Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Murder Party (2021) :
Jeanne (Alice Pol), une architecte ambitieuse, espère se voir confier la rénovation du manoir Daguerre, une famille excentrique conceptrice de nombreux jeux de société pour enfants. Elle arrive en pleine murder party, et il ne faut pas longtemps pour que César (Eddy Mitchell), le patriarche, ne décède dans des circonstances étranges. Qui est le coupable ? Joséphine (Miou-Miou), Théo (Pablo Pauly), Salomé (Pascale Arbillot), Armand (Gustave Kervern), Léna (Sarah Stern), Emmanuelle (Zabou Breitman), Hercule (Adrien Guionnet) ou bien... Jeanne ?
Mouais. Une comédie française qui opte très clairement pour une réalité improbable à l'esthétique 60s-70s, bourré de couleurs saturées et bigarrées, dans un univers contemporain équipé de smartphones, etc, pour un récit très théâtral et décomplexé... qui finit par tourner à vide.
Parce qu'en fait de murder party, on est plus devant une escape room géante mâtinée de Saw (la voix off qui impose des jeux cruels, tout ça), et forcément, ce n'est pas très intéressant à suivre, d'autant que finalement, les rebondissements de la dernière ligne droite ne sont pas si surprenants que ça.
Le film se retrouve ainsi le postérieur entre de multiples chaises, entre la parodie cabotine des films policiers, la partie d'escape room, les jeux de société grandeur nature (Squid Game n'est pas loin), et le premier degré de l'enquête, et se retrouve à frustrer plus qu'à convaincre, d'autant que l'interprétation est vraiment (et délibérément) inégale.
Bref, malgré un vrai travail visuel, tout ça m'a semble artificiel et un peu creux, parfois horripilant, et ça aurait peut-être mieux marché en format plus court.
2.75/6
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Bigbug (2022) :
En 2045, l'humanité est assistée de robots plus ou moins sophistiqués selon les générations, et a oublié bon nombre de tâches manuelles et basiques. Alice (Elsa Zylberstein), notamment, adore la technologie obsolète, et alors même qu'elle reçoit chez elle Max (Stéphane De Groodt), son prétendant, Françoise (Isabelle Nanty), la voisine envahissante, Victor (Youssef Hadji), son ex-mari, et Jennifer (Claire Chust), sa secrétaire et maîtresse, les voilà confinés par leurs machines, pour leur protection. Dehors, en effet, les Yonix (François Levantal), androïdes perfectionnés au service des humains, sont en pleine rébellion...
Un film de Jean-Pierre Jeunet pour Netflix, forcément, ça n'allait pas être modéré, cadré et sobre : près de deux heures au compteur, une direction artistique rétro-futuriste décalée et extravagante, des effets numériques à gogo (plus ou moins réussis selon les scènes), une distribution en roue libre (là aussi, c'est plus ou moins bon selon les interprètes), pour un métrage d'anticipation qui n'est pas inintéressant dans son côté décomplexé, mais dont on ne peut s'empêcher de se dire que son propos, ou du moins que ses idées principales, arrivent un peu avec plusieurs décennies de retard.
L'intelligence artificielle qui se révolte, la vengeance des machines, les robots qui tentent de savoir s'ils ont une âme, l'oisiveté de l'Humain, etc, tout ça a été vu et revu depuis longtemps, et Jeunet n'apporte pas grand chose de neuf au sujet... si ce n'est une approche presque vaudevillesque de son récit, un peu comme si tout cela était une pièce de théâtre de boulevard, un huis-clos à l'interprétation volontairement caricaturale, comme pour souligner à quel point tous ces personnages humains sont stupides et antipathiques.
C'est un parti-pris polarisant, mais au moins, on ne peut pas dire que cela manque d'ambition, et je ne me suis pas ennuyé. Maintenant, reste à savoir si c'était une bonne chose d'en faire un film de près de 2 h, et pas plutôt un format court de 50 minutes...
3/6
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Happy Nous Year (2022) :
Comédien de standup raté et glandeur, Gaël (Kev Adams) a une relation tendue avec sa petite amie. Rigide, agressive et caractérielle, Hannah (Camille Lellouche), est sur le point de quitter son compagnon. Le soir du Nouvel An, le duo se retrouve coincé dans le même ascenseur, et apprend à se connaître...
Un moyen-métrage d'une heure écrit et tourné à l'arrache par Frank Bellocq, collaborateur de longue date de Kev Adams, et produit pour Netflix, ce Happy Nous Year tourne très rapidement à vide, et commence à laisser dubitatif dès les premières minutes de son pitch dérivatif.
Déjà, parce que Hannah, telle qu'elle est écrite, violente, cassante, insultante, une vraie "connasse" de son propre aveu, n'a aucun charme et est particulièrement antipathique, pendant quarante bonnes minutes. Ensuite, parce que Kev Adams fait du Kev Adams un peu neuneu, sans rien apporter de plus. Et enfin, par ce que le duo n'a pas grande alchimie romantique, pas aidé par des dialogues laborieux et des vannes assez médiocres (Calimero/Calogero, aïe).
Ponctuellement, il y a quelques idées visuelles amusantes ou bienvenues (les flashbacks en mode "arrêt de l'ascenseur"), qui changent un peu du côté studio du décor principal, assez mal éclairé et ressemblant parfois à des scènes sur fond vert, et l'émotion finale ne tombe pas totalement à plat, mais dans l'ensemble, c'est un bon gros bof.
Peut-être avec d'autres acteurs, ou une écriture plus travaillée.
2/6
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Le Visiteur du Futur (2022) :
En 2555, l'explosion d'une centrale nucléaire a plongé la Terre dans l'apocalypse, et seul un voyageur temporel (Florent Dorin) peut empêcher cette catastrophe, en remontant le temps, et en empêchant Gilbert Alibert (Arnaud Ducret), un député, de valider le projet. Rapidement, Alibert et sa fille écologiste Alice (Enya Baroux) vont se trouver attirés dans le futur, et découvrir les conséquences des actes du politicien...
