Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Lego DC Batman - Family Matters (2019) :
Alors que Batman songe à se débarrasser de Wayne Enterprises pour se concentrer sur sa vie de justicier, il reçoit une invitation mystérieuse, de la part d'un inconnu. Bien vite, Batgirl, Robin, Nightwing et Batwoman reçoivent des invitations similaires, et la Bat-famille découvre que le maléfique Red Hood, expéditeur de ces invitations, est à leurs trousses...
Une relecture pas très motivante de l'arc Red Hood, à la sauce Lego, et étrangement sérieuse et premier degré en comparaison des autres films Lego DC.
Il faut probablement y voir là le résultat d'un changement de scénariste, Jeremy Adams étant ici en solo pour la première fois : le résultat, c'est que le film n'est tout simplement pas très intéressant, déroulant un arc scénaristique cousu de fil blanc (et un peu surexposé) à un rythme basique, avec un Bruce Wayne/Batman un peu out-of-character, et un ton global suffisamment différent des précédents films pour que cela paraisse troublant.
Sans oublier la sous-intrigue sur Billy Batson, intégrée au forceps et clairement uniquement là pour le côté synergie d'entreprise avec la division live-action de Warner : un peu comme ces nombreuses références aux master-builders et à la buildology (parfois envahissantes, et renvoyant directement aux deux films La Grande Aventure Lego), c'est maladroit, pas franchement utile, et on se dit que les grands patrons de la Warner ont dû intervenir à un moment ou à un autre pour insister sur de tels ajouts.
Et pour ne rien arranger, d'un point de vue scénaristique, la dernière partie du métrage ne fonctionne pas vraiment : une fois le mystère Red Hood résolu, le film bascule sur un "Bat-famille vs Omac" assez sous-développé et générique, qui ne convainc pas vraiment.
Attention : ce n'est pas pour autant désastreux ou indigne de la marque Lego DC... c'est très compétent, techniquement parlant (malgré une bande originale insipide), mais je n'ai pas vraiment accroché au tout.
Un petit 3/6
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Fuck You All - The Uwe Boll Story (2018) :
Documentaire de 97 minutes revenant sur la carrière d'Uwe Boll, qui arrive exactement alors que la carrière de Boll est au plus bas (le bonhomme est "à la retraite"), pour tenter de dépeindre le réalisateur allemand comme un électron libre, un artiste iconoclaste refusant toute convention, un anarchiste méprisant le système, etc, etc, etc.
Ce qui a du mal à passer lorsque l'on connaît un peu les sommes faramineuses que l'homme a engrangées en pondant à la chaîne des adaptations miteuses de jeux vidéo, pour pas cher, en bénéficiant de subventions de l'état allemand, et en créant le buzz autour de sa personne.
Le documentaire se partage ainsi entre interviews avec Boll (effectuées à différentes périodes de sa carrière) et avec ses défenseurs (collègues et acteurs qui sont tous fans du bonhomme) et détracteurs, même si ces derniers finissent par admettre une certaine admiration pour le bonhomme et son œuvre.
Il en ressort l'image d'un homme sympathique et sans filtre, un bon père de famille incapable de contrôler son impulsivité, et surtout, un passionné de cinéma capable de parler des heures des qualités et des défauts des films des autres, mais (de l'aveu même de l'un de ses collaborateurs de longue date) totalement incapable d'appliquer ces connaissances à son propre travail.
Le vrai problème, si l'on en croit tous les intervenants, c'est que si Uwe est un excellent producteur et bateleur, capable de réunir de l'argent sur une promesse ou sur son bagout, il est un piètre réalisateur, car le côté technique du métier ne l'intéresse guère.
D'où d'innombrables tournages sans script, sans préparation, sans intérêt de sa part, uniquement là pour engranger un maximum d'argent avec des films qui créent le bad buzz. D'autant que Boll, particulièrement caractériel et contradicteur, n'est ni plus ni moins qu'un gros troll, qui avait bien compris que plus on parlait de lui, plus ses films étaient vus, et plus il gagnait de l'argent (même si sa réputation était démolie au passage).
Et il n'est guère surprenant de constater qu'au moment même où ces subventions ont disparu, où le monde du DTV a perdu en vitesse au profit de la VOD, Boll a totalement disparu des écrans radars, pour se recycler en restaurateur à Vancouver.
Malgré cela, tous les intervenants du film l'apprécient : ses amis acteurs, parfois poussés à bout, ne lui en veulent pas ; ses critiques le regardent d'un œil amusé ; ses collègues font une liste exhaustive de tous ses défauts... mais ils ne regrettent aucun de leurs films tournés ensemble.
Sans être vraiment une entreprise de réhabilitation du personnage Uwe Boll (car c'est ce qu'il est devenu au fil des ans : un personnage en représentation constante), le documentaire semble tenter de nuancer le portrait au vitriol qui a souvent été fait de Boll.
Sans y parvenir totalement, car Uwe reste un provocateur puéril et pseudo-rebelle, qui a tout fait pour attirer l'attention, avec un sens de la révolte et de l'humour digne d'un gamin en pleine crise d'adolescence. Impossible d'oublier cela quand certains des compères de Boll parlent de lui comme d'un visionnaire, ou nous ressortent la bonne vieille excuse de "tous les critiques n'ont pas de légitimité tant qu'ils n'ont pas eux-mêmes tourné de film".
Cela dit, au moins, les proches et amis de Boll semblent tous d'accord : si Uwe a pris sa retraite dans la restauration, ce n'est clairement pas définitif, et il reviendra au cinéma le jour où il aura trouvé un moyen de refaire de l'argent.
On a hâte. Ou pas.
3.75/6 (malgré son côté très orienté, c'est agréable à suivre)
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Terra Formars (2016) :
Au 21è siècle, les Terriens décident de coloniser Mars, en terraformant la planète rouge à l'aide de lichens et de cafards supposés faciliter la propagation de la végétation. Mais 500 ans plus tard, les cafards ont évolué en humanoïdes puissants et dangereux, et la mission Bugs 2, composée d'une quinzaine de personnes choisies pour leur statut d'outsiders, est envoyée sur place par le machiavélique Honda (Shun Oguri) pour éradiquer la menace. Pour ce faire, leur ADN est mélangé à de l'ADN d'insecte, ce qui leur donne accès, après injection d'un catalyseur, à des pouvoirs incroyables...
Réalisé par Takashi Miike, et adapté du manga (et de l'anime) du même nom, Terra Formars est un film... hmm... typiquement "manga japonais".
Personnages caricaturaux aux looks/coupes de cheveux improbables et aux backgrounds torturés, histoire capillotractée aux retournements de situations évidents, transformations de sentai, combats épiques et violents, méchants flamboyants et surjoués, récit à la structure laborieuse en flashbacks, musique métal se voulant badass, mélange bancal des genres, idées déjantées pas très bien exploitées, effets spéciaux très inégaux... disons que tout ça se regarde d'un œil amusé, mais que c'est dans l'ensemble plutôt approximatif, assez mal rythmé, et souvent gentiment décousu et fauché.
Ce qui n'aide vraiment pas à prendre le tout au sérieux, ou à adhérer au postulat de ses cafards-humanoïdes pratiquant les arts martiaux et se battant contre des rebuts de la société dopés aux gênes d'insectes...
2/6
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Half Magic :
Apprentie-scénariste frustrée, Honey (Heather Graham) fréquente Peter Brock (Chris D'Elia), une superstar de films d'action misogyne et arrogante. Eva (Angela Kinsey), elle, regrette son ex-mari (Thomas Lennon), qui l'a quittée pour une étudiante, la laissant criblée de doutes quant à son pouvoir de séduction. Candy (Stephanie Beatriz), enfin, très portée sur la spiritualité et le mysticisme, doit faire face à un compagnon refusant formellement de s'engager. À l'occasion d'une réunion d'émancipation féminine, ces trois femmes mécontentes de leur vie et des hommes vont se rencontrer, sympathiser, et décider de se prendre en main, pour changer radicalement le cours de leur existence...
Une comédie s'affichant comme ouvertement féministe et engagée, écrite, réalisée et interprétée par Heather Graham, qui semble clairement décidée à s'amuser tout en faisant passer un message pro-sexualité et affirmation de soi.
