Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Après une première saison agréablement surprenante (toutes proportions gardées), et une saison 2 qui parvenait à conserver le rythme et le ton de la s1, malgré quelques premiers épisodes un peu balbutiants, place à la saison 3 de cette série d'animation Netflix, une troisième fournée de 10 épisodes à l'étrange parfum de saison finale...
Jurassic World - La Colo du Crétacé, saison 3 (Jurassic World : Camp Cretaceous, season 3 - 2021) :
Alors que le petit groupe de rescapés tente toujours de trouver un moyen de quitter l'île, ils découvrent le yacht personnel de Mitch et Tiff, encore amarré à quai. Mais le navire est endommagé, et une créature difforme et sanguinaire, créée par le Dr Wu, rode désormais dans le parc laissé à l'abandon...
Une troisième saison qui se structure un peu comme la précédente, avec quelques premiers épisodes de remplissage et de remise en place, pas toujours ultra passionnants, et une suite qui passe la seconde, et confronte les adolescents à la menace du Scorpios Rex, un dinosaure génétiquement modifié assez laid, mais paradoxalement plutôt réussi.
La menace du Scorpios est ainsi présente en filigrane pendant toute la saison, d'abord en pointillé au travers de brèves scènes teasers de fin d'épisode, puis de manière plus frontale, à la mi-saison, lorsque la créature commence à semer la panique dans ce qu'il reste du parc, en s'en prenant à tous les dinosaures.
De quoi apporter une certaine tension au récit, après plusieurs premiers épisodes plus intéressés par la psychologie et l'amitié des personnages principaux ; sans oublier qu'ils sont encore des ados immatures prompts aux décisions stupides, la série se permet de développer leurs liens, et d'évoquer ce que pourrait devenir leur amitié après un éventuel sauvetage.
Ce n'est pas forcément d'une profondeur inédite dans le genre, et il reste des scories d'écriture çà ou là, mais globalement, c'est tout à fait honorable sur ce plan, et cela trouve sa justification une fois l'action engagée : plus le temps de vraiment trop s'attarder sur les personnages quand ils sont traqués par deux Scorpios Rex, ou lorsque le Dr Wu et ses mercenaires (la série ainsi rattrape le flashback du début de Jurassic World : Fallen Kingdom) débarquent sur l'île et prennent des otages.
Et puis le fanservice fonctionne, avec une apparition de Blue, un renvoi direct au premier Jurassic Park dans la réalisation et le montage, la musique, etc...
Bref, une saison 3 efficace, mais à la conclusion sans appel, qui voit le petit groupe s'échapper enfin de l'île à bord d'un bateau. Certes, il y a bien un dinosaure à bord (Blue ?), et il y a toujours la possibilité que le petit groupe échoue sur une autre île pleine de dinosaures... mais ça ressemblait tout de même à une fin de série.
Ce qui n'est pas plus mal, après tout : la production n'a pas à avoir honte de ce qu'elle a accompli au travers de ces trois saisons, et il est toujours préférable de s'arrêter avant de sauter le requin... ou plutôt, ici, de sauter le mosasaure.
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Morbius (2022) :
Atteint d'une maladie sanguine incurable, le Dr. Michael Morbius (Jared Leto) décide de tout tenter pour se sauver, et expérimente avec des cellules prélevées sur des chauve-souris vampires sud-américaines, qu'il s'injecte. Soudain, voilà Morbius en pleine santé, doué de pouvoirs surnaturels, et souffrant d'une soif de sang humain qu'il peine à contrôler. D'autant que son meilleur ami d'enfance, Milo (Matt Smith), lui aussi atteint de la même maladie, change radicalement lorsqu'il s'injecte, en secret, le même remède, et devient un être malfaisant et cruel, qui en a après Martine (Adria Arjona), la collègue de Morbius...
Un film que personne n'avait demandé, sur un personnage Marvel dont tout le monde se contrefout royalement, mais voilà : Sony est bien décidé à exploiter jusqu'à la moelle la franchise Spider-man avec ou sans le MCU, et après le succès assez improbable de Venom, place à un film consacré à Morbius, le vampire vivant.
Et c'est amusant, parce que pendant la première demi-heure du film, je me suis dit que finalement, ce n'était pas désagréable, et pas aussi mauvais que les critiques voulaient bien l'entendre : la distribution est efficace (même si Arjana est assez transparente), le script se met assez bien en place, les effets sont plutôt honorables, bref, ça se regarde, même si bizarrement, visuellement et musicalement, on perçoit des relents de la trilogie Batman de Nolan, çà et là.
Et puis, quelque part à mi-parcours, ça déraille : lorsque les deux inspecteurs joués par Tyrese Gibson et Al Madrigal débarquent, tels des Sam et Twitch du pauvre, lorsque Matt Smith devient un vampire hors-champ et cabotine ensuite comme un grand méchant de cartoon, lorsque Morbius et Milo commencent à s'affronter, tout de suite, ça part en vrille, les effets spéciaux deviennent très inégaux, on a fréquemment l'impression que des pans entiers du script ont été coupés au montage, que tout est condensé, compressé, bâclé.
Pas forcément surprenant, compte tenu de la genèse compliquée du film, mais assez agaçant, et progressivement, le film perd globalement de son intérêt et de son énergie, pour finir à bout de souffle, avec une double scène post-credits complètement à l'ouest, qui tente de ressusciter l'univers partagé des Amazing Spider-man (de manière forcée et sans que personne n'y croie réellement).
Pas forcément le désastre que l'on pouvait redouter, mais un récit trop décousu et se prenant trop au sérieux pour fonctionner et être mémorable (là où, au moins, Venom avait un Tom Hardy en roue libre qui amusait la galerie)
2.25/6
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Explorers (1985) :
Inspiré par les rêves étranges qu'il fait depuis peu, Ben (Ethan Hawke), passionné de science-fiction, s'associe à son meilleur ami Wolfgang (River Phoenix), apprenti-ingénieur, et à Darren (Jason Presson), un autre garçon peu populaire de l'école, et ensemble, ils construisent un vaisseau rudimentaire qui s'avère capable de les emmener dans l'espace. Là, ils rencontrent alors une forme de vie extraterrestre...
