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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Articles avec #anthologie catégorie

Halloween Oktorrorfest 2018 - 54 - En Plein Cauchemar (1983) & Petits Cauchemars avant la Nuit (1993)

Publié le 30 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Anthologie, Télévision, Comédie, Thriller, Showtime

Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....

En Plein Cauchemar (Nightmares - 1983) :

Initialement conçu comme un pilote de série anthologique pour NBC, Nightmares est un long-métrage anthologie en quatre segments, réalisés par Joseph Sargent, et écrit par deux scénaristes de télévision.

- Terror in Topanga : malgré les recommandations de son époux (Joe Lambie), inquiété par le tueur en série hantant la région, Lisa (Cristina Raines) s'éclipse en pleine nuit pour aller acheter un paquet de cigarettes dans une station-service. Mais sur place, elle fait une rencontre des plus effrayantes...

Un segment assez peu convaincant, car très bref (un petit quart d'heure à peine), souffrant d'un rebondissement final prévisible au possible (une légende urbaine assez basique, en fait), et d'un déroulement vraiment pépère.

- The Bishop of Battle : champion de jeux vidéo, J.J. Cooney (Emilio Estevez) retourne dans sa salle d'arcade sur un coup de tête pour tenter d'atteindre le mythique 13è niveau du jeu The Bishop of Battle : un objectif improbable et une obsession aux conséquences inimaginables...

Six bonnes minutes de remplissage en ouverture, le temps qu'un Estevez décoloré et son copain arnaquent une bande de latinos, et on passe enfin aux choses sérieuses. Ça fonctionne plutôt bien, d'ailleurs, avec son ambiance shopping mall 80s, et sa mise en images plutôt réussie de la partie d'arcade (chouettes effets, pour l'époque) - cela dit, ça rappelle très fortement The Last Starfighter, sorti un an plus tard et dont le thème a été depuis exploité encore et encore dans de nombreuses anthologies de ce genre, notamment pour plus jeunes. 

- The Benediction : hanté par la mort d'un jeune garçon, MacLeod (Lance Henriksen), un prêtre, a perdu la foi, et quitte son église pour de bon, pour prendre la route. Mais en chemin, il se trouve confronté à un pickup noir au conducteur invisible et aux intentions maléfiques, qui tente de mettre fin aux jours de l'ex-croyant...

Relecture assez studieuse d'Enfer Mécanique et de Duel, avec un Lance Henriksen qui se donne toujours à fond, et des effets assez faiblards pour ce que ça veut raconter... Assez moyen, dans l'ensemble.

- Night of the Rat : le foyer paisible de Claire (Veronica Cartwright), de son époux Steven (Richard Masur) et de leur fille Brooke (Bridgette Andersen) est soudain confronté à une infestation très particulière : un rat colossal et particulièrement agressif... 

Un segment joliment tendu, mais qui malheureusement a tendance à échouer sur tous les autres plans : les bruitages sont fauchés au possible, les personnages antipathiques (le père est arrogant, la mère hystérique), le tout finit par devenir particulièrement criard, et l'incrustation finale, à l'image, d'une pauvre souris rugissante à taille humaine ne fonctionne tout simplement pas. Dommage.

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Une anthologie inégale, qui ne restera pas dans les mémoires, mais qui est suffisamment bien produite pour faire illusion à la télévision : effectivement, on sent bien le côté "épisodes de série anthologique" typique des années 80, avec leur aspect technique très approximatif, qui leur confère cependant un charme certain.

Après... l'intérêt global reste tout de même très limité.

2.75/6

Petits Cauchemars avant la Nuit (Body Bags - 1993) :

Au début des années 1990, pour tenter de concurrencer les Contes de la Crypte, Showtime demande à John Carpenter et à Tobe Hooper de concevoir une anthologie télévisée similaire au programme de HBO. Le résultat, compilé sous forme de long-métrage lorsque la chaîne a fini par annuler le projet, se fond totalement dans le moule des Tales from the Crypt, allant jusqu'à reprendre son format narratif : ici, en lieu et place d'un Gardien de la Crypte squelettique et goguenard, on a droit à John Carpenter en médecin légiste décharné et sarcastique, qui présente chacun de ces segments avec un sens de l'humour des plus macabres.

Un John Carpenter qui semble vraiment prendre un immense plaisir à cabotiner dans ce rôle, et qui est pour beaucoup dans l'intérêt de cette anthologie amusante, mais assez mineure dans la carrière de toutes les personnes impliquées.

- The Gas Station : Anne (Alex Datcher), une jeune étudiante en psychologie, débute son nouvel emploi de caissière de nuit dans une station service ouverte 24h/24, alors même qu'un sinistre tueur en série sévit dans la région : seule, Anne commence alors à se méfier de chacun de ses clients.

Un slasher assez classique réalisé et mis en musique par John Carpenter, avec des caméos de Wes Craven, de David Naughton, de Sam Raimi, et de Robert Carradine. Rien d'exceptionnel, mais le tout est assez efficace pour ce que c'est.

- Hair : obsédé par la perte de ses cheveux, Richard Coberts (Stacy Keach) décide, après avoir été plaquée par sa compagne (Sheena Easton), de se livrer à un traitement expérimental de repousse capillaire, vendu par le Dr. Lock (David Warner), et son assistance (Debbie Harry). Mais si les résultats sont spectaculaires, les apparences sont, elles, trompeuses.

Un segment signé Carpenter, plus axé comédie noire, avec un Stacy Keach en roue libre, qui s'éclate dans un rôle improbable, des créatures amusantes en stop-motion (?), et un récit décalé, peut-être un peu trop ouvertement nonchalant et parodique pour son propre bien, mais qui est tout de même très agréable à suivre. Avec en prime un caméo de Greg Nicotero (de KNB) qui promène son chien. 

- Eye : après un accident de voiture, Brent Matthews (Mark Hamill), joueur de baseball, perd un œil. Pour ne pas perdre sa carrière, il subit une opération expérimentale, qui lui greffe l’œil d'un psychopathe... un psychopathe dont le passé hante Brent, et qui commence à prendre possession du reste de son corps.

Tout le contraire du segment précédent, pour cette histoire gentiment laborieuse, réalisée sans grande finesse par Tobe Hooper : c'est prévisible, creux, gentiment racoleur, surjoué au possible par Mark Hamill, et musicalement illustré de manière grinçante et fauchée. Gros bof, malgré des caméos de Twiggy, de Roger Corman et de Charles Napier. 

- Fil conducteur : comme je le disais plus haut, un fil rouge amusant, avec un Carpenter motivé et rigolard, qui se conclue par une pirouette sympathique, et par un caméo de Tobe Hooper et de Tom Arnold.

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Une anthologie qui vaut principalement pour le travail de John Carpenter (sans grande surprise), et pour les multiples apparitions de visages familiers du monde du cinéma. Pas désagréable, mais anecdotique.

3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Halloween Oktorrorfest 2018 - 53 - Petits Cauchemars Entre Amis (1997) & Campfire Stories (2001)

Publié le 29 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Fantastique, Thriller, Anthologie

Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....

Petits Cauchemars Entre Amis (Campfire Tales - 1997) :

Anthologie horrifique sortie directement en vidéo par New Line, et assez typique des films d'horreur de la fin des années 90, avec notamment de nombreux visages familiers...

- The Hook : malgré la menace d'un tueur de série arborant un crochet et en liberté, Jenny (Amy Smart) et Eddie (James Marsden), un jeune couple des années 60, passe un peu de temps, seul en pleine nature, dans son automobile... 

Absolument rien à dire sur cette légende urbaine que tout le monde connaît par cœur, et ce segment en noir et blanc ne sert que d'introduction, une introduction de deux ou trois minutes à peine, mal filmée, et peu intéressante.

- Fil conducteur : de retour d'un concert, Cliff (Jay R. Ferguson), Lauren (Christine Taylor), Eric (Christopher Masterson) et Alex (Kim Murphy) ont un accident de voiture dans les bois et, en attendant les secours, ils allument un feu de camp dans une chapelle abandonnée, puis commencent à se raconter des histoires effrayantes...

Un segment prétexte qui met en place une narration évidente, et qui a recours, à la fin du métrage, à un rebondissement (assez prévisible) façon Le Carnaval des Âmes. Cela dit, au moins ce n'est pas trop mal interprété.

- The Honeymoon : Rick (Ron Livingston) et Valérie (Jennifer Macdonald), un couple de jeunes mariés, arpentent la nature à bord de sa caravane. Rapidement, ils s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls dans les bois, mais lorsque Cole (Hawthorne James) les met en garde contre des créatures inconnues, ils ne prennent pas au sérieux ses avertissements...

Là encore, rien de vraiment très intéressant, puisque ce segment est particulièrement étiré en longueur, et que cela l'affaiblit considérablement : scène de sexe, nudité, meurtres à rallonge, et surtout, alors même que toute la force de la légende urbaine de base est d'être confiné à la caravane, du point de vue de l'épouse, et de ne pas savoir si quelque chose rôde vraiment autour, ici, on a droit à des scènes du point de vue des autres personnages : l'indien, qui se défend plus ou moins, le mari, qui part dans les bois sans raisons, le policier qui arrive au petit matin, etc.

De quoi tuer le moindre sentiment de mystère ou de claustrophobie, déjà que les personnages, dans leur écriture, sont particulièrement stupides (mention spéciale à Valérie qui, dès qu'elle trouve une arme efficace, s'empresse de la lâcher après l'avoir utilisée une seule et unique fois), et que la créature est dotée de bruitages assez caricaturaux. Cela dit, à nouveau, ce n'est pas mal interprété.

- People can lick too : fillette comme les autres, Amanda (Alex McKenna) passe la soirée seule chez elle, en compagnie de son chien Odin. Elle ignore cependant qu'un pédophile (Jonathan Fuller) discute quotidiennement avec elle sur le web, et qu'il va en profiter pour tenter de l'approcher...

À nouveau une légende urbaine très (trop) familière, qui en plus a droit ici à un traitement relativement malsain : en effet, pour une raison que je ne m'explique pas, la production a décidé qu'il serait judicieux d'adopter en grande partie le point de vue du pédophile, et de filmer les scènes de la jeune héroïne - 12 ans - comme les scènes d'un slasher normal : on a donc droit à Amanda qui prend sa douche, qui se sèche en manquant de perdre sa serviette, qui essaye des vêtements, qui se déshabille (avec caméra qui suit la serviette qui tombe par terre), etc, ainsi qu'à des plans sur le criminel en extase lorsqu'il frôle les cheveux de la fillette, dehors, et, bien entendu, la chute de cette histoire, lorsqu'il se cache sous son lit pour lui lécher les doigts.

Un segment qui a la subtilité d'un hippopotame bourré à la bière, donc, et qui réussit à mettre mal à l'aise, mais pas pour les bonnes raisons. Le chien est sympathique, cela dit.

- The Locket : Scott (Glenn Quinn) tombe en panne de moto près de la demeure de Heather (Jacinda Barrett), muette. Pour éviter les intempéries, il passe la nuit chez elle, et se rapproche de la jeune femme, mais rapidement, des phénomènes inexplicables se multiplient...

Une histoire de fantômes assez creuse, pas trop mal filmée, mais qui téléphone sérieusement la chute du fil conducteur.

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Dans l'ensemble, une anthologie qui a la mauvaise idée d'adapter sans panache, sans originalité et à la lettre des légendes urbaines éventées au possible, que tout le monde connaît, et qui ne réservent plus aucune surprise. Reste la distribution, sympatoche.

1.75/6

Campfire Stories (2001) :

Une anthologie horrifique sortie directement en dvd, tournée sans budget par des producteurs tv pourtant aguerris, avec des effets spéciaux primitifs, une prise de son amateure, une illustration musicale digne d'une série pour enfants, et un script insipide. Seul intérêt : sa distribution, composée de multiples visages familiers que l'on a depuis retrouvés dans plusieurs séries, notamment du câble.

- Quatre lycéens sportifs pas très finaux (Perez Hilton, John Hensley, Mark Shunock, Kevin Thoms) s'en prennent à l'homme à tout faire de l'établissement (George Kmeck), sans se douter qu'il est un dangereux psychopathe évadé d'un asile, qui va finir par se venger d'eux.

Plat, insipide, avec une réalisation cache-misère pour les mises à mort, une interprétation quelconque, et aucune tension, à aucun moment. 1.5/6

- Un trio de jeunes arrogants (Tommy Nohilly, Eric Axen & Sunrise Coigney) décide de s'en prendre à un shaman indien (Kenneth Miller) pour lui dérober ses "drogues". Mais le trip qui en découle alors s'avère des plus funestes.

Illustration musicale calamiteuse, innombrables hallucinations numériques dignes de 1990, surjeu global, réalisation assez laide... bref, passons (cela dit, le rebondissement final est amusant). 2/6

- Pour se venger de leurs petits amis (Rob McElhenney & Forbes March), Melissa (Abigail Spencer), une jeune femme un peu paranoïaque, et sa meilleure amie bisexuelle, Beatrice (Kerry Butler), décident de leur rendre la monnaie de leur pièce, en leur jouant un mauvais tour. Mais rapidement, la situation dégénère, et quelqu'un assassine un à un les membres du groupe...

Encore un segment insipide, malgré quelques visages familiers : c'est longuet, répétitif, creux, et les fausses pistes ne fonctionnent pas particulièrement. 1/6

- Fil conducteur : deux compères (Joshua Harto, Charlie Day) tombent sur une jeune femme (Jamie-Lynn Sigler) en panne en pleine forêt, et acceptent de l'aider, mais ils croisent alors le chemin d'un garde forestier (Dave Johansen) qui décide de leur narrer des histoires effrayantes au coin du feu, le temps que la dépanneuse arrive...

Un fil rouge sans le moindre contenu, qui se résume à Dave Johansen qui en fait trois tonnes dans son rôle, pendant que les trois jeunes jouent l'inquiétude. La chute du métrage, elle (qui se déroule lors d'un concert des Misfists... !?), est à la fois non-sensique et prévisible, et donc tout à fait dans le ton du reste du film.

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C'est mauvais, tout simplement. Impossible de défendre le métrage, franchement, c'est mal écrit, mal joué, mal tourné, mal mis en musique, etc, etc, etc...

1 - 0.5 pour le crâne enflammé en images de synthèse qui narre les deux premières minutes du film, et est tout simplement incompréhensible = 0.5/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2018 - Bobcat Goldthwait's Misfits & Monsters, saison 1 (2018)

Publié le 21 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Comédie, Halloween, Horreur, Fantastique, Science-Fiction, Anthologie, Les bilans de Lurdo, TruTv, Animation

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Bobcat Goldthwait's Misfits & Monsters , saison 1 (2018) :

Anthologique comico-fantastico-horrifique créée, écrite et réalisée par Bobcat Goldthwait, et diffusée en 8 épisodes de 25 minutes (techniquement, 20 minutes d'épisode, et 4-5 de making-of en guise de générique de fin) sur TruTv, chaîne du câble américain.

- 1x01 - Bubba the Bear : Nobel Bartell (Seth Green), le doubleur d'un ours de dessin animé, commence à être harcelé au quotidien par son personnage, furieux qu'on le présente comme un péquenot attardé...

Un épisode sympathique, à défaut d'être particulièrement original ou surprenant (bien que la toute fin, avec son virage gentiment gore, parvienne à être inattendue). On pense un peu aux Contes de la Crypte, le mélange prises de vue réelles/animation 2d est réussi, c'est bien produit, et Seth Green semble s'amuser... mais un peu plus de sobriété et de modération auraient été les bienvenus (ça surjoue pas mal, et l'ours est inutilement vulgaire).

- 1x02 - Face in the Car Lot : Alors qu'un vendeur de voitures d'occasion (David Koechner) riche, populiste, nationaliste, vulgaire, anti-intellectuels et scandaleux devient le candidat le plus populaire aux élections présidentielles américaines, une journaliste (Tara Lynne Barr) tente de révéler au public qu'il est un loup-garou responsable de la mort d'un enfant...

Avec Dave Foley dans le rôle de l'éminence grise de Koechner. Un épisode techniquement plutôt réussi, puisque bénéficiant d'une reconstitution années 70 assez crédible, et globalement bien interprété. Et ça fait plaisir de revoir Tara Lynn Barr, déjà dans God Bless America de Goldthwait.

Malheureusement, l'épisode est une charge anti-Trump tellement transparente et pataude qu'elle est plus agaçante qu'autre chose, d'autant que la conclusion cynique n'apporte pas grand chose au spectateur (la transformation en garou est sympathique, cela dit).

- 1x03 - Devil in the Blue Jeans : Un documentaire musical signé Trent Richards (Bryce Johnson), qui tente de découvrir ce qui est arrivé au jeune chanteur Caleb Faustini (Ross Bryant), disparu au faîte de sa gloire...

Un épisode façon mockumentaire/found footage à la Behind the Music/Que sont-ils devenus ? pas désagréable à suivre (le format est plutôt bien maîtrisé), mais qui tourne un peu à vide sur la longueur, puisque le tout vire rapidement à la séance de thérapie collective entre Caleb, sa mère, et Satan (Michael Ian Black).

L'épisode devient alors une satire du monde de la musique, avec le manager/Satan qui convainc la mère de Caleb de lui vendre son âme, et qui finit par se lasser de lui. Un Satan amusant, qui déprime "car le monde est trop pourri, qu'il n'y a plus d'âmes pures, et que cela rend ma tâche très difficile", et un tacle mis au passage à Mark Burnett, célèbre producteur de tv-réalité responsable de The Apprentice, avec Trump.

- 1x04 - Goatman Cometh : À l'initiative de sa mère (Melissa Joan Hart), Ethan (Geordie Bryn Francombe) doit, pour se sociabiliser, passer une soirée avec trois autres enfants (Andrew Farmer, Parker Chapin, Dylan Gage) dans le jardin, sous une tente. Mais lorsqu'ils découvrent la légende urbaine du Goatman, la soirée prend un tour inattendu et sanglant...

Un épisode qui lorgne un peu sur les années 80, ou sur une anthologie pour enfants façon Chair de Poule/Fais-moi peur, avec quatre enfants confrontés à une légende urbaine qui devient réelle. Assez prévisible, une interprétation inégale des enfants, et une chute finale assez attendue : rien de bien mémorable, mais j'avoue que ça se regarde tranquillement.

- 1x05 - Mermaid : Lorsqu'il amène son compère Ravi (Karan Soni) aux Weeki Wachee Springs, pour lui présenter la danseuse aquatique dont il est épris, Allan (Samm Levine) se laisse convaincre de parler à la jeune femme Amatheia (Bridget Everett). Rapidement, il découvre qu'Amatheia est une véritable sirène, et lorsque le couple commence à se fréquenter, il doit faire face au racisme de leurs deux espèces...

Une romance inoffensive au montage façon Dream On, avec extraits de vieux films pour ponctuer les réactions de Samm Levine, deux ou trois moments grotesques (dans le bon sens du terme), et quelques références évidentes, comme Quand Harry rencontre Sally.

Après, ça reste un récit aux intentions honorables, mais peu subtil, sur la discrimination de tout type (sur la race, le poids, le handicap), un récit qui se paie un numéro musical pas indispensable, et dont la chute est vraiment évidente. Mais c'est plutôt bien produit.

- 1x06 - Patsy : Incapable et maladroit, Herbert Smalls (Josh Fadem) attire l'attention de ses supérieurs lorsqu'il tire malencontreusement une balle dans le postérieur de son capitaine ; rapidement, le voilà recruté par les services secrets, qui le recrutent pour l'envoyer dans le passé, afin d'abattre Lee Harvey Oswald, de changer le cours de l'histoire (et d'éviter que The Apprentice ne soit diffusé à la télévision)...

Un épisode peu agréable à regarder, malgré son postulat de départ rigolo, et ses amusantes parodies "nazies" de La Fête à la Maison et de 1, Rue Sésame. La faute à son interprète principal, qui surjoue affreusement, à mi-chemin entre Mr Bean et Pee-Wee Herman : ajoutez à cela un script totalement transparent, depuis son titre jusqu'à son déroulement, et voilà, un épisode gentiment plat et décevant.

- 1x07 - Better World : Déprimé par l'état du monde et de la planète, Calvin (Danny Pudi), un informaticien, décide de mettre en réseau les deux intelligences artificielles de son entreprise, pour leur demander de régler les problèmes de l'humanité. Mais rapidement, la situation dégénère...

Une satire simpliste et attendue de la technologie moderne, des réseaux sociaux, de la dépendance de l'homme aux machines connectées, etc... en somme, une sorte d'épisode de Black Mirror en plus creux mais déconneur (l'attaque du Rumba ^^), avec beaucoup de slapstick, une réalisation plus caricaturale et décomplexée, un final nihiliste et luddite assez typique de Goldthwait, et une conclusion télégraphiée. Mouais.

- 1x08 - The Buzzkill : Deux musiciens indépendants (Jake Hurwitz & Amir Blumenfeld), prêts à se démarquer à tout prix de la masse et persuadés d'être uniques, se retrouvent transformés en abeilles et découvrent que la vie, dans la ruche, n'est pas de tout repos.

Un épisode en grande partie animé (c'est d'ailleurs joliment produit et très compétent) mais pas drôle du tout, entre ses deux musiciens hipsters agaçants, du n'importe quoi aléatoire (la tortue barbue qui parle), ses jeux de mots de niveau école primaire, sa scène de sexe entre abeilles, et autant de moments tout droit sortis d'un Bee Movie trashouille, avec encore une fois, en prime, une énorme dose d'anti-Trumpisme sans la moindre subtilité.

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Bilan saisonnier : dans l'ensemble, une anthologie satirique lorgnant sur l'horreur et le fantastique, mais bien trop phagocytée par la personnalité de son réalisateur-scénariste et par son engagement politique anti-Trump pour être autre chose qu'un programme un peu pataud, et surtout très anecdotique.

Ça manque de finesse, ça manque de fraîcheur, ça manque d'originalité, mais par chance, avec son format court et sa saison limitée, Misfits & Monsters parvient à ne jamais être trop ennuyeux ou lassant.

