Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Psychokinesis (Yeom-lyeok) :
Agent de sécurité et père absent, Seok-heon (Ryu Seung-ryong) obtient des pouvoirs de télékinésie le jour où il boit de l'eau contaminé par une météorite. Apprenant la mort de son ex-femme, il décide alors d'utiliser ces capacités pour défendre des menaces d'une entreprise immobilière mafieuse un quartier local, où vit sa fille, Roo-mi (Shim Eun-kyung), qu'il n'a pas revue depuis son enfance...
Nouveau long-métrage sud-coréen du réalisateur du sympathique Dernier Train pour Busan, ce Psychokinesis tente d'être l’équivalent local d'un film de super-héros, mâtiné de satire/critique sociale, de mélodrame familial, et de comédie grotesque typiquement asiatique.
Et honnêtement, la mayonnaise ne prend pas vraiment, puisque le film, très mal rythmé, s'avère particulièrement mollasson et statique pendant près d'une heure, avant d'enfin se réveiller un peu sur la fin. Une fin prévisible et aux effets spéciaux inégaux, qui n'a pas l'impact qu'elle espère avoir, et qui conclut le film de manière trop peu satisfaisante pour compenser l'heure précédente.
Ce n'est pas désastreux, mais c'est tout de même faiblard.
2.5/6
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Mowgli - La Légende de la Jungle (Mowgli : Legend of the Jungle) :
Recueilli par Bagheera (Christian Bale) et par une famille de loups (Naomie Harris, Eddie Marsan...) , le petit Mowgli (Rohan Chand) est élevé par les animaux de la jungle, et formé par Baloo (Andy Serkis), dans un monde qui change progressivement sous l'influence de humains. Mais bien vite, le maléfique Shere Khan (Benedict Cumberbatch) refait son apparition dans la région, et commence à faire régner la terreur, tant chez les humains que chez les animaux...
Nouvelle adaptation des récits de Rudyard Kipling, chapeautée, réalisée et interprétée par Andy Serkis, et qui se veut une relecture plus sombre et violente du Livre de la Jungle, comme une alternative plus adulte au film de Disney.
Un film de Disney qui a valu bien des déboires de production au métrage de Serkis, en chantier depuis 2012, et qui a dû attendre Netflix pour trouver enfin un moyen de distribution, après avoir été plus ou moins lâché par Warner, son studio de production.
En en voyant le résultat final, on peut comprendre pourquoi : sorti en salles, ce Mowgli se serait fait massacrer, tant c'est une approche bâtarde du récit original, jamais vraiment satisfaisante, trop violente et sans concessions pour les plus jeunes, mais aussi trop familière et approximative pour emporter l'adhésion d'un large public adulte.
En soi, Serkis s'en sort plutôt bien, derrière la caméra : il y a là de jolies idées de réalisation, et visuellement, c'est suffisamment intéressant pour s'imposer comme une alternative au style plus lisse de Favreau.
Malheureusement, la passion de Serkis pour la performance capture pose déjà ici un problème de taille (auquel, j'en conviens, tous les spectateurs ne réagiront pas de la même manière) : comme dans les récents Planètes des Singes, l'anthropomorphisation des animaux numériques est ici poussée à son extrême, notamment au niveau du regard et de la parole. On se retrouve ainsi avec des animaux sauvages visant le photo-réalisme, mais au regard humain, aux expressions clairement animées "à la main", et au rendu inégal : le tout se retrouve le postérieur entre deux chaises, pas assez ouvertement stylisé pour que le cerveau accepte pleinement ces animaux comme des personnages d'animation, et pas assez réaliste ou crédible pour que le spectateur puisse se dire que ce sont des créatures réelles, ou du moins, pour que le photoréalisme et le mélange prises de vue réelles/images de synthèse fonctionne réellement (d'autant que les animaux parlent avec des accents anglais à couper au couteau).
À partir de là, si, comme moi, l'on peine à franchir cette première barrière, difficile de rentrer totalement dans le métrage.
Un métrage qui, en prime, souffre d'effets spéciaux très inégaux - les incrustations sont souvent approximatives, le design des loups leur donne parfois l'apparence de chiens galeux (ou d’opossum, pour le petit albinos), les singes ne semblent pas terminés - et d'un rythme un peu balbutiant (le passage dans le village, notamment, n'est pas forcément des plus captivants), qui achève de faire de lui une version certes intrigante et ambitieuse des récits de Kipling, et, effectivement une alternative plus mature et intense au blockbuster de Disney... mais une alternative assez chaotique et schizophrène, à la dernière ligne droite un peu bordélique, et qui n'a ni le charme ni la magie de son illustre rival (qu'il soit en 2D ou 3D).
3.5/6
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Série d'heroic fantasy diffusée (ou plutôt "sacrifiée") l'été dernier sur la CW, et initialement produite pour Syfy par Dean Devlin (grand spécialiste des divertissements télévisés approximatifs et un peu fauchés - Flynn Carson) & Arrowstorm Entertainment (studio basé dans l'Utah, et spécialiste des films de genre approximatifs et fauchés, tournés sur place et très rentables - la série des Mythica, Le Dragon de Noël, 626 Evolution, Survivor, SAGA, etc), The Outpost lorgne très sérieusement sur des programmes comme Legend of the Seeker : l'Épée de Vérité, ou Les Chroniques de Shannara... mais sans en avoir le budget, la direction artistique et/ou les bases littéraires.
The Outpost, saison 1 :
Dans un royaume médiéval lointain, le peuple des Sang-noirs, seul capable d'invoquer et de contrôler des démons sanguinaires, a été exterminé par les humains. Talon (Jessica Green), l'unique survivante de cette race, décide alors de se rendre à l'Avant-Poste, pour trouver le Premier Ordre, responsable de la mort de son clan et de ses proches : elle s'installe dans une taverne, où elle endosse le rôle de serveuse, et fait la connaissance de Janzo (Anand Desai-Barochia), le brasseur, de Garret Spears (Jake Stormoen), séduisant Capitaine de la garde, et de Lady Gwynn Calkussar (Imogen Suki Waterhouse), la fille du Commandant de l'Avant-Poste...
Au programme, dix épisodes d'une heure, donc, qui opposent quatre personnages principaux (Jessica Green, l'une des surfeuses extraterrestres de Lightning Point/Alien Surf Girls, et guerrière cybernétique dans le final d'Ash vs Evil Dead, mais qui depuis est apparemment passée chez le chirurgien esthétique pour des modifications légères, mais visibles ; Jake Stormoen, un habitué des production Arrowstorm, qui trouve ici un personnage de soldat décontracté et goguenard qui fonctionne plutôt bien ; Imogen Waterhouse, en Lady/Princesse générique et totalement transparente ; et Anand Desai-Barochia, qui fait de son brasseur un autiste totalement caricatural et surjoué, caution comique de la série) à d'innombrables menaces et personnages secondaires hostiles... tellement, en fait, que la série manque cruellement de point focal.
Face à Talon, en effet, on trouve des humains infectés (les Plaguelings), les Greyskins (des trolls de pierre), des mercenaires, des petites frappes, une sauvageonne aux dents pointues, ainsi que Dred (!), un ambassadeur maléfique (Philip Brodie) qui semble faire un mauvais cosplay de The Witcher, à la tête d'une armée de soldats purgeant le Royaume de toute rébellion.
Sans oublier les démons numériques, donc, que Talon peut invoquer, et qui lui servent un temps de machines à tuer.
Autant de personnages et d'idées (bien que très dérivatives pour la plupart - encore une histoire de prophétie et d'élue, blablabla) qui auraient pu fonctionner, pour peu que la série ait un budget et une rigueur à la hauteur de ses ambitions. Mais ce n'est malheureusement (et sans surprises) pas le cas, puisque le show se contente de développer son propos de manière brouillonne, gentiment fauchée, et sans grande direction, si ce n'est celle de Talon, à la recherche de ses origines et de celles de ses pouvoirs. On a bien un semblant de toutéliage entre les Plaguelings et les Greyskins vers la fin de la saison, mais comme celle-ci se termine en queue de poisson, avec un cliffhanger qui ne sera probablement jamais résolu, ça tombe relativement à plat.
Les dix épisodes de cette saison (probablement la seule et unique, d'ailleurs) n'ont donc pas grand intérêt, se contentant d'aligner leurs clichés sans grande motivation, malgré les efforts de Green et Stormoen, et malgré la bonne volonté apparente de tout le monde.
Mais trop peu de moyens + un univers générique se prenant pas mal au sérieux + une écriture insuffisante = une série oubliable qui rappelle les Robin des Bois et autres séries des années 90, qui tentaient de reproduire le succès de Xena et Hercule sans comprendre que ce qui faisait leur charme, c'était le fait que ces séries ne se prenaient pas trop au sérieux, et avaient conscience de leurs limites (ainsi que des libertés qu'ils pouvaient prendre avec le genre).
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Aquaman :
Autrefois un royaume florissant, l'Atlantide est désormais en ruines, divisée entre de multiples peuplades, et dirigée d'une main de fer par Orm (Patrick Wilson). Ce dernier est bien décidé à conquérir les sept mers, puis à s'attaquer à la surface, pour faire payer les humains pour les dégâts qu'ils infligent à l'océan. Mais sur son chemin se dresse son demi-frère, Arthur (Jason Momoa), mi-humain, mi-Atlante, qui avec l'aide de Vulko (Willem Dafoe), le conseiller du royaume, et de Mera (Amber Heard), princesse d'un royaume allié, va partir à la recherche du mythique Trident d'Atlan, qui confère à celui qui le possède le contrôle de toutes les créatures marines...
Voilà donc la dernière itération de l'univers DC/Warner, autrefois dominé par la vision créative de David Goyer et Zack Snyder, avec l'échec créatif que l'on connaît : de la vision polarisante et quasi-hors-sujet (Man of Steel, Batman v. Superman), au film honorable mais encensé outre-mesure sur la base du sexe de son protagoniste (Wonder Woman), en passant par le bordel pas possible d'un film bâtard aux effets spéciaux indigents (Justice League) ou un film pseudo-cool et rebelle finalement très médiocre (Suicide Squad), le DCEU n'a jamais su trouver le succès critique et financier qu'il cherchait, surtout en comparaison de l'empire Marvel.
De cet univers partagé avorté, DC a décidé de garder Jason Momoa en Aquaman, un Aquaman très particulier, sorte de gros fêtard alcoolique et bas-du-front (à mille lieux de l'Aquaman des comics et bien plus proche, même au niveau de l'apparence, d'un certain Lobo - voire même, sacrilège, de ce qu'a longtemps été Thor sur le papier).