Portage cinématographique de la websérie Le Visiteur du Futur (dont j'ignore absolument tout, n'en ayant jamais vu le moindre épisode), ce long-métrage ambitieux se retrouve finalement au croisement de la websérie et du film de cinéma, à la fois sur le plan de l'écriture que de la finition.
Ici, un rythme et un humour très web-série, façon sketches de quelques minutes et ton décalé, ailleurs, de la grosse émotion® mélodramatique pas forcément ultra convaincante. Ici, une interprétation naturelle et décomplexée, là, du récitatif formaté qui sonne assez faux. Ici, des caméos flagrants, là, des acteurs professionnels qui contrastent un peu trop avec les anonymes du reste du cast. Ici, des tentatives de faire du grand spectacle, là, des affrontements approximatifs au corps à corps et des décors assez ternes et claustrophobiques.
Bref, difficile de se défaire de cette impression de websérie un peu thunée mais qui ne parvient pas à transcender ses origines pour proposer un vrai film de cinéma - ce n'est pas mauvais pour autant (même si j'ai bien levé les yeux ciel lors du passage zombies : ras-le-bol des morts-vivants, et du débat infectés vs zombies) et ça se regarde assez bien, mais dans l'ensemble, ça reste assez moyen, jamais suffisamment drôle pour être une bonne comédie, et jamais suffisamment dramatique pour que les enjeux soient convaincants.
3/6
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Incroyable mais vrai (2022) :
Alain (Alain Chabat) et Marie (Léa Drucker) viennent d'acheter une maison, après que l'agent immobilier leur ait fait part d'une particularité sensationnelle du bâtiment, particularité qui se trouve au sous-sol et qui va bouleverser la vie du couple...
Un film de Quentin Dupieux, ça ne peut qu'être un peu bizarre et un peu décalé, et ici, c'est le cas, avec un métrage d'à peine 70 minutes, qui joue brièvement sur le mystère, avant d'expliquer rapidement le ressort principal du film (spoiler), une trappe menant du sous-sol à l'étage de la maison, permettant de voyager 12 heures dans le futur, et de rajeunir au passage de trois jours.
Un postulat de départ intrigant, auquel répondent différemment Alain et Marie : elle, névrosée et complexée par son âge, décide de retrouver ses 20 ans en passant encore et encore par le tunnel ; lui, nonchalant et résigné, vit la vie au jour le jour, et décide d'ignorer totalement ce phénomène.
Récit absurde sur la peur de l'âge et de la vieillesse, IMV renforce encore son propos par la sous-intrigue (un peu détachée du reste) de Benoit Magimel, qui se fait greffer un pénis robotique (avec ce que ça comporte de digressions et de dysfonctionnements). Là encore, la peur de la panne, la peur de vieillir, le culte des apparences, la déliquescence inévitable de l'âge et de l'âme, etc... mais honnêtement, ça ne fait que délayer un film qui tient déjà sur un mouchoir en papier.
Une fois l'esthétique 70s de l'image, délavée et surexposée, et la musique au synthé Moog digérées par le spectateur, et le postulat de départ intégré, force est de constater que le métrage évolue en une sorte de drame semi-inabouti, qui tourne un peu à vide, n'exploite pas trop son potentiel, et se termine en queue de poisson, à grands renforts de montages pas ultra passionnants.
Dommage.
3/6
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Astérix - Le Secret de la potion magique (2018) :
Parce qu'il a fait une mauvaise chute alors qu'il coupait du gui dans la forêt, Panoramix (Bernard Alane) commence à réévaluer sa vie et son rapport à la mortalité, et décide de se trouver un successeur. Il part donc, en compagnie d'Astérix (Christian Clavier), d'Obélix (Guillaume Briat), de la jeune Pectine (Lévanah Solomon) et des villageois, arpenter le monde à la recherche d'un druide capable de lui succéder et de recevoir la formule secrète de la potion magique. Mais le maléfique Sulfurix (Daniel Mesguich) est sur les rangs, et de leur côté, les Romains sont bien décidés à profiter de l'absence du druide et des hommes du village pour conquérir ce dernier...
Un scénario original d'Alexandre Astier (qui pioche quand même ici ou là dans les bandes-dessinées) pour ce long-métrage sorti en 2018, et qui suit la formule du précédent film, tant devant que derrière la caméra. Seul vrai changement au casting vocal, Roger Carel, remplacé par Christian Clavier, qui s'en sort convenablement, comme toujours, en Astérix....
Contrairement au film précédent, ce métrage se lâche un peu plus, n'hésitant plus à y aller frontalement dans les gags décalés (l'arrivée de l'escadron de poules, les trompettes de Kaamelott, le druide Jesus, les discussions avec les sangliers, etc) quite à parfois pousser un peu trop loin (je ne suis pas super fan de la fin en mode kaiju vs mecha). Ça reste rythmé, drôle et sympathique, avec quelques bémols ici ou là (le scénario est assez prévisible, la petite Pectine est un peu perdue en cours de route, l'utilisation de You Spin Me Right Round est finalement inutile), mais dans l'ensemble, c'est réussi, à nouveau.
4.25/6
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Classico (2022) :
Lorsque le Trophée de la Ligue des Champions 1993 est volé à l'OM par les enfants du foyer dont Sami (Ahmed Sylla) s'occupe, ce dernier, fan de foot, panique... plus compliqué encore : le Trophée disparaît aussitôt, probablement volé par des supporters parisiens. Sami part alors pour la Capitale, afin d'infiltrer le club des supporters locaux et de ramener la coupe à la maison.
Une comédie sportive marseillaise prévisible mâtinée d'imposture, de romance impossible entre un fan de l'OM et une cadre du PSG (Alice Belaïdi), et d'une dose de gamins orphelins et de bonne conscience sociale avec cette histoire de foyer... pour un tout très inégal, à la mise en place laborieuse au possible, au rythme bancal (ça ressemble beaucoup à une suite de sketches mis bout à bout), à la direction d'acteurs très moyenne (les enfants, notamment, sont assez médiocres) et aux clichés innombrables et très datés.