À conseiller aux amateurs de séries anthologiques de ce style, qui ne seraient pas trop regardants. Pour les autres, autant se revoir les Contes de la Crypte ou la Quatrième Dimension...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2018 - Inside No. 9, saisons 3 (2016-2017) et 4 (2018)

Publié le 30 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Christmas, Anthologie, Comédie, Horreur, Thriller, Policier, Drame, Sitcom, BBC, Halloween, Oktorrorfest, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Inside

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

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Après deux premières saisons forcément un peu inégales, comme il en va de toutes les anthologies, place à la suite de cette anthologie macabre made in BBC, signée des esprits tordus derrière Psychoville et le Club des Gentlemen.

- Saison 3 -

3x01 - The Devil of Christmas : Le réalisateur du téléfilm Le Diable de Noël (Derek Jacobi) raconte, par le biais d'un commentaire audio des images, le tournage compliqué de ce métrage narrant les mésaventures d'une famille anglaise (Pemberton, Rula Lenska, Jessica Raine & George Bedford) séjournant dans un chalet autrichien en 1977, et découvrant, de la bouche de leur guide (Shearsmith), la légende de Krampus...

Plutôt amusant, cet épisode spécial Noël, diffusé à l'occasion des fêtes de fin d'année 2016, et ce bien que j'aie eu, avant le visionnage, de grosses appréhensions dues à la thématique Krampus, qui commence vraiment à me sortir par les oreilles tant elle est surexploitée dans les pays anglo-saxons, ces derniers temps.

Mais comme d'habitude, Inside n°9 assure le spectacle, avec une reconstitution impeccable des productions télévisées en direct de la BBC, dans les années 70, tant au niveau du rendu visuel que de l'interprétation, des bugs techniques, des looks, etc.

Et puis bien sûr, cette conclusion finale qui fait toujours mouche. Une réussite sinistre et festive à la fois.

3x02 - The Bill : Quatre amis (Shearsmith, Pemberton, Jason Watkins et Philip Glenister) se retrouvent à l'occasion d'un dîner dans un restaurant, mais lorsque vient le moment de payer l'addition, les esprits s'échauffent, et la soirée dégénère...

Très bien interprété, et pas désagréable du tout, même si, pour nous autres frenchies, un certain sketch de Muriel Robin peut se rappeler à nous durant le visionnage de l'épisode. Cela dit, l'ensemble est bien mené, malgré une toute dernière scène qui ne m'a pas totalement convaincu.

3x03 - The Riddle of the Sphinx : Squires (Pemberton), un expert cruciverbiste de Cambridge, reçoit la visite nocturne et inattendue d'une jeune femme peu intelligente (Alexandra Roach), élève d'un ami de Squires, Jacob Tyler (Shearsmith), et qui lui demande de l'aide en matière de mots croisés. Très heureux d'avoir une si charmante compagnie, Squires décide alors d'expliquer cette science exquise à la demoiselle...

Un épisode assez noir et macabre, dont on devine certaines ficelles et rebondissements à l'avance, sans que cela ne soit vraiment dommageable. Peut-être plus problématique : un nombre incroyable de jeux de mots et de déductions cruciverbistes tout simplement imbitables pour qui n'est pas parfaitement bilingue, et qui pourraient bien en perdre plus d'un en cours de route...

3x04 - Empty Orchestra : Greg (Shearsmith), Fran (Sarah Hadland), Connie (Tamzin Outhwaite), Janet (Emily Howlett) et Duane (Javone Prince), des collègues, organisent une soirée karaoké avec leur supérieur Roger (Pemberton), à l'occasion de la promotion de l'un d'entre eux. Mais progressivement, la soirée s'envenime...

Un épisode se déroulant entièrement dans le karaoké, et qui utilise bon nombre de chansons et de morceaux pour remplacer les dialogues et les interactions directes entre certains personnages.

C'est intéressant, à la lisière de la comédie musicale, c'est beaucoup plus positif et optimiste que les autres épisodes, ce n'est pas du tout macabre ou sinistre, et c'est presque romantique... bref, ça change, mais ça manque quand même pas mal de mordant.

3x05 - Diddle Diddle Dumpling : Lorsqu'il découvre une chaussure d'homme abandonnée sur le chemin de son jogging, David (Shearsmith), père au foyer, devient obsédé à l'idée d'en retrouver le propriétaire, au grand dam de son épouse Louise (Keeley Hawes).

Un épisode en quatre parties, pour quatre saisons de l'année, et pour les Quatre Saisons de Vivaldi, qui leur servent respectivement d'illustration musicale. Nettement plus sombre et efficace que l'épisode précédent, et qui se conclue sur une note assez déprimante.

3x06 - Private View : Un groupe d'invités aux profils tous différents - Carrie (Morgana Robinson), Patricia (Felicity Kendal), Maurice (Shearsmith), Kenneth (Pemberton) et  Jean (Fiona Shaw) - est convié au vernissage d'une exposition mystérieuse, où ils sont reçus par Bea (Montserrat Lombard), une serveuse, qui ignore tout autant qu'eux pourquoi ils ont été invités...

Un slasher giallesque dans une galerie d'art, où sévit un tueur brutal, pour un épisode qui rappelle plein de choses, dont notamment les films Amicus, mais aussi et bien sûr les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie. Assez glauque et premier degré, mais avec une conclusion un peu trop brusque pour être totalement efficace.

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Une troisième saison assez solide, et plus homogène que d'habitude, qui laisse les deux scénaristes s'amuser avec la forme de certains épisodes, sans que cela ne se fasse au détriment du fond (l'épisode de Noël, notamment). Seul l'épisode 3x04 se détache un peu du lot, avec son orientation plus ouvertement romantique et positive, qui tranche radicalement avec ce qui l'entoure...

- Saison 4 -

4x01 - Zanzibar : Au neuvième étage de l'hôtel Zanzibar, l'arrivée d'un Prince (Rory Kinnear) déclenche un chaos inimaginable parmi tous les autres clients, parmi lesquels le frère jumeau de l'héritier royal...

Hmm... Un épisode qui me laisse vraiment dubitatif, tant il illustre le piège de la forme qui prime sur le fond.

La forme, c'est celle d'une pièce de théâtre de boulevard, façon Feydeau... mais écrite en pentamètre iambique, pour singer les pièces de Shakespeare : et il faut bien avouer que sur ce plan-là, c'est particulièrement maîtrisé et convaincant, avec apartés face caméra, etc, et ça a probablement dû demander énormément de travail.

Le fond, cependant, est bien trop léger, en comparaison : ce n'est pas vraiment sombre et dramatique (on est clairement dans la farce comique), mais ce n'est pas non plus particulièrement drôle, les blagues s'effaçant derrière le dialogue parfois ampoulé, et les situations s'avérant globalement trop basiques (des quiproquos prévisibles, tous axés sur la présence des jumeaux à une porte d'écart) pour être intéressantes.

Encore une fois, ce n'est pas mauvais, c'est un tour de force d'écriture, mais pour une reprise, ce dispositif et cette approche ne m'ont pas du tout parlé.

4x02 - Bernie Clifton's Dressing Room : Deux chansonniers ratés, Cheese (Shearsmith) et Crackers (Pemberton) se retrouvent après plus de 30 ans pour un dernier spectacle. Le premier, froid et distant, est désormais cadre dans le marketing ; le second, lui, est toujours aussi enthousiaste à l'idée de se produire sur scène... malgré l'événement mystérieux qui, des décennies plus tôt, a mené à leur séparation.

Un épisode très mélancolique et doux-amer, dont on devine rapidement qu'il va reposer sur un retournement de situation de dernière minute, et qui pourtant parvient néanmoins à cueillir le spectateur (et ce quand bien même ce retournement de situation ne soit pas forcément inédit ou très original, cf Scrubs, par exemple).

Pas macabre pour un sou, délibérément peu drôle, mais très travaillé, très bien interprété, et assez touchant, en dépit de nombreuses références à des comiques et à des programmes tv anglais vieillots, qui laisseront sans doute les spectateurs français dans le brouillard.

4x03 - Once Removed : Lorsqu'il arrive dans une demeure en vente pour procéder au déménagement de ses propriétaires, Spike (Nick Moran) ne s'attend pas à découvrir autant de cadavres...

On revient à quelque chose de plus classique pour du Inside No°9 : un format expérimental (l'histoire est racontée dans un sens chronologique inversé) pour une histoire de meurtres à la chaîne à la fois macabre et pleine d'humour noir, avec des sous-entendus et des jeux de mots, des références pointues à Andrew Lloyd Weber et à son œuvre, et quelques moments joyeusement absurdes (le papier bulle). Amusant.

4x04 - To Have and to Hold : Depuis l'infidélité de son épouse (Nicola Walker), le couple d'Adrian (Pemberton), un photographe de mariage, bat de l'aile. Mais les raisons du désintérêt d'Adrian pour sa femme sont bien plus profondes... et sinistres.

Pendant la plus grande partie de cet épisode, on a droit ici au portrait d'un couple en crise, à la sexualité inexistante, hanté par une infidélité jamais pardonnée. Et puis, soudain, tout bascule dans quelque chose de nettement plus glauque et malsain, pour se finir par une leçon de morale assez tordue, que n'auraient pas renié Les Contes de la Crypte. Une réussite.

4x05 - And The Winner Is... : Un groupe d'acteurs, de réalisateurs, de scénaristes et de journalistes est rejoint par une téléspectatrice timide, gagnante d'un concours, pour former le jury devant élire la meilleure actrice tv de l'année...

Un épisode assez plat, qui consiste en 28 minutes d'échanges plus ou moins amusants et inspirés entre les membres du jury (on y trouve Zoë Wanamaker, Noel Clarke, Fenella Woolgar...) avant de se conclure par un twist banal, et qui ne fonctionne pas vraiment, faute d'avoir été bien mis en place et préparé en amont. Décevant.

4x06 - Tempting Fate : Trois employés municipaux (Pemberton, Shearsmith & Weruche Opia) pénètrent dans la demeure d'un accumulateur compulsif décédé, pour en faire l'inventaire, et ils découvrent rapidement dans son coffre une statuette exauçant des vœux...

Un épisode assez macabre et ouvertement surnaturel, façon Contes de la Crypte, qui lorgne vraiment sur La Patte de Singe et sur une ambiance à la Poe, ce qui, malheureusement, le rend un peu trop prévisible de bout en bout : le spectateur a constamment quelques minutes d'avance sur les personnages et sur les événements, ce qui affaiblit un peu le tout. Dommage, parce que c'était bien mené.

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Une quatrième saison plus inégale et faible que la précédente, notamment à cause d'épisodes où l'exercice de style prend le pas sur l'humour, qu'il soit noir ou non, et sur le macabre. Rien de calamiteux, cependant, et on peut espérer que le duo de scénariste se reprenne un peu pour la saison 5, maintenant qu'ils n'auront plus à gérer, en parallèle, l'anniversaire du Club des Gentlemen (bientôt critiqué en ces pages !).

(retrouvez aussi la critique des saisons 1 et 2 en cliquant ici...)

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de toutes les séries passées en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2018 - Inside No. 9, saisons 1 (2014) et 2 (2015)

Publié le 29 Septembre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Thriller, Policier, Drame, Sitcom, UK, Anthologie, BBC, Horreur, Halloween, Oktorrorfest, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Inside

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

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Petit passage par la case anglaise, pour cette anthologie sombre et décalée créée par Reece Shearsmith et Steve Pemberton, deux des membres de la troupe déjà responsable de Psychoville et du Club des Gentlemen.

Sans surprise, cette anthologie de quatre saisons (pour l'instant) donne dans le glauque, dans l'humour noir, et dans le malsain, au travers de six épisodes d'une petite demi-heure par année de diffusion : des épisodes totalement déconnectés, mais qui partagent un lien avec le chiffre 9, et qui sont l'occasion pour bon nombre d'acteurs de se joindre aux showrunners/acteurs/scénaristes, pour s'essayer à des concepts et des scénarios frôlant parfois l'expérimental...

- Saison 1 -

1x01 - Sardines : Dans la demeure familiale de Rebecca (Katherine Parkinson), la jeune femme et son compagnon (Ben Willbond) organisent une fête pour célébrer leurs fiançailles. Mais rapidement, une partie de cache-cache sardine commence à dégénérer à mesure que plusieurs de leurs proches les rejoignent dans leur cachette, et que les langues se délient...

Un premier épisode sympathique, qui donne assez bien le ton de la série, et montre sa volonté de jouer avec les formats, mêlant le théâtre à la télévision et au cinéma. Ici, en l'occurrence, tout se déroule dans une armoire, avec une unité de lieu qui permet de faire monter la pression, et de révéler progressivement des secrets et des vérités toujours plus malsaines.

On saluera la présence toujours agréable de Katherine Parkinson (The IT Crowd), et on regrettera une chute finale un peu faiblarde.

1x02 - A Quiet Night In : Eddie et Ray (Pemberton et Shearsmith), deux cambrioleurs incapables, tentent de dérober un tableau dans la demeure de Gerald (Denis Lawson) et Sabrina (Oona Chaplin), un couple au bord de l'explosion.

Un nouvel épisode très expérimental, puisque presque intégralement dépourvu de dialogues, et pourtant jamais ennuyeux ou répétitif : les deux acteurs principaux parviennent à rendre le tout drôle et prenant, faisant de cet épisode l'un des plus mémorables et réussis de ces deux premières saisons.

1x03 - Tom & Gerri : Auteur frustré et instituteur mécontent, Tom (Shearsmith) croise le chemin de Migg (Pemberton), le sans-abri vivant devant chez lui, lorsque ce dernier lui ramène son porte-feuille perdu. Rapidement, cependant, Migg exerce de plus en plus d'influence sur Tom, au grand dam de la petite amie de ce dernier, Gerri (Gemma Arterton)...

Un troisième épisode nettement plus sombre et moins drôle que les précédents, mais néanmoins sympathique, notamment pour ses invités (Arterton, notamment, mais aussi Conleth Hill, dans un tout petit rôle). On regrettera cependant un déroulement plutôt prévisible, et une conclusion qu'on voit largement venir à l'avance...

1x04 - Last Gasp : Lors d'une visite hospitalière en compagnie de son assistant Si (Adam Deacon) et d'une responsable d'association caritative (Tamsin Greig), Frankie Parsons (David Bedella), une pop-star, décède subitement dans la chambre de la petite Tamsin (Lucy Hutchinson), alors qu'il vient de gonfler un ballon. Rapidement, les adultes présents réalisent que le dernier souffle de Frankie vaut une fortune, et ils commencent à se disputer...

Un épisode regardable, avec notamment un moment amusant (lorsque les personnages tentent de prononcer le prénom de la fillette... prénom qui est aussi celui de l'une des actrices) qui sent vraiment le vécu, mais dans l'ensemble, c'est l'un des épisodes les plus faibles de la saison, en partie à cause d'un manque évident de chute marquante et percutante.

1x05 - The Understudy : Tony (Pemberton) est une star du West End, et la vedette de Macbeth. Jim (Shearsmith), sa doublure, rêve quant à lui d'un rôle plus conséquent, et, motivé par sa fiancée Laura (Lyndsey Marshal), elle-même dans la pièce, il décide de faire tout son possible pour se faire une place sous les projecteurs...

Un épisode inspiré par Macbeth, et construit en cinq actes, pour un tout qui n'est pas désagréable, mais qui peut paraître un peu décousu (on sent que le script a été réécrit encore et encore par les scénaristes, à la recherche d'un angle d'attaque pertinent), et prévisible. Rien de mauvais, mais rien d'exceptionnel.

1x06 - The Harrowing : Engagée par Hector (Shearsmith) et Tabitha (Helen McCrory), un couple étrange, pour surveiller leur demeure gothique en leur absence d'un soir, Katy (Aimee-Ffion Edwards) découvre bien vite que la demeure glaciale abrite à l'étage le frère handicapé du couple, Andras (Sean Buckley), qui ne doit être dérangé sous aucun prétexte...

Dernier épisode de la saison 1. Et quel épisode, puisque Shearsmith et Pemberton se lâchent totalement et produisent ici un récit d'horreur gothique totalement premier degré et jusqu'au- boutiste, joliment glauque et oppressant. Très réussi.

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Deux épisodes excellents (le second et le dernier), quatre autres épisodes nettement plus moyens et/ou prévisibles, mais pas désagréables pour autant : de quoi donner une première saison sympathique, sans être exceptionnelle. Place à la suite...

- Saison 2 -

2x01 - La Couchette : À bord d'un wagon-lit français, Maxwell (Shearsmith), un médecin anglais, tente de dormir, mais il est constamment dérangé, tout d'abord par Jorg (Pemberton), un Allemand ivre et flatulent, puis par Kath (Julie Hesmondhalgh) et Les (Mark Benton), un couple anglais, et enfin par Shona (Jessica Gunning), une Australienne, Hugo (Jack Whitehall)... et par un cadavre.

Un épisode de reprise qui renvoie au premier épisode de la saison précédente, avec un fort sentiment de claustrophobie, accentué par la présence du cadavre encombrant. Plutôt amusant, mais aussi plus anecdotique et léger que d'autres, à nouveau à cause d'un script un peu prévisible.

2x02 - The 12 Days of Christine : À intervalles réguliers de 13 mois, douze jours marquants de la vie de Christine (Sheridan Smith) aux côtés d'Adam (Tom Riley), qu'elle rencontre lors des fêtes de la Nouvelle Année. Une vie qui, rapidement, sombre dans un chaos étrange, alors qu'un homme inconnu (Shearsmith) apparaît et disparaît de chez elle, sans explication.

Pas très inspiré, celui-là, avec son parti-pris Échelle de Jacob/Carnival of Souls, qui oriente clairement l'épisode vers quelque chose de nettement plus dramatique, et de très peu comique ou macabre.

Pour peu qu'on ait une certaine connaissance du genre, on devine rapidement comment tout cela va se dérouler, ainsi que le fin mot de cette histoire. Et il faut dire aussi que l'actrice principale arbore une perruque particulièrement laide pendant tout l'épisode, pour faciliter ses changements de coupe de cheveux au fil du temps, ce qui n'aide pas franchement à crédibiliser le tout, ou à brouiller les pistes.

Pas mauvais, en soi, mais très frustrant.

2x03 - The Trial of Elizabeth Gadge : Au 17ème siècle, deux chasseurs de sorcières réputés, Warren (Shearsmith) & Clarke (Pemberton) sont convoqués par le Magistrat (David Warner) de la petite bourgade de Little Happens, pour enquêter sur le sort d'Elizabeth (Ruth Sheen), accusée de sorcellerie...

Une farce totalement absurde, à mi-chemin entre les Monty Python et les films de la Warner, et qui prend le contre-pied total de l'épisode précédent, en optant pour de la comédie pure et dure (avec en prime une pointe de surnaturel), et en opposant ses deux chasseurs de sorcières à un village de profonds abrutis. Plutôt agréable, tout ça.

2x04 - Cold Comfort : Andy (Pemberton) rejoint le personnel d'une ligne de soutien psychologique, où il côtoie son superviseur George (Shearsmith), la pipelette Liz (Jane Horrocks), et Joanne (Nikki Amuka-Bird), employée consciencieuse. Mais lorsqu'une adolescente suicidaire les contacte, les choses dégénèrent rapidement...

Un épisode filmé en mode caméra de surveillance avec split-screen, beaucoup plus sérieux que drôle, et qui possède une conclusion vraiment noire et sans appel. Pas forcément l'épisode le plus mémorable, en fin de compte, mais néanmoins assez intéressant.

2x05 - Nana's Party : Angela (Claire Skinner) accueille sa famille à l'occasion de l'anniversaire de sa mère de 79 ans, Maggie (Elsie Kelly) ; mais Jim (Pemberton), le mari d'Angela, est bien décidé à faire une blague à Pat (Shearsmith), son beau-frère farceur, et il se cache dans un faux gâteau d'anniversaire...

Un épisode avec une structure d'in media res pas forcément pertinente ou efficace, puisque tout ce qui à trait à l'ambulancier est particulièrement prévisible, et que le tout finit par manquer de mordant.

De manière globale, la montée en pression de tout l'épisode est assez réussie, mais la chute, malheureusement, n'est pas à la hauteur, et déçoit un peu.

2x06 - Séance Time : Accueillie par Hives (Shearsmith), Tina (Sophie McShera) arrive dans la villa victorienne de Madame Talbot (Alison Steadman), une voyante, pour que cette dernière lui lise l'avenir. La séance semble alors basculer dans le surnaturel, jusqu'à ce que Hives révèle que Tina est la victime d'une caméra cachée dont il est le producteur. Mais lorsque Pete (Pemberton), une nouvelle victime, entre en scène, le canular dégénère, et un véritable esprit vengeur s'invite dans l'émission...

Un épisode très réussi (plan final excepté), qui parvient à ménager comédie et épouvante, et à instaurer une ambiance prenante et angoissante. Bien joué.

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Une jolie fin de saison, pour une cuvée 2015 assez inégale, car légèrement trop prévisible, et manquant un peu d'expérimentations. Certes, Pemberton et Shearsmith jouent occasionnellement avec la structure narrative de certains épisodes, mais c'est fait de manière un peu trop évidente pour convaincre totalement, et ça manque d'humour pour compenser (2x03 excepté).

Cela dit, le 2x02 est considéré par beaucoup comme un chef-d’œuvre tragique et glaçant, alors qu'il m'a vraiment laissé de marbre, donc...

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - Saison 4, suite et fin (2017)

Publié le 1 Juillet 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Netflix, Drame, UK, Thriller, Fantastique, Science-Fiction, Anthologie, Black Mirror

Trois saisons de Black Mirror, et peu d'épisodes totalement convaincants pour moi. De bonnes idées, des approches intéressantes, mais au final, une écriture qui ne m'a jamais paru particulièrement subtile ou inspirée, à une exception ou deux près...

Après un pastiche de Star Trek plutôt amusant, et deux épisodes décevants, l'intégrale de Black Mirror touche à sa fin...

Black Mirror - Saison 4.2 :

4x04 - Hang The DJ :

Dans un monde où les relations amoureuses sont supervisées par une application de rencontre calculant les probabilités de succès d'un couple, et sa "durée de vie", Amy (Georgina Campbell) et Frank (Joe Cole) finissent par comprendre qu'ils sont faits l'un pour l'autre, et que s'ils veulent rester ensemble afin de trouver le bonheur, ils doivent se rebeller contre le système...

