Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui touche à sa fin !
4x26 - Hope and Fear :
Fin de saison signée Berman, Braga et Menosky, avec la découverte, grâce à un passager extraterrestre (Ray Wise), de l'USS Dauntless, un vaisseau révolutionnaire apparemment envoyé par Starfleet dans le Delta Quadrant pour récupérer l'équipage du Voyager, suite à la prise de contact effectuée plus tôt dans la saison. Un pitch très sympathique, qui fait illusion pendant une bonne moitié de l'épisode... malheureusement, on devine très tôt (tant par le choix de l'acteur que par la réalisation un peu trop appuyée) que l'alien est fourbe et que tout ça va se retourner, forcément, contre le Voyager.
Aussi lorsque la grande révélation du plan machiavélique (et totalement capillotracté, pour ne pas dire irréaliste et infaisable) a lieu, l'épisode prend un coup dans l'aile. Déjà que son rythme inégal peine à totalement convaincre. Le plus frustrant, ce n'est même pas le retour au status-quo, à base de grosses ficelles attendues, non, c'est plutôt le fait que certaines thématiques (Janeway enfin confrontée aux conséquences de ses décisions arrogantes et moralisatrices ; Seven qui se voit soudain proposer le choix de rejoindre la Fédération, ou de retrouver le Collectif...) de l'épisode finissent par n'être qu'effleurées, et noyées dans le reste du récit. Une fin de saison en demi-teinte, donc, regardable, mais finalement assez convenue et classique. Dommage.
Bilan saison 4 :
Ah ben voilà, tout de suite, c'est nettement mieux. L'arrivée de Seven of Nine au sein de l'équipage, conséquence de celle de Jeri Taylor au poste de showrunneuse solo créativement libre, a forcé les scénaristes à se recentrer sur son personnage, qui a ainsi grandement bénéficié de cette attention, et évité le cliché de la bimbo sexy auquel le studio la prédisposait. Seven, son développement, son évolution, et sa relation avec Janeway sont donc une grande force de cette saison, au point de parfois donner l'impression que Star Trek Voyager est le Seven of Nine Show.
Cet impact, il se ressent particulièrement sur les autres membres d'équipage : Kim est toujours inexistant, Chakotay est toujours un cliché ambulant, Paris n'existe qu'au travers de sa relation avec B'elanna, mais lorsque Roxann Dawson se fait plus rare pour cause de grossesse, Paris cesse d'exister. Reste tout de même le Docteur Holographique, constant dans son interprétation et dans sa place à bord. Cette inégalité de traitement est assez regrettable : si les autres personnages avaient reçu ne serait-ce que la moitié de l'attention que Seven a reçu, le show en aurait été changé. Là, en l'état, le niveau global des épisodes en progrès, mais ça souffre toujours de défauts évidents et récurrents (notamment la destruction et le gaspillage de ressources qui devraient être essentielles au Voyager ; le code de conduite à géométrie variable de Janeway ; l'absence de vrai ennemi récurrent et original ; manque de fil directeur et de continuité réelle), qui ne vont pas aller en s'améliorant lorsque Jeri Taylor aura pris sa retraite, juste avant le début de la saison 5.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Limitless :
Dépressif, abandonné par sa compagne, et en panne d'inspiration, l'auteur Eddie Morra (Bradley Cooper) découvre soudain l'existence du NZT, une drogue révolutionnaire qui débloque toutes les capacités inexploitées du cerveau humain. Dès la première dose, la vie de Morra est bouleversée, et il se lance alors dans une carrière dans la finance, sous la supervision de Carl Van Loon (Robert De Niro), un caïd de ce domaine, qui compte bien utiliser les capacités improbables de Morra pour faire fortune. Mais progressivement, à mesure que Morra devient riche et célèbre, des problèmes inattendus se posent à lui, parmi lesquels celui de son approvisionnement en NZT...
Second visionnage de ce thriller fantastique très Dickien, bien mené/interprété, et finalement assez sympatoche, notamment à l'aune de la série tv qui poursuit ses intrigues.
Bon, ce n'est pas parfait, et il faut bien admettre que le tout est assez convenu dans son déroulement, ainsi qu'un peu trop démonstratif, tant scénaristiquement que visuellement parlant... mais dans l'ensemble, c'est agréable, et ça va au bout de son propos, avec une fin qui évite le politiquement correct moralisateur.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Synchronicity :
Expert en physique, Jim Beale (Chad McKnight) travaille avec deux collègues (Scott Poythress et AJ Bowen) sur un moyen d'ouvrir un trou de ver permettant de voyager dans le temps. Pour cela, il s'est associé à un industriel, Klaus Meisner (Michael Ironside), qui le fournit en matériaux radioactifs essentiels à ses expériences. Mais bientôt, alors que les expériences de Beale touchent à leur but, et que des événements étranges se multiplient, Meisner annonce qu'il veut faire main basse sur la technologie développée par Beale, à des fins commerciales. Au pied du mur, et embarqué dans une romance improbable avec la mystérieuse Abby (Brianne Davis), Beale n'a plus le choix, et devient le propre cobaye de son expérience...
Un film indépendant de science-fiction, écrit par l'un des réalisateurs de The Signal, et qui s'attaque, comme beaucoup d'autres, au thème du voyage temporel, avec une structure fragmentée qui ne prend sens qu'à mesure que le film avance, et que le spectateur comprend la mécanique du métrage.
Malheureusement, je vais être franc : j'avais déjà perdu tout espoir après 13 minutes de film.
Pas à cause de l'ambiance pseudo-hommage à Blade Runner (filtres bleus et obscurs omniprésents, musique synthétique façon Vangelis), pourtant rapidement fatigante ; pas à cause de la distribution particulièrement quelconque ; pas à cause de la romance générique et peu intéressante ; mais, plus simplement à cause d'un échange entre le méchant industriel et le héros, accompagné de sa belle, qui se lance alors dans une tirade sur Nikola Tesla, recyclant tous les poncifs et les légendes urbaines autour du bonhomme comme autant de faits historiques.
Et, je l'ai déjà mentionné en ces pages, il n'y a précisément rien qui m'agace autant que ces scénaristes qui ont fait deux heures de recherche sur le monde de la physique, sont tombés sur une page sur Tesla, et recyclent ce qu'ils y ont lu sans rien vérifier, en conférant au bonhomme une aura de génie maudit et persécuté qui fait plus de mal que de bien au monde de la science.
Tesla est devenu tellement à la mode grâce au web qu'on le trouve désormais dans beaucoup trop d'oeuvres de fiction (un peu comme la sempiternelle explication du trou de ver pour les nuls, avec un crayon et une feuille de papier), et j'ai largement eu ma dose du mythe Tesla, c'est bon, je n'en peux plus.
Mais refermons cette parenthèse... le film en lui-même, passé cette faute de goût, et tous les problèmes mentionnés plus haut, est assez classique, en soi.
Si l'on a déjà vu/lu de la science-fiction jouant avec les concepts de boucles temporelles, de lignes temporelles parallèles, de paradoxes, etc, on n'aura aucune peine à avoir de l'avance sur le(s) personnage(s)... ce qui est loin d'être une bonne chose, puisque ces derniers sont trop transparents et inintéressants pour compenser, par leur présence/charisme, les faiblesses du scénario.
Autant dire que j'ai eu beaucoup de mal avec ce métrage, et que, même si je n'ai pas vraiment envie d'être méchant avec le film, c'est tout de même très très très faible.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui touche à sa fin !
4x23 - Living Witness :
Un épisode particulièrement réussi, co-signé Braga, Menosky et Fuller, et qui repose entièrement sur le concept de "l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs", avec ce peuple extraterrestre qui a réécrit l'histoire d'une guerre s'étant déroulée 700 ans plus tôt, histoire qui décrit désormais le Voyager et son équipage comme des psychopathes assoiffés de sang.
En résumé, un moyen de faire un épisode Univers Miroir de manière détournée, et encadrée par des segments impliquant l'HoloDoc, réactivé 700 plus tard. Le propos est maîtrisé, globalement bien joué (bien qu'un poil inégal au niveau des aliens), c'est intelligent, plutôt rythmé, et la fin est astucieuse et bien amenée. Bien joué, Voyager.
4x24 - Demon :
Soudain, le Voyager tombe en panne de deuterium (un deuterium dont ils ont pourtant fait le plein il y a quelques épisodes à peine), et n'a plus d'énergie (ils auraient peut-être pu s'en apercevoir plus tôt, alors il y a trois-quatre semaines, Paris jouait dans l'holodeck avec sa voiture de collection, et ça ne dérangeait personne) ; pendant que le vaisseau se met en mode économie, on envoie donc Paris et Kim sur une planète inhospitalière pour chercher ce qui manque, et là, ils trouvent une substance étrange qui les clone.
Et c'est à partir de ce postulat de départ déjà très discutable qu'on se paie un véritable gruyère scénaristique, écrit avec les pieds ("non, Chakotay, on ne peut pas risquer de vous envoyer seul à bord d'une navette pour tenter de retrouver Tom & Harry à la surface ! On va poser le Voyager sur cette planète, ça sera plus efficace !" - trois minutes plus tard, Chakotay part seul avec Seven, à pied, à la recherche de Tom & Harry, pendant qu'à bord, c'est "ah, ben on n'a plus assez d'énergie pour redécoller" ), et dans lequel les personnages ont tous 2 de QI ("vite, on doit retourner à la navette, car dans cette atmosphère ultra-corrosive, brûlante et toxique, sans oxygène, nos combinaisons ne vont pas tenir longtemps !" alors que ces deux abrutis ont laissé les portes de la navette grandes ouvertes avant de partir), et une caractérisation un peu à côté de la plaque par moments. Après l'excellent 4x23, cet épisode ramène brutalement à la réalité... Ouch.
(sans oublier cette fin d'épisode baclée et WTF, à base de "tiens, si je laissais cette substance étrange cloner tout mon équipage, sans vraiment demander son avis à ce dernier, et sans émettre la moindre objection quant aux informations top secrètes que la substance pourrait acquérir de cette manière")
4x25 - One :
Lorsque tout l'équipage est placé en stase pendant un mois pour traverser une nébuleuse aux effets secondaires toxiques, Seven se retrouve seule à bord, sous les ordres de l'HoloDoc, et doit faire face à la solitude, ainsi qu'à des hallucinatioons étranges et paranoïaques.
Un épisode plutôt efficace (car signé Jeri Taylor et centré sur deux des meilleurs acteurs du show, par ailleurs parmi les plus développés) malgré certaines facilités pardonnables, un dernier quart un peu trop démonstratif, et un côté un peu trop prévisible dès lors que Paris s'échappe de son caisson sans effets secondaires : on devine tout de suite que quelque chose cloche et que Seven va progressivement perdre la tête, dévorée par ses angoisses (paradoxalement, cependant, la fin de l'épisode laisse entendre que ce moment précis n'est pas une hallucination, mais plutôt un trou du scénario...).