Il en va de même pour Angela Kinsey et Stephanie Beatriz, qui en profitent pour sortir de leurs rôles habituels (Beatriz est méconnaissable pour qui est habitué à son rôle de Brooklyn 99, et Kinsey, exubérante, se met figurativement et littéralement à nu).
Après, cette comédie gentiment décomplexée et légère ne décolle jamais vraiment, paraissant assez superficielle et décousue, comme tout premier film maladroit et très inabouti.
Ça a donc tendance à s'éparpiller, les personnages secondaires sont un peu sous-développés (cela dit, même avec tout le développement du monde, Chris D'Elia ne sera jamais crédible en action star), mais les quelques caméos sont sympathiques (Johnny Knoxville :p ), et le tout a de bonnes intentions.
Un petit effort de rythme et de structure, un peu plus de subtilité et on aurait peut-être atteint la moyenne.
Un tout petit 2.5/6
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Les Sextuplés (Sextuplets - 2019) :
Sur le point de devenir papa, Alan (Marlon Wayans) décide d'entamer des recherches sur ses origines, et découvre qu'il est l'un de six sextuplés, tous plus différents les uns que les autres : Dawn, Russell, Ethan, Baby Pete, et Jaspar...
Après Naked et 50 Nuances de Black, Marlon Wayans décide de faire son Eddie Murphy pour Netflix, et d'interpréter les sept membres d'une même famille, comme autant de personnages de sketch sous-développés, et assez basiques.
D'autant que le script assez laborieux semble avoir subi des coupes franches à un moment ou à un autre : certains personnages ont droit à un temps de présence très développé, tandis que d'autres déboulent dans le récit, vaguement présentés d'une phrase, et traités comme si les autres personnages les connaissaient déjà.
Ajoutez à cela une réalisation parfois assez laide, avec certains choix de cadrages peu probants, un humour globalement aux abonnés absents, et un rythme défaillant (on sent qu'ils se sont contentés de laisser Wayans improviser et faire son numéro devant les caméras), et voilà, une comédie Netflix insipide, sans le moindre moment mémorable, dans laquelle Molly Shannon et Michael Ian Black cachetonnent, et qui ne vaut, à la limite, que pour le personnage de la sœur délinquante de Wayans, parfois amusante, et visuellement assez réussie.
1.5/6
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Parce que je suis un complétiste, et que cette troisième saison de Jessica Jones est aussi la dernière du cycle Marvel/Netflix, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse dessus, malgré mon indifférence croissante envers ce personnage, cette série, et ses partis-pris créatifs et narratifs...
Jessica Jones, saison 3 (2019) :
Alors qu'elle se rapproche d'Erik (Benjamin Walker), un empathe capable de percevoir le mal chez autrui, Jessica Jones (Krysten Ritter) est confrontée aux agissements de Salinger (Jeremy Bobb), un tueur en série qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance sur elle, et qui lui en veut personnellement...
Et honnêtement, sans grande surprise, j'ai vraiment eu l'envie de jeter l'éponge après trois épisodes. C'est triste à dire, mais les sous-intrigues envahissantes centrées sur les personnages secondaires, la narration pseudo-noir de Ritter, sa moue constante, les grosses ficelles de l'écriture, etc, tout ça n'est pas passé loin de me faire abandonner la saison à peine commencée.
Je ne m'en suis jamais caché : alors que certains se sont immédiatement rangés dans le camp des appréciateurs de la saison sur la simple base de la sexualité de Hogarth (ou de la présence d'une actrice trans dans le rôle de la secrétaire (inutile) de Jessica), je n'ai jamais réussi à m'intéresser au personnage de Carrie Ann Moss qui, comme souvent chez Netflix, donne l'impression d'être un bouche-trou né de l'incapacité des scénaristes à faire de leur protagoniste principal la star du show.
Il en va de même avec les autres séries Marvel/Netflix : les scénaristes développent outre mesure les personnages secondaires, et on se retrouve avec une série qui leur est souvent consacrée à plus de 50%, avec des intrigues souvent insipides et peu inspirées.
Ici, c'est Hogarth qui tente de renouer avec une ex, ce qui cause le suicide du mari de celle-ci, et place Hogarth dans la tourmente, l'entraînant dans une spirale infernale. Ce qui aurait pu fonctionner si Hogarth était un personnage intéressant, et pas une caricature d'avocate aux dents longues prête à trahir père et mère pour parvenir à ses fins. Et qu'on ne me parle pas de sa maladie, tentative bancale et évidente d'humaniser un personnage assez détestable.
Là, c'est Erik, l'empathe maître-chanteur dont s'entiche Jessica, et qui finalement n'est rien d'autre qu'un personnage-fonction, qui disparaît d'une partie de la saison quand les scénaristes ne savent quoi en faire.
On a aussi Malcolm, tourmenté par sa masculinité, par l'éthique de son nouveau poste chez Hogarth, un Malcolm qui a des problèmes sentimentaux avec une collègue et couche avec une prostituée. Super.
Et puis Trish qui, après une saison 2 insupportable, est devenue une héroïne aux super-pouvoirs assez peu probants (en gros, elle fait du parkour, et elle voit la nuit ^^), et passe son temps à faire la morale à Jessica, affichant un sens de la justice et du vigilantisme désinhibé (ce qui la rend toujours aussi antipathique). Une Trish qui a droit à deux épisodes entiers lui étant consacrés, des épisodes pas forcément pertinents revisitant les événements des épisodes précédents de son point de vue (et qui, en prime, continuent dans une direction d'anti-fan-service méprisant et à la caractérisation hors-sujet - la scène des changements de costume).
Sans oublier Jessica. Toujours morose, toujours en train de ronchonner, toujours en train d'affirmer bien fort qu'elle "travaille seule", qu'elle "n'a besoin de personne", qu'elle "ne compte que sur elle-même" (quelle écriture pitoyable...), et dont les enquêtes, une fois plus, sont une jolie série de coïncidences, qui la placent sur le chemin d'Erik, le love interest de la saison, et de Salinger/Foolkiller, un tueur en série.
Et là, problème : Salinger, l'antagoniste principal de la saison (ou presque), est un désastre. Cliché ambulant du tueur en série intellectuel qui se croit au-dessus de la plèbe, il est écrit avec les pieds, et cette écriture ampoulée, pédante et arrogante, donne lieu à une interprétation à l'identique. J'ai tout simplement détesté le personnage, dénué de tout charisme, et cela a beaucoup joué dans mon appréciation négative de la saison.
Sans antagoniste digne de ce nom, avec une protagoniste à l'évolution minime (oui, elle commence à accepter l'idée d'héroïsme, mais ça s'arrête là), des personnages secondaires envahissants, et une narration comme toujours décompressée par le format Netflix, la saison est ainsi très laborieuse, surtout dans sa première moitié.
À mi-parcours, cependant, la saison commence enfin à se cristalliser, une fois Salinger arrêté : Hogarth est prête à tout pour éviter de couler, et accepte de le défendre, tandis que les actes de Salinger radicalisent Trish, qui devient encore plus extrémiste dans sa vision de la justice, et redevient un antagoniste, tel qu'on pouvait le deviner en fin de saison 2.
Enfin, après plus de six épisodes, les différentes sous-intrigues commencent à se rejoindre et à être pertinentes / à ressembler à autre chose qu'à du simple remplissage pour un format Netflix à bout de souffle. Les thématiques de la saison - le vigilantisme, les traumatismes du passé qu'il faut vaincre afin d'avancer, les différentes manières de se faire justice, etc - émergent enfin de manière claire, et la série avance... mais elle le fait de manière toujours bancale et laborieuse.
Il faut dire que toutes ces interrogations sur la légitimité de la justice personnelle, sur la nature des justiciers privés, etc, et sur le passage de Trish du côté obscur, arrivent bien trop tard dans le cycle Netflix/Marvel pour être encore pertinentes et originales.
Toutes les autres séries (y compris Luke Cage, qui vient faire coucou dans le series finale, et joue - de manière totalement inappropriée - le rôle de conscience morale pour JJ) sont déjà passées par là, ont épuisé le sujet, et le conflit entre Jessica et sa soeur est d'autant moins pertinent que l'univers Netflix/Marvel est bourré de vigilantes n'hésitant pas à tuer.
