Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Un Délicieux Noël (The Sweetest Christmas, aka Sugar and Spice) :
Apprentie pâtissière qui peine à s'établir, Kylie (Lacey Chabert) apprend que sa candidature est acceptée pour le Grand Concours Américain de Pain d'Épices de Noël, alors même qu'elle se sépare de son compagnon, et que ses nièces rendent son four inutilisable. Au pied du mur, elle se tourne alors vers Nick (Lea Coco), son ex-petit-ami qu'elle vient de retrouver, et qui gère une pizzeria traditionnelle : elle parvient à le convaincre de la laisser utiliser ses fours, ce qui amène la jeune femme à se rapprocher de son ex et du fils de celui-ci...
Une comédie romantique Hallmark tout sauf mémorable, avec une Chabert qui semble motivée, mais qui est desservie par une intrigue banale et quelconque (qui prend son temps pour se mettre en route), ainsi que par deux protagonistes masculins insipides et transparents.
À un point tel que j'ai fini par me dire qu'en inversant les rôles, et en mettant le sympathique Jonathan Adams (qui joue ici le rôle de Ralphie, le ressort comique afro-américain de service) dans le rôle de Nick (ou en fusionnant les deux personnages), ça aurait pu donner une comédie romantique décalée, originale et audacieuse.
Mais bien entendu (sans même parler de l'éventuelle différence d'âge), elle n'aurait pas pu être diffusée sur Hallmark, la chaîne où les quotas ethniques sont réduits aux seconds rôles de meilleur(e) ami(e), de patron(ne) ou de collègue.
2.5/6 (ce n'est même pas particulièrement mauvais, mais c'est tout simplement instantanément oubliable)
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A Christmas Eve Miracle :
Publicitaire et bourreau de travail, Sharron (Olivia d'Abo) a décidé de passer les vacances de Noël avec son époux (Anthony Starke) et leurs enfants dans un chalet de montagne, pour se ressourcer, et se concentrer sur sa famille. Mais sur place, elle fait malencontreusement le vœu de découvrir ce que serait sa vie si son couple n'avait jamais eu d'enfants...
Un direct-to-video au budget clairement microscopique (ça se voit immédiatement au niveau de la technique défaillante : réalisation faite à l'arrache/à la caméra portée, éclairages inexistants, décors fauchés, dialogues improvisés, stock-shots touristiques avec acteurs qui les commentent en voix off pour faire croire que c'est ce qu'ils voient, certains arrières-plans qui bavent sur les cheveux de l'héroïne, plan final avec pile de cadeaux numériques ridicule, et incrustation des acteurs mal détourés, etc) et qui visiblement fait suite à Un Noël Magique (2014), produit et tourné par la même équipe.
Le seul problème, c'est que Un Noël Magique (2014) - dont on retrouve ici un postulat de départ semblable (une famille part se ressourcer et renouer à l'occasion de Noël dans un chalet de montagne ; deux familles se disputent et se réconcilient) et certains des mêmes acteurs (les familles Jones et Carter reviennent ainsi... à se demander si les deux films n'ont pas été tournés en même temps pour économiser de l'argent ?) - souffrait des mêmes défauts que ce Christmas Eve Miracle, au point que je l'avais alors abandonné en cours de route sans avoir le courage d'en faire une critique.
Ici, on a heureusement quelques éléments qui font que j'ai tenu jusqu'au bout : l'argument fantastique (qui n'arrive qu'à la moitié du film), un Kris Kringle sympathique (William "Bus" Riley), et Olivia d'Abo (qui a enfin freiné sur le botox, et est presque revenue à son état normal - contrairement aux deux autres actrices qui lui servent de co-stars) qui se donne à fond dans son rôle.
Mais tout le reste est affreusement laborieux, mal écrit, et globalement sans intérêt ni énergie : on comprend vraiment que le tout a été produit en pilotage automatique, et que ça a été précipitamment enrobé d'une narration en voix off par la bouche du Golden Retriever familial (doublé par Jon Voight), un artifice vu et revu dans ce genre de film, et qui n'apporte absolument rien au métrage... et certainement pas la moindre magie ou atmosphère de Noël dont A Christmas Eve Miracle aurait pourtant tellement besoin.
1.5/6
(mention spéciale à l'affiche du film, avec son chalet, ses deux enfants et ses deux chiens supplémentaires qui n'apparaissent pas dans le film)
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Organiser le Noël Parfait (Christmas in the Air, aka 12 Days) :
Créateur de jouets surbooké tentant de négocier un contrat conséquent, Robert (Eric Close) aimerait passer plus de temps avec ses deux enfants (Trinity Rose Likins & Jesse Filkow) à l'approche de Noël. Mais il ne lui reste plus que 12 jours pour mettre un peu d'ordre dans son existence, et il n'a d'autre choix que de demander l'aide de Lydia (Catherine Bell), une spécialiste en organisation...
Mouais. Une rom-comHallmark diffusée sans raison sur Hallmark Movies & Mysteries, et dans laquelle Catherine Bell, en pilotage automatique, nous rejoue sa partition de Good Witch botoxée au sourire énigmatique et aux bons conseils et autres platitudes insipides.
Franchement rien de mémorable, de son côté, même si face à elle, Eric Close s'avère plutôt sympathique, et a des rapports très naturels avec ses enfants ; d'ailleurs, tout le côté "père surbooké qui tente de concilier carrière et famille" fonctionne assez bien, aidé par des décors naturels à la neige constante, réelle et omniprésente.
La romance, elle, plus adulte et mûre que d'habitude, laisse gentiment de marbre, souffrant en plus d'un quiproquo de dernière minute assez forcé, et d'une conclusion un peu plate et expédiée.
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Bloody Christmas (Silent Night) :
La veille de Noël, Aubrey Bradimore (Jamie King), adjoint du shérif d'une petite ville américaine, est confrontée à un tueur en série sanguinaire, déguisé en Père Noël, et qui punit tous ceux qu'il considère comme des pécheurs. Mais lequel des nombreux suspects de la ville peut bien se cacher sous le masque de Santa Claus... ?
Vague remake canadien du très médiocre Douce Nuit, Sanglante Nuit (1984), ce slasher tout à fait banal bénéficie pourtant d'une réputation plutôt positive (bon nombre de publications anglo-saxonnes en parlent comme de l'un des rares remakes réussis de ces dernières années) et d'une distribution sympathique : Jaime King, Ellen Wong, Brendan Fehr, Donal Logue, Malcolm McDowell...
Malheureusement, cette distribution est affreusement mal exploitée par le métrage, entre Fehr qui décède rapidement, Logue et Wong qui ne servent à rien, King un peu insipide, et McDowell qui cabotine affreusement. Ajoutez à cela une réalisation bourrée de tics malvenus - shaky cam agaçante dès que ça s'énerve un peu, angles étranges, et dernières 20 minutes éclairées de manière monochromatique), un script assez mal structuré (le flashback explicatif qui arrive à la moitié du métrage... et qui ne sert à rien), d'innombrables pistes et sous-intrigues inutiles, et l'on se retrouve avec quelque chose de vraiment peu intéressant.
2/6 pour la pauvre Cortney Palm (Zombeavers) massacrée topless au milieu des sapins alors qu'elle mérite mieux, et pour l'illustration musicale, pas désagréable.
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Miss Noël (Miss Christmas) :
Surnommée Miss Christmas car responsable, chaque année, de la recherche du sapin de Noël trônant au centre de Chicago, Holly (Brooke d'Orsay) se trouve contrainte de trouver un remplaçant de dernière minute à l'arbre qu'elle avait choisi. Elle part donc pour une petite bourgade pittoresque où elle rencontre la famille McNary (Marc Blucas, Erin Boyes, Luke Roessler, Greg Rogers) qui possède un arbre splendide... mais ce sapin a une signification très profonde pour Sam (Blucas), le père de famille divorcé, et Holly n'a d'autre choix que de tenter de le convaincre, au cours de son séjour chez les McNary...
Alors soyons très clairs : oui, cette comédie romantique Hallmark est blindée de tous les clichés des téléfilms de la chaîne, depuis l'opposition ville/campagne, jusqu'au gamin impertinent, en passant par l'héroïne qui retourne à la campagne et à ses origines, le père divorcé qui déteste Noël et est ronchon suite à un traumatisme, la meilleure copine rousse excentrique (alternative récente à "la meilleure copine ethnique" depuis que le quota ethnique a été transféré au rôle de la patronne de l'héroïne), le quiproquo à 20 minutes de la fin du film, et les moments ultra-fauchés qui trahissent le budget limité du programme (comme les faux flashs infos mal fichus, ou encore le détourage numérique jamais terminé lors des plans larges sur l'arbre, pour donner l'impression qu'il est couvert de neige, alors qu'en réalité, il est simplement basculé sommairement en noir et blanc).