Momoa revient donc ici sous la direction de James Wan (Fast & Furious 7, Saw et les Insidious et Conjuring), pour nous offrir plus de deux heures d'origin story tardive, racontant la conquête du trône d'Atlantis par ce cher AquaMomoa, et se démarquant ouvertement du reste de l'univers partagé établi préalablement (en même temps, c'est préférable, car face au Superman ultra-puissant de Justice League, la menace d'Orm ne ferait pas vraiment le poids).
Et honnêtement, libéré du ton sérieux et sombre du Snyderverse (le film ré-écrit d'ailleurs certains éléments de Justice League), cet Aquaman s'avère plutôt divertissant, s'établissant un peu comme le Thor Ragnarok de DC (la musique rétro-synthétique, notamment, renforce encore cette impression).
Alors certes, le scénario est ultra-cousu de fil blanc (au point que le spectateur ait constamment vingt longueurs d'avance sur le script et ses rebondissements), l'humour est un peu immature, le rythme et la structure du film sont un peu en dents de scie, avec une forte impression de fourre-tout narratif, et le film est assez lourd en exposition, mais l'intention première du film - proposer quelque chose d'épique, sous l'océan, et débarrasser Aquaman de son aura de personnage ringard - est respectée, et ça fonctionne globalement.
C'est loin d'être parfait, notamment au niveau de la direction artistique - les couleurs capillaires/perruques sont immondes ; Nicole Kidman fait peur ; les rajeunissements numériques sont médiocres ; la bande originale est générique au possible, voire même clichée et risible (le motif du méchant, ou les riffs de guitare électrique illustrant la première apparition de Momoa *soupir*) ; les doublures numériques sont un peu trop visibles - mais le film reste généreux et décomplexé, et propose plus de bonnes choses que de mauvaises.
Ce qui en fait probablement le meilleur film du DCEU, pour le moment, malgré une implication émotionnelle proche du néant, due au ton vacillant du métrage, toujours tiraillé entre sarcasmes goguenards et premier degré absolu.
3.5 + 0.25 pour le capital sympathie de la fantaisie sous-marine décomplexée = 3.75/6 (tout en ayant conscience que c'est gentiment balourd et bas de plafond)
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Action Point :
Propriétaire d'Action Point, un parc d'attractions au rabais supervisé, à la fin des années 70, par une bande de bras-cassés incapables, D.C. (Johnny Knoxville) reçoit la visite de sa fille adolescente, Boogie (Eleanor Worthington Cox) alors même qu'un parc d'attractions rival et mieux achalandé ouvre ses portes à proximité. Prêt à tout pour sauver son parc, D.C. mobilise alors ses troupes, et décide de faire d'Action Point le parc le plus dangereux de la planète.
Retour au cinéma de Johnny Knoxville, pour un film inspiré d'une histoire vraie, celle de l'Action Park du New Jersey, réputé, dans les années 80-90, pour être le parc d'attractions le plus dangereux au monde.
Ici, sous l'impulsion de Knoxville, producteur et co-scénariste, cette histoire improbable et déjantée se transforme en un film peu convaincant, car manquant d'énergie et de direction, en plus d'être assez convenu.
Déjà, le choix de construire le film sous forme d'un gros flashback, façon Papy Grenier, avec un Knoxville grimé en vieux grand-père, laisse perplexe. C'est un artifice inutile, qui n'apporte rien au métrage, et donne simplement l'impression d'être là pour servir de remplissage.
Le cœur du film, lui, s'avère étrangement timoré. Çà et là, notamment grâce à la présence de Chris Pontius, le film fait dans le graveleux et vulgaire ; ailleurs, dans les gamelles à la Jackass (assez mal filmées, puisque l'on n'a quasiment jamais l'impression que Knoxville les fait lui-même, alors que c'est pourtant le cas, à en croire le bêtisier de fin) ; ailleurs encore, dans la comédie dramatique sur un père et sa fille... mais jamais le film ne s'engage vraiment dans une direction ou une autre, et il finit par paraître en demi-teinte, comme s'il n'assumait pas son statut de comédie réservée aux plus de 17 ans.
Ça manque de punch, ça manque d'originalité, bref, ça manque tout simplement d'intérêt.
2.5/6 parce que ça a bon fond et que Knoxville se donne toujours complètement, mais un bon gros bof tout de même.
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Bumblebee :
En 1987, la jeune Charlie (Hailee Steinfeld) découvre une vieille coccinelle VW dans une casse, et l'obtient pour une bouchée de pain. Mais rapidement, elle réalise que cette auto, baptisée Bumblebee, est un Autobot, un robot extraterrestre transformable, réfugié sur Terre pour échapper à ses poursuivants maléfiques...
Pseudo-spinoff/reboot de la franchise Transformers, désormais débarrassée de Michael Bay, et confiée aux mains de Travis Knight, qui opte ici pour la carte de la nostalgie, en replaçant le tout dans les années 80, et en ressuscitant les designs originaux des Transformers.
Et ce n'est pas forcément plus mal, puisque sous Bay, la franchise Transformers était en roue libre, contaminée par la grandiloquence du style Bay, plus préoccupée par le spectaculaire boursouflé, l'esbrouffe et par le racoleur que par le moindre semblant de cohérence, de développement des personnages, ou autres. Ici, Knight prend le contrepieds de Bay, en diminuant considérablement la dose de spectacle et d'action décérébrée, au profit d'un film qui, bien souvent, semble décidé à rejouer la partition du premier Transformers, en remplaçant Shia Labeouf par Hailee Steinfeld, et les hymnes pétaradants de Steve Jablonsky par des chansons 80s.
Et honnêtement, si le script de ce Bumblebee (clairement le point faible du film) est bourré de clichés, de raccourcis, et de grosses ficelles narratives... ça fonctionne tout de même.
Principalement grâce aux effets spéciaux et aux versions corrigées des Transformers, plus claires, plus expressives, plus identifiables, mais aussi et surtout grâce à Hayley Steinfeld, instantanément attachante, toujours sincère et juste, bref, un personnage principal appréciable et sympathique.
On regrettera forcément que Travis Knight n'ait pas grand style visuel (forcément, après Bay, ça se remarque), que le score de Dario Marianelli ne soit guère marquant, et que la plupart des personnages secondaires n'aient pas grand chose à faire, réduits à des rôles de personnages-fonctions simplistes (ce qui est vrai de John Cena comme de Gracie Dzienny, entre autres visages familiers)... mais en comparaison du bordel non-sensique et des Transformers illisibles de Bay, le progrès est immense.
3.5/6 + 0.5 point de bonus pour Steinfeld et pour la très bonne surprise que représente ce métrage = un petit 4/6
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Countdown :
Ray (Dolph Ziggler), chien fou travaillant au bureau des narcotiques, reçoit une vidéo menaçante : un criminel russe a kidnappé un enfant non identifié, et menace de le faire exploser si Ray ne lui apporte pas une rançon de six millions de dollars. Mais lorsque l'échange tourne mal, le criminel décède, et Ray - accompagné de Julia Baker (Katharine Isabelle), de l'Inspection des Services - n'a plus que 19 heures pour retrouver l'enfant, avant que la bombe n'explose...
Un thriller d'action produit par la WWE, avec Dolph Ziggler et Kane dans deux des rôles principaux, et qui passe 20 bonnes minutes à mettre en scène un échange d'argent dans les coulisses d'un show WWE - avec caméos de Lana et Rusev, qui jobbe même au cinéma, et public qui fixe la caméra et Ziggler lorsqu'ils tournent dans les couloirs du stade et dans les gradins.
Tout de suite, ça donne le ton du reste du film, totalement premier degré de bout en bout : c'est un navet globalement mal réalisé et bourré de clichés, avec de l'action plate et mal cadrée/montée (mention spéciale aux poursuites en voiture, vers la fin), un Dolph et un Kane qui s'en sortent à peu près (ça pourrait être bien pire), une Katharine Isabelle à 90% en pilotage automatique sarcastique, un script assez quelconque, des effets spéciaux fauchés (l'explosion finale) et une illustration musicale vraiment agaçante, à base de pop-rock/métal et de chansons collées n'importe où, probablement en guise de placement produit.
1.75/6
(je ne comprendrai jamais pourquoi personne n'a eu l'idée de mettre Ziggler et Rusev dans les rôles principaux d'un buddy cop movie décalé façon Double Détente)
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On le sait tous : jusqu'au récent Aquaman (et dans une moindre mesure, Wonder Woman), DC/Warner pataugeait au cinéma, en comparaison de son concurrent Marvel. En confiant les rênes de son univers cinématographique à Zack Snyder, DC/Warner avait opté pour une approche réaliste, sombre et violente de ses super-héros, très similaire à la mode du dark & gritty qui avait fait beaucoup de mal à l'industrie des comics, dans les années 90. De quoi se démarquer initialement de la concurrence de Marvel, au ton plus léger et bigarré, malheureusement sans vraiment convaincre spectateurs et critiques.
À la télévision, cependant, il en allait tout autrement, avec un Marvel aux résultats très limités et aux séries à la peine, tiraillées entre l'univers cinématographique isolé, et la concurrence d'un Ike Perlmutter jaloux et égoïste, dirigeant d'une main de fer la branche télévisuelle de Marvel, et s'opposant constamment à Kevin Feige, responsable cinéma. Face à eux (et à leur succès télévisuel très discutable - les séries Marvel/Netflix sont bancales et quasiment toutes annulées, Agents of SHIELD vivote faiblement), DC a su créer un univers partagé chapeauté par Greg Berlanti, un univers au ton nettement plus léger, et au succès qui ne se dément pas.
Certes, l'univers Arrow/Flash/Legends of Tomorrow/Supergirl est loin d'être parfait, mais il est nettement au-dessus de son homologue cinématographique, et lorsque DC a décidé de lancer sa propre plate-forme de VOD exclusive, le choix de la firme s'est naturellement porté sur Berlanti pour superviser toute une nouvelle fournée de séries et de héros. En l'occurrence, Titans, l'adaptation des Teen Titans, groupe de jeunes super-héros très populaires, notamment si l'on prend en compte ses incarnations animées qui, depuis 15 ans, sont une présence indéboulonnable du petit écran...
Titans, saison 1 :
Traquée par une mystérieuse organisation, Rachel (Teagan Croft), une jeune adolescente aux sombres pouvoirs, finit par croiser le chemin de Dick Grayson (Brenton Thwaites), inspecteur de police à la double vie secrète. Rapidement, le duo rencontre alors Garfield (Ryan Potter), capable de se transformer en animaux, et Kory (Anna Diop), une femme amnésique transformant la lumière du soleil en flammes destructrices. Ensemble, les quatre héros vont tenter de résoudre le mystère entourant Rachel, avant qu'il ne soit trop tard...
