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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #science-fiction catégorie

Un film, un jour (ou presque) #552 : Doomed - The Untold Story of Roger Corman's The Fantastic Four (2015)

Publié le 6 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Documentaire, Fantastique, Science-Fiction, Marvel, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Doomed - The Untold Story of Roger Corman's The Fantastic Four :

En 1992, Bernd Eichinger, un producteur, comprend qu'il doit à tout prix produire, avant la fin de l'année, un long-métrage inspiré des Quatre Fantastiques de Marvel, s'il ne veut pas en perdre définitivement les droits. Il se tourne alors vers Roger Corman, spécialiste des films de genre à petit prix, et c'est alors le début de la production d'un film mythique, pour la somme d'1 million de dollars. Un film mythique, car une fois terminé, le film ne sortira jamais en salles, et disparaîtra à jamais dans les archives de Marvel...

Documentaire de Marty Langford retraçant intégralement le parcours de la production de ce film maudit, Doomed s'avère très intéressant à suivre, car bénéficiant d'interviews de quasiment toutes les personnes impliquées dans le tournage : de Corman à la distribution principale au grand complet, on comprend alors que tout le monde s'est lancé dans ce projet en y croyant complètement, persuadé que ça allait être là la petite porte par laquelle ils allaient rentrer dans le monde d'Hollywood et des films à succès. Par conséquent, toute l'équipe s'est complètement donnée au métrage, allant même jusqu'à assurer une grosse partie de sa promotion de sa propre poche...

Il se dégage donc de ces 90 minutes une impression très claire de sincérité et de passion, particulièrement contagieuse, et qui ne peut que mener à une certaine compassion lorsque vient le moment où tout s'effondre. On apprend ainsi que si le film a été "tué" dans l'oeuf, c'est parce que le fameux (pas pour les bonnes raisons) Avi Arad (qui a refusé d'être interviewé) avait de bien plus grandes ambitions pour la branche cinématographique de Marvel : il n'avait d'ailleurs tout simplement aucune considération pour l'équipe technique et créative, se contentant de signer un gros chèque à Corman et Eichinger, et laissant tous les subalternes de ces derniers sans même une chance de découvrir à quoi ressemblait le film dans sa version finale.

Un documentaire très sympathique et instructif, mais qui perd un demi-point pour l'utilisation non-stop, en fond sonore, d'un morceau clairement photocopié sur le thème des Pirates des Caraïbes, en nettement plus fauché.

4/6

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Un film, un jour (ou presque) #549 : Transformers 5 - The Last Knight (2017)

Publié le 3 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Science-Fiction, Transformers

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Transformers 5 - The Last Knight :

Après le départ d'Optimus Prime, l'Humanité a déclaré la guerre aux Transformers, qui se cachent un peu partout sur Terre. Aidé par Bumblebee, Cade Yeager (Mark Walhberg) fait tout son possible pour protéger les robots de l'espace, mais cette tâche se complique un peu plus lorsqu'il doit gérer simultanément la présence d'une jeune orpheline débrouillarde, Izabella (Isabela Moner), la collaboration des Decepticons et du gouvernement américain décidés à le retrouver, et l'existence d'une ancienne prophétie liée à Merlin (Stanley Tucci) et aux Chevaliers de la Table Ronde : la grande confrontation entre la Terre et Cybertron, désormais en ruines et contrôlée par Quintessa, est inéluctable, et seul l'un des deux astres survivra à cette rencontre.

Cette critique-ci, je vais la faire très courte : si vous en aviez déjà assez des scénarios bordéliques des épisodes précédents, de leurs personnages innombrables et paradoxalement totalement inutiles et pour la plupart insipides, et que vous espérez un changement pour ce qui est supposément le dernier film Transformers de Michael Bay, passez votre chemin.

Ici, c'est plus bordélique et confus que jamais, et pour ne rien arranger, Bay semble ne plus en avoir rien à faire de cette franchise.

Si par contre, vous êtes prêts à subir tous les défauts habituels des Transformers, étalés sur deux heures boursouflées emplis de personnages superflus, de dialogues interminables et d'action quelconque (un comble pour du Bay !), d'occasions ratées, d'idées bâclées, etc, en échange d'une dernière demi-heure visuellement spectaculaire et proposant même des moments impressionnants dans le genre, alors faites-vous plaisir.

Personnellement, j'avais déjà eu beaucoup de mal avec le précédent chapitre, et ici, je me suis vraiment ennuyé comme un rat mort pendant ces deux premières heures, donc...

2/6 pour le travail de malade d'ILM, et le jemenfoutisme la désinhibition totale de Michael Bay

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Les bilans de Sygbab - LEXX : saison 3 (2000)

Publié le 1 Juillet 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Canada, Allemagne

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Lexx - Saison 3 :

Après une première saison en forme de mini-série et une deuxième saison composée dans sa grande majorité de loners structurés autour d'un fil rouge, cette troisième saison s'oriente sur un format feuilletonnant. L'action se déroule essentiellement sur deux planètes jumelles dont Lexx croise le chemin après 4000 ans d'errance dans l'espace (l'équipage sort alors de la cryo-stase dans laquelle il était plongé). L'une est entièrement composée d'océans, l'autre est totalement désertique, et chacune possède des villes construites sur des tours.

L'intrigue amène Stan et ses compagnons à effectuer des allers et retours entre les deux planètes, et les scénaristes s'en donnent à coeur joie pour alterner les séparations et les retrouvailles afin de donner une nouvelle dynamique au groupe. Au fur et à mesure de leur découverte des deux mondes, ils rencontrent d'anciennes connaissances à priori décédées (Bunny, Fifi, Mantrid, Jigarata, pour ne citer qu'eux), qui ne connaissent pas le concept de la naissance.

Le voile est levé dans le final : les deux planètes sont des représentations du paradis et de l'enfer, peuplées par l'essence vitale des individus qui ont été jugés après leur mort. Un concept intéressant qui permet de faire le procès de Stan dans l'avant-dernier épisode  - alors que les scénaristes jouaient de son égoïsme exacerbé, il paie ici les conséquences de ses mauvais choix - et qui remet en perspective certains éléments disséminés au cours de la saison comme la différence marquée entre les souffrances endurées sur la planète Fire et les bonheurs de la planète Water - incongrus dans la Dark Zone.

C'est également en cohérence avec la thématique principale, à savoir la distinction entre le Bien et le Mal, ainsi que les choix moraux que doivent effectuer Stan et Xev. Celui qui les met face à leurs reponsabilités est sans doute l'atout principal de la saison : Prince. Il déjoue sans cesse la mort, peut apparaître où et quand il le veut quand il veut, possède la capacité de prendre l'apparence de n'importe qui (un don bien entendu exploité pour proposer des situations improbables, comme Xev qui aurait envie de coucher avec Stan), et veut détruire la planète Water par tous les moyens car il est le mal incarné. Tout cela fait de lui un personnage à la fois charismatique, fascinant et inconsistant. A l'évidence, le ton est plus sérieux, et même si l'humour noir est toujours là, sa portée est bien moindre qu'auparavant.

Cette nouvelle orientation engendre bien évidemment des adaptations dans l'écriture, qui n'est pas exempte de tout défaut. Il est toujours plus difficile de construire une saison autour d'un arc unique, et parfois les ficelles utilisées pour que l'intrigue rebondisse sont assez grossières. L'alternance des villes visitées a également ses limites car les épisodes ne sont pas toujours des plus passionnants (le concept est exploité jusqu'au bout : pas moins de quatre épisodes portent le nom de la ville que le téléspectateur va découvrir en même temps que les protagonistes). Enfin, le conflit perpétuel entre les deux planètes ne se ressent pas vraiment, à quelques exceptions près. Quoi qu'il en soit, il faut saluer cette prise de risque : l'équipe en place ne s'est pas contentée de dupliquer une recette qui avait déjà fonctionné en prenant le parti de tenter tout autre chose.

À côté de ça, il y a un véritable développement des personnages. Outre le cas de Stan qui a déjà été évoqué et 790 qui apparaît moins à l'écran après avoir opéré un revirement à 180° puisqu'il/elle a désormais les yeux roses transis d'amour pour Kai - ce qui n'est pas plus mal tant il est agaçant -, le Brunnen-G et Xev ne sont pas laissés de côté.

Quelques éléments nous sont fournis pour mieux comprendre l'état de mort-vivant du premier cité : il a été décarbonisé, et certaines parties de son corps sont mécaniques (comme son entrejambe, raison pour laquelle il ne peut pas goûter à certains plaisirs). Son statut est représenté de manière symbolique en fin de saison, lorsqu'il est en train de couler vers le centre de la planète Water et qu'il rencontre son essence vitale, coincée entre les deux mondes.

Concernant Xev, il faut signaler une nouveauté : son ADN de lézard sert enfin, et lui confère le même genre de pouvoirs que les reptiles (notamment le roulé-boulé qui leur permet de se déplacer à une allure fulgurante). C'est un élément qui n'avait pas vraiment été exploité jusqu'à présent et il est plaisant de constater qu'il sert enfin.

Son passé sur B3K est l'objet de flashbacks, afin de montrer dans quelles conditions elle a été élevée. Vivant dans une boîte - à la dure donc -, son éducation avait pour seul but de l'entraîner à être une femme parfaite, anticipant tous les désirs de son mari. Finalement, elle était presque prédestinée à être une esclave sexuelle, ce qui remet en perspective sa condamnation initiaie.. Mais elle a su passer au-delà et a réussi à se forger une personnalité forte.

Il est difficile d'évoquer des points de comparaison avec les saisons précédentes puisque le format, la structure et les ambitions sont bien différentes, mais le côté un peu trop sérieux par moments ne convient pas réellement à la série. C'est dommage car la ligne directrice est très intéressante, et en y mettant plus de folie cela aurait donné un traitement original à un thème très classique. Il faudrait que cet esprit déjanté règne dans la saison 4, puisque l'équipage se dirige vers la Terre qui était en orbite inversée avec les planètes jumelles, et sur laquelle devraient se trouver toutes les essences vitales libérées par leur destruction. Il y a de la suite dans les idées, et le potentiel pour faire quelque chose de bien.

 

(voir aussi : bilan saison 1 ; saison 2)

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 6 (9/9 + bilan)

Publié le 25 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Star Trek, Review

Fin de la saison 6 de Star Trek Voyager, une saison qui, malgré un certain sens de la continuité, continue de souffler le chaud et le froid...

Star Trek Voyager, saison 6

6x25 - The Haunting on Deck Twelve:

Alors que le Voyager est plongé dans une obscurité totale le temps de traverser une nébuleuse, Neelix raconte aux enfants borgs l'histoire du Pont 12, fermé à tous les passagers suite à un incident des plus sinistres...

Star Trek Voyager nous fait une histoire de "fantômes" pas désagréable, mais qui souffre d'un gros ventre mou, et peine donc à convaincre sur la durée. Dommage, parce que les angles de caméra inhabituels, la continuité avec les enfants et Tal Celes (dont c'est malheureusement la dernière apparition), les effets, et l'interprétation de Mulgrew étaient tous plutôt convaincants, et que dans l'idée, l'épisode est sympathique, mais au final, le tout s'équilibre pour donner quelque chose de plutôt moyen.

 

6x26 - Unimatrix Zero, part 1 :

Lorsque Seven commence à rêver, elle découvre qu'une fraction rarissime du Collectif borg est capable de se transporter en pensée dans l'Unimatrix Zéro, une réalité virtuelle tropicale et idyllique, dans laquelle ces Borgs retrouvent leur identité et leur individualité. Mais le Collectif - et la Reine borg - sont bien décidés à se purger de ces erreurs biologiques, et le Voyager va tout faire pour empêcher un massacre...

Pour finir la saison, un épisode double centré sur les Borgs, définitivement surexploités, et qui paradoxalement, n'évoque même pas les enfants borgs présents à bord.

L'ensemble reste assez regardable et dynamique, même si l'idée de faire de Seven l'une des Borgs "spéciales" est probablement de trop, tout comme sa relation "virtuelle" avec l'un des autres borgs.

Et puis, je ne sais pas trop pourquoi, mais tout ça semble tellement sortir de nulle part que l'ensemble de l'épisode paraît parfois vraiment forcé... comme par exemple ce cliffhanger finalement très peu original - cf Best of Both Worlds.

Bref, à nouveau : c'est regardable, mais peu mémorable.

 

Bilan saisonnier

La saison dernière, j'avais conclu que Voyager manquait vraiment de direction, après sa saison 4 centrée sur Seven of Nine : le show n'avais plus vraiment de point focal, et se contentait bien souvent de recycler des intrigues et des antagonistes passés, sans grande motivation, et en faisant du surplace.

Cette année... il en va de même, en fait. Et comme je n'ai eu de cesse de le répéter au cours de ces neuf bilans hebdomadaires de visionnage, la saison 6 de Star Trek : Voyager est frustrante.

Frustrante, parce que malgré des épisodes problématiques et faiblards, comme chaque saison, et des idées pas toujours très probantes (Fair Haven), la série a décidé, cette année, d'introduire des personnages secondaires récurrents (Naomi Wildman est toujours là, les enfants borgs, Tal Celes, Reginald & Troi...), ce qui est une très bonne chose... mais malheureusement, elle ne les exploite pas assez dans l'ensemble, et se contente d'utiliser ces personnages le temps de deux ou trois épisodes, avant de les oublier ensuite.

Une tendance qui prend surtout place dans la seconde moitié de la saison, ce qui fait que ces personnages récurrents n'ont pas le temps de s'installer ou d'être développés correctement.

Cela dit, ça va de pair avec le sous-développement chronique de tous les personnages ne s'appelant pas Seven of Nine et Holo-Doc. Seule B'elanna s'en sort occasionnellement avec les honneurs, mais même là, elle est nettement moins présente qu'à une certaine époque, et sa relation avec Paris n'existe que quelques fractions de seconde dans la saison.

Et puis reste le problème des Borgs. Des Borgs, encore des Borgs, toujours des Borgs, trop de Borgs, qui deviennent répétitifs et insipides. Combien de fois Seven et le Voyager vont-ils rencontrer un groupe de Borgs renégats/déconnectés/perdus, etc ? Combien de fois le vaisseau va-t-il affronter une Reine Borg, triompher d'elle, et continuer son petit bonhomme de chemin ?

Franchement, en tant que spectateur, j'en suis presque arrivé à un point où j'ai envie de zapper certains épisodes dès qu'on aperçoit un cube ou un drone...

Alors qu'attendre de l'ultime saison de Voyager ? Bonne question. À l'époque de sa diffusion, je l'avais totalement ratée, tant j'avais décroché, et je n'avais rattrapé le series finale que bien plus tard, sans conviction.

Là, si j'étais optimiste, je dirais que les scénaristes vont profiter de cette dernière saison pour développer sur la durée le retour potentiel du Voyager sur Terre, ses contacts de plus en plus fréquents avec la Fédération et Starfleet, etc. Mais je suis réaliste. Connaissant la série et son équipe créative (Ron D. Moore est parti, Menosky aussi, Brannon Braga qui prend ses distances entre la saison 6 et 7 pour rejoindre Enterprise, Bryan Fuller sous-exploité), je m'attends à une saison complète de meublage, à une disparition totale des personnages récurrents de la saison 6, et à un beau gâchis général, avec toujours plus de Borgs, mais toujours moins impressionnants et menaçants.

J'espère me tromper...

 

À suivre...