Joe Dante, ILM, Rob Bottin, Jerry Goldsmith, Robert Picardo : les éléments sont tous là pour produire un bon film de science-fiction familiale typiquement 80s. Alors pourquoi la mayonnaise ne prend pas ?
C'est étrange, mais le seul souvenir que cet Explorers m'ait jamais laissé (jusqu'à ce revisionnage), c'était celui d'un métrage décevant qui ne m'avait pas du tout marqué à l'époque, alors que j'avais l'âge rêvé pour apprécier ce type de films. Et effectivement, en regardant de nouveau les 110 minutes du film, je comprends pourquoi.
Il se dégage en effet de cet Explorers une impression d'inabouti, pas forcément surprenante lorsque l'on se renseigne un peu sur la genèse compliquée du film. Une genèse qui a vu le film sortir avant que son montage soit achevé, laissant sur la table tout un troisième acte qui fait défaut au film, dans sa forme actuelle : en regardant la version salles d'Explorers, on a l'impression d'une mise en place interminable (il faut attendre près de 55 minutes pour que les trois enfants quittent l'atmosphère terrestre, et une bonne heure et quart pour que le film bascule dans du grand n'importe quoi avec des aliens grotesques fans de pop culture et dignes de Gremlins) et d'une dernière partie passée en avance-rapide.
Tout au long du film, le script semble en roue libre, prenant bien trop son temps pour dérouler son récit aux enjeux étrangement flous, y compris lorsque vient le moment de conclure tout ça de manière précipitée, aussi frustrante pour les personnages que pour le spectateur.
En somme, on sent vraiment que le script et le montage étaient incomplets - la mise en place est trop longue, le rythme insuffisant, le passage chez les aliens trop courts, la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, la musique de Goldsmith semble ponctuellement déconnectée du récit - et que si le film est aujourd'hui culte auprès d'un certain public, c'est plus par nostalgie pour un style de films révolu que pour les qualités intrinsèques d'Explorers.
2.5/6
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Reindeer in Here (2022) :
Blizzard (Adam Devine), un jeune renne inventif possédant un bois plus petit que l'autre, rêve d'intégrer l'équipe du Père Noël, mais son handicap et ses maladresses l'empêchent d'accomplir son rêve. Jusqu'à ce qu'il tente d'utiliser la boule à neige magique de Santa, pour lui communiquer son souhait le plus cher. Mais la boule est dérobée sous ses yeux par une mystérieuse figure encapuchonnée, mettant ainsi en péril les fêtes de fin d'année. À Blizzard, accompagné de tous ses amis et du jeune Théo (Gabriel Bateman), un garçon solitaire, de tout faire pour sauver Noël et retrouver la boule à neige du Père Noël...
Je suis probablement trop cynique pour ce genre de dessin animé commercial de 45 minutes, ici diffusé sur CBS, et qui régulièrement revient sous de nouvelles formes, érigées comme "nouvelles traditions de Noël" alors qu'elles sont purement mercantiles, et ce de manière totalement transparente.
On avait l'Elf on a Shelf, ce dessin animé adapté d'un livre pour enfants, lui même conçu pour vendre à chaque foyer américain un elfe bon marché à placer sur une étagère pour "surveiller si les enfants sont sages ou non en décembre" : un bon moyen d'habituer les tout-petits à la surveillance d'un Big Brother, et de refourguer des jouets fauchés aux parents, sous prétexte de "nouvelle tradition américaine". Il y a eu aussi les Elf Pets, déclinaison animale de l'Elf on a Shelf, avec ses peluches mignonnes et son côté collectionnez-les tous ; et maintenant, voilà le Reindeer in Here, créé par un producteur de télévision, et qui reprend tous les codes de l'Elf on a Shelf : même nom qui rime, même chaîne de diffusion, même notion de la peluche mignonne que tu places chez toi début décembre et qui s'assure que tes enfants restent sages jusqu'à Noël... et même type de dessin animé dérivatif, qui s'inspire ici fortement de Rudolf le renne au nez rouge (et des Lutins d'élite de Disney pour le design des lutins) pour mettre en scène une grande course poursuite débouchant sur un message calibré d'unité, de communauté, de célébration des différences et du caractère unique de chacun, de travail d'équipe, blablabla... pour peu que tu n'oublies pas d'avoir ton renne en peluche à la maison pour Noël !
C'est commercial au possible, c'est en pilotage automatique du début à la fin, mais comme c'est somme toute bien produit et rythmé, les enfants n'y verront que du feu. Ce qui est assez frustrant.
3/6
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La fin de saison 4 approche à grands pas, et Discoverycontinue de ronronner affreusement, combinant du surplace narratif constant à de grandes tirades pleines d'émotion, et à des départs et retours successifs des personnages secondaires - à se demander si le budget de la série n'est désormais pas trop faible pour accommoder toute la distribution du programme...
Star Trek Discovery, saison 4 (2021) :
- 4x11 - Rosetta : Une équipe menée par Burnham part explorer la planète d'origine de l'espèce 10-c, pendant que Booker et Tarka tentent de s'introduire à bord du Discovery...
Et toujours une absence totale d'avancée dans cette saison, avec une away team mission générique au possible, durant laquelle Burnham et compagnie découvrent de la poussière transmettant (forcément, Discovery oblige) des émotions, et une sous-intrigue guère plus intéressante à bord du Disco, qui n'a pour seule qualité que de ramener Reno dans le programme, alors qu'elle était portée manquante depuis pléthore d'épisodes.
