Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de mi-septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Loups-garous (2024) :
Alors que sa famille recomposée peine à se réunir pour une partie du jeu des Loups-garous, un phénomène surnaturel propulse Jérôme Vassier (Franck Dubosc), son épouse Marie (Suzanne Clément), leurs enfants Louise (Alizée Caugnies), Clara (Lisa Do Couto Teixeira) et Théo (Raphael Romand), et Gilbert (Jean Reno) le père de Jérôme, dans le passé, à l'époque médiévale. Rapidement, ils réalisent qu'ils sont dans le jeu de société et qu'ils vont devoir identifier qui, parmi les villageois, est un loup-garou s'ils veulent retrouver leur époque d'origine...
Une adaptation Netflix du jeu de société Les loups-garous de Thiercelieux par le réalisateur de la série En Place... pour un résultat qui ressemble fortement à un mélange des Visiteurs et de Jumanji, très franchouillard (Vassier se fait passer pour un baladin, et chante du Johnny, du Sardou, du Balavoine), très formaté (le cahier des charges Netflix est respecté, avec des quotas évidents pour des personnages sous-développés, et des acteurs en provenance de divers pays), très raide (l'interprétation récitative à la française, comme toujours), très dérivatif (la bande originale)... et franchement assez soporifique.
Ce n'est jamais vraiment drôle, c'est tout sauf de l'horreur, c'est assez loin de l'ambiance et de l'atmosphère du jeu de société... bref, c'est une comédie familiale française totalement insipide, et particulièrement oubliable.
1.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
30 Coins, saison 2 (30 Monedas, season 2 - 2023) :
Après les événements ayant frappé la petite ville de Pedraza, une course contre la montre se met en place, aux quatre coins de la planète comme en Enfer, pour empêcher la fin du monde. Christian Barbow (Paul Giamatti), excentrique milliardaire au innombrables disciples, a en effet décidé de combiner les 30 pièces d'argent et de sombres grimoires pour mettre fin à l'humanité, et accéder à un plan d'existence supérieur...
Après une saison 1 assez intéressante (même si elle partait un peu en vrille vers la fin, avec des ambitions démesurées à l'aune de son budget), la série d'Alex de La Iglesia remet les couverts pour une nouvelle fournée de huit épisodes d'une heure... et ce fut très laborieux.
Il faut dire que si la saison 1 restait relativement concentrée sur un sujet et un lieu (le village), la saison 2 est un bordel immense qui se déroule aux quatre coins de la planète, dans plusieurs langues, en Enfer, dans un vaisseau spatial interdimensionnel, et qui mélange un peu de tout, entre des Français (pas français) qui utilisent la réalité virtuelle pour lire les pensées, le prêtre Vergara coincé dans un Enfer au croisement de Hellraiser, de la tradition catholique et de Silent Hill, et qui revient en fin de saison en mode zombie décati en cosplay de Moïs, Elena qui accouche d'une tique géante, les Cainites qui sont en compétition pour récupérer les pièces de Judas, Nyarlathotep/Satan qui demande de l'aide pour affronter un nouvel ennemi, Paul Giamatti en géant de la tech/pseudo L. Ron Hubbard qui veut aller envahir des terres parallèles à l'aide du Necronomicon et commande psychiquement autrui à distance via un jeu de plateau avec des figurines, les lignes de Nazca, les anciens astronautes, une soucoupe volante, de grosses fusillades, de la buddy comedy zombiesque, des pouvoirs psychiques, les Illuminatis, un ordinateur quantique, etc, etc, etc...
C'est un gros foutoir décousu, donc, c'est mal rythmé, ça s'éparpille, ça surjoue parfois honteusement, De la Iglesia multiplie les personnages secondaires et les sous-intrigues, pour tenter de toutélier le tout vers la fin de saison, mais... ça ne fonctionne pas, et elles finissent toutes par se parasiter mutuellement.
Après, par moments, le temps d'une scène, d'un visuel, d'un monstre, ça reste efficace, intéressant et très ambitieux (on voit le budget HBO). Mais au final, la saison 2 ressemble plus à un fourre-tout, à une collection de moments sympas noyés dans un immense pêle-mêle sans queue ni tête, dont on aurait pu amputer 50 % sans rien y perdre.
C'est bien simple, autant la première saison était supposément inspirée d'une campagne de l'Appel de Cthulhu, autant cette saison 2 ressemble vaguement aux souvenirs enfumés d'une campagne de Delta Green, qu'un scénariste cocaïné aurait décidé de condenser en moins de huit heures de série.
À priori, il n'y aura pas de saison 3 (qui se serait déroulée dans une réalité parallèle ?), et ce n'est pas forcément un mal.
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Interview with the Vampire, part II (2024) :
Après un détour par une Roumanie ravagée par la guerre, Louis (Jacob Anderson) et Claudia (Delainey Hayles) s'installent à Paris, en pleine Après-guerre, et attirent sur eux l'attention d'Armand (Assad Zaman), maître du Théâtre des vampires, où son clan se produit et donne des pièces de théâtre grotesques révélant leur vraie nature...
Après une première saison globalement assez réussie se déroulant à la Nouvelle-Orléans, l'adaptation AMC d'Entretien avec un vampire revient, déplaçant l'action à Paris, dans l'Après-Guerre... et à ma grande surprise, cette seconde saison est largement au niveau de la première, quoiqu'en disent certains spectateurs ne s'intéressant qu'à Lestat.
Parce qu'en effet, si sa présence hante les huit épisodes de cette seconde saison, Lestat en est grandement absent - mais il ne m'a pas manqué.
Reposant sur une tension croissante entre un Malloy pugnace, associé malgré lui au Talamasca, et qui tente constamment de trouver des failles dans le récit des vampires, et Louis et Armand (excellent Assad Zaman), qui s'efforcent de présenter un front uni, et de narrer leur version de la vérité, la saison alterne ainsi entre joutes verbales dans le présent, et flashbacks (parfois contradictoires) du point de vue de Louis, d'Armand et de Claudia.
Ce qui donne lieu à une saison globalement intrigante, dont le spectateur tente de percer les mystères et d'identifier les mensonges en même temps que les personnages, le tout porté par une bande originale remarquable.
Il faut dire que la production léchée aide beaucoup : la reconstitution historique, les costumes, etc, même s'ils ne sont pas parfaits, font plus qu'illusion. Seul souci, pour nous autres Français : l'utilisation très fréquente du français dans les dialogues (forcément, ça se passe à Paris), mais un français qui, dans 95 % des cas, arrache les oreilles et semble plus phonétique ou étranger que supposément parisien. Ce qui ne dérange pas lorsque le français est parlé par Armand, qui t'explique que le français n'est que la quatrième langue qu'il parle (et pourtant, l'acteur s'en sort très bien), mais coince beaucoup plus lorsque Lestat de Lioncourt baragouine des phrases parfois incompréhensible sans sous-titres.