Sans oublier les nombreux caméos tous insérés à la truelle, l'abus de ralentis et la bande originale bourrée de hip-hop forcément marseillais, jusqu'à plus soif.
Je partais sans à priori, notamment parce que j'aime bien Sylla et Belaïdi, mais je n'ai pas du tout accroché au final.
2/6
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BDE (2023) :
Amis depuis leur école de commerce où ils dirigeaient le bureau des étudiants (BDE), Bob (Michaël Youn), Max (Lucien Jean-Baptiste), Vinz (Vincent Desagnat) et Romane (Héléna Noguerra) se retrouvent tous les ans pour un week-end de débauche, le week-end Bioman. Cette année, ils partent pour Val Thorens, où ils tombent sur une centaine d'étudiants de leur ancienne école, venus se lâcher au ski... Une rivalité s'instaure aussitôt entre les deux groupes, ce qui dégénère rapidement en une fête mémorable et spectaculaire.
Nouveau film de et avec Michael Youn, après Divorce Club, ce BDE est un de ces films de fête qui dégénère comme le cinéma américain (ou la bande à Lacheau) aime en produire... et c'est donc largement sous influence, de Projet X à Nos pires voisins, en passant par plein d'autres métrages et références cinématographiques.
Seul problème : de tels films de fête, ça impose que les acteurs soient naturels et ne donnent pas l'impression de se forcer... surtout quand le scénario redouble d'alcool, de drogues et d'autres moments de débauche durant lesquels leurs personnages sont en roue libre.
Et là, tout ça tombe un peu à plat, en fonction des interprètes et des situations : le film tente tellement de retranscrire cette ambiance hystérique de fête déglinguée qu'au bout d'un moment, le spectateur se lasse, tant tout est poussé dans ses derniers retranchements, balourd, surligné et de mauvais goût, avec des caméos attendus, des digressions inutiles, des clichés à gogo, etc.
En fait, on est très proche, ici, du Michael Youn du Morning Live, graveleux, débordant d'énergie et de provoc, mais aussi d'une autre époque, et honnêtement, en long-métrage, ça fatigue.
Ça se regarde vaguement, mais c'est assez soulant, voire même un peu trop prévisible dans son écriture.
2.25/6
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Irréductible (2022) :
Pour des raisons budgétaires, Vincent Peltier (Jérôme Commandeur), fonctionnaire particulièrement satisfait de sa position, est soudain poussé à démissionner par une inspectrice du ministère, Mme Bailliencourt (Pascale Arbillot). Mais Vincent est tenace, et refuse obstinément de céder et de perdre tous ses avantages sociaux : en guise de punition, il est alors muté aux quatre coins de la planète, mais contre toute attente, il s'en accommode fort bien, et trouve même l'amour auprès d'Eva (Lætitia Dosch), une scientifique en poste dans le Grand Nord arctique...
Un film adapté d'un métrage italien, par et avec Jérôme Commandeur, très représentatif de son humour sarcastique et parfois absurde, et qui s'avère finalement assez amusant, que ce soit pour sa satire du monde des fonctionnaires, celle de celui des syndicats, de l'univers carcéral, ou tout son segment romance en Suède, qui se moque gentiment tant de la société française que de la société suédoise, et de leurs travers respectifs.
Le tout avec un bon fond sincère, et plutôt bien filmé. Après, on pourra regretter que le côté satirique a tendance à s'éclipser un peu trop derrière la romance par moments, mais ça fonctionne tout de même plutôt sympathiquement.
Un moment agréable.
4/6
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Jumeaux mais pas trop (2022) :
Anthony (Ahmed Sylla), jeune réparateur noir de banlieue, découvre soudain qu'il est le frère jumeau de Grégoire Beaulieu (Bertrand Usclat), un jeune candidat de droite aux législatives, blanc et issu d'une famille bourgeoise. Il tente alors de rencontrer son frère et de comprendre comment ils en sont arrivés là, alors même que Grégoire, lui, est en pleine campagne.
Une comédie sociale très française, avec lutte des classes, banlieue contre bobos, thématique de l'adoption et de l'abandon, tout ça, mais qui fait le choix, contrairement à bon nombre d'autres comédies françaises, de ne pas sombrer dans la caricature totale, et de rester sur une note sentimentale et sincère plus constante (contrairement au virage émotion que bon nombre de films comiques français tentent maladroitement de négocier dans leur dernière ligne droite).
Là où le postulat d'Ahmed Sylla se faisant passer pour le chauffeur de Beaulieu aurait tenu une bonne heure chez certains, avec moult supercheries et gags lourds, ici, tout est bouclé en quelques minutes une fois la situation mise en place, et l'on passe alors au rapprochement entre les deux frères, au travers d'une sorte de road movie des deux hommes à la recherche de leurs origines, sans toutefois se défaire d'éléments plus excentriques (comme l'avocat déglingué et jemenfoutiste).
Une bonne surprise, plutôt touchante, pour peu que l'on soit sensible à ce type de récit et de thématiques, même si cela rallonge un peu le film jusqu'à l'heure quarante. Pas bien grave, d'autant que tout le monde joue naturellement, et évite le récitatif de mise dans les comédies françaises (et puis j'ai été surpris de retrouver Bertrand Usclat et Pauline Clément, aperçus hier dans Menteur).
3.75/6
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Menteur (2022) :
Menteur pathologique, Jérôme (Tarek Boudali) passe son temps à baratiner tout le monde, ce qui lui assure une carrière florissante de cadre supérieur dans une entreprise de construction navale. Jusqu'au jour où tous ses mensonges (y compris passés) deviennent soudain réels, compliquant nettement la vie de Jérôme, de son frère (Artus) et de tous leurs proches...
