Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Machete Maidens Unleashed ! :
Dans les années 70, les Philippines sont devenus l'El-dorado du cinéma d'exploitation américain, un pays exotique où les réalisateurs occidentaux pouvaient faire ce qu'ils voulaient, comme ils le voulaient, et pour une bouchée de pain. Des films sexuels, horrifiques, violents, sanguinolents, avec des monstres, des prisons, et des soldats libidineux... bref, des films Z, qui ont pourtant marqué l'histoire du Septième Art de leur empreinte.
Un documentaire très sympathique et dynamique, réalisé par la même équipe qu'Electric Boogaloo (le documentaire sur la Cannon) et Not Quite Hollywood (consacré au cinéma d'exploitation australien des 60s/70s), et qui propos d'innombrables images d'archives couvrant tous les sous-genres de ce cinéma d'exploitation des années 70, ainsi que des interviews de la majorité des personnes impliquées dans la production de ces films, que ce soit les acteurs, les scénaristes, ou les réalisateurs.
On notera avec un certain amusement les interventions moqueuses de John Landis, qui ne se prive pas pour joyeusement remettre à l'heure les pendules de tout le monde, notamment des réalisateurs/scénaristes/actrices qui tentent de rationaliser et de justifier certains de ces films comme étant des manifestes féministes et raciaux aux messages cachés et profonds.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Le Chasseur et la Reine des Glaces (The Huntsman - Winter's War ) :
Trahie par son amant, qui a tué leur enfant, Freya (Emily Blunt), la soeur de la Sorcière Ravenna (Charlize Theron), développe soudain des pouvoirs de glace et, le coeur brisé, elle quitte le chateau royal pour s'exiler loin au Nord. Là, elle crée son propre royaume, enlevant des enfants à leur famille pour les former à l'art de la guerre, et en faire ses Chasseurs, dépourvus de la moindre émotion. Eric (Chris Hemsworth) est ainsi le meilleur d'entre eux, et n'a d'égal que la farouche Sara (Jessica Chastain), dont il est épris. Contraint de fuir la colère de Freya, Eric croit sa bien aimée morte, et finit par aider Blanche-Neige à vaincre Ravenna... mais après tout ce temps, alors qu'Eric doit retrouver le miroir disparu de feue Ravenna pour la compte de Blanche-Neige, voilà que Sara ressurgit, et, non loin derrière elle, Freya, bien décidée à conquérir le royaume de sa soeur décédée...
Le premier film de cette (supposée) franchise Blanche Neige et le Chasseur (2012) était un joli livre d'images creux, mollasson, et souffrant d'un manque d'énergie chronique, à l'image de son interprète principale. Du 2.5/6, au mieux, en étant gentil.
Cette suite, par contre, ne mérite qu'une réaction : pourquoi ?
Pourquoi (récupération minable et transparente de la popularité de Frozen mise à part) mettre en chantier la suite d'un film qui a, au mieux, divisé les foules ?
Pourquoi en faire une semi-préquelle/semi-suite bancale qui passe son temps à tenter de se distancer du premier film à grands coups de rétrocontinuité hasardeuse (le frère de Ravenna effacé de l'histoire, par exemple) ?
Pourquoi confier l'écriture du film au scénariste de Scary Movie 3 & 4, de Very Bad trip 2 & 3, et au scénariste d'Hercules (avec The Rock) et d'un paquet de suites animées DTVs Disney parmi les moins inspirées ?
Pourquoi avoir confié le film au responsable des effets spéciaux de l'original, qui rend ici une copie plate, terne, amorphe, et sans le moindre style (à la limite, l'affrontement final n'est pas désagréable à regarder, mais c'est peu) ?
Pourquoi avoir validé ce script dérivatif au possible, qui est cousu de fil blanc, recopie bon nombre de scènes d'autres films de fantasy sans rien leur apporter, et dans lequel le summum de l'originalité, c'est de faire des gobelins des gorilles ?
Pourquoi conclure le film par une chanson qui parle d'appareils photos qui crépitent ?
Et enfin, pourquoi avoir choisi ces acteurs précis, si c'est pour les affubler de looks improbables, et les forcer à débiter des dialogues clichés et patauds avec des accents aléatoires, qui les empêchent de développer la moindre alchimie ?
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Bandidas :
Au 19ème siècle, au Mexique, deux femmes (Pénélope Cruz et Salma Hayek) issues de milieux très différents vont s'associer pour contrer les plans d'un Américain machiavélique (Dwight Yoakam) bien décidé à s'accaparer les terres de nombreux paysans. S'improvisant braqueuses de banques, les Bandidas sont rejointes, en cours de route, par un inspecteur new-yorkais (Steve Zahn) initialement dépéché sur place pour arrêter les deux femmes, mais qui finit par rejoindre leur cause...
Un western/buddy movie féminin co-écrit par Luc Besson, et qui met en vedette Salma Hayek et sa meilleure copine Pénélope Cruz, pour qui le projet a été taillé sur mesure.
Et ça se sent d'ailleurs, puisque les deux actrices ont l'air de bien s'amuser pendant tout ce métrage... dommage cependant que le spectateur ne partage pas vraiment cet enthousiasme, ou du moins, pas totalement : malgré les efforts de Groluc (la scène du concours de baiser aurait tout aussi bien pu être le début d'un porno, vue la teneur des dialogues), le film est trop sage (paradoxalement, c'est bien moins sexy que ce que Groluc avait probablement en tête lorsqu'il s'est dit "Salma + Penelope, bingo !"), trop quelconque, trop pépère pour vraiment convaincre, d'autant que tout le début du récit est assez laborieux à se mettre en place.
Ça divertit vaguement pendant une heure et demi, mais c'est aussitôt vu, aussitôt oublié.
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Captain America - Civil War :
Alors qu'une mission tourne mal pour Captain America (Chris Evans), les Avengers se trouvent au coeur d'une tourmente politique aux enjeux de taille : les Nations Unies exigent que l'équipe se place sous leur autorité, sous peine d'emprisonnement. Les Avengers sont divisés : d'un côté, Iron Man (Robert Downey Jr) et ses partisans, qui se sentent responsables des pertes collatérales entraînées par leurs missions, et de l'autre Captain America et ses proches, prêts à tout pour ne pas placer leur force de frappe aux mains d'une autorité sur laquelle ils n'auraient pas leur mot à dire. Divisés, et manipulés par le machiavélique Zemo (Daniel Brühl) qui utilise le Soldat de l'Hiver (Sebastian Stan) pour exécuter ses basses besognes, les Avengers sont contraints d'en venir aux mains, les uns avec les autres...
Cette critique-ci, je vais la faire brève : pas forcément le meilleur Captain America, pas forcément le meilleur Marvel Movie, quelques problèmes de rythme et de scènes superflues, mais un bon film, dense et maîtrisé, qui met en scène tous ses personnages sans en négliger aucun, construit son script et ses personnages sur les acquis du MCU, et se permet de présenter dans l'action plusieurs nouveaux personnages qui fonctionnent.
Spider-man est, à ce titre, une réussite (même s'il est perfectible dans ses effets numériques, ce qui un problème récurrent dans les productions de cette envergure), et la Black Panther apporte une approche différente de cet univers partagé, à la fois dans son environnement natal (la jungle du Wakanda) que dans son positionnement vis à vis des autres héros.
Il est d'ailleurs assez ironique qu'à défaut d'avoir le meilleur film Captain America ou Marvel, on a ici le meilleur film "crossover" de la décennie, qui met largement à l'amende le Batman vs Superman de Snyder, tant au point de vue de l'action que des enjeux idéologiques (la comparaison est gratuite et facile, oui, mais là où Snyder se veut donneur de leçons et pédant dans son traitement de ses personnages, les frères Russo parviennent à un résultat incomparablement meilleur sans perdre de vu le fun et l'humour).
Bref, un tour de force au niveau de la gestion de l'univers et de ses personnages, et un métrage qui s'inscrit totalement dans la continuité des deux premières phases de l'univers Marvel, et qui augure du meilleur pour le prochain Avengers.
