Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Capitaine Superslip (Captain Underpants : The First Epic Movie) :
George (Kevin Hart) et Harold (Thomas Middleditch) sont deux petits garçons turbulents, blagueurs, et débordant d'imagination, qui passent le plus clair de leur temps à créer des comic-books de leur invention. Jusqu'au jour où, accidentellement, ils hypnotisent leur proviseur acariâtre (Ed Helms), et parviennent à le convaincre qu'il est le Captain Underpants, défenseur de la justice et des opprimés. Ce qui tombe bien, puisque le maléfique Professeur Pee-Pee Diarrheastein Poopypants (Nick Kroll) a décider de priver la Terre de son sens de l'humour, avec l'aide de Melvin (Jordan Peele), l'un des enfants de l'école...
Un film d'animation Dreamworks adapté d'une série de livres pour enfants des années 90, très axés prout/pipi/caca/slip, et qui donc s'inscrit dans leur continuité directe, pour un film immature et puéril, qui ne vole jamais très haut. Pas grand intérêt pour qui a plus de 10 ans d'âge, donc, sauf que...
D'un point de vue technique, le film est en effet très réussi, jouant sans cesse avec les formats (2D, 3D, sock puppets, résumé, flipbooks, etc), se moque de sa nature de film animé, joue la carte de la référence et du méta-discursif, brise le quatrième mur, etc... le tout en étant bien animé, bien doublé, relativement bien écrit, et surtout bien mis en musique par l'excellent Ted Shapiro.
Au final, donc, même si ce qu'il y a à l'écran n'est pas forcément du goût de tout le monde, et pourra lasser les adultes (bien que le tout soit un peu plus intelligent que l'on ne pourrait le croire au premier abord), le film a suffisamment de qualités techniques et créatives pour que l'on ne s'ennuie jamais et même, pourquoi pas, pour qu'on se surprenne à glousser devant une vanne ou deux particulièrement gratinées...
3/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Pierre Lapin (Peter Rabbit) :
Lorsque Joe McGregor (Sam Neill), leur voisin acariâtre, décède d'une crise cardiaque, Peter Rabbit (James Corden), ses trois soeurs (Daisy Ridley, Margot Robbie & Elizabeth Debicki) et leur cousin (Colin Moody) se réjouissent d'avoir son jardin et sa propriété pour eux-seuls. Jusqu'à l'arrivée de Thomas (Domhnall Gleeson), le neveu de Joe, qui s'installe là, et décide de mener la vie dure aux lapins. Heureusement, ces derniers peuvent compter sur l'aide de Bea (Rose Byrne), une artiste peintre habitant la maison d'à côté...
Adaptation des ouvrages de Beatrix Potter, mêlant prises de vue réelles et animaux de synthèse, ce Peter Rabbit ne fonctionne qu'à moitié. Au nombre des bons points, les effets spéciaux sont très réussis, et la réalisation à hauteur de lapin s'avère des plus dynamiques et efficaces.
La première moitié du film se déroule ainsi tranquillement, et se regarde même assez sympathiquement, malgré un léger abus de chansons modernes, et de coups de coude appuyés au spectateur, comme dans bon nombre de films d'animation actuels.
Et puis progressivement, une fois Domhnall Gleeson bien installé dans sa nouvelle demeure, le film a tendance à succomber aux travers habituels des films du genre Alvin & les Chipmunks : beaucoup de poursuites hystériques, beaucoup de violence absurde et de slapstick, de l'émotion forcée, et un déroulement particulièrement linéaire.
Dommage, parce qu'encore une fois, les animaux sont très réussis, et du côté humain, Gleeson et Byrne ont une assez bonne alchimie, très british. Quant aux doubleurs, disons qu'on se demande un peu ce que certains, comme Corden ou Robbie, apportent vraiment à leurs personnages respectifs, mais bon... ça aide d'être à la mode, je suppose.
3.5/6
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Woody Woodpecker - Le Film :
Lorsqu'un avocat divorcé (Timothy Omundson) s'installe dans un bois de l'état de Washington en compagnie de sa nouvelle petite-amie (Thaila Ayala) et de son fils (Graham Verchere) pour y construire une demeure immense et la revendre au plus offrant, il abat le coin de forêt où vit Woody Woodpecker (Eric Bauza), un pivert surexcité, bien décidé à protéger son habitat naturel...
Long-métrage sorti partout dans le monde en vidéo/sur Netflix, et en salles au Brésil (marché pour lequel il a été produit), ce film hybride mêlant animation et prises de vue réelles est l’œuvre d'un faiseur confirmé, réalisateur d'innombrables téléfilms de Noël et autres suites médiocres de comédies pour enfants (La Course au Jouet 2, par exemple), qui a co-écrit le film avec les scénaristes d'Inspecteur Gadget 2, et de Norm.
Autant dire que le seul intérêt, dans ce métrage, est la prestation de Timothy Omundson, dans l'un de ses derniers rôles (si ce n'est le dernier) avant son attaque cérébrale. Un Omundson qui se donne à fond malgré un script calamiteux, et un Woody Woodpecker détestable au possible, car épuisant, s'adressant constamment au spectateur, et doté d'un humour pipi/caca/prout déplorable.
Bref, c'est creux au possible, c'est mal rythmé, le doublage de Woody est assez mal mixé, c'est du (mauvais) slapstick à gogo, avec une illustration musicale insipide, des seconds rôles transparents, des méchants chasseurs caricaturaux... et ça tente de jouer la carte de l'émotion dans sa dernière ligne droite, sans être particulièrement convaincant.
1/6 (à réserver aux moins de 8 ans)
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Suicide Squad - Le Prix de l'Enfer :
Afin de mettre la main sur un objet mystérieux aux pouvoirs improbables, Amanda Waller (Vanessa Williams) décide de former la Suicide Squad, en réunissant Deadshot (Christian Slater), Harley Quinn (Tara Strong), Bronze Tiger (Billy Brown), Captain Boomerang (Liam McIntyre), Killer Frost (Kristin Bauer van Straten) et Copperhead (Gideon Emery). Mais de nombreux autres criminels - parmi lesquels Vandal Savage et Zoom - ont aussi des vues sur leur objectif...
Dernier long-métrage animé prenant place dans l'univers DC, ce SSHtP se veut une sorte de version grindhouse/film d'exploitation de ce monde et de ces personnages, comme en atteste la musique assez clichée, et l'effet vieille pellicule qui orne ponctuellement l'image.
Dans l'absolu, pourquoi pas : c'est ce qu'aurait dû être le film de David Ayer, et ça permet à ce dessin animé d'être globalement assez décomplexé.
Car dans le genre, SSHtP n'y va pas par quatre chemins : c'est gentiment bourrin (les personnages meurent dans des débordements de sang et des explosions de crâne assez grotesques, à la Ken le Survivant), les personnages ont des apparences improbables (j'ai bien aimé la Banshee punkette), ça racole gentiment, et on a droit à des digressions gratuites vraiment pas indispensables, mais amusantes (toute la sous-intrigue sur le Doctor Fate strip-teaseur ressemble vraiment à du remplissage, mais ça reste néanmoins sympathique).
Cela dit, le tout traîne gentiment en longueur, et après la trouzemillième fusillade, le tout devient assez répétitif, d'autant que ça se résume à une chasse au macguffin pas très originale ou intrigante, mettant en scène des seconds couteaux particulièrement peu inspirants, sous-développés (entre Bronze Tiger et Scandal Savage, on a le choix au niveau des clones bancals de Wolverine), et au doublage très inégal.
Bref, c'est très inégal, mais ça se regarde, et c'est toujours mieux que la version en prises de vue réelles. Ce qui n'est pas difficile, convenons-en.
Un petit 3/6
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Les Zévadés de l'Espace (Escape From Planet Earth) :
Superstar intergalactique, Scorch Supernova (Brendan Fraser) est un héros de l'espace originaire de la planète Baab, et est aidé dans ses missions par son frère Gary (Rob Corddry), responsable de mission au QG de la BASA. Jusqu'au jour où le duo se brouille, et où Scorch décide de partir seul en mission sur Terre, la planète la plus dangereuse de l'univers, où il est capturé par le maléfique Général Shanker (William Shatner). À Gary de partir à son tour sur le terrain, pour secourir son frère...
Un film d'animation tellement générique et insipide qu'on passe son temps à se dire que ça ressemble vraiment à du Dreamworks bas de gamme, à l'époque où le studio se cherchait, et se contentait de faire des récits interchangeables et basiques.
Ici, que ce soit l'écriture, l'humour, la musique d'Aaron Zigman, les chansons pop, ou les choix artistiques très maladroits (toute la conclusion en voix off, au secours !), ça ronronne instantanément, et ça finit par n'avoir pas grand intérêt intrinsèque.
C'est dommage, parce que techniquement, même si ça ne déborde pas d'originalité, ça tient à peu près la route, malgré un doublage très inégal (quelques choix amusants - Ricky Gervais, les aliens -, quelques autres pertinents - Brendan Fraser, Rob Corddry -, et d'autres hors-sujet ou mal exploités - Sarah Jessica Parker, Sofia Vergara, William Shatner, Jane Lynch, etc).
2.5/6 (aussitôt vu, aussitôt oublié, mais ça plaira peut-être aux plus petits)
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Comme aujourd'hui, c'est Pâques, et que j'ai déjà passé en revue, l'année dernière, l'un des rares films de Pâques qui existe (à ma connaissance), à savoir Hop, j'ai décidé cette année de profiter de ce dimanche festif pour m'intéresser à trois classiques de l'animation américaine télévisée pour enfants, tous trois issus de l’œuvre de Rankin/Bass (oeuvre déjà abordée en ces pages à l'occasiondes fêtesde Noël).
Au programme, trois moyens-métrages tous disponibles en ligne, et à l'intérêt inégal.
Here Comes Peter Cottontail (1971) :
Lorsque le Lapin de Pâques en chef décide de prendre sa retraite, il choisit Peter Cottontail (Casey Kasem) pour le remplacer. Mais le maléfique January Irontail (Vincent Price) est bien décidé à ruiner les fêtes de Pâques, et défie Peter en duel singulier, avec comme enjeu son poste de Lapin de Pâques. Vaincu, Peter doit désormais trouver un moyen de sauver les fêtes de Pâques en distribuant ses œufs au plus vite, grâce à l'aide de Seymour Sassafras (Danny Kaye), d'une machine à voyager dans le temps, et du Père Noël...
