Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
El Conde (2023) :
La vie et le quotidien d'Augusto Pinochet (Jaime Vadell), vampire né sous la Révolution française, devenu dictateur, et qui se laisse désormais mourir à petit feu, amenant ses enfants et sa compagne à se disputer pour l'héritage, et à faire appel à une experte comptable/nonne/tueuse de vampires (Paula Luchsinger)...
Énorme succès critique pour ce El Conde, une satire politico-horrifique chilienne d'un réalisateur ayant le vent en poupe (il avait réalisé le biopic sur Diana avec Kristen Stewart), et qui part d'une métaphore simple : Pinochet, le dictateur ayant dépouillé son pays de son argent pour s'enrichir, en tant que vampire révolutionnaire vidant ses semblables de leur sang (et de leur argent).
Sur ce postulat, El Conde s'amuse, s'éparpille, digresse, filmant le tout dans un noir et blanc assez inutile (mais plutôt joli), avec des personnages tous détestables à souhait, une narration assez inutile là aussi de Margaret Thatcher (ici présentée SPOILER comme la mère de Pinochet !), un récit décousu et brouillon, et quelques moments superbes (comme le premier vol de Carmen la nonne)... mais dans l'ensemble, je suis resté sur ma faim.
Peut-être parce que je n'ai pas forcément toutes les références historiques nécessaires pour parfaitement cerner le personnage et ses exactions, peut-être parce que la satire contre les riches est assez classique et basique, peut-être parce que j'ai trouvé que tout ça manquait de structure et de trame, peut-être parce qu'il n'y a pas forcément ici de quoi remplir deux heures de métrage sans se répéter... je ne sais pas trop, mais si je reconnais les qualités formelles et d'interprétation du film, je n'ai pas accroché plus que ça au final.
3/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Après un premier volume assez bien accueilli par la critique, mais très porté sur l'Asie et le style anime (avec ce que ça implique de clichés, de similarités stylistiques, thématiques, etc), retour de cette anthologie Star Wars en 9 épisodes d'un petit quart d'heure chacun, ayant pour but de nous faire découvrir l'univers Star Wars du point de vue de divers studios d'animation internationaux.
Star Wars - Visions, volume 2 (2023) :
À nouveau, donc, neuf épisodes au programme, cette fois-ci proposés à un plus grand nombre de pays, assurant ainsi une diversité stylistique et formelle plutôt agréable.
- 2x01 - Sith (El Guiri, Espagne) :Une ex-Sith repentie vit désormais isolée sur une planète lointaine, où elle tente de maîtriser l'art de la peinture. Mais son ancien Maître Sith la retrouve...
Un court à l'esthétique très épurée, avec éclaboussures de peinture et traits de crayonnés, pour un résultat dynamique et joli, avec une patte bien particulière. Ça commence plutôt bien.
- 2x02 - Screecher's Reach (Cartoon Saloon - Irlande) :Incitée par un mystérieux collier qu'elle porte autour du cou, Daal, une fillette exploitée par l'Empire, part avec ses amis explorer une grotte réputée pour être hantée...
On retrouve ici clairement le style du studio irlandais derrière Wolfwalkers et autres, pour un récit simple, visuellement travaillé et détaillé, et au twist final efficace, rappelant la façon manipulatrice dont certains groupuscules bien réels recrutent en profitant du malheur d'autrui.
- 2x03 - In the Stars (Punkrobot - Chili) :Ultimes survivantes de la destruction écologique provoquée par l'Empire sur leur planète,Koten et Tichina tentent de survivre et de dérober de l'eau potable aux installations impériales...
Un court en stop-motion, et au message écologique très présent, mais qui ne m'a pas passionné plus que ça. C'est visuellement assez joli, mais sans plus, globalement.
- 2x04 - I'm am your Mother (Aardman - UK) :D'extraction populaire, Anni est apprentie-pilote à l'académie de Wedge Antilles, et a atteint l'âge où l'on a honte de ses parents. Lorsque vient le moment de prendre part à une course de vaisseaux parents-élèves, elle n'en parle pas à sa mère...