Le seul problème de ce Titans, en réalité, c'est que ce projet semble avoir été mis en chantier alors que Snyder dirigeait encore le pendant cinéma de DC, et, par conséquent, la série en subit directement l'influence tonale : pour faire bref, ces Titans, c'est la "rigueur" d'écriture (et les perruques) des séries Berlanti combinée au dark & gritty bourrin du Snyderverse, au "rythme" des séries Marvel/Netflix, le tout chapeauté par Akiva Goldsman et par Greg Walker, un ancien de Smallville.
Voilà : cela devrait suffire à vous donner une bonne idée de ce à quoi vous attendre avec ce programme. Si cependant cela ne vous parle pas vraiment, pas de panique, je vais développer point par point (mais pas forcément dans l'ordre).
En commençant par les bases : les Teen Titans (quelle que soit leur incarnation, papier ou animée) sont une équipe colorée, dynamique, et dégageant une atmosphère souvent joyeuse et positive. C'est ainsi que plusieurs générations de spectateurs et de lecteurs les ont connus, et s'attendaient à les voir portés à l'écran : avec un ton correspondant justement parfaitement à l'univers partagé habituel des autres séries Berlanti.
Mais comme chez DC/Warner, on va toujours à contre-courant, la firme a, dès sa première image promotionnelle, vite fait comprendre que Titans ne correspondrait pas du tout aux attentes, et serait une production sombre, violente, et edgy - en d'autres termes, Titans, saison 1, c'est le ton du Snyderverse, sur le petit écran... et avec, en prime, les occasionnelles fautes de goût des séries Berlanti.
Ainsi, si vous avez toujours voulu voir une Starfire en mode Jason Bourne, amnésique, vêtue comme une prostituée des années 70, brûler des gens grâce à ses pouvoirs pyrokinétiques ; un Dick Grayson tourmenté et accro à la violence, qui rejette Batman et sa formation extrême, mais démolit des méchants à tour de bras, dans de grandes gerbes de sang et de fractures, et n'hésite pas à ordonner l'explosion d'un asile et de ses occupants ; un Beast Boy dont les transformations se font à grands renforts d'os qui craquent, et qui est paniqué à l'idée de se laisser consumer par ses instincts animaliers (spoiler : il finit par le faire, par dévorer un maychant, et Starfire l'encourage même à le faire) ; une Raven gamine et paumée, qui fait un mauvais cosplay de Natalie Portman dans Léon...
Si vous avez toujours rêvé de voir un Batman présenté comme un être sadique et cruel, qui traumatise des enfants pour en faire ses soldats et leur implante un traceur à leur insu ; un Jason Todd (Curran Walters) ultra-rebelle qui massacre des policiers et des bad guys sous l'anonymat de son masque, pour se venger de ce qu'il a subi durant sa jeunesse ; un Hawk (Alan Ritchson) impuissant, névrosé et bourré de médicaments, à l'origin story dramatique à base de pédophilie et d'accident ayant coûté la vie à son frère ; une Dove (Minka Kelly) à la perruque et au costume immondes, plongée dans le coma en cours de saison, et privée elle-aussi de sa mère dans un accident...
Bref, si vous voulez de la tragédie, de la noirceur, des environnements sous-éclairés (au point d'être parfois illisibles à l'écran), du mélodrame à gogo, du sexe (qui reste tous publics, tout de même), du sang, de la colère, de la violence, et des insultes, alors cette version des Titans devrait être faite pour vous.
Et en soi, pourquoi pas : tout comme l'approche du Snyderverse, c'est une approche qui peut être intéressante, en théorie, si elle est bien traitée.
Seulement voilà : sur 11 épisodes de cette saison 1, il y a environ 6 épisodes de contenu, au maximum. En cela, la série rejoint les séries Marvel/Netflix, qui faisaient beaucoup de remplissage... sauf qu'ici, ce remplissage est d'autant plus visible que des épisodes entiers de cette saison 1 sont consacrés à d'autres personnages. On a ainsi un épisode consacré à la Doom Patrol, un et demi centrés sur Hawk & Dove, un sur Dick et Todd enquêtant sur une affaire totalement détachée de l'intrigue principale... ajoutez à cela un récit qui prend largement son temps et fait beaucoup de surplace, et l'on se retrouve avec une série qui, bien souvent, ressemble à une collection de backdoor pilots visant à recycler d'autres projets avortés, ou à les tester avant leur mise en chantier officielle (ce qui s'est produit pour Doom Patrol).
De quoi être rapidement frustré par l'approche créative du tout, d'autant que les personnages sont loin d'être traités sur un pied d'égalité : cette saison, c'est Robin, Raven (et les autres), puisque Dick Grayson est clairement la star du programme, histoire de capitaliser sur ses liens avec Batman, sans jamais pouvoir montrer ce dernier (sauf dans l'épisode final de la saison, mais uniquement en silhouette).
Le fil conducteur de la série, lui, est donc Raven et ses origines, des origines qui lui valent d'hériter de Rachel Nichols en mère, et, dans le rôle de Trigon, le démon destructeur de mondes, la menace ultime de tout l'univers, le géant cornu aux yeux multiples... Seamus Dever, le flic irlandais de Castle. Tout de suite, on revoit ses ambitions à la baisse (et j'aime bien l'acteur, mais là... non).
Ce qui laisse à Beast Boy (réduit à une transformation en tigre) et à Starfire (qui rejoue la même partition de l'amnésie et des tenues disco lamées pendant ces 11 épisodes - et ce, quand bien même les producteurs avaient passé leur temps à jurer que Starfire allait revêtir une tenue plus super-héroïque en cours de saison... ) une part congrue de la saison, éclipsés par leurs collègues, par leurs antagonistes (les cultistes de Trigon, assez peu inspirés), et par les guests stars (la fliquette de début de saison, qui ne sert que de chair à canon ; le bref passage de Donna Troy, la Wonder Girl de service, vers la fin de la saison ; sans compter un certain clone kryptonien qui vient dire bonjour en post-générique de fin de saison, et qui revient un peu à mettre la charrue avant les boeufs).
Titans est donc un programme schizophrène, qui tente de faire 250 choses à la fois : établir un univers partagé pour la plate-forme de VOD DC, réinventer les Titans en personnages dark, gritty et sexy (Starfire/Robin, au lit au bout de quelques épisodes), lancer de potentiels spin-offs, créer l'équipe des Titans sans Cyborg, réussir à rendre crédible des costumes approximatifs et peu inspirés, ainsi qu'une histoire de prophétie démoniaque, essayer de remplir 11 épisodes avec un contenu insuffisant, et tenter de dissimuler le fait que la série tente de présenter, par le biais de Dick Grayson, une intrigue condamnant une certaine forme de violence gratuite, tout en s'y adonnant avec complaisance tout au long de ses 11 épisodes.
Les amateurs de comics 90s et du Snyderverse y trouveront probablement leur compte. Les autres, peut-être moins. Tout n'est pas forcément à jeter dans ces Titans : les épisodes signés Richard Hatem sont plutôt bons, l'interprétation de Diop est excellente, et Thwaites, lorsqu'il peut enfin sortir de sa caractérisation colérique, fait un bon Dick Grayson (Croft est nettement plus inégale en Raven) ; ponctuellement, la direction artistique se marie bien avec le propos du scénario...
Mais en ce qui me concerne, cette version alternative et grimdark des Teen Titans (et de l'univers DC) est assez symptomatique de ce qui ne fonctionne pas chez DC : cette vision adolescente et immature de leurs personnages, qui privilégie l'attitude et la "coolitude" à quelque chose de cohérent et de bien structuré.
Nul doute, cependant, que la série aura ses ultra-fans, prêts à la défendre à la vie à la mort.
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Spider-Man - New Generation (Spider-Man : Into the Spider-Verse - 2018) :
Mordu par une araignée radio-active, Miles Morales (Shameik Moore) se découvre des pouvoirs incroyables, alors même que Peter Parker (Chris Pine) trouve la mort, devant ses yeux, aux mains du Kingpin (Liev Schreiber) et de ses sbires. Mais lorsqu'un autre Peter Parker (Jake Johnson), croise le chemin de Morales, ils comprennent vite que le Kingpin tente d'abattre les barrières entre les réalités parallèles : avec l'aide de Spider-Gwen (Hailee Steinfeld), de Spider-Cochon (John Mulaney), de Spider-Noir (Nicolas Cage), et de Peni Parker (Kimiko Glenn), versions alternatives de Spider-Man, Miles et Peter vont alors tenter de mettre fin aux plans sinistres du criminel...
Une très bonne surprise que ce long-métrage d'animation Sony/Marvel supervisé par Lord & Miller (Tempêtes de Boulettes Géantes, 21/22 Jump Street, La Grande Aventure Lego et Solo - avant d'en être débarqués et remplacés par Ron Howard), qui rejoue la carte de l'origin story de Spider-man (mais cette fois-ci, on parle de Miles Morales et non de Peter Parker) et adapte plus ou moins librement l'arc narratif du Spider-Verse, pour se dégager de toute continuité avec le Spidey des Studios Marvel.
Ici, on a donc droit à un gigantesque crossover de multiples incarnations de Spider-man en provenance de dimensions parallèles, de Spider-cochon à Spider-Noir (interprété par Nicolas Cage ^^) qui se rencontrent et s'associent pour déjouer les plans du Kingpin.
Le tout réalisé et écrit de manière très fluide, ultra-dynamique et improbable, stylisée, bigarrée, référentielle, drôle... ce qui n'est pas sans rappeler un peu, dans sa forme et dans son adaptation du médium d'origine, le Speed Racer des Wachowski (et aussi un peu le Hulk de Ang Lee).
On retrouve en effet le même respect pour le matériau d'origine et la même folie créative et esthétique... mais aussi, il faut bien l'avouer, une certaine tendance à l'overdose sensorielle.
Peut-être est-ce dû au fait que je n'ai jamais été particulièrement attaché au personnage et à l'univers de Spider-man, mais je dois bien avouer que, contrairement à certaines critiques extatiques, j'ai aussi perçu certains défauts évidents dans ce métrage.
À commencer par les personnages - si Miles et son entourage direct sont bien développés, on ne peut pas en dire autant de tous les autres Spider-mans secondaires. Leurs origin-stories sont volontairement réduites à des gags, et ils ne sont guère plus développés que les méchants de service (les sbires de Kingpin, notamment, sont de belles coquilles vides), le Peter Parker en pleine crise existentielle monopolisant tout le temps de présence à l'écran.
À l'identique, on se retrouve avec un rythme un peu en dents de scie : les séquences d'action sont tellement dynamiques et effrénées que dès que le film en sort pour faire dans l'émotion ou dans la narration, on a l'impression qu'il retombe lourdement et un peu maladroitement dans quelque chose qui ne fonctionne qu'à moitié.