Téléfilm d'animation en stop-motion de 50 minutes environ, et basé sur un roman de 1957 narrant les aventures du Lapin de Pâques, Here Comes Peter Cottontail s'avère une jolie réussite technique et visuelle, bénéficiant du savoir-faire de Rankin/Bass en matière d'animation image par image.
On y retrouve le schéma désormais familier des œuvres du studio, avec un narrateur prestigieux qui raconte aux jeunes spectateurs une histoire fantastique, des doubleurs réputés, et des chansons fréquentes, plus ou moins datées et convaincantes (on est loin des chansons présentes dans les Rankin/Bass de Noël, par exemple).
Globalement, cependant, le tout se suit tranquillement, aidé par un Peter Cottontail aux faux airs de Sammy de Scooby-Doo (même doubleur), par un doublage compétent et par une épopée temporelle qui passe de fête en fête (certes américano-centriques, mais bon...), apportant au film un "bestiaire" très varié et agréable (sorcières, fantômes, dinde, farfadets, Santa...). Plutôt sympathique, dans l'ensemble.
(en 2006, ce téléfilm a connu une suite animée laide, en images de synthèse, avec une Reine des Glaces, une pieuvre géante, Roger Moore et Christopher Lloyd au doublage, et le fils de Peter qui doit sauver le Printemps avec l'aide de ses amis animaux)
The First Easter Bunny (1976) :
Lapin en velours offert à la petite Glinda pour Noël, Stuffy (Robert Morse) est jeté à la poubelle lorsqu'elle tombe malade. Il est alors sauvé par une fée, Calliope (Joan Gardner), qui lui donne vie, et l'envoie dans la Vallée de Pâques, pour qu'il y devienne le Lapin de Pâques. Mais le maléfique Zéro (Paul Frees), maître de l'Hiver, entend bien mettre des bâtons dans les roues du petit lapin...
Une adaptation vraiment très libre du Lapin de Velours de Margery Williams, animée en 2d dans un style assez particulier, avec un doublage inégal, et qui rajoute à l'histoire originale tout un tas de personnages et de lieux inutiles (le Père Noël, Zero le maître du froid, son acolyte Bruce, le Pôle Nord, les rennes, le trio de lapins bons à rien, etc).
En fait, on a l'impression d'une production assez datée (les chansons) et sous-développée, comme si Rankin/Bass avaient un script de moyen-métrage de stop-motion de 45-50 minutes qu'ils n'avaient jamais terminé et qui traînait dans les placards, et qu'ils avaient donc décidé de le produire en animation traditionnelle, au format 25 minutes.
Ça fait donc patchwork un peu bâclé, pas très convaincant, et gentiment creux.
The Easter Bunny is Coming to Town (1977) :
S.D. Kluger (Fred Astaire), le facteur, est de retour, pour répondre à toutes les questions que se posent les enfants au sujet du Lapin de Pâques, dont il conte l'histoire : comment Sunny (Skip Hinnant), un lapereau orphelin adopté par la ville de Kidville, et qui, en grandissant, découvre bien vite que la ville voisine est dépourvue d'enfants... hormis son jeune roi (James Spies), opprimé par sa tante maléfique (Meg Sargent). Il décide alors de lui livrer des œufs multicolores, mais le terrifiant Gadzooks (Allen Swift), un ours géant détestant les fêtes en tous genres, se dresse sur son chemin...
Troisième origin story pour le Lapin de Pâques, et troisième version différente produite par Rankin/Bass... une version en stop-motion très largement inspirée de Santa Claus is Coming to Town (sorti 7 ans plus tôt), au point d'en être un remake à peine déguisé, puisqu'il en reprend toutes les grandes lignes de manière évidente.
Après, ce n'est pas forcément désagréable à suivre pour autant, même s'il faut bien l'avouer : privés de la neige inhérente aux fêtes de fin d'année, ou des aventures temporelles de Here Comes Peter Cottontail, les décors et les environnements de ce métrage font un peu vides et trop propres.
Ce qui va de pair avec une production et une direction artistique qui semblent moins abouties que d'habitude, moins soignées, avec des chansons assez quelconques, un côté country qui ressurgit çà et là, un Lapin de Pâques qui sonne parfois comme Owen Wilson, et des références religieuses et bibliques ponctuelles, pas vraiment pertinentes.
Assez quelconque, au final, même si on doit tout de même saluer les efforts techniques du studio.
Après une saison 1 convaincante (malgré quelques bémols), et une saison 2 toujours plus jusqu'au-boutiste (pour le meilleur et pour le pire), les aventures de Morty et de Rick continuent dans des directions toujours plus sombres et dysfonctionnelles...
Rick and Morty, saison 3 :
La saison de trop, en ce qui me concerne.
On pouvait le pressentir en regardant la saison 2 de la série, mais là, ça se confirme : Rick & Morty est désormais totalement Harmonisée. En cela, j'entends que Dan Harmon se sert désormais totalement de la série pour faire sa thérapie personnelle et travailler sur ses problèmes psychologiques au travers de ses personnages, pour le meilleur et pour le pire.
La bonne nouvelle, c'est que ça donne effectivement une dimension supplémentaire à Rick, Morty, et à tout le reste de la bande. Comme dans Community, à l'époque, les délires de surface ne sont qu'un prétexte pour toucher une certaine vérité émotionnelle des protagonistes, et cette épaisseur se ressent immédiatement, expliquant clairement le succès du programme auprès d'un certain public.
La mauvaise nouvelle, c'est que les problèmes psychologiques de Dan Harmon (et par extension, de ses personnages) ne m'intéressent guère (ou du moins, ne m'intéressent plus, j'ai déjà donné), et qu'ils ont souvent tendance à prendre le pas sur le reste des composants de ses séries, notamment sur son humour.
Ici, cela se traduit par des sous-intrigues prenant toujours plus de place, et centrées sur le divorce de Jerry & Beth, ainsi que sur les conséquences de ce dernier sur le reste de la famille. Par exemple, difficile de faire plus Harmonien que cet épisode parodiant Mad Max, gros prétexte pour que Morty & Summer expriment leur mal-être ; ou encore, l'épisode suivant, Pickle Rick, pastiche de Die Hard (le film préféré de Harmon) mis en parallèle d'une thérapie familiale désastreuse.
Il n'est pas surprenant d'apprendre que toutes ces sous-intrigues centrées sur le divorce et ses conséquences sont supervisées par Harmon, et que Justin Roiland s'en détache totalement : la patte Harmon est évidente, tant dans ses qualités que ses défauts.
Et parmi les défauts, il y a le fait que Beth devient tout simplement détestable, au fil de ce divorce et de ces épisodes, tandis que Jerry, lui, n'est plus qu'un punching bag systématiquement tourné en dérision, et dont l'humiliation devient un gag récurrent.
D'ailleurs, c'est bien là mon problème principal avec cette troisième saison : le cynisme et le nihilisme de Rick tirent tous les autres personnages vers le bas, au point que je les trouve désormais tous repoussants et agaçants. C'est problématique, d'autant que la saison se termine par une pirouette qui réunit toute la famille, désormais réconciliée, et mettant un peu Rick à l'écart : le show nous promet un retour à la dynamique de la saison 1, mais pour moi, le mal est fait, et j'aurai du mal à m'intéresser à des personnages désormais tous pourris de l'intérieur.
D'autant que Rick, lui, est désormais vraiment invulnérable et intouchable : que ce soit en Pickle Rick invincible, contre le Président des USA, ou en tant que Jigsaw-bis qui massacre une équipe de super-héros, plus rien ne l'atteint, et il agit en toute impunité, débitant çà et là des grandes tirades harmoniennes sur l'intelligence et la supériorité des cyniques nihilistes sur le reste du monde, trop stupide pour les comprendre.
Quelque part, à un moment de la série, Harmon semble avoir décidé de céder à ses pulsions : la série donne dans l'ultra-violence gratuite, dans le cynisme et l'arrogance, sans plus avoir autant de contre-poids comique qu'avant, puisque le show se prend très souvent au sérieux, entre ses séances d'auto-thérapie harmonienne et ses scripts plus premier degré (The Ricklantis Mixup/Tales from the Citadel en est un bon exemple : ce n'est pas mauvais, en soi, ça regorge d'idées et de références, mais ça m'a laissé totalement de marbre ; ce n'est pas particulièrement drôle, c'est du fanservice, ça se complait dans ce que ça raconte...)
Bref, comme je le disais plus haut, je crois que cette saison sera ma dernière de Rick and Morty (bon, en même temps, la prochaine saison n'arrivera pas avant un an ou deux, j'ai le temps de changer d'avis).
Je n'adhère tout simplement plus à la vision du monde qu'ont Harmon et son compère, une vision du monde qui me paraît de plus en plus déséquilibrée et radicale à mesure que la série est populaire, que ses créateurs ont le champ libre, et que leur fanbase (très intense, extrème et aux opinions bien arrêtées) les brosse dans le sens du poil.
Cette semaine, en l'honneur de la Saint Patrick, le 17 Mars, place au cinéma irlandais, dans tout ce qu'il a de plus festif et de plus réjouissant...
Brendan et le Secret de Kells (The Secret of Kells - 2009) :
Au fin fond des forêts irlandaises, Cellach (Brendan Gleeson) dirige la construction des murs de la forteresse de Kells, afin de protéger son monastère et son peuple de l'envahisseur viking. Mais Brendan (Evan McGuire), son neveu, est devenu en secret l'apprenti calligraphe du facétieux Aidan (Mick Lally), récemment arrivé, et cela l'amène à quitter le monastère pour s'aventurer dans les bois étranges les entourant...
Un film d'animation signé Tomm Moore et animé à la main, ce métrage est, visuellement, tout simplement somptueux et chatoyant, parvenant en quelques secondes à emmener le spectateur dans un monde et une époque totalement autres, à la fois mystique, spirituel et enchanteur.