Un chouette épisode positif façon comédie romantique, qui utilise le prétexte d'une technologie façon Tinder/OK Cupid/sites de rencontre pour narrer le devenir d'un couple et ses probabilités de succès.

Alors certes, Brooker ne peut pas s'empêcher de laisser deviner à l'avance son retournement final de situation, que ce soit au travers de dialogues ou des ricochets, mais dans l'ensemble, ça fonctionne bien, et le caméo de Gwyneth Keyworth est amusant.

4x05 - Metalhead :

Dans un futur post-apocalyptique, Bella (Maxine Peak) tente d'échapper à un chien de garde robotique qui la poursuit inlassable après qu'elle ait tenté de piller un entrepôt abandonné...

40 minutes de course-poursuite efficace, filmées en noir et blanc (pourquoi ? Allez savoir ! On va dire que c'est pour une meilleure intégration des effets spéciaux...) par David Slade (30 Jours de Nuit, Hard Candy), et reposant intégralement sur les épaules de Maxine Peak, qui s'en sort très bien.

Après, ça reste 40 minutes de simili-slasher/survival très premier degré, avec un rebondissement final maladroit uniquement là pour rajouter une dose de pathos et de déprime au tout (c'est du Brooker, après tout), mais dans l'ensemble, ça fonctionne plutôt bien. Reste le noir et blanc, qui laisse dubitatif.

4x06 - Black Museum :

Dans un musée sinistre, au milieu de nulle part, Rolo Haynes (Douglas Hodge), le propriétaire, raconte à Nish (Letitia Wright), une visiteuse en panne dans le secteur, trois des nombreuses histoires macabres qui peuplent son exposition : un médecin sadique (Daniel Lapaine) qui utilise un implant révolutionnaire pour ressentir la douleur d'autrui, un homme (Aldis Hodge) qui accepte de transférer la conscience de sa femme comateuse (Alexandra Roach) dans son esprit mais trouve rapidement cette expérience insupportable, et le destin de Clayton Leigh (Babs Olusanmokun), un tueur qui accepte, contre finances, de céder son double numérique au musée, pour y être torturé à jamais...

Une sorte de mise en abyme méta de la série, avec un Douglas Hodge dans le rôle d'un simili-Charlie Brooker, qui fait subir à ses personnages les pires atrocités sous le prétexte de tester de nouveaux concepts technologiques.

Ça ressemble forcément beaucoup à White Christmas, avec un fil conducteur qui fait que le moindre élément présenté au cours de ces sous-intrigues ressurgit forcément à la toute fin, et si c'est bien interprété, c'est aussi assez inégal, et un peu trop long.

Le premier segment, sur le médecin sadique, est gentiment sanglant, mais il n'est là que pour le parallèle entre le médecin et Rolo ; c'est assez prévisible, et on aurait pu condenser le tout ; le second est plus amusant, avec une métaphore intéressante sur le souvenir de l'être défunt et sa présence dans la mémoire ; le troisième segment n'est qu'un prétexte, malheureusement, et pose plus de questions techniques qu'il n'en résout.

Globalement, ce n'est pas désagréable, et ça a même un petit côté final pour Black Mirror, comme si Brooker voulait passer à autre chose. Peu probable, cela dit.

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Bilan saisonnier :

Depuis son arrivée sur Netflix, la série a changé, et pas uniquement au niveau de la durée excessive de ses épisodes : les concepts technologiques se répètent un peu, les épisodes surprennent beaucoup moins, mais la production et Brooker compensent en partant dans des directions parfois moins pessimistes et déprimantes.

Ce qui donne des épisodes occasionnellement plus légers, plus humoristiques, plus positifs, et aux fins plus heureuses que d'habitude. Un choix probablement polarisant auprès des fans, mais comme ce sont justement ces épisodes qui m'ont le plus plu, alors même que du Black Mirror "typique", sombre et misanthrope, ça me laisse habituellement totalement de marbre, je ne vais pas m'en plaindre...

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - Saison 4, première partie (2017)

Publié le 24 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Thriller, Science-Fiction, Fantastique, Black Mirror, Netflix, UK, Star Trek

Trois saisons de Black Mirror, et peu d'épisodes totalement convaincants pour moi. De bonnes idées, des approches intéressantes, mais au final, une écriture qui ne m'a jamais paru particulièrement subtile ou inspirée, à une exception ou deux près...

Ultime saison de cette intégrale Black Mirror, donc, saison qui commence par une parodie de Star Trek...

Black Mirror - Saison 4.1 :

4x01 - U.S.S. Callister :

Dans le monde virtuel du jeu qu'il a inventé et qu'il commercialise, Robert Daly (Jesse Plemons), un développeur de génie aigri et replié sur lui-même, est le capitaine Daly, qui dirige son vaisseau spatial d'une main de fer, et punit ses subordonnés à la moindre incartade. Mais ces derniers sont en réalité des doubles virtuels de tous ses collègues réels, et ils sont conscients de leur état ; lorsque Nanette (Cristin Milioti), nouvelle arrivante sur laquelle Daly a jeté son dévolu, frustre le programmeur, elle se retrouve elle aussi dans le jeu, mais elle décide d'utiliser ses connaissances techniques pour s'en échapper...

Un épisode amusant et beaucoup plus comique que la norme des épisodes de Black Mirror, puisqu'il joue la carte de l'hommage parodique à Star Trek, avec une distribution plutôt sympathique (Jesse Plemons, Cristin Milioti, Jimmi Simpson), et un très beau travail de direction artistique et de réalisation (rien que toute l'introduction façon 60s, et le final avec lense flares façon nuTrek...).

Sur le fond, ce n'est certes pas forcément très original : on est en plein dans une version des aventures imaginaires de l'ECH de Star Trek Voyager et des Hollow Pursuits, de Barclay dans STTNG, poussées dans leurs derniers retranchements, avec une bonne dose de recyclage de précédents concepts et thèmes de Black Mirror (la technologie est très similaire à celle de San Junipero, le concept des doubles numériques maltraités rappelle White Christmas et, quelque part, la manière dont les doubles numériques font chanter la Nanette réelle via SMS et smartphone pour parvenir à leurs fins évoque clairement Shut Up And Dance).

Le traitement, cependant, fonctionne bien, c'est dynamique, c'est plus léger que d'habitude, c'est très bien interprété, le caméo vocal final est amusant... mais c'est long. Trop long. 77 minutes, c'est beaucoup trop, et il aurait clairement été facile d'éliminer une vingtaine de minutes de métrage pour en faire quelque chose de plus solide et de plus efficace.

Autre léger problème : les personnages sont, comme souvent chez Brooker, assez antipathiques. Même Nanette, pourtant initialement présentée comme l'héroïne, n'hésite pas une seule seconde à faire chanter autrui et à ruiner la vie de son double réel (qui a laissé ses empreintes digitales partout dans l'appartement de son patron décédé, et aura probablement du mal à s'expliquer) pour sauver sa peau, et finit par attirer l'antipathie.

Mais dans l'ensemble, le tout est du fanservice plutôt distrayant et tellement bien produit qu'on peut fermer les yeux sur ces quelques défauts. Et puis la fin (relativement) heureuse de l'épisode fait toujours plaisir.

4x02 - Arkangel :

Après la (brève) disparition de sa fille, Marie (Rosemarie DeWitt), mère célibataire, choisit d'installer à celle-ci une puce qui lui permet de suivre ses déplacements à la trace, de voir ce qu'elle voit, et de brouiller toute image potentiellement traumatisante. Mais rapidement, Marie abuse de cette technologie, et finit par la mettre au placard... jusqu'à ce que Sara (Brenna Harding), adolescente, commence à se rebeller.

Alors là, énorme bof. Il faut dire que le postulat de départ de la série "la technologie n'est pas mauvaise, c'est l'Homme qui est mauvais" est lassant, à la longue, surtout lorsque les "technologies tentatrices" sont inabouties et mal conçues.

Ici, l'Arkangel semble être une évolution/variation sur le thème du blocage de White Christmas, et de l'implant mémoriel de The Entire History of You (saison 1) ; donc là, d'office, problème, puisque le concept de blocage m'était apparu, à l'époque, particulièrement bancal et inabouti dans son traitement. Pas de surprise, le concept de pixellisation préventive des images traumatisantes apparaît tout aussi mal conçu, et pas du tout pensé en amont par le scénariste (dès qu'on commence à y réfléchir un peu, d'innombrables problèmes logistiques, éthiques, matériels, etc, se présentent).

Les effets de l'Arkangel sur Sara semblent de plus vraiment mineurs, malgré la fin de l'épisode, qui semble un peu sortir de nulle part, et ne convainc pas vraiment. Quant au personnage de Marie, on reconnaît bien là la plume de Brooker, qui parvient à la rendre antipathique de par ses actions, et sa tendance à toujours succomber à ses pulsions de mère ultra-couveuse.

Bref, un épisode réalisé par Jodie Foster (rien de mémorable hormis une transition ou deux assez jolies), pas très satisfaisant sur le fond, prévisible de bout en bout, et finalement assez quelconque. Peut mieux faire.

4x03 - Crocodile :

Dans un monde où les souvenirs récents de chacun peuvent être visionnés à l'aide d'un appareil spécial, Shazia (Kiran Sonia Sawar) mène l'enquête sur un accident de la route concernant un véhicule automatisé et un piéton. Au nombre des témoins, Mia (Andrea Riseborough)... qui venait tout juste de tuer son ami Rob (Andrew Gower), qu'elle avait aidé quinze ans plus tôt à couvrir un accident fatal et un délit de fuite.

Un épisode sombre et dépressif tourné en Islande, et orienté enquête pseudo-policière nordique, avec réutilisation d'un postulat similaire à celui de The Entire History of You (l'implant mémoriel), et deux intrigues croisées, celle de l'enquêtrice en assurance, et celle de la tueuse qui couvre ses traces.

Dans l'absolu, techniquement, ce n'est pas mauvais : les décors islandais enneigés sont remarquables, l'interprétation et la réalisation sont compétentes, mais la mayonnaise n'a jamais vraiment pris pour moi.

Probablement parce que le tout est particulièrement cousu de fil blanc, que je n'ai jamais accroché au genre du polar noir nordique ou des histoires de tueurs/tueuses en série, et que le script reste globalement à la surface des choses, très premier degré, n'explorant jamais le potentiel de l'appareil mémoriel, ni ses implications éthiques, et échouant à rendre Mia intéressante ou réellement développée.

À la place, pour tout résoudre, on a droit à un "cochon d'inde de Tchekhov" assez risible, pour ne pas dire impossible... mais bon, c'est du Brooker, et il amène forcément ce genre d'éléments avec la finesse et la subtilité d'un tractopelle, pour faire le gag.

Ajoutez à cela énormément de remplissage relatif à l'enquête, et l'on se retrouve devant un épisode en pilotage automatique, qui plaira peut-être aux amateurs du genre, mais m'a totalement laissé froid.

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Les bilans de Lurdo : Philip K. Dick's Electric Dreams, dernière partie (2017)

Publié le 17 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Anthologie, UK, Amazon, Science-Fiction, Fantastique, Drame, Thriller, Les bilans de Lurdo

Je conclue l'intégrale de cette anthologie Channel 4/Amazon, supervisée par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...

Après quatre premiers épisodes peu convaincants, et quatre autres guère plus homogènes, l'anthologie se termine, et laisse toujours aussi dubitatif...

- The Commuter -

Ed Jacobson (Timothy Spall) ne vit pas une vie très reluisante. Employé ferroviaire, il vit dans un quartier miteux, et son couple est déchiré par leur fils et ses problèmes mentaux. Jusqu'au jour où Ed remarque que certains passagers d'un train descendent au milieu de nulle part, pour rejoindre une ville inconnue qui se trouve là : Macon Heights. Curieux, il s'y rend, et découvre une bourgade mystérieuse, où tous les problèmes semblent disparaître... y compris ceux de Jacobson.

Alors là, très bonne surprise. Adaptation de Le Banlieusard, ce Commuter s'avère un épisode touchant et maîtrisé, qui reste énigmatique et largement ouvert à interprétation, mais qui se permet aussi quelques excentricités visuelles intéressantes : le tout reste constamment intrigant, à la limite d'un concept de la Quatrième Dimension.

On pourra toujours regretter la coupe de cheveux affreuse (et visiblement factice) de Tuppence Middleton, mais l'interprétation globale est excellente, et le postulat de cette ville imaginaire, dont on nous rappelle constamment qu'elle peut être assimilée à une drogue permettant d'oublier tous ses soucis, fonctionne très bien, donnant probablement lieu à ce qui est, jusqu'à présent, mon épisode préféré de cette anthologie.

Il était temps.

- K.A.O. (Kill All Others) -

Dans une Amérique du Nord unifiée, où n'existe plus qu'un seul parti et une seule candidate (Vera Farmiga), Philbert Noyce (Mel Rodriguez) remarque soudain qu'autour de lui, et dans les discours de la Candidate, un message se répète : "Tuez tous les Autres". De plus en plus paniqué et stressé, Phil tente alors d'en savoir plus, et de comprendre qui sont "les Autres"...

Un épisode assez mitigé, qui évoque, dans sa structure et ses thématiques, l'épisode Safe and Sound, avec son personnage principal qui finit par devenir un pion d'une société manipulatrice et totalitariste.

Alors certes, en ces temps de Trumpisme et de discours fascisants, le "Tuez tous les Autres" a des échos assez glaçants, puisque l'épisode, basé sur la nouvelle Le Pendu dans le Square, choisit de se défaire de la composante extra-terrestre de la nouvelle (qui aurait probablement donné à l'épisode des échos de Invasion Los Angeles un peu trop flagrants) pour rester sur quelque chose de plus terre à terre : un gouvernement qui incite ses citoyens formatés à faire le ménage parmi la population, et qui les désensibilise progressivement à la violence et aux discours haineux.

C'est intéressant, mais ça s'arrête malheureusement là. Le ton global de l'épisode est en effet assez inégal, tour à tour ultra-sérieux et paranoïaque, et pseudo-comique (les hologrammes), et son déroulement est un peu parasité par des scènes inutiles et par du remplissage.

C'est regrettable, car le même récit condensé en 25/30 minutes aurait été particulièrement efficace. En l'état, ce n'est pas forcément mauvais, mais ça tourne un peu à vide.

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Bilan global :

Une anthologie des plus frustrantes. On sent que Channel 4 et Amazon veulent devenir la compétition de Black Mirror (autrefois sur Channel 4), mais malheureusement, ces Electric Dreams en sont loin.

Le problème, comme je l'ai déjà mentionné dans un des bilans précédents, c'est que les récits de Dick - du moins, ceux qui ont été ici choisis - sont assez datés, en cela que leurs idées ont été pillées encore et encore par le cinéma et la télévision de genre, depuis les années 50.

C'est problématique, puisque cela demande alors énormément de savoir-faire et d'originalité dans le traitement et l'adaptation, chose qui manque clairement à ces Rêves Électriques : l'anthologie est très très inégale, bien trop basique et générique dans son approche des nouvelles originales, et les épisodes tombent donc bien souvent à plat, manquant d'originalité, ou de punch.

Et puis il faut bien avouer qu'il y a un certain problème de direction artistique dans certains épisodes, trop kitschs et/ou fauchés pour vraiment donner vie aux univers décrits.

Ce n'est pas rédhibitoire, et on peut tout de même trouver son compte dans Philip K. Dick's Electric Dreams, mais si l'on a déjà de l'expérience en matière d'anthologie fantastique/science-fiction, il est probable que l'on reste sur sa faim.

Car au final, Philip K. Dick's Electric Dreams est bien plus près du médiocre Masters of Sci-Fi que de Black Mirror (et je l'admets sans peine, malgré mon peu d'affinités avec l'anthologie de Charlie Brooker).

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Les bilans de Lurdo : Philip K. Dick's Electric Dreams, seconde partie (2017)

Publié le 3 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, UK, Amazon, Science-Fiction, Drame, Anthologie, Thriller, Les bilans de Lurdo

Je continue avec l'intégrale de cette anthologie Channel 4/Amazon, supervisée par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...

Après quatre premiers épisodes inégaux et dans l'ensemble peu convaincants, on peut d'ores et déjà se poser des questions quant à la viabilité de ce projet : oui, K. Dick était à l'origine de bon nombre de ce que l'on considère maintenant comme des clichés du genre de l'anticipation et de la science-fiction, mais d'innombrables anthologies, de La Quatrième Dimension à Black Mirror en passant par Au Delà du Réel, etc, ont exploité ses concepts, ses rebondissements, et ses idées jusqu'à plus soif, et cet Electric Dreams donne vraiment l'impression d'arriver après la bataille...

- The Hood Maker -

Dans un monde autoritaire et dystopien, les rares télépathes sont mis au ban de la société, et contenus dans des ghettos. Alors que les tensions montent entre télépathes et normaux, l'Agent Ross (Richard Madden) fait équipe avec Honor (Holliday Grainger), une télépathe, pour enquêter sur le mystérieux Hood Maker, qui distribue aux humains normaux des cagoules empêchant les télépathes de lire leurs pensées...

Un épisode adapté de la nouvelle Immunité (un titre qui grille un peu le rebondissement final), et qui se concentre principalement sur la romance naissante entre Ross et Honor (sur fond de monde délabré à la photo délavée et verdâtre) plutôt que sur l'enquête en elle-même.

C'est regrettable, parce que le tout n'est pas désagréable dans sa mise en images et dans son déroulement, mais l'épisode souffre d'un problème de taille : Richard Madden, jamais particulièrement convaincant ou suffisamment expressif en flic aguerri, avec son imperméable et son chapeau façon cosplay de film noir, et sa mèche blonde.

À partir de là, forcément, il est difficile de vraiment accrocher à la romance présentée, et quand arrive le dernier quart d'heure, assez maladroit, l'enchaînement de rebondissements et de révélations ne fonctionne pas très bien.

Dommage, parce que ça restait assez regardable, à part ça..

- Safe and Sound -

Dans un monde divisé entre villes ultra-surveillées et campagnes considérées comme refuges de terroristes, Foster Lee (Annalise Basso) et sa mère Irene (Maura Tierney), une militante, arrivent de la campagne pour s'installer en ville. Mais pour Foster, l'intégration passe par l'achat d'un Dex, un dispositif virtuel qui la connecte au réseau global, et la met en contact avec Ethan (Connor Paolo), un technicien qui l'avertit d'une menace terroriste imminente...

Un épisode vaguement adapté de la nouvelle Foster, vous êtes mort !, et qui joue la carte de la surveillance totalitaire, de la manipulation gouvernementale, et de la pression sociale, pour accoucher d'un récit assez inégal, et un peu inabouti.

C'est bien simple : heureusement qu'Annalise Basso est très attachante, et joue bien, parce que sinon, le tout aurait été vraiment quelconque. Très tôt, on comprend en effet que Ethan n'est pas digne de confiance, et on passe donc le plus clair de l'épisode à regarder Foster se faire manipuler - et ce, de manière assez moyenne et cousue de fil blanc.

Et puis la toute fin arrive, peu convaincante (le changement de camp de Foster parait précipité), avec en prime un montage façon Usual Suspects, totalement inutile tant le reste du script était téléphoné.

Dommage (bis), mais bon : au moins, le tout se suit sans trop de problèmes.

- The Father Thing -

Suite à une pluie de météores inhabituelle, Charlie (Jack Gore), un jeune garçon, découvre bientôt que son père (Greg Kinnear) a été remplacé par un double venu des étoiles, et qu'autour de lui, un à un, les humains subissent le même sort...

Un épisode ultra-dérivatif adapté de la nouvelle Le Père Truqué, avec ici de faux airs de Fais-moi Peur mâtiné de Stranger Things... sans toutefois avoir la distribution ou le style de cette dernière.

On se retrouve donc avec un sous-Body Snatchers plat et sans grand intérêt, qu'on a l'impression d'avoir déjà vu à d'innombrables reprises (tout le propos sur le baseball qui évoque Signes de Shyamalan, la tentation d'une famille unie sous l'emprise des aliens, l'appel final à la mobilisation et à la résistance...) et qui ne vaut vraiment que pour une scène ou deux, comme ce moment où les pièges à la Maman, j'ai raté l'avion échouent tous de manière spectaculaire.

C'est peu.

- Impossible Planet -

Dans un futur très lointain, deux guides touristiques spatiaux, Brian (Jack Reynor) et Ed (Benedict Wong), acceptent de conduire Irma (Geraldine Chaplin), une vieille femme sur le point de mourir, jusqu'à la Terre, pour exaucer son dernier souhait. Seul problème : la Terre n'est plus qu'une légende, et les deux escrocs décident alors de l'emmener visiter une planète vaguement similaire à cette Terre disparue...

Une adaptation relativement fidèle de la nouvelle du même nom, cet épisode en dévie néanmoins sur deux points importants... qui changent complètement la donne.

Le réalisateur/scénariste (par ailleurs scénariste du mauvais The Ones Below, du bordélique Hanna, et de The Night Manager) a ainsi choisi d'opter pour une approche plus éthérée, mystérieuse... et romantique.

Une romance assez étrange et onirique entre Jack Reynor et Geraldine Chaplin, à base de réincarnation (?), de rêves inexplicables, de visions improbables, etc...  Une romance bizarre, pas tant à cause de la différence d'âge, mais bien parce qu'au final, Irma est amoureuse de Brian... parce qu'il lui rappelle son grand-père.

Donc, cette romance sert de filigrane à tout l'épisode, et amène une réécriture de la conclusion à base d'hallucination paradisiaque et fatale. Exit la pièce de monnaie du récit original, qui permettait de comprendre que la planète visitée n'était pas totalement inconnue, et place à une fin volontairement absconse... et assez inutile.

D'autant que le reste de cet épisode mollasson est visuellement assez kitschouille, avec des couleurs bigarrées, un robot qui ressemble à L'Homme Bicentenaire, et assez peu d'imagination dans la direction artistique.