Franchement, tout le mélodrame final de la saison aurait pu être évité en passant un coup de téléphone à Frank Castle.
Et d'ailleurs, c'est un peu le problème récurrent de la saison : les personnages deviennent tous stupides et incompétents lorsque cela arrange les scénaristes, les solutions évidentes sont ignorées au profit des rebondissements forcés, et certaines péripéties sont tout simplement oubliées en cours de route (toute la mise en place de la saison, du coup de poignard à l'ablation de la rate de Jessica, n'a aucune incidence sur la fin de saison, et est même paradoxale compte tenu de la description de Salinger comme un tueur méthodique, implacable et ultra-intelligent).
Bref, entre des personnages au capital-sympathie insuffisant, des sous-intrigues inintéressantes, un antagoniste en carton, des pouvoirs inutilisés, une continuité bancale, un manque de rigueur dans l'écriture, et une obstination à débattre du concept éventé de justice, la saison 3 de Jessica Jones s'avère redondante et finalement tout aussi peu mémorable que la précédente.
Une fin de saison et de série à l'image de tout le cycle Marvel/Netflix, en fait : à trop se prendre au sérieux, à trop vouloir être différent et présenter un produit mature, adulte, sombre et profond, les séries Marvel/Netflix se sont tiré une balle dans le pied, et ont fait le reste du parcours en boitant et en tirant derrière elle le boulet d'un format rigide et boursouflé de 13 épisodes.
Pas aidées par des directions créatives à géométrie variable, ces séries ne laisseront donc pas grand souvenir, et l'on ne pourra qu'attendre un éventuel reboot des personnages sous l'égide des Marvel Studios...
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Adaptation, en huit épisodes d'une heure environ, du comics de Garth Ennis, The Boys se veut une déconstruction satirique et nihiliste du genre super-héroïque, produite par Seth Rogen et Evan Goldberg (déjà à l’œuvre sur Preacher), et showrunnée par Eric Kripke (Supernatural)...
The Boys, saison 1 (2019) :
Lorsque la petite amie de Hughie (Jack Quaid) est accidentellement désintégrée par un super-héros, le jeune homme ne s'en remet pas. Traumatisé par cet incident, et par la manière dont Vought, la multinationale gérant les intérêts de tous les superhéros, tente d'étouffer l'affaire, Hughie saute sur l'occasion que lui présente alors Billy Butcher (Karl Urban), un mystérieux mercenaire tentant de monter un groupe ayant pour but de révéler le véritable visage des superhéros : tous des dégénérés, des pervers, des criminels et des êtres méprisables...
Je ne vais pas le nier : j'ai eu étrangement autant de mal à rédiger cette critique que j'en ai eu devant cette adaptation de l’œuvre d'Ennis. Je dis "étrangement", car dans l'absolu, je ne suis pas vraiment un grand fan du trashouille nihiliste et provoc' de l’œuvre originale, un comic-book réputé pour transgresser délibérément tous les tabous avec un sens de l'humour corrosif, du sexe et une violence débridés.
Une œuvre papier qui, à la base, est loin de faire dans la subtilité, mais qui pourtant, pour l'avoir relue récemment (c'est probablement là mon erreur vis à vis de la série), posséde tout un second degré de lecture et de déconstruction (de l'histoire de l'industrie des super-héros, de la politique américaine, de la vie urbaine, de la vengeance, de la violence, etc) qui évite d'en faire quelque chose de creux. D'autant que le tout s'agrémente d'une romance assez touchante entre Hughie et Annie et d'une évolution progressive du personnage de Butcher au long des 72 épisodes de la bande dessinée.
L'adaptation, elle... est nettement différente. Si elle garde les grandes lignes du comics (l'opposition héros/Boys, la romance Hughie/Annie, la corporation Vought, le Homelander et son équipe), elle change tellement de détails, de péripéties, de motivations, etc, et compresse tant de sous-intrigues pour arriver au plus vite à leur conclusion, qu'en réalité, le show n'a plus qu'un rapport lointain avec la bd. Et ce sans même parler de l'auto-censure de la série, inévitable compte tenu du ton du comic-book, et de la plate-forme de diffusion du programme : une auto-censure touchant la violence, le nihilisme, mais aussi et surtout le contenu sexuel du tout, ici quasi-absent.
La première chose qui saute aux yeux, en réalité, c'est la caractérisation des personnages, qu'ils soient protagonistes ou antagonistes : alors que, dans la bande dessinée, Ennis faisait le choix de développer ses "héros", et de laisser ses super-héros assez monolithiques et manichéens (ce qui permettait de voir le monde "par les yeux de Butcher", et d'établir un contraste net entre Annie et ses collègues), Kripke, lui, prend la direction inverse : les Boys sont sous-développés et/ou simplifiés au possible (Mother's Milk est tout simplement inexistant), au profit des supers, qui sont tous humanisés, fragilisés, et bourrés de failles psychologiques.
L'exemple le plus parlant étant A-Train (Jessie Usher), devenu sans raison un afro-américain (parce que le personnage court vite ?) accro au Compound V et à son titre d'homme le plus rapide du monde, entraîné par son frère, et dans une relation sentimentale compliquée avec une collègue dépendante, qu'il finit par tuer, etc, etc, etc.
Mais il en va de même pour Maeve (Dominique McElligott), ici bourrée de remords et regrettant sa relation avec sa compagne ; pour The Deep (qui passe d'un afro-américain au casque de scaphandrier maudit à Chace Crawford en sous-Aquaman violeur au costume ringard, qui passe la saison à tenter de changer son image publique tout en sauvant des animaux), ou pour Homelander (excellent Antony Starr), héritant ici d'une relation quasi-incestueuse avec Madelyn Stillwell (Elizabeth Shue), la patronne de Vought, figure maternelle remplaçant celle qu'il n'a jamais connue.
(dans le comics, Stillwell est un homme au physique générique, mais à l'intellect considérable et sans aucun code moral, incarnation délibérément anonyme du cadre supérieur de multinationale à l'américaine)
Alors je comprends pourquoi ce choix a été fait, d'un point de vue créatif : mais la conséquence, c'est que tout ce qui faisait le sel du comics, son univers largement détaillé et international, ses personnages attachants, etc, passe au second plan, derrière ce développement de personnages qui devraient pourtant être antipathiques (et qui tous, se trouvent concentrés à New York). Paradoxalement, cette tentative d'apporter de la nuance aux antagonistes du comics affaiblit d'autant les protagonistes et le reste de l'univers, le rendant plus manichéen et étriqué que jamais, et ratant un peu au passage le pourquoi du jusqu'au-boutisme radical de l’œuvre originale.
C'est notamment très visible au niveau de Butcher. Dans le comics, Butcher est un ancien soldat aux origines violentes, hautement intelligent et préparé, et qui a enfin trouvé la paix auprès de sa chère et tendre, jusqu'au viol de cette dernière par Homelander, et à sa mort durant l'accouchement. Un Butcher calme, calculateur, méthodique, manipulateur, à la volonté de fer, et qui n'a qu'une idée en tête : se venger, quitte à pour cela passer des années à se préparer, à déplacer des pièces sur l'échiquier, à faire de Hughie un bon petit soldat, etc, etc, etc.
En résumé, un Frank Castle/Punisher en puissance (les similarités au niveau de l'apparence de Castle et de Butcher ne sont pas anodines), craint par Vought et par le Homelander, qui n'a pour seul point d'attache émotionnelle que son chien Terreur, un chien qui est la seule chose à laquelle Vought & co n'osent pas toucher. Et un Butcher qui, une fois qu'il a perdu son animal domestique, sombre de plus en plus dans une vengeance extrémiste et psychopathe, qui trouve sa conclusion sanglante au terme de 72 numéros du comic-book.
Dans la série, Butcher est sarcastique, certes, mais il semble particulièrement amateur et dépassé par les événements, avec son long manteau et ses chemises hawaïennes. Privé du compound V donnant aux Boys du comics des pouvoirs temporaires, et privé de son chien, Butcher passe beaucoup de temps à fuir : interprété par un Karl Urban faisant du Karl Urban, ce Butcher émotif et colérique ne donne jamais vraiment l'impression d'avoir vingt longueurs d'avance, et sa vengeance extrémiste contre le Homelander est à la fois précipitée (en huit épisodes, Butcher est déjà prêt à faire exploser un bébé humain et innocent pour avoir une chance de tuer le Homelander) mais aussi infondée (dans un rebondissement de dernière minute, on découvre que la femme de Butcher est toujours en vie, qu'elle a eu un fils avec Homelander, et qu'elle a donc trompé Butcher avec ce dernier - de quoi faire passer Butcher de personnage tragique en pleine spirale autodestructrice, à bouffon cocu et incapable).
