Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Parents :
Dans les années 50, la famille Laemle emménage dans une nouvelle maison, typique des banlieues de cette époque. Vue de l'extérieur, la famille semble idyllique : Nick (Randy Quaid) et Lily (Mary Beth Hurt), les parents, s'entendent parfaitement, et leur fils Michael (Brian Madorsky) et particulièrement sage. Trop, peut-être, puisque le garçon devient rapidement persuadé que ses parents sont de dangereux cannibales, et qu'il tente alors d'obtenir l'aide de sa conseillère d'orientation (Sandy Dennis)...
Une comédie très noire et très très étrange signée Bob Balaban, qui mise tout sur son atmosphère bizarre, très caricaturale et kitsch, encore renforcée par une mise en images et une interprétation volontairement très outrées.
Et c'est bien là que le bât blesse, parce qu'autant je comprends totalement qu'on puisse adhérer à 200% à cette approche, à ce style, etc, autant j'ai trouvé le tout trop décousu, trop forcé et trop... hum... creux pour pouvoir adhérer au métrage.
Et comme en plus l'aspect technique du film est parfois défaillant - non seulement le jeune héros est un autiste tête à claques qui murmure toutes ses lignes de dialogue sans la moindre expression, mais en plus la prise de son sur ce film est tout simplement calamiteuse, avec des dialogues étouffés, des sons parasites omniprésents, etc ; tout le sang du film ressemble à du mauvais ketchup trop clair ; le rythme et l'énergie du film sont assez faibles -, j'ai vraiment eu du mal avec cette oeuvre, au point de mettre plusieurs jours à terminer son visionnage (et ce malgré sa durée somme toute limitée).
Je crois que le vrai problème, c'est que le film ne sait jamais trop sur quel pied il veut danser, et qu'au final, il semble manquer de direction : ce n'est jamais suffisamment mordant pour être une bonne satire, jamais suffisamment drôle ou macabre pour être une bonne comédie noire, jamais assez sérieux ou travaillé, thématiquement parlant, pour servir de métaphore pertinente sur quoi que ce soit, et enfin, vraiment jamais assez sanglant, effrayant ou rebutant pour fonctionner en tant que film d'horreur... ou même en tant que pamphlet végétarien !
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Restoration :
Todd Jordan (Adrian Gaeta) et son épouse, Rebecca (Emily Roya O’Brien), s'installent dans une nouvelle maison, où ils découvrent un ours en peluche caché dans un mur, avec en son sein, le journal intime d'une fillette disparue. Rapidement, Todd et Rebecca s'aperçoivent alors qu'une force surnaturelle hante leur demeure, et tente de les amener à résoudre le mystère de ce journal intime...
Film d'horreur indépendant signé Zack Ward, qui tient par ailleurs ici le rôle du voisin un peu collant, ce Restoration n'est pas forcément désagréable à regarder : l'interprétation est solide, et la réalisation est assez compétente, avec quelques plans assez réussis... du moins jusqu'à la dernière partie du film, où tout se délite notablement.
Le script, tout d'abord, a tendance à abattre un peu trop tôt ses cartes, et par conséquent, le spectateur attentif aura vite fait de deviner, à mi-film, les tenants et aboutissants du récit : difficile, dans ce cas, de rester particulièrement passionné ou surpris par ses rebondissements.
D'autant que sur la fin, Zack Ward se laisse un peu aller à tout et n'importe quoi, au niveau réalisation, avec notamment une mini-scène de bagarre gratuite et risible : le film perd ainsi pas mal de son énergie et de son intérêt à mesure qu'il approche de sa fin, une fin qui, pour ne rien arranger, est plutôt prévisible (cf La Porte des Secrets).
Un essai qui n'est pas transformé, en somme, et un petit
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Les Ailes de la Nuit (The Night Flyer) :
Journaliste de tabloïd hargneux et amer, Richard Dees (Miguel Ferrer) n'apprécie guère que son patron le mette en concurrence avec Katherine Blair (Julie Entwisle), une jeune reporter naïve et débutante, sur une affaire des plus sanglantes : un pilote privé, qui ne vole que la nuit, laisse derrière lui une traînée de cadavres exsangues, marqués de tous les signes du vampirisme. À bord de son avion personnel, Richard fait alors tout son possible pour traquer le tueur, qu'il a baptisé le Night Flyer...
Adaptation de Stephen King particulièrement marquée années 90s dans son style, sa réalisation et ses effets, ce métrage vaut principalement pour l'interprétation et le charisme de Ferrer, qui parvient à intéresser le spectateur malgré un personnage assez antipathique, et une intrigue globalement assez peu palpitante ou rythmée.
Ajoutez à cela des effets assez inégaux, un dernier quart qui tire franchement à la ligne (voire même frôle le ridicule dans sa dernière séquence à la mise en images ultra-mélodramatique, qui pourtant arrive après une scène de vision hallucinatoire très réussie) et une interprétation à l'identique (Entwisle est très moyenne), et on se retrouve avec un long métrage pas désagréable, mais plutôt anecdotique.
Heureusement que la créature est assez réussie, visuellement, dans la scène où elle se dévoile.
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Nina Forever :
Après la mort de sa petite-amie Nina (Fiona O'Shaughnessy) dans un accident de voiture, Rob (Cian Barry), suicidaire et un peu dépressif, finit par retrouver goût à la vie dans les bras d'une collègue, Holly (Abigail Hardingham), jeune femme de 19 ans qui se cherche, aime le danger, et possède une part d'ombre qu'elle n'assume pas vraiment. Mais alors que Rob et Holly passe à l'acte, Nina revient d'entre les morts, sarcastique, démembrée et ensanglantée, pour les hanter et se moquer d'eux dès qu'elle en a l'occasion...
Une comédie noire anglaise très bien accueillie par la critique, et qui ressemble un peu à une version plus sombre, malsaine et sexuelle du Burying the Ex de Joe Dante, avec en prime une touche de réalisme populaire typiquement anglais.
Nina Forever s'avère un métrage relativement intéressant, surtout pour un premier film, mais le tout donne tout de même une impression d'inabouti : la faute à un propos fondamental - la métaphore au coeur même du film et de son concept, et qui fait de Nina la manifestation physique de la culpabilité, des insécurités, et des problèmes psychologiques des protagonistes - pertinent, mais bien trop délayé, et un peu répétitif au final, avec un schéma un peu trop basique dans sa narration.
À l'identique, les effets de style et de montage prennent parfois le pied sur la limpidité et l'efficacité du récit, et ce dernier en perd alors notablement en puissance et en intérêt, malgré des interprètes particulièrement motivés.
Un film imparfait, donc, mais, pour un premier film, encore une fois, c'est tout à fait honorable, et ça augure du meilleur pour la suite de la carrière des frères Blaine.
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Night of the Living Deb :
À l'occasion du 4 Juillet, Deb (Maria Thayer), une camérawoman pour une chaîne de tv locale, se réveille dans l'appartement de Ryan (Michael Cassidy), un séduisant inconnu avec qui elle a passé la nuit. Mais lorsque vient le moment de s'éclipser discrètement pour rentrer chez elle, Deb découvre que la ville est désormais envahie par des zombies, et qu'elle va devoir assumer son aventure d'un soir pour survivre aux côtés de Ryan, et de sa famille assez particulière...
Une rom-zom-com à très petit budget, puisque financée via Kickstarter... et ça se voit tout de suite : le métrage fait en effet assez cheap, avec bon nombre de figurants clairement pas professionnels, des zombies et des effets assez fauchés, l'utilisation de témoignages vidéos de fans (clairement des donneurs), et dans l'ensemble, un métrage qui, sur un plan technique, aurait bénéficié d'un plus gros budget (pour faire des prises supplémentaires, pour arranger un peu l'aspect visuel, pour retravailler un peu le scénario, etc).
