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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour "home alone"

Blog Update ! - Bilan Oktorrorfest 2016

Publié le 7 Novembre 2016 par Lurdo dans Update, Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Télévision

Et voilà, une fois de plus l'Halloween Oktorrorfest a tiré sa révérence sur le blog des Téléphages Anonymes, avec, cette année, 187 films (et 2 séries) au compteur.

Ce chiffre est nettement inférieur aux 225 films de l'Oktorrorfest 2015, et honnêtement, ce n'est pas forcément un mal : malgré cette différence de 38 films, les audiences du blog ont pourtant progressé, et cette quantité de films critiqués est nettement plus gérable pour moi.

Qui plus est, en faisant l'impasse sur bon nombre de navets et autres métrages Direct-to-Video, j'ai pu éviter le burnout...

Ce qui ne veut pas dire pour autant que l'Oktorrorfest 2016 était une cuvée particulièrement satisfaisante : comme toujours, le cinéma d'horreur est bourré de productions médiocres et décevantes, qui sortent indifféremment en salles ou en dvd.

Contrairement aux années précédentes, j'ai choisi cette année de limiter mon bilan aux métrages auxquels j'ai mis la moyenne. Cela dit, vous pouvez toujours retrouver l'intégralité de ces 189 chroniques (ainsi que toutes les chroniques des années précédentes) sur cette page dédiée (aussi accessible par le menu/index de haut de blog), ou bien directement cliquer sur ces petites balises bien pratiques, au cas où seule la cuvée 2016 vous intéresse :

Passons donc en revue toutes ces critiques, à commencer par ces 50 premiers films visionnés. On s'aperçoit vite, en s'attardant sur les notes, que près de deux-tiers des films n'atteignent pas la note couperet de 3/6. Pire, l'immense majorité de ces 50 films reste en dessous du 4/6, qui est la note minimale, à mes yeux, pour qualifier un film d'un tant soit peu réussi.

Une petite quinzaine de films se trouve en effet à voguer quelque part entre 3 et 4/6, soit "rien de très mémorable, mais au moins on n'a pas l'impression de perdre son temps".

Parfois, cela est dû à une approche originale ou un ton marquant (Ava's Possession, Freaks of Nature, Deep Dark, Motivational Growth, Society) ; parfois c'est simplement un petit film sans ambition, mais qui parvient à accomplir ce qu'il cherchait à faire (Emelie, JeruZalem, Occult) : ou bien, cas de plus en plus fréquent, de gros budgets aux têtes d'affiche connues, mais qui sont tellement parasités par les exigences du système hollywodien qu'ils finissent par avoir presque autant de défauts que de qualités (Le Dernier Chasseur de Sorcières, Orgueil et Préjugés et Zombies, Victor Frankenstein, Hôtel Transylvania 2). Reste aussi le cas The Witch, très polarisant, et que je n'ai pas su noter tant je suis resté à la porte de ce film qui fait pourtant une quasi-unanimité dans les milieux concernés.

Sans oublier, dans la catégorie "bons films", le Noroi japonais (4.5/6), Southbound (enfin une bonne anthologie. - 4/6), et les deux sorties de Mike Flanagan (Before I Wake, 3.5/6, et Pas un Bruit/Hush, 4/6), un réalisateur indépendant qui n'a à son actif que des films solides, maîtrisés et intéressants, et qui développe, progressivement, une voix et une carrière bien à lui, promettant un avenir radieux.

Le bilan est un petit peu meilleur (à peine, à vrai dire) pour ces 50 films suivants.

Comme précédemment, la majorité des films chroniqués se trouve en dessous de la moyenne (mention spécial au flop spectaculaire du remake/reboot de Ghostbusters), tandis que plus d'une quinzaine se trouvent dans la zone funeste de 3 à 4/6.

On retrouve là encore quelques grosses productions qui, sans être mauvaises, déçoivent (10 Cloverfield Lane, La Cabane dans les Bois, Constantine, et surtout Crimson Peak) ; des petites productions qui ont suffisamment de personnalité pour s'arracher à la masse des films de genre produits chaque année (The ReZort, The Hexecutioners, February, Nina Forever, Green Room, Black Mountain Side) ; des comédies plus ou moins noires, et plus ou moins inégales (Night of the Living Deb, My Boyfriend's Back) ; et des films plus anciens, pas forcément à la hauteur de leur réputation (The Spider Labyrinth, Les Ailes de la Nuit, La Féline).

Heureusement, on peut toujours compter sur un mélange de valeurs sûres (Le Maître des Illusions, 4.25/6) et de bonnes surprises (Cult, 4/6 ; Hellmouth, 4.25/6 ; Blood Punch, 4.25/6) pour relever un peu le niveau.

Spoiler:

101 - Murder Party (2007)

102 - L'Au-delà (1981)

103 - Miss Peregrine et les Enfants Particuliers (2016)

104 - Uzumaki (2000)

105 - Baskin (2015)

106 - Ma Sorcière Bien-Aimée (2005)

107 - Pickman's Muse (2010)

108 - AfterDeath (2015)

109 - Observance (2015)

110 - Shelley (2016)

111 - Deux Yeux Maléfiques (1990)

112 - Histoires Extraordinaires (2013)

113 - Stranger Things, saison 1 (2016)

114 - Ghostwatch (1992)

115 - Disney's Halloween : Fantômes pour Rire (1986) & La Fiancée de Boogedy (1987)

116 - Disney's Halloween : La Foire des Ténèbres (1983) & Les Yeux de la Forêt (1980)

117 - Disney's Halloween : Chasseurs de Vampire (2000) & The Halloween That Almost Wasn't (1979)

118 - La Nuit des Démons 1 (1988) & 2 (1994)

119 - La Nuit des Démons 3 (1997) & Night of the Demons (2009)

120 - Dead Air (2009) & L'Emprise (1982)

121 - Scooby-Doo : le Mystère Commence (2009) & Scooby-Doo et le Monstre du Lac (2010)

122 - Teen Wolf (1985) & Teen Wolf Too (1987)

123 - Teen Witch (1989) & L'Initiation de Sarah (2006)

124 - Casper (1995), Casper, l'Apprenti Fantôme (1997) & Casper et Wendy (1998)

125 - I Am The Pretty Thing That Lives in The House (2016), Within (2016) & The Night Before Halloween (2016)

126 - Transylvania Twist (1989), High Spirits (1988) & The Monster Squad (1987)

127 - After.Life (2009), Les Témoins (2003) & The Unspoken (2015)

128 - Mommy's Little Girl (2016), Prémonitions (1999) & Le Masque de la Mort Rouge (1964)

129 - Legion (2010), Accidental Exorcist (2016) & Ghost Team (2016)

130 - Mostly Ghostly 3 (2016), Friend Request (2016) & Instinct de Survie (2016)

131 - Happy Birthday (2016), Fear Inc. (2016) & Forbidden Siren (2006)

132 - In The Deep (2016), Dernier Train pour Busan (2016) & I Am Not A Serial Killer (2016)

133 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (1) : Sector 7 (2011), Teketeke 1 & 2 (2009), Abattoir (2016), Tell Me How I Die (2016) & L'Ange des Ténèbres (1988)

134 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (2) : Les Sorcières d'Eastwick (1987), Wolf (1994), Les Ensorceleuses (1998), La Mort vous va si bien (1992), The Midnight hour (1985) & Aux Portes du Cauchemar (2001-2002)

135 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (3) : American Nightmare 3 - Élections (2016), 31 (2016), Blair Witch (2016), Satanic (2016), Howard Lovecraft & the Frozen Kingdom (2016) & The Alchemist Cookbook (2016)

136 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (4) : Vamp (1986), Dans le Noir (2016), Fender Bender (2016), All Hallow's Eve (2016), Patient Seven (2016) & Blood - The Last Vampire (2009)

137 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (5) : La Maison des Ténèbres (2016), Pumpkin Pie Wars (2016), The Dark Stranger (2015), The Watcher (2016), Dead 7 (2016) & The Good Neighbor (2016)

Et pour terminer, un assortiment de critiques qui, malgré la présence de daubes improbables et impossibles à défendre (comme l'adaptation de Ma Sorcière Bien-Aimée, Abattoir, ou encore 31), ont un niveau global nettement supérieur aux 100 premières critiques publiées (près de la moitié des films atteint ici la moyenne).

Un net progrès principalement dû à la présence, dans ces métrages, de bon nombre d'oeuvres des années 80 (Les Sorcières d'Eastwick, La Mort Vous Va Si Bien, High Spirits) à la qualité éprouvée, et de métrages pour enfants (notamment tout ce qui est Disney, Scooby Doo, Casper, Monster Squad, Teen Wolf) qui ne sont naturellement pas notés suivant les mêmes critères que des films d'horreur purs et durs.

Mais même en mettant de côté la nostalgie, et le savoir-faire d'une époque révolue, on retrouve des oeuvres plutôt intéressantes, et plus modernes. Si le dernier Burton, Miss Peregrine, n'est qu'assez mitigé (3.5/6), Dernier Train pour Busan (4.25/6) prouve que le film de zombies a encore un peu de souffle (pas énormément, mais bon) et Pickman's Muse (4/6) que l'on peut adapter Lovecraft avec succès, sans avoir un budget énorme.

Enfin, difficile d'ignorer la saison 1 de Stranger Things, qui a fait un carton absolu tout autour du monde. Une série jouant à 200% la carte de la nostalgie et du fanservice, pour le meilleur et pour le pire.

En conclusion

 

Voilà, ce bilan touche lui-aussi à sa fin. Quel constat faire de cette nouvelle saison d'horreur, de sang et de cadavres réanimés ?

Peut-être que plus les choses changent, et plus elles restent les mêmes : l'immense majorité des productions de genre sort directement en vidéo ou en VOD, et ne vaut même pas la peine d'être regardée ; les gros blockbusters affiliés à l'horreur ou au surnaturel finissent tous par être très moyens, et ne méritent que rarement un visionnage en salles ; et il faut chercher çà et là pour trouver des titres obscurs et originaux, ayant une approche intéressante et inattendue du genre, et évitant les clichés habituels de ce dernier.

Pour finir, je regretterai l'absence de relève aux grands maîtres du genre des années 80. De nos jours, ce que l'on a de plus proche, ce sont les films de James Wan et autres productions Blumhouse, qui dominent le marché, sans être particulièrement réussies ou pertinentes. C'est aussi pour cela que je place beaucoup d'espoirs en Mike Flanagan qui, s'il parvient à ne pas se laisser embarquer par la machine hollywoodienne, pourrait bien être un nom voué à de grandes choses...

Prochainement

Dès le 1er décembre, la Christmas Yulefest 2016 ouvre ses portes sur le blog, avec comme d'habitude, plusieurs critiques quotidiennes de cinéma de Noël, jusqu'à l'arrivée des Rois Mages, le 8 Janvier.

Les habitués du blog le savent (cf. le bilan de la cuvée 2015, par exemple), le genre de films critiqués dans le cadre de la Yulefest sera radicalement différent de ceux passés en revue durant l'Oktorrorfest, avec, comme chaque année à cette période, beaucoup de neige, de féerie, de romance et de bonhommes magiques au gros ventre rond et à la barbe blanche.

Cyniques s'abstenir, donc, pour ce qui sera un festival de films familiaux, merveilleux, festifs, sirupeux, et avec peut-être, çà ou là, quelque chose d'un peu plus corrosif pour pimenter les fêtes de fin d'année.

 

Et maintenant

 

Mais dans l'intervalle, la rubrique "Un film, un jour... ou presque !" reprend du service dès cette après-midi, histoire d'assurer l'intérim pendant un peu plus de trois semaines, avec plusieurs grosses sorties récentes (Doctor Strange, Star Trek Sans Limites, Comme des Bêtes, etc) passées en revue par mes soins.

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (2014)

Publié le 17 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (Marvel's Agents of SHIELD, season 2 - 2014) :

Désormais placé à la tête du SHIELD, Coulson essaie de reconstruire l'agence, alors même qu'il est hanté par de mystérieux symboles liés à sa résurrection. En parallèle, Skye tente de percer le secret de ses origines, ce qui va bouleverser son existence...

Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, il faut savoir en tirer des leçons. Cela semble être le cas en début de saison : l'existence d'individus dotés de pouvoirs est enfin assumée et l'omniprésence d'Hydra n'est pas occultée. Ce dernier point renforce d'ailleurs l'aspect espionnage - souvent déconnecté de la raison d'être de l'agence dans la première saison - puisque les missions présentent un réel intérêt pour la cause du S.H.I.E.L.D..

À cette occasion, l'équipe se dote de nouveaux membres avec Hunter, Mac et Bobbi Morse qui les rejoint un peu plus tard, une fois que la couverture de Simmons, infiltrée au sein d'Hydra, est sur le point de voler en éclats. Quant à la malheureuse Lucy Lawless, elle ne fait malheureusement pas long feu, son personnage étant victime d'un nouvel artefact qui va devenir l'un des points centraux de l'intrigue.

Toute la partie centrée sur le désir de Whitehall de retrouver le Diviner est plutôt bien tenue, notamment parce que sa confiscation par la Strategic Scientific Division permet quelques flashbacks dans lesquels apparaît Peggy Carter, qui a toujours autant de classe. Ce retour dans le passé donne du contexte et révèle que les expérimentations du savant l'ont placé sur le chemin d'une femme qui ne meurt pas au contact de l'objet. N'ayant pas pu la couper en morceaux avant d'être emprisonné, il s'y adonne 40 ans plus tard quand il s'aperçoit qu'elle n'a pas vieilli, afin de s'approprier ce qui s'apparente à une jeunesse éternelle.

Le personnage n'est certes pas original, mais Reed Diamond est une valeur sûre et il réussit à le faire exister en lui conférant un côté pragmatique qui fait froid dans le dos. Mais malgré son expérience, cet ancien allié de Red Skull ne voit pas venir la trahison du père de Skye, qui prend de plus en plus d'importance.

En complète opposition par rapport à son acolyte, Kyle MacLachlan campe un homme incapable de contrôler ses émotions, aveuglé par son envie de vengeance, et dont le parcours est plus que chaotique : d'abord présenté comme une tête pensante qui a ses propres objectifs - au point de rassembler des personnes qui ont été indexées car elles sont dotées de pouvoirs -, il est ensuite dépeint comme un monstre qui ne recule devant aucune tuerie, pour au final s'avérer être le pantin de sa femme (celle qui a été charcutée par Whitehall).

Cela ne rend pas service au personnage, d'autant que cela donne l'impression qu'il est écrit uniquement dans le but de faire évoluer sa relation avec Daisy Johnson (alors qu'elle n'avait pas de nom de famille, Skye en a maintenant deux : chacun est libre de choisir celui qu'il préfère entre celui-ci et Mary-Sue Poots... ^^) qui lui accordera son pardon. Mais pas à sa mère, qui déclenche une guerre pour protéger les Inhumains.

Voilà donc la vraie nature de Skye : le sang qui coule dans ses veines n'est finalement pas extra-terrestre puisqu'elle est l'héritière d'une espèce génétiquement par les Kree, dont on voit un représentant dans le 2.12 Who You Really Are (qui contient également un nouveau caméo de Lady Sif). Qu'elle soit déjà mise en avant parce qu'elle a des talents incroyables de hackeuse, qu'elle est forcément super sexy, et qu'elle est capable en un temps record d'être un agent redoutable sur le terrain - il faut voir les branlées qu'elle met aux méchants - n'était pas suffisant, il fallait encore en rajouter jusqu'à l'exaspération la plus totale.

Son pouvoir est très mal exploité, surtout quand elle n'arrive pas à garder son sang-froid. Mais pas de panique ! Même si Simmons ne connaît strictement rien à ce phénomène, elle réussit tout de même à mettre au point des gants le neutralisant. Quelle commodité de pouvoir résoudre les problèmes d'un claquement de doigts... C'est si simple qu'on se demande pourquoi Whitehall a dédié sa vie à essayer de percer certains mystères !

C'est le signe que les scénaristes sont retombés dans leurs travers, et plusieurs exemples sont frappants. Pour que Coulson comprenne la signification des dessins qu'il grave un peu partout, il est confronté dans le 2.07 The Writing on the Wall à un ancien patient du projet T.A.H.I.T.I. contre lequel il se bat dans un garage/hangar où un autre des patients a construit une structure en trois dimensions. Il réalise qu'il s'agit du plan d'une ville, et à partir de là le miracle s'opère : il est à priori question d'une cité secrète, et il suffit de consulter la base de données de l'agence pour la localiser en un rien de temps.

Ceci dit, la visite s'écourte car il n'y avait pas grand-chose à y voir : rien de bien folichon à se mettre sous la dent à part quelques couloirs sombres, et une hésitation marquée sur le personnage à tuer : Mac ou Triplett ? Ce sera le second, qui ne servait que de caution comique puisqu'on ne le voyait quasiment que pour faire des vannes (ce qui est bien entendu surligné quand tout le monde se remémore les bons souvenirs qu'il laissera).

De la même manière, les évènements du film Avengers : Age of Ultron sont une aubaine pour que Coulson reprenne la tête du S.H.I.E.L.D. : il y a juste besoin de dire qu'il a joué un rôle prépondérant pour sauver le monde sans préciser comment, et le tour est joué.

Pourtant, ils essaient de traiter l'acceptation de la différence par le biais des changements auxquels doivent faire face Skye, Fitz et Reina. Dans le cas de Daisy/Mary-Sue, le discours visant à blâmer la façon dont ont réagi ses collègues en la fichant et en l'inhibant alors qu'elle pourrait être libre d'apprendre à développer ses pouvoirs est complètement gâché par les manipulations de sa mère, en rien meilleure par rapport à ceux qu'elle considère comme ses ennemis.

Pour Leo, les premiers épisodes abordent les séquelles de son coma après que son cerveau a été privé d'oxygène pendant plusieurs minutes. Cela lui donne un peu d'épaisseur, mais il n'a en réalité rien à faire dans l'équipe à ce moment-là dans la mesure où ses capacités cognitives réduites le rendent inutile la plupart du temps. Son état est surtout mis en exergue au travers de sa relation avec Gemma, ce qui invalide légèrement le propos car cette dernière est vraiment insupportable à cause de sa tendance à pleurer sans arrêt.

Concernant Raina, c'est encore pire : son physique est radicalement différent, le père de Skye la rejette violemment, et elle est assassinée par la mère de Skye. Visiblement, personne ne savait quoi faire d'elle... En résumé, c'est un plantage dans les grandes largeurs sur cette thématique.

Ces approximations sont dues à une propension à multiplier les intrigues et les personnages, alors que le fil rouge était plus épuré dans la première partie de la saison. Les menaces sont trop nombreuses : Hydra, les Inhumains, et même le S.H.I.E.L.D. fractionné en deux factions distinctes. Même si c'est une opportunité de voir Edward James Olmos (il faut tout de même noter que cette saison a un cast très solide), cette lutte intestine souligne une fois de plus le manque de discernement de Coulson qui ne cesse d'être trahi par ceux qu'il recrute.

Ses décisions lui sont d'ailleurs reprochées et on lui prête les plus mauvaises intentions à cause du mystérieux Theta Protocol, alors que ce dernier n'a pas d'impact sur la série dans la mesure où il concerne l'univers cinématographique.

Pour brouiller les pistes, il s'associe même temporairement à Ward, qui est devenu un électron libre alors qu'il était emprisonné dans une cage lors des premiers épisodes. Les talents de manipulateurs qu'il met à contribution à ce moment-là ne sont pas sans rappeler un certain Angelus - Whedon oblige - et auraient pu rendre le personnage intéressant si le fait qu'il soit un psychopathe n'était pas autant appuyé. Était-il vraiment nécessaire qu'il massacre sa famille, mais hors champ pour éviter de heurter les sensibilités ? Il faut cependant admettre qu'au moins, cette nouvelle orientation sied mieux au jeu de Brett Dalton.

Le bilan est également mitigé pour les nouveaux venus. Pour qu'il lui arrive quelque chose de marquant censé faire frémir le téléspectateur, Mac est possédé le temps d'un épisode mais cela est à peine évoqué ensuite. Hunter est immature et ne sait pas faire la part des choses entre son travail et sa vie personnelle, seul son accent anglais peut éventuellement le distinguer des autres. Quant à son ex-femme Bobbi, elle est présentée comme une May 2.0 ultra badass et professionnelle, mais elle enfreint quelques protocoles car elle ne sait pas lui résister.

C'est assez pauvre en termes de caractérisation, et ça s'ajoute à un traitement parfois hasardeux des autres protagonistes. La palme de la plus grosse erreur est d'avoir voulu à tout prix revisiter les évènements qui ont valu à May son surnom lors d'un énième flashback (procédé très souvent utilisé au cours de ces 22 épisodes), cassant ainsi le mythe entourant le personnage.

Malgré toutes ces scories, le rythme est plutôt bon. Il y a de l'action et l'intrigue rebondit en étant vraiment rattachée à l'univers Marvel, même si la série est parfois brouillonne tout en subissant les évènements majeurs qui se déroulent dans les films. C'est une amélioration notable mais Il y a encore du travail à fournir au niveau des personnages pour rendre l'expérience plus agréable.

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Retrouvez la saison 1 d'Agents of SHIELD en cliquant ici, ainsi que toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant .

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Un film, un jour (ou presque) #538 : Wonder Woman (2017)

Publié le 16 Juin 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Fantastique, DC, Action, Aventure, DCU, DCEU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wonder Woman :

Lorsque Steve Trevor (Chris Pine), un espion américain détaché auprès des services secrets anglais, s'écrase sur l'île mystérieuse de Themyscira, Diana (Gal Gadot), princesse des Amazones y vivant cachées en harmonie, ne connait rien du monde des Hommes. Mais en apprenant que la Première Guerre Mondiale fait rage, elle croit comprendre qu'Ares, le Dieu de la Guerre, en est responsable, et qu'il est de son devoir sacré de le vaincre. Contre l'avis de sa mère Hippolyte (Connie Nielsen), elle s'arme alors, et accompagne Steve chez les humains... pour le meilleur, et pour le pire.

Honnêtemtent, cette critique m'a posé des problèmes d'écriture. Et après l'avoir retournée dans tous les sens sans parvenir à trouver un angle ou une structure qui me convienne, j'ai décidé de faire simple.

Wonder Woman, c'est le meilleur film du DCU actuel.

Mais c'est aussi un film affreusement médiocre.

Alors je sais, ça va à l'encontre de l'emballement médiatique absolu que connaît le métrage outre-Atlantique, où ça parle de meilleur film de super-héros depuis 20 ans, de porte-étendard de la cause féministe, de futur film oscarisé, de film qui transforme le tissu sociétal et générationnel des USA, etc, etc, etc, avec une critique unanime qui a vite fait d'écraser le moindre avis dissident sous des accusations de misogynie, de mauvaise foi, etc....

Mais pourtant, c'est le cas : Wonder Woman, c'est du niveau d'un film Marvel très moyen, et ce sur tous les plans.

Le film se divise en trois parties distinctes : l'île de Themyscira, Londres, et le champ de bataille. Trois parties bien séparées, tant stylistiquement qu'au niveau de l'intérêt et du rythme.

- Sur Themyscira, on a droit à l'origin story de Diana, c'est assez bavard, l'exposition est maladroite, ce n'est pas très passionnant, mais visuellement, c'est coloré, c'est agréable, et ça fonctionne. On se dit que, peut-être, Patty Jenkins, la réalisatrice, a tiré la leçon des erreurs du reste d'un DCU particulièrement sombre et dépressif. Malheureusement, on y comprend aussi très vite les problèmes récurrents du film : ses effets spéciaux régulièrement calamiteux, et ses ralentis innombrables (à la Snyder) qui cependant, font alors encore illusion à ce moment-là du film. Arrive alors Steve Trevor (Chris Pine qui nous refait Kirk, en fait), et qui révèle que Gadot possède un assez bon timing comique : leur duo fonctionne, et cela va se confirmer durant la seconde partie du film, à Londres.

- Là, on nage en pleine comédie (façon Thor chez les humains), avec musique primesautière et mickeymousing pataud, une comédie parfois un peu forcée, mais pas désagréable, notamment au niveau des rapports détendus du couple. Mais plus le film se rapproche des tranchées, et plus il devient problématique : les ralentis continuent à se multiplier jusqu'à insensibiliser le spectateur (même la grande scène du No Man's Land, tant louée ici ou là, est tombée un peu à plat pour moi tant elle manque de réel point d'orgue, et qu'elle souffre de trop de ralentis), les motivations et la caractérisation des personnages se font de plus en plus sommaires (les méchants qui caquettent de rire façon Rita Repulsa dans un épisode des Power Rangers, pour montrer qu'ils sont machiavéliques ; la fine équipe de Trevor composée d'un arabe menteur, d'un écossais bagarreur et ivre, et d'un natif-américain appelé Chef qui fait des signaux de fumée... *soupir*), et l'action... dont quasiment toutes les scènes marquantes étaient dans la bande-annonce. 

- Toutes, sauf... le dernier acte du film.

Lorsque Wonder Woman affronte, dans un déluge d'effets spéciaux immondes et de doublures numériques en caoutchouc, le dieu Ares (une fin de film digne, dans sa médiocrité, de celle de Batman v Superman). Lorsque Steve Rogers prend l'avion bourré d'explosifs, et se sacrifie en le pilotant jusque dans un glacier pour éviter qu'il ne s'écrase sur une grande ville. Lorsque l'écriture toujours aussi pataude et maladroite se joint à l'interprétation très inégale de Gadot (pas mauvaise dans l'action et dans l'humour, très limitée dans l'émotion, et qui a tendance à dodeliner de la tête pour exprimer le moindre sentiment autre que la confiance en soi) pour nous axer tout ça sur le pouvoir de l'amour...

