Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Atomic Blonde :
En 1989, juste avant la chute du mur de Berlin, Lorraine Broughton (Charlize Theron) est envoyée en Allemagne pour y retrouver David Percival (James McAvoy), son contact, afin d'enquêter sur la mort d'un autre agent, et de remettre la main sur un microfilm inestimable contenant une liste des noms de tous les espions anglais...
Je n'ai vraiment pas adhéré à ce métrage d'espionnage/action adapté d'un comic-book, réalisé par un ancien cascadeur (déjà à l'origine de la série des John Wick), et dont le côté ultra-stylisé, façon juke-box 80s constant, néons et personnages froids et distants donnent au tout un certain côté poseur, entrecoupé de scènes d'actions rares mais plus ou moins réussies (selon leur accompagnement musical, justement), de dialogues interminables et soporifiques, et d'une brève scène de sexe gratuite et racoleuse entre filles, histoire de réveiller un peu le chaland.
Le tout se prend beaucoup trop au sérieux pour son propre bien, jouant trop la carte rétro pour être convaincant, et au final, je ne me suis pas intéressé un seul instant à ces protagonistes pris dans une intrigue bordélique et finalement peu importante.
(d'autant que l'artifice de la narration en flashbacks empêche de craindre un seul instant pour le sort de Theron)
Énorme bof, et le rythme mollasson du tout (près de deux heures de film) m'a vraiment achevé.
2.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Les Zévadés de l'Espace (Escape From Planet Earth) :
Superstar intergalactique, Scorch Supernova (Brendan Fraser) est un héros de l'espace originaire de la planète Baab, et est aidé dans ses missions par son frère Gary (Rob Corddry), responsable de mission au QG de la BASA. Jusqu'au jour où le duo se brouille, et où Scorch décide de partir seul en mission sur Terre, la planète la plus dangereuse de l'univers, où il est capturé par le maléfique Général Shanker (William Shatner). À Gary de partir à son tour sur le terrain, pour secourir son frère...
Un film d'animation tellement générique et insipide qu'on passe son temps à se dire que ça ressemble vraiment à du Dreamworks bas de gamme, à l'époque où le studio se cherchait, et se contentait de faire des récits interchangeables et basiques.
Ici, que ce soit l'écriture, l'humour, la musique d'Aaron Zigman, les chansons pop, ou les choix artistiques très maladroits (toute la conclusion en voix off, au secours !), ça ronronne instantanément, et ça finit par n'avoir pas grand intérêt intrinsèque.
C'est dommage, parce que techniquement, même si ça ne déborde pas d'originalité, ça tient à peu près la route, malgré un doublage très inégal (quelques choix amusants - Ricky Gervais, les aliens -, quelques autres pertinents - Brendan Fraser, Rob Corddry -, et d'autres hors-sujet ou mal exploités - Sarah Jessica Parker, Sofia Vergara, William Shatner, Jane Lynch, etc).
2.5/6 (aussitôt vu, aussitôt oublié, mais ça plaira peut-être aux plus petits)
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Call Me Lucky :
Documentaire de Bobcat Goldthwait sur Barry Crimmins, comédien américain culte des années 80, corrosif, controversé, engagé, torturé, et vénéré par ses pairs, mais particulièrement oublié du grand public.
Un portait hagiographique d'un comique engagé qui a quasiment fondé, à lui seul, la scène comique de Boston, mais a aussi, progressivement, fini par se laisser porter par sa colère et par ses tourments intérieurs (violé à de multiples reprises durant son enfance, il en a gardé des séquelles psychologiques importantes, frôlant par ailleurs l'alcoolisme prononcé), et s'est totalement détaché de son métier, pour devenir un activiste cynique et mordant, reclus dans un chalet au fond des bois, éloigné de tout et de tous.
Pas désagréable, et assez bien mené dans sa forme (la réalisation est efficace, avec en prime des scènes animées, çà et là, pour illustrer certaines anecdotes) et dans son fond pour rester intéressant, même pour quelqu'un qui, comme moi, n'a qu'un intérêt et une connaissance très limités du bonhomme, et de son domaine d'activité.
Cela dit, je ne suis pas certain que la structure même de ce documentaire soit totalement pertinente : en effet, non seulement l'accumulation de compliments extatiques finit par lasser, mais en plus, tenter de faire des sévices sexuels subis par Crimmins une révélation centrale du documentaire, comme un rebondissement inattendu et exclusif, alors que c'est un fait connu de tous, depuis très longtemps, et qu'on peut même très facilement deviner si on ne connaît rien du personnage, dessert le film dans son ensemble, en lui donnant un côté un peu racoleur et vain.
D'autant qu'ensuite, le film finit par trainer un peu la patte, en s'attardant (trop ?) longuement sur le combat de Crimmins contre la pédopornographie et la religion, jusqu'à devenir répétitif.
En l'état, Call me Lucky est un documentaire inégal, mais pas inintéressant, sur une figure fondatrice d'une partie de la scène comique américaine actuelle, et sur le mentor méconnu de nombreux comiques en activité.
3.5/6
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Comme aujourd'hui, c'est Pâques, et que j'ai déjà passé en revue, l'année dernière, l'un des rares films de Pâques qui existe (à ma connaissance), à savoir Hop, j'ai décidé cette année de profiter de ce dimanche festif pour m'intéresser à trois classiques de l'animation américaine télévisée pour enfants, tous trois issus de l’œuvre de Rankin/Bass (oeuvre déjà abordée en ces pages à l'occasiondes fêtesde Noël).
Au programme, trois moyens-métrages tous disponibles en ligne, et à l'intérêt inégal.
Here Comes Peter Cottontail (1971) :
Lorsque le Lapin de Pâques en chef décide de prendre sa retraite, il choisit Peter Cottontail (Casey Kasem) pour le remplacer. Mais le maléfique January Irontail (Vincent Price) est bien décidé à ruiner les fêtes de Pâques, et défie Peter en duel singulier, avec comme enjeu son poste de Lapin de Pâques. Vaincu, Peter doit désormais trouver un moyen de sauver les fêtes de Pâques en distribuant ses œufs au plus vite, grâce à l'aide de Seymour Sassafras (Danny Kaye), d'une machine à voyager dans le temps, et du Père Noël...
Téléfilm d'animation en stop-motion de 50 minutes environ, et basé sur un roman de 1957 narrant les aventures du Lapin de Pâques, Here Comes Peter Cottontail s'avère une jolie réussite technique et visuelle, bénéficiant du savoir-faire de Rankin/Bass en matière d'animation image par image.
On y retrouve le schéma désormais familier des œuvres du studio, avec un narrateur prestigieux qui raconte aux jeunes spectateurs une histoire fantastique, des doubleurs réputés, et des chansons fréquentes, plus ou moins datées et convaincantes (on est loin des chansons présentes dans les Rankin/Bass de Noël, par exemple).
Globalement, cependant, le tout se suit tranquillement, aidé par un Peter Cottontail aux faux airs de Sammy de Scooby-Doo (même doubleur), par un doublage compétent et par une épopée temporelle qui passe de fête en fête (certes américano-centriques, mais bon...), apportant au film un "bestiaire" très varié et agréable (sorcières, fantômes, dinde, farfadets, Santa...). Plutôt sympathique, dans l'ensemble.
(en 2006, ce téléfilm a connu une suite animée laide, en images de synthèse, avec une Reine des Glaces, une pieuvre géante, Roger Moore et Christopher Lloyd au doublage, et le fils de Peter qui doit sauver le Printemps avec l'aide de ses amis animaux)
The First Easter Bunny (1976) :
Lapin en velours offert à la petite Glinda pour Noël, Stuffy (Robert Morse) est jeté à la poubelle lorsqu'elle tombe malade. Il est alors sauvé par une fée, Calliope (Joan Gardner), qui lui donne vie, et l'envoie dans la Vallée de Pâques, pour qu'il y devienne le Lapin de Pâques. Mais le maléfique Zéro (Paul Frees), maître de l'Hiver, entend bien mettre des bâtons dans les roues du petit lapin...
Une adaptation vraiment très libre du Lapin de Velours de Margery Williams, animée en 2d dans un style assez particulier, avec un doublage inégal, et qui rajoute à l'histoire originale tout un tas de personnages et de lieux inutiles (le Père Noël, Zero le maître du froid, son acolyte Bruce, le Pôle Nord, les rennes, le trio de lapins bons à rien, etc).
En fait, on a l'impression d'une production assez datée (les chansons) et sous-développée, comme si Rankin/Bass avaient un script de moyen-métrage de stop-motion de 45-50 minutes qu'ils n'avaient jamais terminé et qui traînait dans les placards, et qu'ils avaient donc décidé de le produire en animation traditionnelle, au format 25 minutes.
Ça fait donc patchwork un peu bâclé, pas très convaincant, et gentiment creux.
The Easter Bunny is Coming to Town (1977) :
S.D. Kluger (Fred Astaire), le facteur, est de retour, pour répondre à toutes les questions que se posent les enfants au sujet du Lapin de Pâques, dont il conte l'histoire : comment Sunny (Skip Hinnant), un lapereau orphelin adopté par la ville de Kidville, et qui, en grandissant, découvre bien vite que la ville voisine est dépourvue d'enfants... hormis son jeune roi (James Spies), opprimé par sa tante maléfique (Meg Sargent). Il décide alors de lui livrer des œufs multicolores, mais le terrifiant Gadzooks (Allen Swift), un ours géant détestant les fêtes en tous genres, se dresse sur son chemin...
Troisième origin story pour le Lapin de Pâques, et troisième version différente produite par Rankin/Bass... une version en stop-motion très largement inspirée de Santa Claus is Coming to Town (sorti 7 ans plus tôt), au point d'en être un remake à peine déguisé, puisqu'il en reprend toutes les grandes lignes de manière évidente.
Après, ce n'est pas forcément désagréable à suivre pour autant, même s'il faut bien l'avouer : privés de la neige inhérente aux fêtes de fin d'année, ou des aventures temporelles de Here Comes Peter Cottontail, les décors et les environnements de ce métrage font un peu vides et trop propres.
Ce qui va de pair avec une production et une direction artistique qui semblent moins abouties que d'habitude, moins soignées, avec des chansons assez quelconques, un côté country qui ressurgit çà et là, un Lapin de Pâques qui sonne parfois comme Owen Wilson, et des références religieuses et bibliques ponctuelles, pas vraiment pertinentes.
