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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour "home alone"

Les bilans de Lurdo : QUINZAINE SAINT VALENTIN - Love Life, saison 1 (2020)

Publié le 14 Février 2021 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Télévision, USA, HBO

Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films et séries romantiques...

Love Life, saison 1 (2020) :

De son adolescence à aujourd'hui, les différentes étapes de la vie amoureuse de Darby Carter (Anna Kendrick), une jeune femme un peu paumée et qui cherche l'âme sœur...

Une anthologie romantico-dramatique en 10 épisodes de 30 minutes environ, diffusés sur HBO Max et produits par Paul Feig (la série Girls, produite par Apatow, n'est pas loin, d'ailleurs, en moins agaçant), pour un résultat assez inégal, au carrefour de la comédie romantique classique et de la série câblée façon HBO/Showtime, mais sans avoir la légèreté ou l'énergie du genre rom-com, ni le mordant des comédies dramatiques courtes du câble.

Et cet aspect postérieur entre deux chaises se retrouve notamment dans le format du show : pendant ses premiers épisodes, la série semble établir un format unitaire "1 épisode = 1 relation amoureuse de Darby, de son début à sa fin". Ça commence par Augie (Jin Ha), sa première relation sérieuse au sortir de l'université (à noter que Kendrick arbore pour l'occasion une perruque très laide), qui se finit de manière douce-amère ; puis Bradley (Scoot McNairy), son ex-patron, plus âgé, plus cultivé, plus riche et donc incompatible pour des raisons d'âge et de classe sociale ; vient ensuite Danny (Gus Halper), sentimental et collant ; et enfin, Magnus (Nick Thune), un chef hipster qui finit par demander à Darby de l'épouser.

Là, la série commet un premier écart : Magnus occupe trois épisodes, durant lesquels on suit la désintégration du couple, brisé par le chômage du chef, qui l'envoie dans une spirale de dépression et d'hostilité.

Pas forcément le plus passionnant de la saison, d'autant que la caractérisation de Magnus est sommaire (un épisode = il est l'homme parfait ; dix minutes plus tard = il se vautre en slip sur le canapé en beuglant et en refusant de chercher du travail), que Darby est particulièrement passive (c'est même son trait de caractère principal : elle veut tellement faire plaisir à tout le monde qu'elle s'efface et se laisse marcher dessus), et que, le temps d'une moitié d'épisode en thérapie, Anna Kendrick cède la place à Courtney Grosbeck, pour un long flashback (au demeurant très bien interprété) sur son adolescence et son premier amour.

Puis vient le divorce et, se débarrassant par là-même de son format initial, la série opte pour une nouvelle direction, étendant son schéma structurel à toutes les relations de Darby : un épisode est ainsi consacré à sa mère (Hope Davis), aussi névrosée que Darby, un autre à sa meilleure amie Sara (une excellente Zoë Chao, qui vole fréquemment la vedette à Kendrick durant la saison) et un dernier au bébé de Darby, après un épisode de retrouvailles avec Augie.

Le tout donne à la saison des atours de grosse thérapie un peu prévisible (le message est globalement "pour pouvoir aimer autrui, il faut d'abord apprendre à s'aimer soi-même"), et qui, par moments, rend même Darby assez antipathique - son comportement avec sa mère, d'abord, mais aussi la manière dont elle donne la leçon à son amie Sara.

Une Sara présentée, depuis le début de la série, comme fêtarde, mais toujours là pour sa meilleure copine, la soutenant dans ses hauts et ses bas sentimentaux : cependant, lorsque les rôles sont inversés (Sara rompt de manière abrupte avec son compagnon, et sombre dans la dépression, la fête et les substances illicites ; Darby se concentre, elle, sur sa carrière et gagne de l'argent), soudain, Darby se fait un peu cassante, en a ras-le-bol, tente immédiatement d'envoyer Darby en thérapie et en désintox, et coupe tous les ponts pendant deux ans.

Mieux amené et/ou mieux écrit, ça aurait pu fonctionner. Malheureusement, le format de la série et ses ellipses temporelles font que la spirale infernale de Sara semble forcée, et que Darby paraît étrangement peu tolérante ou patiente. Mais de toute façon, il existe un problème récurrent dans la caractérisation de Darby, qui se repose, trop souvent, sur le charme et l'énergie d'Anna Kendrick pour faire exister le personnage autrement qu'en réaction à autrui.

En soi, Love Life se regarde (le format court aide beaucoup, et Anna Kendrick se démène pour porter le show sur ses épaules), mais difficile de vraiment se passionner pour les errances sentimentales new-yorkaises de cette jolie jeune femme caucasienne, aisée et privilégiée (il faut voir la taille de son appartement) et dépourvue de véritable personnalité, si ce n'est celle d'être trop facilement influençable, et d'avoir une affinité pour l'Art (vocation qui reste toujours très vague dans la série).

On peut se demander si ces traits sont conçus ainsi pour permettre à la spectatrice de s'identifier plus facilement au personnage, et si les platitudes débitées par la narratrice british en ouverture et (parfois) en fin d'épisode ne sont pas là pour rendre accessibles et pour universaliser les expériences de Darby... une chose est sûre, la série n'apporte pas d'éclairage véritablement original sur les relations humaines et amoureuses ; d'ailleurs, la seule véritable relation qui fonctionne réellement, dans tout ça, c'est celle de Darby et de Sara, une relation naturelle et spontanée entre deux amies qui se soutiennent (même si cela ne dure qu'un temps...).

La faute à une distribution masculine assez moyenne (pas dans le talent des acteurs, mais plus dans leur charisme - même l'âme sœur de Darby, Grant, interprété par Kingsley Ben-Adir qui était déjà dans Noelle avec Kendrick, ne fait pas grande impression), qui fait que niveau romance, on n'y croit jamais totalement.

Au final, on se retrouve donc avec une série bien interprétée, pas forcément très captivante (même si ça dépend forcément de la sensibilité du spectateur/de la spectatrice), gentiment nombriliste, mais qui est d'ores et déjà assurée d'avoir une saison 2 - reste à voir si, privée d'Anna Kendrick et de Zoë Chao (la saison 2 sera consacrée à une autre héroïne), la série méritera toujours le coup d'œil, ou aura quoi que ce soit à proposer.

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Les bilans de Lurdo : Superstore, saison 2 (2016)

Publié le 11 Juillet 2021 par Lurdo dans Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Romance, Sitcom, Télévision, USA, NBC, Superstore

Après une première saison raccourcie de 11 épisodes, je continue ma rétrospective Superstore, avec une seconde année qui a vu son nombre d'épisodes doubler (21 + un épisode spécial Jeux Olympiques, hors continuité), sa structure s'adapter à tous les événements rythmant la vie de la grande distribution (fêtes, soldes, etc) et son focus s'altérer au fil de la diffusion, pour le meilleur et pour le pire.

Superstore, saison 2 (2016) :

Après que le mouvement de grève des employés de Cloud 9 ait amené la direction à dépêcher sur place Jeff (Michael Bunin), un manager régional, la vie reprend son cours au magasin : Jonah et Amy se rapprochent, Garrett et Dina aussi, Sandra (Kaliko Kauahi) s'invente une vie amoureuse trépidante, et Mateo, lui... tombe sous le charme de Jeff. 

L'avantage, avec une saison de 22 épisodes, c'est que l'on a beaucoup plus de temps pour développer les personnages secondaires, leurs relations, et l'alchimie des acteurs les uns avec les autres.

L'inconvénient, c'est qu'à lui seul, le nombre des épisodes a tendance à lisser l'ensemble de la saison d'un point de vue qualitatif, notamment dans la perception du spectateur (qui, à la fin de la diffusion, a naturellement un peu de mal à se souvenir de la qualité exacte des épisodes présentés six mois plus tôt), mais aussi du côté créatif : l'objectif des scénaristes n'est plus de produire les 11 meilleurs épisodes imaginables, dégraissés de tout développement inutile et superflu, mais bien de remplir la commande passée par la chaîne en produisant 22 épisodes sympathiques et homogènes, à défaut d'être tous exceptionnels.

D'autant plus lorsque, comme ici, la chaîne décide de rallonger au dernier moment (en l'occurrence, la veille du début de la diffusion de cette saison 2) la commande originale de 13 épisodes pour l'étendre à 22. Forcément, ça chamboule un peu les plans des scénaristes, et ça mène à quelques flottements çà et là.

C'est ainsi que l'on remarque, après un épisode spécial Olympiades assez pépère (avec une Cecily Strong un peu sous-exploitée), et une première moitié de saison relativement structurée (résolution molle du cliffhanger de la s1, puis quelques journées événementielles - Adoption d'animaux, Halloween, les élections, Noël, Black Friday, St Valentin), que l'ensemble de l'écriture se fait un peu plus brouillonne, et bascule sur du shipping plus classique et routinier.

De manière globale, d'ailleurs, on sent que la série se cherche encore un peu : ici, on a droit à des épisodes absurdes et décalés (invasion de corbeaux, tous les hommes du magasin qui s'affrontent dans un match improbable en pleine journée de travail, pendant que les femmes vont se saouler au karaoké...), là, des moments plus engagés (Jonah qui refuse de vendre des armes, Glenn qui s'oppose à la vente de la pilule du lendemain), ailleurs, des épisodes fourre-tout (sans cohésion interne et qui ressemblent à des bribes d'idées en vrac concernant tel ou tel personnage, des sous-intrigues sans lien collées ensemble dans un même épisode pour remplir 25 minutes), ou encore des sentiments et de la romance un peu forcés.

En somme, ça continue de partir un peu dans tous les sens, et de tenter toutes les associations possibles et imaginables, pour voir ce qui marche ou pas : ce n'est pas forcément un mal, puisque cela permet des combinaisons inattendues, comme Dina et Garrett, qui couchent ensemble sans se supporter (ce qui permet à la série d'éliminer par la même occasion la relation malsaine Dina/Jonah), Jeff et Mateo (ce qui permet à Mateo de sortir temporairement du cliché du gay mesquin et bitchy), mais aussi Amy (qui se décoince un peu) et interagit avec plein de monde (Glenn, Cheyenne...).

Ça permet aussi de donner de la personnalité aux personnages d'arrière-plan, parfois pour le meilleur (Sandra), parfois pour le pire (Marcus, interprété par Jon Barinholtz, et qui joue ici les gros beaufs relous comme le fait habituellement son frère Ike, de Mad TV/The Mindy Project), et parfois entre deux (le pharmacien égocentrique, que je ne suis pas encore sûr d'apprécier ou non).

Malheureusement, ça fait aussi un peu disparaître Cheyenne d'une partie de la saison, jusqu'à la toute fin, pour son mariage... Et puis, bien entendu, cela donne encore plus de temps aux scénaristes pour développer le will they won't they de Jonah et Amy, avec le mariage de cette dernière qui s'écroule, etc.

Et là, je vais me répéter, mais... je n'en ai absolument rien à faire de ce couple. Pas très attachants ni compétents, ils sont tous les deux dysfonctionnels, et je n'arrive vraiment pas à accrocher à leurs atermoiements, à leurs regards hésitants, etc. Et donc, forcément, cela m'empêche d'apprécier une partie de la saison, qui se consacre au duo sous un angle romantique.

Qui plus est, tous les classiques de Ross/Rachel et des romances de sitcom de ce style y passent : mariage malheureux, regards complices, petite(s) amie(s) de passage promptement évacuées(s) (Brenda Song, notamment, totalement sous-exploitée), jalousie inavouée, mensonges, etc.

Franchement, ça me fatigue un peu, tout ça, car il faut une alchimie exceptionnelle entre les acteurs et personnages, ainsi qu'une écriture à la hauteur, pour que ça fonctionne sur moi - ici, on est loin de Jim/Pam, Michael/Holly, ou encore Ben/Leslie...

Mais bon : pour peu que l'on accroche à cette dose conséquente de shipping (et j'ai conscience d'être clairement dans la minorité à ce sujet), et que l'on ferme un peu les yeux sur certains clichés de sitcom (l'incident dramatique qui amène tout le monde à s'avouer ses quatre vérités, en l'occurrence la tornade - très bien filmée - du season finale), Superstore reste agréable à suivre, et plutôt attachant.

À ce point de la vie de la série, je ne dirais pas qu'un épisode ou un autre se démarque vraiment, ou pourrait être donné en exemple d'un classique du genre/d'un incontournable, mais le tout reste plaisant.

Maintenant, je ne serais pas contre un peu moins de shipping et de grosses ficelles de vieux routard du format, et un peu plus de chamboulements (par exemple, je suis prêt à parier que le début de la saison 3 reviendra à un bon vieux status quo, à nouveau, malgré les révélations de la fin de saison 2, et la destruction de Cloud 9).

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Les bilans de Sygbab : CYCLE SCI-FI - Andromeda, saison 2 (2001)

Publié le 20 Juin 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Critiques éclair, Comédie, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, USA, Andromeda

À l'instar du reste du blog, pendant quelques semaines, Sygbab est lui aussi en plein cycle science-fiction, avec la suite de son intégrale Andromeda...

Andromeda, saison 2 (2001) :

Si l’Histoire est un éternel recommencement, c’est également le cas des fins de saison : la conclusion de cette seconde année applique ainsi le même schéma que celle de la première avec une invasion du vaisseau de guerre. Pour donner le change, cela se déroule alors que Dylan et son équipage reçoivent d’éminents représentants des 50 mondes qui ont déjà signé un traité pour rejoindre le Commonwealth. Apparemment, cette nouvelle civilisation ne plaît pas à tout le monde, mais est-ce réellement étonnant ?

Cela veut-il dire que la série s’est enfin recentrée sur ce dont elle est censée parler ? Le générique remanié semble aller en ce sens (bien que le changement de voix-off, qui n’est plus assurée par Kevin Sorbo, donne un aspect trop formel), mais le statut héroïque du capitaine Hunt y est également mis en avant. Et malheureusement, c’est surtout cet aspect qui est retenu, au grand dam des téléspectateurs espérant assister à la reconstruction d’un Univers plongé dans le chaos.

Il y a bien quelques missions qui ont pour but de nouer des relations avec certains mondes, mais la diplomatie fait bien trop souvent la place à l’ingérence de Dylan, avec des méthodes peu subtiles. Ce ne sont malheureusement pas ses subordonnés qui peuvent le tempérer, quand on connaît leur passif.

D’un personnage principal qui devrait faire preuve de sagesse et de finesse, c’est finalement un homme qui agit avant de réfléchir qui nous est proposé. Le fait que Kevin Sorbo fasse partie des producteurs exécutifs n’y est certainement pas étranger, notamment à cause des scènes d’action bourrées de cascades câblées qui ne sont pas sans rappeler Hercules

Cette direction prise est aussi la conséquence d’une incapacité chronique à donner corps à cet univers. Au bout de deux saisons, la seule chose que l’on connaît de la plupart des peuples qui le constituent, c’est leur nom. Le contexte géopolitique est inexistant et il n’y a quasiment aucun effort pour développer les différentes cultures, à l’exception des Nietzchéens. Leur fonctionnement par castes en fait un peuple désuni, chacune d’entre elles pouvant représenter soit un ennemi dont il faut se méfier, soit un allié dont il faut se méfier. Mieux vaut ne pas leur faire confiance, donc !

Les Magogs, quant à eux, sont tout simplement présentés comme les ennemis jurés à combattre depuis la résolution du final de la saison précédente et l’apparition de l’entité nommée The Abyss, qui n’est autre que leur Dieu. Un manichéisme bien commode pour faire peser une menace importante, et en faire la principale raison de ralliement derrière la bannière du Commonwealth. Fainéantise, quand tu nous tiens…

Le constat n’est pas plus reluisant du côté des personnages. Par exemple, dans une tentative désespérée de mettre Harper en avant, l’idée de génie des scénaristes consiste à ce qu’il soit infecté par des larves de Magogs qui peuvent éclore à tout moment. Peine perdue : il est tellement insupportable qu’il n’y aucune empathie pour sa condition.

Le fait de l’en débarrasser devient pourtant l’enjeu principal du 2.12 Ouroboros, dans lequel on apprend le départ inattendu de Rev dont la foi a été ébranlée en découvrant avec horreur que son Dieu est une entité malfaisante. Dommage, les contrepoints philosophiques qu’il apportait étaient pourtant appréciables, et constituaient autant de moments qui avaient un tant soit peu d’intérêt…

Cet épisode tente de relier plusieurs fils de l’intrigue avec un concept de distorsions temporelles qui ne tient pas vraiment debout et dont l’unique but est de justifier un changement radical concernant Trance. En effet, une version future de cette dernière fait son apparition avec une apparence complètement différente, et doit faire face au choix suivant : rétablir le cours normal des choses en laissant Harper mourir, ou le sauver et ainsi effacer l’autre version d’elle-même. Elle privilégie son ami à un enjeu plus important, ce qui ne manque pas d’étonner dans la mesure où de nombreux indices ont été disséminés pour laisser entendre qu’elle est un être mystique, que l’on aurait pensé faire preuve de plus de discernement.

En mission pour empêcher le futur dont elle provient, elle ne pouvait pas mieux s’y prendre en révélant dans le final que les évènements qui s’y déroulent en font justement partie. Bien entendu, aucune explication n’est donnée quant au fait qu’elle n’en ait pas parlé avant, car il vaut mieux instaurer un suspense factice plutôt que de s’assurer que ce qui nous est narré tient debout. Difficile de voir où tout ça va mener, mais à partir du moment où de telles méthodes sont utilisées, c’est qu’il y avait au préalable un problème de caractérisation.

La fameuse quête d’humanité chère à Roddenberry avec Data ou Seven of Nine comme représentants emblématiques dans Star Trek est également présente car la version androïde d’Andromeda se questionne régulièrement sur les sentiments qui l’habitent, mais ce n’est pas prépondérant et le thème n’est pas forcément abordé de la meilleure des manières en se focalisant sur l’attachement qu’elle a envers Dylan. C’est trop classique, mais il y a peu de chances de voir quelque chose qui sort des sentiers battus.

En revanche, même si le jeu de Keith Hamilton Cobb est souvent douteux, c’est finalement Tyr qui s’en sort le mieux car ses constantes contradictions ainsi que ses agissements qui vont toujours dans le sens de sa survie le rendent plus intéressant à suivre.

Le fait qu’il apprenne l’existence d’un fils qui semble être la réincarnation de Drago Museveni - soit le Messie de son peuple - est une situation qui offre du potentiel, mais la gestion des intrigues jusqu’à présent ne permet pas de s’enthousiasmer à ce sujet.

Tout ça sonne assez creux, et il n’y a pas beaucoup d’éléments qui permettent d’envisager que les ambitions soient revues à la hausse - d’autant que le budget semble rachitique. Plutôt que de prendre la trajectoire de The Next Generation ou Deep Space Nine dont les deux premières saisons étaient une lente montée en puissance avant de se bonifier de la meilleure des manières, il semble qu’on soit ici plus proche d’Earth Final Conflict, qui n’a cessé de s’enfoncer au fur et à mesure.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2021 - Creepshow, saison 3 - première partie : 3x01-03 (2021)

Publié le 23 Octobre 2021 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, Thriller, USA, Shutter

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Creepshow, saison 3 (2021) :

Alors que je viens à peine de passer en revue la saison 2 de Creepshow, une saison très inégale diffusée au printemps dernier, voilà que les 6 épisodes de la saison 3 arrivent pour Halloween. Je remets donc le couvert, sans grandes illusions sur la qualité finale du produit : par nature, cette anthologie Creepshow restera toujours fauchée et approximative, et il faut s'y faire.

# 3x01 :

- Mums : parce qu'elle voulait échapper à une vie maritale épouvantable, Bloom (Erin Beute), la mère de Jack (Brayden Benson) est tuée par son mari (Ethan Embry), qui l'enterre dans le jardin. Mais bien vite, Jack découvre que la végétation qui pousse là est assoiffée de sang et de vengeance...

Adapté d'une histoire de Joe Hill, un segment assez dérivatif (ça rappelle fortement la construction et le déroulement de Model Kid !, en saison 2) à l'interprétation assez mitigée, au rythme faiblard, et au côté "ouh, punissons ce méchant redneck sudiste sécessionniste terroriste violent" assez pataud et simpliste. Un bon gros bof.

- Queen Bee : lorsque Trenice (Olivia Hawthorne), Debra (Hannah Kepple) et Carlos (Nico Gomez), trois grands fans de Regina (Kaelynn Harris), apprennent que celle-ci va accoucher dans l'hôpital local, où ils ont leurs entrées, le trio décide de s'y introduire pour assister à l'événement...

Ça partait assez mal, avec des jeunes fans rendus assez insupportables par leur écriture (et un peu par leur interprétation), et un postulat de départ catapulté, et puis ça décolle un peu à partir du moment où la créature fait son entrée, une créature toute en effets pratiques et en latex qui font assez plaisir à voir. Rien d'exceptionnel, mais les effets sont réussis.

# 3x02 :

- Skeletons in the Closet : à l'occasion de l'inauguration d'un musée consacré au cinéma et à l'horreur, une rivalité d'antan renaît entre Lampini (Victor Rivera), le propriétaire de l'établissement, et son concurrent de toujours, Bateman (James Remar), qui menace Lampini de le faire arrêter pour avoir dérobé un cadavre...

Un épisode coécrit par Nicotero et qui, forcément, est entièrement consacré à l'art des maquillages et des accessoires de films d'horreur, à leur importance, à leur caractère iconique et mythique, blablabla.

Forcément. Le problème étant que le tout est affreusement cheap, surtout lorsqu'un squelette s'anime et commence à tuer : Nicotero filme le tout en vue subjective au travers d'un crâne (probablement en plastique), le squelette est animé de manière primitive, et hormis un bref moment d'animation numérique renvoyant à Jason et les Argonautes, le tout trahit constamment un énorme manque de budget, au point de rendre le tout assez risible.

Et je ne parle même pas de cette énorme ellipse bien pataude façon comic-book, en plein milieu, qui permet d'éviter d'avoir à tourner une scène de dépeçage pourtant centrale dans le récit.

- Familiar : après une visite chez un voyant (Keith Arthur Bolden), Jackson (Andrew Bachelor) se persuade qu'une entité maléfique l'accompagne constamment, ce qui amuse fortement sa compagne (Hannah Fierman)...

Un segment plus mesuré, sobre et sérieux, très Tales from the Darkside, mais peut-être trop basique et simple pour son propre bien : ça va droit au but, la créature est assez réussie, mais c'est très convenu et cousu de fil blanc. Mais au moins, ce n'est pas cheap.

# 3x03 :

- The Last Tsuburaya : un collectionneur d'art arrogant (Brandon Quinn) met la main sur l'ultime œuvre inédite de Tsuburaya, un artiste japonais spécialisé dans les monstres, et il décide de détruire l'illustration après l'avoir vue, pour être le seul à en bénéficier...

Mouais. Un épisode assez bavard co-écrit par Paul Dini, et qui ne convainc pas forcément, entre sa créature démoniaque peu probante, ses personnages écrits à la truelle (les personnages féminins, notamment), et son Brandon Quinn (Le Loup-garou du campus) en roue libre.