Le tout reste néanmoins assez intéressant et bien mené.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui continue tranquillement son chemin, plus rythmée et dynamique qu'auparavant !
4x20 - Vis à vis :
Le problème avec un épisode comme celui-ci, c'est que c'est un épisode tellement détaché de toute continuité qu'il aurait pu se dérouler en saison 2 ou 3. Ici, on a Tom Paris qui s'ennuie et en a assez de sa vie à bord (depuis quand ? Ce n'est pas comme si la vie à bord était très paisible et routinière, surtout une semaine après une invasion de nazis hirogens), et qui sympathise avec un extraterrestre récemment rencontré, lequel échange son corps avec Tom et prend sa place à bord du Voyager.
Une histoire de body-swap assez basique (mais bien jouée), aux rebondissements classiques, et au ton pas trop sérieux, ce qui fait que ça se regarde tranquillement, mais ce n'est vraiment rien de bien neuf ou de mémorable, donc, avec une caractérisation de Tom qui sort un peu de nulle part (Tom qui fait un caca nerveux quand il arrive en retard à un rendez-vous avec B'el, WTF), ne correspond pas vraiment à ce qui nous avait été montré jusque là, et semble souvent n'exister que pour provoquer des conflits artificiels entre les personnages.
Ah, et puis tout l'épisode tourne autour de ce pilote extraterrestre d'un prototype de vaisseau révolutionnaire, dont Tom parvient à optimiser les moteurs... et pourtant, quand arrive la fin de l'épisode, la technologie révolutionnaire en question a été passée à la trappe, et plus personne n'en parle à bord.
4x21 - The Omega Directive :
Le Voyager passe en état d'alerte lorsque le vaisseau détecte Omega, une molécule au potentiel destructeur immense, que tout capitaine de Starfleet doit détruire sur le champ. Les Borgs, eux, la considèrent comme un symbole de perfection ultime, et Seven fait, à son contact, une expérience spirituelle qui la bouleverse.
Un bon épisode, au sujet intrigant, et au traitement plutôt réussi, notamment du côté de Seven, qui est clairement le gros atout de cette saison (et est probablement plus développée et nuancée que la moitié de l'équipage combinée). Pas un épisode parfait (la téléportation facile d'une molécule aussi instable me pose problème), mais du bon divertissement.
4x22 - Unforgettable :
Le concept de base n'est pas mauvais - le vaisseau recueille une extraterrestre en difficulté, qui prétend appartenir à une race s'effaçant automatiquement de la mémoire et des banques de données d'autrui, et qui explique que non seulement elle a passé des semaines à bord, mais qu'en plus elle a vécu une histoire d'amour avec Chakotay - mais le traitement de l'histoire est assez générique et prévisible, au point d'en être quasi soporifique.
Ce n'est techniquement même pas mauvais (quoique, les motivations des personnages sont gentiment hypocrites, et les explications biologiques de l'amnésie sont, au mieux, capillotractées, et au pire, ridicules), mais simplement quelconque au possible, avec des scènes interminables et mécaniques entre l'alienne (Virginia Madsen) et Chakotay.
Ce qui rend le tout, assez ironiquement compte tenu du titre, très oubliable.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Batman v. Superman - L'Aube de la Justice :
18 mois après avoir assisté au combat destructeur de Superman (Henry Cavill) et de Zod (Michael Shannon), Bruce Wayne (Ben Affleck) est enfin prêt à affronter le Kryptonien, qu'il considère être une menace pour l'humanité. Mais ce que Batman ignore, c'est que Lex Luthor (Jesse Eisenberg) oeuvre dans l'ombre et manipule les deux hommes pour qu'ils s'entretuent...
Quelle belle ironie de voir que c'est ce même Goyer qui est à l'origine du plus gros du script de ce BvS, lui-même qui rejetait cette notion il y a dix ans de cela. Mais passée cette ironie douce-amère (car il faut bien l'avouer, c'est l'écriture pataude et bancale de Goyer qui est responsable de bien des problèmes du DCEU), c'est toute la politique cinématographique réactive de DC qui est à remettre en question. La pilule du succès absolu (et exagéré ?) de Marvel Studios, et de leur univers partagé très coloré, plutôt bien construit, et plein d'humour n'est clairement pas bien passée chez DC/Warner, et depuis des années, ils tentent donc de rattraper leur retard considérable au box-office.
Problème : cet univers partagé n'est pas du tout établi, et plutôt que d'assumer son retard sur Marvel, et de faire bien les choses au fil des ans, DC/Warner bacle tout. Le résultat de ce baclage étant ce Batman v. Superman qui souffre de tellement de défauts qu'ils seraient trop longs à vraiment développer.
Avant Man Of Steel, les plus méfiants d'entre nous avaient espéré que ce relaunch de Superman serait l'occasion, pour les personnes impliquées dans la production, de combiner leurs forces, et d'éliminer leurs faiblesses respectives : Goyer connaît bien les comic-books, mais n'est pas très bon scénariste ; Snyder est un bon réalisateur qui a tendance à privilégier l'esthétique et les images épiques à base de ralentis, ainsi que le fanservice, a un script et un film maîtrisés ; les Nolan sont de bons techniciens, mais leurs productions sont bavardes, pseudo-intellectuelles, et souvent froides.
Mais plutôt que de bénéficier des qualités de toutes ces personnes, Man of Steel (dont le casting était par ailleurs très réussi) a fini par être une compilation de leurs défauts, un métrage inutilement stylisé et bourrin, au propos et aux allégories pataudes, filmé dans un style naturaliste hors-sujet, aux hors-sujets absolument aberrants (Pa Kent) et aux personnages-fonctions ni attachants, ni vivants. On en ressortait avec l'impression que la team DCEU était totalement passée à côté du personnage de Superman, lui préférant un avatar christique geignard, hésitant et destructeur, du genre à rouler une galoche à Lois Lane (après avoir eu une demi-douzaine de scènes à peine avec elle dans le film) au milieu des décombres fumants de Metropolis.
Une conception du superhéroïsme étrangement déphasée avec celle, historique, du personnage de Superman, et qui cachait, derrière ses atours de bourrinage intensif voulant faire oublier Superman Returns (jugé trop mou par une certaine frange très bruyante de la fanbase), des scènes totalement WTF, tant dans leur conception que dans leur exécution (la tornade !!).
Mais revenons à BvS. Lancé à l'improviste avec un seul logo pour accompagner l'annonce, décidée quelques jours à peine avant la Comicon, le projet a connu une genèse compliquée, conséquence du désir de DC/Warner de manger à tous les râteliers. Initialement Man of Steel 2, le film est alors devenu BvS (adaptation de la bd The Dark Knight Returns de Miller), puis a muté en BvS : Dawn of Justice un an après, afin de mettre en place le futur film de la Justice League.
Autrement dit, BvS a rapidement eu pour lourde tâche d'englober, en un seul métrage, une suite de Man of Steel, l'introduction d'un nouveau Batman, la mise en scène de l'affrontement Batman vs Superman, et la présentation d'un ou plusieurs membres de la Ligue. Un peu comme si Marvel, plutôt que de dérouler méthodiquement ses Phases, avait décidé d'intégrer à Iron Man 2 les intrigues de Captain America, de Civil War, et de Avengers, sans prendre la peine de développer le tout plus que ça.
Autant dire que ce BvS est un gros bordel, qui tente de faire tout et son contraire, de se faire pardonner du destruction porn de Man of Steel (tout en en remettant une grosse couche), ou d'exploiter en surface Dark Knight Returns et La Mort de Superman sans en avoir posé les bases émotionnelles ou narratives, comme autant de fanservice gratuit et baclé, et de coups de coude à l'amateur de comics, afin de se le mettre dans la poche.
Pour faire simple, ça ne fonctionne pas. Notamment parce que Snyder ne semble pas intéressé par son Superman constipé (c'est Batman le vrai héros du film), et traite donc beaucoup de ses scènes et de leurs enjeux dramatiques par dessus la jambe : Jimmy Olsen, ou Mercy Graves ? De la figuration, et ils sont aussitôt éjectés de la franchise de manière bien gratuite. Lois ? Demoiselle en détresse mal filmée (Snyder est le seul réalisateur que je connaisse qui réussisse à rendre Amy Adams quelconque), avec en prime pseudo-nudité gratuite et racoleuse dans une baignoire. Maman Kent ? Un peu de morale douteuse ("tu ne dois rien aux gens de la Terre"), et demoiselle en détresse. Luthor ? Une catastrophe aussi bouffonne qu'à l'époque de Gene Hackman. Doomsday ? Un troll des cavernes du Seigneur des Anneaux, ni plus, ni moins. La mort de Superman ? Aucun impact, puisque dix minutes plus tard, on montre qu'il n'est pas mort.
En face, Wonder Woman s'en sort (même si elle semble toujours frêle, et qu'elle n'a pas grand chose à faire dans le film sorti d'un combat et de soirées mondaines dans des robes mal ajustées), et c'est le Batfleck show, un Batfleck show très efficace, même si un peu redondant (les origines de Batman, on les connaît, c'est bon). On pourra toujours pinailler que ses visions prémonitoires sont hors-sujet, que la poursuite en Batmobile est une catastrophe de montage et de réalisation, que de placer Gotham de l'autre côté de la baie de Metropolis, à 10 minutes en ferry, n'a aucun sens, que la carrure Milleresque de Batman, avec ses muscles rembourrés, s'accommode moyennement de certaines scènes de combat (dans lesquelles, comme par magie, l'épaisseur du costume et du cou de Batman diminue pour faciliter les efforts du cascadeur)... mais ce n'est pas bien grave. C'est comme le fait que ce Batman tue allègrement ses proies : c'est le point de vue du réalisateur, je ne le partage pas, mais bon... Affleck est efficace en Batman, et c'est d'autant plus dommage qu'il écope d'un tel univers cinématographique bancal au possible.
Bref, en tant que suite de Man of Steel, c'est insuffisant, c'est inexploité, et ça se perd en palabres ronflantes sur la nature des dieux et des superhéros encapés, au détriment de l'émotion ou du rythme. En tant que Batman Begins 2.0, ça fonctionne relativement bien, grâce à Affleck. L'affrontement Batman vs Superman, lui, ne convainc pas vraiment, relégué au dernier quart du film, juste avant l'arrivée de Doomsday, et réglé par une pirouette scénaristique maladroite et pataude (Martha !!). Quand à la mise en place de la Justice League, elle se fait au forceps, par l'intermédiaire de Wonder Woman, et de vidéos informatiques piratées chez Lex : ce n'est pas très élégant, c'est amené avec la subtilité d'un tractopelle, et ça lorgne tellement sur la méthode Marvel que ça en devient génant.