Mais pourtant, ce téléfilm fonctionne, pour deux raisons : tout d'abord, ça ne se prend jamais vraiment trop au sérieux, le ton est léger, plein de bonne humeur, les personnages dynamiques et bien interprétés (même si Boyes est assez inégale par moments), et le tout ne traîne jamais trop la patte.
Et ensuite, Blucas et d'Orsay ont une excellente alchimie, leurs échanges pétillent et fonctionnent instantanément, et ça élève instantanément le niveau du métrage au-dessus de la base des téléfilms Hallmark.
Comme je le dis chaque année : le succès d'une comédie romantique, festive ou non, dépend énormément de son couple principal. Et ici, le duo fonctionne, ce qui fait que ce Miss Christmas fonctionne.
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La Reine des Neiges 3 : La Princesse des Glaces (Snezhnaya koroleva 3 : Ogon i led) :
Après leur combat contre la Reine des Neiges et le reste de leurs aventures épiques, qui les ont rendus célèbres dans tout le royaume, les temps sont durs pour Gerda et Kai, et le duo est contraint de rendre visite à Orm, le troll, et à sa famille ; en chemin, ils rencontrent Rollan, un justicier espagnol, et Alfida, la fille de la Reine des Pirates : il n'en faut pas plus que Gerda et Kai se séparent, et s'engagent sur des chemins bien différents... puisque rapidement, Rollan et Gerda soient transformés en incarnations magiques des éléments du Feu et de la Glace.
Après un premier volet très moyen, et un second volet qui délaissait les héros de la Snow Queen, pour se concentrer sur le faire-valoir comique troll (sans grand succès), voilà que nos amis les Russes remettent encore le couvert, en coproduction avec la Chine, et avec cinq co-scénaristes à l'écriture (dont un Américain de chez Disney).
Et j'ai envie de dire que ça se sent très clairement, puisque le film passe son temps à repiquer des idées à droite et à gauche, dans un gros melting-pot gentiment décousu : de la Reine des Neigesde Disney, le film recycle Gerda en mode Elsa (tant au niveau de l'apparence que des nouveaux pouvoirs), les trolls toujours plus trollesques, la transformation du love-interest de Gerda en antagoniste aux 3/4 du film, les petites mascottes de Gerda et Rollan rappelant fortement les snowgies de Frozen Fever ; ailleurs, c'est toute la patte Dreamworks qui est reprise, entre l'âne de Shrek, l'ouverture façon Chat Potté, la musique clairement photocopiée sur les Dragons de John Powell, l'affrontement contre le Dragon final ; là, les Indiana Jones, avec le temple et son cadavre habillé comme Indy, ou encore le final au bord de la falaise ; sans oublier une petite touche de Harry Potter, avec une visite dans la bibliothèque magique des trolls, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la visite de Harry chez Gringotts ; ou encore, bien évidemment, les Pirates des Caraïbes...
Bref, un script assez faible, qui mange à tous les râteliers, utilise du slapstick et de l'action médiocre pour remplir son heure et demie, et à l'humour assez bas-de-plafond (parfaitement illustré par le moment où Rollan tente de s'envoler en utilisant ses pouvoirs de feu, façon rayons répulseurs d'Iron Man aux pieds et aux mains, mais n'y parvient que lorsqu'il écarte les jambes, et se propulse en émettant des flammes depuis son anus. Whouhou, c'est la grande rigolade).
Et c'est bien dommage que l'écriture soit à ce point médiocre, car avec chaque nouveau volet, les équipes techniques font un travail de plus en plus abouti : visuellement parlant, ce film n'a plus grand chose à envier aux productions américaines les moins riches, voire même au milieu de gamme de Dreamworks.
Snow Queen 3 n'est pas tourné à l'économie, il est même plutôt beau, visuellement, et reste même tout à fait regardable (et plus intéressant que le second volet). Néanmoins, il a toujours énormément de problèmes d'écriture, qui font que cette production sino-russe, assez dérivative, n'est pas encore au niveau de la concurrence américaine, loin de là.
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Le Festival de Noël (Christmas Festival of Ice) :
Étudiante en droit et future avocate, Emma (Taylor Cole) rentre dans son village natal pour retrouver sa famille à l'occasion des fêtes de fin d'année. Mais là, elle apprend que le Festival de Glace de la ville et son concours de sculptures sur glace, auxquels elle tient particulièrement, ont été annulés faute de fonds. Emma décide alors de faire tout son possible pour réunir l'argent nécessaire, et finit même par s'engager dans le concours aux côtés de Nick (Damon Runyan), un artisan local...
Ouhlà, quel téléfilm insipide et soporifique.
Je ne sais pas si c'est le manque chronique d'énergie du tout (une fois la première demi-heure écoulée, et le festival sauvé, on passe énormément de temps à regarder des sculpteurs sculpter... et c'est tout sauf intéressant), le manque chronique d'alchimie du couple principal (Runyan a le charisme et le dynamisme d'un poulpe mort, malheureusement), le fait que la romance soit tout simplement inexistante pendant près de 50 minutes (laissant le reste de l'intrigue - "sauvons le concours de sculpture sur glace de la ville en ouvrant un Kickstarter" occuper faiblement le devant de la scène) ou tout simplement l'illustration musicale répétitive, mais le tout est tout simplement générique et quelconque, avec une héroïne (pourtant bien interprétée par Taylor Cole) qui choisit de mettre sa carrière d'avocate aux orties pour devenir sculptrice sur glace... mouais.
Mais bon, au moins, les paysages enneigés et tout le décorum festif sont agréables à l’œil.
2/6 (sur un thème similaire, Mon Ange de Glace était plus sympathique, bien que tout aussi imparfait)
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
The Boyfriend (Why Him ?) :
Pour les fêtes de fin d'année, Ned (Bryan Cranston), son épouse Barb (Megan Mullally) et leur fils Scotty (Griffin Gluck) se rendent en Californie pour rendre visite à Stephanie (Zoey Deutch), la soeur aîné de Scotty, et à son petit-ami, Laird (James Franco), dont ils ignoraient l'existence. De quoi rendre cette rencontre assez tendue, d'autant que Laird est un multi-millionnaire des jeux vidéo, qu'il est particulièrement excentrique, peu à cheval sur les manières, et qu'il est bien décidé à demander Stephanie en mariage...
Une comédie (vaguement) festive (le plus gros se passe sous le soleil de la Californie, sans une trace des fêtes de Noël, mais la neige et les sapins finissent tout de même par pointer le bout de leur nez vers la dernière partie du film), réalisée et écrite par John Hamburg (la série des Mon beau-père et moi et les deux Zoolander) sur une idée de Jonah Hill, et produite par Ben Stiller...
Autant dire qu'on est en terrain très balisé : le concept rappelle régulièrement la série de films mettant en vedette Stiller et De Niro, l'humour n'est pas franchement très fin (guère surprenant, compte tenu des personnes impliquées), la distribution principale est plutôt bonne (seule Deutch est un peu terne, et donne l'impression d'avoir été engagée pour servir de doublure lumière à Bridgit Mendler, avant d'hériter du rôle sur un désistement), la distribution secondaire se lâche (mention spéciale à Keegan-Michael Key en clone de Cato), et le film a son lot de scènes drôles, délirantes et bien trouvées.
Malheureusement, le film fait aussi près de deux heures, ce qui est bien trop long pour soutenir un tel script cousu de fil blanc : on finit par se lasser de l'humour vulgaire et graveleux, et par attendre patiemment, entre deux caméos amusants, que ce récit très balisé veuille bien avancer un peu, et se diriger vers sa résolution inévitable pleine de bons sentiments.
Il y a probablement une bonne comédie (festive ou non, d'ailleurs) là-dedans, mais il aurait fallu pour cela enlever au moins 20 minutes au film, et éliminer une bonne dose de recyclage.