Assez quelconque, au final, même si on doit tout de même saluer les efforts techniques du studio.
Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive chez nous dans moins d'un mois, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...
Dans les trois films de la Phase 1 qui l'ont vu apparaître dans le MCU, Tony Stark a connu bien des mésaventures et des bouleversements, qui l'ont drastiquement ramené à la réalité, en lui rappelant sa place dans le monde, et dans l'univers. Tout ceci commence à avoir un impact sur la santé mentale de Tony, et sur son sens des responsabilités...
Iron Man 3 (2013)
Quand débute Iron Man 3, Tony a régressé, et il touche presque le fond. Secoué par son expérience spatiale, et par la réalisation qu'il est désormais insignifiant dans ce nouveau monde qui s'ouvre à lui, Stark est victime de crises de panique, et, comme à l'époque de l'Afghanistan, sa première réaction est de se replier sur lui-même.
À l'époque, il avait construit sa première armure de combat ; cette fois-ci, il en construit une véritable armée, l'Iron Legion, afin de protéger au mieux son entourage, sa ville, son pays, sa planète. Des armures qu'il peut désormais télécommander ou confier à Jarvis, installant ainsi une distance supplémentaire entre lui et toute menace éventuelle, sans toutefois le priver de contrôle.
Mais la dépression de Stark le fait retomber dans ses vieux travers, sa relation avec Pepper se complique, et lorsque Happy est blessé dans une attaque terroriste (une nouvelle preuve, aux yeux de Tony, qu'il est incapable de protéger les siens), l'arrogance et l'impulsivité du génie reprennent le dessus : il menace directement le Mandarin, qui en réponse, détruit prestement la demeure de Tony, son laboratoire, et le laisse pour mort.
Seul, privé de Pepper, privé de soutien, privé de son armure en panne, et perdu à l'autre bout du pays, Stark n'a d'autre choix que de faire le point, et de se reposer sur son ingéniosité et son intuition pour remonter la pente.
Une remontée qui se fait, il est important de le noter, grâce à la compagnie et au regard extérieur d'un jeune garçon inventeur et débrouillard : une figure dans laquelle Tony se reconnaît, et qu'il prend (plus ou moins) sous son aile, le supervisant vaguement tout en le gardant à distance (un peu comme Stark Sr le faisait, de son vivant, avec son fils).
Malgré tous les obstacles se dressant sur son chemin, Stark se prend en main, et prouve que ce n'est pas son armure qui fait de lui un héros : il résout ses problèmes (des problèmes qui, comme toujours, découlent directement des actes passés de Tony et de son caractère impulsif) sans réellement faire appel à son armure (hormis lors du grand affrontement final), et cela déclenche chez lui une certaine prise de conscience : ses armures ne sont pas la réponse miracle qu'il cherche pour protéger la planète et ses proches.
Après son sacrifice new-yorkais et sa victoire contre Killian, Stark comprend qu'il doit chercher ailleurs, et voir plus grand, quitte à repartir de zéro.
C'est ainsi que Tony choisit de détruire tout son stock d'armures : un geste symbolique qui marque son acceptation de son statut de héros, qu'il ait une armure ou non, et le fait qu'il ne se cache désormais plus derrière l'armure d'Iron Man pour assurer la protection de la planète.
Tony Stark est Iron Man, et cette prise de conscience semble indiquer un début de guérison de certaines des failles psychologiques de Tony, qui décide visiblement de réaffirmer le contrôle qu'il a sur sa vie, en soignant tant ses plaies physiques (il se débarrasse de son "coeur") que mentales (à en juger par la séance de "thérapie" de Tony avec Banner, à la fin du film).
Mais, tout comme l'arrogance et le sarcasme permanents de Tony ne sont qu'un masque dissimulant ses fêlures, le fait de faire ainsi table rase du passé n'est, par de nombreux aspects, qu'un geste sans réelle portée, permettant à Tony de récupérer Pepper, et de donner l'impression de passer à autre chose.
Quand viendra Avengers 2, en effet, Stark aura reconstruit son stock d'armures, et aura rebâti l'Iron Legion, sous forme de drones utilisés pour assurer le maintien de la paix à grande échelle.
Pourquoi retomber dans de tels travers ? Une nouvelle fois, à cause de l'usage qu'autrui aura fait de sa technologie...
Captain America - The Winter Soldier (2014)
Si Stark n'est pas à proprement parler dans le film, sa présence se fait drastiquement sentir : dans sa quête d'assurer la protection de la Terre à une échelle plus grande que la sienne, et d'anticiper d'éventuelles menaces, Tony a accepté d'équiper les helicarriers du SHIELD de sa technologie de propulsion révolutionnaire.
Volant désormais à l'aide des répulseurs Stark, les helicarriers du projet Insight sont plus puissants et maniables que jamais...
... mais ils sont aussi aux mains d'Hydra, et sont donc plus dangereux et meurtriers que jamais.
Encore un poids de plus sur la conscience de Tony Stark, qui se trouve à nouveau (indirectement) responsable des actes de ces criminels... et ce, bien que Captain America les ait neutralisés avant qu'il ne soit trop tard.
On peut deviner qu'après un tel détournement de sa technologie à des fins meurtrières, le besoin obsessionnel de contrôle de Stark a ressurgi, plus intense que jamais, et l'a amené à se concentrer sur ses acquis - et sur l'autre personne en laquelle il a le plus confiance au monde : Jarvis - pour tenter d'assurer la paix dans le monde.
Avengers 2 - Age of Ultron (2015)
Arrive alors le second volet des Avengers.
Toujours aussi préoccupé par la sécurité de la planète, et échaudé par l'échec du Projet Insight, Tony Stark a pris la tête des Avengers, et reconstruit son Iron Legion, mais cette fois-ci, il a choisi de minimiser les risques, et de mettre encore plus de distance qu'avant entre lui et ses Légionnaires : plutôt que de concevoir une armée d'armures surpuissantes, il en a fait des drones moins performants, et entièrement confiés au commandement de Jarvis.
Un Jarvis qui, avec Pepper et Happy, est l'une des constantes de la vie de Stark, et ce depuis des années. Logique, par conséquent, que Tony se tourne vers lui pour l'épauler dans la défense de la planète.
D'autant qu'en parallèle, Stark continue de voir plus grand, et travaille sur des projets à l'échelle de la Terre, au nombre desquels le Projet Ultron. Un projet d'Intelligence Artificielle surpuissante, similaire à Jarvis, et capable de défendre la Terre contre toutes sortes d'envahisseurs et d'agresseurs, terrestres et extraterrestres : de quoi supplanter les Avengers, et assurer une paix mondiale à l'humanité.
Un Projet resté dormant, jusqu'à l'entrée en jeu de Wanda Maximoff. Lorsque cette dernière s'introduit dans l'esprit de Tony, elle le rend en effet spectateur impuissant de ses pires terreurs : la fin du monde, la mort des Avengers, l'invasion de la Terre par des forces extraterrestres qui dépassent l'humanité, et la crainte de ne pas en avoir assez fait pour protéger la planète.
De quoi éradiquer tous les progrès (psychologiques) accomplis par Tony, et le remettre sur une pente des plus glissantes : ébranlé, ses failles et son traumatisme rouverts par cette vision, Stark décide de passer outre l'avis des autres Avengers et de mettre en place Ultron, son "armure à l'échelle de la planète".
Et ce qui devait arriver arriva : alors que Tony envisageait Ultron comme une extension de sa personnalité, Ultron devient conscient, et, en bon fils rebelle, se révolte contre son géniteur. Une nouvelle fois, Stark perd le contrôle de ses inventions, et donne naissance à l'un de ses ennemis, un ennemi qui, au passage, lui dérobe son Iron Legion.
Cette fois-ci, cependant, Stark ne tire aucun enseignement de cette leçon, puisque peu de temps après, il décide de réitérer l'expérience, persuadé que ce second essai sera le bon (l'arrogance et l'impulsivité de Stark n'ont jamais vraiment disparu, ni son besoin de réparer seul toutes les situations problématiques en utilisant son génie). Cette fois-ci, sa création, Vision, est une réussite, une fusion d'Ultron et de Jarvis, qui se range aux côtés des Avengers.
Mais la Sokovie est ravagée, les morts sont nombreux, et ils sont tous plus ou moins imputables aux erreurs de Tony Stark : une situation que Stark ne va pas digérer, et qui va le refaire plonger, alors même qu'il semblait remonter la pente quelques mois plus tôt...
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Au cours de la Phase 2 du MCU, Tony Stark a connu des hauts, et des bas.
Après les événements de New York, Stark a sombré, et touché le fond. mais c'était pour mieux rebondir, et entamer - dans un premier temps - une reconstruction tant physique que mentale, alors même que Stark faisait de son mieux pour grandir intérieurement.
Malheureusement, tant le retour d'Hydra que l'incident d'Ultron ont fait replonger Stark dans ses pires travers : il tente à nouveau désespérément de protéger le monde grâce à ses inventions, mais chacune de ses tentatives semble se retourner contre lui, et ajouter toujours un peu plus de poids à sa conscience coupable.
Après Ultron, Tony Stark est fragilisé : les pulsions destructrices d'Ultron, construit "à son image", lui font se demander s'il peut réellement avoir confiance en ses décisions et en son instinct. Et si, quand une nouvelle menace galactique frappera à la porte de la Terre, Tony commettait une nouvelle erreur, aux conséquences toujours plus funestes ?
Comme toujours, cette responsabilité pèse beaucoup trop sur Stark, et le milliardaire aimerait pouvoir s'en débarrasser... mais son égo lui souffle constamment qu'il est le seul à pouvoir trouver une solution.
Tiraillé, Stark va alors prendre du recul, et envisager une solution plus administrative... qui va mener à la Civil War.
Ce mois-ci, outre une semaine dédiée à la Saint Patrick, qui m'a permis de découvrir un Disney très sympathique que je ne connaissais pas (Darby O'Gill et les Farfadets), ainsi que l’œuvre de Tomm Moore, rien de vraiment mémorable à signaler.
Notamment au niveau des sorties 2017/2018, qui, malgré un buzz certain (je pense notamment à La Forme de l'Eau, et à sa hype démesurée, ou à Downsizing), se sont avérées assez inabouties dans leur écriture, et finalement assez moyennes.