Hughie souffre un peu du même problème : la série voulant fortement développer le personnage de Starlight/Annie (Erin Moriarty), Hughie se retrouve à perdre de nombreuses couches de caractérisation, et à être simplifié à l'extrême.
En lieu et place d'un Écossais fuyant son pays et perdu à New York (confrontation entre réalité et fantasme du rêve américain, etc), loin de tout et de tous, un homme influençable et manipulé par Butcher (mais qui trouvait une famille de substitution chez les Boys et finissait par grandir et par devenir un homme), Hughie est ici bien américain, new-yorkais, et spécialiste en électronique (ce qui lui permet de trouver une place dans l'équipe).
Alors que dans le comics, la relation Annie/Hughie reste une sous-intrigue en filigrane, avec ses hauts et ses bas, chacun ignorant longtemps l'identité réelle de l'autre, et ces mensonges pesant progressivement sur le couple... ici, elle est compressée, pour qu'à la fin de ces huit épisodes, tout le monde ait joué carte sur table. Et, très logiquement, alors que Hughie, poussé par Butcher et blessé par les aléas de sa relation, finit par tuer A-Train dans les comics, ici, il n'est que vaguement et indirectement responsable de la mort de Translucent (ce qui en retour, a tendance à éviter au personnage de commettre bon nombre d'actes criminels au sein des Boys, à le simplifier à l'extrême et à en faire un protagoniste encore relativement innocent).
Bref. Difficile, lorsque l'on regarde la série, de ne pas percevoir à quel point elle est l’œuvre d'un vieux routard de la télévision, habitué à lisser les aspérités de son travail pour une diffusion sur les grands networks.
Pour The Boys, Kripke a pris l'oeuvre d'origine, et l'a passée au décapant, à la meule, à l'eau de Javel, avant de la relooker et de la rendre plus présentable : c'était clairement nécessaire compte tenu du matériau original (encore que, pas sûr que si la même série avait été conçue pour HBO, elle aurait été à ce point formatée), mais lorsque l'on a lu le comics, on ne peut que s'interroger sur les nombreux choix créatifs dans l'air du temps effectués par l'équipe en place (par exemple, le personnage de la responsable de la CIA est aux antipodes de son homologue papier, transformée en femme forte interprétée par une Jennifer Esposito pas forcément très pertinente dans le rôle).
Avec ses morceaux pop/rock, sa photographie jaunâtre régulièrement assez laide, ses nombreuses digressions (qui visent à rendre Hughie plus actif et plus présent) qui cassent un peu le rythme, sa tendance au toutéliage (les origines de la Female), ses caméos amusants mais inutiles (Billy Zane, Tara Reid, Haley Joel Osment, Seth Rogen) et sa fin en queue de poisson, The Boys version Amazon est clairement un produit télévisuel pensé comme une origin story qui, plutôt que de prendre l'histoire en cours de route, aurait décidé de tout reprendre depuis le début, pour raconter la formation du groupe (recrutement de la Female, etc), les premiers pas de ses héros (en en faisant une unité faiblarde, pas très douée, dépassée par les événements et par l'opposition) et de ses supes (la scène de l'avion, en flashback dans le comics et prenant place le 11/09, devient ici une scène contemporaine difficilement justifiable).
La transgression du comic-book, certes parfois gratuite (mais jamais innocente), est ici largement adoucie pour flatter un certain public dans le sens du poil, et grâce à sa direction artistique convaincante, son budget, et certains de ses interprètes, il n'est guère surprenant de constater que la série reçu un accueil critique et public enthousiaste (les piques gentillettes de la série envers le modèle Marvel/DC sont compréhensibles par tous, et juste assez corrosives pour donner l'impression d'un propos global plus mordant qu'il ne l'est vraiment).
Nul doute qu'en saison 2, la série se rapprochera un peu plus du groupe tel qu'on le connaît dans la bd, dopé au Compound V... mais pour l'instant, le tout ne fonctionne pas particulièrement pour moi : la série a perdu une grosse partie du fun, de l'irrévérencieux, de la rébellion et du mordant de son pendant papier, pour quelque chose de plus formaté, de simplifié, de lissé et d'étrangement prude au niveau sexe.
Quelque chose qui n'est pas désagréable à suivre, certes, et est bien produit, mais qui arrive aussi après la bataille de la déconstruction du mythe super-héroïque, déjà livrée dans divers médias par The Specials, Watchmen, Mystery Men, The Tick, Kingdom Come, ou encore Kick-Ass et compagnie...
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Stan et Ollie (2018) :
Plus d'une décennie après leur âge d'or, Laurel (Steve Coogan) et Hardy (John C. Reilly) tentent de renouer avec le succès en faisant la tournée des salles de spectacle de Grande-Bretagne. Mais malgré le soutien de leurs épouses (Shirley Henderson, Nina Arianda), les vieux démons enfouis refont bien vite surface, et les conséquences d'une carrière vécue à 200 à l'heure finissent par peser lourd sur la santé de Hardy, et sur la relation des deux hommes...
Un biopic touchant et mélancolique relatant la fin de carrière de Laurel et Hardy, interprétés avec maestria par un Steve Coogan et un John C. Reilly impériaux (surtout Reilly), qui prouvent une fois de plus que les acteurs comiques font aussi de grands acteurs dramatiques.
Malgré une structure assez convenue, et une main un peu lourde sur les gros violons mélodramatiques, notamment lors de la prestation finale, les deux acteurs - ainsi que leurs deux pendants féminins, Shirley Henderson et Nina Arianda, aussi drôles que leurs "maris" - parviennent à maintenir l'intérêt, aidés par un film qui a la bonne idée de ne pas pousser jusqu'aux deux heures, et par des maquillages impeccables.
En résumé, un joli métrage sur une période méconnue du cinéma et de la carrière des deux hommes.
4.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Back To School (Night School - 2018) :
Vendeur au bagout imparable, Teddy Walker (Kevin Hart) est un jour contraint de prendre des cours du soir, et d'obtenir son GED, s'il veut pouvoir décrocher un nouveau poste. Là, sous la direction de l'autoritaire Carrie (Tiffany Haddish), Teddy étudie aux côtés de plusieurs adultes excentriques (Rob Riggle, Romany Malco, Al Madrigal, Mary Lynn Rajskub, Anne Winters, Fat Joe), dans un établissement dirigé par Stewart (Taran Killam), ancien rival de Teddy...
Une comédie américaine produite et interprétée par Kevin Hart, qui fait ici son numéro habituel, avec face à lui une Tiffany Haddich (nouvelle chouchoute du cinéma comique afro-américain) qui lui rend la pareille. Et d'ailleurs, la joute verbale entre ces deux comédiens, sur laquelle le film est plus ou moins vendu, promettait de faire des étincelles... si elle avait vraiment eu lieu.
Le problème étant que, sur son pitch de sitcom (Night School, c'est Community sur près de deux heures), ce métrage ne construit rien d'autre qu'une suite de sous-intrigues pas très concluantes, dans lesquelles la distribution, pourtant excellente, enchaîne des péripéties assez basiques, et s'avère victime d'une post-synchro assez approximative, et d'un récit sans réelle énergie.
Haddich a bien quelques moments verbaux plus énergiques, mais dans l'ensemble, elle est réduite à un rôle très premier degré et sérieux d'enseignante, et progressivement, le film s'essoufle, perdant en intérêt et en rythme à mesure qu'il s'approche de sa conclusion.
Bref, ça a beau avoir cartonné outre-atlantique sur la base de ses deux stars, ça ne vole pas haut, et on finit par s'ennuyer sur la fin.