Alors je veux bien qu'on soutienne le film parce que c'est le premier film du DCU à ne pas être totalement raté (c'est vrai), parce que c'est le premier film de super-héros réalisé par une femme (pauvre Lexi Alexander, tout le monde a oublié son Punisher : Zone de Guerre, au budget certes moins important), parce que c'est le premier long-métrage centré sur Wonder Woman (le film animé de 2009 était cependant très réussi, nettement plus que cette version 2017), ou que sais-je encore... mais lorsque l'on démolit certains films Marvel, à tort ou à raison, pour des défauts (de scénario, d'originalité, d'effets spéciaux, d'antagonistes faiblards, etc) que l'on retrouve systématiquement dans Wonder Woman, mais qu'ici, on décide de fermer les yeux sur ces défauts "parce que c'est réalisé par une femme/ça met une femme en vedette/c'est une date dans l'histoire du cinéma"... là, j'ai nettement plus de mal.

Les défauts de Wonder Woman sont pourtant bien réels, et d'ailleurs, j'irai même plus loin : j'ai trouvé que Patty Jenkins, la réalisatrice, n'était pas particulièrement inspirée. À de nombreuses reprises, j'ai trouvé que son travail, à l'image du script et des effets, était maladroit, manquait de personnalité et de punch, et que tout cela aurait mérité nettement plus de subtilité.

Ajoutez à cela le dernier acte pourri, les effets spéciaux médiocres, la bande originale quelconque (à l'exception du thème guerrier de WW hérité de Zimmer), le script dérivatif, et le rythme inégal, et l'on se retrouve donc avec un film assez bancal : en résumé, on a un premier acte à 3.5/6, un second acte à 4/6, et un dernier acte à 1.5/6...

...ce qui nous fait un tout à 3/6, avec 0.5 de bonus pour certains moments plus efficaces = 3.5/6

 

(sur l'échelle des films super-héroïques actuels, je le placerais au niveau d'un Iron Man 2, Avengers 2 : l'Ère d'Ultron ou des Thor : ça se regarde, mais ça s'oublie instantanément)

 

(EDIT de 12/2018 : revu récemment, et la critique ci-dessus reste globalement inchangée ; j'avoue toutefois avoir eu du mal à rester intéressé par le récit dans sa deuxième moitié, alors que les longueurs se faisaient de plus en plus évidentes, et que les doublures numériques étaient de moins en moins travaillées... de quoi redescendre le tout à 3.25/6)

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Un film, un jour (ou presque) #1329 : Wonder Woman 1984 (2020)

Publié le 12 Janvier 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Review, Romance, Science-Fiction, USA, DC, DCEU

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

Wonder Woman 1984 (2020) :

En 1984, Wonder Woman (Gal Gadot) continue d'œuvrer plus ou moins dans l'ombre, jusqu'à ce qu'elle apprenne l'existence de la Pierre des rêves, un ancien artefact capable d'exaucer les souhaits et de ramener Steve Trevor (Chris Pine) à la vie. Mais Maxwell Lord (Pedro Pascal), un businessman de l'industrie pétrolière, a lui aussi des vues sur la pierre, tout comme Barbara (Kristen Wiig), une scientifique réservée, qui rêve d'avoir l'assurance et le physique de Diana Prince...

Animal étrange se trouvant au carrefour du style imposé par Zack Snyder, et de celui, plus anonyme, proposé par Patty Jenkins, sa réalisatrice, le premier Wonder Woman avait reçu un accueil triomphal des critiques... mais honnêtement, il ne méritait pas tant d'éloges : gentiment bancal dans sa structure, occasionnellement tiré vers le bas par les effets spéciaux très inégaux, par les impératifs du studio et par, soyons francs, l'interprétation inégale de Gadot, le premier WW finissait par être un métrage assez moyen en son genre.

Autant dire que pour cette suite, certains attendaient Jenkins au tournant : débarrassée de l'influence Snyder et à la fois co-scénariste et réalisatrice, elle avait carte blanche pour réinventer encore une fois Diana Prince, cette fois-ci dans les années 80.

Malheureusement, le résultat est tout aussi inégal que le premier film... sans en avoir l'attrait de la nouveauté et l'aura de "premier film de super-héroïne".

Les problèmes commencent ainsi par sa durée abusive de 2h30, qui inclut une intro de dix minutes, totalement inutile, sur Themyscira (uniquement là pour asséner dans ses derniers instants, de manière assez balourde, les thématiques du récit - et je ne parle même par des collants en spandex doré et lamé des Amazones qui font des plis disgracieux au moindre mouvement, et des sauts câblés approximatifs) et une heure complète de film sans action ni Wonder Woman en costume (par contre, si vous aviez aimé "Diana découvre le monde moderne" dans le premier film, vous aimerez "Steve découvre le monde moderne" dans celui-ci).

Ensuite, comme on pouvait le deviner dans le premier film, Jenkins et Geoff Johns (son co-scénariste) ne savent pas vraiment faire dans la subtilité : ils se sont, pour ce Wonder Woman II, très clairement inspirés des Superman des années 80, et notamment de Superman II (la version Lester, avec de l'humour, etc) ; on y retrouve un même ton léger et déconneur, une même logique approximative, une même caractérisation à la truelle (que ce soit Maxwell Lord ou Barbara, ils semblent avoir été écrits dans les années 70/80 - ou bien sortir d'un Batman de Joel Schumacher), un même choix "renoncer à ses pouvoirs ou au grand amour", une même inspiration Richard Donner (la première scène d'action, où WW intervient dans un centre commercial, évoque immédiatement les Superman de Chris Reeve), bref, le film paraît fréquemment assez daté, cette histoire de pierre exauçant les vœux n'étant pas, bizarrement, sans rappeler le Supergirl de Szwarc.

On se retrouve donc avec un film assez pataud, qui passe sous silence certains points problématiques de son script (personne ne demande jamais son avis au pauvre gars qui se fait posséder par l'esprit de Steve Trevor, lequel couche alors avec Diana et se met en danger pendant tout le film, sans jamais poser la question de l'éthique ou de la responsabilité de ces gestes), qui oublie de cacher les faiblesses d'interprétation de son actrice principale (80 % du temps, Gadot est très bien ; 20 % du temps, son interprétation sonne faux), qui laisse libre cours à son méchant (Pedro Pascal est ici l'équivalent de Gene Hackman dans les Superman : un businessman cabotin, pathétique et magouilleur, prêt à tout pour arriver à ses fins, mais auquel Pascal se donne totalement, comme s'il était dans un film oscarisable), et qui se permet des écarts totalement inutiles (l'armure dorée ne sert absolument à rien, si ce n'est à faire joli à l'écran, et à amener une scène post-générique final à la fois prévisible et totalement gratuite ; le détour au Moyen-Orient est... prétexte à une scène d'action bourrée de problèmes de logique interne, et assez discutable dans la manière dont la région est représentée).

Il y a pourtant du bon, çà et là, des moments qui fonctionnent (la scène du jet invisible est amusante, même si laisser un pilote de 1914-18 aux commandes d'un avion de chasse des 80s, au beau milieu des feux d'artifice du 4 juillet, c'est intéressant en théorie, mais c'est aussi suicidaire en pratique ; la scène où WW réapprend à voler, elle, est jolie comme tout - mais renvoie à nouveau à Superman, et suscitera sans nul doute des débats sur le fait qu'elle n'apprend à se servir de ce pouvoir que grâce à un homme), et d'autres, nettement moins (toute la fin est interminable, à partir du moment où, sous couvert de faire changer le méchant d'avis, Diana fait un grand discours face caméra, s'adressant directement au spectateur pour lui transmettre un message de paix et de solidarité didactique et pseudo-profond).

Et puis il y a Barbara/Kristen Wiig. Qui fait du Wiig lorsque son personnage est en mode nerdy (Jamie Foxx dans Amazing Spider-man 2 n'est pas loin ^^) ; qui est plus sérieuse lorsqu'elle commence à se transformer (son évolution est assez brusque, d'ailleurs, et pas toujours très bien maîtrisée logiquement) ; et qui est totalement méconnaissable lorsqu'elle est en Cheetah, un mélange de numérique et de maquillage vraiment pas réussi, et conservé (à juste titre) dans la pénombre pendant tout son affrontement contre Diana - un affrontement qui, d'ailleurs, vire au numéro façon Cirque du Soleil (un aspect récurrent de la plupart des mouvements et des poses de Diana au bout de son lasso).

En somme, ce Wonder Woman 1984 ressemble vraiment à un film brouillon, qui a couché toutes ses idées sur une feuille de papier et n'a jamais vraiment su lesquelles conserver, qui a des thématiques mais n'a jamais vraiment su comment les exprimer avec subtilité, bref, Wonder Woman 1984 est un gentil bordel (un peu comme cette critique à chaud, je le reconnais).

Ce n'est pas désastreux, ça se regarde, et ça a même permis à Hans Zimmer de nous livrer une partition surprenant et mélodieuse, mais ce n'est pas un bon film, ça manque pas mal de style et de personnalité (je n'aurais jamais cru dire cela, mais l'influence visuelle de Snyder manque un peu) et l'on comprend finalement les reports de sortie (surtout que tous les défauts et problèmes de logique interne du film étaient déjà présents, et mentionnés comme tels, par les personnes ayant assisté aux projections tests, il y a plus d'un an).

2.5/6

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Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 4 (2016)

Publié le 31 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 4 (Marvel's Agents of SHIELD, season 4 - 2016) :

Peu après la signature des accords de Sokovie, les Agents du SHIELD, toujours dirigés par Coulson, doivent faire face à de nouvelles menaces, tour à tour surnaturelles, artificielles et virtuelles...

Advienne que pourra : malgré une gestion du rythme aléatoire au moment de conclure, la structure feuilletonnante des deux dernières saisons est reconduite, en étant cette fois poussée à l'extrême dans la mesure où les épisodes indépendants sont inexistants.

Il existe cependant une différence : là où auparavant plusieurs intrigues se mêlaient au point de créer la confusion quand il s'agissait de relier tous les fils, le déroulement des évènements est ici plus linéaire avec trois parties distinctes qui s'enchaînent néanmoins : la tentative de réhabilitation du S.H.I.E.L.D. et la collaboration avec Ghost Rider, les réplicants et la réalité virtuelle.

Le début de saison reprend sur la recherche de Daisy - que la presse a affublée d'un nouveau surnom, un sujet de moquerie pour ses collègues et amis tant elle collectionne nombre d’identités différentes - et met un peu de piment en nous apprenant que l'agence a désormais un nouveau directeur, faisant de Coulson un simple agent.

Une situation qu'il a déjà connue du temps de Fury mais qui ne modifie pas réellement ses habitudes étant donné qu'il s'oppose régulièrement aux décisions de non nouveau patron, en la personne de Jeffrey Mace.

Nouvelle figure de l'organisation choisie dans le but de redorer le blason de celle-ci auprès du public, il est d'abord présenté comme un Inhumain doté d'une très grande force physique, mais il est en réalité sous influence d'un sérum que Talbot expérimente en espérant que cela aura les mêmes effets que pour Captain America. Il lui manque tout de même du charisme, et on peut se demander pourquoi inventer un tel mensonge à son sujet car il aurait été plus fédérateur de dire la vérité à son sujet. The Patriot n'est pas à son avantage la plupart du temps, et son sacrifice dans la réalité virtuelle ne change pas vraiment la donne.

Outre la résurgence des Watchdogs qui se font plus virulents pour éliminer les Inhumains, l'aspect le plus intéressant des 9 premiers épisodes concerne Ghost Rider. Paradoxalement, il aura fallu une série pour rendre le personnage intéressant après deux films catastrophiques centrés sur lui, même s'il ne s'agit pas de la même incarnation. Gabriel Luna est crédible dans le rôle, son histoire n'est pas trop tirée par les cheveux, et les effets spéciaux sont honorables.

Ces derniers devaient peser sur le budget car Robbie Reyes disparaît dans une autre dimension pour mettre un terme aux agissements de son oncle, dont les ambitions démesurées nourries par le Darkhold ont eu pour conséquence l'invalidité de son frère lors d'une tentative de règlement de compte, quand ils étaient plus jeunes. Cet évènement lui a également coûté la vie, avant qu'il ne conclue un marché avec le diable.

Un pacte qui laisse les membres du S.H.I.E.L.D. assez sceptiques dans un premier temps, mais ils finissent par s'en accommoder, tant le monde dans lequel ils vivent est complètement fou. Même si on peut regretter que le personnage soit plus Driver que Rider, son passage remarqué laisse une bonne impression.

Quant au Darkhold, il est au centre de toutes les attentions. Son apparence fait penser à un grimoire, mais plutôt que d’être utilisé pour se plonger dans les arcanes de la magie noire, il représente surtout l'assouvissement d'une soif scientifique inextinguible. Il s’agit donc d’un artefact extrêmement dangereux, qui amène plusieurs concepts : la phase interdimensionnelle des ex-collègues d'Eli Morrow, la folie créatrice de Radcliffe autour des androïdes et la réalité virtuelle d'Aida (Mallory Jansen).

L'initiative est louable, mais pas dénuée de défauts d'écriture. C'est notamment le cas pour Radcliffe, pour lequel il est difficile d'y voir clair car le fait qu'il soit ou non du « bon côté » est aléatoire, en fonction des besoins de l'intrigue. D'ailleurs, le fait qu'il puisse développer ses recherches sans que personne ne supervise quoi que ce soit n'est pas crédible une seule seconde ; en ayant connaissance de ses antécédents, le S.H.I.E.L.D. devrait l'avoir à l’œil.

Tout s'arrange quand on apprend qu'il a fait tout ça pour trouver une porte de sortie à son ex-femme, gravement malade. Tout s'arrange... ou pas, si l'on trouve que cette caractérisation tardive n'existe que pour dédouaner le personnage et le rendre plus sympathique.

En programmant Aida pour qu'elle soit à même de lire le Darkhold et ainsi bénéficier du savoir qu'il renferme sans en subir les conséquences sur sa psyché, ce qu'il pensait être une brillante idée se retourne contre lui. D'abord serviable et obéissant à ses directives, sa création s'approprie la Framework, simulation d'entraînement initialement développée par Fitz et étendue à un monde virtuel par Radcliffe, pour l'utiliser à sa guise.

Les scénaristes combinent alors plusieurs thématiques connues dans le domaine de la science-fiction, avec plus ou moins de succès : le fantasme consistant à numériser la conscience humaine pour s'affranchir des contraintes physiques, la rébellion des machines et leur quête d'humanité. L'âme et l'amour sont les deux éléments mis en avant pour différencier l'homme de la machine, mais les sujets sont évoqués brièvement au détour de quelques dialogues sans les approfondir. L'approche est plus orientée sur le côté ludique, avec le What If engendré par la capture de Coulson, Mack, Mace et Fitz.

Le postulat de départ est intéressant : amputé de son plus grand regret, la vie de chaque individu connaît une trajectoire complètement différente. Là où il faut une sacrée suspension d'incrédulité, c'est pour admettre que tous ces destins radicalement modifiés aboutissent à un monde dans lequel Hydra est au pouvoir et impose son joug (mais il faut avoue que l’écran-titre revisité - Agents of Hydra - est bien senti).

Qu’à cela ne tienne : c'était presque un passage obligé pour redistribuer les cartes et proposer une vision différente des personnages, à commencer par Ward qui fait partie de la résistance, remplacé par Fitz dans le rôle du salaud absolu. Cette expérience va d'ailleurs laisser des traces tant ce dernier est rongé par la culpabilité des horreurs qu'il a commises, bien qu'il s'agisse d'une extrapolation. Même si cela peut paraître agaçant car sa relation avec Simmons est encore remise en question, c'est pour une fois bien amené.

Idem pour Mack : lorsqu'il explique à Yo-Yo qu'il a eu une fille morte au bout de 4 jours, cela passe pour une tentative de mettre de la distance entre les deux, mais comme elle est vivante dans la Framework, il s'agit d'un véritable ressort dramatique qui crée chez lui un dilemme. Partir ou rester, telle est la question, et dans un premier temps il choisit la seconde option.

Il revient à la raison grâce à Yo-Yo, qui paraît déjà éperdument amoureuse alors que leur relation ne fait que commencer. Visiblement, tout le monde se contrefout des recommandations qui visent à limiter la "fraternisation" entre les agents : Bobbi/Hunter auparavant, Fitz/Simmons, Mack/Yo-Yo, et maintenant Coulson/May...

Un possible développement amoureux entre les deux est suggéré de manière plus qu'appuyée, allant jusqu'à un flashback pour montrer que cela ne date pas d'hier. C'est dommage de s'engager sur cette voie, leur relation amicale fondée sur un grand respect mutuel est bien plus enrichissante. Cela démontre en tout cas un flagrant manque d'imagination concernant les interactions entre les protagonistes.

À l'inverse, les références aux évènements passés sont plus récurrentes. Coulson demande à May de lui parler de sa mort car lui ne s'en rappelle pas, le projet T.A.H.I.T.I. est mentionné à plusieurs reprises, les personnages évoquent parfois le caractère abracadabrantesque des évènements qu'ils ont vécu...

C'est un parti-pris qui fait plaisir car cela dissocie peu à peu la série de l'univers cinématographique, tout en créant une cohérence interne. Ces efforts sont à saluer, et s'associent à une volonté de rendre l'intrigue plus limpide : tout n'est pas parfait, mais il y a de bonnes intentions et les ingrédients d'un divertissement tout à fait honorable sont présents.

Après 4 saisons, il était quand même plus que temps !

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Les bilans de Sygbab : Total Recall 2070, saison 1 (1999)

Publié le 21 Mars 2021 par Sygbab dans Action, Critiques éclair, Les bilans de Sygbab, Review, Science-Fiction, Télévision, USA, Thriller, Policier, Showtime

Et si la critique positive qui va suivre était la conséquence directe d’un implant mémoriel forçant Sygbab à croire que la série est géniale ? Non, Sygbab est une machine, et seuls les humains peuvent être atteints par cette technologie ! Mais si les androïdes sont humains, peut-être que cela peut fonctionner aussi…

Total Recall 2070, saison 1 (1999) :

Diffusée sur la chaîne Showtime durant la première moitié de l'année 1999 et créée par Art Monterastelli (qui avait déjà travaillé en tant que scénariste sur la série L'Homme de Nulle Part), Total Recall 2070 est un hybride des films Total Recall de Paul Verhoeven et Blade Runner de Ridley Scott, dont l’ambiance et les décors - une grande cité multi-ethnique aux bâtiments gigantesques - sont une influence évidente. C’est également une sorte de melting-pot regroupant la plupart des thèmes de prédilection de Phillip K. Dick.

Le postulat de départ est le suivant : en 2070, le monde est plongé dans le chaos après avoir subi les conséquences de la pollution et du nucléaire, ce qui a eu des répercussions écologiques dramatiques et des conséquences politiques dévastatrices, puisque les gouvernements nationaux ont disparu.

Malgré cela, la marche en avant de la technologie n’a pas pour autant été freinée, bien au contraire : dans ce contexte propice, les puissantes corporations ont tenté d’occuper la place vacante en formant une alliance, le Consortium, et en fondant l’IPC avec l’idée d’en faire le nouveau pouvoir exécutif.

Or, cette administration est devenue indépendante et a créé une nouvelle police composée de deux divisions. Le CPB (Citizens Protection Bureau) est celle qui est la plus mise en avant puisque le personnage principal David Hume (Michael Easton) en fait partie, les 22 épisodes de la série suivant son parcours aux côtés de Farve (Karl Pruner), son partenaire androïde.

En regroupant les trames des deux films précités, les intentions ambitieuses du créateur de la série sont mises en application avec maîtrise et brio et cette unique saison est cohérente de bout en bout. L’épisode 18, Assessment, en est la meilleure preuve : par le biais de plusieurs flashbacks, il permet au téléspectateur de se remémorer divers éléments disséminés ici et là et de se rendre compte que tout se tient.

Les scénaristes tirent parti au mieux du format pour développer des arcs sur la longueur, et le final est une très bonne conclusion. Il y a toutefois un bémol : pour pleinement apprécier, il faut être un grand amateur de la science-fiction à l’état pur, à savoir celle qui implique des intrigues complexes et qui, par exemple, s’interroge et s'inquiète de l’influence de la technologie sur notre civilisation, dans le futur.

En alliant avec intelligence la question des androïdes pouvant être dotés de conscience et la manipulation des souvenirs via les implants mémoriels de la société Rekall, les ingrédients sont réunis pour proposer une intrigue aux ramifications nombreuses ; en étant plus terre-à-terre, cette intrigue offre l’opportunité d’apporter un peu de classicisme avec la machiavélique corporation qui est impliquée dans presque toutes les affaires louches sur lesquelles les deux protagonistes principaux sont amenés à travailler.

Celles-ci permettent d’aborder les dérives d’une société pervertie par la technologie et dont les conséquences comme la pollution sont inquiétantes : manipulations génétiques, mutations, réalité virtuelle et télépathie sont (entre autres) au programme. Mais, pour en revenir aux androïdes, déterminer s’ils peuvent être humains reste la thématique principale et c’est pour cette raison que Farve est souvent au centre de l’attention : personne ne connaît ses origines et cela suscite bien des questionnements.

Cet aspect policier est une composante essentielle de la série. Les enquêtes sont crédibles - d’autant plus que le côté scientifique est intégré grâce à la présence d’Olan (Judith Krant) qui assure aussi bien les autopsies que les recherches dans les domaines de la génétique ou de la cybernétique - et la panoplie des méthodes employées pour obtenir des renseignements est assez variée : entretiens avec les personnes liées à l’affaire de près ou de loin, recherches informatiques, interrogatoires au QG du CPB, voire même passage à tabac de petits malfrats par Hume qui n’hésite pas à faire preuve de violence pour leur soutirer quelques informations. Chacune apporte des résultats différents, et l’ensemble est efficace.

Qualité d’écriture, maîtrise des intrigues, univers riche et bien retranscrit (à l’instar de Blade Runner, il n’y a aucune couleur vive, tout se passe de nuit ou sous la lumière artificielle d’ampoules ou de néons, il pleut souvent, et les grands bâtiments imposants achèvent de rendre l’ambiance étouffante), il ne manque plus que des personnages réussis.

Et c’est le cas ! Calley (Matthew Bennett) a beau être vicieux et indigne de confiance, il n’en veut pas moins la même chose que Hume : mettre fin au règne du Consortium. Olan est plus qu’une simple scientifique, elle est aussi l’amie de David et de sa femme Olivia (Cynthia Preston) et se retrouvera au cœur de la tourmente en fin de saison.

Ehrenthal (Michael Anthony Rawlins) est placide, froid et ne laisse pas passer beaucoup d’émotions mais il dirige sa division d’une main de fer, avec justesse et intelligence puisqu’il fait preuve d’une diplomatie infinie envers les membres des corporations contre lesquelles il lutte ; mais surtout il soutient Hume à 100% et est toujours prêt à l’aider.

Olivia a vu son père tué par un androïde mais travaille à Uber Braun, la société qui les produit (ce qui provoque quelques conflits avec David), et va elle aussi se retrouver au centre des intrigues par la suite. Chacun a une utilité et est doté d’une psychologie travaillée ainsi que d’un développement remarquable qui prend en compte tous les événements qui se produisent. Mais le traitement qui est réservé aux deux plus importants personnages est encore plus réussi.

En passant son temps aux côtés de David, Farve va apprendre à connaître les humains, à comprendre comment ils « fonctionnent », mais il va également tisser des liens forts avec son coéquipier au point de réellement tenir à lui. Leur relation est un des points d’ancrage de la série et c’est un drôle de paradoxe en ce qui concerne Hume, dans la mesure où il ressent une haine profonde envers les androïdes, responsables de la mort de son ancien partenaire.

Si Farve est un personnage intéressant auquel on finit par s’attacher en oubliant complètement qu’il s’agit d’une machine (Ehrenthal se charge de le rappeler à Hume tout en interpellant le téléspectateur à ce sujet), le protagoniste principal est néanmoins David Hume. À force de se retrouver confronté à tant de perversions, de côtoyer des gens qui manipulent la réalité, les souvenirs, il finit par douter de tout.

Pourquoi ce monde est-il si injuste ? Qui croire ? Que croire ? Et ces doutes influent forcément sur son comportement, qui devient plus imprévisible. Mais ces doutes sont aussi l’essence même de l’humanité... Dans un monde tel que le sien, cela n’a pas de prix, et c’est finalement la principale leçon à retenir.

Total Recall 2070 est donc une série intelligente, qui traite de sujets sérieux tout en possédant des épisodes intéressants (voire passionnants) et qui bénéficie de très bons personnages servis par une distribution impressionnant - Michael Easton et Karl Pruner en tête.

Certes, ça ne fait pas rire, mais ça fait réfléchir et c’est tant mieux. Le seul reproche que l’on pourrait faire est la réutilisation abusive de certains plans et les images de synthèse pas toujours très réussies ; mais dans la mesure où ce ne sont que des plans intermédiaires qui servent de transitions entre deux scènes et surtout, qui permettent de placer l’action, ce n’est pas particulièrement gênant.

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Enterprise, saison 2 (suite et fin)

Publié le 14 Juin 2013 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Critiques éclair, Review

Disclaimer : Ce bilan (en deux parties) n'en est pas vraiment un, mais est plutôt une chronique de visionnage, établie courant 2008 lors d'une séance de rattrapage intégral de la série, et initialement publiée sur un forum en temps réel, jour après jour. À prendre avec du recul, donc, la mise en forme n'étant pas vraiment digne du terme "bilan", et nécessitant un travail de réécriture encore à venir.

