Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Dead Shack :
Décidé à passer un peu de temps avec sa nouvelle compagne, Lisa (Valeria Tian), Roger (Donavon Stinson) emmène ses enfants Summer (Lizzie Boys) et Colin (Gabriel LaBelle) - accompagnés de Jason (Matthew Nelson-Mahood), leur ami - passer quelque temps dans un chalet tranquille, au milieu des bois. Rapidement, cependant, les trois adolescents assistent au massacre de deux jeunes aux mains de la voisine (Lauren Holly), qui livre alors les cadavres à ses enfants "cannibales"...
Une comédie horrifique canadienne financée via Kickstarter et qui, en théorie, pouvait être sympathique, mais dans les faits, plombe son potentiel par une mise en images et en musique tout simplement soporifiques.
C'est bien simple, les choix faits par le réalisateur/scénariste plongent le métrage dans une ambiance cotonneuse, qui s'appuie sur des filtres colorés appliqués à l'image, sur un rythme particulièrement nonchalant, et sur une musique rétro-synthétique assez éthérée.
Résultat, le film souffre d'un manque cruel de tension et d'énergie, mettant plus de 25 minutes pour démarrer (jusque là, on a droit à des adolescents qui se vannent en marchant dans les bois), et échouant constamment à combiner humour, horreur et suspense.
L'intérêt remonte un peu lorsque l'on comprend qu'on a droit à des zombies (et pas à des cannibales), mais le film ne décolle jamais vraiment, et n'est ni jamais vraiment drôle, ni tendu : c'est bien dommage, car l'interprétation est plutôt bonne, et les effets plutôt corrects.
2.25/6 (j'aurais probablement préféré le métrage s'il avait conservé ses acteurs plus jeunes, comme dans sa preuve de concept Kickstarter)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Zombiology : Enjoy Yourself Tonight (Gam man da song si) :
Lung (Michael Ning) et Chi-Yeung (Louis Cheung) sont deux glandeurs vivant à Hong-Kong, où ils aiment s'imaginer être des héros en devenir. Mais lorsque des zombies commencent à envahir les rues de la ville, le duo de fainéants découvre bien vite qu'il va devoir se battre s'il veut survivre, et espérer remporter ce combat...
Une comédie zombiesque hong-kongaise qui s'avère le premier long-métrage de son réalisateur, un métrage adapté d'un roman et d'un court-métrage réalisé par ses soins.
Et franchement... c'est un gros bordel.
C'est décousu, déjanté, pleins de moments improbables et d'autres qui tombent totalement à plat, et dans l'ensemble, c'est particulièrement approximatif et inégal : en effet, le film tente à la fois de mélanger film de zombie ; comédie débile à base de cheerleaders décérébrés, de poulet-géant-maléfique responsable de l'épidémie et lançant des œufs explosifs, et de personnages idiots ; moments d'émotion patauds, larmoyants et très appuyés ; mélodrame relationnel familial ; romance ; et bien sûr tout un côté action décomplexé sur fond de métal bourrin, combiné à un animé ouvrant et concluant le film, ainsi qu'à un côté métaphore introspective bancale.
Ça fait beaucoup, en 105 minutes de film.
D'autant que la menace zombie, elle, n'est jamais vraiment inquiétante (elle n'arrive qu'au bout d'une demi-heure de métrage), et est de toute façon éclipsée par la présence du poulet géant, et par le ton global du métrage, jamais suffisamment sérieux pour instaurer de la tension.
En somme, une fois le film terminé, on reste sur sa faim : il y a du bon et de l'amusant, dans ce métrage, mais c'est un tel foutoir qu'on finit forcément frustré et déçu.
2.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Tremors - La série (2003) :
De retour dans la vallée de Perfection, Nevada, désormais transformée en réserve naturelle pour Graboïdes, Burt (Michael Gross) et les autres habitants du secteur (Victor Browne, Gladise Jimenez, Marcia Strassman, Lela Lee, Dean Norris...) tentent de cohabiter avec El Blanco (un Graboïde vivant tout près), tout en gérant les conséquences d'expériences gouvernementales, de savants fous, et de développeurs immobiliers sans pitié...
Une unique saison de 13 épisodes de 43 minutes, initialement diffusée sur Sci Fi Channel, et qui se veut la suite directe de Tremors 3 - Le Retour (2001).
Et sans surprise, le résultat laisse vraiment mitigé. D'un côté, effectivement, certains épisodes ne fonctionnent pas trop mal, les Graboïdes sont toujours vraiment "attachants", tout comme le personnage de Burt Gummer ; de plus, le thème musical d'El Blanco (le monstre) est plutôt amusant, en plus d'être une bonne idée.
Mais en contrepartie, la série est affreusement marquée par ses origines cinématographiques, et par la chaîne sur laquelle elle fut diffusée. Comme la majorité des shows Sci Fi Channel de l'époque, Tremors est mal rythmé, souvent mal joué, et surtout affreusement fauché.
La production n'a pas de budget, et ça se sent, avec des promenades en jeep filmées sur fond vert, des effets numériques franchement limites (le seul monstre numérique vraiment convaincant, c'est l'Ass-Blaster ; le reste est au mieux passable, caoutchouteux et filmé en gros plan/vue subjective, et au pire... c'est hideux), plusieurs épisodes sans les vraies stars du show (Gummer et le Graboïde) et des scénarii creux au possible.
Qui plus est, non contents d'être interchangeables, les scripts sont surtout étirés en longueur de manière transparente : on est clairement dans le registre "on a un postulat de 20-25 minutes, façon "la vallée est envahie par des fleurs mutantes/des insectes mutants/des crevettes mutantes/des mutants mutants" ou bien "un méchant veut capturer El Blanco", et on doit remplir 40-45 minutes d'épisodes".
Ce qui forcément, à force de remplissage, débouche sur ces épisodes ultra mous, reposant entièrement sur les dialogues et sur des effets spéciaux ratés, même pour l'époque.
Autant dire qu'avec, en plus, une distribution assez inégale en intérêt comme en talent (ça s'améliore un peu avec le temps, cela dit, et les acteurs invités sont plutôt sympathiques), ça ne capture quasiment jamais l'attention (sauf quand, pour une raison absolument perplexifiante, la production décide de mettre la showgirl/tough girl hispanique de service en t-shirt mouillé transparent au cours d'un épisode, comme ça, juste pour le fun.)
Bref, malgré toute la sympathie que j'ai à l'origine pour la franchise Tremors, le show est totalement dispensable, pour ne pas dire superflu. C'est dommage, parce qu'avec un format plus court et/ou un peu plus de budget, on aurait pu conserver le dynamisme et le fun du film original...
Et n'oublions pas le season finale, effectivement très décevant, car d'une durée de 37 minutes, et n'étant pas du tout conçu comme une fin de saison ou de série (puisque c'était le deuxième épisode produit - merci Sci Fi Channel pour la diffusion dans le désordre).
(car oui, j'ai eu la malchance de voir la série dans l'ordre de diffusion, et pas dans celui de production)
En espérant que le nouveau reboot télévisuel de la série, pour Syfy, avec Kevin Bacon reprenant son rôle, finisse par voir le jour (c'était censé se tourner cet été), et s'avère de meilleure qualité que ce premier essai.
---
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de toutes les séries passées en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Tremors 6 - A Cold Day In Hell :
En difficultés financières, Burt Gummer (Michael Gross) et son fils Travis Welker (Jamie Kennedy) acceptent de partir pour le Canada, afin d'enquêter sur une recrudescence d'attaques de Graboïdes. Sur place, ils rencontrent Valerie McKee (Jamie-Lee Money), la fille d'anciennes connaissances, de nombreux autochtones, une équipe de scientifiques, ainsi qu'une mystérieuse organisation cherchant apparemment à transformer les Graboïdes en armes de destruction massive... et pour ne rien arranger, Burt découvre qu'il a été infecté par un parasite graboïde...
Mouais. Autant l'épisode précédent (du même scénariste et du même réalisateur) était amusant et tout à fait regardable, autant celui-ci est vraiment particulièrement insipide, et peu inspiré.
Déjà, premier souci : alors qu'il prend place au Canada et en Arctique, il a été tourné en Afrique du Sud, comme le précédent ; résultat, le script se plie en quatre pour expliquer l'absence de froid et de neige ("c'est l'hiver le plus chaud depuis des décennies"), l'Arctique est simulé par des scènes clairement tournées dans un désert de sable, puis passées au filtre coloré bleu glacial pour faire illusion... bref, c'est relativement peu crédible.
Et quand, après une exposition particulièrement longue et sans grand intérêt, et un second tiers empli d'action assez quelconque et cache-misère, on arrive à la moelle du script - Burt est infecté et pour le sauver, il faut extraire des anticorps graboïdes d'un ver vivant - cela amène le scénariste à aliter Burt pendant une bonne partie de la fin du métrage, tandis que les autres personnages font tout le travail.
Assez soporifique (on retrouve rapidement la configuration du premier métrage - en moins intéressant - avec les personnages assiégés par un ver, et quasiment plus aucune trace des Ass-Blasters au bout d'un moment - ce qui n'est pas forcément un mal, mais limite fortement ce qui peut se dérouler dans le film), et j'ai vraiment l'impression que la franchise est à bout de souffle...
2.5 - 0.25 pour Jamie Kennedy, de moins en moins sympathique ou intéressant dans son rôle = 2.25/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Teen Titans Go ! To The Movies :
Immatures et puérils, les Teen Titans - Robin (Scott Menville), Starfire (Hynden Walch), Raven (Tara Strong), Beast Boy (Greg Cipes) et Cyborg (Khary Payton) - sont la risée de la communauté des super-héros : aux yeux du monde, l'équipe n'est guère plus qu'une mauvaise blague, et par conséquent, ses aventures ne sont jamais portées au cinéma. Ce qui perturbe grandement Robin : bien décidé à être lui-aussi immortalisé sur grand écran, le jeune héros décide alors de prouver sa valeur, en se trouvant un adversaire à sa hauteur... Slade (Will Arnett).