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Gods of Egypt :
Décidé à devenir le nouveau roi d'une Égypte mythologique promise à son neveu Horus (Nikolaj Coster-Waldau), Set (Gerard Butler), le dieu métamorphe du désert et des ténèbres, renverse le père de celui-ci, énuclée Horus, et prend le pouvoir dans le royaume. Mais c'est sans compter sur Bek (Brenton Thwaites), un jeune humain, habile voleur qui décide de rendre ses yeux à Horus, afin qu'il l'aide à ramener sa bien-aimée de l'au-delà...
Si l'on m'avait dit qu'en 2016, j'en viendrais à préférer ce Gods of Egypt, à la promo et à la réputation calamiteuse, au Star Wars qui a tant fait l'unanimité, je ne l'aurais pas cru.
Et pourtant, c'est le cas, et je range ce blockbuster dans la même catégorie que The Lone Ranger et John Carter of Mars : des films imparfaits, mais qui ont été flingués par un contre-buzz galopant alimenté de manière abusive par le web. Ici, c'est tout la controverse raciale sur la blancheur du panthéon égyptien (pas totalement infondée, mais paradoxalement entretenue par les mêmes personnes qui, pour Thor, clamaient haut et fort que l'ethnicité des acteurs jouant des Dieux extraterrestres n'avait aucune espèce d'importance, et qu'un anglais à la peau noire pouvait jouer un "dieu" nordique sans problème ; ici, bizarrement, des acteurs blancs ne peuvent pas jouer des "dieux" égyptiens...) qui a éclipsé le film, aidée en cela par une campagne promotionnelle mettant en avant les visuels les plus kitschs possibles.
Résultat, les critiques ont eu tôt fait d'utiliser les raccourcis les plus faciles à leur disposition, rapprochant Gods of Egypt de Jupiter : le Destin de l'Univers, de Prince of Persia ou du remake du Choc des Titans, l'internet a passé le mot, et a condamné le film à un flop inévitable.
Alors que si ce film partage avec Jupiter Ascending un certain sens du spectaculaire, du décomplexé, et des séquences d'action à la limite du jeu vidéo (mais pas son recyclage patchwork), c'est surtout au Choc des Titans original que de Gods of Egypt m'a fait penser : bestiaire mémorable, kitsch totalement assumé et gentiment clinquant, effets inégaux (certains séquences et images sont sublimes, d'autres semblent avoir été finies à la truelle), distribution investie, musique assez sympathique, et ambition épique... autant de choses qui font qu'on passe un excellent moment devant ce métrage décontracté, qui rappelle certains récits de fantasy pulp ou certains blockbusters façon La Momie, qui ne se prennent jamais trop au sérieux, et débordent d'imagination.
Alors certes, ce n'est pas un chef d'oeuvre, il y a des fautes de goût très claires, les effets visuels sont très inégaux, les scènes d'action sont un peu trop axées jeu de plate-forme/boss de fin de niveau, le script est finalement très basique (Orphée, Dumbo, etc...), et le film aurait bénéficié de 10 minutes de moins (les blockbusters de 2h et plus, j'en ai un peu marre), mais rien que pour certaines images improbables (Geoffrey Rush, chauve, sur son char spatial, en train de tirer le soleil derrière lui, au bout d'une chaîne, au dessus d'une Terre plate, tout en combattant à grands coups de blaster-lance Apophis la sangsue géante du chaos stellaire !!!!!), on dit merci Alex Proyas. Et fuck la polémique.
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Au Coeur de l'Océan (In The Heart of the Sea) :
En 1850, Herman Melville (Ben Whishaw) rend visite à Thomas Nickerson (Brendan Gleeson), un aubergiste traumatisé par ce qu'il a vécu 30 ans plus tôt, alors qu'il était membre d'équipage du baleinier Essex, aux côtés d'autres marins plus aguerris (Chris Hemworth, Benjamin Walker, Cillian Murphy...) : là, au milieu de l'océan, une baleine albinos a réduit en miettes le navire, et a alors traqué tous les survivants, les uns après les autres, en détruisant les canots de sauvetages sur lesquels ils survivaient difficilement...
Prenez Seul au Monde, rajoutez-lui une bonne dose de Les Survivants, rajoutez une reconstitution historique, un peu de littérature, et beaucoup de numérique... et voilà, Au Coeur de l'Océan, une fictionnalisation de ce qui a inspiré Moby Dick de Melville.
Pourquoi pas, d'autant que la distribution est bonne, et que c'est Ron Howard à la barre.
Malheureusement, la mayonnaise ne prend jamais vraiment, malgré tous les efforts déployés par la production pour donner quelque chose d'esthétiquement travaillé et de professionnel.
Au rayon des problèmes, le récit assez dérivatif (et un peu maladroit dans sa structure "laissez moi vous raconter ce qui s'est passé dans ma jeunesse"), et paradoxalement, la réalisation de Ron Howard, qui pour une raison ou un autre, a recours, çà et là, à des gros plans d'inserts très laids, mi-GoPro mi-Fish Eye, qui tranchent radicalement avec ce qui les entoure. Ce qui les entoure étant un environnement bardé de CGIs pas toujours convaincants (il y a souvent quelque chose qui cloche, que ce soit dans l'étalonnage des arrières-plans, le mouvement des baleines, l'incrustation des acteurs...), qui finissent souvent par donner l'impression de voir des acteurs devant un fond vert, prétendant être en pleine mer.
Dommage, car il y avait probablement quelque chose de plus mémorable à faire avec ce sujet, peut-être en faisant du témoignage de Nickerson quelque chose de moins réaliste, qui pousserait l'idée de baleine vengeresse dans ses derniers retranchements, en en faisant un être plus maléfique, ou plus symbolique (une incarnation de la nature se vengeant de l'Homme) - ce qui aurait nécessité une réalisation plus ample, plus iconique, et plus épique.
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Le Voyage d'Arlo (The Good Dinosaur) :
Dans un monde où les dinosaures sont l'espèce dominante, et vivent une paisible existence de fermiers et d'éleveurs, Arlo, un jeune apatosaure peureux, tente de se montrer à la hauteur de ses parents, de son frère et de sa soeur. Malheureusement pour lui, une tempête coûte la vie à son père, et emmène Arlo loin de chez lui. Seul, mais bien décidé à retrouver sa famille, Arlo finit par faire équipe avec Spot, un petit homme des cavernes, pour traverser le pays, et faire face aux dangers de cette époque hostile.
Second Pixar de 2015, avec Vice-Versa, et malheureusement, c'est clairement ce Good Dinosaur qui a le plus souffert de ce calendrier ambitieux.
En effet, le film a connu un développement créatif très mouvementé, ce qui se ressent dans le produit fini : les ruptures tonales sont nombreuses (il y a quelques moments assez noirs et sombres, mais le film ne semble jamais vraiment les assumer, et ils apparaissent donc comme des anomalies étranges), le rythme est inégal (l'heure et demi semble plus longue), et le script très basique (façon "un garçon et son chien") est beaucoup trop influencé par le Roi Lion pour convaincre.
D'autant que la musique des frères Danna, ainsi que plusieurs scènes (les T-rexs cowboys, le coin du feu, les grandes plaines, le ranch, etc) semblent indiquer qu'à une certaine époque de sa gestation, le film avait pour intention de faire de cette aventure une fresque aux accents de western... mais là aussi, ça n'est jamais totalement homogène dans tout le métrage, et ça finit par paraître créativement inabouti et brouillon.
Malgré tout cela, il faut néanmoins souligner la beauté visuelle, quasi photo-réaliste, des décors et des environnements du film ; une beauté qui, au début, peut contraster un peu trop violemment avec l'approche graphique des personnages, très caricaturale, mais qui finit par s'y mêler pour donner un tout très esthétique.
Ce film est superbe, visuellement ; quel dommage, donc, que le scénario ne suive pas vraiment, et sente autant le déjà vu...