Enterprise 2x15-26:

- 2x15 : Cool, le retour de Shran, et un chouette caméo de Suzie "K'ehleyr/Mme Q" Plakson. Dommage que ce soit dans un épisode profondément soporifique, et qui une fois de plus présente les Vulcains comme de gros c#ns baratineurs imbus d'eux mêmes.

- 2x16 : Ah, quand même, enfin un épisode qui traite à nouveau de la Guerre Froide Temporelle, on a failli attendre (en fait, c'est la technique Smallville de gestion de la mythologie : un épi au début et à la fin de la saison, un au milieu, et c'est tout... ).

Enfin, quand je dis traiter, c'est un bien grand mot : là, l'Enterprise récupère un Tardis ("But... it's bigger on the inside !"), et se fait courser par les Sulibans et les Tholiens, qui cherchent à mettre la main dessus. Et c'est tout. On n'apprend rien de plus sur l'intrigue générale, c'est simplement de l'action, et un peu de blabla. M'enfin ce n'est pas trop soporifique, c'est toujours ça de pris.

- 2x17 : Shiban, pour Prison Break in Space. Archer et le redneck capturés par des maychants, une évasion générale, blablablablabla.... ZzzzzzzZZZzZzzzZZZZ.

- 2x18 : Des fumées étranges qui prennent possession des membres de l'équipage, et les font agir bizarrement. Notamment Reed, qui cherche à sauter sur tout ce qui bouge.

Déjà, quand on comprend que les fumées sont des êtres vivants immatériels, qui rêvent de découvrir ce que ça fait d'être solide... mais qu'ils arrivent à bord d'un vaisseau énorme tout ce qu'il y a de plus tangible, on se dit qu'il y a un problème de cohérence interne... que les scénaristes tentent de contrer en expliquant que la race était autrefois solide, mais que depuis de nombreuses générations, ils n'ont plus de corps, et que leur vaisseau tombe petit à petit en panne... ce qui n'explique pas comment les fumées arrivent à piloter le dit-vaisseau, et à lui faire capturer l'Enterprise.

Et ensuite, ça se transforme en une invasion de Body Snatchers jamais convaincante, et assez molle, qui se regarde à peine d'un oeil sans jamais mettre la pression ou jouer de la paranoïa inhérente à ce type de concept...

(c'est tellement médiocre, pour l'instant, que je m'attends à ce qu'ils touchent le fond incessamment sous peu en faisant un épisode du genre "T'Pol en chaleur", ou bien "Porthos - que je n'ai pas vu depuis une demi-douzaine d'épisodes au moins - en rut")

- 2x19 : Un épisode remake de Star Trek VI, en accéléré, depuis le tribunal klingon jusqu'à Rura Penthe (qui fleure bon le studio étriqué). Bon, comme d'habitude, ça commence directement par Archer en prison, sans qu'on nous montre sa capture, mais bon, ça se regarde d'un oeil distrait, puisque c'est très dérivatif, surtout grâce au "Général Martok" en guest. Par contre, faire de l'Enterprise/d'Archer le responsable de la disgrâce de la Maison Duras, c'est comme d'habitude de la rétro-continuité ultra naze.

- 2x20 : Épisode spécial le-perso-inexploité-de-l'équipage, alias "un épisode à la Kim". Et là, c'est sur le black de service. Il a droit à un épi de ce genre par saison, et donc ici c'est transparent, comme lui. Forcément, déjà que son (mauvais) jeu d'éternel ahuri n'aide pas, on nous fait en plus tout un trip nostalgie/émotion pour un personnage dont on se fout éperdument depuis deux ans... Et passons sur l'intrigue secondaire de T'Pol critique de film 

- 2x21 : Et zou, un teaser qui retconne les tribules en en faisant une découverte de l'Enterprise, et plus précisément de Phlox, qui en introduit un à bord... comme nourriture pour l'une de ses bestioles. Meuh non, il ne faut pas y voir le mépris de Bermaga pour tout ce qui est TOS...

Bon, sinon, un épisode en pilotage automatique sur le membre d'une race extraterrestre en guerre contre les Denobuliens, secouru par l'Enterprise, et Phlox qui hésite à le soigner. Pendant ce temps, ce cher pilote-afro-américain-dont-je-n'arrive-pas-à-me-rappeler-du-nom se blesse, et finit à l'infirmerie. Encore et encore. C'est presque sa caractéristique principale, maintenant.

- 2x22 : Une race d'aliens dont la reproduction nécessite trois partenaires : un mâle, une femelle, et un cogéniteur, ce dernier étant le membre d'une minorité de leur espèce... pourquoi ça me rappelle quelque chose ? Ah, ben forcément: c'est pompé -dessus. Encore une fois, Bermaga cartonnent, niveau originalité...

Sinon, c'était regardable. Presque intéressant, même. Notamment parce que G'kar en guest. Et une apparition de Porthos ! Mais ce n'était pas original du tout. Et puis Archer qui fait de grandes leçons de morale à Trip en lui reprochant d'appliquer sa morale humaine à des aliens, alors que c'est précisément ce que le Capitaine fait non-stop depuis deux saisons, *soupir*.

- 2x23 : Les Borgs. Dans Enterprise. Enfouis depuis 100 ans sous 3 centimètres de neige en Arctique, et découverts par hasard par une archéologue qui passait par là, et a trébuché sur un cadavre de borg. Qui revient à la vie. Des Borgs. Du futur. Qui se font botter le cul par l'Enterprise, un vaisseau en carton qui n'a même pas de torpilles photoniques. Des Borgs. Qui voient la continuité de trois séries disparaître en un clin d'oeil quand le scénariste décide d'expliquer que si les Borgs veulent envahir la Terre à l'époque de Picard, c'est par la faute d'Archer & co. Et pas parce que Q provoque un premier contact, ou que la famille de Seven les étudiait.

Des Borgs. Dans un épisode étrangement réussi et pêchu, mais qui pourtant est un gros doigt d'honneur à tout ce que Picard a subi aux mains des Borgs, vu que selon cet épisode, Starfleet possédait déjà des tonnes d'informations sur la technologie et la nature de Borgs, bien avant l'époque de Kirk. Et Phlox arrivait déjà à contrer l'assimilation par une simple irradiation. Fuck Bermaga. 

- 2x24 : Flashbacks à gogo sur comment Archer a été choisi pour commander l'Enterprise : à la suite d'un concours entre lui et son meilleur ami (ce n'était pas la "Starfleet Captain Academy", mais presque... parce que pour Starfleet, "pilote d'essai belliqueux et désobéissant" = "capitaine"...). Mouais. Enterprise Begins, ce n'est pas passionnant.

- 2x25 : Lorsque je disais m'attendre à une T'Pol ou un Porthos en rut, je ne pensais pas avoir raison. Et pourtant, si : T'pol est en chaleur. Pendant que de son côté, Archer se fait une fois de plus capturer. Ça fera simplement 3 ou 4 fois en une saison... de la même manière, ça fait 3 ou 4ème fois que le show se contredit en l'espace d'une saison ; ici, T'pol refuse de parler du Pon farr parce que "c'est top secret chez les Vulcains, on n'en parle pas à des étrangers"... alors que plus tôt dans la série, et à plusieurs reprises, elle en discutait ouvertement autour d'un dîner avec ses collègues, blablabla. Je commence presque à me demander si le responsable de la continuité de la série Heroes ne travaillait pas aussi sur Enterprise, à l'époque...

Bref, ce n'était pas génial, voire même c'était embarrassant lors des scènes avec T'Pol, et à part "Gowron" et un Tellarite v.2.0, pas grand chose à sauver.

- 2x26 : Et donc le season finale/reboot/changement radical de direction de la série.

Dans lequel une nouvelle race de maychants (après les Talibans Sulibans, les Xindis), manipulée par un camp de la Guerre Temporelle, lance une attaque terroriste suicide sur le World Trade Center sur la Floride, qui tue pleins d'innocents, et qui amène les humains à envoyer l'Enterprise en expédition punitive vers l'Irak leur planète natale, parce qu'une source anonyme - l'homme du futur - leur a dit que les Xindis étaient en possession d'une arme de destruction massive...

Bref, une saison complète d'avancement dans la mythologie, condensée en 40 minutes à peine. Résultat, toutes les scènes sensées être émouvantes, ou bien donner de la sympathie pour les personnages, passent à la trappe, au profit de l'action, l'action, l'action, et de pas mal d'exposition sans intérêt. À vrai dire, cela ressemblait presque plus à un pilote, avec rythme mou, dialogues longuets, et ellipses de plusieurs mois entre deux scènes successives, plutôt qu'à un season finale qui donnerait envie de revenir la saison suivante.

 

 

Mais c'est à l'image de cette seconde saison : à côté de la plaque. Entre les personnages inexistants (Hoshi et Mayweather en tête qui, sortis de leurs épisodes respectifs, ne servent à rien), les loners asthmatiques qui font appel aux plus bas instincts du public (vannes scatologiques et contenu sexy totalement gratuit), ceux qui sont simplement inintéressants car déjà faits 25 fois ailleurs, en mieux, et l'arc narratif principal qui oublie tout simplement d'exister, c'est probablement la pire saison de toute la franchise Trek.

Alors, qu'attendre de la saison 3, durant laquelle l'Enterprise s'aventure dans une région de l'espace si bizarre que l'"Enfer" d'Event Horizon ressemble à une promenade de santé en comparaison ? Je ne garde que de très vagues souvenirs des quelques épisodes de la saison 3 que j'ai vus autrefois, mais je me prépare à une nouvelle saison d'épisodes quelconques, passés à explorer un territoire inconnu qui ne sera, au final, pas si différent que ça de l'espace extérieur...

Bref, toujours la même routine (j'espère quand même me tromper), avec peut-être une très légère dose de continuité en prime.

1.25/6

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Les bilans de Lurdo : Star Trek Voyager, saison 3 (première partie)

Publié le 20 Novembre 2013 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Star Trek, Science-Fiction

Allez, zou. Sans grande motivation après deux premières saisons ternes et peu enthousiasmantes, je continue mon intégrale de la série, avec sa saison 3 :  

3x01 - Basics part 2 :
Lors du bilan de la saison précédente, j'avais dit cela :
"(...) La brève réapparition de Suder dans l'épisode fait plaisir, cea dit, même si elle semble très clairement une mise en place pour un sacrifice ultérieur "pour le bien du vaisseau", avec rédemption du criminel, tout ça."

CQFD. En tant que conclusion à Basics Part 1, ça ronronne de manière prévisible, et ça a recours à toutes les solutions de facilité imaginables, tant tout tend vers un retour à la normale téléphoné pour l'équipage. De même, on a droit à une mort de red-shirt, et à Suder qui, malheureusement, se sacrifie bel et bien pour la cause. Bref, un show trop attendu, qui n'a comme intérêt que de mettre un terme à l'arc des Kazons (même s'il le fait de manière décevante, en butant Seska, et en faisant de son gamin celui du Kazon). Ah, et autant le gloumoute en cgi dans la grotte était sympa, autant les hommes prehistoriques de la planète sur laquelle l'équipage du Voyager est abandonné étaient risibles.

3x02 - Flashback :
Épisode anniversaire plein de bonnes intentions, avec le gros flashback à bord de l'Excelsior pendant Trek VI - The Undiscovered Country. Problème : tout ça est toutélié au scénar principal par une histoire de virus/souvenir réprimé pas très convaincante, et surtout - sacrilège - Braga se plante joyeusement dans la chronologie des évènements, condensant en quelques jours plusieurs mois des évènements du film. Dommage, parce que tout ce qui a trait à Tuvok fonctionne assez bien.

3x03 - The Chute :
Kim et Paris nous refont Oz & la Grande Évasion dans un pénitencier alien. Assez bien réalisé et joué, y compris par Garrett Wang, mais à part ça, ça ronronne quand même tranquillement par moments, avec un scénario de base convenu et rabaché, des aliens au maquillage minimaliste, et une Janeway intraitable assez agaçante (comme d'habitude, me direz-vous...).

3x04 - The Swarm :
Tout l'intro entre Torres et Paris en train de s'ennuyer en duo dans une navette était très sympa (et souligne bien que les personnages de toute série Trek ont besoin de vivre et d'interagir plus souvent s'ils ne veulent pas paraître froids et isolés) ; Le doc atteint d'alzheimer, et obligé d'avoir recours aux conseils de Zimmerman, n'était pas non plus une mauvaise idée ; mais bizarrement, le tout ne fonctionne que trop moyennement à mon goût, pas aidé par une crise forcée et anecdotique, qui oppose le vaisseau à un peuple hostile et sous-développé, dans une intrigue clairement rajoutée pour remplir l'épisode et meubler un peu. Rien de mauvais, toutefois (à part peut-être Janeway qui, une fois de plus, ignore le règlement quand bon lui semble, pour gagner du temps de voyage). 

3x05 - False Profits :
Aaah, un bon vieil épisode Ferengi, que la fanbase déteste tant !! Perso, j'aime bien l'humour de ces personnages, et cet épisode plus léger et dynamique qu'à l'habitude, ainsi que la continuité globale du truc. Bref, c'était sympa. Rien d'exceptionnel, cela dit... mais sympatoche.

3x06 - Remember :
Un Torres-centric assez consistant, et très bien joué par Roxann Dawson. Mais, car il y a toujours un mais, 1) ça fait toujours bizarre de voir B'elanna expliquer en détails à Chakotay qu'elle fait des rêves érotiques au sujet d'un alien, et qu'elle prend un pied monstre... alors qu'une saison plus tôt, elle était attirée par Chakotay, et ne semblait pas aussi proche de lui que ça, ou même suffisamment à l'aise pour aborder de tels sujets en sa présence. M'enfin bon, la continuité et Voyager, ça fait douze, de toute façon.
Et 2) le scénario en lui-même (le côté "B'el revit les souvenirs d'une alienne télépathe et découvre les secrets de la race-extraterrestre-de-la-semaine") est franchement téléphoné et cousu de fil blanc. Et comme d'habitude, la fin semble précipitée...

3x07 - Sacred Ground :
Arg, paglop, cette histoire de Kes qui profane un temple extraterrestre parce qu'on ne lui a pas appris qu'entrer sans autorisation dans des sites sacrés, ce n'est pas bien... et puis ensuite il faut la soigner, et faire un rituel spirituel à la con... Et Janeway qui engueule les aliens parce qu'ils ne peuvent pas aider... Un épisode gentiment creux de bout en bout dans sa forme, alors que le fond se veut profond et métaphysique. Je suppose qu'en théorie, tout l'épisode était sensé être une discussion sur la religion vs. la science, et sur la remise en question des convictions de Janeway... mais tout ce qu'il a accompli, c'est me donner envie de dormir. Surtout que le questionnement interne de Janeway, il ne resurgira jamais à l'avenir, donc... c'était bien utile.

3x08/09 - Future's End :
Du time-travel dans tous les sens, Sarah Silverman qui court avec enthousiasme (bouncy ! :mrgreen: ) mais qui joue toujours à la Sarah Silverman (comprendre qu'elle minaude beaucoup, avec un ton ironique et moqueur), des figurants qui reviennent toutes les trois minutes à l'écran pendant les scènes de foules, des fringues 90s, des dialogues WTF ("Who are you, people, and what is that thing in your pants !?"), un écran d'ordinateur qui ressemble à de l'Atari 2600, l'holo-émetteur portable du Doc qui fait sa première apparition, Torres et Chakotay qui sont pris en otage par des extrémistes de droite anti-gouvernement (huhuhu, l'intrigue qui ne sert à rien), et un rythme assez bancal, qui me fait dire qu'au lieu de 80 minutes, cette histoire aurait été plus efficace sur 40. M'enfin, ça se regardait (non sans être parfois un peu trop ennuyeux), et c'était même assez fun par moments (en partie parce que c'est déjà supra-daté)... mais le tout finissait quand même par se dégonfler gentiment... 

3x10 - Warlord :
Un running amusant (l'holoprogramme club de vacances de Neelix, à la fois hilarant de par l'esthétique sexy-mais-pas-trop/lamé à paillettes de toutes les potiches siliconées en bikini, et sympathique, parce que B'elanna en maillot :sweat: ), mais une histoire un peu bancale (Kes possédée par un despote alien appelé Tyran, qui veut conquir le mooooooonde, mouhahahahaha *riremaléfique*), sauvée par une Jenn Lien qui en fait trois tonnes, se prend pour l'Intendante Kira dans le Mirror Universe, et rend le tout joyeusement overzetaupe. Par contre, le black corpulent qui joue un moment les aliens sous les ordres de Kes était particulièrement mauvais.

3x11 - The Q and the Grey :
Un épisode apparemment détesté par le fandom (comme la majorité des épisodes "légers", d'ailleurs, parce que "TREK IS SERIOUS BIZNESS"), mais que je trouve toujours sympatoche, voire même réussi, jusqu'à la fin un peu bancale façon fusillade d'actioner forcée.

3x12 - Macrocosm :
Janeway & Neelix qui reviennent à bord, mais le vaisseau est vide, envahi par grosses bestioles virales agressives. Autrement dit, c'est Janeway en mode Ripley grimaçante avec un débardeur trempé et un gros gun. Gros gros bof, et des clichés à la pelle, mais apparemment, le fandom apprécie celui-là "si on met son cerveau de côté". Je retiens juste la scène de Tom & B'el qui s'engueulent à la cantine, et qui souligne une nouvelle fois que les persos secondaires devraient être plus souvent développés dans de petites scènes de ce genre.

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo : Stephen King's Rêves et Cauchemars (2006)

Publié le 13 Décembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Cinéma, Critiques éclair, Review, Télévision, Halloween, Fantastique, Thriller, Drame, Comédie, Anthologie, TNT

Mini-série de huit épisodes diffusés en 2006 sur la chaîne TNT, Rêves et Cauchemars est passée assez inaperçue à son apparition sur les petits écrans américains. Ne bénéficiant ni du budget ni de la publicité des autres adaptations télévisuelles de King, cette mini-série a beau posséder une distribution intéressante, elle est en effet un peu trop inégale pour convaincre totalement.

Dans le désordre, quelques impressions de visionnage :

1x02 - Crouch End :

Un couple en vacances à Londres se perd à Crouch End, portail vers une dimension lovecraftienne...

Je me souvenais un peu de la nouvelle originale, du moins de quelques passages... et là, et bien... c'est Masters of Horror 2.5. Avec ce que ça sous-entend qualitativement. Jeff Beal à la musique, sympathique... le couple est très attachant, c'est assez joli visuellement... mais effectivement, c'est du lovecraftien très classique, en moins bien, et sans réelle tension : les sfx sont moches, les persos ont des réactions peu naturelles face aux évènements (ils perdent instantanément pied... ou alors c'est qu'ils surjouent constamment, je sais pas - surtout Forlani, qui a dû prendre des cours de comédie à la Tom Welling School of Acting), la réal alterne le bon et l'hideux, ça passe d'un truc à un autre sans s'y attarder, et la fin ne fonctionne pas très bien, la faute aux mauvais SFX du chat... Paglop, donc.

2/6

1x01 - Battleground :

L'affrontement sanguinaire entre un tueur à gages, et les petits soldats envoyés par sa dernière victime, patron d'une entreprise de jouets...

Une nouvelle dont je me souvenais très bien... et cette version, écrite par le fils Matheson, et réalisée par le fils Henson, est assez marrante. William Hurt est bon, Mia Sara passe à l'écran, l'absence de dialogue ne gêne pas du tout, les sfx sont plutôt bons... Par contre, l'épisode aurait clairement gagné à être amputé des 10 premières minutes illustrant le meurtre, qui auraient facilement pu être résumées en quelques phrases au début de l'épisode, pendant le passage de Hurt à l'aéroport... et un peu plus de rythme n'aurait pas été le malvenu... mais c'est quand même fun.

4/6

1x05 - The Road Virus Heads North :

Un auteur de romans d'horreur achète un tableau sinistre dont il s'inspire... mais bientôt le tableau commence à montrer les images d'évènements dramatiques réels.

Aucun souvenir de la nouvelle si ce n'est le pitch de base... La version épisode, elle, est très bof. La réalisation est très moyenne, pleine d'effets bancals, le rythme n'est pas génial, et l'adaptation est dénuée de rythme ou de suspense : on devine le dénouement dès le premier changement du tableau, et après, tout se déroule de manière systématique, presque machinale, avec des mini-intrigues secondaires, et des personnages qui ne servent pas à grand chose, si ce n'est à donner un peu de profondeur au perso de Berenger... L'absence de conclusion n'aide pas, tout comme la musique trip-hop/jazz/je sais pas quoi, gentiment soûlante... Bref...

2/6

1x04 - The End of the Whole Mess :

Agonisant, un réalisateur narre l'expérience menée par son frère, un vrai génie, décidé à mettre un terme à la violence de la société, quel qu'en soit le prix...

Absolument aucun souvenir de celui-là non plus, donc un épisode abordé avec un esprit frais... Bon point, la présence de Ron "Office Space" Livingston. Et dans une moindre mesure, celle de Henry "E.T." Thomas, même si sa tête me rappelle trop le désastreux Chocolate. À part ça, des sfx très limités... heureusement, car s'ils devaient tous être comme le bébé qui parle, ça aurait été un vrai carnage. Je me demande d'ailleurs s'ils n'ont pas concentré tous le budget effets spéciaux dans le premier épisode, pour le coup. Sinon, un très chouette épisode, assez touchant, et très bien interprété.

4.5/6 

1x03 - Umney's Last Case :

Un écrivain s'insère dans son nouveau roman, pour tenter d'obliger son personnage principal, Umney, à prendre sa place dans la vie réelle...

Ah, celui-là, je l'ai adoré. En même temps, je suis fan de l'ambiance noire des 30s, et de Macy donc, là, c'était parfait pour moi, avec ce face à face auteur/création. Pas parfait, cela dit, avec quelques moments de surjeu un poil trop flagrant, mais rien de rédhibitoire. Et puis la réal était jolie.

4.5/6

1x06 - The Fifth Quarter :

La chasse au trésor d'un détenu, prêt à tout pour mettre la main sur de l'argent volé et dissimulé...

Aucun souvenir de la nouvelle non plus. Un épisode sans aucun passage surnaturel, ça fait un choc, mais pourquoi pas. Bowman s'amuse à faire comme dans Day Break, il rajoute des effets purement gratuits, comme du ralenti, des jump-cuts, des trucs comme ça... pas utile. Sinon, l'histoire en elle-même est pas déplaisante, mais loin d'être exceptionnelle. C'est solide, porté par de bons acteurs, mais en fin de compte (attention, paradoxe) il se passe plein de choses sans que rien vraiment ne se produise de manière crédible (tout arrive sans réelle difficulté, il arrive, il bute un gars, il repart, le tout en 4 minutes chrono, ça s'enchaîne, c'est trop rapide, et trop survolé... il y aurait pourtant de quoi en faire un long-métrage, de cette histoire, en développant un peu). Un épisode moyen.

3/6

1x08 - You Know They Got A Hell Of A Band :

Un couple arrive à un endroit assez étrange, où les fantômes des stars de la musique sont tous présents...

Beaucoup plus space, celui-là... mais pas moins fun, avec Steven Weber qui débarque avec sa femme dans une ville étrange au milieu de nulle part, où vivent toutes les stars disparues du rock'n'roll... une ville que l'on ne quitte pas facilement. Très (trop ?) Twilight Zone, effectivement, comme ils le font remarquer...

4/6

1x07 - Autopsy Room Four :

Mordu par un serpent venimeux, un homme perd conscience, et entre dans un état catatonique, qui l'amène à assister impuissant à sa propre autopsie...

Voix-off un peu saoûlante, mais ça se laisse regarder, sans plus. La scène du serpent dans l'ascenseur est particulièrement moche et ratée, mais à part ça, c'est parfois amusant. De là à en faire un épisode de 45 minutes....

3/6

 

Bilan :

Sur huit épisodes, le bilan est très mitigé : près de la moitié des épisodes peine à atteindre la moyenne, tandis que l'autre moitié ne s'élève finalement pas très haut (deux épisodes sympas, sans plus, et deux bons épisodes qui ont tout de même des défauts évidents). Cela dit, ce n'est pas pire que le bilan des Masters of Horror et autre Fear Itself, donc après tout... et le générique et sa musique, très Tales from the Crypt dans l'esprit, sont très sympathiques, ça aide.

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Les bilans de Lurdo : Chair de Poule, saison 1

Publié le 18 Janvier 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Anthologie, Fantastique, Horreur, Comédie, Jeunesse, Fox

On ne présente plus non plus Goosebumps, l'anthologie fantastique pour enfants/ados inspirée des romans de R.L. Stine : succès international, omniprésence médiatique, le show, diffusé de 1995 à 1998 aux USA, est l'un des succès indubitables du petit écran pour enfants. Au point que la série a quasiment éclipsé Fais-moi peur dans la mémoire de plusieurs générations, cette dernière étant souvent considérée comme moins effrayante et plus cheap que ce Chair de Poule.

Saison 1 :

Et pourtant, en regardant la première saison de Goosebumps, l'on s'aperçoit très rapidement qu'il n'en est rien, et que la réalité est même plutôt toute autre. Immédiatement, en effet, on sent le gouffre qui existe entre les deux séries. Fais-Moi Peur était principalement un série à destination des enfants & ados (8-14 ans, je dirais), un peu cheap dans les premières saisons, mais totalement regardable par des spectateurs plus âgés (même une fois le facteur nostalgie évacué), et somme toute assez bien ficelée, lors des bonnes saisons.