Mais bon, peu importe : le résultat global est tout à fait regardable, mais est globalement ronronnant et frustrant, malgré l'interprétation amusante de Benedict Wong.

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Les bilans de Lurdo : Philip K. Dick's Electric Dreams, première partie (2017)

Publié le 20 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Thriller, Drame, Anthologie, UK, Amazon, Les bilans de Lurdo

Petite pause dans l'intégrale de Black Mirror, qui peine clairement à me convaincre, et changement de crémerie, pour passer de Netflix à Amazon - ou, pour être plus précis, à Channel 4, qui a mis en chantier cette anthologie dont Amazon a racheté les droits américains et mondiaux.

Au programme, 10 épisodes de 45-50 minutes, supervisés par Ron D. Moore (Battlestar Galactica, etc), et adaptant directement des récits de Philip K. Dick pour le petit écran...

- Real Life -

Dans un futur proche, Sarah (Anna Paquin) est une policière traumatisée par une fusillade récente ; à l'initiative de sa compagne, Katie (Rachelle Lefevre), elle utilise alors une technologie révolutionnaire pour s'immerger dans une vie virtuelle, celle de George (Terrence Howard). Inventeur de génie, George est à l'origine de cette technologie, et se remet du meurtre de sa femme Katie, soutenu par son collègue Chris (Sam Witwer) et une amie (Lara Pulver). Rapidement, cependant, la question se pose : lequel de ces deux mondes est réel, et lequel est le produit de cette technologie virtuelle...

Adaptation très très libre de la nouvelle Reconstitution Historique, de K. Dick, cet épisode est le seul signé de la plume de Moore, et bénéficie d'une distribution assez conséquente.

Niveau production, les brefs aperçus que l'on a du monde futur sont assez crédibles, l'interprétation n'est pas mauvaise (Paquin est en sous-jeu dépressif, mais c'est voulu) et le tout est assez bien filmé, mais il faut bien avouer que le tout manque gentiment de punch, se conclue un peu platement et s'avère un peu trop basique pour vraiment susciter le doute ou la curiosité.

D'autant que Moore fait le choix de donner une réponse à la question "réel ou virtuel ?" posée par l'épisode, et que le spectateur aura probablement eu le temps/l'occasion d'envisager 25 rebondissements finaux plus originaux et marquants que la conclusion choisie par Moore.

- Autofac -

Dans un monde post-apocalyptique dominé par les machines et par leurs usines automatisées, Emily (Juno Temple) et les autres survivants sont bien décidés à mettre un terme au status-quo. Pour cela, ils capturent un robot émissaire, Alice (Janelle Monáe), et la forcent à les emmener au cœur de l'usine principale, pour la saboter de l'intérieur...

Un épisode écrit par Travis Beacham (Pacific Rim) à partir de la nouvelle Autofab, réalisé par Peter Horton, et qui ressemble un peu à un sous-Terminator assez mollasson et fauché, notamment au niveau des costumes des androïdes, et un peu aussi au niveau des effets en image de synthèse.

Pour ne rien arranger, l'épisode repose entièrement sur son double rebondissement final, assez largement téléphoné, et qui pose presque plus de questions qu'il n'en résout.

Le tout se regarde donc assez passivement, sans jamais passionner, surprendre ou faire réfléchir (le propos sur la société de consommation est franchement assez creux et survolé), et heureusement que Monáe et Temple sont là, jouent bien et sont charismatiques, parce que sinon, ce serait globalement sans grand intérêt.

- Human Is -

Alors que la Terre est dévastée par la pollution atmosphérique, les humains conquièrent d'autres planètes à la recherche d'un moyen de purifier leur air. Lors d'une telle mission, l'équipe du Colonel Silas (Bryan Cranston) - un homme dur et distant, qui maltraite émotionnellement son épouse Vera (Essie Davis) - est massacrée. Avec l'un de ses hommes, Silas est le seul survivant, mais à son retour sur Terre, Vera découvre qu'il n'est plus le même homme, et qu'il est désormais attentionné et doux...

Adaptation assez plate de la nouvelle Définir l'humain/Être Humain, c'est..., cet épisode s'avère malheureusement bien trop daté et fauché pour fonctionner.

En résumé, c'est le film Intrusion (avec Johnny Depp), mais avec une forme de vie extraterrestre relativement bienveillante : c'est balisé de bout en bout, la direction artistique est très inégale (franchement, ce passage dans les bas-fonds où Vera se livre à une orgie, c'est assez risible), la réalisation plutôt laide (énormément de mises au point partielles, qui rendent la moitié de l'image et les personnages légèrement flous), et dans l'ensemble, ça n'apporte rien de vraiment mémorable.

C'est bien interprété, cela dit.

- Crazy Diamond -

Dans un monde en pleine déliquescence, Ed (Steve Buscemi) travaille pour une entreprise qui produit des humanoïdes synthétiques, les Jacks et Jills, ainsi que les consciences quantiques qui leur donnent vie. Un jour, il tombe sous le charme vénéneux d'une Jill (Sidse Babett Knudsen) en fin de vie, qui lui propose de dérober pour elle des consciences afin de les revendre au marché noir, et de s'offrir une nouvelle existence...

Alors là, pour le coup, l'anthologie Electric Dreams n'a jamais aussi bien porté son nom, puisqu'on est en plein dans un univers onirique et improbable, aux teintes saturées, à l'interprétation décalée et forcée, à l'écriture volontairement barrée (c'est un scénariste habituel de Terry Gilliam qui est aux commandes), à l'illustration musicale improbable (du Pink Floyd, des passages chantés, etc), à la narration un peu décousue, aux costumes décalés, etc, ce qui donne, au final, l'impression d'un monde radicalement différent et vraiment étrange.

Et c'est aussi là que ça coince. Car si cet épisode réussit à donner corps à son monde, un monde obsédé par la vie, la mort, la décomposition, la peur de vieillir et de la stagnation ; un monde aux règles et aux détails vraiment inhabituels, quasi illogiques ; un monde surchargé de couleurs qui paraît constamment à la limite de l'artificialité constante.... il peut aussi fortement rebuter.

Que ce soit sa direction artistique particulière (le réalisateur est à l'origine de la série Utopia, déjà bien barrée dans le genre) qui fait régulièrement décors de studio, ses thématiques pas très subtiles assénées dans ses dialogues, son interprétation très particulière, ou encore sa conclusion gentiment satirique et son script tout simplement bordélique, il y a de quoi rebuter.

Certains trouveront donc probablement cet épisode polarisant totalement imbuvable, d'autres adoreront et adhèreront totalement au néo-noir déglingué et multi-colore du tout, et à son côté "conçu sous l'emprise de substances illicites".

Personnellement, je me trouve un peu entre deux, mais une chose est sûre : ça n'a rien à voir avec la nouvelle Service Avant Achat supposément adaptée.

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - Saison 3, suite et fin (2016)

Publié le 6 Mai 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Anthologie, UK, Drame, Fantastique, Science-Fiction, Netflix, Black Mirror

Au bout de deux saisons mitigées, et d'un Christmas Special reposant intégralement sur le charme de Jon Hamm, Black Mirror, anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, quitte Channel 4 pour atterrir sur Netflix...

Deuxième partie de cette troisième saison, donc, une saison dont la première moitié était, pour moi, bien trop inégale pour être satisfaisante...

Black Mirror - Saison 3.2 :

3x04 - San Junipero :

En 1987, dans la ville balnéaire de San Junipero, Yorkie (Mackenzie Davis), une jeune femme timide, tombe amoureuse de Kelly (Gugu Mbatha-Raw), plus décomplexée et libérée. Mais tant Yorkie que Kelly sont en réalité les avatars virtuels d'autres individus, à la vie réelle bien moins rose que les néons de San Junipero...

L'épisode le plus primé de Black Mirror, et un épisode des plus atypiques pour la série : une histoire d'amour à la conclusion plutôt optimiste, centré sur un couple lesbien, et se déroulant pour sa plus grande partie dans un simulacre des années 80, avec visuels et musique de rigueur pour cette époque.

Et effectivement, c'est probablement l'épisode le plus homogène et convaincant de la série, jusqu'à présent : alors certes, la nostalgie années 80 est un peu facile, l'épisode est en mode juke-box 80s, et le facteur LGBT garantissait un certain succès public et critique, mais c'est néanmoins une réussite, touchante, très bien interprétée et visuellement réussie, et il est assez ironique de constater que l'épisode le plus probant de la série est celui qui correspond le moins à la satire misanthrope habituelle de Brooker.

3x05 - Men Against Fire :

Dans un futur dystopien, Stripe (Malachi Kirby), un soldat, rejoint une escouade chargée d'exterminer les "cafards", des humains mutants et agressifs qui vivent cachés. Mais lorsque l'un de ces cafards utilise un objet inconnu sur Stripe, en pleine mission, les implants neurologiques du jeune homme commencent à dysfonctionner, et sa vision du monde à changer...

Un ratage. C'est bien produit, mais c'est totalement creux et prévisible de bout en bout, et la durée abusive de 60 minutes fait que l'on a facilement une demi-heure d'avance sur les personnages, sur le récit, et sur son propos sur la déshumanisation des soldats, la manipulation, la propagande, etc.

Vraiment décevant (notamment parce que Sarah Snook est sous-exploitée). Et gentiment racoleur, avec ce rêve érotique collé en plein milieu.

3x06 - Hated in the Nation :

Lorsque des personnes impopulaires sur les réseaux sociaux sont assassinées, l'Inspectrice Karin Parke (Kelly Macdonald), sa partenaire technicienne Blue Coulson (Faye Marsay) et l'agent gouvernemental Shaun Li (Benedict Wong) découvrent bien vite que des abeilles cybernétiques sont responsables de ces morts...

Alors je ne m'en cache pas, j'aime beaucoup Kelly Macdonald, et la présence de Benedict Wong est toujours la bienvenue, mais là, 89 minutes d'une enquête policière assez routinière, c'est beaucoup trop. Il n'y a rien ici qui justifie vraiment cette demi-heure supplémentaire, et ça se ressent clairement dans le rythme global de l'épisode, et dans le fait que le spectateur a très souvent deux longueurs d'avance sur le script.

La première demi-heure de mise en place (et tout son suspense sur "qu'est-ce qui tue ces victimes innocentes ?") aurait largement pu être condensée et résumée, tout comme certains autres passages (tout ce qui entoure l'attaque des abeilles sur la maison campagnarde, ou encore le dernier tiers, qui se traîne vraiment), pour ramener le tout à une heure de métrage.

Et c'est dommage, parce que le concept est très intéressant, bien interprété, avec une musique stressante, et un propos pertinent, bien que familier - sur la justice populaire, les dérives des réseaux sociaux, la surveillance gouvernementale, etc.

Dans l'ensemble, ça reste néanmoins un bilan positif pour cet épisode qui, encore une fois, met de côté l'ironie et la corrosion, pour quelque chose de plus sérieux et premier degré.

(même s'il est difficile de ne pas penser à Nicolas Cage et à ses abeilles, de temps à autre !)

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Bilan :

Un peu comme dans le cas des saisons précédentes, un bilan très mitigé pour cette troisième cuvée de Black Mirror. Avec comme problème principal la nouvelle durée de ces épisodes, qui dépassent allègrement l'heure de métrage : c'est quasi-systématiquement bien trop long pour ce que ça raconte, et ça affaiblit d'autant le postulat de ces récits.

Après, j'ai toujours le même problème avec l'écriture de Brooker et cette anthologie : c'est souvent trop forcé, trop évident, trop téléphoné pour fonctionner.

Mais paradoxalement, c'est aussi cette saison qui propose deux de mes épisodes préférés de la série : San Junipero, avec sa romance virtuelle, et Hated in the Nation, avec son polar très sérieux. Deux épisodes qui abordent leur genre respectif sans tentative de satire moqueuse, sans humour, sans traits trop forcés ni personnages antipathiques... ça change, et ça fonctionne.

J'espère que la saison 4 sera plus dans cette lignée, plutôt que dans celle de Nosedive ou de Men Against Fire.

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - Saison 3, première partie (2016)

Publié le 22 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, UK, Drame, Fantastique, Science-Fiction, Netflix, Anthologie, Black Mirror

Au bout de deux saisons mitigées, et d'un Christmas Special reposant intégralement sur le charme de Jon Hamm, Black Mirror, anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, quitte Channel 4 pour atterrir sur Netflix...

Au programme, une saison de 6 épisodes toujours écrits par Brooker, et qui attirent encore et toujours des noms familiers devant la caméra ; de plus, le passage chez Netflix a rallongé d'autant les épisodes, qui atteignent désormais, pour la plupart, l'heure de métrage.

Black Mirror - Saison 3.1 :

3x01 - Nosedive :

Dans le monde de Lacie (Bryce Dallas Howard), tout le monde dépend d'une note attribuée par autrui pour chaque interaction et action. Mais pour pouvoir accéder à des avantages financiers lors de l'achat d'une maison, elle doit obtenir la moyenne de 4.5/5. Pour cela, elle fait tout son possible pour devenir la demoiselle d'honneur d'une amie d'enfance désormais populaire (Alice Eve), quitte à mettre en péril toute son quotidien.

Bon, alors là, problème : avec cet épisode de 63 minutes centré sur les réseaux sociaux et l'importance de l'approbation d'autrui et des inconnus dans la vie des gens (un épisode qui a clairement inspiré Seth MacFarlane pour The Orville, et qui lui-même ressemble fortement à l'épisode 5x08 de Community), Black Mirror met dans le mille, et remplit parfaitement son rôle de critique satirique de la société et de la technologie.

Sauf qu'en fait, l'épisode m'a rapidement énervé.

Non seulement parce que je ne me suis pas du tout senti concerné par ce problème des réseaux sociaux (j'ai conscience que les réseaux sont indispensables à certaines personnes, mais je n'utilise aucun compte de ce type, et je vis très bien sans), mais aussi parce que, comme à son habitude, l'écriture est volontairement caricaturale et forcée.

Une écriture à plusieurs mains, puisque Mike Schur a apparemment écrit la première partie de l'épisode (environ 45 minutes de visuels et couleurs pastels, de personnages horripilants, et d'interprétation gentiment forcée - j'ai bien compris que c'était pour souligner l'hypocrisie générale, mais bon...), Rashida Jones les 20 minutes restantes (qui dégénèrent en une farce grotesque et improbable), le tout à partir d'une idée de base de Brooker.

Je me demande combien Jones et Schur ont réellement influencé le concept de base et le ton général de l'épisode, et combien Joe Wright, à la réalisation, a influencé la direction artistique... mais une chose est sûre, j'ai trouvé l'épisode (dans son ensemble) assez désagréable, et tournant gentiment à vide (plus de 60 minutes, c'est trop).

Et pourtant, sa fin quasi-optimiste (toutes proportions gardées) et sa pertinence ne le rendent pas inintéressant pour autant (même si le message global est assez basique et générique).

(ça fait plaisir de voir passer James Norton en glandeur assez loin de son personnage de Granchester)

3x02 - Playtest :

Cooper (Wyatt Russell), un globe-trotter américain qui tente de couper tout lien avec sa mère, arrive à Londres, où il rencontre Sonja (Hannah John-Kamen), et décroche un emploi temporaire auprès d'un studio de jeux vidéo. Sa mission : tester un nouveau concept de réalité augmentée, qui le confrontera à toutes ses peurs...

Enfin un épisode totalement réussi... ou presque. J'étais pourtant totalement dedans, depuis son quart d'heure d'introduction utile et efficace, jusqu'à ses personnages pour une fois relativement sympathiques, en passant par la mise en image compétente du réalisateur de 10, Cloverfield Lane.

Une jolie ambiance, un déroulement agréable, une direction artistique lugubre... et puis malheureusement, vers la fin, Brooker tente d'en faire trop, enchaîne retournement de situation sur retournement de situation, pour finalement retomber là où on l'attendait inévitablement, de manière assez plate et prévisible.

Forcément : l'écriture de Brooker est telle que généralement, le moindre élément de ses scripts est un fusil de Tchekhov, uniquement là pour revenir ultérieurement dans l'intrigue. Il devient donc rapidement évident de prévoir à l'avance quels éléments de ses épisodes ne sont là que pour être réutilisés ensuite, et de deviner comment ils le seront ; et sans surprise, dans cet épisode, Brooker empile les fusils de Tchekhov les uns sur les autres, pour les utiliser de la manière la plus évidente possible dans son grand final... mouais.

C'est dommage, parce que les trois-quarts de l'épisode sont intéressants, et le gag final a suffisamment de mordant pour arracher un sourire - quand bien même il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe après cet épisode ultra-sérieux et premier degré.

3x03 - Shut Up And Dance :

Kenny (Alex Lawther), un adolescent mal dans sa peau, devient la victime de maîtres-chanteurs anonymes qui l'obligent à commettre des tâches basiques, puis des actes criminels, sous peine de publier une vidéo le montrant en train de se masturber. Bien vite, cette situation l'amène à rencontrer Hector (Jerome Flynn), lui aussi victime de chantage...

Un épisode réalisé par James Watkins (Eden Lake, La Dame en Noir), et qui a polarisé les spectateurs de Black Mirror.

Ce qui n'est pas forcément surprenant, tant c'est effectivement un script qui marche beaucoup trop dans la droite lignée de l'épisode White Bear pour vraiment convaincre : on y retrouve ces personnages constamment en mouvement et sous tension, victimes d'individus qu'ils ne comprennent pas, et on retrouve ce même twist final, qui révèle que le protagoniste que l'on suit depuis le début, et pour lequel on est supposé avoir de la compassion, est responsable d'horreurs impardonnables.

Un fonctionnement narratif éprouvé, donc, mais qui ne surprend guère et est assez dérivatif, d'autant que Brooker, à nouveau, laisse des indices évidents dès le début de l'épisode.

L'autre problème de cet épisode (au demeurant très bien interprété), c'est son propos : on peut deviner des questions de société que l'épisode semble vaguement vouloir effleurer, comme en filigrane : le comportement des trolls du web, poussé dans ses retranchements ; le bien-fondé et les motivations des personnes s'érigeant justiciers du web ; l'irresponsabilité du comportement de chacun sur internet ; ou encore la position du spectateur devant ce déséquilibré "passif", victime d'autres criminels tout aussi répréhensibles - dans quel camp se ranger ? Et y-a-t'il une bonne réponse à cette question ? Pas sûr.

Shut Up And Dance, cependant, ne semble pas forcément intéressé par ces questions, préférant se conclure par un bon gros TROLOLOL des familles. C'est regrettable, car il manque quelque chose pour que le tout fonctionne réellement, et soit vraiment efficace.

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror - White Christmas (2014)

Publié le 8 Avril 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Fantastique, Science-Fiction, Drame, UK, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Black Mirror

Après deux saisons mitigées de cette anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, place à son premier Christmas Special de 73 minutes, diffusé sur Channel 4 en fin d'année 2014...

Au programme, plusieurs récits que se racontent deux hommes (Jon Hamm & Rafe Spall) enfermés dans un chalet, au milieu d'étendues hostiles et enneigées, et qui ont en commun une même technologie oculaire, le Z-Eye, qui permet à son porteur de filmer autrui, de le bloquer, et bien plus encore...

Black Mirror - Blanc Comme Neige (White Christmas) :

#1 : Matt (Jon Hamm) raconte qu'il avait l'habitude d'utiliser le Z-Eye pour aider des célibataires à trouver l'amour, en leur servant de coach de séduction à distance. Jusqu'au jour où une telle session tourne mal pour Harry (Rasmus Hardiker), lorsqu'il rencontre la mystérieuse Jennifer (Natalia Tena)...

Énorme bof pour ce premier segment, vraiment télégraphié de bout en bout par l'écriture, qui manquait cruellement de finesse. La conclusion, façon Contes de la Crypte, est donc évidente et décevante.

#1.5 : Matt explique qu'après les événements qu'il vient de raconter, sa femme a utilisé le Z-Eye pour le bloquer...

Pas vraiment un segment en soi, juste une présentation du système de blocage... et là, c'est moi qui ai bloqué. Le concept même du blocage oculaire et auditif est tellement contre-productif et improbable qu'il m'a été impossible de suspendre mon incrédulité : l'idée même de la sourdine est tellement inaboutie et bancale qu'elle pose plus de questions qu'elle n'apporte de solutions, et la première chose qu'on se dit, c'est qu'un tel blocage ne peut qu'entraîner une recrudescence de violence de la part de personnes frustrées d'avoir été bloquées sans avoir leur mot à dire. M'enfin bon.

#2 : Matt raconte que son véritable métier est de "programmer" des "cookies", clones virtuels de clients aisés qui les exploitent pour gérer leur quotidien et leur domicile...

Oona Chaplin en clone virtuel/esclave de sa version biologique, et un Hamm qui fait son numéro. Pas désagréable, malgré des personnages assez antipathiques, et une fin manquant un peu de punch.

#3 : Joe (Rafe Spall) prend enfin la parole et explique comment il a été bloqué par sa compagne lorsque celle-ci est tombée enceinte, et comment il n'a rencontré sa fille que des années plus tard...

Alors là, paf, on retombe en plein dans les travers de Black Mirror et de Charlie Brooker, à savoir une espèce de misanthropie agaçante et sans nuances : outre la technologie aberrante du blocage, qui n'a décidément aucun sens ni aucune logique, les personnages s'avèrent hostiles et haïssables. Le beau-père, qui déteste le protagoniste ; la compagne infidèle qui condamne spontanément le héros à l'oubli ; ce dernier, qui réagit soudain de manière ultra-violente, avant de s'enfuir, laissant sa fille seule...

Bref, un segment pas forcément inintéressant dans sa forme, mais qui prend un peu l'eau de partout dans son fond, en plus d'être vraiment prévisible.

#3.5 : De retour dans le chalet, Joe comprend qu'il n'est qu'un "cookie", interrogé par Matt pour le compte de la police, afin d'obtenir ses aveux...

Et on continue avec la misanthropie de Brooker, puisque les forces de police sont ici des personnages mesquins et cruels, qui s'amusent à torturer un clone numérique sans la moindre hésitation, et reviennent sur leur parole pour infliger à Hamm une punition totalement disproportionnée par rapport à son crime.