Ce n'est pas pour autant amateur et honteux, mais ça aurait mérité un peu plus de travail. Parce qu'au final, ce genre de films - si on retire les zombies, on se retrouve avec une énième variante de Two Night Stand ou de #Stuck - repose fortement sur sa distribution, et sur son écriture.
Autrement dit, ici, sur Maria Thayer (sympathique, mais un peu saoulante, et donnant ici directement, par moments, l'impression de marcher dans les pas de la Kimmy Schmidt d'Ellie Kemper) et Michael Cassidy (pas désagréable, mais pas totalement juste, et manquant un peu de personnalité), et sur un script un peu pataud, qui tente d'être à moitié parodique, et à moitié sérieux, mais ne finit que par fonctionner à moitié, à l'image de sa fin, presque baclée et plate.
Pas forcément désagréable à regarder, mais pas non plus particulièrement mémorable ou original, une comédie zombiesque qui sera tout aussi vite oubliée qu'elle a été regardée.
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The Conjuring 2 :
En 1977, alors qu'ils se remettent tout juste d'une affaire éprouvante à Amityville, le couple d'enquêteurs du paranormal formé par Ed et Lorraine Warren (Patrick Wilson et Vera Farmiga) sont mis au courant d'une affaire toute aussi étrange : à Enfield, en Angleterre, la famille Hodgson est victime de phénomènes surnaturels, centrés autour de la plus jeune des enfants...
Je crois que c'est sans appel : j'ai vraiment énormément de mal avec le cinéma de James Wan.
Insidious et The Conjuring, premiers opus de leurs séries respectives, m'avaient laissé plutôt de marbre à un moment ou deux près (mais l'exorcisme braillard du premier Conjuring m'avait bien agacé), et ce tout en leur reconnaissant une forme particulièrement travaillée et intéressante.
Ce Conjuring 2, lui, m'a mis sur la piste d'une explication.
Une explication à mon rejet du style de Wan, au fait que je ne ressente rien devant ses films, bref, pourquoi est-ce que, malgré son évident sens du cadre et de l'image efficace, les films de Wan finissent par me laisser à leur porte : c'est peut-être bien parce qu'il souffre du syndrôme Michael Bay.
Non pas qu'il mette des explosions partout, mais bien qu'il ne pose jamais sa caméra. La caméra bouge quasi-constamment, d'un plan à l'autre, d'une scène à l'autre, elle virevolte, elle tourne, se met de biais, se redresse, pivote vers un autre personnage, se rapproche, s'éloigne, avance, recule, etc. Ce qui ne se remarque pas forcément trop dans un film d'action made in Bay, tant le rythme fait que ces mouvements participent à l'énergie du tout... mais dans un film d'horreur, il en va autrement, puisque ces mouvements permanents, s'ils peuvent occasionnellement aider à instaurer une certaine tension, ou à "attirer" le spectateur dans l'image, peuvent malheureusement aussi finir par le distraire, la lenteur du rythme et des plans faisant que le spectateur a plus de temps pour les remarquer. Et une fois qu'on remarque cette tendance, on ne voit plus que ça...
Quoiqu'il en soit, même sans ce problème de réalisation, reste que ce Conjuring 2 arrive un peu trop tard, puisqu'en 2015, le cas Enfield avait été traité sous forme de mini-série par la chaîne anglaise SkyTv ; une mini-série assez moyenne et oubliable, qui préférait faire passer le côté surnaturel de son récit au second plan, derrière les problèmes de ses personnages, en particulier ceux de Maurice Grosse, l'un des enquêteurs, véritable protagoniste principal du programme.
Entre cette mini-série et les documentaires concernant le cas Enfield, donc, l'histoire commence à être connue par coeur, déjà qu'à la base, elle n'est pas particulièrement originale ou palpitante.
Ici, Wan choisit en prime de la lier aux deux Warren, et de rajouter, en prime, toute une histoire secondaire de nonne démoniaque qui hante Lorraine, et qui est liée à Amityville. Le film tente donc d'en faire beaucoup trop, sans parvenir à instaurer de vraie tension ou de vraie terreur : la première heure consiste ainsi entièrement en une alternance des deux intrigues principales (les Warren et le cas Enfield), des intrigues qui prennent beaucoup trop leur temps, d'autant qu'elles abattent rapidement leurs cartes respectives : le cas Enfield en montrant son fantôme (celui d'un vieux pépé ronchon qui veut regarder la tv en paix, et qu'on cesse de l'importuner : pas vraiment de quoi trembler) et les Warren en faisant de même, avec la nonne maléfique bien moins effrante qu'il n'y paraît, surtout lorsqu'elle court, un peu ridicule, en tenant un cadre de portrait en guise de visage.
La tension ne règne donc pas vraiment, malgré les efforts tourbillonnants de James Wan. À partir de l'heure de métrage, les deux intrigues commencent enfin à se rencontrer, mais le tout ne fonctionne que très ponctuellement : en effet, le script commence très rapidement à ronronner, et on commence à sentir les 120+ minutes du film.
Pire, certains effets sont tellement téléphonés qu'ils tombent à plat, ou ne fonctionnent tout simplement pas : l'apparition du Crooked Man avait du potentiel, par exemple, mais le recours à la transformation numérique et l'effet de ralenti ont tendance à tuer la tension et la frayeur de cette première apparition (la seconde fonctionne un peu mieux).
Reste alors l'affrontement final, et la conclusion de toute cette affaire... mwé. Là aussi, le fait que le démon travesti en nonne ne fasse pas peur du tout (en même temps, les habits de nonne, c'est quitte ou double : soit on a peur, soit on rit), et son exorcisme en trois minutes chrono font que la fin ne convainc pas non plus totalement.
Mais le tout reste néanmoins relativement bien filmé, bien joué (même si Farmiga est comme toujours à la limite du surjeu caricatural... mais bon, c'est son style), et je suppose que c'est efficace, pour peu que l'on accroche aux techniques de Wan.
Même ressenti que le premier = même note.
2.5/6, mais la note serait probablement plus élevée si je n'étais pas tant gêné par le style Wan.
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Si Près du Danger / Amour, Danger (Mother, May I Sleep With Danger) :
Leah (Leila George), une étudiante, tombe amoureuse de Pearl (Emily Meade), une apprentie-photographe, et entre les deux jeunes femmes, c'est le grand amour, au grand dam de Julie (Tori Spelling), la mère de Leah, et de Bob (Nick Eversman), un ami de cette dernière, épris d'elle. Mais si Julie et Bob se méfient, c'est parce qu'ils ont découvert que Pearl est une Nightwalker, une vampire à la recherche du grand amour. D'autant que les trois consoeurs de Pearl (Amber Coney, Zoe Sidel & Gabrielle Haugh), assoiffées de sang, tournent aussi autour de Leah...
En 1996, dans Si Près du Danger (alias Amour, Danger), un téléfilm de la chaîne NBC (depuis diffusé régulièrement sur Lifetime), Tori Spelling interprétait (mal) Laurel, une adolescente éprise d'un beau brun ténébreux (Ivan Sergei), en réalité un dangereux psychopathe dont seule la mère de Laurel (Lisa Banes) avait conscience du secret.
Aujourd'hui, Lifetime étant désespérée à l'idée de créer un buzz ironique à la Sharknado (cf Joyeux Noël, Grumpy Cat, ou encore le téléfilm récent avec Will Ferrell et Kristen Wiig, Grossesse Sous Surveillance), elle a donc décidé de fêter les 20 ans de ce téléfilm médiocre et insipide en mettant en chantier un remake, et en demandant à James Franco de le réinventer.
Ce qui, dans l'esprit de James Franco, se résume à une phrase : "en faire un film d'exploitation avec des lesbiennes vampires". Et pour coucher sur papier cette idée de génie (parce que Franco est clairement trop occupé pour ça), rien de tel que d'avoir recours à l'une de ses copines du moment, qui en prime récolte ainsi un petit rôle, en tant que l'une des trois vampirettes antagonistes pseudo-goths à forte poitrine. À la réalisation ? Une autre amie de Franco, actuellement en charge de l'adaptation de l'un de ses livres.