Ce n'est pas forcément mauvais en soi, mais ça ne m'a pas passionné (d'autant que finalement, on n'est pas très loin du format du segment Familiar : un homme seul, hanté et tourmenté par une figure démoniaque qu'il est seul à voir).

- OK I'll Bite : face à l'hostilité de ses codétenus et de certains gardiens, un prisonnier (Nicholas Massouh) névrosé, fasciné par les araignées et accusé d'avoir euthanasié sa mère malade, n'a d'autre choix que de pratiquer un rituel ancien et de libérer les araignées qu'il élève dans sa cellule...

Mouais (bis). Encore un segment un peu caricatural et brouillon, à l'interprétation inégale, aux effets visuels discutables, à l'exposition maladroite et au récit assez convenu. Pas franchement passionnant ou probant.

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Les bilans de Lurdo : What If...?, saison 1 - troisième et dernière partie : 1x07-09 (2021)

Publié le 13 Novembre 2021 par Lurdo dans Action, Animation, Aventure, Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Disney, Fantastique, Horreur, Jeunesse, MCU, Marvel, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Télévision, USA, What If

Après trois premiers épisodes posant les bases de son concept, trois épisodes suivants n'hésitant pas à partir dans des directions sombres et fatalistes, et une pause dans ces critiques pour faire place à l'Halloween Oktorrorfest 2021, What If... ?, la série d'animation de Marvel, revient et se termine avec une ultime ligne droite de trois épisodes, et la suspicion d'un fil conducteur se dessinant au niveau de Uatu, le Gardien censé ne jamais intervenir...

What If...?, saison 1 - troisième et dernière partie : 1x07-09 (2021) :

- 1x07 - What If... Thor were an only child ? : lorsqu'Odin choisit de ne pas garder Loki enfant, Thor grandit fils unique, et éternel adolescent insouciant. Fêtard invétéré, il a désormais décidé de transformer la Terre en fête géante... mais le SHIELD ne veut pas forcément le laisser saccager la planète sans supervision.

Contrairement aux épisodes précédents, ce 1x07 est un épisode nettement plus léger et absurde, en mode "Thor est un grand gamin qui profite de l'absence de ses parents pour faire une fête d'enfer".

C'est bourré de caméos improbables, c'est décalé, c'est décomplexé, on retrouve plein de monde, Captain Marvel et Thor se battent de manière spectaculaire, et la toute fin laisse présager un toutéliage inattendu entre les mondes de ce multivers...

Pas grand chose à dire de plus : c'est amusant, c'est une bouffée d'air frais après les quelques fins déprimantes des épisodes précédentes, et ça ne se prend pas la tête.

- 1x08 - What If... Ultron won ? : parce qu'ils n'ont pas réussi à vaincre Ultron, les Avengers ont été exterminés, et les robots d'Ultron ont ravagé la planète Terre. Pire : lorsque Thanos arrive sur Terre, Ultron lui prend les Gemmes de l'Infini, et entreprend de conquérir l'univers... puis, quand il remarque la présence du Gardien, c'est le multivers qui devient sa cible.

Un épisode plus sérieux et bourré d'action, qui met clairement en place un final explosif façon Et si le Gardien intervenait ?, avec constitution des Gardiens du Multivers, et qui présente un Ultron triomphant, dont le seul bémol est qu'il n'est pas doublé par James Spader.

C'est efficace, Widow et Hawkeye ont fort à faire, le Gardien fait preuve de son pouvoir, et bien que le tout paraisse un peu incomplet (forcément, ce n'est qu'une première partie d'un two-parter), le potentiel de la suite est intrigant.

- 1x09 - What if... the Watcher betrayed its oath ? : face à la menace d'Ultron, le Gardien décide d'intervenir, et de réunir une équipe de héros issus de dimensions différentes, potentiellement capables de vaincre cette menace...

Un ultime épisode spectaculaire et bourré d'action, qui commence par une relecture de l'ouverture de Winter Soldier en mode Captain Carter, qui continue sur un plan improbable ayant pour objectif de voler et détruire les Gemmes, et qui, au passage, trahit l'existence d'un épisode n'ayant pas pu être achevé en temps et en heures, pandémie oblige.

Un épisode mettant en vedette Tony Stark et Gamora (une Gamora ayant apparemment vaincu Thanos et possédant désormais son armure et sa lame), dont on a un aperçu ici, et qui devrait apparemment être intégré à la saison 2 à venir.

Quoiqu'il en soit, si l'on peut regretter quelques ficelles narratives un peu flagrantes et un trop plein d'action parfois à la limite du brouillon, cette fin de saison fait honneur aux épisodes qui l'ont précédée, et s'avère tout à fait satisfaisante, en plus d'être visuellement épique.

- Bilan -

Probablement ma série préférée du MCU, à ce jour (voir le bilan général du MCU disponible ici). Et cela, principalement parce qu'elle bénéficie d'un postulat simple, qu'elle a su exploiter de manière quais-optimale, tout en présentant clairement les tenants et aboutissants du programme à un public néophyte pas forcément habitué aux univers parallèles de l'univers des comics.

Alors certes, tout ça n'est pas parfait, l'animation ne plaira pas à tout le monde, et on sent notamment que le cahier des charges "relecture des films du MCU, avec des variantes" était plus ou moins imposé à la production, histoire d'évoluer en terrain familier. Mais maintenant que la série Loki est passée par là, et que ce côté dérivatif a été exploré, What If ? est libre de partir dans des directions totalement improbables en saison 2, ce qui augure du meilleur.

Et puis il y a aussi les prochains films Marvel à venir, principalement Spider-Man : No Way Home (et ses Spidey parallèles) et Docteur Strange dans le Multivers de la Folie (dont il se murmure que certains des personnages de What If pourraient apparaître le temps d'une scène ou deux, en plus de Wanda et compagnie) - le multivers Marvel a de beaux jours devant lui, et What If pourrait bien y prendre une place plus importante que prévu...

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Les bilans de Lurdo : Halo, saison 1 (2022)

Publié le 14 Août 2022 par Lurdo dans Action, Critiques éclair, Drame, Guerre, Jeu vidéo, Les bilans de Lurdo, Paramount, Review, Romance, Science Fiction, Science-Fiction, Télévision, USA, Halo

Neuf épisodes d'une heure environ pour cette adaptation Paramount + de la franchise vidéoludique de Microsoft, cette version de Halo se veut une réalité parallèle aux jeux, à la continuité différente.

De quoi permettre à Master Chief de montrer son visage, et à Killen et Kane (les showrunners de la série, qui ont fait leurs armes sur de nombreux procedurals et sur The Last Ship) de tenter de concrétiser un programme attendu au tournant par bien des fans...

Halo, saison 1 (2022) :

Alors que les forces du Covenant attaquent la colonie reculée de Madrigal, l'intervention des Spartans, menés par Master Chief (Pablo Schreiber), a des conséquences inattendues : Chief entre en contact avec un artefact ancien qui réveille en lui des souvenirs enfouis et l'amène à se rebeller contre les ordres de ses supérieurs de l'UNSC, et notamment de Halsey (Natascha McElhone), qui a conçu le programme Spartan, en sauvant Kwan Ha (Yerin Ha), une jeune adolescente de Madrigal condamnée à mourir...

D'office, évacuons un point important : je ne fais pas partie de la communauté des joueurs de Halo, et je n'ai qu'une vague connaissance des grandes lignes de la franchise - je n'ai donc pas abordé la série sous l'angle de la fidélité aux jeux, de la continuité préservée, ou que sais-je encore...

Je n'ai ainsi aucun attachement particulier à cet univers ou à son personnage principal, Master Chief ; mais malgré cela, il m'est difficile de ne pas me dire que ce Halo est une occasion manquée, empêtrée dans trop de digressions inutiles et de personnages secondaires trop manichéens pour vraiment convaincre.

Je comprends bien l'objectif de la série : prendre un jeu de tir à la première personne, et en développer la mythologie et les personnages pour en faire quelque chose de plus consistant... mais ce faisant, la série s'égare fréquemment en chemin, partant dans des voies peu probantes qui affaiblissent le tout plus que l'inverse.

La saison est ainsi orientée autour de deux grands aspects : le premier, centrésur la planète de Madrigal et sur le personnage de Kwan Ha, est balisé au possible, avec le cliché du soldat endurci qui désobéit aux ordres pour prendre sous son aile une adolescente innocente, blablabla.

Franchement pas très captivant, tout cet arc narratif n'est pas aidé par une esthétique coloniale assez terne et laide, par des clichés à gogo (les sous-Fremens du désert), par du drama familial sans grand intérêt du côté de la jeune fille, par une escale chez des mercenaires qui font très Ravagers du pauvre, etc, etc, etc.

Ça a l'avantage de présenter un peu l'univers, et de décrire l'UNSC comme une bande de gros conn*rds finis, cruels et autoritaires, opposés à un Covenant guère plus intéressant. Mais à partir de là, difficile de trouver un intérêt dans les enjeux de la série et de la guerre que l'on nous présente : les extraterrestres (au rendu numérique assez inégal, notamment dans leur animation et leurs mouvements) sont, comme les humains, antipathiques, et les colons sont insipides et inintéressants (mention spéciale à l'épisode 07, intégralement consacré à Kwan Ha et à sa planète, et durant lequel Master Chief et compagnie font de la figuration).

L'autre aspect, c'est Master Chief, et sa relation difficile avec sa "maman", Halsey. Et là, disons que... la subtilité n'est pas de mise. Halsey est une grande méchante qui manigance encore et encore, la moindre de ses scènes déborde de manipulations en tous genres, et au fil de la saison, ça devient de plus en plus lassant, jusqu'au rebondissement final télégraphié bien à l'avance ; et Master Chief, lui, passe d'un monolithe impassible et destructeur, avatar du joueur capable de détruire une armée entière à lui seul, à un être brisé, un Élu seul capable d'activer des artefacts galactiques, hanté par des souvenirs d'une enfance qu'on lui a arrachée, un guerrier efficace... mais pas tant que ça (puisqu'il est à peine au-dessus des autres Spartans, et qu'on doit lui sauver la mise à de multiples reprises), un homme perdu et affaibli qui ne trouve sa rédemption qu'en laissant quelqu'un d'autre prendre les commandes de son corps (il y aurait probablement quelque chose à dire du rapport de John aux femmes, qui le manipulent constamment, qui le sauvent constamment, dont il est - littéralement - la marionnette, etc).

En même temps, ça se comprend : le budget de la série est très limité (ça se voit nettement aux effets spéciaux, comme les aliens du Covenant, Cortana, etc), et le programme n'est pas en mesure de proposer les scènes d'action auxquelles l'on pourrait s'attendre de la part de l'adaptation d'un FPS - la série est ainsi assez pauvre en action, et lorsque cette dernière est présente à l'écran, le résultat est très variable (la scène de fin de l'épisode 5 est efficace, l'affrontement du season finale sur la planète du Covenant est fauché au possible, dans des décors vides et numériques).

D'où l'accent mis sur les personnages, les intrigues secondaires, et tout et tout, notamment la mythologie de la série, une mythologie assez générique pour le moment.

Bref, entre l'écriture assez basique, l'action un peu faiblarde, les effets numériques très inégaux, et l'interprétation globalement correcte (même si je ne suis pas très fan de Shabana Azmi), on se retrouve avec une série Halo très... moyenne. Voire médiocre.

Reste à voir si c'est le syndrome de la première saison faiblarde qui frappe à nouveau, et si la série saura s'en défaire en saison 2...

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Un film, un jour (ou presque) #681 : La Forme de l'Eau (2017)

Publié le 30 Mars 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Drame, Romance, Fantastique, Histoire

Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.

La Forme de l'Eau (The Shape of Water) :

En 1962, Elisa Esposito (Sally Hawkins), femme de ménage muette officiant au sein d'un laboratoire secret gouvernemental de Baltimore, découvre que le Colonel Strickland (Michael Shannon) mène des expérimentations sur une créature amphibie (Doug Jones) maintenue captive. S'éprenant aussitôt de cet être étrange, Elisa va alors tout tenter pour le libérer, avec l'aide de Giles (Richard Jenkins), son voisin homosexuel, de Zelda (Octavia Spencer), sa collègue afro-américaine, et du Dr. Hoffstetler (Michael Stuhlbard), un espion russe au grand cœur...

Dernier film de Guillermo Del Toro après le très mitigé (pour être gentil) Crimson Peak, The Shape of Water est un peu l'équivalent pour Del Toro de Les Infiltrés pour Scorsese : ce n'est pas son meilleur film, ce n'est pas son film le plus original, mais c'est celui qui a fini par être reconnu par la critique et par les Oscars, et par être multi-récompensé, un peu "pour l'ensemble de son œuvre".

Pas forcément surprenant, cela dit, tant le climat actuel de l'industrie se prêtait à une célébration des thèmes et des personnages de cette Forme de l'Eau : véritable hymne à l'altérité, à la coopération et à l'acceptation d'autrui, le film (réalisé par un Mexicain) nous montre en effet des exclus (un gay, une muette, une noire, un scientifique russe bienveillant) s'associer pour sauver un être différent de l'exploitation par un homme blanc, hétérosexuel, brutal, représentant du patriarcat et d'une certaine idée de la société américaine capitaliste.

De quoi cocher bien des cases sur le bingo des médias américains actuels ; mais il ne faut pas pour autant soupçonner GdT d'avoir fait là un film spécialement calibré pour décrocher des prix. En effet, la Forme de l'Eau est typique de son réalisateur, et brasse des thèmes récurrents chez celui-ci... au point de paraître assez redondant si l'on a déjà vu les autres métrages de Guillermo.

Car pour être franc, si l'on retire la photographie à dominante jaunâtre/verdâtre, qui peut évoquer le travail de Jeunet/Caro, ainsi que la bande originale de Desplat (qui lorgne parfois sur de l'accordéon à la Yann Tiersen), on se retrouve avec deux heures d'une romance assez moyennement convaincante, très balisée, et qui semble recycler pas mal de poncifs de Del Toro (notamment le méchant, qui renvoie clairement au Vidal du Labyrinthe de Pan, y compris au niveau de sa dégradation physique).

D'ailleurs, il est amusant de constater que, finalement, ce SoW tient autant, à des degrés divers, de La Belle et la Bête (la romance), de L'Étrange Créature du Lac Noir, d'Hellboy, que du Labyrinthe de Pan (le destin d'Elisa est très similaire à celui d'Ofelia), voire même... de la Petite Sirène.

Difficile de ne pas penser à ce dernier récit, en effet, tant Elisa semble un reflet du personnage de la sirène. Ariel (on va utiliser le nom donné par Disney, ça sera plus simple) rêve du monde des humains, tombe amoureuse du Prince, et accepte de tout sacrifier - son monde, son quotidien, et sa voix pour être avec lui... Elisa, elle, évoque une sirène ayant déjà troqué sa voix contre une existence parmi les humains : trouvée dans une rivière, déjà muette, elle arbore des branchies cicatrisées, fait des rêves aquatiques, et ne prend du plaisir que dans l'eau. Lorsqu'elle rencontre la créature (vénérée comme un Prince - ou un Dieu - dans son pays), c'est le coup de foudre, et elle sacrifie tout être avec lui, quitte à le rejoindre dans son monde après avoir été transformée...

Pas forcément surprenant (bis) : Del Toro fait régulièrement dans le conte de fées pour adultes (le conte de fées est ici évident, vue la narration d'ouverture, et le côté adulte est renforcé, pour une fois, par un peu de nudité inhabituelle chez GdT), avec des personnages et des situations très manichéennes, et une forme qui prend bien souvent le dessus sur le fond.

Ce qui fonctionne généralement plus ou moins, en fonction de la distribution, du rythme et de l'histoire. Ici, dans l'ensemble, ça ne fonctionne qu'assez moyennement, principalement parce que la romance au cœur du récit semble étrangement sous-développée et distante, au profit d'un Michael Shannon über-méchant et omniprésent.

Le script se plie d'ailleurs en quatre pour rallonger la sauce, notamment avec l'artifice narratif de la cale sèche, qui permet d'éviter de rendre sa liberté à la Créature pendant près d'une demi-heure, le temps que Strickland mène son enquête et que Shannon domine un peu plus le film de sa présence.

C'est dommage, d'autant qu'en parallèle, le script peine à développer son semblant de propos sur la confrontation passé/présent (cinéma vs télévision, illustrations vs photographies, etc), et que GdT se permet quelques digressions jolies, mais pas indispensables (le numéro de danse en noir et blanc, façon The Artist).

Bref, comme souvent avec Del Toro, c'est visuellement très travaillé (même si le filtre vert sur l'image est assez lassant), mais ça manque gentiment de subtilité, et malheureusement, ce côté assez basique et naïf de l'écriture me laisse assez indifférent. D'autant que le jeu parfois assez maniéré de Sally Hawkins ne m'a pas totalement séduit...

3/6 (mais j'ai parfaitement conscience d'être en minorité à avoir trouvé le film très moyen, voire décevant)

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Halloween Oktorrorfest 2022 - 35 - V/H/S/99 (2022)

Publié le 26 Octobre 2022 par Lurdo dans Anthologie, Cinéma, Horreur, Fantastique, Comédie, Critiques éclair, Halloween, Oktorrorfest, USA, Shudder, Review, Found Footage

Chez les Téléphages Anonymes, de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...

V/H/S/99 (2022) :

Nouvelle déclinaison de la "franchise" anthologique V/H/S consacrée au cinéma found footage, voici qu'arrive V/H/S/99 qui, comme son nom l'indique, prend place à l'aube de l'an 2000, avec ce que cela sous-entend de peur du bug, de l'apocalypse, et tout et tout.

Enfin, en théorie, parce qu'en pratique, ce métrage a été mis en production de manière très précipitée, suite au succès (immérité) de V/H/S/94 à sa sortie, l'année dernière, sur Shudder. Le résultat, c'est un V/H/S/99 très inégal, qui ne vaut principalement que pour son dernier segment.

D'autant que, pour une fois, il n'y a aucun fil conducteur ou prétexte pour les cinq segments présentés par cette anthologie, si ce n'est quelques séquences de petits soldats en plastique doublés en post-synchro, et aux aventures parfois sanglantes.

- Shredding : quatre adolescents musiciens, farceurs et skateurs (Jesse LaTourette, Jackson Kelly, Keanush Tafreshi, Dashiell Derrickson) se filment alors qu'ils tentent de s'introduire dans une salle de concert abandonnée où un groupe pop punk féminin a connu un sort tragique...

Esthétique très MTV 90s/Jackass pour ce premier segment en mode shaky cam, assez quelconque, délibérément bruyant et sous-éclairé, brouillon et très oubliable. Ça parlera probablement aux nostalgiques d'une certaine époque et d'une certaine télévision, mais bon... les maquillages sont assez réussis, pour ce qu'on en voit.

- Suicide Bid : désireuse de rejoindre une sororité populaire, Lily (Ally Ioannides) accepte de se faire bizuter et de passer une nuit enfermée dans un cercueil, six pieds sous terre... mais un orage chamboule alors les plans de la sororité, et Lily se retrouve confrontée aux éléments, à ses peurs et à un esprit vengeur.

Encore un segment moyen, qui fonctionne assez bien dans sa première partie, mais perd nettement en intérêt et en efficacité dès que la créature apparaît... et ne ressemble qu'à un masque d'Halloween en caoutchouc à l'expression figée. Forcément, ça n'aide pas à prendre toute la fin de ce court au sérieux.

- Ozzy's Dungeon : au cours d'une émission télévisée de jeux pour enfants, Donna (Amelia Ann) se blesse grièvement, et perd la partie. Des années plus tard, le présentateur sans scrupules (Steven Ogg) est kidnappé par la famille de Donna, qui veut se venger, et l'humilie en lui faisant passer les épreuves de son jeu...

Mouais. Un jeu façon En route pour l'aventure assez cheap, une famille qui a pété un câble (on ne sait pas trop pourquoi la jambe de la fillette a fini dans cet état) et qui humilie mollement le présentateur, et une fin d'épisode en mode nawak, lorsque tout le monde pénètre dans les studios et découvre que ceux-ci sont construits sur une grotte où vit un être tentaculaire exauçant les vœux (on devine sans peine que le tout a été conçu en regardant le jeu Legends of the Hidden Temple, et en se disant "et si c'était réellement un temple abritant une vraie déité surnaturelle") pour une fin de court-métrage en queue de poisson.

La fin est intrigante et grotesque, honnêtement, mais le rythme global est trop bancal, et le tout semble tiraillé entre diverses directions qui finissent par paraître inabouties.

- The Gawkers : un groupe d'adolescents installe un logiciel espion sur l'ordinateur de la séduisante voisine, mais celle-ci finit par révéler sa nature réelle...

Un segment totalement générique et sans intérêt, même si la créature finale est visuellement assez réussie.

- To Hell and Back : alors qu'ils filment un rituel d'invocation démoniaque prenant place aux douze coups de minuit, deux hommes (Joseph Winter, Archelaus Crisanto) se retrouvent transportés en Enfer, où ils doivent survivre avec l'aide d'une étrange sauvageonne (Melanie Stone), et tenter de rejoindre le Démon invoqué avant qu'il ne soit transporté sur Terre...

L'équipe du très sympathique Deadstream remet le couvert, et ce segment est tout aussi divertissant, s'érigeant sans aucune difficulté comme le meilleur métrage de ce V/H/S/99, à la fois grotesque, drôle, dynamique, sanglant et bien rythmé et produit.

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Bref, comme je le disais en introduction, une anthologie qui vaut principalement pour le segment To Hell and Back, et pour quelques moments çà et là. C'est peu, et la franchise ferait bien de prendre un peu de repos, pour s'assurer de proposer des segments plus intéressants que "des ados font les cons en se filmant".

2.25/6

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x07-08 (2022)

Publié le 20 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Difficile de maintenir le niveau quand on sort tout juste de ce qui était probablement le meilleur épisode de cette saison, si ce n'est de la série : sans surprise, Orville n'y est pas parvenue, enchaînant l'excellent 3x05 avec un épisode 6 forcé, à base de voyage temporel et de personnages agissant peu naturellement...

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x07 : Alors que le Orville se prépare à recevoir une délégation étrangère, voilà qu'Isaac se voit présenter une chance inouïe : celle de faire enfin l'expérience de véritables sentiments...

C'est amusant, ça : premier épisode depuis bien longtemps à ne pas être une suite directe d'un récit préexistant, cet épisode 07 est aussi un gros bazar sans nom, un métrage qui semble composé de quatre sous-intrigues qui se marient mal et qui semblent rapiécées en un tout bâtard de 75 minutes, un peu comme si les scénaristes avaient des morceaux d'intrigues en vrac, dont ils ne savaient que faire, et qu'ils avaient décidé de s'en débarrasser ici.