Pas grand chose à en dire de plus, vraiment : c'est beau, c'est magique, c'est intéressant, l'approche graphique de ces vikings tout en angles et en pointes est logique et bien trouvée (en opposition avec l'Irlande toute en courbes et en boucles), et dans l'ensemble, ça fonctionne très bien, joliment mis en musique par Bruno Coulais.
Seul bémol, peut-être : l'émotion, qui met un certain temps à arriver. Le film aurait bénéficié à être un peu plus chaleureux dans sa première heure, et à permettre au spectateur de tout de suite s'investir émotionnellement dans l'histoire et dans ses personnages. Là, compte tenu du contexte et de l'univers, ainsi que de l'ambition du film, il y a une certaine distance qui s'instaure très tôt, et qui ne se réduit que vers la fin (dramatique) du récit.
Mais ce ne sont que des détails : dans l'ensemble, The Secret of Kells est une véritable réussite.
4.5/6
Le Chant de la Mer (Song of the Sea - 2014) :
Envoyés par leur père veuf (Brendan Gleeson) chez leur grand-mère, Ben (David Rawle), un petit garçon irlandais de 10 ans, et sa petite soeur muette Saoirse (Lucy O'Connell), décident de s'enfuir pour rentrer chez eux. Mais en chemin, ils découvrent que Saoirse est une selkie, mi-fillette, mi-phoque, dont la destinée est de sauver le Petit Peuple de la terrible déesse Macha (Fionnula Flanagan)...
On prend la même équipe (Moore + Coulais, etc), pour un film d'animation toujours en 2D, mais avec cette fois-ci une teinte dominante bleue, et des légendes océaniques à tout va.
Ici, contrairement au Secret de Kells, le film est nettement plus simple d'accès, plus tendre, avec une introduction qui permet directement d'accrocher le spectateur sur un plan émotionnel : on s'attache aussitôt à cette petite famille, et à cette Saoirse adorable, accompagnée d'un gros toutou très sympathique.
La contrepartie, cependant, c'est que le récit est plus linéaire et balisé, moins surprenant, comme une grosse métaphore sur le deuil et les émotions, assez transparente. Ce n'est pas du tout problématique, loin de là, mais il n'empêche que par moments, j'en suis venu à regretter que le métrage n'ait pas la même durée que Kells, et dure vingt bonnes minutes de plus.
Dans l'ensemble, cependant, c'est tout aussi bon que le film précédent de Moore, tout en jouant sur un tableau différent. Ne faisons pas la fine bouche !
4.5/6
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Après leur saison 1 convaincante (malgré quelques bémols), les aventures rocambolesques et improbables de Morty et de son grand-père Rick continuent dans des directions toujours plus déjantées...
Rick and Morty, saison 2 :
Nouvelle saison de Rick & Morty, et l'équipe de scénaristes se lâche, désormais débarrassée des impératifs inhérents à une première saison de série. Et ce, dès son épisode de reprise, qui donne le LA de cette nouvelle année, avec un grand délire amusant à base de multiplications des réalités, et de Key & Peele au doublage.
Il en va de même pendant tout le reste de la saison, durant laquelle se succèdent des concepts et des idées toujours plus excentriques et déjantées : Jemaine Clement en alien psychédélique, Unity l'esprit-ruche (doublée par Christina Hendricks) qui couche avec Rick, les parasites mémoriels qui s'invitent chez Rick & Morty, le concours de chant interstellaire, le microvers contenu dans un microvers lui-même contenu dans un microvers (avec Stephen Colbert en homologue extraterrestre de Rick), une thérapie de couple qui dérape, Tiny Rick, une greffe de pénis galactique, une version extraterrestre d'American Nightmare, ou encore le mariage avorté de Bird-Person...
Autant d'épisodes plus ou moins réussis, mais partageant une même abondance d'idées, de designs et de personnages particulièrement inventifs et variés : on ne pourra pas reprocher à l'équipe de Rick & Morty de manquer d'imagination, c'est certain. Et ce, pour le meilleur et pour le pire, puisque certains défauts se font de plus en plus présents : les intrigues secondaires, notamment, qui sont généralement centrées sur Jerry, Beth et leurs problèmes de couple, ou sur Summer.
Si certaines de ces sous-intrigues fonctionnent, elles ne sont généralement pas à la hauteur de l'intrigue principale de l'épisode, et elles ont tendance à tourner en rond : d'un épisode à l'autre, Jerry & Beth se disputent, leur couple se fracture, se répare, se fracture encore, etc, etc, avec une forte tendance à toujours jouer sur les mêmes ressorts émotionnels et narratifs, et à aboutir aux mêmes conclusions.
Certes, c'est souvent aussi décalé et inventif que le reste, mais ça se répète aussi un peu trop, et ça finit par devenir prévisible ; pire, à trop jouer la carte du nihilisme et de la dépression, cela finit par rendre certains de ces moments supposément émouvants (le sacrifice final de Rick, par exemple, ou sa tentative de suicide) assez creux et forcés.
Un peu à l'identique, la seconde moitié de la saison enchaîne des épisodes qui m'ont laissé de marbre : Tiny Rick/la thérapie de couple est trop déséquilibré pour vraiment fonctionner, la suite du zapping intergalactique continue sur la lancée de son premier volet (c'est aléatoire, c'est très inégal, bref, bof), le remake de The Purge n'est pas très intéressant, et, comme je le disais plus haut en parlant d'émotion forcée, je n'ai pas été vraiment convaincu par le final de la saison, un peu trop décousu et artificiel à mon goût.
La série reste de qualité, mais çà et là, on commence à voir poindre les mêmes problèmes qui faisaient que certaines saisons de Community étaient très inégales.
Je suis curieux de voir comment le show va évoluer à l'avenir, d'autant que près de deux ans se sont écoulés entre la saison 2 et la saison 3 : plus de noirceur, de cynisme et de malaise, ou retour à quelque chose de plus léger et aventureux ? On verra bien...
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Starship Troopers - Traitor of Mars :
Assigné à une base en orbite de Mars, Johnny Rico (Casper Van Dien) ne peut qu'assister, de loin, à l'attaque de la Fédération sur la planète mère des insectes, à l'autre bout de la galaxie. Mais soudain, des hordes d'insectes surgissent sur Mars, à deux pas de la Terre : une présence inexplicable, qui pourrait bien être le fruit d'une étrange conspiration...
Nouveau métrage d'animation, qui s'inscrit dans la continuité du film original, et de Starship Troopers - Invasion (2012), un métrage assez mauvais, qui n'apportait absolument rien à la franchise, et souffrait d'un premier degré regrettable, totalement à côté de la plaque.
Ici, malgré le retour d'Edward Neumeier (scénariste du film de Verhoeven) au script, et l'utilisation de multiples personnages familiers (Rico, Dizzy, Carmen, Carl - seuls Casper Van Dien et Dina Meyer reprennent leurs rôles), on retombe exactement dans les mêmes problèmes que le précédent : c'est spectaculaire, oui, mais c'est aussi ultra-creux et premier degré, avec une caractérisation et des dialogues particulièrement clichés et médiocres, et un rythme bancal ; l'animation labiale est globalement mauvaise, le rendu physique inégal, et l'apparence des personnages toujours débatable (la méchante et ses faux airs d'Emma Watson, mouarf) ; et dans l'ensemble, le script est assez basique, voire même improbablement capillotracté.
À nouveau, on se dit que la hargne satirique de Verhoeven manque cruellement au cinéma de genre, mais bon, s'il préfère tourner un drame religieux sur Virginie Efira en nonne lesbienne, c'est son choix...
2.5 - 0.5 pour l'intégration de mauvais acteurs réels (l'équipe technique ?) dans certains flashs infos = 2/6
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Les aventures rocambolesques et improbables de Morty, un jeune adolescent, en compagnie de son grand-père Rick, un savant fou misanthrope, inventeur de génie alcoolique et râleur, qui n'a de cesse d'exploiter ses proches pour parvenir à ses fins...
Rick and Morty, saison 1 :
Gros plébiscite critique et publique, sur le web, pour cette série animée créée par Justin Roiland (qui double par ailleurs les deux personnages principaux) et Dan "Community" Harmon, dont on reconnaît bien là le ton cynique et désabusé, entre autres.
Plébiscite, car tout le monde crie au génie depuis le premier épisode de cette relecture décalée, méchante et corrosive des aventures de Doc et Marty McFly (Retour vers le Futur), passé au filtre de Doctor Who : si l'on en croit les fans très (trop ?) présents, mobilisés et insistants sur le web, R&M est une série d'animation incontournable, intelligente, particulièrement profonde, et réservée à un public exigeant... soit. Les mêmes adjectifs étaient autrefois appliqués à Community, avec le résultat commercial que l'on sait.
Cela dit, il faut bien reconnaître que la série ne manque pas d'ambition, et ce dès son pilote : épopées spatiotemporelles, dimensions parallèles apocalyptiques, multiples fins du monde, extra-terrestres tous plus déjantés les uns que les autres, doubles maléfiques, potions d'amour, rébellion canine, etc - c'est fou ce que la série parvient à caser en 11x22 minutes.
Et tout cela sans même aborder les sous-intrigues relatives à la famille de Rick et Morty : une famille dysfonctionnelle dont le mal-être (inévitable avec un Harmon à la production) se révèle et se cristallise progressivement, sous l'influence du cynisme et de la présence de Rick : une influence qui, petit à petit, détruit l'unité familiale de l'intérieur, tout en en révélant paradoxalement les quelques liens existants.
Cet équilibre fragile entre aventures déjantées et moments plus sincères et touchants n'est pas sans rappeler le reste du travail de Dan Harmon (même s'il est évident qu'ici, il n'est pas seul à l'écriture), et fonctionne plutôt bien, dans l'ensemble.
Parfois, cependant, la série vire un peu trop dans le délire aléatoire et quelconque : l'épisode 08, par exemple (dans lequel la famille passe le plus clair de son temps à regarder les programmes télévisés de dimensions parallèles, ce qui finit par révéler au passage certaines de leurs failles psychologiques) ne fonctionne un minimum que parce qu'il n'oublie pas de revenir sur ses personnages et leurs problèmes ; le plus gros de ces 22 minutes (les programmes absurdes des autres réalités) n'a pas du tout fonctionné sur moi, tant cela ressemblait trop à un melting-pot d'idées balancées à l'aveugle pendant une session de brainstorming enfumé.