Mais qui dit Lifetime, dit aussi respect des bonnes moeurs : ce téléfilm sera donc un porno soft lesbien, aux scènes de nudité toutes amputées, mais qui pourtant en garde tous les clichés et les défauts. Sans compter que, malgré l'intelligence supposée de Franco, le propos même du film est d'un pataud incroyable, choisissant de faire du vampirisme une métaphore (déjà bien éprouvée et éculée) de l'homosexualité, puis de le répéter encore et encore dans les dialogues d'un enseignant de l'université (Ivan Sergei dans un rôle microscopique), qui fait un cours étrangement obsédé par les vampires et les gays (et qui prône Twilight comme exemple de bonne adaptation vampirique !).
Autant dire que le niveau du discours est digne d'un tumblr superficiel pseudo-engagé, et qu'il vire parfois au féminisme peu assumé et contradictoire, en montrant des vampirettes qui s'en prennent principalement aux hommes brutaux, violeurs, etc.
Mais pas d'inquiétude : le peu d'ambition du film est vite recadré par l'interprétation affreusement figée et botoxée de Tori Spelling, par des passages musicaux déplacés à la limite du softcore (sous les yeux d'un James Franco goguenard, dans le rôle anecdotique du directeur d'une pièce de théâtre), par une distribution inégale (Leila George est la fille de Greta Scacchi, et ressemble nettement plus à sa mère qu'à Spelling), par une réalisation aux effets forcés et artificiels très 90s, bref, si le tout fait illusion pour un téléfilm Lifetime diffusé au mois de Juin, on est quand même à deux doigts de l'équivalent lesbien d'un film de David DeCoteau.
Restent tout de même un cast qui, Spelling exceptée, fait des efforts, ainsi qu'une histoire d'amour lesbienne, du surnaturel et une tendance au gore gratuit, trois points en particulier qui détonnent nettement sur une chaîne aussi carrée et conservatrice que Lifetime.
Au premier degré, c'est médiocre, au mieux ; au second degré, c'est kitsch au possible. En conclusion, c'est du
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Wyvern :
Dans la petite ville de Beaver Mills, en Alaska, on se prépare à célébrer le Solstice d'Été dans la joie et l'allégresse ; mais lorsque le réchauffement planétaire libère une Wyverne des glaces anciennes dans lesquelles elle hibernait, les habitants excentriques de Beaver Mills sont en danger. À Claire (Erin Karpluk), serveuse de restaurant, Jake (Nick Chinlund), un routier blessé de passage en ville, et à Travis (Don S. Davis), un Colonel à la retraite, d'aider leurs concitoyens à vaincre la bête...
Un téléfilm Syfy assez banal et mollasson, dans la lignée des autres productions du genre et de la chaîne, mais qui tire un peu son épingle du genre grâce à ses personnages assez sympathiques (que ce soit pour des raisons de casting, très divers et pluri-ethnique, d'écriture, ou tout simplement d'humour - l'adjointe neurasthénique et amorphe du shérif, par exemple), à sa créature plutôt réussie visuellement, et à ses décors naturels très agréables.
Ça n'en fait pas un chef d'oeuvre, loin de là, mais ça me donne envie d'être indulgent.
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Carny (Carnage) :
Dans la petite ville de Reliance, dans l'état de New York, le Shérif (Lou Diamond Phillips) découvre la fête foraine fraîchement installée par Cap (Alan C. Peterson), ainsi que son attraction principale, le Diable de Jersey, une créature démoniaque maintenue en cage. Mais le Shérif a d'autres problèmes : une camionnette abandonnée sur le bord de la route, un cadavre retrouvé en morceaux dans les bois, et le Pasteur Owens (Vlasta Vrana), un extrémiste opposé à la venue de la fête foraine en ville... et pour ne rien arranger, voilà que le Diable s'échappe, et commence à massacrer les habitants de la région...
Un téléfilm Syfy qui exploite le mythe du Jersey Devil... et n'en fait pas grand chose, en fait, puisque la bestiole est presque un personnage anecdotique dans cette histoire : on l'aperçoit une fraction de seconde au début, puis on la voit un peu mieux aux alentours de la première demi-heure (avant qu'elle ne disparaisse dans les bois), puis durant quelques meurtres toujours cadrés de manière à économiser au maximum le budget effets spéciaux... et enfin, à la fin, où le Diable est plus visible, fait globalement illusion, et est rapidement évacué.
Car ce qui semble intéresser le scénariste, c'est plus le développement de ses personnages, et l'enquête du Shérif sur Cap, que tout le reste. Et comme, SyFy oblige, les effets pratiques sont assez ratés (les membres arrachés et globes oculaires énuclés font vraiment toc), et l'interprétation est très très inégale (voire même par moments risible), ça n'aide pas vraiment à s'intéresser au récit.
Reste au moins une créature plutôt intéressante visuellement, un Lou Diamond Phillips en mode nonchalant, et quelques idées et trognes sympathiques. C'est peu.
2/6
(paradoxalement, certains détails et comportements - le pasteur fanatique, les rednecks qui incendient la fête foraine - semblent tellement à la limite de l'anachronisme qu'en transposant exactement ce même scénario à une période plus éloignée - 1800/1900, dans l'Ouest - on aurait probablement pu tirer de cette histoire quelque chose de nettement plus pittoresque et intéressant)
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P.O.V. - A Cursed Film (P.O.V. - Norowareta Film) :
Mirai Shida et Haruna Kawaguchi, deux jeunes actrices japonaises, présentent une émission spéciale consacrée aux phénomènes paranormaux, dans laquelle elles passent en revue des vidéos envoyées par des spectateurs. Mais rapidement, il s'avère que les vidéos du jour montrent toutes l'école d'Haruna, supposément hantée par l'esprit d'une institutrice suicidée. Incapable d'arrêter ces vidéos, l'équipe de production décide de débarrasser l'école de cet esprit maléfique, sous l'oeil de leurs caméras et des deux jeunes filles...
Un found footage japonais réalisé par Norio Tsuruta (responsable d'un segment de Masters of Horror), et qui suit globalement les conventions du genre, sans jamais s'avérer particulièrement effrayant ou convaincant.
Le problème principal du métrage, c'est qu'il est structuré en trois grandes parties : la première (la mise en place) se déroule principalement dans des studios où se filme l'émission. Ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, mais ça se regarde tranquillement.
La seconde partie, malheureusement, plombe tout le film : dès que l'on arrive dans l'école, et que l'enquête (très peu palpitante) commence, tout le monde commence à surjouer (ou à mal jouer, tout simplement), la caméra tremble dans tous les sens, et les effets sont tellement peu crédibles que ce P.O.V. perd tout son intérêt, et agace presque.
Et puis, 15-20 minutes avant la fin du film, arrive le générique de fin, après une scène plate au possible.
Le récit reprend pourtant après ce générique, pour tenter de jouer la carte du méta, en montrant les deux héroïnes, dans une salle de cinéma vide, en train de découvrir le film que nous venons de voir : à l'initiative de leurs producteurs, elles revivent ainsi l'expérience, tout en étant à nouveau filmées, et on regarde donc des images retrouvées de personnes regardant des images retrouvées qui, à un moment, montrent des personnes regardant des images retrouvées.
Une mise en abîme pas forcément inintéressante (en tout cas plus intéressante que l'histoire en elle-même), mais qui finit par, à nouveau, tomber un peu à plat.
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Detention :
Dans la ville étrange de Grizzly Lake, une lycéenne rebelle (Shanley Caswell), son meilleur ami (Josh Hutcherson) et d'autres élèves doivent réussir à échapper à un tueur en série qui s'en prend à eux...
Un objet filmique non identifié signé Joseph Kahn (Torque) et qui aurait pu s'appeler "Teen Movie" tant c'est littéralement ce qu'il est : un film adolescent, en cela qu'il a le langage d'un ado, l'humour sarcastique d'un ado, l'énergie d'un ado, le déficit d'attention d'un ado, bref... Detention, c'est un peu comme être dans la tête d'un adolescent pendant 90 minutes.