Ajoutez à cela une musique insipide d'un poulain de Zimmer, des effets inégaux (les transitions acteurs/doublures numériques sont parfois laborieuses, et la gestion à l'écran de la force de Batman l'est encore plus), un film qui, donc, tire à la ligne malgré tout ce qu'il doit couvrir en 2h30, et on se retrouve devant quelque chose qui a de belles images et de beaux moments occasionnels, un métrage qui a quelques beaux restes pleins de potentiel, mais noyés dans un océan de médiocrité et de dépression terne et forcée, une médiocrité résultant à la fois du travail de Snyder, de celui des scénaristes, mais aussi de la gestion du DCEU par DC/Warner, faite en dépit du bon sens.
Toute confrontation Batman/Superman reposant sur le contraste entre les deux protagonistes (l'un heureux, solaire et positif, menant par l'exemple et inspirant les hommes à être meilleurs, l'autre tourmenté, nocturne, sombre et négatif, faisant régner la peur dans le coeur des criminels), quel intérêt alors d'en faire deux êtres tout aussi tourmentés et dépressifs, redoutés par les humains ? Bonne question, à laquelle je serais bien en peine de répondre.
Cela dit, c'était toujours plus divertissant que Man of Steel.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui continue tranquillement son chemin, plus rythmée et dynamique qu'auparavant !
4x16 - Prey :
Un épisode bien noté et apprécié par les fans (et il est vrai que formellement, c'est assez bien mené), mais qui personnellement me file des boutons, tant il est symptomatique du syndrome "Janeway est une hypocrite écrite sans la moindre constance et homogénéité, et dont le code moral à géométrie variable ne devrait clairement pas être présenté par les scénaristes comme un exemple à suivre".
Ici, donc, on a Voyager qui trouve une épave hirogen, avec à son bord un chasseur blessé (Tony Todd, excellent), qui poursuivait un membre de l'espère 8472. Lequel est lui-aussi blessé, s'introduit dans le Voyager, tue quelques membres d'équipage, et finit par être arrêté. En cellule, le 8472 joue la carte du "je suis tout seul, je suis perdu, ils sont maychants avec moi, aidez-moi à rentrer chez moi sivouplé", pendant que d'autres Hirogens arrivent, et menacent de détruire le Voyager si on le leur rend pas leur collègue et leur proie. Janeway est contre, Seven est pour, paf, débat idéologique.
Sauf que bon, la position manichéenne de Janeway (qui veut rouvrir un portail vers la dimension des 8472 afin de renvoyer le captif chez lui, et qui est prête à mettre la vie de son équipage en danger pour cela) est intenable, et n'a pas grand sens compte tenu des décisions passées du capitaine, notamment lors de l'invasion des 8472. Et pourtant, ça ne l'empêche pas de faire une grande leçon de morale et d'humanité à Seven, et de la punir en fin de compte parce que la Borg n'est pas d'accord avec elle, a fait preuve d'individualité, et a préféré sauver le vaisseau plutôt que de le sacrifier pour le 8472 (gros bug de scénario, d'ailleurs, à ce moment là, puisque Seven of Nine téléporte l'Hirogen et le 8472 depuis le Voyager jusqu'à un autre vaisseau, alors qu'ils sont tous les deux en pleine bataille, boucliers levés ; m'enfin c'est du Braga, on a l'habitude des trous de scénario et des grosses ficelles un peu trop faciles).
Joli moment d'hypocrisie, donc, que Seven souligne en partie, et qui aurait certainement provoqué une mutinerie à bord d'un autre vaisseau de la flotte, ou si les scénaristes étaient consistants :
"Janeway à l'équipage : vous vous souvenez de cette race que nous avons partiellement exterminée, après qu'elle ait envahi notre espace pour nous détruire tous en représailles d'une tentative d'assimilation par les Borgs ? Et bien nous avons un représentant de cette espèce à bord, il vient de tuer quatre d'entre nous, et il est poursuivi par les Hirogens. Mais parce que j'aime beaucoup avoir l'ascendant moral sur le reste du monde, pour lui faire la leçon, et parce que la chasse, ce n'est pas bien, c'est cruel et c'est barbare, nous allons tenter de rouvrir un portail dimensionnel jusqu'à la dimension d'origine du 8472, pour y déposer ce dernier, et ce tout en subissant le feu nourri des Hirogens, qui se demandent pourquoi on intervient dans leur mode de vie et dans leurs conflits personnels, et qui vont probablement réussir à nous détruire dans quelques minutes. Ah, et le 8472 est en train de se régénerer, et va probablement tenter de quitter sa cellule et de nous tuer dès qu'il ira mieux, mais on s'en moque, la chasse, c'est mal, et moi, je suis la personne la plus sage du vaisseau."
(une saison ou deux plus tôt, c'était cette même Janeway qui affirmait "ma première responsabilité, avant même la Prime Directive, c'est la survie de mon équipage, qui doit passer avant tout le reste". LOL)
(et je n'ai même pas mentionné le fait que tout l'épisode aurait pu être 100 fois meilleur et plus intéressant si l'identité de la proie n'avait pas été révélée dès la première scène de l'épisode ; on aurait eu Voyager découvrant une épave hirogen, et son prisonnier ; ce prisonnier expliquant sa chasse, et que sa proie dangereuse est probablement à bord de Voyager ; les autres Hirogens qui débarquent, menaçant le Voyager, et Janeway qui, instinctivement, prend la défense de la proie, par principe ; Janeway & l'équipage qui découvrent alors que la proie est 8472 : zou, choc, surprise, débat idéologique, conflit, suspense, etc, de manière bien plus agréable du point de vue du spectateur. M'enfin bon...)
4x17 - Retrospect :
Un épisode cosigné Bryan Fuller, et qui repose principalement sur l'interprétation excellente de Jeri Ryan, de Picardo et sur celle de la guest star de la semaine, Michael Horton. Ici, on a droit à Seven qui souffre de stress post-traumatique, et l'Holo-Doc qui utilise des techniques d'hypnose douteuses sur la Borg pour débloquer des souvenirs refoulés : elle a été victime d'un "viol" technologique pratiqué par un marchand d'armes paranoïaque avec lequel Voyager fait actuellement affaire... sauf qu'en fait non, ces souvenirs n'étaient que des souvenirs imaginaires, et ça débouche sur la mort de l'accusé dans une explosion.
Et c'est là que c'est problématique, en fait, puisque le script est un peu maladroit et confus : il semble sous-entendre que le marchand est innocent, et que Seven a tout imaginé, mais en parallèle, ce point n'est jamais vraiment confirmé, et la réaction exagérée de l'accusé peut laisser la porte ouverte à une culpabilité réelle tout simplement invérifiable. Et donc, sur cette base assez floue et insatisfaisante, le script conclut en bottant en touche, sans la moindre conséquence pour l'équipage du Voyager, ou pour l'Holodoc, plus ou moins directement (et agressivement) responsable de la mort d'un homme innocent ; contrairement à Seven dans l'épisode précédent, le Doc n'a droit qu'à un "pas grave, doc, tout le monde peut se tromper" de la part de Janeway, après qu'il ait fait son mea culpa. Seven, par contre, a droit à un regard noir et furieux de la part du Capitaine, on se demande pourquoi. Mwé.
4x18-19 - The Killing Game :
Arf, ce double épisode :rolleyes:. Sur papier, pourtant, ce n'est pas forcément désagréable, c'est simplement un peu idiot : les Hirogens ont capturé le Voyager, et l'ont transformé en holodeck géant, pour y enfermer l'équipage lobotomisé dans (entre autres) une simulation de la France occupée par les Nazis, dans laquelle Janeway est la tenancière d'un cabaret et meneuse de la résistance locale. Un épisode spécial holodeck assez typique, malheureusement écrit par le duo infernal Braga/Menosky, ce qui veut dire qu'ils ont eu l'idée "Nazis vs Klingons", et qu'ils ont construit un double épisode plein de trous, de choix narratifs abusifs et de rebondissements improbables autour de ça.
Alors oui, les acteurs s'amusent, Jeri Ryan pousse la chansonnette, Kim est enfin utile, et c'est assez bien produit (bien qu'un peu cheap et cliché par moments), mais 90 minutes, c'est beaucoup beaucoup trop long pour ce que ça raconte, et ça laisse beaucoup trop de temps et de place au spectateur pour remarquer les problèmes du scénario et pour s'ennuyer, notamment à cause des scènes d'action répétitives de la seconde moitié.
Et puis bon, on ne peut pas dire que les Hirogens aient été gâtés par les scénaristes, que ce soit esthétiquement - ils perdent beaucoup de leur superbe une fois débarrassés de leurs armures, et engoncés dans des uniformes nazis mal taillés - ou conceptuellement - cinq épisodes et puis s'en vont.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui continue tranquillement son chemin, plus rythmée et dynamique qu'auparavant !
4x13 - Waking Moments :
L'équipage fait des cauchemars étranges (sauf Kim, qui rêve que Seven le désire plus que tout) liés à la présence d'un alien dans leurs songes.
Un épisode regardable, et même gentiment divertissant, mais totalement médiocre (au sens premier du terme) et oubliable : forcément, entre le recours plus que lassant et caricatural à la spiritualité indienne de Chakotay (pauvre Robert Beltran, je comprends qu'il ait été agacé par le développement inexistant de son personnage), et le concept très dérivatif, et donc prévisible de bout en bout, on ne retient que quelques germes d'idées jamais suffisamment développées, et quelques moments de vie quotidienne de B'elanna et Tom, assez sympathiques.
(ah, si, j'oubliais une implication involontaire de ce script : si tout le monde fait des cauchemars horribles, mais que le cauchemar de Kim, c'est un rêve érotique avec Seven... est-ce que ça veut dire que la libido de Kim est tellement puissante qu'elle court-circuite l'influence de l'alien... ou bien que Kim nous cache des choses sur sa sexualité ? )
4x14 - Message in a Bottle :
Quand le Voyager parvient à communiquer avec l'Alpha Quadrant en y envoyant l'HoloDoc, ce dernier doit faire équipe avec Holo-Andy Dick dans un remake de Die Hard à bord du Prometheus, un prototype de Starfleet détourné par des Romuliens.
Un épisode plutôt sympathique, et qui change agréablement de la routine de Voyager, avec notamment des combats spatiaux dynamiques ; Dick & Picardo forment un bon duo (même si par moments, leur numéro est un peu fatigant), Torres & Seven apprennent à se supporter, et Kim/Paris tentent de mettre au point un holo-remplaçant au Doc, en vain (pas terrible, cette sous-intrigue de remplissage). Avec la première apparition d'un Hirogen, une race, qui, à ce jour, me laisse toujours très mitigé...
4x15 - Hunters :
Un épisode pudique et assez joli signé Jeri Taylor (forcément) dans lequel l'équipage reçoit des lettres en provenance de l'Alpha Quadrant, et tente de faire face à ce qui s'y trouve (morts, remariages, etc) ; une approche assez réussie de ce ce sujet, qui tease même (en vain) un rapprochement Chakotay/Janeway, et qui donne lieu à quelques moments touchants.