2.75/6 (avec 20 minutes de moins, je lui aurais probablement mis au dessus de la moyenne)
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Mister Noël (The Perfect Christmas Present / Mr Christmas) :
Surnommé Mr. Christmas, Tom Jacobs (Sam Page) est spécialiste en cadeaux introuvables, et il en a fait son métier. Jusqu'au jour où Paul (Sam Guinan-Nyhart), l'un de ses amis, lui demande son aide, pour trouver un cadeau parfait à sa petite-amie Jenny (Tara Holt). Sous le prétexte d'aider cette dernière à organiser une réception de fin d'année, Tom apprend alors à connaître la jeune femme, et il s'éprend d'elle...
Une comédie romantique Hallmark Movies & Mysteries un peu plus maîtrisée et structurée que la moyenne, pour ne pas dire plus subtile, et avec un certain travail effectué sur la narration d’introduction et de conclusion.
Le duo principal n'est pas désagréable - Sam Page est une valeur sûre, et Holt n'est pas mauvaise, même si elle est assez transparente, et qu'il subsiste, à son sujet, des soupçons de collagène -, le meilleur ami est écrit de manière moins caricaturale qu'à l'accoutumée (idem pour la rivale amoureuse, et la meilleure amie afro-américaine qui n'apparaît que par Skype), et si ce n'était pour son aspect technique assez médiocre (photographie et éclairage froids, étalonnage numérique flagrant, lumières de Noël surexposées, post-synchronisation inégale, beaucoup trop de stock-shots de Chicago), ça mériterait presque un peu plus que la moyenne.
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Hanté par ses Ex (Ghosts of Girlfriends Past) :
Photographe de mode et grand séducteur devant l'éternel, Connor (Matthew McConaughey) assiste au mariage hivernal de son frère (Breckin Meyer) avec la jolie (et maniaque) Sandra (Lacey Chabert), dans le manoir de feu leur oncle Wayne (Michael Douglas), un tombeur irrésistible. Mais alors que Connor retrouve Jenny (Jennifer Garner), son premier amour d'enfance, il reçoit la visite de l'esprit de son oncle, qui l'avertit que trois fantômes vont lui rendre visite pour tenter de le faire changer : l'esprit des relations passées (Emma Stone), celui des relation présentes (Noureen DeWulf) et celui des relations futures (Olga Maliouk)...
Une variation amusante du Conte de Noël de Dickens, déplacée de Noël à une date non-identifiée en hiver (ce qui permet de garder les environnements enneigés et chaleureux), et qui bénéficie surtout d'une distribution très attachante : McConaughey est à l'aise, l'abattage comique de Lacey Chabert et d'Emma Stone est assez drôle, Rachel Boston a un petit rôle, Michael Douglas joue les vieux beaux, bref, dans l'ensemble, c'est tout à fait regardable, même si ça ne casse pas des briques.
En effet, le récit est relativement convenu, le rythme assez bancal, les deux autres fantômes (qui ne sont pas Emma Stone) sont assez peu marquants, et McConaughey et Garner n'ont qu'une alchimie limitée, qui ne fait pas de véritables étincelles.
Mais ça reste tout de même relativement sympathique à suivre.
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
Marions-les pour Noël (Marry Me At Christmas) :
Organisatrice de mariage, Madeline (Rachel Skarsten) doit préparer des noces de dernière minute, la veille de Noël, pour Ginger (Emily Tennant), une amie. Mais lorsqu'elle découvre que le frère de Ginger, Johnny (Trevor Donovan), est une superstar hollywoodienne, et qu'elle doit composer avec lui pour organiser la cérémonie, Madeline est dépassée... d'autant qu'elle s'éprend rapidement de l'acteur.
Un téléfilm Hallmark apparemment adapté d'un roman, mais pourtant assez insipide, visuellement terne et désaturé, et qui m'a semblé particulièrement balisé et dérivatif.
C'est probablement la raison pour laquelle la chaîne l'a liquidé avant même Halloween, en guise d'ouverture prématurée à leur saison festive... car dans les faits, il n'y a pas grand chose à retenir de ce métrage : le couple principal est compétent mais peu marquant, le concept de base est générique, les personnages secondaires sont inégaux, le stylisme capillaire est très discutable, et dans l'ensemble, le tout ronronne vraiment beaucoup.
Paradoxalement, ce n'est pas vraiment mauvais, en soi, et il suffirait d'un peu d'énergie pour rendre le tout nettement plus intéressant. Mais en l'état, bof.
2.5/6 (pour la neige et l'environnement hivernal, qui fait plaisir à voir)
Après une semaine de retour à la normale, et une semaine Punisher des plus violentes, le blog des Téléphages Anonymes se prépare à fêter Noël... dans l'intervalle, place à un micro-bilan !
Pas de film de la semaine, ou de flop, cette fois-ci, vu le panel de films très limité, mais un coup de cœur pour un Thor Ragnarok déconneur et déjanté, qui fait plaisir à voir en cette période morne et hivernale.
Avec ces cinq films (et la semaine Punisher), la rubrique Un Film, un Jour... ou Presque ! ferme ses portes pour 2017, en étant passée à côté de plusieurs grosses sorties des plus évidentes (Star Wars, Justice League, etc).
Pas de panique, tous ces métrages seront critiqués dès le mois de Janvier, à l'occasion de mon grand bilan 2017, qui reviendra sur toutes les sorties de l'année écoulée.
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Dans l'intervalle, à partir du 26 novembre, le blog passe en mode festif, avec le début de la Christmas Yulefest 2017, et son festival de critiques de films de Noël en tout genre, qui se terminera, comme tous les ans, début Janvier.
Au programme, deux films de Noël passés en revue chaque jour de la semaine et, le dimanche, des séries et autres métrages plus légers, histoire de nous rincer un peu la bouche et le cerveau après une année 2017 des plus laborieuses...
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
Avengers Confidential - La Veuve Noire & le Punisher (AC - Black Widow & Punisher) :
Après avoir fait capoter une mission secrète du SHIELD, le Punisher (Brian Bloom) est arrêté par les hommes de Nick Fury. En échange de sa libération, Frank est contraint de faire équipe avec la Veuve Noire (Jennifer Carpenter) pour infiltrer l'organisation terroriste Leviathan, qui a prévu de revendre de la technologie et des armes volées au SHIELD...
Co-produit par Marvel et par le studio Madhouse, un long-métrage d'animation forcément sous influence anime, dans ce que ça a de bon comme de mauvais : d'un côté, les scènes d'action sont spectaculaires; fréquentes et dynamiques, et ce n'est pas mal réalisé.
Mais de l'autre, le scénario est creux au possible, la caractérisation des personnages est très inégale, la gestion de la physique des personnages est improbable (Frank Castle se déplace comme Flash, Widow fait des quintuples vrilles piquées au moindre mouvement...), l'illustration musicale est assez mauvaise (des grosses guitares métal, ou de la dance music pourrie), le rythme est plutôt bancal, et tout le dernier tiers est un gros bordel énorme, qui réunit de nombreux méchants anonymes de l'univers Marvel, pour organiser un gros affrontement général contre les Avengers (histoire de justifier leur présence sur l'affiche), ainsi qu'une boss battle pour occuper les deux héros (enfin, pas exactement).
Bref, en soi, pas grand intérêt que cet Avengers Confidential, qui compte un peu trop sur du mélodrame romantique centré sur Widow pour meubler entre ces scènes d'action un peu répétitives.
Mais quid du Punisher ? Et bien ce cher Frank Castle a ici droit à une incarnation plutôt convaincante : il est froid, distant, implacable, indépendant, il défend les petites gens que le SHIELD ignore, trop plongé dans ses complots et ses infiltrations, et surtout, il n'hésite pas un seul instant à passer à l'action, arme à la main.
Seul problème, donc : ici, il passe au second plan, après Widow et sa romance, voire même au troisième plan, après Widow et sa romance, Amadeus Cho, les Avengers, etc. En fait, Castle disparaît presque des dernières vingt minutes du film, totalement éclipsé par tous les autres personnages bien plus puissants que lui.
Et c'est bien dommage, car cette version du personnage est loin d'être désagréable - et il n'est probablement pas étonnant de voir que c'est en contraste avec les autres personnages de l'univers Marvel que Castle brille le plus, comme lors de la saison 2 de Daredevil.