(ça se remarque d'autant plus quand Roxane Duran, actrice née à Paris, a des dialogues français parfaitement naturels dans ses scènes)
Mentionnons aussi le changement d'actrice de Claudia, Bailey Bass étant remplacée par Delainey Hayles, une actrice anglaise plus âgée que Bass, mais paraissant paradoxalement plus jeune, et fonctionnant donc mieux dans le rôle de cette ado de 14 ans ne vieillissant jamais (sauf quand, le temps d'une réplique ou deux, son accent anglais refait surface).
Bref, la distribution de la série est comme toujours excellente, la saison se déroule à un rythme bien tenu (honnêtement, j'ai lutté pour finir certaines des autres séries passées en revue durant cette Oktorrorfest, mais j'ai bingé les huit épisodes de IWTVp2 en moins de deux jours), et si ça reste un gros soap opera vampirique un peu sanglant et parfois un poil trop mélodramatique (les retrouvailles finales de Louis et Lestat en pleine tempête frôlent le too much ; d'ailleurs, plus tôt dans la saison, le moment où Molloy interrompt son interview pour lancer le thème musical des Feux de l'amour en fond sonore était amusant), mais ça fonctionne plutôt bien, en tout cas nettement plus que les Mayfair Witches.
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Salem's Lot (2024) :
Alos que Ben Mears (Lewis Pullman), auteur, revient dans sa ville natale de Jerusalem's Lot pour y trouver l'inspiration et se pencher sur son passé, il découvre que deux antiquaires viennent de s'installer en ville, dans une vieille demeure abandonnée : Richard Straker (Pilou Asbæk) son patron, l'invisible Kurt Barlow (Alexander Ward). Rapidement, cependant, alors que les morts mystérieuses se multiplient en ville, certains habitants réalisent que Barlow est un vampire, et qu'il veut étendre sa domination sur toute la communauté...
Le scénariste des deux It de Muschietti et de tout l'univers de lThe Conjuring s'attaque ici aux Vampires de Salem de Stephen King, pour un métrage tourné en 2021 et à la sortie encore et encore retardée depuis... ce qui n'est guère surprenant.
Troisième adaptation de l'histoire originale (enfin, deuxième, si l'on omet la pseudo-suite de Larry Cohen... et aussi la préquelle télévisée), cette nouvelle version est en effet complètement inerte : visuellement assez terne, mécaniquement compétente mais sans flamboyances, on a l'impression que des pans entiers du script ont été coupés au montage ou délibérément ignorés, que le développement de nombreux personnages a été passé à la trappe, que les réactions et les déductions de chacun sortent de nulle part (au point de frôler la parodie), bref, on devine que la post-production ne s'est pas déroulée de manière très paisible, déjà que certaines idées passent assez mal à l'écran (j'ai toujours beaucoup de mal avec les croix lumineuses bricolées avec deux bouts de scotch).
Le résultat, c'est une nouvelle adaptation qui ne convainc pas franchement, et qui n'apporte rien aux adaptations déjà existantes, avec notamment quelque chose de vraiment artificiel dans la mise en scène et la manière dont les dialogues sont mis en images. On oublie.
2/6
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V/H/S/Beyond (2024) :
Septième volet de la franchise anthologique annuelle V/H/S après V/H/S/94, V/H/S/99 et V/H/S/85, aux résultats inégaux souvent desservis par une durée abusive, ou par une exécution et/ou un budget insuffisant(e). Ici, on repart pour cinq segments + un fil conducteur, pour une durée de près de deux heures tout de même.
- Stork :un groupe d'officiers de police part en mission dans une maison suspectée d'être au cœur d'une série d'enlèvements de nourrissons...
Un début mitigé, avec des acteurs qui forcent un peu trop le trait du flic badass, mais ensuite, on part en mode found footage/zombie shooter en bodycam, avec exploration de maison délabrée, découpage de zombies et gerbes de sang façon Evil Dead, et gros monstre absurde (une cigogne de l'espace !) à moitié numérique comme boss de fin.
Plutôt fun, même s'il faut éteindre son cerveau plutôt que de se poser des questions sur le pourquoi du comment de certains éléments.
- Dream Girl :en Inde, deux paparazzi s'introduisent dans la loge de Tara, une vedette de Bollywood à l'ascension fulgurante. Ils font là une découverte macabre...
Mwébof. Le fait que ce soit une production entièrement indienne est sympathique, mais ça ressemble fortement à un court-métrage amateur sans budget et cousu de fil blanc, qui fait beaucoup de remplissage, ici avec un numéro dansé inutile, là avec énormément de shaky cam et de lumières stroboscopiques pour cacher le manque de moyens et des effets très amateurs.
- Live and Let Dive :alors qu'il se prépare à sauter en parachute depuis un petit avion privé, un groupe d'amis se retrouve au beau milieu d'une invasion extraterrestre...
Un postulat plutôt amusant, et d'un point de vue technique, c'est honorable, même si une fois la chute libre passée, on retombe dans de la shaky can tremblotante, des sfx numériques très inégaux et un protagoniste qui crie tout le temps. Mais au moins c'est ambitieux.
- Fur Babies : un couple d'activistes animaliers visite anonymement une garderie pour chiens, pour y dénoncer les mauvais traitements qu'ils croient y percevoir...
Justin Long et son frère aux commandes, pour un segment qui lorgne beaucoup (mais vraiment BEAUCOUP) sur le Tusk de Kevin Smith, dans lequel Justin Long jouait justement la victime. Pas désagréable, sans plus.
- Stowaway :Halley, une documentaliste ayant quitté famille et travail pour enquêter sur le phénomène ovni dans le désert des Mojaves, observe un atterrissage de soucoupe volante et parvient à s'introduire dans celle-ci...
Scénario de Mike Flanagan, réalisation de Kate Siegel (son épouse et sa muse), pour ce qui est sans doute le meilleur segment de cette anthologie. Un peu trop explicatif dans sa narration, mais le sort funeste de la protagoniste est très efficace, et plutôt bien mis en images.
- Abduction/Adduction : Le fil conducteur du métrage, en mode mockumentaire réalisé par un documentariste (notamment réalisateur de The Goblin Man of Norway), et qui interroge un certain nombre de spécialistes (dont les mecs de Corridor Digital) avant de leur soumettre deux VHS retrouvées portant sur un homme disparu ayant filmé une rencontre du troisième type.
Plutôt sérieux et crédible, jusqu'à ce que l'on voit la vidéo, avec son alien arachnéen, et sa fin en queue de poisson.
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Globalement, une cuvée pas désagréable, en grande partie centrée sur le thème des extraterrestres, mais qui comme souvent bénéficie d'un ou deux segments assez forts, qui portent le tout.
3.25/6
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The Radleys (2024) :
Lorsque Clara (Bo Bragason), leur fille adolescente, échappe à un viol en massacrant son agresseur, ses parents Helen (Kelly Macdonald) et Peter (Damian Lewis) doivent lui avouer qu'ils sont une famille de vampires pratiquant l'abstinence. Rowan (Harry Baxendale), le frère de Clara, le prend mal, et lorsque Helen et Peter font appel à Will (Damian Lewis), le frère jumeau de Peter, pour les aider à se débarrasser du cadavre et à gérer la situation, Rowan trouve en ce vampire assumé et décomplexé un nouveau modèle pour débuter cette nouvelle vie...