Dommage alors qu'à côté, on se retrouve avec une intrigue secondaire particulièrement ratée, qui voit Seven et Tuvok capturés par des Predators des Hirogens, dont le physique imposant est immédiatement sabordé par une caractérisation digne de Laurel et Hardy. Autant oublier cette sous-intrigue, donc, uniquement là pour mettre de l'action dans un épisode qui n'en avait pourtant pas besoin.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui débute sous de bons auspices, avec l'arrivée de Seven of Nine !
4x10 - Random Thoughts :
Alors que l'équipage visite une planète idyllique et pacifique, où le crime n'existe pas, Wesley Crusher commet un impair, et est condammné à un sort funeste par les autorités loc-- oups, mauvaise série. Désolé. Je reprends. Alors que l'équipage visite une planète idyllique et pacifique, où le crime n'existe pas, B'elanna Torres commet un impair, et est condamnée à un sort funeste par les autorités locales. Heureusement pour elle, Tuvok mène l'enquête, et il va infiltrer un réseau de télépathes/trafiquants d'images violentes copyrightées par la Paramount.
Pas grand chose à dire sur cet épisode très dérivatif, si ce n'est qu'il est nettement moins fauché et kitsch que Justice, de STTNG, et qu'il fonctionne mieux, même si au final, il reste assez peu marquant.
Deux choses à retenir : le nouveau brushing risible de Janeway, qui lui rajoute au moins dix centimètres de hauteur dans certaines scènes ; et la scène finale entre Seven et Janeway, qui a clairement été tournée/écrite pour un autre épisode et rattachée à l'arrache (le brushing de Janeway trahit cet état de fait), et dans laquelle Seven pose une question intéressante : Janeway ne devrait-elle pas plutôt tenter de ramener son équipage sain et sauf, et le plus vite possible, sur Terre, plutôt que de mettre en danger ses membres d'équipage de manière répétée en s'arrêtant sur toutes les planètes croisées par le Voyager, et en tentant d'intéragir avec tous les aliens rencontrés. Réponse de Janeway : lolnon, ce ne serait pas aussi amusant. Soit.
4x11 - Concerning Flight :
Le Voyager est attaqué par des contrebandiers qui lui volent du matériel fédéral grâce à leurs téléporteurs, et repartent avec l'ordinateur de bord, l'hologramme de Leonardo de Vinci, et l'holoémetteur du Doc ; le tout se combine (forcément) sur une planète locale, où Janeway et Leonardo de Vinci vont devoir affronter les maychants contrebandiers.
Je vais faire simple : je me suis vraiment particulièrement ennuyé avec cet épisode. Mais vraiment. Outre d'éventuelles scènes sur l'holodeck, d'une durée d'une minute ou deux, je n'ai aucune envie ni intérêt de voir Janeway vivre son fantasme de cotoyer Da Vinci, et d'être sa géniale apprentie. Et ce malgré John-Rhys Davies, excellent en Da Vinci. Alors sur 45 minutes, avec un script soporifique et bavard, des décors et des aliens génériques au possible, j'ai rapidement décroché. Un premier vrai flop pour cette saison 4 jusqu'à présent globalement sympathique et fréquentable.
4x12 - Mortal Coil :
Neelix est tué dans un accident, avant d'être ramené à la vie par Seven et sa technologie borg, ce qui le plonge dans une dépression mémorable, et le force à réaliser que la religion de son peuple n'est qu'un mensonge, et qu'il n'y a qu'une seule solution : le suicide.
Un épisode particulièrement sombre et mesuré, signé Bryan Fuller, qui va à cette occasion dans des directions plutôt audacieuses pour de la tv mainstream. En prime, une jolie interprétation de Jeri Ryan et de Ethan Phillips, et un caméo de Naomi Wildman et de sa mère. Seul bémol, pour moi, la spiritualité indienne de Chakotay, qui donne toujours l'impression d'être un gimmick jamais vraiment travaillé ou sérieux. Mais dans l'ensemble, c'était assez bien, et ça confirme l'espoir que Fuller fera un bon showrunner sur la prochaine série.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Seul sur Mars (The Martian) :
Séparé du reste de son équipage lors d'une tempête, Mark Watney (Matt Damon) se retrouve seul, abandonné sur Mars, alors que ses coéquipiers font route vers la Terre. Isolé de tout et de tous, le botaniste ne peut compter que sur ses connaissances et son savoir-faire technique pour survivre pendant des mois, en attendant l'arrivée d'hypothétiques secours. Sur Terre, cependant, la NASA finit par apprendre la survie de Watney, et décide de tout faire pour ramener ce dernier à la maison sain et sauf...
Après avoir vu ce long-métrage de Ridley Scott adapté d'un roman, soudain, je comprends mieux pourquoi il a été nommé dans la catégorie "comédie" aux Golden Globes. Non pas que ce soit une comédie, ou que ce film soit particulièrement drôle, mais le ton général de ce métrage est volontairement léger, nonchalant et désinvolte, optant régulièrement pour des moments plus ou moins comiques, au détriment de la moindre tension dramatique ou du moins suspens.
C'est bien là le problème du film : le réalisateur & son équipe ont clairement décidé que les spectateurs s'attendant à ce que Matt Damon survive jusqu'à la fin du film ; par conséquent, pour eux, il était apparemment inutile de laisser le moindre doute quand à cette survie. Matt Damon parvient ainsi à réaliser tout ce qu'il entreprend, sans grande difficulté, le sérieux des accidents qui surviennent étant désamorcé par une petit blagounette, ou par l'illustration musicale.
Bref, c'est presque une promenade de santé à laquelle on a l'impression d'assister, pas vraiment aidée par le rythme casanier du récit (2h20, tout de même), et par la réalisation très classique et posée de Scott.
Pour autant, malgré ces défauts, malgré l'écriture pas très finaude (avec tous ses personnages-fonctions qui débitent de l'exposition et des explications scientifiques à la seule destination du spectateur, façon "l'espace pour les nuls"), malgré l'irruption de Chinois héroïques et généreux clairement là pour augmenter les ventes de billets en Asie, malgré ses ellipses temporelles pas très bien gérées (le physique de Damon "change" au fil du temps, heureusement, mais en ce qui concerne ses coéquipiers et les Terriens, il n'y a pas un cheveu qui pousse !) et malgré un déroulement global très prévisible, le tout se regarde.
Heureusement, d'ailleurs, que la photographie et les effets spéciaux sont convaincants, car c'est le strict minimum dans un film de ce genre.
Reste qu'il est tout de même assez étonnant (et frustrant) qu'avec un tel sujet, on n'ait pas un seul instant le sentiment d'isolation, de solitude, de danger, ou d'éloignement que le premier tiers du dernier Riddick, par exemple, parvenait pourtant à imposer sans effort.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui débute sous de bons auspices, avec l'arrivée de Seven of Nine !
4x07 - Scientific Method :
Un peu à l'identique du précédent : pas désagréable du tout, sans être exceptionnel. Principalement parce que c'est une grosse redite de l'épisode Schisms de Next Generation, avec ici l'équipage du Voyager victime de symptomes étranges, qui sont les conséquences d'expériences scientifiques faites par des aliens invisibles. Seven et le Doc sont les seuls à se rendre compte de la présence des envahisseurs, et tentent donc de résoudre le problème sans alerter les aliens.
Dérivatif, certes, mais efficace, et le show continue de faire évoluer la relation de Tom et B'el, de manière très sympathique et rafraichissante.
4x08/09 - Year of Hell :
Alors là, j'ai un problème de taille avec ce double épisode. En fait, j'ai un paquet de problèmes !
Rappelons le pitch : le Voyager doit traverser l'espace des Krenims, une race hostile et xénophobe dont l'un des membres commande un vaisseau temporel surpuissant, à bord duquel il change régulièrement le cours de l'histoire, afin de restaurer la grandeur perdue de son empire ; le Voyager est pris dans cette affaire, et passe une année éreintante à subir les assauts constants des Krenims.
Premier problème : le pitch de ce double épisode est clairement ce qu'aurait pu/dû être Voyager, à savoir la difficile survie d'un navire coupé de tout, en territoire inconnu et souvent ennemi. Un pitch qui a tout le potentiel du monde, qui a plus ou moins bien été exploité dans Galactica, mais qui chez Voyager, ne donne lieu qu'à un double épisode assez moyen.
Second problème : le pitch de ce double épisode est censé renvoyer à l'épisode Before and After, dans lequel Kes avait une vision de ce Year of Hell, apprenait beaucoup de choses sur les Krenims et sur la manière dont fonctionnent leurs armes, et prévenait Janeway & co lorsqu'elle revenait dans le présent. Sauf qu'ici, Janeway & co semblent avoir tout oublié et de toute façon, cette pseudo-continuité n'a plus aucun sens, puisque dans la vision de Kes, elle était à bord du Voyager, et qu'ici, non seulement elle est partie, mais en plus elle a fait gagner 10000 années lumières au Voyager : autrement dit, jamais le Voyager n'aurait dû rencontrer les Krenim, qui devraient être à 10000 a.l. derrière lui.
Troisième problème : Janeway. Insupportable de suffisance. Une tête brûlée qui n'écoute rien ni personne, et agit dans ce double épisode comme un petit général ne tolérant pas la moindre contradiction. Les scénaristes ont vraiment du mal à l'écrire de manière cohérente et satisfaisante, et ce depuis quatre saisons... ça ne s'arrange pas.
Et enfin, le problème le plus gênant : il est évident, dès les premières minutes du premier épisode, que tout cela va se régler à coup de gros reboot bien pataud (après tout, c'est Braga, à l'écriture). Par conséquent, il est difficile de se passionner pour toutes les épreuves et les souffrances endurées pendant 90 minutes par l'équipage du Voyager. C'est forcément un peu creux, et la tentative de faire un parallèle avec Jules Verne, Nemo, le Nautilus, etc (littéralement cité dans les dialogues) tombe un peu à plat, même si l'interprétation de Kurtwood Smith en bad guy (malheureusement nommé Anorax, ce qui prête à sourire ^^) est l'un des bons points du tout.
Bref. Au final, un épisode qui fait mumuse avec l'idée de guerre temporelle (c'est quasiment un brouillon de ce que les scénaristes recycleront avec tout aussi peu de succès dans Enterprise), et qui n'est pas trop mal mené du point de vue de la production, mais qui, au final ne change pas le status-quo, ni n'apporte quoi que ce soit de véritablement intéressant à la série. Bof.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui débute sous de bons auspices, avec l'arrivée de Seven of Nine !
4x04 - Nemesis :
Aka Chakotay a un accident de navette (encore un !) et refait Predator dans une jungle avec une escouade d'humanoïdes qui se battent à coup d'armes à feu (d'ailleurs totalement terriennes ^^) contre des aliens qui sont leur "nemesis".