Et c'est probablement pour cela que, lors de mon premier visionnage, j'avais jeté l'éponge au bout de 45 minutes, tant c'est un film qui fait dans la surenchère perpétuelle, qui mange à tous les râteliers, et qui tente de faire des références à tout ce qui s'est fait dans le genre teen movie, mais aussi en matière de slashers, de films d'action, de films fantastiques, etc. Parfois, c'est uniquement un code visuel qui est repris, parfois, c'est une intrigue, parfois, le film référencé est directement cité par les personnages... bref, ça déborde de références, jusqu'au trop plein, et jusqu'à l'overdose.
Cette fois-ci, néanmoins, j'ai décidé de tenir jusqu'au bout de ce métrage bordélique, plus préoccupé par son style que par son intrigue patchwork. Pas de surprise, la seconde moitié du film est à l'image de sa première moitié, voire même peut-être pire, puisque le prétexte du slasher est tout simplement abandonné pendant le plus gros du film, pour laisser place à des digressions assez improbables ("la mouche"), qui ne servent à rien, si ce n'est probablement à placer là une idée totalement aléatoire donc les scénaristes ne savaient que faire ailleurs.
L'appréciation de ce film se fera donc probablement en fonction de la tolérance du spectateur pour le cinéma très très flashy, et pour les intrigues décousues et surréalistes ; reste un certain paradoxe inhérent à ce métrage, qui ne semble pas avoir de public lui correspondant vraiment : c'est un film qui se veut "jeune", ironique et superficiel dans sa forme, de quoi rebuter les vieux cons comme moi, mais qui est aussi bourré de références de trentenaires cinéphiles, qui passeront très certainement au dessus de la tête des "ados" ciblés.
En ce qui me concerne, je reconnais l'originalité du tout, et le temps et l'énergie investis par Kahn dans ce projet ; mais à mes yeux, pour bien réussir un script aussi chaotique et déjanté, le plus important est d'avoir énormément de rigueur, au risque de produire un gloubiboulga brouillon et rapidement écoeurant.
Ici, Kahn a privilégié le fun, le n'importe quoi et les effets de manche à la rigueur, et ça se voit clairement.
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The Blackcoat's Daughter (aka February) :
Dans un pensionnat pour jeunes filles perdu au milieu de la neige, Rose (Lucy Boynton) et Kat (Kiernan Shipka), deux adolescentes aux âges et aux préoccupations différentes se retrouvent seules à attendre leurs parents, alors que tout le monde part en congés de février. Bien vite, le comportement de Kat commence alors à prendre un tour menaçant et potentiellement surnaturel. Ailleurs, Joan (Emma Roberts), une jeune femme échappée d'un asile psychiatrique, est prise en auto-stop par un couple bienveillant (James Remar & Lauren Holly), qui va justement rendre hommage à la mémoire de leur fille décédée neuf ans plus tôt, dans un pensionnat très familier...
Un film d'horreur indépendant réalisé par le fils d'Anthony Perkins, et dont la mise en image glaciale, le rendu visuel froid et clinique, et le rythme délibérément très lent et posé en rebuteront clairement certains.
D'autant que la bande originale du film, toute en grincements, en bourdonnements et en dissonnances, finit par desservir le film en s'avérant épuisante et lassante, alors que dans ses premiers moments, elle contribuait joliment à cette tension permanente et ambiante.
Autre souci, si globalement l'interprétation est solide (je ne sais toujours pas si le jeu halluciné de Shipka fonctionne ou non, mais une chose est sûre, il participe à l'étrangeté de l'ensemble), le script n'est pas forcément totalement à la hauteur de ses ambitions et de son rythme lancinant, avec une structure fracturée qui sert à cacher un peu l'extrême simplicité du récit.
(attention spoilers)
Ainsi, dès que Remar parle de sa fille décédée, on comprend rapidement que Joan et Kat ne font qu'une (d'ailleurs, cette astuce de casting est assez discutable, improbable, et purement à l'intention du spectateur), qu'elle a perdu l'esprit (que ce soit pour des raisons sataniques ou psychiatriques, le résultat est le même, même si le film privilégie l'hypothèse démoniaque), et que la partie de l'intrigue "en flashback" va désormais se dérouler de manière prévisible et inéluctable.
Ce qui aurait pu lui conférer une tension incroyable, et aurait pu être l'occasion pour le réalisateur de passer à la vitesse supérieure, voire de surprendre... mais non. Le rythme reste alors le même jusqu'au bout, ce qui affaiblit notablement l'impact du tout, et fait un peu dire "tout ça pour ça ?".
Dommage, mais néanmoins suffisamment intéressant pour mériter le coup d'oeil.
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La Cabane dans les Bois (The Cabin in the Woods) :
Cinq étudiants (Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Anna Hutchison, Fran Kranz, Jesse Williams) vont passer un week-end dans un chalet forestier, mais rapidement, ils sont attaqués par les cadavres réanimés des anciens occupants des lieux ; en parallèle, une étrange organisation scientifique surveille les jeunes gens, et semble contrôler tout ce qui leur arrive...
Un film signé Joss Whedon et Drew Goddard, et qui, à sa sortie, a reçu un accueil critique unanimement positif outre-atlantique, car perçu comme une déconstruction ironique du genre du slasher, par un créateur estampillé geek et en très claire odeur de sainteté (à l'époque, du moins, puisque Avengers était sur le point de sortir), mais qui n'a de cesse de diviser la communauté des amateurs de genre.
Et moi-même, je dois bien avouer qu'à chaque revisionnage, je reste toujours assez mitigé sur le produit fini. Que l'on soit (ou non) au courant de la nature réelle du récit (que de toute façon l'on devine assez facilement dès le générique de début, avec toutes ces illustrations de sacrifices religieux) ; que l'on remarque (ou pas) le degré de lecture métadiscursif du script (qui fait des scientifiques des réalisateurs de film d'horreur, et des spectateurs du film des dieux sanguinaires exigeant la souffrance des personnages pour apaiser leurs pulsions) ; que l'on reconnaisse (ou pas) les nombreux visages familiers des oeuvres de Whedon ; que l'on s'attache (ou non) à une héroïne (Kristen Connolly) pas désagréable du tout, assez jolie, touchante, et bonne actrice... et bien le tout reste tout de même assez plat.
La faute à un gros déficit d'empathie envers les jeunes étudiants, déficit imposé tant par l'idée de base du film (oui, ils sont supposés être des clichés ambulants, je sais), que par une incapacité du métrage à nous intéresser un tant soit peu à leur sort (pas forcément aidé en cela par l'interprétation des acteurs, parfois insipides, et parfois agaçants au possible - Kranz) ; mais la faute aussi des choix créatifs particulièrement discutables, qui ne font qu'affaiblir le concept fort au coeur du récit. Un film centré sur le quotidien des ingénieurs dans leur labo ? Ouaip, je serais partant. Un métrage sur une bande de jeunes plus intelligents que la moyenne, et qui parviendrait à repousser des vagues de créatures attaquant leur cabane, sans la moindre perte humaine ? Dans le cadre d'une parodie, pourquoi pas !
Mais le métrage tel qu'il est construit, alternant entre clichés d'horreur volontairement déroulés sans la moindre originalité, la moindre tension ou le moindre intérêt (franchement, difficile de faire moins intéressant visuellement et conceptuellement que la famille de zombies sadiques... même si c'est amusant de voir Thor asséner une corde-à-linge brutale à Jodelle Ferland, comme ça, en passant), rebondissements sans surprise et télégraphiés (le saut en moto, par exemple), et scènes de laboratoire qui cassent tout début de suspense avec des vannes et autres répliques décalées et ironiques ? Ça ne fonctionne pas totalement, tant sur le plan de l'humour que sur celui de l'horreur ou du métadiscursif.