Alors non seulement le tout manque vraiment de subtilité (depuis le début de cet épisode spécial, l'illustration musicale du chalet rendait ces rebondissements finaux totalement prévisibles), mais en plus ce nihilisme et cette noirceur finissent presque par paraître forcés, et particulièrement agaçants.

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Bilan :

Je n'ai pas aimé ce Christmas Special. Oui, il y a des idées plus ou moins inspirées ; oui, c'est globalement assez bien réalisé, et bien interprété ; oui, Jon Hamm déborde vraiment de charisme, et porte une grande partie de ce Special sur ses épaules... mais j'ai vraiment beaucoup de mal avec l'écriture de Brooker, avec son point de vue sur l'humanité & la technologie, et avec son manque de subtilité ou de finesse dans ce qui finit, une fois de plus, par ressembler à de la mauvaise satire un peu simpliste.

Encore deux saisons, mais je suis vraiment tenté de me contenter de les survoler, en me limitant à une poignée d'épisodes de ci de là...

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 2 (2013)

Publié le 25 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, UK, Science-Fiction, Fantastique, Drame, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Black Mirror

Suite de cette anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, une anthologie devenue culte pour beaucoup, mais dont la première saison, étrangement, m'avait laissé particulièrement dubitatif...

Trop de personnages antipathiques, un trait trop forcé, j'avais trouvé que la saison 1 manquait cruellement de subtilité. Espérons que la saison 2, à nouveau entièrement écrite par Brooker, saura rectifier un peu le tir...

Black Mirror - Saison 2 :

2x01 - Be Right Back :

Après la mort de son compagnon Ash (Domhnall Gleeson) dans un accident de voiture, Martha (Hayley Atwell) découvre qu'elle est enceinte. Ravagée par le chagrin, elle se tourne alors vers un service révolutionnaire, qui utilise une intelligence artificielle pour analyser tous les messages sociaux du défunt pour simuler sa présence virtuelle. Mais lorsque Martha décide de pousser l'expérience plus loin, et de faire transférer cette conscience dans un clone cybernétique de Ash, les choses se compliquent...

Un épisode de 48 minutes qui joue nettement moins la carte de la satire pataude, pour aborder un sujet plus sobre, celui du deuil, se reposant ainsi sur la performance de ses deux acteurs pour rendre le tout touchant et crédible.

Dans l'ensemble, ce n'est pas désagréable à suivre, même si cela reste néanmoins un peu inégal, tant au niveau de l'écriture (c'est toujours du Brooker, et il a la main un peu lourde sur la mise en place et le foreshadowing, que ce soit au niveau de la conclusion, ou des rapports intimes du couple) que de l'exécution (la fin manque étrangement de punch, et était probablement plus efficace à l'écrit qu'à l'image).

Malgré un étrange sentiment de déjà vu (le simulacre de l'être aimé que l'on ramène à la vie par le biais de la technologie ou de la sorcellerie, et qui s'avère problématique, c'est un classique), cet épisode me réconcilie un peu avec la série. Espérons que la suite de la saison soit du même acabit.

2x02 - White Bear :

Totalement amnésique, Victoria (Lenora Crichlow) se réveille dans une maison inconnue, et découvre bientôt que tout son voisinage la filme sans lui adresser la parole. Lorsqu'elle rencontre Jem (Tuppence Middleton), elle apprend qu'un signal étrange et omniprésent touche tous les humains du voisinage, et qu'ensemble, les deux femmes doivent tout faire pour désactiver l'émetteur, tout en échappant à d'étranges chasseurs masqués qui les poursuivent...

Mouais. Un épisode assez brutal qui tente d'être plein de choses à la fois : critique de la Loi du Talion, satire de la société de divertissement, critique d'une justice cruelle et populaire, tentative d'établir un parallèle entre les voyeurs qui filment et observent cette torture et le téléspectateur qui regarde l'épisode, etc...

Mais au final, cela se résume à 30 minutes de Lenora Crichlow qui court dans tous les sens en grimaçant, en étant perturbée et en ayant des visions, poursuivie par des chasseurs trop grotesques pour être menaçants, et le tout se concluant par un rebondissement façon The Game, visuellement un peu fauché.

Dans l'absolu, ce n'est pas forcément mauvais, mais j'ai toujours eu énormément de mal avec Lenora Crichlow, et par conséquent, je n'ai pas ressenti la moindre empathie pour elle, à aucun moment. Ce qui est problématique, puisque tout l'épisode repose finalement sur les sentiments ambigus que le téléspectateur est supposé ressentir face aux événements de l'épisode.

(par contre, content de voir passer Tuppence Middleton)

2x03 - The Waldo Moment :

Comédien raté participant à une émission de deuxième partie de soirée, Jamie (Daniel Rigby) y anime un ours vulgaire et insultant en images de synthèse. Rapidement, cependant, son producteur (Jason Flemyng) l'incite à se présenter à une élection locale, et à faire campagne : une campagne au cours de laquelle l'ours, par son franc-parler contestataire et son je-m'en-foutisme complet, finit par se démarquer...

Le fameux épisode Waldo, qui est à la fois considéré comme l'un des plus faibles de la série, mais aussi, depuis l'élection de Trump, comme un épisode prémonitoire et génial... Dans les faits, ce côté supposément prémonitoire et visionnaire est franchement surfait tant, à part un bref moment de discours populiste et anti-politiciens, Waldo (dans sa forme originale) n'a aucune des positions de Trump, ni aucun de ses traits de caractère.

Peu importe, de toute façon, tant l'épisode est assez quelconque et inabouti. Le premier problème, en fait, c'est que l'ours en question, son image numérique, tout ça, est particulièrement insipide et peu inspiré. Il n'est pas drôle, il n'est pas vraiment corrosif, bref, on est loin de la répartie d'un Triumph the Insult Comic Dog, et autres créations de ce genre.

Même d'un point de vue esthétique, Waldo est passe-partout, et peu mémorable. Difficile de croire qu'il devienne (même avec son discours populiste) viral en un clin d’œil, au point d'arriver en seconde place d'une élection, après une campagne minimaliste.

Ajoutez à cela un Daniel Rigby assez peu charismatique, lui aussi, une intervention de la CIA, et un post-générique particulièrement forcé et too much, avec Waldo érigé en emblème d'un futur dystopien, et on retombe vite dans une satire pataude et ratée, qui donne l'impression de ne pas avoir vraiment été travaillée en amont.

(par contre, un peu comme pour l'épisode précédent, content de voir passer Christina Chong et Jason Flemyng)

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Bilan :

Une saison 2 qui m'a semblé inégale, principalement pour les mêmes raisons que la première année : un manque de finesse dans la satire, et des épisodes qui semblent limités à un concept de base intéressant, fréquemment développé de manière inaboutie, et enveloppé d'une bonne dose de cynisme et de misanthropie.

Après, Black Mirror continue de bénéficier d'une production efficace et d'une distribution très pertinente... mais de mon côté, je continue d'avoir beaucoup de mal avec l'approche et le ton particulier de Brooker, qui m'agacent plus qu'ils ne me séduisent.

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Les bilans de Lurdo : Black Mirror, saison 1 (2011)

Publié le 25 Février 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Anthologie, Drame, Science-Fiction, UK, Fantastique, Black Mirror

Anthologie anglaise conçue, écrite et supervisée par Charlie Brooker, un scénariste et satiriste britannique déjà à l'origine de la mini-série Dead Set, Black Mirror est rapidement devenue une série culte pour bon nombre de critiques et de spectateurs.

Ce programme utilise en effet un format bien éprouvé et une distribution généralement prestigieuse, pour narrer ses intrigues sombres et pessimistes sur l'avenir de l'humanité, et le rapport toujours plus fusionnel de cette dernière avec la technologie moderne, sous toutes ses formes. De quoi séduire bien des spectateurs en quête de sens, d'analyses et de cynisme, mais... est-ce que le programme est à la hauteur de sa réputation ?

Black Mirror - Saison 1 :

1x01 - The National Anthem :

Lorsque l'une des princesses de la famille royale est enlevée, le Premier Ministre anglais (Rory Kinnear) reçoit une vidéo du ravisseur : s'il ne veut pas que la princesse soit tuée, il devra copuler avec un porc en direct à la télévision. Mais rapidement, l'opinion publique et les médias s'en mêlent...

Un premier épisode qui m'a fait dire "tout ça pour ça". Le problème, en fait, c'est qu'il faut fermer les yeux sur plein de menus détails improbables si l'on veut se laisser embarquer par le postulat de départ de cet épisode ; simple exemple : les autorités reçoivent un doigt tranché portant une bague appartenant à la princesse, et en déduisent immédiatement qu'elle a été blessée par son ravisseur... sauf que plus tard, on apprend que c'est le doigt de l'artiste responsable de l'enlèvement. Le problème, c'est que même sans analyse ADN, il devrait y avoir une différence évidente entre un doigt de princesse manucuré et soigné, et un gros doigt d'artiste sculpteur habitué à travailler de ses mains.

Mais ce n'est qu'un exemple de ces raccourcis qui font que j'ai vraiment eu du mal à adhérer à ce propos caricatural. Oui, j'ai bien compris que c'est de la satire, une satire de la politique prête à tout pour rester populaire, du voyeurisme du grand public, des médias, etc : c'est supposé être caricatural.

Pourtant, l'impression que j'ai eue en regardant cet épisode, c'est presque celle d'être devant un script de Chris Chibnall, avec des personnages unanimement antipathiques, aux réactions forcées, dans des situations artificielles. Et c'est dommage, parce que la réalisation et la montée en tension sont ici plutôt réussies et prenantes... mais dans l'ensemble, bof.

1x02 - Fifteen Million Merits :

Dans un monde alimenté par les efforts constants de ses citoyens pour alimenter en électricité les innombrables écrans qui les entourent, et gagner ainsi des "mérites" indispensables pour profiter d'un peu de confort, Bing (Daniel Kaluuya) s'éprend d'Abi (Jessica Brown Findlay), et la convainc de participer à un radio-crochet télévisé, seul moyen de sortir de cet enfer numérique...

Un épisode qui fait partie de ceux qui ont clairement inspiré Seth MacFarlane pour l'un de ses épisodes de The Orville, et qui, une fois de plus, souffre d'une écriture au trait un peu trop forcé et appuyé.

C'est très bien interprété, la satire des X-Factor et autres Simon Cowell est amusante (Rupert Everett ^^), et dans l'absolu, ce n'est pas inintéressant, mais je trouve toujours que ça manque cruellement de subtilité... et, dans le cas présent, de rythme.

Ce n'est pas mauvais, en soi, mais j'ai de plus en plus peur d'être tout simplement réticent au style d'écriture de Brooker : j'ai systématiquement l'impression que le propos de ces épisodes pourrait être résumé en deux ou trois phrases, mais est ici à la fois tellement dilué et surligné qu'il en perd toute efficacité.

(et je me demande aussi si ce n'est pas la raison qui fait que le show a une telle réputation de profondeur et d'intelligence, et un tel succès public et critique : le spectateur lambda aime se sentir plus intelligent que la moyenne, et il suffit parfois de lui prémâcher le message et les thématiques de son programme pour y parvenir... )

1x03 - The Entire History of You :

Jeune avocat, Liam (Toby Kebbell) découvre lors d'une soirée que son épouse Ffion (Jodie Whittaker) est très proche d'un inconnu, Jonas (Tom Cullen). Jaloux, Liam décide alors d'utiliser toutes les capacités des "grains", des implants mémoriels que tout le monde possède, pour tenter délucider le mystère de cette relation...

Nouveau scénariste, pour un épisode qui délaisse un peu la satire à gros sabots, afin de s'intéresser à un drame plus intimiste, sur fond de technologie mémorielle implantée.

Et il devient rapidement évident qu'on aurait pu écrire quasiment le même script sans l'argument "anticipation" ou la thématique des souvenirs et de la mémoire, un peu trop survolés : il suffit de remplacer les implants mémoriels par des photos ou des vidéos prises au smartphone, par exemple, et le résultat serait grosso modo le même, à savoir une histoire de jalousie qui tourne mal.

Il est dommage que ce script n'aille pas plus loin dans ses idées, et dans sa conclusion, tout comme l'est le fait que les personnages (très bien interprétés au demeurant) restent dans la droite lignée des deux épisodes précédents : assez antipathiques.

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Bilan :

Après ces trois premiers épisodes, je fais un premier bilan assez mitigé de Black Mirror.

Le ton volontairement satirique et pessimiste du programme me laisse dubitatif ; le rythme des épisodes fait que ces derniers manquent étrangement de punch et d'énergie ; et comme je n'aime généralement pas que l'on me tienne par la main lorsque je regarde une série, là, le manque de subtilité et de nuances du propos fait que je reste sur ma faim.

Reste à voir si la saison 2 changera quelque chose à la donne, ou si je continuerai d'avoir l'impression d'assister à une déclinaison (techniquement compétente à défaut d'être particulièrement inspirée) de thématiques et de sujets déjà traités à maintes reprises dans d'autres anthologies du type Outer Limits et compagnie.

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 72 - La Fiancée du Vampire (1970) & Dead of Night : A Darkness at Blaisedon (1969) / Dead of Night (1977)

Publié le 6 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Fantastique, Horreur, Drame, Romance, Comédie, UK, USA, NBC, ABC, Anthologie

Chez les Téléphages Anonymes, l'Halloween Oktorrorfest - notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur - continue jusqu'à la fin de la semaine...

La Fiancée du Vampire (House of Dark Shadows) :

Lorsque l'avide Willie Loomis (John Karlen) décide de piller une tombe située dans le parc du manoir Collinsport, dans le Maine, il libère le maléfique Barnabas Collins (Jonathan Frid), un vampire du 19ème siècle qui n'a qu'une idée en tête, dès qu'il croise le chemin de Maggie (Kathryn Leigh Scott) : trouver un remède à son vampirisme, pour pour faire sienne Maggie, qui est le portrait craché de son amour perdu, Josette. Et tant pis si, pour cela, Barnabas doit massacrer tous ceux qui se dressent en travers de son chemin...

Adaptation cinématographique, par son créateur Dan Curtis, du soap opera fantastique Dark Shadows, House of Dark Shadows est un film auquel je n'ai pas du tout accroché.

Pourtant, généralement, je suis plutôt client du genre, et des films de cette époque, mais là, n'ayant pas l'attachement à la franchise qu'avaient les spectateurs de l'époque, j'ai trouvé le tout (faute d'un autre mot) vraiment télévisuel.

Pas forcément à l'image - le budget de la direction artistique était visiblement très confortable - mais plutôt dans le fond, dans le script et dans la réalisation de Curtis : le récit semble brouillon et un peu trop condensé pour son propre bien, la structure n'est pas particulièrement convaincante (notamment au niveau du rythme), le tout s'avère un peu criard, et bourré d'effets faciles et/ou kitschouilles (le grand final, à base de cris, de ralentis et de son déformé au flanger, est assez laborieux).

Qui plus est, pour ne rien arranger, les personnages et leurs interprètes sont assez peu engageants, et trop sommairement présentés pour convaincre. Nul doute que pour les fans de l'époque, ces présentations étaient globalement superflues, mais pour un spectateur d'aujourd'hui, un peu plus de structure et de rigueur dans la première demi-heure aurait probablement fait du bien.

Pas surprenant que Tim Burton ait eu tant de mal à tirer de la série et du film un remake potable, en 2012 : si déjà le créateur même de la série peine à condenser des centaines d'heures de télévision en 96 minutes de drame fantastique ultra-sérieux et dramatique, alors comment espérer réussir à transformer tout ça en comédie fantastique tous publics et moderne, sans aboutir à un résultat final totalement bordélique ?

Du gore généreux + un maquillage de vieillard très réussi + une direction artistique et des décors convaincants = 2.5/6

(je ne vais pas tenter la suite, Night of Dark Shadows, sorti en 1971, qui n'a de toute façon pas grand rapport avec ce premier épisode, ou avec la série, mais dont Burton a tout de même repris quelques éléments, dont la sorcière Angélique)

Dead of Night : A Darkness at Blaisedon (1969) :

Après avoir hérité du manoir de Blaisedon, Angela Martin (Marj Dusay) se tourne vers Jonathan Fletcher (Kerwin Mathes) et son assistant Sajid (Cal Bellini), deux spécialistes new-yorkais en paranormal, afin qu'ils l'aident à résoudre le mystère de cette bâtisse hantée...

Téléfilm américain produit et co-écrit par Dan Curtis, ce métrage de 50 minutes était à l'origine un pilote de série conçu par Curtis pour la chaîne ABC, pilote n'ayant cependant pas connu de suite.

Et en voyant le produit fini, il n'est pas vraiment difficile de comprendre pourquoi : produit, réalisé, écrit et mis en musique par des habitués du soap Dark Shadows, cette production en a tous les défauts.

Réalisation soapesque, interprétation théâtrale, décors de studio assez fauchés, musique datée (qui tue tout suspense), prise de son calamiteuse, bref, la forme n'aide vraiment pas le fond déjà très convenu et générique de ce pilote, et on finit par regarder le tout de manière très distraite et peu convaincue. Un bon gros bof.

2/6 (cela dit, le trio de personnages et leurs interprètes ne sont pas désagréables, et auraient pu fonctionner en personnages récurrents d'une série)

Dead of Night (1977) :

Huit ans après A Darkness at Blaisedon, Dan Curtis recycle le titre de son pilote avorté pour son second téléfilm anthologique, pour NBC, et il tente même de faire de l'expression "Dead of Night" quelque chose de plus grandiloquent et signifiant, dans la lignée de La Quatrième Dimension, dont il reprend le même genre de monologue d'ouverture en voix-off, et l'un des scénaristes, Richard Matheson.

- Second Chance : Frank (Ed Begley Jr.), un jeune homme passionné de vieilles automobiles, restaure une voiture accidentée achetée pour une bouchée de pain, et lorsqu'il en prend le volant, il se retrouve projeté dans le passé, à l'époque de l'accident.

Un récit typiquement Quatrième Dimension, car plus axé fantastique que suspense ou horreur. Malheureusement, le tout est assez mal rythmé, et la voix off constante de Begley est plus soporifique qu'autre chose, ce qui n'aide pas vraiment à rester captivé. Bof. 2/6

- No Such Thing as a Vampire : Chaque nuit, Alexis (Anjanette Comer) est agressée par un vampire, au grand dam de son époux (Patrick McNee). Celui-ci fait alors appel à un de leurs amis, Michael (Horst Buchholz) pour tenter de mettre fin à cette situation.

Un thriller en costume pas forcément très surprenant ou original (on devine très tôt, compte tenu du format et du style, de qui est réellement le coupable), mais plutôt bien interprété. Un peu capillotracté, cependant. 3/6

- Bobby : Traumatisée par la mort de son fils Bobby (Lee H. Montgomery), noyé, une mère (Joan Hackett) se tourne vers les forces occultes pour le ramener à la vie...

Un segment très supérieur à son remake de 1996 (cf La Poupée de la Terreur 2), et ce sur tous les plans : l'ambiance gothique y est nettement plus forte, l'interprétation est supérieure, la musique aussi, le rythme est plus maîtrisé, et la partie de cache-cache n'est pas sabotée par des effets de réalisation et de mise en scène malvenus. À préférer très clairement au remake. 4/6

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Pas vraiment une anthologie très mémorable, car bien trop éparpillée au niveau des genres abordés : comme l'annonce la voix off d'ouverture, on aborde ici de multiples styles narratifs (fantastique, mystère, drame, horreur, surnaturel/fantastique, crime), qui donnent un tout assez inégal et décousu.

Dommage, car la distribution est intéressante, et le savoir-faire est là.

3/6

 

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 71 - La Poupée de la Terreur (1975) & La Poupée de la Terreur 2 (1996)

Publié le 6 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Halloween, Horreur, Oktorrorfest, Fantastique, Thriller, Anthologie, Télévision, ABC

Chez les Téléphages Anonymes, l'Halloween Oktorrorfest - notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur - continue jusqu'à la fin de la semaine...

La Poupée de la Terreur (Trilogy of Terror) :

Téléfilm anthologique télévisé écrit par Richard Matheson (La Quatrième Dimension), réalisé par Dan Curtis (Dark Shadows), et diffusé sur ABC en 1975, Trilogy of Terror se divise en trois segments centrés sur Karen Black, qui interprète un personnage différent dans chaque intrigue.

- Julie : Chad (Robert Burton), étudiant passionné de photographie, a un gros faible pour son enseignante d'anglais, la timide et discrète Julie (Karen Black). Fasciné, il est prêt à tout, même à la droguer, pour arriver à ses fins...

Segment franchement mitigé, au rythme un peu bancal et décousu, et au rebondissement final qui ne fonctionne pas totalement. 2.5/6

- Millicent & Therese : Millicent & Therese (Karen Black) sont deux soeurs jumelles que tout sépare. Millicent, la brune, est réprimée et prude ; sa soeur Therese, la blonde, est provocante, exubérante, et délurée. À la mort de leur père, les deux femmes ne se supportent plus...

Énorme ratage que ce segment interminable, bavard, et au rebondissement final totalement télégraphié, notamment par le postiche blond porté par "Thérèse". Vraiment pas aimé, malgré les efforts de Black, et le caméo du Commandant Lassard... 1.5/6

- Amelia : Amelia (Karen Black) vit seule dans un appartement, au sommet d'un building. Un jour, elle ramène un cadeau qu'elle veut offrir à son compagnon : une poupée Zuni à l'effigie d'un guerrier, poupée qui, rapidement, prend vie et décide de tuer la jeune femme...

Le segment le plus connu de cette anthologie, et celui qui lui vaut son statut de téléfilm culte : en l'état, une grosse course poursuite un peu criarde entre une poupée très réussie, et une Karen Black peu dégourdie. Ce n'est pas très complexe, mais ça fonctionne, et c'est agréable à suivre. 4/6

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Dans l'ensemble, une anthologie télévisée assez médiocre, qui ne vaut vraiment que pour son troisième sketch, et sa poupée meurtrière, sans oublier les efforts de Karen Black (qui ne portent cependant pas toujours leurs fruits).