(épisodes 6x01-03 ; 6x04-06 ; 6x07-09 ; 6x10-12 ; 6x13-15 ; 6x16-18 ; 6x19-21 ; 6x22-24)

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Les bilans de Sygbab - LEXX : saison 2 (1998-1999)

Publié le 24 Juin 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Allemagne, Canada

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Lexx - Saison 2 : 

Comparée à la première saison, celle-ci se rapproche des standards connus aux États-Unis puisqu'elle est composée de 20 épisodes, dont le format de 45 minutes est beaucoup plus classique. Cela offre donc bien plus de liberté pour narrer les aventures de cet équipage loufoque, sous le prétexte que ceux-ci cherchent - une fois de plus - un nouveau lieu d'habitation. Le glauque, le gore et le sexy sont toujours présents, mais c'est surtout l'esprit déjanté qui se développe de plus en plus et qui est mis en avant avec bonheur.

Si l'humour noir existait auparavant, le deuxième épisode montre les premiers signes du recul pris par les scénaristes et donne lieu à une auto-dérision des plus savoureuses quand un docteur tente de séduire Zev en se comparant à ses compagnons qu'il décrit comme des personnages ridicules.

C'est globalement l'image qu'ils renvoient, et il n'est pas rare que les passagers de fortune du Lexx écarquillent les yeux en découvrant les occupants bizarroïdes de cet étrange vaisseau. C'est l'un des nombreux running-gags de la série, qui résultent la plupart du temps de situations complètement farfelues permettant de compenser le manque d'action - et aussi le manque de budget, tout se déroulant dans des espaces confinés.

Satire du monde de la télévision dont les audiences sont le seul critère de réussite, planète remplie de moines qui ne connaissent ni les femmes ni le concept d'homosexualité qu'ils pratiquent à l'envie, upgrade de 790 avec un cyborg pour créer 791, plante pouvant prendre forme humaine... Les idées délirantes sont légion, et sont exploitées à fond.

Le dernier cas cité est d'ailleurs un nouveau personnage, et ses caractéristiques sont plus qu'atypiques : Lyekka est à l'origine de la résurrection de Xev (Xenia Seeberg remplace Eva Habermann, dans un style plus vulgaire) et reste à bord du vaisseau alors qu'elle doit régulièrement se nourrir de personnes vivantes, ce qui en fait un danger pour l'équipage.

Heureusement, c'est aussi à ça que servent les fameux passagers éphémères déjà évoqués auparavant... Tous ces exemples montrent que cette série de science-fiction ne ressemble à aucune autre et qu'elle sort des sentiers battus.

D'ailleurs, parcourir l'espace n'y est pas synonyme de découverte de nouvelles planètes ou de nouvelles civilisations. Ici, il s'agit plutôt d'assouvir les désirs de luxure de Stan, qui devient fou en côtoyant Xev sans jamais avoir droit à un peu de réconfort, d'autant qu'il ne séduit jamais les filles de passage.

Loin d'un héros au grand coeur - il est plutôt un adepte forcené du nombrilisme -, il utilise constamment le Lexx à des fins personnelles, donc à très mauvais escient. Tel un gamin capricieux, il n'hésite pas à détruire des planètes pour impressionner les gens qui ne veulent pas les accepter parce qu'ils n'ont pas d'argent. Et comme le Lexx est d'une stupidité sans limite, il ne risque pas de se rebeller malgré le sillage de destruction qu'il laisse derrière lui...

Pourtant, Stan est souvent la voix de la raison (ou plutôt, sa couardise l'amène à choisir la solution la moins dangereuse pour son intégrité physique), mais la curiosité de Xev ainsi que son envie de vivre de nouvelles expériences les met dans le pétrin plus souvent qu'à leur tour.

Cela ne fait qu'encourager 790 à la soutenir - trop heureux de pouvoir déverser sa bile à l'égard de son capitaine -, tandis que Kai n'émet jamais une quelconque opinion. Stan n'a donc aucune autorité, et ne fait que suivre le mouvement quand il n'est pas décidé à certains muscles. C'est pathétique, mais les scénaristes prennent un malin plaisir à humilier leurs personnages (Kai, par exemple, se fait souvent découper et peut être contrôlé très facilement).

Il arrive toutefois que le sérieux rejoigne le délire, comme l'atteste Brigadoom. Dans un décor unique (une scène de théâtre) et avec des costumes bigarrés, le défi de l'épisode musical est relevé avec brio, en ayant une conscience aiguë du fait que c'est un exercice casse-gueule, comme le montrent les réactions de Xev et Stan. Ils représentent chacun un comportement possible chez le téléspectateur : la première est enthousiaste et se prend au jeu, le second hallucine et se demande ce qu'il est en train de regarder.

Au-delà de la forme qui peut diviser, l'univers de la série s'enrichit en reprenant des éléments déjà connus pour les approfondir : l'histoire des Brunnen-G est retracée de leur gloire jusqu'à leur chute, au moment de l'attaque de Kai contre The Divine Shadow 2000 ans auparavant.

Le développement du background de Kai n'est pas isolé puisque l'épisode Stan's Trial revient sur la supposée traîtrise de Stanley. Elle est expliquée de la manière suivante : alors qu'il avait pour mission de transporter l'ADN de l'arme ultime de The Divine Shadow aux forces armées des hérétiques, il a préféré se laisser capturer par des mercenaires plutôt que de mettre fin à ses jours ; ce qui a eu de fâcheuses conséquences : l'ADN a été utilisé pour créer le Lexx, et surtout les codes du système de défense des Planètes Réformées ont été extraits de l'une de ses dents, ce qui a abouti à leur destruction... Victime des circonstances, Il est considéré comme un criminel alors qu'il a simplement eu peur de mourir...

En tout cas, malgré ce qui ressemble souvent à un grand n'importe quoi généralisé, il y a de la cohérence, et même un fil rouge : Mantrid. Lors du premier épisode de la saison, Kai indique à ses compagnons que le seul moyen de refaire son stock de protoblood est d'en extraire d'un insecte, mais il est sans le savoir possédé par l'essence de The Divine Shadow qui veut être transférée dans un corps appartenant à son espèce. Ils font alors appel à Mantrid qui accepte de les aider car il pense pouvoir devenir immortel en récupérant l'organe qui lui permettrait de transférer son esprit dans un ordinateur.

Un plan alambiqué qui tourne mal, et qui aboutit à un programme informatique mi-humain mi-insecte suite à un enchaînement d'événements malencontreux. Contaminé par The Divine Shadow, Mantrid a alors pour seule ambition d'éliminer tous les humains, et dévore la matière de l'univers afin de construire une armée de drones, soit des bras flottants qui se déplacent en faisant un bruit inquiétant. Les enjeux ne peuvent pas être plus importants pour Stan et ses compagnons : il faut sauver l'univers ! Bien évidemment, série atypique oblige, ils vont lamentablement échouer : l'expansion de l'univers s'inverse, et ce dernier disparaît totalement.

Mantrid n'est pas vraiment présent tout au long de la saison, mais à de nombreuses reprises ses drones apparaissent en fin d'épisode pour dévorer la planète que le Lexx vient de quitter. C'est une manière intelligente de préparer la rencontre directe qui a lieu dans l'épisode Norb, un peu après la mi-saison, avant la conclusion de la saison. C'est un méchant original, qui ne trahit pas la cohérence de l'univers en place puisque sa création exploite divers éléments déjà connus auparavant.

Quand une série sait se moquer d'elle-même sans se renier, c'est plutôt bon signe. Et quand une saison récompense le téléspectateur qui s'est investi, c'est encore mieux. Grâce à cette saison 2, Lexx marque sa différence avec une ambiance et un ton vraiment bizarres mais un fond solide qui reste intéressant. Reste à savoir si le fait que l'équipage se retrouve maintenant bloqué dans le seul univers qui reste, la Dark Zone, sera exploité de belle manière.

Yo Way Yo, Home Va-Ray,

Yo Ay-Rah, Jerhume Brunnen-G

Yo Way Yo, Home Va-Ray,

Yo Ay-Rah, Jerhume Brunnen-G

Yo Ay-Rah, Jerhume Brunnen-G

 

(voir aussi : bilan saison 1)

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Un film, un jour (ou presque) #543 : Power Rangers (2017)

Publié le 23 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Science-Fiction, Action, Jeunesse, Télévision

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Power Rangers :

À Angel Grove, la vie est assez terne pour Jason (Dacre Montgomery), ex-star de l'équipe de football du lycée ; Kimberly (Naomi Scott), cheerleader accusée de cyberbullying ; Billy (RJ Cyler), autiste maltraité par les brutes du lycée ; Trini (Becky G), solitaire et rebelle ; et Zack (Ludi Lin), excentrique et imprévisible. Jusqu'au jour où, par un mystérieux concours de circonstances, ils sont réunis par Zordon (Bryan Cranston), une entité toute-puissante qui veut faire d'eux les Power Rangers, afin de défendre la Terre contre la maléfique Rita Repulsa (Elizabeth Banks)...

Je vais être clair : je n'attendais absolument rien de ce Power Rangers. Et pour cause : contrairement aux Américains, pour qui la série, toujours diffusée actuellement, est quelque chose d'incontournable et de vénérable, j'étais un peu trop vieux pour adhérer aux Power Rangers lors de leur diffusion chez nous, et en plus, j'avais déjà connu Bioman, X-Or et compagnie. En résumé, les Power Rangers m'ont toujours laissé de marbre, et l'idée d'une adaptation réaliste et contemporaine laissait augurer du pire.

Et pourtant, ça marche à peu près.

Du moins, pendant les premières 75/90 minutes.

Les cinq jeunes sont sympathiques, pas trop mal caractérisés, plutôt bien castés (les deux filles se ressemblent un peu trop à mon goût, mais bon) et cette origin story s'avère assez sympathique à suivre (bien que relativement convenue), avec quelques idées de réalisation intéressantes, et un rythme à peu près maîtrisé.

Malheureusement, dès que Rita Repulsa débarque (Elizabeth Banks s'éclate, se lâche totalement, et est même plutôt amusante : ce n'est pas elle le problème), le film commence à perdre en intérêt : les effets spéciaux numériques déboulent, assez laids, les petits jeunes sont remplacés par leurs doublures virtuelles, les arts martiaux brillent par leur absence, Goldar ne ressemble absolument à rien (trop frêle, trop laid), et lorsque vient le moment du combat final Megazord/Goldar, c'est comme si le réalisateur refusait de montrer tous les passages incontournables de la franchise : l'assemblage du Megazord se fait hors-champ, l'affrontement se règle par une german suplex risible, et le coup d'épée final n'en est pas un.

Bref, paradoxalement, c'est quand le film tente de faire du Power Rangers qu'il est le moins convaincant (y compris au niveau de l'illustration musicale, avec insertion forcée d'un bref extrait du thème pendant quinze secondes), alors que le reste du temps, il s'avère relativement agréable à suivre.

Étrange.

3.25/6

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 6 (8/9)

Publié le 18 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, Review, Star Trek, Science-Fiction

J'approche de la fin de la saison 6 de Star Trek Voyager, une saison qui semble vouloir développer un certain sens de la continuité qui fait assez plaisir à voir...

Star Trek Voyager, saison 6

6x22 - Muse :

Écrasée sur une planète primitive, B'elanna se réveille prisonnière d'un poète qui se sert d'elle comme d'une muse, pour écrire des pièces narrant ses aventures...

Un Torres-centric, ça faisait longtemps, et ça fait toujours plaisir, même si ici, le personnage passe au second plan, puisque ce qui intéresse Joe Menosky, le scénariste, c'est de parler de son métier.

Forcément, c'est son dernier script en solo sur la série, et donc, il en profite pour s'étendre en long, en large et en travers sur le métier de conteur, sur son importance sociale, sur son influence, etc ; il se permet de vanner un peu ses collègues, leur travail, la fanbase ("pourquoi rajouter des scènes de romance entre les personnages ? On s'en fout, de la romance, on n'a pas de temps à consacrer à ça !" nous explique B'elanna quand le poète imagine une scène de baiser entre Janeway et Chakotay), etc... bref, il se fait plaisir, et en soi, si c'est tout sauf rythmé, ce n'est pas forcément désagréable à suivre.

Ça ne tient pas forcément totalement sur la longueur, mais ça se regarde. Et puis ça fait toujours plaisir de revoir feue Kellie Waymire dans un petit rôle.

 

6x23 - Fury :

Une Kes âgée s'introduit à bord du Voyager, pour y tuer B'elanna, et utiliser le noyau de distorsion afin de remonter le temps, et, intégrée à l'équipage, elle tente alors de saboter sa mission...

Pauvres Michael Taylor et Bryan Fuller, contraints de tenter de faire sens/de sauver les idées calamiteuses de Berman & Braga, à l'origine de l'épisode.

Parce que même si, comme moi, on n'a jamais vraiment apprécié le personnage de Kes, on ne peut que grincer un peu des dents devant le massacre effectué par ce récit, qui fait de Kes une vieille femme psychopathe et éprise de vengeance, malheureusement sans motivations réellement convaincantes, et sans réelle logique.

On est bien loin du personnage tel qu'on le connaissait, et quand on ajoute à tout cela une Jennifer Lien qui a l'air totalement absente (déjà qu'en temps normal, ce n'est pas la meilleure actrice du monde !) et un peu empâtée, on se retrouve devant un épisode qui n'a à proposer qu'un gros débordement d'action spectaculaire, mais finalement assez creux, et une coupe de cheveux plus flatteuse pour B'elanna.

C'est très peu, et c'est surtout totalement inutile (ça me rappelle un peu le massacre effectué par les producteurs de How I Met Your Mother sur le personnage de Victoria, lorsqu'il a été ramené dans ses dernières saisons)

 

6x24 - Life Line :

Lorsque l'Holodoc découvre, par le biais du projet Pathfinder, que Lewis Zimmerman, son créateur, est atteint d'une maladie incurable, il convainc Janeway de l'envoyer sur Terre où, avec l'aide de Reginald Barclay et de Deanna Troi, il va tout faire pour tenter son soigner son "père"...

Un épisode tout simplement réussi, qui fait indirectement suite au 6x10, et développe ainsi la personnalité de l'Holodoc et de son créateur, ainsi que leurs rapports de quasi-père et quasi-fils.

Robert Picardo est excellent, et parvient à donner corps à deux personnages très similaires, mais subtilement différents, et les autres personnages secondaires ne sont pas superflus, pas même l'"assistante" de Zimmerman (très bien interprétée, d'ailleurs), dont on apprend qu'elle aussi est une création de ce dernier, et bien plus encore.

Certes, on pourrait toujours se plaindre de quelques problèmes de continuité, ou du fait que le Voyager envoie son seul médecin de bord à l'autre bout de la galaxie sans avoir de plan de secours, mais bon... ce sont des problèmes anecdotiques en comparaison du reste de l'épisode.

 

À suivre...

(épisodes 6x01-03 ; 6x04-06 ; 6x07-09 ; 6x10-12 ; 6x13-15 ; 6x16-18 ; 6x19-21)

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Les bilans de Sygbab - LEXX : saison 1 (1997)

Publié le 17 Juin 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Allemagne, Canada

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

LEXX - Saison 1 :

S'il n'y avait pas eu de suite, on aurait pu considérer Lexx comme une mini-série. Cette saison est en effet composée de quatre téléfilms d'une heure et demie, et aurait très bien pu se suffire à elle-même puisque la conclusion boucle l'intrigue principale lancée dans le pilote. Elle dépeint un monde particulier, puisqu'il existe deux univers parallèles : celui de la Lumière (The Light Universe) et celui des Ténèbres (The Dark Zone).