Rien de rédhibitoire, cependant, et heureusement que le film n'est pas à 200% dans l'action constante, car, revers de la médaille, lorsque les scènes d'action se prolongent et partent dans des délires psychédéliques techniquement impressionnants (la toute fin, notamment), il arrive aussi un moment où le spectateur se dit "okay, c'est beau, c'est dynamique, et tout et tout, mais parfois, il faut savoir freiner un peu, aussi".
Cela dit, malgré ces soucis mineurs d'écriture, de rythme et d'overdose d'action débridée, Into The Spider-verse est un bon film d'animation. Voire peut-être même un très bon film d'animation, surtout compte tenu du niveau habituel des productions Marvel animées. Mention spéciale au doublage, très compétent, même si la voix de Liev Schreiber manque peut-être un peu de poids pour correspondre totalement à ce design de Kingpin.
Un bon 4.25/6 + 0.25 pour la scène de post-générique, vraiment très drôle = 4.5/6
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Pseudo voyant et mentaliste, Ivan (Viktor Khorinyak), un jeune Russe charismatique et égoïste, est une star de tv réalité dans son pays natal. Jusqu'au jour où il est aspiré dans un vortex par un étrange sorcier (Timofey Tribuntsev), qui le dépose au royaume de Belogoria, peuplé des contes et légendes russes. Car Ivan serait, en théorie, l'héritier d'un guerrier de légende, changé en pierre par la maléfique Varvara (Ekaterina Vilkova) : à lui de retrouver l'épée mythique de ses ancêtres, une quête qui va l'amener à côtoyer des êtres de légende, comme Baba Yaga (Elena Yakovleva) ou l'immortel Koschei (Konstantin Lavronenko)...
Second long-métrage produit par Disney pour la Russie, et s'appuyant sur les contes et légendes du pays, ce Last Warrior s'avère nettement plus convaincant que le Book of Masters, et ce pour un budget de moins de 10 millions de dollars, inférieur à celui de certains pilotes télévisés américains.
Ici, on est dans quelque chose de nettement plus moderne et dynamique que le film de 2009, au point que l'on a presque l'impression que 40 ans de cinéma séparent les deux métrages.
On se retrouve donc avec une sorte de croisement entre un Suicide Squad féérique (les grands méchants de l'univers des contes russes qui font équipe, bon gré mal gré) et un Seigneur des Anneaux (toujours une référence inévitable dans le genre), avec un humour parfois absurde, un héros charismatique mais incapable, une femme-crapaud qui se bat comme une Amazone, un homme poisson obsédé, un immortel en pièces détachées, et une Baba Yaga, avec tout son attirail habituel (hutte à pattes de poulet, etc) et un sort de rajeunissement amusant.
Tout cela dans une quête sympathique, plutôt bien interprété (j'avoue que Viktor Khorinyak m'a surpris) mais qui tire néanmoins un peu en longueur dans sa deuxième heure. Dommage, parce que le reste est ma foi très attachant, surtout si l'on en attendait rien initialement.
3.75/6
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Fille de Baba-Yaga (Liya Akhedzhakova), la Princesse de Pierre (Irina Apeksimova) est condamnée à rester enfermée dans sa forteresse, jusqu'à ce qu'elle trouve un Maître-sculpteur capable de donner vie à la pierre, et de lui conférer des pouvoirs incommensurables. Pour cela, elle dépêche ses sbires dans tout le pays, en vain. Jusqu'au jour où Ivan (Maxin Loktionov), fils d'un sculpteur enlevé par la Princesse, rencontre la séduisante Katia (Maria Andreeva), fille adoptive de la Princesse, et tombe sous son charme. Mais pour obtenir la main de Katia, Ivan va devoir devenir un Maître-sculpteur, et rompre la malédiction de la Princesse de Pierre...
Un film de fantasy russe produit par Disney, et qui mange un peu à tous les râteliers, puisqu'il tente à la fois de concilier la fantasy épique façon Seigneur des Anneaux (clairement photocopié çà et là - les Nazguls, Barad-dûr), les contes de fées russes et leurs adaptations cinématographiques traditionnelles (les costumes, l'apparence du jeune premier, le récit), une certaine fantasy télévisuelle familiale du type de la Caverne de la Rose d'Or, et une approche post-moderne, parodique et moqueuse du genre, façon Shrek, Princess Bride, ou Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau.
On se retrouve donc avec un métrage tiraillé dans de multiples directions, entre un humour pataud à base de bruitages de cartoon et de gadgets modernes (le miroir magique avec une mire, l'épée sabre-laser, la pelote de laine gps...), des effets spéciaux numériques virevoltants et clinquants, une interprétation caricaturale, de la romance sincère entre un protagoniste un peu tête à claques et une jeune femme charmante (mais qui semble trop moderne pour bien s'intégrer à tout cela), et des costumes et maquillages assez kitschs.
Le résultat est assez compliqué à appréhender, d'autant qu'il fait souvent référence à d'obscurs contes russes, et qu'il met apparemment en vedette des acteurs russes connus dans des caméos assez brefs... autant dire que nous autres Européens passons largement à côté de bon nombre de clins d’œil et de références du métrage.
Ce qui pose un peu problème, d'autant que la nature décousue du récit et son approche fourre-tout donne un résultat assez indigeste. Assez indigeste, mais pas pour autant dénué d'intérêt ou de moments amusants.
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Casse-Noisette et les Quatre Royaumes (The Nutcracker and the Four Realms - 2018) :
À la recherche d'une clé lui permettant d'ouvrir le dernier cadeau de sa défunte mère, Clara (Mackenzie Foy) suit un fil doré tendu, à l'occasion de Noël, par son parrain, Drosselmeyer (Morgan Freeman), et aboutit dans un monde magique et improbable. Là, elle rencontre un soldat, Phillip (Jayden Fowora-Knight), et les figures royales qui dirigent trois des quatre Royaumes, au nombre desquelles l'excentrique Fée Dragée (Keira Knightley). Bien vite, Clara découvre alors que sa mère était la Reine de ce pays étrange, et qu'en son absence, la maléfique Mère Gingembre (Helen Mirren) y fait régner le chaos. Une Mère Gingembre qui possède justement la clé que cherche Clara...
Bon. Alors visiblement, en guise d'adaptation de Casse-Noisette, Disney a ici opté pour quelque chose de totalement différent : à la fois une suite, une fusion du récit original et du ballet, et un mélange bancal entre les Alice de Tim Burton (l'esthétique étrange du monde de Mère Gingembre, la destinée de l'héroïne qui finit par endosser une armure et par partir au combat, la grande bataille finale...), Star Wars Épisode VII (difficile de ne pas penser au duo Rey/Finn quand on découvre cette Clara dotée de toutes les qualités - volontaire, ingénieuse, dynamique, capable de se battre, de tout réparer, etc - accompagnée de ce Casse-Noisettes afro-américain qui ne sert à rien de tout le film), Pirates des Caraïbes (les deux gardes/cautions comiques du film), Un Raccourci dans le Temps (l'esthétique très clinquante, et la volonté évidente de "diversifier" certains personnages pour assurer les quotas) et Narnia (certains décors, et le schéma global du récit). Que des films Disney, d'ailleurs, ce qui donne vraiment l'impression que la Souris possède un générateur automatique de scripts pour ces blockbusters pour enfants...
Et le résultat est malheureusement particulièrement creux et brouillon : un film d'aventure aux personnages souvent sous-développés, sans substance, ni la moindre magie, malgré des décors physiques assez impressionnants. Faut-il y voir là le résultat de la genèse compliquée du film (le réalisateur original, suédois, a fini par céder la place à Joe Johnston pour un mois de tournage complémentaire) ? Ou bien de la volonté de Mickey & co de transformer le récit pour éviter de faire des souris/rats les grands méchants du récit, contrairement à l'original ? ^^
Quoi qu'il en soit, le film ne fonctionne jamais vraiment. C'est certes un beau spectacle visuel (pour peu que l'on adhère au rococo ambiant et aux visuels surchargés), et Keira Knightley porte le film sur ses épaules en cabotinant ouvertement, avec une interprétation maniérée et une voix de Betty Boop, mais la mayonnaise ne prend jamais, et ce Casse-Noisette et les Quatre Royaumes (titre d'autant plus paradoxal qu'encore une fois, Casse-Noisette fait ici de la figuration) ressemble in fine à un film créé par comité, sans réelle direction créative ou visuelle, et visant à satisfaire le plus grand nombre.
C'est plat, ça n'a pas grande identité, ça n'a pas grand rapport avec le récit initial, et c'est creux : on oublie.
2 + 0.25 pour Mackenzie Foy, qui, dans le rôle principal, n'a rien à se reprocher = 2.25/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Constantine - La Cité des Démons (Constantine - City of Demons : The Movie) :
Une décennie après avoir vécu ensemble un événement tragique, Chas (Damian O’Hare) retrouve son ami John Constantine (Matt Ryan), pour lui demander son aide : sa fille Trish est dans le coma, sous l'influence d'une entité surnaturelle démoniaque. Constantine et Chas partent alors pour Los Angeles, pour se mesurer aux forces de l'Enfer qui règnent dans la cité des anges...
De par son changement drastique de ton et d'approche de l'univers DC, Justice League Dark s'était avéré une très bonne surprise pour moi qui, d'habitude, n'attend pas grand chose des métrages d'animation DC.
Ici, avec cette version longue des épisodes d'une série diffusée en streaming, directement adaptée des graphic novels et supervisée par Greg Berlanti, DC continue dans la droite lignée de Justice League Dark, en présentant un métrage sombre, sanglant, adulte et parfois même assez malsain (la fête organisée par le démon est à la fois grotesque et "hellraiserienne"...).
Vivement déconseillé aux enfants, donc, et ce malgré un style graphique identique à celui des autres productions animées de DC - c'est d'ailleurs l'un des problèmes du tout, puisque le style graphique New 52 se marie assez mal au glauque et au poisseux du récit (notamment au niveau de l'apparence de Constantine). L'autre problème, c'est le rythme un peu inégal, avec un petit ventre mou avant que le dernier tiers ne s'enclenche.
Mais à part ça, c'est plutôt sympathique, de bout en bout : le doublage est efficace, ça ose partir dans des directions improbables, et la fin douce-amère est très adaptée au récit.
Pas forcément un chef d'oeuvre en soi, mais plutôt agréable à suivre.