Une comédie anglaise réalisée par un réalisateur de Doctor Who et de Sherlock (entre autres), et à la ditribution très sympathique, mais qui malheureusement ne convainc pas vraiment, conséquence d'un rythme un peu mollasson (plus d'1h50 de film), d'un ton fluctuant (tour à tour comédie noire, drame familial, couple en crise, film de vampires, romance adolescente, métaphore sur l'addiction à l'alcool/la drogue) et d'une écriture inégale (certains personnages sont oubliés en cours de route et sous-développés - la fille -, d'autres sont gentiment bancals - le père du petit ami de Rowan), probablement le résultat d'une adaptation incertaine et brouillonne de ce qui était, à la base, un roman young adult.
Alors certes, Damian Lewis semble s'amuser, Sophia Di Martino a un petit rôle qui ne débouche sur rien, et la romance LGBTQ de Rowan plaira sans doute aux critiques, mais dans l'ensemble, ça ne fonctionne que très ponctuellement, l'espace d'une scène ou d'une autre. Le reste du temps, la mayonnaise ne prend pas vraiment.
2.5/6
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Apartment 7A (2024) :
Dans les années 60, Terry (Julia Garner), danseuse à Broadway, peine à survivre de sa passion suite à une blessure à la cheville. Jusqu'à ce qu'elle rencontre les Castevet (Dianne Wiest, Kevin McNally), un couple aisé qui la prend sous son aile et l'installe dans un appartement inoccupé de l'immeuble Bramford. Là, après une aventure d'un soir (dont elle ne garde aucune souvenir) avec Alan Marchand (Jim Sturgess), compositeur à Broadway, elle se trouve propulsée sur le devant de la scène... et enceinte. Une grossesse qui devient rapidement problématique lorsque l'identité réelle du père se précise...
Une préquelle inutile au Rosemary's Baby de Roman Polanski, cet Apartment 7A est le fruit du travail de la réalisatrice de Relic, un film d'horreur métaphore sur la sénilitée et Alzheimer, qui ici échoue cependant à apporter du sens ou un second degré de lecture à son métrage, lequel se contente de suivre les traces de son inspiration sans grande originalité.
C'est regardable, cela dit, notamment parce que Julia Garner est tout à fait convaincante (sa perruque courte, dans la deuxième moitié du film, l'est moins), parce que Dianne Wiest compose un personnage de voisine à la voix haut perchée un peu caricatural mais qui fonctionne très bien une fois que les choses prennent un tournant plus sombre, et parce que la réalisatrice se permet quelques excentricités lors de passages musicaux hallucinés.
Après, sur la durée, ce n'est pas indispensable, Sturgess est transparent, et les scènes d'exposition sont un peu balourdes.
Formellement compétent et bien interprété, mais comme je le disais, inutile et totalement anecdotique.
3/6
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Cuckoo (2024) :
Gretchen (Hunter Schafer), adolescente lesbienne et rebelle, est contrainte de suivre son père (Marton Csokas), sa belle-mère (Jessica Henwick) et leur fille Alma (Mila Lieu) lorsqu'ils vont s'installer dans une station de vacances au fin fond des Alpes allemandes. Là, dans cet établissement étrange dirigé par M. König (Dan Stevens), Gretchen commence à faire l'expérience de bruits étranges, produits par des êtres menaçants qui vivent dans les bois...
Un thriller horrifico-décalé allemand assez bizarre et inégal, applaudi par la critique tant pour son côté LGBTQ (qui n'apporte absolument rien au récit, cela dit) que pour son (supposé) commentaire social sur la maternité et le statut de la femme, son approche excentrique et décalée du genre (par moments, on est presque dans du Wes Anderson qui s'essaierait au cinéma d'horreur des années 70) et son ton semi-goguenard, avec des acteurs qui sont constamment sur le fil de la parodie.
Soit exactement ce qui m'a laissé un peu dubitatif : ce ton décalé m'a paru parfois forcé (quand deux personnages commencent à se tirer dessus sur fond de ballade italienne, par exemple, ou quand deux autres personnages parlent en français pour faire plus "européen"... mais que les acteurs parlent à peine français), la dernière ligne droite (après l'infodump du pourquoi et du comment des coucous) est assez banale, les personnages secondaires sont sous-développés (les parents, notamment, mais aussi Àstrid Bergès-Frisbeyqui fait à peine plus que de la figuration) et l'héroïne (bien interprétée, au demeurant) ne fait pas un personnage très attachant ou intéressant, ce qui n'aide pas.
Après, les effets des coucous sont assez réussis, et ça se regarde, mais pour moi, ça s'arrête là. Trop bordélique pour vraiment fonctionner.
3.25/6
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Lamb (2021) :
Dans une ferme islandaise reculée, María (Noomi Rapace) et Ingvar (Hilmir Snær Guðnason), couple en deuil suite à la mort de leur enfant, assistent à la naissance d'un étrange enfant hybride dans leur étable, au milieu du troupeau de leurs moutons. Ils l'adoptent aussitôt comme leur fille, et l'élèvent, retrouvant là goût à la vie, et la présentent à Pétur (Björn Hlynur Haraldsson), frère d'Ingvar, qui séjournent avec eux. Jusqu'à ce que le père de l'enfant ne décide de revenir chercher ce dernier...
Un long-métrage islandais produit par A24 et sélectionné à Cannes, et qui nous présente un drame familial en huis-clos, à peine teinté de surnaturel (hormis l'introduction intéressante en vue subjective, avec des animaux très expressifs, la nature hybride de l'enfant est cachée pendant près de 40 minutes, et ensuite, elle est traîtée par le film comme un enfant normal), et qui est très... nordique.
C'est lent, très contemplatif et dépressif, c'est très joliment filmé et les paysages sont somptueux, mais c'est presque une caricature de cinéma nordique glacial, un portrait de couple à la dérive qui réapprend à s'aimer, avec un élément de triangle amoureux qui n'apporte pas grand chose, et une conclusion frontale à la limite du risible (que l'on voit la créature, soit, qu'elle utilise un fusil... euh... bref).
Et puis je dois dire que ça m'amuse beaucoup de voir les gens tenter de trouver trouzemille degrés de lecture métaphoriques (qui ne sont pas là, hormis les éléments les plus évidents, notamment religieux) car "c'est un film A24", et que, dans leur esprit, ça implique forcément une horreur intelligente, profonde et transcendée, pour les gens qui ont un cerveau.
3/6 (d'autant que ce n'est pas vraiment de l'horreur, juste un drame fantastique)
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Starve Acre (2024) :
Dans les années 70, Richard (Matt Smith), un archéologue, s'installe avec son épouse Juliette (Morfydd Clark) et leur fils Owen dans la ferme familiale, au fin fond du Yorkshire. Rapidement, cependant, une influence étrange s'étend sur la famille, coûtant la vie à Owen, et amenant les deux parents survivants à enquêter sur les croyances locales, et sur l'impact qu'elles ont sur leur vie...