Pourtant, le premier est sous le joug d'une entité composée de l'essence du dernier insecte vivant et surnommée The Divine Shadow. Son objectif est simple : asservir l'humanité et l'éradiquer, afin de se venger de l'extermination de son espèce lors de la grande guerre des insectes.

Ce pitch assez hallucinant donne tout de suite le ton : ce programme sort de l'ordinaire. Et ce n'est pas la présentation du système en place sur les divers mondes d'une alliance qui comporte 20000 planètes qui fera penser le contraire : procès formatés avec des avocats et procureurs holographiques dont le déroulement aboutit toujours à la culpabilité de l'accusé, décapitations, récupération des organes et de la chair des désignés coupables, transformation des femmes indignes en esclaves sexuelles, condamnés jetés en pâture dans une arène remplie de vers géants... Une touche de gore bien soulignée par une musique aux sons perturbants, qui s'ajoute à une atmosphère déjà bien oppressante.

C'est dans ce contexte que sont donc présentés les principaux protagonistes de l'histoire. Stanley Tweedle - garde du niveau le plus bas dans la hiérarchie - devient fugitif contre son gré, ainsi que la seule personne capable de diriger le Lexx, vaisseau vivant en forme d'insecte et accessoirement l'arme la plus puissante des deux univers réunis.

Qu'il soit entre les mains d'un loser patenté considéré comme un traître car il a provoqué la destruction d'une centaines de planètes est ironique, et laisse déjà entrevoir l'autre facette de la série : son humour noir et déjanté. Un point qui la démarque de Farscape, l'autre série mettant en scène une bande de fugitifs à bord d'un vaisseau vivant.

La composition de l'équipage ne dément pas cette impression : Zev a subi la transformation en esclave sexuelle seulement physiquement (avec en prime de l'ADN de lézard) car son conditionnement psychologique a été transféré sur la tête d'un robot de modèle 790 qui devient transi amoureux de la belle. Kai, lui, est un ex-assassin à la solde de The Divine Shadow, mort depuis plus de 2000 ans et dernier des Brunnen-G, portant sur ses épaules le poids d'une prophétie dans laquelle il est censé détruire son ancien maître ainsi que son ordre.

Leur fuite les amène à s'infiltrer dans la Dark Zone, afin de rechercher un nouveau lieu d'habitation, Mais les planètes qu'ils visitent ne sont pas très accueillantes... Les deux téléfilms intermédiaires sont consacrés à ces aventures, pas forcément passionnantes car le format entraîne un manque de rythme criant.

L'intérêt se situe au niveau des interactions entre les personnages, clairement portées sur le sexe. Jugez plutôt : Stan est bien entendu attiré par la bombe sexuelle qu'est devenue Zev (et on ne s'embarrasse pas avec Eva Habermann : elle est nue dès le deuxième épisode), dont la libido est désormais insatiable. Mais celle-ci a des sentiments pour Kai, sans que cela puisse être réciproque. Quant à 790, il ne cesse de déclarer sa flamme à Zev et d'humilier Stan. L'ambiance est au beau fixe.

Cette façon de traiter leurs relations est tellement atypique qu'elle fascine, tout comme les horreurs auxquelles ils sont confrontés et qui sont parfois bien déstabilisantes, au point de pousser le téléspectateur à se demander ce qu'i est en train de remarquer. L'exemple le plus marquant concerne Kai : les scénaristes jouent de son statut de mort-vivant avec un plaisir presque pervers : il se fait souvent décapiter et se fait couper en deux sur toute la longueur du corps, entre autres joyeusetés. Rarement un personnage important aura été malmené de la sorte.

Cette liberté de ton est appréciable mais nécessite un temps d'adaptation car l'écriture n'est pas habituelle. Il faut réussir à rentrer dans les délires des scénaristes, afin de tirer le meilleur partie du côté déjanté de cette saison, jusqu'aux éléments qui composent l'intrigue principale.

Il serait facile de rejeter l'idée d'une guerre entre les insectes et les humains, mais à partir du moment où cette donnée est intégrée le reste se tient plutôt bien, de l'exposition du contexte jusqu'à la réalisation de la prophétie.

Il faut aussi passer outre certains décors intérieurs qui font assez cheap (ou certains look, comme la choucroute sur la tête de Kai), mais à l'inverse certains effets spéciaux (dont le Lexx lui-même) sont plutôt bien réussis. En conclusion, il est indispensable d'avoir l'esprit ouvert pour aborder cette série. Si c'est le cas, il est tout à fait possible de passer un bon moment.

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Les bilans de Lurdo : Dimension 404, saison 1 (2017)

Publié le 11 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Fantastique, Hulu, Anthologie, Comédie, YouTube, Horreur

Anthologie de 6x45 minutes, produite par RocketJump, une équipe créative originaire de YouTube (et par le créateur des séries Siberia et Emerald City, ouch), et diffusée sur Hulu, Dimension 404 se veut un hommage référentiel et nostalgique aux anthologies du type Quatrième Dimension ou Au Delà du Réel.

Un hommage assez transparent dès le générique de début, narré par Mark Hamill de sa voix la plus dramatique, et qui reprend exactement les codes visuels et narratifs de ses modèles, en prétendant (sans forcément faire illusion) les remettre au goût du jour pour la génération internet.

1x01 - Matchmaker :

Adam (Robert Buckley), blogueur musical exigeant vivant à New-York, rêve de trouver l'âme soeur, en vain. À l'initiative de son colocataire (Matt Jones), il s'inscrit sur une application de rencontres créée par le Dr. Matthew Maker (Joel McHale), et fait la connaissance d'Amanda (Lea Michele), une femme parfaite à ses yeux. Mais à l'instant où il lui avoue ses sentiments, le monde d'Adam bascule...

Un premier épisode écrit par cinq personnes différentes, réalisé par un duo, et qui trahit assez rapidement ses origines et ses influences, en imposant des rebondissements successifs, toutes les 10 minutes, quitte à affaiblir le tout.

Si je devais trouver un mot pour définir cet épisode, en fait, je dirais "anecdotique" : les différents segments de l'épisode ont des intérêts assez inégaux, les réalisation/mise en scène/photographie/éclairage sont assez fauchés et médiocres, et dans l'ensemble, le ton globalement optimiste et enjoué du tout (y compris de la musique) font que ce segment n'a pas de véritable impact, et finit par paraître trop superficiel et dilué pour fonctionner, notamment au niveau message/thématique. Bof. 2.5/6

1x02 - Cinethrax :

Dusty (Patton Oswalt), un fanboy quadragénaire, accompagne sa nièce Chloe (Sarah Hyland) et ses amis millennials au cinéma, mais il s'aperçoit bien vite que le film 3D qu'ils découvrent en "Cinethrax", un format inédit et mystérieux, invoque en réalité une entité pandimensionnelle monstrueuse et meurtrière...

Nettement plus compétent (techniquement parlant) que le premier épisode (le réalisateur est différent), même si, sur le plan du scénario (là aussi écrit par cinq scénaristes différents), on est dans la grosse satire bien baveuse, gentiment surjouée, blindée de fanservice pataud et ultra-référentiel (Carpenter, etc), et tout droit sortie d'un épisode de Fais-Moi Peur.

Rien de bien exceptionnel, donc, jusqu'aux dix dernières minutes et leurs nombreux effets spéciaux, qui donnent lieu à un dernier acte apocalyptique plutôt sympathique. Ça ne fait pas de l'épisode un chef d'oeuvre, mais ça le sauve de la médiocrité pour en faire quelque chose de tout à fait honorable, bien qu'étant méga-dérivatif. 4/6

1x03 - Chronos :

Susan (Ashley Rickards), une étudiante en physique passionnée par Time Ryder, un dessin animé des années 90, s'aperçoit soudain qu'elle est la dernière personne à se souvenir de ce cartoon ; avec l'aide d'Alex (Utkarsh Ambudkar), un ami étudiant, elle découvre alors qu'elle est victime d'un paradoxe temporel...

Un épisode qui donne fortement l'impression d'un postulat de court-métrage plus ou moins rallongé artificiellement pour atteindre les 40 minutes.

En résulte un récit assez décousu et bordélique, qui change de cap de manière anarchique et inaboutie, et peine à vraiment garder un rythme satisfaisant : ce n'est pas désagréable à regarder, les effets et certains gags fonctionnent, mais dans l'ensemble, ça ressemble vraiment beaucoup à un épisode de Fais-moi peur trop ambitieux pour le manque de rigueur de son scénariste.

Ajoutez à cela une interprétation très inégale, des costumes et accessoires un peu fauchés, et surtout, plus agaçant, un script qui joue une nouvelle fois la carte de la nostalgie et du fanservice des années 80 (pourtant, on semble deviner une esquisse de propos sur le besoin de se débarrasser de sa nostalgie et des restes de son enfance pour pouvoir avancer dans sa vie d'adulte... un propos pas vraiment développé et jamais très probant), et on se retrouve au final avec quelque chose de très peu satisfaisant et d'un peu ennuyeux. 2.5/6

1x04 - Polybius :

Dans les années 80, Andrew (Ryan Lee), un jeune garçon homosexuel, timide et religieux, trouve le réconfort dans la salle d'arcade de Wilma (Adrienne Barbeau), où il tente désespérément d'obtenir un killscreen sur Frogger, et où il rêve en admirant le beau Jess (Sterling Beaumon). Mais alors qu'il fait la connaissance d'Amy (Gabrielle Elyse), il découvre un nouveau jeu, Polybius, qui déclenche bientôt chez lui d'étranges cauchemars...

Et encore un épisode axé nostalgie 80s, cette fois-ci sur une borne d'arcade faisant l'objet d'une légende urbaine déjà utilisée par divers autres médias en tous genres (y compris, il me semble, une autre anthologie fantastique pour adolescents, qui s'était contentée de changer le nom de la borne d'arcade). Bref. Un postulat de départ qui fleure bon le déjà vu, pour un résultat assez frustrant, car bourré de bonnes idées et d'un traitement intéressant, qui sont malheureusement un peu desservis par l'exécution.

Pourtant, visuellement, ça fait illusion pendant un bon moment, tout en lorgnant gentiment sur Stranger Things, notamment au niveau de la musique ; l'interprétation est correcte (Barbeau et Foree font à peine plus que la figuration, cela dit) ; et l'ajout de tout un propos sur l'homosexualité refoulée du héros avait du potentiel... mais on retombe assez rapidement dans les clichés des films estampillés 80s, avec ses brutes, son prof de sport vaniteux et indifférent, la nerd qui vient d'arriver en ville et devient l'amie du héros, le beau gosse dont le héros est épris, et qui fait un retour in extremis pour l'aider (à la Han Solo), etc.

Cela dit, ce n'est pas rédhibitoire, loin de là, et le tout se regarde très facilement, malgré une exposition un peu maladroite, et un rythme toujours inégal. Le vrai problème, par contre, arrive lorsque la situation devient sérieuse, et que Polybius apparaît.

Un Polybius en latex figé, plus risible et grotesque que menaçant, et qui finit noyé dans un déluge d'effets vidéos verts fluos du plus mauvais goût (et là, la caution "rétro 80s" ne tient pas forcément, puisque les effets sont parfois trop modernes).

Bref, du bon et du moins bon, mais au moins, le tout est suffisamment homogène et solide pour se placer dans le top 2 de cette anthologie (du moins pour l'instant). 3.75/6

1x05 - Bob :

La veille de Noël, Jane (Constance Wu), une psychologue militaire n'ayant qu'une envie - rentrer chez elle pour retrouver sa compagne et leur fille - est assignée à un projet urgent : tenter de comprendre pourquoi Bob (Tom Noonan), une intelligence artificielle omnisciente créée par la NSA, est déprimé, et pourquoi il ne parvient pas à localiser un dangereux terroriste sur le point de passer à l'acte.

Un épisode une nouvelle fois très gentillet, probablement même trop, puisqu'il abat ses cartes bien trop tôt sur la table, téléphonant ainsi directement sa résolution, et son parallèle bien trop évident entre Bob et Santa Claus.

C'est un peu le problème principal de l'épisode, en fait : c'est un petit conte de Noël assez sympathique, qui tente ponctuellement d'être sérieux (l'attentat) et touchant (Constance Wu, comme toujours, se démène pour rendre le tout sincère et émouvant, malgré le grotesque inhérent à l'apparence de Bob et à son doublage nonchalant), mais ne va jamais assez ouvertement dans ces directions pour se défaire de sa légèreté, et faire oublier que le tout est sans surprise, et un peu trop long pour son propre bien.

Sympathique en théorie, mais un peu trop maladroit dans la pratique. 3.25/6

1x06 - Impulse :

Val "Speedrun" Hernandez (Lorenza Izzo), une joueuse de FPS ambitieuse, est prête à tout pour gagner, et éviter de finir comme son père. Ainsi, lorsqu'un inconnu, "Kojima" (Kenneth Choi) lui propose un produit dopant lui permettant d'être imbattable en accélérant sa perception, elle se rue sur cette occasion, sans se douter que c'est toute sa vie qui va en être accélérée...

Alors là, on est vraiment en plein dans du Fais-moi Peur et compagnie, tant au niveau des enjeux (avec l'héroïne qui apprend une leçon sur les responsabilités, blablabla) que du ton (pas trop sérieux).

Le problème, c'est que du Fais-moi Peur de 46 minutes, tourné pour pas cher dans le désert californien, et gentiment surjoué de bout en bout par la femme d'Eli Roth, ça n'a malheureusement pas grand intérêt.

Et ce n'est pas le coup de coude maladroit "hey, regardez, il s'appelle Kojima" ou la fusillade bancale de la fin (qui ressemble à une scène d'action de fan-film) qui rehaussent l'intérêt du tout. 2.25/6

Bilan :

Avec du recul, on s'aperçoit que le mot d'ordre de Dimension 404 était donné dès son générique d'ouverture : de la nostalgie, du fanservice (deux facettes d'un même mal qui est la plaie des médias américains actuels), le tout agrémenté d'un ton globalement léger et déconneur, qui rapproche clairement plus cette anthologie d'oeuvres jeunesse comme Chair de Poule ou Fais-moi Peur, que de leurs homologues "adultes" (plus travaillés, plus profonds, ou plus cruels et sombres, c'est selon).

Ici, tout est assez inoffensif, anecdotique, et les bonnes idées que l'on trouve çà ou là ne survivent pas forcément au traitement qui en fait. Néanmoins, le tout reste relativement regardable, et même assez bien produit pour un petit budget.

Cela est loin d'en faire une oeuvre incontournable, cependant, et elle est finalement assez caractéristique de la génération YouTube. Mais pour peu qu'on ferme les yeux sur la superficialité globale du tout, et que l'on accepte de se laisser porter par ce qui ressemble presque plus à un pastiche gentiment ironique du genre qu'à autre chose, Dimension 404 s'avère relativement divertissant. 

Totalement oubliable, et très inégal, mais relativement divertissant.

3/6

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Les bilans de Lurdo : Legion, saison 1 - suite et fin (2017)

Publié le 4 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Marvel, Action, Science-Fiction, Fantastique, FX

Suite et fin de mon visionnage des huit épisodes de la première saison de cette adaptation libre des comics Marvel centrés sur le personnage de Legion/David Haller, adaptation showrunnée par Noah Hawley (Fargo), et produite par Bryan Singer.