2.5/6

La Poupée de la Terreur 2 (Trilogy of Terror 2) :

Suite de la première Trilogy of Terror de 1975, toujours supervisée par Dan Curtis, mais pas scriptée par Richard Matheson, et avec cette fois-ci Lysette Anthony en héroïne récurrente des trois segments.

- The Graveyard Rats : Laura (Lysette Anthony) et Ben (Geraint Wyn Davies), cousins et amants, décident de se débarrasser du riche époux de la jeune femme, mais celui-ci est enterré avec les codes d'accès de ses comptes en banque. Le couple décide alors de déterrer le cadavre... mais ils ne sont pas les seuls à tenter de mettre la main dessus.

Pas terrible, celui-ci : c'est gentiment surjoué, la réalisation est pataude, et le peu de macabre ou de sinistre finit par s'évaporer dès que les gros rats en plastique et en peluche font leur apparition, risibles. 2/6 

- Bobby : Désespérée, Alma (Lysette Anthony) fait appel aux forces des ténèbres pour retrouver son fils Bobby (Blake Heron), noyé. Mais lorsque Bobby revient soudain à la vie, partiellement amnésique, il fait aussi preuve d'une violence incompréhensible...

Jolie ambiance gothique pour un récit assez classique, avec une tempête qui n'en finit pas (il y a probablement des centaines, pour ne pas dire des milliers d'éclairs dans la petite demi-heure du segment). Malheureusement, ce qui ne commençait pas trop mal finit par lasser, puisque le segment se transforme en slasher basique, avec une caméra constamment penchée, des éclairs incessants, une bande originale répétitive, et un monstre final très caoutchouteux. Dommage. 3/6

- He Who Kills : Lorsque la poupée Zuni est déposée dans un musée après avoir été carbonisée, le Dr. Simpson (Lysette Anthony) décide de l'examiner, mais elle devient vite la proie de l'entité surnaturelle...

ZzzzzZZZzzzz... qu'est-ce que c'est bavard et inutile ! Une redite du segment original, dont celui-ci se veut être la suite, sans rien lui apporter d'original ou d'intéressant hormis l'environnement du musée. Qui plus est, le tout fait double emploi (tant stylistique que musical) avec le segment précédent, donc...  2/6

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Une anthologie en dessous de l'originale, pas aidée par une Lysette Anthony pas particulièrement juste ou subtile dans son jeu, et par une réalisation et une production très années 90. Bof.

2.25/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 62 - Minutes Past Midnight (2016) & Galaxy of Horrors (2017)

Publié le 30 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, Oktorrorfest, Anthologie, Animation, Canada, Comédie, Science-Fiction

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre...

Minutes Past Midnight :

Anthologie canadienne regroupant neuf courts-métrages présentés via Rue Morgue et le festival Little Terrors.

- Never Tear Us Apart : deux randonneurs tombent sur un couple de cannibales vivant dans une cabane, au milieu de nulle part. Un court-métrage semi-comique de moins de cinq minutes, assez prévisible, mais pas forcément mauvais. 3/6

- Awake : un enfant est atteint d'une maladie étrange, et ses parents peinent à gérer son état. Un court qui choisit de jouer la carte du mystère, refusant de donner une explication à l'état de l'enfant (possession ? zombification ?), et préférant jouer la carte de l'ambiance et de l'atmosphère, sans vraiment déboucher sur quoi que ce soit de valable. 2.25/6

- Crazy for You : un tueur en série au comportement déclenché par les tissus à pois tombe amoureux d'une jeune femme qui adore ces motifs... Un court-métrage signé James Moran (Doctor Who, Torchwood, Primeval), avec Arthur "Rory" Darvill dans le rôle titre, et un ton typiquement anglais. Prévisible, mais finalement assez sympatoche. 4/6

- The Mill At Calder's End : un homme revient dans sa famille, pour faire face à la malédiction ancestrale qui pèse sur celle-ci... Un court-métrage animé, hommage à la Hammer, à Poe, à Lovecraft, à Peter Cushing et à l'horreur gothique, exécuté en stop-motion et en images de synthèse, avec Barbara Steele et Jason Flemyng au doublage. Très réussi. 4.75/6

- Roid Rage : une créature sanguinaire vit dans l'anus d'un homme et le pousse à massacrer ceux qui l'entourent... (Hemor)Roid Rage, donc, un jeu de mots pourri à l'image de ce court interminable (près de 15 minutes), mal filmé, mal interprété, mal monté, à la prise de son médiocre, aux effets risibles, et surtout, au mauvais goût très prononcé. C'est du sous-Troma vulgaire, con, scatologique et dérivatif, mais bon... ça plaira peut-être à certains. 0.5/6

- Feeder : un musicien à la dérive s'installe dans un nouvel appartement, où, rapidement, des symboles apparaissent sur le sol, lui demandant des sacrifices de plus en plus importants en échange de l'inspiration... Un segment australien très réussi, à la fois sobre et efficace. 4.25/6

- Timothy : passionné par Timothy, le héros en costume de lapin géant de son émission préférée, un jeune garçon se trouve confronté à ce dernier, qui s'avère des plus meurtriers... Slasher espagnol assez basique, mais pas trop mal exécuté, avec une chute prévisible. 2.5/6

- Ghost Train : deux adultes s'étant perdus de vue se retrouvent pour revisiter les lieux d'une tragédie de leur enfance, près d'un sinistre train fantôme. Le côté "adultes revisitant la tragédie de leur passé" rappelle un peu Ça, mais la direction artistique de la maison hantée est très réussie, et la conclusion est logique, mais efficace. 4.5/6

- Horrific : un redneck glandeur est confronté au chupacapra, qui envahit son mobile-home... Là, on est en plein dans de la comédie fauchée façon Braindead ou Evil Dead 2 : ce n'est pas très subtil, c'est beaucoup de slapstick, mais ça ne fonctionne pas trop mal. Amusant. 3.25/6

Sans surprise, une anthologie un peu inégale. Néanmoins, si Roid Rage est vraiment un segment calamiteux, les bons segments du métrage sont très réussis, et parviennent presque à faire oublier ce désastre.

J'ai déjà vu bien pire, dans le genre.

3.25/6

Galaxy of Horrors :

Après Minutes to Midnight, seconde anthologie canadienne présentée par Rue Morgue et le festival Little Terrors, regroupant huit courts-métrages ayant pour fil conducteur

- Un astronaute (Adam Buller) pris au piège dans un caisson de sommeil cryogénique, qui lui diffuse ces courts-métrages pour le faire patienter en attendant l'arrêt complet des systèmes de survie. Rien de très mémorable ou passionnant. 1.5/6

- Eden : dans un futur dystopique, les USA sont ravagés par la pollution, et l'air est empoisonné. Deux factions s'affrontent : le gouvernement, et un groupe tentant de le faire tomber. Et lorsque les autorités mettent au point un sérum supposé immuniser contre l'air empoisonné, ils déchaînent en réalité une menace dont elles n'avaient pas idée... Un segment très détaillé, qui déborde d'idées, et tente d'accomplir plein de choses, mais qui finit par être brouillon, décousu, bordélique, et totalement gratuit dans sa nudité. 2/6

- Iris : un assassin va enterrer un cadavre dans les bois, avec l'aide d'Iris, l'assistant vocal de son smartphone... Pas trop mal filmé, mais ultra-prévisible et générique. 2/6

- Flesh Computer : deux criminels s'en prennent au concierge d'un immeuble qui, dans son appartement, a mis au point un ordinateur mi-vivant mi-machine. Euh... les références à Cronenberg sont évidentes, mais ce segment est un bordel non-sensique, à la fois particulièrement confus (la démo numérique de la mouche écrasée, inutile et moche), et totalement didactique (la voix off qui énonce bien les thématiques). 1.5/6

- Pathos : dans un univers dystopique, les humains ne vivent que pour se divertir dans un monde virtuel aux tarifs exorbitants. Connectés 24h/24, ils doivent payer pour rester en vie : mais que se passe-t-il lorsque l'on ne retrouve plus son numéro de carte de paiement ? Un segment italien assez intéressant, très Jeunet/Caro dans l'esprit et dans les visuels, avec un concept assez classique (tout ça, c'est très cyberpunk dans l'âme), mais assez maîtrisé. 3.5/6

- Eveless : toutes les femmes de la planète sont mortes, et deux hommes tentent de donner naissance à un bébé de sexe féminin. L'idée est intéressante, mais le contenu est assez creux. Bof. 2/6

- They Will All Die In Space : dans un vaisseau spatial à la dérive, deux membres d'équipage évasifs réveillent un ingénieur de cryogénie, et lui demandent son aide pour réparer le navire. Mais les apparences sont trompeuses... Un segment en noir-et-blanc, très rétro-70s, pas trop mal interprété, mais à la chute vraiment prévisible. 3/6

- Entity : une astronaute russe se retrouve seule dans l'espace suite à la destruction de son astronef, et elle entre alors en contact avec un phénomène inexpliqué... Un court-métrage visuellement splendide et captivant, même s'il en frustrera sans doute plus d'un avec sa conclusion énigmatique. 4.25/6

- Kingz : deux dealers de banlieue allemands se trouvent nés à nés avec un client d'un autre monde. Un court allemand paradoxalement à la fois un peu fauché et forcé dans ses effets et sa direction artistique, et plutôt ambitieux (du moins, compte tenu de son budget probable). Ça oscille entre film d'action, kung-fu, horreur extra-terrestre, crime, et dans l'ensemble, c'est assez inégal, mais au moins ils ont essayé. 3/6

Une anthologie vraiment quelconque et oubliable, nettement en dessous de Minutes to Midnight.

2.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 40 - Anthologies UK 70s (5/5) - Brrr... (1977) & Le Club des Monstres (1981)

Publié le 13 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Anthologie, Amicus

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Brr... (The Uncanny) :

Une anthologie co-produite par le Canada et l'Angleterre (par The Rank Organisation), avec à sa tête l'un des deux co-fondateurs d'Amicus, et une équipe technique canadienne, partiellement remplacée au cours d'un tournage particulièrement chaotique.

# Montreal, 1977 : Wilbur Gray (Peter Cushing), un auteur excentrique, rend visite à son éditeur, Frank Richards (Ray Milland), pour discuter de son nouvel ouvrage : un livre sur les chats, qui semblent terroriser l'écrivain...

Un fil conducteur assez basique, avec un Cushing efficace et convaincant, une chute assez prévisible, et un générique d'ouverture visuellement et musicalement plutôt réussi. 3/6

# Londres, 1912 : Lorsque Miss Malkin (Joan Greenwood), une vieille femme excentrique, décide de léguer toute sa fortune à ses chats, son neveu Michael (Simon Williams) et sa maîtresse Janet (Susan Penhaligon), par ailleurs la gouvernante de Miss Malkin, décident de détruire le testament, et de se débarrasser de la vieille femme. Mais les chats de cette dernière ont une autre idée en tête...

Premier segment de ce métrage, et immédiatement, les problèmes de cette anthologie sont évidents : c'est assez bien joué, relativement bien produit, et ici, le contexte historique apporte un plus, mais 25-30 minutes par segment, c'est beaucoup trop, et le tout finit par n'avoir quasiment aucune tension ou suspense, puisqu'on sait déjà que les chats finissent par se venger à la fin de chaque récit. 2/6

# Québec, 1975 : à la mort de ses parents, Lucy (Katrina Holden), une orpheline, s'installe avec sa tante (Alexandra Stewart), son mari et leur fille Angela (Chloe Franks). Mais Angela, plus âgée, est jalouse de la relation qu'entretient Lucy avec son chat Wellington ; et lorsqu'elle parvient à convaincre les adultes de se débarrasser Wellington, ce dernier incite Lucy à se tourner vers la sorcellerie pour se venger de sa cousine...

Une direction artistique typiquement québécoise, pour un récit à nouveau beaucoup trop long et mollasson, et à la post-synchronisation assez moyenne. C'est dommage, parce que les deux fillettes (on retrouve Chloe Franks, à nouveau) s'en sortent honorablement au niveau du jeu... Cela dit, la toute fin est assez sympathique, avec un jeu d'échelle et de perspective amusant, malgré des effets discutables, et, là encore, un problème de rythme évident (ça se traîne tellement en longueur que ça perd fortement en efficacité). 3/6 (pour cette dernière partie)

# Hollywood, 1936 : Valentine De'ath (Donald Pleasence), un acteur de films d'horreur historiques, sabote un instrument de torture de son dernier film, pour coûter la vie à sa femme et partenaire à l'écran (Catherine Bégin). Il donne aussitôt le rôle à sa maîtresse (Samantha Eggar), et reprend son existence quotidienne... mais la chatte de son épouse va tenter de venger cette dernière.

À nouveau, un environnement et des personnages intéressants, plutôt bien joués... mais un segment qui dure trop longtemps pour ce qu'il a raconter. Beaucoup trop longtemps. D'autant qu'il finit par prendre un virage slapstick, avec musique frénétique, etc, et que ça sombre dans la farce vaguement macabre, peu convaincante, mais avec une chute amusante. 2.75/6 (pour la chute)

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Dans l'ensemble, un métrage assez faiblard, qui trahit assez clairement, par moments, ses origines canadiennes, et ce malgré tous ses efforts faits pour ressembler à ses modèles anglais : avec ce dernier film, le concept de l'anthologie horrifique façon Amicus/années 70 montre qu'il s'est rapidement essoufflé, sans jamais atteindre de véritables sommets ; ce qui prouve bien que dans le genre, il est essentiel d'avoir des idées et un script en béton armé, ainsi qu'un rythme parfaitement maîtrisé, pour que les segments de telles anthologies fonctionnent.

2.25/6

Le Club des Monstres (The Monster Club) :

Ultime anthologie horrifique produite par Milton Subotsky (l'un des deux co-fondateurs d'Amicus), réalisée par Roy Ward Baker (lui aussi à l'oeuvre sur de multiples anthologies du studio), avec une distribution familière (Price, Carradine, Ekland, Magee, Pleasence...) et à nouveau basée sur les récits de R. Chetwynd-Hayes.

En d'autres termes, une anthologie qui a tout des anthologies Amicus, sans en être une, et qui joue la carte du fanservice référentiel et métadiscursif, puisqu'elle met directement en scène une version fictive de Chetwynd-Hayes, ainsi que plusieurs autres clins d'oeil évidents à l'histoire du studio, etc.

# R. Chetwynd-Hayes (John Carradine), célèbre auteur d'horreur, est attaqué par Erasmus (Vincent Price), un vampire affamé qui, en échange de son sang, propose à Chetwynd-Hayes de lui faire découvrir le Club des Monstres, où toutes les créatures surnaturelles se retrouvent pour se détendre, et échanger des histoires horribles...

Un fil conducteur assez peu sérieux, avec beaucoup de meublage/séquences musicales typiques de l'époque, de couleurs vives, de masques en latex ratés, de déguisements fauchés, de dentiers en plastiques, etc... ça ne restera clairement pas dans les mémoires, on est clairement dans de la parodie aux dialogues décalés et improbables (l'explication de l'arbre généalogique des monstres par Price, huhuhu), bref, il faut prendre ça au vingt-cinquième degré, au moins, et encore. 2/6 (dont un demi point pour la morale finale)

# Incitée par son compagnon (Simon Ward), Angela (Barbara Kellerman) accepte un poste de gouvernante chez le mystérieux Raven (James Laurenson), un homme étrange, timide et reclus, à la fortune, aux habitudes et aux pouvoirs inexplicables. Angela et Raven finissent par sympathiser, et lorsque Raven lui fait une demande en mariage, la jeune femme joue le jeu, pour pouvoir mettre la main sur la combinaison du coffre-fort de Raven. Mais lorsqu'elle se fait prendre la main dans le sac, la vengeance de son employeur est terrible...

Malgré sa durée, un segment très premier degré assez attachant, façon La Belle et la Bête, avec un Laurenson plutôt touchant dans son rôle de créature étrange et hantée par ses pulsions, et une illustration musicale classique globalement réussie. Reste cependant le titre "Shadmock", particulièrement mauvais, et le fait qu'il n'y ait pas grande surprise ni horreur dans ce récit. 3.75/6

# Timide et maltraité à l'école par des brutes, Lintom (Warren Saire) ne voit pas beaucoup son père, qui passe ses nuits loin de la maison à "travailler", et l'enfant se contente de la compagnie de sa mère (Britt Ekland). Un jour, cependant, Lintom comprend que son père est un vampire, traqué par des chasseurs incapables menés par Pickering (Donald Pleasence).

Un segment semi-comique, avec un retournement de point de vue qui n'est pas forcément désagréable, et qui aurait pu fonctionner dans le cadre d'un récit plus sérieux. Là, malheureusement, vampires et chasseurs sont de grosses caricatures bien ridicules (le vampire avec sa cape et son accent naze ; les chasseurs maladroits...), l'illustration musicale à base de violon tzigane est envahissante et déplacée, le script abat ses cartes bien trop tôt, et de manière générale, le tout est trop parodique pour être narrativement efficace, et trop timide et surligné pour être drôle. Et puis cette conclusion-gag qui n'a aucune forme de logique... *soupir* 2/6

# Sam (Stuart Whitman), un réalisateur à la recherche d'un village abandonné pour y tourner son prochain film, arrive à Loughville, une bourgade embrumée et isolée, où les habitants, étranges, refusent de le laisser partir. Il découvre alors, grâce à Luna (Lesley Dunlop), que le village est entièrement peuplé de goules dévorant les cadavres et pillant leurs tombes. Des goules n'ayant plus rien à manger, et bien décidées à dévorer le nouvel arrivant...

Un segment m'ayant vraiment marqué durant mon enfance, avec ces villageois menaçants, cette narration-flashback sous forme d'illustrations en noir-et-blanc très réussies, et son ambiance de cauchemar brumeux, renforcée par une bande originale synthétique pas totalement convaincante, mais particulièrement décalée. Je regrette néanmoins que la poursuite finale se fasse en pleine journée, sous un ciel radieux, ce qui enlève beaucoup à cette scène, et que le plan final, avec ses dentiers en plastique, soit aussi cheap. 4/6

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Un métrage généralement considéré comme étant le fond du panier des anthologies Amicus et affiliées, principalement à cause de son fil conducteur vraiment très médiocre et fauché, et qui donne l'impression que le script avait initialement un segment supplémentaire, coupé au tournage, imposant à la production de rajouter des séquences musicales sans budget pour meubler et atteindre les 90 minutes.

Dommage, parce que c'est loin d'être la pire anthologie du lot, et deux des trois segments existants sont assez réussis... mais dans l'ensemble, Le Club des Monstres s'avère beaucoup trop inégal pour son propre bien.

3/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 38 - Anthologies UK 70s (4/5) - Frissons d'Outre-Tombe (1974) & Les Contes aux Limites de la Folie (1973)

Publié le 12 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, UK, Amicus, Anthologie, Fantastique, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Frissons d'Outre-Tombe (From Beyond The Grave - 1974) :

Ultime anthologie Amicus, basée sur des nouvelles de R. Chetwynd-Hayes, et globalement mieux produite que certaines des anthologies précédentes, même si elle reprend à nouveau une version de Dies Irae en guise de générique.

# Quatre clients (David Warner, Ian Bannen, Ian Carmichael & Ian Ogilvy) visitent la boutique d'antiquités Temptations Limited, et ils repartent chacun avec des objets, achetés ou volés au propriétaire (Peter Cushing)... en parallèle, un petit criminel (Ben Howard) semble bien décidé à mettre la main sur la caisse de la boutique.

Probablement le fil rouge le plus structuré et intéressant de toutes les anthologies Amicus, avec une raison d'être qui fait sens, et une conclusion attendue, mais pas désagréable. 3.5/6

# Edward Charlton (David Warner) repart de la boutique en ayant acheté un miroir antique pour une bouchée de pain, malgré sa valeur réelle conséquente. Avec un groupe d'amis, Charlton décide alors de faire une séance de spiritisme devant le miroir ; mais suite à cette séance, une entité (Marcel Steiner) vivant dans le miroir semble prendre possession de Charlton, et l'obliger périodiquement à lui donner un quota de sang...

Un segment un peu décevant, malgré sa tension très intéressante, et son interprétation convaincante. Décevant, car il y avait là le potentiel de quelque chose de nettement plus glaçant, alors qu'avec le rythme du métrage, ses passages typiquement 70s (le night-club, le fait que tout le monde semble passionné par le spiritisme), son abondance de coupes abruptes débouchant sur un réveil en sursaut ou sur les précurseurs du jump scare, et sa conclusion prévisible, le tout finit par n'être que vaguement sympathique, sans plus. Mais bien interprété. 3.75/6

# Employé de bureau humilié et méprisé par son épouse (Diana Dors), Christopher Lowe (Ian Bannen) sympathise avec Jim (Donald Pleasance), un vendeur de rue supposément ancien militaire. Pour l'impressionner, Christopher dérobe une médaille dans la boutique d'antiquités, et est alors invité par Jim à rencontrer sa fille (Angela Pleasence), dont il s'entiche rapidement...

Un segment de plus de 25 minutes, pas particulièrement intéressant, clair, ou inquiétant, et qui consiste en énormément de mise en place plate et insipide, pour une conclusion médiocre. Beaucoup de critiques considèrent que c'est le meilleur segment du lot, je me suis royalement ennuyé. 1.5/6

# Après avoir réussi à changer le prix d'une antiquité, Reggie (Ian Carmichael) est abordé, dans le train, par Madame Orloff (Margaret Leighton), une femme excentrique lui affirmant qu'il est contaminé par un Élémentaire, une créature maléfique et invisible attachée à son épaule. De retour chez lui, il découvre alors que la menace est bien réelle, et qu'elle menace la vie de sa femme Susan (Nyree Dawn Porter)...

De la comédie fantastique gentiment surjouée par Margaret Leighton, notamment dans l'exorcisme totalement déjanté. Amusant, mais la chute plus sombre manque néanmoins de punch. 3.5/6

# Auteur au budget limité, William Seaton (Ian Ogilvy) achète une porte sculptée dans la boutique, mais repart en reprenant apparemment une partie de son argent. Une fois installée chez lui, il découvre alors que le seuil donne sur une immense chambre gothique, et que la porte, qui s'ouvre seule, appartenait autrefois à un occultiste, Sir Michael Sinclair (Jack Watson)...