Une adaptation de roman anglais qui donne pleinement dans la folk horror anglo-saxonne, avec tout ce que ça implique, mâtinée d'une dose de nostalgie pour le cinéma fantastique britannique des années 70, ici fidèlement reproduit dans l'esthétique, la réalisation (avec ses zooms lents et insistants) et la musique grinçante et destabilisante.
C'est bien interprété (même si Matt Smith en mode refermé sur lui-même et plongé dans son travail, et Morfydd Clark catatonique ou en larmes, ça peut paraître redondant au bout d'un moment), ça parvient effectivement à créer un certain malaise... mais c'est aussi très polarisant : on accroche ou pas au côté délibérément vague et flou du récit, du mysticisme rural, etc, et tout ce qui tourne autour du lièvre est constamment à la lisière du ridicule.
3/6
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Doctor Jekyll (2023) :
Tout juste sorti de prison, Robert Stevenson (Scott Chambers), ex-drogué ayant besoin d'argent pour revoir sa fille malade, accepte le poste d'homme à tout faire de Nina Jekyll (Eddie Izzard), une sommité du monde des produits pharmaceutiques, qui vit recluse depuis un accident... mais rapidement, il apparaît que Nina Jekyll cache un lourd secret.
Relecture très théâtrale (dans le sens "deux acteurs entre quatre murs", pas "grandiloquente"... même si pour le coup, la bande originale l'est totalement, et probablement trop, d'ailleurs) du Jekyll & Hyde de Stevenson par un réalisateur de tv, produite par la Hammer, ce métrage assez inégal repose principalement sur l'interprétation à la fois déjantée et menaçante d'Eddie Izzard en Jekyll (qui cela dit retombe un peu dans son phrasé et son style de stand-up par moments), et sur la prestation nerveuse et tendue de Scott Chambers (peut-être parfois un peu trop nerveuse).
À part ça, cette réinvention de Hyde comme une entité maléfique et démoniaque qui ne peut entrer le corps de son hôte que si celui-ci "ingère" le produit conçu par Jekyll ne convainc que très moyennement, pas aidée par une écriture un peu laborieuse (toute la sous-intrigue sur l'ex-compagne et le frère, notamment), par une métaphore centrale assez floue (le fait que Izzard soit non-binaire/trans pourrait apporter un degré de lecture supplémentaire au film... mais non) et par un rythme un peu quelconque.
Bof, en somme.
2.5/6
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Exhuma (2024) :
En Corée du sud, Hwa-rim (Kim Go-eun), une shaman, son bras droit Bong-Gil (Lee Do-hyun), Kim Sang-deok (Choi Min-sik), spécialiste en Feng Shui, et Yeaong-geun (Yoo Hae-jin), entrepreneur de pompes funèbres, sont engagés pour libérer une famille d'une malédiction familiale : ils découvrent alors que tout est lié à la tombe étrange de leur ancêtre, mais bien vite, en transférant le corps, les choses se compliquent, lorsqu'un immense cercueil vertical est retrouvé enfoui sous celui-ci, et que les phénomènes menaçants et les cadavres commencent à se multiplier...
Un film sud-coréen pas inintéressant, très empreint de spiritualité, de religion et de fantastique locaux, mais aussi, en filigrane, de politique et d'histoire sud-coréenne, puisque toute cette histoire d'esprit maléfique (un samouraï démoniaque de deux mètres 10 de haut) et de malédiction remonte directement à l'occupation de la Corée par le Japon.
Ce qui apporte une approche et un contexte très particuliers à ce métrage, au demeurant plutôt bien filmé et interprété, avec des effets réussis (bizarrement, j'ai beaucoup apprécié la manière dont l'esprit-boule de feu est filmé).
Après, le côté très sud-coréen fait aussi que certains aspects du métrage fonctionnent moins sur nous autres occidentaux. Entre la spiritualité très particulière, le côté épisodique du film (divisé de manière peu utile en chapitres, et avec une grosse ellipse à mi-parcours), et une orientation plus fantastique que réellement horrifique, les 2h15 du film passent assez bien, mais pourraient en frustrer certains.
4/6
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The Twin (2022) :
Après un accident de voiture ayant coûté la vie à leur fils Nathan (Tristan Ruggeri) et ayant ébranlé leur couple, Rachel (Teresa Palmer), son époux Anthony (Steven Cree), auteur torturé, et Elliot, le fils jumeau de Nathan, quittent New York pour s'installer en Finlande. Là, Elliot découvre un site local entouré de superstitions et fait un vœu... qui semble s'exaucer, puisque Rachel le découvre bientôt en train de parler avec un ami invisible : son frère. Bien vite, cependant, la réalité s'effrite autour de la petite famille, et la communauté locale, étrangement hostile, devient de plus en plus oppressante.
Le réalisateur finlandais de Lake Bodom repasse derrière la caméra pour un thriller psychologique vraiment faisandé, qui mange à tous les râteliers, et tente successivement d'évoquer les films de maison hantée, les films de paganisme communautaire à la Midsommer, les films de pseudo-satanisme à la Rosemary's Baby ou de possession, à la Exorciste, les films de fantômes, les films d'enfant maléfique et de jumeau malfaisant, etc, le tout avec un enfant joufflu pas très mémorable, une Teresa Palmer constamment fébrile, un rythme d'escargot, une symbolique balourde (plein de jeux de reflets dans les lacs, les miroirs, mais aussi un plan facepalmesque sur les Twin Towers) et (malheureusement), un gimmick de narrateur non fiable qui finit par faire s'écrouler tout le château de cartes à la fin, quand on comprend que "tout ça, c'est dans sa tête".
Difficile d'en vouloir aux acteurs, qui font ce qu'on leur demande, et visuellement, il y a certains plans très jolis (souvent la nature et les bâtiments finlandais, plus rarement les tentatives de faire des visions/hallucinations oniriques stylisées), mais globalement, c'est plus que laborieux.
1.75/6
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Chiller, saison 1 (1995) :
Une anthologie britannique de 1995 diffusée à l'époque sur ITV, et qui se voulait (vaguement) une réponse anglaise au succès de The X-Files, avec à chaque épisode des scénaristes de prestige et une distribution de visages célébres du petit écran UK.
1x01 - Prophecy :un groupe de jeunes s'amuse à tenir une séance de Oui-Ja dans un vieux sous-sol, et reçoit alors une prophétie mystérieuse. Des années plus tard, un à un, ils trouvent la mort dans des circonstances surnaturelles, et c'est bientôt le tour de Francesca (Sophie Ward), qui commence tout juste à fréquenter Oliver Halkin (Nigel Havers), au fils tourmenté...
