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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #hbo max catégorie

Les bilans de Lurdo - Gremlins : Secrets of the Mogwai, saison 1 (2023)

Publié le 16 Juin 2024 par Lurdo dans Animation, Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Jeunesse, Fantastique, Horreur, Les bilans de Lurdo, USA, Review, HBO Max

En théorie, le postulat de cette série d'animation Gremlins en 10 épisodes d'une vingtaine de minutes n'avait pas forcément de quoi séduire : une tentative de ramener à la vie la franchise Gremlins décédée, de surfer sur la nostalgie qui existe pour les 80s en proposant une origin story vraiment pas indispensable de Gizmo et des Gremlins, et de proposer un récit qui soit plus respectueux et représentatif de la culture asiatique, le tout à destination de la jeunesse.

Et pourtant, allez savoir si c'est grâce à la présence de Joe Dante dans un rôle de conseiller de la production, à la volonté de préserver un certain sens de l'humour noir et agressif, ou bien tout simplement au casting vocal convaincant, mais miracle, la série fonctionne assez bien.

Gremlins - Secrets of the Mogwai, saison 1 (2023) :

Sam (Izaac Wang), jeune garçon vivant dans le Shangaï de 1920, est embarqué dans une aventure terrifiante lorsqu'il trouve Gizmo, un Mogwai convoité par le malfaisant Riley Greene (Matthew Rhys), sorcier désirant exploiter les particularités de la créature magique. Avec l'aide d'Elle (Gabrielle Nevaeh Green), une jeune voleuse travaillant pour Greene, Sam va alors quitter le confort de l'herboristerie familiale pour traverser toute la Chine et ramener Gizmo chez lui... avant que Greene et son armée de Gremlins ne mettent le pays à feu et à sang.

Je dois avouer que durant les premiers épisodes de la série, pendant toute la phase de présentation des personnages, de mise en place, etc, je n'étais guère convaincu : certes, le style visuel 3D cell-shadée a son charme, et l'utilisation des thèmes de Jerry Goldsmith fait toujours son petit effet, mais entre le méchant ultra-caricatural, la voleuse des rues et son gang hétéroclite, et le héros peureux, j'ai hésité.

Et puis, au fil des épisodes, un déclic a eu lieu. Et ce déclic, en réalité, il s'est produit lorsque les Gremlins sont apparus.

Car autant la période de la Chine des années 20 et le mysticisme asiatique ne m'ont jamais vraiment intéressé, autant les Gremlins qui sèment le chaos sur leur passage, ça, ça me parle. 

Et l'essence des Gremlins est ici parfaitement respectée : depuis le slapstick inévitable jusqu'aux morts assez graphiques, en passant par la caractérisation improbable (Madame Claws la matronne qui dirige les Gremlins et s'éprend de Gizmo ; le Gremlin malingre mais intelligent et distingué, qui parle avec la voix de George Takei) et la violence débridée (oui, c'est un dessin animé pour enfants, et le sang humain n'est pas visible à l'écran... mais le bodycount des bestioles est conséquent, et le nombre de membres et d'appendices tranchés est loin d'être négligeable), on retrouve bien là ce qui faisait le charme frénétique de la franchise sur grand écran.

Et puis la série, qui prend un temps la forme d'un road trip au travers des traditions et superstitions chinoises (vampires sauteurs, sorcier qui avale ses ennemis en se démontant la mâchoire, métamorphe théâtral, tenancière d'auberge qui efface la mémoire de ses clients pour en faire son personnel, Au-delà bigarré avec esprits malins et déesse alcoolique et cynique), n'oublie jamais de ne pas se prendre trop au sérieux, et de conserver un certain humour plus ou moins noir hérité des films.

Cela passe par le doublage excellent (tout le gratin des acteurs asiatiques y passe, de Ming-Na à BD Wong, en passant par James Hong, Bowen Yang, Randall Park, Sandra Oh, etc), par l'humour parfois un peu osé (les Gremlins sur la Tour Eiffel), ou tout simplement par la myriade de gags visuels dont les Gremlins sont constamment les victimes (ou les auteurs).

Résultat : certes, en soi, l'origin story des Mogwai reste dispensable, et fait parfois ressembler Gizmo et ses copains à des mini-Ewoks (ou à des Schtroumpfs, voire à des Furbies)... mais le reste du programme reste globalement fidèle aux films de Dante, et leur sert de préquelle tout à fait honorable.

Une bonne surprise, donc.