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
Punisher : Zone de Guerre (Punisher - War Zone) :
Actif depuis cinq ans, le Punisher (Ray Stevenson) continue d'éliminer un à un les membres de la pègre new-yorkaise. Mais lors d'une mission, après avoir tué par erreur un agent infiltré, il défigure atrocement Billy Russotti (Dominic West), un mafieux vaniteux. Désormais rebaptisé Jigsaw, ce dernier perd la tête, et décide de libérer son frère cannibale (Doug Hutchison) pour l'aider à traquer et à tuer Castle, quitte à utiliser pour cela la veuve (Julie Benz) et la fille de l'agent tué par le Punisher.
Autant le Punisher 2004 est généralement considéré comme un ratage, autant ce Punisher War Zone semble diviser. Conçu par ses producteurs pour être un film comic-book décomplexé et cartoony, PWZ est par ailleurs notable pour avoir été réalisé par une femme, Lexi Alexander.
Au premier abord, le résultat, à l'écran, n'est malheureusement pas à la hauteur des promesses de la production, ni des attentes du spectateur... ou du moins, cela dépend de ce que l'on attend d'un film Punisher.
Si tout ce que l'on demande d'un film Punisher, c'est un héros impassible, badass et bourrin, un Terminator indestructible qui démolit des méchants ultra-caricaturaux à tour de bras de manière toujours plus sanglante et improbable, alors oui, PWZ est une réussite.
Si par contre, on a une tolérance assez faible aux scripts prétextes et dérivatifs (de nombreux moments rappellent, par exemple, la structure du script du Batman de Burton), à une direction artistique et à des méchants en roue libre (façon Joel Schumacher), à une interprétation très inégale, et à un aspect technique (réalisation, montage, effets) parfois très approximatif, alors là, ça risque de coincer.
Il va sans dire qu'entre deux mises à mort sanglantes et les innombrables scènes consacrées au duo de méchants risibles, il n'y a pas beaucoup de place pour développer le personnage de Castle, qui n'est guère plus ici qu'un Jason Voorhees opérant dans le camp du bien. On revient bien en micro-flashback sur ses origines (pour une fois respectées !) et il y a bien une tentative d'adoucir brièvement Castle en lui donnant des remords, et un attachement à la fillette dont il a tué le père, mais rien de vraiment probant.
Pas de place non plus pour un univers plus noir ou réaliste. Car là n'est pas le propos : un peu comme pour Man of Steel (qui tentait de satisfaire les fans de Superman les plus vocaux, qui se plaignaient du manque de bagarres dans Superman Returns), l'objectif était ici de plaire aux fans du Punisher ayant trouvé la version 2004 lamentable, et pas assez extrême (la scène de la torture à la glace est souvent citée en exemple... malgré le fait qu'elle ait directement été tirée des comics).
D'où un côté très bourrin et bas-de-plafond, qui, pour moi, s'avère vite insupportable (et évoque des films comme Crank ou Shoot'em up). Ajoutez à cela un film constamment éclairé aux néons multicolores (on se croirait devant The Defenders, ou, comme mentionné plus haut, chez Schumacher) et un script écrit à plusieurs mains, assez décousu et mal rythmé, et au ton constamment hybride, mi-sérieux mi-cartoon (un peu comme si, en s'inspirant de plusieurs époques et tonalités des comic-books Punisher - du grotesque, de l'über-violence, de la comédie, de l'émotion, etc -, le film finissait par n'être qu'une mayonnaise ne prenant pas), et on se retrouve devant un métrage inabouti, à la dernière fusillade efficace, mais à la boss battle de conclusion assez médiocre.
Ce film a ses fans. Des fans assez nombreux, généralement amateurs de cinéma de genre, et qui ont souvent trouvé là ce qu'ils cherchaient : de l'action, de la violence et du fun.
(c'est d'autant plus vrai par chez nous, où le film est sorti directement en vidéo, ce qui a d'office diminué les attentes des spectateurs, façon "pour du DTV, ce n'est pas mal du tout !")
En l'état, je n'ai pas du tout aimé ce Punisher - War Zone, au point que la vision de ce film m'a presque fait revoir le Punisher de 2004 (aussi fidèle aux comics que celui-ci, n'en déplaise à certains) à la hausse... Au moins, malgré ses innombrables défauts, la version de Thomas Jane ressemblait à un film de cinéma. Et avait un thème musical principal mémorable.
Dommage, parce que Ray Stevenson campait plutôt bien le Punisher (en dépit d'une direction d'acteurs globalement insuffisante) malgré une tenue tactique assez laide, et un crâne à peine plus présent que chez Dolph...
2/6
(mais si l'on aborde ce film comme un DTV de série b fini à la truelle, avec pour objectif de voir un Punisher démolir tout ce qui bouge, il y a moyen de s'amuser... un peu)
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
The Punisher - Dirty Laundry :
Alors qu'il fait sa lessive dans une laverie, Frank Castle (Thomas Jane) est confronté à la violence ordinaire d'un petit gang des rues, et il doit décider si oui ou non il veut intervenir...
Un court-métrage d'une dizaine de minutes, visible sur YouTube, réalisé par Phil Joanou, et conçu par Avi Shankar, dans le cadre de sa collection de courts-métrages Bootleg Universe, adaptations officieuses de franchises et de titres très connus.
Ce Dirty Laundry se veut un prolongement du Punisher de 2004, et c'est bien là le problème : si l'on ne peut pas nier que la continuité amenée par la présence de Thomas Jane soit agréable (idem pour le caméo de Ron Perlman), ce court souffre des mêmes problèmes que la version 2004, et en rajoute une couche en tentant de compenser ces derniers.
Ainsi, ce court est assez symptomatique de ce que j'abordais dans les deux critiques précédentes du Punisher : en faisant de son traumatisme fondateur quelque chose de trop personnel, en donnant un visage trop identifiable au "crime", et au combat de Frank, on transforme sa croisade contre le crime (en général) en une simple vengeance personnelle.
Ici, Frank passe la moitié du court-métrage à ne pas punir les coupables : une femme se fait violer, un enfant se fait tabasser, et Frank, qui a eu sa vengeance dans le film de 2004, n'intervient pas. Problème.
Certes, il finit par "punir", suite à un discours de Ron Perlman, mais ce Frank torturé, ambivalent, hésitant dans sa mission, n'est pas particulièrement convaincant.
Et dès que Frank bascule en mode Punisher, c'est l'inverse : le court surcompense la violence modérée du film de 2004, et soudain, Castle casse des bras et des jambes comme s'il avait la force d'un Luke Cage, dans des gerbes de sang numérique à la limite du cartoon.
Paradoxalement, cela a l'effet inverse de celui escompté, et plutôt que de retranscrire la brutalité implacable du Punisher, la scène prend presque une tournure comique.
Bref, pas très réussi, tout ça, et ce quand bien même cette incarnation du Punisher, à la violence gratuite et caricaturale, fasse partie des préférées des amateurs de comics, sur le web (un peu comme Punisher - Zone de Guerre, en fait). Pas forcément surprenant, mais pas non plus à la hauteur de ce que peut - et devrait - être le Punisher...
3/6 - 0.5 pour l'utilisation du score de The Dark Knight =
2.5/6
(par contre, le nouveau crâne, conçu par Tim Bradstreet, et à mi-chemin entre la version traditionnelle, et sa version stylisée, n'est pas désagréable)
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
The Punisher :
Indirectement responsable de la mort du fils du mafieux Howard Saint (John Travolta) au cours d'une opération, Frank Castle (Thomas Jane), un agent du FBI sur le point de prendre sa retraite, devient la cible de la pègre de Floride. Laissé pour mort lors de vacances à Porto Rico, Castle survit pourtant, et, décidé à venger le massacre de sa famille, il s'installe dans un immeuble, où il a pour voisins Joan (Rebecca Romijn), Bumpo (John Pinette) et Dave (Ben Foster) et où, endossant l'identité du Punisher, il entreprend d'éliminer un à un les hommes de Saint.
Réalisé et co-écrit par Jonathan Hensleigh (un scénariste éprouvé, notamment sur Jumanji, Die Hard 3 ou Armageddon) et plus ou moins adapté de l'arc Welcome Back, Frank d'Ennis/Dillon, et du Punisher - Year One d'Abnett et Lanning, ce Punisher interprété par Thomas Jane est très loin de faire l'unanimité, et est assez peu apprécié par les fans du personnage.
Parfois, pour des raisons légitimes, qu'elles soient conceptuelles, techniques, thématiques (la Floride et Porto Rico à la place de New York, le ton bâtard du film, tour à tour violent, comique, romantique, etc) et parfois pas du tout (certains reproches faits au film proviennent directement des comic-books sources : la scène de la torture à la glace, les voisins... ; Travolta n'est pas mauvais du tout)... mais une chose est sûre : l'adaptation est loin d'être vraiment convaincante.