Pas terrible, celui-là (une adaptation d'un récit de Peter James), entre une mise en place brouillonne, une chronologie peu claire (le passage des années n'est pas probant), une structure un peu bordélique, un couple principal à la différence d'âge prononcée et à l'alchimie inexistante, et un gros gloubiboulga mélangeant Oui-ja, prophétie, prémonition, réincarnation, possession, exorcisme, enfant sinistre, etc...
Et puis visuellement, c'est assez vieillot et daté, que ce soit formellement (plein de plans très serrés) ou au niveau direction artistique (on est presque dans un vieux film fantastique anglais des années 70). Bof.
1x02 - Toby :peu de temps après avoir perdu son futur bébé, Toby, dans un accident de voiture, Louise (Serena Gordon) et son époux Ray (Matin Clunes) s'installent dans une nouvelle demeure. Mais rapidement, Louise commence à entendre des pleurs fantômatiques, et alors que des phénomènes paranormaux se multiplient autour d'elle, elle tombe à nouveau enceinte...
Une histoire de grossesse fantôme (littéralement), de bébé revanchard et de descente dans la folie, qui fonctionne plutôt bien, je dois dire, même si quelques moments sont un peu too much dans la mise en scène (l'accouchement) ou l'accompagnement sonore (les cris de baleine, mwébof), et que ça tire un peu à la ligne.
Mais globalement, c'est intéressant, c'est bien mené, c'est relativement tendu, et les acteurs s'investissent dans cette hantise prénatale.
1x03 - Here Comes the Mirror Man : suite à la mort soudaine d'une travailleuse sociale, Anna (Phyllis Logan), sa collègue, hérite du dossier de Gary (John Simm), un jeune homme solitaire et déséquilibré qui vit seul dans une église abandonnée. Mais rapidement, il apparaît que Gary est sous l'influence malfaisante de Michael (Paul Reynolds), qui nourrit ses obsessions et le pousse à faire le mal...
La même équipe créative que pour l'épisode Prophecy, et un résultat tout aussi mitigé malgré la présence de John Simm en déséquilibré menaçant.
Le script se perd dans des digressions inutiles, téléphone un peu beaucoup le rebondissement sur la nature réelle de Gary et de Michael (spoiler : on est dans la bonne vieille dualité à la Fight Club, et outre son titre évident, l'épisode l'explique textuellement au bout d'une demi-heure... ce qui forcément, télégraphie aussitôt le twist de la toute fin), et l'épisode, s'il est bien interprété, reste peu passionnant.
1x04 - The Man Who Didn't Believe in Ghosts : sceptique et debunker, Richard Cramer (Peter Egan) s'installe, après un avc, dans un luxueux manoir à la campagne, en compagnie de sa famille. Très vite, cependant, des manifestations paranormales inexplicables se produisent autour d'eux, mettant la vie de la famille en péril. Mais Richard n'est pas convaincu par l'origine surnaturelle du tout.
Le fameux et incontournable Anthony Horowitz au scénario de cet épisode, un scénario assez classique dans le genre "sceptique qui s'installe dans un manoir hanté et est confronté à des phénomènes paranormaux". C'est bien interprété, mais c'est globalement sans surprise, et la chute finale est là aussi évidente.
1x05 - Number Six : dans une bourgade anglaise hantée par les meurtres, à chaque pleine lune, d'un nouvel enfant, Jack Taylor (Kevin McNally), policier, tente d'identifier le coupable avant la prochaine pleine lune. Mais il ne se doute pas que des forces surnaturelles sont à l'œuvre, et que son fils est la prochaine victime désignée...
Horowitz, à nouveau, et ce bon vieux McNally devant la caméra, pour un épisode en mode polar teinté de folk horror à l'anglaise : pas désagréable, mais un peu inégal car très orienté enquête policière, et l'on retrouve en prime le tic d'écriture et de mise en scène qui offre au protagoniste une révélation de dernière minute agrémentée de flashbacks en voix off et en images floues (déjà présent dans l'épisode précédent).
La résolution est un peu frustrante, cela dit, de par son côté "queue de poisson" évacuée en quelques instants.
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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, qui pourtant a reçu un accueil critique dithyrambique outre-Manche.
On est cependant loin des premières saisons des X-files, auxquelles était comparé favorablement Chiller par la presse britannique : ici, on reste dans quelque chose de plus télévisuel, de plus daté et de plus vieillot, avec des scripts somme toute assez classiques.
Ça fonctionne çà ou là grâce aux acteurs ou au savoir-faire global, mais c'est loin de marquer les esprits, même en replaçant dans son contexte historique.
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Dead Boy Detectives, saison 1 (2024) :
Les enquêtes de Charles Rowland (Jayden Revri) et Edwin Payne (George Rexstrew), deux fantômes refusant de partir dans l'au-delà après leur mort, et qui ont ouvert un cabinet de détectives à destination des fantômes, avec l'aide de Crystal Palace (Kassius Nelson), une médium amnésique traquée par un démon qui l'a autrefois possédée.
Seule et unique saison (en huit épisodes d'une heure) de cette série adaptée de l'œuvre de Neil Gaiman et Matt Wagner, une série initialement conçue comme un semi spin-off d'un épisode de Doom Patrol pour HBO Max mais rapatriée sur Netflix (avec mini-crossover à la clef, via des apparitions de la Mort et de Désespoir de Sandman) et annulée sur la lancée, en partie à cause des allégations compliquées qui entourent Gaiman.
Changement de diffuseur et de statut oblige, les personnages ont été recastés : initialement des préadolescents dans la bd, devenus de jeunes adolescents dans l'épisode de Doom Patrol, ils sont ici interprétés par des vingtenaires - ce qui rend les références à leur âge ("ce sont des mineurs", "de jeunes garçons") un peu incongrues et pose des problèmes de caractérisation (Crystal, ado abrasive, impulsive, criarde et aux décisions peu avisées, ça passe ; Crystal, 26 ans, avec les mêmes défauts, ça passe nettement moins), mais facilite probablement tout le côté romance, attraction et LGBTQ de la série.
Car oui, production Berlanti x Netflix oblige, l'accent est mis sur la diversité des personnages, avec des personnages masculins tous très twinks, notamment un Edwin assez maniéré (j'ai envie de dire cliché) qui, dès les premiers épisodes de la série, devient l'objet des désirs du Roi des chats (Lukas Gage), qui tente de le séduire.
Ce qui, on l'imagine bien, aurait posé bien des problèmes avec un acteur de 12 ans. Toute la série, d'ailleurs, baigne dans ce fameux bisexual lighting tellement à la mode, notamment dans son excellent générique décalé, et l'on sent clairement que toute la production vient de la team Berlanti : showrunné par Steve Yockey (Supernatural, The Flight Attendant, Doom Patrol) et Beth Schwartz (Arrow, Sweet Tooth, Legends of tomorrow), produit par Berlanti, le programme ne se prend jamais trop au sérieux, et assume totalement son excentricité et ses efforts d'inclusivité.