3.25/6 (parce que malgré tout, la séparation finale fait son petit effet)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la distance ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Deadpool :
Ancien agent des forces spéciales et mercenaire, Wade Wilson (Ryan Reynolds) découvre un jour qu'il est sérieusement malade ; prêt à tout pour survivre à ce cancer incurable et généralisé, il accepte l'offre d'un certain Ajax (Ed Skrein), qui lui inflige les pires tortures dans le cadre d'une procédure expérimentale, et le laisse pour mort. Désormais surnommé Deadpool, Wilson se découvre un facteur auto-guérissant surpuissant qui le rend virtuellement immortel... et particulièrement hideux. Bien décidé à retrouver Ajax afin qu'il lui rende une apparence normale, et toujours armé de son sens de l'humour particulièrement corrosif et sanglant, Deadpool se met en chasse. Mais lorsque son ex-fiancée (Moran Baccarin) devient la cible d'Ajax, Deadpool s'associe à Negasonic Teenage Warhead (Brianna Hildebrand) et à Colossus (Stefan Kapicic), deux mutants, afin de la sauver.
Un film-miracle, né grâce à l'engouement des fans de comics pour le trailer-démo tourné par le réalisateur Tim Miller, et grâce au soutien inconditionnel de Ryan Reynolds, fan absolu du personnage depuis des décennies.
Et donc voici la version long-métrage, toute aussi corrosive, décalée, immature, graveleuse, parodique et idiote... et toute aussi divertissante et réussie.
Pas forcément de quoi crier au chef-d'oeuvre instantané, mais un portage à l'écran regorgeant d'idées parfois particulièrement drôles, parfois stupides, mais toujours déjantées et décomplexées : c'est fidèle au personnage du comic-book (dans ses qualités comme dans ses défauts), c'est rythmé, c'est visuellement assez réussi... bref, un très bon moment de ciné super-héroïque, à réserver à un public averti.
Seul bémol, vraiment, un bad guy un peu quelconque (et peut-être un peu trop de vannes graveleuses).
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Pan :
Enlevé à son orphelinat londonien par des pirates, Peter (Levi Miller) est emmené au Pays Imaginaire pour y travailler dans des mines de poussière de fée pour le compte du maléfique Barbe-Noire (Hugh Jackman). S'échappant en compagnie de James Hook (Garrett Hedlund), et faisant rapidement la connaissance de la courageuse Tiger Lily (Rooney Mara), Peter va finir par découvrir qu'il est le sujet d'une prophétie ancienne, et que sa destinée est de devenir le héros du Pays Imaginaire...
Une bouse infâme, pour un flop retentissant au box office : voilà comment décrire cette énième adaptation cinématographique de Peter Pan.
En même temps, rien de surprenant, lorsque l'on confie un projet déjà conceptuellement faisandé et inutile (une préquelle à Peter Pan écrite par un scénariste relativement inexpérimenté, et racontant comment Peter était l'Élu, fils d'une humaine et d'un Prince fae, et comment Hook et lui se sont rencontrés) à un réalisateur pas forcément adéquat (Joe Wright, plus habitué à de plus petits budgets rendus intéressants par son style visuel), qu'on y rajoute une couche de direction artistique immonde - les décors, les costumes, les paysages : tout est de mauvais goût, clinquant, et décalé -, un rythme hystérique et épuisant, des effets spéciaux souvent médiocres (les doublures en images de synthèse sont laides et mal animées, les bateaux volants n'ont aucun poids réel), et une interprétation outrée et cartoonesque (le jeune Peter est très bon, cela dit).
Bref, j'ai fait un rejet immédiat, dès le premier quart d'heure, avec ses bonnes soeurs ridicules, et ses avions de la RAF en plein combat aérien de dessin animé dans le ciel londonien contre un bateau de pirates, en plein Blitz... et ensuite, ça n'a fait qu'empirer, entre Barbe Noire/Hugh Jackman qui cabotine en pirate drogué à la poussière de fée, Garrett Hedlund en Hook séduisant à l'accent calamiteux, Tiger Lily/Rooney Mara alias le quota "personnage féminin fort et badass" de service (au détriment du quota "personnage ethnique positif de service"), la prophétie de Pan (ce style de prophétie à la Potter ou Luke est désormais vraiment une béquille de scénariste incapable ; il faut trouver autre chose, maintenant, c'est bon), le score assez moyen (car peu inspiré) de John Powell, et, pire que tout, les chansons.
Des pirates, qui chantent du Nirvana et du Ramones.
WHAT. THE. FUCK.
On n'est pas chez Baz Luhrmann, bordel.
Je ne vais pas épiloguer des heures, j'ai détesté de bout en bout, et je préfère recommander encore et toujours le Peter Pan de PJ Hogan, sorti en 2003, et probablement la meilleure adaptation cinématographique de ce récit.
1/6 (pour le score de Powell, et pour Levi Miller)
(et dire que le scénariste de ce navet travaille actuellement sur Wonder Woman...)
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Big Game :
Trahi en plein vol par son garde-du-corps (Ray Stevenson), le Président des États-Unis (Samuel L Jackson) est contraint d'abandonner Air Force One avant que l'appareil ne soit abattu par des terroristes. Il s'écrase dans les étendues sauvages finlandaises, où il tombe nez à nez avec Oskari (Onni Tommila), un jeune garçon local, qui passe seul une journée de chasse en forêt, afin d'affirmer son passage à l'âge adulte. Ensemble, ils vont devoir échapper aux criminels étrangers qui veulent ajouter le Président à leur tableau de chasse...
Un film d'aventures pour enfants signé du réalisateur de Père Noël Origines (qui était déjà un film d'aventures pour enfants, un fait trop souvent oublié par les critiques de ce Big Game s'attendant à un métrage apre, dur et réaliste opposant un enfant à des mercenaires), et qui se calque en partie sur ce dernier (en plus de reprendre le jeune acteur principal et son père) pour offrir ici une déclinaison des actioners à l'américaine (punchlines semi-comiques inclues), mais avec un jeune garçon fier et un peu arrogant dans le rôle principal, et un Sam Jackson qui rappelle un peu le Jamie Foxx de White House Down (mais qui place tout de même son traditionnel "motherfucker").
Pour peu qu'on sache à quoi s'attendre avant de démarrer le métrage, ça remplit bien son office, et c'est loin d'être désagréable, mais le tout abuse tout de même des ralentis, et manque un peu de punch, en plus de se finir en queue de poisson.
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Strange Magic :
Dans la forêt enchantée poussent des fleurs magiques, utilisées depuis toujours pour la concotion de philtres d'amour par la fée Sugar Plum (Kristin Chenoweth). Mais le Bog King (Alan Cumming), le roi des gobelins maléfiques, déteste l'amour, et a emprisonné la fée dans son donjon. Amoureux de Dawn (Meredith Anne Bull), la fille cadette du roi des fées, Sunny (Elijah Kelley), un petit lutin, entreprend alors de libérer Sugar Plum, afin qu'elle lui concocte un philtre pour séduire Dawn. Mais il n'est pas le seul à partir en mission, car Marianne (Evan Rachel Wood), la soeur rebelle de Dawn, et Roland (Sam Palladio), l'ex-fiancé de Marianne, partent eux-aussi à l'aventure en territoire ennemi.
Un dessin animé produit par Lucasfilm (ce qui garantit un rendu technique exemplaire) et initialement conçu par George Lucas (ce qui garantit une certaine naïveté dans le propos), à partir du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare (ce qui garantit des fées, des lutins, des quiproquos et de l'amour).
Seuls problèmes : 1) le character design est assez discutable, inégal et dérivatif, pas très loin d'un Arthur et les Minimoys ou d'un Epic, et 2) c'est une comédie musicale à la Moulin Rouge, qui utilise des hits pop-rock modernes en les intégrant au récit et en les mettant dans la bouche de ses personnages.
Et autant le premier point n'est pas forcément rédhibitoire, autant ici, la musique s'avère insupportable : les chansons choisies sont peu inspirées (exception notable, le chorus de Bad Romance utilisé en guise de marche militaire ^^), leur réorchestration ratée, elles sont insérées à la truelle, et elles rendent tout le premier tiers du film insupportable.