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Un film, un jour (ou presque) #1949 : Little Richard - I am Everything (2023)

Publié le 23 Janvier 2024 par Lurdo dans Cinéma, Musique, Documentaire, Biographie, Critiques éclair, HBO Max, Review, USA

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Little Richard - I am Everything (2023) :

Un documentaire biographique HBO Max/CNN/Rolling Stone retraçant chronologiquement la carrière et l'influence indubitable de Little Richard, dans tout ce que ce musicien flamboyant avait de contradictions et de tourments intérieurs, tiraillé entre rock'n'roll, drogue, homosexualité et religion.

Beaucoup d'intervenants apportent leurs témoignages, de Mick Jagger à Tom Jones, en passant par John Waters et par de multiples figures de la scène LGBTQ, et tous apportent des éclairages différents sur la vie de Little Richard, né dans le sud profond, dans une famille de 11 enfants, et qui malgré cela, a révolutionné le monde de la musique.

Là-dessus, tout le monde est unanime dans le documentaire : que ce soient les Beatles ou les Stones, les musiciens ayant accompagné Little Richard au long de sa carrière, les analystes, les sociologues, etc, tout le monde s'accorde pour dire que Little Richard est véritablement "l'architecte" du rock, tel qu'il aimait se présenter, et que son homosexualité ouvertement affichée (bien que reniée à intervalles réguliers, à chaque fois que Little Richard se réfugiait dans la religion) a changé bien des choses pour la communauté LGBTQ, qui plus est afroaméricaine.

Bourré de témoignages, d'images d'archive et de musique, ce métrage s'avère donc une piqûre de rappel bien nécessaire, et si le film n'est pas parfait (certaines digressions artistiques, comme les reconstitutions musicales par des artistes modernes avec paillettes magiques qui accompagnent leurs mouvements, ou les montages façon Big Bang et naissance de la vie pour illustrer le pouvoir créatif de Little Richard, font un peu tache), le tout s'avère des plus intéressants et efficaces.

4.5/6 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...

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Les bilans de Lurdo : Velma, saison 1 (2023)

Publié le 1 Avril 2023 par Lurdo dans Animation, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Fantastique, Télévision, HBO Max, HBO, Review, USA

Reboot/réinvention de la franchise Scooby-Doo pour HBO Max, ce Velma a été confié à Mindy Kaling et à l'un de ses collaborateurs habituels, avec pour objectif avoué de faire un programme adulte et corrosif, une sorte de version Harley Quinn de Scooby et compagnie. 

Ce qui, sur le papier, semblait déjà une mauvaise idée, et dans les faits, a été très mal accueilli par la critique et les spectateurs, échaudés par une réinvention inutile à la provoc' facile, au race swapping maladroit, et à l'humour méta totalement à côté de la plaque. Mais que donne réellement ce programme en 10 épisodes de 25 minutes...?

Velma, saison 1 (2023) :

À Crystal Cove, un tueur en série s'en prend à toutes les jeunes femmes populaires de la ville, leur prélevant leur cerveau. Velma Dinkley (Mindy Kaling), jeune lycéenne isolée hantée par le souvenir de sa mère disparue, décide de mener l'enquête, ce qui l'amène à croiser le chemin de Daphne (Constance Wu), son ex-meilleure amie, de Fred (Glenn Howerton), fils de bonne famille vain et idiot, et de Norville (Sam Richardson), apprenti journaliste et compère de Velma...

Il serait très facile de rester sur les premières impressions laissées par les premiers épisodes du programme : en effet, dès le premier épisode de la série, les problèmes abondent clairement - cette Velma est un énième self-insert de Mindy Kaling, elle a l'humour cassant de Kaling, elle est arrogante, agressive, critique, égocentrique, possessive, névrosée et désagréable, elle est, à un moment ou un autre, l'objet des attentions amoureuses de tout le monde (et notamment de Fred - les relations interraciales avec un caucasien, c'est un truc récurrent avec Kaling), bref, Velma est Mindy Kaling, mais sous forme de cartoon, ce qui limite déjà fortement l'intérêt du personnage.