Autre problème que j'ai avec cette série (et avec beaucoup de séries d'animation modernes, d'ailleurs) : je la trouve assez laide, visuellement.
Ce n'est pas rédhibitoire, c'est totalement subjectif (même si je doute qu'on vienne un jour défendre la beauté esthétique de la série) et les intrigues compensent facilement cette esthétique repoussante, mais c'est néanmoins regrettable, et c'est le genre de problèmes qui a toujours tendance à m'empêcher d'adhérer complètement à certaines séries ou films animés.
Cela dit, dans l'ensemble, la première saison de Rick & Morty est suffisamment convaincante pour que je continue : sans être forcément le chef d’œuvre d'originalité et de profondeur tant vanté par le web (qui de toute façon s'enflamme régulièrement pour un rien), c'est une série d'animation solide, qui parvient à conjuguer humour, aventure et petites touches d’émotion dans un tout ultra-référentiel, et qui va jusqu'au bout de ses idées (pour le meilleur et pour le pire).
Reste à voir si, sur la durée, l'alcoolisme, les insultes, le je-m’en-foutisme, le cynisme et le nihilisme constant de Rick ne vont pas s'avérer un problème*, dans une série qui (sous l'influence de Dan Harmon) risquerait ainsi de virer vers toujours plus de noirceur et de misanthropie, au détriment du fun.
*j'ai envie de dire que les diverses personnalités des membres de la famille peuvent déjà s'avérer assez frustrantes, par moments, et qu'il suffirait de peu pour que le tout bascule dans la caricature soulante.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Batman - Gotham by Gaslight :
À Gotham City, la terreur règne, alors que Jack l'Éventreur profite du brouillard ambiant pour massacrer, une à une, les femmes de la ville. Malgré les efforts de l'Inspecteur Gordon (Scott Patterson), le tueur reste introuvable... jusqu'à ce que le mystérieux Batman (Bruce Greenwood) ne se lance sur la piste du tueur sanguinaire.
Une excellente surprise que ce métrage adapté du comic-book du même nom, un titre unitaire de la collection Elseworlds, illustré par Mike Mignola, et qui transpose Batman à l'époque victorienne pour l'opposer à Jack l'Éventreur.
La direction artistique, le doublage et la musique sont convaincants, l'intrigue est suffisamment bien menée pour qu'on se laisse porter, l'ambiance est là, l'action est efficace, bref, je n'ai vraiment rien de négatif à dire sur ce métrage.
J'ai notamment vraiment apprécié le fait que Batman n'y soit pas un justicier invulnérable et tout-puissant, ainsi que les nombreux clins d'oeil à Sherlock Holmes (entre autres), et (chose assez rare dans le cas de ces films d'animation DC), j'ai vraiment apprécié le character design, en particulier celui de Bruce Wayne.
Pour une fois, c'est réussi.
4.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Coco :
En dépit de l'interdiction formelle de jouer de la musique imposée par sa famille, Miguel (Anthony Gonzalez), un jeune garçon, a appris à jouer de la guitare en secret en s'inspirant de son idôle, Ernesto de la Cruz (Benjamin Bratt). Jusqu'au jour où il découvre qu'Ernesto est son ancêtre : il décide alors de profiter du Jour des Morts, lorsque le monde des vivants et celui des morts se rejoignent, pour retrouver Ernesto avec l'aide d'Héctor (Gael García Bernal), un squelette bon à rien et magouilleur rencontré en chemin...
Le tout dernier Pixar, une ode à la famille, au souvenir et au Mexique, et qui s'avère visuellement particulièrement chatoyant et bigarré : un régal pour les yeux, malgré un petit ventre mou avant le gros rebondissement lançant le dernier tiers du film.
Cela dit, bien que le rebondissement en question soit effectivement assez classique et prévisible, tout ce qui suit est diablement efficace et touchant, et il est difficile de résister à l'émotion lorsque Coco et Miguel se retrouvent enfin.
Pas parfait, mais néanmoins une réussite de plus à mettre au compte de Pixar.
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Le Monde Secret Des Emojis (The Emoji Movie) :
Dans le smartphone d'un jeune adolescent (Jake T. Austin), comme dans tous les smartphones du monde, vivent les emojis, où chaque emoji tient un rôle bien précis et immuable. Mais Gene (T.J. Miller) n'est pas comme les autres : supposé être un emoji "Bof", Gene est incapable de se contenter d'une expression. Rejeté par les siens, Gene part alors d'application en application en compagnie de son compère Tope-Là (James Corden), à la recherche de la hackeuse Rebelle (Anna Faris), et d'un moyen d'échapper à la suppression de son fichier...
....... Ah ouais, quand même.
Le film, produit par Sony Animation, était auréolé d'une réputation calamiteuse à sa sortie US... et effectivement, c'est une bonne grosse bouse ultra-dérivative (on pense très fort à Vice Versa, aux Mondes de Ralph, à la Grande Aventure Lego, etc), pleine de personnages insipides (pourtant doublés par des personnalités compétentes : Corden, Miller, Anna Faris, Patrick Stewart, Sean Hayes...), souffrant d'une écriture et de vannes périmées, et qui prend une grosse partie de ses 80 minutes (générique exclus) à faire du placement produit détaillé pour Candy Crush, Just Dance, Spotify et Dropbox (entre autres).
Le tout sans la moindre originalité, la moindre structure, et tout simplement le moindre intérêt.
1/6 (ça donne presque envie de revoir le film Angry Birds - déjà de Sony - à la hausse)
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La Course aux Cadeaux (Trippel Trappel : Dieren Sinterklaas) :
À l'approche de la Saint Nicolas, Freddie le furet ne rêve que d'une chose : que le vieux barbu apporte à tous ses amis animaux des cadeaux, comme il le fait habituellement pour tous les enfants des Pays-Bas. Freddie décide donc de faire une liste et, accompagné par ses amis Cari le canari et Mosus le phasme, il part à la recherche du navire de Saint Nicolas...
Un dessin-animé néerlandais de Saint Nicolas qui dure une petite heure, et qui se regarde tranquillement, à défaut d'être particulièrement passionnant.
Les chansons sont ainsi à réserver aux plus petits, et les poursuites incessantes, dans la deuxième moitié, pourront lasser le public plus adulte, mais dans l'ensemble, ce n'est pas non plus particulièrement honteux, et ça a bon fond.
Sans oublier l'animation 2d, qui fait assez plaisir à voir malgré ses limites (visiblement, si j'en crois le générique de fin, une partie du projet a été financée de manière participative, donc ça sous-entend un budget de base déjà ultra-faible).
3/6 (un film plutôt à conseiller aux plus jeunes)
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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...
Il y a plus de 2000 ans, Bo (Steven Yeun), un petit âne rêvant d'aventure, quitte son étable en compagnie de son compère Dave (Keegan-Michael Key), un pigeon, et se lance dans une épopée improbable pour aider Marie (Gina Rodriguez) et Joseph (Zachary Levi) à rejoindre Bethléem...
Une assez bonne surprise, puisque je me méfiais particulièrement de cette énième adaptation de la Nativité, et de son approche "la crèche du point de vue d'un petit âne" très dérivative (cf ces films, entre autres).
Je craignais quelque chose de très religieux et prosélyte - surtout compte tenu des producteurs et du studio - et je redoutais un film d'animation fauché et laborieux.
Heureusement, ce métrage confié à Cinesite est plutôt convaincant, sur le plan technique : c'est joli, bien animé, assez rythmé, et si c'est parfois assez dérivatif, le tout se regarde sans le moindre problème, et possède même un certain capital sympathie. À l'identique, le doublage est convaincant : Steven Yeun, Gina Rodriguez, Zachary Levi, K-M Key, Patricia Heaton, Kristin Chenoweth, Tracy Morgan, Tyler Perry, Aidy Bryant, Christopher Plummer, Ving Rhames... autant de noms qui n'ont plus à faire leurs preuves, et qui s'acquittent bien de leur tâche.
Non, là où le bât blesse, c'est au niveau de l'illustration musicale - non seulement le score musical du film est insipide au possible, mais en plus, tout le film est parsemé de chansons R’n’B insérées aléatoirement, sans rapport avec la scène autre que "c'est une chanson de Noël, mettez-la là". On se retrouve notamment, sur la toute fin, avec la naissance du petit Jesus sur fond de R’n’B à la boîte à rythme tirée des 90s, avec une Mariah Carey qui fait ses vocalises... forcément, ça casse la féérie et le merveilleux.
Alors entre ces chansons qui empêchent absolument toute immersion, et toute la sous-intrigue des trois dromadaires des Rois Mages, qui ne sert à rien, n'est jamais drôle (avec son Tracy Morgan en roue libre) et ne sert qu'à brosser la communauté afro-américaine dans le sens du poil (en plaçant des célébrités comme Oprah Winfrey dans le film), on se retrouve avec un dessin animé qui ne sombre jamais dans le prosélytisme pataud, et qui parvient à rester amusant et distrayant, mais qui souffre aussi de problèmes très clairs.
Des problèmes inhérents à sa nature de film évangélique ayant le postérieur entre deux chaises, tentant d'apporter (sans y parvenir) un nouvel éclairage à un récit balisé de bout en bout, tout en l'édulcorant un peu et en le résumant à tous ses clichés habituels, et en en faisant un film d'aventures pour enfants, avec un humour et des péripéties pas forcément très inspirées.
3/6 (ça pourrait être pire)
Hôtel Transylvanie - The Fright Before Creepmas :
Bien décidée à rendre l'esprit de Creepmas à sa tante Lydia, Mavis se rend chez Krampus, et dérobe le cadeau de Creepmas que Lydia n'a jamais reçu lorsqu'elle était petite...
Un double épisode festif qui, à l'instar des autres épisodes de la saison, est sympatoche, mais un peu creux. Alors certes, l'ambiance est intéressante et inventive, mais le show a toujours les mêmes problèmes d'écriture et d'intérêt chronique, sans même parler du doublage très très polarisant de Dracula, qui narre ici l'épisode en voix off.