Ensuite, lorsque l'aventure débute vraiment, et que le philtre d'amour est fabriqué, le film trouve heureusement un semblant d'âme et de rythme, et fonctionne même sympathiquement par moments, mais ces chansons... arg.
C'est vraiment d'autant plus agaçant que le film a un message louable, et que techniquement parlant, ILM oblige, il est impeccable, et particulièrement réussi (comme Rango en son temps) ; mais malheureusement, le produit fini est trop inégal pour convaincre.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Star Wars : Le Réveil de la Force (Star Wars : The Force Awakens) :
30 ans après la destruction de l'Empire, les troupes impériales se sont regroupées sous la direction du Premier Ordre, dirigé par le maléfique Kylo Ren (Adam Driver), héritier des Siths. Lorsqu'un soldat du Premier Ordre, Finn (John Boyega), se rebelle contre ses ordres et s'enfuit, il rencontre, sur la planète Jakku, la jeune Rey (Daisy Ridley), une jeune pillarde en possession d'un droïde à l'importance capitale : il contient en effet une carte spatiale censée mener à la cachette de Luke Skywalker, le dernier des Chevaliers Jedis...
Le fameux reboot/sequelle de la franchise Star Wars par JJ Abrams, un carton absolu au box-office, des critiques dithyrambiques, des fans en extase... et au final, un mois et demi après toute cette hype, un film mi-figue mi-raisin, qui est par certains aspects bien meilleur que les préquelles (notamment au niveau de l'interprétation, et de l'absence de personnage débile pour enfants), et par d'autres aspects leur est inférieur.
Car soyons francs : ce Réveil de la Force est, délibérément, un remake à peine déguisé de l'épisode IV (et de manière plus globale, de la trilogie originale). C'est inhérent à la saga, que Lucas a toujours envisagée comme cyclique, mais malheureusement, ça donne constamment au spectateur de cet épisode une impression de déjà vu : l'héroine future jedi qui vit sur une planète de sable, et trouve un droïde avec des fichiers importants à ramener à la Rebellion ; le méchant tout de noir vêtu, qui supervise les troupes de l'Empire aux côtés du responsable d'une station spatiale méga-destructirice, sous les ordres d'un Sith présent en images holographiques ; l'attaque sur la station en question, à grands coups de X-wings ; le mentor vieillissant qui connaît un destin funeste ; la planète enneigée, la planète forestière ; les liens familiaux ; la Cantina-bis ; etc, etc, etc...
Du début à la fin, cet épisode VII n'est qu'une requelle (remake/sequel), comme Jurassic World : une suite-remake, qui se contente de recycler la majeure partie des rebondissements et des événements de son modèle, sous forme de fan-service destiné à un public avide de nostalgie.
Et c'est assez dommageable d'un point de vue intérêt : en effet, contrairement à l'épisode I, par exemple, cet épisode VII est ainsi nettement moins satisfaisant en tant que film à part entière ; c'est une grosse introduction (pas toujours très avisée dans ses choix : je pense notamment à la fin volontairement expédiée pour placer une apparition de Luke) à cette nouvelle trilogie, et elle est de plus globalement sans surprises puisqu'elle enchaîne les idées et les concepts recyclés.
Privé d'originalité, ce premier film repose alors sur ses personnages, nouveaux comme anciens.
Commençons par les anciens : Chewie est fidèle à lui-même ; les robots sont absents ; Nien Nub et Ackbar font un peu trop caoutchouteux, mais ont le mérite d'être là ; Harrison Ford nous fait un baroud d'honneur, et semble avoir réappris à jouer la comédie ; et Leia... n'est vraiment pas mise en valeur avec son lifting réel (et numérique), et le flou artistique de ses gros plans.
Au niveau des petits nouveaux, ensuite : pas grand chose à dire sur Phasma ou sur l'Empereur 2.0, assez oubliables et inexistants ; le bestiaire est sympathique, mais les créatures trahissent parfois leur nature de marionnettes un peu raides ; Poe est un pilote assez générique ; Kylo Ren est intéressant, mais n'a malheureusement pas assez de scènes avec l'un ou l'autre de ses parents pour vraiment rendre leur relation tragique et poignante (un flashback n'aurait pas fait de mal - bien que je suppose que les flashbacks arriveront dans les épisodes suivants) ; les habitués des productions JJ Abrams qui apparaissent à l'écran sont un peu gênants en cela qu'ils sortent aussitôt le spectateur de l'univers SW pour lui rappeler d'autres oeuvres ; et enfin Finn et Rey forment un duo très sympathique et attachant, mais qui n'est pas sans problèmes.
D'un côté, ils fonctionnent très bien ensemble, ont une bonne alchimie, et apportent une touche d'humour bienvenue dans ce récit ; de l'autre, difficile de ne pas voir en eux une réponse directe aux critiques récurrentes faites à l'univers SW.
"L'univers SW, c'est un univers d'hommes blancs, les femmes et les minorités sont inexistantes, c'est pour ça que ça ne plaît qu'aux garçons." -> on choisit une héroïne douée en tout (au point d'être TROP douée et de paraître surpuissante), et on lui colle un sidekick comique noir. Ce n'est pas vraiment gênant dans le cadre du film, mais ça sent un peu tout de même le syndrome du quota.
D'autant qu'encore une fois, dans sa volonté d'avoir un personnage féminin fort, le script en fait trop, et transforme Rey en quelqu'un qui est à la fois super-pilote, super-mécano, super-combattante, super-linguiste, super-Jedi, super-indépendante, super-charismatique, super-spéciale, super-résistante aux coups, super-intuitive, etc... même si tout cela sera peut-être expliqué ultérieurement, en l'état, c'est un peu too much, et on frôle régulièrement le domaine de la fanfiction...
Cela dit, malgré toutes ces critiques que je formule, j'ai apprécié le métrage. Je regrette simplement que ce ne soit qu'une grosse introduction, certes compétente et correcte, mais redondante, et (en ce qui me concerne) nettement moins marquante (en bien et en mal) que l'Épisode I en son temps.
3.75/6
EDIT : entre l'écriture de cette critique, à chaud après avoir vu le film, et la date effective de sa publication, un peu de temps s'est écoulé, et j'ai eu l'occasion de repenser à ce Star Wars. Et c'est là que je me suis aperçu... qu'il ne m'avait vraiment pas marqué. Pas de moments particulièrement forts, pas de scène particulièrement mémorable... je me souviens toujours de quelques-unes des scènes clés (Solo), mais c'est plus pour leur impact narratif sur les personnages et l'univers établi que pour leur réussite technique, leur originalité ou leur puissance émotionnelle.
Et d'ailleurs, un autre problème m'est apparu évident, à postériori, un problème qui est double : d'un côté, le film détruit absolument tous les acquis de la première trilogie, en ruinant la happy end de tous les personnages de celle-ci, et en rebootant la plupart des éléments de l'univers, comme si de rien n'était.
Et de l'autre, ce film est un paradoxe. C'est un premier film introductif, qui fonctionne mal en tant que requelle tant tous les temps forts de Star Wars y sont recyclés de manière trop évidente, et qui paradoxalement n'est pas vraiment une bonne introduction non plus, en cela qu'il ne lance pas beaucoup de pistes captivantes ou intrigantes : le grand mystère (Luke) est déjà plus ou moins résolu et explicité dans ses grandes lignes (le pourquoi de son exil, sa nouvelle apparence, ses coordonnées, le lien qu'il a potentiellement avec Rey : tout ça, on peut plus ou moins déjà le deviner au travers de ce qui est dit ici, et au travers de cette scène de conclusion mal rythmée et inutile, qui aurait été plus à sa place en ouverture de l'épisode suivant) ; à l'identique, on devine aussi que l'épisode prochain risque d'être une alternance mécanique de Rey/Luke, de Finn/BB8/Poe, et des manigances de Snokes/Kylo.