Un propos sur la propagande guerrière, sur les horreurs de la guerre, sur l'endocrination, sur les apparences trompeuses, etc... typiquement Trek, mais reposant malheureusement sur des artifices de scénario assez téléphonés (les aliens sont en fait un peuple pacifique, les humanoïdes sont les vrais criminels de guerre qui lavent le cerveau de Chakotay pour en faire un soldat dans leur guéguerre, la jungle est une simulation d'entraînement...) et finalement trop convenus pour vraiment passionner.
C'est vraiment l'exemple type du problème "Star Trek" à la télévision : un script relativement intelligent et réfléchi (pour de la tv) mais qui souffre d'un rythme anémique (trop de gunfights mous dans une jungle nocturne peu intéressante visuellement), de dialogues fatigants (les humanoïdes parlent un dialecte métaphorique/synonymique censé montrer leur endoctrination - Chakotay commence à parler comme eux vers la fin de l'épisode - mais qui s'avère surtout assez agaçant à la longue, et passait probablement mieux sur papier.) et de ressorts dramatiques pas assez forts pour en faire une heure de programme captivante. Beltran est bon, cependant.
4x05 - Revulsion :
B'elanna & l'Holodoc vs un hologramme tueur sur un vaisseau à la dérive, pendant que l'uniforme moulant de Seven réveille la libido adolescente d'Harry Kim, à bord du Voyager.
D'un côté un thriller assez moyen, un peu surjoué par l'interprète du bad guy, mais sauvé par Picardo et Dawson (et par le contraste entre le psychopathe/le doc, et la discussion sur leur nature respective) ; de l'autre, de la comédie amusante, mais finalement très anecdotique, et qui n'apporte pas grand chose de plus qu'une distraction temporaire. Un épisode honorable, mais assez oubliable.
4x06 - The Raven :
Un épisode signé Bryan Fuller (et Levar Burton à la réalisation), et dans lequel les implants borgs de Seven se réveillent, alors qu'elle est victime d'hallucinations la guidant progressivement vers l'épave du vaisseau de ses parents.
Pas désagréable sans être exceptionnel, notamment parce que le script recycle un peu (Seven en mode invulnérable qui arpente les couloirs du Voyager sans se préoccuper des équipes de la sécurité, ça rappelle fortement une scène équivalente avec Data - ou était-ce Lore ? - dans Next Generation.), parce que les aliens-of-the-week ne sont vraiment qu'un prétexte là pour insérer du conflit au forceps, et parce que les origines de Seven posent des questions problématiques (on ne sait pas trop comment Seven et sa famille ont fait pour arriver là, à 50 ans de voyage de l'espace Fédéral).
À part ça, une navette perdue (encore une !), et une Jeri Ryan qui est excellente, une fois de plus (et semble plus à l'aise dans sa tenue marron, moins "renforcée" que la tenue argentée des premiers épisodes).
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Air :
Dans un futur post-apocalyptique et irradié, les ultimes survivants de l'Humanité sont réfugiés, en stase, dans des arches souterraines scellées et étanches. Pour entretenir ces dernières, des techniciens se réveillent ponctuellement, soumis à un compte à rebours drastique. Dans l'une de ces arches souterraines, Bauer (Norman Reedus) et Cartwright (Djimon Hounsou) sont soudain confrontés à un problème technique qui met en péril la survie de l'un d'entre eux, et de toute l'opération : les deux hommes sont alors contraints de s'aventurer à l'extérieur de leur bulle, pour tenter de rejoindre une arche voisine, afin d'y demander des pièces de rechange....
Un thriller post-apo produit par Robert Kirkman, qui rappelle régulièrement d'autres oeuvres (parmi les références les plus évidentes, on peut citer Lost pour son compte à rebours mural qui conditionne le quotidien de techniciens enfermés dans un bunker souterrain ; Battlestar Galactica ou Farscape pour l'hallucination/mauvaise conscience qui hante l'un des protagonistes...), et qui parvient à imposer une atmosphère convaincante, portée par deux acteurs excellents et par un score aux quelques accents rétro-carpenteriens.
Malheureusement, le récit est assez prévisible, et au bout d'une heure, il commence à tourner à vide, pour (forcément) se transformer en face à face mortel entre les deux hommes, et se conclure de manière molle et plate par une semi-happy end douce amère.
Avec plus d'audace thématique ou narrative, plus d'originalité, et plus de rebondissements inattendus, ça aurait pu donner un petit film mémorable. En l'état, c'est un essai honorable, mais non transformé.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 4 qui débute sous de bons auspices, avec l'arrivée de Seven of Nine !
Voyager s4 :
4x01 - Scorpion part 2 :
Conclusion de l'épisode précédent, efficace, mais un peu en dessous. La faute à quelques raccourcis génants (Kim et Janeway qui guérissent hors-champ en trois secondes chrono), quelques moment de jeu très moyens (Lien qui joue très très mal la terreur), et à une Janeway aux réactions caricaturales et forcées (de son point de vue, elle n'a jamais tort, même lorsqu'elle se plante joyeusement, ou met en place des plans assez risibles ; la manière agressive dont elle réagit aux décisions de Chakotay lorsqu'elle se réveille est WTF).
Cela dit pour une reprise, ça aurait pu être bien pire.
4x02 - The Gift :
La suite directe de l'adaptation de Seven à sa nouvelle vie, alors qu'en parallèle, Kes est sur le départ, parce qu'elle est en train de développer des super-pouvoirs façon Jean Grey.
Mwé. Autant Jeri Ryan se donne à fond dans son rôle et est excellente, autant j'ai toujours énormément de mal avec l'interprétation de Jennifer Lien, toujours assez limite. En plus, il faut bien avouer qu'elle n'est pas aidée par son personnage, insipide et jamais développé correctement, comme si les scénaristes n'avaient jamais su quoi en faire.
Ici, son départ laisse de marbre, et coûte une navette (encore une !) au Voyager, en plus de faire gagner quelques années de voyage au vaisseau, comme par magie : pourquoi pas, mais dans les faits, ça ne sert pas à grand chose. Du côté de Seven, cet épisode ne fait que confirmer mes impressions de l'époque : Janeway est vraiment antipathique et hypocrite dans bon nombre de ses décisions, elle est manipulatrice, et à un code moral à géométrie très variable, au sein même de cet épisode. Il suffit de comparer son approche du libre-arbitre face à Seven et face à Kes pour s'en convaincre.
4x03 - Day of Honor :
B'elanna questionne son héritage et les rituels associés à celui-ci, avant de finir coincée seule avec Tom, dans des combinaisons spatiales, au milieu de nulle part, lorsque leur navette explose (encore une !), Seven s'ennuie et tente de convaincre l'équipage de lui faire confiance, et des aliens roumains demandent la charité, et s'énervent quand le Voyager ne leur donnent pas toutes leurs réserves.
Un épisode très sympathique et réussi, signé Jeri Taylor, avec un beau travail de développement du personnage de B'elanna, notamment dans ses rapports avec Tom, qui franchissent ici un nouveau palier lors d'une scène assez touchante. Du côté de Seven, j'avais oublié à quel point ils avaient eu la main lourde dans le racolage, avec sa tenue argentée initiale et son Wonder-Mega-Ultra-Bra. Non pas que ça me dérange, hein, mais bon, on sent les producteurs qui tentent d'attirer le quadrant démographique 18-34 M...
Seul vrai bémol de l'épisode, l'alien mendiant, assez agaçant dans son interprétation, et qui aurait tout à fait eu sa place dans le métro aux heures de pointe.
"Sivouplé madaaaame, un peu de dilithium pour mon vaisseau, j'ai 87 membres d'équipage à nourrir... sivouplé..."
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 3 qui commence à peine à prendre de la vitesse, avec l'arrivée des Borgs !
3x25 - Worst Case Scenario :
Un épisode sympathique, bien qu'inégal, sur l'équipage du Voyager qui se passionne pour une simulation holographique anonyme récemment redécouverte dans les archives du vaisseau, et mettant en scène la mutinerie du Maquis à bord.
Pendant les deux premiers tiers de l'épisode, le tout est agréable, assez léger, centré sur Paris et Torres, et le récit avance à un rythme soutenu et efficace ; aux 2/3, cependant, on retombe dans les clichés habituels de l'épisode holo-centrique, avec une méchante holographique (ici, en l'occurrence, Seska) qui prend le contrôle de la simulation et menace la vie des officiers. Rien d'exceptionnel, au final, mais un tout assez agréable à suivre, et bien mené.
3x26 - Scorpion, part 1 :
Enfin l'arrivée tonitruante des Borgs... qui se font démolir en cinq secondes dès le pré-générique par l'espèce 8472. Difficile de faire plus efficace, et d'ailleurs, l'épisode tout entier est plutôt bien mené, profitant du format double pour développer un peu plus ses autres personnages (Janeway/Chakotay) et pour se ménager des moments de calme bienvenus (bon, cinq minutes d'ouverture sur Janeway/Leonardo Da Vinci, c'était peut-être un peu trop).
Cela dit, malgré l'efficacité de l'épisode et de son cliffhanger, force est de reconnaître que l'espèce 4872 est assez datée dans son imagerie numérique, que le plan de Janeway (négocier un traité de paix avec les Borgs en échange d'un moyen d'assimiler les 4872) est très très mal avisé (offrir aux Borgs un moyen d'assimiler une technologie surpuissante... je ne vois pas comment ça ne pourrait pas ne pas mal tourner), et que c'est la première étape dans l'affaiblissement malheureusement systématique des Borgs dans Voyager, qui passent ainsi de menace ultime de l'univers Trek à race vaguement méchante que l'on peut repousser et avec laquelle on peut négocier.
Bilan :
Je vais me contenter d'un bilan de mi-saison, puisque la première moitié de la saison 3 est beaucoup trop vague dans mon esprit... et donc, une seconde moitié de saison 3 très inégale. Pendant un bon moment, les épisodes sont (au mieux) anecdotiques, jusqu'à ce que, pour une raison ou une autre, la production retrouve du poil de la bête, à peu près au moment où ils décident d'utiliser les Borgs, dans la dernière ligne droite de la saison.
En parallèle, alors que la majorité de l'équipage reste inexistante et transparente, soudain, B'elanna et Tom Paris prennent de l'importance, deviennent attachants, et existent en tant que personnages à part entière (et plus seulement en tant qu'archétypes-fonctions). Probablement parce que Roxann Dawson est l'interprète la plus solide du cast féminin de la série (en face, c'est clairement Picardo), et que les scénaristes n'hésitent plus à se reposer lourdement sur elle, quitte à faire passer Kate Mulgrew au second plan.