Anecdotique, en somme.
3/6
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Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...
Dream On Silly Dreamer (2005) :
Documentaire non-autorisé qui, en quelque sorte, enchaîne directement après Waking Sleeping Beauty : tourné en mars 2002, alors même que Disney fermait son département animation 2D, ce court-métrage (moins de 40 minutes) consiste principalement en des interviews face-caméra de certains des 200 dessinateurs, animateurs, et artistes de l'équipe en place, alors même que leurs carrières s'effondraient sous leurs yeux.
On y découvre des artistes rêveurs ayant profité au maximum de la "Renaissance Disney", avec des avantages financiers improbables, et une mini-célébrité des plus plaisantes ; ces mêmes artistes, confrontés aux décisions improbables d'un management toujours de plus en plus présent, incompétent et jaloux de Jeffrey Katzenberg, qui a fini par partir fonder Dreamworks Animation ; on y apprend leurs réactions lorsque Disney décide de diluer son image de marque en sortant des suites bon marché (et réalisées à l'étranger !) de leurs grands classiques, d'abord en salles, puis en vidéo ; et on y assiste aux témoignages émus et tremblants du personnel renvoyé lors de la grande purge de 2002, après que les dirigeants (vexés par le succès le L'Âge de Glace de Dreamworks) aient soudain décrété que l'avenir, c'était la 3D.
En tant que complément à Waking Sleeping Beauty, Dream On... est plutôt honorable, malgré ses nombreux défauts techniques : tourné pour une bouchée de pain, il souffre d'une prise de son très inégale, et si le fil conducteur, en forme d'animation 2D sommaire narrée à la Winnie l'Ourson, est sympathique, le tout manque forcément d'images d'archives et de visuels autres que des têtes qui parlent. De plus, on peut regretter que le statut du film implique qu'il soit forcément très biaisé, et ne puisse pas donner la parole à l'autre camp.
Un documentaire indépendant et objectif reste tout de même à faire sur ces années sombres ayant précédé l'arrivée de Pixar au sein de Disney...
3/6
L'Histoire de Pixar (The Pixar Story - 2007) :
Un documentaire assez complet et exhaustif signé Leslie Iwerks (déjà à l'oeuvre sur La Main derrière la Souris), et qui retrace, avec de nombreuses images d'archive et autres interviews exclusives, toute l'histoire de la compagnie Pixar, jusqu'à son rachat par Disney.
On commence à CalArts, dans les années 70 ; on découvre les premiers courts métrages de John Lasseter, puis on apprend la manière dont, en 1983, alors que Disney traversait une mauvaise passe, Lasseter en a été renvoyé pour s'être trop consacré à The Brave Little Toaster, un concept de film d'animation numérique.
En parallèle, George Lucas nous explique comment Pixar a vu le jour dans son giron, dans le cadre d'ILM et de Lucasfilm, puis comment, après avoir recruté Lasseter et avoir constaté que les ambitions de cette petite bande nécessitaient beaucoup d'argent, Pixar a été cédé à Steve Jobs.
Sous l'égide de Steve Jobs (un Steve Jobs qui parle constamment de Pixar et de ses films comme si c'était lui-même qui en avait animé chaque image, et qui utilise un "nous" collectif qui devait agacer bien des personnes, de son vivant !), la compagnie a collaboré avec Disney, et le documentaire s'attarde longuement sur Toy Story, le premier long-métrage en CGI de l'histoire du cinéma. Un Toy Story qui a failli s'écrouler sous l'influence indirecte de Jeffrey Katzenberg, et son désir de "toujours plus d'humour adulte et provocant".
Puis les hits s'enchaînent dans les années 90, jusqu'au début des années, qui voit l'animation 2D devenir lentement obsolète dans l'esprit des décideurs de Disney et d'ailleurs (comme on a pu le voir dans les documentaires précédents de ce cycle).
Et puis, enfin, on arrive en 2005, lorsque l'éviction de Michael Eisner à la tête de Disney, et l'arrivée de Bob Iger mènent au rachat de Pixar par Disney. Un rachat optimiste, dans lequel on voit une équipe arrivante promettant de continuer à faire de l'animation Disney traditionnelle, en parallèle des métrages 3D Pixar.
Une promesse malheureusement pas tenue très longtemps, mais qui démontre bien toute la bonne volonté et la sincérité de l'équipe Pixar, une équipe de passionnés qui, par leur succès, ont eu l'effet paradoxal de "tuer" l'industrie qui a fait naître leur passion.
Une chose est sûre, ce documentaire est globalement très intéressant à suivre, surtout en contre-point des autres documentaires disponibles sur l'industrie de l'époque : pris tous ensemble, ces métrages parviennent, avec plus ou moins de succès selon les moyens et l'approche, à dépeindre un moment charnière de l'histoire du cinéma d'animation, en en soulignant les tenants et les aboutissants, et en montrant sous tous leurs aspects les divers intervenants et responsables de la situation d'alors.
4.5/6
(on attend désormais un documentaire sur le Revival Disney, à savoir la période de l'intégration de Pixar, jusqu'à nos jours...)
La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf (Olaf's Frozen Adventure) :
Alors que le royaume d'Arendelle fête officiellement son premier Noël, Olaf s'aperçoit que Anna et Elsa n'ont pas de tradition familiale à l'occasion des Fêtes de fin d'année. Il décide alors de mener l'enquête, et de proposer aux sœurs tout un assortiment des traditions les plus populaires du royaume...
Un court-métrage de 22 minutes diffusé avant Coco, de Pixar, et qui a reçu un accueil assez hostile et agacé du public... forcément, puisqu'on parle ici d'un court-métrage initialement conçu pour être diffusé à la télévision, et qui a été catapulté en première partie de Coco pour la simple et bonne raison qu'il fallait inciter les petites filles et les fans absolus de Frozen à se rendre en salles, et à payer leur place.
Pas de chance, Coco n'avait pas besoin de tout cela, et l'initiative de Disney s'est retournée contre la firme aux grandes oreilles. En même temps, ce n'est pas forcément surprenant quand on réalise que ces 22 minutes sont consacrées à un Olaf qui n'est jamais particulièrement drôle ou intéressant, et qu'il y a quasiment une chanson toutes les 90 secondes.
De quoi vraiment agacer, surtout si l'on est déjà assezréservé au sujet de cette franchise, et que la voix toujours aussi criarde de Menzel vous fatigue plus qu'elle ne vous enchante.
2.25/6 (pour l'aspect technique et visuel)
Mariah Carey Présente : Mon Plus Beau Cadeau de Noël (Mariah Carey's All I Want For Christmas is You - 2017) :
À l'approche de Noël, Mariah (Mariah Carey/Breanna Yde) n'a qu'un vœu pour les fêtes : Princess, une petite chienne repérée dans une animalerie locale. Mais ses parents refusent formellement, jusqu'à ce que son père lui confie Jack, le chiot incontrôlable de son oncle, pour voir si elle peut s'en occuper...
Un projet narré (plus ou moins bien) par Mariah Carey, illustré par ses chansons de Noël, et confié à un scénariste et à un réalisateur expérimentés dans le domaine de l'animation.
Bizarrement, alors que, dans l'absolu, j'aurais dû trouver le tout générique, prévisible, insipide, dérivatif (et ça l'est), et tiré vers le bas par une durée improbable (ça aurait dû faire 30 minutes, 45 au maximum, mais là, tout est étiré sur plus de 90 minutes), je n'arrive pas vraiment à être sévère avec ce dessin animé.
Pour peu qu'on ne soit pas trop allergique aux histoires de fillettes et de chiens, pleines de bons sentiments, ce All I Want For Christmas is You finit par être tout à fait regardable, plutôt bien doublé, et à l'animation honorable (du moins en ce qui concerne les chiens).
Tout sauf indispensable, mais ça devrait plaire aux petites filles.
3/6
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Casse-Noisettes et le Roi des Souris (Nussknacker und Mausekönig) :
Comme chaque année, Maria (Mala Emde) et son petit frère Fritz (Leonard Seyd) attendent Noël avec impatience, pour découvrir le cadeau improbable et magique de leur oncle Drosselmeier (Anatole Taubman). Maria, notamment, tombe sous le charme du diorama mécanique animé qu'il leur offre, cette année, et elle se fascine pour un Casse-Noisettes sculpté à la main. D'autant que, lorsque la nuit tombe sur la demeure des Stahlbaum, un phénomène magique se produit, et la figurine prend vie, pour livrer un combat incroyable contre le maléfique Roi des Souris...
Téléfilm allemand diffusé sur Das Erste, cette version de Casse-Noisette s'avère plutôt réussie, visuellement parlant, car produite avec un budget confortable d'1.5 million d'euros. Résultat : niveau atmosphère et direction artistique, le tout est très convaincant, frôlant même parfois l'horreur (pour enfants, bien entendu), avec une atmosphère assez pesante et glauque (joli travail sur les éclairages et la mise en scène) qui capitalise de manière intéressante sur la musique familière de Tchaïkovski.
Après, c'est loin d'être parfait, puisque le tout reste assez confiné entre quatre murs, sans grande ampleur (le pays des friandises et des bonbons est un peu fauché, franchement), que la résolution est un peu expédiée (forcément, vu le format du programme) et que face au Roi des Souris cabotin, le Casse-Noisettes blond est particulièrement fade et transparent.
Néanmoins, dans l'ensemble, c'est encore la preuve que la télévision allemande (tout comme les télévisions nordiques et anglaises, d'ailleurs) investissent de l'argent dans des programmes pour enfants de qualité. On ne peut pas en dire autant de la France.
3.5/6
Le Prince Casse-Noisettes (The Nutcracker Prince) :
Dans l'Allemagne de 1850, Clara s'apprête à fêter Noël en famille, mais elle est jalouse de toute l'attention que sa soeur aînée Louise reçoit de son petit-ami. Heureusement, son oncle Drosselmeier arrive enfin, et avec lui, il apporte un cadeau des plus mémorables...