Malgré un épisode 4 en demi-teinte, j'étais ressorti assez convaincu par l'audace visuelle et narrative de ces quatre premiers épisodes. Espérons que les quatre suivants sauront capitaliser sur le potentiel du début de saison, plutôt que de laisser se développer les quelques défauts commençant à poindre le bout de leur nez...

Legion saison 1 - suite et fin

1x05 - Chapitre 5 :

David, soudain empli d'une confiance en soi et d'une arrogance inattendues, décide d'aller secourir sa soeur sans l'aide de l'équipe de Melanie, mais les membres de l'équipe découvre bientôt l'existence du parasite étrange qui occupe l'esprit de David, et qui a apparemment pris le dessus sur son hôte...

À nouveau un épisode qui m'a laissé mitigé : on retrouve un peu le même manque de "structure déstructurée" que dans l'épisode 3, du même scénariste ; la caractérisation est un peu hors sujet, çà et là (pour David, c'est normal ; Syd, par contre, agit comme une ado rebelle ; et Cary, lui, verse dans la comédie surjouée) ; certaines scènes sont un peu forcées (le ralenti inutile sur fond de musique pop lorsque l'équipe part à la recherche de David), ou peu réussies visuellement (lorsque Cary fait son briefing "céleste" au reste de l'équipe, et que Bill Irwin surjoue affreusement) ; Rachel Keller a toujours des postures et une gestuelle maniérées et peu naturelles (même lorsqu'elle est sur le point de succomber à la créature, à la toute fin, elle s'étend sur le lit de manière assez artificielle) ; et il reste encore quelques lignes de dialogues qui arrivent, ici ou là, comme un cheveu sur la soupe (je pense notamment au "who teaches us to be normal when we're one of a kind" de Syd, qui tombe totalement à plat avec sa confession, et sonne assez faux).

Après, il y a toujours du bon, notamment dans la seconde partie de l'épisode, entre la créature qui massacre du soldat sans broncher, ou encore la scène finale, dans la Pièce Blanche. Et bien sûr, Plaza semble se diriger vers quelque chose de plus ouvertement maléfique, et de moins "April Ludgatesque", ce qui est toujours un plus.

M'enfin bon, dans l'ensemble, je m'attendais à un peu mieux, et à un peu plus de contenu.

 

1x06 - Chapitre 6 :

Alors que l'équipe de Melanie est prise au piège dans une hallucination collective - l'hôpital psychiatrique -, tous ses membres subissent, un à un, l'influence et les questions de Lenny, leur psychiatre...

Mouais, l'équivalent d'un bottle épisode à la sauce Legion, qui souffre d'un peu trop de redondances et de diversions esthétiques assez gratuites.

En résumé, à l'image du numéro de danse d'Aubrey Plaza (Plaza qui devient par ailleurs une antagoniste très convaincante, et s'amuse clairement dans ce rôle), ce n'est pas désagréable, ce n'est pas forcément hors sujet, mais c'est aussi relativement anecdotique au niveau de la saison.

Un épisode dispensable, qui fait globalement du surplace, et qui souligne encore un peu plus les points faibles du casting secondaire et de l'écriture de la série (sans surprise, cet épisode est écrit par Halpern, scénariste du 04, jusqu'alors l'épisode que j'ai le moins apprécié de la saison).

 

1x07 - Chapitre 7 : 

Sur le plan astral, Oliver et Gary mettent au point un plan d'attaque pour s'en prendre au parasite de David, le Shadow King. Mais pour cela, ils doivent réussir à réunir les autres, et à les réveiller...

Un épisode plus court que d'habitude, mais qui s'avère captivant de bout en bout : on ne voit pas le temps passer, ça va constamment de l'avant, ça expérimente visuellement, encore et encore, ça passe de petits moments comiques entre Oliver et Cary, à un flashback animé sur tableau noir retraçant la vie de David et du Shadow King, à un passage film muet façon Caligari ou Murnau (avec une Plaza impériale en monstre expressionniste), à un cliffhanger final réussi, en passant par Oliver qui utilise ses pouvoirs musicaux, tel un chef d'orchestre, par David qui retrouve le contrôle, et par des indices très clairs quant à l'identité du père de David.

Bref, après le passage à vide des deux ou trois épisodes précédents, ça fait plaisir. J'espère que le show ne va pas rater son atterrissage dans l'épisode qui suit...

 

1x08 - Chapitre 8 :

Alors que David et son groupe sont aux mains de la Division 3, le Shadow King tente de reprendre le contrôle de l'esprit du mutant, et cherche un nouvel hôte...

Et malheureusement, malgré le retour de Noah Hawley au scénario, ce season finale est une déception.

Pas forcément parce qu'il est beaucoup plus linéaire et sage, formellement parlant : compte tenu de l'évolution de l'état mental de David, c'est cohérent, bien que cela ait pour conséquence de rendre le tout nettement moins ludique et intéressant ; pas forcément non plus pour l'écriture occasionnellement pataude (le "I don't care if you save me... or the world... if you don't save yourself" de Syd est affreusement bancal, tant dans la forme que dans la diction et le jeu de Rachel Keller), ou pour tout ce temps passé sur la vie privée de Clark, l'agent de la Division 3, sans que cela ne débouche sur grand chose.

Non, la vraie frustration, c'est que cette saison 1 de Legion débouche sur un gros "tout ça pour ça", une sorte d'affrontement fauché dans un couloir, formellement médiocre et peu inspiré, et réglé en un claquement de doigts : l'exorcisme du Shadow King, la résolution de toute la situation, les transferts, le départ d'Oliver, tout cela semble précipité, presque bâclé, et particulièrement frustrant.

Quant au post-générique... disons qu'il laisse perplexe.

 

Bilan saison 1

Dans l'ensemble, une première saison frustrante, qui semblait parfois posséder environ 5 ou 6 épisodes de contenu, malheureusement étalé sur 8 épisodes.

Ce n'est pas forcément rédhibitoire (et c'est nettement mieux que les séries Netflix façon "6 à 8 épisodes de contenu délayé pendant 13 épisodes"), et la série bénéficie toujours clairement de grandes qualités graphiques, d'inventivité, et d'une audace certaine, mais globalement, difficile de ne pas avoir l'impression que le show a raté son atterrissage.

Après une saison entière passée à faire monter la pression au sujet du Shadow King et de son emprise sur David, voilà que tout est réglé en quelques minutes, sans grande difficulté, ni réelle résolution digne de ce nom. À se demander si Hawley n'avait tout simplement pas la moindre idée de comment résoudre son intrigue principale sans botter en touche...

De plus, je me répète, mais je n'ai pas été particulièrement convaincu par les seconds rôles. Autant Dan Stevens assure très bien son rôle (malgré quelques moments de surjeu), tout comme Aubrey Plaza, autant l'écriture, la caractérisation et le casting des autres personnages sont nettement plus inégaux : outre Rachel Keller (dont les 3 expressions faciales et le jeu maniéré m'ont suffisamment agacé pour me gâcher pas mal de scène, d'autant que son personnage est étrangement immature impertinent et rentre-dedans, de manière injustifiée), Amber Midthunder reste sous-développée, affichant perpétuellement une même moue boudeuse, et Bill Irwin semble être là pour assurer la caution comique du show, avec plus ou moins de succès.

En fait, Legion semble avoir du mal à trouver un niveau qualitatif régulier : le show atteint parfois des sommets, ou se ramasse totalement dans ce qu'il tente, mais il peine à s'équilibrer sur la longueur, et semble vraiment dépendant de la capacité de chacun des scénaristes de l'équipe à se fondre dans le moule imposé par Hawley.

Mettons cela sur le dos de la saison 1, toujours une saison de rodage pour une nouvelle série, et espérons que Hawley et compagnie apprendront de leur essai.

On peut néanmoins rester dubitatif sur l'avenir de la série : compte tenu des audiences assez faibles de la saison 1 (pas surprenantes, puisque les premiers épisodes de la saison demandaient énormément d'attention et de concentration au spectateur), FX va peut-être imposer aux scénaristes d'écrire quelque chose de plus accessible, de moins excentrique, voire d'intégrer un peu plus le show à l'univers X-men, en insérant par exemple une apparition, le temps d'un épisode, de Patrick Stewart en Xavier.

Dans un cas comme dans l'autre, cependant, la saison 2 risque d'être difficile à gérer : si le show répète un peu trop les expérimentations visuelles et narratives de la saison 1, Hawley sera accusé de céder à la facilité, et de refaire une nouvelle fois la même chose ; s'il part dans une direction nettement plus classique, à la structure basique, alors Legion risque de perdre une grande partie de ce qui la distingue du reste du genre, et qui a tant fasciné son public.

C'est un numéro d'équilibriste complexe qui attend la série et son showrunner, pour l'année prochaine, mais une chose est sûre : malgré les défauts et les problèmes que je peux avoir avec la distribution secondaire de la série, je serai au rendez-vous.

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Les bilans de Sygbab - Space 2063 (1995-1996)

Publié le 3 Juin 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Action, Fox

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

Space 2063 (Space : Above And Beyond) :

Courte série de science-fiction d'une saison seulement - grâce à la FOX dont les habitudes ne sont pourtant pas de couper les pattes d'un programme qui se révèle intéressant (ironie, quand tu nous tiens) -, Space : Above & Beyond est centrée sur la guerre entre les humains et les Chigs. Le conflit est déclenché dans le pilote, lorsque les Chigs déciment une colonie installée sur une planète récemment découverte par des humains complaisants, qui se croyaient seuls dans l'univers.

Alors que le thème est assez classique (au même moment, les Ombres ont fait leur apparition dans Babylon 5 et le Dominion se fait plus pressant dans Star Trek Deep Space Nine), Morgan & Wong choisissent un traitement différent, en s'éloignant des enjeux politiques pour raconter la vie d'un escadron.

Il faut cependant une certaine suspension d'incrédulité pour considérer comme acquis que les Wild Cards soient le meilleur escadron de la flotte, alors qu'il n'est composé que de nouvelles recrues qui ont été parachutées dans une guerre que personne ne pouvait prévoir. Ce qui fait pourtant leur force, c'est d'être avant tout un groupe soudé, malgré leurs différences et des motivations divergentes.

Ces dernières sont établies dès le départ, et en dévoilent suffisamment sur le caractère des personnages pour comprendre leurs comportements ainsi que leurs réactions face aux situations auxquelles ils sont confrontés. Et celles-ci sont parfois terribles : leurs différentes missions vont leur faire subir l'isolement, la torture, et les exposer à une arme qui exacerbe les peurs et pousse les soldats à s'entre-tuer dans un délire paranoïaque. Le traitement intimiste permet cependant d'éviter l'écueil des "clichés guerriers" sans saveur.

De plus, il y a une bonne alchimie entre les personnages, et les liens d'amitié qui se tissent dans l'adversité sont développés de manière assez habile. La relation entre le colonel McQueen et son escadron a d'ailleurs souvent des accents d'amour paternel, notamment quand il défend ses troupes avec ardeur devant ses supérieurs. Une forme d'exploit pour un tank, puisque ce sont des êtres humains nés in vitro après avoir été cultivés six ans dans une cuve et qui, par conséquent, ne sont pas très à l'aise avec les sentiments. C'est aussi le cas de Cooper Hawkes, victime d'un racisme qui s'est développé envers son espèce, qui va trouver en ses compagnons une famille à laquelle il n'a jamais eu droit, avec les joies et les affres que cela entraîne.

Leurs ennemis n'ont pas de visage, car les Chigs possèdent des armures impressionnantes, surmontée de casques qui ne le sont pas moins. Ils sont également plus avancés technologiquement et emploient des tactiques écoeurantes, ce qui fait d'eux des êtres impitoyables.

Un parti-pris qui paraît très manichéen et qui renforce le point de vue nationaliste des troupes américaines qui sont les seules à combattre... Mais le 1.13 (Who Monitors The Birds ?) nuance le propos lorsque Cooper effectue une mission en solo et épargne un soldat Chig, car il réalise qu'il ne fait qu'obéir à des ordres, tout comme lui. Le parallèle est renforcé par l'insertion de nombreux flashbacks évoquant l'endoctrinement des in vitros. Un épisode d'autant plus marquant qu'il est muet.

ll ne faut pas s'attendre à une série à forte mythologie, mais plutôt à une série intimiste dans un contexte de science-fiction.

Bien sûr, des thèmes relatifs au genre sont bien présents en filigrane : la folie technologique de l'être humain l'a poussé à créer des intelligences artificielles à son image - qui se sont retournées contre lui - et à produire en masse les in vitros.

Un troublant complexe, remis en question dans le final qui nous apprend que les Chigs sont également originaires de la Terre mais qu'ils ont suivi une évolution différente. Cette révélation entrouvre d'autres horizons qu'il aurait été intéressant d'explorer, ce qui génère une frustration malheureusement commune à toutes les séries stoppées prématurément...

Malgré tout, cette série est à conseiller, car elle possède des qualités non négligeables.

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Un film, un jour (ou presque) #527 : Le Labyrinthe - La Terre Brûlée (2015)

Publié le 1 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Science-Fiction, Fantastique, Jeunesse, Action, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Le Labyrinthe : La Terre Brûlée (Maze Runner 2 - The Scorch Trials) :

Thomas et les autres rescapés du Labyrinthe sont recueillis par Janson (Aiden Gillen) et ses hommes, qui occupent un centre de recherche où de nombreux Blocards sont réunis. Mais bien vite, il apparaît que tout ceci n'est qu'un test de plus organisé par WCKD, et la fuite en avant reprend, au travers de la Terre Brûlée, et à la recherche de l'une ou l'autre faction rebelle pour lutter contre WCKD. Mais une trahison inattendue va tout changer...

Malgré tous ses défauts inhérents au genre young adult (personnages insipides, rebondissements prévisibles, etc), le premier opus de ce Labyrinthe restait encore un minimum intéressant grâce à son postulat de départ intrigant (bien que finalement sous-exploité), et à ses effets spéciaux réussis.

Ici, c'est pire : postulat insipide et générique (une fuite en avant dans un territoire post-apocalyptique empli de zombies), personnages encore plus transparents, rebondissements quelconques et téléphonés, environnements quelconques (des laboratoires, des hangars, et un désert) et un film interminable, qui atteint péniblement les 2h10 sans jamais se montrer intéressant.

Alors oui, ça court dans tous les sens... mais franchement, j'ai piqué du nez à plusieurs reprises tant le tout était constamment et particulièrement médiocre, pour ne pas dire mauvais.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : Legion, saison 1 - première partie (2017)

Publié le 28 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Fantastique, Action, Marvel, FX

Adaptation libre des comics Marvel centrés sur le personnage de Legion/David Haller, cette série en 8 épisodes est la première collaboration Marvel/FX, créée et showrunnée par Noah Hawley (Fargo), et produite par Bryan Singer.

Au programme, le destin improbable de David (Dan Stevens), schizophrène depuis son plus jeune âge, et qui découvre, après un séjour en hôpital psychiatrique, qu'il n'est peut-être pas fou : recueilli par Melanie Bird (Jean Smart), qui supervise un groupe de jeunes gens possédant des pouvoirs incroyables, David découvre qu'il est un mutant aux multiples dons psychiques particulièrement puissants et qu'il est la cible du gouvernement, ainsi que d'une présence maléfique qui hante ses souvenirs... 

Legion saison 1 - première partie

1x01 - Chapitre 1 :

Interrogé par le gouvernement, David explique comment, lors de son séjour dans un asile en compagnie de Lenny (Aubrey Plaza), il s'est épris de l'intouchable Syd (Rachel Keller) : une situation qui a rapidement dégénéré, et a débouché sur la mort de Lenny. Heureusement pour David, Melanie Bird et ses troupes veillent sur lui... 