Pourquoi pas, mais encore une fois : avec un univers aussi vaste que celui de Star Wars, il est vraiment regrettable que Abrams et ses scénaristes aient fait le choix d'en réduire toujours plus l'ampleur, en la limitant aux Skywalker et à leurs conflits familiaux ; ce premier épisode m'a tellement peu marqué - et à fait tellement peu preuve d'originalité - que je peine à me motiver pour ce qui va arriver dans deux ans, et que je redoute un film volontairement et gratuitement plus sombre, pour coller à la réputation de l'Empire Contre-Attaque.
Je redescends donc la note à 3.25/6, en attendant un second visionnage en VO, un de ces jours, possiblement une fois l'épisode 8 sorti et assimilé (histoire de voir si toute cette mise en place était bien utile)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Electric Boogaloo (Electric Boogaloo: The Wild, Untold Story of Cannon Films) :
Dans les années 80, Menahem Golan et Yoram Globus, deux immigrés israéliens installés aux USA et passionnés de cinéma, décident de faire des films. Ensemble, ils prennent la tête du studio Cannon, qui devient rapidement réputé pour ses séries Z opportunistes, ses films d'action produits à la chaîne, et son érotisme racoleur. Mais bien vite, la paire Golan-Globus commence à avoir la folie des grandeurs, et à vouloir conquérir le monde tout en acquérant une certaine respectabilité : une ambition qui va mener Cannon à sa perte.
N'importe quel cinéphile digne de ce nom et ayant grandi dans les années 80 savait à quoi s'attendre lorsque le logo de Cannon apparaissait à l'écran : un plaisir déviant et coupable, du mauvais cinéma pop-corn, bien souvent cependant assez hilarant, que ce soit volontairement ou non.
Et ce documentaire énergique et passionné fait vraiment un tour d'horizon complet du phénomène Cannon et de ses failles incurables, à grands renforts d'entretiens avec toutes les personnes concernées, acteurs, employés, techniciens, etc.
Tout le monde... ou presque, puisque manquent quelques noms importants (comme Chuck Norris ou Van Damme), ainsi que les principaux intéressés, Golan & Globus... qui ont préféré mettre en chantier leur propre documentaire pour tenter de prendre de vitesse ce métrage-ci.
Noël approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de la Christmas Yulefest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...
Frosty, le Bonhomme de Neige (Frosty, The Snowman - 1969) :
Lorsque le chapeau d'un magicien se pose sur sa tête, Frosty, le bonhomme de neige, prend vie pour le bonheur de tous les enfants qui l'ont créé. Mais lorsque Frosty décide de partir pour le Pôle Nord, afin de ne jamais fondre, le magicien décide de récupérer son chapeau avant qu'il ne soit trop tard, et il monte en secret sur le train pour le Pôle, à bord duquel Frosty et la petite Karen ont déjà embarqué.
Un dessin animé de 25 minutes diffusé sur CBS en 1969 et signé Rankin-Bass, qui applique là la même formule que pour leurs films d'animation en stop-motion, mais en s'essayant ici à l'animation 2D traditionnelle.
Le résultat n'est pas désagréable, même s'il repose quasi-intégralement sur la chanson Frosty The Snowman, au point de l'utiliser quasiment en boucle pendant les 10-12 premières minutes.
On fait rapidement une overdose, donc, mais heureusement, la seconde moitié est nettement plus jolie et mignonne (avec le Père Noël, les animaux de la forêt, etc), et permet de faire passer un peu mieux la pilule.
Joyeux Noël, Charlie Brown ! (A Charlie Brown Christmas - 1965) :
Comme toujours dépressif, Charlie Brown se plaint du mercantilisme des fêtes de Noël, et Lucy lui suggère de devenir le metteur en scène du spectacle de Noël de l'école, afin de lui changer les idées. Il accepte, mais la tâche s'avère plus que compliquée pour le jeune garçon...
Bon, je crois que c'est définitif. Après Grosse Citrouille, l'épisode d'Halloween que j'ai découvert cette année (mais qui a été diffusé outre Atlantique un an après cet épisode de Noël), ce Joyeux Noel, Charlie Brown ! confirme que Snoopy, Peanuts et compagnie, ce n'est pas fait pour moi.
En même temps, un épisode de Noël qui commence sur un paysage froid et enneigé, avec des enfants malheureux et geignards qui arpentent des rues et des paysages vides, pendant qu'une chanson mélancolique t'explique que "Christmas time is here, happiness and cheer"... forcément, je ne pouvais que rejeter en bloc.
On me répliquera que c'est voulu, que ça illustre parfaitement la déprime de Noël de Charlie Brown, etc... mais le problème, c'est que tous ces enfants sont assez antipathiques, et que par conséquent, je n'ai absolument aucun intérêt dans leur parcours.
Lucy, arrogante et donneuse de leçons, et son stand de psychologie de comptoir ? Je n'ai qu'une envie, lui mettre des baffes. Ou plutôt, arrêter sur le champ ce dessin animé pourtant classique, aux USA (d'un autre côté, pas trop difficile de devenir un classique lorsque l'on est à ce point ancré dans l'inconscient collectif national, parce que l'on a été l'un des rares dessins animés de Noël disponibles - et donc diffusés en boucle - tous les ans à la télévision américaine depuis 1965).
Bref, une expérience à nouveau très désagréable pour moi, entre cette bande originale jazzy, dépressive et froide, qui illustre de manière paradoxale des scènes parfois pleines d'action, leur conférant un manque d'énergie et de joie chronique, ainsi qu'une atmosphère contemplative et sombre typiquement neurotique.
Énorme bof.
Mes amis Tigrou et Winnie : Un Noël de super détectives (Super Sleuth Christmas Movie - 2007) :
Winnie l'Ourson, la jeune Darby et tous leurs amis de la Forêt des Rêves Bleus sont aux anges, car Noël est proche ! Mais bientôt, ils apprennent que le sac de jouets du Père Noël a été perdu, et qu'un petit renne nommé Holly est à sa recherche... heureusement, Petit Gourou et Lumpy l'ont retrouvé à temps. Reste alors à ramener Holly au Pôle Nord, une tâche qui est plus facile à dire qu'à faire...
Un petit épisode spécial de 45 minutes, en images de synthèse et à destination des plus petits, avec une Darby qui s'adresse directement aux jeunes spectateurs, les interpelle, leur pose des questions, etc... et de multiples chansons, heureusement suffisamment brèves pour ne pas être insupportables.
D'ailleurs, je dois dire que le tout est assez mignon, tant dans le style utilisé que dans le doublage (je l'ai vu en VO anglaise, avec tous les jeunes animaux qui parlent avec des petites voix à l'accent adorable)... bref, c'est sympathique comme tout, et puis rien que pour voir Bourriquet en train de tirer le traîneau du Père Noël, ça vaut le déplacement. :D
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Niko, le petit renne (The Flight Before Christmas - 2008) :
Niko (Andrew McMahon), un jeune renne ne connaissant pas son père et souffrant d'un vertige carabiné, décide de vaincre ses peurs, en suivant des leçons de vol auprès de Julius (Norm Macdonald), un écureuil volant maladroit ; mais lorsque le Père Noël et ses rennes deviennent la cible de loups maléfiques, Niko s'avère le seul à pouvoir les aider...
Un dessin-animé finno-européen en images de synthèse, qui trahit régulièrement ses origines non-américaines par des choix narratifs et créatifs très particuliers : tous les rennes de Santa Claus sont ainsi bizarrement décrits comme des beaufs/alcooliques/couards/dragueurs impénitents profitant de leur statut de star pour coucher avec un maximum de groupies (scandale aux USA lors de la diffusion télévisée !!), ou encore le choix d'Emma Roberts, 16 ans, au doublage d'une hermine séductrice/chanteuse de cabaret qui flirte avec un vieil écureuil veuf (scandale n°2 !)...
Bref, ça dépayse un peu, et même si le doublage anglo-saxon (techniquement, irlando-américain) n'est pas toujours formidable, le tout est plutôt joli visuellement (caniche rose excepté), et l'animation n'est pas forcément beaucoup moins bonne que celle d'un Âge de Glace de Dreamworks.
Bon, ce métrage reste tout de même anecdotique, mais finalement, il n'y a là rien de vraiment honteux.