On se retrouve donc avec un tout décousu, aux ruptures de ton assez maladroites, entre d'un côté le shipping Keyali/LaMarr, très dérivatif de Work/Jadzia et qui se termine alors même que le tout a été à peine introduit dans l'épisode précédent ; de l'autre, un gros flashback sur la genèse "tragique" des Kaylons (bon gros empilage de clichés façon Battlestar Galactica et révolte d'un peuple artificiel maltraité - d'ailleurs, on se demande qui a décidé d'équiper les Kaylons majordomes de méga blasters, mais bon) ; ailleurs, la visite d'une délégation issue d'une planète matriarcale, avec ce que ça implique d'humour facile et approximatif quand les hommes du vaisseau se font passe pour soumis, et de résolution bâclée ; et enfin, la sous-intrigue centrée sur Isaac, très inégale, entre les facilités scénaristiques inspirées de Data et de sa puce à émotion (qui forcément, finit par ne pas fonctionner), les exigences du Docteur Finn (qui demande à ce que Isaac soit opéré s'il veut être avec elle), cette romance qui ne fonctionne jamais vraiment, et le volte-face prévisible de Charly, dont la caractérisation manichéenne n'était en place que pour arriver à cette conclusion facile.

Un bon gros bof du début à la fin, en somme, jamais particulièrement original ou intéressant dans son approche. À la limite, si le script avait été coupé en deux, pour donner deux épisodes de 40 minutes, pourquoi pas...

- 3x08 : Parce qu'elle accepte de rejoindre la rébellion des femmes moclannes, qui exfiltrent des nourrissons de leur planète pour s'assurer que leur sexe ne soit pas artificiellement changé, Topa est enlevée et torturée par des Moclans, qui mettent ainsi en péril les accords de paix entre leur peuple et l'Union...

Et je pourrais commencer cette critique d'épisode en reprenant la même phrase que celle qui concluait le 3x07, d'autant plus vraie ici : à la limite, si ce 3x08 de près de 90 minutes avait été coupé en deux épisodes de 40 minutes environ, dégraissés des quelques moments clairement là parce que MacFarlane et compagnie se font plaisir (les innombrables plans numériques sur les vaisseaux, leurs arrivées, leurs départs, leurs manœuvres, le caméo de Dolly Parton et sa chansonnette), ça aurait pu marcher.

Là, en l'état, c'est toujours trop long, c'est toujours très dérivatif, c'est toujours inutilement bavard, c'est toujours peu subtil, avec de grosses ficelles narratives, des excès et des séquences inutiles (la poursuite façon Star Wars avec les chasseurs moclans), bref, c'est du Orville saison 3, qui plus est écrit par Bormanis et Braga : pas de surprise, c'est bourré de défauts, et pas de surprise non plus, une certaine frange du public Trek a adoré (que ce soit parce que ça impressionne visuellement, parce que Braga écrit, ou parce que Orville est souvent, à leurs yeux, incritiquable).

Le plus frustrant, en réalité, c'est que ce n'est pas mauvais, en soi : à nouveau une suite plus ou moins directe d'éléments posés plus tôt dans la série, le scénario parvient à développer ses personnages, leurs relations (même si le pseudo-shipping Bortus/Kelly, WTF) et les problèmes sociétaux posés par un certain choc des cultures.

Mais les scénaristes le font de manière gentiment pataude, sans jamais oser tailler dans la masse pour mettre en valeur les éléments importants de leur récit. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, comme on dit, et comme MacFarlane a plus ou moins carte blanche sur sa série, les bonnes choses sont souvent noyées dans pas mal de choses un peu moins bien, qui tirent le tout vers bas.

Un épisode qui laisse mitigé, en somme.

(à suivre...)

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 4x01-02 (2021)

Publié le 22 Janvier 2022 par Lurdo dans Review, Critiques éclair, Télévision, Action, Science-Fiction, USA, Aventure, Les bilans de Lurdo, Star Trek, Science Fiction, CBS, Discovery

Jusqu'au previously de cette reprise, je n'avais pas gardé le moindre souvenir de la saison 3 de Star Trek Discovery... et puis tous ces souvenirs refoulés sont revenus au galop : un arc narratif à la conclusion médiocre, des personnages secondaires sous-développés, une glorification toujours aussi fatigante de Burnham, bref, une écriture toujours aussi problématique, malgré le changement de showrunner.

Une saison 3 tellement faible et agaçante que je n'ai pas eu la moindre envie de bondir sur cette saison 4 à sa diffusion (une diffusion qui a d'ailleurs failli ne pas se faire à l'international, puisque la Paramount a décidé au dernier moment de retirer le show de Netflix et compagnie), et que j'ai mis deux bons mois à me décider...

Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :

- 4x01 - Kobayahi Maru : Alors même que la nouvelle présidente de la Fédération est à bord du Discovery, le vaisseau part aider une station en difficulté, frappée par une anomalie gravitationnelle...

Mouais. J'y ai cru, pourtant, pendant un moment. Toute l'introduction façon premier contact avec une civilisation extraterrestre étrange (des hommes-papillons) était agréable à suivre, même si pas dénuée de problèmes de logique interne (Burnham et Booker qui s'inquiètent de la réaction des autochtones s'ils découvrent leur gros vaisseau... alors que ces mêmes autochtones leur ont dit quelques minutes plus tôt qu'ils avaient scanné le vaisseau en question et découvert le chat à bord) et calquée sur l'intro de Into Darkness, et la suite, avec cette nouvelle mission, cette station en difficulté, etc, pouvait laisser espérer de quelque chose de plus mesuré... mais non.

Discovery reste égale à elle-même : ça pète toujours de partout (d'ailleurs, les gerbes de flammes et les jets d'étincelles en arrière plan étaient ici particulièrement forcés et répétitifs) dans des déluges d'effets spéciaux inégaux (généralement jolis, sauf quand arrive la doublure numérique de Burnham en zéro G), ça tournoie toujours beaucoup à l'image, ça téléphone toujours largement ses rebondissements (dès qu'un personnage a un peu de temps pour parler de son avenir ou pour passer du temps en famille, on peut être certain que ça va mal se terminer), ça use et abuse toujours de grosses ficelles (la station qui se trouve forcément juste à côté de la planète natale de Booker, l'anomalie gravitationnelle qui va menacer tout ce qui bouge) et ça positionne toujours Burnham comme une Kirk-bis qui fait tout seule et de manière impulsive, tout en ayant toujours le dernier mot quand on la remet en question (son "de toute façon, même si vous m'aviez offert cette promotion, je ne l'aurais pas acceptée", c'est du niveau de "vous ne me renvoyez pas, je démissionne").

Après, ça se regarde, notamment pour ses scènes secondaires sur Saru (qui va revenir rapidement sur le Discovery, à n'en pas douter), pour le fait que tous les personnages secondaires ont quelques lignes de dialogues, ou pour les quelques moments qui fonctionnent (les notes du thème orchestral de Star Trek Enterprise pour l'inauguration des docks spatiaux Archer)... mais bon. Discovery en est à sa quatrième saison, et semble ne plus vouloir changer à ce point de son existence... il faut l'accepter, avec tous ses défauts, et ses quelques qualités.

- 4x02 - Anomaly : Le Discovery part à la recherche de l'anomalie gravitationnelle, qui s'avère plus incompréhensible que prévu...

Un épisode que j'ai trouvé épuisant au possible, car à 70 % composé de dialogues mélodramatiques en tête à tête, comme la série les aime tant (et qui sonnent tous pareils, comme si les scénaristes étaient incapables de donner des voix et des personnalités différentes aux personnages au travers de leurs dialogues), et à 30 % de pseudo-péril spatial retranscrit à l'écran par des gerbes de feu et de pyrotechnie sortie des Bayformers.

Alors entre des scènes qui servent de remplissage (toutes les scènes de Gray/Adira, qui ne semblent souvent là que pour assurer le quota représentativité LGTBQ+, avec un vocabulaire délibérément très connoté), des scènes qui se répètent (tous les gros plans sur Burnham en état de surjeu fébrilité extrême), des scènes inutiles (les moments en zéro G), et donc toute cette tendance ultra-mélodramatique à l'émotion constante et aux gros violons sentimentaux (j'ai envie de dire que c'est hérité du travail de la showrunneuse sur la série The Originals, mais bon, ce serait un raccourci un peu simple), c'est rapidement l'overdose, et j'ai décroché en cours de route.

D'autant qu'en fin de compte, on n'avance pas sur l'anomalie en question (qui pose forcément un danger à l'échelle galactique *soupir*), que Saru revient déjà à bord dans un rôle de premier officier à deux doigts de se prosterner devant Burnham, que le toutéliage avec Picard est forcé au possible, et que Burnham, non contente de nous faire un grand speech qui sonne creux tôt dans l'épisode, sauve une fois de plus tout le monde grâce à sa maîtrise de l'intuition (j'ai eu envie de dire "de la Force", mais ce n'est pas la bonne franchise)...

 

(à suivre)

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 3x09-10 (2020)

Publié le 16 Janvier 2021 par Lurdo dans Action, Aventure, CBS, Critiques éclair, Drame, Netflix, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Discovery

Grosse perte d'intérêt et d'énergie dans cette saison 3, depuis que j'ai repris son visionnage. En espérant que le tout trouve une direction intéressante, maintenant que l'on aborde le dernier tiers de cette nouvelle fournée...

Star Trek Discovery 3x09-10 (2020) :

- 3x09 - Terra Firma, part 1 : Pour tenter de guérir Georgiou, Burnham et elle se rendent sur une planète reculée, où elles trouvent Carl (Paul Guilfoyle), un homme étrange gardant une porte magique. Celle-ci renvoie Georgiou dans le passé de l'Univers Miroir, où elle va tenter de changer son histoire...

Première moitié d'un épisode en deux parties dont l'intérêt, pour le spectateur, repose entièrement sur l'intérêt que ce dernier porte à l'Univers Miroir dans son ensemble, et à la relation de Georgiou et Burnham en particulier. Tout repose en effet ici sur ces deux points, sur la survie de Georgiou, sur l'émotion qu'elle suscite chez les autres personnages, etc.

Et là, forcément, pour moi qui n'ai jamais eu le moindre intérêt pour Georgiou/Burnham, ça coince franchement. D'autant que le tout ressemble franchement à un début de pseudo-rédemption du personnage, histoire de montrer qu'elle a changé au contact de l'univers principal, qu'elle est désormais humaine, etc, juste avant de l'évacuer probablement vers son spin-off dédié, consacré à la Section 31.

Tout ça est très transparent dans ses intentions, assez cheap (non, mais le numéro façon Cirque du Soleil pour le baptême du nouveau vaisseau de Georgiou, au secours), plutôt surjoué (autant le côté bad girl sied plutôt bien à Burnham, autant SMG finit par cabotiner totalement vers la fin d'épisode), et, à part le bref moment avec Doctor Who Carl, plutôt intrigant, le tout tombe assez à plat, toujours pour le même problème : faire de l'émotion avec Space Hitler, ça ne fonctionne pas.

Pourtant, ce n'est pas faute d'essayer, et Michelle Yeoh est nettement meilleure et plus subtile ici que dans tout le reste de la série (forcément, dès que l'écriture lui permet de jouer de manière moins caricaturale). Mais ça reste un début de double épisode sans le moindre impact sur le reste du show, ce qui est problématique à ce niveau de la saison.

(ah, et j'ai eu du mal avec Cronenberg qui explique que Yor - au maquillage très plastique, à nouveau - était jusque là le seul humain à avoir traversé le temps et les dimensions en même temps... oubliant au passage Spock, passé du futur de l'univers principal au passé de nuTrek)

- 3x10 - Terra Firma, part 2 : Toujours dans son univers d'origine, Philippa tente de corriger son destin et celui de Burnham...

Un vrai calvaire. Parce que que les scénaristes tentent de rendre Georgiou attachante, de la faire changer, de rendre son départ émouvant, etc... tout en lui faisant torturer sa "fille" sans broncher.

Parce que la dissonance entre la manière dont Georgiou est écrite et la manière dont tout le monde parle d'elle à la fin, comme d'une ex-collègue un peu compliquée mais qui avait bon fond, est tout simplement WTF.

Parce qu'on a droit à des adieux larmoyants entre elle et Burnham, adieux qui, in fine, voient les deux femmes se passer mutuellement la brosse à reluire, et se dire à quel point elles sont formidables l'une et l'autre - mais surtout Burnham, hein, qui est tellement formidable qu'elle a réussi à faire changer l'Impératrice, et qu'elle devrait être aux commandes du Discovery à la place de Saru.

Parce que les scénaristes décident de faire de Carl le Gardien de l'Éternité de la Série Originale, faisant passer ce dernier de portail temporel neutre capable d'envoyer des voyageurs dans le temps, à entité consciente et douée de volonté propre, capable de transcender temps, espace et dimensions, et qui juge Philippa Georgiou pour décider de son sort.

Parce que SMG ne sait clairement pas ce que signifie le mot demi-mesure, passant directement d'une expression neutre à une interprétation forcée et caricaturale, que ce soit lorsqu'elle doit pleurer ou lorsqu'elle joue la colère.

Parce que l'intrigue saisonnière avance à peine, et que j'attends désormais de voir qui de l'Amiral ou de Booker va trahir l'équipage du Discovery dans l'un de ces rebondissements de dernière minute dont la série a malheureusement le secret.

Et parce que tous ces larmoiements abusifs et ces gros violons, supposés déclencher l'émotion, tombent totalement à plat - d'autant plus que j'ai regardé cet épisode le lendemain du final du Mandalorien, qui lui réussissait vraiment tout ce que Discovery échoue systématiquement à faire sur le plan de l'émotion.

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Critiques éclair - Star Trek Discovery 3x01-02 (2020)

Publié le 8 Novembre 2020 par Lurdo dans Action, Aventure, CBS, Critiques éclair, Drame, Netflix, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Discovery

Après le très décevant Picard, et le très polarisant Lower Decks (qui a cependant de nombreux fans, apparemment très clients du fanservice de la série), Star Trek Discovery revient avec un nouveau showrunner (Michelle Paradise, déjà à l'écriture durant la saison 2), pour, à nouveau, un changement de direction, un soft reboot qui lorgne très fortement sur Andromeda, la série créée à partir des idées de Gene Roddenberry...

Star Trek Discovery 3x01-02 (2020) :

- 3x01 - That Hope is You : Au sortir du trou de ver temporel, Burnham (Sonequa Martin-Green) entre en collision avec le vaisseau de Book (David Ajala), un contrebandier, et s'écrase avec lui sur une planète inconnue. Là, elle comprend qu'elle est arrivée en 3188, une époque où la Fédération n'est plus qu'un souvenir, où le dilithium est une denrée rarissime, et où le Discovery reste introuvable...

Et qui dit soft reboot dit aussi changement total de paradigme : on envoie Burnham (et tout l'équipage - mais pas dans cet épisode, uniquement centré sur Burnham, encore et toujours) dans le futur lointain, on y décrit un univers dystopien où la Fédération n'est plus, désintégrée à cause d'une panne de carburant (le Burn simultané et inexpliqué de tous les cristaux de dilithium de l'univers - on parie que Burnham n'y est pas étrangère ? Une conséquence du renvoi de l'Ange Rouge dans le passé pour s'y auto-détruire, peut-être ?), et où seule Michael et le Discovery pourront un jour restaurer la grandeur de Starfleet et de la Fédération...

Alors certes, tout cela est un joli mélange de l'un des projets de série Trek avorté de l'époque Bermaga, et de l'Andromeda de Kevin Sorbo, qui sortait d'un trou noir avec son vaisseau, et découvrait un futur où l'équivalent de la Fédération n'était plus, et où la galaxie avait perdu espoir.

Certes, pour décrire ce futur dystopien, on passe par de grosses ficelles assez typiques des séries Trek actuelles : il n'y a plus de dilithium, et les voyages temporels sont interdits - ça rappelle l'interdiction de toutes les formes de vie artificielles de Picard, ou celles du réseau mycellaire ou de la moindre mention du Discovery...

Et certes, tout cela est cousu de fil blanc, de la relation de Burnham avec le contrebandier au grand cœur qui aime les animaux (entre la Fédération privée de son carburant fétiche et qui s'écroule, et Book qui lutte contre les méchants trafiquants animaliers, on le sent bien, le message écolo de la saison) et tombe la chemise, aux péripéties de l'épisode (la poudre de vérité, avec SMG qui en fait trois tonnes), en passant par le grand final pompeux sur la nécessité de garder l'espoir et tout et tout.

Mais d'un autre côté, comment attendre autre chose de Discovery : après trois saisons, on sait à quoi s'attendre - c'est visuellement très travaillé, les effets spéciaux sont spectaculaires mais les maquillages sont caoutchouteux, les gros violons sont de sortie, SMG est constamment sur le fil du rasoir et au bord du surjeu, Burnham est au centre du monde, et le fil narratif est souvent approximatif et bourré de facilités.

La routine, en somme...

- 3x02 - Far From Home : Écrasé sur une planète glacée inconnue au sortir du wormhole, l'équipage du Discovery tente de réparer en urgence le vaisseau, avant qu'il ne soit pris par les glaces. Saru et Tilly, de leur côté, tentent de contacter une peuplade autochtone...

Ah là là... Après l'épisode 100 % Burnham de la semaine précédente, j'y croyais, à cet épisode sans Burnham, entièrement consacré au Discovery, à son équipage et à leurs rapports. Et puis non, on se retrouve avec quelque chose qui ressemble fortement à un épisode filler dépourvu d'énergie, bourré de scènes de dialogue superflues, au rythme soporifique, et à la caractérisation à la truelle : entre Georgiou toujours aussi insupportable, Tilly qui est bourrée de failles, Detmer qui souffre de PTSD, et les échanges forcés de Stamets et Reno, difficile de trouver une sous-intrigue probante ou qui sonne juste.

D'autant que le script est ultra-basique, recyclant une intrigue de western peu intéressante, avec des antagonistes clichés, des décors ternes et génériques, des autochtones aux maquillages faisant encore une fois très "plastique mal fini"... et un rebondissement final tellement cliché et prévisible (le sauvetage made in Burnham) qu'il fait de la peine pour les scénaristes, sur lesquels le spectateur à une très large avance.

*soupir*

C'est frustrant. Très frustrant. Quelques belles images et un Saru toujours impeccable ne suffisent décidément pas à remplacer une écriture de qualité.

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Critiques éclair - The Orville 2x03 (2019) & Star Trek Discovery 2x03 (2019)

Publié le 9 Février 2019 par Lurdo dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Review, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Orville, Drame, Discovery

Durant leur deuxième semaine de diffusion, The Orville et Star Trek Discovery ont continué leur petit bonhomme de chemin, en s'améliorant par rapport à leurs season premieres respectifs. Espérons que cela continue ainsi...

The Orville 2x03 - Home :

Parce que son état de santé s'aggrave subitement et qu'elle perd toute sa force, Alara est contrainte de quitter l'Orville pour retourner sur sa planète natale, auprès de sa famille (Robert Picardo, Molly Hagan & Candice King). Là, cependant, cette dernière reçoit la visite, dans sa maison de vacances, d'un couple voisin (John Billingsley & Kerry O'Malley), inquiet d'une possible effraction...

Un épisode quasi-intégralement centré sur Alara, qui fait ici ses adieux à la série (ce qui a bien entendu incité de nombreux spectateurs à se demander si la relation entre l'actrice et MacFarlane s'était terminée plus tôt que prévue), avec une histoire pas forcément désagréable, mais qui manquait un peu d'une sous-intrigue à bord de l'Orville, pour faire contre-poids.

Là, en l'occurrence, on passe 95% de l'épisode sur la planète d'Alara (très jolis effets spéciaux, à nouveau), devant un drame familial assez classique (l'enfant contraint de quitter les siens pour s'affirmer et trouver une famille d'adoption qui l'estime à sa juste valeur - ça rappelle d'ailleurs un peu Prodigal Daughter, de Deep Space Nine, sur Ezri qui retourne dans sa famille...), mais avec des acteurs compétents et sympathiques (deux docteurs de Star Trek !). On notera aussi une brutalité certaine (trois membres brisés, une main ébouillantée), et une interprétation globalement bonne, ce qui aide à faire passer la pilule.

Du côté de l'Orville, le caméo de Patrick Warburton en Elephant Man alien n'était pas très inspiré (j'espère qu'il ne sera pas le nouveau chef de la sécurité permanent), et les grands adieux larmoyants d'Alara, vers la fin, étaient un peu trop appuyés et mélodramatiques pour vraiment convaincre : un tel épisode aurait probablement mieux fonctionné après plusieurs saisons, et pas après moins d'une quinzaine d'épisodes.

Néanmoins, la musique de Joel McNeely assure le quota émotion et spectacle, et une nouvelle fois, The Orville s'améliore. C'est tant mieux.

Star Trek Discovery 2x03 - Point of Light :

Alors qu'Amanda rend visite à Burnham, sur le Discovery, pour aborder le sujet de Spock, Tilly découvre la vérité sur les visions qu'elle a d'une amie d'enfance décédée. Dans l'Empire Klingon, enfin, L'rell et Voq sont confrontés aux manigances d'un autre dignitaire, et tentent de cacher l'existence de leur enfant...

Version courte : c'était vraiment de la m*rde.

Version longue : je suis vraiment admiratif de la capacité qu'à cette série à donner l'impression, pendant deux épisodes, d'avoir appris de ses erreurs, et d'avoir changé de cap... pour revenir aussitôt à tout ce qui caractérisait - en mal - sa première saison.

C'est bien simple, rien n'a fonctionné sur moi dans cet épisode.

- La réalisation. Une scène sur deux commence la tête en bas, avant de tournoyer pour se remettre à l'endroit, sans raison. Inutile, et agaçant.

- Burnham/Amanda. C'est bavard, c'est mou, c'est inintéressant, et la seule chose que ça sous-entend, c'est que l'Ange Rouge a radicalement changé l'histoire de Star Trek et de Spock en altérant sa personnalité. Certes. De deux choses l'une : comme je mettrais ma main à couper que l'Ange Rouge est Burnham voyageant dans le temps avec l'aide des spores pour sauver l'univers, soit tout cela est envisagé comme une explication au manque de continuité de Discovery (une sorte de nuTrek 2.0, où l'intervention de Burnham, très tôt dans la vie de Spock, aurait créé une nouvelle ligne temporelle), soit les scénaristes ont simplement envie de pousser le bouchon encore plus loin avec Mary-Sue Burnham, en la rendant encore plus importante et essentielle à tout l'univers Trek. Dans un cas comme dans l'autre, ça me laisse particulièrement dubitatif.