C'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur cet épisode qui, malgré son compte à rebours très artificiel de 25 heures avant la destruction de la Terre, prend largement son temps pour parler sentiments et équilibre mental, pour se détendre au mess hall, pour faire des digressions sur la Présidente qui remet en place un scientifique pas assez optimiste et positif, et pour placer quelques moments bien pompeux.
Quelques images jolies, mais sinon, un grand néant.
- 4x12 - Species Ten-C : L'équipage du Discovery s'efforce de nouer un premier contact avec l'espèce Ten-C, tandis que Booker et Tarka, eux, tentent de mettre leurs plans à exécution malgré la présence à bord de leur vaisseau de Reno, en tant qu’otage...
Avant-dernier épisode de la saison... et il y a du mieux. Heureusement. Principalement parce que la série décide de s'essayer à l'exercice du premier contact, comme dans Rencontres du Troisième Type, ou dans... Premier contact de Dennis Villeneuve. Impossible de ne pas penser à ces diverses influences, en effet, puisque tous les gimmicks du genre y sont : communication lumineuse, décodage, discussion de groupe, etc.
Mais ça ne fonctionne que très partiellement, honnêtement, tant les grosses ficelles habituelles de Discovery tirent le tout vers le bas. Déjà parce que tout le technoblabla sur "le langage chimique des émotions", les déductions-éclair des personnages, et leurs états d'âme permanents (on ne peut échapper, encore une fois, à des mini-séances de "thérapie" où ça se confie, où ça partage ses sentiments, etc), fait que le premier contact en lui-même est assez peu captivant.
D'autant qu'à côté, on a les manipulations très méchantes (et surlignées au stabylo) de Tarka, celles toutes aussi suspectes de la militaire terrienne, et la disparition de Jett Reno, dont personne ne s'aperçoit de tout l'épisode alors qu'elle est ingénieure en chef du vaisseau, en pleine crise : l'écriture approximative et sentimentaliste de la série a pour effet d'affaiblir considérablement ce qui aurait pu être un épisode efficace et intrigant... mais cela ne surprendra plus personne, à ce point de la vie du programme.
(à suivre)
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Comme je le disais la semaine dernière, la saison 2 de Star Trek Discovery continue lentement de se désagréger à mesure que la saison approche de sa conclusion, et que les scénaristes naviguent globalement à vue...
Star Trek Discovery 2x13 - Such Sweet Sorrow :
Alors que les informations de la Sphère refusent de laisser le Discovery s'autodétruire, Burnham réalise qu'elle va devoir partir dans le futur à bord du Discovery, pour y échapper à Control. Elle fait donc ses adieux à tout l'équipage...
La semaine dernière, j'avais conclu par un facepalm de Jean-Luc Picard. Cette semaine, il me faudrait plutôt une tête qui explose, tant cet épisode s'est avéré un véritable calvaire.
Pour ceux qui, comme moi, ont énormément de mal avec l'émotion forcée et manipulatrice de la série, et avec sa tendance à placer constamment Burnham au centre de tout (avec ce que ça entraîne d'interprétation discutable de la part de SMG), on a droit ici à 75% de Burnham en mode émotion très émouvante, qui fait ses adieux à tous ses amis et ses collègues, pour une mission dont on devine déjà qu'elle ne se déroulera pas comme les scénaristes veulent bien nous le faire croire (rien que la présence de Spock à bord impose qu'un bouleversement assez conséquent de l'intrigue devrait se produire avant un éventuel saut temporel).
Déjà que notre hypothèse de base "les signaux rouges/l'ange, c'est Burnham" est à nouveau confirmée après une feinte pas très convaincante en la personne de sa mère, mais là, en plus, les scénaristes ramènent la jeune Reine extraterrestre issue du Short Trek consacré à Tilly, en mode deus ex machina qui résout tous les problèmes en un coup de baguette magique.
Ce qui peut faire peur, puisque cela laisse à penser que l'épisode Calypso, qui se déroulait dans un futur très lointain, avec un Discovery déserté et occupé par une Intelligence Artificielle, va lui-aussi être réintégré à l'intrigue de cette saison, peut-être pour expliquer comment le Discovery, le spore drive, et tout ça, ont été expurgés de la continuité.
(ce qui laisserait l'équipage du Disco... à bord de l'Enterprise pour une saison 3 ?)
Quoiqu'il en soit, cet épisode sert de grosse mise en place au final de la semaine prochaine, de manière pas toujours très cohérente (les vaisseaux de la section 31/de Control sont menaçants... mais les parents de Spock et Burnham parviennent à rendre visite sans problème au Discovery), comme d'habitude, et gentiment forcée.
Ajoutez à cela une caméra constamment tournoyante, et les grosses ficelles habituelles de la série... et on se retrouve devant un épisode assez typique de Disco : laborieux, et terriblement frustrant.
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Le premier mini-épisode, Runaway, était honorable, sans plus. Calypso, le second, était réussi, mais se contentait de recycler des sources d'inspiration évidentes. Place aux deux derniers de ces Short Treks, courts-métrages de 13 minutes visant à développer des personnages secondaires de l'univers de Star TrekDiscovery, et ce au rythme d'un par mois.
Short Treks 1x03 - The Brightest Star :
Saru (Doug Jones), un Kelpien, est le seul de sa race pacifique et agraire à ne pas vouloir se sacrifier lorsque vient l'appel des Ba'ul, car il a les yeux tournés vers le ciel. Et lorsqu'il met la main sur un morceau de technologie extraterrestre, il en fait un communicateur de fortune, et tente de contacter les cieux...
Mouais.
Plus les Short Treks passent, et moins je suis convaincu.
Ici, formellement, à part un léger abus de shaky-cam, c'est plutôt réussi, et le récit (s'il est assez dérivatif de ce qu'on a déjà vu un peu partout en science-fiction, y compris dans l'univers Trek) s'avère suffisant pour fournir un background acceptable (bien que basique) à Saru.