2/6
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Fast & Furious - Hobbs & Shaw (2019) :
Lorsqu'un dangereux virus est dérobé par Hattie Shaw (Vanessa Kirby), la soeur du mercenaire Deckard Shaw (Jason Statham), ce dernier est mandaté par le gouvernement pour la retrouver avant qu'il ne soit trop tard. Pour l'aider, Hobbs (Dwayne Johnson), un ancien rival avec lequel il doit collaborer, afin d'éviter que le maléfique Brixton (Idris Elba), ancien espion aux capacités cybernétiques surhumaines, ne mette ses plans à exécution et ne libère le virus sur Terre...
Fast & Furious 8 s'était avéré, à mes yeux, la goutte faisant déborder le vase de la franchise F&F, avec un trop plein de "famille", de cascades improbables défiant les lois de la physique, d'effets numériques ratés, et de Baboulinet se faisant dévorer par le charisme de Statham et de The Rock.
Ici, sans Vin Diesel et tous les seconds rôles de la franchise, avec le réalisateur de Deadpool 2 aux commandes, et avec une optique "buddy movie déconneur" plus assumée, il y avait de quoi espérer quelque chose de plus amusant, de plus bourrin, et de moins fatigant.
Malheureusement, si le film est spectaculaire, façon "concours de b*tes" amusant, avec un trio principal efficace et un antagoniste charismatique... le métrage reste bien trop long et boursouflé.
C'est bien simple : on a constamment l'impression de regarder une version longue/édition spéciale du film sortie en dvd, avec toutes les scènes coupées réintégrées dans le film en dépit de leur inutilité, redondance ou durée abusive (tous les moments de Ryan Reynolds, tout ce qui tourne autour de Kevin Hart, le passage chez les voleuses russes...).
Résultat : le film a facilement une bonne demi-heure de trop, une demi-heure qui alourdit clairement le tout, et qui affaiblit d'autant certains passages (à la plausibilité physique ou narrative déjà assez limitée).
Dommage, car il y avait là de quoi donner un film sympathique d'une centaine de minutes : mais au format 2h15, ça tire à la ligne, et ça devient épuisant.
Cela dit, j'ai tout de même préféré à F&F 8, et ça reste divertissant.
3.25/6
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At The Heart of Gold - Inside The USA Gymnastics Scandal (2019) :
Documentaire indépendant, diffusé en mai dernier sur HBO, et qui revient sur l'affaire Larry Nassar, osthéopathe de l'équipe olympique américaine de gymnastique, un homme sympathique, maladroit, heureux en mariage, respecté par ses pairs et ses collègues... et qui pendant des années, a abusé sexuellement de centaines de jeunes athlètes sous le prétexte de les examiner "en profondeur".
Une enquête assez pesante à suivre, d'autant plus qu'elle est appuyée d'innombrables témoignages de jeunes filles et femmes ayant souffert aux mains du médecin, y compris en présence de leurs parents qui ne se doutaient de rien.
On y découvre de jeunes femmes traumatisées, souffrant même parfois d'un semblant de syndrome de Stockholm (au sein de cette discipline assez stricte et tyrannique, Nassar était leur seul ami, leur seul confident, et certaines victimes ont encore du mal à admettre qu'elles ont été victimes d'un prédateur sexuel), et l'on ne peut s'empêcher de penser à Happy Valley, autre documentaire sur un cas similaire (mais dans le milieu du football américain universitaire).
Dans les deux cas, on retrouve en effet un milieu gangréné de l'intérieur, un univers clos, où l'on préfère fermer les yeux sur les agissements de tel ou tel individu tant que celui-ci assure des résultats sportifs, ou la gloire de l'organisation concernée.
Et le moment le plus fort du documentaire est probablement ce procès, durant lequel, victime après victime, les jeunes femmes passent à la barre pour témoigner et apostropher directement Nassar ; puis c'est le tour d'un père de victime, qui tente de bondir à la gorge de l'accusé, et n'est retenu que de justesse par des forces de l'ordre pourtant compatissantes...
Sans oublier la juge, impitoyable, qui le condamne à 170 ans de prison sur la base d'une lettre que Nassar lui a adressée en cours de procès, et dans laquelle il clamait bien fort être la vraie victime de ce procès, mécompris pour ses thérapies révolutionnaires, et cible d'un complot #metoo.
Un vrai moment de tension, qui reste en mémoire au terme de ce métrage édifiant, mais peut-être un peu trop long pour son propre bien.
4.25/6
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Le Parc des Merveilles (Wonder Park - 2019) :
Débordante d'imagination et très proche de sa mère (Jennifer Garner), avec qui elle a créé le Parc des Merveilles, un parc d'attractions imaginaire dirigé par des animaux magiques, June (Brianna Denski) perd toute créativité et toute envie le jour au sa mère tombe malade, et doit quitter le domicile familial. La fillette finit par fuguer, mais au beau milieu des bois, elle tombe sur son Parc, laissé à l'abandon, et menacé par les ténèbres. Avec l'aide des animaux du Parc (Ken Hudson Campbell, Kenan Thompson, Ken Jeong, Mila Kunis, John Oliver, Norbert Leo Butz), June va alors devoir sauver l'établissement de la destruction complète...
Un long-métrage d'animation Nickelodeon qui a connu une genèse difficile (plusieurs réalisateurs, etc), et qui semble donc un peu brouillon, tant sur la forme que sur le fond.
On sent bien que les scénaristes ont tenté de se rapprocher de la formule Pixar, avec une grosse métaphore évidente sur le pouvoir de l'imagination, et une tentative de virage émotionnel à la Là-Haut, mais le tout est malheureusement bien trop téléphoné pour fonctionner.
C'est d'ailleurs le problème du film : dépourvu d'une vraie vision d'ensemble, le métrage est un peu décousu, empli de moments superflus (le bus mathématique, tout ça), et il a la main bien trop lourde sur l'émotion et sur son message pour que ces derniers paraissent naturels et intégrés au reste du film.
Et c'est dommage, puisque ce dernier a bon fond, et que niveau production, direction artistique et animation, Wonder Park est loin d'être médiocre ; le doublage, notamment, est plutôt bon, entre la fillette qui incarne l'héroïne, et John Oliver, qui fait son grand numéro.
Mais dans l'ensemble, ça ne décolle jamais vraiment, et ça manque de subtilité pour vraiment réussir à susciter l'émotion recherchée.
3/6
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Pas vraiment besoin de faire le bilan de ce mois consacré au cinéma d'aventure dans toutes ses formes : pas beaucoup de nouveautés dans la liste, ou de films très récents (suites du Roi Scorpion et Lost City of Z exceptés), et tout le monde sait déjà plus ou moins à quoi s'en tenir avec la plupart des métrages que j'ai passés en revue ces dernières semaines (c'est aussi pour cela que je n'ai pas revu les Indiana Jones dans le cadre de ce Mois Aventure).
Pas non plus besoin d'élire un film du mois, ou un flop, tant ce mois en question a fini par s'avérer assez homogène sur la durée : après un début au top, le mois s'est en effet confortablement installé dans une routine très moyenne, entre 2 et 3/6 ; autant de films anecdotiques, tout à fait regardables mais vraiment peu mémorables.
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# Petit écran :
Pas de séries, ce mois-ci, mais l'inauguration officielle, ce premier septembre, de la nouvelle version de l'index séries (cliquez ici), un index complet et alphabétique qui remplacera désormais les deux précédents index séries (par genre) déjà en place (ils resteront accessibles, mais ne seront plus mis à jour).
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# À venir :
En septembre, retour à le normale sur le blog des Téléphages Anonymes : Hobbs et Shaw, Laurel et Hardy, Guillermo et Ron, Kevin et Tiffany, Marlon, Marlon, Marlon, Marlon, Marlon et Marlon, ou encore Batman et Robin... et niveau séries, Jessica Jones, les Boys, les girls de GLOW, Corporate, Wu Assassins, etc...
C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...
La Recherche des Dieux (Search for the Gods - 1975) :
Après une rencontre fortuite avec un vieil indien mourant, Shan Mullins (Kurt Russell), petit arnaqueur, et Willie Longfellow (Stephen McHattie), deux hommes venant de se rencontrer en garde à vue, tentent de retrouver Genera Juantez (Victoria Racimo), la petite-fille du vieil indien, pour lui remettre un médaillon ayant appartenu à son grand-père. Mais rapidement, ils comprennent que de sinistres criminels traquent l'objet, un objet qui pourrait bien bouleverser l'histoire de l'humanité à jamais...