Bref, une saison 3 qui ne m'a pas marqué (c'est le moins que l'on puisse dire, vu que je m'ennuyais tellement que j'ai fais un break de deux ans et demi), mais qui se termine de manière intéressante et intrigante, avec l'arrivée des Borgs, et le passage du Voyager en territoire ennemi. Place à la s4, et à l'uniforme argenté de Seven trois tailles trop petit.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Ex Machina :
Informaticien talentueux travaillant pour le géant mondial de la recherche sur internet, Caleb (Domhnall Gleeson) est invité à passer une semaine dans le chalet de Nathan (Oscar Isaac), le patron de son entreprise et un véritable génie de l'informatique. Sa mission : pendant sept jours, Caleb va devoir interagir avec Ava (Alicia Vikander), une ginoïde séduisante créée par Nathan, afin de déterminer si oui ou non elle constitue la première forme d'intelligence artificielle au monde...
Un long-métrage de science-fiction auréolé d'une réputation exceptionnelle, mais qui, je dois bien l'avouer, m'a un peu déçu.
Non pas que ce quasi-huis clos intimiste au rythme assez lent et à l'ambiance pesante soit mauvais, mais au final, il ne sort jamais des sentiers battus du genre, ni n'aborde ses thématiques sous un angle particulièrement frais ou original.
À vrai dire, le film enchaîne même tellement les rebondissements convenus et prévisibles que ça l'affaiblit probablement un peu trop, d'autant que les personnages ne suscitent jamais le moindre attachement ou la moindre empathie : son héros n'est qu'un bouc émissaire manipulé par tout le monde de manière évidente, et ce depuis le début, sa "romance" avec Ava ne fonctionne jamais vraiment, tant Ava n'est pas particulièrement attirante, innocente ou troublante, et Nathan est tellement écrit, dès le début, comme un génie arrogant et détestable qu'aucune de ses actions ultérieures (les sexbots, etc) n'ajoute réellement à son personnage ni ne le renforce dans son archétype déjà très prononcé.
Bref, comme Moon en son temps, très classique, très prévisible, relativement maîtrisé mais trop encensé pour son propre bien.
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 3 qui commence à peine à prendre de la vitesse, avec l'arrivée des Borgs !
3x22 - Real Life :
Pendant que le Doc fait l'expérience holographique d'une vie de famille, le Voyager est confronté à un phénomène mystérieux et destructeur ressemblant étrangement à une tornade spatiale. Un épisode assez inégal et peu homogène, avec d'un côté une intrigue prévisible et quelconque (l'anomalie spatiale), et de l'autre, quelque chose de plus réussi (le doc holographique qui découvre ce que c'est que la vie de parent), et qui prend même un tournant nettement plus sombre et déprimant sur la toute fin.
Reste que le contraste est un peu trop important entre cette partie sérieuse et dramatique, et le reste de ce qui se passe en dehors de l'holodeck (et ce même si Paris qui flirte avec B'elanna et la taquine sur ses lectures de romans Harlequin klingons, c'est plutôt amusant).
3x23 - Distant Origin :
Le scénariste de The Chase (avec ses Ancient Aliens qui ont répandu leur ADN dans toute la galaxie, et les scientifiques de toutes les races qui tentent de retrouver cette race première) remet le couvert, avec ici des extraterrestres sauriens descendants des dinosaures terrestres, qui auraient évolué sur Terre jusqu'à créer des vaisseaux spatiaux, et partir dans le quadrant Delta à la fin de l'âge des dinos, et qui tentent de retrouver leur planète d'origine en étudiant l'ADN de leur race, etc.
Alors bon, il faut fermer les yeux sur ce postulat scientifiquement très très improbable (pour être gentil), qui utilise encore à tort et à travers le terme de "théorie", et se base encore sur une conception assez discutable de l'évolution et de l'adn (Braga est coscénariste sur celui-ci, et on sait à quel point lui et l'évolution, ça fait deux). Néanmoins, malgré ces bases vacillantes, cet épisode s'avère plutôt bon, ouvrant sur 15-20 minutes exclusivement du point de vue de deux scientifiques extraterrestres qui suivent la piste archéologique du Voyager en étudiant les traces laissées durant les épisodes et saisons précédents ; puis les deux espèces se rencontrent, et c'est là encore bien mené ; et enfin le tout se finit par un procès très inspiré par celui de Galilée, durant lequel Robert Beltran se livre à une chouette plaidoirie bien interprétée et écrite.
En prime, l'épisode évite la happy end, et se termine de manière douce amère ce qui est toujours intéressant.
3x24 - Displaced :
Les membres d'équipage du Voyager disparaissent un à un, remplacés par des extraterrestres humanoïdes apparemment pacifiques, et ne comprenant apparemment pas ce qu'ils font là... Encore un épisode assez générique et prévisible, dont le seul intérêt réside dans le développement des membres d'équipage du vaisseau. Ou plutôt, devrais-je dire, dans les scénettes permettant le développement de B'elanna et Tom, puisque ce sont les seuls personnages à y avoir droit de manière régulière et compétente (Janeway, notamment, fait presque de la figuration depuis une demi-saison).
Le reste (la seconde moitié de l'épisode, une fois le mystère éventé, et l'équipage en captivité chez les aliens) est assez basique, et se regarde donc distraitement, et Robert Beltran s'en sort assez bien dans le rôle de l'ultime humain à bord, mais pour être honnête, c'est vite vu, vite oublié. (ah, et puis j'adore le dialogue "Mon dieu, ils sont dans un environnement où les températures descendent jusqu'à -20°c, ils ne vont pas tenir plus que quelques minutes, vite !" typiquement californien)
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 3 qui commence à peine à prendre de la vitesse, avec l'arrivée des Borgs !
3x19 - Rise :
Encore un script de Braga plein de trous (comme d'habitude, Braga sacrifie la continuité et la technologie établie de l'univers Trek sur l'autel des raccourcis et autres rebondissements faciles) et de recyclage (ici, c'est très inspiré par Le Vol du Phoenix, où l'on aurait remplacé l'avion par la cabine de l'ascenseur orbital), encore une histoire de crash de navette sur une planète à l'environnement hostile, encore un épisode reposant sur le contraste Neelix/Tuvok... mais à la limite, toute ce concept de planète bombardée par des météorites artificielles aurait pu être regardable et intéressant, s'il avait été bien casté et bien réalisé.
Malheureusement, le tout est particulièrement mou, soporifique, et globalement assez médiocrement interprété par les seconds rôles. Il reste bien quelques moments intéressants entre Neelix et Tuvok, mais c'est peu.
3x20 - Favorite Son :
Ouch, l'enchaînement de ces trois derniers épisodes est assez douloureux, je dois dire, puisqu'après un Kes-centric et un Neelix-centric, on se retrouve avec un Kim-centric, un Kim qui a des souvenirs et des symptômes étranges, et qui découvre alors (après avoir mis la vie de l'équipage en danger) qu'il pourrait bien être, en fait, un extra-terrestre appartenant, comme par hasard, à une race fraîchement rencontrée par le vaisseau (et au sein de laquelle les femmes sont apparemment très peu farouches, à en juger par la demi-douzaine de bimbos qui se jette immédiatement au cou de Kim "parce que la population de cette race est à 90% composée de femmes"). On y croit à fond.
Et c'est bien là tout le problème de l'épisode : on ne croit jamais au postulat de départ, et Kim est un personnage qui n'a jamais eu la profondeur ou le développement suffisants pour être intéressant, surtout dans le cadre de ce récit qui se résume à "Kim se fait tripoter par des figurantes pendant 35 minutes, et doit résister au charme de ces sirènes" (un parallèle maladroit avec Ulysse est même fait dans les dialogues de conclusion).
Et toute aussi problématique est la réaction de tout le reste de l'équipage, qui, confrontée à une race extraterrestre féminine supposément capable de traverser la galaxie pour inséminer des humaines sur Terre, ne se pose pas la moindre question, ni ne se demande si ces aliens ne pourraient pas aider Voyager à rentrer à la maison... Avec Patricia Tallman dans un petit rôle anonyme.
3x21 - Before and After :
Oh, un épisode réussi. Je n'y croyais plus ! Bon, dans l'absolu, cet épisode (qui narre les sauts temporels de Kes, qui remonte le temps et rajeunit un peu plus à chaque saut, parvenant progressivement à comprendre pourquoi cela se produit, et comment y remédier) n'a rien de révolutionnaire, ou même de fondamentalement original. mais il est très bien exécuté, il reste constamment intéressant, et est bien interprété.
Et puis le tease du Year of Hell qui arrivera en saison 4 est vraiment sympathique (même si on peut se demander si le Year of Hell était vraiment prévu depuis tout ce temps, ou si les scénaristes ont décidé à postériori de coller à cette vision de Kes. Bref, un Kes-centric qui n'est pas insipide ou mauvais, ça se fête !
Je continue mes mini-reviews de l'intégrale de Star Trek Voyager, une intégrale commencée il y a bien longtemps, et une saison 3 qui commence à peine à prendre de la vitesse, avec l'arrivée des Borgs !
3x16 - Blood Fever :
B'elanna, contaminée par le Pon Farr de son collègue vulcain, se rabat sur Tom Paris : un épisode que j'ai toujours apprécié, probablement parce qu'il met l'accent sur le relationnel entre certains des personnages, et qu'il a (forcément) des conséquences dans la continuité globale de la série, que ce soit au niveau de Paris/B'el, ou de la manière dont les Borgs sont introduits dans Voyager (une scène qui rappelle assez, dans l'esprit, The Neutral Zone de TNG). En plus, il est globalement bien joué.
Bon, après, dans l'écriture, ça reste très superficiel, ça n'aborde jamais le côté éthique des actions de ses persos (le Pon Farr, le Vulcain qui tente de violer B'el, etc, le manque de préparation de l'équipage, les réactions des uns et des autres...), et la résolution de l'épisode botte en touche avec un combat B'el/Vulcain assez risible (surtout avec les autres membres d'équipage qui regardent la baston en spectateurs, les bras croisés, à un mètre de là). M'enfin on ne peut pas tout avoir, non plus.
3x17 - Unity :
Chakotay a un accent de navette (encore un), et tombe sur une colonie de borgs s'étant arrachés au collectif, et tentant de reconstruire une société paisible ; un bon épisode, qui approche le problème borg de manière intéressante, et qui met un peu en vedette Chakotay, ce qui est suffisamment rare pour ne pas être passé sous silence.
Cela dit, on sent tout de même que First Contact est sorti deux ou trois mois avant la diffusion de l'épisode, et que tout cela participe d'une synergie corporate volontaire visant à capitaliser sur le succès du film et de ses méchants, tout en économisant du budget en recyclant les costumes et effets du métrage, mais le résultat est néanmoins convaincant.
3x18 - The Darkling :
Un Kes-centric (non, ne partez pas... bis) dans lequel Kes tente de retrouver l'amûûûûûûr avec un alien/aventurier séduisant (un mec avec une perruque moche, un nez de Bajoran, et des lentilles de couleurs mal ajustées), mais est confrontée à un agresseur jaloux : l'Holo-Doc, victime d'un changement de personnalité suite à une expérience ratée.