Le problème, en fait, c'est que ce background est aux antipodes du personnage tel qu'il avait été présenté en saison 1 : les Kelpiens, une race de proies toujours sur le qui-vive, aux réflexes et à la rapidité affûtés par des siècles de fuite pour échapper à des prédateurs omniprésents, et capables de percevoir le danger et la mort imminente, à l'instar du Spider-sense de Spider-man.
Ici, on découvre donc une race de Kelpiens religieux, résignés et paisibles, qui cultivent leurs champs, et, ponctuellement, s'assoient en rond autour d'un monolithe extraterrestre pour lui être sacrifiés, et être désintégrés par une force inconnue.
Ça n'a absolument plus rien à voir, c'est un retcon complet, et en soi, c'est assez agaçant.
Short Treks 1x04 - The Escape Artist :
Capturé par un Tellarite (Harry Judge), Harry Mudd (Rainn Wilson) tente de convaincre ce dernier de ne pas le livrer à la Fédération en échange d'une prime confortable...
Un mini-épisode comique et décomplexé interprété et réalisé par Rainn Wilson, qui revient à nouveau sur son personnage de Harry Mudd, pour continuer à l'adoucir un peu, après ses apparitions dans Discovery, qui en faisaient un psychopathe meurtrier en puissance.
Ici, pour peu qu'on adhère à l'interprétation de l'acteur et au bagoût du personnage (ainsi qu'à la réinvention visuelle de l'espèce Tellarite, et au fait que la Fédération emploie des chasseurs de prime pour arrêter ses criminels...), le tout fonctionne assez bien, notamment grâce à un rebondissement final assez réussi.
Après, reste le problème de l'intérêt de ces courts-métrages, qui semblent uniquement là pour apporter ce que les scénaristes semblent incapables de placer dans leurs épisodes de 40-50 minutes : des digressions, de l'humour, et des sous-intrigues à petite échelle, qui ne soient pas liées à leur fil conducteur saisonnier reposant toujours sur des menaces galactiques, etc.
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6 Underground (2019) :
Après avoir assisté aux horreurs perpétrées par un régime totalitaire, un milliardaire américain, "Un" (Ryan Reynolds) issu des nouvelles technologies décide de mettre sa fortune au service de la justice, en se faisant passer pour mort, et en recrutant un groupe de mercenaires, pour mener à bien des missions dangereuses et totalement illégales à l'autre bout du monde. Il y a Deux (Mélanie Laurent), un ancienne espionne ; Trois (Manuel Garcia-Rulfo), un tueur à gages ; Quatre (Ben Hardy), spécialiste en parkour ; Cinq (Adria Arjona), médecin ; et Sept (Corey Hawkins), ancien sniper. Leur mission actuelle ? Organiser un coup d'état au Turgistan, et remplacer le dictateur en place (Lior Raz) par son frère plus pacifiste (Payman Maadi)...
Grosse production Netflix réalisée par Michael Bay et écrite par les scénaristes de Deadpool, 6 Underground est arrivée en décembre dernier sur la plate-forme de streaming avec un certain impact, notamment parmi les amateurs de genre. La promesse du sens de l'humour de Deadpool, du charisme de Ryan Reynolds, et de la destruction apocalyptique d'un Michael Bay en roue libre, débarrassé des impératifs d'une franchise comme Transformers et des limites de la censure, augurait de quelque chose de potentiellement enthousiasmant.
Et effectivement, avec ses premières vingt minutes décapantes, une longue poursuite automobile à la fois sanglante, nerveuse, amusante et efficace, on pouvait se surprendre à espérer.
Rapidement, cependant, des problèmes évidents commencent à faire surface. Certains inhérents au style Bay (caméra constamment en mouvement, effets pyrotechniques éventés, faux raccords à gogo, rythme bancal, fascination pour la violence débridé et pour la force armée, placements produits), d'autres à un script peu inspiré et totalement décousu : partant constamment dans de longs flashbacks plats relatant le parcours des divers membres du groupe (des flashbacks qui ne sont pas sans rappeler la structure des Deadpool), le récit enchaîne ces derniers avec des scènes d'action effectivement débridées, mais longuettes et/ou peu marquantes.
Ajoutez à cela une distribution assez inégale (Reynolds tient son rôle, mais le reste de l'équipe est très inégal, tant au niveau charisme qu'au niveau intérêt) et ce métrage de deux heures finit par être spectaculaire et décomplexé, certes, avec des effets spéciaux ILM de qualité, mais aussi assez brouillon et finalement lassant/épuisant.
Après, ça reste un film de Michael Bay, et tout spectateur sait à quoi s'attendre avant de le regarder : c'est bourré d'idées visuelles mais approximatif, c'est d'une connerie abyssale (tout le propos politique, notamment) mais débordant d'action inédite, c'est putassier mais jamais totalement au premier degré, bref, c'est ce que c'est.
Avec une distribution plus mémorable, et une écriture moins pétée, ça aurait pu être assez fun et jouissif. Là, en l'état, c'est assez anecdotique.
3/62.5/6 (après revisionnage)
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C'est bientôt Noël : chez les Téléphages Anonymes, c'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusque début janvier...
Il faut sauver la boutique de Noël (Christmas in Toyland - 2022) :
Analyste de données pour une grande chaîne nationale de magasins de jouets, Charlie (Vanessa Lengies) apprend que les cadres de l'entreprise ont prévu de fermer toutes les boutiques de la chaîne à l'approche de Noël, afin de dématérialiser leurs opérations. Mais lorsqu'elle s'aperçoit qu'une boutique en particulier, tenue par Grant (Jesse Hutch), dépasse toutes les attentes commerciales de la société, elle voit là l'occasion de sauver des milliers d'emplois, et se rend sur place pour tenter de comprendre ce qui fait le succès du magasin...
