Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Austin Powers dans Goldmember (Austin Powers in Goldmember - 2002) :
Le Dr Evil décide de remonter le temps jusqu'en 1975, pour y faire équipe avec le maléfique Goldmember (Mike Myers) pour mettre en place un rayon tracteur et attirer une météorite immense sur Terre. Mais Austin Powers et la séduisante Foxxy Cleopatra (Beyonce Knowles) s'opposent à ces plans diaboliques...
Un troisième volet dont je ne gardais, bizarrement, pas grand souvenir, et en le revoyant aujourd'hui, je comprends vite pourquoi : à l'instar des deux premiers volets, Goldmember utilise jusqu'à plus soif les mêmes formules, les mêmes ressorts comiques, les mêmes gags, parfois poussés plus loin (du bigger louder, en somme), mais ici, tout semble... déséquilibré.
Un peu comme si tout le monde s'était laissé emporter par l'enthousiasme ambiant, et avait oublié de recadrer un peu les errances du scénario, les moments en roue libre de Mike Myers, le manque d'enjeux, et tout et tout. Goldmember, notamment, est un personnage inabouti, assez transparent, clairement sous-développé et jamais particulièrement drôle.
Plus amusant, cela dit, le fait de s'apercevoir, à postériori, que Spectre (avec Daniel Craig) a totalement repompé le rebondissement final de cet Austin Powers sur la fraternité de Evil et d'Austin. Sauf que, bien entendu, Spectre l'a fait au premier degré, alors que dans Goldmember, si ce n'était pas indispensable (la saga laisse, amha, trop de place aux daddy issues de tout le monde), cela se justifiait par le double rôle de Myers.
Après, que dire d'autre sur ce métrage un peu décousu ? Ça reste fidèle aux épisodes précédents, ça se regarde malgré quelques vannes vraiment redondantes (tout ce qui concerne la Taupe tombe vraiment à plat), des numéros musicaux gratuits, du slapstick inégal et un peu trop de caméos...
Mais à nouveau, sans surprise, ce troisième volet ne restera pas dans ma mémoire : l'effet de surprise est passé, et la franchise Austin Powers aurait eu besoin de se renouveler plutôt que de décliner (brièvement) la même recette à la sauce 70s.
3/6
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Austin Powers 2 - L'Espion qui m'a tirée (Austin Powers : The Spy Who Shagged Me - 1999) :
Bien décidé à se venger d'Austin Powers, le Dr. Evil utilise une machine à voyager dans le temps pour remonter en 1969 et dérober le mojo d'Austin, alors cryogénisé. Austin fait alors de même et, avec l'aide de la séduisante Felicity Shagwell (Heather Graham), il tente d'empêcher Evil et son clone, Mini-Me, de changer le cours de l'Histoire...
On prend les mêmes (personnages, concepts, mise en forme et, fréquemment, gags) et on recommence, en bénéficiant d'un budget deux fois plus important que précédemment et mettant les bouchées doubles à tous les niveaux : plus d'années 60, plus de sous-entendus et de vannes graveleuses, plus de moments chorégraphiés, plus de musique, plus de tout, en fait.
Et honnêtement, ça fonctionne peu ou prou autant que le premier film, même si ce n'est pas exempt de scories : toujours une propension à laisser certains gags ou certaines scènes durer un peu trop longtemps, certains personnages sont légèrement trop poussés (Fat Bastard, avec Myers qui refait son accent écossais, a quelques répliques amusantes, mais reste assez limité en intérêt), il y a du placement produit maladroit, et un abus (délibéré) de références pop modernes.
Mais les nouveaux personnages, comme Mini Me, joyeusement absurde et psychopathe, Rob Lowe en jeune Robert Wagner, Frau Farbissina ou encore Felicity Shagwell (une Heather Graham qui a l'air de s'éclater, et donne plus de personnalité à son personnage que Hurley dans le premier), l'époque, et toujours cette tendance à partir dans l'absurde, le méta, le décalé, qui assure que Myers et son équipe ne prennent jamais trop au sérieux leur personnage principal et ses aventures, et ont conscience des défauts de leur écriture.
Bref, ça reste sympathique, le final est plutôt efficace, et le gag récurrent du montage "Regardez, là haut, ça ressemble à une grosse..." fonctionne vraiment trop bien pour faire la fine bouche.
4/6
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Austin Powers (Austin Powers : International Man of Mystery - 1997) :
En 1997, pour lutter contre le maléfique Dr. Evil (Mike Myers), récemment revenu à la vie et décidé à conquérir le monde moderne, les services secrets britanniques décryogénisent Austin Powers (Mike Myers), super-espion séducteur issu des années 60, et demandent à Vanessa Kensington (Elizabeth Hurley) de l'aider à se réacclimater à notre époque...
Un pastiche toujours amusant des films d'espionnages des 60s et de James Bond, cet Austin Powers, fréquemment plus intelligent qu'on ne veut ben le dire, passe plutôt bien au revisionnage : ça reste plein de seconds rôles bien castés, la réalisation et le montage sont inventifs (les interludes musicaux, les scènes de "nudité avec des objets") et s'il y a bien quelques petits flottements ici ou là (le syndrome du gag ou du sketch laissé en roue libre et coupé bien trop tard), ainsi que quelques approximations (Elizabeth Hurley est assez inégale dans certaines scènes, oubliant ponctuellement de réagir dans certaines fusillades ou surjouant à d'autres moments), le film fonctionne toujours plutôt bien, porté à bout de bras par Myers dans ses deux rôles principaux.
Pas forcément un chef d'œuvre de subtilité ou toujours de très bon goût, mais la bonne humeur générale et le charme des 60s font que cette comédie décomplexée conserve son mojo, même 25 ans après sa sortie.
4.25/6
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Seconde saison de cette série d'anticipation du créateur de The Office, une série diffusée sur Amazon et qui, sans être mauvaise, n'avait pas forcément laissé de souvenirs impérissables à ses spectateurs : mélange de comédie satirique, de thriller et de romance impossible, le tout se trouvait souvent le postérieur entre plusieurs chaises, sans jamais totalement convaincre dans l'une ou l'autre des catégories.
Au point d'avoir oublié les trois-quarts de la saison 1 alors que j'entame cette nouvelle fournée de sept épisodes d'une petite demi-heure...
Upload, saison 2 (2022) :
Séparés par la technologie, Nathan (Robbie Amell) et Nora (Andy Allo) ont pris des directions différentes : lui est coincé dans l'au-delà d'Horizon, avec une Ingrid (Allegra Edwards) toujours plus collante, et elle a rejoint le camp des Ludds, un groupuscule anti-technologie qui a prévu de saboter Horizon. Et il reste toujours l'affaire du meurtre de Nathan, qui reste irrésolue...
Et malheureusement, cette seconde saison assez brève continue de confirmer les tendances de la première, avec un programme s'éloignant de plus en plus de la comédie, pour insister sur quelque chose de pas très abouti.
Attention, le ton général reste léger et ponctuellement, des idées amusantes surnagent ici et là, mais alors que la série peinait déjà à équilibrer ses différentes facettes (romance, satire, sitcom, enquête sur un meurtre...), ici, elle s'engage dans une voie contestataire et anti-capitaliste non seulement un peu hypocrite (vu que le tout est produit pour Amazon), mais qui est trop superficielle pour convaincre.
L'humour passe ainsi au troisième plan, la romance est désormais quasi-impossible (les deux personnages principaux passent une bonne partie de la saison séparés), la satire reste assez basique, et l'enquête sur le meurtre est laissée en filigrane (voire oubliée en cours de route), les scénaristes préférant consacrer de longues scènes aux Ludds, un mouvement terroriste rebelle luddite à la limite de la secte, dans lequel Nora est embarquée de manière un peu abrupte dans le season premiere.
On se retrouve ainsi avec de l'espionnage industriel, beaucoup de scènes dans le monde réel, une Ingrid omniprésente (à l'écriture souvent bipolaire), des personnages secondaires pas très attachants (la stagiaire, Aleesha de plus en plus abrasive, la patronne excentrique), de la politique américaine insérée au forceps (les swing states, la restriction du droit de vote, etc), et surtout une étrange impression de compression des intrigues générales, comme si une saison de 10 épisodes avait été amputée de trois épisodes en cours de route, obligeant les scénaristes à éliminer beaucoup de tissu connectif et de gras, et à faire évoluer de manière catapultée toutes les relations (notamment celle de Nora et de Matteo).
C'est ultra-maladroit, assez inabouti, et comme le tout se termine par un cliffhanger assez frustrant, on se retrouve avec une saison bancale et peu satisfaisante, qui ne laissera pas un souvenir impérissable...
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Everything Everywhere All at Once (2022) :
Propriétaire de laverie en difficultés financières, Evelyn Wang (Michelle Yeoh) a une vie assez quelconque et malheureuse, aux côtés de son mari, le timide Waymond (Ke Huy Quan) et de sa fille lesbienne, Joy (Stephanie Hsu). À l'occasion de la visite de son père, le strict Gong Gong (James Hong) et d'un audit des impôts, cependant, la situation se complique pour Evelyn, en proie à un stress énorme : lorsqu'une version de Waymond issue d'un univers parallèle se manifeste, Evelyn apprend que le multivers est en danger, menacé par Jobu Tupaki, une version maléfique de sa fille, qu'Evelyn est la seule à pouvoir l'arrêter...