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Film du mois :
Pas de véritable film du mois à signaler, hormis peut-être le diptyque Brendan et le Secret de Kells/Le Chant de la Mer, deux films d'animation enchanteurs et magiques.
Flop du mois :
À l'identique, pas de véritable flop, ou du moins, rien qui ne soit vraiment inattendu - Lazer Team ou encore Un Voeu pour être Heureux n'allaient pas être des chefs-d’œuvre, et les DTV en tous genres de la semaine irlandaise avaient un budget insuffisant pour rester dans les mémoires... À la limite, Downsizing, qui ne fait rien de vraiment pertinent ou intéressant de son postulat de départ au potentiel pourtant illimité...
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Au niveau des séries, ce mois de mars a été marqué par deux saisons de Rick and Morty (inventives et agréables à suivre, mais commençant sérieusement à succomber à certains problèmes récurrents des œuvres de Dan Harmon), par la seconde saison de Black Mirror (là-aussi assez inégale et frustrante), par La Fabuleuse Mme Maisel (imparfait, mais tellement attachant et maîtrisé), et par la saison 1 de Westworld, qui commençait bien, mais semble avoir un petit coup de mou dans sa dernière ligne droite...
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En avril, pas de changement en perspective : les critiques séries et cinéma continuent à la fréquence habituelle, avec notamment quelques sorties récentes, et, en fin de mois, Avengers - Infinity War !
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La Forme de l'Eau (The Shape of Water) :
En 1962, Elisa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette officiant au sein d'un laboratoire secret gouvernemental de Baltimore, découvre que le Colonel Strickland (Michael Shannon) mène des expérimentations sur une créature amphibie (Doug Jones) maintenue captive. S'éprenant aussitôt de cet être étrange, Elisa va alors tout tenter pour le libérer, avec l'aide de Giles (Richard Jenkins), son voisin homosexuel, de Zelda (Octavia Spencer), sa collègue afro-américaine, et du Dr. Hoffstetler (Michael Stuhlbard), un espion russe au grand cœur...
Dernier film de Guillermo Del Toro après le très mitigé (pour être gentil) Crimson Peak, The Shape of Water est un peu l'équivalent pour Del Toro de Les Infiltrés pour Scorsese : ce n'est pas son meilleur film, ce n'est pas son film le plus original, mais c'est celui qui a fini par être reconnu par la critique et par les Oscars, et par être multi-récompensé, un peu "pour l'ensemble de son œuvre".
Pas forcément surprenant, cela dit, tant le climat actuel de l'industrie se prêtait à une célébration des thèmes et des personnages de cette Forme de l'Eau : véritable hymne à l'altérité, à la coopération et à l'acceptation d'autrui, le film (réalisé par un Mexicain) nous montre en effet des exclus (un gay, une muette, une noire, un scientifique russe bienveillant) s'associer pour sauver un être différent de l'exploitation par un homme blanc, hétérosexuel, brutal, représentant du patriarcat et d'une certaine idée de la société américaine capitaliste.
De quoi cocher bien des cases sur le bingo des médias américains actuels ; mais il ne faut pas pour autant soupçonner GdT d'avoir fait là un film spécialement calibré pour décrocher des prix. En effet, la Forme de l'Eau est typique de son réalisateur, et brasse des thèmes récurrents chez celui-ci... au point de paraître assez redondant si l'on a déjà vu les autres métrages de Guillermo.
Car pour être franc, si l'on retire la photographie à dominante jaunâtre/verdâtre, qui peut évoquer le travail de Jeunet/Caro, ainsi que la bande originale de Desplat (qui lorgne parfois sur de l'accordéon à la Yann Tiersen), on se retrouve avec deux heures d'une romance assez moyennement convaincante, très balisée, et qui semble recycler pas mal de poncifs de Del Toro (notamment le méchant, qui renvoie clairement au Vidal du Labyrinthe de Pan, y compris au niveau de sa dégradation physique).
D'ailleurs, il est amusant de constater que, finalement, ce SoW tient autant, à des degrés divers, de La Belle et la Bête (la romance), de L'ÉtrangeCréature du Lac Noir, d'Hellboy, que du Labyrinthe de Pan (le destin d'Elisa est très similaire à celui d'Ofelia), voire même... de la Petite Sirène.
Difficile de ne pas penser à ce dernier récit, en effet, tant Elisa semble un reflet du personnage de la sirène. Ariel (on va utiliser le nom donné par Disney, ça sera plus simple) rêve du monde des humains, tombe amoureuse du Prince, et accepte de tout sacrifier - son monde, son quotidien, et sa voix pour être avec lui... Elisa, elle, évoque une sirène ayant déjà troqué sa voix contre une existence parmi les humains : trouvée dans une rivière, déjà muette, elle arbore des branchies cicatrisées, fait des rêves aquatiques, et ne prend du plaisir que dans l'eau. Lorsqu'elle rencontre la créature (vénérée comme un Prince - ou un Dieu - dans son pays), c'est le coup de foudre, et elle sacrifie tout être avec lui, quitte à le rejoindre dans son monde après avoir été transformée...
Pas forcément surprenant (bis) : Del Toro fait régulièrement dans le conte de fées pour adultes (le conte de fées est ici évident, vue la narration d'ouverture, et le côté adulte est renforcé, pour une fois, par un peu de nudité inhabituelle chez GdT), avec des personnages et des situations très manichéennes, et une forme qui prend bien souvent le dessus sur le fond.
Ce qui fonctionne généralement plus ou moins, en fonction de la distribution, du rythme et de l'histoire. Ici, dans l'ensemble, ça ne fonctionne qu'assez moyennement, principalement parce que la romance au cœur du récit semble étrangement sous-développée et distante, au profit d'un Michael Shannon über-méchant et omniprésent.
Le script se plie d'ailleurs en quatre pour rallonger la sauce, notamment avec l'artifice narratif de la cale sèche, qui permet d'éviter de rendre sa liberté à la Créature pendant près d'une demi-heure, le temps que Strickland mène son enquête et que Shannon domine un peu plus le film de sa présence.
C'est dommage, d'autant qu'en parallèle, le script peine à développer son semblant de propos sur la confrontation passé/présent (cinéma vs télévision, illustrations vs photographies, etc), et que GdT se permet quelques digressions jolies, mais pas indispensables (le numéro de danse en noir et blanc, façon The Artist).
Bref, comme souvent avec Del Toro, c'est visuellement très travaillé (même si le filtre vert sur l'image est assez lassant), mais ça manque gentiment de subtilité, et malheureusement, ce côté assez basique et naïf de l'écriture me laisse assez indifférent. D'autant que le jeu parfois assez maniéré de Sally Hawkins ne m'a pas totalement séduit...
3/6 (mais j'ai parfaitement conscience d'être en minorité à avoir trouvé le film très moyen, voire décevant)
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The Hit Girls 3 (Pitch Perfect 3) :
Trois ans après leur retour fracassant, les Bellas originales se réunissent pour une tournée de spectacles aux armées, aux quatre coins de la planète. Rapidement, une compétition s'instaure alors avec les autres groupes présents lors de cette tournée, tous en lice pour une place en première partie de DJ Khaled. Mais lorsque Fergus (John Lithgow), le père criminel d'Amy (Rebel Wilson), ressurgit dans la vie de sa fille, les choses se compliquent...
Troisième et dernier volet de cette trilogie musicale, ce Pitch Perfect 3 s'avère assez involontairement ironique, compte tenu de sa gestation difficile, et des problèmes rencontrés par la production pour réunir sa distribution : on sent en effet clairement que tout le monde, ici, voulait tourner la page depuis longtemps, et que seule une combinaison de salaires confortables, de voyage autour du monde, de récit plus centré sur les quelques stars de la franchise (adieu tous les personnages secondaires des deux premiers films), et de conclusion définitive à cette "saga" a su convaincre les actrices de remettre le couvert.
Après tout, le film passe de longues scènes à expliquer que le moment est venu de passer à autre chose, et il se finit sur les Bellas qui chantent "Freedom" : les actrices sont enfin libres, tant mieux pour elles.
Suite à un Pitch Perfect 2 surproduit et raté, plus intéressé par le parcours de Hailey Seinfeld et par les pitreries de Wilson que par ses autres personnages établis, il semble clair qu'une mise au point a eu lieu avant le tournage de cette conclusion. Kendrick, reléguée à un rôle secondaire dans le deuxième épisode, repasse au premier plan, et est la "star" du groupe : alors qu'elle était totalement éteinte et indifférente dans PP2, ici, elle semble un peu remotivée.
Idem pour Anna Camp, qui a une sous-intrigue plus développée. Mais malheureusement, si Seinfeld repasse en arrière-plan, avec les autres Bellas qui n'ont que deux-trois répliques dans le film, c'est pour laisser d'autant plus de place à Rebel Wilson.
Une Rebel Wilson désormais en mode action star, puisque le film profite de son passage en Europe pour virer au film d'action, avec slapstick, kidnapping, explosions, un Lithgow sous-exploité, et une Wilson qui fait du kung-fu. Absolument aucun intérêt, pour être franc, d'autant que tout ça est réalisé platement et sans inspiration, à l'instar de tous les numéros musicaux (et que la "grosse qui fait du kung-fu et démolit des méchants", ça a déjà été fait par Melissa McCarthy).
La bonne nouvelle, c'est que ce qu'on perd en artifices et en mise en scène clinquante des chansons, on le gagne en production musicale plus satisfaisante, avec des prestations nettement mieux mixées (d'un autre côté, ça aide que les personnages se produisent désormais avec des micros).
La mauvaise nouvelle, c'est qu'entre chansons quelconques (Toxic de Britney Spears, je ne supporte plus), romances insipides, compétition jamais intéressante (un groupe de pop-punk féminin générique façon Josie et les Pussycats) et digressions inutiles, le film finit par tourner à vide, voulant trop refaire de Kendrick la superstar de cet univers pour vraiment convaincre, et paraissant paradoxalement bâclé, avec son heure et demi de métrage, tout compris.
À nouveau, il est difficile de ne pas se dire que, pour ce Pitch Perfect 3, tout le monde voulait se payer des vacances en Europe, conclure pour de bon cette série de films, et que personne ne s'est particulièrement démené sur ce projet...