3/6
Santa Claus is Coming to Town (1970) :
SD Kluger (Fred Astaire), un postier, décide de répondre aux questions les plus communes au sujet de Santa Claus : il raconte alors l'histoire du petit Kris (Mickey Rooney), bébé abandonné sur le palier de la famille Kringle, fabricants de jouets de père en fils. En grandissant, Kris décide qu'il veut apporter des jouets aux enfants de Sombreville, mais le maire de la bourgade, Herr Meisterburger (Paul Frees) s'oppose à lui. Et pour ne rien arranger, un sorcier maléfique nommé Hiver (Keenan Wynn) se dresse sur le chemin de Kringle...
Un classique de l'animation américaine de Noël, signé Rankin & Bass, et lorsqu'on le regarde, on comprend immédiatement pourquoi.
L'animation image-par-image se marie en effet parfaitement avec les doublages de Fred Astaire et de Mickey Rooney, et donne vie à cette biographie imaginaire du Père Noël d'une manière particulièrement charmante.
C'est beau, c'est musical (bien que certaines chansons paraissent un peu datées), bref, c'est très sympathique, à condition que l'on garde à l'esprit la nature du programme : un moyen-métrage produit pour la télévision, et à destination des plus petits.
Noël approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de la Christmas Yulefest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...
À la Recherche du Père Noël (Christmas is Here Again) :
Lorsque le maléfique Krad (Ed Asner) dérobe la hotte du Père Noël (Andy Griffith), Sophianna (Madison Davenport), une orpheline handicapée, part dans une quête incroyable pour la récupérer, accompagnée par Paul Rocco (Daniel Roebuck), l'un des elfes du Père Noël, par Dart (Colin Ford), un jeune renne, par Buster (Norm Macdonald), un renard, et par Charlie (Brad Garrett), un ours polaire.
Un dessin animé narré par Jay Leno (!?), au style visuel plutôt réussi, à la fois moderne, stylisé et simpliste, qui donne par moments un rendu très "livre d'illustrations".
Malheureusement, tout l'intérêt du métrage s'arrête là, parce que le reste est affreusement plat, au point d'en être hallucinant de transparence : les choix vocaux sont étranges (Leno ? Griffith ? Macdonald ? Garrett ?), il n'y a quasiment aucun accompagnement musical de tout le film (et quand il y en a un, il est tellement en retrait et anonyme qu'il passe totalement inaperçu), les chansons sont particulièrement mauvaises, et le récit est on-ne-peut-plus bancal et incohérent, avec des jeux de mots pitoyables, des orphelins, des lutins, un renne, des enfants mineurs, une chenille, Santa Claus, un méchant sorcier, les langes du petit Jesus et le sac magique de Santa (qui ne font qu'un !?).
Bref, un long-métrage animé particulièrement frustrant, mollasson et agaçant, qui ne décroche quelques points que pour son animation et son style visuel.
Noël approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de la Christmas Yulefest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma festif pendant toutes les fêtes de fin d'année...
The Christmas Dragon :
Dans un royaume lointain, Ayden (Bailee Johnson), une jeune orpheline, reçoit en cadeau d'un lutin mourant un cristal magique : le Royaume du Nord se meurt, corrompu par le mal, et le Père Noël risque de disparaître à jamais si quelqu'un ne trouve pas un moyen de ramener dans le coeur des gens les antiques fêtes de Noël oubliées. Ayden part alors à l'aventure, accompagnée de ses amis orphelins, d'Airk (Jake Stormoen), le fils rebelle du Père Noël, et de l'elfe guerrière Saerwen (Melani Stone)... en chemin, cette compagnie du cristal va rencontrer des ogres, des dragons, des bandits et des êtres innommables, ainsi que, peut-être, le Père Noël en personne...
C'est assez paradoxal, mais dans l'Utah, terre mormone s'il en est, le cinéma de genre connaît une renaissance intéressante, partiellement financée et/ou produite par des membres de l'Église LDS. Et si cette renaissance est intéressante, c'est parce qu'elle se fait souvent sans prosélytisme, et avec un savoir-faire tout à fait honorable.
Il en va ainsi des films SAGA, Orc Wars/Dragonfyre, The Crown and the Dragon, Dawn of the Dragonslayer, Survivor ou encore les MYTHICA : en fonction de leur budget et leur équipe, ils sont plus ou moins réussis, ce ne sont pas des chefs d'oeuvres du genre, ils sont assez dérivatifs, mais au moins, ils ont le mérite d'exister, de n'être pas trop mal joués et produits, et, toutes proportions gardées, d'être assez convaincants visuellement malgré leurs ambitions respectives pas toujours maîtrisées.
Ici, le réalisateur de SAGA (par ailleurs producteur/monteur/scénariste sur d'autres métrages de genre, et de Noël) décide de fusionner Le Seigneur des Anneaux, Willow, Dragons, et Le Secret de l'Étoile du Nord (entre autres), pour nous tourner un film d'aventures pour enfants, se déroulant dans un univers pseudo-médiéval d'héroïc fantasy où tout le monde parle avec des accents anglais/irlandais/écossais, où le Père Noël existe, la magie aussi, ainsi que les elfes guerriers, les trolls, les gobelins, etc... et bien sûr les dragons.
Un gros melting-pot bizarre qui, étrangement, ne fonctionne pas trop mal, principalement parce que tout le monde joue correctement, notamment les enfants (merci l'industrie cinématographique mormone, et mention spéciale à Paris Warner, que je ne serais pas surpris de revoir ici ou là, à l'avenir), que les costumes, la musique et le rendu visuel sont professionnels (plans d'hélicoptère tournoyants à la Peter Jackson inclus), et que les effets spéciaux ne sont pas forcément plus honteux que la majorité des productions Syfy, ou que les séries Hercule et Xena des années 90... pour une fraction du budget de tout ce petit monde.
Alors certes, c'est parfois trop ambitieux pour son propre bien, certains plans sont ratés (la balade en traîneau), et au final, ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, mais pour ce que c'est, c'est un bel effort néanmoins.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Mission Impossible - Rogue Nation :
Démantelée par la CIA, l'IMF n'est plus ; mais le Syndicat, une organisation machiavélique considérée comme le reflet négatif de l'IMF, est lui toujours bel et bien actif ; avec l'aide de Benji (Simon Pegg), de Brandt (Jeremy Renner) et de Luther (Ving Rhames), Ethan Hunt (Tom Cruise) doit réussir à échapper aux agents de la CIA, tout en empêchant le Syndicat de nuire. Plus facile à dire qu'à faire, d'autant qu'il doit aussi faire face à la séduisante Ilsa (Rebecca Ferguson), une espionne particulièrement douée, et dont la véritable allégeance reste un mystère...
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je n'ai pas du tout aimé ce MI5. Pourtant, je suis assez client de la franchise, mais là, les mauvaises idées se sont vraiment accumulées, et ce sur tous les plans, jusqu'à ce que je finisse par passer la dernière demi-heure du film en poussant de profonds soupirs de lassitude.
Et mon problème principal, c'est Christopher McQuarrie. Attention, je n'ai rien contre le bonhomme, ni contre ses travaux précédents... mais McQuarrie est oscarisé/récompensé pour ses scénarios. On pourrait donc s'attendre à quelque chose de solide et d'original sur ce plan. Malheureusement, ce MI5 est tout sauf ça : du début à la fin, MIRN est prévisible, téléphoné, convenu, il enchaîne les rebondissements et les chutes éculés et éventés, et constamment, le spectateur a au moins 10 minutes d'avance sur les trahisons, les révélations et autres retournements de situation.
Mais vraiment : j'en étais tellement étonné de pouvoir prédire à ce point tout ce qui allait se passer dans le métrage, que j'ai été vérifier que je ne m'étais pas trompé de film, et que je n'avais pas rêvé l'avalanche de critiques positives louant bien ce Mission Impossible (notamment pour son scénario).