Alors c'était donc ça le film indépendant encensé par la critique américaine, qui ne se privait pas de le comparer positivement à Doctor Strange in the Multiverse of Madness, en incitant les spectateurs à aller plutôt voir cette production plutôt que le film Marvel...
Sur le papier, la comparaison est évidente, cela dit, puisque les deux films abordent directement le concept du multivers, se permettent des excentricités visuelles et thématiques improbables... et que EEAAO est produit par les frères Russo, piliers de l'écurie Marvel. Ajoutez à cela le fait que EEAAO mette en avant une distribution asiatique, et que c'est un film A24, ce qui implique, outre une forte indulgence critique, un caractère "film indé américain" très prononcé, et voilà, un nouveau chouchou de la critique américaine... à tort ou à raison ?
Ce n'est pas aussi simple, en fait. De l'aveu même des personnages, le film, très inventif, n'a pas grand sens, et c'est volontaire : on se retrouve ici avec une comédie fantastique déglinguée, à mi-chemin entre Terry Gilliam, Matrix, Charlie Kaufman, Ratatouille et le cinéma d'arts martiaux asiatique, un métrage barré réalisé par un duo ayant fait ses armes dans les comédies tv absurdes, les clips vidéos très stylisés, la publicité et Swiss Army Knife (le film avec Daniel Radcliffe en cadavre flatulent).
Pendant une grosse demi-heure/trois quarts d'heure (sur une durée de 2h20), EEAAO paraît ainsi (probablement à dessein) très confus, à grand renfort de montage décalé, de structure éclatée, etc, jusqu'à ce qu'Evelyn comprenne enfin les règles du voyage multidimensionnel. À partir de ce moment, le récit devient plus fluide et linéaire, ou du moins, plus facile à suivre, et laisse derrière lui les explications pour partir de plein pied dans un grand n'importe quoi d'expérimentations visuelles, créatives et scénaristiques.
Oui, c'est absurde, c'est métaphysique, c'est symbolique, c'est métaphorique, c'est ridicule (Jamie Lee Curtis en boogeywoman des impôts), c'est parfois graveleux, idiot, non-sensique, et les scènes de combat sont fréquemment accélérées, mais bizarrement, ça fonctionne plutôt bien, pour peu qu'on adhère à la folie ambiante, et à la résolution façon "le pouvoir de l'amour".
Ce qui aide, c'est que le côté technique du film est très maîtrisé (même si on frôle fréquemment le trop plein d'idées et de concepts à l'écran), et que Michelle Yeoh et les autres acteurs sont impeccables - ça n'en fait pas pour autant un chef d'œuvre immédiat, particulièrement pertinent ou original thématiquement parlant (les métaphores sont assez évidentes, le poids des traditions et de l'héritage chez les immigrants, le conflit des générations sont des thèmes assez classiques), mais l'approche est intéressante et suffisamment amusante pour que l'on passe un bon moment.
4.25/6
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Alors même que je viens à peine de terminer la piteuse saison 2 de Star Trek Picard, passons directement à son successeur, Star Trek Strange New Worlds, série en 10 épisodes présentée comme un retour aux sources de la franchise Star Trek, profitant de la présence du Capitaine Pike et de l'Enterprise dans la saison 2 de Discovery pour proposer une série aux épisodes plus unitaires, au format plus rétro, et à l'énergie bien différente des réinventions plus modernes assez décevantes.
Reste à voir si la promesse sera tenue...
Star Trek - Strange New Worlds, saison 1 (2022) :
- 1x01 : Alors qu'il hésite à reprendre le commandement de l'Enterprise, le Capitaine Pike (Anson Mount) doit réunir son équipage pour aller secourir Number One (Rebecca Romijn), son premier officier, emprisonnée sur une planète suite à un premier contact ayant mal tourné...
Un épisode de lancement un peu bavard, au rythme des dialogues assez soutenu et dense (et parfois artificiel), mais pas désagréable pour autant, notamment par qu'il renoue enfin avec la formule du Trek classique, pleine d'espoir et de message positif. C'est bien simple, contrairement à Discovery ou Picard, ça ressemble enfin à du Star Trek.
Visuellement, c'est une remise au goût du jour plutôt réussie, donc, mélangeant le rétro aux techniques et effets modernes (le générique est plutôt joli), et scénaristiquement, c'est dans la droite lignée des épisodes de premier contact de TOS, avec déguisements, mission sur une planète inconnue, leçon de morale de Starfleet, et, pour une fois, des personnages qu'on nous présente clairement, avec des noms et des personnalités variées.
Après, ce n'est pas parfait, la réalisation de Goldsman est moyenne, et j'ai quelques réserves sur le traitement des Vulcains, sur l'interprétation de Peck (un peu raide), sur le look et la caractérisation de Chapel, sur le maquillage de l'Andorien ou sur l'intégration d'une Noonien-Singh à bord (décidément, la team Kurtzman a vraiment une obsession pour Khan et tout ce qui tourne autour de lui), mais pour l'instant, c'est une bonne surprise. À voir comment ça évolue, comme d'habitude...
- 1x02 : l'Enterprise surveille une comète sur le point d'entrer en collision avec une planète, et d'éradiquer sa population, mais lorsque l'équipage tente d'en modifier la trajectoire, il est attaqué par les Bergers, un peuple extraterrestre surpuissant considérant la comète comme une déité, et prêt à tout pour que personne ne change sa destinée...
Ça continue d'être très sympathique, tout ça, avec déjà une tendance qui se dégage et qui fait plaisir : l'Enterprise de Pike est un environnement chaleureux, où tout le monde socialise, et en deux épisodes, j'en sais déjà plus au sujet des personnages secondaires de l'équipage qu'en quatre années de Discovery.
Alors certes, cela se fait parfois au travers de grosses ficelles (comme cette tendance à donner des passés traumatiques et tragiques à tout le monde, en guise de développement), mais au moins, ça a le mérite d'exister, et de donner de l'épaisseur aux protagonistes. Ici, cet épisode est ainsi presque centré sur Uhura, qui met à profit ses talents de musicienne et de traductrice pour sauver la situation, dans une scène pas très loin des notes de musique de Rencontres du Troisième Type.
On pourra reprocher à l'épisode sa dernière ligne droite un peu brouillonne et approximative, mais ce qui vient avant est très agréable, entre une exploration (initialement) très Giger, des effets spéciaux impeccables, et une ambiance générale plaisante entre les membres de l'équipage, Pike, et compagnie.
Un peu en dessous du pilote à cause de sa résolution, mais ça continue sur une bonne lancée.
- 1x03 : Alors que l'Enterprise est en orbite d'une colonie illyrienne abandonnée, une tempête ionique isole Pike et Spock à la surface ; à bord du vaisseau, une mystérieuse épidémie se déclenche alors, et seule Una (Rebecca Romijn) semble immunisée...
Encore un épisode ma foi plutôt sympathique, bien qu'imparfait, avec une remise au goût du jour du mystère médical à la mode Trek, comme on a pu en avoir dans TOS, Next Generation, ou encore Voyager. Ici, un virus lié à la lumière (on ne va pas trop s'attarder sur la plausibilité du mode de transmission, c'est préférable), qui donne l'occasion à Rebecca Romijn d'occuper le devant de la scène, et de développer son personnage.
C'est loin d'être désagréable, et ça amène la thématique de l'eugénisme sur le tapis, notamment du point de vue de la descendante de Khan, mais pour être franc, c'est plus dans l'exécution et dans certains raccourcis narratifs que se trouvent les points faibles de l'épisode : à plusieurs reprises, je me suis demandé si le script original n'avait pas été amputé de quelques pages au tournage, tant certains moments et certaines résolutions semblaient abruptes (je pense notamment à la quasi-régénération façon Doctor Who, pas très inspirée ; les colons électriques, totalement oubliés en cours de route dans la conclusion de l'épisode), et d'autres un peu inutiles (la révélation sur M'Benga, par exemple, aurait mérité d'être gardée pour plus tard).
Après, ça reste tout de même nettement au-dessus des deux autres séries actuelles de la franchise, et ça n'aurait pas à rougir de la comparaison avec les premières saisons de Next Generation : c'est déjà un bel effort de la part des producteurs ; manque simplement un peu de rigueur, pour l'instant...
(à suivre...)
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Allez, courage, plus qu'un épisode pour ce qui est une saison clairement ratée de Picard, brouillonne, sans direction et sans maîtrise...
Star Trek Picard, saison 2 (2022) :
- 2x10 : Alors que le lancement de la mission Europa est imminent, Picard et compagnie doivent tout faire pour s'assurer de son bon déroulement...
*soupir*
Une petite cinquantaine de minutes jamais cohésives, avec un compte à rebours artificiel, des drones qui ne servent qu'à donner quelque chose à faire à Rios et compagnie pendant quelques minutes, et toute une succession de scénettes assez détachées les unes des autres, n'ayant pour vocation que de boucler au plus vite toutes les sous-intrigues pour arriver à une conclusion Picardo-centrique extrêmement prévisible.
À ce titre, je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire en voyant débarquer Wesley Crusher, sorti de nulle part et promu de Voyageur à une sorte de Guetteur interdimensionnel ; de me facepalmer en voyant le dossier papier "Projet Khan" de Soong ; de pouffer en entendant la décision de Rios de rester sur Terre (et donc de se prendre de plein fouet la Seconde Guerre Civile et la Troisième Guerre Mondiale imminentes) ; ou encore de lever les yeux au ciel au moment de la mort de Tallinn...