Goosebumps, elle, est une série Fox Kids, beaucoup plus enfantine et basique (limite un peu niaise), difficilement appréciable pour un spectateur désormais adulte. Tout est constamment étriqué et fauché dans sa réalisation comme dans ses sfx, c'est rarement rythmé, les fins d'épisodes sont abruptes (comme s'ils avaient perdu la dernière page du script) et le show tout entier est clairement destiné à une tranche d'âge inférieure à celle de FMP. Sans compter que, contrairement à cette dernière, le cast de Goosebumps manque affreusement de diversité ethnique, avec des persos principaux quasi-exclusivement blancs dans les premières saisons. Ce qui fait un peu tâche alors que l'une des grandes qualités de FMP, c'était précisément d'avoir un cast pluri-ethnique ultra varié.

Donc pour sa première saison, alors en concurrence directe avec la saison 5 de Fais-Moi Peur, Chair de Poule ne fait franchement pas le poids. Après, nul doute que pour ceux qui étaient fans des bouquins, les voir portés à l'écran devait être suffisant pour passer un bon moment...

Épisodes :

01/02 - R.L. Stine qui fait la présentation, ça ne le fait pas. Pas motivé, robotique, il n'est pas à l'aise, et ça se sent. Bon, sinon, le fameux épisode du masque d'Halloween qui transforme son porteur en monstre. L'héroine est est assez agaçante, avec son côté peur de tout et de tout le monde joyeusement surjoué (sans compter qu'en plus elle vole le masque en question), l'exposition est plutôt maladroite, et le fameux masque sensé être "plus vrai que nature, et bouger comme de la vraie peau" est affreusement rigide. Un double épisode qui est, en plus, trop long pour ce que ça raconte.

03 - Un ado de 12 ans (le Stifler des dtv American Pie) décide de se venger de sa petite soeur en endommageant l'horloge de ses parents pour lui faire porter le chapeau... mais à la place, l'horloge lui fait remonter le temps. Assez simpliste, à la fois dans l'histoire et la réal, et la fin est WTF, avec l'ado qui, tout content, efface la naissance de sa soeur de l'histoire, et retourne fils unique à son époque.

04 - Une ado qui crie "au monstre" tout le temps, finit par en voir un vrai à la bibliothèque, mais personne ne la croit. Uber-convenu, ça cabotine, et des bouts de la scène de métamorphose du monstre sont même répétés plusieurs fois... reste le twist de fin, amusant, mais absolument pas crédible.

05/06 - Une tête familière (déjà dans FMP, qui plus est la même année) arrive dans un camp de vacances bizarre, autour duquel rôde un garou. Un double épisode qui tourne plutôt à vide, et qui se conclut par un double twist bancal au possible - 1) tout ça n'était qu'un test du gouvernement, et 2) "maintenant que tu es prêt, nous pouvons partir en expédition sur Terre, c'est un endroit bizarre et dangereux" (avec plan de la Terre dans le ciel, comme vue de la Lune) - Euh... okay.

07 - Encore une adapt du Fantôme de l'Opéra, bien soporifique, et avec une fin en queue de poisson. Zzzzzzz....

08 - Un épisode bancal, qui mélange trois intrigues différentes (un piano hanté qui joue une mélodie la nuit, un prof de piano bizarre obsédé par les mains de ses élèves, et un homme de ménage ingénieur en robotique) qui ne fonctionnent jamais vraiment de manière homogène, qui sont baclées, et qui annihilent l'effet de la seule scène potentiellement marquante de l'épisode. Et encore une fin à l'arrache.

09 - Le jeune conteur de FMP (le seul à être revenu en régulier pour les deux dernières saisons) dans une histoire de Momie qui revient à la vie à l'ouverture d'une tombe. Enfin, il faut attendre les 5 dernières minutes pour que quelque chose se produise... et quand ça se produit... ça dure 1 minute, et c'est fini.

10 - Marionnette maléfique, tout ça... Bof.

11 - Un jeune garçon se transforme petit à petit en chien, après s'être mis de la lotion solaire étrange. Ça aurait pû être fun (notamment le twist de fin) si ça n'était pas aussi cheap et mal joué.

12/13 - Deux gamins qui se battent contre la plante body-snatcheuse qui a pris la place de leur père et le maintient en captivité au sous-sol. Beaucoup trop long pour le peu que ça a à raconter.

14 - Amanda Tapping & Katharine Isabelle emménagent dans une nouvelle maison, occupée par une éponge carnivore porteuse de malchance. Cheapissime (la tronche de l'éponge, on dirait un muppet foireux), pas trop mal interprété, mais loin d'être palpitant.

15 - Tiens, une photocopie de l'épisode de FMP sur l'appareil photo qui prédit la malchance... apparemment, le roman original de Chair de Poule est sorti quelques semaines avant la diffusion de l'épisode de FMP, donc soit il y a eu pompage ultra-rapide de FMP sur Stine, soit les deux ont développé le même concept à partir de l'épisode de la Twilight Zone qui avait un thème similaire. En tous cas, dans celui-ci, il y a Ryan Gosling, un méchant à la perruque immonde, un appareil photo au design ridicule... et cet épisode n'arrive, après tout, que trois ans après celui de Fais-moi Peur.

16/17 - Stine qui présente à nouveau le show, toujours aussi peu à l'aise. Une actrice du pilote qui revient. Deux gamins poursuivis par un bourreau fantôme lors d'une visite à la Tour de Londres. Encore une fois, si ce n'est pas trop mal interprété (du moins en ce qui concerne les gamins, parce que du côté des péquenots et de leur quasi- "Burn The Witch", ça cabotine à fond) c'est un double épisode vide, l'histoire n'étant pas suffisante pour remplir plus d'un épi normal. Et le twist de fin, qui est supposé apporter un éclairage différent sur le double épisode, est franchement trop capillotracté pour être convaincant.

18/19 - À nouveau, Stine, et à nouveau, un double épi, sur Brendan Fletcher qui s'installe dans une vieille baraque au milieu du bayou avec sa famille, qui trouve un chien, et qui est confronté à un loup-garou. Mouais, ça n'avance pas du tout et c'est hypra convenu.

Bilan : une saison guère engageante, mollassonne et peu inspirée. Ça ne promet pas grand chose pour la suite...

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (suite et fin)

Publié le 29 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Starhunter 1x12-18 :

- Goodbye, So Long : À l'occasion d'une session shopping sur une station, l'équipage tombe sur un ancien pote de Montant, qui meurt subitement. Son comparse - qui passe son temps à draguer Percy - cherche alors refuge sur le Tulip. Comme d'hab, ça met un temps fou à se mettre en route et à progresser, mais la dernière partie de l'épisode est regardable. Et les soupçons qui commencent à peser sur Luc pas inintéressants.

- The Most Wanted Man : Plutôt bon, cet épisode : le Tulip et ses membres d'équipage attirent l'attention de toutes les puissances de leur secteur de la galaxie lorsqu'ils reçoivent pour mission la capture d'un homme aux pouvoirs "Flashesques", clef pour décoder les mystères du Divinity Cluster. Un épisode mythologique, qui met à jour les secrets de Luc, et laisse sous-entendre pleins de trucs passionnants.

- Half Dense Players : À ma grande surprise, un second épisode mythologique réussi, sur une artiste française aux visions étranges (possiblement provoquée par la mutation du Divine Cluster), dont le transport à bord du Tulip amène au premier contact avec les entités extraterrestres entraperçues dans le pilote... le tout sur fond de conflit entre Luc, Percy et Dante. Paré ne gagnera pas d'Emmy avec cet épisode, mais ça fonctionne plutôt bien, et surtout ça avance à grands pas.

- Dark & Stormy Night : Un clip-show bien gonflant qui résume toute l'histoire du Divine Cluster et de Luc. On s'en serait bien passé.

- Super Max : Le gros saoûlant qui fait toutes les intros des épisodes vend le Tulip a un mec qui veut le transformer en prison. À l'équipage de se débrouiller pour récupérer le contrôle du navire, tout en tentant d'esquiver la femme nymphomane du nouveau proprio. Plutôt fun, comme épisode.

- A Twist In Time (part 1) : Alors qu'il transporte un dangereux serial killer, le Tulip est gravement endommagé par des perturbations temporelles qui coûtent la vie à un membre de l'équipage. Aux autres de le sauver, façon Groundhog Day. Classique et assez prévisible, donc, mais néanmoins relativement efficace, pour peu qu'on ne s'attende pas à un chef d'oeuvre d'originalité.

- Eat Sin (part 2) : Conséquences du précédent, avec les membres d'équipage du Tulip qui basculent chacun à leur tour dans des continuums temporels différents, alors que le serial killer s'échappe et les traque l'un après l'autre. Pas inintéressant, notamment parce que le bad guy est bien déjanté, bien interprété, et qu'il y a un peu de toutéliage.

Starhunter 1x19-22 :

- Bad Girls : Percy fait une crise d'adolescence tardive et se rebelle, alors qu'elle subit la mauvaise influence des filles d'un passager louche. Pas passionnant ou super crédible, notamment parce qu'ils ont écrit les trois filles comme des ados de 15 ans, alors que les actrices ont l'air d'avoir 25-30 ans... mais bon, c'était l'épisode filler avant d'attaquer le triple épisode de fin, donc fallait pas s'attendre à mieux.

- Bad Seed (1/3) : Un commando de l'Orchard prend le Tulip d'assaut, capture Montana pour le soumettre au Divinity Cluster, et pour tenter de le faire entrer en contact avec son fils par hypnose télépathique. Pendant ce temps là, Carvaggio est hijacké par un virus, et Percy tente de ramener la situation à la normale... jusqu'à ce qu'une Raider arrive à bord. Du toutéliage dans tous les sens, de la mise en place de season finale, bref, c'était pas mal.

- Travis (2/3) : Percy, capturée par les Raiders, rencontre enfin le fils de Montana, pendant que ce dernier se la joue négociateur avec les Raiders, pour échanger les Graines contre son fils et sa nièce. Déjà, Montana est un négociateur calamiteux, il y avait 25 manières différentes de retourner l'échange à son avantage, mais non, il n'y pense jamais... quant au reste, plutôt intéressant (à défaut d'être bien joué), notamment sur le toutéliage et l'explication de la destinée de Travis.

- Resurrection (3/3) : Eccleston, le terroriste omnipotent du pilote, revient pour avertir l'humanité du véritable danger posé par le Cluster Divin, pendant que l'équipage du Tulip tente de s'accoutumer à la présence de Travis parmi eux, et que les Raiders fondent sur la Terre. Un season finale prenant, à l'image finale joyeusement frustrante.

 

Bilan Starhunter saison 1 :

Les - :

- C'est über cheap, et souvent filmé dans l'ombre pour rendre les décors crédibles.

- C'est un format 48 minutes, avec ce que ça entraîne de longueurs et de manque de rythme. À noter que les insupportables 2min 30 d'introduction par le propriétaire du Tulip étaient coupées aux States, et qu'elles peuvent sans problème être zappées, vu qu'elles n'apportent rien du tout si ce n'est une intro à la Rod Serling... mais en beaucoup plus soporifique.

- Ce n'est pas franchement bien interprété. Outre le mélange assez marrant des accents anglais, ricains, québécois, et français (coprod oblige), et (à la limite) en imputant le jeu particulier de Tanya Allen à un choix d'interprétation du personnage pas forcément maîtrisé par les réals (cf. Zooey Deschanel dans Tin Man), reste que le cast de la série, guests comme réguliers, est assez moyen, voire parfois mauvais.

- Le clip-show, c'est le mal.

Les + :

- C'est de la sf télévisée. Et il n'y en a pas suffisamment pour faire la fine bouche.

- C'est canadien. Et comme Lexx, c'est donc plus détendu et moins politiquement correct que leurs homologues ricains (nudité, drogue, etc).

- L'arc mythologique du Divinity Cluster est assez réussi et cohérent, il a une explication à la fin de la saison.

- Idem pour les personnages, qui voient leurs histoires respectives avancer, et trouver une conclusion.

- Un intérêt historique certain : Whedon a clairement dû voir la première moitié de saison de ce show avant de faire son Firefly, puisqu'on y retrouve les grandes lignes des aventures de Mal & co ; Le vaisseau tout pourri, avec à son bord une jeune ingénieur gentiment impertinente qui rêve de voir l'univers et traîte le capitaine comme son grand frère ; un capitaine grand, charismatique et brut de décoffrage, au passé torturé, et qui porte un browncoat ; son premier officier, une amazone noire aux cheveux longs, ancienne militaire fidèle à son capitaine ; l'organisation scientifique faisant des tests sur certaines personnes pour leur conférer et/ou exploiter leurs dons étranges ; la planète Miranda, lieu désormais ravagé par de telles expériences, dont le produit est une jeune femme-enfant incohérente et artiste martiale qui trouve refuge à bord du Tulip le temps d'un épisode ; l'environnement low-tech désertique rouillé, et les gunfights ; les équipes rivales de contrebandiers et autres chasseurs de primes ; le concept du médecin en fuite, en compagnie d'un proche victime des expériences de l'organisation scientifique secrète ; les Raiders ; etc, etc, etc...

Pour être clair, Firefly n'est pas du copier-coller de Starhunter (les ressemblances s'atténuent d'ailleurs à mesure que Starhunter progresse), cette dernière série étant de toute façon largement enterrée par la série de Whedon, et ce dans toutes les catégories. Mais les similarités sont néanmoins trop nombreuses pour n'être que des coïncidences fortuites.

Peut-être Joss a-t'il vu un épisode en passant, et des réminiscences ont-elles resurgi lors de l'écriture de Firefly, ou bien peut-être s'était-il clairement dit "ah, tiens, ya de bonnes idées, mais c'est super cheap et assez mauvais, comme truc... je peux faire mieux". Après tout, il l'avait déjà fait avec Angel/Forever Knight. (d'ailleurs, je voudrais pas dire, mais le coup du gamin enlevé au héros, et retrouvé 15 ans plus tard, une fois devenu un jeune adulte aux capacités extraordinaires, ayant du mal à renouer avec un père qu'il n'a jamais connu, ça fait vraiment penser à ce que Joss a fait avec Connor/Angel deux ans plus tard...)

Reste que pour l'amateur de séries de sf, la première saison de Starhunter est assez amusante à regarder, précisément pour ces ressemblances frappantes...

 

Conclusion :

Regardable, pour peu que l'on sâche à quoi s'attendre, à savoir une prod canadienne low-budget, avec des acteurs de second plan, et qui ne cherche pas à se présenter comme la révolution philosophique/visuelle/scénaristique du genre.

Bref, une série mineure dans la catégorie space-op tv.

Par contre, si l'on parvient à faire abstraction de la forme relativement faiblarde, le fond est plutôt maîtrisé, et les épisodes mythologiques assez sympathiques. Ce qui est assez rare pour être noté. En tout cas, après un début de visionnage assez peu motivant, je dois dire que la seconde moitié de la saison - épisodes de meublage exceptés - remplissent plutôt bien leur office, et font que l'on quitte le show avec une impression mitigée, certes, mais mitigée et positive.

(maintenant, resterait à regarder la saison 2, à savoir Starhunter, 30 ans après, un reboot total et raté dans lequel la prod n'a gardé que le vaisseau, le proprio, et Percy.... S'il y a des volontaires...)

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Halloween Novembrrrfest 2014 - 40 - Demons Never Die (2011), Ghost Shark (2013), The Tomb/Ligeia (2009) & The ABCs of Death 2 (2014)

Publié le 8 Novembre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Télévision, SyFy, Comédie, Anthologie

Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest 2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

Demons Never Die :

Archie (Robert Sheehan), Samantha (Emma Rigby), Kenny (Jason Maza), Ashleigh (Shanika Warren-Markland), Sachin (Jacob Anderson), Jasmine (Jennie Jacques) et James (Jack Doolan) sont des adolescents anglais tous perturbés, et qui ont fait le pacte de se suicider ensemble. Mais avant qu'ils n'aient eu le temps de mettre leur projet à exécution, un tueur mystérieux s'en prend à eux, et les élimine un à un...

Pas de "vrais" démons en perspective dans ce slasher anglais bourré de visages familiers, mais qui malheureusement peine à vraiment susciter l'intérêt du spectateur, tant il est mollasson et cliché.

Assez regrettable, à vrai dire, de gâcher une distribution aussi intéressante avec une illustration visuelle, sonore et musicale aussi forcée, et avec un script aussi creux... d'autant que le film est plus intéressant lorsque les ados discutent entre eux au quotidien, plutôt que lorsque la mort rôde.

1/6

Ghost Shark :

Dans la petite ville de Smallport, un requin blanc abattu par des locaux meurt dans une cave mystique, et revient bientôt à la vie sous forme ectoplasmique, capable d'apparaître et de tuer dans n'importe quel liquide, de l'océan jusqu'au simple verre d'eau...

Un bon gros nanard made in Syfy, qui bien heureusement ne se prend jamais au sérieux, et joue clairement la carte de la série Z déconneuse, pleine de bimbos en bikini, assez mal jouée (Mackenzie Rosman est mimi, mais niveau implication dans son jeu ce n'est pas ça), plutôt fauchée, avec des effets spéciaux déplorables, et un scénario gentiment con.

Mais paradoxalement, ça en devient presque amusant à regarder.

3/6 (sur l'échelle des nanards)

The Tomb/Ligeia :

Jonathan Merrick (Wes Bentley), auteur et chercheur réputé, est fiancé à la belle Rowena (Kaitlin Doubleday), lorsqu'il rencontre l'ensorcelante Ligeia (Sofya Skya) ; celle-ci, mortellement malade, est prête à tout pour rester en vie et, grâce à ses pouvoirs mystérieux, elle dérobe l'âme d'autrui, avec comme nouvelle cible celle de Merrick...

Une adaptation particulièrement libre de Poe, avec une réalisation assez soignée et inventive malgré le budget de production clairement fauché : c'est tourné dans les pays de l'Est, ça parle un anglais très local, il y a de la nudité gratuite typique de la région, ça se traîne considérablement, il y a quelques acteurs qui cachetonnent (Eric Roberts, Cary Tagawa, Michael Madsen), et de manière générale, c'est assez médiocre (pour être gentil) sur tous les plans (notamment Wes Bentley, transparent au possible).

1.25/6

The ABCs of Death 2 :

Second opus de cette anthologie sur le thème de la mort, après le premier film en 2012. Au programme, un générique animé très réussi, et 26 courts-métrages plus ou moins inspirés.

- A : un segment très 80s et clippesque sur un tueur à gages incapable confronté à la dure réalité de sa mission. Amusant. 3.5/6
- B : une équipe de documentalistes animaliers sont confrontés à un blaireau mutant. Bof. 2/6
- C : un innocent est lynché par erreur par les habitants d'un village anglais. Gore, mais creux. 2/6
- D : de la stop-motion glauque & WTF signée Robert Morgan. Diablement efficace. 5/6
- E : un triangle amoureux vire au massacre parmi des naufragés sur une île déserte. Plutôt fun, et tourné en un seul (faux) plan séquence. 4.25/6
- F : une parachutiste israelienne coincée dans un arbre est confrontée à un jeune arabe belliqueux. Bon gros bof. 1.5/6
- G : un glandeur en prise avec son grand-père étrange. Absurde et inabouti. 2.25/6
- H : un baiser qui vire à la bataille rangée entre deux amants, tel qu'animé par Bill Plympton. Forcément surréaliste, mais je ne suis pas du tout fan. 3/6 pour la technique.
- I : une grand-mère démoniaque vs sa famille en quête d'héritage. Pas désagréable, mais pas très clair. 3/6
- J : une histoire bizarre de prêtres tentant d'exorciser un gay qui les voit comme des démons, et possède les stigmates du Christ. Pas ultra-limpide, mais pas forcément mauvais pour autant. 3/6
- K : une étrange sphère noire au dessus d'un immeuble transforme tous ses occupants en psychopathes, sous le regard paniqué d'une jeune femme témoin de la scène. Efficace. 4.25/6
- L : dans une tribu au Niger, un sacrifice humain est interrompu, et la tribu est alors maudite. Très très fauché et amateur, notamment dans ses effets. 1.5/6
- M : un gros défoncé en slip fait un carnage au ralenti dans une rue. Mouais. 2.75/6
- N : une après-midi d'Halloween à NYC, par Larry Fesseden. Bon gros bof, et c'est visuellement assez moche, en plus. 1/6 pour le caméo de Voltaire.
- O : après qu'une épidémie de zombification ait été guérie par un vaccin miracle, une survivante est accusée de meurtre par le tribunal des ex-zombifiés. Original et efficace. 4.5/6
- P : trois détenus (façon Daltons ou Stooges) en cavale sont confrontés à des esprits. Très très mauvais, nonsensique et surjoué. 0/6
- Q : un test psychologique façon Dianétique débouche sur des conséquences inattendues pour celui qui le passe. Amusant, sans plus. 3.25/6
- R : un jeu de roulette russe entre trois allemands cloîtrés dans une cave durant une invasion de monstres. En n&b, un segment tendu et réussi, bien que basique. 4/6
- S : au téléphone avec sa femme, restée en Angleterre, un homme en voyage d'affaires en France est contraint d'écouter le meurtre de son épouse aux mains d'un intrus. Le split-screen est un gimmick sympa et qui fonctionne, et le twist final est efficace. 4.25/6
- T : un tournage de porno vire au massacre quand la starlette s'avère être un démon tentaculaire. Con, moche, et mal foutu. 1/6
- U : dans un futur proche, la beauté est la norme, et quiconque n'y correspond pas est aussitôt éliminé. Simple, mais efficace, et typiquement Natali. 3.5/6
- V : l'escapade vacancière de deux potes en Asie tourne au massacre sous les yeux de la copine de l'un d'entre eux, à l'autre bout du téléphone. Simple et direct. 3.5/6
- W : une parodie de pub de jouets des années 80, dans laquelle les gamins sont expédiés dans le monde d'héroic fantasy de leurs jouets, où tout est corrompu et perverti. Décalé et très très fun, avec des gloumoutes débiles et des effets volontairement ringards. 5/6
- X : une gamine énerve sa nounou Béatrice Dalle, qui finit par la tuer. Mwé. Un peu prévisible. 3/6
- Y : une adolescente japonaise déprimée et suicidaire s'imagine la mort de ses parents dans une rêverie éveillée improbable, gore et nonsensique. Assez délirant et improbable. 4.25/6
- Z : abandonnée par son époux pendant treize ans, une femme enceinte conserve sa fille dans son ventre grâce à des racines magiques, et a des discussions avec celle-ci... jusqu'à ce que vienne enfin le moment de l'accouchement. Perturbant, glauque et peu ragoûtant. 4.5/6

Au final, une anthologie à 3/6, ce qui est un peu mieux que le premier film.

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Les bilans de Lurdo - Tween Wars II : Jonas & Rush

Publié le 18 Avril 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Sitcom, Musique, Tween, Jeunesse, Disney, Nickelodeon

Episode II : The Parker Lewis Effect

Loi n°3 de la Tweencom : si chez Mickey tu veux prospérer, les talents musicaux de tes interprètes aux épisodes tu devras intégrer, pour la promotion croisée avec Disney Records assurer.

Loi n°4 de la Tweencom : à l’identique, pas plus d’un bruit organique (pet, vomi, etc) par épisode tu ne pourras employer.

Loi n°5 de la Tweencom : si le shipping à tout prix tu devras favoriser, pas plus d’un seul baiser par saison tu ne pourras utiliser : chastes et purs tes personnages à tout prix devront rester.

 
Exception : si chez Nickelodeon tu es employé, les lois 3 à 5 tu peux oublier, et comme bon te semble tu peux faire.

 



Jonas (2009-2010)
 

Un clown, une blonde, un tombeur à sourcils, une fangirl obsessive, et un romantique introverti : le plus supportable n’est pas forcément celui qu'on croit… 

Koicé ?

Les frères Jonas qui jouent le rôle des frères Lucas qui forment le groupe Jonas qui sont des superstars mégacélèbres qui vont quand même au lycée, mais qui sont trop beaux, trop populaires, trop occupés, et trop talentueux.

Aveckicé ?
Les frangins Jonas, plutôt bons acteurs ; une blonde quelconque, pas mauvaise, mais sans aucun charisme, dans le rôle de leur styliste/amie d’enfance ; une fangirl hystérique, jouée par Nicole Anderson, qui assure son personnage ; des agents, des parents, un petit frère… qui tous disparaissent en saison 2.

Koiçavo ?
Initialement conçue comme une version masculine de Hannah Montana – où Miley Cyrus est superstar de la musique la nuit, et lycéenne incognito le jour – la série Jonas était sensée mettre en scène les Jonas, trois musiciens qui se servent de leur carrière musicale pour couvrir leur double vie de super-espions.

Pas de bol, entre la conception du projet, et son tournage, les Jonas deviennent les nouvelles méga-stars de la chaîne : plus question de les représenter comme de simples musiciens en galère. La solution de Disney ? Un show à la Entourage, sur leur quotidien de superstars.

Reste qu’avec un sujet comme "le dernier groupe à la mode pour tweens en chaleur", on pouvait craindre le pire : en l’occurrence, un soap pour ados insipide, dans lequel les trois frangins seraient adulés et irrésistibles.

Aussi, grosse surprise en découvrant la saison 1 du show, tant l’influence de Parker Lewis y est présente : alors oui, les Jonas sont des superstars adulées qui vont encore au lycée, et leurs clips occupent deux bonnes minutes par épisode (merci l’avance rapide), mais le reste du temps, c’est filmé à la caméra mobile, sans rires enregistrés, avec des effets musicaux et vidéos absurdes, des persos qui parlent à la caméra, des péripéties rythmées, et pas mal de gags visuels.