Un pilote ébouriffant écrit et réalisé par Noah Hawley, et qui s'avère une note d'intention parfaite pour le reste de la série : c'est dense, c'est complexe, c'est maîtrisé de bout en bout, ça demande une attention constante du spectateur, et surtout, c'est très ambitieux, à la limite de l'expérimental.

On sent bien que Hawley a réellement pensé et construit ce pilote en amont, pour restituer au maximum sur le spectateur la réalité vacillante de David, au travers d'un jeu de formats visuels, d'effets spéciaux, et de l'interprétation très convaincante de Dan Stevens. Un excellent début, parfois déstabilisant, et qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

 

1x02 - Chapitre 2 : 

Désormais entre les mains de Bird et de ses associés, David entame une thérapie grâce aux pouvoirs de Ptonomy (Jeremie Harris), capable d'explorer les souvenirs d'autrui. Mais ce qu'ils trouvent dans les souvenirs de David est des plus confus et sinistres, et il apparaît vite que les pouvoirs du nouvel arrivant dépassent tout entendement...

Le show continue d'être un immense puzzle que l'on continue d'assembler, pièce par pièce, notamment grâce aux explorations des souvenirs du héros. De quoi imposer une ambiance très étrange et pesante, constamment empreinte d'une menace indéfinissable et parfois improbable.

Noah Hawley reste à l'écriture, mais la réalisation de Michael Uppendahl se fait un peu plus posée, et un peu moins expérimentale : rien de bien dramatique, cependant, ni rédhibitoire.

Un bémol pour moi, pourtant : le personnage de Syd. Non seulement ses limites et son handicap sont vraiment trop proches de ceux de Rogue/Malicia pour me convaincre (bien que je me doute qu'à un moment ou à un autre, ils entreront en ligne de compte pour vaincre le Big Bad aux yeux jaunes), je ne suis pas vraiment convaincu par l'actrice, assez terne, et aux choix de jeu parfois assez moyens.

 

1x03 - Chapitre 3 : 

Décidé à mieux contrôler ses pouvoirs avant d'aller secourir sa soeur captive du gouvernement, David se plonge toujours plus profondément dans ses souvenirs, jusqu'à ce que Bird, Syd et Ptonomy découvrent qu'une présence maléfique aux yeux jaunes rode dans l'esprit du jeune homme...

Hawley n'est plus à l'écriture ni à la réalisation, et le tout semble s'assagir un peu, formellement, tout en restant assez inventif et original (mais un peu moins maîtrisé).

La lente montée en puissance de l'être aux yeux jaune est très bien amenée, tout comme l'exploration des souvenirs de David, qui prennent régulièrement un tour assez sinistre (tout ce qui a trait au livre d'enfant).

Je regrette néanmoins qu'Aubrey Plaza reste, pour l'instant, dans son registre habituel de la fille sarcastique, rebelle et ironique, et j'espère que cela va bientôt changer, pour quelque chose de plus intéressant.

 

1x04 - Chapitre 4 : 

Tandis que David est pris au piège sur le plan astral, où il rencontre Oliver Bird (Jemaine Clement), Syd, Ptonomy & Kerry partent mener l'enquête, pour tenter de démêler le vrai du faux de ce qu'ils ont observé dans les souvenirs de David.

Premier épisode qui me laisse un peu mitigé, la faute à un certain déséquilibre entre l'intérieur de l'esprit de David (très réussi visuellement, avec le scaphandrier, et Jemaine Clement totalement excentrique et déjanté), et l'enquête extérieure des compères de David, aux prises avec The Eye.

En théorie, les deux versants de l'épisode auraient pu donner quelque chose d'intéressant, mais en pratique, le temps de présence à l'écran de l'enquête écrase littéralement le reste de l'épisode.

Et là, double problème : non seulement on a l'impression d'une sous-intrigue sans beaucoup de contenu (et donc avec pas mal de meublage graphique et visuel, comme la mise en parallèle un peu pataude combat en pleine nature/pas de danse de Clement, alors que dans les épisodes chapeautés par Hawley, le script et les images n'étaient que rarement gratuits), mais en plus, on se retrouve avec un épisode grandement centré sur Jeremie Harris, Rachel Keller et Amber Midthunder.

Et autant je n'ai rien à redire à la prestation de Harris, classe et mystérieux, autant pour les deux autres, aïe. Midthunder est probablement la moins bien lotie des personnages de la série : les scénaristes ont tenté de jouer le mystère sur sa nature de "siamoise psychique" (malheureusement, on pouvait se douter de quelque chose de ce genre dès l'épisode précédent, si ce n'est avant), et par conséquent, elle est toujours restée en retrait... et finalement ce n'était pas plus mal, parce que l'actrice n'a pas vraiment les épaules pour son rôle. Elle semble un peu perdue et limitée, ses scènes d'action sont assez mal filmées, et par conséquent, on se moque bien de son sort.

Quant à Rachel Keller/Syd... *soupir*. Dès l'épisode 02, je sentais que quelque chose ne passait parfois pas avec son interprétation, et là, ça se confirme, entre sa voix off plate et générique, ses expressions pas toujours en accord avec ce qu'elle dit ou doit exprimer, bref, je ne suis définitivement pas fan.

En résumé, un épisode vraiment en demi-teinte, sauvé par tout ce qui se déroule sur le plan astral.
 

Bilan de mi-saison

Malgré ces réserves vis à vis d'une partie de la distribution féminine de la série, et d'un début de meublage visuel dès que Hawley n'est pas au scénario ou à la réalisation, je reste très optimiste pour la seconde moitié de la saison. De par son approche rétro-futuriste-70s, et son audace visuelle et narrative, Legion est déjà à mille kilomètres au-dessus des autres productions télévisées Marvel, qu'elles soient sur Netflix ou ailleurs.

Voire même - sacrilège, je sais - cette série semble nettement plus ambitieuse, créative et intéressante que le travail cinématographique de Bryan Singer sur la franchise mutante.

Certes, ce n'est pas forcément un exploit (la production télévisuelle Marvel est assez médiocre, et les derniers X-men de Singer sont trop souvent boursouflés et creux), mais c'est néanmoins à souligner.

Malheureusement, le revers de la médaille, c'est aussi que l'approche très particulière de Legion fait que cette série ne plaira clairement pas à tout le monde, c'est une évidence. En ce qui me concerne, pour l'instant, j'accroche, et je continue avec grand plaisir.

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Un film, un jour (ou presque) #520 : Fast & Furious 8 (2017)

Publié le 23 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Action, Science-Fiction, Aventure

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Fast & Furious 8 (The Fate of The Furious) :

En kidnappant Elena (Elsa Pataky), l'ex de Dom (Vin Diesel), et leur bébé, la dangereuse hackeuse Cipher (Charlize Theron) oblige Toretto à travailler pour elle, et à se retourner contre son équipe. Pour vaincre Dom et Cipher, Hobbs (Dwayne Johnson), Letty (Michelle Rodriguez) et les autres doivent alors compter sur les services de Mr. Nobody (Kurt Russell) ainsi que sur l'aide réticente de Deckard (Jason Statham), leur ennemi juré....

À un moment donné (après Tokyo Drift), la franchise Fast & Furious a basculé de saga un peu idiote pour amateur de tuning vers film d'action décomplexé et spectaculaire lorgnant sur un James Bond en équipe, n'ayant pour seul objectif que de satisfaire le spectateur avec un déluge d'effets spéciaux, et de satisfaire l'ego de Vin Diesel, en le mettant en vedette, en patriarche d'une famille étendue improbable, héros du peuple, ami des enfants, défenseur de la veuve et de l'orphelin, action hero invincible, sage philosophe et tombeur irrésistible.

Et puis, progressivement, de film en film, Fast & Furious s'est laissée prendre à son propre piège, celui du bigger, louder, et les films de la série sont devenus des boursouflures numériques de plus en plus longues, dans lesquelles les personnages sont tous des super-héros indestructibles, le message sur la famille est ultra-sérieux et pontifiant, et les enjeux à peine plus probants qu'un épisode de GI Joe. Ce qui n'en fait pas pour autant de mauvais blockbusters, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre... mais voilà, la formule a ses limites, et je crois bien que Fate of the Furious (alias Fast & Furious 8, alias F8) les a atteintes pour moi.

Pourtant, en semblant faire basculer Baboulinet du côté obscur de la Force, et en l'opposant à son équipe, le film semblait bien parti... et effectivement, dès que Baboulinet n'est pas à l'écran, le film fonctionne plutôt bien : la dynamique de groupe fonctionne, The Rock dévore l'écran de son charisme (y compris en coach de football), Statham et lui forment un duo impeccable, Statham (à nouveau) est excellent durant la scène du bébé (très expressif, d'ailleurs, le petit), les divers caméos sont sympathiques (bien que totalement gratuits) et même Charlize Theron semble s'amuser.

Malheureusement, dès que Diesel réapparaît, avec sa mine sérieuse et concernée et ses enjeux dramatiques, le film ronronne. Et pourtant, Vin fait tout son possible : il exprime plus d'émotions que d'habitude, semble en meilleure forme physique qu'avant... mais non, dans sa propre franchise, il se fait totalement bouffer, à l'écran, par la décontraction et le naturel de Statham et de Dwayne Johnson.

D'autant qu'il n'est pas aidé par le scénario (toutéliage abusif, etc) et par les scènes d'action, il faut bien l'avouer. C'est bien là mon problème principal avec le film, en réalité :  comme mentionné plus haut, plus la franchise vieillit, plus elle a recours à des cascades toujours plus improbables, et toujours plus numériques... et là, F8 a donc franchi un palier qui me fait totalement décrocher.

Entre sa poursuite initiale, avec Baboulinet qui remporte une course urbaine en marche arrière avec une épave en flammes boostée au NOS avant de s'en tirer d'une simple roulade ; l'évasion de prison de Rock & Statham à grands renforts de sauts câblés ; la scène d'action new-yorkaise tout simplement immonde, à base de dizaines de voitures numériques qu'on dirait sorties d'une démo technique d'il y a 15 ans, et qui vire au grand n'importe quoi impossible ; et bien sûr le grand final en Russie, qui enchaîne tellement de moments de pure science-fiction improbable que les facepalms s'enchaînent, la franchise Fast & Furious est vraiment arrivée à un niveau d'action tellement WTF que ses effets numériques (et pratiques) très approximatifs ne suivent plus, et moi non plus.

Quand on passe plus de temps à ce dire "mais... ce n'est pas comme ça que les lois de la physique fonctionnent !!!?" et à regretter qu'on ne soit pas devant un xXx 3 qu'à s'amuser devant un film, c'est qu'il y a un problème. Et je veux bien débrancher mon cerveau avant de regarder un F&F, mais même ça, ça a ses limites.

Bref, on ne s'ennuie pas forcément devant ce F8, mais c'est pour moi la goutte d'eau qui fait déborder le vase du grand n'importe quoi qu'est devenue la franchise, et il est probable que je ne remette pas le couvert pour la (les ?) suite(s), tant plus rien n'est crédible, ou même plausible à l'écran. 

3/6 (sur l'échelle de Fast & Furious) - 0.5 pour les effets souvent dégueulasses et qui transforment le film en poursuite de Hot Wheels numériques = 2.5/6

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 6 (7/9)

Publié le 21 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Télévision, Review, Science-Fiction, Star Trek

Je continue mon passage en revue de la saison 6 de Star Trek Voyager, entamée il y a près de deux mois, une saison qui reste globalement assez toujours assez inégale, naviguant entre épisodes très moyens et d'autres plus sympathiques...

Star Trek Voyager, saison 6

6x19 - Child's Play :

Lorsque les parents de l'un des jeunes Borgs recueillis par le Voyager reprennent contact, ni Seven ni l'adolescent ne semblent prêts à se séparer l'un de l'autre...

Un épisode plutôt bien interprété, tant par le jeune acteur que par Jeri Ryan (ce qui n'est pas surprenant), plutôt bien écrit, et qui continue de développer une continuité d'une semaine à l'autre, avec ces quatre jeunes Borgs qui évoluent et se développent.

C'est particulièrement agréable, après 6 saisons d'épisodes indépendants et de reboots systématiques, et bien que cela entraîne quelques soucis, çà et là (on peut se demander où est passé le bébé borg animatronique ?), ça fait un bien fou.

Malheureusement, cela amène aussi un rebondissement de fin d'épisode un peu forcé et précipité, bien que finalement assez logique (après tout, le choix de Marc Sheppard dans le rôle de l'un des deux parents ne pouvait pas être anodin), et qui semble pourtant uniquement là pour justifier à posteriori l'état du cube borg dans Collective, ainsi que pour permettre un peu d'action gratuite et superflue dans les cinq dernières minutes.

Mais dans l'ensemble, c'était plutôt agréable à suivre, et le développement de la relation de Seven avec ses enfants adoptifs est très plaisante. 

 

6x20 - Good Shepherd :

Après leur évaluation décevante, Janeway décide de partir en mission en compagnie de trois sous-officiers : un quasi-autiste arrogant, un hypocondriaque, et une jeune bajoranne dépassée par les demandes de son poste... mais bien évidemment, la mission se complique.

L'équivalent de Lower Decks pour Voyager, avec des guests inégaux : autant Zoe McLellan est particulièrement attachante en bajoranne maladroite, autant les autres sont plus polarisants et clichés, entre le Sheldon Cooper-bis et le malade imaginaire.

En fait, l'épisode a beau être sympathique et très regardable, il arrive un peu tard dans la vie de la série, et aurait été nettement plus intéressant dans ses premières saisons (en plus de permettre d'établir des personnages secondaires sur la durée), un peu comme le 1x16 à l'époque.

De plus, au niveau des défauts, on a vraiment l'impression que le script a été amputé de toute sa conclusion, et qu'il se finit un peu de manière bâclée et frustrante. M'enfin bon... dans l'ensemble, c'était assez honorable.

 

6x21 - Live Fast And Prosper :

Alors que le Voyager connaît une vague de pannes techniques et a besoin de réparations, l'équipage découvre que des extraterrestres se font passer pour Janeway & co, et profitent de cette usurpation d'identité pour arnaquer de nombreuses peuplades aux quatre coins du quadrant...

Un épisode réalisé par LeVar Burton, plutôt sympathique dans l'ensemble, pas très sérieux, et qui manque simplement un peu de rythme pour être vraiment excellent.
 

À suivre...

(épisodes 6x01-03 ; 6x04-06 ; 6x07-09 ; 6x10-12 ; 6x13-15 ; 6x16-18)

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 5 (2001-2002)

Publié le 20 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il n'aime pas ce qu'il a vu, il est plutôt virulent... Surtout quand il entame une conversation avec un téléspectateur qui ne comprend rien !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 5, a.k.a. Buffy the Space Vampire Slayer :

"- ...

- Euh, bonsoir. Vous n'avez pas l'air dans votre assiette dites donc, que se passe-t-il ?

- Oh, je sors d'une très mauvaise expérience télévisuelle, je suis en état de choc. Mais en même temps c'est un soulagement, j'ai l'impression de m'être débarrassé d'une sacrée corvée.

- Aussi mauvaise que la dernière fois ?

- Pardon ?

- Oui, vous ne vous rappelez pas ? Je vous reconnais, nous avions parlé ensemble de la saison 2 de cette magnifique série qu'est SeaQuest DSV.