Et tous les autres personnages habituels de Scooby (enfin, presque tous, puisqu'il n'y a pas de Scooby Doo dans cette série) sont réinventés de manière... discutable. Daphné est une mean girl asiatique rousse aux mères adoptives lesbiennes, trafiquante de drogues, et attirée en secret par Velma, son ex-BFF. Fred est un influenceur idiot et superficiel, prépubère, bourré de daddy issues et affublé d'une petite b*te, qui devient un "allié de la cause féministe" après avoir lu un livre. Shaggy est un afro-américain métis et straight-edge, journaliste pour la gazette du lycée, fils de la principale et du conseiller d'orientation, et qui est désespérément amoureux d'une Velma qui l'ignore. Et donc, Velma, bisexuelle indienne hantée par la culpabilité de la disparition de sa mère...

Et outre ce casting très United Colors of Benetton, qui ne parvient même pas à rendre ce pseudo-Scooby Gang intéressant ou sympathique, la série souffre d'un souci très clair d'écriture. Bourré de vannes méta se moquant des clichés du genre, de références à la pop culture, et d'une approche se voulant adulte, Velma ressemble trop souvent à ce qu'était Harley Quinn dans ses premiers épisodes (avant que le programme ne trouve sa vitesse de croisière) : c'est immature, gratuitement méchant, inutilement violent, faussement provoc', tout en étant particulièrement prude, comme si le programme voulait avoir le beurre, l'argent du beurre et le postérieur de la crémière (mais un postérieur restant censuré à l'écran, il ne faut pas déconner).

Pourtant, il y a une tentative de développer une intrigue de fond sur le tueur en série, et sur le sort de la mère de Velma, ainsi que tout ce qui l'entoure. Et les personnages évoluent au fil de la saison, jusqu'à arriver à quelque chose qui ressemble vaguement au Scooby Gang classique, mais vu au travers d'un miroir déformant (Fred décide de peindre des fleurs sur un van, ce qui suscite immédiatement des vannes sur le côté pédophile de ce cliché ; traumatisé par un meurtre, Shaggy se tourne vers le cannabis pour soigner son PTSD ; etc, etc, etc) et avec des personnages qui se détestent tous et restent antipathiques et égocentriques.

En réalité, on a souvent l'impression que Kaling et son acolyte n'avaient aucun intérêt réel pour la franchise Scooby, au-delà du côté "hey, ça serait marrant de faire une parodie de Scooby Doo, mais avec des adolescents contemporains, creux, superficiels, sarcastiques et détestables". Et on ne peut nier que le programme s'y tient, bien qu'il reste constamment parasité par un désir de se montrer plus malin que de mesure, en se moquant des clichés et de tout ce qui fait l'essence même de Scooby Doo

In fine, Velma est une série compliquée à critiquer. En soi, la série atteint ses objectifs, proposant une parodie (pas très inspirée) de Scooby Doo, avec une diversité ethnique (artificielle) et sexuelle (la relation Daphne/Velma, mise en avant, rappelle directement la relation Harley/Ivy, notamment dans son côté "meme/délire de fan frustré qui a finit par intégrer le canon maintenant que les fans écrivent la série"), une critique sociale (pataude) et une structure narrative compétente... mais honnêtement, hormis son humour faussement subversif, le programme ne propose rien qui n'ait déjà été fait avec beaucoup plus de subtilité et de maîtrise dans Scooby-Doo : Mystères et compagnie.

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Christmas Yulefest 2022 - 33 - Santa Camp (2022)

Publié le 21 Décembre 2022 par Lurdo dans Cinéma, Critiques éclair, Documentaire, USA, Review, HBO, HBO Max, Noël, Christmas, Yulefest

C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier... 

Santa Camp (2022) :

Le quotidien du Santa Camp, camp de formation pour quiconque veut devenir Père Noël, et qui voit sa tradition caucasienne chamboulée par l'arrivée en ses rangs d'une certaine diversité ethnique et sexuelle...

Un documentaire HBO Max assez typiquement américain dans sa forme, ce qui m'a laissé assez mitigé, je dois dire.

Et c'est dommage, parce que le fond est intéressant et pertinent, avec ces personnes différentes (un noir, un transsexuel, un handicapé et sa famille) qui tentent de se faire une place dans l'univers des Pères Noël et de représenter leurs communautés respectives dans cette industrie... mais la forme du documentaire est trop balourde, d'une manière assez typique de la justice sociale à l'Américaine : frontale et culpabilisatrice, imposant la représentativité et la diversité comme une vérité absolue et manichéenne n'admettant pas la moindre nuance.