Un long-métrage d'animation canadien relativement fidèle au déroulement du récit de ETA Hoffmann, mais qui souffre malheureusement d'une direction artistique des plus inégales.
En effet, durant le plus clair du métrage, ce Casse-Noisette a un style très Disney/Bluth, avec des décors soignés et des personnages au design un peu plus polarisant, mais homogène ; et puis, le temps d'un long interlude relatant la légende de la Princesse, du Casse-Noisette et des Rats, le tout bascule dans du cartoon ultra-caricatural et outré, au doublage et aux visuels criards, et à l'humour bas-de-plafond.
Le choc est rude, et risque de perdre plus d'un spectateur.
Cela dit, non seulement il permet de bien démarquer le conte fantastique du reste du métrage et de son univers plus réaliste, mais il s'accompagne aussi d'une amélioration notable de l'animation, qui devient plus fluide et convaincante. On devine alors rapidement que certaines parties du métrage ont été nettement plus travaillées que d'autres, ce qui se remarque clairement.
La troisième partie du métrage (le retour à la réalité et l'affrontement Rats/soldats, ainsi que tout ce qui s'ensuit) mélange les deux styles de manière plutôt convaincante, visuellement parlant. À vrai dire, ce qui gêne le plus dans l'ensemble du métrage, c'est le doublage inégal d'un personnage à l'autre, entre accents inutiles et clichés, et Kiefer Sutherland en pilotage automatique dans le rôle du Casse-Noisettes.
La musique, elle, est reprise de Tchaïkovski, donc aucun problème sur ce plan-là... si ce n'est cette hideuse chanson finale, qui apparaît d'ailleurs brièvement en cours de film : une version d'une mélodie de Tchaïkovski, reprise façon pop années 80-90 à la Whitney Houston du pauvre, et qui donne vraiment envie de se crever les tympans pour arrêter le massacre.
Dans l'ensemble, cependant, ce dessin animé est tout à fait honorable. Rien d'exceptionnel, et on est très loin de la qualité des grands studios d'animation, mais ce n'est pas non plus un métrage fait à la va-vite, sans la moindre idée ou le moindre talent.
Imparfait, mais ça aurait pu être bien pire.
3.5/6
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Comme toujours, retrouvez la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog les années précédentes, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici...
Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...
Waking Sleeping Beauty (2009) :
Un documentaire passionnant qui retrace toute l'histoire de la Renaissance Disney, des années 80 jusqu'au départ de Jeffrey Katzenberg pour aller fonder Dreamworks, en 1994.
Passionnant, car tourné avec un budget conséquent, illustré de petits dessins mettant le propos du documentaire en images, et avec un accès total aux archives de Disney et des animateurs, ainsi qu'à tous les intervenants de l'époque, ce qui permet vraiment de revivre toute cette période comme si on y était, et ce dès les années 70.
On retrouve ainsi plein de grands noms de l'animation dans leurs jeunes années - John Lassiter, Ron Clements, John Musker, Glen Keane, Tim Burton (avec une tête d'ahuri improbable), Don Bluth, etc - alors que l'animation Disney était en perte de vitesse et à l'agonie.
On assiste à l'arrivée des exécutifs Hollywoodiens, qui changent la mentalité de la compagnie, pour quelque chose de plus orienté business, et on assiste à la naissance de l'équipe Roy Disney/Michael Eisner/Jeffrey Katzenberg/Frank Wells, qui va redonner ses lettres de noblesse au département animation.
On découvre le caractère de Katzenberg, qui coupe lui-même 15 minutes de Taram et le Chaudron Magique au début des années 80, et s'impose progressivement comme le visage de l'animation Disney aux yeux du grand public ; l'évacuation de tout le département animation dans des locaux en préfabriqué, à Glendale ; le succès de Roger Rabbit, qui redonne un peu d'espoir à Disney, alors même que la compagnie délaissait l'animation pour toujours plus de films en prises de vue réelles.
Et puis arrivent les premières démos de la Petite Sirène (gros frissons en entendant les mélodies !), l'introduction de l'ordinateur (et de Pixar) dans le monde de l'animation, la genèse de La Belle et la Bête, son succès, le carton absolu d'Aladdin, et le retour de l'âge d'or de l'animation Disney qui en a découlé : l'argent, la gloire, la popularité... et les guerres de pouvoir internes.
La mort de Frank Wells, présenté comme le diplomate/médiateur parmi les hommes au pouvoir, sonne alors comme un glas funèbre pour ce succès débridé, avec un Katzenberg qui prend toujours plus de place, trop de place, alors même que le Roi Lion devient le nouveau carton de la compagnie.
Et puis Katzenberg, trop ambitieux, veut hériter de la place de Wells, ce qui l'amène à quitter la compagnie, et à fonder Dreamworks : c'est la fin d'une ère, chez Disney, qui continue d'avoir des succès dans les années suivantes, mais finit par succomber à ses conflits internes, et à la compétition de l'animation par ordinateur.
Et c'est là que le documentaire pèche un peu : en s'arrêtant au départ de Katzenberg, il se concentre exclusivement sur le début de la "Renaissance Disney" ; en cela, il correspond bien à son titre "Le Réveil de la Belle au Bois Dormant", mais s'avère plutôt frustrant.
Il manque clairement de quoi couvrir la suite et la fin de la Renaissance, au moins jusqu'au début des années 2000, voire jusqu'à l'arrivée de Lassiter et Pixar. Néanmoins, d'autres sources permettent de se faire un semblant d'idée à ce sujet (cf ci-dessous, et la partie 3/3 de cette Histoire de Disney), et cela n'entache pas trop la qualité de ce Waking Sleeping Beauty excellent, ouvert, honnête et globalement objectif, qui offre près de 90 minutes captivantes à tout amateur de cinéma et d'animation.
5/6
The Sweatbox (2002) :
En 1994, Disney donne le feu vert la production d'un film épique, Kingdom of the Sun, narrant l'aventure d'un prince inca arrogant (David Spade) et d'un jeune éleveur de lamas (Owen Wilson) qui échangent leurs places respectives, façon Le Prince et le Pauvre. Pour ce projet ambitieux confié au réalisateur du Roi Lion (qui avait là carte blanche), Disney demande à Sting de composer plusieurs chansons, et donne à son épouse l'autorisation de documenter tout le processus créatif de ce métrage d'animation arrivant à la toute fin de la Renaissance Disney.
Et pendant les 35-40 premières minutes de ce documentaire depuis "interdit" par Disney, tout va bien : on assiste à un making-of assez classique et instructif sur la genèse de ce Kingdom of the Sun, de 1994 (date de création du projet) à 1997 (arrivée de Sting), jusqu'en 1998, et la première présentation (pourtant optimiste et confiante) de la copie de travail aux deux responsables du Département Animation, Thomas Schumacher et Peter Schneider (qui sont, il faut bien l'admettre, des têtes à claques assez maniérées faisant, bien malgré eux, des antagonistes assez évidents).
Et là, c'est le drame, rien ne fonctionne pour eux, et c'est le début d'un reboot total du projet, qui devient quelque chose de nettement moins ambitieux (le film était en retard sur son planning de production, et en dépassement de budget suite à un premier changement de direction - "il faut plus d'humour" - conséquent au manque de succès des autres films d'animation de Disney de l'époque, jugés trop sérieux par les exécutifs de la compagnie) ; le métrage change plusieurs fois de titre avant de devenir The Emperor's New Groove, se débarrasse de la moitié de son casting vocal (exit Wilson), élimine un paquet de personnages, en réécrit d'autres, change de réalisateur, de compositeur, d'animateurs, et de direction, à de multiples reprises, en fonction des interlocuteurs, de la date, de l'orientation du soleil, de la position des étoiles dans le ciel, et de l'état du budget.
Tout cela, sans oublier Sting, un Sting amoureusement filmé par sa femme (les plans contemplatifs sur Sting torse nu au soleil en train de composer, ou en train de marcher sur le sable... *soupir*), passant tout le documentaire à se plaindre que tout son travail initial doit être repensé, et jouant la partition de l'artiste capricieux, intellectuel et torturé, qui voudrait plus que tout quitter ce navire en perdition sur le point de s'échouer, qui n'est plus intéressé par l'échelle nettement réduite du récit (ce qui l'intéressait, c'était de faire quelque chose d'épique et de grandiose, à son image) et qui finit par écrire une lettre à Disney expliquant que le film ne correspond plus à ses valeurs, et qu'il n'assume plus l'appropriation culturelle des cultures locales par la compagnie, contraire à son éthique, ou que sais-je encore...
Autant dire que si l'on parvient à mettre de côté une sérieuse envie de mettre des baffes à Sting (d'autant que ses morceaux, franchement, sont des plus oubliables), on a dans cette Sweatbox un excellent exemple du chaos ambiant qui régnait chez Disney à la fin des années 90, une époque où tout le département animation peinait à se remettre des excès financiers de la Renaissance, et du départ de Jeffrey Katzenberg - qui, malgré tous ses défauts, avait un point de vue très affirmé, et le dernier mot sur toutes les décisions créatives, pour le meilleur et pour le pire.
Un Katzenberg qui, à peine parti de chez Disney en 1994, mettra en chantier La Route d'Eldorado, qui sortira en 2000, après de multiples changements de direction. Quelle coïncidence.
Bref, un documentaire qui passe un peu trop de temps à s'intéresser à Sting, mais qui parvient à bien développer, en 95 minutes, l'histoire de Kuzco, l'Empereur Mégalo (2000), un métrage à la conception chaotique, produit et sorti dans le creux de la vague Disney, très peu de temps après le dernier titre mémorable du studio, Tarzan (1999).
Un Kuzco dont la genèse trahit bien l'agonie imminente du département animation 2D de Disney, en grande partie sacrifié quelques années plus tard (2002).
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
The Flint Street Nativity (1999) :
Quelque part à la frontière entre le Cheshire et le Pays de Galles, la petite école primaire de Flint Street prépare son spectacle de Noël, une crèche vivante. Mais les enfants sont tous dissipés, et la représentation dégénère très rapidement sous les regards atterrés des parents...