TTG est la série mal-aimée de l'univers DC animé : arrivée sur les talons de l'annulation de Teen Titans et de Young Justice, elle a été vue, par de nombreux spectateurs alors jeunes et sensibles, comme une insulte à leur fandom, car trop puérile et immature (parce que les super-héros, ça se doit d'être sérieux et dramatique !). Il faut dire qu'avec son format court, et son approche volontairement humoristique et parodique, TTG contraste grandement avec ses aînées... et c'est tant mieux. Car TTG est une excellente petite série comique, qui sait jouer des codes de son industrie, tout en brisant régulièrement le quatrième mur de bien belle manière.
Sans surprise, il en est de même pour ce portage au cinéma, qui joue d'autant plus la carte métadiscursive que ce film arrive alors que les super-héros en tous genres cartonnent au box office... du moins, s'ils viennent de chez Marvel.
Et pour faire simple, TTGTTM peut se résumer ainsi : c'est le film Deadpool, débarrassé de son humour adulte. Même impertinence, mêmes références à l'industrie, aux concurrents, même caméo (hilarant) de Stan Lee, même tendance à casser les codes du genre, même commentaire sur les clichés de ce dernier, même refus de colorier entre les lignes, même impertinence, même références cinématographiques (ici, Retour vers le Futur), même idée de voyage temporel pour réécrire l'histoire, mêmes scènes d'actions décomplexées, et oui, même tendance à être occasionnellement bas de plafond.
Et comme en prime, on a droit à des caméos sympathiques (Nicolas Cage en Superman, Kristen Bell, Michael Bolton), et que les Challengers of the Unknown en prennent plein la tête (de manière totalement gratuite), on passe un très bon moment.
Certes, ça ressemble parfois à un triple ou quadruple épisode, qui aurait pu donner lieu à une saison complète en mode sérialisé, mais c'est drôle, c'est dynamique, ça a conscience de ses limites et ça les exploite bien, bref, c'est réussi.
4.25/6
(et le post-générique devrait faire plaisir à plus d'un spectateur ronchon et nostalgique)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
The Big Show : A Giant's World (2011) :
Un mini-documentaire attachant d'une heure à peine, et qui retrace la vie et le parcours de Paul Wight, dit le Big Show, depuis son enfance rurale et sportive jusqu'à sa carrière de catcheur.
Au travers de nombreux témoignages de ses proches, et de photos d'époque, on y découvre (enfin, on le savait déjà) un Paul Wight drôle, sympathique, qui explique comment, après une adolescence sportive consacrée au basket, il a découvert son acromégalie en arrivant à la fac, une période de grands bouleversements pour lui.
En l'espace de quelques mois, il a ainsi perdu son père, sa sœur aînée a quitté la région, et Wight, fraîchement opéré pour son acromégalie, a alors pris énormément de poids et déprimé : une situation qui s'est rapidement améliorée grâce au monde du catch, qui a pris le jeune homme sous son aile, et en a fait le Géant.
Grâce à de nombreux témoignages, le documentaire retrace ainsi les difficultés quotidiennes inhérentes à sa taille, l'ascension fulgurante de Wight à la WCW, puis son arrivée, plus difficile, à la WWE, où il a fini par pouvoir faire preuve de personnalité, et par montrer les différentes facettes de son personnage.
S'ensuivent le succès, des problèmes de poids et d'attitude, une punition sous forme d'un séjour à l'OVW, un retour triomphant, et une suite de carrière plus axée sur les matches médiatiques (Mayweather, Akebono) ainsi que sur le métier d'acteur.
Un mini-documentaire plutôt intéressant, bien mené, et qui mériterait une version remise à jour et plus étoffée revenant plus en détails sur certaines périodes de sa vie.
4.25/6
Signature Sounds : The Music of WWE (2014) :
Mini-documentaire WWE d'une heure qui s'intéresse au travail de Jim Johnston (et Jimmy Hart) pour la compagnie, et qui passe ainsi en revue 25 des thèmes composés pour divers catcheurs & catcheuses, en retraçant la genèse de ces morceaux :
- Batista - I Walk Alone - Fandango - Chachalala - Sunny - I Know You Want Me - Primetime Players - Making Moves - Goldust - Gold-Lust - Brodus Clay - Somebody Call My Momma - Ultimate Warrior - Unstable - Mankind - Ode to Freud - The Brood - Blood - Randy Orton - Voices - Dusty Rhodes - Common Man Boogie - Shane McMahon - Here Comes the Money - RVD - One of a Kind - Mr Perfect - Perfection - Vince McMahon - No Chance In Hell - Trish Stratus - Time to Rock'n'Roll - Rey Mysterio - 619 - Stone Cold Steve Austin - I Won't Do What You Tell Me - The Rock - Electrifying - Shawn Michaels - Sexy Boy - Undertaker - Rest in Peace - Triple H - The Game - John Cena - My Time is Now - Chris Jericho - Break the Walls Down - D-X - Are You Ready ?
On se retrouve donc devant une succession de vignettes vides au possible, de deux ou trois minutes au maximum, et remplies d'anecdotes globalement creuses et sans intérêt, de passages en mode karaoké, et d'un Jim Johnston qui évite clairement de citer ses inspirations, quel que soit le morceau.
Vraiment décevant et superficiel, en plus de mettre en avant une liste de morceaux qui peut laisser perplexe (Sunny !?).
2/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Solo - A Star Wars Story :
Les débuts du jeune Han Solo (Alden Ehrenreich), qui trouve l'aventure au sein d'une équipe de contrebandiers (Woody Harrelson, Thandie Newton) prêts à tout pour éponger leurs dettes auprès du dangereux Dryden Vos (Paul Bettany). Pour y parvenir, ils ont besoin d'un vaisseau, afin d'accomplir un casse spectaculaire et improbable : ils se tournent ainsi vers Lando Calrissian (Donald Glover), propriétaire du Faucon Millenium...
On ne présente plus ce Solo, le premier film de la saga Star Wars a s'être planté en salles, après une gestation très compliquée, un changement de réalisateurs à mi-parcours, et un buzz particulièrement négatif entourant le métrage. Mais Solo, c'est aussi le premier film Star Wars que je n'ai pas vu en salles, tant rien dans la promotion du film ne m'a incité à me déplacer ni ne m'a donné envie : l'acteur principal, la musique insipide du trailer, le visuel globalement terne et sombre, l'absence d'intérêt (de ma part) pour les origines de Han, les séquelles du mauvais moment passé devant Les Derniers Jedi, etc...
Mais maintenant que le film est sorti en vidéo, retour sur un métrage des plus controversés, et qui pourrait bien tout changer pour l'avenir de la franchise Star Wars au cinéma.
Et déjà, posons-nous la question : est-ce que, conformément à ce que les bandes-annonces laissaient présager, Solo est un film mou, terne, et sans intérêt intrinsèque hormis celui du pur fanservice gratuit et inutile expliquant comment Solo a acquis tout ce qui le caractérise ?
La réponse à toutes ces questions est sans appel : oui.
Oui, Ron Howard filme Solo de manière compétente, mais plate et insipide.
Oui, la photographie est sombre, délavée, et terne, du début à la fin du métrage.
Oui, le script se plie en quatre pour expliquer les origines des moindres détails de la vie de Solo, souvent de manière forcée, artificielle et peu inspirée (cf l'explication de son nom).
Oui, l'équipe de Kathleen Kennedy continue d'ajouter maladroitement des personnages-messages à l'univers Star Wars (après Rose Tico, ici, on a droit à L3-37, l'androïde insupportable, rebelle et militante qui défend les droits des robots), sans avoir la finesse nécessaire pour les faire fonctionner.
Et histoire d'en rajouter une couche, oui, comme prévu, Donald Glover vole largement la vedette à tous ses collègues, en incarnant littéralement Lando Calrissian, alors qu'Ehrenreich (pas mauvais acteur en soi) peine à sortir de l'ombre de Harrison Ford.
En résumé, comme l'a décrit une critique anglo-saxonne, ce Solo est un peu comme une page Wikipédia filmée : une suite d'anecdotes relatives à Han Solo, mises bout à bout sans grand panache ni grand spectacle, avec une direction artistique peu inspirée, et des péripéties qui le sont encore moins (les proto-rebelles sont tout simplement risibles).
Reste tout de même un ensemble d'effets spéciaux réussis, et une distribution sympathique (y compris Ehrenreich) qui évitent que le film ne sombre totalement, et n'ait pas le moindre intérêt.
Mais pour quelqu'un qui, comme moi, me trouve de moins en moins en phase avec la direction actuelle de la franchise Star Wars, ce métrage n'est qu'une pierre instable de plus ajoutée à une structure de plus en plus branlante : je doute que dans six mois, je me souviendrai du moindre détail de ce métrage.
2.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Walk Like a Panther :
Lorsque le pub familial, endetté, est contraint de fermer ses portes, Mark (Stephen Graham), fils de catcheur et fan de la discipline, a l'idée de profiter d'un incident devenu viral pour organiser un spectacle caritatif avec tous les anciens lutteurs des Panthères, le groupe de catcheurs de son père. Plus facile à dire qu'à faire quand tous ces derniers n'ont pas lutté depuis les années 80...
Pilote de série tv avortée, reconverti en long-métrage surfant sur la popularité du Full Monty, cette comédie dramatique anglaise souffre d'une réalisation assez désagréable, avec un flou circulaire apparent en bordure de nombreux plans, et des angles de caméra constamment en contre-plongée légère, comme si le caméraman faisait 1m50, et avait en plus tourné tout le film assis par terre, ou sur une chaise.
Ce n'est pas rédhibitoire, en soi, mais une fois que l'on s'en aperçoit, on ne voit plus que ça, d'autant que le film n'est jamais suffisamment divertissant ou drôle pour faire oublier l'aspect technique.
Notamment sur le plan du catch, pourtant au cœur du métrage : malheureusement, du catch, il n'y en a guère dans ce film d'une heure 50 minutes. On est en plein dans de la comédie dramatique anglaise typique, et tout ce qui est catch reste hors-champ, ou limité à un bref montage au bout de 80 minutes, ainsi qu'au grand show final.
Et encore : là aussi, le tout est entrecoupé de sous-intrigues sur les gardes du corps barbus, sur la démolition du pub, etc, des digressions clairement de trop, et assez mal gérées au niveau du rythme, du montage et du cadrage.