L'un des premiers téléfilms Hallmark de la saison, diffusé durant l'été dernier, ce Christmas in Toyland m'a surpris, et pas en bien : je la pensais en effet révolue, cette époque des rom-coms festives Hallmark où l'héroïne, coincée, corporate, logique et rigide, est envoyée dans une petite ville aux valeurs traditionnelles de communauté, d'entraide, de tradition, où elle succombe au charme rugueux d'un beau célibataire spontané, bordélique et fonctionnant au feeling, capable de travailler de ses mains et particulièrement proche de sa nièce ou de son neveu précoce ; tout ça au cours d'un combat désespéré pour sauver une petite boutique de l'appétit insatiable de la grande machine capitaliste, avec des délais et une logique commerciale improbables, et pour se conclure sur une héroïne qui plaque sa carrière florissante pour s'installer sur place et repartir de zéro avec une vocation plus "traditionnelle" (en l'occurrence, concevoir des jouets en bois).
Oui, ce Christmas in Toyland donne, étrangement, l'impression de revenir 10 ans dans le passé, quand les scripts des comédies romantiques Hallmark étaient formatés au possible, et conçus pour apaiser un certain public traditionnaliste et rural, opposé aux grandes villes, aux grandes entreprises, aux femmes ambitieuses et libérées, etc.
Le tout, en pilotage automatique du début à la fin, téléphonant tous ses effets et ses rebondissements, et souffrant d'une direction artistique franchement pauvre et fauchée (on ne croit jamais à cette grande chaîne nationale de magasins de jouets aux logos faits en trois minutes sous Paint, aux locaux aux décorations génériques, aux boutiques désespérément vides de jouets autres que décoratifs, au moment "nous devrions aller acheter un vrai sapin de Noël" qui s'enchaîne sur un marché aux sapins où trône, en plein milieu, un bel arbre en plastique...)
Et pourtant, le métrage a la chance d'avoir une distribution sympathique qui sauve les meubles, notamment Lengies, Hutch, et l'interprète de sa meilleure amie, Lara Amersey (que j'aimerais revoir dans un premier rôle, à l'avenir), et qui fait que le tout se regarde vaguement, sans vraiment intéresser ou mériter que l'on s'attarde pendant 85 minutes sur cette histoire cousue de fil blanc, vue et revue.
La saison commence faiblement...
2.5/6
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Après une saison 13 sérialisée médiocre au possible, et des épisodes spéciaux inégaux en 2022, place à l'ultime épisode spécial de l'ère Chibnall/Whitaker, un Power of the Doctor diffusé en octobre dernier, un peu avant Halloween, et qui n'a pas forcément su convaincre les critiques de par son côté un peu bordélique...
Doctor Who - The Power of the Doctor (2022) :
Après s'être séparé de Dan, déposé sur Terre, le Docteur et Yaz découvrent une sinistre machination ourdie par les Daleks, les Cybermen et le Maître avec pour objectif l'annihilation de l'humanité...
Difficile de mieux résumer cet épisode spécial effectivement bordélique, qui part dans toutes les directions, multiplie les éléments disparates, les clins d'œil, le fanservice, etc, de manière totalement décousue et désordonnée... du Chris Chibnall typique dès qu'il tente de faire dans l'épique et dans le spectaculaire, en somme.
Et le résultat, c'est un métrage de 90 minutes qui ne séduit ni n'intéresse jamais vraiment, et qui échoue totalement à impliquer émotionnellement dans ce qui est pourtant le baroud d'honneur de son actrice principale. Non seulement parce qu'il déroule des clichés et des rebondissements patauds (le Maître qui se laisse capturer et emprisonner... pour d'obscures raisons ; tout ce qui a trait à Raspoutine), mais aussi parce que Whitaker passe son temps à passer d'une sous-intrigue à une autre, d'un lieu à un autre, finissant par être expulsée de son corps lorsque le Maître le lui dérobe (allergiques au cabotinage de Sacha Dewan s'abstenir !).
De quoi permettre à Chibnall de placer des apparitions anecdotiques de quelques Docteurs précédents et d'autres compagnons, comme autant de clins d'œil et de fanservice qui ne parleront vraiment qu'aux membres les plus âgés de la fanbase... avant de tout boucler de manière précipitée dans les dix dernières minutes de l'épisode spécial, dans un chaos précipité qui lasse plus qu'il ne captive.
Les questions laissées en suspens des multiples saisons précédentes, et tout le reste ? Mieux vaut oublier, Chibnall est passé à autre chose. Toujours frustrante, son écriture brouillonne multiplie les éléments sans lien pour tenter d'en créer un, et au final, on a presque plus l'impression d'un showrunner qui a condensé ici toutes les idées en vrac qu'il avait pour une ou deux nouvelles saisons, et qui a tenté d'en faire 90 minutes semi-cohérentes.
Et pourtant, il y a bien quelques moments qui fonctionnent, de ci de là, et notamment la toute fin, et les adieux du Doc à Yaz : preuve s'il en est que Whitaker et ses compagnons méritaient mieux que ce que Chris Chibnall a su leur proposer.
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
The Deep House (2021) :
Couple de YouTubeurs spécialisés dans l'exploration urbaine, Ben (James Jagger) et Tina (Camille Rowe) arrivent dans le sud-ouest de la France pour y plonger dans un lac où un village a été englouti. Mais ce lac a été transformé en base nautique pour touristes, et sur les conseils du mystérieux Pierre (Eric Savin), le couple se rabat sur une partie plus reculée du lac, où se trouverait encore une maison submergée...
Film d'horreur signé Maury et Bustillo, anciens de feu Mad Movies (je dis feu car le magazine survit, mais n'est plus que le cadavre réanimé du magazine d'antan) depuis passés à la réalisation et à l'écriture avec un succès mitigé, cette Deep House se veut au croisement de la maison hantée, de l'exploration sous-marine et du found footage : une recette intrigante, à la facture technique tout à fait honorable et remarquable... mais qui ennuie rapidement.