Seul surnagent, dans tout cela, les adieux de Q à Picard. C'est touchant, c'est juste, c'est presque émouvant, et c'est bien la seule chose de réussie dans ce season finale.
- Bilan -
Ça avait plutôt bien commencé, en fait. Après une saison 1 de Picard à côté de la plaque, et une saison 4 de Discovery prenant un peu l'eau de partout, on se disait que cette saison 2 de Picard, à l'équipe créative modifiée, ne pourrait pas faire pire... et le season premiere semblait partir dans une direction intéressante.
Et puis finalement, non.
Trop préoccupée par l'idée de faire de Picard le centre du monde The Next Generation, et de trouver quelque chose à faire aux autres acteurs sous contrat, la saison 2 de Picard a rapidement viré à une sorte de best-of faisandé et dérivatif de la franchise Trek (Borgs, voyage temporel, réalité alternative dystopique, Q, etc) où rien n'est bien développé, introduit ou justifié, une compilation phagocytée par une "étude psychologique" du personnage de Picard, qui ressemblait surtout à un moyen pour un Patrick Stewart frêle et vieillissant d'exorciser certains de ses traumatismes psychologiques d'enfance bien réels.
Résultat, on s'ennuie, ça n'avance pas, ça multiplie les entorses à la continuité, à la logique, à la cohérence interne, et surtout ça promet la présence de Q qui, malheureusement, ne doit être en tout et pour tout que dans une demi-douzaine de scènes de la saison (ironiquement, les meilleures du lot).
Jamais surprenante, jamais intéressante, bourrée d'éléments superflus, approximatifs et mal utilisés, Picard saison 2 est un ratage. Mais à ce point de la résurrection de la franchise, fallait-il en attendre autre chose ?
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Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022) :
Lorsque Docteur Strange (Benedict Cumberbatch) rencontre America Chavez (Xochitl Gomez), une adolescente traquée par une entité maléfique voulant lui dérober son pouvoir de voyage transdimensionnel, il la prend sous son aile, et tente de la protéger. Mais il réalise rapidement que c'est Wanda (Elizabeth Olsen) qui en a après la jeune fille, et qu'elle est prête à tout pour obtenir ce qu'elle désire...
Sam Raimi revient derrière la caméra pour ce second métrage Doctor Strange, un véritable rollercoaster nerveux et énergique qui fait à la fois suite à Wandavision, à Spider-man : No Way Home, et à tout le multivers que Marvel construit depuis le début de la Phase 4, notamment au travers de la série What If.
Ici, après un démarrage sur les chapeaux de roues, le film ne ralentit jamais vraiment, pour une course-poursuite constante portée par la présence de Cumberbatch, l'interprétation habitée d'Elizabeth Olsen (vraiment impeccable), et la fraîcheur de la jeune Xochitl Gomez, assez attachante en America Chavez : on retrouve l'excentricité de Raimi derrière la caméra, avec plein de renvois à la filmographie du bonhomme, parfois évidents (Bruce Campbell qui se fait passer à tabac par sa main), parfois beaucoup plus subtils (angles de caméra, bruitages, etc), mais qui donnent à ce Doctor Strange 2, dans l'ensemble, une atmosphère plus horrifique, y compris dans les passages obligés du multivers (je pense notamment aux caméos des Illuminatis, qui se transforment en jeu de massacre pour un Raimi qui se lâche).
En somme, ce DS2 est inventif, rythmé, délibérément chaotique et excentrique, il ouvre autant de portes qu'il en ferme et s'amuse avec son sujet, assumant clairement à la fois son statut de film super-héroïque, de tragédie (pour Wanda) et sa folie visuelle, pour un résultat très agréable à suivre.
Après, ce n'est pas parfait : je regrette notamment la sous-utilisation, par Elfman, du thème et des orchestrations associées à Strange et utilisées par Giacchino dans les autres films du MCU, quelques effets sont un peu en dessous (le troisième œil frontal de Strange), et je ne suis pas méga fan de l'arrivée de Charlize Theron en Clea, mais bon, cela reste des défauts mineurs pour un film très enthousiasmant (probablement le meilleur de cette Phase 4).
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Il n'aura pas fallu longtemps pour que la saison 2 de Picard parte en piqué (qualitativement parlant), et se plante de manière spectaculaire, en s'embourbant dans des digressions et des épisodes sans intérêt. Mais allez, courage, il reste 4 épisodes, et il est toujours possible de remonter la pente... non ?
Star Trek Picard, saison 2 (2022) :
- 2x07 : Tallinn plonge dans le cerveau de Picard pour tenter de l'aider à affronter ses peurs, qui le maintiennent dans le coma...
Un gloubiboulga indigeste. Voilà à quoi ressemble cet épisode.
Entre Patrick Stewart qui utilise la série pour expier les démons de sa vie réelle (il est à ce jour toujours en thérapie pour avoir assisté aux violences conjugales de son père sur sa mère, durant son enfance), la retcon de l'histoire familiale de Picard, fils d'une mère bipolaire non soignée et d'un père... menaçant ? (pas vraiment, en fait, et interprété par James Callis), le remplissage pas possible de Seven et Raffi qui cherchent Jurati, celui, tout aussi honteux, de Rios qui amène sa copine et son fils à bord de son vaisseau ("I work in outer space", haha, clin d'œil, coup de coude au fan qui connaît ses classiques, qu'est-ce qu'on rigole), sans oublier le simple fait que Picard sort de son coma à mi-épisode et part aussitôt voir Guinan pour invoquer Q comme un génie sortant d'une bouteille... sauf que ça ne fonctionne pas, et que tout ce petit monde est arrêté par le FBI.
Difficile de trouver quelque chose de positif à dire, ici : c'est de la psychologie de comptoir assez mal articulée, qui se mêle à un récit jamais maîtrisé, qui s'éparpille et est bourré de moments WTF (la reine Borg qui casse une vitre dans un bar pour déclencher une dose d'endorphines...).
- 2x08 : Arrêtés par l'agent Wells du FBI, Guinan et Picard sont interrogés par ce dernier, persuadés qu'ils viennent d'une autre planète...
Il m'est de plus en plus difficile de s'accrocher à cette saison totalement statique et insipide, aux dialogues semblant écrits par un thérapeute (ou un étudiant en psychologie) - ce qui est d'ailleurs un peu un problème récurrent du Trek actuel, cf Discovery.
C'est bien simple, entre Seven et Raffi qui tournent en rond, Rios qui drague, Picard et Guinan qui nous refont les X-files du pauvre avec un sous-Mulder à la biographie cousue de fil blanc, et le mélodrame familial des Soong rattaché à l'arrache au reste de la saison... il n'y a bien que le bref passage de John DeLancie, toujours impeccable et particulièrement juste et efficace, qui mérite d'être sauvé ici.
- 2x09 : Picard et compagnie tentent d'empêcher Jurati et les Borgs de prendre le contrôle de La Sirena, en se réfugiant dans la demeure familiale des Picard...
Elle est marrante, cette série : on croit toujours que ça ne pourra pas être pire, et puis les scénaristes se plient en quatre pour y parvenir.
Ici, dans l'avant-dernier épisode de la saison, pas de Q, pas de Guinan, mais un Soong qui fait toujours pièce rapportée, à la tête de commandos borgifiés qui assiègent le "Château Picard". De l'action ultra-creuse, pas particulièrement bien filmée (et pas aidée par d'affreux plans-travellings numériques qui survolent la demeure familiale et les vignes alentours) et qui permet à tout ce petit monde de faire du remplissage... et de la thérapie.
Car oui, Star Trek Thérapie continue, avec toujours des dialogues aux envolées lyriques et aux platitudes pseudo-profondes improbables, auxquelles les acteurs tentent de donner du poids et de la résonance. Ici, notamment, on a droit à un Picard qui se souvient du suicide de sa mère, raison apparente de son caractère émotionnellement distant tout au long de sa vie (ce qui nous vaut, au passage, un petit coup de rétrocontinuité maladroite tentant d'expliquer pourquoi Jean-Luc prenait le thé avec sa mère âgée dans un épisode de TNG) ; on a aussi Seven of Nine qui nous explique que Starfleet n'a jamais voulu d'elle car elle était Borg - une réplique clairement supposée en dire long sur la discrimination des humains envers d'autres espèces... mais aussitôt désamorcée par une Seven qui flingue du Borg à tour de bras en criant "ils sont Borgs, pas humains !" ; ah, et j'ai failli oublier Elnor qui revient en tant qu'"hologramme de combat", ce qui, apparemment, pour les scénaristes, équivaut à un être holographique possédant tous les souvenirs et les sentiments du vrai Elnor... Mouais.
Reste Alison Pill, toujours excellente, et qui, sans surprise, refera une apparition probable en reine borg quand la série revisitera l'auto-destruction du premier épisode de la saison (on sent bien venir un Jean-Luc Picard qui, ayant appris à se débarrasser de ses traumatismes du passé, annulera l'auto-destruction, et découvrira que les Borgs de Jurati sont pacifiques et que leurs intentions sont pures et sincères - ce sera probablement ça, la nouvelle leçon de Q à Picard).
(à suivre)
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Finch (2021) :
Fatigué et malade, Finch (Tom Hanks) est l'un des ultimes survivants d'un désastre écologique solaire ayant éradiqué l'humanité. Irradié, et entouré de robots de sa fabrication, Finch n'a qu'un objectif en tête : concevoir Jeff, un robot humanoïde doué de conscience et réceptacle de toutes ses connaissances, qui sera ainsi capable de s'occuper, à la mort de Finch, de son chien Goodyear.