Les affaires "unitaires" se succèdent : ici, une fillette libérée des griffes d'une sorcière (Jenn Lyon) qui passe la saison à se venger des Boys ; là, Niko (Yuyu Kitamura), la voisine de Crystal, dont il faut extraire des parasites psychiques multicolores particulièrement bitchy ; ailleurs, une maison hantée dont les fantômes sont pris dans une boucle temporelle ; un monstre marin qui dévore des esprits ; des jocks tués par celle qu'ils harcelaient... etc.
Le tout avec, pour intrigue de fond, les forces de l'Au-delà (le service des Lost and Found, dirigé par la Night Nurse - Ruth Connell reprend son rôle de l'épisode de Doom Patrol) qui tentent de localiser les deux garçons, pour les ramener dans leur giron et remettre les choses en ordre.
L'une des deux intrigues saisonnières, qui culmine en une visite de l'Enfer (assez moyenne et très PG), par une déclaration d'amour assez clichée, et par un retour à la normale un peu facile, tandis que l'intrigue d'Esther la sorcière débouche sur la mort gratuite et facile de l'un des personnages.
Parce que c'est là aussi l'un des soucis du programme : c'est une série très Berlanti, dans tout ce que ça a de bon (ton léger et décalé, rythme efficace, casting compétent), mais aussi de moins bon : un bon paquet de facilités et de résolutions catapultées, un gros focus sur les sentiments et les relations amoureuses des personnages (qui s'épanchent en long, en large et en travers), des digressions inutiles (la Night Nurse dans le ventre d'un monstre marin), des réactions pas forcément naturelles, des idées pour lesquelles le budget ne suit pas forcément (l'apparition de Lilith) et une représentativité tellement appuyée et mise en avant qu'elle en devient presque forcée et artificielle.
Au final, cela dit, malgré ces soucis, et malgré de nombreux éléments laissés en suspens dans l'attente d'une saison 2 qui ne viendra jamais, Dead Boy Detectives est une série ludique et divertissante, un spin-off amusant de l'univers de Sandman qui, s'il ne parvient pas à se défaire totalement des défauts inhérents aux productions Berlanti et aux séries Netflix, propose quelque chose de suffisamment décomplexé et excentrique pour emporter l'adhésion.
Très imparfait, mais sympatoche (le personnage de Niko, notamment, est très attachant). RIP.
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Immaculate (2024) :
Peu de temps après son arrivée en Italie dans un couvent italien pour y prononcer ses vœux, Cecilia (Sydney Sweeney) tombe enceinte, sans avoir jamais couché avec un homme. Elle devient rapidement le centre de toutes les attentions pour cette immaculée conception... y compris les attentions les plus sinistres de certains membres du clergé.
Sorti quelques semaines à peine avant The First Omen, Immaculate en est, en quelque sorte, son pendant plus exploitatif : là où la préquelle de La Malédiction tentait de s'inscrire dans un certain cinéma fantastique mainstream des années 70, comme l'original, Immaculate a plutôt en référence le cinéma de nunsploitation et l'horreur italienne de la même époque, avec son léger racolage, son gore gratuit et décomplexé, ses approximations, ses grosses ficelles, etc, mais le tout enrobé derrière des atours très A24, qui empêche le film de se lâcher totalement.
Le problème, c'est que sur un postulat vraiment identique à The First Omen (mais vraiment, c'en est troublant), où les critiques nombrilistes voient des messages profonds liés à l'actualité américaine, cet Immaculate repose entièrement sur la performance de Sydney Sweeney (qui tient bien son rôle, ce n'est pas le problème) et sur quelques rares images travaillées, négligeant en partie le reste du métrage - la cohérence, l'efficacité, le rythme, etc...
Très dérivatif et prévisible (surtout si l'on a vu The First Omen avant), avec des choix artistiques qui peuvent laisser dubitatif (musicalement, notamment), Immaculate manque trop souvent d'impact, notamment stylistique et visuel, déroulant une bonne heure de métrage sans grande inspiration, avec des jump scares mous, des visions quelconques, des menaces diffuses, etc.
Ça se réveille dans la toute dernière ligne droite, avec quelques morts sanglantes et une dernière scène efficace, mais dans l'ensemble, ça s'arrête là.
2.5/6
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L'Exorciste : Dévotion (The Exorcist : Believer - 2023) :
Treize ans après la mort de son épouse dans un séisme, Victor (Leslie Odom, Jr) a perdu la Foi, mais élève seul sa fille Angela (Lidya Jewett) dans une banlieue tranquille de Géorgie. Cependant, lorsqu'Angela et sa meilleure amie Katherine (Olivia O'Neill) disparaissent pendant trois jours après une séance de spiritisme improvisée dans les bois, elles reviennent changées, comme possédées par une entité maléfique qu'il va falloir exorciser...
Après leur réinvention mollassonne et miteuse des Halloween, David Gordon Green et Danny McBride s'attaquent pour Blumhouse à un autre classique de l'horreur, L'Exorciste, pour le réinventer et le moderniser... ce qui se traduit, dans les faits, par deux possédées au lieu d'une, et, en lieu et place d'un conflit entre le Bien et le Mal tournant autour de la religion catholique et d'un démon antique... par un exorcisme pluriculturel mêlant paganisme, religions, et le pouvoir de la communauté et de la solidarité entre les peuples.
Des idées jamais exploitées, des personnages jamais développés plus que ça... ça ne fonctinne pas, et ce sur près de deux heures.
Les gamines sont prises en charge par la police, par les hôpitaux psychiatriques (tout ça prend près de 50 minutes, tout de même), la religion catholique se débine avant de revenir brièvement et sans la moindre efficacité, le film se permet du fanservice inutile et gratuit avec une poignée de scènes faisant revenir des actrices du film original, ça se traîne gentiment, l'exorcisme en lui-même est totalement plat (avec un pseudo-dilemme moral qui ne fonctionne pas) tout en étant visuellement ridiculement numérique, et globalement, pour résumer, ça n'est jamais stressant, jamais tendu, jamais provocant ni transgressif, et c'est creux de bout en bout, bien que le film veuille donner l'impression (au travers de passages ronflants et maladroits) d'avoir quelque chose à dire sur la Foi, la communauté, blablabla...
1.75/6
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Bag of Lies (2024) :
Désespéré à l'idée de sauver sa compagne Claire (Brandi Botkin) atteinte d'un cancer au stade terminal, Matt (Patrick Taft) se tourne vers le surnaturel, sous la forme d'un mystérieux sac de toile aux règles très strictes : pendant trois jours et trois nuits après avoir versé une fiole du sang de Claire dans le sac au cours d'un rituel, Matt ne doit pas toucher, regarder ou s'adresser au sac... ni à ce qu'il contient. Mais rapidement, Matt commence à être victime d'hallucinations sinistres et malveillantes.
Un film indépendant qui traite du deuil, de la maladie, de la déchéance physique, au travers d'une métaphore assez convenue et d'un pacte avec le Mal.