Un segment très joliment produit, visuellement parlant, et à l'ambiance gothique très sympathique, à défaut d'être très pesante ou menaçante. Un peu trop similaire, dans l'esprit, au premier segment, mais la fin heureuse, cependant, est assez surprenante, et justifiée par le récit. 4/6

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Une anthologie qui, si elle n'avait pas inclus le second segment, aurait très bien fonctionné, malgré son humour un peu trop présent. Là, en l'occurrence, entre le fil conducteur un peu plus travaillé que d'habitude, la production moins fauchée, et des segments plus développés, le métrage finit par se classer parmi les anthologies estampillées Amicus que j'ai préférées.

3.25/6

Les Contes aux Limites de la Folie (Tales That Witness Madness) :

Une anthologie anglaise produite par World Films Services, et qui n'est pas conséquent pas exactement une anthologie Amicus, même si elle est bien souvent assimilée à ces dernières, car produite à la même époque, et qu'elle en possède l'un des réalisateurs habituels, le format, et certains des acteurs récurrents.

# Le Dr. Tremayne (Donald Pleasence), psychiatre dans un asile ultra-moderne, accueille son collègue, le Dr. Nicholas, pour lui présenter quatre cas improbables qu'il aurait réussi à guérir...

Un fil conducteur assez quelconque, entre sa post-synchronisation assez médiocre, son environnement médical typiquement années 70, ultra-moderne et aseptisé, et son générique d'ouverture façon générique de James Bond. La chute, elle est assez prévisible, mais elle a au moins le mérite d'être logique. 2.5/6

# Paul (Russell Lewis) est le fils timide d'un couple se disputant constamment (Donald Houston & Georgia Brown). Pour faire face à cette vie de famille difficile, il s'est trouvé un ami imaginaire... un tigre peut-être pas si invisible que ça.

Alors, là, tout de suite, ça commence très mal, puisque le segment repose totalement sur l'interprétation des parents (gueulards et surjoués) et sur celle de l'enfant (mauvais, et débitant trop vite son texte). Ça ne marche pas du tout, les parents sont hystériques, l'enfant peu convaincant, et le rebondissement final, prévisible, est fauché au possible, avec sa fausse tête de tigre empaillée et ses gros plans cache-misère mâtinés de stock-shots animaliers. 1/6 pour la petite mélodie.

# Timothy (Peter McEnery) et sa compagne (Suzy Kendall), antiquaires, héritent d'un vieux portrait de l'Oncle Albert (Frank Forsyth), ainsi que d'un vélo lui ayant appartenu. Bien vite, il apparaît que l'Oncle Albert est capable de forcer Timothy à monter sur le vélo, et que celui-ci renvoie l'antiquaire dans le passé, dans la peau d'Albert.

Un autre ratage intégral, sans la moindre subtilité, et qui vire plus à la comédie involontaire avec ses innombrables gros plans de coupe sur le portrait et toutes ses expressions, ou encore quand McEnery surjoue les scènes où il est attiré sur le vélo par une force invisible. Et puis ce grand final, j'en ris encore. 1/6 pour la reconstitution historique.

# Brian (Michael Jayston) rentre un jour dans son immense demeure avec un vieil arbre mort aux formes étrangement évocatrices, et malgré les attentions de son épouse Bella (Joan Collins), il commence à être de plus en plus fasciné par ce tronc d'arbre...

Et on continue dans le ratage, avec un arbre jaloux interprété par un(e) figurant(e) dans un costume en latex, qui joue l'arbre de manière bancale et caricaturale (ses déplacements sont hilarants), et un récit mal construit, avec des transitions bancales, et une scène de cauchemar/viol par arbre totalement ratée et involontairement comique, pour cause de musique percussive improbable. 1/6 pour la nudité gratuite et pour Collins qui semble s'amuser.

# Auriol Pageant (Kim Novak), agent littéraire, a jeté son dévolu sur Kimo (Michael Petrovich), un auteur étrange. Mais Kimo, lui, est plus intéressé par Ginny (Mary Tam), la fille adolescente d'Auriol... car il doit trouver au plus vite une vierge à sacrifier à l'un de ses dieux hawaïens ancestraux.

Et voilà, c'est le plantage total. Kim Novak surjoue affreusement (comme tout le monde, en fait), l'histoire est bancale, Petrovich a un charisme de poulpe mort (et paraît aussi hawaïen que moi), et Mary Tamm ressemble à un camion volé : rien à sauver, là-dedans. 1/6 pour la fin qui, dans l'esprit, est appropriée au genre.

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Voilà voilà, un splendide plantage, de bout en bout : c'est bancal, jamais drôle, jamais vraiment macabre, jamais tendu ou angoissant, c'est très mal écrit (en même temps, ça a été écrit par une actrice : n'est pas scénariste qui veut), l'interprétation est vraiment TRÈS inégale, et au niveau de la production, c'est tellement médiocre que ça tombe toujours systématiquement à plat. Un joli gâchis.

1.25/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 30 - Anthologies UK 70s (3/5) - Asylum (1972) & Le Caveau de la Terreur (1973)

Publié le 6 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Thriller, Fantastique, UK, Anthologie, Amicus

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Asylum (1972) :

Cinquième anthologie horrifique Amicus, avec un Robert Bloch de retour pour adapter ses propres nouvelles... et ramener avec lui, malheureusement, son style assez bavard et lourd en exposition.

# Le Dr. Martin (Robert Powell), arrive dans un asile d'aliénés, où il rencontre le Dr. Rutherford (Patrick Magee), le directeur, et Max Reynolds (Geoffrey Bayldon), un infirmier. Il apprend alors que le précédent directeur fait partie des internés actuels, et que s'il veut un poste dans l'asile, Martin va devoir l'identifier parmi une série de patients.

Un fil conducteur qui est directement relié au quatrième segment, et qui ne fonctionne pas vraiment en tant que tel. Notamment parce que c'est gentiment surjoué (surtout à la toute fin), et que ça n'a pas grande épaisseur. 2/6

# Porté sur l'alcool, Walter (Richard Todd) décide de tuer sa femme (Sylvia Syms) pour vivre heureux avec sa maîtresse (Barbara Parkins). Il découpe ainsi son épouse en morceaux au sous-sol, et l'enferme dans son congélateur flambant neuf. Mais tandis qu'il attend l'arrivée de son amante, sa femme semble revenir à la vie, bien décidée à se venger...

On reconnaît bien là la plume de Bloch, toujours très bavarde et (parfois inutilement) chargée en exposition. Ici, après une première partie maladroite, heureusement, l'accent est mis sur l'ambiance et le suspense, aidé par une bande originale efficace. Rien d'exceptionnel, ça dure un peu trop longtemps, et la chute finale (dans l'asile) est un peu trop prévisible, mais ce n'est pas désagréable pour autant, notamment parce qu'il y a quelque chose d'involontairement comique dans ces morceaux coupés qui tous s'animent un à un. 3.5/6 

# Bruno (Barry Morse), un tailleur endetté, reçoit la visite de "Mr Smith" (Peter Cushing), un homme mystérieux proposant au tailleur un marché étrange : en échange d'une somme considérable, le tailleur doit confectionner pour le fils de Smith un costume à des heures précises de la nuit, à partir d'un tissu bizarre et lumineux...

Plutôt intéressant, comme segment, même si à nouveau, on se doute du déroulement de l'histoire des kilomètres avant que le récit n'y arrive. Dommage, parce qu'il y avait là un certain potentiel. Cela dit, le rebondissement final fonctionne plus ou moins. 3.25/6

# De retour d'un séjour à l'asile, Barbara (Charlotte Rampling) s'installe chez son frère (James Villiers), qui la place sous la surveillance d'une infirmière, Miss Higgins (Megs Jenkins). Mais rapidement, Lucy (Britt Ekland), une amie de Barbara, vient lui rendre visite en secret, et l'incite à s'enfuir avec elle...

Un bon gros ratage agaçant tant il est bavard et éventé dès les premières secondes, et que le spectateur devine alors le rebondissement final. C'est bien interprété, notamment par Rampling, mais qu'est-ce que c'est creux et inutile. 1/6

# Interné, le Dr. Byron (Herbert Lom) travaille, dans sa cellule, à transférer sa conscience dans une réplique miniature et robotique de sa personne...

Et il n'y a rien d'autre à dire sur ce segment, qui ne consiste qu'en une brève présentation de Byron, pour mettre en place la conclusion du film. Bien peu inspiré, tout ça. 0.5/6

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Honnêtement assez décevant, cet Asylum, pourtant loué comme un excellent exemple du genre par le web et les critiques outre-manche.

Malheureusement, outre les problèmes habituels de Bloch (trop de blabla, pas assez de surprises), et les problèmes techniques (la bande originale du film est en grande partie composée de morceaux classiques, dont la Nuit sur le Mont Chauve, et ces morceaux trop familiers semblent régulièrement déplacés, envahissants, et trop grandiloquents pour ce qu'il y a à l'écran ; l'intérieur de l'asile semble souvent sous-éclairé), on a surtout un peu l'impression que le métrage a été particulièrement chargé dans sa première moitié, et qu'il perd tout simplement toute son énergie dès la fin du segment de Cushing.

Vraiment frustrant, et je commence à croire qu'aucune anthologie Amicus ne va parvenir à tenir la distance...

2/6

Le Caveau de la Terreur (The Vault of Horror - 1973) :

Avant-dernière anthologie Amicus, écrite par le même scénariste qu'Histoires d'Outre-Tombe, et qui, à nouveau, adapté de récits tirés des EC Comics. Par conséquent, on se retrouve une nouvelle fois avec des histoires plus moralisatrices, à tendance humour noir, et nettement moins bavardes que sous la plume de Robert Bloch...

# Dans un immeuble, cinq hommes (Daniel Massey, Terry-Thomas, Curd Jürgens, Michael Craig & Tom Baker) prennent l'ascenseur pour redescendre au rez-de-chaussée. Mais la cabine continue son chemin jusqu'à un sous-sol étrange aux allures de club privé, où les passagers sont seuls, et décident de se raconter leurs pires cauchemars autour d'un bon verre...

Un fil conducteur assez faiblard et éventé, qui rappelle fortement d'autres fils conducteurs des anthologies préalables, et qui en plus, n'est jamais vraiment inquiétant : l'ouverture sur une vue panoramique de Londres, pendant que l'orchestre symphonique reprend Dies Irae, n'a pas grand chose d'inquiétant, et tout le reste des scénettes reste étrangement décontracté, et sous-exploité. 2/6

# Bien décidé à mettre la main sur l'héritage familial, Harold Rogers (Daniel Massey) retrouve sa soeur (Anna Massey) dans un village reculé, où tout ferme au crépuscule, car "ils sortent à la tombée de la nuit". Et après avoir mis fin aux jours de sa soeur, Harold découvre soudain qui se cache derrière ce "Ils" mystérieux...

Un segment à l'ambiance intéressante, et qui vire à la comédie dans ses dernières minutes, avec ce restaurant très particulier, empli de clients aux crocs en plastiques assez risibles. L'idée est amusante, mais le segment abat ses cartes un peu trop tôt. 3.5/6

# Arthur Critchit (Terry-Thomas), particulièrement à cheval sur l'ordre et la propreté, décide d'épouser Eleanor (Glynis Johns), une femme assez désordonnée et maladroite, qui chamboule son intérieur. Et il ne faut pas très longtemps pour que le caractère maniaque du gentleman lui coûte très cher...

Ouhlà, ça cabotine pas mal, on est dans une farce tout sauf inquiétante et menaçante, avec une musique à deux doigts du mickey-mousing, et des personnages caricaturaux qui rendent le tout vaguement amusant, mais aussi particulièrement cartoonesque. 2.5/6

# L'arrogant illusionniste Sebastian (Curd Jürgens) et son épouse Inez (Dawn Addams) sont en Inde, à la recherche d'un tour inédit. Lorsqu'ils aperçoivent une femme (Jasmina Hilton) en train d'exécuter le tour de la corde en lévitation, ils décident de le lui voler, et la tuent après l'avoir invitée dans leur chambre d'hôtel... mais lorsqu'ils tentent de reproduire le tour, les conséquences leur sont fatales.

Généralement, j'aime assez ce genre de récit portant sur le monde de l'illusion, et ici, la disparition d'Inez dans un cri terrible et le spectacle du plafond couvert de sang sont assez mémorables et réussis, comme la toute fin du segment, mais dans l'ensemble, le tout est un peu trop mollasson et longuet pour convaincre. 3/6

# Afin de procéder à une arnaque à l'assurance, Maitland (Michael Craig) et son ami Alex (Edward Judd) décident de simuler la mort de Maitland en l'enterrant vivant. Mais la situation dégénère très rapidement dès que Tom (Robin Nedwell) et Jerry (Geoffrey Davies), deux apprentis-médecins incapables à la recherche d'un cadavre frais, se mêlent à l'affaire.

De la comédie ratée, avec du slapstick et des gags médiocres (les deux médecins qui ont les cheveux qui se dressent littéralement sur la tête), qui font que ce segment traîne en longueur et ne débouche pas sur grand chose. 2.5/6

# Lorsqu'il découvre que ses tableaux sont vendus à Londres à son insu, et qu'il n'en profite pas le moins du monde, Moore (Tom Baker), un peintre vivant à Haïti, décide de se tourner vers le vaudou pour se venger de ceux qui l'ont trompé. Il obtient alors le pouvoir de faire du mal aux sujets qu'il peint en détruisant ses oeuvres ; le seul problème étant qu'il vient d'achever son auto-portrait, et que la toile possède les mêmes pouvoirs risqués que ses autres tableaux...

Le segment le plus satisfaisant du lot, bien développé et pas désagréable du tout, avec un Tom Baker très impliqué, et des mises à mort inventives. Ça aurait mérité un peu plus d'énergie et de rythme, cela dit. 4/6

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On se retrouve donc cette fois-ci avec une anthologie nettement axée comédie qu'horreur ou suspense... ce qui aurait pu fonctionner si la comédie était particulièrement drôle. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas, et s'il n'y a pas vraiment de segment calamiteux (d'autant que techniquement, c'est mieux produit que certains des opus précédents), il n'y a pas non plus grand chose de mémorable : l'humour tombe à plat, l'horreur est rarement percutante, et le passage de la bande dessinée au grand écran semble rendre bon nombre de ces récits assez inoffensifs...

3/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 28 - Anthologies UK 70s (2/5) - La Maison qui Tue (1971) & Histoires d'Outre-Tombe (1972)

Publié le 5 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, UK, Anthologie, Amicus, Fantastique, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

La Maison qui Tue (The House That Dripped Blood - 1971) :

Troisième anthologie horrifique Amicus, toujours écrite par Robert Bloch, et centrée autour d'une vieille maison.

# AJ Stoker (John Bryans), un agent immobilier responsable de la mise en vente d'un cottage isolé, explique à un agent de Scotland Yard (John Bennett) la sinistre histoire du bâtiment et de ses occupants successifs.

Un fil conducteur prétexte, sous-développé, et qui souffre d'être directement lié au dernier segment, le plus faible. 2.5/6

# Charles Hillyer (Denholm Elliott), écrivain spécialisé dans le crime et l'horreur, s'installe dans le cottage en compagnie de son épouse (Joanna Dunham), pour travailler sur son nouvel ouvrage, narrant les crimes de Dominic l'étrangleur. Mais bien vite, Charles semble se persuader que Dominic est bien réel, et qu'il rôde dans les parages...

Plutôt bien réalisé, et agréable à regarder, bien que méga-téléphoné, et bien que la musique parfois grandiloquente soit un peu trop présente, çà et là. On est vraiment dans ce qui deviendra ultérieurement le style Contes de la Crypte, par contre. 3.5/6

# Hanté par le souvenir d'une femme dont il garde une photo, Phillip Grayson (Peter Cushing) s'installe dans le cottage, et découvre bien vite, une statue de cire ressemblant étrangement à l'objet de son obsession... jusqu'à l'arrivée de Neville (Joss Ackland), l'un des amis de Phillip, qui va déclencher l'impensable.

Un segment beaucoup plus atmosphérique, et qui se finit en slasher, mais qui pâtit d'une interprétation assez moyenne de Wolfe Morris, et d'une explication finale plutôt laborieuse. Bof. 3/6

# Ann Norton (Nyree Dawn Porter), une ancienne institutrice, décroche le poste de tutrice privée pour la petite Jane (Chloe Franks), une fillette vivant seule dans le cottage avec son père, le glacial John Reid (Christopher Lee). Jusqu'à ce que la tutrice découvre que les apparences sont trompeuses...

Une petite Chloe Franks adorable, un Christopher Lee assez classique, pour une histoire pas forcément désagréable, mais qui met un temps fou à arriver à une conclusion dont le spectateur se doute très très tôt, dès les premières minutes du segment. 3/6 

# Paul Henderson (Jon Pertwee), une star capricieuse de films d'horreur, s'installe dans le cottage, le temps d'un tournage de film de vampires avec sa collègue Carla (Ingrid Pitt). Mais lorsqu'il achète une cape à un vendeur étrange (Geoffrey Bayldon), il découvre que cette dernière a des pouvoirs inexplicables...

Une farce grotesque dans laquelle tout le monde surjoue clairement, et qui n'est jamais très sérieuse ni convaincante, puisque Pertwee en fait trois tonnes, et rappelle souvent Leslie Nielsen dans Dracula, Mort et Heureux de l'être. Malgré la superbe Ingrid Pitt, ça tranche trop radicalement avec le sérieux de tout le reste pour être ici à sa place. 2/6

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Dans l'ensemble, une anthologie plus homogène (notamment si l'on omet le dernier segment, avec Pertwee), et qui est globalement mieux produite que les deux précédentes. Ici, hormis la façade du cottage, un peu factice, la direction artistique et l'éclairage sont honorables, la réalisation compétente, et dans l'ensemble, il y a une ambiance sympathiquement gothique et pesante, bien aidée par sa bande originale efficace (à défaut d'être subtile).

Malgré tout, cependant, le film n'atteint pas pour autant des sommets, et Bloch a toujours des difficultés à faire dans la concision et dans les rebondissements finaux originaux.

Et puis Pertwee, franchement... *soupir*

3/6

Histoires d'Outre-Tombe (Tales From The Crypt - 1972) :

Quatrième anthologie Amicus, cette fois-ci adaptée de récits extraits des bande-dessinées Contes de la Crypte d'EC Comics, ce qui confère à ces histoires un fond nettement plus moralisateur, avec des protagonistes toujours punis pour leur comportement.

# Alors qu'ils visitent des catacombes, cinq touristes (Joan Collins, Ian Hendry, Robin Phillips, Richard Greene & Nigel Patrick) se perdent et finissent dans une salle étrange, où ils sont confrontés au Gardien de la Crypte (Ralph Richardson). Mystérieux, celui-ci leur montre alors le sombre destin qui les attend...

Un fil conducteur assez oubliable, puisque, outre l'ouverture sur la Toccata de Bach illustrant une vue d'un cimetière (malheureusement en pleine journée), les catacombes en question ne sont pas très impressionnantes (des grottes pas particulièrement crédibles). Cela dit, c'est assez bien interprété, même si le rebondissement final est assez classique. 3/6

# Le soir de Noël, Joanne Clayton (Joan Collins) assassine son mari, pour toucher la prime de son assurance-vie. Mais tandis qu'elle tente de cacher le corps à leur fille, qui dort à l'étage, elle apprend qu'un tueur en série déguisé en Père Noël rode dans les parages...

Un excellent segment quasi-muet, puisque principalement illustré par les cantiques de Noël diffusé à la radio de Joan Collins. Ce qui donne un mini-slasher efficace, à la conclusion téléphonée et au sang un peu trop artificiel, mais au déroulement et à l'interprétation globalement très honorables, ainsi qu'à l'ambiance très particulière. 4.5/6 (avec en prime une apparition de Chloe Franks, déjà dans l'anthologie précédente)

# Carl Maitland (Ian Hendry) décide de quitter sa femme et ses enfants, pour rejoindre pour de bon sa maîtresse (Angela Grant). Mais alors que les deux amants s'enfuient ensemble, ils ont un accident de voiture, dont Carl se sort in extremis... ou du moins, c'est ce qu'il pense.

Un segment peu populaire parmi les critiques, mais que j'ai néanmoins apprécié pour son utilisation de la vue subjective, et pour son économie de paroles. À nouveau, le rebondissement final a beau être prévisible, il fonctionne. 3.5/6

# James (Robin Phillips), un jeune homme snob vivant dans une banlieue huppée, déteste cordialement Mr Grimsdyke (Peter Cushing), un vieillard doux et paisible qu'il considère comme indigne de vivre dans le quartier. Il entreprend alors de rendre la vie de ce dernier invivable, jusqu'à ce qu'il se suicide...

Là, c'est l'inverse : tout le monde adore ce segment, notamment pour l'interprétation intéressante de Cushing, mais je l'ai trouvé un peu mollasson, manquant de punch, et avec un maquillage final, pour Cushing, assez raté. 3/6

# Ruiné, Ralph Jason (Richard Greene) et sa femme découvrent une figurine chinoise qui leur accorde trois voeux. Mais sans surprise, ces voeux se retournent contre eux...

Une variation de la Patte de Singe (qui est ici citée à plusieurs reprises) qui tente d'en détourner le concept. D'un côté, c'est assez amusant, et le final est plutôt gore, pour l'époque, mais de l'autre, la logique ne répond pas toujours présent. Bilan mitigé, donc. 3.5/6

# Le Major William Rogers (Nigel Patrick) est le nouveau directeur cruel et indifférent d'un hospice pour aveugles. Mais lorsque sa gestion incapable de l'établissement coûte la vie à l'un des pensionnaires, les autres, menés par George Carter (Patrick Magee) décident de se venger.