Un film post-apocalyptique produit par Amblin pour Apple Tv, ce Finch ressemble un peu à un Je suis une Légende sans le côté cool de Will Smith, et sans les vampires. À la place, on a un Tom Hanks comme toujours efficace et sympathique, un chien attachant, et un robot à la motion capture probablement un peu trop humaine pour convaincre (ce qui se marie cependant assez bien à son doublage, qui oscille entre voix robotique, accent de Borat, et intonations jeunes et décontractées).
Le tout, dans un métrage qui peine à établir sa propre identité, piochant à droite et à gauche dans diverses sources du genre, pour aboutir à un film aux ficelles assez voyantes, mais qui se laisse plutôt bien regarder néanmoins : ça ne révolutionne rien, c'est gentillet, mais c'est techniquement compétent, et ça reste tout à fait honorable. Sans plus.
3.75/6
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Après un tout début de saison qui laissait espérer une amélioration dans la direction de la série, Picard est retombé dans ses pires travers, se contentant de répéter maladroitement des figures imposées de la saga Trek (voyage temporel, univers miroir, borgs, etc), comme autant de cache-misères peinant à dissimuler un tournage que l'on devine sans budget et limité par la pandémie. Ce qui n'excuse pas pour autant la paresse scénaristique du programme, qui fait déjà du surplace au bout de trois épisodes...
Star Trek Picard, saison 2 (2022) :
- 2x04 : Seven et Raffi tentent de retrouver Rios, emprisonné par l'immigration. Picard, lui, rencontre une Guinan (Ito Aghayere) bien différente de celle qu'il connaît...
*soupir*... Passons sur les apparents problèmes de continuité, qui voient Guinan changer de visage, changer de psychologie, et ne pas reconnaître Picard - entre l'option univers parallèle, monde inventé de toutes pièces par Q et les explications bancales des scénaristes en interview, on comprend vite qu'il vaut mieux ne pas tenter de trouver la moindre logique dans tout ça, ni essayer de rattacher le tout à la continuité d'origine (même si l'épisode s'y efforce vraiment avec le retour du punk de Star Trek IV, clairement là pour renvoyer directement à Kirk & co).
Passons sur le propos bancal et désabusé critiquant l'humanité d'aujourd'hui, ou plutôt l'Amérique d'aujourd'hui (car le tout est clairement centré sur les USA et leurs problèmes) : environnement, immigration, pauvreté, racisme, on a droit à toute la panoplie maladroite du scénariste qui dénonce, et c'est amené avec de gros sabots.
Passons sur les grosses ficelles narratives du type Seven qui sait parfaitement conduire une voiture de police à transmission manuelle, Raffi qui pirate instantanément l'immigration américaine "parce que tout est connecté"...
Non, le vrai problème, c'est qu'il ne se passe rien du tout durant l'épisode, à l'image de cette pseudo-poursuite en voiture, durant laquelle personne ne semble poursuivre Seven et Raffi jusqu'à la toute fin.
Bon, il y a bien la conclusion, avec Q sans pouvoirs, et une référence aux Superviseurs de l'épisode Mission : Terre de TOS, mais dans l'ensemble, c'est l'encéphalogramme plat.
- 2x05 : Jean-Luc Picard tente de comprendre ce qu'il fait là, et qui est Tallinn, la Guetteuse...
Je crois que c'est de plus en plus évident : les scénaristes de Picard n'ont aucune idée de ce qu'ils font ou de comment structurer leur saison.
On était avec Guinan 2.0 et la Guetteuse/Superviseuse, mais non, il faut désormais combiner en moins de 40 minutes tout cela, l'évasion de Rios (bâclée), les manigances de la Reine Borg (qui devient ici un ersatz de Scorpius dans Farscape), en y rajoutant, histoire de dire, Renée Picard, l'ancêtre cosmonaute dépressive de Jean-Luc (à trois jours de son départ pour la Mission Europa, elle fait des crises d'anxiété - m'est avis qu'elle aurait été remplacée depuis longtemps IRL), manipulée par Q, ainsi que le Dr. Soong et sa fille (histoire de ramener Brent Spiner et Isa Briones de manière bien artificielle), eux aussi manipulés par Q (d'une manière qui rappelle fortement l'ouverture de ST Into Darkness), et de finir sur un pseudo-Ocean's Eleven/Mission Impossible du pauvre durant lequel Picard et compagnie doivent infiltrer une soirée mondaine.
On va faire simple, cet épisode est un gros bordel décousu, bourré de facilités (la moitié du cast qui ne sert à rien, tout le concept de l'équipe venue du futur et dotée de moyens techniques et surnaturels surpuissants qui galèrent à infiltrer une soirée mondaine), d'approximations (tout ce qui a trait à la France) et de grosses ficelles faiblardes et agaçantes (la retcon de la personnalité de Jurati, présentée désormais comme une nerd solitaire et abandonnée de tous, ce qu'elle n'était pas du tout en saison 1 ; cette tendance à toujours tout ramener à une poignée de personnages plus importants que tout pour la destinée de l'univers...).
Reste DeLancie, excellent et les scènes Reine Borg/Jurati, qui fonctionnent, mais ça s'arrête là.
- 2x06 : Picard et son équipe tentent de convaincre Renée de ne pas abandonner sa mission spatiale...
Salle des scénaristes de Picard, 22h45 :
"- Dites, les copains scénaristes, puisque cette saison est la saison du recyclage best-of de Next Gen et qu'on a Jonathan Frakes à la réalisation, ça ne vous dirait pas de faire un passage Dixon Hill dans l'holodeck, comme dans First Contact ?
- Pas possible, les personnages sont en 2024, et n'ont pas d'holodeck sous la main...
- On n'a qu'à remplacer ça par une soirée de gala, et on trouvera bien un moyen de faire chanter quelqu'un, en mode vamp sexy... "
Les clichés continuent et s'accumulent, entre la structure de l'épisode in media res, avec déroulement de l'épisode en temps quasi-réel (l'épisode n'atteint même pas les 40 minutes) et flashbacks récurrents x minutes plus tôt (c'était déjà une astuce de scénario faisandée à l'époque de 24 heures Chrono ou d'Alias, alors en 2022...), le passage chanté totalement gratuit, les superpouvoirs de Jurati coincée dans cette sous-intrigue façon Farscape (je le vois venir gros comme un camion, l'inévitable futur rebondissement sur l'identité de la Reine borg masquée du premier épisode de la saison), les secrets évidents de Soong et de sa fille, ou encore la promesse d'un prochain épisode "dans la tête de Picard", passage obligé de toutes les séries fantastiques des années 90, qui va certainement déclencher bien des facepalms picardiens en nous révélant le traumatisme d'enfance de Jean-Luc.
*soupir*
Vivement la fin de cette saison, que tout soit rebooté par Q (d'ailleurs totalement absent de l'épisode).
(à suivre)
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Evolution (2001) :
Lorsqu'une météorite s'écrase dans le désert de l'Arizona, Ira Kane (David Duchovny) et Harry Block (Orlando Jones), deux enseignants de l'université locale, arrivent sur place pour découvrir que des formes de vie microscopiques venues de l'espace s'y développent, évoluant à une vitesse incroyable. Bien vite, l'armée s'en mèle, et avec l'aide du Dr. Reed (Julianne Nicholson), du CDC, et d'un apprenti-pompier benêt, Wayne (Sean William Scott), Kane et Block vont devoir sauver la planète de cette invasion venue d'ailleurs...
Production Dreamworks de 2001 ayant pour objectif avoué, de la part d'Ivan Reitman, de donner naissance à un Ghostbusters moderne, cet Evolution a déçu à l'époque... et c'est toujours le cas aujourd'hui.
Bande originale un peu trop caricaturale de John Powell, humour pipi-caca pas très inspiré (l'extraction anale de l'insecte, ou encore tout le grand final avec le sphincter géant, qui a une belle énergie, mais reste ultra-bas de plafond), effets spéciaux numériques qui ont pris un coup de vieux, Sean William Scott qui fait du Sean William Scott, une caractérisation simpliste : ça ne fonctionne pas vraiment, et ça tombe un peu trop souvent à plat.
Après, le bestiaire est amusant, les seconds rôles aussi (Sarah Silverman, Ethan Suplee, Ty Burrell, Dan Aykroyd), et Duchovny et Jones forment un bon duo, mais le tout ne décolle jamais vraiment, et reste un peu trop plat pour son propre bien.
2.5/6
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Black Easter (2021) :
Recruté par Ahmed Amir (Gerardo Davila), un millionnaire, pour travailler sur un projet top-secret, Ram (Morgan Roberts), un jeune scientifique de génie, se joint à une équipe ambitieuse, pour tenter de percer les mystères de la téléportation. Mais contre toute attente, ils inventent alors le voyage dans le temps... Malheureusement, les intentions de leur mécène sont particulièrement sinistres, ce qui se concrétise lorsqu'il envoie un commando mené par Brandt (Donny Boaz) pour tuer Jésus Christ avant qu'il n'ait le temps de créer sa religion.
C'est Pâques, donc faute d'un film sur les lapins, les œufs et les cloches, on se rabat sur ce Black Easter, dont les multiples critiques m'ont intriguées.