Comédie télévisée écrite par Tim Firth, et articulée comme une pièce de théâtre, ce métrage rappelle un peu d'autres œuvres, comme par exemple Sacré Noël ! et ses suites. Avec cependant, comme différence de taille, le fait qu'ici, les enfants soient tous interprétés par des adultes, dans des décors disproportionnés.
Ce qui confère aussitôt à ce téléfilm des allures de pièce de théâtre filmée et de farce déjantée impossible à prendre une seule seconde au sérieux : ce qui a des avantages (on s'amuse à reconnaître de multiples visages familiers, issus d'Absolutely Fabulous ou encore de Mr. Fowler, brigadier chef), et des inconvénients (il faut supporter toute une distribution d'adultes qui en font trois tonnes, et adoptent parfois des mimiques et des attitudes plus proches de l'autisme que de l'enfance).
Je m'attendais à vraiment apprécier cet exemple d'absurdité britannique (qui a une assez bonne réputation), mais en fait, j'ai eu du mal à rester intéressé jusqu'au bout : trop brouillon, trop bruyant, trop caricatural... j'ai trouvé le tout tout juste amusant, sans plus, et s'il n'y avait pas eu cette toute fin douce amère, je pense que j'aurais trouvé le tout assez médiocre, au sens premier du terme.
Grandma Got Run Over By A Reindeer (2000) :
Lorsque la grand-mère de Jake Spankenheimer disparaît, renversée par le traîneau du Père Noël, Mel, la cousine de Jake, décide alors de tout faire pour vendre la boutique familiale à Austin Bucks, un grand patron ambitieux qui possède tous les magasins de la ville...
Ouhlà.
Un dessin animé de 51 minutes, diffusé sur la WB, et adapté de la chanson parodique du même nom (sortie en 1979), ce GGROBAR est un Christmas Special bâclé et insipide, qui donne l'impression d'avoir été produit 15 ou 20 ans plus tôt, et de n'avoir eu qu'un budget microscopique pour sa production.
L'animation est ultra-simpliste et médiocre, le doublage basique, l'écriture et l'humour bas-de-plafond, et le tout ne semble exister que pour insérer de manière toujours plus artificielle et forcée d'autres chansons des mêmes musiciens dans le récit (avec numéros musicaux à la clef), quand bien même elles n'auraient qu'un vague rapport avec le schmilblick.
Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...
American Experience - Walt Disney (2015) :
Documentaire télévisé marathon de près de quatre heures retraçant la vie et la carrière de Walt Disney, dans ses moindres détails, à grands renforts d'images en tous genres, d'archives exclusives, d'interviews uniques, etc.
La première partie du documentaire retrace ainsi les début de Disney, depuis son enfance peu chaleureuse, ses début d'animateurs, son arrivée en Californie, la création des Studios Disney, sa dualité (Walt était à la fois un visionnaire créatif et enthousiaste, et un businessman insistant, implacable et exigeant), la création d'Oswald le lapin, celle de Mickey (on notera par ailleurs que Ub Iwerks n'est quasiment pas mentionné dans ce documentaire, malgré son importance), et le début du succès.
(d'ailleurs, assez amusant de comparer cette réalité à la fiction du film Walt Avant Mickey)
Le métrage revient alors sur la genèse de Blanche Neige, compliquée, mais donnant lieu à un succès absolu critique et commercial, qui lance les studios Disney au firmament, et qui place aussi la barre extrêmement haut, à une hauteur que Walt n'estimera jamais avoir de nouveau atteint ; puis vient la création des studios de Burbank, un vase clos et stérile, qui devient progressivement une usine à animation mécanique et isolée, avec des inégalités salariales énormes, des conflits, des jalousies. Ce qui, combiné à de gros problèmes financiers provoqués par les pertes d'argents de Pinocchio et de Fantasia, ainsi qu'à un Walt s'enfermant de plus en plus dans sa bulle, et ne voulant rien entendre des revendications de ses employés, débouche sur une grève générale en 1941 suite au renvoi d'un pilier du studio.
La seconde partie du documentaire reprend sur un Walt marqué et transformé, s'estimant trahi par tous ses employés, et ne faisant plus confiance à personne. Un Walt rancunier, qui, quelques années plus tard, dénonce la plupart des meneurs de cette grève lors de la chasse aux sorcières anti-communistes. Un Walt aux prétentions revues à la baisse, désenchanté, et qui commence de plus en plus à blâmer ses échecs sur des cibles faciles, comme les communistes, etc. Et un Walt qui se désintéresse tout simplement de plus en plus de l'animation pure et dure, un domaine où il pense ne jamais pouvoir retrouver le succès et la reconnaissance de Blanche Neige, et qu'il confie aux Neuf Sages, ses animateurs vétérans.
Il se tourne alors, à la fin des années 40, vers le documentaire animalier, qui lui vaut un Oscar, et vers les films en prises de vue réelle. En parallèle, pendant que son studio travaille d'arrache pied sur Cendrillon, lui préfère se consacrer à sa passion pour les trains et le modélisme ferroviaire... puis il décide de créer Disneyland, un projet qui, aux côtés de la production télévisée florissante de Disney (Davy Crockett, regardé par plus d'un Américain sur 4), le remotive, et dans lequel il s'investit complètement.
Cherchant toujours à présenter à l'Amérique un univers propre et sûr pour toute la famille, il inaugure le parc, et trouve ainsi une source inépuisable de revenus pour sa compagnie. Dans les années 60, il produit enfin Mary Poppins, un projet sur la famille qui lui tenait à coeur depuis des décennies, et lui vaut de renouer avec un succès total, qui est multi-oscarisé. Mais alors que les critiques commencent à reprocher à Disney son monde trop propre, kitsch et WASP, Walt n'en a que faire, et s'inquiète de ce qu'il va laisser comme héritage à l'humanité.
Il décide alors de se lancer dans le projet Disneyworld, et surtout de concevoir EPCOT, la ville parfaite du futur, où tout le monde vivrait en parfaite harmonie. Un projet ambitieux, dont il ne verra jamais le résultat, puisqu'il décède d'un cancer du poumon en 1966.
Bref, en résumé, difficile de faire plus exhaustif sur la vie et l'oeuvre de Walt que ces quatre heures, non ? Et bien pas tant que ça, en fait.
J'ai bien conscience que ce documentaire se concentre principalement sur Walt, et accessoirement sur son empire, mais malheureusement, j'ai trouvé le virage pris par la seconde partie du métrage assez frustrant. D'accord, Walt s'est un peu désintéressé de l'animation à la fin des années 40, mais le documentaire donne l'impression qu'il n'en avait tout simplement plus rien à faire, et qu'il n'avait rien à voir avec toute la production Disney post-Cendrillon.
Difficile à croire, et le manque de temps ou de place n'excuse pas tout : j'aurais bien volontiers troqué 10 minutes de la construction et de l'ouverture de Disneyland contre plus de détails sur son influence sur Alice, Peter Pan, etc, ou contre une présentation des Neuf Sages, même pas mentionnés en tant que tels dans le documentaire.
Cela dit, je dois bien reconnaître une qualité à ce travail titanesque : il ne cache pas du tout les mauvais côtés de Walt Disney, et ne présente pas le portrait d'un dieu de l'animation parfait et intouchable. Walt était faillible, Walt était par moment détestable et arrogant, Walt avait des valeurs de son temps et une ambition démesurée, mais Walt était aussi un visionnaire aux intentions bienveillantes, obsédé par l'idée de présenter une image de l'enfance et d'une vie de famille parfaites, qu'il n'avait pas vraiment connues lors de ses jeunes années.
Un documentaire inégal, un peu trop long, et souffrant de s'attarder un peu trop sur Disneyland, mais néanmoins très intéressant, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre.
4.25/6
La Main derrière la Souris : l'histoire d'Ub Iwerks (The Hand Behind The Mouse - The Ub Iwerks Story - 1999) :
Documentaire de 1999 réalisé par Leslie Iwerks, et consacré au grand-père de la réalisatrice, Ub Iwerks, l'un des membres fondateurs du studio Disney, et le créateur de Mickey Mouse.
Grâce à d'innombrables extraits, images d'archive, photographies, et témoignages de bon nombre de figures incontournables du milieu, on y découvre comment ce fils d'inventeur, toujours plus passionné par la technique que par le business, était l'un des premiers compères de Disney, et l'animateur le mieux payé de son studio naissant ; on y apprend comment, véritable bourreau de travail, Iwerks a créé Oswald le lapin, puis, lorsqu'il a fallu le remplacer, comment il a créé Mickey et, au rythme de plus de 700 dessins par jour, comment il a réalisé seul le premier court métrage animé de Mickey, Plane Crazy.
Rapidement, Mickey a connu le succès, et avec lui, les tensions professionnelles et les jalousies ont commencé à croître. Et bien qu'il ait refusé à plusieurs reprises de quitter Walt, Iwerks finit par s'établir à son propre compte, et par fonder les studios Iwerks en 1930 (où a travaillé le célèbre Chuck Jones). Avec son style plus franc, son humour étrange, ses personnages impertinents et son animation bondissante, Iwerks connaît à son tour le succès, et innove dans de nombreuses directions... jusqu'à ce que le Code Hays, la Grande Dépression, et des problèmes financiers finissent par tuer le studio.
En 1940, Iwerks revient chez Disney, mais se désintéresse de l'animation, pour se concentrer sur la technique : il innove à nouveau dans le domaine de la réalisation, de l'intégration d'images réelles aux images animées, il officie dans les parcs Disney, et finit par décrocher deux Oscars techniques, et une nomination pour les effets spéciaux des Oiseaux d'Hitchcock.
Bref, Ub Iwerks était un homme incontournable de l'histoire de Disney, et ce documentaire lui rend joliment hommage, sans sombrer dans l'hagiographie excessive.
Bien rythmé, dynamique, ludique, la forme est globalement impeccable ; on pourra pinailler en regrettant que la première moitié du documentaire couvre plutôt les débuts de Walt Disney que ceux d'Iwerks (et par conséquent, fait double emploi avec les innombrables documentaires sur la vie de Disney), mais c'est inévitable, compte tenu des liens très étroits unissant les deux hommes.
Un métrage très intéressant, que je conseille vivement.