Le problème, en fait, est semblable à celui de bon nombre de found footages : une mise en place interminable, et une explosion finale qui n'est pas à la hauteur de la montée en pression progressive du reste du film. Autrement dit, il ne se passe réellement des choses qu'à la fin du film, et ce n'est pas à la hauteur de l'attente.
En même temps, il ne faut pas me teaser du Lovecraft (le dicton familial des Montégnac) et me donner autre chose que de l'indicible ou des créatures étranges : là, budget limité oblige, The Deep House nous offre des rituels sacrificiels basiques, des cadavres pâles et humains qui reviennent à la vie, et c'est à peu près tout. Forcément, déception.
Ajoutez à cela un côté technique frustrant (la caméra qui tremble de partout sans rien montrer pour cacher la misère, habituelle à tous les found footages), des clichés surexploités (à la place du chat qui saute pour faire peur, on a un poisson qui surgit à plusieurs reprises), et une interprétation qui m'a moyennement convaincu (forcément, comme tout le film se déroule sous l'eau, le plus gros de l'interprétation est en voix off, et ça fluctue fréquemment au niveau de la justesse), et on se retrouve avec un métrage ambitieux, une jolie prouesse technique, mais aussi un film qui ne passionne jamais, à l'écriture un peu balourde et générique, et qui succombe à la majorité des problèmes habituels des found footages.
Dommage.
2.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
- 4x01 : Roh, comment ce teaser cartonnait, avec comme point culminant le face à face Anders/Raider (qui me fait dire que les Final Five sont bien une caste supérieure de Cylons, voire même ce qui reste d'hybrides humains/cylons du Cycle précédent, un truc du genre), le côté avènement du monothéisme made in le nouveau Messie Jesus Baltar, aux dépends du polythéisme "grec" est fascinant, bref, c'était bien, je n'ai pas vu le temps passer ; le seul bémol, c'est ce faux suspense de fin, dont on se doute bien qu'il n'est là que pour placer un cliffhanger.
- 4x02 :Die Roslin, die (malgré cette superbe scène façon dispute de vieux couple entre elle et Adama - je le redis, mais autant le soap Kara/Lee est l'une des choses les plus ratées de BSG, autant le traîtement tout en finesse de Roslin/Adama est l'un de mes éléments préférés). Bon, sinon, un épisode de transition et de mise en place, notamment au niveau de l'insurrection interne des Cylons... reste que je n'ai pas vu le temps passer (bis). Ah, et Baltar qui se parle à lui-même, . Callis est excellent, dans cette scène.
- 4x03 : Cool, ils se souviennent de l'existence de Cally ! Pacool, ils nous la passent par un sas. À part ça, devant le Weapons Locker 1701D, les conflits internes Cylons sont toujours prenants, Lee se fait gentiment manipuler par Zarek pour mettre en difficulté la Présidente, bref, pour l'instant, j'aime plutôt bien ce début de saison, et je vois pas de problème de rythme particulier (contrairement à ce que l'on peut lire ici ou là), au contraire : c'est la troisième fois que je suis surpris en voyant la fin d'épisode arriver si vite.
- 4x04 : Un épisode un peu moins convaincant à mes yeux : bien interprété, bien écrit, mais je ne sais pas trop pourquoi, la mayonnaise a moins pris en ce qui me concerne. Je vais mettre ça sur la présence fantasmée d'Ellen, qui me file des boutons même en étant imaginaire (et ce quand bien même c'est amené d'une très belle manière, et que ça a sa place dans le récit). Cela dit, je trouve toujours Baltar et son intrigue passionnants, donc tout va bien.
(d'ailleurs, rien à voir, mais je viens de tilter... chez les Cylons "normaux" ya un numéro 8, mais ya pas de numéro 7 ? Moore nous réserverait-il une surprise façon "bonjour, je suis l'ultime représentant d'une série de Cylons mis au placard il y a longtemps"?)
- 4x05 : Moyennement convaincu. Toute la partie sur Kara/la mutinerie/Leoben m'a semblée franchement convenue, et vu que je n'ai pas d'affection particulière pour Tyrol, même en mode crâne rasé dépressif, son intrigue m'a laissé plus ou moins de marbre, même si son rapprochement final avec Baltar était plutôt bien amené. En fait, ça manquait juste d'une troisième intrigue un peu plus pêchue, ou bien d'un petit dogfight pour donner un petit coup de boost (par exemple, lorsque le Demetrius découvre le Raider de Leoben, ils auraient pu placer une minute de dogfights contre deux chasseurs cylons s'en prenant à Leoben, ça n'aurait fait de mal à personne, et ça aurait probablement dynamisé l'ensemble)
- 4x06 : Ah, et bien voilà, c'est ce teaser nerveux qui aurait dû conclure l'épisode précédent, ça aurait apporté la touche de tension et le cliffhanger nécessaires pour finir en beauté... Et puis en plus une excellente Nana Visitor en guest ! Tout ce qui était Roslin/sa maladie/la scène finale avec Adama était touchant, et très réussi ; la quête de Kara & co sur le baseship, pas mal du tout, par contre, la redshirt juste là pour crever, laule. Et je retiens le "the children of the one reborn will find their own country", ce qui ouvre plein de possibilités... (the children of the one reborn, on pourrait interpréter ça comme les cylons et leur créateur qui serait "re-né/réincarné", ce qui s'inscrirait pleinement dans le côté cyclique de l'histoire de BSG... et ce créateur réincarné, qui, alors ? Baltar ?). Sans oublier le fait que les FF viennent de la Terre (les Terriens peuple d'androïdes ? Ou bien les FF hybrides humains/Cylons, si on s'inscrit dans l'idée de cycle sans fin ?).