Commençons par les problèmes les plus évidents, à savoir au niveau technique : le film est très long, l'origin story de Castle dure 45 minutes, le récit est assez pauvre en action, et la réalisation est particulièrement poseuse et laborieuse : on sent que Hensleigh a voulu se faire plaisir, avec des cascades à l'ancienne, et une iconisation visuelle du personnage, mais l'homme est piètre réalisateur, et chacun de ses plans "iconiques" paraît forcé et télégraphié, au point d'en être risible (le plan final, notamment, en est un exemple parfait).
Et cela se combine à un autre problème : Thomas Jane. J'apprécie cet acteur, il a l'air sympathique IRL, c'est apparemment un vrai fanboy passionné de comics et de cinéma de genre... mais il n'est tout simplement pas à sa place en Frank Castle, malgré tous ses efforts.
(et honnêtement, ce n'est pas en présentant son personnage déguisé en trafiquant blond décoloré à l'accent des pays de l'est à couper au couteau que l'on va le prendre au sérieux).
Un bon réalisateur et/ou un bon scénariste aurait pu compenser son regard un peu bovin, ou rendre sa performance virile plus subtile et pertinente, mais là, ce n'est pas le cas : Jane fait tout son possible, mais systématiquement, la réalisation et le script le desservent.
Et l'un des nœuds de ce problème, c'est le problème récurrent d'adaptation du personnage de Frank Castle. Comme dans le Punisher 1989 (et dans l'univers Marvel Ultimate), ce Castle est un homme de loi, un père de famille doux et aimant qui défend l'ordre et la justice au quotidien, et qui est victime de maychants très maychants qui lui en veulent personnellement à cause de son métier de gentil très gentil.
Et non seulement cela enlève le côté "violence aléatoire et imprévisible" de ses origines papier (dans lesquelles Frank, militaire de carrière, était abattu avec sa famille au milieu de Central Park, en plein pique-nique, pour avoir assisté, par hasard, à une mise à mort de la mafia au milieu du parc), mais en plus, ça donne un visage humain à la mission de Frank : avec cette approche, Castle ne se lance plus dans une croisade folle pour exterminer le Crime avec un grand C, mais il veut simplement se venger de celui qui a commandité l'assassinat des siens.
Cette version 2004 pousse d'ailleurs le tout à son paroxysme : ce n'est plus seulement Castle et sa femme/ses enfants qui sont abattus, c'est toute sa famille (plus d'une trentaine de personnes), au cours d'une fusillade générale, avec poursuites en voitures, cascadeurs anonymes qui virevoltent, etc. Plutôt que de renforcer l'impact de ce drame, tous ces rajouts l'amoindrissent, et rendent cette partie du film presque too much.
Et se pose aussi le problème de l'après : après avoir tué Saint et ses sbires, et avoir mis un terme à sa croisade personnelle, que reste-t-il à Frank ? Ailleurs, le Punisher n'aurait pas hésité une seule seconde, et serait parti à l'assaut des autres familles du crime. Ici... il songe à se suicider, puis se reprend in extremis, et décrète qu'il va punir tous les criminels, quels qu'ils soient.
(sauf que dans Dirty Laundry, la suite semi-officieuse de ce Punisher 2004, que je chroniquerai dès demain... Castle est revenu sur ses dires, et rechigne à punir du méchant. Oups.)
En somme, au niveau conceptuel, ce Castle émotif, torturé, à la mission et à la volonté fluctuantes, bref, ce Punisher Begins pose quelques problèmes. D'autant qu'il passe les trois-quarts du film à se contenter de faire ce qu'il faisait au FBI : enquêter, piéger les gens, faire pression sur ses ennemis, faire des filatures, etc. Ce Punisher ne punit pas beaucoup, mais il manipule autrui : c'est une approche intéressante, et pas forcément erronée, mais qui est très peu satisfaisante niveau action.
Face à lui, les mafieux, donc, assez compétents (bien qu'un peu trop développés, présence de Travolta oblige), et des antagonistes ponctuels sous-exploités (le joueur de guitare, le Russe) et très caricaturaux, uniquement là pour amener des scènes d'action un peu trop cartoonesques pour leur bien (et bourrées de problèmes de continuité).
En fait, une fois Castle devenu le Punisher, le film peine à trouver un ton homogène, avec ses voisins tirés des comics, mais qui arrivent bien trop tôt dans la vie de Castle pour fonctionner comme dans la bande-dessinée, et justifier leur existence.
En résumé, on a un cadre géographique hors-sujet ; un protagoniste manquant cruellement de charisme ; une réalisation médiocre et poseuse ; un script laborieux, au ton fluctuant ; une violence très limitée à une scène ou deux ; de l'humour déplacé ; et un Punisher manquant de la folie et du jusqu'au-boutisme du personnage original, car trop manichéen et rangé dans le camp des gentils.
En soi, cela donne un film qui n'est pas calamiteux, et fonctionne même ponctuellement, mais au final, ce n'est pas bon, loin de là.
Du 2/6, auquel se rajoute d'office un demi point pour son excellent thème musical, et son générique d'ouverture.
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
The Punisher (1989) Workprint/Unrated :
En 5 ans, le mystérieux Punisher - Frank Castle (Dolph Lundgren), ancien flic décidé à se venger de ceux qui ont abattu sa famille et l'ont laissé pour mort - a décimé plus de 125 criminels de la pègre de New-York. Désormais affaiblie, celle-ci tente de s'unir sous la direction de Gianni Franco (Jeroen Krabbé), lorsque les Yakuzas de Lady Tanaka (Kim Miyori) kidnappent les enfants des mafieux, pour les forcer à leur céder la place. Pris entre deux feux, et traqué par son ancien partenaire (Louis Gossett Jr.), le Punisher doit alors choisir entre laisser les deux camps s'entre-tuer, ou intervenir pour protéger la vie des enfants kidnappés...
La première adaptation cinématographique du Punisher, signée Mark Goldblatt, est un actioner typiquement fin des années 80, et qui divise : de nombreux fans du personnage affirment que c'est là la meilleure adaptation de Castle sur grand écran, et d'autres, tout aussi nombreux, trouvent que ce métrage est une daube datée, et qui n'a même pas l'iconographie culte du t-shirt au crâne pour justifier son titre.
La vérité, comme souvent, se trouve quelque part à mi-chemin entre les deux (même si, personnellement, je penche plutôt pour l'option A). Comme je le disais plus haut, ce Punisher est un film d'action assez typique des années 80, tant dans sa forme que dans son exécution. Ça manque un peu d'ampleur, c'est un peu répétitif, le rythme pourrait être plus soutenu, mais c'est aussi solide et compétent de bout en bout, et tout à fait honorable dans son adaptation du personnage.
Alors certes, ce n'est pas exactement le Punisher revenu de l'armée, pris par accident dans une fusillade mafieuse, et arborant son célèbre crâne : le Punisher-Lundgren ressemble parfois plus un croisé illuminé, qui prie nu dans les égouts, tentant de parler à un Dieu dont il s'est fait le chevalier servant, et l'ange vengeur punissant les coupables. Avec son visage volontairement creusé (pour retrouver l'imagerie du crâne), Lundgren est crédible, et donne naissance à un Castle un peu différent de l'original, mais pas tant que ça.
On pourra aussi pinailler sur le fait que le glissement militaire -> policier adoucit un peu le personnage en le rangeant instinctivement du côté de la Loi, alors que le Castle militaire pouvait ainsi être plus ambigu (je reviendrai plus en détail sur ce point dans ma critique de la version 2004) ; ou encore que d'en faire la victime d'un assassinat mafieux délibéré change un peu la nature de la mission du Punisher, en supprimant le côté "victime collatérale d'une pègre omniprésente" ... mais bon, c'est inévitable, à un degré ou un autre (et c'est un problème qui revient constamment dans les adaptations du personnage, comme on le verra).
La violence et l'action sont ici aussi implacables - ça défouraille à tour de bras, les hommes de main tombent par poignées entières (Castle fait plus d'une centaine de victimes au cours du film), Castle est loin d'être invulnérable, et la fin du métrage parvient même à être très noire, sur le papier : Castle demande au fils du mafieux (qui a ramassé l'arme de son père et la pointe sur la tête de Castle) de l'abattre, s'il en a le courage, puis il le menace une dernière fois en lui intimant de se tenir à carreaux, et repart prier dans les égouts, à la recherche de coupables à punir.