Après, il faut bien avouer que le grand n'importe quoi des 20 dernières minutes est amusant (à défaut d'être très subtil - le gros bouton rouge - , original - on retrouve de nombreux concepts recyclés de l'univers de Buffy/Angel - ou bien écrit - la Directrice qui arrive à la fin pour bien tout expliquer pour les spectateurs idiots), et que le métrage dans son ensemble n'est pas forcément désagréable à suivre.
Mais il en reste néanmoins une étrange impression de fanservice, et un peu le sentiment que Whedon & co ont voulu, avec cette Cabane, avoir le beurre, l'argent du beurre, et le c*l de la crêmière, comme on dit, en utilisant la caution artistique de l'hommage au genre horrifique et du propos métadiscursif intelligent, pour camoufler le fait qu'en soi, une grosse moitié de Cabin in the Woods est un slasher basique et médiocre, recourant à tous les clichés racoleurs du film d'horreur (plan topless inclus) de manière assez hypocrite, et surtout, totalement inefficace (puisque c'est la comédie qui prime avant tout, et que l'horreur est inexistante).
Bref, avis mitigé, comme je le disais plus haut : c'est suffisamment sympathique et original pour avoir la moyenne... mais c'est aussi particulièrement frustrant, comme souvent chez Whedon.
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Ominous :
Alors que leur couple bat de l'aile, Michael et Rachel (Barry Watson et Esmé Bianco) perdent leur fils (Gavin Lewis) dans un accident automobile. Mais bien vite, un homme étrange (Mark Lindsay Chapman) leur propose de leur ramener leur enfant, s'ils promettent de le protéger envers et contre tout. Sauf qu'à son retour, le garçon n'est plus que l'ombre maléfique de lui-même...
Un téléfilm SyFy produit, réalisé et écrit par Peter Sullivan, un faiseur de dizaines de téléfilms catastrophes, de métrages pour enfants, et autres téléfilms fauchés de Noël : un palmarès que l'on retrouve dans cette histoire ultra-dérivative, au couple principal issu de la tv, et qui tente de rythmer son récit en plaçant, à chaque coupure pub, une scène semi-spectaculaire.
Je dis "semi", car les personnages antipathiques, les péripéties improbables, et les effets spéciaux calamiteux font que ces scènes paraissent plus souvent risibles qu'autre chose : on a droit, dans le désordre, à des éclairs dignes des Power Rangers, à une torche humaine numérique visuellement très laide, à une mini-tornade virtuelle qui déclenche un massacre sur un terrain de jeu, à une crucifiction avec barbelés numériques, et enfin, à la pièce de résistance, une armée de corbeaux en images de synthèses, clonés les uns sur les autres par un stagiaire en effets spéciaux, et qui attaquent le groupe d'intervention de la police locale.
Ah, et j'ai failli oublier le garçon possédé, qui pour le grand final, se transforme soudain en adulte musculeux aux cheveux numériques et au visage de Deadite.
Pas grand intérêt réel, tout ça, mais au moins, on ne retirera pas au réalisateur son ambition ; il voulait faire un film d'enfant satanique photocopié sur les grands classiques, et lui rajouter une dose de spectaculaire bon marché : bingo, c'est exactement ça... et ça a, malheureusement pour lui, un niveau qualitatif proche du néant.
2/6, tout de même, pour la mise en images de certaines idées, et pour les efforts d'Esmé Bianco.
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Evidence :
Dans une station service abandonnée du Nevada, à quelques kilomètres de Las Vegas, un groupe de touristes (Caitlin Stasey, Torrey DeVitto, Svetlana Metkina, Dale Dickey, Nolan Gerard Funk et Albert Kuo) et le conducteur de leur bus (Harry Lennix) accidenté ont été massacrés par un tueur anonyme, laissant derrière eux plusieurs caméras aux bandes partiellement utilisables. Des spécialistes des forces de l'ordre (Radha Mitchell, Stephen Moyer) passent alors ces images au crible, pour tenter de mieux comprendre ce qui s'est produit...
Moui. Après la journée d'hier, et ses films particulièrement mauvais, j'espérais quelque chose de plus intéressant pour aujourd'hui, et malheureusement... ce n'est pas aussi simple.
Parce qu'ici, le réalisateur de Phénomènes Paranormaux (un semi-found footage déjà assez médiocre, sur des extraterrestres, avec Milla Jovovich) a décidé de jouer la carte du métadiscursif, pour s'attaquer plus frontalement au genre du found footage. Soit. On a donc droit, ici, à des officiers de police (au jargon pseudo-technologique digne d'un mauvais épisode des Experts) qui étudient des bandes retrouvées : on regarde donc des personnes qui regardent littéralement du found footage, mise en abîme, tout ça....
Et ça marche... un temps.
(attention, spoilers)
Après l'introduction du film (une ouverture totalement gratuite en plan tournoyant et en image figée numérique, sans aucune raison pratique ou intrinsèque, mais qui a au moins le mérite d'attirer l'attention), on a droit à la présentation des personnages pendant la première demi-heure, et à une tentative de les rendre sympathiques et attachants. Ça ne fonctionne pas véritablement, mais passons, ça reste un minimum intéressant, parce qu'on se surprend à scruter les moindres détails de chaque image, pour tenter de deviner vers quoi se dirige le film.
Puis, à partir de l'arrivée dans la station service abandonnée, le film bascule dans un slasher basique filmé en found footage tremblotant, et là, ça commence à se gâter. Car si le réalisateur parvient à injecter un peu de tension (principalement à base de jump scares faciles provoquées par des parasites numériques et des gros bruits qui font sursauter), le tout finit par être une autre grosse demi-heure d'actrices qui crient constamment, d'images en pseudo-vision nocturne assez immonde, et autres morts en vue subjective. De quoi assez rapidement agacer, d'autant que le spectateur est plus intéressé par le whodunit du tout : mais là, problème, le script tente d'aiguiller les soupçons du spectateur de manière un peu trop évidente.
En effet, tout spectateur normalement constitué soupçonnera immédiatement, avant même l'arrivée dans la station service, le petit ami frustré, et le conducteur de bus, tous deux très louches. Des soupçons qui se renforcent puisqu'on ne les voit pas mourir à l'écran... et puis on se dit rapidement, alors que le film semble de plus en plus pencher vers l'hypothèse du conducteur, que tout ça est trop gros. Et qu'à l'identique, l'absence totale du petit ami depuis vingt minutes est trop évidente pour être la bonne réponse au mystère.
Pourtant, il n'y a pas d'autre hypothèse plausible, compte tenu du sexe du tueur, à la carrure, à la force, à la silhouette, et aux mouvements clairement masculins... et puis soudain, le scénario nous montre que l'une des héroïnes a survécu, et un frisson glacial parcourt l'échine du spectateur : ils n'auraient pas osé, tout de même ?
Tenter un twist aussi bancal que "c'est l'actrice ambitieuse présentée comme l'héroïne, et qui fait 45 kilos toute mouillée, qui a tué et dépecé toutes les autres victimes !" alors que pendant tout le métrage, c'était clairement un homme d'un mètre 85/85 kilos sous le masque du tueur... ?
Et bien si.
Et là, on finit par se demander si c'est du génie, ou du gros foutage de gueule (pour parler franchement), puisque la plausibilité de ce twist et de la manière dont il est révélé (avec publication virale des vidéos, montage, etc) ne tient pas la route dès que l'on commence à y réfléchir un peu, que les motivations des protagonistes sont, au mieux, discutables, que la chronologie de tout le métrage est très improbable...
Bref, on réalise, à la toute fin, que le script n'est qu'un empilage d'artifices narratif forcés, qui n'a qu'un seul objectif : tromper le spectateur et paraître malin, quitte à ce que pour cela, l'échafaudage scénaristique soit aussi solide qu'un château de cartes en pleine tornade.