2.5/6 (mieux que le 2, en dessous du 1)
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Barry Seal - American Traffic (American Made) :
L'histoire (à peu près) vraie de Barry Seal (Tom Cruise), pilote de ligne recruté par la CIA pour effectuer des allers-retours entre les USA et l'Amérique Latine à la fin des années 70, et qui devient rapidement un trafiquant de drogue à très grande échelle...
Un biopic très romancé et goguenard, non dénué d'un certain cynisme, et qui suit les aventures d'un Cruise au sourire désinvolte durant les années 70/80. Un Cruise qui se laisse porter par les événements et par ce qui lui arrive, un destin qui ne pouvait que mal se terminer, et ce sans même connaître la biographie de Barry Seal avant de voir le film.
Dans l'absolu, pourquoi pas : la distribution est sympathique (ça fait plaisir de voir Sarah Wright-Olsen dans un rôle secondaire), l'époque et le sujet sont intéressants, le ton décalé et le rythme sont appréciables, il y a un gros travail de montage... et pourtant, je ne peux pas dire que j'aie particulièrement accroché au tout.
Probablement à cause de la réalisation de Doug Liman, et de la photographie très particulière et stylisée du tout, qui m'ont immédiatement rebuté. Et aussi du fait que la narration et l'histoire sont tellement décousues qu'on n'en retient pas grand chose, en fin de compte, si ce n'est d'avoir vu Tom Cruise faire de l'avion pendant deux heures, et sourire à des narco-trafiquants et à des agents gouvernementaux.
Alors l'ensemble plaira probablement plus à d'autres personnes plus sensibles au style Liman, mais en ce qui me concerne, je suis un peu resté sur ma faim, ce qui est plutôt dommage, puisque je m'attendais à vraiment adhérer à cette proposition.
3/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Back in Time :
Un documentaire américain sur le film Retour vers le Futur, la dévotion de ses fans, et la lucrative franchise qui a découlé du succès de ce métrage.
Pendant un premier tiers de ces 90 minutes, on se dit que ce documentaire est assez sympathique : concentré sur le premier métrage de la trilogie, le métrage bénéficie d'interviews de presque tout le monde, de Silvestri à Spielberg et Zemeckis, en passant par toute la distribution (Thomas F. Wilson et Crispin Glover exceptés), et par bon nombre d'invités, qui permettent tous de retracer de manière plutôt intéressante la genèse du film, sa production, et son influence.
Et puis soudain, passé la première demi-heure, on a droit à un immense coup de frein, puisque le documentaire s'intéresse alors à la DeLorean, aux fans obsessifs qui la collectionnent et la restaurent, etc. Back in Time devient alors totalement redondant, et assez plat, basculant d'un documentaire sur Retour vers le Futur, à un documentaire sur les fans de Retour vers le Futur. On commence à s'ennuyer, on remarque que le temps commence à passer, et on finit par se dire qu'il ne reste qu'une petite demi-heure pour traiter de Retour vers le Futur 2 et 3, ce qui est peu.
Et effectivement, les deux suites sont résumées par Dan Harmon, interrogé face caméra, et qui, toujours aussi cynique et lourd, nous explique que BTTF 2 et 3 sont de grosses merdes qui n'existent pas (un peu comme les fans d'Indiana Jones qui aiment à faire l'impasse sur le quatrième opus, dont on apprend d'ailleurs que la scène du réfrigérateur provient du script du premier Retour vers le Futur). C'est à peu près là toute l'étendue du traitement critique et du retour sur les deux suites de la franchise, qui sont presque plus ignorées que tous les produits dérivés produits depuis.
Tout au plus le documentaire revient-il sur les innovations technologiques du deuxième film (l'hoverboard, les voitures volantes, etc), mais ça s'arrête là.
Très décevant, en fin de compte, Back in Time ressemble à une ébauche de rétrospective, totalement incomplète, et peu satisfaisante, que ce soit pour les fans ou pour les novices.
Un minuscule 3/6 (et encore, je suis généreux)
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Un Voeu pour être Heureux (The Wishing Well) :
Dans la petite ville de Small Wells, la seule attraction touristique est un puits à souhaits aux résultats très aléatoires. C'est là que vit Mark Jansen (Jason London), propriétaire du journal local en difficulté financière, et sa fille Abby (Jadin Gould), qu'il élève seule. Bientôt, Cynthia Tamerline (Jordan Ladd), une journaliste new-yorkaise antipathique, arrogante et prétentieuse, arrive en ville pour écrire sur le puits, mais rapidement, un voeu la précipite dans une réalité alternative ; là, elle est la nouvelle employée du journal, et doit faire ses preuves, tout en prenant conscience de ses défauts, afin de changer le cours de sa vie.
Comédie romantique Hallmark assez médiocre, voire même mauvaise, que j'ai eu énormément de mal à terminer.
La faute à un rythme et des dialogues assez maladroits, à un montage mollasson, à une illustration musicale hors-sujet, des bruitages de sonothèque, et à une interprétation globale assez faiblarde (en particulier au niveau de la post-synchronisation).
Jordan Ladd, notamment, surjoue un peu, en plus d'avoir pris un coup de vieux depuis Club Dread (2004) ; bref, on oublie rapidement ce récit prévisible, qui tourne trop rapidement en rond.
1.5/6
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Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...
On ne présente plus Tony Stark : il le fait lui-même. Superhéros, milliardaire, philanthrope, inventeur de génie, playboy... à l'en croire, Tony a tout pour lui. Mais si son évolution, au fil des métrages du MCU, nous prouve bien une chose, c'est que Tony Stark est bourré de problèmes psychologiques, et que depuis le tout premier film de 2008, ces problèmes le rongent progressivement, de manière cohérente et réfléchie en amont par les scénaristes.
Retour sur un portrait psychologique bien plus subtil qu'on veut bien le croire...
Iron Man (2008)
Dans le premier Iron Man, Tony Stark est au sommet de sa gloire : un marchand d'armes richissime, arrogant, flambeur, qui a toujours un bon mot et une réplique mordante à la bouche, et qui profite au maximum de la vie.
Un comportement de sale gosse insupportable, conséquence indirecte d'un état d'un développement psychologique interrompu à l'adolescence, lors de la mort inexpliquée de ses parents. Tony ne s'est jamais remis de cette double disparition, et sa rébellion est depuis, un moyen de compenser ce manque affectif, ainsi que toutes les responsabilités qui lui sont tombées dessus lorsqu'il a hérité des entreprises Stark - des responsabilités dont il s'est toujours défaussé sur Obadiah Stane, ancien collègue de son père et figure paternelle de substitution.
Dans ses rapports avec Pepper, il en va de même : Stark flirte, Stark frôle, mais Stark ne s'engage pas vraiment.
Jusqu'à ce que les terroristes (financés par Stane) capturent Tony. Soudain, tout change pour lui : autrefois insouciant, persuadé d'être invulnérable, et ne songeant jamais aux conséquences de ses actes, Tony est soudain confronté à celles-ci, à sa propre mortalité, et il est directement mis en péril.
Tony doit soudain se transformer et changer, pour espérer survivre et reprendre le contrôle de sa vie : se sentant désormais responsable des effets de ses armes, il choisit de faire le bien.
Mais il le fait de manière simpliste, immature et disproportionnée, en se reposant sur une armure qu'il endosse, et en allant directement casser du méchant. Son comportement reste adolescent et impulsif : il élimine des terroristes, il met en danger des avions de chasse, il règle le problème Stane (un problème dont il est à l'origine, son indifférence et irresponsabilité ayant permis à Obadiah d'avoir le contrôle total de Stark industries) en faisant de nombreux dégâts collatéraux, et... il annonce à toute la planète qu'il est un super-héros chatoyant et triomphant.
Malgré ce qu'il a vécu, Tony reste Tony : flambeur, vantard, arrogant, superficiel, impulsif... mais il a désormais une faille dans son armure d'indifférence - Tony se sait désormais vulnérable, et responsable de la sécurité et de la vie d'autrui. Une faille qui va ne faire que croître au fil des métrages et des mésaventures de ce cher Iron Man.
Iron Man 2 (2009)
Au début de Iron Man 2, Tony connaît plus que jamais le succès.
Super-héros superstar, il défie le gouvernement, le monde, et flambe de manière toujours plus spectaculaire, affirmant avoir, à lui seul, privatisé la paix dans le monde. Il n'a en fait aucune réelle idée de comment vraiment se comporter en héros, mais il suit son instinct et réagit impulsivement aux menaces, ce qui donne l'impression d'un chien fou totalement incontrôlable, qui n'en fait qu'à sa tête : du Stark typique, qui peut surprendre puisqu'il semblait avoir enfin un peu muri suite à l'épisode de l'Afghanistan...
Mais bien vite, on comprend cette réaction disproportionnée : empoisonné par son générateur, Tony est à l'agonie, conséquence directe de ses décisions dans le premier film. Et comme toujours, lorsqu'il est en position de faiblesse et en difficulté, Stark réagit de manière irréfléchie et instinctive, en se fermant à autrui, et en se réfugiant dans l'alcool, et derrière ses armures.
Pour ne rien arranger, la pression s'accumule sur Stark, et il peine à faire face : outre l'hostilité gouvernementale et militaire (qui veut le priver du contrôle exclusif qu'il possède sur ses armures), le spectre du passé des Stark revient le hanter, avec Ivan Vanko, fils d'un ancien partenaire de Stark Sr, expulsé suite à une dénonciation de ce dernier.
Confronté aux actes passés de son géniteur, qui représente tout ce que Tony Stark déteste symboliquement (sans même parler de la trahison que Stane, autre figure paternelle, a récemment infligée à Stark), et à sa propre arrogance (c'est l'annonce publique de Tony qui a déclenché la colère de Vanko), Tony comprend vite qu'il ne peut survivre seul aux événements déclenchés par ses actions et par ses décisions.
Ce n'est qu'avec l'aide de Pepper, du SHIELD et de War Machine que Tony triomphe de Vanko et de Justin Hammer ; à l'identique, c'est en acceptant l'héritage de son père (dans ce qu'il a de bon et de mauvais) qu'il est guéri de son empoisonnement au palladium.
Malgré toute son arrogance et son génie, Tony réalise alors que s'il veut pouvoir être un héros, et parvenir à gérer cette responsabilité qui lui incombe désormais, il lui faut un système de soutien externe (notamment Pepper), et qu'il ne peut se refermer sur lui-même, pour endosser seul tout le poids de sa culpabilité, et sauver le monde.