Téléfilm pilote d'une série télévisée qui ne vit jamais le jour, Search for the Gods a été produit pour ABC alors même que la folie Von Däniken battait son plein, et que l'hypothèse des anciens astronautes acquérait ses lettres de noblesse dans la culture populaire.
Ici, cependant, le métrage de plus de 90 minutes passe plus de temps à flirter avec le shamanisme, les expérimentations à base de peyote et autres drogues hallucinogènes, et la spiritualité indienne, qu'avec des extraterrestres, de l'aventure ou des reliques étranges. Tout au plus a-t-on droit à l'ouverture d'une tombe oubliée, à la toute fin, avec sa momie et sa pièce d'un médaillon, cassé en neuf parties éparpillées aux quatre coins du globe et qui, une fois réunies, pourraient révéler un secret improbable venant d'outre-espace.
En soi, pourquoi pas, et bien produite, une telle série pourrait être intéressante, d'autant que Kurt Russell et McHattie sont de bons acteurs (Victoria Racimo, nettement moins, mais elle est évacuée à la fin de l'épisode pour permettre la mise en place d'un postulat façon road movie, très populaire à l'époque). Mais là, on comprend vite pourquoi une série n'a pas vu le jour : c'est assez mollasson, pas très intéressant, et comme bon nombre de pilotes, c'est énormément d'exposition et de mise en place pour une suite qui ne viendra jamais.
C'est donc forcément très frustrant, même si la manière assez respectueuse dont la culture indienne est traitée rassure un peu, et que le tout aurait pu donner lieu à un proto-X-files pas désagréable.
2.5/6
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C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...
The Lost City of Z (2017) :
En 1906, Percy Fawcett (Charlie Dunham), colonel de l'armée britannique, reçoit pour mission de cartographier les frontières séparant le Brésil de la Bolivie. Là, il découvre les traces de ce qu'il baptise la Cité Perdue de Z, potentiellement la preuve d'une civilisation locale très avancée. Malgré l'absence de preuves tangibles, et les réticences de l'establishment, Fawcett va alors consacrer sa vie à cette Cité Perdue, quitte à mettre en péril son fils (Tom Holland) et son aide de camp (Robert Pattinson)...
Explorateur raté et incompétent, théosophe illuminé, européen raciste et mal préparé, dépourvu du moindre tact ou de la moindre diplomatie, Percy Fawcett a disparu un beau jour, ruiné, alors qu'il explorait la jungle avec son fils, à la recherche d'une hypothétique cité disparue, Z. Au début des années 2000, David Grann, du New Yorker, s'est pris d'intérêt pour cette histoire (devenue entre temps une légende à part entière, déformée par le temps), et a publié un ouvrage revenant sur le destin de Fawcett, ouvrage semi-hagiographique acclamé par la critique pour son suspense et son sens de l'aventure, malgré de multiples exagérations romancées et erreurs critiquées par les spécialistes.
Et donc, en 2017, James Gray a adapté cet ouvrage sous la forme d'un film de 2h20, film romançant un peu plus encore l'histoire de Fawcett, et faisant de ce dernier un explorateur visionnaire, humaniste, défenseur des indigènes face à l'hégémonie de l'homme blanc esclavagiste, de la colonisation et de l'Église, bref, un véritable héros luttant seul contre tous, et bien décidé à prouver la grandeur des civilisations autochtones.
Une colossale réécriture de l'Histoire, donc, qui n'a plus en commun avec la réalité qu'une poignée de noms, de lieux et de dates, et un lissage politiquement correct qui fait de Fawcett un héros en quête de reconnaissance, et de son épouse, une femme moderne désireuse d'indépendance, prête à l'accompagner malgré les réticences de l'époque.
Certes. Cela pourrait passer comme une fiction pseudo-historique si le film avait conservé le sens de l'aventure et de l'exploration du livre qui l'inspire. Mais (sans surprise) ce n'est clairement pas l'orientation choisie par James Gray, qui préfère nous proposer un drame lent et pesant à la photographie sépia étalonnée numériquement, où l'aventure et le risque sont (la plupart du temps) absents, au profit du portrait d'un personnage tentant de ressouder sa famille et de renouer avec son fils, au cœur d'une époque en pleine mutation.
Et je dois dire que je n'ai pas du tout accroché. Il y a beaucoup de qualités formelles et techniques, mais entre le rythme en dents de scie (allers et retours fréquents entre la jungle et l'Angleterre, qui ne facilitent pas le sentiment de passage du temps), la présence de Charlie Dunham dans le rôle principal (un Dunham compétent, mais trop en demi-mesure pour convaincre), la photographie déplaisante, et la rupture totale avec tout semblant de réalité historique, je n'ai pas du tout aimé.
Un film clairement pas fait pour moi.
2/6
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Tad et le Secret du Roi Midas (Tadeo Jones 2 : El secreto del Rey Midas - 2017) :
Deux ans après leur première aventure, Tad suit des études d'archéologie loin de Sara, devenue une star de son domaine. Mais il est toujours épris d'elle, et lorsqu'elle l'invite à Las Vegas pour une exposition ayant pour sujet le trésor du Roi Midas, Tad n'hésite pas. Il ne se doute cependant pas que le maléfique Jack Rackham a prévu de dérober une pièce maîtresse de l'exposition et d'enlever Sara, pour qu'elle lui révèle les secrets de Midas. Accompagné de son chien, de l'assistante et du perroquet de Sara, et de la Momie inca qui s'est incrustée dans sa vie, Tad part alors à la poursuite des ravisseurs...
Une suite directe du précédent volet, avec toujours beaucoup d'action, d'aventure et d'humour... mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le tout un cran en dessous du premier opus.
Il faut cependant reconnaître que le film a gagné en finesse graphique, en maîtrise et en détails visuels : c'est appréciable, le design des personnages s'est affiné, et ça reste dynamique et joliment animé.
Mais au niveau de l'écriture, c'est moins probant : en se centrant autant sur la Momie, devenue un comic relief envahissant et assez soûlant à la longue, ainsi que sur la relation sentimentale de Tad et Sara (à grands coups de pseudo-triangles amoureux, de déclarations avortées, etc), le métrage s'alourdit inutilement, et perd son rythme et son énergie.
C'est dommage, car dans l'ensemble, il n'y a rien de honteux... mais l'exercice de la suite est toujours quelque chose de compliqué : il faut savoir rester dans la continuité sans se répéter, garder le même équilibre tout en étant plus spectaculaire, etc.
Plus facile à dire qu'à faire, et Tadeo Jones 2 ne m'a pas vraiment convaincu, sur ce plan.
3/6
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Tad L'Explorateur : À la Recherche de la Cité Perdue (Las aventuras de Tadeo Jones - 2012) :
Tad (Éric Judor), un ouvrier passionné d'archéologie, se retrouve embarqué dans une quête improbable, à la recherche de la Cité perdue de Paititi, au Pérou. Avec lui, son chien, la belle Sara, le guide Freddy, et un perroquet muet... et à leurs trousses, les hommes du maléfique Kopponen.
Long-métrage d'animation espagnol, adapté de deux courts-métrages amusants (visibles sur YouTube) et se voulant un pastiche décomplexé des films d'aventure façon Indiana Jones.
Et honnêtement, ça fonctionne plus ou moins : l'animation est très dynamique, les personnages sympathiques (l'un des méchants ressemble à Rick O'Connell, le perroquet est amusant, la Momie est excentrique, etc), la direction artistique est efficace, il y a de petits clins d’œil musicaux à John Williams, les scènes d'action sont virevoltantes, les quelques séquences en 2d sont très réussies...
Bref, c'est un divertissement tout à fait honnête, compte tenu de ses origines européennes, et si ce n'est parfait (ni particulièrement mémorable), ça décolle néanmoins suffisamment dans son dernier tiers pour rester intéressant.
On regrettera seulement un rythme un peu inégal, des chansons pop insipides, et le doublage français d'Éric Judor (il n'est pas mauvais, loin de là, mais il est difficile de se représenter quelqu'un d'autre qu'Éric Judor lorsque l'on entend sa voix).