À nouveau, un segment qui semble diviser. Les quelques derniers instants, cruels (mais guère surprenants), de cette histoire sont mémorables... malheureusement, l'ensemble prend énormément son temps, et s'avère très peu passionnant. 3/6

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En conclusion, une anthologie un peu au-dessus des trois volets précédents : en s'affranchissant de Robert Bloch, les segments ont regagné en concision et en efficacité, et n'hésitent plus à jouer sur l'ambiance plus que sur les dialogues. On se retrouve néanmoins avec quelque chose de plus moralisateur, ce qui n'est pas encore trop gênant, mais pourrait le devenir dans les anthologies suivantes, selon les récits.

Seul regret, plusieurs de ces segments, indépendamment de leur qualité ou de leur interprétation, souffrent d'intérieurs trop éclairés, qui fleurent un peu trop le décor de studio. Rien de bien méchant, mais ça se remarque néanmoins.

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 20 - Anthologies UK 70s (1/5) - Le Train des Épouvantes (1965) & Le Jardin des Tortures (1967)

Publié le 29 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Anthologie, Amicus, UK, Fantastique, Thriller

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Le Train des Épouvantes (Dr. Terror's House of Horror - 1965) :

Première anthologie d'horreur/épouvante produite par Amicus, le studio anglais concurrent de la Hammer.

Cinq hommes - Jim Dawson (Neil McCallum), Bill Rogers (Alan Freeman), Biff Bailey (Roy Castle), Franklyn Marsh (Christopher Lee) et Bob Carroll (Donald Sutherland), tous issus d'horizons différents - se rencontrent dans le wagon d'un train londonien, où ils sont bientôt rejoints par le Dr. Schreck (Peter Cushing), qui décide alors de passer le temps en utilisant des cartes de tarot afin de lire l'avenir des cinq autres passagers...

Un fil conducteur pas désagréable, avec un Peter Cushing charismatique, et un rebondissement final efficace, sans être trop surprenant. On regrettera juste l'effet du crâne, un peu trop fauché. 3.5/6

# Jim Dawson, un architecte, retourne dans le manoir de sa famille, désormais possédé par Mrs Biddulph (Ursula Howells), pour y faire des rénovations. Mais rapidement, il découvre le sarcophage du Comte Valdemar, réputé pour être un loup-garou, caché dans un mur de la cave... et lorsque le cercueil s'ouvre, Dawson doit faire face à la bête.

Un premier segment à l'atmosphère particulièrement gothique et réussie, mais au déroulement mollasson, à l'interprétation figée et au rebondissement final télégraphié. Bof. 3/6

# Lorsqu'il rentre de vacances, Bill Rogers découvre une plante étrange, qui pousse depuis peu le long de la façade de sa maison. Une plante qui semble être dotée d'intelligence, et bien décidée à se défendre...

Un segment assez raté et peu intéressant, avec sa plante animée assez peu menaçante, et son script transparent. 2/6

# Lors d'un séjour aux Caraïbes, Biff Bailey, un jazzman, décide de s'inspirer d'une cérémonie vaudoue pour composer un morceau. Mais bien mal lui en prend.

À peine plus réussi que le segment précédent, puisque souffrant d'un remplissage musical abusif, et d'une conclusion plate au possible. 2/6

# Franklyn Marsh, critique d'art arrogant et prétentieux, est humilié en public par le peintre Eric Landor (Michael Gough). Pour se venger, il le renverse en voiture, ce qui mène à l'amputation de l'une des mains de l'artiste. Une main qui, contre toute attente, décide de faire payer Marsh...

Nettement meilleur, celui-là, malgré les effets un peu primitifs de la main en caoutchouc : Christopher Lee se donne à fond, et on se retrouve devant un Conte de la Crypte avant l'heure. 4/6

# Peu de temps après que le Dr. Bob Carroll soit rentré de lune de miel avec sa nouvelle épouse (Jennifer Jayne), une épidémie étrange semble indiquer la présence d'un vampire en ville. Avec l'aide de son collègue le Dr. Blake (Max Adrian), Bob cherche alors le - ou la - coupable.

Assez moyen, ce segment, et assez prévisible, mais globalement, rien de honteux. 3/6

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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, et peu inspirée ; malgré sa durée limitée (à peine plus de 90 minutes), la première moitié est assez lente et quelconque, et seuls les deux derniers segments sauvent un peu les meubles.

Un petit 3/6

Le Jardin des Tortures (Torture Garden - 1967) :

Seconde anthologie Amicus, à thématique fête foraine, et scénarisée par Robert Bloch, qui est loin d'être un incapable.

Cinq personnes (Michael Bryant, Beverly Adams, Barbara Ewing, Jack Palance & Michael Ripper) visitent la fête foraine de l'étrange Dr. Diabolo (Burgess Meredith), qui leur propose, en échange d'une petite somme supplémentaire, de leur faire connaître la terreur, la vraie. Il les amène alors en coulisses, et leur montre une statue de cire de la déesse Atropos (Clytie Jessop), tenant des ciseaux, dont les lames révèlent la sombre destinée des visiteurs...

Un fil conducteur assez décevant : on a souvent l'impression de voire le Pingouin cabotiner, les décors sont assez pauvres et fauchés, et le maquillage de Clytie Jessop, supposée être en cire, est raté au possible (en plus de la voir respirer, bouger, etc). Quant à la conclusion, qui tient lieu de pseudo cinquième segment, elle tombe à plat, et est trop précipité pour convaincre. Énorme bof. 2/6

# Colin Williams (Michael Bryant) arrive chez son oncle malade (Maurice Denham), pour tenter de trouver l'origine de la fortune de ce dernier, et en profiter. Mais il s'avère bien vite que son oncle était sous l'emprise d'un chat maléfique, capable d'exaucer les souhaits en échange de sacrifices humains...

Un premier segment qui tente le gothique, le macabre, et qui se déroule en grande partie sans dialogues, avec une bande-son sinistre et grandiloquente. En théorie, pourquoi pas, malheureusement, le segment dure plus d'une demi-heure, et amène le film à la barre des 40 minutes : résultat, tout se traîne, il ne se passe rien, l'écriture est lourde et bavarde, c'est un peu surjoué (Denham et son maquillage raté), et quand arrive la fin, on se dit "tout ça pour ça". 2/6

# Carla Hayes (Beverly Adams), une ambitieuse starlette bien décidée à percer à Hollywood, découvre bientôt que bon nombre d'acteurs et de producteurs partagent un sombre secret...

Et encore un flop, qui dure là aussi près d'une demi-heure, et n'a rien d'autre à raconter qu'un vague thriller hollywoodien pas très bien joué, et dont le rebondissement fantastique arrive bien trop tard, sans réel impact. 1.5/6

# Lorsque Leo (John Standing), un pianiste, s'éprend d'une journaliste (Barbara Ewing) qui fait un article sur lui, il signe là l'arrêt de mort de cette dernière : car son piano, surnommé Euterpe, est très jaloux...

Bwahaha, un piano jaloux et tueur. Bon, pourquoi pas, après tout, Stephen King a bien écrit Christine... mais là, autant sous forme écrite, ça aurait pu fonctionner, autant à l'écran, il aurait fallu de la subtilité et de la maîtrise pour faire passer tout ça. Ce qui n'est pas le cas, la scène finale étant risible de bout en bout, avec son piano qui se déplace pour barrer la porte, et qui s'approche, menaçant, en vue subjective... j'en ris encore. 2/6

# Ronald Wyatt (Jack Palance) croise le chemin de Lancelot Canning (Peter Cushing), comme lui un grand collectionneur de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe. Il découvre alors que son confrère est en possession de manuscrits inédits de Poe... des manuscrits étrangement récents, et qui sont liés à une porte que Canning maintient délibérément toujours close.

Ah, voilà, enfin un segment réussi. Le plus gros du budget est clairement passé ici dans les décors et dans la distribution, et le segment s'avère très sympathique, avec un joli jeu de ping-pong entre Cushing et un Jack Palance à l'interprétation étrange, fébrile et maniérée, mais qui fonctionne. La fin, néanmoins, est un peu moyenne. 4.25/6

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En résumé, une anthologie nettement en deçà de la précédente, pourtant déjà pas formidable en soi : ici, l'écriture de Bloch est lourde, déborde d'exposition inutile, et tout le film est plombé par ses deux premiers segments, qui, sans avoir grand intérêt intrinsèque, représentent  à eux seuls près des 2/3 du métrage. Décevant.

2/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 11 - XX (2017)

Publié le 25 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Anthologie, Halloween

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

XX :

Anthologie horrifique en 4x15/20 minutes, et qui a été principalement vendue (et applaudie par les critiques) sur le fait qu'elle est entièrement réalisée et écrite par des femmes. 

- Fil rouge narratif :

Une maison de poupées animée en stop-motion par Sofia Carrillo. Techniquement, c'est joli et lugubre, mais ça n'a absolument rien à voir avec le reste du film, et ça ne fait pas un bon lien narratif entre les segments. 3/6

- The Box, par Jovanka Vuckovic :

Lors d'une promenade en ville pour Noël, Danny (Peter DaCunha), le fils de Susan (Natalie Brown), parvient à jeter un coup d'oeil dans le paquet-cadeau mystérieux d'un inconnu (Michael Dyson). Aussitôt, il cesse de se nourrir, et progressivement, cette étrange habitude se transmet à sa soeur, puis au reste de la famille.

Un segment adapté d'un récit de Jack Ketchum, et qui aurait eu un potentiel certain, façon Quatrième Dimension, si l'interprétation générale n'était pas totalement à l'ouest : la mère de famille est totalement froide, distante et indifférente (que ce soit voulu ou non, ça empêche totalement de s'attacher au personnage), le père surjoue un peu, le timing global des scènes est bancal, et la chute est forcément frustrante puisqu'elle botte en touche. 3/6 (les effets d'amaigrissement ne sont pas mauvais)

- The Birthday Party, par Annie Clark :

Mary (Melanie Lynskey) tente d'organiser une fête d'anniversaire pour sa fille (Sanai Victoria), mais lorsqu'elle découvre le cadavre de son mari (Seth Duhame) dans son bureau, elle doit tout faire pour ne pas ruiner la petite fête des enfants.

De la comédie noire et absurde, qui est relativement amusante à regarder (les cartons-titres de conclusion sont bien trouvés), assez désagréable du point de vue sonore, et semble étrangement inaboutie, car elle n'ose pas passer la seconde, et tente d'être trop décalée pour son propre bien. 2.5/6

- Don't Fall, par Roxanne Benjamin :

Deux hommes et deux femmes partent faire du camping, et découvrent des pétroglyphes étranges à flanc de montagne ; à la nuit tombée, Gretchen (Breeda Wool), pourtant peureuse, s'aventure dans les ténèbres, et elle devient le nouvel avatar d'une créature sanguinaire.

Un segment générique, cliché et inintéressant au possible, tellement basique que ça en devient agaçant. 2/6 (cela dit, visuellement parlant, c'est tout à fait honorable)

- Her Only Living Son, par Karyn Kusama :

Cora (Christina Kirk), une serveuse célibataire, se consacre totalement à son fils Andy (Kyle Allen). Mais à l'approche du 18ème anniversaire de celui-ci, Andy commence à devenir violent et incontrôlable... ce qui ne semble pas déranger la communauté qui l'entoure, et qui semble l'adorer.

Pas de véritable surprise au programme, ici, puisque dès la première scène, on devine qu'on est en plein dans La Malédiction - 18 ans après : ce n'est pas du tout original, donc, mais c'est bien exécuté, très bien interprété et c'est assez compétent, malgré un rythme un peu défaillant sur la durée. 3.5/6

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Aucune réelle unité thématique (à la limite, le concept de maternité joue vaguement un rôle dans trois des quatre segments, et dans le fil rouge, mais c'est tellement peu développé que ça s'arrête là), aucun segment réellement réussi ou original, bref, pas grand intérêt que cette anthologie 100% féminine. Ce n'est pas un désastre, mais dans l'ensemble, bof.

2.75/6

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Les bilans de Lurdo : Dimension 404, saison 1 (2017)

Publié le 11 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Fantastique, Hulu, Anthologie, Comédie, YouTube, Horreur

Anthologie de 6x45 minutes, produite par RocketJump, une équipe créative originaire de YouTube (et par le créateur des séries Siberia et Emerald City, ouch), et diffusée sur Hulu, Dimension 404 se veut un hommage référentiel et nostalgique aux anthologies du type Quatrième Dimension ou Au Delà du Réel.

Un hommage assez transparent dès le générique de début, narré par Mark Hamill de sa voix la plus dramatique, et qui reprend exactement les codes visuels et narratifs de ses modèles, en prétendant (sans forcément faire illusion) les remettre au goût du jour pour la génération internet.

1x01 - Matchmaker :

Adam (Robert Buckley), blogueur musical exigeant vivant à New-York, rêve de trouver l'âme soeur, en vain. À l'initiative de son colocataire (Matt Jones), il s'inscrit sur une application de rencontres créée par le Dr. Matthew Maker (Joel McHale), et fait la connaissance d'Amanda (Lea Michele), une femme parfaite à ses yeux. Mais à l'instant où il lui avoue ses sentiments, le monde d'Adam bascule...

Un premier épisode écrit par cinq personnes différentes, réalisé par un duo, et qui trahit assez rapidement ses origines et ses influences, en imposant des rebondissements successifs, toutes les 10 minutes, quitte à affaiblir le tout.

Si je devais trouver un mot pour définir cet épisode, en fait, je dirais "anecdotique" : les différents segments de l'épisode ont des intérêts assez inégaux, les réalisation/mise en scène/photographie/éclairage sont assez fauchés et médiocres, et dans l'ensemble, le ton globalement optimiste et enjoué du tout (y compris de la musique) font que ce segment n'a pas de véritable impact, et finit par paraître trop superficiel et dilué pour fonctionner, notamment au niveau message/thématique. Bof. 2.5/6

1x02 - Cinethrax :

Dusty (Patton Oswalt), un fanboy quadragénaire, accompagne sa nièce Chloe (Sarah Hyland) et ses amis millennials au cinéma, mais il s'aperçoit bien vite que le film 3D qu'ils découvrent en "Cinethrax", un format inédit et mystérieux, invoque en réalité une entité pandimensionnelle monstrueuse et meurtrière...

Nettement plus compétent (techniquement parlant) que le premier épisode (le réalisateur est différent), même si, sur le plan du scénario (là aussi écrit par cinq scénaristes différents), on est dans la grosse satire bien baveuse, gentiment surjouée, blindée de fanservice pataud et ultra-référentiel (Carpenter, etc), et tout droit sortie d'un épisode de Fais-Moi Peur.

Rien de bien exceptionnel, donc, jusqu'aux dix dernières minutes et leurs nombreux effets spéciaux, qui donnent lieu à un dernier acte apocalyptique plutôt sympathique. Ça ne fait pas de l'épisode un chef d'oeuvre, mais ça le sauve de la médiocrité pour en faire quelque chose de tout à fait honorable, bien qu'étant méga-dérivatif. 4/6

1x03 - Chronos :

Susan (Ashley Rickards), une étudiante en physique passionnée par Time Ryder, un dessin animé des années 90, s'aperçoit soudain qu'elle est la dernière personne à se souvenir de ce cartoon ; avec l'aide d'Alex (Utkarsh Ambudkar), un ami étudiant, elle découvre alors qu'elle est victime d'un paradoxe temporel...

Un épisode qui donne fortement l'impression d'un postulat de court-métrage plus ou moins rallongé artificiellement pour atteindre les 40 minutes.

En résulte un récit assez décousu et bordélique, qui change de cap de manière anarchique et inaboutie, et peine à vraiment garder un rythme satisfaisant : ce n'est pas désagréable à regarder, les effets et certains gags fonctionnent, mais dans l'ensemble, ça ressemble vraiment beaucoup à un épisode de Fais-moi peur trop ambitieux pour le manque de rigueur de son scénariste.

Ajoutez à cela une interprétation très inégale, des costumes et accessoires un peu fauchés, et surtout, plus agaçant, un script qui joue une nouvelle fois la carte de la nostalgie et du fanservice des années 80 (pourtant, on semble deviner une esquisse de propos sur le besoin de se débarrasser de sa nostalgie et des restes de son enfance pour pouvoir avancer dans sa vie d'adulte... un propos pas vraiment développé et jamais très probant), et on se retrouve au final avec quelque chose de très peu satisfaisant et d'un peu ennuyeux. 2.5/6

1x04 - Polybius :

Dans les années 80, Andrew (Ryan Lee), un jeune garçon homosexuel, timide et religieux, trouve le réconfort dans la salle d'arcade de Wilma (Adrienne Barbeau), où il tente désespérément d'obtenir un killscreen sur Frogger, et où il rêve en admirant le beau Jess (Sterling Beaumon). Mais alors qu'il fait la connaissance d'Amy (Gabrielle Elyse), il découvre un nouveau jeu, Polybius, qui déclenche bientôt chez lui d'étranges cauchemars...

Et encore un épisode axé nostalgie 80s, cette fois-ci sur une borne d'arcade faisant l'objet d'une légende urbaine déjà utilisée par divers autres médias en tous genres (y compris, il me semble, une autre anthologie fantastique pour adolescents, qui s'était contentée de changer le nom de la borne d'arcade). Bref. Un postulat de départ qui fleure bon le déjà vu, pour un résultat assez frustrant, car bourré de bonnes idées et d'un traitement intéressant, qui sont malheureusement un peu desservis par l'exécution.

Pourtant, visuellement, ça fait illusion pendant un bon moment, tout en lorgnant gentiment sur Stranger Things, notamment au niveau de la musique ; l'interprétation est correcte (Barbeau et Foree font à peine plus que la figuration, cela dit) ; et l'ajout de tout un propos sur l'homosexualité refoulée du héros avait du potentiel... mais on retombe assez rapidement dans les clichés des films estampillés 80s, avec ses brutes, son prof de sport vaniteux et indifférent, la nerd qui vient d'arriver en ville et devient l'amie du héros, le beau gosse dont le héros est épris, et qui fait un retour in extremis pour l'aider (à la Han Solo), etc.

Cela dit, ce n'est pas rédhibitoire, loin de là, et le tout se regarde très facilement, malgré une exposition un peu maladroite, et un rythme toujours inégal. Le vrai problème, par contre, arrive lorsque la situation devient sérieuse, et que Polybius apparaît.

Un Polybius en latex figé, plus risible et grotesque que menaçant, et qui finit noyé dans un déluge d'effets vidéos verts fluos du plus mauvais goût (et là, la caution "rétro 80s" ne tient pas forcément, puisque les effets sont parfois trop modernes).

Bref, du bon et du moins bon, mais au moins, le tout est suffisamment homogène et solide pour se placer dans le top 2 de cette anthologie (du moins pour l'instant). 3.75/6

1x05 - Bob :

La veille de Noël, Jane (Constance Wu), une psychologue militaire n'ayant qu'une envie - rentrer chez elle pour retrouver sa compagne et leur fille - est assignée à un projet urgent : tenter de comprendre pourquoi Bob (Tom Noonan), une intelligence artificielle omnisciente créée par la NSA, est déprimé, et pourquoi il ne parvient pas à localiser un dangereux terroriste sur le point de passer à l'acte.

Un épisode une nouvelle fois très gentillet, probablement même trop, puisqu'il abat ses cartes bien trop tôt sur la table, téléphonant ainsi directement sa résolution, et son parallèle bien trop évident entre Bob et Santa Claus.

C'est un peu le problème principal de l'épisode, en fait : c'est un petit conte de Noël assez sympathique, qui tente ponctuellement d'être sérieux (l'attentat) et touchant (Constance Wu, comme toujours, se démène pour rendre le tout sincère et émouvant, malgré le grotesque inhérent à l'apparence de Bob et à son doublage nonchalant), mais ne va jamais assez ouvertement dans ces directions pour se défaire de sa légèreté, et faire oublier que le tout est sans surprise, et un peu trop long pour son propre bien.

Sympathique en théorie, mais un peu trop maladroit dans la pratique. 3.25/6

1x06 - Impulse :

Val "Speedrun" Hernandez (Lorenza Izzo), une joueuse de FPS ambitieuse, est prête à tout pour gagner, et éviter de finir comme son père. Ainsi, lorsqu'un inconnu, "Kojima" (Kenneth Choi) lui propose un produit dopant lui permettant d'être imbattable en accélérant sa perception, elle se rue sur cette occasion, sans se douter que c'est toute sa vie qui va en être accélérée...

Alors là, on est vraiment en plein dans du Fais-moi Peur et compagnie, tant au niveau des enjeux (avec l'héroïne qui apprend une leçon sur les responsabilités, blablabla) que du ton (pas trop sérieux).

Le problème, c'est que du Fais-moi Peur de 46 minutes, tourné pour pas cher dans le désert californien, et gentiment surjoué de bout en bout par la femme d'Eli Roth, ça n'a malheureusement pas grand intérêt.

Et ce n'est pas le coup de coude maladroit "hey, regardez, il s'appelle Kojima" ou la fusillade bancale de la fin (qui ressemble à une scène d'action de fan-film) qui rehaussent l'intérêt du tout. 2.25/6

Bilan :

Avec du recul, on s'aperçoit que le mot d'ordre de Dimension 404 était donné dès son générique d'ouverture : de la nostalgie, du fanservice (deux facettes d'un même mal qui est la plaie des médias américains actuels), le tout agrémenté d'un ton globalement léger et déconneur, qui rapproche clairement plus cette anthologie d'oeuvres jeunesse comme Chair de Poule ou Fais-moi Peur, que de leurs homologues "adultes" (plus travaillés, plus profonds, ou plus cruels et sombres, c'est selon).

Ici, tout est assez inoffensif, anecdotique, et les bonnes idées que l'on trouve çà ou là ne survivent pas forcément au traitement qui en fait. Néanmoins, le tout reste relativement regardable, et même assez bien produit pour un petit budget.

Cela est loin d'en faire une oeuvre incontournable, cependant, et elle est finalement assez caractéristique de la génération YouTube. Mais pour peu qu'on ferme les yeux sur la superficialité globale du tout, et que l'on accepte de se laisser porter par ce qui ressemble presque plus à un pastiche gentiment ironique du genre qu'à autre chose, Dimension 404 s'avère relativement divertissant. 

Totalement oubliable, et très inégal, mais relativement divertissant.

3/6

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