Mais malgré tout... je ne me suis pas ennuyé. Et je dois dire que j'admire le réalisateur d'avoir eu les bollocks de proposer un twist aussi pourrigolo.
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Bad Building :
Johnny Craig (Jimmy Breau), animateur d'une émission télévisée de chasse aux fantômes en perte de vitesse, décide de s'aventurer, avec son équipe, dans le Desmond, un immeuble à la réputation particulièrement sinistre et menaçante...
Un navet canadien qui pue l'amateurisme à plein nez, et ce dès ses cartons-titres d'ouverture, interminables, et qui semblent avoir été écrits par un adolescent persuadé qu'en utilisant des lettres capitales, il aura plus d'impact sur le spectateur.
Et puis à partir de là, c'est un festival, entre les fantômes qui sont des acteurs filmés sur fond noir et surimposés en transparence sur l'image, l'interprétation médiocre, les personnages interchangeables, trop nombreux, et jamais développés, la tension inexistante, les morts ridicules, et l'environnement sous-éclairé, pour cacher la misère.
Je vais être franc : je m'ennuyais tellement que j'ai fini par passer 25 bonnes minutes du métrage en avance-rapide... et je n'ai absolument rien manqué.
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Bon Ménage (A Good Marriage) :
Un soir, alors que son époux Bob (Anthony LaPaglia) est en déplacement professionnel, Darcy (Joan Allen) découvre que celui-ci est en réalité un tueur en série sanguinaire aux nombreuses victimes. Après plus de vingt ans de mariage, Darcy doit alors prendre une décision radicale lorsque Bob rentre à la maison, conscient de la découverte de sa femme : continuer une vie de couple hantée par ce secret, ou tout faire pour que la justice triomphe enfin...
Adaptation scénarisée par Stephen King de l'une de ses nouvelles, ce Bon Ménage possède une distribution intéressante - LaPaglia, Kristen Connolly, Stephen Lang, Joan Allen - mais c'est bien à cela que se limite son intérêt.
En effet, le métrage ne vaut guère plus qu'un téléfilm Lifetime dans sa forme et dans son déroulement, avec cette héroïne qui découvre toutes les preuves matérielles des crimes de son époux en l'absence de celui-ci... et n'en fait rien, préférant attendre qu'il rentre gentiment à la maison. Soit.
Pour ne rien arranger, King a recours à de multiples reprises au gimmick des hallucinations de l'héroïne, qui s'imagine alors être directement accusée par un présentateur tv, ou assaillie par son époux, ou bien en train de découvrir un cadavre ; autant dire que cette grosse ficelle récurrente agace plus qu'elle ne fonctionne réellement (d'autant que le script finit tout simplement par cesser de l'utiliser sans qu'elle ne débouche sur rien de particulier), et se combine à la passivité incroyable de Darcy pour achever de rendre tout ce petit monde diablement inintéressant et énervant.
Pas la moindre subtilité, pas la moindre tension, et zou : pas le moindre intérêt.
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The Offering (aka The Faith of Anna Waters) :
Apprenant que sa soeur Anna vient de mourir, Jamie (Elizabeth Rice), une jeune journaliste, part pour Singapour, pour en apprendre plus sur le drame, apparemment un suicide. Rapidement, cependant, il apparaît que la mort d'Anna est liée à d'autres cadavres récemmment retrouvés, et à une conspiration diabolique visant à l'avènement de Leviathan sur Terre...
Un film d'horreur made in Singapour, écrit et réalisé par un réalisateur local, tourné avec un cast anglo-saxon, et qui recycle tous les pires clichés du genre, repompant à droite et à gauche, pour produire une bouse sans queue ni tête, qui mélange maisons hantées, sectes sataniques, démons, possessions, exorcismes, tour de Babel, langage binaire, vidéos webcams, pirates informatiques, enfants fantômatiques, anagrammes, sacrifices, téléscopes et plein d'autres trucs sans jamais parvenir à leur donner un sens ou une cohésion.
Et comme en plus, c'est globalement assez mal joué, que les personnages n'ont pas la moindre réaction plausible, et que l'enquête de l'héroïne est tout sauf intéressante, zou : poubelle !
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The Funhouse Massacre :
Lorsque, le soir d'Halloween, cinq psychopathes menés par le gourou Manny (Jere Burns) s'évadent de l'asile d'aliénés tenu par un directeur incapable (Robert Englund), ils s'installent dans une fête foraine toute proche, alors même que des centaines de visiteurs arrivent pour se faire peur dans des attractions retraçant leurs crimes horribles. Seuls deux officiers de la Loi et un groupe de jeunes fêtards s'aperçoivent alors de l'ampleur du massacre, et c'est à eux de tenter de mettre un terme à cette nuit de cauchemar...
Une comédie horrifique indépendante qui ne se prend pas trop au sérieux, et qui tente d'être à la fois un film d'horreur gore, une parodie du genre, et d'injecter un peu d'action et de décontraction dans le tout.
Malheureusement, il faut bien admettre que si le métrage est assez agréable à suivre, il manque clairement de la maîtrise et de la subtilité nécessaires pour réussir à équilibrer ces différents aspects du script.
On se retrouve donc avec un film d'horreur qui ne fait pas peur, et dont les effets font plus sourire que frémir ; avec une parodie ponctuellement drôle, mais qui vire par moments à du Scooby-Doo en un peu plus sanglant et sexy ; et avec des affrontements un contre un et des meurtres pas très bien filmés, et un peu précipités.
D'ailleurs, le métrage lui-même semble être pressé, et bien décidé à tout boucler son récit en moins de 90 minutes, quitte à tailler sec dans le développement des personnages (la fliquette qui appartenait à la secte) et dans le dénouement du métrage.
Dommage, car sinon, c'est plutôt sympathique, et les acteurs (globalement compétents) semblent vraiment s'amuser (surtout Jere Burns), d'autant que le tout a été tourné dans une vraie maison hantée d'Halloween, ce qui assure des décors convaincants et sinistres.
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The Hexecutioners :
Dans un futur très proche, Malison (Liv Collins), une jeune femme complexée, timide, obéissante et fébrile, vient de rejoindre les rangs d'une compagnie fournissant des services légaux d'euthanasie. Après une première mission qui se termine mal, on lui confie un nouveau dossier très important, pour un client richissime aux demandes excentriques. Accompagnée par Olivia (Sarah Power), une autre employée, quant à elle sophistiquée, décomplexée, et aux méthodes peu orthodoxes, Malison se rend donc chez ce client, qui vit dans un manoir étrange, sous la surveillance de l'étrange Edgar (Timothy Burd)...
Un film indépendant qui s'est avéré à la fois une bonne surprise, et un moment de frustration certain. Qui aurait cru qu'en s'associant pour la seconde fois avec le scénariste de Pontypool, le réalisateur de Monster Brawl (un nanar sur des combats de catch entre monstres pour déterminer qui est le plus monstrueux) parvienne à mettre en boîte un film d'épouvante aussi réussi visuellement ?
Parce que c'est bien là la réussite principale de cet Hexecutioners : son visuel et sa photographie. Tout est particulièrement travaillé, la direction artistique est impeccable, et par conséquent, l'ambiance est particulièrement prenante et tendue. Et comme le tout est globalement bien filmé - voire même, plutôt inventif (cf la scène de rituel presque poétique, muette, aux couleurs désaturées de manière sélective), ça fonctionne pendant une bonne partie du métrage.
Là où le film pêche nettement plus, c'est son script. Le postulat de départ est intéressant (bien qu'un peu sous-exploité, je dois dire. J'aurais aimé voir le duo-titre sur plus de missions, histoire d'accentuer un peu plus leur rapprochement amical), les deux actrices principales plutôt convaincantes et sympathiques (malgré un peu de surjeu çà et là chez Liv Collins), et le métrage se suit avec une certaine curiosité, bénéficiant de décors très convaincants et originaux (encore un labyrinthe de verdure, décidément !), et d'un déroulement intrigant.