Combinez tout cela à des personnages bien trop basiques, jamais particulièrement attachants ou intéressants, à des choix peu pertinents (le réalisateur qui utilise sa compagne, Lena Headey, dans deux scènes, pour placer une référence au Trône de Fer, et qui met en avant Jason Flemyng, lequel n'a qu'une scène et demi dans le film), et à un script (écrit par le réalisateur) assez cousu de fil blanc... et on se retrouve avec un tout particulièrement décevant et terne, qui déçoit inévitablement.
(d'autant plus que le film prétend que le monde du catch est moribond, alors qu'il ne s'est jamais aussi bien porté depuis 30 ans grâce à la nouvelle génération, sans même parler de la WWE, qui recrute à tour de bras en Angleterre)
2/6 (Michael Sosha est amusant, cela dit)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'Espion qui m'a larguée (The Spy Who Dumped Me) :
Audrey (Mila Kunis) et Morgan (Kate McKinnon), deux amies trentenaires américaines, se trouvent soudainement impliquées dans une conspiration internationale lorsque Drew (Justin Theroux), le petit ami d'Audrey, explique à celle-ci qu'il appartient à la CIA, et qu'il doit à tout prix remettre un objet précieux à son contact. À sa mort, Audrey et Morgan n'ont alors d'autre choix que d'accomplir sa mission à sa place, quitte à traverser l'Europe avec des tueurs aux trousses...
Comédie d'espionnage/action façon True Lies et compagnie, de la réalisatrice/scénariste de Amies malgré lui, qui retrouve ici Kate McKinnon, et qui, malheureusement, ne sait toujours pas canaliser l'énergie de cette dernière.
Une nouvelle fois, en effet, McKinnon est en roue libre, et ce dès sa première apparition ; une McKinnon soûlante, pas particulièrement drôle, et à côté de laquelle Mila Kunis fait presque de la figuration, terne et dans un rôle de clown blanc.
Ce qui n'aide vraiment pas un script et un métrage qui peinent à trouver un ton homogène : le film tente d'être une comédie d'espionnage, mais aussi un film d'action très sérieux et premier degré (tout ce qui est action est assez sec et nerveux, et les morts se succèdent), et une comédie féminine qui tape en dessous de la ceinture (gros plans sur des testicules et un pénis, discussions sur une clé USB cachée dans le vagin, etc), sans vraiment oser aller à fond dans une direction ou une autre.
Ajoutez à cela un rythme assez inégal et parfois nonchalant, des caméos sous-exploités qui n'apportent pas grand chose (Gillian Anderson, Hasan Minhaj, Paul Reiser, "Edward Snowden"... et Kev Adams, qui nous refait Taxi dans une Citröen), une écriture un peu maladroite, un agent anglais (Sam Heughan de Outlander) qui ne fait pas grande impression, et une structure en flashbacks inutiles sur les débuts de la romance de Kunis et Theroux, et l'on se retrouve au final avec une comédie pas très drôle, et surtout, pas très mémorable.
2.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Moi, Jennifer Strange, Dernière Tueuse de Dragons (The Last Dragonslayer) :
Choisie par le Grand Zambini (Andrew Buchan), l'un des derniers sorciers de la planète, pour être son apprentie, Jennifer Strange (Ellise Chappell) découvre bientôt, à la disparition de son maître, qu'elle est l'élue désignée par une prophétie, et qu'elle est censée mettre fin aux jours du dernier Dragon (Richard E. Grant) pour le compte du roi Snodd (Matt Berry). Mais avec le dragon s'éteindra toute magie dans le monde, et Jennifer refuse d'en être responsable...
Un téléfilm SkyTV adapté du roman du même nom de Jasper Fforde, et diffusé à Noël 2016, juste en face de Doctor Who.
Ici, le récit prend place dans un univers de fantasy où la magie a presque totalement disparu, remplacée par une technologie semi-moderne (voitures, caméras, gramophones, etc).
Un récit ambitieux, à base de dragons qui parlent, de sortilèges et d'effets spéciaux en tous genres, mais qui se traduit malheureusement, à l'écran, par un mélange pas particulièrement convaincant de néons et de décors pseudo-médiévaux qui font un peu carton-pâte.
Un côté un peu fauché et toc qui se retrouve dans l'interprétation gentiment surjouée et caricaturale, dans la bande originale intéressante mais envahissante, et dans les costumes, les accessoires (l'épée magique énorme qui pèse un gramme et demi) et maquillages très moyens.
La narration laborieuse et décousue, et l'actrice principale pâlichonne n'aident pas forcément à s'intéresser vraiment au récit, d'autant que tout semble hésiter à prendre trop au sérieux ce qui est raconté : The Last Dragonslayer se retrouve ainsi le postérieur entre deux chaises, entre fantasy émouvante et épique, et farce satirique à l'anglaise (avec Garth Marenghi en Roi déglingué, difficile de rester crédible...).
Bref, ça se veut dans la lignée de Pratchett, mais ça manque clairement soit de moyens, soit de savoir-faire. Dommage.
2.25/6 (dont 0.25 pour Samwell de Game of Thrones)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Living on a Razor's Edge - The Scott Hall Story :
Un documentaire optimiste et émouvant retraçant la carrière mouvementée de Scott Hall, alias Razor Ramon, depuis ses débuts moustachus, à l'époque des territoires, jusqu'à son entrée au Hall of Fame de la compagnie, en passant par la création de Diamond Studd, celle de Razor Ramon, son amitié avec tout le reste de la Kliq (Shawn Michaels, Kevin Nash, Triple H, Sean Waltman) et avec Mr Perfect, son passage à la WCW, sa descente aux enfers dans l'alcool et la drogue, et enfin sa réhabilitation et désintoxication avec l'aide de Diamond Dallas Page, et son programme de DDP Yoga (tels que détaillées dans le documentaire La Résurrection de Jake the Snake).
On y découvre ainsi qu'une bonne partie des démons habitant Scott Hall et le poussant à se noyer dans les substances illicites provient d'un incident ayant eu lieu, en 1983, alors que Scott Hall était un jeune videur de 24 ans, et qu'il a provoqué la mort d'un homme le menaçant d'une arme à feu.
Un drame qui l'a marqué à jamais, et qui n'a eu de cesse de le hanter, y compris alors qu'il côtoyait les sommets à la WCW, et avait carte blanche pour y faire ce qu'il désirait. Et malgré cela, malgré des images bouleversantes de Hall totalement démoli par les médicaments, la drogue et l'alcool, le catcheur est toujours resté quelqu'un de sincère, humble et reconnaissant, au cœur grand comme ça, et qui a été (de l'aveu même de Vince et de Bischoff) exploité par ses patrons sans que ceux-ci ne se préoccupent vraiment de son bien-être.
Heureusement, Hall va mieux, il est toujours proche de ses enfants, et, toujours sur le chemin de la rédemption, il conseille désormais occasionnellement les jeunes lutteurs du Performance Center de la WWE, bref : il a l'air d'avoir laissé le pire derrière lui, et c'est tant mieux.
4.25/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Skyscraper :
Ancien agent du FBI ayant perdu une jambe dans l'exercice de ses fonctions, Will Sawyer (Dwayne Johnson) est désormais responsable de la sécurité de grands immeubles, partout dans le monde. Mais lorsque de dangereux terroristes mettent le feu à l'immeuble le plus haut de la planète, où Will et sa famille se trouvent justement, Sawyer doit tout faire pour sauver les siens avant qu'il ne soit trop tard, alors même que les autorités le croient responsable de l'incendie....
Après Jumanji et Rampage, troisième film récent mettant The Rock en vedette, pour une sorte de mélange entre Die Hard et La Tour Infernale, un mélange très premier degré, visant clairement le marché asiatique, et quasiment dépourvu de la moindre touche d'humour.
Guère surprenant, donc, de constater que le résultat est vraiment en demi-teinte : oui, c'est spectaculaire, et oui, Dwayne fait toujours un héros très attachant, mais à part ça, c'est vraiment très cliché, très balisé, et parfois assez décevant (la fin, à ce titre, tombe joliment à plat).
Sans même parler de tout le dispositif de la tour ultra-moderne, frôlant la science-fiction, qui pousse le bouchon un peu trop loin pour que l'on s'imagine à la place de The Rock.
Bref, un film qui se regarde mollement, avec son casting un peu trop basique (les traîtres sont évidents dès leur première apparition à l'écran - cela dit, ça fait plaisir de revoir Byron Mann en policier), sa musique insipide de Jablonsky, et son déroulement cousu de fil blanc.
Du niveau de San Andreas, en fait, avec peut-être un peu plus de moments marquants.
2.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Mission Impossible 6 - Fallout :
Contraints de faire équipe avec un agent brutal de la CIA, Walker (Henry Cavill), Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe tentent d'empêcher le mystérieux John Lark et les Apôtres, un groupe de terroristes, de déclencher trois têtes nucléaires sur des lieux de culte internationaux. Mais rapidement, de nombreux éléments du passé de Hunt se trouvent liés à cette affaire, lorsque Ilsa (Rebecca Ferguson) ressurgit avec une mission qui la place dans le chemin de Hunt...
Je n'avais pas aimé le précédent Mission Impossible, Rogue Nation, écrit et réalisé par le même Christopher McQuarrie : écriture pataude et télégraphiée, dialogues assez lourds en exposition et en tirades prétentieuses, bande originale fonctionnant mieux sur cd que dans le film, et cascades un peu trop portées sur les effets numériques flagrants retirant tout intérêt ou toute plausibilité aux exploits d'Ethan Hunt (tout le passage immergé, notamment).
RN finissait par ressembler (plus que d'autres Mission Impossible) à un sous-James Bond trop centré sur Cruise, sur sa relation (sans grande alchimie) avec Rebecca Ferguson, sur ses exploits, et délaissant un peu trop son équipe pour me convaincre.
Ce nouvel opus de la franchise, tout aussi applaudi par la critique, partage bon nombre de défauts du précédent volet : l'écriture est toujours aussi inégale, avec son lot de grosses plages d'exposition forcée, de rebondissements et retournements de situation éventés, et de répliques peu naturelles ; l'alchimie de Cruise avec les personnages féminins est toujours faiblarde (Vanessa Kirby ne fait pas grande impression) ; la bande originale de Lorne Balfe (un élève de Hans Zimmer) est immonde et dérivative ; et le grand final du film (duel d'hélicoptère au dessus des montagnes), tout en étant ultra-spectaculaire, est un peu trop bricolé par ordinateur et capillotracté pour vraiment fonctionner à plein tube.