Bref, c’est regardable et gentillet, bien que loin d’être dénué de scories, et le thème musical a un refrain qui s’avère finalement assez ronge-crâne au bout d’une poignée d’épisodes.

Malheureusement, le show se fait pilonner au baromètre d’audience par Nickelodeon, que ce soit par iCarly, ou par la série concurrente, Big Time Rush. Résultat : Disney décide de tout chambouler pour la saison 2.

Adieu les parents et le frère, bonjour une tante saoulante et un voisin envahissant, les Jonas débarquent à LA, et tout le show ne tourne plus qu’autour de leurs histoires d’amour super méga trop compliquées avec les deux filles, leur carrière, etc… le tout filmé au premier degré, comme un mauvais épisode d’Entourage. À se pendre, donc. Et il faut attendre un caméo de David Henrie (de Wizards of Waverly Place) dans les derniers épisodes, pour enfin retrouver un peu du cartoon de la saison 1, le temps de quelques scènes.

Perte de Santé mentale :
Relativement négligeable en s1 ; ambulance directe vers l’asile d’Arkham en s2.
 



Big Time Rush (2009 - ?)
 

Le mec normal, l’intello, le producteur has-been, le beau gosse égocentrique, et le teubé qui porte toujours un casque... sauf sur la photo :\ 

Koicé ?

Quatre ados joueurs de hockey un peu teubés passent un casting, et deviennent le nouveau boys band/projet d’un producteur has-been en perte de vitesse. Ils emménagent alors à L.A., dans un hôtel, accompagnés de la mère de l’un d’entre eux, et de sa petite sœur précoce et machiavélique.

Aveckicé ?
Une foultitude de persos. En tête d’affiche, le quatuor du boys band : ils chantent juste, il dansent bien, ils sont assez bons comédiens, et n’ont pas peur de passer pour des idiots… mais ça s’arrête là (ça manque pas mal de charisme tout de même, dans un premier temps). La mère de famille, gentiment déjantée. Ciara Bravo, géniale et très attachante dans le rôle de la petite sœur ambitieuse et manipulatrice. Les petites amies des quatre mecs, toutes dans le ton du show. Le producteur has-been, sorte de clone du catcheur Bully Ray, avec le même caractère, et une assistante/bras droit/souffre douleur qui le mêne pourtant à la baguette. Un trio de mannequins méprisantes et distantes, qui fascinent les mecs du groupe. Le responsable de l’hôtel, machiavélique. Guitar Dude, un dude qui joue de la guitare en arrière plan. Buddha Bob, le responsable de l’entretien de l’hôtel, une sorte d’homme des bois assez particulier. Et Mr Griffin, le big boss de la maison de disques, un mec bodybuildé et autoritaire toujours entouré d’une armée de sbires.
Sans oublier des dizaines de guests, de Snoop Dogg à Fabio en passant par Erik Estrada, Russell Brand, John Cena, ou Lorenzo Lamas en Dr Hollywood, le playboy-chirurgien des stars.

Koiçavo ?
Pour comprendre le show, il faut savoir qu’il a été mis en chantier par la chaîne Nickelodéon quelques mois après le début de la saison 1 de Jonas ; par conséquent, comme souvent dans la guéguerre qui oppose les deux chaînes, BTR est directement inspiré du show concurrent : ton décalé, caméra fixe, pas de rires enregistrés, et un ton qui ressemble fortement à ce qui pouvait se faire dans Parker Lewis.

Sauf que voilà : là où Jonas a toujours été limité par les barrières imposées par Disney Channel, Nickelodeon lâche totalement la bride à l’équipe de BTR. Le résultat est immédiat : Big Time Rush tient plus du cartoon vivant (un mélange improbable de Parker, de Stella, de Spinal Tap, de Big Wolf on Campus, et des épisodes concepts de Community) que de la série de boys band pour minettes.

Attention : ça reste un produit pensé pour établir en parallèle la carrière musicale de BTR. Et qui dit boys band, dit soupe musicale (encore que là aussi, le générique finit par être assez accrocheur… probablement parce que sa mélodie revient régulièrement en ponctuation musicale, durant les épisodes). Mais là, contrairement à la série Jonas, il n'y a que très rarement de clip musical de deux minutes en milieu d’épisode : au pire, on voit vaguement la conception des chansons dans une scène, vingt secondes d’enregistrement, et l’épisode continue. Et ce de manière infréquente (ou alors, les chansons du groupe servent d’accompagnement à un mini-montage qui fait avancer l’épisode).

Parce qu’à vrai dire, il n’y a pas vraiment le temps de souffler, ou de s’attarder, avec ce show. Tout va vraiment à 200 à l’heure, appuyé par des bruitages omniprésents, et un score là aussi cartoonesque, qui fait sienne la technique du mickeymousing, parfois jusqu’à l’overdose.

Mais ça joue toujours avec le médium télévisé (le bon vieux "personnage sort une demi-seconde du cadre = changement de costume", notamment), ça n’hésite pas à en briser les conventions, ça esquive les clichés, les relations (même amoureuses) sont assez bien traîtées, il y a des tonnes de personnages secondaires et récurrents, et puis bon, outre la gamine excellente (qui me rappelle une jeune Selena Gomez, dans son jeu), les quatre leads sont écrits comme de gros boulets gentiment débiles (le teubé du groupe, qui porte un casque de hockey vissé sur la tête pendant toute la saison 1), qui s’en prennent régullièrement plein la tronche (vive le slapstick !). Ça change des Jonas.

Bref, c’est joyeusement absurde, l’épisode spécial Halloween est très fun (avec l'intello du groupe zombifié qui perd tous ses membres un à un), ça ne se prend jamais au sérieux, ça place des références ciné et 80s assez bien vues, et de toute façon, une série qui ne coupe pas au montage Russell Brand en train de demander à ce qu’on lui organise une fête privée pleine de "saucisses", qu’elles soient petites ou grosses, du moment qu’il y en a partout, ça mérite le coup d’œil.

Et n'oublions pas, début 2012, un téléfilm/super-épisode d'une heure, Big Time Movie : ici, les influences sont plus qu'évidentes. Le quatuor (et son entourage) part en concert à Londres, et se trouve embarqué dans une improbable histoire d'espionnage à la James Bond/Johnny English, les quatre chanteurs en profitant pour reprendre de nombreux titres des Beatles. On pense donc forcément constamment aux Fab Four, aux Monkees, et le tout se rejoint dans une ambiance joyeusement légère et décomplexée, au croisement d'une ambiance british, et du ton BTR. Ça fait toujours plaisir.

Perte de Santé mentale :
Aucune, à moins d’une allergie mortelle à quelques secondes de musique boys-band par épisode. Au contraire, même, j'avoue m'être plus marré devant une saison et demi de ce show nawak et déjanté (pour moi un héritier tout à fait digne à Parker Lewis) que devant les trois dernières de HIMYM… mais bon, tout le monde n'accrochera pas au rythme survolté.

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 15 - Holidays (2016)

Publié le 26 Septembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Anthologie

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Holidays :

Anthologie d'horreur en huit segments, qui prennent tous place à une période festive de l'année, avec une musique d'ouverture rétro-Carpenterienne, et quelques visages familiers - entre autres, Seth Green, Clare Grant, la femme d'Eli Roth, le mec d'Epic Meal Time, et la fille de Kevin Smith, dont le papa réalise justement son segment.

# Valentine's Day (par Dennis Widmyer et Kevin Kölsch, réalisateurs de Starry Eyes)

Maxine (Madeleine Coghlan), une adolescente complexée et martyrisée, imagine que son professeur de natation (Rick Peters), malade du coeur, est amoureux d'elle, ce qui fait d'elle la risée de ses semblables. Lorsque le coach la prend en pitié et lui offre une carte de St Valentin, Maxine retrouve du courage, et décide alors de se venger de celles qui la tourmentent.

Un segment assez joliment filmé, avec des choix esthétiques affirmés qui sont assez intéressants. Le tout est un peu surjoué, cela dit, et la chute est beaucoup trop prévisible pour convaincre. 3/6

# St. Patrick's Day (par Gary Shore, réalisateur de Dracula Untold)

Désireuse d'avoir un enfant à tout prix, une institutrice (Ruth Bradley) attire l'attention de l'une de ses élèves (Isolt McCaffrey) qui, à l'approche de la Saint Patrick, use de sorcellerie pour exaucer le souhait de son enseignante. Mais celle-ci n'est pas forcément enceinte d'un petit bébé humain...

Un segment qui souffre particulièrement d'une forme aux effets de style ultra-nombreux (jump cuts, avances rapides, etc) qui finissent par donner une impression globale de décousu et de brouillon, voire même, sur la fin, de grand n'importe quoi kitchouille et risible. C'est dommage, parce que l'approche "rituels païens" à la Wicker Man avait du potentiel, et la scène de l'accouchement n'était pas désagréable (même si elle ne reposait que sur des effets de style, justement). À trop vouloir faire décalé et wtf, cependant, ça finit par être assez lassant et agaçant. 2/6 (nan, mais le serpent géant mi-CGI mi-caoutchouc, franchement...)

# Easter (par Nicholas McCarthy, réalisateur de The Pact, et de At The Devil's Door).

À la veille de Pâques, au moment de se coucher, une fillette s'interroge sur la signification de cette fête, et sur les rapports entre Jésus Christ, et le Lapin de Pâques.

Alors là, coup de coeur. C'est probablement le concept le plus simple du lot (une fillette surprend le Lapin de Pâques en pleine nuit, pendant sa tournée), mais ce Lapin-Jésus-Christ-Pinhead stigmatisé, qui pond des poussins par la paume de ses mains en sang, et fait de la fillette sa remplaçante, ce Lapin, donc, est une réussite, à la fois glauque, malsain, et fascinant. D'autant que le sort réservé à la fillette est intelligemment réservé à un jeu d'ombres d'autant plus efficace. Mon préféré de toute cette anthologie. 4.5/6

# Mother's Day (par Sarah Adina Smith, réalisatrice de... euh... pas grand chose)

Kate (Sophie Traub), une jeune femme ultra-fertile qui tombe enceinte après chaque rapport sexuel, même protégé, se rend chez un médecin pour subir un énième avortement, mais celle-ci la redirige dans le désert, au sein d'un culte féminin de fertilité, qui l'incite à mener sa grossesse à terme.

Absolument aucun intérêt que ce segment assez redondant avec St Patrick's Day, et qui consiste uniquement à des femmes pseudo-hippies qui dansent nues, se baignent ensemble, communient, et se disputent... franchement, il suffit de rajouter une ou deux célébrités, un ou deux groupes à la mode, et voilà, c'est Burning Man ou Coachella. 0/6

# Father's Day (par Anthony Scott Burns, un illustre inconnu)

Carol (Jocelyn Donahue), une enseignante, reçoit le jour de la Fête des Pères une boîte contenant un magnétophone et une cassette audio, sur laquelle la voix de son père décédé se fait entendre. Suivant les instructions de celle-ci, Carol part dans un jeu de piste étrange, pour retrouver son géniteur qu'elle croyait disparu.

Un segment très atmosphérique, sobre et formellement plutôt réussi, avec une très jolie montée en tension passant uniquement par le son... mais dont la résolution est malheureusement particulièrement éventée et prévisible, ce qui affaiblit considérablement le tout. Dommage. 3.5/6

# Halloween (par Kevin Smith, qu'on ne présente plus)

Un groupe de cam-girls (dont Harley Quinn Smith) vit et travaille sous la coupe de Ian (Harley Morenstein), un manager violent, agressif et qui les exploite sans broncher. Le soir d'Halloween, cependant, elles décident de se venger.

Pas de surprise, on est devant du Kevin Smith, c'est très bavard, ça commence dans une superette, c'est gentiment vulgaire et graveleux... et c'est aussitôt totalement raté.

Pas forcément à cause de l'interprétation (Harley Quinn Smith n'est pas exceptionnelle, mais ça passe ; Morenstein surprend car il est excellent), mais plutôt à cause du concept en lui-même : les filles se vengent en assommant Ian, en le mettant en slip devant une webcam, avec un vibromasseur dans le fondement (fondement scellé avec de la super-glue, et vibromasseur branché, via une rallonge, sur une batterie de voiture et une télécommande), et elles l'obligent - via le chat de la web-cam - à se castrer en direct avec un couteau, ou à subir des vibrations insupportables dans l'arrière-train.

Soit. On voit là tout le niveau de ce segment, mais à la limite, pourquoi pas... sauf que tout ce segment s'effondre à partir du moment où l'on réalise qu'avec un couteau en main, Ian n'a qu'à couper la rallonge du vibromasseur pour mettre un terme à toute cette histoire. *soupir* 0/6

# Christmas (par Scott Stewart, réalisateur de Dark Skies, de Priest et de Legion)

Bien décidé à offrir un casque de réalité virtuelle révolutionnaire à son fils pour Noël, Pete Gunderson (Seth Green) est prêt à tout pour l'obtenir, même à l'arracher aux mains d'un homme agonisant. Mais rapidement, ce casque s'avère peser lourd sur la conscience de Pete, et lorsqu'il le met, ses instincts les plus sombres se révèlent à lui. Jusqu'à ce que sa femme Sara mette à son tour le casque...

Un petit segment très anecdotique et plat, qui manque cruellement de punch, et avec une fin que l'on voit venir à vingt kilomètres. Pas très drôle, pas très sanglant, pas très effrayant, pas très stylisé, vraiment très médiocre. 1.5/6

# New Year's Eve (par Adam Egypt Mortimer, réalisateur de Some Kind of Hate)

Lors du Nouvel An, un tueur en série (Andrew Bowen) habitué à massacrer toutes ses ex-compagnes, rencontre une nouvelle victime potentielle (Lorenza Izzo) grâce à un site de rencontres, et finit la nuit chez elle. Mais elle s'avère plus surprenante que prévu...

Un segment à l'interprétation assez juste, mais visuellement très quelconque, et qui ne va nulle part. L'espace d'un instant, on se dit que l'on assiste peut-être à un Mr et Mrs Smith en mode serial-killer, et qu'ils vont finir en sang, mais heureux ensemble... et non, c'est juste trente secondes d'affrontement entre psychopathes, avant une fin de segment précipitée et sans intérêt. Bof. 2/6

Alors voilà. Encore une nouvelle saison de l'horreur, encore une nouvelle anthologie horrifique, encore une nouvelle déception, avec ce Holidays qui échoue quasi-systématiquement dans son entreprise, Easter excepté. Vraiment décevant, tout ça...

2/6

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Les bilans de Lurdo : Halloween Oktorrorfest 2017 - Saga The Good Witch : Un Soupçon de Magie - saison 1 & Joyeux Halloween ! (2015)

Publié le 14 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Romance, Fantastique, Comédie, Oktorrorfest, Halloween

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Un Soupçon de Magie (Good Witch) - saison 1 :

Veuve depuis des années, Cassie (Catherine Bell) fait la connaissance de ses nouveaux voisins : Sam Radford (James Denton), un médecin rationnel, qui s'installe à Middleton avec son fils Nick (Rhys Matthew Bond), un adolescent turbulent que Grace (Bailee Madison), la fille de Cassie, est bien décidée à remettre dans le droit chemin...

Huit ans et sept téléfilms après le début de la franchise, Un Soupçon de Magie/The Good Witch bascule au format série télévisé, avec une première saison de huit épisodes (dont deux doubles), qui réunit la plupart des acteurs habituels, à une exception ou deux près.

Jake (Chris Potter), le père de famille et shérif de la ville, est ainsi décédé, et sa mort fait partie intégrante de l'univers de la série, puisque la saison s'ouvre sur un hommage municipal au shérif décédé. On fermera les yeux sur la temporalité très très approximative de ces épisodes, qui prennent place quelques douze-quatorze années après le dernier téléfilm : de quoi faire vieillir Grace et donner de nombreuses sous-intrigues adolescentes à Bailee Madison (comme toujours attachante, et comme toujours légèrement en surjeu), mais honnêtement, aucun des autres acteurs ne paraît avoir vieilli d'une décennie (surtout pas Bell et son lifting/botox/collagène à gogo, et encore moins Hannah Endicott-Douglas, malgré les vêtements et les coiffures de quadragénaire dont ils l'affublent régulièrement pour la vieillir). Mais bon...

Au rayon des personnages évacués, on retrouve aussi la compagne du grand-père, dont on ne fait pas mention (le grand-père, d'ailleurs, disparaît lui-aussi plus ou moins après le début de saison) et la femme du beau-fils musicien (évacuée en début de pilote et qui ne revient que dans le final). Et le fils musicien, justement, est le seul à changer de visage : Matthew Knight est remplacé par Dan Jeannotte (assez insipide et transparent), et le personnage abandonne soudain la musique pour devenir officier de police. Moui.

Tous les autres personnages récurrents des téléfilms reviennent, eux, notamment la belle-fille de Cassie, Lori (Hannah Endicott-Douglas) qui, telle une Rory Gilmore, rejoint le journal local, ou encore Abigail (Sarah Power), la cousine manipulatrice du quatrième téléfilm de la série, qui revient en ville semer la zizanie, "corrompre" l'innocence de Grace, et mettre des bâtons dans les roues de Cassie (malheureusement, Abigail est écrite comme une fouineuse caricaturale et manipulatrice, qui fait le bien... mais de manière insupportable).

Et puis, au nombre des nouveaux personnages, on a Sam, le voisin (un James Denton toujours sympathique, qui met en place une bonne opposition homme de science/femme mystique), son fils (insipide et transparent), le BFF de Grace (insipide, transparent et évacué à la fin de la saison), Ryan (Anthony Lemke), l'obstacle amoureux obligatoire (insipide, transparent, et évacué à la fin de la saison), et Stephanie (Kylie Evans), la patronne du café local et obstacle amoureux numéro 2 (insipide et transparente).

Un nouveau casting totalement interchangeable et peu marquant, un peu rehaussé à la toute fin de saison par l'arrivée de Linda, ex-femme de Sam (et donc obstacle amoureux n°3), jouée par la sympathique Gabrielle Miller (Corner Gas)... mais ici affublée d'un rôle caricatural et antipathique.

Après, il n'y a vraiment pas grand chose à dire sur cette première saison très hivernale et enneigée (malgré sa diffusion printanière), qui fonctionne sur la base de mini-arcs de 90 minutes, divisés en deux épisodes : on a la mise en place saisonnière dans le pilote de 90 minutes, puis deux épisodes sur une fugitive et son grand-père, puis l'arrivée d'Abigail pendant deux épisodes, puis une tempête de neige pendant deux autres, et enfin le final de la saison, centré sur Linda et sur la sous-intrigue saisonnière de Ryan (une histoire de développeur immobilier qui menace la ville et la boutique de Cassie).

Des mini-arcs qui donnent systématiquement l'impression de faire du surplace, une impression qui se transmet donc à l'intégralité de la saison : c'est mou, c'est bavard (les platitudes pseudo-profondes que débite l'héroïne en guise de conseils battent des records !), c'est particulièrement centré sur les problèmes familiaux, les relations sentimentales et sur le shipping, et c'est encore moins axé fantastique/magie que les téléfilms... ce qui, en soi, est un exploit.

Bref, avec sa saison 1, la série s'inscrit directement dans la continuité des téléfilms, déjà assez médiocres et répétitifs, et privilégiant la routine à la progression narrative. On aurait pu espérer que le format sériel aurait libéré un peu les scénaristes, mais plutôt que d'en profiter, la saison finit par ressembler à une suite de cinq téléfilms mis bout à bout, avec un vague fil conducteur pas très passionnant.

Énorme bof, en somme, et je vais donc m'arrêter là en ce qui concerne la série à proprement parler, et conclure mon visionnage de cette "saga" par le téléfilm d'Halloween qui a suivi la saison 1... et qui n'est en fait que deux épisodes supplémentaires mis bout à bout.

Un Soupçon de Magie : Joyeux Halloween ! (Good Witch Halloween - 2015) :

Alors que Middleton se prépare pour son festival annuel d'Halloween, tout le monde met la main à pâte : Sam construit un labyrinthe de paille pour la ville, Martha gère sa municipalité, tandis que Cassie tente de motiver ses proches pour transformer la Grey House en maison hantée, comme tous les ans. Mais Abigail est trop occupée à faire concurrence à Stephanie pour le poste de Reine du festival, Grace n'assume pas la réputation étrange qu'a sa famille, et Brandon, lui, s'inquiète de la présence du mystérieux Joseph (Jeff Pangman), qui occupe l'une des chambres du bed & breakfast, et semble fouiner un peu partout...

Retour au format 85-90 minutes, retour aux intrigues à base d'inconnu de passage en ville et lié à l'héroïne ou à la Grey House, mais, pour une fois, on a droit à une très chouette ambiance d'Halloween et, de manière très appropriée, à une petite dose de fantastique, puisque le métrage s'ouvre sur un sorcier en train de jeter un sort depuis un grimoire.

Alors certes, tous les personnages - notamment Abigail, Stephanie, Grace, ou Nick - sont un peu imbuvables et capricieux, dans cet épisode, et le coup du jumeau maléfique ne mérite rien de plus qu'un bon gros soupir... mais étrangement, après le surplace insipide et sans la moindre atmosphère de la saison 1, j'ai plutôt apprécié ce métrage spécial Halloween.

3.25/6

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Je quitte donc la saga The Good Witch sur une note (vaguement) positive, alors que ce n'était pas gagné après la première saison de la série. Une note positive, certes, mais pas assez pour me donner envie de continuer le visionnage des deux (bientôt trois) saisons supplémentaires de la série, qui continue d'être diffusée sur la chaîne Hallmark...

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Les bilans de Lurdo : Halloween Oktorrorfest 2017 - Little Witch Academia (2013-2017)

Publié le 21 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Cinéma, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Halloween, Fantastique, Comédie, Jeunesse, Animation, Japon, Netflix

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Franchise animée japonaise, produite par le studio Trigger, et conçue par l'animateur Yō Yoshinari, Little Witch Academia narre les aventures de la jeune Akko, une jeune Japonaise colérique et débordant d'énergie qui, inspirée par la sorcière Shiny Chariot, intègre la fameuse Luna Nova Magical Academy, pour y faire des études de magie.

Là, elle y côtoie de nombreuses élèves, dont elle est plus ou moins proche : Lotte, une Finlandaise rousse discrète ; Sucy, une Philippine excentrique qui concocte des potions improbables et dangereuses ; Amanda, une Américaine rebelle ; Constanze, une Allemande bricoleuse ; Jasminka, une Russe gourmande et bien-portante ; et Diana, une étudiante studieuse et sérieuse, issue d'une famille anglaise noble...

Et tandis que Akko tente, tant bien que mal, de poursuivre ses études magiques, elle s'efforce aussi de marcher dans les traces de Shiny Chariot, qui a mystérieusement disparu, mais qui pourrait bien se cacher sous les traits de la discrète Mme Ursula, enseignante à l'école...

Lancée en 2013, dans le cadre du Young Animator Training Project's Anime Mirai 2013 (un programme cherchant à développer les talents prometteurs du monde de l'animation japonaise), la franchise LWA a commencé sous la forme d'un court-métrage de 23 minutes, diffusé dans les salles japonaises, puis sur le web.

Little Witch Academia (2013) :

Étudiante à la Luna Nova Magical Academy, Akko n'est pas la meilleure des élèves. Néanmoins, au cours d'une chasse au trésor dans les souterrains de l'école, elle découvre le Shiny Rod, un instrument magique ayant appartenu à la mythique Shiny Chariot. Et lorsqu'un dragon absorbant la magie est malencontreusement libéré par Diana, l'une des élèves de l'Académie, c'est à Akko, Lotte et Sucy de l'arrêter, avec l'aide du Shiny Rod...

Un petit court-métrage qui, après un prologue façon origin-story d'Akko, embraye directement sur l'univers, en nous plongeant dans le fonctionnement de l'école, et en esquivant quelques clichés pourtant inhérents à ce type d’œuvre très dérivatif : on est clairement dans Harry Potter + Amandine Malabul, on y retrouve beaucoup d'archétypes... mais le métrage sait les manier avec précaution, ce qui augure du meilleur.

Et puis, bien sûr, niveau visuel, c'est superbe : c'est coloré, c'est chatoyant, c'est ludique, c'est dynamique, l'animation sait se faire cartoonesque lorsqu'il le faut (avec une influence occidentale indéniable çà et là), et la direction artistique est très réussie, souvent adorable, et toujours attachante. Pour l'instant, ça commence bien (et la musique orchestrale est un plus non négligeable).

Little Witch Academia : The Enchanted Parade (2015) :

Punies suite à une bêtise, Akko, Sucy et Lotte n'ont pas le choix : soit elles acceptent de s'occuper du char représentant l'Académie lors de la Grande Parade municipale, soit elles sont renvoyées. Contraintes de faire équipe avec trois autres étudiantes turbulentes, Amanda, Constanze et Jasminka, les jeunes filles finissent par se disputer, mais lorsqu'un géant maléfique est réveillé par des enfants, toutes les sorcières doivent se serrer les coudes pour sauver la ville...

Suite au succès et à la popularité de la première OAV, l'équipe a remis le couvert en 2015 pour un second épisode d'une cinquantaine de minutes, partiellement financé via Kickstarter.

Une Parade Enchantée qui a toutes les qualités du métrage précédent, avec en prime de nouveaux personnages attachants, un univers qui est développé par petites touches, un visuel toujours plus enchanteur, une animation dynamique (les scènes d'action sont spectaculaires), et un refus du manichéisme qui fait plaisir (Diana est ainsi tout sauf une Ethel Hallow ou une Draco Malfoy-bis, et a déjà plus de personnalité que ces derniers).