4.5/6
Frank et Ollie (Frank and Ollie - 1995) :
Documentaire de 90 minutes réalisé en 1995 par Theodore Thomas, et consacré au père de ce dernier, Frank Thomas, et au meilleur ami et collègue de celui-ci, Ollie Johnston, deux des quatre membres alors encore en vie du groupe des Neuf Sages de Disney, ces animateurs de légende qui entouraient Walt Disney durant l'âge d'or du studio.
Les deux hommes, alors octogénaires, mais toujours aussi proches, soudés et malicieux que durant leurs jeunes années, nous racontent ainsi leur vie, leur carrière, leurs techniques d'animation, leur amitié, etc, entrecoupés d'images d'archive, d'animations embryonnaires, et de scènes du quotidien de ces deux vieux sages, génies de l'animation.
Et c'est probablement là que le documentaire pèche notablement : car s'il est très intéressant d'écouter ces deux bonhommes sympathiques et attachants, le film reste un documentaire de 90 minutes, et tire par conséquent en longueur.
On ne peut s'empêcher (et c'est d'autant plus vrai si l'on a regardé par ailleurs d'autres documentaires sur cette petite bande et sur cette période) de se dire qu'en retirant une bonne demi-heure de métrage (toutes les scènes du quotidien des deux hommes sont bien gentilles, mais elles n'apportent pas grand chose au delà de "ils vivent une retraite heureuse et bien méritée") et en variant un peu le format des interviews (peut-être en ajoutant d'autres intervenants, ou en intégrant un récapitulatif global du travail des Neuf Sages), Frank and Ollie aurait été tout aussi instructif, touchant, et probablement plus efficace.
En l'état, ce n'est pas désagréable, sans plus, et la réalisation est parfois un peu maladroite.
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
La Reine des Neiges 3 : La Princesse des Glaces (Snezhnaya koroleva 3 : Ogon i led) :
Après leur combat contre la Reine des Neiges et le reste de leurs aventures épiques, qui les ont rendus célèbres dans tout le royaume, les temps sont durs pour Gerda et Kai, et le duo est contraint de rendre visite à Orm, le troll, et à sa famille ; en chemin, ils rencontrent Rollan, un justicier espagnol, et Alfida, la fille de la Reine des Pirates : il n'en faut pas plus que Gerda et Kai se séparent, et s'engagent sur des chemins bien différents... puisque rapidement, Rollan et Gerda soient transformés en incarnations magiques des éléments du Feu et de la Glace.
Après un premier volet très moyen, et un second volet qui délaissait les héros de la Snow Queen, pour se concentrer sur le faire-valoir comique troll (sans grand succès), voilà que nos amis les Russes remettent encore le couvert, en coproduction avec la Chine, et avec cinq co-scénaristes à l'écriture (dont un Américain de chez Disney).
Et j'ai envie de dire que ça se sent très clairement, puisque le film passe son temps à repiquer des idées à droite et à gauche, dans un gros melting-pot gentiment décousu : de la Reine des Neigesde Disney, le film recycle Gerda en mode Elsa (tant au niveau de l'apparence que des nouveaux pouvoirs), les trolls toujours plus trollesques, la transformation du love-interest de Gerda en antagoniste aux 3/4 du film, les petites mascottes de Gerda et Rollan rappelant fortement les snowgies de Frozen Fever ; ailleurs, c'est toute la patte Dreamworks qui est reprise, entre l'âne de Shrek, l'ouverture façon Chat Potté, la musique clairement photocopiée sur les Dragons de John Powell, l'affrontement contre le Dragon final ; là, les Indiana Jones, avec le temple et son cadavre habillé comme Indy, ou encore le final au bord de la falaise ; sans oublier une petite touche de Harry Potter, avec une visite dans la bibliothèque magique des trolls, qui ressemble comme deux gouttes d'eau à la visite de Harry chez Gringotts ; ou encore, bien évidemment, les Pirates des Caraïbes...
Bref, un script assez faible, qui mange à tous les râteliers, utilise du slapstick et de l'action médiocre pour remplir son heure et demie, et à l'humour assez bas-de-plafond (parfaitement illustré par le moment où Rollan tente de s'envoler en utilisant ses pouvoirs de feu, façon rayons répulseurs d'Iron Man aux pieds et aux mains, mais n'y parvient que lorsqu'il écarte les jambes, et se propulse en émettant des flammes depuis son anus. Whouhou, c'est la grande rigolade).
Et c'est bien dommage que l'écriture soit à ce point médiocre, car avec chaque nouveau volet, les équipes techniques font un travail de plus en plus abouti : visuellement parlant, ce film n'a plus grand chose à envier aux productions américaines les moins riches, voire même au milieu de gamme de Dreamworks.
Snow Queen 3 n'est pas tourné à l'économie, il est même plutôt beau, visuellement, et reste même tout à fait regardable (et plus intéressant que le second volet). Néanmoins, il a toujours énormément de problèmes d'écriture, qui font que cette production sino-russe, assez dérivative, n'est pas encore au niveau de la concurrence américaine, loin de là.
Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.
Avengers Confidential - La Veuve Noire & le Punisher (AC - Black Widow & Punisher) :
Après avoir fait capoter une mission secrète du SHIELD, le Punisher (Brian Bloom) est arrêté par les hommes de Nick Fury. En échange de sa libération, Frank est contraint de faire équipe avec la Veuve Noire (Jennifer Carpenter) pour infiltrer l'organisation terroriste Leviathan, qui a prévu de revendre de la technologie et des armes volées au SHIELD...
Co-produit par Marvel et par le studio Madhouse, un long-métrage d'animation forcément sous influence anime, dans ce que ça a de bon comme de mauvais : d'un côté, les scènes d'action sont spectaculaires; fréquentes et dynamiques, et ce n'est pas mal réalisé.
Mais de l'autre, le scénario est creux au possible, la caractérisation des personnages est très inégale, la gestion de la physique des personnages est improbable (Frank Castle se déplace comme Flash, Widow fait des quintuples vrilles piquées au moindre mouvement...), l'illustration musicale est assez mauvaise (des grosses guitares métal, ou de la dance music pourrie), le rythme est plutôt bancal, et tout le dernier tiers est un gros bordel énorme, qui réunit de nombreux méchants anonymes de l'univers Marvel, pour organiser un gros affrontement général contre les Avengers (histoire de justifier leur présence sur l'affiche), ainsi qu'une boss battle pour occuper les deux héros (enfin, pas exactement).
Bref, en soi, pas grand intérêt que cet Avengers Confidential, qui compte un peu trop sur du mélodrame romantique centré sur Widow pour meubler entre ces scènes d'action un peu répétitives.
Mais quid du Punisher ? Et bien ce cher Frank Castle a ici droit à une incarnation plutôt convaincante : il est froid, distant, implacable, indépendant, il défend les petites gens que le SHIELD ignore, trop plongé dans ses complots et ses infiltrations, et surtout, il n'hésite pas un seul instant à passer à l'action, arme à la main.
Seul problème, donc : ici, il passe au second plan, après Widow et sa romance, voire même au troisième plan, après Widow et sa romance, Amadeus Cho, les Avengers, etc. En fait, Castle disparaît presque des dernières vingt minutes du film, totalement éclipsé par tous les autres personnages bien plus puissants que lui.
Et c'est bien dommage, car cette version du personnage est loin d'être désagréable - et il n'est probablement pas étonnant de voir que c'est en contraste avec les autres personnages de l'univers Marvel que Castle brille le plus, comme lors de la saison 2 de Daredevil.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Death Note :
Light (Nat Wolff), un lycéen intelligent mais solitaire, découvre un jour un carnet magique, la Death Note, qui est intrinsèquement lié à Ryuk (Willem Dafoe), une entité surnaturelle capricieuse qui se prétend Dieu de la Mort. Lorsque Light écrit un nom dans le carnet, Ryuk se charge ainsi de tuer cette personne de manière inexplicable : avec l'aide de sa nouvelle petite amie, Mia (Margaret Qualley), Light décide alors d'utiliser les pouvoirs de Ryuk pour faire le bien, et éliminer tous les criminels de la planète. Une décision qui attire sur lui l'attention d'un détective excentrique, L (Lakeith Stanfield)...
Adaptation Netflix, par Adam Wingard (Blair Witch, V/H/S), du manga du même nom, ce Death Note de 100 minutes à peine est arrivée en août dernier, auréolée d'une certain controverse, notamment dû à l'américanisation de la plupart des personnages. En l'état, cependant, cette controverse américano-américaine se résumait à beaucoup de bruit pour rien, car le film a bon nombre d'autres problèmes plus gênants...
D'office, je préviens que cette critique ne prendra absolument pas en compte l'oeuvre originale, ni ses adaptations animées : je ne les ai jamais vues/lues, et avant de regarder ce métrage, je n'avais qu'une connaissance ultra-basique du postulat de départ de Death Note... et c'est tout.
Les problèmes de ce Death Note US sont, cependant, très rapidement évidents : en condensant les nombreux tomes du manga en 1h40 de film, tout compris, Adam Wingard est contraint de survoler au maximum son intrigue, et la présentation de ses personnages. En somme, une fois la première demi-heure de mise en place écoulée, le film semble passer en avance rapide, et il ne s'en remet jamais.
On a ainsi droit à une caractérisation simplifiée au maximum, à une intrigue aux développements embryonnaires et bâclés (après une demi-heure de film, le héros a déjà fondé sa "religion" au niveau international), et, alors que le tout aurait vraiment bénéficié de se concentrer sur le carnet, sur Ryuk, sur le côté surnaturel et tentateur, sur la personnalité du héros... on part dans une intrigue internationale improbable à base de détective-prodige et d'école étrange typiquement manga, qui a instantanément détruit ma suspension d'incrédulité, en plus de ne déboucher sur rien du tout.
Alors ajoutez à cela une réalisation maniérée, débordant d'angles de caméra bancals et de moments forcés, ainsi qu'un problème de ton évident, une illustration musicale décalée et très discutable, et un script assez prévisible, et on se retrouve avec un film creux et médiocre, qui ne plaira certainement pas aux fans de l'oeuvre originale, et échouera à donner envie aux néophytes de se plonger dans celle-ci.