Mais malheureusement, progressivement, le scénario se délite, à mesure que l'on approche de la dernière demi-heure : les séquences oniriques se multiplient, les personnages ont des réactions et/ou prennent des décisions improbables, les motivations de chacun s'obscurcissent un peu trop, bref, il y a un certain manque de rigueur structurelle et scénaristique qui s'infiltre petit à petit, au détriment du film.
Malgré toutes les qualités techniques de cet Hexecutioners, celui-ci déborde d'idées, trop d'idées, qui par conséquent ne sont pas toujours très bien exploitées ni maîtrisées, et finissent par paraître un peu aléatoires et brouillonnes lorsque le film touche à sa fin.
Dommage, mais néanmoins 3.5/6 pour l'ambiance et le visuel
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Atrocious :
Cristian Quintanilla (Cristian Valencia) et sa petite soeur July (Clara Moraleda) accompagnent leurs parents et leur petit frère passer des vacances dans leur maison de vacances. Cristian et July, cependant, ont une autre idée en tête : tout près de la maison, en effet, se trouve un labyrinthe de verdure laissé à l'abandon, scène d'une légende urbaine fantômatique. Bien décidés à mener l'enquête, les deux adolescents s'y engagent caméras au poing...
Un found-footage espagnol tourné à l'économie, et particulièrement frustrant.
En effet, toute la mise en place est plutôt agréable, grâce à un environnement intéressant (le labyrinthe de verdure, la maison), à un aspect technique suffisamment basique pour être crédible, et à une famille relativement sympathique : les relations entre Cristian, July, leur petit frère et leur chien sonnent relativement juste, tout comme la manière de filmer des deux adolescents, leurs réactions, leurs disputes, etc. À partir de là, on s'attache un peu à eux, etc, donc sur ce plan-là, c'est réussi.
Malheureusement, sur le plan du found-footage, c'est une autre paire de manche. Non seulement Atrocious cumule quelques erreurs de débutant (le carton d'ouverture de la police, les retours en arrière, avances rapides, etc), non seulement le film n'est pas particulièrement effrayant ou tendu, mais en plus, il tente un twist radical (et pourtant hautement prévisible), qui change totalement le sujet et le ton du métrage, le faisant passer de film fantastique à slasher basique.
Et comme en plus les 25 dernières minutes (aux 3/4 en infra-rouge, notament dans les bois à tourner en rond) sont particulièrement redondantes, on se dit que la production manquait un peu d'expérience et/ou a voulu capitaliser sur un genre sans le maîtriser, et est passée à côté d'un petit found footage efficace, pour simplement se retrouver avec quelque chose de regardable, sans plus.
2.25/6 (ça vaut moins, honnêtement, mais la petite famille m'est étrangement sympathique)
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The Rezort (aka Generation Z) :
Après que le monde ait failli être ravagé par une épidémie zombie, qui a débouché sur une guerre sanglante et traumatisante, les derniers morts-vivants ont été cloîtrés sur une île isolée, où une entreprise privée a bâti un parc. En échange de sommes non-négligeables, le Rezort est désormais ouvert au public, et chacun peut y venir chasser le zombie, en parcourant les grandes étendues sécurisées de l'île pour y faire un safari. Un groupe de touristes, parmi lesquels Melanie (Jessica De Gouw), son petit ami Lewis (Martin McCann) et le chasseur Archer (Dougray Scott) visite justement le parc lorsqu'un sabotage libère tous les zombies, qui se ruent alors sur les visiteurs...
Une assez bonne surprise, je dois dire, signée du réalisateur de Outpost 1 et 2.
Bon, tout de suite, abordons l'évidence : oui, ce Rezort peut se résumer à Jurassic Park (ou Westworld, au choix) avec des zombies en lieu et place des dinosaures.
Le postulat est le même, le rendu visuel est le même (les clôtures, les jeeps, la salle informatique), le déroulement des évènements est le même, et il y a même l'équivalent du verre d'eau qui tremble, avec ici une grille qui se met à trembler lorsque les hordes zombies se rapprochent soudain.
Et pourtant, malgré ce repompage éhonté, le film fonctionne relativement bien. Probablement parce que le réalisateur n'est pas un manchot, mais aussi et surtout, parce que le film semble avoir bénéficié d'un budget conséquent, qui se voit clairement à l'écran, tant dans les décors, les environnements, que dans les maquillages, plutôt corrects.
Dès le début, avec son mélange de flashs d'infos internationales, le tout est assez convaincant, pose son univers de manière crédible, et continue sur sa lancée.
Malheureusement, cette lancée est tout de même un peu chaotique, principalement à cause de la caractérisation et du casting de certains personnages, qui ne sont guère attachants : ainsi, De Gouw, supposée jouer une jeune femme traumatisée tentant d'exorciser les démons du passé, traduit cela à l'écran en arborant constamment la même expression dépressive et constipée, sans jamais exprimer d'autre émotion (ah, si, la colère quand son petit-ami ex-militaire abat de sang-froid l'un des humains qui vient de se faire mordre... mouais) ni le moindre charisme ; quant à Dougray Scott, disons que je suis très content qu'on ait eu Hugh Jackman en Wolverine, et pas lui, car niveau charisme, il a aussi un déficit certain, surtout dans un rôle où quelqu'un comme Jason Flemyng ou James Purefoy auraient fait des merveilles.
On passera aussi sur le propos politique et sur le pseudo-débat sur l'éthique de la chasse aux zombies, pas très passionnants, convaincants, ou surprenants (on voit venir de très loin la révélation finale, par exemple) : au moins, ils ont le mérite d'exister, même si leurs intentions sont plus intéressantes que leur exécution.
Mais dans l'ensemble (malgré ces défauts et malgré un déroulement assez prévisible), alors que je m'attendais à un navet de plus sorti directement en DVD, le résultat final m'a plutôt plu, et globalement assez diverti.
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Home Movie :
David Poe (Adrian Pasdar), pasteur, et son épouse psychologue, Clare (Cady MCClain) s'installent à la campagne avec leurs deux enfants, Jack et Emily (Austin & Amber Joy Williams), des jumeaux, nés le 31 Octobre. Mais un soir d'Halloween, voilà que Jack et Emily commencent à se comporter bizarrement, une attitude qui ne fait qu'empirer au fil des semaines, et que leurs parents chroniquent au quotidien par le biais de leur caméra familiale.
Premier long-métrage de Christopher Denham (acteur dans Argo et Forgetting the Girl, entre autres, mais aussi co-scénariste du mauvais Area 51 d'Oren Peli, et scénariste/réalisateur du faiblard Preservation, en 2014), qui est ici à la fois réalisateur et scénariste de ce found footage façon vidéo de famille, au budget clairement limité.
Et malheureusement, Denham n'a pas le talent nécessaire pour compenser ce budget étriqué, puisque le rendu à l'écran est assez faiblard, à la fois trop proche d'une DV mal étalonnée/éclairée (mais bien cadrée) pour vraiment faire "home movie" (peut-être que si le film avait été déplacé dans les 80s/90s, et filmé avec les moyens de l'époque, ça aurait été plus intéressant), et pas assez professionnel pour vraiment rendre le visionnage agréable.
Bref. Un found footage sur des enfants maléfiques, auxquels est confronté Adrian Pasdar et sa femme, et qui, pour une raison que je ne m'explique pas, a reçu énormément de bonnes critiques, notamment de la part des sites spécialisés outre-atlantique.
Alors peut-être que je suis passé totalement à côté, mais j'ai trouvé le tout profondément médiocre, entre :
# Pasdar qui se force à jouer un père pasteur toujours hyperactif, immature, survolté, quasi-insupportable, qui filme tout, tout le temps, sans raison ni logique, se déguise constamment, fait le clown devant l'objectif, et apprend à ses enfants à faire des choses essentielles comme de crocheter des serrures et de faire des noeuds complexes (deux choses qui vont forcément e retourner contre lui plus tard dans le métrage).