- La sous-intrigue de Tilly. Passons sur Tilly qui remporte haut-la-main le marathon des cadets, en étant en plus distraite par ses visions, en s'arrêtant quelques instants, et en se trompant de chemin - ce n'est pas un instant crédible, mais bon. Plus étonnante, en fait, est la capacité des scénaristes à échouer sur tous les fronts avec Tilly et sa copine d'enfance. D'un côté, le spectateur avait tout de suite deviné, dans l'épisode précédent, que c'était une vision imaginaire certainement reliée à la spore entrée en contact avec Tilly en saison 1 : inutile, donc, de faire durer le suspense. Et pourtant, quand bien même le spectateur aurait déjà plusieurs longueurs d'avance sur les personnages, il se dégage de cette sous-intrigue (reléguée à la B-story de l'épisode) un sentiment de bâclage, exactement comme en saison 1 : les scénaristes n'en font pas assez pour rendre ces rebondissements et révélations suffisamment percutantes et efficaces, et on finit avec l'impression qu'ils ont précipitamment grillé toutes leurs cartouches, pour faire de la place à....

- Les Klingons. Bon. On ne va pas revenir dessus, mais les Klingons de Discovery sont un ratage, tant esthétique (avec leur maquillage caoutchouteux et épais, et leurs scènes sous-éclairées) que conceptuel (avec leurs intrigues façon Trône de Fer du pauvre). La production a beau tenter de sauver les meubles en leur collant des perruques et des moustaches risibles, ça ne convainc guère, et quand en plus, on a droit à une grosse moitié d'épisode centrée sur L'rell et Ash Tyler - un couple qui ne fonctionne pas, sans charisme, sans alchimie, sans intérêt -, il est difficile de se passionner pour ce qu'on a à l'écran.

Cela dit, l'épisode semble vouloir mettre un terme à toute cette sous-intrigue klingonne, en séparant L'rell et Tyler, et en plaçant quelques scènes d'un simili backdoor pilot pour le spin off Section 31 : aucun intérêt, en soi, mais si ça peut leur faire plaisir, et nous épargner toutes ces scories improbables à l'avenir, tant mieux.

Reste que cet épisode était mauvais, et totalement insipide. Après les deux premiers épisodes de la saison, dynamiques et plus légers, le show s'est ici repris totalement au sérieux, et il aurait mieux valu qu'il évite.

Allez, on croise fort les doigts pour que ça se reprenne la semaine prochaine.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2020 - Inside No. 9, saison 5 (2020)

Publié le 10 Octobre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Drame, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, UK, BBC, Inside

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Inside No. 9, saison 5 (2020) :

Retour de cette anthologie macabre des créateurs de la League of Gentlemen, après 4 saisons, pour une nouvelle fournées d'épisodes qui, on l'espère, se disperseront un peu moins qu'en saison 4.

5x01 - The Referee's A W***er :

Alors qu'un match de football décisif, aux enjeux financiers de taille, est sur le point de se tenir en Angleterre, les arbitres (David Morrissey, Steve Pemberton, Reece Shearsmith, Ralph Little) se trouvent pris dans une tourmente de corruption, de scandale et de sexe...

Un épisode de reprise plus calme et moins sinistre que bien d'autres de la série, mais qui fonctionne tout de même grâce à ses interprètes et à sa chute amusante. Pas le meilleure épisode de la série, mais un redémarrage tranquille.

5x02 - Death Be Not Proud :

Lorsqu'elle s'installe avec son compagnon (Kadiff Kirwan) dans un appartement fraîchement acheté à un prix défiant toute concurrence, Beattie (Jenna Coleman) réalise très vite que les lieux sont hantés. Et quand le précédent occupant frappe à sa porte pour lui raconter son histoire, la vie de la jeune femme prend un tour des plus sanglants...

Autant le précédent épisode était léger sur le macabre, autant celui-ci approche le niveau de malsain de la League of Gentlemen, avec cinq personnages différents de Psychoville qui font leur grand retour, et un format histoire dans l'histoire qui permet d'aller toujours plus loin dans le glauque et dans les ruptures de ton efficaces. Une bonne surprise qui fait vraiment plaisir, d'autant que le côté "réunion d'anciens personnages" n'était pas annoncé à l'avance.

5x03 - Love's Great Adventure :

Chaque jour de décembre, la famille de Trevor (Steve Pemberton) et Julia (Debbie Rush) ouvre une case de son calendrier, et tente de concilier ses finances difficiles avec les fêtes de fin d'année. Jusqu'à ce que Patrick (Bobby Schofield), le fils aux problèmes de drogue, resurgisse dans la vie de ses proches...

Un épisode en mode calendrier de l'avent, rythmé par l'ouverture des portes de ce dernier par un petit bout de chou adorable, et qui a le bon goût de ne pas abattre trop vite ses cartes. En effet, même si le spectateur avisé verra venir les quelques rebondissements un peu avant qu'ils n'apparaissent à l'écran, le script a la bonne idée de ne pas confirmer l'évidence par une scène pataude et explicative : en laissant le tout à l'imagination (et à la déduction) du spectateur, les scénaristes rendent le script plus efficace, et renforcent encore la dimension que peut avoir l'amour d'une mère. Pas forcément l'épisode le plus percutant, mais réussi néanmoins.

5x04 - Misdirection :

Lorsqu'un étudiant (Fionn Whitehead) vient l'interviewer dans son atelier, le célèbre illusionniste Neville Griffin (Reece Shearsmith) comprend rapidement que le jeune homme n'est pas ce qu'il paraît être : c'est en réalité le petit-fils d'un magicien à qui Griffin a tout volé, et qu'il a tué dix ans plus tôt...

Duel d'illusionnistes au programme de cet épisode sympathique, qui commence de manière assez sanglante, et se poursuit de manière un peu prévisible, mais néanmoins agréable à suivre. Simple, mais efficace.

5x05 - Thinking Out Loud :

Sept personnages totalement différents, mais pourtant liés, se confient à une caméra : Bill (Phil Davis), qui tente de retrouver l'âme sœur après un mariage à l'issue tragique ; Galen (Steve Pemberton), un tueur en série emprisonné en Louisiane ; Nadia (Maxine Peake), une ménagère malheureuse dans son quotidien de banlieue ; Angel (Ionna Kimbook), une influenceuse web ; Diana (Sandra Gayer), qui chante Amazing Grace dans une église ; et Aiden (Reece Shearsmith), cancéreux mourant qui laisse un message à sa fille sur le point de naître...

Dans sa forme, un épisode techniquement réussi : c'est bien monté, bien interprété, assez rythmé, et tout et tout. Après, au niveau du fond, disons que la combinaison du titre et de certains indices évidents font que le spectateur avisé peut rapidement être aiguillé dans la direction d'un certain film, et de son rebondissement final, réutilisé ici.

Ce n'est pas mauvais pour autant, mais c'est moins efficace que cela aurait pu l'être.

5x06 - The Stakeout :

Thompson et Varney, deux officiers de police (Steve Pemberton et Reece Shearsmith) en planque nocturne dans leur voiture, apprennent à se connaître, mais bien vite, il apparaît que le partenaire précédent de Thompson est mort dans des circonstances étranges, et que l'officier de police ne s'en est jamais vraiment remis...

Un épisode plutôt malicieux (le titre, le nom d'un personnage ^^), qui commence comme un polar basique, et évolue progressivement vers quelque chose de plus surnaturel et sanglant. Un quasi huis-clos plutôt efficace.

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Dans l'ensemble, une saison moins hétérogène que la saison 4, et surtout, qui se laisse moins aller à des expérimentations stylistiques, lesquelles se faisaient alors au détriment de l'efficacité des épisodes.

Ça reste gentiment macabre, agréablement sanglant et sinistre, bref, c'est toujours un programme très sympathique, et qui a été renouvelé pour une saison supplémentaire. Que demander de plus ?

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Les bilans de Lurdo : SEMAINE ANIMATION - Star Trek : Lower Decks, saison 3 - suite et fin (2022)

Publié le 13 Novembre 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Animation, CBS, Comédie, Critiques éclair, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Science Fiction, Star Trek, Télévision, USA, Lower Decks

Avec encore 5 épisodes au compteur, Lower Decks n'a plus beaucoup de temps pour rendre sa saison 3 marquante ou mémorable. Pour le moment, après une demi-saison, c'est en effet loin d'être le cas, avec beaucoup de surplace et de gags prévisibles - tout en proposant, il faut bien l'avouer, une série qui reste bien produite et agréable à regarder.

Star Trek : Lower Decks, saison 3 - suite et fin (2022) :

- 3x06 : Le Cerritos arrive en orbite de Deep Space Nine, pour y négocier un traité commercial avec les Karemma...

Soyons francs : autant j'ai vraiment apprécié cet épisode hommage à Deep Space Nine, avec Armin Shimerman et Nana Visitor à la distribution, avec le thème principal de DS9, avec tout l'environnement de la meilleure série Star Trek à ce jour... autant niveau contenu, c'était assez creux, ou plutôt, c'était un assemblage de sous-intrigues qui, dans un épisode normal, serviraient de remplissage.

Quark et ses magouilles, Tendi et ses origines orionnes, Boimler qui joue au Dabo, Mariner qui fait la connaissance des copines de sa petite-amie... oui, tout le monde a quelque chose à faire, ce qui est rafraîchissant, mais au final, ça reste très anecdotique.

Mais j'ai tout de même vraiment aimé.

- 3x07 : La vie de Peanut Hamper, exocomp rebelle ayant quitté le Cerritos, et tentant de trouver un nouveau but à son existence sur une planète lointaine peuplée d'hommes-oiseaux...

Un épisode assez étrange et polarisant, car totalement centré sur cette planète de volatiles à l'esthétique très "village des Ewoks", et sur une histoire de rédemption assez classique dans sa forme comme dans son fond.

Étrange et polarisant, car assez typique des digressions de Mike McMahan, le showrunner, comme par exemple sur Solar Opposites (qui consacre des pans entiers d'épisodes et de chaque saison à une intrigue secondaire détachée des personnages principaux), et évoquant étrangement les multiples pseudo-rédemptions de Cartman dans South Park, avec ce twist final qui rend le reste de l'épisode plus ou moins caduque.

Ça paraîtra audacieux et osé à certains, ça frustrera d'autres spectateurs (d'autant que Peanut Hamper, issue du season finale de la saison 1, est à la limite de l'insupportable) : personnellement, je reste mitigé.

- 3x08 : Mariner et ses amis prennent part à Crisis Point 2, un holoprogramme cette fois-ci écrit par Boimler... mais ce dernier ne semble pas être motivé par l'histoire dont il est le héros.

Encore une suite directe, cette du premier Crisis Point de la saison 1, pour une séquelle forcément un bon niveau en dessous, de l'aveu même de Boimler. Il faut dire qu'en séparant les quatre protagonistes pour envoyer Boimler dans une quête spirituelle, à la recherche du sens de la vie et de la mort (suite au "décès" de son clone), les scénaristes ne font qu'affaiblir les dynamiques du groupe et du récit : ça reste amusant à suivre, mais finalement assez prévisible et vain.

Pas désagréable, notamment si l'on adore le côté fanservice de la série (caméo de Sulu en prime), mais pas exceptionnel.

- 3x09 : Une journaliste monte à bord du Cerritos pour couvrir le projet Swing-By, lancé par le Capitaine Freeman, et cette dernière exige que tout le monde se tienne à carreau... mais Mariner fait des siennes.

La fin de saison est quasiment là, et cela se traduit, comme souvent, par un récit qui se structure un peu plus, et qui présente beaucoup d'enjeux de dernière minute. On retrouve ainsi la station 80, promise pendant toute la saison, et le script tente d'être roublard, en laissant croire que Mariner, qui passe tout son temps à désobéir aux ordres, est la taupe de la journaliste (ce qui n'est pas le cas, évidemment).

Sauf que l'écriture manque un peu de subtilité et ne parvient pas vraiment à convaincre sur ce point, ni sur la manière dont Mariner est rapidement mise au ban par tout l'équipage, y compris sa petite-amie (en même temps, si la relation avait été plus développée, cette rupture aurait pu avoir plus de poids).

Pas mauvais, mais pas non plus très réussi, et avec une chute finale ô combien télégraphiée.

- 3x10 : Suite à l'échec du Projet Swing-By, le Cerritos et toute la classe California risque d'être remplacée par les vaisseaux automatisés de l'Amiral Buenamigo ; désespérée, le capitaine Freeman lui lance un ultime défi...

Et voilà, un season finale pétaradant et spectaculaire, comme d'habitude, qui toutélie de manière un peu précipitée tous les éléments de la saison (Rutherford, les drones, les missions du Cerritos, Mariner, etc) pour leur apporter une conclusion satisfaisante.

On pourra toujours reprocher au tout d'être catapulté, pour que tout soit bouclé en une vingtaine de minutes, quitte à revenir à un status quo très prévisible, mais bon... c'est assez efficace, et j'avoue que l'opposition vaisseaux California qui se serrent les coudes vs drones destructeurs décérébrés du Texas a un petit côté message politique passé en filigrane qui m'amuse (qu'il soit volontaire ou non).

- Bilan saisonnier -

Lower Decks reste une série frustrante, honnêtement : les personnages ont bien évolué, le rythme s'est calmé, les scénaristes maîtrisent désormais le bon dosage de fanservice à utiliser sans que cela paraisse trop gratuit, ils savent comment créer de la continuité et des moments spectaculaires... et pourtant, ils perdent quand même une moitié de leur courte saison en digressions fantaisistes qui font sourire, certes, mais qui sont aussi immédiatement oubliables.

C'est dommage, car la production est capable du meilleur, mais semble se refuser à installer de véritables conséquences aux évènements subis par ses personnages, préférant les loners rigolards à quelque chose de plus construit. C'est un choix, mais cela résulte inévitablement en une fin de saison précipitée, qui perd en efficacité ce qu'elle gagne de mise en place de dernière minute.

M'enfin bon. Ça reste dans le top 2 des séries Star Trek diffusées depuis Deep Space Nine, et c'est déjà un bel effort.

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Les bilans de Lurdo - Seaquest DSV, saison 2 (1994-1995)

Publié le 25 Mars 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Aventure, Fantastique

SeaQuest DSV saison 2, "ça se casse la gueule" :

Donc après une saison 1 de sci-fact plutôt réussie, la production change totalement, à la demande de NBC, et oriente le show dans une direction totalement opposée. Autrement dit, cette saison 2 délaisse totalement l'aspect scientifique du show et donne dans la science-fiction bancale et simpliste à tendance Stargate SG1.

Et les changements commencent par le casting. On veut rajeunir la série, et donc, on évacue certains réguliers de la saison 1, pour les remplacer par des personnages plus jeunes. Ainsi, exit la Doctoresse, exit Stacy Haiduk ( >:( ) , exit le vieux chef de la sécurité, exit le magouilleur de service. Et place à des personnages d'autant plus exaspérants qu'ils sont transparents au possible.

On commence par les frères DeLuise (quand on vous dit que SG1 n'est pas loin) : Peter DeLuise récupère le rôle de Dagwood, un GELF homme de ménage, qui finit par être l'homme fort du vaisseau... mais forcément, il est simplet (c'est Forrest Gump, en gros). Le personnage est attachant, cela dit, et DeLuise n'est pas mauvais, dans son rôle de gros balourd... sauf qu'il est surexploité jusqu'à l'écoeurement dans quasiment tous les épisodes...

Idem pour son frangin Michael DeLuise, dans le rôle de Piccolo... Piccolo, un mutant italien du Bronx qui a des branchies, et qui reprend le rôle du magouilleur baratineur de bord, en y ajoutant un côté saoulant assez insupportable.

Et bien sûr, les deux acquisitions féminines de l'équipage. D'abord, une jeune brunette à tendance geek en ingénieur, jouée par Kathy Evison, et dont les scénaristes ne savent que faire : ici elle flirte avec Lucas, là avec un pilote, là encore avec Ted Raimi, etc, etc... et celle que j'appelle "Troiaski" (Rosalind Allen), le nouveau médecin de bord, une trentenaire brune télépathe à forte poitrine, mélange irritant de deux personnages de Star Trek The Next Generation, à savoir Pulaski pour le côté râleur et arrogant, et Troi pour le côté télépathe & décolleté. Un personnage énervant, et qui amène dans cette saison bon nombre d'intrigues totalement imbuvables à base de télépathie et de parapsychologie bancales.

Ah, et j'ai failli oublier le nouveau séducteur du navire, le nouveau chef de la sécurité (Edward Kerr), qui est un personnage tellement transparent que sa seul caractéristique, c'est de ressembler vaguement à Futé de L'Agence tous Risques.

Les anciens personnages sont parfois développés (Raimi dans le 5 et le 19), mais grosso modo, ils deviennent tous inintéressants : Bridger n'évolue pas d'un pouce entre le début et la fin de saison, le premier officier (que je surnomme NumberOne) a perdu ce qui le rendait intéressant en saison 1 (à savoir ses interactions avec tous ceux qui sont partis), Lucas fait de la figuration dans les 3/4 des épisodes, Darwin ne sert plus à rien, etc...

Ensuite, le scénario. La majeure partie de l'équipe d'écriture de la saison 1 a quitté le navire, et ça s'en ressent : en fait, la saison 2 ressemble souvent à un worst of de la saison 1. Tous les épisodes intelligents ont disparu, et les 2-3 épisodes faibles de fin de s.1 deviennent le prototype de tous les épisodes de cette saison 2. De plus, quasiment aucun épisode n'est maîtrisé dans sa narration, et on a droit à toutes les facilités narratives qu'un mauvais épisode de SG1 peut avoir.

De même, la production a changé de base d'opérations : résultat, à peine un petit quart de la saison a des scènes à l'intérieur du Seaquest 2.0. Tout le reste se déroule systématiquement sur terre, en extérieur. Et l'on ne peut même pas dire que c'était pour économiser du budget, puisque les effets spéciaux sont tous fauchés au possible, en comparaison de la saison 1. Ce qui est très dommageable pour une série qui vire, avec cette année, à la science-fiction pure et dure.

Bref passage en revue des épisodes, à chaud, dans l'ordre de production :

2x01-02 : Les deux premiers épisodes de la saison (un two parter), illustrent très clairement la rupture de ton et de contenu avec la saison 1. D'office, on remarque quelques changements : Bridger a la barbe, le Seaquest est aménagé comme l'Enterprise, le nouveau générique est hideux au possible, etc...

Le scénar de ce premiere ? Apparemment, si l'on en croit le déroulant qui ouvre l'épisode 1, le futur très proche connaît des sortes de guerres eugéniques, qui aboutissent à la création des GELFS, sortes d'universal soldiers tatoués, des mutants conçus in vitro, plus forts, plus rapides... et plus bêtes.

Ils sont parqués dans des camps, et décident un beau jour de s'évader et de réclamer leur freedoooooooom. Et donc le SQ est envoyé à la rescousse.

Ce two-parter fait peur. Parce que tous les GELFS jouent unanimement mal, parce que le rythme est bancal, parce qu'il y a zero crédibilité scientifique (on apprend que 4 générateurs d'oxygène de la taille d'une usine suffisent à alimenter la planète en oxygène, depuis que la forêt équatoriale a été laminée... certes...), etc. En somme, c'est presque un nouveau pilote, tant un temps incroyable est passé à établir le nouveau "Seaquest"... et la suite est pire...

2x03 : Le retour des ETs de la saison 1, un vieil indien qui est au courant de leur arrivée, Anasazi-style, unplagiat de Borg-cube, et des scènes positivement ridicules : les ETs sur des tapis roulants de cardio-training... O_o

2x04 : Un des épisodes qui contrastent de manière flagrante avec la scientificité de la saison 1: ici, un "Nuage du chaos" (WTF ?) créé par les pensée négatives et maléfiques des occupants d'une station sous-marine s'échappe et les rend tous fous, tout en devenant conscient et en voulant détruire le monde. Du grand n'importe quoi très mal écrit, et qui voit pour la première fois le Seaquest se servir de phasers, à la Star Trek... (WTF bis !?)

2x05 : On a viré Westfallen, donc on met en place de manière totalement artificielle une amourette entre la jeune doctoresse et le Capitaine pour remplacer l'intrigue équivalente de la saison 1... Idem pour Ted Raimi, qui sort soudain avec la geekette... le tout dans un épisode centré sur Piccolo, totalement raté, et qui parle de la mère de celui-ci, qui prend des pilules de jouvence dangereuses... intrigue bouclée à la Smallville, en 30 secondes.

2x06 : N'importe quoi inside, bis : Le Seaquest passe dans un Wormhole aquatique, et se retrouve 230 ans dans le futur, sur une terre dévastée où seuls deux adolescents survivent et se battent à coups de mechas géants téléguidés. Des effets numériques très très nazes, et un paradoxe temporel sans résolution...

2x08 : Des triffides mutants filmés à la Evil Dead déciment une colonie horticultrice, puis le SQ. Ridicule.

2x07 : Le SQ affronte un autre sous-marin commandé par une intelligence artificielle copiée sur les connaissances de Bridger. Classique.

2x09 : Idem que le 5, avec la mère du chef de la sécurité qui revient dans la vie de son fils avec 20 ans de moins, blablabla, dans un épisode ennuyeux au possible.

2x10 : Forrest Gump accusé de meurtre, et  comme d'habitude, son procès, son jumeau maléfique... zzzzzz....

2x11 : Une équipe du SQ se retrouve coincé dans une grotte sous-marine avec un Ver Géant de Dune© qui essaie de les dévorer. Classique, mal écrit, mal rythmé, et ils nous refont la fuite in extremis à la Empire Contre-Attaque. Mais paradoxalement l'un des épisodes les moins science-fictifs de la saison.

2x12 : Là, on tape dans le monster movie, avec un crocodile géant préhistorique. Raté, mais Numberone-centric, ce qui est toujours ça de gagné. Par contre, la fin est impressionnante de stupidité :
"- Non, nous ne pouvons pas tuer cette bête, elle n'agit que par instinct !
- J'ai une idée: on l'endort, on la transporte sous un iceberg, on fait exploser l'iceberg, et zou, elle sera ensevelie sous la glace !
- Génial, on ne lui aura pas fait de mal, comme ça !"

:S

2x13 : SQ découvre un casque atlantéen môôôôôdit, qui rend tout l'équipage cinglé & paranoïaque. En bref, c'est Naked Time version SeaQuest, jusqu'au membre d'équipage torse nu avec son épée, qui se prend pour Sulu... mais le tout est hyper-sérieux et ennuyeux. Et puis quand l'Atlantéen arrive pour nous parler de réincarnation, c'est *soupir*.

2x14 : Le coup classique de la jolie fille qui drague un membre de l'équipage et le baratine pour monter à bord du SQ et en prendre le contrôle... RAS.

2x17 : Dumbest. Episode. Ever.

De toute façon, un épisode qui commence par deux des anciens de la saison 1 en train de râler et de dire "Quand j'ai signé pour le Seaquest, c'était pour la science, pas pour le divertissement.", ça paraît assez clair. Parce que cet épisode, intitulé Watergate, nous compte la découverte par le SQ d'une pyramide égyptienne sous marine, faisant 2 fois la taille de l'Everest, et qui s'avère être en fait le tombeau de Poseïdon (forcément : pyramide égyptienne, dieu grec, super-logique)... et forcément, Popo se réveille, se bat avec le SQ qui lui balance des torpilles dans la tronche, pendant que l'équipage voit des chevaux et se prend pour Méduse... Voilà voilà....