4/6
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Les Indestructibles 2 (The Incredibles 2) :
Alors que les Parr viennent à peine de s'unir dans leur combat super-héroïque contre le crime, voilà qu'ils doivent revenir à la vie civile. Mais Helen (Holly Hunter) est contactée par Winston et Evelyn Deavor (Bob Odenkirk, Catherine Keener), génies des télécommunications, qui veulent utiliser Elastigirl pour redorer le blason des super-héros aux yeux du public. Plus facile à dire qu'à faire alors qu'un nouveau criminel, le Screenslaver, menace la ville, et que Bob (Craig T. Nelson) digère mal le fait de devoir laisser son épouse lui voler la vedette, pendant qu'il doit s'occuper des enfants et de la maison...
Arf. Déception. Difficile de passer après le premier Indestructibles, certes, mais de là à donner naissance à une suite aussi vide, thématiquement, et à ce point calquée sur son prédécesseur (avec inversion des genres), c'est vraiment décevant de la part de Pixar.
Pourtant, techniquement parlant, cet Indestructibles 2 est splendide, avec une maîtrise de la lumière toujours plus époustouflante (toute la séquence d'Elastigirl qui arpente les toits nocturnes de la ville, sur fond de monologue de Screenslaver, est superbe et atmosphérique), la bande originale est toujours dynamique, l'animation remarquable, bref : visuellement, c'est excellent.
Mais narrativement, difficile d'être satisfait. C'est longuet et redondant (encore une fois, c'est bien trop proche du premier film pour y trouver son compte) ; les scènes d'action (bien que réussies) manquent d'originalité et d'inspiration ; les thématiques de fond sont à la fois trop convenues et jamais suffisamment développées (tout comme les personnages secondaires, d'ailleurs), laissant trop de place à du slapstick basique centré sur Jack-Jack (la scène du raton-laveur/Scrat semble tout droit sortie d'un court-métrage qui aurait été greffé à l'arrache au film) ; l'intrigue de fond est cousue de fil blanc ; il n'y a pas grande émotion ; et surtout, plus embêtant, en prenant le parti-pris de placer ce récit dans les jours/semaines qui suivent le premier film, Pixar se tire une balle dans le pied.
Non seulement parce que le scénario de cet épisode 2 efface délibérément la conclusion du premier film et de Baby-sitting Jack-Jack (toutes les leçons apprises dans ces derniers sont oubliées, les pouvoirs de Jack-Jack redeviennent inconnus de tous, etc), mais en plus, les voix de certains personnages ont vraiment pris un coup de vieux en 14 ans - les parents Parr, mais aussi Violet - et cela crée un contraste étrange entre des personnages qui n'ont pas vieilli d'un pouce, et des voix trop âgées pour eux.
D'autant plus frustrant, tout ça, que le film se regarde sans trop de problèmes : ce n'est pas désagréable du tout à suivre, c'est dynamique, techniquement réussi (comme je l'ai mentionné plus haut)... mais c'est aussi anecdotique au possible et relativement creux.
Une suite inutile, en somme.
3.25 (la note du Voyage d'Arlo, qui a les mêmes problèmes et la même technique impeccable) + 0.5 (pour le capital sympathie de l'univers et la musique) = 3.75/6
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The Rise and Fall of ECW :
L'un des meilleurs documentaires jamais produits par la WWE, un métrage complet (près de trois heures), qui retrace la vie de l'ECW, cette fédération indépendante de Philadelphie ayant connu la gloire entre 1993 et 2001.
Au travers d'images d'archive et de témoignages de toutes les personnalités impliquées (y compris Vince McMahon et Eric Bischoff), TRAFOE retrace donc la montée en puissance de la fédération sous l'égide de Paul Heyman, véritable génie du monde du catch, qui a su percevoir, au début des années 90, un changement de paradigme dans l'industrie du divertissement sportif.
Alors que le reste du monde (la WWF) s'adressait à un public familial et enfantin, par le biais de figures colorés et caricaturales, l'ECW a fait le choix de viser un public plus adolescent et adulte, en lui proposant un programme plus violent, plus sexualisé, plus spectaculaire, et surtout, plus proche de ses spectateurs (et interactif).
Rapidement, grâce à des lutteurs comme Terry Funk, Sabu, Taz, Public Enemy, Sandman, Tommy Dreamer, Shane Douglas, Chris Benoit, Dean Malenko, Eddie Guerrero, Raven, Steve Austin, les Dudleys, Mick Foley, RVD, etc, l'ECW a commencé à se faire remarquer par les fans et par le reste de l'industrie.
Une situation avec des avantages et des inconvénients : il n'a pas fallu longtemps pour que les stars de l'ECW soient courtisées, et le style si particulier de la compagnie copié, par la WWF et la WCW, résultant en des chamboulements inattendus et des problèmes certains pour la fédération de Philly.
D'autant que Heyman, s'il était (et est toujours) un excellent orateur et booker, a toujours été un bien piètre businessman, paranoïaque et obsédé à l'idée de tout contrôler, et avec une hostilité larvée envers Eric Bischoff et la WCW (où il avait travaillé avant de rejoindre l'ECW).
Résultat, malgré un public conquis, une fédération décrochant des PPVs et un show télévisé hebdomadaire, l'ECW a peiné à vraiment s'établir : en échange du talent "dérobé" à l'ECW, McMahon a beau avoir offert son aide à Heyman, accueillant les stars de l'ECW dans Raw pour une "invasion", et autorisant Taz à apparaître à Philadelphie, mais ce fut insuffisant.
Progressivement, les stars de l'ECW sont toutes passées à la concurrence, tandis qu'Heyman, mécontent de son contrat télévisé, n'a cessé de se tirer une balle dans le pied en attaquant frontalement sa chaîne. Jusqu'à perdre le contrat télévisé, ce qui a signé l'arrêt de mort de l'ECW, pourtant plus populaire que jamais, mais trop risqué pour les investisseurs et les publicitaires.
Si ce documentaire fonctionne aussi bien, c'est qu'il est non seulement très complet, mais aussi et surtout, parce qu'il ne prend pas de pincettes avec son sujet : Heyman est clairement pointé du doigt par ses employés, Bischoff dégouline de mépris en parlant de lui, un mépris que Heyman lui rend au centuple, tout en refusant d'endosser réellement la responsabilité de la mort de l'ECW.
On sent que tout le monde s'en veut encore (le documentaire a été tourné trois ou quatre ans à peine après les événements), qu'il reste des non-dits, mais on comprend clairement les tenants et les aboutissants de la situation.
Et en parallèle, Vince McMahon paraît étrangement bienveillant vis à vis de Heyman et de l'ECW : peut-être est-ce parce qu'il a "gagné", en fin de compte, mais à aucun moment on ne perçoit d'hostilité entre lui et son ancien rival, ce qui est très rafraîchissant. Vince n'a pas l'air de jouer son rôle habituel de vantard à l'égo démesuré, il semble lui-même, plus posé et sincère que d'habitude.
Un peu comme si, avec du recul, il reconnaissait implicitement la dette énorme qu'il doit à l'ECW, véritable brouillon de l'Attitude Era, qui a littéralement métamorphosé l'industrie, et permis à la WWF/WWE de devenir le titan qu'elle est aujourd'hui, maintenant qu'elle a écrasé et intégré tous ses rivaux.
5/6
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Après une première saison pauvre en action et souffrant d'un protagoniste transparent et guère convaincant, puis une apparition guère plus reluisante dans Defenders, Iron Fist avait commencé, avec son épisode de Luke Cage saison 2, à évoluer dans une direction enfin intéressante et plus légère. Et avec le changement de showrunner pour sa saison 2, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus réussi, de plus nerveux, et de moins insipide. D'autant que les critiques nettement plus enthousiastes portant sur cette saison 2 pouvaient permettre d'être un minimum optimiste...
Iron Fist, saison 2 (2018) :
Bien décidé à défendre la ville après la disparition de Matt Murdock, Danny Rand (Finn Jones) tente de faire régner la loi et l'ordre à New York aux côtés de Colleen (Jessica Henwick)... mais Davos (Sacha Dhawan) et Joy (Jessica Stroup) se sont alliés pour se venger de lui, et ils ont engagé les services de Mary (Alice Eve), une ex-militaire aux personnalités multiples, pour se débarrasser de l'Iron Fist.
Nouveau showrunner (M. Raven Metzner, au CV de scénariste assez... hum... discutable), format plus court, nouveau chorégraphe pour les combats et cascades : après le tollé critique ayant touché la saison 1, la saison 2 d'Iron Fist semblait décidée à changer de cap.
Malheureusement, s'il y a effectivement du mieux par rapport à la saison 1 de la série, Iron Fist saison 2 reste une saison assez faible. Déjà, parce qu'elle souffre du syndrome Luke Cage : pour mieux gérer leur héros, les scénaristes optent pour le priver de ses pouvoirs pendant une grosse partie de la saison.
C'est plus pratique : pas d'effets spéciaux ni de combats à gérer (on garde les affrontements pour la toute fin de la saison, et encore...), uniquement des tunnels de dialogues (maladroits) entre les personnages. Le problème, c'est que cela ne fait que souligner à quel point Danny est un personnage creux et inexistant. En le privant de ses pouvoirs, les scénaristes laissent la part belle aux autres protagonistes, notamment Colleen et Misty Knight, qui ressurgit ici et aide son amie à mener l'enquête pendant que Danny est convalescent.
L'occasion pour les scénaristes de tâter le terrain pour un potentiel show Daughters of the Dragon mettant en scène les deux femmes... et force est de constater que ce serait nettement plus intéressant que Danny Bland contre son double négatif, Davos l'inexpressif en manque d'amour maternel.
Au point que l'on se dit que l'affrontement Iron Fist vs son grand rival aurait vraiment dû être mis de côté pendant une bonne demi-saison, si ce n'est plus : c'est plat, générique, et aucun des deux hommes n'a le charisme et l'énergie suffisantes pour faire fonctionner cette rivalité.
Du côté des autres personnages secondaires, rien à signaler, si ce n'est la caractérisation de Joy, totalement fluctuante sous la plume de la nouvelle équipe et du nouveau showrunner (au point que l'on ait parfois du mal à la rattacher à la Joy de la saison 1... sans même parler de la Joy de la fin de saison 2, qui fait un 180° par rapport au début).
Mary, elle, est plutôt convaincante, même si son personnage demande tout de même que le spectateur ferme les yeux sur le fait qu'elle parvienne physiquement, du haut de son mètre 65, à tenir tête/à maîtriser des experts en arts martiaux comme Danny et Davos. Mais Alice Eve fait tout son possible pour rendre ses deux personnalités distinctes, et cela fonctionne assez bien.