Frustrant, donc, comme cette lesbienne tatouée obèse féministe qui passe son temps à regarder le Camp et ses participants avec un air goguenard, prompte à se plaindre du privilège des hommes blancs présents là, et à clamer bien haut qu'elle n'est pas une Mère Noël comme les autres, second rôle du Père Noël, parce qu'elle a un Doctorat, donc elle est Dr Noël ! Un conflit de générations et de points de vue un peu forcé, et qui fréquemment donne une impression d'artificialité, tant dans les témoignages que dans certaines discussions filmées.

Dans l'absolu, ce n'est pas inintéressant, mais difficile de s'ôter de l'idée que le but premier du documentaire était de provoquer et de créer l'indignation d'une certaine tranche de la population américaine très à droite, afin de créer le buzz...

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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Christmas Yulefest 2022 - 23 - Un mystère de Noël (2022)

Publié le 16 Décembre 2022 par Lurdo dans Christmas, Noël, Yulefest, Cinéma, Comédie, Jeunesse, Critiques éclair, Policier, HBO Max, HBO, Review, USA

C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...

Un mystère de Noël (A Christmas Mystery - 2022) :

Dans la ville de Pleasant Bay, les grelots magiques du Père Noël (objet d'une légende locale leur attribuant la responsabilité de la prospérité de la communauté) disparaissent un beau jour, alors que tout accuse George (Drew Powell), le père du jeune Kenny (Santino Barnard). Mais Violet (Violet McGraw), la fille du shérif (Eddie Cibrian), n'y croit pas un instant, et décide de mener sa propre enquête, à l'aide de Kenny, de sa sœur aînée Maddie (Lauren Lindsey Donzis) et de Harrison (Leonardo Cecchi), le frère aîné de Kenny.

Une comédie jeunesse diffusée sur HBOMax et clairement indépendante, avec ce que ça comporte de budget limité et de simplicité dans le scénario.

Mais finalement, ça ne dessert pas trop le produit fini, un récit pour enfants dans la droite lignée de Nancy Drew et autres jeunes enquêteuses plus malignes que les adultes : ce Christmas Mystery se déroule ainsi tranquillement, sans grande surprise, et la composante "Noël" semble presque un ajout de dernière minute (tant l'élément festif pourrait être remplacé par un sou fétiche, un trophée, les clefs de la ville, ou que sais-je encore) pour faire d'un téléfilm jeunesse lambda un "film de Noël"... mais ça se regarde agréablement, notamment parce que la jeune distribution est plutôt sympathique.

Ça s'arrête là, cependant.

3.25/6

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Les bilans de Lurdo : Peacemaker, saison 1 (2022)

Publié le 26 Juin 2022 par Lurdo dans Action, Comédie, DCEU, DC, Thriller, Télévision, Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, USA, HBO Max, Fantastique, Science-Fiction, Science Fiction

Première série télévisée de James Gunn, Peacemaker promettait quelque chose d'intéressant : réussir à prendre l'un des antagonistes de son Suicide Squad, interprété par le catcheur John Cena, pour en faire le quasi-héros de cette série improbable en 8 épisodes d'une petite heure...

Peacemaker, saison 1 (2022) :

À peine remis de ses blessures subies au Corto Maltese, Peacemaker (John Cena) est recruté par une équipe d'ARGUS (Danielle Brooks, Chukwudi Iwuji, Jennifer Holland, Steve Agee) pour prendre part au Projet Butterfly, qui a pour mission d'éliminer un certain nombre d'hommes et de femmes de pouvoir supposément possédés par des extraterrestres...

Première série télévisée chapeautée et écrite par James Gunn, un réalisateur/scénariste au style et aux gimmicks récurrents auxquels on accroche ou pas : brutalité assez frontale, sens de l'humour prononcé et souvent potache/graveleux, musique rétro utilisée façon juke-box, et sentimentalité assez prononcée - autant d'éléments que l'on retrouve ici, dans ce spin-off de son The Suicide Squad.

Un spin-off qui placera les fans de Gunn (et notamment de ses Gardiens de la Galaxie) en terrain familier, puisqu'on retrouve ici le même type de groupe disparate dysfonctionnel, les mêmes notions de famille recomposée, de traumatisme infantile, de daddy issues/rapport conflictuel à un père hostile et malfaisant, les mêmes archétypes au sein du groupe (un héros un peu bête, un sidekick ultraviolent comic-relief, un personnage féminin badass qui est la seule compétente du lot...), le même type d'illustration musicale (le personnage principal est fan d'un type de musique particulier, et passe son temps à en écouter) et d'ouverture (ici complètement chorégraphiée, et qui est instantanément devenue un meme en ligne), etc.