3.75/6
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Voyage au Centre de la Terre 2 : L'Île Mystérieuse (Journey 2 : The Mysterious Island - 2012) :
Désormais âgé de 17 ans, Sean (Josh Hutcherson) est persuadé que son grand-père (Michael Caine), Vernien disparu à la recherche de l'Île Mystérieuse, est encore en vie. Bien décidé à le retrouver, il embarque pour l'Océan Pacifique avec son beau-père (Dwayne Johnson), et monte à bord d'un petit avion piloté par Gabato (Luis Guzmán) et sa fille Kailani (Vanessa Hudgens). Bien vite, l'avion est pris dans une tempête surnaturelle, et s'écrase sur une île ressemblant fortement aux descriptions qu'en fait Jules Verne...
Une suite qui fait table rase du passé (adieu Brendan Fraser, même pas mentionné ; Kristin Davis remplace la mère de Sean apparaissant dans le premier épisode) pour repartir sur des bases plus solides, sous la plume des frères de James Gunn, et devant la caméra de Brad Payton.
Et honnêtement, malgré ses grosses ficelles narratives, ce Journey 2 fonctionne nettement mieux que le premier, notamment grâce à ses effets spéciaux, à sa direction artistique et à sa 3D nettement plus aboutis que ceux du film de Brendan Fraser.
Qui plus est, les personnages sont aussi beaucoup plus attachants : sans surprise, The Rock a une excellente alchimie avec tous ses compagnons (avec en prime un caméo de Branscombe Richmond, clin d’œil au Roi Scorpion ?) ; Hutcherson assure son rôle ; Guzman en fait trois tonnes, mais est amusant ; Hudgens est charmante, bien qu'un peu sous-écrite ; et Michael Caine fait du Michael Caine.
Il est cependant dommage qu'après la première demi-heure (ce qui correspond environ à l'arrivée de Michael Caine dans le film), le métrage commence à perdre un peu en rythme et en énergie, la faute à des échanges moqueurs entre Caine et Rock qui ne fonctionnent pas totalement, et à un petit ventre mou qui, heureusement, ne dure pas trop longtemps.
Pour résumer, sans être particulièrement exceptionnel, ce Journey 2 est un cran au-dessus du premier épisode, et il est simplement regrettable que la scène finale (qui s'y prêtait pourtant parfaitement) n'ait pas été l'occasion, pour la production, de ramener Brendan Fraser pour une brève apparition menant à un potentiel Journey 3.
3.5/6
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Voyage au Centre de la Terre 3D (Journey to the Center of the Earth - 2008) :
Sur le point de perdre sa carrière scientifique, Trevor Anderson (Brendan Fraser), décide de partir pour l'Islande avec son neveu, Sean (Josh Hutcherson), pour tenter de retrouver le père de ce dernier, géologue disparu alors qu'il cherchait un moyen de rejoindre le centre de la Terre. Avec l'aide d'Hannah (Anita Briem), une guide islandaise, le duo se retrouve alors plongé dans l'inconnu, avec pour seul fil directeur les pages du livre de Jules Verne, et leurs annotations...
Un film d'aventures réalisé par un spécialiste en effets spéciaux/réalisateur de seconde équipe dont c'est là le premier long-métrage, écrit par des scénaristes de tv, de films pour enfants et de DTV, et principalement axé sur le gadget de la 3D, omniprésente et totalement gratuite... forcément, ça ne pouvait pas donner un chef d’œuvre.
Et la faute en revient principalement aux effets spéciaux du film, particulièrement laids et fauchés : les créatures sont uniquement pensées pour la 3D, elles sont mal finalisées, l'étalonnage et la colorimétrie ne font que renforcer l'impression d'un tout numérique, les choix artistiques sont mal avisés, les décors font studio, et les incrustations des acteurs devant des fonds verts sont plus voyantes que jamais : c'est bien simple, c'est tout simplement hallucinant que près de 25 ans après Indiana Jones et le Temple Maudit, on puisse mettre à l'écran une course de chariots de mine encore moins crédible et moins réussie visuellement.
Niveau écriture, ce n'est guère meilleur, cela dit : si Brendan Fraser se donne à fond (comme toujours), et parvient à faire exister son personnage, ses deux compagnons ont moins de succès. Hutcherson fait ce qu'il peut avec son ado rebelle en quête de père, et Anita Briem, elle, non contente de se battre avec son accent, est tout simplement assez générique et transparente (la romance forcée que les scénaristes tentent de créer entre elle et Fraser ne fonctionne pas).
Bref : ce n'est pas désagréable à regarder, mais le passage de la 3D à une diffusion normale enlève tout l'intérêt du film, qui se retrouve à n'être, en vidéo, qu'un film d'aventures pour enfants à l'intérêt très limité, et au rendu techniquement largement dépassé.
2.25 + 0.25 pour le score de Lockington, répétitif mais efficace, et qui a le mérite d'exister = 2.5/6
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Le Monde (presque) perdu (Land of the Lost - 2009) :
Paléontologue excentrique, Rick Marshall (Will Ferrell) est la risée de ses collègues, car persuadé de pouvoir ouvrir un portail à travers le temps, pour visiter le passé. Son seul soutien, la charmante Holly Cantrell (Anna Friel), le convainc de se rendre avec elle dans une grotte, au milieu du désert, où Will Stanton (Danny McBride) tente de faire du lieu étrange une attraction touristique. Mais rapidement, le trio se retrouve projeté dans une dimension inconnue, loin dans le passé, où il croisent Cha-Ka (Jorma Taccone), un jeune primate très amical, ainsi que des dinosaures, et un peuple d'hommes-lézards étranges, les Sleestaks...
Vague adaptation de la série Land of the Lost des années 70 (inédite chez nous), programme gentiment fauché mais néanmoins culte outre-atlantique, ce film commet l'erreur fatale de s'ériger en parodie de la série qu'il adapte : en lieu et place d'un film d'aventures avec de l'humour, on a ici droit à une farce graveleuse et bas-de-plafond dans laquelle Ferrell et McBride font leur numéro habituel.
Alors quand déjà, il y a dix ans, on trouvait que le numéro en question commençait à être lassant et répétitif, autant dire qu'en 2019, c'est quasi-imbuvable ; Ferrell fait son Ricky Bobby, McBride fait son Kenny Powers, Anna Friel semble être la seule à prendre le tout au sérieux, et les mini-sketches se succèdent, sans grand rythme ou structure narrative.
Pourtant, à la réalisation, c'est Brad Silberling : le réalisateur de Casper et des Orphelins Baudelaire fait habituellement dans les films plus stylisés et subtils, ou du moins, plus maîtrisés. Mais là, Ferrell et McBride parasitent ce qui aurait pu être un film familial, et en font une comédie à la Adam McKay, qui n'ose cependant pas aller totalement dans le registre de la comédie classée R, et n'est jamais assez dynamique pour être un bon film d'aventures.
Le film a donc le postérieur entre deux chaises, ni drôle, ni rythmé, trop parodique pour être intéressant, et trop spectaculaire (et avec un budget trop important) pour fonctionner sur le plan de la comédie débile et décomplexée ; malgré quelques séquences qui, prises indépendamment, fonctionnent, Land of the Lost finit par être une potacherie quelconque, plate et décousue, avec une direction artistique et une bande originale certes très réussies, mais qui ne laisse pas le moindre souvenir à peine le film terminé.
(et pour ne rien arranger, le flop intégral du métrage a condamné Silberling à une carrière de réalisateur de DTV et de tv... comme si c'était lui le responsable de ce naufrage)
2/6
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Crocodile Dundee III (Crocodile Dundee in Los Angeles - 2001) :
Lorsque son père lui demande de prendre temporairement la tête de la rédaction de son journal de Los Angeles, Sue (Linda Kozlowski) accepte, et la famille Dundee s'installe alors dans la Cité des Anges. Mais alors que Mick (Paul Hogan) et son fils Mikey (Serge Cockburn) explorent la ville, Sue réalise qu'Arnan Rothman (Jere Burns), patron d'un petit studio hollywoodien, semble être de mèche avec Miloš Drubnik (Jonathan Banks), homme d'affaires yougoslave des plus louches...
Retour à une durée plus correcte de 95 minutes pour ce troisième et dernier opus de la franchise Crocodile Dundee, un opus plus orienté comédie familiale et qui, bizarrement, m'a semblé plus agréable à regarder que le précédent (malgré des critiques plus assassines que jamais).