Seul bémol, le bref passage magical girl, finalement assez superflu dans sa forme.

Little Witch Academia, saison 1 (2017) :

Une saison de 25 épisodes, diffusés dans le reste du monde par Netflix, et qui reprennent les aventures de la jeune Akko depuis le début, réinventant les événements de la première OAV (d'ailleurs, je préférais la découverte originale du Shiny Rod, plutôt que cette version "on se promenait dans la forêt, et soudain, on a trouvé cet objet", quand bien même cela participe logiquement aux enjeux de la saison), et développant l'univers de LWA au rythme d'un épisode/une aventure.

Alors certes, série d'animation oblige, le résultat visuel est parfois légèrement en dessous de celui des OAVs, forcément plus travaillées, mais la magie opère toujours, et le fait d'avoir nettement plus d'espace et de temps pour développer les choses permet à la production d'en rajouter dans tous les sens : plus de personnages secondaires (Ursula/Chariot, notamment, mais aussi les autres enseignantes, Croix et compagnie), plus de créatures amusantes, plus de sorts improbables, et plus de mésaventures en tous genres.

La saison est ainsi divisée en deux moitiés distinctes : la première est principalement composée d'épisodes indépendants, retraçant les premières étapes de l'année scolaire de Akko, et ses mésaventures maladroites.

On retrouve là tous les passages obligés du concept de l'école de magie, que ce soit chez Potter ou Malabul : les examens, les cours de balais, les sorts ratés, la compétition sportive, etc... avec en prime une jolie touche d'absurde et de fantaisie, comme avec la coquatrice de l'épisode d'ouverture, Fafnir le dragon créancier boursicoteur, l'épisode spécial fandom, le professeur-poisson, ou encore ce grand n'importe quoi dans l'esprit de Sucy (qui permet aux animateurs de se lâcher totalement).

Le tout culminant à l'occasion d'Halloween (forcément), lorsque le trio d'héroïnes parvient à surprendre tout le monde grâce à leur approche peu orthodoxe de la magie.

En parallèle, on devine quelques pistes plus intrigantes, puisque Diana enquête sur l'avenir de la magie (de moins en moins populaire et puissante), et Akko, elle, comprend sa destinée lorsque Ursula, l'enseignante maladroite, la prend sous son aile ; dans l'ensemble, les dix-douze premiers épisodes sont divertissants et attachants, mais finalement assez anecdotiques.

Et puis, à l'approche de la mi-saison, la série commence à développer sa trame globale, alors même qu'arrive l'antagoniste principale, Mme Croix, une sorcière mêlant magie et technologie 2.0.

Sur cette seconde moitié de saison, je suis plus mitigé.

Sur le fond, l'arc narratif d'Akko, qui doit parvenir à illuminer les sept "Feuilles d'Arcturus" (les pierres précieuses du Shiny Rod) en faisant preuve des sept qualités essentielles d'une vraie sorcière, est loin d'être inintéressant ; certes, on passe occasionnellement par des moments un peu agaçants (l'impatience et le caractère d'Akko, notamment, en frustreront plus d'un), mais dans l'ensemble, cela se marie bien avec le propos de la série sur la magie, depuis le début de la série : la magie se meurt, et seule Akko peut réveiller le Grand Triskèle, source absolue de magie, pour redonner aux sorcières et au monde le merveilleux dont ils ont tant besoin.

Non, le vrai problème, pour moi, c'est que Croix, la grande "méchante", ne m'a jamais convaincu. Entre son look improbable, ses Rumbas volants, ses pouvoirs technologiques bancals, ses plans dignes de mauvais Docteur Who ("je vais voler les émotions négatives de tous les humains en les mettant en colère à propos d'un match de foot, et en aspirant leurs émotions grâce à une application pour smartphone, et je serai toute puissante !!") contrôlés depuis une tablette tactile, et ses motivations un peu faiblardes (elle est simplement jalouse de ne pas avoir été choisie par le Shiny Rod), Croix n'est pas particulièrement intéressante, en soi.

Et son omniprésence durant la seconde moitié de saison affaiblit celle-ci plus qu'elle ne la renforce. C'est dommage, parce qu'à part ça, on a droit à plusieurs épisodes sympathiques : je pense notamment au double épisode chez Diana (qui développe très joliment celle-ci et ses relations avec Akko), au passage en Laponie (totalement non-sensique), ou encore à la Chasse Céleste qui se transforme en combat de méchas (!).

Non seulement Diana bénéficie vraiment d'un développement poussé, mais il en va de même pour Chariot, dont la quête est retracée par de nombreux flashbacks au cours de la deuxième moitié de saison : ça fonctionne, même si on peut regretter que, dans sa version Ursula, Chariot finisse par être une super-héroïne capable des acrobaties les plus improbables. C'est une sorcière, d'accord, mais par moments, on tombe dans de l'anime totalement débridé, ce qui a ses limites.

Heureusement, malgré les faiblesses de Croix, et l'inintérêt chronique de toute la sous-intrigue bavarde centrée sur les hommes politiques (et sur Andrew, le fils de l'un d'eux), la série finit par vraiment monter en puissance sur la toute fin, et par utiliser un toutéliage agréable pour livrer une conclusion vraiment explosive : on a ainsi droit à une poursuite ébouriffante entre un missile destructeur et les sorcières chevauchant un méga-balais à étages multiples, ce qui permet aux animateurs de tirer toutes leurs cartouches, pour assurer un final épique au possible...

... un final qui, malheureusement, se déroule partiellement sur fond de j-pop insipide (qui sert par ailleurs de générique à la série).

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Mais dans l'ensemble, Little Witch Academia s'avère une série d'animation familiale des plus appréciables, dans le genre.

Ce n'est pas parfait, loin de là : non seulement c'est gentiment dérivatif, mais il y a aussi des défauts inhérents à ce type de production et de concept (le personnage principal, Akko, reste un personnage polarisant, et si on la déteste (elle et son statut d'élue), ou si l'on est trop cynique pour adhérer au "pouvoir magique de l'amour et de l'amitié", il est probable que la série devienne rapidement agaçante, d'autant que la seconde moitié de la saison se prend nettement plus au sérieux (et met un peu de côté certains personnages secondaires), et que l'écriture n'est pas toujours maîtrisée (ça vire régulièrement à l'exposition très/trop verbeuse).

Mais si on se laisse porter, l'univers est attachant, avec un récit parfois touchant, occasionnellement très spectaculaire, et toujours sympathique.

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Un film, un jour (ou presque) #726 : Blade Runner 2049 (2017) + courts-métrages

Publié le 1 Juin 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Thriller, Action, Drame, Science-Fiction, Policier, Romance

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus. ​​ 

On ne présente plus Blade Runner, de Ridley Scott, classique incontournable du genre à la direction artistique spectaculaire et fondatrice, souvent copiée, mais jamais égalée, et désormais modèle systématique de toute œuvre d'anticipation néo-noire et futuriste.

Un film travaillé, organique, à la fois sobre et démesuré, porté par un Harrison Ford au jeu très particulier et vulnérable, par un Rutger Hauer tragique et impérial, et par leur affrontement final, cauchemardesque, pluvieux et dramatique.

À l'occasion de la sortie de sa suite, Blade Runner 2049, Dennis Villeneuve, le réalisateur, décide de produire trois courts-métrages relatant ce qui s'est produit entre le film original (se déroulant en 2019), et le nouveau film (en 2049).

Pour cela, il se tourne vers deux réalisateurs : Shinichiro Watanabe (Animatrix, Cowboy Bebop) pour le premier court, en animation 2D, et Luke Scott, fils de Ridley Scott, pour les deux suivants, plus courts et présentant des personnages du métrage principal.

Blade Runner 2022 - Black Out : Avec l'aide de Ren (Bryson Baugus), un humain, Trixie (Luci Christian) et Iggy (Jovan Jackson), deux réplicants Nexus 8 à l'espérance de vie normale, tentent de lutter contre l'oppression de la société humaine - désormais ouvertement hostile aux réplicants - en détruisant toute technologie à Los Angeles, effaçant ainsi toute trace de leur existence des serveurs publics de la Tyrell Corporation...

Un court d'animation très stylisé (on aime ou pas) qui a pour principal intérêt d'expliquer un peu l'évolution de l'univers de Blade Runner après le premier film, avec en prime un caméo de Edward James Olmos, qui reprend brièvement son rôle de Gaff, sans que sa présence ne soit particulièrement indispensable.

Blade Runner 2036 - Nexus Dawn : Niander Wallace (Jared Leto), de la Wallace Corporation, tente de convaincre des législateurs (Benedict Wong, etc) de le laisser reprendre la production de réplicants, arguant que les Nexus 9, ses nouveaux modèles, sont totalement asservis à l'homme...

À peine 5 minutes, et pourtant, Leto et les scénaristes réussissent à me rendre Wallace totalement antipathique. Je ne sais pas si c'est le jeu d'aveugle de Leto, ou l'écriture ampoulée et pompeuse de son personnage, mais ce court m'a rapidement agacé...

Blade Runner 2048 - Nowhere to Run : Sapper Morton (Dave Batista), l'un des derniers Nexus 8 encore en vie, mène une existence cachée et discrète en ville. Mais lorsqu'une amie et sa fillette sont menacées, il ne peut s'empêcher d'intervenir, mettant ainsi en péril son anonymat...

À nouveau à peine 5 minutes, et pourtant, c'est tout l'inverse du court précédent : Batista est instantanément sympathique, son jeu est naturel, et le court - qui se résume à une grosse scène d'action - fonctionne très bien, tout en positionnant Sapper Morton comme un personnage traqué qui cherche à vivre seul. Assez réussi.

Blade Runner 2049 :

En 2049, Niander Wallace a pris le contrôle des biens de la Tyrell Corporation, et ses réplicants, les Nexus 9, sont désormais parfaitement intégrés dans la société. K (Ryan Gosling), un Blade Runner chargé d'éliminer les quelques réplicants de modèle Nexus 8 et préalables encore en existence, découvre alors un terrible secret, qui pourrait mettre en péril la stabilité de la société. Un secret lié au sort de Rick Deckard (Harrison Ford), disparu plus de 30 ans auparavant dans des circonstances mystérieuses...

Je suis bien embêté.

Je suis bien embêté, parce que quelque part, dans les 2h45 de ce Blade Runner 2049, il y a un bon film, une suite intéressante au Blade Runner original, un propos pertinent sur ce qui fait l'être humain, etc.

Le problème, cependant, c'est que ça dure 2h45, qu'il y a Dennis Villeneuve à la réalisation, et qu'il y a Michael Green (Smallville, Heroes, Alien Covenant, Le Crime de l'Orient Express) à la co-écriture, aux côtés du scénariste du Blade Runner original.

Ce qui donne :

1) un film très réussi visuellement et techniquement parlant, mais assez froid, contemplatif et clinique - la patte Villeneuve, qui est un peu à la réalisation ce que Alexandre Desplat est à la bande originale de film.

2) un métrage vraiment linéaire et banal, qui recycle des idées de Blade Runner (y compris des scènes jamais tournées par Ridley Scott, mais présente sur le papier), joue un peu la carte du fanservice de manière pas toujours très pertinente ou intéressante (le caméo de Gaff fait vraiment de la peine), et qui surtout s'engage sur des sentiers déjà vraiment bien arpentés, sans la moindre originalité, la moindre subtilité ou la moindre épaisseur (les histoires d'élu pouvant changer le cours de l'Histoire et mener des révolutions, ras-le-bol).

On a donc un peu l'impression d'une jolie coquille creuse, que l'on aurait pu amputer de 40 minutes sans rien perdre du tout du récit ou des thématiques, et qui aurait ainsi gagné en force et en pertinence.

Parce que je ne nie pas qu'il y ait des thématiques sous-jacentes potentiellement intéressantes, mais elles sont noyées dans le marasme global de ces 165 minutes de film, bourrées d'idées maladroites : la fausse feinte sur l'identité de l'enfant de Deckard, assez transparente dès que l'on croise le chemin d'un certain personnage créateur de souvenirs, et que l'on remarque que l'archétype du héros qui se découvre élu est vraiment amené avec de trop gros sabots (en plus d'être pitoyablement usé jusqu'à la corde) pour être honnête ; tout ce qui touche à Wallace (un Jared Leto calamiteux en grand méchant digne d'un James Bond, à l'écriture affreuse, et accompagné d'une femme de main là aussi digne d'un mauvais film d'action) ; la romance Joi/K, pas inintéressante, mais déjà vue, notamment dans Star Trek Voyager ; les enjeux vraiment simplistes - trouver un enfant - exposés au bout de trente minutes, et jamais particulièrement bien traités ; les dialogues bourrés d'exposition de tous les personnages, qui sur-expliquent le film, encore et encore ; Harrison Ford, raide et décati, qui arrive en cours de route, trop tard, et ne sert à rien ; la Sean Young en images de synthèse, peu convaincante dès qu'elle ouvre la bouche ; le jeu ultra-minimaliste de Gosling ; la mort prématurée de Batista ; le score mi-copie mi-bruit de Hans Zimmer...

En somme, si esthétiquement, le film fait illusion, c'est narrativement qu'il n'a pas du tout fonctionné sur moi, et qu'il m'a laissé avec une forte envie de dire "tout ça pour ça". Quitte à produire une suite de Blade Runner destinée à se planter au box-office, il fallait y aller franco, et proposer quelque chose qui aille plus loin qu'un simple épisode de Black Mirror ou de Philip K. Dick's Electric Dreams.

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2018 - 53 - Petits Cauchemars Entre Amis (1997) & Campfire Stories (2001)

Publié le 29 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Fantastique, Thriller, Anthologie

Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....

Petits Cauchemars Entre Amis (Campfire Tales - 1997) :

Anthologie horrifique sortie directement en vidéo par New Line, et assez typique des films d'horreur de la fin des années 90, avec notamment de nombreux visages familiers...

- The Hook : malgré la menace d'un tueur de série arborant un crochet et en liberté, Jenny (Amy Smart) et Eddie (James Marsden), un jeune couple des années 60, passe un peu de temps, seul en pleine nature, dans son automobile... 

Absolument rien à dire sur cette légende urbaine que tout le monde connaît par cœur, et ce segment en noir et blanc ne sert que d'introduction, une introduction de deux ou trois minutes à peine, mal filmée, et peu intéressante.

- Fil conducteur : de retour d'un concert, Cliff (Jay R. Ferguson), Lauren (Christine Taylor), Eric (Christopher Masterson) et Alex (Kim Murphy) ont un accident de voiture dans les bois et, en attendant les secours, ils allument un feu de camp dans une chapelle abandonnée, puis commencent à se raconter des histoires effrayantes...

Un segment prétexte qui met en place une narration évidente, et qui a recours, à la fin du métrage, à un rebondissement (assez prévisible) façon Le Carnaval des Âmes. Cela dit, au moins ce n'est pas trop mal interprété.

- The Honeymoon : Rick (Ron Livingston) et Valérie (Jennifer Macdonald), un couple de jeunes mariés, arpentent la nature à bord de sa caravane. Rapidement, ils s'aperçoivent qu'ils ne sont pas seuls dans les bois, mais lorsque Cole (Hawthorne James) les met en garde contre des créatures inconnues, ils ne prennent pas au sérieux ses avertissements...

Là encore, rien de vraiment très intéressant, puisque ce segment est particulièrement étiré en longueur, et que cela l'affaiblit considérablement : scène de sexe, nudité, meurtres à rallonge, et surtout, alors même que toute la force de la légende urbaine de base est d'être confiné à la caravane, du point de vue de l'épouse, et de ne pas savoir si quelque chose rôde vraiment autour, ici, on a droit à des scènes du point de vue des autres personnages : l'indien, qui se défend plus ou moins, le mari, qui part dans les bois sans raisons, le policier qui arrive au petit matin, etc.

De quoi tuer le moindre sentiment de mystère ou de claustrophobie, déjà que les personnages, dans leur écriture, sont particulièrement stupides (mention spéciale à Valérie qui, dès qu'elle trouve une arme efficace, s'empresse de la lâcher après l'avoir utilisée une seule et unique fois), et que la créature est dotée de bruitages assez caricaturaux. Cela dit, à nouveau, ce n'est pas mal interprété.

- People can lick too : fillette comme les autres, Amanda (Alex McKenna) passe la soirée seule chez elle, en compagnie de son chien Odin. Elle ignore cependant qu'un pédophile (Jonathan Fuller) discute quotidiennement avec elle sur le web, et qu'il va en profiter pour tenter de l'approcher...

À nouveau une légende urbaine très (trop) familière, qui en plus a droit ici à un traitement relativement malsain : en effet, pour une raison que je ne m'explique pas, la production a décidé qu'il serait judicieux d'adopter en grande partie le point de vue du pédophile, et de filmer les scènes de la jeune héroïne - 12 ans - comme les scènes d'un slasher normal : on a donc droit à Amanda qui prend sa douche, qui se sèche en manquant de perdre sa serviette, qui essaye des vêtements, qui se déshabille (avec caméra qui suit la serviette qui tombe par terre), etc, ainsi qu'à des plans sur le criminel en extase lorsqu'il frôle les cheveux de la fillette, dehors, et, bien entendu, la chute de cette histoire, lorsqu'il se cache sous son lit pour lui lécher les doigts.

Un segment qui a la subtilité d'un hippopotame bourré à la bière, donc, et qui réussit à mettre mal à l'aise, mais pas pour les bonnes raisons. Le chien est sympathique, cela dit.

- The Locket : Scott (Glenn Quinn) tombe en panne de moto près de la demeure de Heather (Jacinda Barrett), muette. Pour éviter les intempéries, il passe la nuit chez elle, et se rapproche de la jeune femme, mais rapidement, des phénomènes inexplicables se multiplient...

Une histoire de fantômes assez creuse, pas trop mal filmée, mais qui téléphone sérieusement la chute du fil conducteur.

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Dans l'ensemble, une anthologie qui a la mauvaise idée d'adapter sans panache, sans originalité et à la lettre des légendes urbaines éventées au possible, que tout le monde connaît, et qui ne réservent plus aucune surprise. Reste la distribution, sympatoche.

1.75/6

Campfire Stories (2001) :

Une anthologie horrifique sortie directement en dvd, tournée sans budget par des producteurs tv pourtant aguerris, avec des effets spéciaux primitifs, une prise de son amateure, une illustration musicale digne d'une série pour enfants, et un script insipide. Seul intérêt : sa distribution, composée de multiples visages familiers que l'on a depuis retrouvés dans plusieurs séries, notamment du câble.

- Quatre lycéens sportifs pas très finaux (Perez Hilton, John Hensley, Mark Shunock, Kevin Thoms) s'en prennent à l'homme à tout faire de l'établissement (George Kmeck), sans se douter qu'il est un dangereux psychopathe évadé d'un asile, qui va finir par se venger d'eux.

Plat, insipide, avec une réalisation cache-misère pour les mises à mort, une interprétation quelconque, et aucune tension, à aucun moment. 1.5/6

- Un trio de jeunes arrogants (Tommy Nohilly, Eric Axen & Sunrise Coigney) décide de s'en prendre à un shaman indien (Kenneth Miller) pour lui dérober ses "drogues". Mais le trip qui en découle alors s'avère des plus funestes.

Illustration musicale calamiteuse, innombrables hallucinations numériques dignes de 1990, surjeu global, réalisation assez laide... bref, passons (cela dit, le rebondissement final est amusant). 2/6

- Pour se venger de leurs petits amis (Rob McElhenney & Forbes March), Melissa (Abigail Spencer), une jeune femme un peu paranoïaque, et sa meilleure amie bisexuelle, Beatrice (Kerry Butler), décident de leur rendre la monnaie de leur pièce, en leur jouant un mauvais tour. Mais rapidement, la situation dégénère, et quelqu'un assassine un à un les membres du groupe...

Encore un segment insipide, malgré quelques visages familiers : c'est longuet, répétitif, creux, et les fausses pistes ne fonctionnent pas particulièrement. 1/6

- Fil conducteur : deux compères (Joshua Harto, Charlie Day) tombent sur une jeune femme (Jamie-Lynn Sigler) en panne en pleine forêt, et acceptent de l'aider, mais ils croisent alors le chemin d'un garde forestier (Dave Johansen) qui décide de leur narrer des histoires effrayantes au coin du feu, le temps que la dépanneuse arrive...

Un fil rouge sans le moindre contenu, qui se résume à Dave Johansen qui en fait trois tonnes dans son rôle, pendant que les trois jeunes jouent l'inquiétude. La chute du métrage, elle (qui se déroule lors d'un concert des Misfists... !?), est à la fois non-sensique et prévisible, et donc tout à fait dans le ton du reste du film.

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C'est mauvais, tout simplement. Impossible de défendre le métrage, franchement, c'est mal écrit, mal joué, mal tourné, mal mis en musique, etc, etc, etc...

1 - 0.5 pour le crâne enflammé en images de synthèse qui narre les deux premières minutes du film, et est tout simplement incompréhensible = 0.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2018 - 58 - Après Minuit (1989) & Grim Prairie Tales (1990)

Publié le 31 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Fantastique, Anthologie, Western

Chez les Téléphages Anonymes, du 1er octobre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur....

Après Minuit (After Midnight - 1989) :

Anthologie réalisée et écrite par les frères Wheat (scénariste des Ewoks, de Freddy IV, de la Mouche II, de Pitch Black et de plusieurs suites dans les années 90), et qui se veut axée autour du concept de peur, et d'un professeur universitaire aux méthodes étranges.

- Fil conducteur - Introduction : alors qu'une nouvelle année universitaire commence, Allison (Jillian McWhirter) et Cheryl (Pamela Segall) rejoignent la classe de psychologie d'Edward Derek (Ramy Zada), un professeur aux méthodes très particulières. Rapidement, après l'humiliation de l'un de ses élèves (Ed Monaghan), Derek est contraint de tenir ses cours chez lui, où il invite ses étudiants, pour y explorer la psychologie de la peur...

Pas grand chose à dire, pour l'instant, si ce n'est que je n'ai pas cru un instant à l'interprétation de Zada, tout en intensité surjouée, et en pauses inutiles et forcées.

- The Old Dark House : alors qu'ils font un détour pour rentrer chez eux, Kevin (Mark McClure) et son épouse Joan (Nadine Van der Velde) tombent en panne près d'une vieille demeure abandonnée, théâtre de multiples meurtres très anciens, et décident de s'y réfugier...

Un segment qui ne fonctionne pas tant il est téléphoné, et surtout, qui souffre à la fois de l'interprétation forcée de McClure, et de l'illustration musicale pataude et plus comique qu'autre chose.

- A Night on the Town : quatre lycéennes (Monique Salcido, Judie Aronson, Penelope Sudrow, Tracy Wells) vont s'amuser un peu en ville, mais se retrouvent dans une station-service délabrée, dont le pompiste (Luis Contreras) décide de s'en prendre à elles en lâchant ses chiens sur ses nouvelles victimes...

*soupir* Quatre plus-vraiment-ados absolument pas intéressantes, intelligentes ou sympathiques, qui se font traquer pendant bien trop longtemps par les pauvres chiens d'un acteur latino crade qui en fait des caisses... tout le monde surjoue, c'est criard, il y a une scène d'action automobile avec un méchant ricanant accroché au toit, c'est presque involontairement hilarant (les survivantes qui, pour échapper à trois pauvres chiens, font exploser un entrepôt ^^), avec en prime une musique électronique de série tv 80s gentiment hors-sujet.

- All Night Operator : Alex (Marg Helgenberger), opératrice dans un service de messagerie téléphonique, retourne plus tôt que prévu de ses vacances, blessée, et rejoint l'équipe de nuit, mais elle reçoit alors l'appel d'une femme harcelée par un psychopathe (Alan Rosenberg), psychopathe qui finit par traquer Alex elle-même...

Un slasher assez basique, qui casse rapidement une grosse partie du suspense en montrant le point de vue du tueur tourmenté, et ce à chaque fois qu'il répond au téléphone. Pas désastreux, cela dit, puisque bien interprété par Helgenberger (moins par Rosenberg). 

- Fil conducteur - fin : pendant que Derek et ses invités se racontaient des histoires, l'élève humilié s'est introduit chez Derek, pour le torturer au sous-sol. Mais la tentative finit par échouer, et le professeur Derek révèle son vrai visage...

Une fin de métrage qui vire au grand n'importe quoi théâtral et grandiloquent, avec en prime un rebondissement final façon "tout ça n'était qu'un rêve/une prémonition" (ou une boucle temporelle, au choix) totalement improbable, mais finalement amusant à regarder.

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Une anthologie oubliée, et ce n'est pas plus mal ainsi, tant le tout manque vraiment de fraîcheur, de savoir-faire et de talent. Si, à la limite, j'avais été plus convaincu par l'interprétation du professeur Derek, peut-être que j'aurais été plus indulgent, mais en l'état, non.

1.5/6

Grim Prairie Tales (1990) :

Anthologie horrifique aux accents western - ce qui est honnêtement très rafraîchissant pour le spectateur - écrite et réalisée par Wayne Coe (un artiste, notamment de story-boards, dont c'est là la seule réalisation), et qui, parmi ses responsables de l'éclairage, compte un certain Janusz Kamiński, qui faisait là ses début au cinéma bien avant son travail sur tous les Spielberg.