Mais (car il y a un mais) malgré tous ces défauts récurrents, MI6 est nettement plus maîtrisé et abouti que son prédécesseur. McQuarrie est plus à l'aise derrière la caméra, et ça se ressent à de multiples niveaux, notamment au point de vue du rythme : malgré ses 2h20, le film ne se traîne jamais vraiment, et passe de scène d'action en scène d'action d'une manière assez assurée et agréable.
D'autant que ces scènes d'action sont bien souvent impressionnantes - à ce titre, la grosse poursuite à moto parisienne (bien que clairement trafiquée par ordinateur) est presque toujours crédible (la chute est un peu limite, et quiconque a déjà roulé à Paris/du côté de l'Arc de Triomphe lèvera un peu les yeux au ciel à certains moments) et surtout, très bien filmée.
Et puis McQuarrie a eu la bonne idée de se servir de ce film comme d'un bilan de la saga MI, en ramenant des éléments issus de nombreux films précédents, pour les intégrer au récit. Ça frôle parfois le fanservice gratuit, mais ça fonctionne néanmoins, et on se surprend à regretter que le scénariste n'ait pas été encore plus loin dans cette direction.
On regrettera aussi quelques choix mal avisés - faire courir Cruise comme un dératé est désormais un gimmick récurrent de la franchise, mais là, le bouchon est poussé un peu trop loin ; Cruise est encore et toujours trop indestructible pour être vraiment crédible, même s'il a tendance, de plus en plus, à le jouer façon Jackie Chan ou Harrison Ford, à mesure que l'âge le rattrape ; le sort de Baldwin est téléphoné au possible, et sa grande scène un peu forcée... - qui sont cependant compensés par un vrai travail d'équipe agréable à suivre.
Dans l'ensemble, ce MI6 m'a paru nettement plus intéressant et maîtrisé, comme je le disais : ce n'est pas parfait, loin de là, et il reste des problèmes d'écriture évidents, mais les progrès sont notables par rapport au cinquième épisode. Ce qui augure du meilleur pour un éventuel sixième métrage de la saga.
4/6 - 0.25 pour la musique vraiment calamiteuse = 3.75/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ant-Man & La Guêpe (Ant-Man & the Wasp) :
Encore secoué par les événements de la "Guerre Civile" entre super-héros, Scott Lang (Paul Rudd) a mis son identité d'Ant-Man de côté, et peine à concilier sa vie de père divorcé assigné à résidence avec son métier de conseiller en sécurité, en compagnie de ses amis Luis, Kurt et Dave (Michael Peña, Tip "T.I." Harris & David Dastmalchian). Lorsque Hope (Evangeline Lilly) et Hank Pym (Michael Douglas) viennent le chercher pour qu'il les aide à pénétrer dans la dimension quantique, afin de retrouver Janet (Michelle Pfeiffer), la mère de Hope, Scott n'hésite pourtant pas... mais entre le FBI (Randall Park), la pègre (Walton Goggins), et un mystérieux antagoniste capable de passer au travers des murs, le Fantôme (Hannah John-Kamen), Ant-Man aura fort à faire pour réussir sa mission.
Suite du premier opus de 2015, un premier opus qui a mis un certain temps à me convaincre totalement (voir ma critique originale ici, et sa révision de février dernier ici), et qui arrive avec la lourde tâche de passer après Avengers : Infinity War, et sa fin sans appel.
Autant dire que la pression était importante sur les épaules de Paul Rudd et compagnie, qui n'avaient que deux choix s'offrant à eux : soit prendre le pari de faire encore plus épique, encore plus spectaculaire et encore plus dramatique qu'Avengers (une mission clairement impossible), soit partir dans une direction opposée, et livrer un métrage léger, amusant et décontracté, servant de pause estivale dans un univers en plein tourment.
Par chance, on se retrouve donc ici avec l'option b, un Ant-Man 2 mieux rythmé (malgré encore quelques scories dans sa première moitié), plus inventif, plus dynamique, plus décomplexé et drôle que son prédécesseur ; un film qui fonctionne très bien en tant que préquelle à l'Infinity War (qu'elle rejoint dans ses scènes post-générique), et qui apporte au prochain Avengers des pistes intéressantes pour vaincre Thanos ("vortex temporel", hmmmm).
Bref, un bon moment à passer en salles, et un Marvel mineur mais rafraîchissant, qui prépare le terrain pour la suite tout en se payant le luxe d'avoir une intrigue bouclée, sans grand méchant connaissant une mort atroce, et avec un protagoniste plus libre dans la comédie qu'il ne l'était dans le premier épisode, où l'on sentait Paul Rudd un peu gêné aux entournures de son personnage de superhéros Marvel.
Ne manquait peut-être qu'une scène d'action supplémentaire à base de fourmis afin de rythmer encore un peu plus le tout, et ça aurait été nettement supérieur au premier épisode. Là, en l'état, c'est tout juste au-dessus.
4/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Tag :
Depuis leur plus tendre enfance, Hogan (Ed Helms), Bob (Jon Hamm), Randy (Jake Johnson) et Kevin (Hannibal Buress) jouent à chat, une fois par an, pendant tout le mois de mai : l'occasion pour eux de ne pas perdre contact, et de tenter, avec l'aide d'Anna (Isla Fischer), l'épouse de Hogan, d'attraper Jerry (Jeremy Renner), le dernier membre du groupe, un athlète surentraîné capable de tout pour éviter d'être le "chat". Mais cette année, Jerry se marie avec Susan (Leslie Bibb), et la bande (qui n'est pas invitée à la cérémonie) décide de profiter de cet instant unique pour frapper...
Un casting quatre étoiles pour une comédie assez typique de la scène américaine actuelle, avec ses grands enfants immatures, et ses visages très familiers. Ici, cependant, dans ce métrage inspiré d'une histoire improbablement vraie, et écrit par le scénariste de Service Non Compris et de sa suite, on suit cette bande de grands imbéciles avec un certain amusement.
En effet, en poussant le bouchon un peu plus loin que la norme, et en s'aventurant ouvertement dans le territoire du quasi-cartoon, avec bonne dose de slapstick (il faut voir Jeremy Renner en ninja un peu beauf adepte du crossfit, qui virevolte dans tous les sens, et analyse toutes les attaques en mode Sherlock Holmes de Guy Ritchie, pour les contrer de manière démesurément violente ^^), le film donne un peu d'ampleur à un concept amusant, mais finalement assez simpliste.
Les scènes d'action s'avèrent ainsi plutôt divertissantes et convaincantes, et l'on passe un bon moment devant les mésaventures rocambolesques de ces bras-cassés qui jouent à Chat.
Et puis, encore une fois, Tag a la chance de bénéficier d'une distribution très motivée et de qualité - mention spéciale à Isla Fischer, à fond dans son personnage ; on regrettera néanmoins que Rashida Jones ne fasse qu'une petite apparition sous-développée, qu'Annabelle Wallis ne serve tout simplement à rien du tout dans ce métrage (comme dans La Momie, elle est affreusement transparente et insipide), et que les dix dernières minutes semblent un peu bâclées, avec un virage dramatique pas exceptionnellement convaincant, et une fin un peu en queue de poisson.
3.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Gaston Lagaffe (2018) :
Lorsqu'il rentre de congés, Prunelle (Pierre-François Martin-Laval), le directeur d'Au Petit Coin, une startup de reconversion, découvre la présence d'un nouveau stagiaire, Gaston (Théo Fernandez), particulièrement gaffeur. Et alors que Prunelle tente désespérément de négocier la vente de l'entreprise à Monsieur de Mesmaeker (Jérôme Commandeur), les bêtises de Gaston s'accumule, et menacent de mettre en péril la survie d'Au Petit Coin. Mais Prunelle, persuadé que Gaston est le fils du PDG, en immersion dans le monde du travail, ne peut se résoudre à le renvoyer...
Au vu des bandes-annonces, je m'attendais à pire. Notamment à cause de Gaston, dont la posture voutée, tout droit tirée de la bd, faisait particulièrement artificielle et forcée dans les images présentées lors de la promotion du métrage. Et puis, en fin de compte, ce Gaston s'est avéré probablement le point fort du métrage, puisque Théo Fernandez incarne bien (et avec un naturel certain) ce personnage décalé mais bienveillant.
Là où ça coince plus, c'est autour de Pef.
Pef, l'acteur, qui surjoue et sonne faux de manière récurrente, dans une scène sur deux ; Pef, le scénariste, qui peine - ici comme sur les Profs - à donner une véritable structure à son film, succession de vignettes et de gags fidèles à la bande dessinée, mais assez décousus, et liés par des fils conducteurs prétextes ; et Pef, le réalisateur, qui échoue à dynamiser le tout, et livre donc un produit mollasson et peu remarquable.
Ce n'est pas désastreux, et l'on sent que le réalisateur est fan de l'oeuvre de Franquin, mais ça reste une adaptation scolaire et terne, qui n'exploite jamais son postulat de départ. Et la transformation de ce qui était les éditions Dupuis en une start-up appelée "Au Petit Coin" est assez représentative d'une certaine dérive de l'humour de Gaston vers quelque chose de plus bas de plafond/pipi-caca, pas forcément pertinent (d'ailleurs, c'est parlant de constater qu'un moment de post-synchro évident remplace justement dans la bouche de Gaston le mot "flatulence" par "prout" : ça donne le ton).
2.5 + 0.5 pour Théo Fernandez = un minuscule 3/6, de justesse.
(par contre, les choix musicaux, bon gros bof, et toute la fin tombe assez à plat, précipitée, en plus de se conclure avec une chanson chorégraphiée, le bon gros cliché insupportable de ce genre de comédie...)
Les Aventures de Spirou et Fantasio (2018) :
Quand Spirou (Thomas Solivérès), jeune pickpocket se faisant passer pour un groom, croise le chemin de Fantasio (Alex Lutz), reporter incapable, dans les couloirs d'un hôtel, il ignore qu'il est sur le point de s'embarquer dans une aventure improbable : Seccotine (Géraldine Nakache), rivale et ex-compagne de Fantasio, est en effet enlevée, en compagnie du Comte de Champignac (Christian Clavier), par le maléfique Zorglub (Ramzy Bedia), qui a besoin de Champignac pour accomplir ses projets de domination de la planète...