- Ah... Et merde, c'est bien ma veine.

- Il s'agissait de quoi cette fois-ci ?

- La saison 5 d'une série posthume en l'honneur de Gene Roddenberry, qui en avait développé l'idée alors qu'il s'occupait de Star Trek. Earth Final Conflict, pour être plus précis.

- Ah oui je vois ! Mais encore une fois je ne vous comprends pas. Qu'est-ce que vous lui reprochez à cette saison ? Elle est très bien, c'est une sacrée conclusion à une grande série qui a su passionner tout au long de son existence.

- Oui, bien sûr... C'est vrai que voir un plan final sur une Renee Palmer qui part à la découverte de l'univers avec Liam, un Taelon et un Atavus, c'est tout à fait ce que j'attendais. La couleuvre est un peu grosse à avaler quand les scénaristes essaient de nous faire croire que le conflit final dont il est question depuis le début concerne la destinée d'une blondasse arrivée en cours de série, et qui se prend pour Buffy. Mais c'est bien, tous les personnages auront eu une destinée dans cette série : Boone, Liam, Juliet Street... Et à chaque fois, c'est complètement foireux. La destinée des scénaristes de la série serait-elle d'être des losers pour l'éternité ?

- Je vous trouve un peu dur avec Renee, c'est un personnage martyr qui lutte contre les aliens sans que personne ne lui apporte son soutien excepté son cercle d'amis très fermé, et qui endure beaucoup de pertes puisqu'elle voit disparaître tous les êtres qu'elle aime. Et je ne vois pas le rapport avec Buffy.

- Pourtant il est clair : une destinée, et une lutte contre des vampires. Sauf que ceux-ci sont des aliens. Mais elle n'est même pas crédible dans son rôle de combattante : elle commet sans cesse des erreurs, et elle passe son temps à compromettre son quartier général secret en y invitant tout le monde. En ce qui concerne le côté martyr du personnage, ça fonctionnerait si seulement on en avait quelque chose à foutre. Quand, la plupart du temps, un protagoniste est antipathique et qu'aucun background n'a jamais été développé, ça relève de l'exploit de s'y attacher. Il est donc difficile d'éprouver une quelconque émotion lorsqu'elle fait face au décès de l'un de ses proches. À part dans le cas de Boone, mais là c'est juste parce que c'est choquant, honteux, scandaleux, inadmissible de l'avoir fait revenir pour jouer dans deux épisodes, et d'avoir le culot de le tuer hors champ. Lamentable.

- Je peux concevoir que sa mort soit dérangeante, mais c'est logique non ? Après tout, il dit lui-même que ce n'est plus son combat puisqu'il a passé trois ans dans les limbes. Il n'est donc pas incohérent que son manque d'entraînement lui fasse perdre ses réflexes et le mène droit à sa mort, à cause d'un manque d'attention aux dangers qui l'entourent.

- Merci mais les conjectures je m'en cogne aussi, ce qui m'intéresse c'est le factuel. Et il est complètement évident qu'il n'y a plus personne aux commandes du navire et que l'ensemble est à la dérive totale. D'ailleurs, Boone n'est pas le seul à revenir pour repartir aussi sec, sans gloire : le cas Zo'or est tout aussi parlant. Mais là c'est pire, car l'actrice revient pour jouer une femelle Atavus habillée d'une tenue de cuir, histoire de mettre en valeur des atouts que sa combinaison Taelon ne laissait pas entrevoir. Bien entendu, le personnage est tué vulgairement. J'ai déjà dit lamentable ? Alors innovons : affligeant.

- Je ne suis pas d'accord, la ligne directrice est claire, avec les Atavus et notamment Howlan qui veut dominer la Terre.

- Mais c'est de la merde ! Franchement, qui peut croire que la fusion entre les Taelons et les Juridiens a pu donner une espèce antérieure à leur évolution parallèle, et qui en plus se considère comme supérieure ??? C'est d'une bêtise et d'une crétinerie incommensurables.

- Moi, j'y crois.

- Oui, ça ne m'étonne pas. Même quand on n'a aucun talent, on peut toujours compter sur quelques abrutis lents du cerveau qui vont gober tout ce qu'on leur propose.

- Vous êtes à nouveau insultant !

- Ça m'a plutôt l'air d'une vérité. Il faut être sacrément crédule pour croire que les Atavus sont sur Terre depuis des millions d'années, et qu'ils l'avaient auparavant colonisée. Les Taelons seraient venus sans savoir qu'il était possible de les ramener à la vie, et Ma'el ne se serait même pas aperçu de leur présence ? Mais oui, bien sûr... Heureusement, le lien possible entre leur ADN et fait que l'humanité soit le chaînon manquant entre les Taelons et les Juridiens n'est pas établi. Ouf, parce que pour le coup, ça aurait été calamiteux. C'est déjà bien assez gratiné comme ça...

- C'est pas une question de crédulité, après tout le background des Atavus est développé. On voit leur planète, le passé du leader Howlan et de Juda, leur fils... Ça aide, quand même.

- Stop ! Vous êtes sûr que vous avez une cervelle ??? Ou tout du moins que vous savez vous en servir ? Il faudrait donc, en plus de toutes les aberrations déjà citées, accepter que par le plus grand des miracles les Atavus nés de la fusion entre Taelons et Juridiens sont exactement les mêmes individus que ceux qui étaient en stase ? Avec leurs propres souvenirs, mais aucun qui soit rattaché aux deux différentes entités qui les composent ? Au secours quoi, vivent les incohérences.

- Moi je crois plutôt que vous cherchez le mal partout, il n'y pas de trahison à l'esprit de la série.

- Bah non, c'est sûr. Rien que dans le générique, la voix off de Renee Palmer dit : "They came with the promise of peace. They lied. Their true mission was to dominate us." Mais c'est totalement faux ! La véritable mission des Taelons était d'attendre l'évolution des humains à un stade supérieur pour éventuellement fusionner avec eux et sauver leur espèce, et c'est seulement sous la houlette d'un Zo'or illuminé par ses visions de grandeur - dont les méthodes divisaient d'ailleurs le Synod - que cette tendance est apparue. Ce n'est pas une trahison ? Mon cul oui.

- Vous n'êtes pas obligé d'être grossier. Et puis avec toutes ces manipulations génétiques et ces multiples plans, je pense que la domination de l'espèce humaine était à l'ordre du jour. À ce sujet, les humains sont encore plus mal embarqués avec les Atavus, qui sont impitoyables et dangereux.

- Oui, surtout Howlan qui ne fait rien de la saison à part être obsédé par Renee, faire des grimaces pour montrer qu'il n'est pas content avec son rugissement à la con, et crever comme une merde de manière totalement décevante. Non mais vraiment, représenter ces aliens comme des vampires se nourrissant de l'énergie vitale des humains est un choix plus que douteux. C'est également assez drôle de voir qu'en début de saison ils sont invincibles, à tel point que Renee a l'idée débile de laisser un tueur en série s'échapper de prison pour les éliminer. Et puis, comme par magie, ils deviennent de plus en plus vulnérables, jusqu'à ce qu'ils soient désintégrés au simple contact d'un laser alors qu'ils en absorbaient l'énergie auparavant... Non non, on ne se fout pas de nous.

- Vous réfléchissez trop je pense, il faut savoir se laisser porter de temps en temps.

- Si je vous dit de sauter, vous le faites ?

- Non.

- C'est bien dommage.

- Oui enfin bon, il y avait quand même de bonnes choses, et des épisodes vraiment excellents, dont le centième.

- Merci de ne pas évoquer ce souvenir douloureux. Je suis friand de ces épisodes symboliques, qui sont toujours l'occasion de faire quelque chose de spécial. Là, on a droit à un épisode vraiment lourd sur la rébellion de la jeunesse, les parias et les asociaux, en tirant un trait grossier sur l'attirance qu'ils peuvent éprouver envers leur côté noir en ces temps de trouble ; en l'occurrence ici en voulant être un Atavus. C'est totalement impersonnel et non-événementiel, tout comme le final de la série dans lequel il ne se passe rien, si ce n'est la mort de Sandoval qui a au moins le mérite de passer de vie à trépas en ne regrettant rien. Pas d'auto-apitoiement ou d'excuses, il assume. Youpi, les scénaristes ont au moins ça de bon. Ça rattrape son traitement chaotique depuis des années, lui qui trahissait tout le monde et n'importe qui à tout bout de champ et en dépit du bon sens.

- Vous n'avez vraiment pas aimé en fait, mais c'est dommage de faire la fine bouche.

- Désolé mais ça n'a jamais été alléchant. C'est nul. À chier. Point final.

- Encore une fois notre désaccord est marqué. Je pense que je vais vous laisser.

- Excellente idée. Au fait, on a oublié de se tutoyer.

- C'est vrai. À bientôt, j'espère.

- Pas moi non. T'es trop débile."

 

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Un film, un jour (ou presque) #517 : Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (2017)

Publié le 18 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Science-Fiction, Action, Aventure, Marvel, Fantastique, MCU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Les Gardiens de la Galaxie - vol. 2 (Guardians of the Galaxy vol. 2) :

Au terme d'une mission chez les Souverains, une race extraterrestre menée par Ayesha (Elizabeth Debicki), les Gardiens de la Galaxie (Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Vin Diesel, Bradley Cooper) mettent la main sur Nebula (Karen Gillan) et repartent avec une source d'énergie rarissime dérobée par Rocket. Bien vite, les voilà traqués par les troupes souveraines, et par les Ravageurs de Yondu (Michael Rooker), mais ils croisent alors le chemin de Mantis (Pom Klementieff) et de son maître Ego (Kurt Russell), qui affirme être le père biologique de Peter... 

Malgré sa réputation désormais démesurée sur le web et dans les médias, le premier Gardiens était une comédie de science-fiction très sympathique, mais pas dénué de défauts, au nombre desquels un rythme discutable, une gestion parfois maladroite de l'émotion, et une romance assez moyenne avec une Saldana pas forcément suffisamment charismatique (quand je pense qu'Olivia Wilde a failli être Gamora...). Mais l'énergie, l'impertinence, le décalage, la distribution hétéroclite, et la musique suffisaient alors à emporter l'adhésion.

Ici, avec Gardiens vol.2, on est à tous les niveaux dans le bigger louder de rigueur pour les suites de blockbusters. Comprendre : on prend les mêmes, et on recommence, en doublant systématiquement la dose. Plus de paysages chatoyants, plus de trognes improbables, plus de musique nostalgique, plus de Bébé Groot qui danse, plus de romance, plus d'humour, plus de clins d'oeil et de références obscures, plus d'émotion, plus d'effets spéciaux, etc, etc, etc, pour le meilleur et pour le pire.

Car c'est bien là à la fois la plus grande force et la plus grande faiblesse de ce Gardiens 2 : si on s'amuse toujours beaucoup, et que les qualités du film sont nombreuses (le générique d'ouverture du film, centré sur les pas de danse de Bébé Groot, est en soi déjà des plus spectaculaires et mémorables), les défauts du film original sont toujours présents, et souvent même renforcés par cette optique bigger louder.

Commençons par le plus anecdotique : la romance Peter/Gamora ;  ils se tournent toujours autour, Saldana reste égale à elle-même (mouais), et il faut attendre la fin du film pour espérer une évolution. Soit...

Le rythme du film, lui, est plus problématique, avec plus de 2h10 au compteur : comme dans le premier métrage, il y a quelques coups de mou, et James Gunn peine un peu à bien équilibrer l'action et l'émotion. On verse donc occasionnellement dans des scènes de dialogues un peu forcés, surlignés par une mise en image appuyée (le ralenti sur Peter et Ego qui jouent à la balle, par exemple), qui affaiblissent certaines scènes se voulant émouvantes, plus qu'ils ne les renforcent.

À l'identique, le constant recours à la vanne pour désamorcer le moindre moment sérieux peut parfois agacer (et desservir certains personnages qui ne servent alors plus que de faire-valoir comiques - Drax), tout comme l'omniprésence des chansons vintage, qui passent ici d'illustration musicale logique et pertinente à gimmick commercial forcé et systématique, ce qui étouffe totalement le moindre début de score orchestral (quasiment limité au thème principal).

En résumé, j'ai trouvé ce Gardiens 2 très sympathique... mais frôlant trop souvent l'overdose. Il ne faut pas abuser des bonnes choses (Bébé Groot, par exemple), et maintenant que James Gunn a carte blanche pour ce pan de l'univers Marvel, il se lâche, alors qu'il bénéficierait peut-être d'un peu plus de mesure. 

En fait, j'ai bien aimé, mais j'aurais aimé plus l'apprécier encore.

3.75/6

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Un film, un jour (ou presque) #515 : Colossal (2017)

Publié le 16 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Science-Fiction, Comédie, Drame, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Colossal :

Fêtarde alcoolique et au chômage, Gloria (Anne Hathaway) est mise à la porte par son compagnon (Dan Stevens), et contrainte de retourner dans sa ville natale. Là, elle croise le chemin d'Oscar (Jason Sudeikis), un ami d'enfance qui la prend sous son aile, et lui offre un emploi de serveuse dans son bar. Mais rapidement, Gloria réalise qu'à chaque fois qu'elle se tient, à une heure bien précise, dans un parc pour enfants de la ville, un monstre gigantesque apparaît à Séoul, en Corée, et ravage la cité, copiant le moindre de ses mouvements...

Un film surprenant (du réalisateur de Timecrimes) qui n'est absolument pas un film de kaijus, comme certains pourraient le croire, et qui risque donc de fortement décevoir ceux qui s'attendent à ça.

En fait (spoilers), Colossal est un drame relationnel sur la responsabilité, sur les relations abusives, sur le mensonge, l'addiction, et la violence... un drame relationnel dont l'élément fantastique sert de catalyseur, et qui met en scène des personnages unanimement bourrés de défauts, qui en d'autres mains que Hathaway et Sudeikis auraient pu être particulièrement détestables : Hathaway est alcoolique, refuse la moindre responsabilité, et fuit à la moindre difficulté ; Sudeikis est manipulateur et violent ; ses compères sont drogués et/ou des pleutres ; le petit ami est jaloux, etc...

Bref, que des personnages théoriquement antipathiques, rendus plus ou moins sympathiques par l'interprétation (excellente) de ses acteurs principaux, et embarqués dans un récit improbable et métaphorique, pas forcément dénué de trous/facilités (notamment sur la fin) ou de défauts formels (la bande originale de Bear McCreary m'a parue vraiment envahissante), mais qui mélange les genres de manière intéressante et originale, qui fait assez plaisir à voir.

4.25/6

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Un film, un jour (ou presque) #514 : Voisins du Troisième Type (2012)

Publié le 15 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Science-Fiction, Fantastique, Comédie

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Voisins du Troisième Type (The Watch) :

Suite à la mort de l'un de ses collègues, Evan (Ben Stiller), le manager d'un Costco, décide de mener l'enquête, et de former un comité de surveillance dans la petite ville de Glenview, Ohio. Avec Bob (Vince Vaughn), Franklin (Jonah Hill) et Jamarcus (Richard Ayoade), Evan découvre alors que des extraterrestres sont infiltrés parmi eux, et que le comité est l'ultime ligne de défense dont dispose la planète Terre...

Une comédie au potentiel certain ("Ghostbusters, mais avec des aliens"), qui ne décolle cependant jamais, et s'avère tout simplement peu inspirée, de bout en bout.