Pas inintéressant, en soi, malgré un budget clairement limité, un score électronique dissonnant et bruitiste, et un rythme un peu bancal, pas aidé par un scénario délibérément un peu brouillon et confus, qui retombe dans des clichés bien établis dans sa dernière ligne droite.
3/6 (pour un premier film, c'est honorable)
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The Inheritance (2024) :
Lorsque leur richissime père Charles (Bob Gunton) les invite soudainement au manoir familial, les enfants Abernathy ne comprennent pas pourquoi. Madeline (Rachel Nichols) et CJ (David Walton), les jumeaux ambitieux, contrôlent déjà la multinationale familiale ; Cami (Peyton List) est une influenceuse vivant dans sa bulle ; et Drew (Austin Stowell) a opté pour le pendant caritatif de la fortune Abernathy, aux côtés de son épouse Hannah (Briana Middleton). Charles leur explique alors que quelqu'un en veut à sa vie, et que s'il ne survit pas à cette nuit, toute la fortune familiale sera donnée à autrui... mais rapidement, il apparaît que la menace est de nature surnaturelle, et que la situation est moins claire que Charles ne le dit.
Un postulat de whodunnit surnaturel qui ne fonctionne pas réellement, et finit par plutôt ressembler à l'un des longs-métrages des Contes de la Crypte : le scénario a du potentiel, mais les personnages sont sous-développés (et pas toujours très bien interprétés), le rebondissement final est prévisible au possible et globalement, l'intérêt s'émousse au cours du métrage, qui ne parvient jamais à maintenir la tension nécessaire à la bonne exécution de son histoire de pacte avec le diable.
Notamment dans sa dernière ligne droite, qui vire au slasher basique avec final girl badass, avec répliques téléphonées et rebondissements plats.
2.25/6
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La Malédiction : l'origine (The First Omen - 2024) :
En 1971, au beau milieu d'émeutes qui secouent l'Italie, Margaret Daino (Nell Tiger Free), une jeune américaine sur le point de vouer sa vie à Dieu, s'installe dans un orphelinat romain, où elle découvre l'existence de l'étrange Carlita (Nicole Sorace), hantée par des visions de cauchemar. Et à mesure que des événements étranges se produisent autour des deux femmes, Margaret prend connaissance des avertissements du Père Brennan (Ralph Ineson), et des agissements malveillant du clergé...
Une préquelle inutile à la série des La Malédiction, pourtant très bien accueillie par la critique américaine et les spectateurs, et qui, derrière une esthétique très 70s, propose en fait un métrage d'horreur religieuse assez lent, parsemé de moments de body horror graphiques (la main démoniaque qui sort d'un vagin en gros plan, la grossesse accélérée face caméra dans la rue), et reposant sur une réinvention des bases de la franchise visant à faire de Damien la création de l'Église, qui voulait ainsi produire un Antéchrist pour le contrôler et amener ainsi les infidèles à revenir dans le giron de l'Église.
Une false flag operation assez bancale, conceptuellement, qui donne une mère et une sœur jumelle à Damien, rattache le tout de manière brinquebalante à la franchise quitte à la contredire, et ouvre la porte à une suite tout aussi inutile.
En soi, pourtant, on sent que cette préquelle est plus ambitieuse que la moyenne, et c'est globalement bien interprété, mais ça manque de rigueur, d'originalité et de surprises (le gros rebondissement principal est éventé au possible), notamment dans le casting (Bill Nighy).
3/6 (pour l'effort formel, mais j'ai presque envie de mettre moins)
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Sans un bruit : Jour 1 (A Quiet Place : Day One - 2024) :
Lorsque la ville de New York est attaquée par une pluie d'extraterrestres sanguinaires chassant le moindre bruit, Samira (Lupita Nyong'o), atteinte d'un cancer au stade terminal et accompagnée de son chat, et Eric (Joseph Quinn), un Anglais frappé de crises de panique, font tout leur possible pour survivre...
Une préquelle aux deuxQuiet Place de Krasinski, sans ce dernier ou sa famille, mais avec, à la place, un duo d'acteurs impliqués et un chat étonnamment sage, pour une suite qui adopte l'approche Aliens, en décuplant le nombre des monstres et en les montrant ouvertement, comme une horde de créatures sanguinaires et mortelles.
Et honnêtement, ça fonctionne plutôt pas mal, porté par l'interprétation à fleur de peau de Quinn et de Nyong'o, et par un bon dosage entre moments de tension, jump scares qui fonctionnent, et moments plus en retenue, où la résignation du personnage principal face à son sort et à ce qui se produit autour d'elle apporte un sentiment de mélancolie intéressant.
Bon, après, il reste quelques facilités : face à des aliens qui chassent en se basant sur le son, ce chat est diablement silencieux, et à plusieurs occasions, un véritable félin aurait sans nul doute fait savoir mon mécontentement de manière très bruyante ; et la dernière ligne droite m'a semblé un peu précipitée... mais globalement, c'est très honorable, et j'ai probablement préféré le tout aux deux films originaux.
4/6
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Les Guetteurs (The Watchers - 2024) :
Mina (Dakota Fanning), Américaine vivant en Irlande, tombe en panne au milieu d'une forêt étrange, et réalise alors qu'elle en est prisonnière de celle-ci, incapable de s'en échapper. Réfugiée dans un bunker vitré avec trois autres survivants (Georgina Campbell, Olwen Fouéré,Oliver Finnegan), elle est désormais observée, chaque nuit, par des êtres invisibles qui les maintiennent prisonniers dans les bois, et ne les laissent sortir que durant la journée...
Premier long-métrage de la fille de M. Night Shyamalan, Les Guetteurs a eu droit à une sortie cinéma et a un mini-buzz dans les milieux informés, mais soyons francs : malgré le côté népo-baby à l'œuvre ici, ce film d'horreur est tout simplement raté, un sous-Shyamalan incapable de transcender le récit d'origine (un roman).
Pourtant, Ishana (la fille de Manoj) tente vraiment de faire comme papa, aidée d'une photographie efficace et de décors naturels... mais tout est trop approximatif, tout est trop sommaire, tout semble gêné aux entournures.
Les personnages sont tous antipathiques et abrupts, leurs réactions ne font pas toujours sens, la logique du récit est brouillonne, les tunnels d'exposition sont constants et maladroits au possible, le récit est assez mal structuré (quand tout le monde parvient à s'échapper et retrouve une vie normale, mais qu'il reste 20-25 minutes de film, on se doute qu'il va y avoir de nouveaux rebondissements) et la tension peine à s'installer, handicapée par un récit qui téléphone à l'avance toutes ses révélations.
Ainsi, le cadre irlandais et l'affiche du film sont suffisants pour révéler la nature des Guetteurs en question... et la caractérisation et les dialogues balourds trahissent également l'identité d'un personnage principal. Et puis il y a cette tentative, désormais inévitable, de transcender le genre en le bourrant de thèmes et de métaphores plus ou moins évidentes, et de traumatismes qui hantent l'héroïne : ici, ça reste tellement sous-développé que ça tombe à plat.