Présenté par beaucoup comme une comédie de voyage temporel, saupoudrée d'une petite dose de religion, Black Easter est en fait toute autre chose : une "version longue" d'un court-métrage prosélytiste comme les Américains savent tant en faire, un métrage qui, sous ses atours de film de science-fiction au postulat improbable (et à la cohérence très limitée) dissimule en réalité un récit à l'écriture naïve et aux archétypes bien clichés, tout à la gloire de Jésus et de sa religion.
Entre le soldat qui a perdu la foi après la mort de sa famille dans un accident, le scientifique juif athée et sarcastique, la potiche croyante à forte poitrine, le grand méchant qui est (forcément) un extrémiste/terroriste musulman, l'Afro-Américain à dreads, fainéant, comique et rebelle, le pseudo-Sheldon Cooper, etc, tous les personnages sont simplistes et caricaturaux, et ont une évolution évidente : les incroyants sont punis, ou ils retrouvent la Foi (il faut voir ce moment où le soldat et l'un des musulmans se retrouvent crucifiés avec Jésus, pour un ultime moment de rédemption) et sont sauvés dans la lumière de Christ.
Le tout dans un gloubiboulga de voyage temporel approximatif, de leçons de morale (il faut toujours pardonner... sauf aux méchants terroristes et aux soldats, qui sont tous criblés de balles par le héros sans la moindre hésitation), et d'idées à la con qui échappent totalement au réalisateur et scénariste (toute la fin part en vrille).
Ajoutez à cela une certaine arrogance énervante (non seulement le film s'ouvre sur une musique tonitruante alors qu'il affiche à l'écran, l'un après l'autre, tous les prix reçus en festival, mais en plus, le personnage principal narre tout le film d'une voix off goguenarde et suffisante), une interprétation très inégale, des notions assez ignorantes de la religion ("la Bible a été écrite par Jésus", "elle est historiquement infaillible"), et un placement produit bien honteux pour l'application iDisciple, à la toute fin du film, et voilà, un ratage assez piteux que j'aurais mieux fait d'éviter (et qui n'a absolument rien d'une comédie, sauf si l'objectif est de se moquer du métrage).
0.5/6
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Anthologie animée en 8 épisodes de 11 minutes, The Boys presents : Diabolical se propose de raconter de petites histoires prenant place dans l'univers des Boys, la série d'Amazon... ou presque, puisqu'on est plus là dans une série de courts-métrages inspirés de l'univers de The Boys, sans forcément appartenir à la même continuité.
The Boys presents - Diabolical, saison 1 (2022) :
- 1x01 - "Laser Baby's Day Out" :un employé de Vought tente de sauver un bébé doté de pouvoirs incontrôlables...
Plutôt sympathique, ce court muet écrit par Evan Goldberg et Seth Rogen, et animé dans le style des vieux cartoons façon Warner et compagnie. C'est ultra-gore et violent, mais le contraste fonctionne bien avec le style innocent, et le slapstick inhérent au genre.
- 1x02 - "An Animated Short Where Pissed-Off Supes Kill Their Parents" : un groupe de supers aux pouvoirs lamentables décide de se venger de Vought et de leurs parents en tuant ces derniers...
Parodie de Red Band Society par Justin Roiland, on retrouve ici le style et le ton des œuvres de ce dernier, comme Rick et Morty, ainsi qu'un paquet de noms familiers au doublage (Roiland, Kevin Smith, Kenan Thompson, Gary Anthony Williams, Christian Slater, Ben Schwartz, etc), pour un résultat amusant et bourrin, sans plus.
- 1x03 - "I'm Your Pusher" : Butcher s'introduit chez OD, dealer de drogues des plus grands superhéros...
Un épisode dans le style et la continuité des comic-books d'origine, écrit par Garth Ennis himself, avec là encore un casting vocal mémorable (Kieran Culkin, Dominique McElligott, Kevin Michael Richardson, Michael Cera, Jason Isaacs, Simon Pegg, Antony Starr), pour un résultat efficace dans la droite lignée de la bande dessinée.
- 1x04 - "Boyd in 3D" : un homme timide essaie un produit expérimental Vought qui lui confère un physique d'Apollon, ce qui lui permet de séduire sa voisine...
Chris Diamantopoulos, Kumail Nanjiani et Nasim Pedrad (entre autres), au casting vocal de cet épisode écrit par la scénariste de la série Broad City, au style visuel supposément européen, et qui adopte globalement un ton comique pour une satire des réseaux sociaux et du culte de l'apparence. Pas désagréable, même si anecdotique, et manquant un peu de mordant (sauf sur la toute fin).
- 1x05 - "BFFS" : une jeune femme consomme du Compound V, et découvre qu'elle peut parler à ses déjections...
Aïe. Un style anime, et Awkwafina au scénario et au doublage (ainsi que Seth Rogen et Chace Crawford), pour un épisode à l'humour de stoner pipi-caca qui ne m'a pas du convaincu.
- 1x06 - "Nubian vs Nubian" : une fillette tente d'empêcher le divorce de ses parents superhéros avec l'aide de leur adversaire de toujours.
Amusant, ce segment écrit par Aisha Tyler, qui double l'un des personnages principaux aux côtés de Don Cheadle. Sans plus.
- 1x07 - "John and Sun-Hee" : un homme de ménage de Vought dérobe du Compound V pour soigner sa femme, atteinte d'un cancer... mais ce dernier prend vie et devient incontrôlable.
Andy Samberg surprend à l'écriture d'un segment d'inspiration asiatique à la fois poétique, grotesque et violent. Plutôt réussi.
- 1x08 - "One Plus One Equals Two" :la première mission de Homelander vire au désastre...
Un épisode in-continuity, doublé par les acteurs de la série, et qui s'avère plutôt efficace, à défaut de surprendre.
- Bilan -
Dans l'ensemble, une anthologie intéressante à suivre, principalement parce qu'elle propose des styles visuels et narratifs totalement différents, mais qui s'intègrent bien dans l'univers de The Boys. Une bonne surprise, donc, même si le tout reste forcément un peu inégal, reposant fréquemment sur un gore et une violence immatures pour choquer le spectateur, sans forcément aller beaucoup plus loin que cela.
Mais bon, c'est un peu devenu la marque de fabrique de tout ce que produisent Goldberg et Rogen (et donc de la série The Boys, déjà assez grâtinée sur ce plan dans sa forme papier) donc on ne peut décemment pas être surpris quand ces caractéristiques (ainsi que l'humour en dessous de la ceinture) se trouvent un peu amplifiées par le format animé.
Et puis honnêtement, même pas 90 minutes au total, ça passe comme une lettre à la poste.
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Morbius (2022) :
Atteint d'une maladie sanguine incurable, le Dr. Michael Morbius (Jared Leto) décide de tout tenter pour se sauver, et expérimente avec des cellules prélevées sur des chauve-souris vampires sud-américaines, qu'il s'injecte. Soudain, voilà Morbius en pleine santé, doué de pouvoirs surnaturels, et souffrant d'une soif de sang humain qu'il peine à contrôler. D'autant que son meilleur ami d'enfance, Milo (Matt Smith), lui aussi atteint de la même maladie, change radicalement lorsqu'il s'injecte, en secret, le même remède, et devient un être malfaisant et cruel, qui en a après Martine (Adria Arjona), la collègue de Morbius...
Un film que personne n'avait demandé, sur un personnage Marvel dont tout le monde se contrefout royalement, mais voilà : Sony est bien décidé à exploiter jusqu'à la moelle la franchise Spider-man avec ou sans le MCU, et après le succès assez improbable de Venom, place à un film consacré à Morbius, le vampire vivant.
Et c'est amusant, parce que pendant la première demi-heure du film, je me suis dit que finalement, ce n'était pas désagréable, et pas aussi mauvais que les critiques voulaient bien l'entendre : la distribution est efficace (même si Arjana est assez transparente), le script se met assez bien en place, les effets sont plutôt honorables, bref, ça se regarde, même si bizarrement, visuellement et musicalement, on perçoit des relents de la trilogie Batman de Nolan, çà et là.
Et puis, quelque part à mi-parcours, ça déraille : lorsque les deux inspecteurs joués par Tyrese Gibson et Al Madrigal débarquent, tels des Sam et Twitch du pauvre, lorsque Matt Smith devient un vampire hors-champ et cabotine ensuite comme un grand méchant de cartoon, lorsque Morbius et Milo commencent à s'affronter, tout de suite, ça part en vrille, les effets spéciaux deviennent très inégaux, on a fréquemment l'impression que des pans entiers du script ont été coupés au montage, que tout est condensé, compressé, bâclé.
Pas forcément surprenant, compte tenu de la genèse compliquée du film, mais assez agaçant, et progressivement, le film perd globalement de son intérêt et de son énergie, pour finir à bout de souffle, avec une double scène post-credits complètement à l'ouest, qui tente de ressusciter l'univers partagé des Amazing Spider-man (de manière forcée et sans que personne n'y croie réellement).
Pas forcément le désastre que l'on pouvait redouter, mais un récit trop décousu et se prenant trop au sérieux pour fonctionner et être mémorable (là où, au moins, Venom avait un Tom Hardy en roue libre qui amusait la galerie)
2.25/6
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Teen Titans Go ! See Space Jam (2021) :
Lorsque les Nerdlucks arrivent sur Terre, ils croisent le chemin des Teen Titans, et ensemble, ils décident de regarder une vieille copie de Space Jam...