Décidément, après un Petit Spirou terne, quasi-mélancolique et vieillot (et sans Spip), le groom-aventurier est bien mal servi par ses adaptations cinématographiques.
Ici, ces Aventures s'avèrent particulièrement mal rythmées, débutant sur les chapeaux de roues, avec un rythme frénétique et une bande originale symphonique endiablée, qui font un temps illusion... mais rapidement, une fois la première demi-heure passée, le film s'embourbe, ralentit, n'a plus aucune énergie, et le spectateur assiste alors au numéro habituel de comédiens français en pilotage automatique : Ramzy, Clavier, Mr Poulpe, Charlotte Gabris (décidément partout), Desagnat...
Face à eux, Lutz et Nakache s'en sortent, mais c'est du côté de Spirou que ça coince : Solivérès ne pose pas problème, mais son personnage, si. Ici, Spirou est un petit jeune menteur et voleur, déguisé en groom, qui ne se lance dans cette aventure que par appât du gain, et qui n'hésite pas une seconde, goguenard, à envoyer Zorglub vers une mort certaine.
Autant dire qu'on est loin, très loin du Spirou des bandes-dessinées, et ce quand bien même le script considère cette histoire comme un "Spirou begins", le héros décidant spontanément, à la fin, de rentrer dans le droit chemin et de devenir groom (et Zorglub n'étant pas vraiment mort).
Reste que l'on passe tout le film à suivre des protagonistes peu attachants, embarqués dans une aventure assez plate et rythmée de choix musicaux insipides et "publicitaires", bref, on a du mal à se passionner pour ce qu'il y a à l'écran.
Spirou méritait mieux.
2 + 0.5 pour Spip = 2.5/6
Taxi 5 (2018) :
Super flic parisien et as du volant, Sylvain (Franck Gastambide) est muté contre son gré à la Police Municipale de Marseille où le Maire (Berard Farcy) le place à la tête d'une mission collective d'importance : arrêter un gang d'Italiens qui s'en prend à des bijouteries, et prend la fuite à bord de Ferraris. Mais pour y parvenir, Sylvain a besoin d'un véhicule à la hauteur : il est contraint de demander l'aide d'Eddy Maklouf (Malik Bentalha), un chauffeur de VTC incapable et insupportable, petit-neveu d'un certain Daniel, et seule personne sachant où se trouve le taxi blanc mythique à Marseille...
Le dernier film de la bande de Franck Gastambide, après Les Kaira et Pattaya, un film qui se veut donc un relaunch de la franchise Taxi, sans Naceri, Cotillard ou Diefenthal. Ou du moins, il est préférable de parler au passé de ces intentions, puisque le carton escompté par Besson, Gastambide et compagnie n'a pas eu lieu, au final.
En même temps, pas forcément surprenant, puisque le film n'est tout simplement pas exceptionnel ou mémorable.
Pire, c'est même une belle occasion ratée, entre son rythme nonchalant faisant une place trop importante au copinage, et trop faible aux poursuites ; son Malik Bentalha tout simplement peu attachant dans un personnage façon Jamel au rabais ; ses seconds rôles qui font tous leur numéro respectif (parfois, ça marche - Ramzy, Farcy -, parfois, nettement moins - Poulpe) ; ses méchants transparents ; ses gags qui traînent en longueur ; et sa fin à rallonge après un climax assez plat...
Bref, il y avait là un potentiel certain de relance de la franchise avec un Gastambide sympathique, et un concept de nouvelle génération modernisant le fameux taxi, avec potentiellement un nouveau modèle, et quelque chose de moins kitsch dans ses effets... mais le film échoue à atteindre ses objectifs, et, dans ses grandes largeurs, il tombe à plat.
2.25/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Les Francis (2014) :
Afin de respecter la dernière volonté de son grand-père, Jeff (Lannick Gautry) part en Corse à la recherche d'un secret de famille, accompagné de trois amis d'enfance (Medi Sadoun, Thomas VDB, Cyril Gueï). Mais là, rapidement, la petite bande se met les habitants de l'île à dos suite à plusieurs quiproquos, et cette visite en Corse se transforme alors en course-poursuite haletante...
Une comédie d'aventure insipide, ayant un réalisateur de courts-métrages et de clips derrière la caméra, pour un résultat décousu et très plat qui, à l'exception de quelques gags visuels amusants, peine à convaincre ou à intéresser.
Il y a pas mal de clichés, un rendu visuel occasionnellement clippesque (et des problèmes d'axes de caméra et de continuité dans le mouvement, lors des scènes d'action), de l'exposition maladroite en voix-off, et, malheureusement, un gros manque de charisme dans la distribution (et notamment dans le quatuor de tête).
Cela dit, c'est toujours amusant de retrouver Sadoun et Pocthier, deux des trois Kaïra. C'est amusant... mais ça ne fait pas de tout cela un film réussi, loin de là.
2/6
Mission Pays Basque (2017) :
Afin de racheter la quincaillerie de Ferran (Daniel Prévost) pour le compte de son entreprise, Sybille (Élodie Fontan), cadre parisienne ambitieuse, débarque au Pays Basque en compagnie de son stagiaire incapable (Damien Ferdel). Mais là, rapidement, elle tombe sur Ramuntxo (Florent Peyre), le neveu de Ferran, en charge des affaires de ce dernier : basque typique, Ramuntxo est cependant bien décidé à rendre la vie dure à la jeune Parisienne, au charme de laquelle il n'est pourtant pas insensible...
Second film du réalisateur de L'Ascension, cette comédie romantique régionale est l’œuvre du scénariste de L'Enquête Corse, et de celui de multiples téléfilms façon Crime à/en... ; sur papier, rien de vraiment exceptionnel, donc, et à l'écran, la première demi-heure du film ne rassure pas vraiment : rythme artificiel imposé par le montage, script un peu décousu et à la mécanique laborieuse, interprétation inégale de certains seconds rôles... autant de défauts assez visibles, que compense heureusement le duo principal Peyre/Fontan, attachant et sympathique.
Et par chance, une fois que le film décolle vraiment, et que le couple en devient le point focal, ça fonctionne. Bon, ça n'atteint jamais des sommets (toute la sous-intrigue sur l'ETA et les armes est gentiment forcée), et ça repose entièrement sur les épaules de Peyre/Fontan, très naturels (ainsi que sur Prévost, amusant en papy sénile et excentrique), mais ça se regarde tranquillement, et ce n'est pas trop mal rythmé.
Pas désagréable, sans plus.
3.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
L'Île aux Trésors (2007) :
Au 18ème siècle, des individus disparates (Gérard Jugnot, Alice Taglioni, Vincent Rottiers, Jean-Paul Rouve) s'associent pour mettre leur ressources en commun, et partir à la recherche du trésor du Capitaine Flint...
Une production franco-européenne tout simplement ratée, et qui, malgré son budget confortable, échoue à réinventer de manière intéressante ou dynamique L'Île au Trésor de Stevenson.
La faute à un script plat et quelconque, à une réalisation médiocre, toute en plans serrés et gros plans cache-misère, à une interprétation assez forcée, et à une distribution assez inégale - Alice Taglioni, notamment, est insipide au possible, alors que son rôle est crucial.
C'est mou, étrangement étriqué et terne malgré son budget conséquent, et même la bande originale symphonique de NIcholas Todd (au demeurant assez réussie et épique) finit par paraître hors-sujet, tant ce qu'il y a à l'écran n'est pas à la hauteur de ce que la musique tente de faire ressentir.
1/6
Benoît Brisefer - Les Taxis Rouges (2014) :
Benoît Brisefer (Léopold Huet), dix ans, est un petit garçon à la force surhumaine, qui ne perd ses pouvoirs que lorsqu'il est enrhumé. Lorsque le maléfique Poilonez (Jean Reno) arrive en ville à la tête de sa compagnie de taxis ultra-modernes, aux méthodes peu catholiques, Mr. Dussiflard (Gérard Jugnot), l'ami chauffeur de taxi de Benoît, en est la victime, et rapidement, lui et l'enfant sont envoyés à l'autre bout du monde par Poilonez, dont les plans machiavéliques ne peuvent s'embarrasser de fouineurs dans leur genre...
Un film adapté de l'oeuvre de Peyo par un réalisateur peu connu (et décédé en 2017) et par cinq scénaristes (!), ce Benoît Brisefer s'avère un métrage globalement assez fidèle à la bande dessinée d'origine, ce qui n'est pas forcément une bonne chose.
Le film s'avère en effet très vieillot et poussif dans sa forme et dans sa structure : il est mollasson (gros ventre mou à mi-parcours), les effets spéciaux sont relativement fauchés, et à peine dignes d'un film des années 90 (notamment lorsque l'enfant court devant un fond vert), la post-synchronisation est approximative, la réalisation peu inspirée, et l'interprétation est très inégale (certains acteurs étant en pilotage automatique, d'autres se démenant, comme Jugnot, et d'autres encore, comme Léopold Huet, atteignant rapidement leurs limites de jeu).
En résumé, ce long-métrage de moins de 73 minutes est particulièrement laborieux, à l'image de son générique d'ouverture de plusieurs minutes, basique, lent et sur fond noir, et qui donne bien le ton du reste du métrage. Un ratage.
2/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
La première saison de GLOW était une réussite, parvenant à combiner comédie, catch, sport et personnages instantanément attachants en 10 épisodes d'une petite demi-heure ; tout au plus pouvait-on lui reprocher d'esquiver légèrement certains problèmes de sexisme ainsi que de danger du catch professionnel, au profit du portrait de femmes mises à l'écart, qui finissaient par trouver dans GLOW une certaine unité, et une famille d'adoption.
Rien de bien méchant, cela dit, d'autant que tout le reste s'avérait d'un très bon niveau, et particulièrement sympathique.
GLOW, saison 2 :
Alors que l'émission connaît un succès d'estime croissant, et développe son public, les choses se compliquent pour les lutteuses de GLOW, rejointes par Yolanda (Shakira Barrera), la remplaçante de Cherry. En effet, la chaîne qui les diffuse commence à se montrer capricieuse, et à succomber aux pressions de lobbies : l'avenir de GLOW est en péril, et il se pourrait bien que tout se termine prématurément pour les apprenties-catcheuses...