Les Anglais du studio Aardman nous proposent de la véritable stop-motion, pour un court assez typiquement british, avec humour, décalage, et une petite touche de lutte des classes. J'ai bien aimé.
- 2x05 - Journey to the Dark Head (Studio Mir - Corée du Sud) : Ara, l'une des gardiennes d'un temple aux pierres capables de prédire l'avenir, se persuade que la guerre entre Jedi et Sith dépend des deux statues colossales les représentant et se dressant au-dessus du temple. Avec un jeune padawan, elle entreprend alors de détruire la statue symbolisant le Côté Obscur...
Et zou, un studio asiatique, et on retombe dans les clichés de l'anime le plus generique possible. Alors oui, c'est visuellement ambitieux et bien animé, tout en étant bourré d'action... mais ça ne m'a pas du tout intéressé, d'autant que la conclusion était cousue de fil blanc.
- 2x06 - The Spy Dancer (Studio La Cachette - France) :En pleine occupation impériale, Loi'e, danseuse vedette d'un cabaret aérien et membre de l'Alliance rebelle, réalise que l'officier qui assiste à leur spectacle pourrait bien lui avoir dérobé son enfant, des décennies plus tôt...
Un studio francais qui nous parle de la Résistance, c'est finalement assez approprié, et ça parvient à donner corps à son univers, à son cadre et à ses personnages en quelques minutes à peine, ce qui est une jolie réussite.
- 2x07 - The Bandits of Golak (88 Pictures - Inde) :Charuk et Rani, frère et sœur, tentent de traverser le pays discrètement en train, pour rejoindre la ville de Gorak, et s'y réfugier. Mais les pouvoirs étranges de Rani attirent sur eux l'attention de l'Empire...
Court-métrage indien à l'esthétique prononcée et aux personnages à l'animation un peu raide (et au design semi-3D rappelant les personnages des jeux TellTale), pour un tout pas désagréable, mais un peu dérivatif et au doublage inégal.
- 2x08 - The Pit (Lucasfilm + D'art Shtajio - Japon) :Abandonnés par l'Empire au fond d'un immense trou après l'avoir creusé à la recherche de cristaux Kyber, des ouvriers ne peuvent compter que sur le courage de l'un des leurs pour demander de l'aide...
Un style graphique très approximatif (façon "on fait de l'anime mais on le fait délibérément mal"), pour un court qui ne m'a pas fait grande impression.
- 2x09 - Aau's Song (Triggerfish - Afrique du Sud) :Les habitants de la planète Korba tentent de purifier les cristaux kyber touchés par les Sith, et seule la voix d'Aau, une fillette, semble capable de ce miracle...
Un court sud-africain au rendu visuel très mignon et "tactile", en stop-motion, avec un charme certain, notamment au niveau des accents locaux et de la musique. Très sympathique et, soyons fous, touchant.
- Bilan -
Une saison qui m'a nettement plus enthousiasmé que la première fournée d'épisodes de 2021, et il ne faut pas chercher plus loin que la diversité des styles et des approches pour expliquer cette réaction : je ne suis pas grand fan d'anime, et le fait d'avoir de la 2D européenne, de l'animation image par image, de la semi-3D, etc, fait que cette seconde saison ne donne jamais l'impression de se répéter visuellement.
Thématiquement, cependant, c'est un peu différent, avec une forte insistance sur les jeunes enfants sensibles à la Force qui doivent cacher ou révéler leur don et être recrutés par un camp ou un autre ; c'est un peu comme la fascination de la saison 1 pour les cristaux Kyber, qui d'ailleurs reviennent ici dans plusieurs cours : à se demander si Lucasfilm et Disney n'ont pas fourni à tous les studios un cahier des charges avec des suggestions de thèmes récurrents.
Quoiqu'il en soit, je retiens de cette saison 2 ses deux premiers épisodes, les épisodes anglais et français, et le tout dernier, issu d'Afrique du Sud : cinq épisodes sur neuf, soit plus de la moitié, et ce sans que les épisodes restants ne soient particulièrement mauvais.
Autrement dit : bilan global assez positif.
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.