On se retrouve donc avec un script ultra-cliché et creux, qui en plus a tendance à donner plus dans le James Bond-bis que dans le travail d'équipe, qui avait pourtant fait un retour avec l'opus précédent. Rogue Nation finit ainsi par être affreusement générique et quelconque, à manquer de l'identité "Mission Impossible", pas aidé par une musique peu inspirée, par un méchant assez transparent (déjà un problème de MI4), et par une réalisation assez anonyme et passe-partout (déjà un problème de Jack Reacher) qui, là aussi, contribue nettement à l'impression de déjà vu avec ses gimmicks basiques (le montage parallèle du héros chez lui, sur le point de se faire cueillir par une escouade qui monte l'escalier menant à sa porte, mais oh, surprise, il n'est pas là, et l'escouade se retrouve le bec dans l'eau.... pfff).
Et je ne parle même pas de la tendance qu'à le scénario à vouloir se donner des airs de profondeur, avec des noms de personnages lourds de sens (le méchant s'appelle Solomon, l'héroïne Ilsa Faust... *soupir*), et une utilisation (là aussi éculée) de l'opéra et de Nessun Dorma (encore un choix assez balisé) pour donner de l'importance à la relation Ethan/Ilsa...
Ou encore de ces scènes d'action qui, trop souvent, donnent dans les effets numériques évidents (la scène sous-marine, ou bien lorsque la voiture de Benji & Hunt fait 250 tonneaux dignes d'un cartoon), ce qui enlève de la crédibilité et de l'intérêt aux cascades (même problème que lorsque James Bond fait du kitesurf numérique pendant un tsunami dans Meurs un autre jour), et sort aussitôt de la réalité du film.
Enfin, pour conclure, je dois dire que si je suis resté de marbre devant la prestation de Rebecca Ferguson (elle est à l'aise et crédible, mais je n'ai pas été soufflé par son charisme ou par son alchimie supposée avec Cruise), j'ai par contre bien aimé retrouver un Alex Baldwin en Jack Ryan-bis ayant pris du galon au sein de la CIA.
D'ailleurs, je dois dire que si le bonhomme était un peu plus en forme, je n'aurais aucun problème à le voir prendre un rôle de simili Mr Phelps à la tête de l'IMF, et à le voir participer aux missions de terrain.
Aujourd'hui, c'est Halloween, et pour fêter ça, l'Oktorrorfest met les bouchées doubles, avec la publication d'une nouvelle critique ciné toutes les heures, et ce jusqu'à minuit ce soir !
Extinction (aka The Expedition) :
Une journaliste et son caméraman accompagnent la troupe d'un aventurier (Ben Loyd-Holmes) dans la forêt tropicale, à la recherche d'espèces inconnues... mais le groupe tombe alors sur des dinosaures bien décidés à les dévorer.
Found-footage anglais insipide et fauché, clairement tourné dans une forêt européenne, agrémentée de stock-shots d'animaux exotiques et/ou de bestioles provenant de l'animalerie la plus proche, et commenté pendant toute sa durée (1h40 et quelques) par la voix off agaçante d'un caméraman incapable, lourd et jamais drôle.
Et comme en plus, devant la caméra, les autres acteurs ne sont guère plus crédibles dans leurs rôles respectifs (l'aventurier avec son chapeau bancal, *soupir*, la journaliste en débardeur trempé semi-transparent, qui est incapable de se taire un instant), et que le mini-dinosaure (enfin, la tête en plastique à la gueule quasi-inamovible montée sur un cascadeur gardé dans l'ombre) n'apparaît qu'au bout d'une heure, autant dire qu'il n'y a pas grand chose à retenir de ce film... si ce n'est qu'il est naze.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Les Pingouins de Madagascar (Penguins of Madagascar) :
Skipper, Kowalski, Rico et P'tit Gars, les quatre pingouins de Madagascar, doivent faire équipe avec le Vent du Nord, un groupe d'espions surentraînés, pour lutter contre Dave (John Malkovich), un poulpe jaloux des pingouins, et décidé à transformer tous les animaux mignons en monstres hideux.
Un film d'animation Dreamworks assez générique et décevant, avec son action incessante et frénétique, sa musique générique au possible (Lorne Balfe n'est décidément pas un compositeur très mémorable), et son script basique.
Ça fonctionne par moments, mais le tout reste beaucoup trop inégal pour convaincre.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Ant-Man :
Dépossédé de sa propre compagnie par son ancien bras droit et protégé, Darren Cross (Corey Stoll), le Dr Hank Pym (Michael Douglas) recrute le cambrioleur Scott Lang (Paul Rudd) pour s'introduire dans les laboratoires Cross, saboter leurs archives, et empêcher qu'une technologie de pointe inspirée des travaux de Pym ne soit vendue à Hydra. Pour cela, Scott va devoir s'entendre avec Hope (Evangeline Lilly), la fille de Hank, apprendre à contrôler les fourmis, et à maîtriser les extraordinaires pouvoirs miniaturiseurs du costume d'Ant-man...
Ant-Man est le Marvel Movie qui illustre bien les limites et les problèmes de l'approche cinématographique de la Firme aux Idées.
Petit rappel historique : en 2003, bien avant la Phase 1 du MCU et son Iron Man, Edgar Wright (réalisateur de Shaun of the Dead, Hot Fuzz, The World's End, Spaced, Scott Pilgrim, etc) co-écrit le script de Ant-Man, un projet qui lui tient à coeur. Avec le soutien de Marvel, puis sous son égide, Wright passe alors les dix années suivantes à travailler par intermittence sur le film, attendant patiemment que le MCU se mette en place, et allant jusqu'à tourner en 2012 quelques scènes visibles sur le web.
En 2013, la pré-production du film débute, avec un casting éclectique et intéressant, et malgré quelques réécritures, obligatoires pour que le film colle mieux à la Phase 3 du MCU.
Et puis, progressivement, le projet commence à prendre l'eau, à force d'intransigeances et de réécritures imposées par Marvel... jusqu'à ce que, en Mai 2014, Edgar Wright "mette les voiles" (= "se fasse plus ou moins virer"), à quelques mois à peine du début du tournage.
Aussitôt, de nouvelles réécritures ont lieu, un nouveau réalisateur (plus docile et avec nettement moins de personnalité à l'écran) arrive, et zou, voilà le film qui arrive en salles, en partie basé sur le travail de Wright, mais pas trop.
Et ça se ressent à l'écran : ici, pas beaucoup de folie, pas beaucoup d'originalité, pas d'impact visuel ou narratif. Comme la plupart des films du MCU, tout est calibré, terne, un peu pataud dans son écriture et ses dialogues (les acteurs semblent parfois avoir du mal à les faire sonner juste ; les ajouts pour intégrer Ant-Man au MCU sont forcés et pas très réussis), ça manque d'énergie et de fantaisie, la musique est transparente au possible (malgré un thème pas désagréable en écoute isolée)...
Pire encore, la platitude du script est telle qu'elle tire ses interprètes vers le bas : habituellement charismatique, drôle et attachant, Rudd est ici en retrait, presque transparent, et en pilotage automatique dès lors qu'il s'agit de débiter des termes techniques ; généralement charmante et pétillante, Lilly disparaît dans un personnage austère à la coupe de cheveux ratée... quant à Douglas, son rôle aurait pu être tenu par n'importe quel acteur, tant le réalisateur ne capitalise que rarement sur le talent et le charisme de son interprète.
Bref, Ant-Man s'avère une entrée très banale et clichée dans le catalogue du MCU...
...du moins dans son premier tiers.
À partir du moment où les effets spéciaux (et les bataillons de fourmis) entrent en jeu, en effet, le film décolle heureusement un peu. Rien d'exceptionnel, mais on sent là tout le travail de préparation fait en amont par Edgar Wright, dont les essais sont ici repris dans une version un peu moins efficace.
D'ailleurs, c'est le mot d'ordre de la dernière demi-heure du film : des effets spéciaux dans tous les sens, de bonnes idées, des traits d'humour qui font mouche... mais aussi une certaine incapacité à capitaliser sur les bons points du script. Et là où un script basique aurait facilement pu être dynamisé et transcendé par la réalisation inventive de Wright, ici... tout reste relativement basique dans son déroulement.