Une seconde fournée toute aussi satisfaisante que la première année de la série, puisque cette dernière continue de bâtir son architecture autour de ses acquis, et semble avoir pleinement conscience de ses points forts.
L'année dernière, je finissais mon bilan en espérant que la série allait monter en puissance à tous les niveaux : blessures, conflits, progrès en catch, nouveaux personnages, succès croissant des lutteuses, paillettes, mauvais goût, couleurs fluos, caricatures, et misogynie de l'époque.
Et en 2018, tous mes vœux ont été exaucés.
Blessures ? Ruth se fracture la cheville (ou plutôt, on la lui fracture), ce qui amène toute l'équipe de GLOW à resserrer les rangs autour d'elle, de manière assez touchante ; conflits ? Ruth/Debbie continue de s'amplifier, pour le meilleur et pour le pire, Sam devient de plus en plus caractériel, etc ; progrès en catch ? Le match final (entre Debbie et Chavo Guerrero) est la preuve que les actrices (et les personnages ont fait d'énormes progrès ; nouveaux personnages ? Outre Yolanda (qui reprend le personnage de Cherry, et s'engage progressivement dans une romance avec Arthie), Cherry revient sous les traits d'une sorcière vaudoue, et les deux "vieilles" se réincarnent en punk-rockeuses post-apocalyptiques, avec tout ce que ça amène de paillettes, de couleurs, et tout et tout ; succès ? Les filles ont désormais des fans, et elles savourent avec plus ou moins de plaisir leur nouvelle renommée ; et misogynie, puisque #metoo est passé par là, et que Ruth est rapidement confrontée à la promotion canapé organisée par le président de la chaîne.
À tout cela, on peut ajouter encore une bonne dose de romance (Ruth/un caméraman), de rapprochements familiaux assez touchants (Sam et sa fille Justine), de drame (Bash qui apprend la mort de Florian, n'assume clairement pas son homosexualité, et se précipite dans les bras de Rhonda), de personnages secondaires bien développés (je pense notamment à Tammé/Awesome Kong, qui a droit à son moment de gloire, avec un épisode en grande partie consacré à ses rapports avec son fils, et à la manière dont elle n'assume pas vraiment son métier de catcheuse), de catch (forcément, tout mariage se doit de se conclure en battle royale) et de gros moments de rigolade (tout l'épisode 08 n'est qu'un épisode de GLOW tel que "filmé" et "diffusé" dans les années 80, et c'est hilarant de bout en bout).
Il y a donc de tout dans cette seconde saison de GLOW, et l'on en vient à regretter qu'elle ne dure que 10 épisodes : alors que la majorité des séries de Netflix se perd dans d'interminables saisons de plus de 13 heures, délayant leurs intrigues jusqu'à les rendre insipides, ici, 10x30 minutes, c'est bien trop court, et l'on aurait bien voulu trois épisodes supplémentaires, pour encore plus en profiter.
Une chose est sûre, la saison 3 de GLOW n'aura pas grand chose en commun avec les deux précédentes, puisque les catcheuses vont désormais se produire non plus devant les caméras de Sam, mais sur scène, à Vegas... Gros changement d'ambiance en perspective !
Retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1 de GLOW en cliquant ici !
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Safari (2009) :
En Afrique du Sud, Richard Dacier (Kad Merad) est un organisateur de safari assez incapable : pas très intelligent, il a peur des animaux, et n'est jamais sorti de chez lui. Pourtant, lorsqu'il s'attire des ennuis avec la pègre locale, il doit emmener cinq touristes français (Lionel Abelanski, Valérie Benguigui, Frédérique Bel, David Saracino, Guy Lecluse) dans la savane, emmenant avec eux Becker (Frederic Proust), un criminel à la sinistre mission...
Une comédie d'aventures made in Kad & Olivier, et qui s'est faite démolir par la critique et le public à sa sortie, notamment à cause de son budget conséquent de 16 millions d'euros.
Et il est vrai que cette comédie absurde, typique de Kad et O, est assez inégale (comme beaucoup des œuvres du duo) : sa première partie, notamment, semble se chercher un peu, avec des personnages secondaires un peu antipathiques, et il faut attendre l'entrée en scène de Yannick Noah et, un peu plus tard, d'Omar Sy (et de son militaire africain à l'accent québécois) pour que ça décolle vraiment ; néanmoins, une fois ce palier franchi, le film semble trouver une direction et un ton bien définis, et s'avère même, par moments, plutôt hilarant.
Il faut dire que le scénario n'hésite pas à partir dans des situations toujours plus non-sensiques et absurdes : l'activation du missile, les pingouins qui chantent Hakuna Matata, le gorille, la musique triomphante qui dure encore et encore tandis que Kad se traîne à l'écran, les péripéties improbables aux ruptures de ton et de cadre, les échanges typiques de l'écriture de Kad & O...
Autant de moments particulièrement amusants, qui souffrent néanmoins d'un rythme et d'une cadence en dent de scie. C'est probablement ce qui pêche le plus dans ce Safari, et l'empêche d'être un vrai bon film : l'absence d'une structure plus solide et rigoureuse.
Cela dit, sur un plan technique, il faut saluer la photographie, la réalisation d'Olivier Baroux, et la musique de Martin Rappeneau (même si cette dernière vire parfois un peu trop vers des sonorités inutilement orientales) : tout est au diapason, et donne à cette comédie une apparence et un accompagnement musical dignes de ce nom, amples et spectaculaires.
Dans l'ensemble, une expérience mitigée, mais de bons moments à passer tout de même dans cette aventure déglinguée au fin fond de la brousse.
3.5/6
On a marché sur Bangkok (2014) :
Mis au placard à la présentation de la météo de 23h, Serge (Kad Merad), journaliste d'investigation raté toujours à la recherche du scoop ultime, reçoit de son partenaire décédé (Gérard Jugnot) un ultime tuyau improbable : la vérité sur l'alunissage des Américains, en 1969. Mais pour l'obtenir, Serge va devoir partir pour Bangkok, en compagnie de Natacha (Alice Taglioni), elle aussi en possession de ces informations capitales, et avec la CIA aux trousses...
Alors autant j'avais trouvé Safari plutôt amusant, car suffisamment absurde dans le genre "comédie d'aventures qui est en fait une occasion pour la distribution de prendre des vacances à l'autre bout du monde" pour faire oublier ses points faibles, autant là, c'est un ratage.
À nouveau un film de Kad & O, On a Marché sur Bangkok se prend malheureusement beaucoup trop au sérieux pour convaincre ne serait-ce qu'un minimum : Kad est en pilotage automatique, Alice Taglioni n'a pas grand charisme ou grande présence, le scénario est décousu et ultra-prévisible, et le rythme est tout simplement trop nonchalant pour ce qui est conçu comme une grosse course-poursuite rappelant un peu RTT.
Même l'adorable petite fille ne semble servir que de bouche-trou à un scénario qui n'a pas grand chose à raconter ou à montrer d'autre que les décors naturels thaïlandais.
Et quand arrive la scène finale (enfin un peu absurde), il est bien trop tard pour redonner de l'intérêt au tout. Dommage, il y avait là de quoi faire quelque chose de plus déjanté et d'improbable...
2/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Astérix et Obélix - Au service de Sa Majesté (2012) :
Vers 50 avant Jésus Christ, César (Fabrice Luchini) décide d'envahir la Bretagne, mais Cordelia (Catherine Deneuve), la Reine des Bretons, ne l'entend pas de cette oreille, et envoie l'un de ses hommes, Jolitorax (Guillaume Gallienne), demander l'aide des Gaulois qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, Astérix (Édouard Baer) et Obélix (Gérard Depardieu). Ceux-ci se mettent alors en route en compagnie d'un tonneau de potion magique, et de Goudurix (Vincent Lacoste), un jeune Gaulois rebelle... sans se douter qu'au même moment, César tente d'approcher des Normands sans peur pour obtenir leur assistance.
Le premier Astérix était médiocre, mais honorable pour un coup d'essai ; Mission Cléopatre était excellent et décalé ; Astérix aux Jeux Olympiques était une baudruche anémique tentant de reproduire la formule du film précédent sans comprendre les raisons de son succès ; et donc, ce quatrième opus de la franchise Astérix, rebaptisée Astérix & Obélix (probablement pour flatter l'égo de Depardieu), Au service de Sa Majesté, a été produit avec un troisième interprète dans le rôle titre, en l'occurrence Edouard Baer (clairement pas le premier nom qui vient à l'esprit quand on pense à Astérix).
Un film supposé rebooter la franchise, et combiner deux albums ("Astérix et les Normands", et "Astérix chez les Bretons"), mais qui finit par ressembler à un hybride du premier film et du troisième, avec un défilé d'acteurs français qui font tous leur numéro (Baer fait du Baer moustachu, Luchini du Luchini en armure) en français ou avec des accents anglais calamiteux, dans une intrigue fusionnée reflétant assez bien le monde de la bande dessinée (probablement même un peu trop), tout en étant malheureusement particulièrement banale et plate.
Ça ronronne très rapidement, les scènes et les gags durent trop longtemps pour leur propre bien, c'est mou, c'est plat, le rendu des effets spéciaux et postiches/costumes est toujours très inégal, le score de Klaus Badelt est hors-sujet, l'utilisation des Normands est inutile, bref, c'est assez laborieux de bout en bout, et ce pendant près de deux heures.
Sans oublier des vannes récurrentes sur l'homosexualité supposée d'Astérix et d'Obélix, assez pataudes, et bien sûr, le plus mémorable : le blackface d'Atmen Kalif (français d'origine algérienne) peint en marron très foncé pour interpréter un Indien, qui en plus parle avec un accent à la limite de l'asiatique caricatural.
Splendide.
2/6 (ce qui est toujours mieux que l'épisode précédent)
Pop Redemption (2013) :
Alors que ses membres sont en route pour se produire au Hellfest, le groupe de black metal Dead Makabés (Julien Doré, Jonathan Cohen, Grégory Gadebois, Yacine Belhousse) se trouve victime d'un quiproquo qui les rend responsable d'un homicide involontaire. En fuite et poursuivis par les autorités (Alexandre Astier, Audrey Fleurot), les Makabés sont contraints de se déguiser en groupe de flower pop, les All You Need Is Love, qui sont programmés dans un autre festival, à 400 kilomètres de là...