Dès lors, Tony va tout faire pour tenter d'alléger sa peine, et de partager la protection de la planète avec plus fort (et plus efficace) que lui... en commençant par rejoindre les Avengers.
Avengers (2012)
Dans le film Avengers, rien ne va plus. Désormais partie prenante du programme Avengers, un moyen pour lui de ne plus être seul, et de ne plus se sentir unique responsable de la planète, Tony se laisse lui aussi manipuler par Loki, et par l'atmosphère de chaos qui enveloppe alors l'équipe.
Comme d'habitude, sa nonchalance, sa grande gueule, et son impulsivité, l'amènent à se mettre le reste de l'équipe à dos, et ses coéquipiers lui disent leur quatre vérités en face : de quoi ébranler suffisamment Stark pour l'inciter, lorsque le moment de vérité arrive, à se sacrifier pour l'humanité, et à emmener un missile nucléaire dans l'espace. Son dernier geste, avant de mourir : appeler Pepper, pour une dernière déclaration d'amour, concrétisant ainsi le progrès effectué par le couple dans Iron Man 2.
Seulement voilà : malgré son geste indubitablement héroïque (n'ayant autrefois qu'une conception égocentrique et très vague de l'héroïsme, Tony choisit ici de se montrer digne de ses coéquipiers, et de se sacrifier pour la planète), Stark est sauvé in extremis, et plus que jamais, il prend conscience de sa place dans l'univers.
Autrefois "roi" de son monde et seul garant de la paix mondiale, Tony n'est désormais plus rien à l'échelle de la galaxie, une galaxie peuplée de créatures toutes-puissantes, de magie, de dieux, etc.
Alors qu'il cherchait à tout prix un moyen de se soulager des responsabilités qu'il s'était imposées, et qu'il pensait avoir trouvé un moyen de partager cette charge avec les Avengers, voilà que Stark se rend compte que les Avengers sont à peine suffisants, et que l'univers est immense et hostile.
Bien qu'il soit protégé par son armure, et qu'il ait survécu à la pire menace que la Terre ait connu, les failles de Tony Stark s'agrandissent, et un stress post-traumatique s'installe (ou plutôt, s'amplifie depuis l'Afghanistan).
Dépourvu de tout contrôle sur les forces que les Avengers affrontent, conscient que rien ne peut préparer les humains à ce qui les attend, Tony ne sait plus vraiment comment réagir, et cela va s'avérer une part cruciale de ce qu'il va devenir dans Iron Man 3.
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Au terme de la Phase 1 du MCU, Tony Stark a muri : de marchand d'armes immature, arrogant et insouciant, il est devenu un véritable héros prêt à se sacrifier pour l'humanité. Mais il reste un héros miné par d'innombrables failles psychologiques, de la perte de ses parents à une nécessité pathologique de contrôler sa vie (et sa technologie) et de protéger le monde.
Comme Atlas avant lui, Tony porte le poids du monde sur ses épaules, son "coming-out" en tant que super-héros semblant être le déclencheur d'une vague d'événements toujours plus dangereux et spectaculaires.
De quoi largement affaiblir l'esprit d'un Stark déjà instable, pour le faire plonger dans la dépression...
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Lazer Team :
Depuis des décennies, le gouvernement américain est en contact avec des entités extraterrestres bienveillantes, inquiètes pour l'avenir de la Terre. Afin de préparer le peuple humain à une éventuelle attaque hostile, ces aliens envoient une armure composite surpuissante sur Terre, armure destinée à un super-combattant entraîné depuis sa naissance (Alan Ritchson). Mais à son arrivée, l'armure est découverte par quatre incapables (Brunie Burns, Gavin Free, Michael Jones, et Colton Dunn) qui récupèrent chacun une pièce de cet équipement : un bouclier, un casque, une arme, et des bottes. Désormais dotés de super-pouvoirs, ce quatuor de bras cassés va devoir travailler avec le gouvernement pour sauver la Terre d'une menace venue des étoiles...
Un long-métrage indépendant financé via IndieGogo (sorti en salle et sur YouTube Red, la plate-forme payante de YouTube) et réalisé/écrit/interprété par le collectif Rooster Teeth, plus connu pour sa série de courts-métrages Red vs Blue.
Malheureusement, ce sont là les limites de ce projet, qui lorgne très fortement vers un Pixels ou un Voisins du Troisième Type : les effets spéciaux sont assez réussis (pour ce que c'est), mais on est en terrain tellement balisé et peu inspiré que le film tombe trop souvent à plat pour être intéressant, d'autant que l'humour des Rooster Teeth est globalement puéril et générique, à base de slapstick et de vannes bas de plafond.
Pas grand chose à voir ici, donc, hormis un quatuor de leads dynamique et motivé, qui fait vraiment de son mieux pour porter ce script faiblard et mollasson sur ses épaules, sans vraiment y parvenir.
1.5/6
(m'enfin, c'est typiquement le genre de film qui va recevoir un accueil triomphal de la part des fans de Rooster Teeth, lesquels critiqueront alors tous ceux qui n'auront pas aimé car "ce n'est pas un film pour vous, vous êtes trop vieux/trop cons/trop sérieux pour comprendre". Un peu à l'instar de ce qui s'est passé pour Not Cool.)
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The Battle of the Sexes :
Un documentaire accompagnant parfaitement le film sorti cette année, puisqu'il en retrace littéralement les grandes lignes (au point de faire double emploi), tout en approfondissant certains aspects survolés ou ignorés dans le long-métrage.
Alors que ce dernier faisait du personnage de Bobby quelqu'un de particulièrement pathétique et misérable, on prend ici nettement l'ampleur de son succès, notamment auprès des femmes, une fois que son numéro de pseudo-macho chauviniste a commencé à trouver de l'écho dans la presse.
Alors certes, le Bobby Riggs original était nettement plus décati que Steve Carell (mais d'un autre côté, on s'aperçoit vite que le syndrome "bio-pic hollywoodien" a encore frappé, et que tous les personnages sont nettement plus séduisants dans le film de 2017 qu'en réalité), mais on comprend aussi nettement mieux qu'il était très malin, et qu'il manipulait constamment tout le monde, ne se lançant jamais dans un pari ou un défi sans être sûr de gagner.
C'est probablement à cause de cela qu'aujourd'hui encore, bon nombre de personnes pensent qu'il a volontairement perdu ce match, tout en pariant de grosses sommes sur cette défaite, afin de rembourser des dettes considérables qu'il avait envers la pègre. Une théorie qui n'est ni abordée ici, ni dans le long-métrage, mais qui a apparemment des arguments relativement probants.
On comprend aussi mieux le personnage incarné par Sarah Silverman, qui n'était pas que la représentante des tenniswomen révoltées, mais aussi la créatrice du plus célèbre magazine de tennis au monde, et donc une femme aux innombrables contacts, et à l'influence conséquente.
De manière générale, à contrario du film, ce documentaire se concentre vraiment sur l'affrontement Riggs/King, et sur son impact direct et indirect sur la cause féminine : une fois débarrassée de toutes les digressions relationnelles et émotionnelles du film de 2017 (vaguement abordées ici au détour de deux phrases), on perçoit mieux la symbolique sociétale de ce match, et on parvient mieux à cerner ce qu'il a pu apporter à ce sport.
Ça reste beaucoup de bruit fait autour d'un gros coup publicitaire monté de toutes pièces, mais ça aide à replacer dans son contexte historique.
Dommage que cela passe par des effets de montage vidéo et sonore, ainsi que par des plans de coupe,tous globalement assez artificiels et forcés, qui affaiblissent le tout plus qu'ils ne le renforcent. Et je ne parle même pas des moments "reconstitution avec des acteurs", heureusement assez brefs.
3.75/6
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Battle of the Sexes :
En 1973, alors même qu'elle commence à peine à assumer son homosexualité dans les bras de Marilyn (Andrea Riseborough), Billie Jean King (Emma Stone), meilleure tenniswoman de la planète, décide de s'engager dans un combat contre le sexisme de sa fédération nationale, réclamant salaire égal pour travail égal. Et pour prouver qu'elle vaut autant que n'importe quel joueur, elle accepte d'affronter Bobby Riggs (Steve Carell), ancien champion de tennis provocateur, manipulateur et showman sexiste, dans un match qui fera date dans l'histoire de la télévision américaine....
Un biopic anglo-américain gentillet et inoffensif, réalisé par le duo à l'origine de Little Miss Sunshine et de Elle s'appelle Ruby, et au sujet qui résonne plutôt bien aujourd'hui, avec ses thèmes d'égalité, de parité, de féminisme, d'homosexualité, de sexisme, etc.
Malheureusement, ça s'arrête un peu à ça, puisque si le tout est très bien interprété (d'ailleurs, il y a d'innombrables visages familiers parmi les seconds rôles, ça fait plaisir : Sarah Silverman, Bill Pullman, Alan Cumming, Natalie Morales, Eric Christian Olsen, Chris Parnell, John C. McGinley), et que les deux heures se regardent très facilement, BotS manque d'un réel point focal, s'éparpille, et peine à exister au delà de la surface de son message et de ses thèmes : on devine qu'il y a plus à dire, qu'il existe probablement des approches plus intéressantes et pertinentes, mais que le film se contente de dérouler son histoire sans trop vouloir sortir des sentiers battus, en jouant fortement la carte du sentiment et de l'émotion.
King, est ainsi présentée comme une joueuse féministe et militante, mal à l'aise dans sa peau, rongée de doutes quant à sa sexualité, mais décidée à imposer la parité dans son sport, coûte que coûte, quitte à se donner en spectacle. Bobby, lui, est montré comme un pseudo-sexiste raté et pathétique, parieur invétéré qui voit là une occasion de se refaire, quitte à en faire trois tonnes et à se ridiculiser ; C'est bien, tout ça, mais paradoxalement, le tennis passe totalement à la trappe, tant tout se concentre sur les personnalités de deux protagonistes, sur leurs vies privées, sur les problèmes qu'ils rencontrent, sur leurs hésitations, etc, plus que sur les enjeux pour leur sport.