Un script peu abouti, co-signé par Braga, qui se contente de refaire Dr Jekyll et Mr Hyde enrobé de scènes soporifiques avec Kes et les aliens. Très classique et routinier, pas forcément très bon ni intéressant, mais porté à bout de bras par Picardo, excellent en psychopathe violent et pervers, et brièvement face à lui, par Roxann Dawson, convaincante en victime impuissante et paralysée. En fait, l'intérêt de cet épisode est plus dans son potentiel (il y aurait eu moyen de faire quelque chose de plus fort, surtout avec l'interprétation de Picardo) que dans le produit fini, dommage.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la distance ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Deadpool :
Ancien agent des forces spéciales et mercenaire, Wade Wilson (Ryan Reynolds) découvre un jour qu'il est sérieusement malade ; prêt à tout pour survivre à ce cancer incurable et généralisé, il accepte l'offre d'un certain Ajax (Ed Skrein), qui lui inflige les pires tortures dans le cadre d'une procédure expérimentale, et le laisse pour mort. Désormais surnommé Deadpool, Wilson se découvre un facteur auto-guérissant surpuissant qui le rend virtuellement immortel... et particulièrement hideux. Bien décidé à retrouver Ajax afin qu'il lui rende une apparence normale, et toujours armé de son sens de l'humour particulièrement corrosif et sanglant, Deadpool se met en chasse. Mais lorsque son ex-fiancée (Moran Baccarin) devient la cible d'Ajax, Deadpool s'associe à Negasonic Teenage Warhead (Brianna Hildebrand) et à Colossus (Stefan Kapicic), deux mutants, afin de la sauver.
Un film-miracle, né grâce à l'engouement des fans de comics pour le trailer-démo tourné par le réalisateur Tim Miller, et grâce au soutien inconditionnel de Ryan Reynolds, fan absolu du personnage depuis des décennies.
Et donc voici la version long-métrage, toute aussi corrosive, décalée, immature, graveleuse, parodique et idiote... et toute aussi divertissante et réussie.
Pas forcément de quoi crier au chef-d'oeuvre instantané, mais un portage à l'écran regorgeant d'idées parfois particulièrement drôles, parfois stupides, mais toujours déjantées et décomplexées : c'est fidèle au personnage du comic-book (dans ses qualités comme dans ses défauts), c'est rythmé, c'est visuellement assez réussi... bref, un très bon moment de ciné super-héroïque, à réserver à un public averti.
Seul bémol, vraiment, un bad guy un peu quelconque (et peut-être un peu trop de vannes graveleuses).
En Novembre 2013, je publiais ici-même un bilan de la première mi-saison 3 de Star Trek Voyager, tout décidé que j'étais alors à me refaire l'intégrale de la série sur la lancée.
Malheureusement, le niveau qualitatif de la série, et le manque d'intérêt chronique des épisodes à ce point du show avaient alors eu raison de ma détermination... et il m'a fallu près de deux ans et demi pour trouver le courage de m'y remettre.
Cette fois-ci, cependant, je vais faire ça de manière plus progressive, avec des mini-reviews plus régulières, de trois épisodes à la fois.
Et pour commencer...
3x13 - Fair Trade :
Pas de continuité avec l'épisode précédent : Janeway voulait y faire de Neelix un ambassadeur, tout le monde était content, mais là, Neelix se sent mal, il trouve qu'il n'a pas sa place à bord, il veut soudain être officier de sécurité, ingénieur, ou que sais-je encore.
Bon, sinon, un épisode sur Neelix et son passé trouble, lorsqu'il retrouve un de ses anciens compères contrebandiers. Pas désagréable, même si Neelix a un peu tendance à être incapable et hésitant dans cet épisode, et à se laisser influencer par tout le monde. Ce qui peut être agaçant. M'enfin la dernière scène était réussie. On peut toutefois se demander où était Kes pendant tout ça...
3x14 - Alter Ego :
Un Kim-centric - hey, revenez, partez pas comme ça ! - sur Kim qui tombe amoureux de l'une des bimbos holographiques du Club Med holographique du vaisseau (assez quelconque, d'ailleurs, la demoiselle), et demande à Tuvok de l'aider, mais l'hologramme, elle, tombe amoureuse du gros... hum... cerveau du Vulcain.
Hormis les quelques scénettes amusantes de certains personnages hors du cadre professionnel (la soirée de l'équipage au Club Med, avec notamment B'elanna qui se fait draguer par son collègue vulcain sous les yeux d'un Tom interloqué, ou encore le Doc qui découvre les charmes des serveuses), pas grand chose de mémorable.
Rien de honteux non plus (si ce n'est Kim, qui réagit comme un ado de 14 ans pendant tout l'épisode ; et bien sûr, le Club Med qui ressemble toujours ponctuellement à un mauvais décor de studio, surtout avec les brushings parfaits des figurantes), mais le script donne vraiment l'impression d'être un script de Next Generation mettant en scène Wesley Crusher et Data, transposé dans l'univers de Voyager.
3x15 - Coda :
Un épisode assez frustrant, puisqu'il commence par Chakotay et Janeway qui partent seuls en navette (pourquoi ? Ce n'est jamais expliqué), et s'écrasent (forcément) ; puis l'épisode joue la carte de la boucle temporelle, avant de changer de direction, de faire de Janeway un fantôme refusant de quitter ce plan d'existence pour rejoindre l'au-delà, et de la confronter à l'esprit de son père qui en fait est un alien maléfique/démon qui veut dévorer son âme (retournement de situation involontairement téléphoné par la production, qui met l'acteur dans un vieil uniforme de Next Generation - logique, le personnage est mort 15 ans plus tôt -, mais lui colle un combadge moderne apparu avec DS9/VGR... Oups).
C'est bien rythmé, et c'est assez bien interprété (notamment par Roxann Dawson ; Mulgrew, elle, est en roue libre), mais ça reste un bon gros bordel pourtant écrit par Jeri Taylor (habituellement bien meilleure) et qui ressemble à trois ou quatre idées différentes mélangées au hasard, jusqu'à obtenir un récit se déroulant intégralement dans la tête de Janeway, et donc sans conséquences (ni véritable intensité dramatique).
(intéressant de constater que c'est le second épisode à la suite où le postulat de départ, clairement recyclé - "un personnage holographique devient indépendant" et "les protagonistes sont pris dans une boucle temporelle" - est foutu à la poubelle à mi parcours, pour partir sur un autre postulat tout aussi recyclé)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Star Wars : Le Réveil de la Force (Star Wars : The Force Awakens) :
30 ans après la destruction de l'Empire, les troupes impériales se sont regroupées sous la direction du Premier Ordre, dirigé par le maléfique Kylo Ren (Adam Driver), héritier des Siths. Lorsqu'un soldat du Premier Ordre, Finn (John Boyega), se rebelle contre ses ordres et s'enfuit, il rencontre, sur la planète Jakku, la jeune Rey (Daisy Ridley), une jeune pillarde en possession d'un droïde à l'importance capitale : il contient en effet une carte spatiale censée mener à la cachette de Luke Skywalker, le dernier des Chevaliers Jedis...
Le fameux reboot/sequelle de la franchise Star Wars par JJ Abrams, un carton absolu au box-office, des critiques dithyrambiques, des fans en extase... et au final, un mois et demi après toute cette hype, un film mi-figue mi-raisin, qui est par certains aspects bien meilleur que les préquelles (notamment au niveau de l'interprétation, et de l'absence de personnage débile pour enfants), et par d'autres aspects leur est inférieur.
Car soyons francs : ce Réveil de la Force est, délibérément, un remake à peine déguisé de l'épisode IV (et de manière plus globale, de la trilogie originale). C'est inhérent à la saga, que Lucas a toujours envisagée comme cyclique, mais malheureusement, ça donne constamment au spectateur de cet épisode une impression de déjà vu : l'héroine future jedi qui vit sur une planète de sable, et trouve un droïde avec des fichiers importants à ramener à la Rebellion ; le méchant tout de noir vêtu, qui supervise les troupes de l'Empire aux côtés du responsable d'une station spatiale méga-destructirice, sous les ordres d'un Sith présent en images holographiques ; l'attaque sur la station en question, à grands coups de X-wings ; le mentor vieillissant qui connaît un destin funeste ; la planète enneigée, la planète forestière ; les liens familiaux ; la Cantina-bis ; etc, etc, etc...
Du début à la fin, cet épisode VII n'est qu'une requelle (remake/sequel), comme Jurassic World : une suite-remake, qui se contente de recycler la majeure partie des rebondissements et des événements de son modèle, sous forme de fan-service destiné à un public avide de nostalgie.
Et c'est assez dommageable d'un point de vue intérêt : en effet, contrairement à l'épisode I, par exemple, cet épisode VII est ainsi nettement moins satisfaisant en tant que film à part entière ; c'est une grosse introduction (pas toujours très avisée dans ses choix : je pense notamment à la fin volontairement expédiée pour placer une apparition de Luke) à cette nouvelle trilogie, et elle est de plus globalement sans surprises puisqu'elle enchaîne les idées et les concepts recyclés.
Privé d'originalité, ce premier film repose alors sur ses personnages, nouveaux comme anciens.
Commençons par les anciens : Chewie est fidèle à lui-même ; les robots sont absents ; Nien Nub et Ackbar font un peu trop caoutchouteux, mais ont le mérite d'être là ; Harrison Ford nous fait un baroud d'honneur, et semble avoir réappris à jouer la comédie ; et Leia... n'est vraiment pas mise en valeur avec son lifting réel (et numérique), et le flou artistique de ses gros plans.
Au niveau des petits nouveaux, ensuite : pas grand chose à dire sur Phasma ou sur l'Empereur 2.0, assez oubliables et inexistants ; le bestiaire est sympathique, mais les créatures trahissent parfois leur nature de marionnettes un peu raides ; Poe est un pilote assez générique ; Kylo Ren est intéressant, mais n'a malheureusement pas assez de scènes avec l'un ou l'autre de ses parents pour vraiment rendre leur relation tragique et poignante (un flashback n'aurait pas fait de mal - bien que je suppose que les flashbacks arriveront dans les épisodes suivants) ; les habitués des productions JJ Abrams qui apparaissent à l'écran sont un peu gênants en cela qu'ils sortent aussitôt le spectateur de l'univers SW pour lui rappeler d'autres oeuvres ; et enfin Finn et Rey forment un duo très sympathique et attachant, mais qui n'est pas sans problèmes.
D'un côté, ils fonctionnent très bien ensemble, ont une bonne alchimie, et apportent une touche d'humour bienvenue dans ce récit ; de l'autre, difficile de ne pas voir en eux une réponse directe aux critiques récurrentes faites à l'univers SW.
"L'univers SW, c'est un univers d'hommes blancs, les femmes et les minorités sont inexistantes, c'est pour ça que ça ne plaît qu'aux garçons." -> on choisit une héroïne douée en tout (au point d'être TROP douée et de paraître surpuissante), et on lui colle un sidekick comique noir. Ce n'est pas vraiment gênant dans le cadre du film, mais ça sent un peu tout de même le syndrome du quota.