Une comédie métalleuse qui a bénéficié du travail de script doctor d'Alexandre Astier (qui ne tient qu'un tout petit rôle dans le film, et y fait du Astier), et qui s'avère amusante, sans plus.
En fait, quand on comprend que le résumé ci-dessus couvre près de 70 minutes de ce film (sur à peine plus de 90) sans qu'il ne se produise quoi que ce soit de plus que ce qui est raconté là (ça meuble énormément à base de disputes, et d'un passage façon wikipédia du métal, lorsque la fille de Fleurot lui explique les différents courants du genre), on réalise qu'il manque un bon paquet de péripéties pour rendre le tout vraiment bien rythmé et captivant, et éviter le ventre mou.
C'est dommage, parce que le tout est plutôt bien interprété, musicalement convaincant, respectueux du genre, et finalement attachant... mais ça s'arrête là.
3.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Le Mac (2010) :
Lorsque Ace (José Garcia), un proxénète marseillais réputé, simule son suicide pour échapper à la police et à ses complices, les autorités profitent de l'arrestation de son frère jumeau, Gilbert Chapelle, banquier bien sous tout rapport, pour l'obliger à remplacer Ace au sein de la pègre, et tenter de faire tomber son boss, Tiago Mendès (Gilbert Melki)...
Une comédie policière plus sérieuse que ce à quoi je m'attendais (on a même droit à une impasse mexicaine sérieuse, vers la fin), avec un José Garcia musclé, plutôt juste (et relativement sobre) dans son double rôle, et qui se met au service de l'histoire.
Le tout est gentiment racoleur (pas mal de filles topless), pas particulièrement bien rythmé (sur la durée, c'est très inégal), et tant l'illustration musicale que la réalisation sont par moments un peu trop appuyées pour leur propre bien, mais dans l'ensemble, ça se laisse regarder, tout en ayant un peu le postérieur entre deux chaises, puisque ça se veut à la fois une comédie et un thriller, sans oser l'être pleinement.
3/6 (mention spéciale aux deux sbires incapables, Arsène Mosca & Jo Prestia)
À Fond (2016) :
Lorsque Tom (José Garcia) embarque de bon matin dans son monospace flambant neuf, en compagnie de sa famille (André Dussollier, Caroline Vigneaux, Stylane Lecaille, Josephine Callies) - et d'une auto-stoppeuse (Charlotte Gabris) - , il est prêt à partir en vacances. Mais lorsque le régulateur de vitesse se bloque sur 160 km/h, sur l'autoroute, les choses se compliquent et dégénèrent vite à bord du véhicule...
Assez bonne surprise que cette comédie française nerveuse du réalisateur des deux Babysitting et De l'Huile sur le Feu qui rappelle des films comme Speed ou À toute allure : alors certes, ce n'est pas méga-subtil dans l'écriture des personnages, ça surjoue gentiment (notamment Dussollier, et surtout Florence Foresti, calamiteuse par la faute d'un rôle hors-sujet), Caroline Vigneaux est parfois un peu inégale, ça part beaucoup trop vite dans l'hystérie et les gueulantes, et ça tombe occasionnellement dans le cartoon trop appuyé et forcé, mais...
Force est de constater qu'il y a une énergie indubitable dans ce métrage, qu'on ne voit pas le temps passer, et que le film est très réussi sur un plan technique. C'est rythmé, tendu, ça privilégie les cascades et les effets réels (merci l'équipe Julienne), et c'est globalement très bien produit.
Ah, et alors que le personnage de Desagnat aurait pu être totalement caricatural et ridicule, comme Foresti, il s'avère plutôt mesuré et professionnel, ce qui fait plaisir à voir.
Pas un chef d'oeuvre, mais comme je le disais, une assez bonne surprise.
3.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) :
Douze ans après la mission du Caire, OSS 117 (Jean Dujardin) est envoyé à Rio pour y retrouver un micro-film révélant les noms des collaborateurs français sous l'occupation. Sur place, il y rencontre Dolorès Koulechov (Louise Monot) du Mossad, des Nazis, et des Chinois particulièrement rancuniers...
Après un premier OSS 117 à 4.75/6 (un excellent pastiche de film d'espionnage des 50s, avec un Dujardin formidable en agent idiot, chauvin et paternaliste, une musique mémorable, et un script bien plus malin et subtil qu'il n'y paraît), la suite, sortie 3 ans plus tard : on prend les mêmes, et on recommence, mais dans les années 60, et en Amérique du Sud.
Si l'effet de surprise n'est plus forcément là, on retrouve sans problème tout ce qui faisait le charme du premier OSS, mais un charme un peu différent, cette fois-ci. Rio ne répond plus change en effet légèrement son fusil d'épaule, insistant de manière un peu plus appuyée sur la bêtise de son héros, totalement dépassé par un monde en pleine mutation.
À l'instar de l'époque qu'il aborde, Rio... est ainsi plus décousu et libéré, affranchi du cadre rigide du premier opus et des années 50 : cela donne lieu à une première demi-heure en demi-teinte, manquant un peu du punch et de la mécanique implacable de l'original, mais ensuite, progressivement, le film monte en puissance et en absurde dès que les Nazis entrent en jeu.
On finit par passer un moment tout aussi agréable qu'avec le film précédent, même si, il faut bien l'avouer, il manque peut-être d'un moment instantanément culte et mémorable, comme pouvait l'être Bambino en 2006.
4.5/6
Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau (2011) :
Au XVIème siècle, en Bretagne, Philibert (Jérémie Renier) découvre à la mort de son père cultivateur qu'il est en réalité l'héritier d'un riche noble assassiné par le machiavélique Comte d'Artois (Alexandre Astier). Accompagné de Martin (Manu Payet), son nouvel écuyer, Philibert part en quête de vengeance, bien décidé à protéger au passage sa virginité et sa Foi, et à conquérir le cœur de la belle Inès (Élodie Navarre)...
Le co-scénariste des OSS 117 remet le couvert, mais appliqué cette fois-ci aux films de cape et d'épée des années 50-60, et sans Michel Hazanavicius à la réalisation, confiée ici à un réalisateur de sketchesde Canal +, dont c'est là le premier long-métrage.
Le résultat : un pastiche très réussi visuellement, mais laborieux au possible, et qui peine à convaincre sur la durée, car cruellement dépourvu de punch et d'énergie. Pourtant, on sent que la production a abattu là un sacré travail, et que les acteurs font tout leur possible (même si Astier, envahissant, semble un peu refaire sa partition habituelle, et si la diction très particulière sied plus ou moins bien à chacun).
Mais c'est insuffisant : dans l'ensemble, ça se regarde gentiment, sans jamais vraiment arriver à la cheville des OSS, ni particulièrement passionner, tant tout ça manque du rythme des deux films de Dujardin, et de leur mordant.
J'ai envie de mettre la moyenne pour l'effort de reconstitution, et pour certains gags, mais en fait, j'ai commencé à regarder ma montre avant même l'heure de métrage, ce qui n'est vraiment pas bon signe...
2.75/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant un mois, à l'occasion de la Fête Nationale, retour sur un cinéma que je délaisse trop souvent : la comédie française...
Il Reste du Jambon ? (2010) :
Envoyée aux urgences suite à une allergie alimentaire, Justine (Anne Marivin), une journaliste, y est soignée par Djalil (Ramzy Bédia), dont elle s'éprend aussitôt. Mais cette relation idyllique est rapidement compliquée par les différences culturelles et religieuses entre leurs deux familles...
Une comédie romantique signée Anne Depétrini, qui s'est ainsi inspirée de sa vie aux côtés de son conjoint, Ramzy, pour nourrir son film d'anecdotes et de moments véridiques. Malheureusement, ça n'a pas suffi à convaincre la critique ou les spectateurs, puisque le métrage s'est fait démolir par ces deux groupes, le fait que Ramzy joue un personnage romantique et relativement sérieux s'étant montré rédhibitoire pour beaucoup.
Et pourtant, j'ai trouvé le tout assez amusante et rafraîchissant, notamment parce que la présence évidente de Ramzy à la co-écriture apporte une touche de fantaisie et d'absurde assez typique du bonhomme, et parce que son couple avec Anne Marivin fonctionne très bien, et a une vraie alchimie.
Alors certes, ce n'est pas le summum de l'originalité dans son côté choc des cultures, c'est gentiment naïf, et ça enfonce parfois des portes ouvertes dans ses clichés, mais dans l'ensemble, j'ai trouvé que le tout avait un certain charme, et méritait bien mieux que cette hostilité ouverte qui a cueilli le métrage à sa sortie.
3.5/6
De l'Huile sur le Feu (2011) :
Entre le restaurant halal de la famille Chouffry, et le restaurant asiatique de la famille Zi, qui se partagent une même terrasse, la cohabitation est parfois difficile. Et la tension monte d'un cran après la disparition du chien des Chouffry, qui se combine bientôt à la mort de la propriétaire de ce coin de rue (Claude Gensac)...
Une comédie française à l'humour communautaire pas désagréable, premier long-métrage du réalisateur desdeux Babysitting et de À Fond.
Ça reste très gentillet et inoffensif, forcément assez cliché et caricatural, ça ne vole pas forcément très haut, mais ça reste très regardable, principalement parce que le film passe à la vitesse supérieure dans sa deuxième moitié, et finit par totalement dégénérer en quelque chose de très improbable, à la limite du cartoon, à mesure que le conflit entre les voisins s'amplifie...
Et la relation naissante entre la fille Chouffry et le livreur déglingué interprété par Vincent Lacoste, qui avait tendance à alourdir la première partie du métrage, trouve enfin son sens, et sa raison d'être.
Bref, c'est potache, amusant, et pour un premier long-métrage, c'est assez honorable.
3/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Malgré ses défauts évidents, la première saison de Luke Cage ne m'avait pas laissé un trop mauvais souvenir, notamment grâce à son identité forte, à son style assumé, et à ses personnages secondaires intéressants.