En même temps, quand une comédie de ce type met plus de 50 minutes avant de montrer la moindre créature extraterrestre, c'est qu'il y a forcément un problème de rythme et de script.

Et tout est à l'identique, jamais particulièrement drôle, jamais particulièrement dynamique, jamais particulièrement subtil, jusqu'à se finir en déluge de coups de feu et en explosions... Et puis bon, le placement produit Costco, bof.

2.25/6

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 6 (6/9)

Publié le 14 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Star Trek

Je continue mon passage en revue de la saison 6 de Star Trek Voyager, entamée il y a plus d'un mois et demi, une saison qui reste toujours assez inégale, naviguant entre épisodes très moyens et d'autres plus sympathiques...

Star Trek Voyager, saison 6

6x16 - Collective : 

En mission, Tom, Harry, Chakotay et Neelix tombent nez à nez avec un cube borg en piteux état, contrôlé par seulement 5 drones, et ils sont capturés. Au Voyager de les tirer de là, et de composer avec ce collectif inhabituel composé d'adolescents à demi-assimilés.

Une variation semi-intéressante des épisodes borgs habituels, même si bizarrement, il est difficile de se sentir totalement concerné par l'épisode, tant ce n'est que ça : une énième variation (pas vraiment rythmée) des épisodes borgs de Voyager, qui continue d'affaiblir la menace représentée par cette race, et n'apporte pas grand chose, à part des personnages vaguement récurrents (qui sont cependant assez bien interprétés), un bébé borg animatronique (assez glauque), et un Harry Kim en danger (dont on se contrefout royalement, soyons francs).

 

6x17 - Spirit Folk :

Parce que le programme holographique est activé 24h/24, la communauté de Fair Haven commence à connaître des bugs visibles, et les personnages commencent à s'apercevoir de l'étrangeté et des pouvoirs improbables des membres de l'équipage du vaisseau...

Une suite indirecte de l'épisode 6x11, qui tient ici de la farce éhontée demandant de fermer les yeux sur plein de grosses ficelles et de raccourcis, et de laisser son cerveau au vestiaire.

Pour peu qu'on y parvienne, et qu'on ne soit pas trop allergique aux accents, à la musique, et à l'interprétation des Irlandais de service (sur lesquels le gros de l'épisode repose), alors le tout est assez regardable, et par moments, c'est même amusant.

Mais ça reste très très anecdotique. Et très décevant de la part de Bryan Fuller.

 

6x18 - Ashes to Ashes :

Quand Lyndsay Ballard, une enseigne de vaisseau tuée des années plus tôt, retrouve soudain le Voyager, elle explique qu'elle a été ramenée à la vie par une peuplade extraterrestre, qui l'a remodelée à son image. Mais la réintégration de la jeune femme à l'équipage n'est pas si facile, surtout pour son meilleur ami Harry Kim...

Un épisode qui aurait pu s'appeler "Rétrocontinuité", tant il use et abuse de ce concept pour rendre son postulat de départ plausible... tout en refusant formellement de prendre en compte la continuité réelle de la série, puisque si l'on commence à réfléchir un peu à ce qu'on nous dit à l'écran (la chronologie, les conditions de la mort de Ballard, sa présence à bord, ses rapports avec Kim), absolument rien n'est possible.

Si l'on ferme les yeux sur tous ces problèmes, cependant, l'épisode est très regardable, et plutôt bien interprété, malgré un maquillage extraterrestre assez peu inspiré, à mi chemin entre le Cardassien pour les hommes, et la Reine borg pour les femmes.

En fait, l'épisode est bien meilleur en théorie qu'en pratique, et l'exécution n'est pas à la hauteur de son postulat, à l'image de la sous-intrigue de Seven et des enfants borgs : ce n'est pas désagréable, et la continuité avec le 6x16 est bienvenue, mais c'est un peu maladroit et surligné, et la scène final, qui tente de relier au forceps les deux intrigues de l'épisode, arrive comme un cheveu sur la soupe...

 

À suivre...

(épisodes 6x01-03 ; 6x04-06 ; 6x07-09 ; 6x10-12 ; 6x13-15)

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Les bilans de Sygbab - Seaquest DSV : saison 3 (1995-1996)

Publié le 13 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Aventure

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, Sygbab écrit (parfois) des bilans : retrouvez-les sur le blog des Téléphages Anonymes !

SeaQuest DSV - Saison 3 (a.k.a SeaQuest 2032 - Saison 1) : 

La note d'intention pour cette ultime saison est contenue dans le titre remanié : nous avons droit à un reboot de la série, qui part dans une toute autre direction. Pour cela, l'équipe scénaristique n'hésite pas à employer les grands moyens en éludant complètement le catastrophique cliffhanger du final de la saison 2. En effet, tout l'équipage se retrouve sur Terre dix ans plus tard, grâce à une explication assez risible et qui est bien commode pour justifier la disparition de deux membres.

Le contexte politique a bien changé : pendant que le SeaQuest était sur une autre planète, la géopolitique a subi de profondes modifications et a vu l'émergence de la confédération Macronésienne - dirigée par le président Bourne - et de l'Alliance, sa force militaire. Grâce à ses liens étroits avec ce nouveau leader, Deon a également pu étendre son empire économique par le biais de son entreprise Deon Industries. L'UEO s'en trouve donc fragilisée, et la paix n'est plus à l'ordre du jour tant une troisième guerre mondiale menace d'éclater à tout instant.

Le retour du sous-marin tombe donc à point nommé pour devenir un atout indispensable dans l'arsenal de guerre de l'UEO, sous la main de fer du Capitaine Hudson. Exit Bridger, qui a décidé d'aller à la recherche de son fils qui serait toujours en vie. Un prétexte fallacieux qui trahit le personnage, dont les fondements étaient liés à son deuil suite au décès de sa femme et la perte de son fils au combat. Passons...

Cette nouvelle orientation offre donc une saison centrée sur de la géopolitique guerrière, mais le postulat de départ est assez grossier. Lors de l'ouverture de la saison, le capitaine Hudson explique que la disparition du SeaQuest a entraîné un manque de contrôle du commerce de la part de l'UEO, ce qui a permis à Deon de s'imposer mondialement et de financer l'armée de Bourne, qui n'aurait sinon pas pu contrôler un territoire marin si important dans un laps de temps aussi court.

Or, le SeaQuest a toujours été un sous-marin utilisé pour la recherche scientifique, et dans un second temps comme une force pacificatrice. Il n'a jamais été question d'intervenir dans la régularisation du commerce. Ce n'est donc pas crédible un seul instant.

Ce parti-pris a des conséquences fâcheuses, car les missions confiées au SeaQuest sont constamment associées à des magouilles de Deon Industries ou à un possible conflit avec la confédération Macronésienne, ce qui donne un côté répétitif et sans surprise puisque les épisodes se suivent et se ressemblent. La caractérisation des antagonistes n'est pas non plus des plus subtiles : Deon est un requin, Bourne un dictateur fasciste, et tous deux sont prêts à n'importe quoi pour renforcer leur pouvoir.

Cependant, la soi-disante menace que devrait représenter ce dernier ne se fait jamais réellement sentir. Et c'est bien dommage, car en plus d'avoir posé des bases au mieux bancales, les scénaristes n'exploitent même ce qu'ils ont mis en place. Mieux traité, l'aspect politique aurait pu être intéressant, et l'aspect guerrier aurait donné lieu à des batailles sous-marines explosives.

C'est néanmoins l'occasion de voir évoluer un Capitaine Hudson taillé pour la situation et caractérisé de manière convaincante, incarné par un Michael Ironside impeccable. Les rapports avec ses officiers sont très formels, et il n'accepte pas les civils. C'est la raison pour laquelle Dagwood et Lucas s'enrôlent, et dans le cas de ce dernier, cela lui donne plus de responsabilités,qui l'amènent à faire des erreurs mais également à gagner en maturité puisqu'il en tire des leçons.

La discipline imposée par Hudson rejaillit sur tout l'équipage et, chose étonnante, Piccolo en devient presque attachant - son apprentissage de la lecture étant plutôt bien géré. Les scénaristes ont enfin compris que le mettre en avant de manière excessive le rendait irritant, et appliquent le même raisonnement à Dagwood qui est moins présent. Mais c'est gênant de constater que leur temps d'antenne doit être réduit pour les apprécier : c'est bien qu'il y a un problème d'écriture.

Autre symptôme de cette incapacité à traiter les thèmes de cette saison : le meilleur épisode, dans lequel Bridger s'oppose au SeaQuest - reprend des éléments qui fonctionnaient à merveille dans la première saison, et notamment la relation père/fils entre Bridger et Lucas dont les opinions sont divergentes. L'utilisation de Darwin fait également plaisir, car le pauvre dauphin en est réduit à un rôle faire-valoir alors qu'il était dans la premère saison un élément essentiel ainsi qu'une des originalités de la série.

Mais c'est bien le seul épisode où Bridger est bien écrit : on apprend qu'il a supervisé plus jeune des expérimentations menées sur les GELF, alors qu'il était profondément choqué dans la saison 1 lorsqu'il découvrait avec son équipage qu'un savant fou avait créé ses propres enfants, en les dotant de branchies. Encore une trahison impardonnable du personnage...

Si par moments on s'ennuie ferme, cette saison reste largement supérieure à la précédente. Ce qui n'est pas un exploit en soi, mais parfois il faut savoir niveler par le bas... Évitons les mauvais jeux de mots, mais c'est un sacré gâchis d'avoir torpillé cette série qui avait un véritable potentiel. Bien exploité, cela aurait donné lieu à quelque chose de plus mémorable. Mais avec des si...

 

 

Retrouvez aussi le bilan de la saison 3 de Seaquest DSV publié sur ce même blog par Lurdo !

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Un film, un jour (ou presque) #513 : Ghost in the Shell (2017)

Publié le 12 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, USA, Japon, Science-Fiction, Action, Thriller

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Ghost in the Shell :

Dans un futur proche, au Japon, le Major Mira Killian (Scarlett Johansson) est un être unique : un cerveau humain transplanté dans un corps cybernétique doué de capacités incroyables, que le Major exploite au sein de la Section 9, une unité anti-terroriste composé de Batou (Pilou Asbæk), de Togusa (Chin Han), et de leur supérieur, Aramaki (Takeshi Kitano). Mais lorsque Kuze (Michael Carmen Pitt), un terroriste capable de pirater les esprits d'autrui, apparaît en ville, le Major découvre bien vite qu'elle est probablement liée à lui, et qu'il détient le secret de ses origines... 

Alors avant toute chose, un disclaimer : avant de voir cette adaptation américaine, je ne connaissais quasiment rien de la franchise Ghost in the Shell, je n'en avais jamais rien lu ou vu, et à vrai dire, je n'en ai jamais eu la moindre envie, car je suis, de nature, peu attiré par le cyberpunk, et par tout ce qui est animation japonaise.

Tout ça pour dire que j'ai abordé cette version 2017 sans aucun à priori, si ce n'est celui de bandes-annonces plutôt intéressantes, et du capital sympathie de Scarlett.

Malheureusement, j'aurais dû me renseigner avant sur les personnes à l'oeuvre derrière la caméra : à la réalisation, Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur, visuellement réussi et stylisé, mais particulièrement soporifique, mal rythmé, et avec une distribution mal dirigée) ; à la production, Avi Arad (un producteur sans la moindre vision, responsable d'énormément de bouses avant que Kevin Feige ne prenne le contrôle de Marvel) ; au scénario, Ehren Kruger (les Transformers, La Porte des Secrets) et deux scénaristes sans grande expérience ; aux effets numériques, MPC, oscarisés pour L'Odyssée de Pi et Le Livre de la Jungle - ils sont doués en animaux - mais ayant à leur actif d'innombrables blockbusters aux effets des plus inégaux).

Parce que forcément, tous ces noms, ça n'augurait pas forcément d'un chef d'oeuvre du Septième Art (sans même parler d'une adaptation digne de ce nom des oeuvres originales).

Sans surprise, donc, si le résultat final n'est pas forcément vilain, esthétiquement parlant, et a même par moment un certain style, dans l'ensemble, le film ne fonctionne pas vraiment.

Entre son script vraiment didactique et explicite (tout y est surligné), parfois plus proche d'un sous-Robocop féminin que d'autre chose ; sa musique synthétique parfois réminiscente d'un Tron : Legacy ; ses effets très inégaux (les doublures numériques sont assez ratées, surtout celle de ScarJo, dont la silhouette, les proportions et la carrure changent allègrement selon les plans et les tenues qu'elle porte) ; et son rythme global très étrange (on a parfois plus l'impression d'assister à une suite de vignettes et de belles images, comme autant de passages obligés, à peine liées par un scénario en pilotage automatique), il se dégage vraiment du tout une sensation de travail sans âme, assez faux et artificiel (et paradoxalement relativement étriqué, malgré le décor de mégalopole).

Sensation que l'on retrouve dans la direction artistique des personnages principaux, qui font souvent cosplay un peu fauché, et, ça me peine de le dire, dans l'interprétation de Scarlett, dont les choix de jeu et de langage corporel n'ont pas du tout fonctionné pour moi (pas aidés par ses proportions polymorphes, certes).

Bref, pas vraiment convaincu par ce Ghost in the Shell, qui a pour lui l'avantage d'être cependant relativement court (moins d'1h50, pour un blockbuster, c'est rare), et d'avoir un Batou plutôt sympathique.

(Kitano, par contre, semble n'en avoir absolument rien à faire de ce film ou de son rôle)

2.5/6 (j'imagine qu'un fan des GitS originaux sera probablement encore plus sévère)

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Les bilans de Sygbab - Seaquest DSV : saison 2 (1994-1995)

Publié le 6 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, Aventure, Fantastique

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il n'aime pas ce qu'il a vu, il est plutôt virulent... Surtout quand il entame une conversation avec un téléspectateur qui ne comprend rien...

SeaQuest DSV - Saison 2 :

"- Bonjour monsieur ! Vous allez bien ?

- Oui, merci, et vous ?

- On fait aller... Dites, vous connaissez la série Seaquest DSV ?

- Oui, je l'ai déjà vue.

- Je viens à peine de finir la saison 2. Rassurez-moi, je suis bien en train de regarder la même série qu'en saison 1 ?

- Oui, pourquoi ?

- Non mais je sais pas, les têtes me disent quelque chose, mais je me rappelais pas que c'était aussi nul.

- Hein, quoi ??? Mais vous êtes malade, C'est la meilleure saison jamais écrite ! De la science-fiction innovante avec des effets spéciaux à couper le souffle, des intrigues passionnantes, des personnages hauts en couleur développés de manière brillante, des épisodes exceptionnels, un bestiaire hallucinant, une maîtrise absolue de tous les sujets abordés : la qualité est bien supérieure à cette première saison emmerdante vu qu'on s'en bat les couilles de la science ! Où avez-vous vu mieux ?

- Dans ton cul.

- Pfff... C'est facile ça ! Je vous mets au défi de trouver des défauts à ce bijou.

- Ah ouais ? Ok ! Par quoi commencer... Déjà, la saison débute en introduisant les Daggers (ou GELFs). En soi, ça aurait pu être bien, si seulement on avait eu auparavant quelques éléments laissant penser qu'ils pouvaient exister. Or, dans la première saison, lorsque les membres de l'équipage du SeaQuest rencontrent le scientifique qui a créé de ses mains des enfants dotés de branchies, ils sont étonnés et se posent des questions d'ordre moral sur le procédé. Et là, on voudrait nous faire avaler que l'UEO possède des camps gardés sous haute sécurité, pour contenir des êtres génétiquement créés en masse afin d'en faire des super soldats ? Faut pas pousser Mémé dans les orties.