2x15 : Bridger n'a plus de barbe, pour accueillir Mark Hammill en guest star, dans un épisode à base d'aliens, et oui, encore un. Cette fois-ci, une comète faite de "matière absolue" (WTF !?) s'écrase dans l'océan, paralyse le vaisseau, et donne naissance à un monstre. On a alors le droit à un Aliens du pauvre pendant 30 minutes dans les coursives du vaisseau, puis les 10 dernières minutes sont à base de "l'alien a pris possession du corps d'un membre de l'équipage, et est parti pour tuer Hammill, parce qu'en fait lui aussi c'est un alien prophète exilé de chez lui par le pouvoir en place". O_o

2x16 : Un épisode totalement en extérieur, avec un über-télépathe meurtrier et omnipotent qui oblige le gouvernement à parquer les télépathes dans des camps... À Troiaski de se battre en duel contre lui, et de découvrir qu'il n'est qu'une innocente victime d'une expérience secrète du gouvernement... soporifique.

2x18 : Dumbest. Episode. Ever. Ziriteurn.

Ou la découverte d'une boîte antique mystérieuse renfermant un démon ancien (le dieu Seth) cornu et vaporeux... Seth, qui prend possession du personnel d'une base sous-marine et les tue un à un. Super mal foutu, et kitsch au possible, surtout grâce au "jeu" des possédés....

2x19 : On retrouve ici la clairvoyance des scénaristes. Ted Raimi qui ouvre l'épisode en disant "Il arrive des trucs à tout le monde, sauf moi", et qui veut quitter le Seaquest, ça sonne tellement vrai. Ben ouaip, il ne sert à rien, le Ted... Donc un Raimi-centric avec un grand méchant h@ck3rz qui se force à parler comme Mossieur Moviefone, et qui libère la méchante du season premiere avec des androïdes, pour qu'elle aille draguer Raimi. Mal écrit, mal joué, et sans enjeux aucuns, puisqu'ils sont tous réglés en 20 secondes, sans véritable conclusion ni continuité.

2x20 : Un drogué télépathe et bionique manipule les esprits des membres de l'équipage du SQ... zzzzzz....

2x21 : Encore un Piccolo centric, avec l'un de ses anciens codétenus à branchies qui s'évade, embarque Piccolo avec lui en avion, et se crashe en territoire ennemi, dans la jungle... où ils sont chassés par un Predator du pauvre... pas vraiment sci-fi, mais certainement très barbant.

2x22 : Un season finale piteux. Mark Hamill revient, le SQ est enlevé par les extraterrestres (!), et relâché sur une planète aquatique (!!), pour les aider à lutter dans une guerre interstellaire contre leurs ennemis... WTF !!?

Ce qui est amusant, c'est qu'on voit bien dans le jeu de Roy Scheider qu'il se fait profondément ch*er (n'ayons pas peur des mots) dans ces épisodes de science-fiction médiocre. Les maquillages sont fauchés (digne du Star Trek des 60s), et l'épisode se résume à des tirs de lasers dans des corridors. Quand au cliffhanger, huhuhuhu... le SQ est coulé, l'équipage en difficulté, à suivre... whatever.

Donc, bilan saisonnier : une saison très très mauvaise, mais à un point incroyable.

C'est vraiment le cas d'école de "comment couler une série avec du potentiel en moins d'un an". Même la musique perd monstrueusement en qualité entre la saison 1 et la fin de la saison 2, John Debney puis Don Davis mettant successivement les voiles.

Cela dit, maintenant, je suis assez impatient de voir la saison 3, puisque c'est Seaquest, 30 ans après, et qu'il y a cette vieille ganache de Michael Ironside aux commandes... de toute façon, ça ne peut pas être pire que la s2... n'est-ce pas ? :S

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Blog Update ! - Décembre 2018 - Christmas Yulefest 2018 : le bilan

Publié le 6 Janvier 2019 par Lurdo dans Cinéma, Christmas, Critiques éclair, Hallmark, Les bilans de Lurdo, Lifetime, Noël, Netflix, Review, Télévision, Update, Yulefest

Les fêtes de Noël sont (malheureusement) terminées sur le blog des Téléphages Anonymes, et l'heure est désormais au bilan...

01 - Un Noël Émouvant (2017) & Pottersville (2017) - 1.25/6 & 3/6

02 - L'Homme qui inventa Noël (2017) - 3.5/6

03 - Coup de Foudre à Noël (2017) - 3.5/6

04 - Le Père Noël (2014) - 4.25/6

05 - Christmas at the Riviera (2007) - 3.5/6

06 - The Holiday Calendar (2018) - 2.75/6

07 - Road To Christmas (2018) - 3.5/6

08 - Christmas Joy (2018) - 3/6

09 - Christmas in Love (2018) - 2.5/6

10 - Le Grinch (2018) - 2.5/6

11 - Return To Christmas Creek (2018) - 3.25/6

12 - Un Noël Rouge Comme l'Amour (2018) - 1.5/6

 

13 - La Princesse de Chicago (2018) - 2.75/6

14 - Un Noël Décisif (2018) - 2.5/6

15 - Pride, Prejudice and Mistletoe (2018) - 2.25/6

16 - Reunited at Christmas (2018) - 3.25/6

17 - Noël au Palais (2018) - 2/6

18 - A Christmas Prince : The Royal Wedding (2018) - 1.25/6

19 - Christmas in Evergreen 2 : Letters to Santa (2018) - 3/6

20 - A Godwink Christmas (2018) - 2.5/6

21 - Christmas on Honeysuckle Lane (2018) - 2.25/6

22 - Le Plus Beau Noël De Ma Vie (2018) - 2/6

23 - A Shoe Addict's Christmas (2018) - 3.5/6

24 - Le Noël d'Angela (2018) - 4/6

25 - Elliot : The Littlest Reindeer (2018) - 3/6

26 - Un Millier de Flocons (2013) - 3/6

 

27 - À la maison pour Noël (2011) - 3.5/6

28 - Le Parfait Village de Noël (2018) - 4/6

29 - Belle Pagaille à Noël (2018) - 3.75/6

30 - Every Other Holiday (2018) - 3/6

31 - Noël Entre Filles (2018) - 3.75/6

32 - Mon Père, Noël et Moi (2018) - 3.75/6

33 - All The Creatures Were Stirring (2018) - 1.75/6

34 - À Noël, Mon Prince Viendra (2018) - 3.75/6

35 - Christmas Cupid's Arrow (2018) - 2.5/6

36 - La Gourmandise de Noël (2018) - 2.5/6

37 - Mingle All The Way (2018) - 2.25/6

38 - Christmas Wonderland (2018) - 2.25/6

39 - Santa's Boots (2018) - 3.5/6

40 - Un Réveillon Sur Mesure (2018) - 2.25/6

 

41 - Christmas Lost & Found (2018) - 3/6

42 - Casse-Noisettes et les Quatre Royaumes (2018) - 2.25/6

43 - Les Chroniques de Noël (2018) - 4.25/6

44 - The Legends of Santa (2008) - 3/6

45 - La Première Douce Nuit (2014) - 3/6

46 - No Sleep 'Til Christmas (2018) - 3.5/6

47 - Un Noël de Blanche-Neige (2018) - 2/6

48 - Noël dans le Tennessee (2018) - 2.5/6

49 - Christmas Around The Corner (2018) - 4/6

50 - Un Noël à Springdale (2018) - 2.5/6

51 - Un Noël à Croquer (2018) - 2.25/6

52 - Christmas Pen Pals (2018) - 2/6

53 - Time for Me to Come Home For Christmas (2018) - 3/6

54 - A Christmas Switch (2018) - 1.75/6

 

55 - Northern Lights of Christmas (2018) - 3/6

56 - Entertaining Christmas (2018) - 3.5/6

57 - Mr. 365 (2018) - 3.5/6

58 - Saving Christmas (2017) - 1/6

59 - Homegrown Christmas (2018) - 2.75/6

60 - Christmas at Grand Valley (2018) - 3/6

61 - Le Diplôme de Noël (2018) - 2.5/6

62 - Jingle Around The Clock (2018) - 4/6

63 - Christmas Bells Are Ringing (2018) - 3/6

64 - One Winter Weekend (2018) - 3/6

65 - Kniga Masterov : The Book of Masters (2009) - 2.5/6

66 - Posledni Bogatyr : The Last Warrior (2017) - 3.75/6

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# Bilan :

Plus les choses changent, et plus elles restent les mêmes : comme je le soulignais déjà dans les bilans des Yulefests précédentes, la popularité de la saison festive, outre-atlantique, amène toutes les chaînes américaines du câble à vouloir une part du gâteau Hallmark.

Résultat  : non seulement la saison des téléfilms de Noël commence de plus en plus tôt, aux USA (cette année, c'était avant Halloween), mais leur nombre augmente quasi-exponentiellement, et de manière inversement proportionnelle à leur niveau qualitatif.

Ce qui a plusieurs conséquences : déjà, le spectateur doit faire un choix entre les programmes de Hallmark, Hallmark Movies & Mysteries, Freeform, Lifetime, UpTV, ION, Netflix, Passionflix, etc. Il est désormais impossible de tout regarder, pour des questions de temps, mais aussi d'intérêt, puisque Hallmark décline de plus en plus un même pitch de base, confiée à diverses équipes de scénaristes, pour des variations sur un même thème imposé.

L'intérêt des productions Hallmark/HMM va donc en décroissant à mesure que leur nombre augmente, et que le budget alloué à chacune d'entre elles diminue.

De plus, le cahier des charges tellement rigide de la chaîne (dont la presse américaine s'est d'ailleurs largement moqué, cette saison) fait que seuls les scénaristes les plus avisés ou novices tentent encore quelque chose. L'immense majorité d'entre eux, cependant, se contente d'appliquer bêtement les règles Hallmark, et de vendre des téléfilms produits quasi-mécaniquement.

C'est dans ce paysage dominé par trois ou quatre maisons de production californiennes (qui alimentent tous les diffuseurs en téléfilms de Noël bon marché) que Brain Power Studio, un jeune studio canadien, tente de se faire une place, en proposant des métrages à petit budget, mais bénéficiant souvent de visages frais et de paysages réellement enneigés.

La diversité est d'ailleurs l'une des caractéristiques notables de cette saison festive 2018 : épinglée par les réseaux sociaux pour ses personnages plus blancs que blancs, Hallmark a enfin accepté de produire des films de Noël mettant en scène des afro-américains.

Pas de relation interraciale, cependant (pour cela, il est préférable de se tourner vers les autres chaînes), et le nombre de ces métrages se compte sur les doigts d'une main, mais la volonté est là : dommage que le produit fini soit simplement un décalque des téléfilms habituels de la chaîne, avec toute la distribution caucasienne remplacée par des afro-américains.

Cela donne donc des téléfilms "avec des afro-américains pour des afro-américains", ce qui les ghettoïse un peu, en limite grandement l'intérêt, et se traduit par des audiences faibles (moi-même, je n'ai pas pris la peine de regarder ces métrages, peu inspiré par leur postulat de départ, par leurs actrices principales, et, je dois bien l'avouer, parce que le Noël "à l'afro-américaine" est un genre à part entière qui parle peu au Français que je suis).

Pour des histoires plus mixtes, de la diversité naturelle, et des couples interraciaux, il va falloir encore attendre un peu, ou se tourner vers les autres chaînes, qui proposent souvent un métissage absent des productions Hallmark.

Mais réciproquement, au niveau qualitatif, les productions Hallmark sont tellement rodées et similaires qu'il n'y a pas (ou peu) d'accidents industriels : l'immense majorité des films de la chaîne est médiocre (au sens premier du terme), ce sont des métrages souvent interchangeables, ni particulièrement bons, ni particulièrement mauvais, ni particulièrement mémorables, bref, chez moi, ils écopent le plus souvent d'une note comprise entre 2.5 et 3.5/6.

Ainsi, cette saison, ce sont plus des 2/3 des 67 films chroniqués lors de la Christmas Yulefest 2018 qui ne dépassent pas la moyenne. Ce qui est loin d'être glorieux...

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# Top 3 du mois :

Un top 3 composé... de 5 films, puisqu'en première place, on trouve ex-æquo Le Père Noël (2014), une comédie française touchante et agréable, et Les Chroniques de Noël (2018), la grosse production Netflix avec Kurt Russell, un film évoquant agréablement les années 80-90.

Deux réussites, talonnées de très près par un film Hallmark - Jingle Around The Clock (2018) - , un film Lifetime - Christmas Around The Corner (2018) - et un film irlandais (acheté et diffusé par Lifetime), Le Parfait Village de Noël (2018) ; à chaque fois, des métrages obéissant aux règles habituelles du genre, mais avec un peu plus de charme, de fantaisie, d'humour et d'originalité que le tout-venant des productions de ces chaînes.

 

# Flop 3 du mois :

Et logiquement, un flop 3 composé de quatre films (mais pour être franc, tout se joue ici dans un mouchoir de poche, et j'aurais pu étendre le flop 3 à tous les films à la note <2/6), à commencer par Saving Christmas (2017), le pire film de la saison, une comédie indépendante pour enfants sans le moindre budget, qui se termine par un match de catch pitoyable : à éviter sans attendre. Viennent ensuite A Christmas Prince : The Royal Wedding (2018), la suite du déjà raté Christmas Prince de Netflix (une suite encore moins inspirée, encore plus dérivative, et encore plus inutile), et Un Noël Émouvant (2017), une sorte de version dépressive des Gilmore Girls à Noël, sans intérêt.

Et enfin, pour conclure, un téléfilm Lifetime, Un Noël Rouge Comme l'Amour (2018), une comédie romantique à la distribution attachante, mais au script bourré de clichés et de mauvaises idées, au point de m'agacer pendant le visionnage.

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# Bonne résolution 2019 :

En 2019, j'essaierai de classer dans l'ordre alphabétique tous les films de Noël chroniqués sur ce blog, afin d'établir un index plus lisible et facile d'accès. Je ne promets rien, mais c'est sur ma liste de choses à faire avant la prochaine Yulefest... je n'ai plus qu'à m'y tenir !

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# À venir :

Dès demain, retour à la normale pour le blog des Téléphages Anonymes, qui délaisse enfin les films de Noël pour revenir à notre rubrique Un film, un jour... ou presque !

Au programme, une critique de film par jour, et le week-end, des séries, avec ce mois-ci, entre autres, Spider-Man, Bumblebee, Mowgli, Aquaman, Ralph 2.0, Daredevil, les Titans, Star Trek, Orville et bien plus encore...

 

 

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien...

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 136 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (4)

Publié le 6 Novembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Comédie, Japon, Jeunesse, Anthologie, Action

Halloween, c'est terminé, et pour conclure l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, un assortiment de critiques en vrac de tous les films dont je n'ai pas pu parler avant...

Vamp (1986) :

Keith (Chris Makepeace) et AJ (Robert Rusler), deux étudiants, veulent entrer dans la meilleure fraternité du campus. Mais ils doivent trouver une strip-teaseuse pour les membres, et se rendent donc à l'"After Dark Club", un club de strip-tease dirigé par Katrina (Grace Jones)... une danseuse aux dents longues.

Une comédie horrifique des années 80, qui a assez mal vieilli, n'est jamais vraiment drôle ni totalement horrifique (malgré des effets et des maquillages qui sont loin d'être désagréables ou ridicules), mais qui, pourtant, est très intéressante, car il ne fait aucun doute à mes yeux que Quentin Tarantino et Robert Rodriguez s'en sont fortement inspirés, 10 ans plus tard, au moment d'écrire et de tourner Une Nuit En Enfer.

Tout est déjà là : le duo soudé qui va passer une nuit dans un club de strip-tease mal famé, dirigé par une strip-teaseuse aux prestations hypnotiques ; le nom du club (After Dark, qui est aussi la fameuse chanson du strip-tease de Salma Hayek) ; le changement soudain de genre au bout de 30 minutes de film, lorsque l'on découvre que le club est un club de strip-teaseuses vampires ; le portier à grande gueule ; l'un des deux protagonistes qui est mordu par la strip-teaseuse en chef, et devient un vampire ; le déroulement du métrage, qui se finit face à la lumière du jour ; l'apparence des vampires, bestiaux et difformes ; etc.

On a souvent l'impression d'assister à un proto-Nuit en Enfer, un brouillon très daté, mal rythmé, racoleur, aux éclairages aux néons multicolores dignes de Joel Schumacher, et aux personnages antipathiques (même le personnage de DeeDee Pfeiffer est d'une bétise confondante)... mais un brouillon indubitable (bien que dispensable).

Et rien que pour ça, ma note remonte jusqu'à la moyenne.

3/6

Dans le Noir (Lights Out - 2016) :

Fille d'une mère dépressive (Maria Bello), Rebecca (Teresa Palmer) a quitté la maison familiale, traumatisée, et hantée par le souvenir d'une présence fantômatique et agressive, Diana, qui vivait dans la pénombre de sa demeure. Désormais, son petit frère (Gabriel Bateman) doit faire face à la même présence ; refusant de dormir, il finit par attirer l'attention des services sociaux, et Rebecca est alors contrainte de renouer avec sa mère, pour tenter de protéger le jeune garçon...

Une adaptation d'un court-métrage de quelques minutes à peine, ce film participe de cette tendance aux longs-métrages horrifiques très économiques, façon Blumhouse productions, et est ici produit par James Wan.

Au programme, une déclinaison du concept de l'ami(e) imaginaire et de la peur du noir, au script très générique et cousu de fil blanc, qui donne presque l'impression que l'on est revenu au début des années 2000, à l'époque des Nuits de terreur & compagnie.

La thématique de l'abandon est assez basique, la réalisation aussi, les personnages ont des arcs télégraphiés, on voit venir tous les jump scares, bref, on est en terrain archi-balisé, et il n'y a rien de vraiment mémorable dans le lot.

Heureusement, la distribution est plutôt sympathique, et le film ne fait que 80 minutes tout compris, ce qui aide à être indulgent.

2 + 0.5 pour le cast = 2.5/6 (vite vu, vite oublié)

Fender Bender (2016) :

Après un bref accrochage en voiture avec un homme étrange (Bill Sage), Hilary (Makenzie Vega), une adolescente de 17 ans, devient la proie de ce dernier, qui l'assiège chez elle, alors que ses parents l'y ont laissée seule...

Un slasher ultra-basique, à l'écriture, à la réalisation (de Mark Pavia, responsable des Ailes de la Nuit) et à l'interprétation assez médiocres, et dont toute l'ambiance repose sur la musique rétro-80s de Night Runner, et sur un désir de faire volontairement un slasher à l'ancienne.

Le problème étant que la limite entre "à l'ancienne" et "cliché au possible" est très mince, et que ce Fender Bender accumule les gros clichés du genre "le tueur est dans la maison !" sans rien apporter de neuf ou de particulièrement efficace.

Le plus agaçant, en fait, c'est qu'avec un postulat de ce type - une jeune femme devient la proie d'un conducteur fou après un accident de voiture - , on aurait pu avoir un film à la Boulevard de la Mort, avec des poursuites, une énergie non-stop, de la nervosité, etc.

Mais non : une pauvre fille, une maison, un tueur, trois autres ados qui servent de chair à canon, de la pseudo-tension qui se dégonfle systématiquement, un montage mollasson et des angles de caméra quelconques, des protagonistes assez stupides (tout le duel final est un festival de conneries et de décisions idiotes)... c'est tellement médiocre pendant le plus clair de son temps que je ne comprends vraiment pas les critiques indulgentes et positives qui fleurissent outre-Atlantique.

On se contentera donc de retrouver Cassidy Freeman durant la scène d'intro, dans le rôle ingrat de "la fille qui rentre chez elle, prend un bain, et se fait tuer avant le carton-titre". C'est peu, m'enfin bon.

1.25/6

All Hallows' Eve (2016) :

Le jour de son 18ème anniversaire, Eve (Lexi Giovagnoli) apprend qu'elle est l'héritière d'une dynastie de sorcières, qui se transmettent une amulette magique de mère en fille. Mais alors qu'elle décide d'utiliser ces nouveaux pouvoirs pour invoquer l'esprit de sa mère décédée, elle finit par invoquer celui d'une ancètre cruelle et maléfique (Diane Salinger). Avec l'aide de sa meilleure amie (Ashley Argota) et de son nouveau famillier, Barnaby (Martin Klebba), Eve va alors tenter de corriger ses erreurs, et d'empêcher que le pire ne se produise...

Une comédie pour adolescents produite par MarVista, et par conséquent, ultra-fauchée et médiocre.

D'après ce que j'ai compris, ce métrage était initialement présenté, pendant son tournage, comme un futur téléfilm Disney, mais vu le budget et la qualité globale du tout, je doute que ça ait vraiment appartenu à Mickey, et ce malgré des visages familiers et assez sympathiques : Giovagnoli (qui jouait les étudiantes romantiques pour trentenaire dans La Promenade de Noël, en 2015, et ici joue les adolescentes à peine majeures), Argota (toujours attachante, et qui vole la vedette à l'héroïne), Klebba, DeLuca...

Malheureusement, le tout est laborieux, très mal rythmé, assez médiocrement réalisé et écrit (il y a une étrange gay vibe qui se dégage de tout le métrage... ce qui n'est pas forcément surprenant quand on réalise que le scénariste est ouvertement gay, et que son film le plus connu est une comédie romantique aux protagonistes déguisés en femmes), avec des effets numériques sans le moindre budget, et une interprétation en roue libre.

On est vraiment dans le fond de catalogue de MarVista, là... et le poster de ce téléfilm est probablement ce qu'il y a de plus réussi dans ce projet.

1.25/6

Patient Seven (2016) : 

Le Dr. Marcus (Michael Ironside), psychiatre expert faisant des recherches pour un nouvel ouvrage, décide de s'intéresser à six patients (Anna Rose Moore, Daniel Lench, Sirry Jons, Amanda Graeff, Grace Van Dien, William Mark McCullough) du Spring Valley Mental Hospital, tous particulièrement dangereux et déséquilibrés. Mais leurs témoignages sont tous empreints de surnaturel et d'improbable, et les apparences sont particulièrement trompeuses...

Une anthologie américaine qui joue un peu la carte de l'arnaque, puisqu'elle se contente de regrouper une poignée de courts-métrages internationaux sortis ces 10 dernières années, et de leur greffer un fil rouge assez bancal et capillotracté, et expliquant que ce sont les témoignages des patients interviewés par ce bon vieux Michael Ironside.

L'avantage évident, c'est que ça permet à la production de faire de grosses économies ; l'inconvénient, c'est que le fil rouge n'a généralement absolument rien à voir avec les segments, et, dans le pire des cas, les spoile grossièrement et maladroitement.

# Patient 1 - The Visitant (USA, 2014) : Une mère psychotique (Amy Smart) tente d'assassiner ses filles car elle est persuadée que celles-si sont attaquées par une créature démoniaque (Doug Jones boosté aux CGI médiocres) ; à part le clin d'oeil à Shining, et la présence de Smart, toujours sympathique, c'est trop court pour être marquant.