Une comédie particulièrement quelconque d'Olivier Baroux, qui adapte ici un film québécois lorgnant déjà sur de multiples métrages, notamment de Jim Carrey (Menteur Menteur et compagnie), sans jamais parvenir à en transcender le postulat de départ ou à le rendre intéressant.
Premier problème, le métrage grille toutes ses cartouches dès son premier tiers, présentant ses mensonges et leurs conséquences en rafale, avant de ralentir considérablement, et de tourner à vide pendant un bon moment. Tout au plus y-a-t-il quelques moments vraiment absurdes, comme la scène du tueur en série ou le pays des chiens, mais trop souvent, les gags sont plats, le rythme en dents de scie, et ça ne fonctionne pas plus que ça.
Deuxième souci, le virage que prend le film vers la fin, avec un côté émotion catapulté (la solution au problème de Jérôme ? Demander rapidement pardon, tout simplement), auquel Boudali n'apporte jamais suffisamment de poids (tous les autres acteurs y mettent de l'énergie, cela dit) ; les problèmes de logique interne sont aussi présents, les idées sont abandonnées en cours de route (l'introduction au monastère ne débouche sur rien une fois le film engagé), et finalement, on a l'impression que le film se termine en panne d'idées, avec un moment social dans l'entreprise qui tombe à plat.
Bref, un peu comme la majorité des films critiqués cette semaine, jusqu'à présent, c'est regardable, mais bof.
2/6
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La très très grande classe (2022) :
Professeure de français en banlieue, Sofia Boudaoui (Malha Bedia) est quotidiennement humiliée par ses élèves, rebelles et insupportables. Lorsqu'elle apprend que sa mutation vers Barcelone a été acceptée, elle se lâche totalement et dit leurs quatre vérités à ses élèves... mais la mutation est suspendue, au profit de Madame Delahaye (Audrey Fleurot), enseignante catholique bien sous tous rapports. Sofia décide alors, avec l'aide de Mr Picard (François Berléand), son propriétaire, de tout faire pour convaincre l'inspecteur d'académie (Arié Elmaleh) de lui rendre sa mutation...
Troisième film du réalisateur/scénariste de Sales Gosses (bof) et de Ma Reum (bof again), La très très grande classe continue dans la même direction, celle d'une comédie très caricaturale, avec une illustration musicale de cartoon, des jeunes incontrôlables et impertinents, un propos social et une touche d'émotion un peu forcée vers la fin du métrage, qui ne fonctionne jamais particulièrement.
Dans l'ensemble, ce n'est pas irregardable, Bedia est efficace et Berléand s'amuse bien (Fleurot surjoue affreusement), mais c'est aussi ultra-balisé de bout en bout, et tout le côté concours de poésie qui vire en baston générale est un bon gros WTF même pas drôle.
2.5/6
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L'Homme parfait (2022) :
Las de son quotidien débordé et de son mari Franck (Didier Bourdon), glandeur au chômage, Florence (Valérie Karsenti) veut un homme, un vrai ! Ou presque, puisqu'elle achète Bobby (PEF), un robot humanoïde au physique de rêve... qui va rapidement déclencher la jalousie de Franck et sa vengeance contre le robot.
Une comédie française au postulat familier (cela dit, ce sujet ne l'est pas tant que ça dans le cadre du cinéma français, donc c'est toujours ça de pris), mais qui ne va pas vraiment au bout de son sujet ; étrangement timide, le tout ne décolle pas vraiment, semblant parfois botter en touche ou esquiver les côtés les plus intéressants de son point de départ, pour rester dans la comédie superficielle sur un couple au point mort, dans une routine insipide et franchement assez clichée.
Alors certes, Karsenti et Pef sont plutôt bons (les autres sont très inégaux et parfois récitatifs), mais le tout reste inoffensif au possible et assez plat. Pas forcément désastreux, mais vraiment quelconque.
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Pil (2021) :
Dans les rues de Roc-en-Brume vit Pil, une petite voleuse orpheline et ses trois fouines apprivoisées, qui subsistent en dérobant la nourriture du château du malfaisant Tristain, le régent du royaume. Un régent bien décidé à ne pas laisser le trône au prince Roland, désormais en âge de régner : il le transforme ainsi en chapoul (mi-chat, mi-poule) et tente de l'éliminer, mais Pil s'en mêle et, accompagnée d'un garde persuadé qu'elle est une princesse, elle part en quête d'une vieille sorcière capable de renverser le sortilège...
Film d'animation français réalisé par le studio TAT Productions, déjà responsable de la série Les As de la Jungle (entre autres), Pil m'a fréquemment donné l'impression d'un postulat de bande dessinée, tel qu'on aurait pu en lire à une certaine époque dans Spirou ou dans des magazines similaires destinés à un public un peu plus jeune.
Malgré un titre générique et quelconque, un character-design inégal (pas fan du bouffon façon Jeff Panacloc ou de l'apparence du méchant, à mi-chemin entre Loki et Richard E. Grant) et une animation parfois un peu raide dans les mouvements, le tout fonctionne plutôt bien, entre le doublage plutôt sympathique, notamment le ménestrel en mode Francis Cabrel), l'humour un peu décalé, les bestioles amusantes (Pépette le bouledogue français transformé en dragon), le rendu technique efficace et le récit globalement agréable.
Rien d'exceptionnel, mais ça se regarde plutôt bien.
3.75/6
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Astérix - Le Domaine des Dieux (2014) :
Pour tenter de soumettre le village d'Astérix (Roger Carel) par la ruse en incitant ses habitants à se plier aux us et coutumes de la vie romaine, César (Philippe Morier-Genoud) approuve le projet d'un architecte, Anglaigus (Lorànt Deutsch), de construire le Domaine des dieux, une luxueuse résidence immobilière romaine, à deux pas du village gaulois. Plus facile à dire qu'à faire, mais rapidement, les habitants du village commencent à s'habituer à cet afflux de touristes romains aisés, et le plan de César commence à porter ses fruits...