Le fait que le film soit nettement mieux rythmé que le précédent a certainement dû jouer, ainsi que le capital sympathie du jeune Serge Cockburn (qui fait un Dundee Jr. très naturel), mais aussi et surtout, ce côté "Paul Hogan règle ses comptes avec Hollywood" très amusant, qui semble plus prononcé que dans les deux films précédents.
Je ne serais pas surpris d'apprendre que bon nombre des répliques des "gens du milieu du cinéma" soient directement inspirées de ce que Hogan a pu entendre au fil des ans dans l'industrie : le film sent le vécu, notamment dans la vacuité et la fatuité des nombreux parasites qui constituent l'essentiel du milieu.
Ajoutez à cela de multiples visages familiers - Jere Burns, Jonathan Banks, Mike Tyson, John Billingsley - et cela donne un métrage toujours aussi nonchalant que les deux premiers films, mais tout de même mieux rythmé, plus dynamique, et attachant.
Après, il faut bien admettre que le côté trafiquants d'art/pseudo-thriller qui s'invite mollement à partir de 70 minutes est sous-développé, et pas totalement convaincant. Mais bon, ce n'est pas aussi honteux qu'on a bien voulu le dire à l'époque.
3/6 (notamment pour la fin amusante)
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C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...
Crocodile Dundee II (1988) :
Alors qu'il s'adapte tant bien que mal à la vie new-yorkaise, Crocodile Dundee (Paul Hogan) découvre que sa femme Sue (Linda Kozlowski) a été kidnappée par un traficant de drogues sud-américain (Hechter Ubarry), qui la croit en possession de preuves de ses activités illégales. Sans hésiter, il part la libérer, mais comprend bien vite qu'ils vont devoir partir se cacher en Australie pour échapper aux criminels...
On prend les mêmes, on inverse la structure du premier film (ici, première moitié à New York, deuxième moitié dans le bush australien), et on rallonge la sauce jusqu'à frôler les deux heures, ce qui est honnêtement bien trop.
Le vrai problème, en fait, c'est que, dénué de la romance du premier opus, le film souffre d'un manque total de tension narrative : c'est bien simple, alors que le couple principal (à l'alchimie et à la complicité toujours attachantes) est traqué par de dangereux narco-trafiquants jusqu'en Australie... il n'y a pas le moindre suspense, pas la moindre énergie.
Pire, lorsque arrive la fin de la première moitié, le rythme du film est tel qu'on se dit que le métrage est temriné, qu'il s'est écoulé au moins 90 minutes, que la happy end est là, et que tout est réglé - mais bien entendu, ça repart pour une heure complète.
Bref, tout ça est nettement en deçà du premier épisode (qui était déjà presque trop nonchalant et décontracté), malgré des caméos amusants de quelques visages familiers, comme une toute jeune Tatyana Ali, Luis Guzman, ou encore Stephen Root...
2.5/6
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Crocodile Dundee (1986) :
Lorsqu'elle arrive en Australie pour interviewer Mick "Crocodile" Dundee (Paul Hogan), un chasseur de crocodiles ayant récemment survécu à une attaque, Sue Charlton (Linda Kozlowski), journaliste new-yorkaise, découvre la faune, la flore et les autochtones locaux. S'attachant à Dundee, elle décide alors de lui faire découvrir les États-Unis, mais le choc des cultures s'avère plus important que prévu...
Un métrage qui tient plus de la comédie romantique que du film d'aventures, et qui a pris un petit coup de vieux (notamment dans tout ce qui est vannes raciales/transgenres, etc), mais qui reste néanmoins très attachant : la distribution est sympathique, le couple principal possède une alchimie très présente (forcément), Dundee n'est jamais vraiment la cible des clichés et des moqueries (ça aide que le New York des années 80 soit, en soi, déjà bien gratiné et naturellement caricatural), et le grand final dans le métro new-yorkais, à base de bouche à oreille, fonctionne toujours aussi bien.
Après, ça reste un métrage assez nonchalant et décontracté, à tous les niveaux, et c'est donc loin d'être palpitant, mais ça se regarde toujours très facilement, même plus de 30 ans après sa sortie.
3.5 + 0.25 pour la toute fin = 3.75/6
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Benjamin Gates et le Livre des Secrets (National Treasure : Book of Secret - 2007) :
Lorsque leur ancêtre est accusé d'avoir pris part à la conspiration ayant coûté la vie d'Abraham Lincoln, Benjamin Gates (Nicolas Cage) et son père (Jon Voight) décident de prouver son innocence. Pour cela, il va leur falloir mettre la main sur le Livre des Secrets présidentiels, une quête qui les emmène à Londres, Paris et Washington, en compagnie de Riley (Justin Bartha) et d'Abigail (Diane Kruger)... mais Wilkinson (Ed Harris), un rival, est bien décidé à leur mettre des bâtons dans les roues.
Trois ans plus tard, on reprend les mêmes (sauf le méchant, y remplacé par un Ed Harris sous-exploité), et on rallonge la sauce, avec un métrage encore plus terne, ronronnant, et incapable de mettre en valeur son récit ou ses décors (pourtant assez spectaculaires, notamment vers la fin).
Incapable de donner du punch et de l'énergie à son récit improbable, Turteltaub se contente de dérouler son récit mollasson et pataud sans la moindre inspiration, laissant un Nicolas Cage émacié cabotiner de manière honteuse (ce qu'il avait su éviter dans le premier opus) et débiter des pseudo-déductions typiquement américano-centriques qui, par conséquent, peinent à intéresser le public international.
Et ce ne sont ni un passage éclair à Paris et à Londres, pour aussitôt revenir aux USA, ni des caméos de Ty Burrell et d'Helen Mirren qui y changent quoi que ce soit : la franchise Benjamin Gates manque cruellement d'intérêt et d'inspiration, et ce n'est guère surprenant de constater qu'elle s'est arrêtée là.
(ça se sent que je n'ai absolument rien à dire sur le film, et que j'ai déjà tout oublié à peine le métrage regardé ?)
2/6
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Benjamin Gates et le Trésor des Templiers (National Treasure - 2004) :
Avec l'aide du Dr. Abigail Chase (Diane Kruger), employée des Archives Nationales, et de Riley Poole (Justin Bartha), spécialiste informatique, Benjamin Gates (Nicolas Cage), historien et aventurier, tente de trouver le légendaire trésor perdu des Templiers, dissimulé par des Francs-Maçons sur le territoire américain lors de la Guerre de Sécession. Pour le retrouver, une seule indication, inscrite au dos de la Déclaration d'Indépendance ; mais Ian Howe (Sean Bean), ex-collègue de Gates, est lui aussi sur les traces du trésor, et l'agent Sadusky (Harvey Keitel), du FBI, veille jalousement sur le parchemin...
Long-métrage d'aventure signé Jon Turteltaub et plaçant Nicolas Cage en chasseur de trésor désabusé à la recherche d'un trésor mêlant Francs-maçons, histoire de l'Amérique, Templiers, Égyptiens, et tout le toutim.
De la pseudo-histoire qui a malheureusement inspiré bon nombre de vrais "experts" persuadés que l'Amérique est le centre du monde, et que son histoire est forcément liée à des mythes et à des conspirations improbables pouvant changer la face du monde... mais dans le cadre du film, peu importe.
Honnêtement, même en mettant de côté son américano-centrisme, National Treasure n'est pas un très bon film : la bande originale de Trevor Rabin est un mélange de sons Mediaventures/Remote Control génériques, et de sonorités copiées sur Thomas Newman ; le film est bien trop long pour son propre bien (ce qui lui confère un rythme assez inégal) ; ça lorgne beaucoup sur la relation d'Indiana Jones et de son père ; Diane Kruger est assez transparente ; l'intrigue est bourrée d'approximations, de n'importe quoi, de grosses ficelles, et d'ellipses ; la partie "film de casse" se marie moyennement avec le côté "aventures archéologiques" (notamment au niveau du rythme et de la tension)...
Mais pour être totalement franc, ce n'est pas désastreux. Cage est, comme souvent, efficace, Bean aussi, et en tout cas, ce n'est pas pire que les deux premiers Tomb Raider : ça obtient donc une note similaire.
2.5/6
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