remise en question, et pouvait laisser espérer une saison 4 dans laquelle les Palladino allaient réinventer leur héroïne, ou du moins lui faire prendre conscience de ses nombreux privilèges.

Et puis non. Dès les premières minutes de la saison 4, Midge est de retour sur scène, en colère, réclamant sa vengeance et blâmant son renvoi sur le sexisme de la société. Et puis, quelques minutes plus tard, elle pique une crise en public, et se défoule, à moitié nue, en tabassant le véhicule d'un chauffeur de taxi à coups de branches.

Le message est clair : Midge reste une femme immature que le spectateur est censé trouver charmante, mais qui est, quand on y réfléchit un peu, de plus en plus détestable. Sans ressources et refusant désormais de faire des premières parties d'artistes plus affirmés (parce qu'elle s'estime désormais au dessus de tout ça), elle ne veut pourtant pas changer de train de vie, rachète son appartement, manipule tous les commerçants locaux pour s'assurer des ardoises confortables, et accepte le rôle de présentatrice dans un cabaret burlesque chaotique... dont elle s'empresse de prendre les commandes, donnant des ordres à droite et à gauche comme si elle était la propriétaire des lieux.

Plutôt que de se remettre en question, Midge continue ainsi sur la même lancée, se rapprochant de Lenny Bruce (encore un couple qui a clairement les faveurs des Palladino, mais qui dans les faits n'est pas particulièrement captivant ou intéressant), et n'en faisant qu'à sa tête pendant les trois-quarts de la saison.

Pas de rédemption, pas vraiment d'excuses présentées à Shy (pire, Midge et Susie se rendent à son "mariage", où elles se comportent comme les pires wedding crasheuses au monde, bruyantes, abrasives et délibérément ennuyeuses), tout au plus a-t-on droit, en guise de fin de saison, à un échange un peu plus tendu entre Lenny et Midge, dans lequel Lenny dit ses quatre vérités à la comédienne.

Ou presque. En réalité, il se contente de secouer un peu Midge, de lui dire d'arrêter de se cacher dans son cabaret miteux, et de renouer avec le succès en acceptant des offres qui lui paraissent en dessous d'elle, mais pourraient déboucher sur quelque chose de plus grandiose. Dont acte, Midge décidant aussitôt, en guise de cliffhanger de fin de saison, de passer à la télévision.

Pas de panique, cependant, tout est présenté comme de l'excentricité sympathique et attachante par une Amy Sherman-Palladino clairement très éprise de son personnage principal.

Et heureusement, même si le spectateur peut commencer à trouver que Midge est agaçante, il reste tous les personnages secondaires : Susie et ses clients, c'est inégal, parfois un peu trop caricatural (l'hypnose, la résolution de l'incendie criminel) mais parfois aussi tout simplement émouvant, avec un superbe travail d'Alex Borstein (l'éloge funèbre) ; les parents de Midge restent eux aussi caricaturaux, mais la mère de Midge a droit à une sous-intrigue la plaçant de manière amusante face à la mafia des entremetteuses (avec un caméo de Kelly Bishop en prime) ; Joel, ses parents, sa copine asiatique : pas très passionnant, et globalement en filigrane, mais pas forcément désagréable pour autant.

Et puis il y a de multiples caméos éclair, à droite et à gauche, provenant souvent de l'univers Palladino : outre Bishop, il y a aussi Milo Ventimiglia, pour une petite apparition amusante, Chris Eigeman, Scott Cohen, Jackie Hoffman, John Waters... un petit jeu de "reconnaissez-vous ce visage familier ?" qui trahit clairement le fait que les Palladino se font désormais plaisir, quitte à ce que la saison paraisse un peu décousue et dénuée d'enjeux réels.

Ça reste ainsi très joli visuellement et assez ludique, et bien interprété, mais en éloignant Midge de la scène, et en lançant plein de pistes narratives sans jamais les exploiter pleinement ou les résoudre, la saison semble tourner en rond, refusant de faire progresser Midge dans un sens ou dans l'autre, et donnant l'impression d'un gros surplace autour d'une héroïne privilégiée qui n'a pas l'air décidée à changer...

La saison 5 devrait être la dernière de la série : espérons que les scénaristes font oser secouer un peu tout cela, avant que le parcours de Myriam ne se termine de manière bien décevante.

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