Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
En Plein Cauchemar (Nightmares - 1983) :
Initialement conçu comme un pilote de série anthologique pour NBC, Nightmares est un long-métrage anthologie en quatre segments, réalisés par Joseph Sargent, et écrit par deux scénaristes de télévision.
- Terror in Topanga : malgré les recommandations de son époux (Joe Lambie), inquiété par le tueur en série hantant la région, Lisa (Cristina Raines) s'éclipse en pleine nuit pour aller acheter un paquet de cigarettes dans une station-service. Mais sur place, elle fait une rencontre des plus effrayantes...
Un segment assez peu convaincant, car très bref (un petit quart d'heure à peine), souffrant d'un rebondissement final prévisible au possible (une légende urbaine assez basique, en fait), et d'un déroulement vraiment pépère.
- The Bishop of Battle : champion de jeux vidéo, J.J. Cooney (Emilio Estevez) retourne dans sa salle d'arcade sur un coup de tête pour tenter d'atteindre le mythique 13è niveau du jeu The Bishop of Battle : un objectif improbable et une obsession aux conséquences inimaginables...
Six bonnes minutes de remplissage en ouverture, le temps qu'un Estevez décoloré et son copain arnaquent une bande de latinos, et on passe enfin aux choses sérieuses. Ça fonctionne plutôt bien, d'ailleurs, avec son ambiance shopping mall 80s, et sa mise en images plutôt réussie de la partie d'arcade (chouettes effets, pour l'époque) - cela dit, ça rappelle très fortement The Last Starfighter, sorti un an plus tard et dont le thème a été depuis exploité encore et encore dans de nombreuses anthologies de ce genre, notamment pour plus jeunes.
- The Benediction : hanté par la mort d'un jeune garçon, MacLeod (Lance Henriksen), un prêtre, a perdu la foi, et quitte son église pour de bon, pour prendre la route. Mais en chemin, il se trouve confronté à un pickup noir au conducteur invisible et aux intentions maléfiques, qui tente de mettre fin aux jours de l'ex-croyant...
Relecture assez studieuse d'Enfer Mécanique et de Duel, avec un Lance Henriksen qui se donne toujours à fond, et des effets assez faiblards pour ce que ça veut raconter... Assez moyen, dans l'ensemble.
- Night of the Rat : le foyer paisible de Claire (Veronica Cartwright), de son époux Steven (Richard Masur) et de leur fille Brooke (Bridgette Andersen) est soudain confronté à une infestation très particulière : un rat colossal et particulièrement agressif...
Un segment joliment tendu, mais qui malheureusement a tendance à échouer sur tous les autres plans : les bruitages sont fauchés au possible, les personnages antipathiques (le père est arrogant, la mère hystérique), le tout finit par devenir particulièrement criard, et l'incrustation finale, à l'image, d'une pauvre souris rugissante à taille humaine ne fonctionne tout simplement pas. Dommage.
---
Une anthologie inégale, qui ne restera pas dans les mémoires, mais qui est suffisamment bien produite pour faire illusion à la télévision : effectivement, on sent bien le côté "épisodes de série anthologique" typique des années 80, avec leur aspect technique très approximatif, qui leur confère cependant un charme certain.
Après... l'intérêt global reste tout de même très limité.
2.75/6
Petits Cauchemars avant la Nuit (Body Bags - 1993) :
Au début des années 1990, pour tenter de concurrencer les Contes de la Crypte, Showtime demande à John Carpenter et à Tobe Hooper de concevoir une anthologie télévisée similaire au programme de HBO. Le résultat, compilé sous forme de long-métrage lorsque la chaîne a fini par annuler le projet, se fond totalement dans le moule des Tales from the Crypt, allant jusqu'à reprendre son format narratif : ici, en lieu et place d'un Gardien de la Crypte squelettique et goguenard, on a droit à John Carpenter en médecin légiste décharné et sarcastique, qui présente chacun de ces segments avec un sens de l'humour des plus macabres.
Un John Carpenter qui semble vraiment prendre un immense plaisir à cabotiner dans ce rôle, et qui est pour beaucoup dans l'intérêt de cette anthologie amusante, mais assez mineure dans la carrière de toutes les personnes impliquées.
- The Gas Station : Anne (Alex Datcher), une jeune étudiante en psychologie, débute son nouvel emploi de caissière de nuit dans une station service ouverte 24h/24, alors même qu'un sinistre tueur en série sévit dans la région : seule, Anne commence alors à se méfier de chacun de ses clients.
Un slasher assez classique réalisé et mis en musique par John Carpenter, avec des caméos de Wes Craven, de David Naughton, de Sam Raimi, et de Robert Carradine. Rien d'exceptionnel, mais le tout est assez efficace pour ce que c'est.
- Hair : obsédé par la perte de ses cheveux, Richard Coberts (Stacy Keach) décide, après avoir été plaquée par sa compagne (Sheena Easton), de se livrer à un traitement expérimental de repousse capillaire, vendu par le Dr. Lock (David Warner), et son assistance (Debbie Harry). Mais si les résultats sont spectaculaires, les apparences sont, elles, trompeuses.
Un segment signé Carpenter, plus axé comédie noire, avec un Stacy Keach en roue libre, qui s'éclate dans un rôle improbable, des créatures amusantes en stop-motion (?), et un récit décalé, peut-être un peu trop ouvertement nonchalant et parodique pour son propre bien, mais qui est tout de même très agréable à suivre. Avec en prime un caméo de Greg Nicotero (de KNB) qui promène son chien.
- Eye : après un accident de voiture, Brent Matthews (Mark Hamill), joueur de baseball, perd un œil. Pour ne pas perdre sa carrière, il subit une opération expérimentale, qui lui greffe l’œil d'un psychopathe... un psychopathe dont le passé hante Brent, et qui commence à prendre possession du reste de son corps.
Tout le contraire du segment précédent, pour cette histoire gentiment laborieuse, réalisée sans grande finesse par Tobe Hooper : c'est prévisible, creux, gentiment racoleur, surjoué au possible par Mark Hamill, et musicalement illustré de manière grinçante et fauchée. Gros bof, malgré des caméos de Twiggy, de Roger Corman et de Charles Napier.
- Fil conducteur : comme je le disais plus haut, un fil rouge amusant, avec un Carpenter motivé et rigolard, qui se conclue par une pirouette sympathique, et par un caméo de Tobe Hooper et de Tom Arnold.
---
Une anthologie qui vaut principalement pour le travail de John Carpenter (sans grande surprise), et pour les multiples apparitions de visages familiers du monde du cinéma. Pas désagréable, mais anecdotique.
3/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...