# Patient 2 - The Body (UK, 2013) : Le soir d'Halloween, un tueur à gages (Alfie Allen) tente de finir un contrat et de se débarrasser du corps, mais il finit par être interrompu par des fêtards persuadés qu'il est costumé pour faire la fête. Plutôt amusant et décalé, l'un des plus longs courts-métrages du lot.

# Patient 3 - Undying Love (Islande, 2011) : Dans un environnement post-apocalyptique, un survivant humain sauve une jeune femme de hordes zombies, et la ramène chez lui ; honorable, mais assez prévisible, dans l'absolu.

# Patient 4 - The Sleeping Plot (Nouvelle-Zélande, 2013) : Une fillette est prête à tout pour réunir un peu d'argent, et s'acheter une pelle... mais pourquoi ? ; un court plus léger et amusant, sans plus, d'autant qu'il est, là aussi, un peu prévisible. 

# Patient 5 - The Banishing (USA, 2013) : Après la mort de leur chien, de la main de sa petite soeur possédée par un fantôme, une adolescente décide de faire un rituel pour bannir ce mauvais esprit ; pas trop mauvais, mais l'esprit a une apparence risible, et le rebondissement final est affreusement téléphoné et dérivatif.  

# Patient 6 - Death Scenes (UK, 2012) : Accusé de nombreux meurtres sanglants, un homme est interrogé par un officier de police ; une histoire de vampires malheureusement ruinée par le fil rouge, qui en révèle la nature avant même le début du segment ; ce n'est donc pas forcément désagréable, mais tout effet de surprise est absent, et donc, ça perd beaucoup de son intérêt.

# Patient 7 - Evaded (Suède, 2013) : Perdus au milieu de nulle part, un garçon et sa mère trouvent une voiture abandonnée, et décide de la prendre pour fuir une apocalypse zombie ; encore une historie de zombies, reliée à l'arrache au fil rouge global, et qui fonctionne surtout pour son ambiance glaciale et sa nature suédoise enneigée. À part ça, c'est basique au possible, avec une post-synchro aléatoire.

# Fil rouge : une écriture et une interprétation manquant de subtilité, et un rebondissement final affreusement dérivatif et éventé, qui a le mérite de justifier, à posteriori, la structure bancale et le rapiéçage exercé pour tenter de relier le fil rouge aux courts-métrages. Mais ça ne va pas beaucoup plus loin, et on est vraiment dans le déjà vu sans grand intérêt.

En fin de compte, une anthologie assez médiocre et inégale, qui tente de manger à tous les râteliers de l'horreur, en mélangeant les courts-métrages, les genres, et le niveau de professionnalisme. Résultat : la mayonnaise ne prend pas vraiment, et on finit avec un 

2.5/6

Blood - The Last Vampire (2009) :

Sous ses allures d'éternelle écolière, Saya (Jun Ji-hyun) est en réalité un demi-vampire japonais vieux de plus de 400 ans et qui, sans relâche, combat les autres buveurs de sang en secret, afin de protéger l'humanité. Dans les années 70, elle est envoyée sur une base militaire américaine, afin d'y traquer la génitrice de tous les vampires du monde, Onigen (Koyuki). Et sur place, elle reçoit l'assistance inattendue d'Alice (Allison Miller), la fille du chef de la base...

Jamais vu/lu l'oeuvre d'origine ou ses suites, mais une chose est sûre, ce n'est pas après avoir vu ce succédané de Blade en jupette que je vais avoir envie de me plonger dans cette franchise.

Ce film réalisé par un frenchie est en effet des plus médiocres, entre sa photographie très laide, ses effets spéciaux numériques ayant déjà 15 ans de retard à sa sortie (le sang virtuel est tout simplement risible), son interprétation très très inégale (Miller et Jun Ji-hyun s'en sortent très honorablement, les autres nettement moins), son script dérivatif et cousu de fil blanc, son illustration musicale sans inspiration, et sa période temporelle jamais perceptible (c'est supposé se dérouler dans les années 70, mais tout est tellement filmé/éclairé/etc de manière moderne qu'on n'en a jamais l'impression).

Zéro subtilité, donc, et zéro intérêt, si ce n'est lorsque le film s'essaie au cinoche asiatique surnaturel façon chambara, durant ses flashbacks, où là, ça ressemble enfin un peu à quelque chose. Un peu. Mais l'on passe son temps à se demander si la seconde équipe n'y est pas pour quelque chose.

Énorme bof, donc.

1.5/6

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Les bilans de Lurdo : The Young Pope, saison 1 (2016)

Publié le 14 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Drame, Religion, Fantastique, Canal+, Sky, HBO, Italie, France, Espagne, Les bilans de Lurdo

Un bilan saisonnier assez compliqué à écrire, car une série assez difficile à cerner. The Young Pope souffle en effet constamment le chaud et le froid, passe régulièrement d'un grotesque ridicule à des moments de grâce improbables, alterne les idées inspirées avec les métaphores pataudes, le somptueux avec le kitsch, le bon goût avec le mauvais goût, et s'avère, en fin de compte, une expérience des plus frustrantes.

The Young Pope, saison 1 :

Jeune quadragénaire séduisant, discret et tempéré, le cardinal Lenny Bernardo (Jude Law) est, contre toute attente, élu nouveau Pape au grand dam du Cardinal Voiello (Silvio Orlando), qui tire toutes les ficelles de Rome en secret. Mais dès son élection, Bernardo, désormais rebaptisé Pie XIII, révèle son vrai visage, celui d'un homme caractériel et intransigeant, hanté par son enfance, et à la vision de l'Église particulièrement radicale et traditionaliste. Aussitôt, Pie XIII entame une transformation intégrale de l'Église, désireux de rendre à cette dernière son aura sinistre et menaçante, et de ramener par la force et la peur la Foi dans le coeur des gens...

Co-production italo-franco-espagnole diffusée chez nous sur Canal + et outre-Atlantique sur HBO, The Young Pope est la création de Paolo Sorrentino, réalisateur et scénariste italien, et présente en 10x55 minutes les premiers mois du règne de Pie XIII, depuis sa première apparition publique, jusqu'à... sa dernière ?

Impossible d'affirmer que ce Young Pope est une série mal interprétée : Jude Law s'en donne à coeur joie, et la plupart des seconds rôles (y compris français - Cécile de France, Ludivine Sagnier) sont justes, avec une mention spéciale à Silvio Orlando, impeccable en Cardinal Voiello. Difficile aussi d'affirmer que la série est mal filmée : Paolo Sorrentino sait clairement y faire derrière la caméra, il sait composer un plan (j'ai par exemple le souvenir marquant d'une opposition visuelle Pope/Voiello utilisant le décor pour souligner, de manière frappante, la supériorité de l'un sur l'autre), il sait retranscrire exactement à l'image ses intentions (quelles soient comiques, oniriques, symboliques ou dramatiques) et la plupart du temps, sa réalisation sait parfaitement souligner le faste et le clinquant de l'univers papal et de l'Église Catholique.

Malheureusement, les problèmes de cette série se situent ailleurs, pour moi. Car le Young Pope est une série profondément italienne, avec un sens du grotesque et de l'outrancier typique des artistes de ce pays, et surtout, comme je l'ai mentionné en introduction, elle manie constamment le chaud et le froid, d'une manière qui plaira à certains, et en rebutera d'autres (moi, notamment).

Une autre série dramatique plus conventionnelle aurait articulé cette première saison sur l'ascension au pouvoir de Lenny Belardo, culminant sur son élection : de quoi donner lieu à des jeux de pouvoir, à des manigances, etc, une sorte de House of Cards dans l'univers de la religion catholique.

Ici, il n'en est rien : comme la série et Sorrentino refusent formellement de se conformer aux schémas habituels de la télévision, et désamorcent systématiquement la moindre intrigue dramatique, le show commence par l'élection de ce pape, et suit ses premiers mois sur le trône pontifical : toute opposition à Pie XIII (notamment Voiello) est assez rapidement écrasée, les manigances et jeux de pouvoir disparaissent très rapidement, et Pie XIII semble vite invincible. La série devient alors contemplative, se concentrant le plus souvent sur les mesures radicales du Pape, et sur son obsession récurrente pour ses parents qui l'ont abandonné, enfant.

On devine là l'arc narratif (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) sous-tendant la saison 1 : tellement obnubilé par son abandon par ses parents hippies, Lenny se venge sur la Terre entière, et ce n'est qu'en retrouvant l'Amour (avec un grand A, au sens religieux et philosophique du terme) qu'il parviendra à comprendre la vraie nature de sa vocation, et à accomplir son destin.

Du moins, c'est ce que l'on croit comprendre en fin de saison, et encore, ce n'est pas certain. Car Sorrentino se disperse beaucoup, et la série ressemble souvent plus à une suite de vignettes impressionnistes et métaphoriques qu'à un récit structuré comme on en a l'habitude.

En effet, autour de Lenny et de ses décisions caractérielles, Sorrentino brode un portrait corrosif et moqueur de l'Église, composée d'innombrables névrosés ayant tous un secret traumatisant, Lenny y compris. Une vision désacralisée guère surprenante venant de ce réalisateur et scénariste, qui refuse donc ici toute structure narrative normale, et préfère prendre systématiquement le contre-pied des attentes du spectateur, pour mieux le surprendre... quitte à ce que le show en souffre un peu.

L'arrivée d'un jeune Pape ? Oui, il est jeune, mais il est aussi caractériel, ultra-radical et ultra-croyant, manipulateur, autoritaire, vaniteux, incontrôlable, immature, bref, Pie XIII se trouve au croisement d'un méchant de James Bond et de Donald Trump (il y a d'ailleurs d'improbables similarités entre l'arrivée au pouvoir de Trump et de Lenny). Et en plus il est clairement présenté comme un Saint aux pouvoirs surnaturels...

Voeillo le cardinal machiavélique, manipulateur et comploteur, présenté comme le principal antagoniste de la série dans ses premiers épisodes ? En fait, un religieux progressiste, presque sympathique et qui a bon fond, qui a compris que jouer les politiciens permettait de faire avancer certaines causes, et qui finit par se faire rapidement écraser par le Pape...

Les tentations féminines ? Le Pape les rejette toutes. Les complots de ses ennemis ? Ils échouent tous, et tout le monde finit par rentrer dans les rangs. Une visite en Afrique, pour rencontrer une simili-Mère Teresa ? Lenny n'y va que pour démolir cette dernière pour ses péchés. Quelqu'un tente de manipuler Lenny en lui présentant de faux parents ? Lenny s'en aperçoit instantanément, on nous montre immédiatement qui est le responsable, et l'intrigue se termine là. Le Cardinal Dussollier, le meilleur ami d'enfance du Pape ? Il finit assassiné après avoir pris part à un plan à trois avec la femme d'un mafieux (quota nudité assuré !), et ne sert que de catalyseur au parcours du Pape. La possibilité de la création d'une Église rivale par un stigmatisé illuminé ? L'homme disparaît mystérieusement suite à l'intervention du Pape... sans conséquences. Le mentor de Lenny (excellent James Cromwell) qui estime que ce dernier lui a volé la papauté ? Il tombe malade, décède, et ne sert lui aussi que de catalyseur à la prise de conscience du Pape.

Etc, etc, etc : il en va de même à chaque niveau de cette série, qui préfère largement jouer la carte du symbolisme tantôt limpide tantôt abscons (avec des visions, des métaphores, des moments aléatoires et très contemplatifs) plutôt que celle d'une narration et d'un récit conventionnels. On se retrouve souvent avec des sous-intrigues et des personnages abandonnés en cours de route (Voiello finit par être relégué au second plan de la série, toute l'intrigue d'Esther et du bébé est liquidée hors-champ, Cécile de France disparaît pendant trois ou quatre épisodes (sans que cela ne change quoi que ce soit, vu que son personnage n'apporte rien d'essentiel), la rencontre tendue avec le Premier Ministre italien ne débouche sur rien...), au profit d'effets de réalisation et d'images fortes (il est indubitable que certaines scènes marquent tant elles flattent l'oeil - la prière dans la piscine, ou en Afrique, etc), mais qui peuvent aussi lasser au bout d'un moment.

À l'identique, l'obsession récurrente de Lenny pour ses parents adoptifs - c'est son traumatisme fondateur, qui revient sans cesse sous forme de visions, et qui le motive, depuis son plus jeune âge, à prendre sa revanche sur le monde - a fini par m'agacer. Il y a une sorte de manque de subtilité, dans The Young Pope, qui m'a rebuté : c'est volontairement une série outrancière et grotesque (certaines des tirades du Pape le font ressembler à un Tony Montana sous cocaïne, en surjeu total, avec en plus une posture et des costumes ridicules qui empêchent de le prendre au sérieux), cherchant à faire rire de l'Église, à choquer et à provoquer en poussant ses idées dans ses derniers retranchements, mais le problème, c'est qu'une fois qu'on a cerné ces idées, le show tourne un peu à vide.

Ainsi, plus la série s'est écartée du format dramatique conventionnel, au fil de la saison, pour tenter de faire basculer Lenny vers une figure plus tragico-mélancolique (avec crise de Foi, visions, etc), et plus j'ai eu du mal à avancer dans ces épisodes. D'autant que la fin de saison correspond au moment où le show freine un peu des quatre fers, pour s'autoriser des digressions pas forcément surprenantes (initialement de 8 épisodes, la saison s'est vue rallongée en cours de production), mais pas non plus forcément indispensables.

Cela dit, à ce stade de la série, à moins d'être doté d'un caractère masochiste et complétiste (comme moi), soit l'on est totalement sur la même longueur d'onde que Sorrentino, et on adore tout ce que le show propose, soit l'on a déjà arrêté de regarder le programme. C'est d'ailleurs assez dommage, puisque sur la toute fin, le parcours de Pie XIII fait (un peu plus) sens. De manière assez radicale, qui laisse présager une saison 2 (intitulée The New Pope, apparemment) bien différente.

Quoiqu'il en soit, si je ne peux pas nier les qualités esthétiques et audacieuses du programme, je ne peux pas dire que j'aie vraiment trouvé cette expérience satisfaisante. J'ai lu, çà ou là, des comparaisons de ce Young Pope avec des séries comme John From Cincinnati, où il ne faut pas trop chercher un sens aux images, et où il faut se laisser porter.

Soit. Il n'empêche qu'entre l'illustration électro assez insipide ; un trait parfois beaucoup trop forcé et caricatural (oui, j'ai ri en voyant le Pape se préparer sur du LMFAO, j'avoue) et ses ruptures de ton brutales, qui font vraiment passer la série d'une farce grotesque à quelque chose de mortellement sérieux ou philosophique au sein d'un même épisode ; et un travail métaphorique volontairement ambigu, qui enchaîne symbolisme profond et pertinent avec des images surréalistes creuses et aléatoires, on finit par avoir du mal à cerner les intentions de Sorrentino, et on hésite : est-ce que le tout est une oeuvre parfaitement maîtrisée, mais difficile d'accès et réservée à un public averti, ou est-ce que c'est une saison particulièrement imparfaite et brouillonne, comportant de nombreux défauts d'écriture et de structure, et pas tout à fait à la hauteur de sa réputation, dans certains cercles, de meilleure série de l'année, si ce n'est de la décennie ?

Personnellement, je penche plutôt pour l'option b), mais je ne saurais vraiment me prononcer. Une chose est certaine : il y a du bon dans ce Young Pope, et la série ne laisse pas indifférent. Néanmoins, malgré les points positifs (interprétation, réalisation, direction artistique, humour), je risque de ne pas tenter l'expérience d'une saison 2 de ce qui semblait clairement conçu comme une mini-série au dénouement sans appel.

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Blog Update ! - Bilan Oktorrorfest 2016

Publié le 7 Novembre 2016 par Lurdo dans Update, Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Télévision

Et voilà, une fois de plus l'Halloween Oktorrorfest a tiré sa révérence sur le blog des Téléphages Anonymes, avec, cette année, 187 films (et 2 séries) au compteur.

Ce chiffre est nettement inférieur aux 225 films de l'Oktorrorfest 2015, et honnêtement, ce n'est pas forcément un mal : malgré cette différence de 38 films, les audiences du blog ont pourtant progressé, et cette quantité de films critiqués est nettement plus gérable pour moi.

Qui plus est, en faisant l'impasse sur bon nombre de navets et autres métrages Direct-to-Video, j'ai pu éviter le burnout...

Ce qui ne veut pas dire pour autant que l'Oktorrorfest 2016 était une cuvée particulièrement satisfaisante : comme toujours, le cinéma d'horreur est bourré de productions médiocres et décevantes, qui sortent indifféremment en salles ou en dvd.

Contrairement aux années précédentes, j'ai choisi cette année de limiter mon bilan aux métrages auxquels j'ai mis la moyenne. Cela dit, vous pouvez toujours retrouver l'intégralité de ces 189 chroniques (ainsi que toutes les chroniques des années précédentes) sur cette page dédiée (aussi accessible par le menu/index de haut de blog), ou bien directement cliquer sur ces petites balises bien pratiques, au cas où seule la cuvée 2016 vous intéresse :

Passons donc en revue toutes ces critiques, à commencer par ces 50 premiers films visionnés. On s'aperçoit vite, en s'attardant sur les notes, que près de deux-tiers des films n'atteignent pas la note couperet de 3/6. Pire, l'immense majorité de ces 50 films reste en dessous du 4/6, qui est la note minimale, à mes yeux, pour qualifier un film d'un tant soit peu réussi.

Une petite quinzaine de films se trouve en effet à voguer quelque part entre 3 et 4/6, soit "rien de très mémorable, mais au moins on n'a pas l'impression de perdre son temps".

Parfois, cela est dû à une approche originale ou un ton marquant (Ava's Possession, Freaks of Nature, Deep Dark, Motivational Growth, Society) ; parfois c'est simplement un petit film sans ambition, mais qui parvient à accomplir ce qu'il cherchait à faire (Emelie, JeruZalem, Occult) : ou bien, cas de plus en plus fréquent, de gros budgets aux têtes d'affiche connues, mais qui sont tellement parasités par les exigences du système hollywodien qu'ils finissent par avoir presque autant de défauts que de qualités (Le Dernier Chasseur de Sorcières, Orgueil et Préjugés et Zombies, Victor Frankenstein, Hôtel Transylvania 2). Reste aussi le cas The Witch, très polarisant, et que je n'ai pas su noter tant je suis resté à la porte de ce film qui fait pourtant une quasi-unanimité dans les milieux concernés.

Sans oublier, dans la catégorie "bons films", le Noroi japonais (4.5/6), Southbound (enfin une bonne anthologie. - 4/6), et les deux sorties de Mike Flanagan (Before I Wake, 3.5/6, et Pas un Bruit/Hush, 4/6), un réalisateur indépendant qui n'a à son actif que des films solides, maîtrisés et intéressants, et qui développe, progressivement, une voix et une carrière bien à lui, promettant un avenir radieux.

Le bilan est un petit peu meilleur (à peine, à vrai dire) pour ces 50 films suivants.

Comme précédemment, la majorité des films chroniqués se trouve en dessous de la moyenne (mention spécial au flop spectaculaire du remake/reboot de Ghostbusters), tandis que plus d'une quinzaine se trouvent dans la zone funeste de 3 à 4/6.

On retrouve là encore quelques grosses productions qui, sans être mauvaises, déçoivent (10 Cloverfield Lane, La Cabane dans les Bois, Constantine, et surtout Crimson Peak) ; des petites productions qui ont suffisamment de personnalité pour s'arracher à la masse des films de genre produits chaque année (The ReZort, The Hexecutioners, February, Nina Forever, Green Room, Black Mountain Side) ; des comédies plus ou moins noires, et plus ou moins inégales (Night of the Living Deb, My Boyfriend's Back) ; et des films plus anciens, pas forcément à la hauteur de leur réputation (The Spider Labyrinth, Les Ailes de la Nuit, La Féline).

Heureusement, on peut toujours compter sur un mélange de valeurs sûres (Le Maître des Illusions, 4.25/6) et de bonnes surprises (Cult, 4/6 ; Hellmouth, 4.25/6 ; Blood Punch, 4.25/6) pour relever un peu le niveau.

Spoiler:

101 - Murder Party (2007)

102 - L'Au-delà (1981)

103 - Miss Peregrine et les Enfants Particuliers (2016)

104 - Uzumaki (2000)

105 - Baskin (2015)

106 - Ma Sorcière Bien-Aimée (2005)

107 - Pickman's Muse (2010)

108 - AfterDeath (2015)

109 - Observance (2015)

110 - Shelley (2016)

111 - Deux Yeux Maléfiques (1990)

112 - Histoires Extraordinaires (2013)

113 - Stranger Things, saison 1 (2016)

114 - Ghostwatch (1992)

115 - Disney's Halloween : Fantômes pour Rire (1986) & La Fiancée de Boogedy (1987)

116 - Disney's Halloween : La Foire des Ténèbres (1983) & Les Yeux de la Forêt (1980)

117 - Disney's Halloween : Chasseurs de Vampire (2000) & The Halloween That Almost Wasn't (1979)

118 - La Nuit des Démons 1 (1988) & 2 (1994)

119 - La Nuit des Démons 3 (1997) & Night of the Demons (2009)

120 - Dead Air (2009) & L'Emprise (1982)

121 - Scooby-Doo : le Mystère Commence (2009) & Scooby-Doo et le Monstre du Lac (2010)

122 - Teen Wolf (1985) & Teen Wolf Too (1987)

123 - Teen Witch (1989) & L'Initiation de Sarah (2006)

124 - Casper (1995), Casper, l'Apprenti Fantôme (1997) & Casper et Wendy (1998)

125 - I Am The Pretty Thing That Lives in The House (2016), Within (2016) & The Night Before Halloween (2016)

126 - Transylvania Twist (1989), High Spirits (1988) & The Monster Squad (1987)

127 - After.Life (2009), Les Témoins (2003) & The Unspoken (2015)

128 - Mommy's Little Girl (2016), Prémonitions (1999) & Le Masque de la Mort Rouge (1964)

129 - Legion (2010), Accidental Exorcist (2016) & Ghost Team (2016)

130 - Mostly Ghostly 3 (2016), Friend Request (2016) & Instinct de Survie (2016)

131 - Happy Birthday (2016), Fear Inc. (2016) & Forbidden Siren (2006)

132 - In The Deep (2016), Dernier Train pour Busan (2016) & I Am Not A Serial Killer (2016)

133 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (1) : Sector 7 (2011), Teketeke 1 & 2 (2009), Abattoir (2016), Tell Me How I Die (2016) & L'Ange des Ténèbres (1988)

134 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (2) : Les Sorcières d'Eastwick (1987), Wolf (1994), Les Ensorceleuses (1998), La Mort vous va si bien (1992), The Midnight hour (1985) & Aux Portes du Cauchemar (2001-2002)

135 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (3) : American Nightmare 3 - Élections (2016), 31 (2016), Blair Witch (2016), Satanic (2016), Howard Lovecraft & the Frozen Kingdom (2016) & The Alchemist Cookbook (2016)

136 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (4) : Vamp (1986), Dans le Noir (2016), Fender Bender (2016), All Hallow's Eve (2016), Patient Seven (2016) & Blood - The Last Vampire (2009)

137 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (5) : La Maison des Ténèbres (2016), Pumpkin Pie Wars (2016), The Dark Stranger (2015), The Watcher (2016), Dead 7 (2016) & The Good Neighbor (2016)

Et pour terminer, un assortiment de critiques qui, malgré la présence de daubes improbables et impossibles à défendre (comme l'adaptation de Ma Sorcière Bien-Aimée, Abattoir, ou encore 31), ont un niveau global nettement supérieur aux 100 premières critiques publiées (près de la moitié des films atteint ici la moyenne).