La passion du tennis, le contexte sociétal plus large, tout ça, finissent par être éclipsés par la vie personnelle des protagonistes, et quand arrive le grand match, le tout finit par être très plat, sans imagination ni ampleur, avec des doublures visibles, et un suspense forcément inexistant. La réalisation, d'ailleurs, manque régulièrement d'énergie ou d'originalité, avec des cadrages ultra-serrés sur les visages dès que l'émotion est censée poindre le bout de son nez.
En fait, on a l'impression d'un biopic agréable et compétent, mais très anecdotique et manquant un peu de subtilité dans l'écriture ; un film parfait pour décrocher des récompenses, mais qui reste à la surface des choses, donnant beaucoup trop d'importance à ce qui ressemble, ni plus ni moins, à un coup publicitaire guère différent de ce que Andy Kaufman a fait avec des catcheuses, quelques années plus tard.
Cela dit, ça m'a donné envie d'en savoir plus, et donc, dès demain, je passe au documentaire de 2013 détaillant cette "Guerre des Sexes" de 1973...
3.5/6
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Downsizing :
Lorsque des chercheurs norvégiens découvrent comment rapetisser l'être humain jusqu'à la taille de 13 centimètres, l'humanité y voit là une opportunité de lutter contre la surpopulation, la pollution et bon nombre de maux touchant la planète. Dix ans plus tard, alors que leur vie semble enlisée dans une routine déprimante, Paul (Matt Damon) et son épouse (Kristen Wiig) décident de tenter l'expérience, une expérience qui va leur permettre de prendre un nouveau départ...
Tout ça pour ça.
Avec ce postulat amusant et ces effets spéciaux de qualité, on aurait pu s'attendre à quelque chose d'original, de mémorable, de drôle ou d'inventif. Et puis en fait, ce métrage de Payne et Taylor (The Descendants) ne semble tout simplement pas savoir sur quel pied danser, ou à quel genre appartenir : science-fiction/anticipation ? Comédie ? Comédie romantique ? Fable écologique ? Satire ? Drame ?
Le script et le ton global du film partent ainsi dans tous les sens, sans jamais vraiment parvenir à surprendre au fil de ses 2h15 : après 40 minutes de mise en place, Damon découvre enfin le monde miniaturisé, et à partir de là, le tout se transforme en simili-rom-com cousue de fil blanc, sur fond d'apocalypse annoncée.
Alors certes, Hong Chau est très attachante dans un rôle qui frôle pourtant le cliché de l'immigrée qui parle petit nègre (la subtilité n'est vraiment pas de mise dans ce métrage), mais le tout se prend bien trop au sérieux, adopte un rythme paresseux, multiplie les personnages inutiles (Udo Kier, la femme excentrique qui les accueille en Norvège, Kristen Wiig) et finit tout simplement par oublier toute notion visuelle de rétrécissement une fois la Norvège entrée en jeu.
Bref, ça ne capitalise nullement sur son postulat de départ, préférant transformer le tout, à mi-film, en romance et en film à message humaniste sur l'engagement social et caritatif direct, en opposition à l'écologie "théorique", à grande échelle. Soit.
Malheureusement, la mayonnaise ne prend pas du tout sur la durée, et le film tombe vraiment à plat à force de jouer la carte du pathos et des gros violons, dans des scènes prévisibles et balisées de bout en bout.
2 + 0.5 pour les effets d'ILM, et pour Chau = 2.5/6
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Coup de Foudre à Seattle (Love Happens) :
Le Dr Burke Ryan (Aaron Eckhart) est un spécialiste des conseils thérapeutiques et psychologiques, sur le point de signer un contrat multimédia ultra-lucratif. Mais malgré les conseils qu'il prodigue à ses patients, Burke cache un secret : il ne s'est jamais remis de la mort de sa femme, et préfère fermer les yeux sur son passé. De son côté, Eloise (Jennifer Aniston), une fleuriste, a fait une croix sur sa vie amoureuse, agacée par les hommes et leur comportement. Jusqu'à ce qu'elle croise le chemin de Burke, et décide de l'aider à aller de l'avant...
Une dramédie romantique avec un duo principal pas forcément désagréable, Judy Greer dans un rôle secondaire, et une thématique sur le deuil et l'évolution... et c'est vraiment tout ce que j'ai à en dire. Vraiment.
C'est un film tellement calibré et générique qu'on l'oublie aussitôt terminé, voire même en cours de visionnage, d'autant qu'Aniston peine un peu à donner corps à son personnage, trop habituée qu'elle est à jouer des personnages qui lui ressemblent, et à ne plus faire le moindre travail de composition.
2.25/6 (malgré un effort certain fait sur le travail thématique)
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Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive dans un peu plus d'un mois chez nous, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, place à la toute dernière bande-annonce du film, qui est arrivée hier sur le web !
Après des mois d'attente, et probablement retardé par le succès colossal de Black Panther en salles - un succès qui a certainement incité Marvel à décaler au maximum la promotion de cet Avengers 3 pour laisser la Panthère s'exprimer totalement - le nouveau trailer d'Infinity War est enfin disponible... et quel trailer !
Une bande-annonce à la fois moins gratuitement spectaculaire que la première version, mais tout aussi fascinante :
- elle se permet quelques clins d’œil pour spectateurs avisés (Gamora qui explique que Thanos, armé du Gant, pourrait éradiquer la moitié des habitants de notre univers en un claquement de doigt... ce qui renvoie directement à une célèbre page de la bande dessinée où Thanos faisait exactement ça).
- elle sous-entend des flashbacks fascinants sur la vie de Thanos et son recrutement de ses "enfants" (si j'étais joueur, je parierais sur un long segment du film consacré à Thanos et à sa vie, ainsi qu'aux événements du MCU, de son point de vue... mais Feig et ses scénaristes ont l'habitude de me surprendre, donc je préfère m'abstenir).
- elle révèle le visage de l'Ordre Noir de Thanos, notamment Ebony Maw (!!), qui torture le Doctor Strange.
- elle met en scène le face à face de Captain America et de Thanos - un face à face à l'issue dramatique, dans le comic-book.
- et surtout, elle semble invalider pour de bon la théorie de la Gemme de l'âme se trouvant au Wakanda, et justifiant l'assaut de Thanos sur ce pays : on comprend clairement que l'équipe du Captain America se réfugie là pour protéger Vision, et la Pierre qu'il abrite en lui.
La question reste donc posée : où se trouve cette Gemme ?
Puisque les forces terriennes risquent bien de subir une défaite cuisante face à Thanos dans cet opus... peut-être qu'Avengers 4 s'appellera "La Quête de la Gemme de l'Âme" (ou quelque chose du genre), et que le film verra la poignée de héros survivants tenter de trouver cette dernière Pierre, la plus puissante, avant qu'il ne soit trop tard...
C'est aujourd'hui la Saint Patrick, et à cette occasion, notre semaine spéciale dédiée à l'Irlande se conclue par un petit bonus très à propos...
The Luck of the Irish (1948) :
De passage en Irlande, Fitz (Tyrone Power), un journaliste new-yorkais, croise le chemin d'un farfadet, Horace (Cecil Kellaway), avec lequel il sympathise lorsqu'il lui rend son chaudron d'or. De retour au pays, cependant, alors que Fitz retrouve sa fiancée (Jayne Meadows) et le père de celle-ci (Lee J. Cobb), aux ambitions politiques radicalement opposées aux convictions de Fitz, le farfadet réapparaît, et décide de devenir le majordome du reporter, afin d'améliorer sa vie, et de le pousser dans les bras de la jolie Nora (Anne Baxter), jeune irlandaise rencontrée durant son voyage...
Une comédie en noir et blanc de 1948, pas forcément désagréable, mais qui ne dépasse pas le stade de l'anecdotique. En effet, le métrage met malheureusement un certain temps à démarrer (toute la partie irlandaise - en studio - est bien trop longuette, et le film ne démarre réellement qu'à partir de 40 minutes, lorsque le leprechaun arrive en ville), et s'encombre d'une sous-intrigue politique qui aurait pu être traitée avec plus de subtilité ou d'originalité.
Ce n'est pas forcément mauvais, mais ce n'est pas non plus particulièrement mémorable.
3/6
St. Patrick - The Irish Legend (2000) :
Au quatrième siècle, en Angleterre, le jeune Patrick (Luke Griffin), fils de décurion, est enlevé par des envahisseurs irlandais, et ramené en Irlande en tant qu’esclave. Sur place, il trouve la Foi, et devient un émissaire de Dieu, jusqu'à son évasion. Des années plus tard, Patrick (Patrick Bergin) n'a plus qu'une intention : retourner en Irlande et convertir le pays à la Foi chrétienne, en dépit de conflits avec l'Église britannique, qui n'approuve pas ses méthodes radicales...
Un téléfilm Fox Family écrit et réalisé par un habitué de Saban et des Power Rangers, ce métrage ouvertement fantastique est très clair sur ce qu'il raconte : une légende, à la véracité historique très très ténue, et aux nombreux anachronismes.
Il ne faut donc pas se concentrer sur le script, assez bordélique, et prenant la forme d'une narration en flashbacks ; ni sur la plausibilité de ce qui nous est montré - on a droit à des pouvoirs magiques à gogo (Patrick est un véritable Jedi), du surnaturel, de la religion, des clichés à gogo ; ni sur l'interprétation (ce n'est pas désastreux, mais c'est inégal et peu remarquable, dans l'ensemble) ; ni sur les effets spéciaux et la direction artistique (globalement fauchés et laids, surtout lorsque l'on a droit à des montages d'images tout en surimpression et en transparence) ; ni sur la réalisation, très télévisuelle et bancale ; ni sur le prosélytisme du tout, inévitable.
Que reste-t-il, alors ? La bande originale d'Inon Zur (compositeur de jeux vidéo), assez réussie, bien qu'ayant trop d'ampleur compte tenu de ce qu'il y a à l'écran. Toute la partie "conversion de l'Irlande", qui n'est qu'un enchaînement de miracles visuellement immondes, au point que ça en devient amusant à suivre. Et l'histoire en elle-même, intéressante si l'on ne connaît rien du personnage de Saint Patrick.
Mais d'un autre côté, si l'on n'en connaît rien, peut-être vaut-il mieux tout simplement se tourner vers un documentaire, pour tenter d'en apprendre un peu plus sur la vérité historique, plutôt que ce gloubiboulga de métamorphoses, de lumière divine, de vierges sacrifiées, de visions divines, d'autochtones primitifs et de serpents qui s'enfuient...