Et là, après quelques paragraphes, je m'aperçois que je n'ai pas grand chose à dire de plus au sujet de cette saison. Oui, c'est plus court, et les combats sont mieux chorégraphiés (mais rares). Oui, la fin est intéressante (même si l'on sait désormais qu'Iron Fist n'aura pas de suite sur Netflix) et logique, compte tenu du parcours de Colleen durant ces épisodes (mais cette fin est aussi relativement bâclée, et franchement assez mal écrite, notamment au niveau des dialogues).
Mais dans l'absolu, avec son écriture gentiment pataude (toute la sous-intrigue de Ward et de son addiction/son histoire avec son sponsor sont la définition même de remplissage, ne servant qu'à créer un parallèle maladroit avec Danny/le Fist, et à donner quelque chose à faire à l'acteur), qui peine à caractériser ses personnages de manière convaincante et à imposer un rythme cohérent à la série, la saison, assez décousue, se regarde tout aussi passivement que la précédente, sans jamais passionner ou captiver.
Moins insipide que la saison 1, certes, mais guère plus probant.
Retrouvez les autres séries de l'univers Marvel/Netflix passées en revue sur ce blog en cliquant ici...
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Johnny English Contre-Attaque (Johnny English Strikes Again) :
Lorsqu'une cyber-attaque révèle l'identité de tous les agents secrets du gouvernement britannique, seul reste Johnny English (Rowan Atkinson), agent incapable à la retraite et enseignant dans une école. Rapidement, English retrouve son compère Bough (Ben Miller), et ensemble, ils tentent de trouver le responsable de ce piratage, alors même que le Premier Ministre (Emma Thompson) est sur le point de conclure un accord avec Jason Volta (Jake Lacy), un magnat américain de la cyber-économie...
Troisième volet de la franchise des Johnny English, et honnêtement, le personnage est à bout de souffle.
Rowan Atkinson est toujours très bon dans la comédie physique improbable, mais autour de lui, les idées ne sont plus là, le récit est creux, c'est plat, mollasson, pas très bien rythmé, bref, le film est assez insipide de bout en bout, malgré quelques moments amusants, çà et là.
Je ne peux même pas dire que j'ai détesté le métrage, puisqu'il m'a laissé totalement indifférent, au point de bailler d'ennui devant certains passages télégraphiés et sans énergie.
2/6 + 0.25 pour Atkinson qui danse sur Sandstorm de Darude ^^ = 2.25/6
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Marvel Rising - Secret Warriors (2018) :
Apprenties héroïnes, Ms Marvel (Kathreen Khavari) et Squirrel Girl (Milana Vayntrub) tentent de faire leurs preuves au New Jersey, lorsqu'elles tombent au beau milieu d'un conflit interstellaire : les Krees tentent de profiter de la multiplication récente, sur Terre, des Inhumains, pour former et recruter parmi eux des guerriers...
Un film d'animation Marvel clairement à destination d'un jeune public féminin, puisque tout, ici, est assez girly, depuis la mise en avant des jeunes héroïnes de la maison de publication, en passant par leur caractérisation (parfois assez pataude), les choix graphiques (c'est là qu'on s'aperçoit qu'America Chavez, malgré son caractère badass et son attitude, perd toute crédibilité dès lors que toutes ses attaques et toutes les manifestations de ses pouvoirs sont en forme d'étoiles scintillantes), le récit vraiment basique et simpliste, et les chansons pop médiocres qui rythment toutes les scènes d'action.
Ajoutez à cela un style visuel à l'animation limitée, des antagonistes en carton, des scènes d'action peu travaillées, un changement de protagoniste/de point de vue assez maladroit à mi-parcours, et un sujet - les Krees, les Inhumains - qu'une certaine branche de Marvel tente d'imposer en force malgré son inintérêt chronique sous cette forme, et l'on se retrouve avec 90 minutes assez insipides pour moi, malgré un doublage assez sympathique, principalement de Milana Vayntrub (qui aurait fait une Squirrel Girl très attachante, si le projet de série en prises de vue réelles s'était concrétisé), et de Chloe Bennett, qui reprend son rôle d'Agents of Shield. Bof.
2.5/6
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Venom :
Journaliste d'investigation basé à San Francisco, Eddie Brock (Tom Hardy) met sa carrière en péril lorsqu'il se mesure à Carlton Drake (Riz Ahmed), un génie visionnaire aux ambitions spatiales. Et lorsqu'il s'introduit dans les laboratoires de ce dernier, il y découvre des symbiotes, créatures extraterrestres conférant à leur porteur des pouvoirs surhumains : bien vite, Venom, l'un des symbiotes, s'attache à Brock, et débute alors une cohabitation des plus improbables...
Si vous espériez voir un Eddie Brock un tant soit peu fidèle au comic-book - journaliste raté, rongé par ses problèmes, par la maladie et par ses pulsions de colère ; un Brock au bord du suicide, qui trouve son symbiote dans une église, et accepte volontiers une symbiose en échange d'une nouvelle chance de vivre ; un Brock intrinsèquement lié à Peter Parker, le jalousant et le respectant à la fois ; en résumé, un Brock (et un Venom) avec un minimum de noirceur et de profondeur -, vous pouvez oublier.
Venom, le film - du réalisateur de Zombieland (okay), et des scénaristes de Jumanji (mouais), Cinquante Nuances de Grey (aïe), et Terra Nova (re-aïe) n'est rien de tout cela. C'est une buddy comedy ratée, un film de superhéros bancal, un métrage décousu et précipité, bref, c'est un film qui m'a fortement rappelé The Predator de Shane Black, ce qui n'est pas un compliment.
En fait, dès le début, on comprend que quelque chose ne va pas fonctionner : toute l'introduction, l'arrivée des symbiotes sur Terre, la première contamination, la présentation de l'antagoniste principal, etc... c'est bouclé en trois ou quatre minutes à peine. Et le film de s'embarquer alors, à grands renforts de sauts temporels façon six mois plus tard, dans près de 50 minutes d'exposition et de mise en place, 50 minutes mollassonnes qui, paradoxalement, échouent à développer le moindre personnage secondaire.
Durant tout ce temps, c'est un grand numéro de Tom Hardy, qui semble se croire dans un film super-héroïque de Nicolas Cage : il cabotine, il est bourré de tics, il est à deux doigts de tituber, bref, Hardy compose un Eddie Brock en pseudo-Elise Lucet imbibée, un loser attachant, mais bien loin du personnage d'origine. Face à lui, il n'y a tout simplement personne : Michelle Williams fait de la figuration sous sa perruque (quand elle ne semble pas elle aussi en mode cabotinage), et le grand méchant, Riz Ahmed, n'a tout simplement pas la moindre présence à l'écran.
Reste alors Venom. Un Venom qui, en voix off, se fait meilleur pote, conseiller conjugal, vanneur, un Venom qui utilise des insultes et du vocabulaire terrien, un Venom qui se définit lui-même comme un loser, bref, un Venom jamais vraiment menaçant ou extraterrestre, qui transforme donc le film en un buddy movie déconneur et décontracté.
D'ailleurs, lorsqu'au terme de ces 50 minutes, Venom apparaît enfin dans toute sa splendeur numérique, c'est à l'occasion d'une grosse course-poursuite... la seule scène d'action potable de tout le film : une scène d'action bourrée de slapstick, dans laquelle Tom Hardy joue au pantin désarticulé avant d'être remplacé par la créature numérique.
Ensuite, le film ne redécolle jamais, s'installant dans une routine assez quelconque, en pilotage automatique, parfois mal filmée (la scène avec le SWAT), et ce jusqu'à l'affrontement ultime, un duel/bouillie numérique entre Venom et Riot, symbiote rival, duel qui se conclut bien trop rapidement pour être convaincant.
C'est tout le problème du film : il repose entièrement sur les épaules de Hardy, et autour de lui, tout prend l'eau. Le script est bâclé, l'histoire précipitée, et il semble manquer d'innombrables scènes de transition et explications qui permettraient de mieux comprendre les tenants et aboutissants de ce qu'on nous présente à l'écran (et plus le film avance, plus ça se sent) ; la musique est insipide ; le méchant est inexistant ; la romance est sous-développée ; le rythme est en dents de scie ; la réalisation est transparente ; les effets spéciaux sont globalement corrects (Venom est assez réussi), mais parfois inégaux...
Venom s'inscrit dans la droite lignée des Amazing Spider-man de Sony : c'est bordélique, c'est bien trop bancal pour vraiment fonctionner, ça n'est jamais particulièrement sombre, violent ou brutal, et ça gâche souvent un potentiel certain, notamment au niveau de la distribution et des effets visuels... quelque part, on ne peut qu'être soulagé de ne pas avoir de réelle connexion avec le MCU dans ce film (Stan Lee excepté).
2.25/6 (ah, et Woody avec sa perruque risible, en post-générique, je dis non)
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Chez les Téléphages Anonymes,du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....
Vampire Cleanup Department (Gao geung jing dou fu) :
Orphelin, Tim (Baby John Choi) est un étudiant hongkongais comme les autres, jusqu'à ce qu'il découvre que sa famille appartient au Vampire Cleanup Department, un service spécial des autorités gouvernementales, chargé de chasser les vampires en tous genres. Mais alors qu'il y fait ses premières armes, et qu'il commence à s'entraîner à la chasse aux vampires, il s'éprend de Summer (Lin Min Chen), une vampirette qu'il a réveillée par mégarde, et qui redevient progressivement humaine...
Une comédie vampirique hong-kongaise qui fonctionne un peu comme une sorte d'hommage aux films du genre des années 80-90, avec un peu de surnaturel, un peu de magie, un peu d'arts martiaux, un peu de romance, un peu de vampires sautillants, etc...
Le problème, en fait, c'est que le tout est très très anecdotique, à la fois léger et décomplexé, mais aussi assez maladroit et pataud au niveau de cette romance étrange entre le héros et la vampirette muette et figée, à mi-chemin entre une fillette à qui il faut tout apprendre, et un petit chien à qui on apprend des tours.
C'est parfois amusant, c'est suffisamment court pour ne pas traîner en longueur, et hormis quelques moments au montage un peu trop saccadé, ça se regarde très facilement... mais ça reste peu mémorable.
Un petit 3/6
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Another Wolfcop :
Lorsqu'un entrepreneur médiatique, Sydney Swallows (Yannick Bisson), arrive en ville puis propose de rouvrir la brasserie de Woodhaven et de financer l'équipe locale de hockey, Lou Garou (Leo Fafard) est méfiant. Car Swallows a prévu d'utiliser son breuvage pour contaminer les habitants de la ville, et les asservir à la cause des reptiliens venus de l'espace...