- 4x07 : J'adore la grosse fausse piste sur Gaeta le Final Five chantant. On y croit. Sinon, très bon épisode sur tous les plans, même si je regrette un peu qu'ils oublient systématiquement qu'ils ont une 6 en cellule, ce qui aurait pu être intéressant alors qu'ils avaient pleins de Cylons comme voisins.
- 4x08 : Ah, non, je n'ai rien dit, la voilà. 6 enceinte de Tigh ? Mouais, j'y crois moyen. Enceinte de Baltar, plus probablement. Très content de revoir ce cher Romo Lampkin, et même si toute l'intrigue de Lee était plutôt téléphonée, elle était suffisamment solide point de vue écriture et interprétation pour rester intéressante. Et puis j'étais plutôt amusé de revoir mes trois candidats principaux au rôle de FF (Zarek/Romo/le Doc) avoir (plus ou moins) le devant de la scène dans un même épisode... Sans oublier le fight Adama/Tigh, plus révélateur sur le lien unissant ces deux persos que n'importe quel dialogue. Bref, un bon épisode qui met en place certains points en réglant quelques situations.
Non, définitivement, je ne vois pas cet énorme problème de rythme qui semble en avoir rebuté certains avec ce début de saison (je pense aussi que le choix narratif de ne traîter que certaines sous-intrigues dans certains épisodes peut donner cette impression de surplace, ou de coup de mou, mais il y a tellement de sous-intrigues en cours dans le show que toutes les traiter à chaque fois ferait plus de mal que bien, amha)
- 4x09 : Les mêmes évènements, du point de vue du baseship. Et c'est décidé, j'ai du mal avec l'écriture "sérieuse" de Jane Espenson, et ses tentatives d'humour, qui tranchent un peu trop avec l'écriture générale de la série : là, c'est limite si Baltar n'a pas régressé au stade de bouffon imbu de lui-même des premières saisons, en faisant fi de l'évolution du perso depuis.
Alors James Callis est suffisamment génial pour que ça fonctionne, mais bon, c'est pas le top non plus, niveau écriture. De même, je ne suis pas sûr que les explications supplémentaires sur le dl des cylons (l'accès public à la mémoire-du-dernier-download pour tous les autres modèles de la même série) aident vraiment à expliquer le problème des deux Boomers en s1 & 2, mais bon, peu importe...
Et puis certains dialogues sonnaient faux dès qu'ils avaient recours à des oneliners ou des traits d'humour, alors que rien dans la situation ou dans les personnages ne le justifiait. Cela dit, pour un avant-dernier épisode avant le break, c'était quand même très sympathique, avec notamment toute la relation Roslin/Adama qui était superbe : la scène où Roslin se voit mourir, Adama à son chevet, et prend enfin conscience de leurs sentiments respectifs est d'une tristesse absolue, et leurs retrouvailles n'en sont alors que d'autant plus fortes...
Ah, et si Baltar frôle la mort mais s'en remet ensuite, est-ce que ça le qualifie pour le rôle de the one reborn, père des cylons ?
- 4x10 : "There are four in your fleet". Yup : il y a bien 4 Final Five activés/identifiés/conscients de leur état dans la flotte coloniale. Maintenant, est-ce que le 5è est toujours dormant, et donc peut-être non-identifié de tous, y compris de D'anna ? Est-ce qu'il est à un autre niveau de conscience, indétectable par les Cylons normaux et par D'anna, mais conscient de son état ? Ou encore : serait-il aberrant de supposer que si les 4 se sont activés en entrant dans la nébuleuse, le cinquième peut être programmé pour s'activer uniquement sur Terre... Mystère...
Bon, sinon, un half-season finale réussi, avec son lot de révélations, de scènes poignantes (Adama lorsqu'il apprend la vérité au sujet de Tigh), et une fin joyeusement sombre et "planetoftheapesque".
Bilan de demi-saison : une demi-saison bien plus convaincante que la fin de saison 3, en ce qui me concerne, et à part juste le léger problème que j'ai avec l'écriture de Jane Espenson, pas franchement adaptée à la série, je n'ai pas de reproches particuliers à faire à la team Moore.
Quant à l'identité du FF, si on écarte l'hypothèse d'un personnage sorti de nulle part (Earth), je reste sur mes positions (cf mes suppositions précédentes sur le sujet - pitié, tout le monde sauf Dualla, le perso le moins intéressant de la série...).
Ou alors c'est l'un des personnages morts (ce qui serait naze), et ya un hub de résurrection sur Terre. Ou encore soyons fous, et le dernier Cylon n'est effectivement pas humanoïde, ce qui pourrait être fun.
En 2002, un groupe de producteurs décide de relancer la Quatrième Dimension de Rod Serling, en la remettant au goût du jour. Le résultat ? The Twilight Zone 2002 : 44 épisodes de 20 minutes, diffusés sur la chaîne UPN, aujourd'hui défunte.
Une série ambitieuse, aux guests innombrables, mais qui a très rapidement les yeux plus gros que le ventre. À vrai dire, dès les premières images, l'on comprend que quelque chose ne fonctionne pas : en lieu et place de Rod Serling dans le rôle du narrateur, le spectateur est confronté à Forest Whitaker.
Un Forest Whitaker qui a dû enregistrer toutes ses présentations (15 secondes par épisode) en une après-midi devant un fond bleu, et en vidant quelques bouteilles, tant il a tendance à être soit hyper sérieux, soit totalement rigolard, généralement lorsque les épisodes ne s'y prêtent pas du tout.
D'ailleurs, les photos promo de la série sont très parlantes, avec un Forest qui semble s'ennuyer à mourir, ou se demander ce qu'il fait là...
N'est-ce pas...?
Bref... rapide passage en revue des 12 premiers épisodes de la série, dont on s'aperçoit rapidement que le format court n'est pas vraiment maîtrisé par les scénaristes :
1x01 : Très mauvais épisode sur une communauté qui transforme ses gamins turbulents en compost.