- Alors ça c'est de la mauvaise foi ! C'est une idée géniale, parce que ça permet de s'interroger sur la condition humaine, et d'inclure Dagwood dans l'équpage. C'est toujours bien d'avoir un personnage en quête d'humanité.

- Bah oui, bien sûr. Parlons-en, de Dagwood. Peter Deluise est peut-être attachant dans le rôle, mais voir les tribulations de Simplet ce n'est rigolo que deux minutes. Au bout d'une saison, ça l'est déjà moins. Pour le personnage en quête d'humanité qui étanche sa soif de connaissance on repassera ; c'est bien de pomper les idées de Star Trek mais il faut peut-être avoir un minimum de talent pour les traiter correctement. Et puis franchement, essayer de développer sa condition humaine par le biais d'un procès pour meurtre... Si au moins c'était fait intelligemment.

- N'importe quoi ! Dagwood est superbe tout au long de la saison, et puis c'est assez marrant de le voir constamment avec son frère à l'écran.

- Ha ha. Michael Deluise... Encore une idée de génie, c'est clair. Maintenant le SeaQuest verse dans la reconversion sociale en acceptant à son bord des criminels. Trop crédible. Un criminel, qui, au passage, a aussi des branchies suite à des expérimentations génétiques qui contredisent le fameux épisode de la saison 1 déjà cité. Super crédible dites donc. Et puis ce Deluise là, autant il peut être marrant une fois dans les nuées, autant il est plus qu'agaçant la majorité du temps. À claquer, le garçon. Ça n'aide pas son personnage..

- Non je ne suis pas d'accord. Il est uber-cool ! Et sa décontraction amène un peu de bonne humeur au sein d'un équipage qui a trop les fesses coincées. C'est tout à fait ce dont la série avait besoin, ça manquait grave d'humour.

- Ah bah oui, tout à fait d'accord, la série avait grandement besoin de ces remaniements de cast. D'un équipage chaleureux dont les relations sont écrites avec justesse et rendent tout le monde attachant, on passe à un équipage inexistant, ennuyeux, et phagocyté par les frères Deluise. Effectivement, je ne peux que m'incliner devant cet argument de poids... Simplet et Tête-à-Claques, le duo de choc. Trop drôle.

- Bah, ouais. Et puis les autres nouveaux membres apportent de la jeunesse et de la fraîcheur. Ça change de Chief Crocker qui était bien trop vieux, ou encore du Docteur Westphalen.

- J'avais oublié tiens. C'est vrai qu'au lieu de voir une relation ambiguë entre un capitaine qui a près de la soixantaine et un médecin qui approche la cinquantaine, il vaut mieux le voir tourner autour d'une femme légèrement plus jeune dont les tétons pointent à chaque fois que son haut est un peu moulant.

- C'est petit ça... Le docteur Smith est très intéressante de par son statut de télépathe.

- Télépathe, empathe, voyante... Les scénaristes ne savent jamais très bien comment déterminer son statut. Et pour cause, ils ont complètement merdé. Là où en saison 1 nous étaient présentés des empathes qui pouvaient ressentir des impressions et de déterminer avec une certaine marge d'erreur ce que les personnes sondées avaient l'intention de faire, on nous montre maintenant des pouvoirs télépathiques qui permettent de lire les esprits ! Wow, l'humanité a connu une évolution bien rapide, quelle chance. C'est d'autant plus foireux qu'une fois sur deux elle est incapable de contenir les pensées des autres, quand ça arrange les scénaristes. De plus, quid du don de Bridger ? On nous laissait entendre qu'il était un empathe latent, et là aucun développement ? Ridicule.

- Ouais bah quoi que vous pensiez d'elle en tout cas elle apporte de la fraîcheur, comme les autres !

- Les autres ? Ah oui, il y a bogoss blondinet qui ne sert à rien d'autre qu'à faire son malin pulse gun en main - des flingues qui ressemblent plus à des lasers qu'autre chose, ce qui est à mourir de rire tant c'est too much et tant les effets spéciaux sont moches - et la petite brunette qui flirte avec tout ce qui bouge et qui ne sert à rien non plus. Insignifiants, quoi. J'oublie quelqu'un ?

- Euh, non... Mais je maintiens ce que je dis.

- C'est bien de se voiler la face. J'aimerais bien être aussi crédule, ça doit être merveilleux le monde des Bisounours.

- Et moi j'aimerais autant que vous ne m'insultiez pas !

- Pardon, je pensais que ça passerait étant donné que pendant toute une saison l'arme de destruction massive qu'est l'équipe scénaristique a insulté votre intelligence.

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Oh. Et bien, je parle de tout ce qu'on a déjà évoqué, mais également du fait que sur 22 épisodes il ne doit y en avoir que 2 ou 3 de potables, le reste étant grosso modo de la merde. Mais bon, il ne faut pas chercher loin pour en connaître les raisons. Dans SeaQuest, il y a "sea", et "quest", et l'esprit de la première saison y collait parfaitement : une quête scientifique pour découvrir les merveilles du monde sous-marin. Chose étonnante, les quelques épisodes de cette saison 2 qui se passent sous l'eau sont regardables (sauf quand Poséidon roule une galoche à Médusa). Chose encore plus étonnante : le reste se déroule, à chaque fois grâce à des justifications au mieux rigolotes quand ce n'est pas purement débiles, sur la terre ferme. Là où on peut utiliser Darwin, et là où tout le potentiel du SeaQuest peut être utilisé (sarcasme). Là où on peut envoyer l'HyperReality Probe, qui a totalement disparue. Mais surtout, là où on peut laisser libre cours à toutes les dérives possibles pour saborder le show.

- Bah non, au contraire, ça permet de diversifier les intrigues !

- Oui, effectivement. Des aliens, des voyages dans le temps, des plantes carnivores géantes qui meurent à la lumière du jour, et j'en passe et des meilleures. Et encore, les aliens vus en saison 1 qui reviennent sur Terre, ça aurait pu passer, surtout que leur introduction était faite de belle manière par Kemper. Mais c'est là qu'on reconnaît un scénariste de talent, et ce n'est visiblement pas le cas de Clifton Campbell qui détruit toute l'aura mystérieuse autour de ces êtres en l'espace d'un seul épisode. En ce sens on peut parler de chef-d'oeuvre, parce que ça confine à l'art d'être aussi mauvais.

- Je crois que vous n'avez rien compris à cette saison 2. Elle montre que le SeaQuest n'est pas qu'une force pacificatrice vouée à servir dans le monde sous-marin mais que son équipage est capable de se sortir de toutes les situations auxquelles il est confronté.

- Ah bah ça c'est sûr. Ils ne sont même pas surpris quand le SeaQuest est transporté sur une autre planète. C'est beau, parce qu'en fin de saison 1 Bridger s'entretenait avec Westphalen sur le fait que la découverte d'une vie extra-terrestre était quelque chose auquel leur génération n'était pas préparée, et là il se sent comme un poisson dans l'eau.

- Oui, voilà, exactement ! C'est une évolution rare.

- Et totalement crédible, en plus. Non mais faut peut-être ouvrir un peu les yeux. Bridger, il est con, dans cette deuxième saison. Et c'est pas sa barbe qui le rend plus charismatique. Surtout pas avec un uniforme à la con qui porte des sangles de sac à dos. Où est passé le capitaine rempli de bon sens de la saison 1, qui passe du temps avec Darwin, et qui sert presque de père à Lucas ? Il a disparu, comme les deux relations dont je parle.

- Bah il peut pas tout faire, c'est quand même bien plus sérieux ce qui se passe pendant cette saison.

- Ou plus drôle, ça dépend du point de vue. Enfin, non, c'est pas drôle, je retire. Ça donne plutôt envie de se tuer d'une manière violente.

- On dirait que vous n'avez pas aimé.

- Ah, c'est seulement maintenant que vous remarquez ? Je comprends mieux pourquoi vous avez trouvé que c'était bien.

- Ça l'était quand même un peu, non ?

- Non non. C'était vraiment à chier. D'un bout à l'autre.

- Vous êtes sérieux ?

- Oui oui. Au fait, on peut se tutoyer ?

- Euh, oui.

- T'es vraiment trop con. "

 

Retrouvez ici tous les bilans de Sygbab, mais aussi le bilan de la saison 2 de Seaquest DSV publié sur ce même blog par Lurdo !

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Un film, un jour (ou presque) #504 : Guardians (2017)

Publié le 1 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, Science-Fiction, Russie, Action

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Guardians (Zashchitniki) : 

Pendant la Guerre Froide, en Union Soviétique, l'organisation secrète Patriot a sélectionné quelques individus uniques, pour leur conférer des pouvoirs surnaturels incroyables. Mais lorsque August Kuratov (Stanislav Shirin), scientifique mégalomane, acquiert la capacité de contrôler toute technologie à distance et menace de détruire la planète, le Major Elena Larina (Valeriya Shkirando) est alors contrainte de réactiver certains des héros de Patriot : Ler (Sebestien Sisak), un moine arménien en mesure de déplacer la roche par la pensée ; Khan (Sanzhar Madiyev), un Kazakh capable de se déplacer et de se battre plus vite que le vent ; Ursus (Anton Pampushnyy), originaire de Sibérie, et capable de se métamorphoser totalement ou partiellement en ours ; et Xenia (Alina Lanina), artiste de cirque moscovite capable de se rendre invisible au contact de l'eau et de maîtriser cet élément...

Que se passe-t-il lorsque la Russie décide de copier Marvel, et de profiter de la sortie imminente des Gardiens de la Galaxie 2, pour sortir un métrage de super-héros tourné pour 5 millions de dollars ? Et bien on se retrouve devant Guardians, un film bourré de paradoxes, à la fois super fauché et pourtant méga ambitieux, avec des bonnes idées, qui sont le plus souvent mal exploitées, et qui est à la fois ultra dérivatif, et pourtant assez original.

Pour commencer, faisons simple, c'est bourré de défauts : le script est la plus grande faiblesse du métrage, un métrage qui ne dure que 90 minutes, et qui est donc contraint de tout bâcler, limitant le développement de ses héros à une scène par personne (en tête à tête avec le Major, façon monologue sur fond de musique triste), et le reste à un enchaînement de péripéties précipitées et assez moyennes.

Ça repompe joyeusement tout ce qui se fait chez Marvel (musique, apparence de certains personnages, dynamique d'équipe, équivalent de Nick Fury/du Shield, etc), et niveau visuel, c'est tellement inégal qu'on passe son temps à se dire "quel dommage".

Ainsi, pour un budget aussi minime, bon nombre des effets sont loin d'être honteux : Ler et ses rochers, Khan et ses déplacements, voire même Xenia (étonnamment convaincante physiquement et dans ses combats rapprochés, et dont l'invisibilité n'est pas plus mauvaise que celle de Sue Storm dans les Quatre Fantastiques) ; les affrontements et déplacements câblés sont assez réussis, et la destruction numérique fait généralement illusion.

Après, malheureusement, Ursus est bien souvent raté, avec une intégration et des métamorphoses dignes des garous dans Underworld. Et le méchant, enfoui sous sa combinaison de muscles en latex (pas forcément plus ratée que celle du Juggernaut dans X-men 3, cela dit) est tout simplement raté, tant au niveau de l'écriture que de l'expressivité.

Niveau casting, la Nick Fury de service est insipide et collagénée au possible, Khan est transparent, mais les trois autres Gardiens ne sont pas désagréables, ont un minimum de charisme, et dans un métrage plus maîtrisé, auraient pu faire illusion.

Mais Guardians n'est pas maîtrisé. Sinon, la thématique Gardiens élémentaires vs Scientifique technopathe aurait été développée, le sous-texte politique aurait été effleuré, les personnages auraient été mieux écrits (et auraient eu des motivations cohérentes), les séquences qui fonctionnent (recrutement, entraînement) auraient été mieux travaillées, le Kamehameha final aurait été logique et amené en amont, etc.

Là, c'est un divertissement anecdotique, du sous-Marvel fauché pas très loin des Krrish indiens, mais sans le second degré et les numéros de danse.

2.25/6

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 6 (5/9)

Publié le 30 Avril 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Star Trek, Science-Fiction, Les bilans de Lurdo

Je continue mon passage en revue de la saison 6 de Star Trek Voyager, entamée il y a un mois, une saison qui reste toujours assez inégale et frustrante, mais néanmoins plus homogène que certaines saisons passées...

Star Trek Voyager, saison 6

6x13 - Virtuoso :

Le Voyager rencontre un peuple méprisant et arrogant, qui pourtant s'éprend instantanément de l'Holodoc dès que ce dernier commence à chanter : aussitôt, le Doc devient une superstar, et finit par envisager de s'installer chez ces extra-terrestres...

Un épisode comique centré sur le Doc, avec un Paul Williams sous-exploité en alien fasciné par la musique, et des aliens globalement tous surjoués jusqu'à la caricature, en plus de mettre en scène un Holodoc qui trahit un peu ce que l'on sait du personnage lorsqu'il décide sans hésiter de quitter le Voyager pour devenir une superstar.

Dans l'ensemble, cependant, malgré des défauts évidents, et une seconde moitié qui s'essouffle, le tout est assez agréable à regarder, notamment pour sa scène de confrontation Seven/Holodoc.

 

6x14 - Memorial :

De retour d'une mission, Chakotay, Paris, Neelix et Kim commencent à souffrir d'hallucinations particulièrement réalistes, au cours desquelles ils s'imaginent prendre part à un conflit armé sur une planète inconnue...

Un épisode assez inégal : d'un côté, le postulat de départ est intéressant, tout le monde est mis en valeur, et les moments centrés sur B'elanna, Tom, et leur vie de couple sont agréables. De l'autre, ça surjoue occasionnellement un peu, ça peine notablement à maintenir le suspense et la tension sur toute la durée de l'épisode, et la décision finale de Janeway, comme souvent, est ultra-polarisante.

Au final, le tout s'équilibre pour donner un épisode assez moyen, aux intentions intéressantes, mais à l'exécution assez discutable.

 

6x15 - Tsunkatse :

Capturé en mission, Tuvok est blessé, et ses geôliers placent Seven dans une situation intenable : elle doit prendre part au Tsunkatse, un tournoi d'arts martiaux retransmis dans tout le quadrant, si elle veut que Tuvok soit soigné...

Seven of Nine vs The Rock, featuring Jeffrey Combs & J.G. Hertzler... forcément, on ne s'attend pas à de la subtilité et de la poésie, mais à quelque chose de cabotin, plein d'action et de spectacle.

On sourit donc un peu en voyant The Rock lever son sourcil, on s'amuse en voyant un Hirogen d'un mètre 60 entrer dans l'arène, on lève les yeux au ciel en voyant le combat Seven/Rock avec sa doublure évidente et sa chorégraphie très moyenne, on soupire en s'apercevant qu'on ne reverra pas The Rock du reste de l'épisode, on se lasse rapidement des pseudo-leçons d'arts martiaux données par Hertzler à Seven, on regrette que Chakotay le boxeur n'ait pas été utilisé en lieu et place de Super-Seven, et on apprécie le jeu enthousiaste de Jeffrey Combs comme toujours excellent...

Bref, c'est amusant, ça passe le temps, mais ça s'arrête là, sans plus.

 

À suivre...

(épisodes 6x01-03 ; 6x04-06 ; 6x07-09 ; 6x10-12)

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