D'autant qu'encore une fois, dans sa volonté d'avoir un personnage féminin fort, le script en fait trop, et transforme Rey en quelqu'un qui est à la fois super-pilote, super-mécano, super-combattante, super-linguiste, super-Jedi, super-indépendante, super-charismatique, super-spéciale, super-résistante aux coups, super-intuitive, etc... même si tout cela sera peut-être expliqué ultérieurement, en l'état, c'est un peu too much, et on frôle régulièrement le domaine de la fanfiction...
Cela dit, malgré toutes ces critiques que je formule, j'ai apprécié le métrage. Je regrette simplement que ce ne soit qu'une grosse introduction, certes compétente et correcte, mais redondante, et (en ce qui me concerne) nettement moins marquante (en bien et en mal) que l'Épisode I en son temps.
3.75/6
EDIT : entre l'écriture de cette critique, à chaud après avoir vu le film, et la date effective de sa publication, un peu de temps s'est écoulé, et j'ai eu l'occasion de repenser à ce Star Wars. Et c'est là que je me suis aperçu... qu'il ne m'avait vraiment pas marqué. Pas de moments particulièrement forts, pas de scène particulièrement mémorable... je me souviens toujours de quelques-unes des scènes clés (Solo), mais c'est plus pour leur impact narratif sur les personnages et l'univers établi que pour leur réussite technique, leur originalité ou leur puissance émotionnelle.
Et d'ailleurs, un autre problème m'est apparu évident, à postériori, un problème qui est double : d'un côté, le film détruit absolument tous les acquis de la première trilogie, en ruinant la happy end de tous les personnages de celle-ci, et en rebootant la plupart des éléments de l'univers, comme si de rien n'était.
Et de l'autre, ce film est un paradoxe. C'est un premier film introductif, qui fonctionne mal en tant que requelle tant tous les temps forts de Star Wars y sont recyclés de manière trop évidente, et qui paradoxalement n'est pas vraiment une bonne introduction non plus, en cela qu'il ne lance pas beaucoup de pistes captivantes ou intrigantes : le grand mystère (Luke) est déjà plus ou moins résolu et explicité dans ses grandes lignes (le pourquoi de son exil, sa nouvelle apparence, ses coordonnées, le lien qu'il a potentiellement avec Rey : tout ça, on peut plus ou moins déjà le deviner au travers de ce qui est dit ici, et au travers de cette scène de conclusion mal rythmée et inutile, qui aurait été plus à sa place en ouverture de l'épisode suivant) ; à l'identique, on devine aussi que l'épisode prochain risque d'être une alternance mécanique de Rey/Luke, de Finn/BB8/Poe, et des manigances de Snokes/Kylo.
Pourquoi pas, mais encore une fois : avec un univers aussi vaste que celui de Star Wars, il est vraiment regrettable que Abrams et ses scénaristes aient fait le choix d'en réduire toujours plus l'ampleur, en la limitant aux Skywalker et à leurs conflits familiaux ; ce premier épisode m'a tellement peu marqué - et à fait tellement peu preuve d'originalité - que je peine à me motiver pour ce qui va arriver dans deux ans, et que je redoute un film volontairement et gratuitement plus sombre, pour coller à la réputation de l'Empire Contre-Attaque.
Je redescends donc la note à 3.25/6, en attendant un second visionnage en VO, un de ces jours, possiblement une fois l'épisode 8 sorti et assimilé (histoire de voir si toute cette mise en place était bien utile)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Renaissances (Self/Less) :
Damian Hale (Ben Kingsley), riche magnat de l'immobilier, souffre d'un cancer au stade terminal, et n'a plus que quelques mois à vivre. Bien décidé à ne pas mourir sans se battre, il contacte l'entreprise Phoenix Biogenic Corp, dont le président (Matthew Goode) lui propose une offre impossible à refuser : transférer son esprit dans un corps jeune et fort, cultivé en laboratoire. Hale accepte, et se retrouve dans un nouveau corps (Ryan Reynolds), un corps qui, rapidement, s'avère en fait appartenir à un militaire marié à Madeline (Natalie Martinez), et père d'une fillette malade, pour laquelle il s'est offert à la PBC...
Un thriller pseudo-Dickien, qui aurait pu faire illusion s'il n'était pas aussi bancal à tous les niveaux.
Très "inspiré" de L'opération diabolique (1966) de Frankenheimer, ce métrage cumule les problèmes, à tous les niveaux : la réalisation, pourtant de Tarsem Singh, est totalement générique et impersonnelle ; le script est ultra basique, jamais correctement exploité, et le spectateur a toujours 10 longueurs d'avance sur le moindre rebondissement du métrage ; il n'y a aucune véritable cohésion entre l'interprétation de Kingsley et celle de Reynolds - et donc on n'a jamais l'impression d'avoir affaire au même personnage dans un autre corps ; Madeline et sa fille sont des personnages assez agaçants, qui n'écoutent jamais ce qu'on leur dit, et s'attirent toutes sortes d'ennuis dont il faut les tirer ; et le film est tout simplement trop long, surtout en regard de son contenu, qui vire à l'actioner basique et peu inspiré.
Un joli ratage, qui fonctionne brièvement lorsque Reynolds et la fillette jouent dans la piscine... probablement parce que ces scènes semblent semi-improvisées, et être des échanges entre les deux acteurs plutôt qu'entre les deux personnages.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Electric Boogaloo (Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films) :
Dans les années 80, Menahem Golan et Yoram Globus, deux immigrés israéliens installés aux USA et passionnés de cinéma, décident de faire des films. Ensemble, ils prennent la tête du studio Cannon, qui devient rapidement réputé pour ses séries Z opportunistes, ses films d'action produits à la chaîne, et son érotisme racoleur. Mais bien vite, la paire Golan-Globus commence à avoir la folie des grandeurs, et à vouloir conquérir le monde tout en acquérant une certaine respectabilité : une ambition qui va mener Cannon à sa perte.
N'importe quel cinéphile digne de ce nom et ayant grandi dans les années 80 savait à quoi s'attendre lorsque le logo de Cannon apparaissait à l'écran : un plaisir déviant et coupable, du mauvais cinéma pop-corn, bien souvent cependant assez hilarant, que ce soit volontairement ou non.
Et ce documentaire énergique et passionné fait vraiment un tour d'horizon complet du phénomène Cannon et de ses failles incurables, à grands renforts d'entretiens avec toutes les personnes concernées, acteurs, employés, techniciens, etc.
Tout le monde... ou presque, puisque manquent quelques noms importants (comme Chuck Norris ou Van Damme), ainsi que les principaux intéressés, Golan & Globus... qui ont préféré mettre en chantier leur propre documentaire pour tenter de prendre de vitesse ce métrage-ci.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
À la Poursuite de Demain (Tomorrowland) :
Lorsque Casey Newton (Britt Robertson) découvre une broche marquée d'un T et la touche, elle reçoit une vision de Tomorrowland, une ville rétrofuturiste où vivent les plus grands cerveaux de tous les temps, et où tout est possible. Pour en percer les mystères, elle se tourne vers Frank Walker (George Clooney), un scientifique et inventeur ayant déjà visité Tomorrowland dans son enfance, et dont les découvertes lui valent d'être traqué par des assaillants énigmatiques...
Une déception de taille. J'attendais beaucoup de ce projet de Brad Bird, à la distribution très sympathique (Clooney, Robertson, Hugh Laurie), et à l'ambition certaine... mais au final, j'en ressors particulièrement frustré.
Et je ne sais pas vraiment par où commencer, en fait. À vrai dire, l'un des problèmes de ce film est directement cité dans ses dialogues, résumables en quelques mots : "Le Tomorrowland que vous m'avez promis est décrépit, terne et un mensonge, ce n'est qu'une illusion..." ; et c'est exactement ça : le Tomorrowland rétrofuturiste promis dans les bandes-annonces et un peu partout n'est qu'une illusion, et n'est absolument pas le théâtre de l'action du film.
C'est cohérent avec les thématiques du film, donc difficile de le critiquer sur ce plan précis, mais malheureusement, cela implique aussi qu'une énorme partie du métrage se déroule dans le monde réel, ou bien en intérieur, ou dans un Tomorrowland laissé à l'abandon : de quoi tirer le tout vers le bas, et aller précisément à contre-courant de l'un des propos du récit (les gens ne rêvent plus, ils préfèrent le dark & gritty et les explosions, et c'est ce qui mène l'humanité à sa perte), en recouvrant ce dernier d'une couche terne et générique très frustrante (et qui, précisément, ne donne pas envie de rêver (notamment quand le film finit par n'être qu'un gros blockbuster pétaradant de plus).
D'autant plus frustrante que, lorsque le film se lâche vraiment (tout le flashback sur Clooney enfant ; la Tour Eiffel ; la première vision de Britt Robertson), il devient particulièrement réussi, bien servi par des effets spéciaux impeccables, et une musique de Giacchino plutôt réussie.
Mais le reste du temps, c'est trop formaté.
Oui, le script fourmille d'idées... mais les péripéties sont étrangement creuses, très mal rythmées, et pas aidées par des dialogues surexplicatifs, qui répètent constamment les mots-clés des thématiques du film.
Oui, la relation entre Clooney et la petite Athena est très réussie et touchante... mais elle finit par très rapidement voler la vedette à Britt Robertson (dont le personnage finit par être fade, finalement assez accessoire au film, et mis de côté), et à Hugh Laurie, dont le personnage sous-développé tient sur une feuille de papier à cigarette.
Oui, le film est visuellement très beau... mais certains choix créatifs (le montage dans l'action est parfois étrange ; les accélérés pour tous les mouvements des robots et pour certains autres scènes ; le vol plané de Clooney enfant, au début du film) a tendance à pousser Tomorrowland dans la direction d'un cartoon, impression encore plus renforcée par des robots sortis d'une mauvaise comédie de SF, qu'ils soient des hommes en noir, ou bien Kathryn Hahn et Keegan-Michael Key (qui ont suscité chez moi un bon gros facepalm).
Oui, le propos du film est intéressant... mais il est saboté par un script trop confus et mal structuré, qui tente d'être un film d'aventure, une comédie, un cartoon, un récit à morale, un flashback dans un flashback, etc...
Bref, le film est beaucoup trop inégal pour vraiment convaincre, et on finit par le suivre d'un oeil las et distrait, trop anesthésié par toutes ces scènes plates et sans relief pour avoir encore l'énergie de se lever et d'être fasciné par les quelques moments d'action réussis.
Vraiment, vraiment, vraiment dommage.
2.5/6 (en fait un tout petit 3/6, mais -0.5 pour l'utilisation à tort et à travers du nom de Nikola Tesla, que l'on retrouve désormais partout, et qui commence sérieusement à me fatiguer tant elle est typique de la mésinformation du web.)