Un projet dans la droite continuité des œuvres précédentes de Gunn, donc, et qui bénéficie des mêmes qualités et des mêmes défauts : c'est amusant, rythmé, bourré d'idées décalées, ça donne sa chance à des interprètes inattendus (Freddie Stroma est plutôt drôle en fanboy/sidekick sociopathe, John Cena se donne totalement à son rôle), mais ça use et abuse aussi un peu trop du côté juke-box de la bande originale, au point que les morceaux rock paraissent un peu envahissants, pour ne pas dire forcés.

Ce qui a affaibli un peu pour moi certains passages se voulant plus émotionnels ou mémorables ; la toute fin de la saison, notamment, m'a un peu déçu, tout comme la tendance de Gunn à structurer son groupe de bras cassés incapables autour d'une "maman" badass qui gère tout le monde (ailleurs, c'était Gamora ou Waller, ici, c'est la compagne de Gunn). Et puis l'humour graveleux a aussi ses limites, honnêtement.

Reste que, malgré tous ces défauts inhérents à la carte blanche laissée à Gunn par la Warner/HBO Max, le tout fonctionne plutôt bien comme entreprise de réhabilitation d'un Peacemaker bourré de failles psychologiques. Adieu le Peacemaker vantard et radical de The Suicide Squad, place à un Peacemaker qui se remet en question, qui fait face aux démons de son passé (dont un visuellement très littéral), et qui est très attaché à son pygargue domestique, Eagly (une vraie réussite de la saison, que ce soit au niveau des gags ou de l'animation du volatile numérique).

Effets spéciaux convaincants, interprétation plutôt solide (quelques moments un peu en dessous, mais rien de bien méchant), un John Cena qui porte la série sur ses épaules, bref, ça se regarde plutôt sympathiquement, pour peu que l'on ne soit pas trop gêné par les tics habituels d'écriture de Gunn.

(bilan Marvel/DC mis à jour !)

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Halloween Oktorrorfest 2020 - 63 - Sacrées Sorcières (2020)

Publié le 31 Octobre 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Jeunesse, Oktorrorfest, Review, USA, HBO Max

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

Sacrées Sorcières (The Witches - 2020) :

En 1968, dans l'Alabama, un jeune garçon (Jahzir Kadeem Bruno) accompagne sa grand-mère (Octavia Spencer) pour un séjour dans un grand hôtel de luxe, où il découvre un couvent de sorcières dirigées par la Grande Sorcière (Anne Hathaway). Leur objectif : distribuer une potion à l'échelle mondiale, et transformer tous les enfants en rongeurs...

Robert Zemeckis. Guillermo Del Toro. Alfonso Cuaron. Kenya Barris : quatre créateurs de talent, dans leurs genres respectifs, auxquels s'ajoute Alan Silvestri à la musique. Roald Dahl et Sacrées sorcières : un roman pour enfants mondialement connu et apprécié et dont la première adaptation (Les Sorcières, 1990), nostalgie aidant, est devenue un semi-classique, globalement salué pour ses effets spéciaux et pour son ton macabre.

Avec tant de talents derrière la caméra, et tant de potentiel, comment expliquer alors que ce remake cette nouvelle adaptation du récit soit à ce point plate et insipide ?

Parce que j'ai beau ne pas forcément être le plus grand fan de la version de 1990, mais je reconnais sans peine que les maquillages et effets signés Jim Henson étaient mémorables (de quoi donner des cauchemars aux plus jeunes), qu'Anjelica Huston faisait une sorcière glaçante et menaçante, et que le tout avait un charme typiquement british plutôt sympathique (et Mr Bean !).

Mais là, rien ne fonctionne vraiment. Déjà, évacuons tout de suite la contribution de Kenya Barris (Black-ish) : je vais peut-être m'avancer, mais je dirais que sa contribution a largement été évacuée au fil des révisions, et qu'il ne reste plus de son apport que le cadre du film (l'Alabama des années 60) et l'ethnicité du héros et de sa grand-mère. Deux facteurs qui auraient pu donner lieu à un propos sur le racisme de l'époque, etc... mais qui n'est pas exploité un seul instant, si ce n'est peut-être en filigrane, pendant quelques secondes, dans les regards du personnel de l'établissement, étonné de voir une afro-américaine avec de l'argent.

Mais c'est tout : peut-être que le premier jet du scénario était plus engagé socialement, et que ça s'est perdu en cours de route... car sinon, il n'y a absolument aucun intérêt dans la transposition du récit dans le sud des USA, dans les 60s. Pire : cela enlève tout le charme british et le flegme du récit original, qui se retrouve bien plat et générique.