- Campfire (fil conducteur) : alors qu'il s’apprête à passer tranquillement la nuit près de son feu de camp, Farley Deeds (Brad Dourif), un employé de bureau traversant les étendues de l'Ouest sauvage pour retrouver sa bien-aimée, est rejoint par Morrison (James Earl Jones), un chasseur de primes bourru et aux manières peu raffinées. Rapidement, les deux hommes commencent à échanger des histoires "vraies" sur l'Ouest et ses mystères...

Franchement, le gros de l'intérêt de ce Grim Prairie Tales repose dans ce fil conducteur ; un fil conducteur simple, mais porté à bout de bras par le duo d'acteurs principal, qui est excellent, et s'avère fascinant de bout en bout (malgré la perruque risible de JEJ).

- Burying Grounds : un vieillard (Will Hare) décide de traverser un cimetière indien pour gagner un peu de temps sur son trajet, mais cela n'est pas sans conséquences...

Rien d'exceptionnel, en soi, et pas vraiment de chute, mais le plus intéressant reste tout de même les échanges de Deeds et Morrison, une fois le récit terminé, entre un Morrison uniquement préoccupé par l'idée de faire peur, et Deeds qui tente d'analyser l'histoire, et ses thématiques sur la vieillesse, la peur de la mort, etc.

- The Pregnant Drifter : un voyageur (Mark McClure) tombe sur une séduisante femme enceinte (Michelle Joyner), qui arpente seule les immensités de la prairie américaine, et il lui offre son aide...

Un segment assez court et direct, un peu racoleur, mais néanmoins assez amusant (et sinistre), avec en prime, en post-récit, une dissertation sympathique sur la nature des histoires que l'on raconte, et sur leurs motivations.

- The Lynch Mob : une famille de colons (William Atherton, Lisa Eichhorn, Wendy J. Cooke) décide de s'établir loin de tout et d'entamer une nouvelle vie, mais bien vite, les pulsions violentes du père de famille le rattrapent lorsque l'on vient le chercher pour participer à la capture et au lynchage d'un esclave en fuite...

Un segment dépourvu d'élément surnaturel ou particulièrement horrifique, puisque tout, ici, est de l'ordre du psychologique, avec cette fillette qui découvre que le père qu'elle admire est un monstre violent, bourré de préjudices et de haine, et que sa mère le tolère pour des raisons très particulières. C'est un peu bavard et en demi-teinte, mais c'est globalement bien joué, et c'est un autre genre d'horreur qui n'est pas inintéressante.

- The Gunsliger : Martin (Scott Paulin), un pistolero imbattable est hanté par l'esprit d'un adversaire, Colochez (Bruce M. Fischer) qu'il a tué au cours d'un duel sanglant et impitoyable organisé par Mr. Horn (Tom Simcox)...

Un segment assez direct, à nouveau, interprété de manière un peu forcée par Paulin, mais bénéficiant, en contre-partie, d'une brève séquence animée de cauchemar très réussie.

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Une anthologie pas particulièrement tendue, pas particulièrement effrayante, mais dont il se dégage un charme certain, clairement hérité des deux têtes d'affiche, et de son environnement très particulier. C'est gentiment décalé, ça aborde des méta-discussions pas inintéressantes, et ça change enfin un peu du tout venant des anthologies horrifiques.

3/6

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2018 - The Terror, saison 1 (2018)

Publié le 28 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Les bilans de Lurdo, Histoire, Amazon, AMC

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

The Terror, saison 1 (2018) :

En 1846, deux navires anglais de la Royal Navy, le Terror et l'Erebus, s'embarquent, sous le commandement de leurs capitaines respectifs, le vétéran alcoolique Francis Crozier (Jared Harris) et le pompeux et arrogant John Franklin (Ciarán Hinds), pour une périlleuse expédition maritime dans le Grand Nord canadien, à la recherche d'un passage reliant l'Atlantique au Pacifique. Mais bien vite, alors que les navires sont pris par les glaces et que les semaines se transforment en mois et en années, les membres des deux équipages, déjà éprouvés par les éléments, la maladie et les conflits internes, réalisent qu'ils ne sont pas seuls, et qu'une créature féroce et sanguinaire, issue du folklore inuit, les a pris pour proies...

Une série AMC de dix épisodes d'une heure (même si, comme souvent avec de telles séries, les épisodes oscilent entre 40 et 60 minutes), adaptée d'un roman de Dan Simmons, et chapeautée par le scénariste de Blood Creek (de Joel Schumacher, aïe), et d'Invasion (le remake de 2007 de l'Invasion des Profanateurs de Sépultures, avec Nicole Kidman et Daniel Craig, re-aïe), et par des scénaristes de séries tv fantastiques médiocres.

The Terror, donc, a connu un accueil public et critique unanime, notamment auprès des lecteurs du roman, qui tous ont loué le programme pour son ambiance pesante, pour son angoisse, pour son écriture, son rythme, ses personnages fouillés, etc...

Le problème étant que, justement, ce sont tous ces points qui m'ont posé problème, en tant que non-lecteur du roman. Je suis bien embêté, en réalité, puisque je partais conquis d'avance par le thème, l'ambiance, l'époque et la distribution (Hinds, Harris, Tobias Menzies, Ian Hart)... mais au final, je reste très très mitigé devant le produit final.

Pour faire simple, je suis resté totalement hermétique à l'approche de cette série, à son rythme décousu, et à ses choix créatifs - j'ignore s'ils sont directement issus du roman, ou découlent d'une volonté de rallonger la sauce télévisuelle, mais ils ne m'ont vraiment pas convaincu.

Et une grosse partie de cette déception est clairement due à mes attentes : j'espérais quelque chose de prenant, de tendu et de surnaturel, alors qu'en réalité, la série est plus intéressée par la nature humaine, et par toutes les peurs qui en découlent : la peur de la mort, la peur de l'inconnu, la peur du mensonge et de la trahison, la peur du froid, la peur d'autrui, la peur de la maladie, la peur de la faim, la peur de la folie, etc...

Le surnaturel (et la mythologie inuit, donc), ne sont ainsi utilisés qu'en filigrane, voire mis de côté la plupart du temps : le personnage de Lady Silence est à deux doigts de faire de la figuration, et ses scènes, dans les derniers épisodes, semblent rajoutées à l'arrache plus qu'autre chose) ; la créature (assez laide, d'ailleurs, une sorte d'ours blanc vaguement humanoïde qui paraît plus pathétique que menaçant, surtout qu'il est rapidement blessé et affaibli) disparaît pendant plusieurs épisodes ; et de manière générale, le plus gros de la série se concentre sur un monstre "à visage humain", à savoir le personnage de Cornelius Hickey (Adam Nagaitis), traître individualiste et manipulateur qui fomente une mutinerie, tue et massacre à tour de bras pour parvenir à ses fins.

Un personnage qui bouffe l'écran, au rictus permanent qui rappelle le Shades de Luke Cage, et qui fait un antagoniste mémorable au Capitaine Crozier... mais un personnage qui n'est pas sans problèmes : non seulement sa caractérisation est assez familière - le manipulateur invétéré persuadé d'être destiné à de plus grandes choses, à la limite de la folie des grandeurs à vocation divine - mais en plus, il est, dès le début, présenté comme un personnage négatif... une caractérisation peu subtile, qui reste assez basique (à l'instar de la caractérisation de tous les autres personnages, d'ailleurs), et qui associe initialement (j'ose espérer de manière involontaire) sa personnalité à son homosexualité.

Une association maladroite et involontaire (en réalité, Hickey est un "méchant", qui est accessoirement homosexuel, sans réel lien entre les deux, si ce n'est un moyen supplémentaire pour lui de manipuler les autres hommes) qui aurait pu être contrebalancée par un meilleur développement de l'autre couple supposément gay de l'histoire (les deux amateurs de livres), mais comme ces derniers sont anecdotiques, on doit se contenter de Hickey, et de sa caractérisation sommaire.

À l'identique, toujours au niveau de l'écriture, il est difficile de ne pas se dire que la série aurait nettement mieux fonctionné au format mini-série de luxe, de 3 x 90-120 minutes.

Le récit est en effet découpé en trois grandes parties (la mise en place, jusqu'à la première attaque ; l'entre deux, avec les attaques répétées de la créature, pendant plusieurs mois ; et l'expédition à pied, quand tout le monde quitte les navires pour tenter sa chance sur les étendues rocailleuses du Grand Nord), assez mal réparties sur les 10 épisodes de la série - on a ainsi droit à un peu de remplissage, çà et là (les scènes en Angleterre, avec les épouses des capitaines, sont tout simplement inutiles et/ou sous-développées), à d'immenses plages de récit uniquement centrées sur la lente descente dans la folie des personnages confrontés à eux-même, à de la contemplation... bref, il ne faut pas s'attendre à quelque chose qui bouge, qui soit rythmé, ou qui soit dynamique, et le passage du temps (qui aurait pu être nettement plus marqué avec une structure plus maîtrisée) n'est pas particulièrement bien retranscrit (beaucoup trop de "xxx mois plus tard" affichés à l'écran, alors que des astuces de réalisation et de scénarisation auraient facilement pu marquer de manière plus franche le temps qui passe).

D'autant que, pour ne rien arranger, la série se concentre sur deux décors extérieurs principaux, la banquise, et les étendues rocailleuses ; deux décors qui peinent à transmettre au spectateur une sensation de froid, pour des raisons différentes : la banquise, car elle est filmée et mise en images, trop souvent, comme le décor de studio qu'elle est réellement, avec des murs de glace visiblement artificiels/sculptés à la main, et des éclairages trop parfaits ; et la rocaille, parce qu'elle est tout simplement inintéressante à l'écran, et globalement très ensoleillée (on devine souvent les acteurs en train de lutter contre la chaleur).

Le programme n'est cependant pas dénué de qualités indubitables : l'interprétation, notamment, est excellente de bout en bout, et globalement, c'est très bien produit (par Ridley Scott, via sa maison de production). Mais encore une fois, je suis vraiment resté sur ma faim devant la série : pas assez de tension, pas assez de terreur, pas assez de froid, pas assez de subtilité dans l'écriture ou la réalisation, pas assez de maîtrise dans le passage du temps, pas assez de fantastique, une bande originale trop orientée grincements, dissonances et droning, trop de digressions, trop de ruptures narratives (les "coupures pub") aléatoires et malavisées...

Ça plaira sans nul doute à beaucoup de monde (notamment aux lecteurs du roman, auquel la série semble coller d'assez près), mais je n'ai tout simplement pas du tout adhéré à cette proposition, dont j'ai fini par ne plus voir que les défauts. Tant pis.

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 28 - Anthologies UK 70s (2/5) - La Maison qui Tue (1971) & Histoires d'Outre-Tombe (1972)

Publié le 5 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, UK, Anthologie, Amicus, Fantastique, Thriller

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

La Maison qui Tue (The House That Dripped Blood - 1971) :

Troisième anthologie horrifique Amicus, toujours écrite par Robert Bloch, et centrée autour d'une vieille maison.

# AJ Stoker (John Bryans), un agent immobilier responsable de la mise en vente d'un cottage isolé, explique à un agent de Scotland Yard (John Bennett) la sinistre histoire du bâtiment et de ses occupants successifs.

Un fil conducteur prétexte, sous-développé, et qui souffre d'être directement lié au dernier segment, le plus faible. 2.5/6

# Charles Hillyer (Denholm Elliott), écrivain spécialisé dans le crime et l'horreur, s'installe dans le cottage en compagnie de son épouse (Joanna Dunham), pour travailler sur son nouvel ouvrage, narrant les crimes de Dominic l'étrangleur. Mais bien vite, Charles semble se persuader que Dominic est bien réel, et qu'il rôde dans les parages...

Plutôt bien réalisé, et agréable à regarder, bien que méga-téléphoné, et bien que la musique parfois grandiloquente soit un peu trop présente, çà et là. On est vraiment dans ce qui deviendra ultérieurement le style Contes de la Crypte, par contre. 3.5/6

# Hanté par le souvenir d'une femme dont il garde une photo, Phillip Grayson (Peter Cushing) s'installe dans le cottage, et découvre bien vite, une statue de cire ressemblant étrangement à l'objet de son obsession... jusqu'à l'arrivée de Neville (Joss Ackland), l'un des amis de Phillip, qui va déclencher l'impensable.

Un segment beaucoup plus atmosphérique, et qui se finit en slasher, mais qui pâtit d'une interprétation assez moyenne de Wolfe Morris, et d'une explication finale plutôt laborieuse. Bof. 3/6

# Ann Norton (Nyree Dawn Porter), une ancienne institutrice, décroche le poste de tutrice privée pour la petite Jane (Chloe Franks), une fillette vivant seule dans le cottage avec son père, le glacial John Reid (Christopher Lee). Jusqu'à ce que la tutrice découvre que les apparences sont trompeuses...

Une petite Chloe Franks adorable, un Christopher Lee assez classique, pour une histoire pas forcément désagréable, mais qui met un temps fou à arriver à une conclusion dont le spectateur se doute très très tôt, dès les premières minutes du segment. 3/6 

# Paul Henderson (Jon Pertwee), une star capricieuse de films d'horreur, s'installe dans le cottage, le temps d'un tournage de film de vampires avec sa collègue Carla (Ingrid Pitt). Mais lorsqu'il achète une cape à un vendeur étrange (Geoffrey Bayldon), il découvre que cette dernière a des pouvoirs inexplicables...

Une farce grotesque dans laquelle tout le monde surjoue clairement, et qui n'est jamais très sérieuse ni convaincante, puisque Pertwee en fait trois tonnes, et rappelle souvent Leslie Nielsen dans Dracula, Mort et Heureux de l'être. Malgré la superbe Ingrid Pitt, ça tranche trop radicalement avec le sérieux de tout le reste pour être ici à sa place. 2/6

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Dans l'ensemble, une anthologie plus homogène (notamment si l'on omet le dernier segment, avec Pertwee), et qui est globalement mieux produite que les deux précédentes. Ici, hormis la façade du cottage, un peu factice, la direction artistique et l'éclairage sont honorables, la réalisation compétente, et dans l'ensemble, il y a une ambiance sympathiquement gothique et pesante, bien aidée par sa bande originale efficace (à défaut d'être subtile).

Malgré tout, cependant, le film n'atteint pas pour autant des sommets, et Bloch a toujours des difficultés à faire dans la concision et dans les rebondissements finaux originaux.

Et puis Pertwee, franchement... *soupir*

3/6

Histoires d'Outre-Tombe (Tales From The Crypt - 1972) :

Quatrième anthologie Amicus, cette fois-ci adaptée de récits extraits des bande-dessinées Contes de la Crypte d'EC Comics, ce qui confère à ces histoires un fond nettement plus moralisateur, avec des protagonistes toujours punis pour leur comportement.

# Alors qu'ils visitent des catacombes, cinq touristes (Joan Collins, Ian Hendry, Robin Phillips, Richard Greene & Nigel Patrick) se perdent et finissent dans une salle étrange, où ils sont confrontés au Gardien de la Crypte (Ralph Richardson). Mystérieux, celui-ci leur montre alors le sombre destin qui les attend...

Un fil conducteur assez oubliable, puisque, outre l'ouverture sur la Toccata de Bach illustrant une vue d'un cimetière (malheureusement en pleine journée), les catacombes en question ne sont pas très impressionnantes (des grottes pas particulièrement crédibles). Cela dit, c'est assez bien interprété, même si le rebondissement final est assez classique. 3/6

# Le soir de Noël, Joanne Clayton (Joan Collins) assassine son mari, pour toucher la prime de son assurance-vie. Mais tandis qu'elle tente de cacher le corps à leur fille, qui dort à l'étage, elle apprend qu'un tueur en série déguisé en Père Noël rode dans les parages...

Un excellent segment quasi-muet, puisque principalement illustré par les cantiques de Noël diffusé à la radio de Joan Collins. Ce qui donne un mini-slasher efficace, à la conclusion téléphonée et au sang un peu trop artificiel, mais au déroulement et à l'interprétation globalement très honorables, ainsi qu'à l'ambiance très particulière. 4.5/6 (avec en prime une apparition de Chloe Franks, déjà dans l'anthologie précédente)

# Carl Maitland (Ian Hendry) décide de quitter sa femme et ses enfants, pour rejoindre pour de bon sa maîtresse (Angela Grant). Mais alors que les deux amants s'enfuient ensemble, ils ont un accident de voiture, dont Carl se sort in extremis... ou du moins, c'est ce qu'il pense.

Un segment peu populaire parmi les critiques, mais que j'ai néanmoins apprécié pour son utilisation de la vue subjective, et pour son économie de paroles. À nouveau, le rebondissement final a beau être prévisible, il fonctionne. 3.5/6

# James (Robin Phillips), un jeune homme snob vivant dans une banlieue huppée, déteste cordialement Mr Grimsdyke (Peter Cushing), un vieillard doux et paisible qu'il considère comme indigne de vivre dans le quartier. Il entreprend alors de rendre la vie de ce dernier invivable, jusqu'à ce qu'il se suicide...

Là, c'est l'inverse : tout le monde adore ce segment, notamment pour l'interprétation intéressante de Cushing, mais je l'ai trouvé un peu mollasson, manquant de punch, et avec un maquillage final, pour Cushing, assez raté. 3/6

# Ruiné, Ralph Jason (Richard Greene) et sa femme découvrent une figurine chinoise qui leur accorde trois voeux. Mais sans surprise, ces voeux se retournent contre eux...

Une variation de la Patte de Singe (qui est ici citée à plusieurs reprises) qui tente d'en détourner le concept. D'un côté, c'est assez amusant, et le final est plutôt gore, pour l'époque, mais de l'autre, la logique ne répond pas toujours présent. Bilan mitigé, donc. 3.5/6

# Le Major William Rogers (Nigel Patrick) est le nouveau directeur cruel et indifférent d'un hospice pour aveugles. Mais lorsque sa gestion incapable de l'établissement coûte la vie à l'un des pensionnaires, les autres, menés par George Carter (Patrick Magee) décident de se venger.

À nouveau, un segment qui semble diviser. Les quelques derniers instants, cruels (mais guère surprenants), de cette histoire sont mémorables... malheureusement, l'ensemble prend énormément son temps, et s'avère très peu passionnant. 3/6

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En conclusion, une anthologie un peu au-dessus des trois volets précédents : en s'affranchissant de Robert Bloch, les segments ont regagné en concision et en efficacité, et n'hésitent plus à jouer sur l'ambiance plus que sur les dialogues. On se retrouve néanmoins avec quelque chose de plus moralisateur, ce qui n'est pas encore trop gênant, mais pourrait le devenir dans les anthologies suivantes, selon les récits.

Seul regret, plusieurs de ces segments, indépendamment de leur qualité ou de leur interprétation, souffrent d'intérieurs trop éclairés, qui fleurent un peu trop le décor de studio. Rien de bien méchant, mais ça se remarque néanmoins.

3.5/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 40 - Anthologies UK 70s (5/5) - Brrr... (1977) & Le Club des Monstres (1981)

Publié le 13 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Anthologie, Amicus

Chez les Téléphages Anonymes, Octobre est synonyme d'Halloween et d'Oktorrorfest, notre marathon de cinéma fantastique et d'horreur, qui continue jusqu'en Novembre... ​​​​​​

Brr... (The Uncanny) :

Une anthologie co-produite par le Canada et l'Angleterre (par The Rank Organisation), avec à sa tête l'un des deux co-fondateurs d'Amicus, et une équipe technique canadienne, partiellement remplacée au cours d'un tournage particulièrement chaotique.

# Montreal, 1977 : Wilbur Gray (Peter Cushing), un auteur excentrique, rend visite à son éditeur, Frank Richards (Ray Milland), pour discuter de son nouvel ouvrage : un livre sur les chats, qui semblent terroriser l'écrivain...

Un fil conducteur assez basique, avec un Cushing efficace et convaincant, une chute assez prévisible, et un générique d'ouverture visuellement et musicalement plutôt réussi. 3/6

# Londres, 1912 : Lorsque Miss Malkin (Joan Greenwood), une vieille femme excentrique, décide de léguer toute sa fortune à ses chats, son neveu Michael (Simon Williams) et sa maîtresse Janet (Susan Penhaligon), par ailleurs la gouvernante de Miss Malkin, décident de détruire le testament, et de se débarrasser de la vieille femme. Mais les chats de cette dernière ont une autre idée en tête...

Premier segment de ce métrage, et immédiatement, les problèmes de cette anthologie sont évidents : c'est assez bien joué, relativement bien produit, et ici, le contexte historique apporte un plus, mais 25-30 minutes par segment, c'est beaucoup trop, et le tout finit par n'avoir quasiment aucune tension ou suspense, puisqu'on sait déjà que les chats finissent par se venger à la fin de chaque récit. 2/6

# Québec, 1975 : à la mort de ses parents, Lucy (Katrina Holden), une orpheline, s'installe avec sa tante (Alexandra Stewart), son mari et leur fille Angela (Chloe Franks). Mais Angela, plus âgée, est jalouse de la relation qu'entretient Lucy avec son chat Wellington ; et lorsqu'elle parvient à convaincre les adultes de se débarrasser Wellington, ce dernier incite Lucy à se tourner vers la sorcellerie pour se venger de sa cousine...

Une direction artistique typiquement québécoise, pour un récit à nouveau beaucoup trop long et mollasson, et à la post-synchronisation assez moyenne. C'est dommage, parce que les deux fillettes (on retrouve Chloe Franks, à nouveau) s'en sortent honorablement au niveau du jeu... Cela dit, la toute fin est assez sympathique, avec un jeu d'échelle et de perspective amusant, malgré des effets discutables, et, là encore, un problème de rythme évident (ça se traîne tellement en longueur que ça perd fortement en efficacité). 3/6 (pour cette dernière partie)

# Hollywood, 1936 : Valentine De'ath (Donald Pleasence), un acteur de films d'horreur historiques, sabote un instrument de torture de son dernier film, pour coûter la vie à sa femme et partenaire à l'écran (Catherine Bégin). Il donne aussitôt le rôle à sa maîtresse (Samantha Eggar), et reprend son existence quotidienne... mais la chatte de son épouse va tenter de venger cette dernière.

À nouveau, un environnement et des personnages intéressants, plutôt bien joués... mais un segment qui dure trop longtemps pour ce qu'il a raconter. Beaucoup trop longtemps. D'autant qu'il finit par prendre un virage slapstick, avec musique frénétique, etc, et que ça sombre dans la farce vaguement macabre, peu convaincante, mais avec une chute amusante. 2.75/6 (pour la chute)

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Dans l'ensemble, un métrage assez faiblard, qui trahit assez clairement, par moments, ses origines canadiennes, et ce malgré tous ses efforts faits pour ressembler à ses modèles anglais : avec ce dernier film, le concept de l'anthologie horrifique façon Amicus/années 70 montre qu'il s'est rapidement essoufflé, sans jamais atteindre de véritables sommets ; ce qui prouve bien que dans le genre, il est essentiel d'avoir des idées et un script en béton armé, ainsi qu'un rythme parfaitement maîtrisé, pour que les segments de telles anthologies fonctionnent.

2.25/6

Le Club des Monstres (The Monster Club) :

Ultime anthologie horrifique produite par Milton Subotsky (l'un des deux co-fondateurs d'Amicus), réalisée par Roy Ward Baker (lui aussi à l'oeuvre sur de multiples anthologies du studio), avec une distribution familière (Price, Carradine, Ekland, Magee, Pleasence...) et à nouveau basée sur les récits de R. Chetwynd-Hayes.

En d'autres termes, une anthologie qui a tout des anthologies Amicus, sans en être une, et qui joue la carte du fanservice référentiel et métadiscursif, puisqu'elle met directement en scène une version fictive de Chetwynd-Hayes, ainsi que plusieurs autres clins d'oeil évidents à l'histoire du studio, etc.

# R. Chetwynd-Hayes (John Carradine), célèbre auteur d'horreur, est attaqué par Erasmus (Vincent Price), un vampire affamé qui, en échange de son sang, propose à Chetwynd-Hayes de lui faire découvrir le Club des Monstres, où toutes les créatures surnaturelles se retrouvent pour se détendre, et échanger des histoires horribles...

Un fil conducteur assez peu sérieux, avec beaucoup de meublage/séquences musicales typiques de l'époque, de couleurs vives, de masques en latex ratés, de déguisements fauchés, de dentiers en plastiques, etc... ça ne restera clairement pas dans les mémoires, on est clairement dans de la parodie aux dialogues décalés et improbables (l'explication de l'arbre généalogique des monstres par Price, huhuhu), bref, il faut prendre ça au vingt-cinquième degré, au moins, et encore. 2/6 (dont un demi point pour la morale finale)

# Incitée par son compagnon (Simon Ward), Angela (Barbara Kellerman) accepte un poste de gouvernante chez le mystérieux Raven (James Laurenson), un homme étrange, timide et reclus, à la fortune, aux habitudes et aux pouvoirs inexplicables. Angela et Raven finissent par sympathiser, et lorsque Raven lui fait une demande en mariage, la jeune femme joue le jeu, pour pouvoir mettre la main sur la combinaison du coffre-fort de Raven. Mais lorsqu'elle se fait prendre la main dans le sac, la vengeance de son employeur est terrible...

Malgré sa durée, un segment très premier degré assez attachant, façon La Belle et la Bête, avec un Laurenson plutôt touchant dans son rôle de créature étrange et hantée par ses pulsions, et une illustration musicale classique globalement réussie. Reste cependant le titre "Shadmock", particulièrement mauvais, et le fait qu'il n'y ait pas grande surprise ni horreur dans ce récit. 3.75/6

# Timide et maltraité à l'école par des brutes, Lintom (Warren Saire) ne voit pas beaucoup son père, qui passe ses nuits loin de la maison à "travailler", et l'enfant se contente de la compagnie de sa mère (Britt Ekland). Un jour, cependant, Lintom comprend que son père est un vampire, traqué par des chasseurs incapables menés par Pickering (Donald Pleasence).