# son épouse psychologue qui ne réagit jamais pendant tout le film, et accuse son mari de maltraiter les enfants quand ça commence à dégénérer.
# l'absence totale de réaction des deux parents face aux actes de leurs enfants : à mi-film, les enfants ont déjà tué et torturé toutes sortes d'animaux, et crucifié le chat... et pourtant, les parents ne semblent pas plus troublés que ça, et la vie de famille continue normalement, avec Pasdar qui fait l'idiot, et les parents qui ne réalisent pas que leurs enfants sont des monstres.
# les rebondissements un peu trop capillotractés et/ou prévisibles : les enfants sont retrouvés dans le même lit, couverts de morsures, mais plutôt que d'essayer de découvrir (ne serait-ce que visuellement) si ces morsures en question ont été faites par des enfants ou par un adulte, la mère accuse directement son mari, comme je l'ai mentionné plus haut, et ce sans raison particulière.
# les choix visuels assez discutables : le film est montré dans l'ordre chronologique, mais on n'échappe pas aux moments "omniscients", avec une caméra que personne n'est vraiment en train de tenir, qui n'a aucune raison d'être allumée ; il y a des jump cuts, des avances rapides, des rembobinages, des effets de montage inexpliqués...
# certains effets sont forcés, comme ces gamins qui se téléportent subitement dans une pièce, juste histoire de faire sursauter un personnage, et de laisser sous-entendre qu'ils ont des pouvoirs démoniaques (alors que pas franchement).
# et cette fin un peu bordélique et pas toujours très logique : les enfants sont supposés avoir drogué leurs parents en leur faisant manger de la soupe, mais jamais on ne voit ces derniers la manger, justement...
En résumé, j'avoue avoir regardé le tout sans grande passion, d'autant que les effets assez pauvres, le rythme mollasson malgré la durée très limitée, et les rebondissements prévisibles n'aident pas à s'immerger dans le tout. Mais encore une fois, peut-être que je suis passé à côté, et peut-être que toutes ces scènes anémiques auraient dû me terroriser ou m'angoisser...
(un peu à l'image du dîner en famille durant lequel les jumeaux se rebellent et jettent des couverts par terre : une scène plate, qui n'a pas grand intérêt intrinsèque... si ce n'est que j'ai adoré la réaction du chien familial, dans un coin de l'image, qui après avoir sursauté une fois ou deux, décide qu'il en a ras le bol de ces cons d'humains qui le dérangent pendant sa sieste, et quitte tout simplement le tournage en allant directement rendre visite à l'équipe derrière la caméra)
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Cell Phone, l'Appel des Zombies (Cell) :
Alors que Clay (John Cusack) est à l'aéroport, un phénomène étrange se produit partout dans le monde : tous les utilisateurs de téléphones portables sont simultanément frappés d'un mal implacable, qui les transforme en "phoners", des zombies meurtriers animés d'un même esprit collectif incompréhensible. Accompagné d'Alice (Isabelle Fuhrman), une jeune voisine, et de Tom (Samuel L. Jackson), un conducteur de métro, Clay va alors traverser le pays, pour tenter de retrouver sa femme et son fils...
Encore une adaptation de King, encore un flop, avec cette fois-ci Stephen King en personne au script... et un métrage tellement laborieux qu'il a mis plus de deux ans et demi à sortir après la fin de son tournage.
D'ailleurs, tout dans ce Cell Phone sent le projet fauché et bricolé encore et encore en post-production par Saban Films (vraiment pas un gage de qualité ^^), pour tenter d'en extraire quelque chose de potable.
Le générique de début ? Du texte blanc basique surimposé sur de gros blocs noirs qui couvrent un quart de l'écran. La prise de son ? Inexistante en extérieur, ce qui rend certains dialogues à demi-inaudibles. La prise de vue ? Réalisation médiocre du réalisateur de Paranormal Activity 2, qui échoue à instaurer la moindre ambiance, et use et abuse de la caméra portée, qui n'apporte rien au film, hormis des zooms numériques ponctuels, assez moches. Les effets spéciaux ? Digne d'un DTV Asylum. Le montage ? Quelques faux raccords dans l'action, et un manque de rythme chronique.
Et puis, bien sûr, l'écriture. Je n'ai jamais lu le livre original, mais là, entre les péripéties mollassonnes, les personnages secondaires inexistants, la tentative d'introduire un élément plus métadiscursif sur le bien/le mal/la notion d'auteur (tentative jamais aboutie), les dialogues calamiteux (dès qu'ils arrivent à l'Académie, c'est un festival d'exposition bancale et un peu ronflante)... comme je l'ai dit, c'est laborieux.
Résumons : c'est techniquement très médiocre, ça ronronne rapidement, la fin est particulièrement décevante, et au final, malgré le cast, on a, les 3/4 du temps, l'impression de se retrouver devant un Walking Dead du pauvre...
1.5/6 (pour quelques scènes ou moments intéressants, malheureusement beaucoup trop rares)
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
Bunker of the Dead (CERUSIT) :
Dans une petite ville de Bavière, deux compères, Markus (Patrick Jahns) et Thomas (Aciel Martinez Pol) sont bien décidés à mettre la main sur l'or de guerre des Nazis, qu'ils pensent dissimulé dans une base souterraine abandonnée, baptisée CERUSIT. Équipé d'une combinaison à caméra embarquée, et relié en permanence à Thomas, Markus s'aventure dans le dédale souterrain... un dédale où il va trouver militaires américains, extraterrestres, ovnis, et zombies nazis.
Une bouse totale made in Germany, qui dès sa première minute, façon in media res, laisse vraiment augurer du pire : zombies nazis mollassons, au maquillage basique, Hitler zombifié et stéroïdé, voix-off agaçante... et très rapidement, on s'aperçoit qu'il en est de même durant tout le reste du métrage.
Un métrage supposément conçu comme un found-footage (comme l'indique son carton titre pourri en ouverture), mais qui finit par n'être qu'un Wolfenstein 3D en prises de vue réelles, fauché au possible, avec musique de suspense, héros qui balance des punchlines à tout va, ennemis qui arrivent les uns après les autres, et combat de boss final, à mains nues contre un Hitler de pacotille.
Ce qui aurait pu être distrayant, si tout ne semblait pas écrit par un ado de 13-14 ans, dont le protagoniste principal semble être l'incarnation : c'est un pseudo-rebelle qui ne se tait jamais, fait constamment des remarques (supposément) sarcastiques et drôles (mais en fait très lourdes, et du niveau d'un collégien), est instantanément une bête de guerre sans avoir jamais touché à une arme de sa vie, et l'on n'a qu'une envie, qu'il se taise ou qu'il se fasse tuer au plus vite.
Malheureusement, ce n'est pas le cas, on le subit du début à la fin du film, qui est un véritable calvaire, jamais drôle, jamais tendu, jamais bien écrit ni réalisé, avec des costumes ridicules (l'alien... j'en ris encore), bref, un gros bordel qui part dans tous les sens, et devant lequel on passe plus de temps à se prendre la tête dans les mains qu'à être attentif.
D'un autre côté, un tel plantage n'est pas forcément très surprenant, quand on s'aperçoit que le réalisateur/scénariste est crédité sous deux pseudonymes différents au générique, sans raison, et que la page Imdb a clairement été remplie par l'équipe du film, qui s'excuse presque du bordel général dans un anglais approximatif, en expliquant que "nous voulions tourner un mockumentaire avec sous-titres, mais au montage, le distributeur en a fait un first person shooter avec des doublages, on n'est pas responsables".
Ce qui n'est pas du tout crédible vu l'écriture des personnages, et la manière dont le gros de l'action a été filmé. Mais bon, je suppose qu'on sauve les meubles comme on peut.
1/6
(pour une scène ou deux, amusantes, et parce que si on coupe le son, qu'on réécrit totalement les dialogues et qu'on refait le doublage, ça pourrait donner quelque chose de vaguement regardable)