Premier Astérix en 3d, et premier Astérix chapeauté par Alexandre Astier, co-réalisateur et scénariste de cette adaptation de la bande dessinée du même nom... et c'est plutôt réussi, à vrai dire, sans trop de prise de risques.
C'est bien mené, bien rythmé, bien doublé (léger bémol sur Élie Semoun en mode Élie Semoun, mais c'est largement compensé par la maîtrise de Roger Carel en Astérix), on retrouve la pointe de décalage de Kaamelott, la bande originale symphonique est très compétente, et le passage à la 3D, s'il destabilise un peu au début, finit par fonctionner très bien... en somme, c'est sympatoche, bien qu'assez sage et propre (en même temps, veut-on vraiment de la disruption, de la subversion, du cassage de codes ou de l'impertinence prononcée dans un dessin animé Astérix ? Pas sûr).
Un bon gros 4.25/6, mais pas plus, simplement parce que ce n'est pas mon Astérix préféré, à la base.
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... Non, je n'ai toujours pas eu l'occasion de regarder Ant-Man 3 : Quantumania. C'est presque un running gag, désormais, mais après tout, le mois de juin était plutôt chargé sur le blog des Téléphages Anonymes...
Un bon paquet de nouveautés, ce mois-ci, et pas vraiment de désastre... ou du moins, pas de film passant sous la barre symbolique des 2/6. Ce qui ne veut pas dire que cette barre n'est pas atteinte, cela dit, puisque quelques métrages végètent à ce piètre niveau, et ont naturellement terminé dans les flops du mois.
Mais globalement, le mois était plutôt agréable, avec beaucoup de films moyens, mais regardables.
Avatar 2, notamment, cimente un peu plus son statut de franchise "parc d'attractions" - le genre de films-spectacles que le grand public est prêt à aller voir en salle dans les conditions les plus spectaculaires possible, mais qui n'a pas le moindre intérêt sorti de ces conditions ; The Flash est à peu près aussi bordélique que ce que l'on pouvait redouter, mais Ezra Miller (et Michael Keaton) parviennent presque à faire fonctionner le tout ; et le reste du mois ne restera pas dans les mémoires, sans toutefois donner l'impression d'avoir perdu son temps...
# Film(s) du mois :
American Swing, un documentaire amusant mais imparfait sur un club échangiste de la grande époque de New York ; Bêtes de scène, un mockumentaire forcément rigolard et sympathique de Christopher Guest ; et au rayon nouveautés, le quatrième chapitre de John Wick, efficace et définitif (du moins, en théorie), et Spider-Man - Across the Spider-Verse, spectaculaire, intrigant, mais aussi un peu frustrant de par sa fin en mode "à suivre"...
# Flop(s) du mois :
Ratchet et Clank, une adaptation insipide du jeu Playstation ; le dernier Transformers, toujours sans Michael Bay, mais avec ses humains transparents au possible et ses robots-animaux qui font de la figuration ; le Peter Pan et Wendy de Disney, terne et sans saveur ; et le dernier Fast and Furious... qui est un Fast and Furious de plus, sans plus aucune notion de réalisme ou de cohérence...
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# Petit écran :
Ce mois-ci, quelques séries assez diverses, au programme : de la comédie musicale, avec la saison 2 de Schmigadoon, que j'ai nettement préférée à la première ; la dernière saison de Perdus dans l'espace (visionnée en deuxparties), fidèle à elle-même - à savoir spectaculaire, mais terriblement frustrante dans son écriture et ses facilités ; Cyberpunk : Edgerunners, série d'animation adaptée du jeu de CD Projekt Red, plutôt une bonne surprise ; la fin de la saison 1 du reboot de Code Quantum, qui m'a laissé plus mitigé que ce à quoi je m'attendais ; et Black Mirrorsaison 6, qui souffre toujours de la carte blanche et des largesses laissées à la série et à son écriture par Netflix, avec des épisodes souvent trop longs ou trop peu percutants pour leur propre bien.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
En juillet, comme tous les ans, le blog des Téléphages Anonymes se met à l'heure française, avec près d'un mois consacré à la comédiemade in Hexagone, pour le meilleur et pour le pire. Et on ne va pas se mentir... c'est souvent pour le pire.
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Dans l'intervalle, toutes les mises à jour du blog sont disponibles sur la page Updates, et la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog est accessible dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'équipée du Cannonball (The Cannonball Run - 1981) :
De multiples pilotes, venus de tous horizons et de tous pays, parmi lesquels JJ McClure (Burt Reynolds) et son coéquipier Victor Prinzi (Dom Deluise) prennent par au Cannonball Run, une course illégale les amenant à traverser les États-Unis malgré la traque incessante des autorités...
Une comédie automobile coproduite avec Golden Harvest (d'où la présence de Jackie Chan) dont je gardais un assez bon souvenir, mais qui finalement, quarante ans après sa sortie, semble assez brouillonne, approximative et maladroite. Ce n'est pas désagréable à suivre, la distribution est amusante (mention spéciale à Roger Moore en pseudo-007 juif), mais bizarrement, entre la grosse demi-heure de mise en place, le montage décousu, et les chorégraphies d'action assez molles, le tout parait trop bordélique pour proposer autre chose que quelques moments amusants.
3/6, pas plus.
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
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Office Invasion (2022) :
Lorsque leur entreprise sud-africaine, spécialisée dans l'extraction et la raffinerie de Zulcanoid, une substance rarissime, est revendue à de nouveaux propriétaires étrangers encore pires que le précédent, trois employés et amis (Rea Rangaka, Kiroshan Naidoo, et Sechaba Ramphele) décident de se rebeller et de dérober une partie du minerai pour arrondir leurs fins de mois difficiles. Mais bien vite, ils réalisent que les nouveaux propriétaires viennent peut-être de bien plus loin qu'un autre continent : de l'espace...
Une comédie de science-fiction sud-africaine plutôt amusante, mais inégale, principalement pour des problèmes de rythme et de structure.