Un segment semi-comique, avec un retournement de point de vue qui n'est pas forcément désagréable, et qui aurait pu fonctionner dans le cadre d'un récit plus sérieux. Là, malheureusement, vampires et chasseurs sont de grosses caricatures bien ridicules (le vampire avec sa cape et son accent naze ; les chasseurs maladroits...), l'illustration musicale à base de violon tzigane est envahissante et déplacée, le script abat ses cartes bien trop tôt, et de manière générale, le tout est trop parodique pour être narrativement efficace, et trop timide et surligné pour être drôle. Et puis cette conclusion-gag qui n'a aucune forme de logique... *soupir* 2/6

# Sam (Stuart Whitman), un réalisateur à la recherche d'un village abandonné pour y tourner son prochain film, arrive à Loughville, une bourgade embrumée et isolée, où les habitants, étranges, refusent de le laisser partir. Il découvre alors, grâce à Luna (Lesley Dunlop), que le village est entièrement peuplé de goules dévorant les cadavres et pillant leurs tombes. Des goules n'ayant plus rien à manger, et bien décidées à dévorer le nouvel arrivant...

Un segment m'ayant vraiment marqué durant mon enfance, avec ces villageois menaçants, cette narration-flashback sous forme d'illustrations en noir-et-blanc très réussies, et son ambiance de cauchemar brumeux, renforcée par une bande originale synthétique pas totalement convaincante, mais particulièrement décalée. Je regrette néanmoins que la poursuite finale se fasse en pleine journée, sous un ciel radieux, ce qui enlève beaucoup à cette scène, et que le plan final, avec ses dentiers en plastique, soit aussi cheap. 4/6

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Un métrage généralement considéré comme étant le fond du panier des anthologies Amicus et affiliées, principalement à cause de son fil conducteur vraiment très médiocre et fauché, et qui donne l'impression que le script avait initialement un segment supplémentaire, coupé au tournage, imposant à la production de rajouter des séquences musicales sans budget pour meubler et atteindre les 90 minutes.

Dommage, parce que c'est loin d'être la pire anthologie du lot, et deux des trois segments existants sont assez réussis... mais dans l'ensemble, Le Club des Monstres s'avère beaucoup trop inégal pour son propre bien.

3/6

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Halloween Oktorrorfest 2017 - 20 - Anthologies UK 70s (1/5) - Le Train des Épouvantes (1965) & Le Jardin des Tortures (1967)

Publié le 29 Septembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Horreur, Halloween, Anthologie, Amicus, UK, Fantastique, Thriller

Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...

Le Train des Épouvantes (Dr. Terror's House of Horror - 1965) :

Première anthologie d'horreur/épouvante produite par Amicus, le studio anglais concurrent de la Hammer.

Cinq hommes - Jim Dawson (Neil McCallum), Bill Rogers (Alan Freeman), Biff Bailey (Roy Castle), Franklyn Marsh (Christopher Lee) et Bob Carroll (Donald Sutherland), tous issus d'horizons différents - se rencontrent dans le wagon d'un train londonien, où ils sont bientôt rejoints par le Dr. Schreck (Peter Cushing), qui décide alors de passer le temps en utilisant des cartes de tarot afin de lire l'avenir des cinq autres passagers...

Un fil conducteur pas désagréable, avec un Peter Cushing charismatique, et un rebondissement final efficace, sans être trop surprenant. On regrettera juste l'effet du crâne, un peu trop fauché. 3.5/6

# Jim Dawson, un architecte, retourne dans le manoir de sa famille, désormais possédé par Mrs Biddulph (Ursula Howells), pour y faire des rénovations. Mais rapidement, il découvre le sarcophage du Comte Valdemar, réputé pour être un loup-garou, caché dans un mur de la cave... et lorsque le cercueil s'ouvre, Dawson doit faire face à la bête.

Un premier segment à l'atmosphère particulièrement gothique et réussie, mais au déroulement mollasson, à l'interprétation figée et au rebondissement final télégraphié. Bof. 3/6

# Lorsqu'il rentre de vacances, Bill Rogers découvre une plante étrange, qui pousse depuis peu le long de la façade de sa maison. Une plante qui semble être dotée d'intelligence, et bien décidée à se défendre...

Un segment assez raté et peu intéressant, avec sa plante animée assez peu menaçante, et son script transparent. 2/6

# Lors d'un séjour aux Caraïbes, Biff Bailey, un jazzman, décide de s'inspirer d'une cérémonie vaudoue pour composer un morceau. Mais bien mal lui en prend.

À peine plus réussi que le segment précédent, puisque souffrant d'un remplissage musical abusif, et d'une conclusion plate au possible. 2/6

# Franklyn Marsh, critique d'art arrogant et prétentieux, est humilié en public par le peintre Eric Landor (Michael Gough). Pour se venger, il le renverse en voiture, ce qui mène à l'amputation de l'une des mains de l'artiste. Une main qui, contre toute attente, décide de faire payer Marsh...

Nettement meilleur, celui-là, malgré les effets un peu primitifs de la main en caoutchouc : Christopher Lee se donne à fond, et on se retrouve devant un Conte de la Crypte avant l'heure. 4/6

# Peu de temps après que le Dr. Bob Carroll soit rentré de lune de miel avec sa nouvelle épouse (Jennifer Jayne), une épidémie étrange semble indiquer la présence d'un vampire en ville. Avec l'aide de son collègue le Dr. Blake (Max Adrian), Bob cherche alors le - ou la - coupable.

Assez moyen, ce segment, et assez prévisible, mais globalement, rien de honteux. 3/6

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Dans l'ensemble, une anthologie assez moyenne, et peu inspirée ; malgré sa durée limitée (à peine plus de 90 minutes), la première moitié est assez lente et quelconque, et seuls les deux derniers segments sauvent un peu les meubles.

Un petit 3/6

Le Jardin des Tortures (Torture Garden - 1967) :

Seconde anthologie Amicus, à thématique fête foraine, et scénarisée par Robert Bloch, qui est loin d'être un incapable.

Cinq personnes (Michael Bryant, Beverly Adams, Barbara Ewing, Jack Palance & Michael Ripper) visitent la fête foraine de l'étrange Dr. Diabolo (Burgess Meredith), qui leur propose, en échange d'une petite somme supplémentaire, de leur faire connaître la terreur, la vraie. Il les amène alors en coulisses, et leur montre une statue de cire de la déesse Atropos (Clytie Jessop), tenant des ciseaux, dont les lames révèlent la sombre destinée des visiteurs...

Un fil conducteur assez décevant : on a souvent l'impression de voire le Pingouin cabotiner, les décors sont assez pauvres et fauchés, et le maquillage de Clytie Jessop, supposée être en cire, est raté au possible (en plus de la voir respirer, bouger, etc). Quant à la conclusion, qui tient lieu de pseudo cinquième segment, elle tombe à plat, et est trop précipité pour convaincre. Énorme bof. 2/6

# Colin Williams (Michael Bryant) arrive chez son oncle malade (Maurice Denham), pour tenter de trouver l'origine de la fortune de ce dernier, et en profiter. Mais il s'avère bien vite que son oncle était sous l'emprise d'un chat maléfique, capable d'exaucer les souhaits en échange de sacrifices humains...

Un premier segment qui tente le gothique, le macabre, et qui se déroule en grande partie sans dialogues, avec une bande-son sinistre et grandiloquente. En théorie, pourquoi pas, malheureusement, le segment dure plus d'une demi-heure, et amène le film à la barre des 40 minutes : résultat, tout se traîne, il ne se passe rien, l'écriture est lourde et bavarde, c'est un peu surjoué (Denham et son maquillage raté), et quand arrive la fin, on se dit "tout ça pour ça". 2/6

# Carla Hayes (Beverly Adams), une ambitieuse starlette bien décidée à percer à Hollywood, découvre bientôt que bon nombre d'acteurs et de producteurs partagent un sombre secret...

Et encore un flop, qui dure là aussi près d'une demi-heure, et n'a rien d'autre à raconter qu'un vague thriller hollywoodien pas très bien joué, et dont le rebondissement fantastique arrive bien trop tard, sans réel impact. 1.5/6

# Lorsque Leo (John Standing), un pianiste, s'éprend d'une journaliste (Barbara Ewing) qui fait un article sur lui, il signe là l'arrêt de mort de cette dernière : car son piano, surnommé Euterpe, est très jaloux...

Bwahaha, un piano jaloux et tueur. Bon, pourquoi pas, après tout, Stephen King a bien écrit Christine... mais là, autant sous forme écrite, ça aurait pu fonctionner, autant à l'écran, il aurait fallu de la subtilité et de la maîtrise pour faire passer tout ça. Ce qui n'est pas le cas, la scène finale étant risible de bout en bout, avec son piano qui se déplace pour barrer la porte, et qui s'approche, menaçant, en vue subjective... j'en ris encore. 2/6

# Ronald Wyatt (Jack Palance) croise le chemin de Lancelot Canning (Peter Cushing), comme lui un grand collectionneur de l'oeuvre d'Edgar Allan Poe. Il découvre alors que son confrère est en possession de manuscrits inédits de Poe... des manuscrits étrangement récents, et qui sont liés à une porte que Canning maintient délibérément toujours close.

Ah, voilà, enfin un segment réussi. Le plus gros du budget est clairement passé ici dans les décors et dans la distribution, et le segment s'avère très sympathique, avec un joli jeu de ping-pong entre Cushing et un Jack Palance à l'interprétation étrange, fébrile et maniérée, mais qui fonctionne. La fin, néanmoins, est un peu moyenne. 4.25/6

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En résumé, une anthologie nettement en deçà de la précédente, pourtant déjà pas formidable en soi : ici, l'écriture de Bloch est lourde, déborde d'exposition inutile, et tout le film est plombé par ses deux premiers segments, qui, sans avoir grand intérêt intrinsèque, représentent  à eux seuls près des 2/3 du métrage. Décevant.

2/6

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Les bilans de Lurdo : Legion, saison 1 - première partie (2017)

Publié le 28 Mai 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Science-Fiction, Fantastique, Action, Marvel, FX

Adaptation libre des comics Marvel centrés sur le personnage de Legion/David Haller, cette série en 8 épisodes est la première collaboration Marvel/FX, créée et showrunnée par Noah Hawley (Fargo), et produite par Bryan Singer.

Au programme, le destin improbable de David (Dan Stevens), schizophrène depuis son plus jeune âge, et qui découvre, après un séjour en hôpital psychiatrique, qu'il n'est peut-être pas fou : recueilli par Melanie Bird (Jean Smart), qui supervise un groupe de jeunes gens possédant des pouvoirs incroyables, David découvre qu'il est un mutant aux multiples dons psychiques particulièrement puissants et qu'il est la cible du gouvernement, ainsi que d'une présence maléfique qui hante ses souvenirs... 

Legion saison 1 - première partie

1x01 - Chapitre 1 :

Interrogé par le gouvernement, David explique comment, lors de son séjour dans un asile en compagnie de Lenny (Aubrey Plaza), il s'est épris de l'intouchable Syd (Rachel Keller) : une situation qui a rapidement dégénéré, et a débouché sur la mort de Lenny. Heureusement pour David, Melanie Bird et ses troupes veillent sur lui... 

Un pilote ébouriffant écrit et réalisé par Noah Hawley, et qui s'avère une note d'intention parfaite pour le reste de la série : c'est dense, c'est complexe, c'est maîtrisé de bout en bout, ça demande une attention constante du spectateur, et surtout, c'est très ambitieux, à la limite de l'expérimental.

On sent bien que Hawley a réellement pensé et construit ce pilote en amont, pour restituer au maximum sur le spectateur la réalité vacillante de David, au travers d'un jeu de formats visuels, d'effets spéciaux, et de l'interprétation très convaincante de Dan Stevens. Un excellent début, parfois déstabilisant, et qui laisse augurer du meilleur pour la suite.

 

1x02 - Chapitre 2 : 

Désormais entre les mains de Bird et de ses associés, David entame une thérapie grâce aux pouvoirs de Ptonomy (Jeremie Harris), capable d'explorer les souvenirs d'autrui. Mais ce qu'ils trouvent dans les souvenirs de David est des plus confus et sinistres, et il apparaît vite que les pouvoirs du nouvel arrivant dépassent tout entendement...

Le show continue d'être un immense puzzle que l'on continue d'assembler, pièce par pièce, notamment grâce aux explorations des souvenirs du héros. De quoi imposer une ambiance très étrange et pesante, constamment empreinte d'une menace indéfinissable et parfois improbable.

Noah Hawley reste à l'écriture, mais la réalisation de Michael Uppendahl se fait un peu plus posée, et un peu moins expérimentale : rien de bien dramatique, cependant, ni rédhibitoire.

Un bémol pour moi, pourtant : le personnage de Syd. Non seulement ses limites et son handicap sont vraiment trop proches de ceux de Rogue/Malicia pour me convaincre (bien que je me doute qu'à un moment ou à un autre, ils entreront en ligne de compte pour vaincre le Big Bad aux yeux jaunes), je ne suis pas vraiment convaincu par l'actrice, assez terne, et aux choix de jeu parfois assez moyens.

 

1x03 - Chapitre 3 : 

Décidé à mieux contrôler ses pouvoirs avant d'aller secourir sa soeur captive du gouvernement, David se plonge toujours plus profondément dans ses souvenirs, jusqu'à ce que Bird, Syd et Ptonomy découvrent qu'une présence maléfique aux yeux jaunes rode dans l'esprit du jeune homme...

Hawley n'est plus à l'écriture ni à la réalisation, et le tout semble s'assagir un peu, formellement, tout en restant assez inventif et original (mais un peu moins maîtrisé).

La lente montée en puissance de l'être aux yeux jaune est très bien amenée, tout comme l'exploration des souvenirs de David, qui prennent régulièrement un tour assez sinistre (tout ce qui a trait au livre d'enfant).

Je regrette néanmoins qu'Aubrey Plaza reste, pour l'instant, dans son registre habituel de la fille sarcastique, rebelle et ironique, et j'espère que cela va bientôt changer, pour quelque chose de plus intéressant.

 

1x04 - Chapitre 4 : 

Tandis que David est pris au piège sur le plan astral, où il rencontre Oliver Bird (Jemaine Clement), Syd, Ptonomy & Kerry partent mener l'enquête, pour tenter de démêler le vrai du faux de ce qu'ils ont observé dans les souvenirs de David.

Premier épisode qui me laisse un peu mitigé, la faute à un certain déséquilibre entre l'intérieur de l'esprit de David (très réussi visuellement, avec le scaphandrier, et Jemaine Clement totalement excentrique et déjanté), et l'enquête extérieure des compères de David, aux prises avec The Eye.

En théorie, les deux versants de l'épisode auraient pu donner quelque chose d'intéressant, mais en pratique, le temps de présence à l'écran de l'enquête écrase littéralement le reste de l'épisode.

Et là, double problème : non seulement on a l'impression d'une sous-intrigue sans beaucoup de contenu (et donc avec pas mal de meublage graphique et visuel, comme la mise en parallèle un peu pataude combat en pleine nature/pas de danse de Clement, alors que dans les épisodes chapeautés par Hawley, le script et les images n'étaient que rarement gratuits), mais en plus, on se retrouve avec un épisode grandement centré sur Jeremie Harris, Rachel Keller et Amber Midthunder.

Et autant je n'ai rien à redire à la prestation de Harris, classe et mystérieux, autant pour les deux autres, aïe. Midthunder est probablement la moins bien lotie des personnages de la série : les scénaristes ont tenté de jouer le mystère sur sa nature de "siamoise psychique" (malheureusement, on pouvait se douter de quelque chose de ce genre dès l'épisode précédent, si ce n'est avant), et par conséquent, elle est toujours restée en retrait... et finalement ce n'était pas plus mal, parce que l'actrice n'a pas vraiment les épaules pour son rôle. Elle semble un peu perdue et limitée, ses scènes d'action sont assez mal filmées, et par conséquent, on se moque bien de son sort.

Quant à Rachel Keller/Syd... *soupir*. Dès l'épisode 02, je sentais que quelque chose ne passait parfois pas avec son interprétation, et là, ça se confirme, entre sa voix off plate et générique, ses expressions pas toujours en accord avec ce qu'elle dit ou doit exprimer, bref, je ne suis définitivement pas fan.

En résumé, un épisode vraiment en demi-teinte, sauvé par tout ce qui se déroule sur le plan astral.
 

Bilan de mi-saison

Malgré ces réserves vis à vis d'une partie de la distribution féminine de la série, et d'un début de meublage visuel dès que Hawley n'est pas au scénario ou à la réalisation, je reste très optimiste pour la seconde moitié de la saison. De par son approche rétro-futuriste-70s, et son audace visuelle et narrative, Legion est déjà à mille kilomètres au-dessus des autres productions télévisées Marvel, qu'elles soient sur Netflix ou ailleurs.

Voire même - sacrilège, je sais - cette série semble nettement plus ambitieuse, créative et intéressante que le travail cinématographique de Bryan Singer sur la franchise mutante.

Certes, ce n'est pas forcément un exploit (la production télévisuelle Marvel est assez médiocre, et les derniers X-men de Singer sont trop souvent boursouflés et creux), mais c'est néanmoins à souligner.

Malheureusement, le revers de la médaille, c'est aussi que l'approche très particulière de Legion fait que cette série ne plaira clairement pas à tout le monde, c'est une évidence. En ce qui me concerne, pour l'instant, j'accroche, et je continue avec grand plaisir.

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Un film, un jour (ou presque) #620 : L'Histoire de Disney (2/3) - Waking Sleeping Beauty (2009) & The Sweatbox (2002)

Publié le 17 Décembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Animation, Documentaire, Disney, Histoire, USA

Parce que le mois de décembre, c'est aussi le mois de l'enfance et du merveilleux, retour sur l'histoire de la compagnie Disney, ainsi que sur ses hauts et ses bas...

Waking Sleeping Beauty (2009) :

Un documentaire passionnant qui retrace toute l'histoire de la Renaissance Disney, des années 80 jusqu'au départ de Jeffrey Katzenberg pour aller fonder Dreamworks, en 1994. 

Passionnant, car tourné avec un budget conséquent, illustré de petits dessins mettant le propos du documentaire en images, et avec un accès total aux archives de Disney et des animateurs, ainsi qu'à tous les intervenants de l'époque, ce qui permet vraiment de revivre toute cette période comme si on y était, et ce dès les années 70.

On retrouve ainsi plein de grands noms de l'animation dans leurs jeunes années - John Lassiter, Ron Clements, John Musker, Glen Keane, Tim Burton (avec une tête d'ahuri improbable), Don Bluth, etc - alors que l'animation Disney était en perte de vitesse et à l'agonie.

On assiste à l'arrivée des exécutifs Hollywoodiens, qui changent la mentalité de la compagnie, pour quelque chose de plus orienté business, et on assiste à la naissance de l'équipe Roy Disney/Michael Eisner/Jeffrey Katzenberg/Frank Wells, qui va redonner ses lettres de noblesse au département animation.

On découvre le caractère de Katzenberg, qui coupe lui-même 15 minutes de Taram et le Chaudron Magique au début des années 80, et s'impose progressivement comme le visage de l'animation Disney aux yeux du grand public ; l'évacuation de tout le département animation dans des locaux en préfabriqué, à Glendale ; le succès de Roger Rabbit, qui redonne un peu d'espoir à Disney, alors même que la compagnie délaissait l'animation pour toujours plus de films en prises de vue réelles.

Et puis arrivent les premières démos de la Petite Sirène (gros frissons en entendant les mélodies !), l'introduction de l'ordinateur (et de Pixar) dans le monde de l'animation, la genèse de La Belle et la Bête, son succès, le carton absolu d'Aladdin, et le retour de l'âge d'or de l'animation Disney qui en a découlé : l'argent, la gloire, la popularité... et les guerres de pouvoir internes.

La mort de Frank Wells, présenté comme le diplomate/médiateur parmi les hommes au pouvoir, sonne alors comme un glas funèbre pour ce succès débridé, avec un Katzenberg qui prend toujours plus de place, trop de place, alors même que le Roi Lion devient le nouveau carton de la compagnie.

Et puis Katzenberg, trop ambitieux, veut hériter de la place de Wells, ce qui l'amène à quitter la compagnie, et à fonder Dreamworks : c'est la fin d'une ère, chez Disney, qui continue d'avoir des succès dans les années suivantes, mais finit par succomber à ses conflits internes, et à la compétition de l'animation par ordinateur.

Et c'est là que le documentaire pèche un peu : en s'arrêtant au départ de Katzenberg, il se concentre exclusivement sur le début de la "Renaissance Disney" ; en cela, il correspond bien à son titre "Le Réveil de la Belle au Bois Dormant", mais s'avère plutôt frustrant.

Il manque clairement de quoi couvrir la suite et la fin de la Renaissance, au moins jusqu'au début des années 2000, voire jusqu'à l'arrivée de Lassiter et Pixar. Néanmoins, d'autres sources permettent de se faire un semblant d'idée à ce sujet (cf ci-dessous, et la partie 3/3 de cette Histoire de Disney), et cela n'entache pas trop la qualité de ce Waking Sleeping Beauty excellent, ouvert, honnête et globalement objectif, qui offre près de 90 minutes captivantes à tout amateur de cinéma et d'animation.

5/6

The Sweatbox (2002) :

En 1994, Disney donne le feu vert la production d'un film épique, Kingdom of the Sun, narrant l'aventure d'un prince inca arrogant (David Spade) et d'un jeune éleveur de lamas (Owen Wilson) qui échangent leurs places respectives, façon Le Prince et le Pauvre. Pour ce projet ambitieux confié au réalisateur du Roi Lion (qui avait là carte blanche), Disney demande à Sting de composer plusieurs chansons, et donne à son épouse l'autorisation de documenter tout le processus créatif de ce métrage d'animation arrivant à la toute fin de la Renaissance Disney.

Et pendant les 35-40 premières minutes de ce documentaire depuis "interdit" par Disney, tout va bien : on assiste à un making-of assez classique et instructif sur la genèse de ce Kingdom of the Sun, de 1994 (date de création du projet) à 1997 (arrivée de Sting), jusqu'en 1998, et la première présentation (pourtant optimiste et confiante) de la copie de travail aux deux responsables du Département Animation, Thomas Schumacher et Peter Schneider (qui sont, il faut bien l'admettre, des têtes à claques assez maniérées faisant, bien malgré eux, des antagonistes assez évidents).

Et là, c'est le drame, rien ne fonctionne pour eux, et c'est le début d'un reboot total du projet, qui devient quelque chose de nettement moins ambitieux (le film était en retard sur son planning de production, et en dépassement de budget suite à un premier changement de direction - "il faut plus d'humour" - conséquent au manque de succès des autres films d'animation de Disney de l'époque, jugés trop sérieux par les exécutifs de la compagnie) ; le métrage change plusieurs fois de titre avant de devenir The Emperor's New Groove, se débarrasse de la moitié de son casting vocal (exit Wilson), élimine un paquet de personnages, en réécrit d'autres, change de réalisateur, de compositeur, d'animateurs, et de direction, à de multiples reprises, en fonction des interlocuteurs, de la date, de l'orientation du soleil, de la position des étoiles dans le ciel, et de l'état du budget.

Tout cela, sans oublier Sting, un Sting amoureusement filmé par sa femme (les plans contemplatifs sur Sting torse nu au soleil en train de composer, ou en train de marcher sur le sable... *soupir*), passant tout le documentaire à se plaindre que tout son travail initial doit être repensé, et jouant la partition de l'artiste capricieux, intellectuel et torturé, qui voudrait plus que tout quitter ce navire en perdition sur le point de s'échouer, qui n'est plus intéressé par l'échelle nettement réduite du récit (ce qui l'intéressait, c'était de faire quelque chose d'épique et de grandiose, à son image) et qui finit par écrire une lettre à Disney expliquant que le film ne correspond plus à ses valeurs, et qu'il n'assume plus l'appropriation culturelle des cultures locales par la compagnie, contraire à son éthique, ou que sais-je encore...

Autant dire que si l'on parvient à mettre de côté une sérieuse envie de mettre des baffes à Sting (d'autant que ses morceaux, franchement, sont des plus oubliables), on a  dans cette Sweatbox un excellent exemple du chaos ambiant qui régnait chez Disney à la fin des années 90, une époque où tout le département animation peinait à se remettre des excès financiers de la Renaissance, et du départ de Jeffrey Katzenberg - qui, malgré tous ses défauts, avait un point de vue très affirmé, et le dernier mot sur toutes les décisions créatives, pour le meilleur et pour le pire.

Un Katzenberg qui, à peine parti de chez Disney en 1994, mettra en chantier La Route d'Eldorado, qui sortira en 2000, après de multiples changements de direction. Quelle coïncidence.

Bref, un documentaire qui passe un peu trop de temps à s'intéresser à Sting, mais qui parvient à bien développer, en 95 minutes, l'histoire de Kuzco, l'Empereur Mégalo (2000), un métrage à la conception chaotique, produit et sorti dans le creux de la vague Disney, très peu de temps après le dernier titre mémorable du studio, Tarzan (1999).

Un Kuzco dont la genèse trahit bien l'agonie imminente du département animation 2D de Disney, en grande partie sacrifié quelques années plus tard (2002).

4.25/6

(documentaire déjà critiqué en ces pages en janvier 2016, et revu ici dans des conditions plus favorables)

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