Suite du premier Wolfcop, on prend donc les mêmes et on recommence, en recyclant un bon paquet de concepts et de gags (encore une wolfcock, Willie qui revient, la scène de sexe), en leur ajoutant d'autres idées plus ou moins inspirées (la chatte-garou, les parasites à la Bad Milo, les robots), avec en prime un Yannick Bisson qui semble s'amuser en grand méchant, et Kevin Smith qui en fait trois tonnes dans un rôle vraiment pas indispensable.
Le vrai problème étant, malheureusement, que le rythme est encore moins présent que dans le premier opus, et que le film apparaît d'autant plus bordélique, décousu et mollasson... ce qui enlève une grosse partie de son côté divertissant.
Résultat : si la série est déjà à ce point à cours d'idées, la perspective d'une deuxième suite est loin de donner envie.
2/6
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Ash vs Evil Dead, saison 1 (2015-2016) :
Après 30 ans de tranquillité et de médiocrité, Ash (Bruce Campbell), fortement alcoolisé, commet l'erreur de lire une page du Necronomicon pour impressionner une femme. Aussitôt, les Cadavéreux recommencent à le traquer, et c'est aidé de Pablo (Ray Santiago) et de Kelly (Dana DeLorenzo), deux jeunes collègues, que le héros-malgré-lui va devoir tenter de réparer son erreur, alors même qu'une policière (Jill Marie Jones) et que la dangereuse Ruby (Lucy Lawless) sont à leurs trousses.
Une première saison à peine abordée sur ce blog à l'époque de sa diffusion, et qui, dans l'ensemble, s'avère assez inégale. Chapeautée par Sam Raimi, Robert Tapert, Tom Spezialy et Craig DiGregorio (Reaper, Chuck, Workaholics), cette saison de 8x25 minutes (+ un pilote et un final plus longs) trahit assez fréquemment les errances de la production, et la vision tout à fait différente que chacun des producteurs a de la série.
Après un pilote tourné par Raimi (paradoxalement, pas forcément la réalisation la plus efficace de la saison, tant l'épisode ressemblait un peu trop à un best-of des films), le show adopte en effet rapidement un schéma un peu répétitif : Ash & co arrivent quelque part pour trouver de l'aide, un démon survient, l'aide supposée est massacrée, Ash & co triomphent et repartent, et Ruby et la fliquette arrivent à leur tour, constamment sur leurs traces.
Autant dire que ça ronronne assez vite, d'autant que le budget assez limité mène souvent à des huis-clos fréquents (la caravane, le bunker souterrain, la boutique de livres rares, le diner, la maison familiale de Kelly, la demeure de l'oncle de Pablo, la cabane dans les bois...), et que tout ce qui touche à Amanda, la policière, s'avère particulièrement insipide (on se demande lequel des producteurs a vu la série Sleepy Hollow, et s'est dit qu'il serait pertinent - et progressiste - de la copier, pour en faire le love interest du héros).
Ajoutez à cela quelques fautes de goûts assez malvenues (la scène de sexe du pilote, la demon-cam subjective montrée sous l'aspect d'un nuage numérique à la Lost, l'overdose de sang et d'effets numériques un peu fauchés à certains moments), du remplissage évident (le passage par le diner, et celui dans la milice), et de multiples personnages secondaires sous-exploités - Amanda est sans intérêt, donc, mais il en va de même pour les campeurs des trois derniers épisodes, uniquement là pour servir de chair à canon (même si Samara Weaving est sympathique), et même pour Ruby, assez mal utilisée durant la saison, car n'ayant une véritable utilité que dans les deux derniers épisodes - et l'on se retrouve avec une saison inaugurale qui s'éparpille, qui patauge un peu, et qui peine un peu à se dégager du cadre des films Evil Dead, voire même à retrouver leur folie.
Cela dit, ça reste très agréable à regarder (car le format est assez court, c'est sanglant à souhait, et ça ne se prend pas trop au sérieux), l'humour fait mouche, le trio principal s'amuse et trouve sa place assez rapidement (Campbell semble ravi de rendre Ash toujours plus bas de plafond ^^), l'illustration musicale est plutôt bonne, et les créatures réussies (mention spéciale au démon Eligos) : bilan mitigé positif, en somme, pour une première année qui se cherche clairement.
Ash vs Evil Dead, saison 2 (2016) :
Coulant désormais des jours heureux à Jacksonville, Ash, Pablo et Kelly sont cependant contraints de reprendre la chasse aux démons lorsque Ruby, désormais mortelle et traquée par ses "enfants", leur explique que ceux-ci l'ont trahie, et n'ont que faire de la trêve en vigueur, puisqu'ils ont pour objectif de ramener leur père, Baal (Joel Tobeck), à la vie...
Une saison assez difficile à évaluer dans sa globalité, car si elle est beaucoup plus réussie et homogène que la première année, elle souffre aussi de querelles intestines entre les producteurs, qui ont fini par saborder un peu, vers sa fin, tout ce que la saison avait réussi à construire.
Car sous l'égide de Craig DiGregorio, showrunner de cette saison 2, la série a trouvé son ton, et renoué avec le slapstick sanguinolent et la comédie décomplexée d'Evil Dead 2. Dès ses premiers épisodes, la saison 2 joue ainsi carte sur table, avec un montage plus dynamique, une atmosphère plus décontractée, et des scénaristes qui se lâchent nettement plus ; il n'y a qu'à voir la scène de la morgue, joliment écœurante, ou encore des idées comme la marionnette Ash, ou la voiture possédée, pour comprendre que DiGregorio a bien saisi ce qui faisait le succès de la franchise : ne pas hésiter à partir dans l'improbable, dans le décalé, et toujours faire face aux Cadavéreux dans la bonne humeur, et dans des gerbes de sang démesurées.
On a donc droit à une saison qui s'articule autour du retour de Ash dans sa ville natale, avec tout ce que cela comporte - un père (Lee Majors) pire que son fils, des ex-compagnes, des rivaux, beaucoup de regrets, et une population locale qui traite Ash comme un tueur en série depuis les évènements du premier film.
De quoi faire revenir des visages familiers (Ted Raimi !), d'autres plus inédits (Michelle Hurd), ainsi que des visages décédés (la sœur de Ash !), histoire de confronter notre héros aux erreurs de son passé, et de le rendre un peu plus vulnérable.
Pablo et Kelly, eux, continuent de s'affirmer de bien belle manière, notamment dans leurs interactions avec une Ruby semi-repentante - Kelly, en particulier, gagne énormément en charisme et en envergure, se transformant progressivement, au fil de la saison, en version féminine de Ash, et ayant même droit, en cours de saison, à son propre duel contre sa "main".
D'ailleurs, il apparaît vite évident que DiGregorio avait quelque chose de précis en tête pour sa fin de saison, et pour Kelly. À de multiples reprises au fil des deux premières années, on nous répète ainsi que Kelly est plus dure à cuire que Ash, qu'elle pourrait être El Jefe, et Ash lui-même affirme à plusieurs reprises qu'elle est comme la fille qu'il n'a jamais eu.
Aussi, quand arrivent les deux derniers épisodes et que la notion de voyage temporel dans les années 80 (désormais rendue possible par la réintégration de L'Armée des Ténèbres au sein du canon de la série) entre en jeu, on se dit que quelque chose risque de se produire sur ce front-là. Et lorsque Ash & co reviennent à la cabane juste avant que Ash, jeune, ne découvre le Necronomicon, on se surprend à espérer l'utilisation d'images d'époque, pour une rencontre numérique à la Forrest Gump, ou à la Retour vers le Futur.
Et sans surprise, c'est exactement ce que le showrunner avait en tête : une suite d'évènements menant à la révélation de la paternité réelle de Kelly, qui serait devenue la fille de Ash suite à un paradoxe temporel... une idée logique, compte tenu de la saison 2, mais une idée qui a été totalement sabordée au dernier moment, lorsque Robert Tapert, producteur sur la franchise depuis le tout premier opus, proche de Raimi, époux de Lucy Lawless et partisan d'une approche "plus de sérieux, moins de délire" a tout simplement mis le script à la poubelle, pour tout reprendre de zéro peu avant le tournage.
Ce qui explique clairement pourquoi DiGregorio a choisi de quitter alors la série, et pourquoi cet épisode final est bourré de raccourcis malvenus, d'éléments et de résolutions improbables, et de choses un peu bâclées (tout le marché que Ash passe avec Baal se résume à une grosse bagarre basique, les réactions de 80s Ruby face à ce marché sont peu claires, tout le côté voyage temporel est incohérent, la tronçonneuse dans la baignoire arrive comme un cheveu sur la soupe, et bien sûr, ces fantômes finaux n'ont aucun sens si Ash a changé le passé...), qui affaiblissent rétrospectivement le reste de la saison.
Ce n'est pas désastreux, et ça fait illusion (notamment parce que Bruce et Tobeck se donnent à fond, et qu'il y a quelques bonnes idées visuelles), mais ça reste un peu trop approximatif pour vraiment convaincre - et ça se remarque d'autant plus lorsque l'on revoit les épisodes à la chaîne).
Vraiment dommage que cette seconde année se termine ainsi, dans un murmure, alors que son déroulement semblait mener à quelque chose de bien plus tonitruant et spectaculaire.
Cela dit, cette saison reste des plus agréables à regarder, et est à mes yeux nettement supérieure à la première année, tout en souffrant toujours, çà et là, de soucis de ton trahissant les divergences d'opinion des divers responsables du programme.
Ash vs Evil Dead, saison 3 (2018) :
Désormais une star à Elk Grove, Ash a repris la quincaillerie de son père, tandis que Pablo a ouvert son taco truck, et que Kelly est serveuse dans un bar. Mais rapidement, Ash apprend qu'il a une fille lycéenne, Brandy (Arielle Carver-O'Neill), et que Ruby veut sa mort : heureusement, Ash peut compter sur l'aide de Dalton (Lindsay Farris), un Chevalier de Sumer dévoué au combat contre les forces du mal...
Comme je le disais ci-dessus, exit Craig DiGregorio, et avec lui, exit le rythme, le dynamisme et les idées improbables de la saison 2. Exit aussi la notion de Kelly en tant que fille de Ash, et exit toute cohérence en rapport avec le voyage temporel de toute la petite bande.
À la place de DiGregorio, Mark Verheiden devient le showrunner de la série, un Verheiden au cv de scénariste très très inégal, de Battlestar Galactica à Smallville en passant par Caprica, Heroes, Hemlock Grove, Daredevil, Timecop, The Mask, et My Name is Bruce, et qui a décroché ce job pour sa familiarité avec Bruce Campbell, et le personnage de Ash Campbell, dont il a écrit des aventures pour la série de comic-books adaptés de l'un des films. À ses côtés, Rob Fresco, ex-scénariste de Heroes, de Touch, et de pas mal de séries sérieuses et plates.