En fait, cette comédie, diffusée dans le monde sur Netflix, dure près de deux heures, ce qui alourdit considérablement le tout. D'autant que le premier tiers est une simple comédie de bureau rigolarde (à défaut d'être finaude) avec montage en parallèle sur les trois amis, que la partie centrale s'intéresse plus au casse et à sa préparation, et qu'il faut attendre la dernière ligne droite (la dernière demi-heure, plus ou moins), pour que les aliens s'invitent dans l'histoire.
Au tout début, il y a bien une tentative de bref in media res totalement superflue et artificielle, mais elle n'est pas très convaincante, et honnêtement, le film aurait pu être facilement amputé de 20 ou 30 minutes, pour un résultat bien plus efficace.
Après, ça reste sympatoche à regarder : les acteurs sont bons et impliqués dans leurs rôles, les effets spéciaux sont honorables, c'est compétent sur tous les plans (sauf peut-être la musique, trop fauchée et synthétique), et ça change des comédies de SF principalement caucasiennes.
Mais ça reste très imparfait cependant, avec notamment certains gags ou personnages secondaires trop caricaturaux pour vraiment bien se marier avec le côté plus dramatique et sérieux des motivations des personnages.
3.5/6
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Dear Mr. Brody (2021) :
Documentaire indépendant diffusé sur Discovery + et portant surMichael James Brody Jr, un jeune musicien américain de 21 ans, héritier d'une grande fortune, qui, début 1970, a publiquement annoncé qu'il allait donner 25 millions de dollars à ceux dans le besoin. Une annonce publique qui a aussitôt plongé le jeune hippie idéaliste au cœur d'une spirale infernale, entre popularité médiatique, public suppliant, drogues et pressions en tout genre.
Le film retrace donc cette histoire de plusieurs manières, entre un côté biographique étayé par des entretiens avec les protagonistes survivants de cette histoire (la femme de Brody, son fils, ses compères de l'époque), beaucoup d'images d'archives, et des passages suivant une chercheuse ayant retrouvé bon nombre de lettres inédites adressées à l'époque à Brody, et restées non lues de par leur nombre ahurissant (et le fait que Brody soit décédé trois ans après son annonce, des ravages de la drogue et des traitements psychologiques hospitaliers de l'époque).
Ces passages voient donc la chercheuse identifier et lire certaines de ces lettres, voire les faire lire aux personnes les ayant écrites (ou à leurs héritiers) ou utiliser des acteurs dans des reconstitutions, pour un résultat très larmoyant et plein de bons sentiments, avec un propos sur la misère humaine, la tristesse, la solitude, l'espoir, etc. C'est finalement très américain, tout ça, dans l'esprit et dans la forme, pour une histoire lancée initialement par un hippie drogué et idéaliste qui n'avait pas les moyens de ses ambitions.
Intéressant sur un plan sociologique et historique, mais finalement, c'est un peu beaucoup de bruit pour pas grand chose (toute cette affaire a duré 10 jours à peine), ce qui, à nouveau, est très américain...
3.5/6
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The Flash (2023) :
Frustré de ne pouvoir innocenter son père (Ron Livingston) du meurtre de sa mère (Maribel Verdú), Barry Allen (Ezra Miller) décide de remonter le temps pour changer le cours de l'histoire. Mais, ce faisant, il se retrouve dans une nouvelle réalité où Zod (Michael Shannon) et ses Kryptoniens attaquent la Terre : accompagné de son double immature, Barry va alors demander l'aide du Batman de cet univers (Michael Keaton), afin de trouver Kal-El...
On ne va pas revenir sur le development hell de ce Flash, sur les déboires médiatiques et judiciaires de son interprète principal, ou encore sur le bordel général qui règne à la Warner : ce Flash arrive comme un épisode final du Snyderverse (enfin presque, puisqu'il reste encore Aquaman 2 au programme, mais au vu de la scène de fin de Flash, on n'a plus beaucoup d'espoir), une sorte de conclusion fanservice en mode multivers, qui arrive après la bataille puisque d'autres sont passés par là, notamment Marvel, que ce soit dans le MCU, ou avec le Spider-verse.
Bref. Le réalisateur de Ça est aux commandes, et le ton est donné dès la scène d'ouverture : on est dans une comédie superhéroïque pas si éloignée que ça, au niveau de l'ambiance et de la rigolade, des Shazam, avec ici un Barry Allen plus autiste que jamais (sauf dans le passé, où il devient subitement mature et responsable face à son double adolescent de 18 ans), des gags un peu partout, et surtout, énormément de fanservice gratuit et facile.
Tellement de fanservice, en fait, que la Warner semble y célébrer ses échecs autant que ses réussites (ce qui est osé), et qu'il devient évident, une fois Keaton dans le film, que le réalisateur a voulu se faire plaisir, en filmant avant tout un hommage au Batman de Burton, et seulement ensuite, en faisant une adaptation très libre de l'arc Flashpoint.
Le résultat, c'est un film particulièrement bancal, qui ne fonctionne jamais vraiment sur le plan de l'émotion ou des différentes versions de Flash (malgré tous les efforts d'Ezra Miller, qui est plutôt bon dans ses rôles), mais qui s'avère tout de même assez divertissant à suivre, ne serait-ce que pour le côté gros bordel ambiant et approximatif du script.
Keaton est excellent, son Batman est bien mis en valeur ; Supergirl est bien interprétée, mais le personnage est globalement incapable ; Zod et compagnie font de la figuration ; le script sent les remaniements constants et de dernière minute, ce qui se retrouve d'ailleurs dans la qualité finale des effets spéciaux, très très inégale, surtout au niveau des doublures et des costumes numériques, manquant souvent de textures ; la direction d'acteurs est discutable, notamment en ce qui concerne Barry, qui aurait probablement été plus intéressant s'il avait été un peu moins caricatural (pas la faute de l'acteur, qui fait ce qu'on lui demande, mais de la caractérisation globale depuis Snyder, un peu comme pour le Luthor de ce dernier) ; le script part dans des délires de fanboy cinéphile qui échapperont à 95 % des spectateurs (Retour vers le futur, Nicolas Cage), et ce qui était clairement censé être un point d'orgue (la bulle temporelle avec tous les caméos des différentes réalités) finit par être insuffisant (il en manque tellement de beaucoup plus pertinents), en plus d'avoir été coiffé au poteau par l'Arrowverse, le Spider-verse, ou encore l'un des derniers épisodes de la série Titans.