Vraiment impensable aujourd'hui, cette scène caractérise pourtant bien ce Punisher 1989, et compense un peu le fait que Castle-Lundgren ait tendance à avoir la punchline facile (un trait typique de l'époque) : c'est loin d'être parfait, il n'y a pas "le crâne", mais peut-être plus que toutes les autres adaptations cinématographiques, cette version 80 a su saisir l'essence du personnage, un certain jusqu'au-boutisme sombre et désespéré qui fait de Castle un anti-héros typique du genre.
Et puis le métrage nous offre cette réplique culte :
"- What the fuck do you call 125 murders in 5 years? - Work in progress."
3.75/6
(par contre, l'introduction de 16-17 minutes, coupée de la version salles, et développant en longueur la relation de Frank et de son partenaire, ainsi que la vie de famille de Frank, et le drame qui l'a frappé, est totalement inutile : le tout est un peu fauché, les flashbacks de la version cinéma sont bien suffisants, et la caractérisation des personnages n'y gagne pas grand chose)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Thor Ragnarok :
Lorsque Hela (Cate Blanchett) ressurgit pour conquérir le trône d'Asgard - ou le détruire, le cas échéant - Thor (Chris Hemsworth) voit son monde bouleversé : son marteau est pulvérisé, et il est envoyé à l'autre bout de l'univers, sur Sakaar, pour y devenir un gladiateur dans les jeux du cirque du Grand-Maître (Jeff Goldblum). Mais, là, il retrouve (contre toute attente) l'incroyable Hulk (Mark Ruffalo), qu'il va devoir affronter dans l'arène s'il veut s'échapper...
Troisième chapitre des aventures Thor (un pan de l'univers Marvel au succès, il faut bien l'admettre, assez mitigé), confié cette fois-ci à Taika Waititi, réalisateur et scénariste néo-zélandais très porté sur la comédie (voir l'excellent Vampires en toute intimité, et Hunt for the Wilderpeople).
Ce qui, forcément, se retranscrit à l'écran par un Thor en mode comédie pure, totalement déjanté et au parfum nostalgique 80s & néons façon Flash Gordon & pochettes d'albums de heavy metal : c'est bigarré, c'est déconneur, c'est drôle, ça part dans tous les sens (quitte à être bordélique), et pour peu qu'on accroche au ton cabotin, aux caméos improbables, ou qu'on ne soit pas trop aigri, ça fonctionne plutôt bien, un peu à l'instar d'un Spider-Man Homecoming (mais en nettement moins sage).
Alors certes, comme pour toute chose, il faut manier l'humour avec mesure et subtilité, et Thor Ragnarok a un peu tendance à systématiquement désamorcer ses scènes dramatiques avec des punchlines et des vannes - un reproche que les détracteurs font systématiquement à tous les films Marvel, mais qui, en réalité, ne s'applique qu'à une poignée d'entre eux.
On peut effectivement le regretter, et se dire que le récit de ce Thor 3 aurait pu être plus fort sans ces gags à répétition (on peut notamment regretter que l'exécution de certains personnages secondaires ne soit jamais développée, et n'ait pas de répercussions sur Thor).
Mais il ne faut pas non plus oublier que Thor Ragnarok, en dépit de son titre menaçant, est en réalité le calme avant la tempête Avengers 3 & 4 : deux films qui devraient s'avérer nettement plus sérieux et sombres que tout ce qui aura précédé, pour ne pas dire plus apocalyptiques.
Il faut donc prendre ce Ragnarok (qui pourrait aussi bien être sous-titré Asgardians of the Galaxy, tant les deux franchises ont désormais beaucoup en commun) comme une récréation qui permet enfin à Thor et à son univers d'exister loin de Jane Foster et de son cadre très étriqué : ce n'est pas plus mal, on ne s'ennuie pas un seul instant, et le film réussit son pari de divertir, tout en chamboulant assez clairement l'équilibre des forces établies du MCU.
4/6 (probablement un peu plus lorsque je le verrai en VO, parce qu'on y perd un peu en VF au niveau de la diction et de l'interprétation improbable de Jeff Goldblum)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Baby Driver :
Conducteur hors-pair basant toute son existence sur le rythme des morceaux qu'il écoute dans ses nombreux ipods, Baby (Ansel Elgort) travaille malgré lui pour un criminel (Kevin Spacey), le temps de rembourser ses dettes ; il aide tous les hommes de mains de ce dernier à s'enfuir lors de braquages, jusqu'au jour où un casse tourne mal, et menace de faire s'écrouler toute son existence, notamment sa nouvelle relation avec Deborah (Lily James), une serveuse innocente.
Le problème que j'avais avec Scott Pilgrim, le précédent film d'Edgar Wright, c'est qu'il était un exemple parfait de style primant sur le contenu : oui, Edgar Wright est un excellent réalisateur, inventif, dynamique, drôle, décalé, et aux références le rendant immédiatement sympathique aux yeux d'une certaine génération... mais en adaptant Scott Pilgrim pour le grand écran et en confiant le rôle principal du film à Michael Cera, Wright rendait instantanément son héros antipathique, ce qui sabordait l'aspect romantique du métrage (pourtant essentiel et primordial à ce récit), et transformait le film en coquille vide, plus proche d'un exercice de style hipster que d'un hommage sincère et touchant à une certaine esthétique jeu vidéo/bd.
Et là, on retrouve un peu ce même problème (en heureusement moins prononcé), avec ce Baby Driver qui utilise un postulat basique ("le dernier casse avant la retraite"), nourri d'influences très claires (Heat, Driver, Drive...) pour agrémenter une romance qui ne fonctionne pas (pas forcément pour les mêmes raisons que dans Pilgrim, cela dit), et le concept fort du film ("un personnage qui perçoit le monde comme un enchaînement non-stop de morceaux musicaux, qui rythment le moindre de ses faits et gestes").
Or, comme pour Pilgrim, une fois le métrage vidé de sa composante émotionnelle, et victime de personnages secondaires creux (les personnages féminins sont inexistants, les personnages masculins des caricatures) combinés à de grosses ficelles narratives, il ne reste plus que l'exercice de style, avec en lieu et place du référentiel jeux vidéo de Pilgrim un référentiel musical (à plusieurs niveaux).
Alors oui, techniquement, c'est réussi, c'est dynamique, les poursuites en musique sont impeccables, les fusillades synchronisées avec les morceaux, c'est amusant, et le début façon comédie musicale (avec long plan séquence où musique et environnement se répondent) laisse présager d'un métrage plus décalé que ce qu'il est vraiment (le film manque à ce titre d'humour et de fantaisie, contrairement aux autres métrages de Wright)... mais voilà, tout l'intérêt du film se limite à ses poursuites musicales et à son action bien menée, alors que tout ce qu'il y a autour laisse de marbre, et notamment la romance catapultée de Baby et de sa serveuse.
En partie parce que je ne trouve pas grand charisme à Lily James (déjà, dans Cendrillon, elle ne m'avait pas du tout marqué, mais alors là, avec son personnage au développement inexistant, c'est encore pire), mais aussi parce que Baby est délibérément un personnage introverti (le jeu d'Elgort, dans la première moitié du film, n'est pas loin de celui de Cera, d'ailleurs), et que par conséquent, toutes leurs scènes de séduction semblent particulièrement forcées et artificielles.
Il faut dire que les dialogues maladroits n'aident pas vraiment, et que l'interprétation de certains non plus (je pense à Jamie Foxx, là)... cela dit, s'il faut bien reconnaître au film une chose, c'est son énergie. Certes, le film aurait clairement bénéficié de 15 minutes de moins, mais une fois que les choses s'emballent, ça le fait, et de bien belle manière.
C'est donc une impression de coquille un peu vide, ou d'occasion manquée, qui se dégage de ce Baby Driver, à mille lieues de l'extase critique entourant ce métrage depuis sa sortie. À voir pour la maîtrise technique de l'action et de la musique, mais pas beaucoup plus...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Detour :
Harper (Tye Sheridan), un jeune étudiant en droit, ne gère pas bien l'état végétatif de sa mère, victime d'un accident de voiture pour lequel il blâme son beau-père (Stephen Moyer). Un soir, dans un bar, il croise le chemin de Johnny Ray (Emory Cohen), une petite frappe, et se retrouve confronté à un choix crucial : soit il accompagne Ray et sa petite-amie Cherry (Bel Powley) dans un road-trip jusqu'à Vegas, pour y trouver son beau-père et le faire disparaître, ou bien il reste chez lui, et tente de se charger seul de cette situation. Dans les deux cas, bien des mésaventures sanglantes l'attendent...