Après deux premiers longs-métrages Teen Titans Go ! (Teen Titans Go ! To The Movies et Teen Titans Go ! vs. Teen Titans) très réussis, bourrés d'humour, de références et de second degré, la Warner remet le couvert... mais cette fois-ci, malheureusement, la synergie corporate parasite le tout, puisque ce métrage n'a d'autre but que de faire la promotion indirecte de Space Jam - Nouvelle Ère ; comment ? En faisant, à l'occasion de la sortie de ce film, un revisionnage du Space Jam original en mode Mystery Science Theater 3000 : comprendre qu'on rediffuse le film original en y ajoutant des commentaires plus ou moins inspirés et des anecdotes en voix off, histoire de dynamiser un peu le tout et de justifier l'existence de ce TTGSSJ.
Malheureusement, cette justification est loin d'être suffisante pour moi, d'autant que j'ai revu Space Jam juste avant la sortie de la suite : ici, les commentaires des Titans sont globalement fades, peu percutants ou intéressants (les quelques anecdotes sortent tout droit d'imdb, et les moments méta où le film se moque gentiment des problèmes de logique et de scénario du film sont inoffensifs), les passages animés avec les personnages de TTG semblent d'une qualité assez faiblarde, et le bricolage de la bande-originale du film de 1996 (pour ne pas avoir à payer les droits musicaux) est bien trop flagrant pour passer inaperçu.
Résultat, on voit bien le temps passer, si l'on excepte quelques moments amusants çà et là (les Mean Titans). Décevant.
1.75/6
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Toujours un grand néant que cette saison 4 de Star Trek Discovery, qui semble raconter en 13 épisodes ce que l'une des séries Trek de l'époque (Next Generation ou même Voyager) aurait bouclé en un double épisode bien plus efficace et intéressant.
Mais bon, voilà, il faut laisser de la place aux atermoiements sans fin des protagonistes, à l'émotion très émouvante, et autres digressions qui permettent au programme de meubler pendant plus de douze heures... (on la sent bien, ma lassitude ?)
Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :
- 4x13 - La Terre, Ni'var et Titan sont sur le point d'être détruits par l'anomalie, et le Discovery tente une dernière fois d'établir un contact fructueux avec l'espèce 10-c...
Voilà voilà, final de la saison, et comme toujours avec Discovery, ça pète dans tous les sens, ça donne dans le larmoyant et les gros violons, ça s'envole dans de grands discours pleins d'espoir et d'unité, etc, etc, etc. Ah, ça, c'est sûr qu'en comparaison du reste de la saison, ce treizième épisode est plus énervé...
Mais qui dit plus d'action et d'énervement dit aussi plus de facilités, plus de grosses ficelles narratives, et plus de sauts de logique improbables, qui font qu'au final, on est très passif et désintéressé par ce qui se déroule à l'écran - le happy end saisonnier étant forcément inévitable, et les rares pertes du récit annulées à la fin (Book, forcément, mais aussi la Terre et les autres planètes bombardées de météorites... "heureusement qu'il n'y a pas eu de dégâts").
En fait, l'intention et le message de ce season finale (besoin d'unité, besoin d'abattre les murs entre les nations, besoin de protéger l'environnement et les plus faibles) sont pertinents, et tout à fait dans la tradition trekkienne. Cependant, non seulement ils sont aussi très redondants (ça a déjà été traité en long, en large et en travers par la franchise, voire même par Discovery), mais leur exécution pêche vraiment, avec des dialogues ronflants, et un épisode qui traîne en longueur, pour caser un caméo d'une politicienne démocrate en présidente de la Terre... c'était bien la peine.
- Bilan -
Passons sur les menaces saisonnières grandiloquentes qui mettent toujours la Terre ou la galaxie en danger. Passons sur les personnages secondaires à peine nommés qui vont, qui viennent et qui disparaissent souvent pendant de nombreux épisodes, façon jeu des chaises musicales. Passons aussi sur les innombrables épisodes de remplissage qui permettent à la production de faire du surplace, sans avancer sur le fond de l'intrigue saisonnière. Passons sur les problèmes récurrents de mise en forme du programme, entre ses money shots gratuits, ses visuels tourbillonnants, ses scènes d'action ponctuées par des jets d'étincelles et de flammes risibles, ou ses maquillages toujours trop caoutchouteux. Passons sur la happy end qui règle tous les problèmes de la saison en un clin d'œil, comme si de rien n'était...
Non, le vrai problème de Star Trek Discovery, désormais, c'est que sous la direction de Michelle Paradise, ex-scénariste et showrunneuse LGBTQ d'une série de vampires de la CW, Discovery a lentement muté, passant d'une série très orientée action et effets spéciaux décérébrés (pas terrible en soi), à ce que j'ai surnommé un Star Trek Therapy, où tous les personnages (y compris les ordinateurs !) sont constamment à fleur de peau, passent tout leur temps à parler de leurs sentiments et de leur émotions, et se soulagent de leurs troubles émotionnels et psychologiques en les partageant à longueur d'épisode avec leurs collègues, leur amis et les spectateurs.
Une approche sans la moindre nuance ni subtilité, certes probablement très intéressante pour les acteurs et pour les scénaristes préoccupés par des métaphores sociétales actuelles, mais très peu probante pour le spectateur que je suis, et imposant ce surplace narratif très frustrant qui touche la série.
Et avant qu'on ne me le fasse remarquer, ce ne sont pas les thématiques sociétales actuelles qui me dérangent en tant que telles, mais bien la manière bancale et cahotante dont elles sont écrites par l'équipe de Discovery, incapable de faire preuve de retenue ou de finesse. On se retrouve avec des personnages qui énoncent toujours leurs problèmes à voix haute, utilisent un jargon très connoté et actuel ("i feel seen"), et ne semblent jamais vraiment exister au delà de ce que les scénaristes ont choisi de raconter ou de représenter.
Alors entre personnages larmoyants, intrigue anémique, et casting à géométrie variable, difficile de s'y retrouver.
D'autant que, je me répète, mais il n'aurait fallu que 90 minutes à Picard et son équipe pour régler cette histoire d'anomalie, sauver l'univers, établir un premier contact, et ce, tout en trouvant le temps d'une virée dans l'holodeck ou d'une partie de poker...
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Après une saison 1 assez frustrante et agaçante, pleine d'idées mal avisées, mal traitées et peu probantes, revoilà Picard pour une seconde saison, cette fois-ci confiée à Akiva Goldsman et au showrunner du reboot de MacGyver. Promesse d'un changement de direction, ou signe d'une nouvelle saison encore moins maîtrisée et intéressante ? Wait and see...
Star Trek Picard, saison 2 (2022) :
2x01 : lorsqu'une faille interdimensionnelle s'ouvre dans l'espace, et qu'un message demande l'aide de Picard, l'Amiral quitte la Terre pour rejoindre son équipe à bord du Stargazer, et se mesurer à ce phénomène énigmatique.
Une reprise pas désagréable, qui semble faire table rase du passé et soft-rebooter la saison précédente, en repartant dans une direction totalement différente... et ce n'est pas plus mal.
Bon, on pourra toujours grincer des dents devant l'in media res inutile, le générique toujours aussi hors-sujet, les thématiques assénées dans les dialogues avec la légèreté d'un tractopelle, le fanservice évident, ou encore le traumatisme d'enfance de Picard, que l'on devine en filigrane... mais dans l'ensemble, en comparaison des dernières saisons de Discovery, ou même de la précédente saison de Picard, c'est un bon niveau au-dessus.
On est donc partis pour une saison sur le thème de la vieillesse et de l'héritage, du temps qui passe, avec un best-of des éléments récurrents de la franchise : les Borgs, le voyage temporel, les univers parallèles, Q...
À voir comment tout cela va évoluer à l'avenir : pour l'instant, ça se regarde sans s'ennuyer. Ce qui est déjà pas mal.
2x02 : Picard et ses alliés découvrent que Q (John De Lancie) les a transportés dans une réalité parallèle où la Fédération est la Confédération, un empire cruel et xénophobe exterminant toutes les autres races de la galaxie...
Bizarre. Bizarre de voir à quel point cet épisode a reçu un accueil enthousiaste de la part des fans, même les plus blasés et critiques de la nouvelle orientation de la franchise. Bizarre, parce qu'en étant un tant soit peu objectif, et en mettant de côté un inévitable attachement de fan aux personnages de Picard et de Q, on réalise bien vite que ce second épisode de près d'une heure fait énormément de surplace et prend largement son temps pour lancer les enjeux de la saison... au point que l'on pourrait presque se demander si ce n'était pas là le season premiere original, tant il aurait pu fonctionner comme tel.
Pire : on se trouve dans la droite lignée de la vision Star Trek de Kurtman & co, qui s'amuse à présenter sans la moindre subtilité un futur dark & gritty (souvenez-vous de la saison 1), ici une Confédération terrienne nazie et génocidaire (autrement dit, un Empire Terran dont on aurait vaguement camouflé l'identité, histoire de ne pas trop laisser paraître le repompage sur l'Univers-Miroir), pour donner un tout bourré de références à ce qu'aiment les fans, mais finalement assez creux.
Et donc, au terme de ce second épisode, une fois que le mari de Seven (Garrett Wang n'était pas disponible ?) aura été évacué, on va repartir dans le passé, dans le Los Angeles de 2024. Il n'y a pas à dire, Picard sait faire rêver.
2x03 : Picard et son équipe arrivent dans le Los Angeles de 2024, et tandis que Rios, Seven et Raffi tentent de trouver le Guetteur leur permettant de sauver le futur, Picard et Jurati essaient de ramener la Reine Borg à la vie...
Mouais.