Bref, The Flash, c'est amusant à regarder et assez dynamique, mais aussi particulièrement foutraque et bancal... un peu à l'image de ce qu'est l'ensemble du DCEU depuis que Snyder y a mis son grain de sel et que la Warner tente de sauver les meubles.
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Transformers - Rise of the Beasts (2023) :
Parce qu'Elena (Dominique Fishback), jeune stagiaire en archéologie, a découvert une partie d'une mythique clé de transdistorsion, cachée dans une statue antique, Scourge et les sbires d'Unicron, dévoreur de mondes, arrivent sur Terre pour dérober l'objet et permettre à leur maître de conquérir l'univers. Pour l'en empêcher, les Autobots d'Optimus Prime doivent s'allier aux Maximals, des robots réfugiés sur Terre et ayant pris l'apparence d'animaux sauvages, ainsi qu'à Noah (Anthony Ramos), un jeune homme ex-militaire tombé dans la petite délinquence...
Septième film de la franchise Transformers après le sympathique Bumblebee, Rise of the Beasts arrive une nouvelle fois sans Michael Bay (aux commandes de cet opus, le réalisateur de Creed II), sans ILM (remplacé aux effets spéciaux par Moving Picture et Weta), et sans grand argument de vente... pour ne pas dire, dans l'indifférence la plus complète.
Au programme, toujours une saga qui se prend méga au sérieux, toujours un Optimus Prime qui vire au pompeux, toujours une mythologie ronflante et gentiment bancale, sauf que là, rien n'est réellement mis en valeur à l'écran : le film est, visuellement parlant, très anonyme et générique, la distribution humaine n'est guère plus marquante ou attachante, l'illustration musicale ne marque pas les esprits et globalement, la chasse au MacGuffin est assez plate, peinant à réellement intéresser ou à surprendre.
Alors ce n'est pas le chaos (dés)organisé des films de Bay, certes, ce qui rend le tout plus lisible et direct (quitte à frôler le film d'animation pur et dur quand ne reste comme composant humain, dans la dernière ligne droite, qu'un vague visage incrusté sur un champ de bataille numérique), mais globalement, c'est dénué de personnalité, et encéphalogramme plat du début à la fin, avec l'impression qu'à chaque épisode, on change le MacGuffin, on change les personnages humains, et on refait globalement la même chose.
2/6 (et j'ai failli déduire des points pour le crossover maladroit avec GI Joe)
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Spider-Man - Across the Spider-Verse (2023) :
Désormais adolescent et bien établi en tant que Spider-Man, Miles Morales (Shameik Moore) rêve de revoir Gwen (Hailee Steinfeld) : son souhait se réalise bientôt lorsque celle-ci lui apparaît, et explique qu'elle fait partie d'une force interdimensionnelle de Spider-personnes, qui s'efforce d'empêcher les divers mondes parallèles en existence de se croiser et de se détruire. Seul problème : Spot (Jason Schwartzman), un adversaire récent de Miles, a développé des pouvoirs lui permettant de sauter d'univers en univers, et de devenir chaque fois plus puissant...
Malgré son titre français vraiment naze, Spider-Man - New Generation était une excellente surprise, un film d'animation ultra-ambitieux et innovant, qui parvenait à établir son multivers et ses différentes incarnations de Spider-Man sans rater le développement de Miles Morales, son personnage principal. Pas un film parfait (le métrage frôlait parfois l'overdose d'effets et de particules, et le rythme global était un peu inégal), mais un bon film, qui forcément, a débouché sur une suite.
On prend les mêmes et on recommence, donc, en un peu plus long (un gros quart d'heure de plus) et avec beaucoup plus de Spider-Men alternatifs, parsemés au gré du film, que ce soit en bloc, ou frontalement. Toujours superbe visuellement, ce Spider-verse 2 continue de convaincre par sa direction artistique ; un peu moins par son scénario, qui fait une part belle au fanservice (mais le fait plutôt bien), et surtout qui prend largement son temps pour arriver à ses fins - épisode de transition oblige.
Car oui, Spider-Verse 2 est l'épisode central d'une trilogie, et par conséquent, rien n'est résolu à la fin : un côté frustrant, d'autant que la dernière ligne droite du film multiplie les moments qui auraient pu faire un cliffhanger solide, avant de repartir pour un tour avec cinq minutes de récit à chaque fois. Pas vraiment dommageable, même si ça s'ajoute un peu à un côté "événements canons immuables qu'il ne faut absolument pas changer" qui ne m'a pas convaincu : ça ressemble un peu aux concepts similaires du MCU (les points temporels fixes, les Nexus, tout ça) mais ici, ça prend une tournure plus sinistre et prédictive qui ne m'a pas forcément plu (reste à voir si ce sera désamorcé dans la suite).
Après, si je place le métrage juste en dessous du premier film (plus surprenant et complet), ça reste un excellent divertissement. Maintenant, reste à voir ce que la grève des scénaristes aura comme conséquences sur la production du troisième volet...
4.25/6
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Bêtes de scène (Best in Show - 2000) :
À l'occasion d'un prestigieux concours canin à Philadelphie, plusieurs maîtres canins préparent leurs animaux pour la compétition : Gerry et Cookie Fleck (Eugene Levy, Catherine O'Hara), couple de classe moyenne qui vient de Floride mais n'a plus d'argent ; Meg et Hamilton Swan (Parker Posey, Michael Hitchcock), couple de yuppies névrosés de Chicago ; Harlan Pepper (Christopher Guest), propriétaire d'un magasin d'accessoires de pêche dans le sud profond ; Sherri Ann Cabot (Jennifer Coolidge), femme d'un riche vieillard, et sa maîtresse Christy Cummings (Jane Lynch), dresseuse canine ; Scott Donlan (John Michael Higgins) and Stefan Vanderhoof (Michael McKean), un couple gay flamboyant...