Un net progrès principalement dû à la présence, dans ces métrages, de bon nombre d'oeuvres des années 80 (Les Sorcières d'Eastwick, La Mort Vous Va Si Bien, High Spirits) à la qualité éprouvée, et de métrages pour enfants (notamment tout ce qui est Disney, Scooby Doo, Casper, Monster Squad, Teen Wolf) qui ne sont naturellement pas notés suivant les mêmes critères que des films d'horreur purs et durs.

Mais même en mettant de côté la nostalgie, et le savoir-faire d'une époque révolue, on retrouve des oeuvres plutôt intéressantes, et plus modernes. Si le dernier Burton, Miss Peregrine, n'est qu'assez mitigé (3.5/6), Dernier Train pour Busan (4.25/6) prouve que le film de zombies a encore un peu de souffle (pas énormément, mais bon) et Pickman's Muse (4/6) que l'on peut adapter Lovecraft avec succès, sans avoir un budget énorme.

Enfin, difficile d'ignorer la saison 1 de Stranger Things, qui a fait un carton absolu tout autour du monde. Une série jouant à 200% la carte de la nostalgie et du fanservice, pour le meilleur et pour le pire.

En conclusion

 

Voilà, ce bilan touche lui-aussi à sa fin. Quel constat faire de cette nouvelle saison d'horreur, de sang et de cadavres réanimés ?

Peut-être que plus les choses changent, et plus elles restent les mêmes : l'immense majorité des productions de genre sort directement en vidéo ou en VOD, et ne vaut même pas la peine d'être regardée ; les gros blockbusters affiliés à l'horreur ou au surnaturel finissent tous par être très moyens, et ne méritent que rarement un visionnage en salles ; et il faut chercher çà et là pour trouver des titres obscurs et originaux, ayant une approche intéressante et inattendue du genre, et évitant les clichés habituels de ce dernier.

Pour finir, je regretterai l'absence de relève aux grands maîtres du genre des années 80. De nos jours, ce que l'on a de plus proche, ce sont les films de James Wan et autres productions Blumhouse, qui dominent le marché, sans être particulièrement réussies ou pertinentes. C'est aussi pour cela que je place beaucoup d'espoirs en Mike Flanagan qui, s'il parvient à ne pas se laisser embarquer par la machine hollywoodienne, pourrait bien être un nom voué à de grandes choses...

Prochainement

Dès le 1er décembre, la Christmas Yulefest 2016 ouvre ses portes sur le blog, avec comme d'habitude, plusieurs critiques quotidiennes de cinéma de Noël, jusqu'à l'arrivée des Rois Mages, le 8 Janvier.

Les habitués du blog le savent (cf. le bilan de la cuvée 2015, par exemple), le genre de films critiqués dans le cadre de la Yulefest sera radicalement différent de ceux passés en revue durant l'Oktorrorfest, avec, comme chaque année à cette période, beaucoup de neige, de féerie, de romance et de bonhommes magiques au gros ventre rond et à la barbe blanche.

Cyniques s'abstenir, donc, pour ce qui sera un festival de films familiaux, merveilleux, festifs, sirupeux, et avec peut-être, çà ou là, quelque chose d'un peu plus corrosif pour pimenter les fêtes de fin d'année.

 

Et maintenant

 

Mais dans l'intervalle, la rubrique "Un film, un jour... ou presque !" reprend du service dès cette après-midi, histoire d'assurer l'intérim pendant un peu plus de trois semaines, avec plusieurs grosses sorties récentes (Doctor Strange, Star Trek Sans Limites, Comme des Bêtes, etc) passées en revue par mes soins.

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Halloween Novembrrrfest 2014 - 40 - Demons Never Die (2011), Ghost Shark (2013), The Tomb/Ligeia (2009) & The ABCs of Death 2 (2014)

Publié le 8 Novembre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Télévision, SyFy, Comédie, Anthologie

Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest 2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

Demons Never Die :

Archie (Robert Sheehan), Samantha (Emma Rigby), Kenny (Jason Maza), Ashleigh (Shanika Warren-Markland), Sachin (Jacob Anderson), Jasmine (Jennie Jacques) et James (Jack Doolan) sont des adolescents anglais tous perturbés, et qui ont fait le pacte de se suicider ensemble. Mais avant qu'ils n'aient eu le temps de mettre leur projet à exécution, un tueur mystérieux s'en prend à eux, et les élimine un à un...

Pas de "vrais" démons en perspective dans ce slasher anglais bourré de visages familiers, mais qui malheureusement peine à vraiment susciter l'intérêt du spectateur, tant il est mollasson et cliché.

Assez regrettable, à vrai dire, de gâcher une distribution aussi intéressante avec une illustration visuelle, sonore et musicale aussi forcée, et avec un script aussi creux... d'autant que le film est plus intéressant lorsque les ados discutent entre eux au quotidien, plutôt que lorsque la mort rôde.

1/6

Ghost Shark :

Dans la petite ville de Smallport, un requin blanc abattu par des locaux meurt dans une cave mystique, et revient bientôt à la vie sous forme ectoplasmique, capable d'apparaître et de tuer dans n'importe quel liquide, de l'océan jusqu'au simple verre d'eau...

Un bon gros nanard made in Syfy, qui bien heureusement ne se prend jamais au sérieux, et joue clairement la carte de la série Z déconneuse, pleine de bimbos en bikini, assez mal jouée (Mackenzie Rosman est mimi, mais niveau implication dans son jeu ce n'est pas ça), plutôt fauchée, avec des effets spéciaux déplorables, et un scénario gentiment con.

Mais paradoxalement, ça en devient presque amusant à regarder.

3/6 (sur l'échelle des nanards)

The Tomb/Ligeia :

Jonathan Merrick (Wes Bentley), auteur et chercheur réputé, est fiancé à la belle Rowena (Kaitlin Doubleday), lorsqu'il rencontre l'ensorcelante Ligeia (Sofya Skya) ; celle-ci, mortellement malade, est prête à tout pour rester en vie et, grâce à ses pouvoirs mystérieux, elle dérobe l'âme d'autrui, avec comme nouvelle cible celle de Merrick...

Une adaptation particulièrement libre de Poe, avec une réalisation assez soignée et inventive malgré le budget de production clairement fauché : c'est tourné dans les pays de l'Est, ça parle un anglais très local, il y a de la nudité gratuite typique de la région, ça se traîne considérablement, il y a quelques acteurs qui cachetonnent (Eric Roberts, Cary Tagawa, Michael Madsen), et de manière générale, c'est assez médiocre (pour être gentil) sur tous les plans (notamment Wes Bentley, transparent au possible).

1.25/6

The ABCs of Death 2 :

Second opus de cette anthologie sur le thème de la mort, après le premier film en 2012. Au programme, un générique animé très réussi, et 26 courts-métrages plus ou moins inspirés.

- A : un segment très 80s et clippesque sur un tueur à gages incapable confronté à la dure réalité de sa mission. Amusant. 3.5/6
- B : une équipe de documentalistes animaliers sont confrontés à un blaireau mutant. Bof. 2/6
- C : un innocent est lynché par erreur par les habitants d'un village anglais. Gore, mais creux. 2/6
- D : de la stop-motion glauque & WTF signée Robert Morgan. Diablement efficace. 5/6
- E : un triangle amoureux vire au massacre parmi des naufragés sur une île déserte. Plutôt fun, et tourné en un seul (faux) plan séquence. 4.25/6
- F : une parachutiste israelienne coincée dans un arbre est confrontée à un jeune arabe belliqueux. Bon gros bof. 1.5/6
- G : un glandeur en prise avec son grand-père étrange. Absurde et inabouti. 2.25/6
- H : un baiser qui vire à la bataille rangée entre deux amants, tel qu'animé par Bill Plympton. Forcément surréaliste, mais je ne suis pas du tout fan. 3/6 pour la technique.
- I : une grand-mère démoniaque vs sa famille en quête d'héritage. Pas désagréable, mais pas très clair. 3/6
- J : une histoire bizarre de prêtres tentant d'exorciser un gay qui les voit comme des démons, et possède les stigmates du Christ. Pas ultra-limpide, mais pas forcément mauvais pour autant. 3/6
- K : une étrange sphère noire au dessus d'un immeuble transforme tous ses occupants en psychopathes, sous le regard paniqué d'une jeune femme témoin de la scène. Efficace. 4.25/6
- L : dans une tribu au Niger, un sacrifice humain est interrompu, et la tribu est alors maudite. Très très fauché et amateur, notamment dans ses effets. 1.5/6
- M : un gros défoncé en slip fait un carnage au ralenti dans une rue. Mouais. 2.75/6
- N : une après-midi d'Halloween à NYC, par Larry Fesseden. Bon gros bof, et c'est visuellement assez moche, en plus. 1/6 pour le caméo de Voltaire.
- O : après qu'une épidémie de zombification ait été guérie par un vaccin miracle, une survivante est accusée de meurtre par le tribunal des ex-zombifiés. Original et efficace. 4.5/6
- P : trois détenus (façon Daltons ou Stooges) en cavale sont confrontés à des esprits. Très très mauvais, nonsensique et surjoué. 0/6
- Q : un test psychologique façon Dianétique débouche sur des conséquences inattendues pour celui qui le passe. Amusant, sans plus. 3.25/6
- R : un jeu de roulette russe entre trois allemands cloîtrés dans une cave durant une invasion de monstres. En n&b, un segment tendu et réussi, bien que basique. 4/6
- S : au téléphone avec sa femme, restée en Angleterre, un homme en voyage d'affaires en France est contraint d'écouter le meurtre de son épouse aux mains d'un intrus. Le split-screen est un gimmick sympa et qui fonctionne, et le twist final est efficace. 4.25/6
- T : un tournage de porno vire au massacre quand la starlette s'avère être un démon tentaculaire. Con, moche, et mal foutu. 1/6
- U : dans un futur proche, la beauté est la norme, et quiconque n'y correspond pas est aussitôt éliminé. Simple, mais efficace, et typiquement Natali. 3.5/6
- V : l'escapade vacancière de deux potes en Asie tourne au massacre sous les yeux de la copine de l'un d'entre eux, à l'autre bout du téléphone. Simple et direct. 3.5/6
- W : une parodie de pub de jouets des années 80, dans laquelle les gamins sont expédiés dans le monde d'héroic fantasy de leurs jouets, où tout est corrompu et perverti. Décalé et très très fun, avec des gloumoutes débiles et des effets volontairement ringards. 5/6
- X : une gamine énerve sa nounou Béatrice Dalle, qui finit par la tuer. Mwé. Un peu prévisible. 3/6
- Y : une adolescente japonaise déprimée et suicidaire s'imagine la mort de ses parents dans une rêverie éveillée improbable, gore et nonsensique. Assez délirant et improbable. 4.25/6
- Z : abandonnée par son époux pendant treize ans, une femme enceinte conserve sa fille dans son ventre grâce à des racines magiques, et a des discussions avec celle-ci... jusqu'à ce que vienne enfin le moment de l'accouchement. Perturbant, glauque et peu ragoûtant. 4.5/6

Au final, une anthologie à 3/6, ce qui est un peu mieux que le premier film.

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Les bilans de Lurdo : Starhunter, saison 1 (suite et fin)

Publié le 29 Novembre 2011 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Science-Fiction, Action, Aventure, Drame, Canada

Starhunter 1x12-18 :

- Goodbye, So Long : À l'occasion d'une session shopping sur une station, l'équipage tombe sur un ancien pote de Montant, qui meurt subitement. Son comparse - qui passe son temps à draguer Percy - cherche alors refuge sur le Tulip. Comme d'hab, ça met un temps fou à se mettre en route et à progresser, mais la dernière partie de l'épisode est regardable. Et les soupçons qui commencent à peser sur Luc pas inintéressants.

- The Most Wanted Man : Plutôt bon, cet épisode : le Tulip et ses membres d'équipage attirent l'attention de toutes les puissances de leur secteur de la galaxie lorsqu'ils reçoivent pour mission la capture d'un homme aux pouvoirs "Flashesques", clef pour décoder les mystères du Divinity Cluster. Un épisode mythologique, qui met à jour les secrets de Luc, et laisse sous-entendre pleins de trucs passionnants.

- Half Dense Players : À ma grande surprise, un second épisode mythologique réussi, sur une artiste française aux visions étranges (possiblement provoquée par la mutation du Divine Cluster), dont le transport à bord du Tulip amène au premier contact avec les entités extraterrestres entraperçues dans le pilote... le tout sur fond de conflit entre Luc, Percy et Dante. Paré ne gagnera pas d'Emmy avec cet épisode, mais ça fonctionne plutôt bien, et surtout ça avance à grands pas.

- Dark & Stormy Night : Un clip-show bien gonflant qui résume toute l'histoire du Divine Cluster et de Luc. On s'en serait bien passé.

- Super Max : Le gros saoûlant qui fait toutes les intros des épisodes vend le Tulip a un mec qui veut le transformer en prison. À l'équipage de se débrouiller pour récupérer le contrôle du navire, tout en tentant d'esquiver la femme nymphomane du nouveau proprio. Plutôt fun, comme épisode.

- A Twist In Time (part 1) : Alors qu'il transporte un dangereux serial killer, le Tulip est gravement endommagé par des perturbations temporelles qui coûtent la vie à un membre de l'équipage. Aux autres de le sauver, façon Groundhog Day. Classique et assez prévisible, donc, mais néanmoins relativement efficace, pour peu qu'on ne s'attende pas à un chef d'oeuvre d'originalité.

- Eat Sin (part 2) : Conséquences du précédent, avec les membres d'équipage du Tulip qui basculent chacun à leur tour dans des continuums temporels différents, alors que le serial killer s'échappe et les traque l'un après l'autre. Pas inintéressant, notamment parce que le bad guy est bien déjanté, bien interprété, et qu'il y a un peu de toutéliage.

Starhunter 1x19-22 :

- Bad Girls : Percy fait une crise d'adolescence tardive et se rebelle, alors qu'elle subit la mauvaise influence des filles d'un passager louche. Pas passionnant ou super crédible, notamment parce qu'ils ont écrit les trois filles comme des ados de 15 ans, alors que les actrices ont l'air d'avoir 25-30 ans... mais bon, c'était l'épisode filler avant d'attaquer le triple épisode de fin, donc fallait pas s'attendre à mieux.

- Bad Seed (1/3) : Un commando de l'Orchard prend le Tulip d'assaut, capture Montana pour le soumettre au Divinity Cluster, et pour tenter de le faire entrer en contact avec son fils par hypnose télépathique. Pendant ce temps là, Carvaggio est hijacké par un virus, et Percy tente de ramener la situation à la normale... jusqu'à ce qu'une Raider arrive à bord. Du toutéliage dans tous les sens, de la mise en place de season finale, bref, c'était pas mal.

- Travis (2/3) : Percy, capturée par les Raiders, rencontre enfin le fils de Montana, pendant que ce dernier se la joue négociateur avec les Raiders, pour échanger les Graines contre son fils et sa nièce. Déjà, Montana est un négociateur calamiteux, il y avait 25 manières différentes de retourner l'échange à son avantage, mais non, il n'y pense jamais... quant au reste, plutôt intéressant (à défaut d'être bien joué), notamment sur le toutéliage et l'explication de la destinée de Travis.

- Resurrection (3/3) : Eccleston, le terroriste omnipotent du pilote, revient pour avertir l'humanité du véritable danger posé par le Cluster Divin, pendant que l'équipage du Tulip tente de s'accoutumer à la présence de Travis parmi eux, et que les Raiders fondent sur la Terre. Un season finale prenant, à l'image finale joyeusement frustrante.

 

Bilan Starhunter saison 1 :

Les - :

- C'est über cheap, et souvent filmé dans l'ombre pour rendre les décors crédibles.

- C'est un format 48 minutes, avec ce que ça entraîne de longueurs et de manque de rythme. À noter que les insupportables 2min 30 d'introduction par le propriétaire du Tulip étaient coupées aux States, et qu'elles peuvent sans problème être zappées, vu qu'elles n'apportent rien du tout si ce n'est une intro à la Rod Serling... mais en beaucoup plus soporifique.

- Ce n'est pas franchement bien interprété. Outre le mélange assez marrant des accents anglais, ricains, québécois, et français (coprod oblige), et (à la limite) en imputant le jeu particulier de Tanya Allen à un choix d'interprétation du personnage pas forcément maîtrisé par les réals (cf. Zooey Deschanel dans Tin Man), reste que le cast de la série, guests comme réguliers, est assez moyen, voire parfois mauvais.

- Le clip-show, c'est le mal.

Les + :

- C'est de la sf télévisée. Et il n'y en a pas suffisamment pour faire la fine bouche.

- C'est canadien. Et comme Lexx, c'est donc plus détendu et moins politiquement correct que leurs homologues ricains (nudité, drogue, etc).

- L'arc mythologique du Divinity Cluster est assez réussi et cohérent, il a une explication à la fin de la saison.

- Idem pour les personnages, qui voient leurs histoires respectives avancer, et trouver une conclusion.

- Un intérêt historique certain : Whedon a clairement dû voir la première moitié de saison de ce show avant de faire son Firefly, puisqu'on y retrouve les grandes lignes des aventures de Mal & co ; Le vaisseau tout pourri, avec à son bord une jeune ingénieur gentiment impertinente qui rêve de voir l'univers et traîte le capitaine comme son grand frère ; un capitaine grand, charismatique et brut de décoffrage, au passé torturé, et qui porte un browncoat ; son premier officier, une amazone noire aux cheveux longs, ancienne militaire fidèle à son capitaine ; l'organisation scientifique faisant des tests sur certaines personnes pour leur conférer et/ou exploiter leurs dons étranges ; la planète Miranda, lieu désormais ravagé par de telles expériences, dont le produit est une jeune femme-enfant incohérente et artiste martiale qui trouve refuge à bord du Tulip le temps d'un épisode ; l'environnement low-tech désertique rouillé, et les gunfights ; les équipes rivales de contrebandiers et autres chasseurs de primes ; le concept du médecin en fuite, en compagnie d'un proche victime des expériences de l'organisation scientifique secrète ; les Raiders ; etc, etc, etc...

Pour être clair, Firefly n'est pas du copier-coller de Starhunter (les ressemblances s'atténuent d'ailleurs à mesure que Starhunter progresse), cette dernière série étant de toute façon largement enterrée par la série de Whedon, et ce dans toutes les catégories. Mais les similarités sont néanmoins trop nombreuses pour n'être que des coïncidences fortuites.

Peut-être Joss a-t'il vu un épisode en passant, et des réminiscences ont-elles resurgi lors de l'écriture de Firefly, ou bien peut-être s'était-il clairement dit "ah, tiens, ya de bonnes idées, mais c'est super cheap et assez mauvais, comme truc... je peux faire mieux". Après tout, il l'avait déjà fait avec Angel/Forever Knight. (d'ailleurs, je voudrais pas dire, mais le coup du gamin enlevé au héros, et retrouvé 15 ans plus tard, une fois devenu un jeune adulte aux capacités extraordinaires, ayant du mal à renouer avec un père qu'il n'a jamais connu, ça fait vraiment penser à ce que Joss a fait avec Connor/Angel deux ans plus tard...)

Reste que pour l'amateur de séries de sf, la première saison de Starhunter est assez amusante à regarder, précisément pour ces ressemblances frappantes...

 

Conclusion :

Regardable, pour peu que l'on sâche à quoi s'attendre, à savoir une prod canadienne low-budget, avec des acteurs de second plan, et qui ne cherche pas à se présenter comme la révolution philosophique/visuelle/scénaristique du genre.

Bref, une série mineure dans la catégorie space-op tv.

Par contre, si l'on parvient à faire abstraction de la forme relativement faiblarde, le fond est plutôt maîtrisé, et les épisodes mythologiques assez sympathiques. Ce qui est assez rare pour être noté. En tout cas, après un début de visionnage assez peu motivant, je dois dire que la seconde moitié de la saison - épisodes de meublage exceptés - remplissent plutôt bien leur office, et font que l'on quitte le show avec une impression mitigée, certes, mais mitigée et positive.

(maintenant, resterait à regarder la saison 2, à savoir Starhunter, 30 ans après, un reboot total et raté dans lequel la prod n'a gardé que le vaisseau, le proprio, et Percy.... S'il y a des volontaires...)

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Les bilans de Lurdo - Tween Wars II : Jonas & Rush

Publié le 18 Avril 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Sitcom, Musique, Tween, Jeunesse, Disney, Nickelodeon

Episode II : The Parker Lewis Effect

Loi n°3 de la Tweencom : si chez Mickey tu veux prospérer, les talents musicaux de tes interprètes aux épisodes tu devras intégrer, pour la promotion croisée avec Disney Records assurer.

Loi n°4 de la Tweencom : à l’identique, pas plus d’un bruit organique (pet, vomi, etc) par épisode tu ne pourras employer.

Loi n°5 de la Tweencom : si le shipping à tout prix tu devras favoriser, pas plus d’un seul baiser par saison tu ne pourras utiliser : chastes et purs tes personnages à tout prix devront rester.

 
Exception : si chez Nickelodeon tu es employé, les lois 3 à 5 tu peux oublier, et comme bon te semble tu peux faire.

 



Jonas (2009-2010)
 

Un clown, une blonde, un tombeur à sourcils, une fangirl obsessive, et un romantique introverti : le plus supportable n’est pas forcément celui qu'on croit… 

Koicé ?

Les frères Jonas qui jouent le rôle des frères Lucas qui forment le groupe Jonas qui sont des superstars mégacélèbres qui vont quand même au lycée, mais qui sont trop beaux, trop populaires, trop occupés, et trop talentueux.

Aveckicé ?
Les frangins Jonas, plutôt bons acteurs ; une blonde quelconque, pas mauvaise, mais sans aucun charisme, dans le rôle de leur styliste/amie d’enfance ; une fangirl hystérique, jouée par Nicole Anderson, qui assure son personnage ; des agents, des parents, un petit frère… qui tous disparaissent en saison 2.

Koiçavo ?
Initialement conçue comme une version masculine de Hannah Montana – où Miley Cyrus est superstar de la musique la nuit, et lycéenne incognito le jour – la série Jonas était sensée mettre en scène les Jonas, trois musiciens qui se servent de leur carrière musicale pour couvrir leur double vie de super-espions.