Retour en 2024, avec un Picard qui nous rejoue Star Trek IV : The Voyage Home avec de gros sabots, et de nombreux moments assez peu convaincants : la mort d'Elnor (qui ne peut se lire que de deux manières : comme une tentative gratuite de créer de l'émotion, alors que tout va revenir à la normale à la fin de cette saison, ou comme un moyen de se débarrasser d'un personnage devenu inutile), Picard qui se fait passer un savon par Raffi, une reprise pourrie de California Dreaming, Rios qui se prend pour Chekov et qui fait tout ce qu'on lui a dit de ne pas faire (slapstick, hôpital, forces de l'ordre, pièce d'équipement perdue, avec en prime une romance avec un médecin mère célibataire, personnage bien cliché au possible), et surtout un rythme mollasson et bavard, qui donne l'impression de faire beaucoup de remplissage.
Il y a bien une scène ou deux sympathiques, principalement au niveau de Jurati et de son assimilation volontaire, bien interprétée, mais honnêtement, ça s'arrête là, et les ficelles globales me paraissent bien trop grosses pour le bien de la série.
(à suivre)
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Adaptation Netflix en prises de vue réelles de la célèbre série animée japonaise Cowboy Bebop, cette version signée Christopher Yost (Thor : Le Monde des Ténèbres, Thor : Ragnarok et divers comic-booksMarvel) et Andre Nemec (pas mal de séries oubliables, et quelques blockbusters guère plus mémorables, comme les Tortues Ninja) propose ainsi dix épisodes de 40-50 minutes, une durée standard pour le diffuseur, mais qui double littéralement la longueur des épisodes de la série d'origine, sans pour autant jamais vraiment justifier cette transformation.
L'un des nombreux choix créatifs discutables de cette adaptation, qui lui ont valu une annulation à peine sa première saison diffusée...
Cowboy Bebop, saison 1 (2021) :
En 2171, les chasseurs de primes Spike Spiegel (John Cho) et Jet Black (Mustafa Shakir) vivent à bord du Bebop, leur vaisseau spatial qui les mène de contrat en contrat dans la galaxie. Mais le passé trouble de Spike, ancien tueur à la solde du Syndicat, revient rapidement les hanter, notamment sous la forme de Vicious (Alex Hassell), ancien partenaire et ennemi juré de Spike, et son épouse Julia (Elena Satine). Sans oublier Faye Valentine (Daniella Pineda), une chasseuse de primes rivale...
Et honnêtement, après un visionnage de cette seule et unique saison, il est difficile de ne pas y voir un échec évident, même si l'on ne connaît que les grandes lignes de la série originale (ce qui est mon cas).
Principalement au niveau technique, à vrai dire : direction artistique fauchée (ça ressemble souvent à du cosplay, les postiches sont cheaps, les maquillages artificiels, l'éclairage et la photographie sont pauvres), réalisation lamentable ("c'est une adaptation d'anime, donc on va tout filmer en penchant la caméra à 45 degrés, ou en plongée/contre-plongée serrée"), effets numériques assez médiocres (les scènes spatiales sont approximatives au possible), scènes d'action souvent mal filmées et mollassonnes, casting très discutable (Cho est très bien, Pineda aussi - même si elle est un peu plus caricaturale dans son interprétation, Shakir est plus inégal, Hassell ne convainc pas du tout, idem pour Satine), choix créatifs qui le sont encore plus (le personnage de Faye, notamment, a connu bien des changements, que ce soit en en faisant une pipelette impertinente et vulgaire assez fatigante, ou en la rendant LGBTQ histoire de remplir les quotas Netflix)... ça ne fonctionne pas.
D'autant que l'écriture globale tire le tout vers le bas, peinant à doser efficacement les nombreuses ruptures de ton du matériau : on se retrouve avec une série trop caricaturale pour être prise au sérieux, trop sérieuse pour vraiment fonctionner comme un programme décomplexé et dynamique, trop molle et bavarde pour justifier les 40-50 minutes de chaque épisode, trop laborieuse et mécanique pour prétendre à l'improvisation et à la décontraction de sa bande originale jazzy, trop sérialisée pour permettre une structure plus légère façon "la cible à arrêter" hebdomadaire, trop insipide pour intéresser le spectateur à son intrigue de fond (les méchants de service sont vraiment ratés)... et trop obsédée par la relation impossible entre Spike et Julia (une relation qui ne fonctionne pas du tout, puisque Satine, botoxée, collagénée et décolorée, n'a pas le moindre charme, ni la moindre alchimie avec Cho) pour rendre ses personnages crédibles et humains.
Pour faire court, si cette version de Cowboy Bebop fonctionne ponctuellement et se regarde vaguement (principalement parce que les acteurs sont impliqués), elle est aussi totalement plate et mécaniquement inerte, peinant à maintenir l'attention du spectateur sur la durée, ou à proposer quelque chose d'intéressant.
Paradoxalement, c'est une adaptation qui semble vraiment datée, comme si elle sortait tout droit des années 2000, à l'occasion d'un tournage sans budget en Nouvelle-Zélande, pour une diffusion sur Syfy ou en syndication : ça se veut classe, sensuel, décalé et stylisé, mais faute d'avoir quelqu'un de vraiment compétent derrière la caméra et à l'écriture, ça ne paraît qu'artificiel et bancal, une adaptation ratée de plus à mettre au compte de Netflix.
(et pourtant, je partais assez intrigué par le projet, et avec un esprit vierge de toute préconception)
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La fin de saison 4 approche à grands pas, et Discoverycontinue de ronronner affreusement, combinant du surplace narratif constant à de grandes tirades pleines d'émotion, et à des départs et retours successifs des personnages secondaires - à se demander si le budget de la série n'est désormais pas trop faible pour accommoder toute la distribution du programme...
Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :
- 4x11 - Rosetta : Une équipe menée par Burnham part explorer la planète d'origine de l'espèce 10-c, pendant que Booker et Tarka tentent de s'introduire à bord du Discovery...
Et toujours une absence totale d'avancée dans cette saison, avec une away team mission générique au possible, durant laquelle Burnham et compagnie découvrent de la poussière transmettant (forcément, Discovery oblige) des émotions, et une sous-intrigue guère plus intéressante à bord du Disco, qui n'a pour seule qualité que de ramener Reno dans le programme, alors qu'elle était portée manquante depuis pléthore d'épisodes.
C'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur cet épisode qui, malgré son compte à rebours très artificiel de 25 heures avant la destruction de la Terre, prend largement son temps pour parler sentiments et équilibre mental, pour se détendre au mess hall, pour faire des digressions sur la Présidente qui remet en place un scientifique pas assez optimiste et positif, et pour placer quelques moments bien pompeux.
Quelques images jolies, mais sinon, un grand néant.
- 4x12 - Species Ten-C : L'équipage du Discovery s'efforce de nouer un premier contact avec l'espèce Ten-C, tandis que Booker et Tarka, eux, tentent de mettre leurs plans à exécution malgré la présence à bord de leur vaisseau de Reno, en tant qu’otage...
Avant-dernier épisode de la saison... et il y a du mieux. Heureusement. Principalement parce que la série décide de s'essayer à l'exercice du premier contact, comme dans Rencontres du Troisième Type, ou dans... Premier contact de Dennis Villeneuve. Impossible de ne pas penser à ces diverses influences, en effet, puisque tous les gimmicks du genre y sont : communication lumineuse, décodage, discussion de groupe, etc.
Mais ça ne fonctionne que très partiellement, honnêtement, tant les grosses ficelles habituelles de Discovery tirent le tout vers le bas. Déjà parce que tout le technoblabla sur "le langage chimique des émotions", les déductions-éclair des personnages, et leurs états d'âme permanents (on ne peut échapper, encore une fois, à des mini-séances de "thérapie" où ça se confie, où ça partage ses sentiments, etc), fait que le premier contact en lui-même est assez peu captivant.
D'autant qu'à côté, on a les manipulations très méchantes (et surlignées au stabylo) de Tarka, celles toutes aussi suspectes de la militaire terrienne, et la disparition de Jett Reno, dont personne ne s'aperçoit de tout l'épisode alors qu'elle est ingénieure en chef du vaisseau, en pleine crise : l'écriture approximative et sentimentaliste de la série a pour effet d'affaiblir considérablement ce qui aurait pu être un épisode efficace et intrigant... mais cela ne surprendra plus personne, à ce point de la vie du programme.
(à suivre)
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Adam à travers le temps (The Adam Project - 2022) :
Jeune enfant à la langue bien pendue, Adam (Walker Scobell ) n'a plus que sa mère (Jennifer Garner) depuis la mort de son père Louis (Mark Ruffalo), scientifique de génie. Mais lorsque son moi futur (Ryan Reynolds), pilote de combat venu de 2050, arrive dans le présent par erreur, Adam découvre que le futur est bien sombre : les travaux de Louis ont permis de créer le voyage dans le temps, et Maya Sorian (Catherine Keener), collègue de Louis, a pris le contrôle de l'Histoire, obligeant Adam à remonter le temps, pour tenter de rétablir l'ordre des choses...
Initialement pensé comme un film Paramount avec Tom Cruise, The Adam Project a fini par être produit pour Netflix par Shawn Levy (La série des La Nuit au musée, Free Guy...), avec Ryan Reynolds dans le rôle principal.
Un Adam Project qui a reçu un accueil plutôt enthousiaste de la part des critiques américains, mais qui, un peu comme Free Guy... est sympathique, sans plus.