Dans l'ensemble, ce n'est pas mal filmé, et l'interprétation est efficace (Fanning a de faux airs de Malin Akerman, ici, c'est assez troublant), mais dans l'ensemble, c'est du succédané de Shyamalan sans la rigueur et le savoir-faire technique de ce dernier, et donc... ça n'a pas grand intérêt.
2/6
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Ghost Cat (2003) :
Parce que son père (Michael Ontkean) y fait des recherches pour un nouveau livre, Natalie (Ellen Page) s'installe avec lui dans une vieille demeure de la bourgade natale de sa mère, maison récemment vendue par le neveu de la propriétaire décédée. Rapidement, cependant, le fantôme de Margaret, le chat de l'ancienne propriétaire, se manifeste, pour inciter Natalie à empêcher de sinistres manipulations immobilières menaçant le refuge animalier voisin...
Un téléfilm fantastique familial canadien de 2003, avec un vieux matou fantômatique fatigué, de méchants promoteurs immobiliers fourbes, et une histoire adaptée d'un livre jeunesse : rien de particulièrement surprenant, rien d'exceptionnel, et c'est plus hivernal qu'automnal, mais c'est compétent, et dans l'ensemble, ça se regarde (même si l'embryon de romance entre Page et Shawn Roberts ne fonctionne pas franchement, ce dernier ressemblant plus à un mec de 25 ans qu'à un ado de 16-17 ans).
Gentillet, en somme.
3.25/6
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I Saw the TV Glow (2024) :
Depuis ses plus jeunes années, Owen (Justice Smith), un jeune garçon réservé et mal dans sa peau, trouve refuge dans une série télévisée culte pour adolescentes, The Pink Opaque, qui lui a permis de rencontrer Maddy (Brigette Lundy-Paine), une jeune lesbienne livrée à elle-même et maltraitée par son beau-père. Inséparable, le duo s'est immergé dans l'univers étrange de la série, au point de parfois confondre fiction et réalité... et quand Maddy refait surface dans la vie d'Owen après une décennie d'absence, la vie médiocre de ce dernier commence à se fracturer.
J'aurais dû m'en doter. Un film A24 dramatico-horrifique, encensé par tous les critiques américains et dégoulinant de néons et d'éclairages queer... ça ne pouvait être que de l'horreur "transcendée" (ou elevated, comme on aime à le dire outre-atlantique).
Et effectivement, on est en plein dedans. Réalisatrice trans, film qui est (de l'aveu de sa créatrice) une grosse métaphore sur la transexualité, sur le mal-être adolescent, sur le fandom télévisuel en tant qu'échappatoire à une réalité oppressante (en l'occurrence, le film est bourré de références à Buffy, avec en prime un caméo d'Amber Benson, parce que forcément, Tara, icône lesbienne et tout et tout), sur la répression de son moi intérieur, etc, forme très stylisée et arty, propos abscons, bande originale excentrique...
Pas surprenant de voir une telle réception critique, tant le métrage coche toutes les cases de ce qui plait à la critique US (dont une part non négligeable, notamment sur les sites plus jeunes ou de genre, a le même parcours trans mal dans sa peau/fan de Buffy et de pop culture/école de cinéma - il n'y a qu'à voir la couverture médiatique qu'a reçu The People's Joker de la part de nombreux sites généralistes aux USA)... mais j'ai trouvé ça assez agaçant, en fait.
Pas sur un plan visuel (la photographie et la lumière sont maîtrisés, avec une atmosphère vaporeuse, baignée de néons et de brouillard artistique), et les thématiques ne sont pas non plus inintéressantes, mais au niveau du reste : l'interprétation est maniérée, ampoulée, forcée, le rythme est lancinant, la narration est décousue, les personnages peu attachants, le côté méta (Owen s'adresse au spectateur, face caméra, sans raison) est brouillon, la fin botte en touche, et dans l'ensemble, ça n'est pas de l'horreur... si ce n'est de l'horreur existentielle inhérente à l'expérience trans.
Et mon problème, c'est que d'un côté, cette expérience filmique désagréable sur tous les plans est délibérée (et donc, en cela, le film atteint ses objectifs de retranscrire le malaise d'un jeune queer en quête d'évasion et d'identité, paumé, et qui trouve refuge dans le pouvoir hypnotisant du petit écran - ce qui, je suppose, fait du métrage un succès), mais d'un autre côté, c'est particulièrement pénible à regarder, jamais satisfaisant, et jamais suffisamment subtil pour que le message ne paraisse pas maladroit.
Je n'ai pas aimé. Du tout, même. Mais en même temps, je ne suis clairement pas le public visé, et je n'ai jamais eu que peu de patience pour les films A24 et leur réception surestimée, donc bon...
2/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-septembre à fin octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Wolf Like Me, saison 2 (2023) :
Enceinte de Gary (Josh Gad), Mary (Isla Fisher) panique, s'inquiétant de savoir si son enfant à venir sera un loup-garou, lui aussi, ou même si elle voudra le dévorer...
Après une première saison en demi-teinte, revoilà Wolf Like Me, cette coproduction australienne comico-horrifique diffusée aux USA sur Peacock, une saison de sept épisodes d'une vingtaine de minutes, qui cette année préfère, à la comédie romantique de la saison 1, le thème de la grossesse et des anxiétés lui étant liées.
Et malheureusement, ce n'est pas beaucoup plus convaincant, ou plutôt, c'est dans la droite continuité de la première année, en moins abouti.
Comprendre par là que tout repose intégralement sur l'illustration musicale omniprésente et sur des péripéties souvent téléphonées et approximatives : forcément, en 140 minutes, pas le temps non plus d'approfondir grand chose, ou de se permettre des subtilités.
Cette saison, on a donc Mary qui a des inquiétudes à propos de son bébé, Gary qui se plante (stupidement) dans l'utilisation du nouveau sous-sol connecté et manque de se faire dévorer par sa femme, des pseudo-tentations romantiques en la personne d'une autre parente d'élève qui flirte avec Gary et d'un ex de Mary, lui aussi garou (avec qui elle couche joyeusement une fois transformée, avant d'ordonner à Gary de ne pas se plaindre de cette infidélité parce qu'elle ne contrôle pas ses pulsions et que de toute façon, elle ne s'en souvient pas), une enquête de police qui sort de nulle part, et un grand final en mode course poursuite, avec Mary qui accouche à l'hôpital un soir de pleine lune, et toute la famille qui dérobe une ambulance pour la ramener à la maison avant qu'il ne soit trop tard.
(pourquoi ils n'ont pas prévu dès le départ un accouchement à domicile avec une sage-femme, mieux vaut ne pas se poser la question)
C'est bourré de facilités, de réactions et de caractérisations aberrantes (ou du moins, de moments à se facepalmer), de grosses ficelles narratives télégraphiées, d'éléments à peine développés manque de temps ou de volonté, bref, c'est particulièrement forcé et frustrant (d'autant plus que les acteurs sont bons, et que la créature est visuellement plutôt réussie).
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