2/6
(amusant de voir que l'immense majorité des critiques et des avis disponibles en ligne débordent de louanges... et proviennent de sites chrétiens et/ou de croyants)
Patrick (2004) :
Documentaire historique retraçant la vie de Saint Patrick, narré par Gabriel Byrne et Liam Neeson, et faisant le tri entre mythe et réalité entourant le personnage, et sa réputation démesurée.
Comme d'habitude pour ce genre de docu-drama, on a droit à des reconstitutions qui, pour être franc, sont probablement moins honteuses que le téléfilm avec Patrick Bergen, et sont tout aussi efficaces dans leur narration de la vie avérée du Saint.
Si cela fonctionne, c'est probablement parce que ça évite le prosélytisme niais et hollywoodien du téléfilm Fox, en rationalisant ou faisant l'impasse sur tout ce que ce dernier présentait comme divin et surnaturel ; et aussi parce que ça n'oublie pas de développer l'importance de Saint Patrick dans l'histoire de la chrétienté européenne, notamment dans les conséquences de son évangélisation du pays (les moines, les enluminures, etc).
Intéressant, et suffisamment bien mené et rythmé pour rester intéressant jusqu'à la fin.
4/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...
Le Lutin (Luck of the Irish - 2001) :
Jeune lycéen basketteur toujours chanceux, Kyle (Ryan Merriman) voit sa vie bouleversée lorsqu'il perd le sou magique offert par sa mère (Marita Geraghty) lorsqu'il était petit : aussitôt, sa chance l'abandonne, et toute sa famille commence alors à régresser, révélant sa véritable nature. Car Kyle, sa mère, et leur grand-père (Henry Gibson) sont des farfadets, et ils doivent récupérer leur or au plus vite, sous peine de voir le cruel Seamus McTiernen (Timothy Omundson) devenir le roi des farfadets...
Une DCom qui a de faux airs de Teen Wolf/Teen Wolf Too, et qui, si elle se regarde et possède un vrai message pro-immigration et intégration, tourne aussi un bon moment en rond. Il faut dire que les effets spéciaux et l'intégration des farfadets sont assez médiocres (les effets équivalents de Darby O'Gill étaient meilleurs), et que la première heure de métrage est banale au possible, avec quelques poursuites quelconques, et des accents irlandais assez inégaux.
Cela dit, une fois que Omundson intervient vraiment et se lâche, ça décolle un peu (en virant au film sportif, malheureusement), avec en prime quelques idées de réalisation et de transitions amusantes.
Regardable, sans plus (et le côté "l'Amérique est le plus beau pays du monde, on accueille tout le monde, c'est formidable", finit par être lassant).
3/6 (sur l'échelle des DComs)
The Yank (2014) :
À l'occasion du mariage d'un ami, Tom Murphy (Sean Lackey), un américain d'origine irlandaise, part pour l'Irlande en compagnie de ses amis, et de la demoiselle d'honneur de la mariée (Niki Spiridakos), qu'il ne supporte pas. Il découvre ainsi le pays de ses ancêtres, et doit alors choisir entre les attentes de ses parents (Charlotte Bradley, Fred Willard) et ce que son cœur désire vraiment...
Une comédie indépendante assez fauchée, pas très bien filmée, assez mal rythmée (plus d'une demi-heure avant l'arrivée en Irlande) et cousue de fil blanc.
Pire, par moments, ça frôle le documentaire touristique sur l'Irlande, sponsorisé par l'office du tourisme local, avec mélodies locales en fond sonore, stock shots de paysages locaux filmés depuis un hélicoptère et narration en voix off ; la romance transparente entre la jolie grecque séduisante et le protagoniste bedonnant ne fonctionne pas du tout ; et dans l'ensemble, ce n'est pas particulièrement drôle, à quelques moments près.
Cela dit, la présence de Colm Meaney est toujours un plus...
1.5/6 (j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout)
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Brendan et le Secret de Kells (The Secret of Kells - 2009) :
Au fin fond des forêts irlandaises, Cellach (Brendan Gleeson) dirige la construction des murs de la forteresse de Kells, afin de protéger son monastère et son peuple de l'envahisseur viking. Mais Brendan (Evan McGuire), son neveu, est devenu en secret l'apprenti calligraphe du facétieux Aidan (Mick Lally), récemment arrivé, et cela l'amène à quitter le monastère pour s'aventurer dans les bois étranges les entourant...
Un film d'animation signé Tomm Moore et animé à la main, ce métrage est, visuellement, tout simplement somptueux et chatoyant, parvenant en quelques secondes à emmener le spectateur dans un monde et une époque totalement autres, à la fois mystique, spirituel et enchanteur.
Pas grand chose à en dire de plus, vraiment : c'est beau, c'est magique, c'est intéressant, l'approche graphique de ces vikings tout en angles et en pointes est logique et bien trouvée (en opposition avec l'Irlande toute en courbes et en boucles), et dans l'ensemble, ça fonctionne très bien, joliment mis en musique par Bruno Coulais.
Seul bémol, peut-être : l'émotion, qui met un certain temps à arriver. Le film aurait bénéficié à être un peu plus chaleureux dans sa première heure, et à permettre au spectateur de tout de suite s'investir émotionnellement dans l'histoire et dans ses personnages. Là, compte tenu du contexte et de l'univers, ainsi que de l'ambition du film, il y a une certaine distance qui s'instaure très tôt, et qui ne se réduit que vers la fin (dramatique) du récit.
Mais ce ne sont que des détails : dans l'ensemble, The Secret of Kells est une véritable réussite.
4.5/6
Le Chant de la Mer (Song of the Sea - 2014) :
Envoyés par leur père veuf (Brendan Gleeson) chez leur grand-mère, Ben (David Rawle), un petit garçon irlandais de 10 ans, et sa petite soeur muette Saoirse (Lucy O'Connell), décident de s'enfuir pour rentrer chez eux. Mais en chemin, ils découvrent que Saoirse est une selkie, mi-fillette, mi-phoque, dont la destinée est de sauver le Petit Peuple de la terrible déesse Macha (Fionnula Flanagan)...
On prend la même équipe (Moore + Coulais, etc), pour un film d'animation toujours en 2D, mais avec cette fois-ci une teinte dominante bleue, et des légendes océaniques à tout va.
Ici, contrairement au Secret de Kells, le film est nettement plus simple d'accès, plus tendre, avec une introduction qui permet directement d'accrocher le spectateur sur un plan émotionnel : on s'attache aussitôt à cette petite famille, et à cette Saoirse adorable, accompagnée d'un gros toutou très sympathique.
La contrepartie, cependant, c'est que le récit est plus linéaire et balisé, moins surprenant, comme une grosse métaphore sur le deuil et les émotions, assez transparente. Ce n'est pas du tout problématique, loin de là, mais il n'empêche que par moments, j'en suis venu à regretter que le métrage n'ait pas la même durée que Kells, et dure vingt bonnes minutes de plus.
Dans l'ensemble, cependant, c'est tout aussi bon que le film précédent de Moore, tout en jouant sur un tableau différent. Ne faisons pas la fine bouche !
4.5/6
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Darby O'Gill et les Farfadets (Darby O'Gill and the Little People - 1959) :
Lorsque Darby O'Gill (Albert Sharpe), gardien vieillissant d'une propriété irlandaise, est remplacé par un jeune homme fringant, Michael (Sean Connery), le vieillard refuse d'avouer la vérité à sa fille, Katie (Janet Munro). D'autant qu'en parallèle, Darby, bonimenteur patenté, a trouvé un moyen d'obliger le Roi des Farfadets, Brian (Jimmy O'Dea), à exaucer trois de ses vœux... une tâche plus facile à dire, qu'à faire.
Une chouette comédie fantastique familiale Disney qui fleure bon l'Irlande (même si tout a été tourné en Californie), avec des accents dans tous les sens (à la limite du compréhensible, d'ailleurs), des créatures surnaturelles dans tous les coins (Leprechauns, Pookas, Banshees, Calèches fantômes, etc), et des acteurs qui semblent s'amuser (notamment Janet Munro, radieuse et louchant un peu).
C'est très agréable à regarder, ça déborde d'effets spéciaux réussis, et malgré un petit côté patchwork de contes populaires, la dernière partie emporte l'adhésion et s'avère même assez captivante, dans son ambiance et son dénouement.
4/6
La Vallée du Bonheur (Finian's Rainbow - 1968) :
Un beau jour, Finian (Fred Astaire), un immigrant irlandais, arrive en compagnie de sa fille Sharon (Petula Clark), dans la petite ville américaine de Rainbow Valley. Son objectif : enterrer là le chaudron magique empli d'or qu'il a dérobé à un farfadet irlandais, au pays, et espérer que la magie de la vallée décuple ainsi ses gains. Mais Og le leprechaun (Tommy Steele) est sur ses traces, et pour ne rien arranger, les habitants de la vallée ont leurs propres problèmes, qui compliquent rapidement la tâche de Finian...
Une comédie musicale américaine réalisée par Francis Ford Coppola (avec de jolis mouvements de caméra, çà et là), et adaptée d'un spectacle de Broadway à succès, en un métrage de plus de 2h25, avec ouverture musicale, entracte et tout le toutim...
Un Coppola qui paraît vraiment, à l'image du film, tiraillé entre deux époques : d'un côté, la comédie musicale traditionnelle, avec des décors de studios très artificiels, des chorégraphies à la mise en scène classique, une durée interminable, des mélodies datées et peu mémorables, un Don Francks assez transparent, etc ; de l'autre, un fond social plus percutant que la norme (avec un propos sur le racisme, sur la ségrégation, sur le socialisme, sur la liberté, etc), un Coppola qui tente des choses derrière sa caméra, des scènes d'extérieur amples et naturelles, etc...
Le film a donc vraiment le postérieur entre deux chaises, à la fois vieillot et surjoué (le leprechaun est à la limite du supportable, un véritable cartoon sur pattes ; les fiançailles express de l'héroïne semblent déplacées), et parfois moderne et frappant (le numéro de danse de Barbara Hancock, sous la pluie). Ça manque clairement de subtilité, notamment dans son approche de la race, et son blackface du personnage du maire... et au milieu de tout ça, Fred Astaire danse un peu. Un Fred Astaire de 70 ans, qui se remue toujours pas mal, même s'il n'a plus l'énergie de ses 20 ans.