Ici, on lorgne plus sur les productions Amblin et autres films familiaux des années 80, mais les grandes lignes restent les mêmes : Ryan Reynolds fait du Ryan Reynolds, Garner du Garner, Ruffalo du Ruffalo, et le tout est globalement assez prévisible, avec des idées plus ou moins bonnes, et des seconds rôles plus ou moins probants (Saldana est assez transparente, Keener est une méchante caricaturale à la version rajeunie par deep fake assez ratée).
Ce n'est pas mauvais pour autant : ça se suit assez facilement, c'est dynamique, et la petite touche d'émotion relative à la mort du père et aux difficultés, pour Adam et sa mère, de faire leur deuil, permet aux acteurs (notamment Reynolds) de sortir un peu de leur case habituelle.
Je n'ai pas été pour autant soufflé par le film, surpris par son illustration musicale très James Gunn, ou impressionné par ses scènes d'action : c'est un blockbuster honorable et réussi pour ce qu'il est (ce qui le place sur le haut du panier des productions Netflix, reconnaissons-le), mais ça s'arrête là.
Un petit 4/6
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Après une première saison en demi-teinte, clairement conçue dans la précipitation de l'actualité, Netflix remet le couvert avec sept nouveaux épisodes de Space Force, cette comédie hybride et improbable chapeautée par Greg Daniels, le papa de The Office...
Space Force, saison 2 (2022) :
Suite à l'incident lunaire avec la Chine, le Général Naird (Steve Carell) apprend que le nouveau gouvernement en place n'est plus favorable à la Space Force, et a décidé de lui laisser quatre mois (avec un budget divisé par deux) pour prouver la valeur et justifier l'existence de cette branche de l'armée...
Une saison 2 qui a reçu un accueil critique nettement plus enthousiaste, la presse et les spectateurs affirmant bien souvent que la différence qualitative était flagrante et que le programme avait enfin trouvé ses marques pour devenir une comédie hilarante, homogène et inspirée.
Après avoir visionné ces sept épisodes, tout ce que j'ai à en dire, c'est qu'on n'a pas dû voir la même saison. Parce qu'honnêtement, le premier mot qui me vient à l'esprit, au terme de ces sept épisodes, c'est "décousu". Ces sept épisodes semblent avancer à tâtons, proposer des scripts et des notions sous-développées, manquer d'un véritable fil directeur ou de liant, et oublier de conclure certaines sous-intrigues, ce qui donne donc une série inaboutie et brouillonne.
Ce qui était déjà peu ou prou la conclusion que je faisais au terme de la saison 1 ; mais ici, avec ce nombre d'épisodes réduit, cette impression se renforce encore, et l'on arrive à la fin de cette saison 2 en se disant un peu "c'est déjà fini ?" sans qu'il se soit déroulé quoi que ce soit d'un tant soit peu mémorable ou drôle.
Comme en saison 1, il y a bien quelques moments amusants, comme cette rencontre avec les Chinois, ou encore la mise à jour impromptue de Windows dans le final, et certains personnages secondaires ont droit à une évolution et un développement intéressants (Angela, qui se remet mal de la mission lunaire ; Tony, qui s'éloigne du cliché Jean-Ralphio pour devenir plus humain)... mais plus que jamais, Space Force donne l'impression d'un projet approximatif, qui n'a même plus le temps de laisser respirer ses personnages et leurs moments plus sincères.
Toujours assez frustrant, donc, de voir que cette distribution de qualité est aussi moyennement desservie par l'écriture, et pas sûr qu'il y ait une saison 3, d'autant que le cliffhanger final se rapproche trop de Don't Look Up pour vraiment donner envie de continuer...
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Moonfall (2022) :
K.C. Houseman (John Bradley), un conspirationniste passionné d'espace, découvre un beau jour que la Lune a changé d'orbite, et va commencer à se rapprocher de la Terre, avec des conséquences funestes pour la planète. De son côté, Jo Fowler (Halle Berry), ancienne astronaute de la NASA, parvient aux mêmes conclusions, et organise une mission lunaire d'extrême urgence... mais seul Brian Harper (Patrick Wilson), son ex-compagnon et ancien astronaute déchu, peut l'aider à la mener à bien.
Ah, ce bon vieux Roland Emmerich, qui fait le buzz en se plaignant dans les médias qu'à cause des films de superhéros Marvel, il n'y a plus de créativité, d'originalité ou d'audace à Hollywood... tout en faisant sa promotion pour son trouzemillième film catastrophe générique et quelconque.
Moonfall est, sans surprise, un gros recyclage insipide du cinéma habituel de Emmerich, depuis les anciens extraterrestres de Stargate (ici, la Lune est creuse, habitée par une race extraterrestre qui a créé les Humains) jusqu'aux scènes de catastrophes de 2012, en passant par la science-fiction de ses débuts, le tout sans la moindre inspiration, la moindre plausibilité scientifique, le moindre rythme (toutes les scènes terrestres sur le fils de Harper et l'étudiante chinoise au pair de Fowler sont calamiteuses et cassent toute l'énergie des scènes spatiales), la moindre originalité (on va être très clairs : le lore de Moonfall, c'est Battlestar Galactica, ni plus ni moins) ou le moindre effort dans la mise en images, en musique ou dans l'écriture.
Cette coproduction avec la Chine est donc un film catastrophe fainéant, qui n'apporte absolument rien au genre, et qui ne mérite pas plus que le nombre de points de QI de son script.
1.5/6
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Coneheads (1993) :
Beldar (Dan Aykroyd) et Prymaat (Jane Curtin), deux envahisseurs extraterrestres de la planète Remulak, s'écrasent sur Terre à la suite d'une fausse manœuvre, et sont contraints de s'intégrer à la vie terrestre le temps que leurs supérieurs dépêchent un vaisseau de secours... en espérant échapper, dans l'intervalle, aux services de l'immigration menés par Gorman Sneedling (Michael McKean).
Difficile de revenir sur une telle comédie après toutes ces années, une comédie née d'une série de sketches du SNL, et qui délaie ces sketches sur près de 90 minutes, en enchaînant le cabotinage et les caméos des membres de l'émission d'alors.
Difficile, parce que, depuis, le postulat (des extraterrestres écrasés sur Terre et reproduisant les gimmicks du genre sitcom familiale) a été repris encore et encore, que ce soit dans Troisième planète après le soleil, Solar Opposites, ou encore The Neighbors ; difficile aussi, parce que le film suit les grandes lignes du film d'animations Coneheads de 1983, se contentant parfois de les traduire en prises de vue réelle. Difficile encore, car la musique premier degré de David Newman (en plus de repomper honteusement Danny Elfman à un certain moment) se marie assez mal à l'absurdité du tout, une absurdité renforcée par le côté satirique du scénario, qui se moque de l'Amérique, du racisme, de l'accueil des immigrés aux USA,du capitalisme, etc.
Et puis il faut bien avouer que la réalisation caricaturale et le rythme déglingué du film n'aident pas vraiment à proposer un tout homogène et efficace. Cela dit, dans l'ensemble, Coneheads reste assez agréable à regarder, principalement parce que les acteurs se donnent à fond à leurs personnages et au grand n'importe quoi ambiant (notamment durant le grand final en mode duel dans l'arène avec monstre en stop-motion).
Mais ça s'arrête là.
Un petit 3/6
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Catwoman - Hunted (2022) :
Alors qu'elle tente de dérober d'un diamant lors d'une réception costumée donnée par la pègre, Catwoman (Elizabeth Gillies) devient la cible de l'organisation criminelle Leviathan, dirigée par Barbara Minnerva (Kirby Howell-Baptiste). Avec l'aide de Batwoman (Stephanie Beatriz ), elle tente alors de faire tomber cette dernière, tout en échappant aux assassins lancés contre elles par le cartel...
Un long-métrage d'animation DC regardé à l'aveugle, sans savoir la moindre chose du projet... et j'aurais mieux fait de m'abstenir. Non pas que ce soit désastreux, mais c'est un de ces films d'animation DC lorgnant très fortement sur de l'anime, dirigé par un ex-animateur japonais de Lupin III, mis en musique par un compositeur japonais qui a décidé de faire du free jazz 60s pendant tout le film, et avec un graphisme et une direction artistique très japanimation sommaire, qui ne m'a pas du tout plu.
Pour ne rien arranger, le script n'est pas très intéressant : c'est cousu de fil blanc, c'est assez lourd sur tout ce qui est sous-entendus sexuels, les personnages sont très basiques, les one-liners et les vannes félines sont dignes d'un Joel Schumacher, et le film donne l'impression de se terminer au bout d'une heure, par un gros combat contre des démons et des mecs en armure à la transformation sentai... avant de repartir pour un épilogue de trois nouveaux affrontements gratuits et artificiels, l'un contre des ninjas sur la Tour Eiffel, puis contre Solomon Grundy, puis contre une Cheetah assez immonde visuellement.
Et puis je me dois de mentionner le doublage assez bancal, qui m'a laissé perplexe : autant Elizabeth Gillies est très bien en Catwoman, autant Stephanie Beatriz adopte un ton désabusé et sarcastique qui ne fonctionne jamais totalement... sans oublier tous les personnages masculins, à la voix rauque et forcée, y compris ce bon vieux Jonathan Frakes. Je ne sais pas si le problème vient du casting, de la direction ou des conditions d'enregistrement, mais dans l'ensemble, ça sonne... faux.
Un énorme bof, en ce qui me concerne (et Black Mask, en couverture, fait de la figuration)
2.5/6
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