On le voit tout de suite : au niveau créatif, on est loin de la comédie décomplexée de DiGregorio, et on s'inscrit nettement plus dans une sérialisation telle que Robert Tapert la préfère.
Et Verheiden (un yes-man au style assez discret) impose sa patte dès le début de saison, un début de saison qui fait très rapidement craindre le pire (en plus de donner une étrange impression d'imposture avec l'introduction de cette fille cachée, alors que ce même concept avait été rejeté en bloc par Tapert la saison précédente - idem pour l'idée du médaillon, qui ressurgit à la fin de la saison) : rythme particulièrement nonchalant, une sorte de pilotage automatique dans la narration, des personnages inutiles (Dalton), des retours encore plus inutiles (Zombie-Brock), des scènes d'action basiques, et surtout, un manque cruel de folie et de jusqu'au-boutisme : les idées improbables sont là (le bébé Ash), elles ont du potentiel, mais à l'image de cet affrontement dans la banque du sperme, ça ne décolle jamais vraiment, et ça s'arrête alors que ça devrait passer la seconde.
À l'identique, le début de saison préfère mettre l'accent sur le sérieux, l'horreur, et le mélodrame familial de Ash, ce qui laisse peu de place, tous comptes faits, à l'humour. Ajoutez à cela une Ruby maléfique qui commence à se répéter et à perdre en intérêt, et une Kelly totalement mise de côté, dans un semblant de triangle amoureux/jalousie avec Pablo et Dalton, et la première moitié de saison s'avère vraiment laborieuse et décevante.
Malheureusement, la suite est du même acabit, avec une saison qui, dans sa globalité, semble vouloir totalement se détacher de ce qui est venu auparavant. Ici, semblent dire les showrunners, on est dans l'action épique, dans les affrontements cataclysmiques, dans les grandes émotions, dans la mythologie complexe, etc.
La saison semble ainsi un reflet inversé de la saison 2 : là où cette dernière construisait quelque chose sur 8 épisodes, pour s'essouffler sur la fin, ici, c'est l'inverse. Pendant 8 épisodes, cette saison 3 va et vient sans réelle direction, avec beaucoup d'idées potentiellement délirantes (tel ou tel monstre, tel ou tel affrontement, une scène ou une autre), qui ne sont qu'effleurées, un peu de racolage (plus de nudité féminine ici qu'auparavant) et un ton globalement dramatique et horrifique, jouant beaucoup sur un semblant de suspense et d'angoisse jamais vraiment convaincants.
Tous les personnages meurent et ressuscitent à un moment ou à un autre (pas toujours de manière très cohérente), et on sent que les scénaristes utilisent l'au-delà comme un endroit où placer des protagonistes dont ils ne savent plus que faire (Kelly, notamment) : pourquoi pas, mais alors que le script tente de mettre la barre toujours plus haut en matière de menace, on finit paradoxalement par ne plus craindre pour la vie de quiconque.
Et quand arrivent les deux derniers épisodes, et que l'Apocalypse arrive sur Terre avec les Dark Ones (qui ne ressemblent absolument à rien et sont ratés), les scénaristes se lâchent, et misent tout sur le "sacrifice" de Ash, et sur son attachement (démesuré) à sa fille : on a droit à de l'émotion pataude, à une destruction à grande échelle, aux civils impuissants que tous nos héros doivent sauver, aux gros violons larmoyants, etc. C'est presque gênant de voir à quel point le show se prend alors au sérieux, et oublie son sens de l'humour.
La menace, cependant (un méga-Cadavéreux gigantesque, aux proportions godzillesques), est très réussie, visuellement, et le budget effets spéciaux de ce final a dû être conséquent : contrairement à la saison 2, et malgré leur émotion forcée, les deux derniers épisodes de la saison 3 fonctionnent, notamment grâce à sa conclusion totalement appropriée à la franchise (avec caméo de Jessica Green en guerrière cyborg).
Quel dommage cependant que le reste de la saison, avec sa structure plate alternant mécaniquement les sous-intrigues (quitte à casser le rythme et l'énergie des scènes), ses personnages à l'écriture très inégale (Brandy ne sert pas à grand chose, si ce n'est à se méfier de son père ; Kelly est largement mise de côté, et affublée de réactions pas toujours logiques), et son manque d'humour, ne m'ait pas du tout convaincu, et ait refusé de s'inscrire dans la lignée de la très sympathique saison 2.
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Voilà, Ash vs Evil Dead, c'est terminé. Une série forcément attachante (le trio de personnages principaux fonctionne très bien), mais qui aura toujours eu des problèmes de ton - un peu comme les films, d'ailleurs.
La saison 1, ainsi, avait un ratio sérieux/comédie de 60/40 ; rapidement, en saison 2, on est passé à un ratio totalement inverse (30/70), avec un résultat nettement plus déconneur, énergique et gratuitement sanguinolent. Et puis, pour cette saison 3 plus préoccupée par l'idée de rendre sa prestance et son aura de héros à Ash, tout en lui donnant un côté sensible, on a rebasculé dans quelque chose de nettement plus sérieux, façon 80/20.
De quoi donner un bon torticolis aux spectateurs qui, en fonction du Ash qu'ils préfèrent, trouveront plus leur bonheur dans une saison ou une autre. Une série dramatique classique, une comédie horrifique décomplexée, de l'horreur pure, une suite de combats épiques et héroïques ? Evil Dead, ça peut être un peu tout cela à la fois... pour peu que les showrunners en aient pleinement conscience. Et malheureusement, il n'est pas du tout certain que les responsables de la franchise (en l'occurrence, Tapert) l'aient vraiment compris...
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Mayhem - Légitime Vengeance :
Lorsqu'un virus désinhibant ceux qui en sont infectés se répand dans l'immeuble d'une firme d'avocats sans scrupules, tous les employés perdent pied et commencent à s'entretuer. Derek Cho (Steven Yeun), récemment renvoyé, décide d'en profiter pour se venger de ses patrons, avec l'aide d'une ex-cliente (Samara Weaving) : commence alors une suite d'affrontements sanglants et brutaux opposant le duo à toute la hiérarchie de l'entreprise...
On pense forcément à The Belko Experiment en découvrant ce métrage signé Joe Lynch (Everly, Détour Mortel 2, Chillerama), tant les deux postulats ont des similarités.
Mayhem, cependant, est nettement plus percutant et rythmé que le film de McLean : avec sa réalisation dynamique et assez ludique, et son propos décomplexé et ultra-bourrin, on se prend plus rapidement au jeu du film de Lynch, et au parcours de son protagoniste.
Malheureusement, l'énergie du métrage ne tient pas la distance, et une fois la moitié du film écoulée, Mayhem commence à devenir un peu répétitif, et à tourner en rond (comme Everly avant lui). L'interprétation en roue libre de tout le monde n'aide pas forcément non plus : à petites doses, ou plus maîtrisé, un tel jeu exubérant peut fonctionner. Sur 90 minutes, c'est plus compliqué.
Sans oublier la fin un peu précipitée, et qui tombe à plat.
J'ai nettement préféré à Belko (le duo principal de Mayhem, notamment, est assez sympathique), mais ce n'est pas exceptionnel pour autant.
3/6
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Dead Shack :
Décidé à passer un peu de temps avec sa nouvelle compagne, Lisa (Valeria Tian), Roger (Donavon Stinson) emmène ses enfants Summer (Lizzie Boys) et Colin (Gabriel LaBelle) - accompagnés de Jason (Matthew Nelson-Mahood), leur ami - passer quelque temps dans un chalet tranquille, au milieu des bois. Rapidement, cependant, les trois adolescents assistent au massacre de deux jeunes aux mains de la voisine (Lauren Holly), qui livre alors les cadavres à ses enfants "cannibales"...
Une comédie horrifique canadienne financée via Kickstarter et qui, en théorie, pouvait être sympathique, mais dans les faits, plombe son potentiel par une mise en images et en musique tout simplement soporifiques.
C'est bien simple, les choix faits par le réalisateur/scénariste plongent le métrage dans une ambiance cotonneuse, qui s'appuie sur des filtres colorés appliqués à l'image, sur un rythme particulièrement nonchalant, et sur une musique rétro-synthétique assez éthérée.
Résultat, le film souffre d'un manque cruel de tension et d'énergie, mettant plus de 25 minutes pour démarrer (jusque là, on a droit à des adolescents qui se vannent en marchant dans les bois), et échouant constamment à combiner humour, horreur et suspense.
L'intérêt remonte un peu lorsque l'on comprend qu'on a droit à des zombies (et pas à des cannibales), mais le film ne décolle jamais vraiment, et n'est ni jamais vraiment drôle, ni tendu : c'est bien dommage, car l'interprétation est plutôt bonne, et les effets plutôt corrects.
2.25/6 (j'aurais probablement préféré le métrage s'il avait conservé ses acteurs plus jeunes, comme dans sa preuve de concept Kickstarter)
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Zombiology : Enjoy Yourself Tonight (Gam man da song si) :
Lung (Michael Ning) et Chi-Yeung (Louis Cheung) sont deux glandeurs vivant à Hong-Kong, où ils aiment s'imaginer être des héros en devenir. Mais lorsque des zombies commencent à envahir les rues de la ville, le duo de fainéants découvre bien vite qu'il va devoir se battre s'il veut survivre, et espérer remporter ce combat...
Une comédie zombiesque hong-kongaise qui s'avère le premier long-métrage de son réalisateur, un métrage adapté d'un roman et d'un court-métrage réalisé par ses soins.
Et franchement... c'est un gros bordel.
C'est décousu, déjanté, pleins de moments improbables et d'autres qui tombent totalement à plat, et dans l'ensemble, c'est particulièrement approximatif et inégal : en effet, le film tente à la fois de mélanger film de zombie ; comédie débile à base de cheerleaders décérébrés, de poulet-géant-maléfique responsable de l'épidémie et lançant des œufs explosifs, et de personnages idiots ; moments d'émotion patauds, larmoyants et très appuyés ; mélodrame relationnel familial ; romance ; et bien sûr tout un côté action décomplexé sur fond de métal bourrin, combiné à un animé ouvrant et concluant le film, ainsi qu'à un côté métaphore introspective bancale.
Ça fait beaucoup, en 105 minutes de film.
D'autant que la menace zombie, elle, n'est jamais vraiment inquiétante (elle n'arrive qu'au bout d'une demi-heure de métrage), et est de toute façon éclipsée par la présence du poulet géant, et par le ton global du métrage, jamais suffisamment sérieux pour instaurer de la tension.
En somme, une fois le film terminé, on reste sur sa faim : il y a du bon et de l'amusant, dans ce métrage, mais c'est un tel foutoir qu'on finit forcément frustré et déçu.
2.5/6
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