Bref, un résultat assez mitigé pour un film qui n'est pas désagréable, mais qui semble lui-même incertain de ce qu'il veut être.
3/6
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Séduction à l'Irlandaise (The Closer You Get / American Women - 2000) :
Dans un petit village irlandais, les hommes célibataires (Ian Hart, Ewan Stewart, Sean McDonagh, etc) sont de plus en plus mécontents de leur situation. Pour tenter d'attirer de jeunes femmes jusqu'à leur petite bourgade irlandaise, ils ont alors l'idée de placer des annonces dans un journal américain. Ce qui incite les femmes du village à chercher, elles aussi, de la compagnie étrangère...
Un film rural, du producteur de The Full Monty, et qui s'avère une petite comédie sympathique, mais finalement assez anecdotique, et manquant cruellement de punch et de rebondissements pour ne pas être autre chose que rapidement oubliable.
Pourtant, la distribution est très sympathique (Ian Hart est notamment assez attachant, malgré son blond platine immonde), et certaines scènes sont bien trouvées (le sermon du prêtre, qui explique les femmes et leurs voies impénétrables aux hommes du village ^^), mais ça ne décolle jamais vraiment, malheureusement.
Gentillet et sympathique, donc, sans plus.
Un petit 3/6 (et encore...)
La Ballade de County Clare (The Boys & Girl From County Clare - 2003) :
En 1965, deux frères rivaux - John Joe McMahon (Bernard Hill) et Jimmy McMahon (Colm Meaney) - s'affrontent avec leurs groupes respectifs dans le cadre d'une compétition de musique irlandaise se tenant dans le Comté de Clare, en Irlande...
Une comédie irlandaise plutôt amusante et légère, bien qu'un peu trop prévisible (on devine très rapidement l'origine de la brouille familiale, et heureusement, le film ne tente pas trop de jouer la carte du mystère à ce sujet), et souffrant d'une distribution inégale - Hill & Meaney sont impeccables, Shaun Evans est efficace, Andrea Corr est nettement moins constante (mais en même temps, ce n'est pas son métier).
À part ça, le métrage se regarde tranquillement, sans forcément être très marquant, mais pour peu que l'on apprécie la musique irlandaise, on passe tout de même un moment qui n'est pas désagréable.
3.5/6
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Leprechaun : Le Retour de l'Elfe Guerrier (The Last Leprechaun - 1998) :
Ethel (Brittney Bomann) et Tommy (Andrew J. Ferchland) sont envoyés en Irlande pour y passer l'été en compagnie de leur future belle-mère, Laura (Veronica Hamel). Mais ils découvrent bien vite qu'elle est sous l'emprise d'une banshee maléfique, qui, à l'aide de son majordome (David Warner), a pour objectif de détruire la vallée où elle vit, et de tuer ainsi le dernier Roi des Leprechauns. Bien décidés à l'en empêcher, les enfants font alors équipe avec Finn Regan McCool (Mick Walter), le leprechaun en question, pour sauver la région...
Un DTV pour enfants clairement produit avec un budget minimal par Peakviewing (l'équivalent anglais de Marvista), budget qui se reflète à tous les niveaux de la production : effets spéciaux risibles, réalisation plate, interprétation souvent calamiteuse (notamment Hamel, qui cabotine affreusement), accents déplorables, post-synchronisation approximative, maquillages de la banshee particulièrement kitschouilles...
Bref, c'est mauvais, clairement, même pour un film pour enfants, c'est particulièrement fauché et ça se contente d'enchaîner du slapstick quelconque, avec la Banshee et le Leprechaun qui se ramassent encore et encore, pour faire rire les plus petits.
C'est dommage, parce que le Leprechaun est justement plutôt réussi, assez expressif, et interprété avec conviction. De plus, le message écologique n'est pas forcément désagréable... m'enfin bon.
1.5/6
A Very Unlucky Leprechaun (1998) :
Lorsque son père Howard (Tim Matheson) hérite d'une propriété délabrée en Irlande, Molly (Danielle & Stephanie Lombardi) apprend rapidement que le manoir est réputé pour porter malchance. Et alors que les impôts locaux s'abattent sur la famille, la fillette découvre que cette malchance est justement le fait de Lucky (Warwick Davis), un farfadet vivant dans le puits du manoir, et qui est en manque de chance depuis plus d'un siècle...
C'est amusant : cette production Roger Corman est clairement fauchée (effets spéciaux préhistoriques, fils de nylon visibles çà et là sur certains effets, incrustations ratées), basique au possible, pas particulièrement bien interprétée (l'une des deux jumelles est clairement plus juste que l'autre, la post-synchronisation est inégale), son script est un peu bâclé (surtout sur la fin, avec une feinte "ce n'était qu'un rêve" aussitôt rendue inutile par la suite des événements)... bref, c'est du Roger Corman, et ce n'est pas bon, même pour un DTV pour enfants, et pourtant...
Je n'ai pas détesté.
Je ne sais pas si c'est la bonne volonté que tout le monde y met (notamment Warwick Davis, excellent, et qui nous fait là un Leprechaun très sympathique, lointain cousin de son Leprechaunpsychopathe), le fait que l'enjeu du métrage, pour la fillette, est une course de kart façon Mario Kart (assez rare de voir une petite fille en remontrer à ce point à tout un troupeau de garçons), ou tout simplement l'ambiance générale, avec musique irlandaise omniprésente, mais dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable.
Un adulte trouvera tout ça mauvais, mais quelque chose me dit qu'un enfant de l'âge de l'héroïne fermera les yeux sur les problèmes techniques du métrage, et l'appréciera pour ce qu'il est : une production sans grand budget, mais avec de la bonne volonté.
2.5/6
(Warwick reprendra ce rôle un an plus tard dans The White Pony, où il fera de la figuration autour d'une histoire de poney magique)
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Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive à grand pas, et le moment est donc idéal pour revoir tous les films du MCU, dans leur ordre de diffusion initial...
La Phase 3 continue de battre son plein, malgré des Gardiensde la Galaxie un peu décevants : pour l'instant, c'est carton-plein pour cette Phase du MCU... et ce n'est pas fini !
Thor 3 - Ragnarok (2017) :
Lorsque Hela (Cate Blanchett), soeur aînée de Thor (Chris Hemsworth), ressurgit pour conquérir le trône d'Asgard - ou le détruire, le cas échéant - ce dernier voit son monde bouleversé : son marteau est pulvérisé, et il est envoyé à l'autre bout de l'univers, sur Sakaar, pour y devenir un gladiateur dans les jeux du cirque du Grand-Maître (Jeff Goldblum). Mais, là, il retrouve (contre toute attente) l'incroyable Hulk (Mark Ruffalo), qu'il va devoir affronter dans l'arène s'il veut s'échapper...
Une comédie spatiale décalée et hautement réjouissante, pour peu qu'on ne soit pas allergique à l'humour absurde et à un second degré certain, typique du réalisateur, Taika Waititi.
Alors c'est sûr que si l'on s'attendait à un crépuscule des dieux ultra-dramatique et sérieux, il y a de quoi être frustré ; néanmoins, si l'on accroche à cette univers de space-opera déglingué façon années 80, néons, pochettes de heavy metal et Flash Gordon, et que l'on sait à quoi s'attendre, c'est un vrai plaisir.
Ce n'est pas sans défauts, certains personnages sont expédiés ad patres trop rapidement, la post-synchro VO de Cate Blanchett est assez ratée, et l'humour prend parfois trop le pas sur le reste, mais dans l'ensemble, ça fonctionne, c'est fun, et ça met en place certaines des dernières pièces du puzzle Infinity War.
D'où la note de 4.25/6 pour cet Asgardians of the Galaxy.
(critique originale plus complète publiée sur ce blog en 2017, à lire ici)
Black Panther (2018) :
De retour au Wakanda après la mort de son père, T'challa (Chadwick Boseman) doit remplacer ce dernier sur le trône, et dans le costume de la Panthère Noire. Mais l'association de deux criminels - Ulysses Klaue (Andy Serkis) et Killmonger (Michael B. Jordan) - menace bien vite de déclencher un coup d'état, et de renverser l'ordre établi...
Pour conclure cette première partie de la Phase3 du MCU, retour à quelque chose de plus sérieux, avec un film quasi-indépendant du reste de son univers, et qui célèbre l'Afrique sous toutes ses formes.
Acclamé par la critique, et succès au box-office avant même sa sortie, Black Panther est un métrage globalement satisfaisant, aux thèmes pertinents et à la direction artistique spectaculaire (gros travail sur les accents et le phrasé, en VO). Killmonger a ainsi une véritable dimension dramatique qui parle clairement à un certain segment de la population afro-américaine (au risque, malheureusement, de laisser de marbre une grosse partie du public caucasien, pour ne pas dire européen).
Tout n'est pas parfait, loin de là : on peut regretter le sort des deux méchants du film, ainsi que le petit ventre mou, une fois la moitié du récit atteinte. À l'identique, et plus paradoxal de la part du réalisateur de Creed, les affrontements physiques du premier tiers du film (le duel de la cascade, notamment) semblent un peu trop lents, et manquant d'impact (ou d'un montage plus nerveux et percutant). Enfin, on note une certaine redondance dans les scènes finales du film, pré et mi-générique.
Sans oublier, bien sûr, des effets spéciaux relativement inégaux. Si les rhinocéros passent nettement mieux sur petit écran (je me demande même s'ils n'ont pas été retouchés avant la sortie dvd), il n'en va pas de même pour la Panthère et sa tenue : très affairées, en parallèle, sur Avengers - Infinity War, les équipes d'effets spéciaux sont un peu à la peine ici, et il y a toujours un vrai problème de masse et de mouvement des doublures numériques de la Panthère (et de Killmonger). Cela affaiblit donc pas mal le duel final, qui devient un affrontement de synthèse sans réel impact.
Cela dit, après un revisionnage au calme et en VO, j'ai nettement plus apprécié le film, qui m'avait laissé mitigé-positif après une séance cinématographique assez houleuse. Ce n'est pas mon film préféré du MCU, mais il se place néanmoins en bonne position dans mon classement personnel, de par sa fraîcheur et ses thématiques.
4/6
(critique éditée et corrigée en 05/2018 ; critique originale plus complète publiée sur ce blog en février, à lire ici)