Toute la mise en place du récit, avant l'arrivée dans l'hôtel, est ainsi laborieuse et mécanique ; pour ne rien arranger, le film a droit à une narration ponctuelle assez joviale de Chris Rock, totalement en décalage avec le ton du film, et qui ressemble plus à son travail sur Tout le monde déteste Chris qu'à autre chose (là aussi, un reste de l'influence de Kenya Barris ?).

Et puis, une fois dans l'hôtel, le film devient le show d'Anne Hathaway. Que l'on ne s'y méprenne pas : Hathaway est l'un des points forts du film, avec Octavia Spencer. Les deux actrices dominent le film dans des genres très différents, l'une en cabotinant, l'autre en mode grand-mère tendre et attachante.

Mais, un peu comme dans la version de 1990, les mésaventures des enfants-souris à l'hôtel ne sont pas des plus intéressantes, pas aidées par des effets spéciaux assez médiocres : depuis le chat d'Hathaway jusqu'aux souris, en passant par les transformations en rongeurs et par le maquillage des sorcières (au sourire carnassier façon Vampire, vous avez dit vampire ou monstre asiatique), tout est numérique et très approximatif, avec un rendu bien trop caricatural et forcé pour convaincre.

Dépourvu de ses effets, de son atmosphère et de son humour, Sacrées sorcières est affreusement anonyme, et n'a donc d'intérêt que pour la prestation d'Hathaway, qui s'amuse, ainsi que pour la présence de Spencer. On pourra aussi citer la fin douce-amère, qui était absente de la version 1990... pas de panique, cependant : si elle est bien présente ici, elle est aussi désamorcée par une scène finale sur les souris en train de danser sur We are family de Sister Sledge.

Ouaip. À se demander si le studio n'a pas passé son temps à fourrer son nez dans le projet original, jusqu'à le vider de sa moelle.

2/6

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Un film, un jour (ou presque) #1281 : An American Pickle (2020)

Publié le 20 Août 2020 par Lurdo dans Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Histoire, Review, Romance, Science-Fiction, Religion, USA, HBO Max

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​

An American Pickle (2020) :

Herschel Greenbaum (Seth Rogen), immigrant sans le sou, arrive aux USA en 1919, espérant ainsi améliorer le quotidien de sa famille. Mais à l'usine où il travaille, un accident le fait tomber dans une cuve de saumure : lorsqu'il en ressort, il s'aperçoit qu'il est en 2019, à Brooklyn, et que tout à changé. Et quand il tente de retrouver sa lignée, il tombe sur Ben Greenbaum (Rogen), un hipster concepteur d'app dont la vie est au point mort : indigné par l'absence d'ambition de son descendant, Herschel décide alors de prouver à son descendant que les anciennes méthodes ont toujours du bon, lançant ainsi les deux hommes dans une guerre impromptue...

Comédie dramatique écrite par Simon Rich (créateur de Miracle Workers) à partir de l'une de ses nouvelles, cet American Pickle ressemble un peu à un Hibernatus à la sauce Rogen, un long-métrage qui a constamment le postérieur entre deux chaises, hésitant constamment entre comédie gentillette (l'affrontement entre Herschel et son descendant avait pourtant du potentiel, mais le tout ne passe jamais vraiment la seconde), choc des générations, parcours d'un immigrant, redécouverte de ses origines, satire de l'ère Trump (Herschel et ses idées rétrogrades deviennent ultra-populaires auprès de la droite conservatrice, qui envisage de le présenter à des élections), satire des hipsters et de Brooklyn, et sentimentalisme yiddish.

Le film passe donc son temps à partir dans une direction puis une autre, restant au final en surface de bien des choses - ce qui passe à peu près tant que le ton global n'est pas sérieux, mais commence à coincer dans son dernier quart, quand Ben est renvoyé au pays de ses ancêtres, et qu'il y renoue avec la foi, juste avant une fin de métrage en queue de poisson.

Pas très probant, tout ça, une sorte de film sous-développé à partir d'une nouvelle trop courte pour son propre bien, avec un budget minimaliste de film indépendant (il n'y a quasiment aucun personnage secondaire récurrent), une approche probablement un peu trop sincère et sérieuse, et une bande-originale symphonique étrangement grandiloquente, co-composée par Michael Giacchino.

2.5/6

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