Pour une raison ou pour une autre, depuis Creep (2004), Christopher Smith a une cote particulièrement démesurée auprès des amateurs de genre. D'autant plus étrange qu'après Creep, Smith a enchaîné Severance, Triangle, et Black Death, trois films de genre très inégaux dont Triangle se démarque probablement le plus, de par sa structure "boucle temporelle" toujours amusante et sa popularité.
Néanmoins, les métrages de Smith ont toujours souffert de multiples problèmes d'écriture (généralement un gros manque de subtilité et de finesse), et j'ai toujours trouvé qu'ils avaient une idée supposément forte, qu'ils peinaient à développer et à étoffer correctement. D'ailleurs, même son film de Noël récent, Get Santa, souffrait des mêmes problèmes, et s'avérait particulièrement frustrant.
Aussi, lorsque je me suis attelé à ce Detour, ce fut avec une certaine prudence : de nombreuses critiques élogieuses parlaient d'un concept original et ludique, rapidement évident dans le récit... et effectivement, moins de quinze minutes après le début du film, on a droit à un split-screen, montrant deux lignes temporelles divergentes, en fonction d'une décision du personnage principal.
Et là, je me suis dit "oooh, des réalités différentes, en fonction des décisions du personnage... si c'est bien mené, ça peut déboucher sur quelque chose d'intéressant, je ne m'attendais pas à un thriller semi-fantastique de ce type".
Et puis en fait, non.
(SPOILERS)
Comme on le devine à la moitié du film (avant que le scénario ne nous l'explique aux 2/3 du métrage), il n'y a pas de réalités parallèles, mais une seule ligne temporelle présentée de manière déstructurée au spectateur, alternant flashbacks et road-trip, et tout ce que l'on a sous les yeux, en fait, c'est un ersatz de thriller dans la lignée de films comme True Romance, assez bien interprété, mais à la réalisation inégale, et à l'intérêt finalement assez faible à partir du moment où tout reprend un déroulement chronologique normal.
En même temps, il ne fallait pas s'attendre à grand chose d'un film s'ouvrant par un cours magistral d'un professeur de droit expliquant qu'il y a toujours moyen, pour quelqu'un d'intelligent et d'instruit, de tricher avec la loi pour s'en sortir... autant annoncer directement la fin du film, et faire gagner beaucoup de temps au spectateur.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Hitman & Bodyguard (The Hitman's Bodyguard) :
Michael Bryce (Ryan Reynolds) est le meilleur garde du corps de la planète. Un jour, Amelia (Elodie Yung), son ex-compagne travaillant pour Interpol, le charge de protéger l'un de ses ennemis jurés, Darius Kincaid (Samuel L. Jackson), un assassin international et manipulateur, marié à la dangereuse Sonia (Salma Hayak), emprisonnée. Une mission des plus compliquées, qui emmènera les deux hommes aux quatre coins de la planète, avec sur leurs trousses les hommes de Dukhovich (Gary Oldman), un dangereux dictateur biélorusse...
Un thriller Nu Image/Millenium Pictures, avec ce que ça implique de poursuites et d'action compétente, filmée dans les pays de l'Est, et un script assez basique le reste du temps.
Ici, on a donc un métrage globalement assez quelconque, qui repose entièrement sur les épaules du duo Reynolds/Jackson, plutôt amusant, mais qui perd malheureusement une grosse partie de son intérêt par la faute de son écriture assez moyenne, de son humour inégal, de sa durée improbable, et de son script cousu de fil blanc.
Bon, après, ça reste un buddy movie pas désagréable à suivre, avec une grosse poursuite à Amsterdam digne d'un James Bond, et un petit rôle franchement drôle de Salma Hayek en prisonnière particulièrement coriace. Elodie Yung, par contre, ne m'a pas particulièrement plus convaincu que dans Daredevil.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
# Pire Soirée (Rough Night) :
Jess (Scarlett Johansson), Alice (Jillian Bell), Frankie (Ilana Glazer) et Blair (Zoë Kravitz) se connaissent depuis la fac, et décident, à l'occasion de l'enterrement de vie de jeune fille de Jess, de passer un week-end de folie à Miami. Là, elles retrouvent Pippa (Kate McKinnon), une amie australienne de Jess, et rapidement, les choses dégénèrent... notamment lorsque les amies causent la mort accidentelle d'un petit criminel, qu'elles ont pris pour un strip-teaseur.
Une "female ensemble comedy" graveleuse et bas de plafond comme il en fleurit de nombreuses depuis le succès de Mes Meilleures Amies, qui semble avoir donné comme seule leçon à tous les apprentis scénaristes et réalisateurs des deux sexes : les femmes aussi peuvent se montrer vulgaires, stupides, boires, se droguer et parler de cul, il n'y a pas de raison !
Dont acte, avec cette comédie pas très drôle, écrite, réalisée et interprétée par deux des créatrices de la série Broad City, avec en prime le compagnon de ma réalisatrice dans le rôle du fiancé de ScarJo... un fiancé qui se retrouve avec toute une sous-intrigue prenant bien trop de temps durant ce récit (d'autant que l'enterrement de vie de garçon ultra-timoré avec hommes "émasculés" qui font une dégustation de vin et parlent sentiments, c'est un gag amusant pendant quelques secondes, mais pas plus). Mais passons...
Ce Rough Night, dans l'ensemble, est hautement dérivatif : 30 premières minutes de sous-Mes Meilleures Amies/Very Bad Trip, sans grand intérêt ; puis la bascule vers le sous-Weekend Chez Bernie/Very Bad Things s'opère alors, et le film se transforme en comédie noire pas franchement originale. D'ailleurs, c'est bien ce qui caractérise le plus cette # Pire Soirée : son manque flagrant d'originalité. Tout semble déjà vu, du numéro de McKinnon en pilotage automatique, avec un accent australien et tous les clichés qui vont avec, aux divers rebondissements, en passant par les personnalités de toutes ces protagonistes, ScarJo/Mini-Hillary Clinton en tête, ou encore par cette confrontation émotionnelle inévitable, aux 2/3 du film, quand les protagonistes se disent leurs quatre vérités.
De bout en bout, on est en terrain balisé, le récit est vraiment cousu de fil blanc, et Scarlett a beau y mettre toute son énergie (d'ailleurs, ça fait plaisir de la revoir dans le registre de la comédie), notamment dans le final un peu plus nerveux, ça tourne bien trop souvent à vide.
2/6 (dont 0.5 pour la chanson finale de McKinnon, durant le générique de fin, qui montre qu'elle peut aussi faire preuve de talents autres que des accents bizarres, des grimaces et des gros yeux caricaturaux)
Halloween est terminé, et l'Halloween Oktorrofest 2017 s'est, bien naturellement, conclue en bonne et due forme sur le blog des Téléphages Anonymes....
Pour cette dernière ligne droite, je me suis fait plaisir, avec beaucoup de nostalgie, et un passage en revue de bon nombre de franchises du cinéma d'horreur des années 80/90, pour le meilleur et (surtout) pour le pire...
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# Film(s) de la quinzaine : pas de surprise, les films des années 80 dominent, avec Killer Klowns, The Gate ou encore House II, trois films qui ont en commun un savant équilibre entre humour et horreur, comme on ne sait plus vraiment les faire aujourd'hui (cf Little Evil ou The Babysitter).
Au niveau des œuvres plus récentes, cependant, Mike Flanagan continue de s'imposer comme une valeur sûre du genre horrifique, avec Gerald's Game/Jessie, une adaptation maîtrisée de Stephen King, qui ne pêche que par sa fidélité à l’œuvre imparfaite d'origine.
# Flop(s) de la quinzaine : peut-on vraiment parler de flop(s) lorsqu'une grosse partie de cette quinzaine a été consacrée à des franchises horrifiques peu réputées pour leur qualité intrinsèque ? Je pourrais aussi bien citer dans cette catégorie l'intégralité de la franchise Children of the Corn, Wishmaster, ou autres, mais ça ne servirait pas à grand chose...
Soulignons tout de même le dernier opus de la série Amityville, insipide et inutile.