Ça ne décolle jamais totalement, et on ressort du métrage avec une impression d'occasion manquée, d'essai jamais totalement transformé, et de patchwork dont on voit un peu trop les coutures (l'une d'entre elles étant un constant recours aux changements d'échelle macro/micro durant les combats, afin de créer une rupture comique : ça fonctionne les trois ou quatre premières fois, mais ensuite, ça devient répétitif et facile).
En conclusion, un origin movie assez dispensable, qui réaffirme une nouvelle fois que la méthode Marvel est loin de n'avoir que du bon, qualitativement parlant.
Un minuscule 3/6
Mise à jour 01/2017 :
Après revisionnage en VO, je m'aperçois qu'Ant-Man passe nettement mieux, maintenant que je sais à quoi m'attendre.
Si tout le premier tiers reste assez bancal et terne, avec une structure un peu laborieuse, ça décolle effectivement dès l'arrivée des effets spéciaux, même s'il reste toujours une étrange impression d'inabouti, çà et là, et un manque certain de folie.
On sent bien que la genèse du film a été compliquée, qu'il y a eu un changement de réalisateur à mi-parcours, mais finalement, la mayonnaise prend plus ou moins, et on se dit qu'après tout, maintenant que les bases ont été posées, peut-être que le second épisode sera plus décalé et original, tout en osant plus de choses visuellement parlant.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
The Spirit :
Supposément assassiné, le policier Denny Colt (Gabriel Macht) est ramené à la vie par une expérience étrange du psychopathe la Pieuvre (Samuel L. Jackson). Devenu le Spirit, protecteur de la ville, et défenseur des innocents, Colt jure alors de se venger de la Pieuvre, et de mettre un terme aux crimes innombrables de celui-ci...
Au premier abord, The Spirit ressemble à une étrange parodie non-sensique de Sin City : même réalisateur, mêmes inspirations, mêmes visuels ultra-stylisés, mêmes effets inégaux... la seule différence, à vrai dire, c'est le ton.
Dans Sin City, tout était sombre, tragique et relativement sérieux ; ici, tout est nettement plus comique, outré, depuis le héros (Macht est assez générique et transparent) qui passe son temps à être ridiculisé, jusqu'à Samuel L. Jackson en savant fou nazi (!?), en passant par les innombrables clones/sidekicks aux morts improbables, et par Scarlett Johansson en secrétaire/assistante sarcastique et impassible.
Tout le monde surjoue volontairement, la musique de David Newman singe fortement Danny Elfman période Batman, et le tout se trouve, au final, à la limite d'un Batman des années 60s, au style différent, mais à l'approche très similaire de son personnage et de son univers.
Le problème étant alors que ce ton improbable reste très inégal : d'une scène à l'autre, le film passe de la comédie au film noir mortellement sérieux, et le tout ne parvient jamais vraiment à se cristalliser en un tout homogène.
On reste donc dans un joyeux bordel visuellement assez réussi, mais qui ne sait jamais vraiment ce qu'il veut être, et échoue par conséquent à être quoi que ce soit d'autre qu'un gros WTF filmique.
3/6
(lors du premier visionnage, j'avais mis un 2/6, principalement parce que le côté parodique du métrage ne m'était pas apparu aussi clairement, et m'avait rebuté)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Jurassic World :
Deux décennies après les évènements dramatiques du premier Jurassic Park, l'île d'Isla Nublar est désormais transformée en Jurassic World, un parc ultra-moderne et sécurisé dirigé par Claire (Bryce Dallas Howard), une businesswoman professionnelle et coincée. Mais alors que ses deux neveux (Nick Robinson et Ty Simpkins) lui rendent visite, l'une des nouvelles attractions s'échappe de son enclos, et commence à semer la terreur dans l'île. À Claire, accompagnée du dresseur de raptors Owen (Chris Pratt), de retrouver les deux enfants, et de sauver les 20000 visiteurs de Jurassic World, avant qu'il ne soit trop tard...
Déçu.
Du moins, j'aurais probablement été déçu si j'en avais attendu quoi que ce soit... mais dans les faits, je savais à quoi m'attendre : un semi-remake du premier opus, jouant à fond la carte du fanservice (quitte à ressembler parfois à de la fanfiction peu inspirée), avec des personnages-fonctions, des dialogues pas toujours très fluides, et des effets spéciaux "tout-numériques" paradoxalement nettement moins crédibles et réussis qu'à l'époque du premier opus, et de ses dinosaures mi-animatroniques, mi-synthétiques (c'est comme toujours le problème de sous-traiter à ce point les effets spéciaux d'un même métrage à de multiples compagnies : les résultats sont toujours assez inégaux d'une scènes à l'autre.)
Avec en prime de gros problèmes de vraisemblance, par moments (outre les 20000 visiteurs qui se volatilisent passé un certain moment du film, ce n'est pas parce que l'on s'en moque dans les dialogues que ça rend moins stupide la notion de Claire qui traverse la moitié de l'île en courant en hauts-talons), des idées assez moyennes, parfois à la limite du ridicule (certains plans auraient dû être évités - je pense notamment au raptor en train de grogner entre deux barreaux de sa cage auquel il s'agrippe comme un détenu d'un mauvais film de prison ; de manière générale, dès que les dinosaures sont trop humanisés ou anthropomorphisés, on quitte instantanément le crédible pour donner dans le cartoon, une impression pas aidée par l'anatomie du I-Rex, déjà plus humanoïde que les autres dinosaures).
Bon, cela dit, ça a beau être un blockbuster moderne ultra-balisé et calibré, avec des acteurs pour la plupart en pilotage automatique, et une bande originale qui ressort les thèmes de JP de manière totalement aléatoire et contre-productive... ça reste regardable. Mais franchement, ce Jurassic World n'est ni pire, ni meilleur que JP3 ou JP2...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Les Minions :
Depuis leur création, les Minions n'ont qu'un objectif : servir les plus grands et forts des criminels. Mais après une longue période de disette, trois minions, Bob, Kevin et Stuart partent pour Orlando en Floride, afin d'assister à une convention de super-vilains, afin d'y tromper un nouveau boss. Là, ils entrent au service de Scarlett Overkill (Sandra Bullock), une méchante à la mode, et tentent de faire leurs preuves en dérobant les joyaux de la couronne britannique...
Bah je n'en attendais absolument rien, de cette préquelle/spin-off dédiée aux Minions, et pourtant, ce fut une rigolade du début à la fin, que ce soit pour l'approche décomplexée des années 60, pour son casting vocal impeccable, pour sa bande originale, ou plus simplement pour son humour slapstick à la fois international, british et pourtant trahissant régulièrement ses origines francophones.
Un film très agréable, qui ne se prend pas au sérieux, et avec lequel on passe un très bon moment.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Les Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec :
Alors qu'un ptérodactyle menace Paris, Adèle Blanc-Sec (Louise Bourgoin) tente de ramener une momie égyptienne à la vie pour aider à soigner sa soeur malade...
Si je devais résumer ce film en un mot, ce serait : bancal. Allez, un autre mot : décousu.
Car c'est clairement le problème de ce métrage de Besson, et ce à tous les niveaux : c'est affreusement inégal. Les effets spéciaux sont inégaux (les momies sont réussies, le volatile nettement moins, surtout dans les plans où Adèle le chevauche), le rythme est inégal (ça oscille entre dynamique et soporifique, avec des scènes très réussies, et d'autres tout à fait inutiles), les maquillages sont inégaux (à la fois techniquement, mais aussi au niveau de leur intérêt intrinsèque : ils ne servent à rien), l'humour est inégal (globalement, ça ne fonctionne pas, sauf pour les momies), le scénario est inégal (l'intrigue du ptéro est bouclée à mi-film, et laisse place à celle des momies de manière tout à fait forcée) et l'interprétation est inégale (Bourgoin n'est pas mauvaise, mais est assez monotone et quelconque, d'autres sont meilleurs) ; ajoutez à cela une réalisation de Groluc assez passe-partout, et une narration d'ouverture en voix-off totalement inutile, et on se retrouve avec un film bâtard, jamais vraiment mauvais, mais jamais vraiment convaincant non plus.