Pas de bol, entre la conception du projet, et son tournage, les Jonas deviennent les nouvelles méga-stars de la chaîne : plus question de les représenter comme de simples musiciens en galère. La solution de Disney ? Un show à la Entourage, sur leur quotidien de superstars.

Reste qu’avec un sujet comme "le dernier groupe à la mode pour tweens en chaleur", on pouvait craindre le pire : en l’occurrence, un soap pour ados insipide, dans lequel les trois frangins seraient adulés et irrésistibles.

Aussi, grosse surprise en découvrant la saison 1 du show, tant l’influence de Parker Lewis y est présente : alors oui, les Jonas sont des superstars adulées qui vont encore au lycée, et leurs clips occupent deux bonnes minutes par épisode (merci l’avance rapide), mais le reste du temps, c’est filmé à la caméra mobile, sans rires enregistrés, avec des effets musicaux et vidéos absurdes, des persos qui parlent à la caméra, des péripéties rythmées, et pas mal de gags visuels.

Bref, c’est regardable et gentillet, bien que loin d’être dénué de scories, et le thème musical a un refrain qui s’avère finalement assez ronge-crâne au bout d’une poignée d’épisodes.

Malheureusement, le show se fait pilonner au baromètre d’audience par Nickelodeon, que ce soit par iCarly, ou par la série concurrente, Big Time Rush. Résultat : Disney décide de tout chambouler pour la saison 2.

Adieu les parents et le frère, bonjour une tante saoulante et un voisin envahissant, les Jonas débarquent à LA, et tout le show ne tourne plus qu’autour de leurs histoires d’amour super méga trop compliquées avec les deux filles, leur carrière, etc… le tout filmé au premier degré, comme un mauvais épisode d’Entourage. À se pendre, donc. Et il faut attendre un caméo de David Henrie (de Wizards of Waverly Place) dans les derniers épisodes, pour enfin retrouver un peu du cartoon de la saison 1, le temps de quelques scènes.

Perte de Santé mentale :
Relativement négligeable en s1 ; ambulance directe vers l’asile d’Arkham en s2.
 



Big Time Rush (2009 - ?)
 

Le mec normal, l’intello, le producteur has-been, le beau gosse égocentrique, et le teubé qui porte toujours un casque... sauf sur la photo :\ 

Koicé ?

Quatre ados joueurs de hockey un peu teubés passent un casting, et deviennent le nouveau boys band/projet d’un producteur has-been en perte de vitesse. Ils emménagent alors à L.A., dans un hôtel, accompagnés de la mère de l’un d’entre eux, et de sa petite sœur précoce et machiavélique.

Aveckicé ?
Une foultitude de persos. En tête d’affiche, le quatuor du boys band : ils chantent juste, il dansent bien, ils sont assez bons comédiens, et n’ont pas peur de passer pour des idiots… mais ça s’arrête là (ça manque pas mal de charisme tout de même, dans un premier temps). La mère de famille, gentiment déjantée. Ciara Bravo, géniale et très attachante dans le rôle de la petite sœur ambitieuse et manipulatrice. Les petites amies des quatre mecs, toutes dans le ton du show. Le producteur has-been, sorte de clone du catcheur Bully Ray, avec le même caractère, et une assistante/bras droit/souffre douleur qui le mêne pourtant à la baguette. Un trio de mannequins méprisantes et distantes, qui fascinent les mecs du groupe. Le responsable de l’hôtel, machiavélique. Guitar Dude, un dude qui joue de la guitare en arrière plan. Buddha Bob, le responsable de l’entretien de l’hôtel, une sorte d’homme des bois assez particulier. Et Mr Griffin, le big boss de la maison de disques, un mec bodybuildé et autoritaire toujours entouré d’une armée de sbires.
Sans oublier des dizaines de guests, de Snoop Dogg à Fabio en passant par Erik Estrada, Russell Brand, John Cena, ou Lorenzo Lamas en Dr Hollywood, le playboy-chirurgien des stars.

Koiçavo ?
Pour comprendre le show, il faut savoir qu’il a été mis en chantier par la chaîne Nickelodéon quelques mois après le début de la saison 1 de Jonas ; par conséquent, comme souvent dans la guéguerre qui oppose les deux chaînes, BTR est directement inspiré du show concurrent : ton décalé, caméra fixe, pas de rires enregistrés, et un ton qui ressemble fortement à ce qui pouvait se faire dans Parker Lewis.

Sauf que voilà : là où Jonas a toujours été limité par les barrières imposées par Disney Channel, Nickelodeon lâche totalement la bride à l’équipe de BTR. Le résultat est immédiat : Big Time Rush tient plus du cartoon vivant (un mélange improbable de Parker, de Stella, de Spinal Tap, de Big Wolf on Campus, et des épisodes concepts de Community) que de la série de boys band pour minettes.

Attention : ça reste un produit pensé pour établir en parallèle la carrière musicale de BTR. Et qui dit boys band, dit soupe musicale (encore que là aussi, le générique finit par être assez accrocheur… probablement parce que sa mélodie revient régulièrement en ponctuation musicale, durant les épisodes). Mais là, contrairement à la série Jonas, il n'y a que très rarement de clip musical de deux minutes en milieu d’épisode : au pire, on voit vaguement la conception des chansons dans une scène, vingt secondes d’enregistrement, et l’épisode continue. Et ce de manière infréquente (ou alors, les chansons du groupe servent d’accompagnement à un mini-montage qui fait avancer l’épisode).

Parce qu’à vrai dire, il n’y a pas vraiment le temps de souffler, ou de s’attarder, avec ce show. Tout va vraiment à 200 à l’heure, appuyé par des bruitages omniprésents, et un score là aussi cartoonesque, qui fait sienne la technique du mickeymousing, parfois jusqu’à l’overdose.

Mais ça joue toujours avec le médium télévisé (le bon vieux "personnage sort une demi-seconde du cadre = changement de costume", notamment), ça n’hésite pas à en briser les conventions, ça esquive les clichés, les relations (même amoureuses) sont assez bien traîtées, il y a des tonnes de personnages secondaires et récurrents, et puis bon, outre la gamine excellente (qui me rappelle une jeune Selena Gomez, dans son jeu), les quatre leads sont écrits comme de gros boulets gentiment débiles (le teubé du groupe, qui porte un casque de hockey vissé sur la tête pendant toute la saison 1), qui s’en prennent régullièrement plein la tronche (vive le slapstick !). Ça change des Jonas.

Bref, c’est joyeusement absurde, l’épisode spécial Halloween est très fun (avec l'intello du groupe zombifié qui perd tous ses membres un à un), ça ne se prend jamais au sérieux, ça place des références ciné et 80s assez bien vues, et de toute façon, une série qui ne coupe pas au montage Russell Brand en train de demander à ce qu’on lui organise une fête privée pleine de "saucisses", qu’elles soient petites ou grosses, du moment qu’il y en a partout, ça mérite le coup d’œil.

Et n'oublions pas, début 2012, un téléfilm/super-épisode d'une heure, Big Time Movie : ici, les influences sont plus qu'évidentes. Le quatuor (et son entourage) part en concert à Londres, et se trouve embarqué dans une improbable histoire d'espionnage à la James Bond/Johnny English, les quatre chanteurs en profitant pour reprendre de nombreux titres des Beatles. On pense donc forcément constamment aux Fab Four, aux Monkees, et le tout se rejoint dans une ambiance joyeusement légère et décomplexée, au croisement d'une ambiance british, et du ton BTR. Ça fait toujours plaisir.

Perte de Santé mentale :
Aucune, à moins d’une allergie mortelle à quelques secondes de musique boys-band par épisode. Au contraire, même, j'avoue m'être plus marré devant une saison et demi de ce show nawak et déjanté (pour moi un héritier tout à fait digne à Parker Lewis) que devant les trois dernières de HIMYM… mais bon, tout le monde n'accrochera pas au rythme survolté.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2018 - Bobcat Goldthwait's Misfits & Monsters, saison 1 (2018)

Publié le 21 Octobre 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Oktorrorfest, Comédie, Halloween, Horreur, Fantastique, Science-Fiction, Anthologie, Les bilans de Lurdo, TruTv, Animation

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, du 1er octobre à début novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Bobcat Goldthwait's Misfits & Monsters , saison 1 (2018) :

Anthologique comico-fantastico-horrifique créée, écrite et réalisée par Bobcat Goldthwait, et diffusée en 8 épisodes de 25 minutes (techniquement, 20 minutes d'épisode, et 4-5 de making-of en guise de générique de fin) sur TruTv, chaîne du câble américain.

- 1x01 - Bubba the Bear : Nobel Bartell (Seth Green), le doubleur d'un ours de dessin animé, commence à être harcelé au quotidien par son personnage, furieux qu'on le présente comme un péquenot attardé...

Un épisode sympathique, à défaut d'être particulièrement original ou surprenant (bien que la toute fin, avec son virage gentiment gore, parvienne à être inattendue). On pense un peu aux Contes de la Crypte, le mélange prises de vue réelles/animation 2d est réussi, c'est bien produit, et Seth Green semble s'amuser... mais un peu plus de sobriété et de modération auraient été les bienvenus (ça surjoue pas mal, et l'ours est inutilement vulgaire).

- 1x02 - Face in the Car Lot : Alors qu'un vendeur de voitures d'occasion (David Koechner) riche, populiste, nationaliste, vulgaire, anti-intellectuels et scandaleux devient le candidat le plus populaire aux élections présidentielles américaines, une journaliste (Tara Lynne Barr) tente de révéler au public qu'il est un loup-garou responsable de la mort d'un enfant...

Avec Dave Foley dans le rôle de l'éminence grise de Koechner. Un épisode techniquement plutôt réussi, puisque bénéficiant d'une reconstitution années 70 assez crédible, et globalement bien interprété. Et ça fait plaisir de revoir Tara Lynn Barr, déjà dans God Bless America de Goldthwait.

Malheureusement, l'épisode est une charge anti-Trump tellement transparente et pataude qu'elle est plus agaçante qu'autre chose, d'autant que la conclusion cynique n'apporte pas grand chose au spectateur (la transformation en garou est sympathique, cela dit).

- 1x03 - Devil in the Blue Jeans : Un documentaire musical signé Trent Richards (Bryce Johnson), qui tente de découvrir ce qui est arrivé au jeune chanteur Caleb Faustini (Ross Bryant), disparu au faîte de sa gloire...

Un épisode façon mockumentaire/found footage à la Behind the Music/Que sont-ils devenus ? pas désagréable à suivre (le format est plutôt bien maîtrisé), mais qui tourne un peu à vide sur la longueur, puisque le tout vire rapidement à la séance de thérapie collective entre Caleb, sa mère, et Satan (Michael Ian Black).

L'épisode devient alors une satire du monde de la musique, avec le manager/Satan qui convainc la mère de Caleb de lui vendre son âme, et qui finit par se lasser de lui. Un Satan amusant, qui déprime "car le monde est trop pourri, qu'il n'y a plus d'âmes pures, et que cela rend ma tâche très difficile", et un tacle mis au passage à Mark Burnett, célèbre producteur de tv-réalité responsable de The Apprentice, avec Trump.

- 1x04 - Goatman Cometh : À l'initiative de sa mère (Melissa Joan Hart), Ethan (Geordie Bryn Francombe) doit, pour se sociabiliser, passer une soirée avec trois autres enfants (Andrew Farmer, Parker Chapin, Dylan Gage) dans le jardin, sous une tente. Mais lorsqu'ils découvrent la légende urbaine du Goatman, la soirée prend un tour inattendu et sanglant...

Un épisode qui lorgne un peu sur les années 80, ou sur une anthologie pour enfants façon Chair de Poule/Fais-moi peur, avec quatre enfants confrontés à une légende urbaine qui devient réelle. Assez prévisible, une interprétation inégale des enfants, et une chute finale assez attendue : rien de bien mémorable, mais j'avoue que ça se regarde tranquillement.

- 1x05 - Mermaid : Lorsqu'il amène son compère Ravi (Karan Soni) aux Weeki Wachee Springs, pour lui présenter la danseuse aquatique dont il est épris, Allan (Samm Levine) se laisse convaincre de parler à la jeune femme Amatheia (Bridget Everett). Rapidement, il découvre qu'Amatheia est une véritable sirène, et lorsque le couple commence à se fréquenter, il doit faire face au racisme de leurs deux espèces...

Une romance inoffensive au montage façon Dream On, avec extraits de vieux films pour ponctuer les réactions de Samm Levine, deux ou trois moments grotesques (dans le bon sens du terme), et quelques références évidentes, comme Quand Harry rencontre Sally.

Après, ça reste un récit aux intentions honorables, mais peu subtil, sur la discrimination de tout type (sur la race, le poids, le handicap), un récit qui se paie un numéro musical pas indispensable, et dont la chute est vraiment évidente. Mais c'est plutôt bien produit.

- 1x06 - Patsy : Incapable et maladroit, Herbert Smalls (Josh Fadem) attire l'attention de ses supérieurs lorsqu'il tire malencontreusement une balle dans le postérieur de son capitaine ; rapidement, le voilà recruté par les services secrets, qui le recrutent pour l'envoyer dans le passé, afin d'abattre Lee Harvey Oswald, de changer le cours de l'histoire (et d'éviter que The Apprentice ne soit diffusé à la télévision)...

Un épisode peu agréable à regarder, malgré son postulat de départ rigolo, et ses amusantes parodies "nazies" de La Fête à la Maison et de 1, Rue Sésame. La faute à son interprète principal, qui surjoue affreusement, à mi-chemin entre Mr Bean et Pee-Wee Herman : ajoutez à cela un script totalement transparent, depuis son titre jusqu'à son déroulement, et voilà, un épisode gentiment plat et décevant.

- 1x07 - Better World : Déprimé par l'état du monde et de la planète, Calvin (Danny Pudi), un informaticien, décide de mettre en réseau les deux intelligences artificielles de son entreprise, pour leur demander de régler les problèmes de l'humanité. Mais rapidement, la situation dégénère...

Une satire simpliste et attendue de la technologie moderne, des réseaux sociaux, de la dépendance de l'homme aux machines connectées, etc... en somme, une sorte d'épisode de Black Mirror en plus creux mais déconneur (l'attaque du Rumba ^^), avec beaucoup de slapstick, une réalisation plus caricaturale et décomplexée, un final nihiliste et luddite assez typique de Goldthwait, et une conclusion télégraphiée. Mouais.

- 1x08 - The Buzzkill : Deux musiciens indépendants (Jake Hurwitz & Amir Blumenfeld), prêts à se démarquer à tout prix de la masse et persuadés d'être uniques, se retrouvent transformés en abeilles et découvrent que la vie, dans la ruche, n'est pas de tout repos.

Un épisode en grande partie animé (c'est d'ailleurs joliment produit et très compétent) mais pas drôle du tout, entre ses deux musiciens hipsters agaçants, du n'importe quoi aléatoire (la tortue barbue qui parle), ses jeux de mots de niveau école primaire, sa scène de sexe entre abeilles, et autant de moments tout droit sortis d'un Bee Movie trashouille, avec encore une fois, en prime, une énorme dose d'anti-Trumpisme sans la moindre subtilité.

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Bilan saisonnier : dans l'ensemble, une anthologie satirique lorgnant sur l'horreur et le fantastique, mais bien trop phagocytée par la personnalité de son réalisateur-scénariste et par son engagement politique anti-Trump pour être autre chose qu'un programme un peu pataud, et surtout très anecdotique.

Ça manque de finesse, ça manque de fraîcheur, ça manque d'originalité, mais par chance, avec son format court et sa saison limitée, Misfits & Monsters parvient à ne jamais être trop ennuyeux ou lassant.

À conseiller aux amateurs de séries anthologiques de ce style, qui ne seraient pas trop regardants. Pour les autres, autant se revoir les Contes de la Crypte ou la Quatrième Dimension...

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de toutes les séries passées en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...

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Les bilans de Lurdo : Weird City, saison 1 (2019)

Publié le 20 Avril 2019 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Science-Fiction, Télévision, YouTube

Série anthologique d'anticipation produite pour YouTube par Jordan Peele et Charlie Sanders (scénariste et acteur de Death Valley, et co-producteur de Key & Peele), Weird City se veut une réponse plus comique à Black Mirror, reprenant des thèmes et une approche très similaires, traités à la sauce américaine et bien plus décalée que la satire anglaise. Tout cela au fil de 6 épisodes de 25 minutes, chapeautés par Jose Molina, un showrunner spécialisé dans les séries de genre...

Weird City, saison 1 (2019) :

À Weird City, les riches et les pauvres vivent divisés par la Ligne, un mur séparant les beaux quartiers et le centre-ville, situés au-dessus de la Ligne, et les banlieues dangereuses, situées sous celle-ci. Et dans ce monde dominé par la technologie omniprésente, et par les inventions du Dr Negari (LeVar Burton), chacun essaie de trouver le bonheur...

Très rapidement, en regardant le premier épisode, on comprend à quoi s'attendre : une sorte d'hybride étrange entre Black Mirror et une série à sketches, un programme un peu bâtard, qui tente de construire (pour le meilleur et pour le pire) un univers partagé pour ses histoires décalées, à l'aide de personnages secondaires récurrents assez déjantés...

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# 1x01 - The One : Stu (Dylan O'Brien), né sous la Ligne, mais vivant au-dessus, décide de trouver l'âme soeur en s'inscrivant à un service de rencontres conçu par le Dr. Negari. Mais à sa grande surprise, voilà que son âme sœur est Burt (Ed O'Neill), un vieil homme avec lequel il a effectivement beaucoup en commun...

Un épisode d'ouverture assez plat, qui repose uniquement sur le décalage créé par la nature réelle du couple principal, passant par toutes les étapes habituelles d'une romance. Et c'est à peu près tout ce que raconte l'épisode, qui aurait très bien pu être résumé en un montage de 3 minutes lors d'un sketch de Key & Peele, avec le même résultat final. Inoffensif, mais aussi totalement oubliable.

# 1x02 - A Family : Loser bon à rien et asocial, Tawny (Michael Cera) finit par rejoindre un club de remise en forme, espérant y trouver là une famille de substitution. Là, Tawny gagne une masse musculaire énorme et rapide, à la grande surprise de Delt (Rosario Dawson), coach sportive du club, qui s'inquiète du caractère possessif de Tawny...

Une belle catastrophe mettant en scène un Michael Cera en roue libre, qui mange des vers stéroïdiens, porte un muscle suit en latex bien visible, et se veut inventeur en recyclage. L'épisode vanne le Crossfit, le "mieux-vivre écolo" californien, et est tellement surjoué par moments que ça en devient gênant. À oublier très vite, même si l'absurde total du tout pourrait bien séduire un esprit déviant ou deux.

# 1x03 - Go to College : Rayna (Auli’i Cravalho), issue des régions pauvres de Sous la ligne, arrive dans une université Au-dessus de la ligne, où elle fait la connaissance d'une colocataire envahissante, d'un séduisant étudiant, et où elle découvre les mœurs inhabituelles des gens de la haute société...

Une relecture très prévisible, gentiment surjouée, et pas très mémorable de Rosemary's Baby, version technologique, qui mélange un certain nombre d'idées et de gags sans vraiment leur laisser le temps fonctionner. À la limite, le grand final, façon farce caricaturale qui enchaîne les révélations, sauve presque le tout, mais dans l'ensemble, c'est vraiment quelconque.

# 1x04 - Smart House : Liquia (Laverne Cox) et Jathryn (Sara Gilbert) emménagent dans une super-smart house conçue par le Dr. Negari, à l'intelligence artificielle ultra-développée (Mark Hamill). Mais rapidement, la maison devient possessive et incontrôlable...

Alors là, encore un énorme bof, puisque c'est clairement une idée de sketch pas très originale, délayée jusqu'à perdre tout intérêt, et prévisible de bout. Comme dans les autres épisodes, ça ne tient pas la route sur la durée, il y a une poignée de gags/moments amusants, avec des acteurs qui se donnent à fond (Mark Hamill s'amuse beaucoup), et plein de moments WTF qui tombent totalement à plat (le combat de pseudo-arts martiaux foireux).

# 1x05 - Chonathan & Mulia & Barsley & Phephanie :

Un groupe (Gillian Jacobs, Hannah Simone, Malcolm Barrett, Steven Yeun) vivant au-dessus de la Ligne décide, dans une quête permanente de bonnes actions à effectuer, de partir sous la Ligne pour "sponsoriser" un enfant défavorisé... autrement dit, le kidnapper.

Comme d'habitude, de la satire du milieu hipster/écolo/vegan californien, forcée et surjouée au possible (Gillian Jacobs ici est affreusement fausse), étirée sur 25 minutes, et qui tire toutes ses cartouches bien avant de dépasser sa première moitié. C'est plat, ça traine la patte, le caméo de Charlie Sanders en flic est inutile, bref, sans intérêt.

# 1x06 - Below :

Charlotta (Awkwafina) et Glail (Yvette Nicole Brown) découvrent soudain qu'elles ne sont que des personnages dans une série sur le point de se conclure...

Un épisode de 17 minutes seulement (par manque de budget, à en croire la voix off de Charlie Sanders, en fin d'épisode), tourné dans un unique studio, et qui joue fortement la carte du méta : plus que jamais, le côté sketch rallongé se fait ressentir, notamment dans le format (avec coupures publicitaires liant l'épisode aux personnages secondaires des récits précédents), et ce n'est pas désagréable, même si la conclusion (qui accumule un paquet de références à des fins "à twist") tombe relativement à plat.

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Voilà, c'est terminé. Et pour être tout à fait franc, ce fut très laborieux.

En réalité, Weird City ressemble beaucoup à une succession d'idées de sketches refusées de Key & Peele, qui auraient été recyclées, et artificiellement délayées pour tenir à chaque fois 25 minutes sur un seul concept de base (pas toujours très inspiré, qui plus est).

D'ailleurs, c'est bien simple, comme je l'ai mentionné plus haut, chacun des épisodes de la série pourrait être résumé en un segment de 4 ou 5 minutes, voire en un montage de 3 minutes, sans rien y perdre - c'est probablement pour ça que le dernier épisode, le plus court, est celui qui fonctionne le mieux.

Mais malheureusement, à aucun moment l'impression d'assister à des sketchs surjoués et caricaturaux ne disparaît, ce qui plombe totalement la satire employée, déjà très (trop) centrée sur l'écosystème bobo-hipster-vegan-californien.

En résumé, c'est surjoué, c'est forcé, c'est mal rythmé, ce n'est pas particulièrement original ni intéressant, mais reconnaissons au moins à Peele et à Sanders d'avoir su créer un monde à part entière. Un monde étrange, un monde désagréable, un monde dérivatif, certes, mais au moins, le world building est présent.

(il faut simplement espérer que le reboot de la Quatrième Dimension par Jordan Peele n'aura absolument rien en commun avec cette anthologie ratée...)

 

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