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Et maintenant que ce dernier bilan est effectué (retrouvez les bilans précédents ici), le moment est venu de décerner le grand prix (tant attendu... ou pas) de l'Oktorrorfest 2017, et son équivalent pour le plus beau plantage cinématographique de cette saison.
Meilleur film de l'Oktorrorfest 2017
En éliminant volontairement les films "classiques" que je connais par cœur (Arac Attack, Killer Klowns, etc), les deux nouveautés m'ayant le plus convaincu, cette année, restent bienThe Void et The Autopsy of Jane Doe, la palme revenant à ce dernier film, un métrage indépendant joliment claustrophobe du réalisateur de Trollhunter.
Pire film de l'Oktorrorfest 2017
Là, pas de surprise, car même en éliminant tous les navets horrifiques des franchises des années 90, deux métrages restent au fond du trou, et continuent de creuser, à égalité : The Disappointments Room, avec Kate Beckinsale, et Resident Evil : Chapitre Final, avec Milla Jovovich.
D'un côté, un thriller surnaturel insipide, soporifique et sans le moindre intérêt, et de l'autre, l'énième chapitre d'une sage à bout de souffle, un chapitre qui plus est techniquement indigent. Un vrai combat d'infirmes, comme dirait Cartman dans South Park...
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Voilà, l'Halloween Oktorrorfest 2017 est terminée, et le blog des Téléphages Anonymes retrouve brièvement un fonctionnement plus régulier, avec le retour de la rubrique Un film, un jour... ou presque ! à partir de demain, pour quelques critiques de sorties plus récentes, comme Baby Driver, Thor Ragnarok, etc.
Le week-end prochain, deux jours consacrés aux super-héros Marvel de Netflix, avec un passage en revue des dernières séries du MCU à ne pas avoir été critiquées en ces pages (Luke Cage, Iron Fist, Daredevil saison 2, Defenders), et du 20 au 25 Novembre, une semaine consacrée au Punisher, dans toutes ses incarnations filmiques et animées.
Et puis, à partir du 26 novembre, le blog passera en mode festif, avec le début de la Christmas Yulefest 2017, et son festival de critiques de films de Noël en tout genre, qui se terminera, comme tous les ans, début Janvier.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Death Note :
Light (Nat Wolff), un lycéen intelligent mais solitaire, découvre un jour un carnet magique, la Death Note, qui est intrinsèquement lié à Ryuk (Willem Dafoe), une entité surnaturelle capricieuse qui se prétend Dieu de la Mort. Lorsque Light écrit un nom dans le carnet, Ryuk se charge ainsi de tuer cette personne de manière inexplicable : avec l'aide de sa nouvelle petite amie, Mia (Margaret Qualley), Light décide alors d'utiliser les pouvoirs de Ryuk pour faire le bien, et éliminer tous les criminels de la planète. Une décision qui attire sur lui l'attention d'un détective excentrique, L (Lakeith Stanfield)...
Adaptation Netflix, par Adam Wingard (Blair Witch, V/H/S), du manga du même nom, ce Death Note de 100 minutes à peine est arrivée en août dernier, auréolée d'une certain controverse, notamment dû à l'américanisation de la plupart des personnages. En l'état, cependant, cette controverse américano-américaine se résumait à beaucoup de bruit pour rien, car le film a bon nombre d'autres problèmes plus gênants...
D'office, je préviens que cette critique ne prendra absolument pas en compte l'oeuvre originale, ni ses adaptations animées : je ne les ai jamais vues/lues, et avant de regarder ce métrage, je n'avais qu'une connaissance ultra-basique du postulat de départ de Death Note... et c'est tout.
Les problèmes de ce Death Note US sont, cependant, très rapidement évidents : en condensant les nombreux tomes du manga en 1h40 de film, tout compris, Adam Wingard est contraint de survoler au maximum son intrigue, et la présentation de ses personnages. En somme, une fois la première demi-heure de mise en place écoulée, le film semble passer en avance rapide, et il ne s'en remet jamais.
On a ainsi droit à une caractérisation simplifiée au maximum, à une intrigue aux développements embryonnaires et bâclés (après une demi-heure de film, le héros a déjà fondé sa "religion" au niveau international), et, alors que le tout aurait vraiment bénéficié de se concentrer sur le carnet, sur Ryuk, sur le côté surnaturel et tentateur, sur la personnalité du héros... on part dans une intrigue internationale improbable à base de détective-prodige et d'école étrange typiquement manga, qui a instantanément détruit ma suspension d'incrédulité, en plus de ne déboucher sur rien du tout.
Alors ajoutez à cela une réalisation maniérée, débordant d'angles de caméra bancals et de moments forcés, ainsi qu'un problème de ton évident, une illustration musicale décalée et très discutable, et un script assez prévisible, et on se retrouve avec un film creux et médiocre, qui ne plaira certainement pas aux fans de l'oeuvre originale, et échouera à donner envie aux néophytes de se plonger dans celle-ci.
Un documentaire suédois/danois de 1922, qui est, en résumé, un essai filmique sur le thème de la sorcellerie et sur son histoire depuis la nuit des temps jusqu'à l'époque de la réalisation du métrage.
L'intérêt principal de ce métrage muet (désormais considéré comme un classique) signé Benjamin Christensen (qui incarne par ailleurs le Diable dans certaines scènes), c'est qu'il mêle une approche très didactique et scolaire (cartons et illustrations montrées avec une baguette par une main invisible, structure très formatée) à des reconstitutions avec acteurs, aux visuels parfois très frappants et modernes.
Malheureusement, dans l'ensemble, la structure et le rythme global du métrage rendent le tout très aride (d'autant que son illustration musicale, à base de morceaux classiques, n'est pas toujours la plus pertinente ou efficace) : au fil de ses chapitres, le film tente d'imposer un fil narratif, celui de la destruction de la famille d'une femme innocente, persécutée et torturée par le clergé de l'époque. Ce n'est pas inintéressant, mais à nouveau, c'est très aride, et pas toujours captivant.
La dernière partie du film, elle, se rapproche des temps "modernes", pour établir un parallèle très clair entre les sorcières médiévales, et les femmes souffrant de problèmes mentaux, mais étant confrontée à la misogynie de la société qui les entoure. La thèse du métrage est donc assez progressiste et pertinente, mais elle ne se cristallise qu'à la toute fin.
La vraie pièce de résistance (et de cinéma) de Häxan se trouve dans son premier tiers, quand après une introduction longuette et générique sur les mythes et les légendes de diverses peuplades, le film choisit de représenter sous forme de vignettes les croyances médiévales en matière de sorcellerie : on a alors droit à tout un défilé de monstres grotesques, de sorcières difformes, de nudité, de sacrilège, de sorcières qui chevauchent leurs balais, etc
Les effets spéciaux, et les visions démoniaques présentées à l'écran y sont frappantes, et tout droit sorties de gravures médiévales. C'est efficace, peut-être plus que certaines représentations modernes du diable et de ses sbires, et c'est franchement remarquable en terme d'esthétique et de cinématographie.
Alors certes, Häxan est loin d'être un film à conseiller au spectateur lambda, ne serait-ce que pour sa durée, son format, ses différentes versions (le métrage à été monté, remonté, doublé par une voix off, etc... personnellement, je l'ai vu dans sa version d'origine sous-titrée, ce qui m'a permis de travailler mon suédois !) et son rythme défaillant. Mais il a largement de quoi intéresser les cinéphiles curieux, et les amateurs d'effets spéciaux à l'ancienne...
4/6
Les Clowns Tueurs Venus d'Ailleurs (Killer Klowns From Outer Space) :
Lorsque Mike (Grant Cramer) et Debbie (Suzanne Snyder) suivent une comète qui vient de s'écraser près de leur petite ville américaine, ils découvrent un cirque étrange, tout droit descendu des étoiles, et empli d'extra-terrestres meurtriers à l'apparence de clowns difformes. Et rapidement, ces clowns tueurs venus d'ailleurs s'en prennent aux habitants de cette bourgade...
La définition même d'un film culte. Ce métrage des frères Chiodo n'est pas toujours forcément bien joué (notamment par Suzanne Snyder), mais c'est tellement fun, inventif, décalé, excentrique, drôle, original, et fourmillant de moments improbables que ça en devient instantanément attachant et mémorable.
Et puis l'illustration musicale est tellement appropriée que le tout forme un classique de la comédie horrifique des années 80, comme on ne sait clairement plus en faire de nos jours.