Mockumentaire classique made in Christopher Guest (Spinal Tap et sa suite, Mascots, entre autres) consacré aux personnalités diverses qui composent les participants à un concours canin prestigieux : comme toujours, toute la bande du réalisateur/scénariste répond à l'appel, dans des rôles improbables, globalement improvisés et bien tenus... et surtout, qui ne sont pas si éloignés que cela de la réalité de tels concours (il n'y a qu'à voir les documentaires Catwalk 1 et 2 pour s'en convaincre).
C'est amusant sans être hilarant, c'est décalé, c'est flegmatique, bref, ça fonctionne.
4.5/6
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Hypnotic (2023) :
Hanté par la disparition de sa fille, Danny Rourke (Ben Affleck), inspecteur à Austin, mène l'enquête sur un homme mystérieux (William Fichtner) qui commet des braquages de banques impossibles, et possèderait des pouvoirs hypnotiques incroyables. Aidé de Diana Cruz (Alice Braga), une médium elle aussi dotée de pouvoirs, Rourke découvre alors un monde dont il ignorait tout, ainsi que l'existence de la Division, une organisation aux capacités hypnotiques plus que dangereuses...
Hypnotic, c'est un peu ce qui se produit lorsque Robert Rodriguez décide de faire du sous-Nolan, en en reprenant les codes visuels, les grandes lignes, les concepts Dickiens de réalité manipulée, etc... mais sans en avoir le style, le budget, la rigueur ou la maîtrise : ce thriller fantastique est approximatif, simpliste, prévisible, dérivatif, mais comme la plupart des films de Rodriguez, ça se regarde, et c'est suffisamment bien tenu pour qu'on ne s'ennuie pas.
Notamment parce que le tout ne dure qu'environ 90 minutes, tout compris.
Mais à part ça, honnêtement, ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste. Même hypnotisé.
3 - 0.25 pour Affleck en mode ronchon inexpressif pendant les 3/4 du film = 2.75/6
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Peter Pan et Wendy (2023) :
Alors qu'elle est sur le point d'être envoyée dans une pension pour jeunes filles afin de parfaire son éducation et de préparer son passage à l'âge adulte, Wendy Darling (Ever Anderson) et ses frères John (Joshua Pickering) et Michael (Jacobi Jupe) sont emmenés par Peter Pan (Alexander Molony) et la fée Clochette (Yara Shahidi) vers le Pays imaginaire, où ils vivent des aventures formidables contre les pirates du Capitaine Crochet (Jude Law)...
Mouais. Je ne vais pas mentir en disant que je m'attendais à une adaptation live-action réussie de Peter Pan : les adaptations en prises de vue réelles des films d'animation Disney sont, dans leur ensemble, des ratages peu inspirés, aux ajouts inutiles, bourrés de diversité et de représentativité performatives, et systématiquement dépourvus du moindre charme ou de la magie des originaux... et pour ne rien arranger, je n'ai jamais été grand fan de Peter et Elliott le dragon, précédente adaptation Disney du même réalisateur, adorée par la critique, mais que j'ai toujours trouvée terne et peu engageante.
Donc forcément, ce Peter Pan (renommé Peter Pan et Wendy, parce que girl power, tout ça) partait d'un mauvais pied, malgré une distribution intéressante. Et effectivement, au final, ce Peter Pan est un bon gros bof... en partie pour ce côté woke superficiel dont a été accusé le film : effectivement, entre le changement du titre, la Fée Clochette afro-américaine (qui est très expressive mais est totalement dépouillée de sa personnalité, de sa jalousie, etc), le Peter Pan ethniquement ambigü (et dépourvu du moindre charisme), les Garçons perdus qui sont désormais à 50 % composés de filles, et représentent toutes les ethnies ainsi que certains handicaps (mais sont eux aussi dépourvus de toute personnalité), les pirates de Crochet qui sont désormais mixtes, Tiger Lily princesse guerrière (encore une fois, sans la moindre personnalité), Wendy qui est plus développée et volontaire au point de partager le titre avec Peter... Ça commence à faire beaucoup.
Mais ce n'est guère surprenant : le film est en production depuis 2016, lorsque Disney passait toutes ses adaptations au filtre de la représentativité la plus mécanique et artificielle possible, ce qui a donné lieu à d'innombrables décisions créatives mal avisées.
Ici, cela s'ajoute à une photographie particulièrement terne et délavée (comme dans Peter et Elliott 2016), qui enlève toute la magie du film et de Neverland ; à tout un propos sur le refus de grandir, la peur de l'âge adulte, etc, très appuyé et explicite (alors qu'il aurait dû être subtil, en filigrane, et moins surligné) ; à une bande originale très efficace et enthousiasmante, mais trop souvent en décalage bizarre avec les images, car trop dynamique, trop rythmée et trop symphonique pour ces images sombres et désaturées ; à des chorégraphies laborieuses lors des affrontements de Peter et des pirates, avec des acteurs mal à l'aise, un câblage peu abouti, une grâce totalement absente des mouvements de Pan ; à un Crochet à l'origin story tragique (c'est un ancien Garçon perdu rejeté par Peter) ; à des chansons pirates mal mixées ; et surtout, vrai problème, à un cruel manque d'émotion ou de capital sympathie, voire d'alchimie entre Peter et Wendy (et ce n'est pas dû à la fille de Milla Jovovich, qui tient bien son rôle).
Bref, ce n'est vraiment pas terrible, ça n'a jamais le moindre soupçon de fantaisie ou de légèreté, c'est assez raté, et ça n'arrive pas à la cheville du Peter Pan de 2003 (par contre, c'est nettement meilleur que le Pan de 2015).
2.5/6
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