Et pourtant, ces défauts étaient multiples, et très perceptibles. Outre les problèmes inhérents aux séries Netflix (rythme, écriture), il y avait en saison 1 une rupture très franche à mi-parcours, à la mort de Cottonmouth, le mémorable antagoniste du héros. Un antagoniste qui faisait alors place à un méchant de seconde zone lié par le sang à Luke Cage (le thème de la famille était un incontournable de la saison 1), et à une montée en puissance des personnages de Black Mariah et de Shades...
C'est donc sans surprise que la saison 2 continue directement sur cette lancée, pour le meilleur et pour le pire...
Luke Cage, saison 2 :
Alors que Mariah Dillard (Alfre Woodard) règne sur Harlem aux côtés de Shades (Theo Rossi), une nouvelle menace place sur le quartier : Bushmaster (Mustafa Shakir), un Jamaïcain doté de capacités surhumaines et d'une brutalité sans nom, qui semble en vouloir personnellement à Mariah. Et tandis que Mariah et Bushmaster se font la guerre, Luke Cage (Mike Colter), lui, tente de trouver sa place sur ce champ de bataille, et de protéger les habitants de son quartier...
En théorie, la saison 2 de Luke Cage aborde de nombreuses thématiques, comme la famille, les péchés des ancêtres, la respectabilité, le succès afro-américain dans la société US, le pardon, etc. Luke Cage, lui, passe la saison à tenter de trouver sa place dans la société qui l'entoure : las de jouer les bons samaritains sans que cela ne débouche sur quoi que ce soit de positif, il est tenté de mettre de côté son code de l'honneur, qu'il suit constamment, pour ne plus prendre de pincettes avec le crime.
Une tentation d'autant plus grande que face à lui se trouve Bushmaster, un antagoniste qui est son double négatif : de grands pouvoirs, utilisés pour faire régner l'ordre et la paix de manière brutale et protéger sa communauté de ses ennemis. Un Bushmaster (au demeurant bien interprété et convaincant, après une première apparition assez moyenne) obsédé par le passé - comme Luke, dont le retour de son père prêcheur (Reg E. Cathey) dans sa vie ranime une colère enfouie - et qui laisse sa rage le guider, ce qui semble assez tentant au héros de Harlem; d'autant plus que Claire (Rosario Dawson, au personnage réduit ici au rôle de "petite amie inquiète et moralisatrice") le quitte rapidement, le laissant seul face à son questionnement.
En théorie, donc, il y a là de quoi développer de manière intéressante le personnage, pour le faire évoluer en parallèle de Bushmaster, mais aussi de Misty Knight (qui traverse une crise similaire suite à la perte de son bras, et qui est tentée de falsifier des preuves pour pouvoir arrêter un criminel, comme l'avait fait son mentor avant elle) et de Mariah & Shades.
Le seul problème, en fait, c'est que les scénaristes ont choisi de prendre le problème à l'envers. Plutôt que de placer Luke Cage au centre de tout, comme le point autour duquel gravitent tous les autres personnages, ils ont fait de Luke Cage un satellite en orbite de son propre show : la saison est ainsi très largement dominée par Mariah et Shades, par leurs états d'âme, leur romance, et leurs manigances... on apprend tout sur Mariah, sur sa jeunesse, sur sa fille cachée, Tilda (Gabrielle Dennis), etc ; on découvre que Shades et son meilleur ami avaient une relation fusionnelle, notamment en prison ; on comprend que les Stokes ont trahi la famille de Bushmaster ; on voit une Mariah tour à tour manipulatrice, triomphante, sans pitié, meurtrière, amoureuse, terrifiée, inquiète, sincère, menteuse, etc, etc, etc.
De quoi laisser le champ totalement libre à Alfre Woodard pour faire ce qu'elle veut de son personnage. Et elle ne s'en prive pas, ayant droit à de longs monologues, et ayant largement là de quoi se composer une bande démo pour de futurs rôles (bien qu'elle n'en ait pas besoin)... pour peu que l'on adhère au jeu parfois très particulier de Woodard (dont l'interprétation donne parfois l'impression que Mariah est ivre morte), il y a beaucoup de bonnes choses du côté de Mariah et Shades.
Le souci, c'est que ces choses se répètent, en boucle, de manière assez lassante, tout au long de ces 13 épisodes. Car à nouveau, 13 épisodes, c'est beaucoup trop. Surtout quand, lorsque l'on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'il n'y a guère plus que l'équivalent de 6 ou 7 épisodes de contenu dans cette saison.
Alors la production fait du remplissage : elle développe plus que de mesure les sous-intrigues de tous les personnages secondaires, elle rajoute des personnages inutiles (la fliquette rivale de Misty est à ce titre ridicule, un vrai personnage de mean girl façon lycéenne sans la moindre subtilité), elle place toujours plus de performances musicales, toujours plus de ralentis, elle télégraphie souvent ses rebondissements et ses révélations, elle passe son temps à isoler ses personnages pour qu'ils aient de longues discussions, etc, etc, etc
Sans oublier les connexions avec le reste de l'univers Marvel/Netflix : Luke Cage est probablement le show le plus relié à cet univers partagé, que ce soit par le biais de Foggy Nelson (Elden Henson), qui joue les avocats pour Luke le temps d'un épisode, de Colleen (Jessica Henwick), qui vient redonner un peu de peps à Misty, ou par cet épisode 10, qui voit Danny Rand (Finn Jones) s'inviter dans la série, pour la transformer en backdoor pilot pour un spin-off potentiel Heroes For Hire.
Première conséquence de tout ce remplissage : la saison est terminée à l'épisode 09. Bushmaster est vaincu, Mariah ruinée, Luke est réconcilié avec son père, tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais comme il reste encore 4 épisodes à produire, les scénaristes rebootent tout ça de manière gentiment artificielle et peu convaincante, et ça repart pour un tour.
Seconde conséquence : comme je le disais plus haut, les scénaristes rajoutent tellement de sous-intrigues, de personnages, etc, que Luke Cage semble faire de la figuration dans son propre show. Toute la saison tourne autour de Mariah, donc (ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu de la manière dont la saison se termine), et Cage se retrouve en spectateur quasi-impuissant du conflit de celle-ci et de Bushmaster. Cage affronte brièvement ce dernier à deux reprises, perd, et retourne panser ses blessures en menant l'enquête dans son coin, pendant que l'avenir de Harlem se joue sans lui...
Quelque part, c'est très pertinent au vu de l'arc narratif de Luke, cette saison. S'il finit par prendre une décision qui n'est pas sans rappeler celle d'Angel à la fin de la saison 4/au début de la saison 5 du show de Joss Whedon, c'est pour ne plus être ainsi mis de côté. Thématiquement, cette mise à l'écart de Cage fonctionne... mais dans les faits, on a simplement l'impression que la série aurait dû s'intituler Black Mariah & Shades vs. the world, feat. Misty Knight(with special appearances by Luke Cage).
Troisième conséquence de cette saison à rallonge : l'écriture ne parvient pas toujours à suivre. Elle téléphone ses effets, donc (le baiser de l'araignée), elle étire ses intrigues principales jusqu'au point de rupture sans jamais leur apporter suffisamment de rebondissements pour surprendre le spectateur (Mariah/Comanche/Shades et ses conséquences, c'est cousu de fil blanc du début à la fin de saison), et elle impose parfois une caractérisation à géométrie variable, avec des personnages qui font un virage à 180° en l'espace d'un épisode, et une étrange impression, par moments, d'un manque de cohérence interne.
En résumé, on regrettera, encore une fois, que le format Netflix affaiblisse à ce point ses programmes : une saison à l'anglaise, de 8-10 épisodes, aurait amplement suffi pour développer les mêmes thèmes, les mêmes personnages, et pour arriver au même point (surtout avec des épisodes approchant ponctuellement les 70 minutes).
Là, en l'état, tout est trop dilué, répétitif, et redondant pour vraiment convaincre, malgré les efforts de la distribution, Woodard en tête.
Du point de vue production, on regrettera toujours une certaine mollesse dans les affrontements et dans leur mise en images : déjà que ces derniers sont assez rares et peu variés (Luke Cage passe le plus clair de son temps à donner des baffes à des petites frappes), mais en prime, le manque de langage corporel de Mike Colter transforme la nonchalance voulue de Luke Cage en sorte de maladresse involontaire. Ce n'est alors pas surprenant de voir que les combats les mieux réalisés et les plus dynamiques de la saison impliquent Bushmaster et Danny Rand, qui imposent un rythme et une énergie nécessaires à Colter.
Au niveau musical, j'ai été moins convaincu cette saison : le reggae se prête moyennement à l'instauration d'une tension à l'écran, et il y a un peu trop de morceaux dont les paroles sont censées illustrer les thématiques et l'action : au bout d'un moment, les montages musicaux lassent vraiment.
En fin de compte, cette saison 2 s'inscrit totalement dans la lignée de la saison 1, tant dans ses qualités (style, ambiance, point de vue, Misty) que dans ses défauts (Luke Cage de plus en plus mis de côté et au développement erratique/incohérent, Alfre Woodard au centre de tout, combats et action assez anecdotiques, thématiques envahissantes, rythme bancal, méchant charismatique évacué de manière faiblarde) ; la série évite heureusement le gouffre qualitatif à mi-parcours, mais tombe dans le piège de la répétition et oublie trop souvent que son personnage principal peut aussi être fun et divertissant.
C'est ainsi assez paradoxal que l'épisode le plus réussi et mémorable de la saison soit l'épisode Heroes For Hire, avec Danny Rand. Certes, c'est un épisode quasi-unitaire, durant lequel l'intrigue générale n'avance pas, et l'écriture reste faiblarde (les échanges Danny/Luke manquent de punch), mais la présence d'Iron Fist apporte une vraie bouffée d'air frais dans ce Black Mariah-show étouffant et répétitif, et rappelle qu'on se trouve aussi dans une série de super-héros.
En conclusion, il est plus que temps que Netflix et Marvel revoient leur copie : après une saison 2 de Jessica Jones qui a divisé ceux qui l'ont vue (ce n'est pas mon cas), une saison 2 de Daredevil qui n'a pas vraiment convaincu, et cette saison 2 de Luke Cage, répétitive au possible, il serait temps de se secouer un peu, avant que Punisher ne connaisse le même sort.
Retrouvez les autres séries de l'univers Marvel/Netflix passées en revue sur ce blog en cliquant ici...