1x02 : Assez sympathique, avec la Mort (Jason Alexander de Seinfeld) qui décide de se suicider parce qu'elle en a marre de son taf... ce qui provoque un chaos pas possible dans l'hopital où elle est amenée.
1x03 : Un épisode made in Ira Steven Behr, sur un homme (Ventresca, l'acteur de la série Invisible Man) qui fuit en assistant au passage à tabac d'un afro-américain (qu'il a refusé d'aider) dans la rue, et qui se réveille le lendemain avec les blessures de l'homme en question en question, avant de lentement prendre son apparence. Un postulat anti-racisme téléphoné au possible (on devine la fin dès qu'il commence à changer), mais au moins c'est dans le ton du show original.
1x04 : Adrian Pasdar en artiste de comic-book confronté à la page blanche, et dont l'une de ses créations (Shannon Elizabeth) prend vie pour le motiver, façon AHA/Take on me. Ça cite Alan Moore de travers, on reconnaît des dessins de Tim Sale, mais là encore, le twist est éventé au bout de 5-10 minutes, lorsque Pasdar commence à faire une crise de jalousie, et que l'on comprend que Le Sixième Sens n'est pas loin.
1x05 : Katherine Heigl remonte le temps pour tuer Hitler dans son berceau. Avec James Remar en Papa Adolf über-caricatural, une réalisation bancale, et surtout, dès la deuxième minute de l'épisode, on devine comment l'épisode va se finir. Encore une fois.
1x06 : Pour changer, encore un épisode où le spectateur à l'impression d'avoir lui-même écrit l'histoire... Ce coup-ci, c'est un photocopillage intégral de Carnival of Souls, donc qui a vu le film devine tout le déroulement de l'histoire... et ce n'est pas en citant l'Échelle de Jacob, ou en tentant un twist supplémentaire raté avec le bus, à la toute fin, que ça sauve quoi que ce soit... puisque même le twist supplémentaire est recopié de je-ne-sais-plus-où, et donc ultra- téléphoné. Dylan Walsh ne sert à rien, en plus.
1x07 : Un blessé top secret arrive dans un hôpital, dans le coma, et pouf, un des infirmiers fait des bonds dans le futur proche, et se retrouve à l'autre bout du pays, visiblement sur le point d'assassiner la fille du Président. Assez vain, et guère original.
1x08 : Portia de Rossi, en veuve éplorée qui assiste aux derniers instants de la vie de son défunt mari lorsqu'elle chausse les lunettes de celui-ci. Kristin Lohmann en guest, dans le rôle de la meilleure amie. Forcément, un scénar de whodunit traité en 20 minutes, avec 3 acteurs, c'est transparent, et l'on voit tout venir (sans mauvais jeu de mots) avec 10 minutes d'avance. Sans compter que Portia est constamment filmée en gros plans hideux, et qu'elle est en surjeu total.
1x09 : Lou Diamond Phillips en poolboy colocataire du Doakes de Dexter, qui rêve de son assassinat, pour découvrir à son réveil qu'il porte la blessure de son rêve, etc, en boucle. Pas de bol, c'est exactement le même postulat/twist de fin que le premier épisode de Masters Of Sci-fi...
1x10 : Un épisode qui n'est pas à sa place dans cette anthologie, et qui aurait été mieux dans Amazing Stories... là, on a le jeune frère Culkin en rôliste, dont la statuette de Azoth le barbare disparaît, laissant à sa place Patrick Warburton en Azoth grandeur nature, qui va aider le gamin à se débarrasser de l'emprise tyrannique de son père alcoolique. Dommage que ce soit hyper mal écrit et réalisé.
1x11-12 : Un double épisode dans lequel Jeremy Piven (impérial, comme d'habitude, puisqu'il fait son show) gagne le pouvoir de télépathie après s'être fait frapper par la foudre. Dirigé par Jonathan Frakes, avec Olivia D'abo en guest, sous de la pluie numérique. Pas super bien écrit, à nouveau, avec les limitations de budget qui se font sentir, et un twist de fin qui n'apporte rien au récit.
Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec chaque jour plusieurs critiques de films romantiques...
Coup de Coeur Sauvage (Love On Safari - 2018) :
Timide et citadine, Kira (Lacey Chabert), web designer américaine, hérite un beau jour d'une réserve animalière en Afrique du Sud : une fois sur place, elle est prête à la vendre au plus offrant (Francis Chouler), mais lorsqu'elle rencontre le personnel de la réserve (Jon Cor, Brittany Bristow, Abigail Kubeka), elle tombe amoureuse de cet endroit, et décide de tout faire pour sauver l'établissement...
Dans un premier temps, en découvrant cette énième comédie romantique Hallmark, j'ai eu assez peur : non seulement le tout était ultra-balisé (entre l'héritage, le déroulement cousu de fil blanc, la meilleure copine/collègue ethnique, le petit ami caricatural, l'aventurier gentiment transparent, le méchant businessman, on accumule vraiment tous les clichés des rom-coms du genre), mais en plus, le métrage frôle constamment des clichés bien plus inquiétants dès que l'on place un récit en Afrique.
On est en effet fréquemment sur le fil du cliché du "white saviour", et de celui du "magic negro" : entre ses acteurs quasiment tous caucasiens (les seules exceptions sont les figurants/employés, et le personnage de la superviseuse/donneuse de conseils avisés et africains), et son fil narratif de l'héritière qui sauve la réserve et ses employés en leur apportant sa modernité citadine, Love on Safari évolue fréquemment à la limite du cliché touristique un peu insultant, d'autant plus prononcé que Hallmark n'est vraiment pas réputée pour sa diversité et son intégration.
Par chance, ce métrage - clairement produit en collaboration avec l'office du tourisme d'Afrique du Sud, tant les personnages passent leur temps à parler des animaux, de la nature, de la préservation animalière, et tant les paysages sont mis en valeur - préfère basculer, en cours de route, sur le sauvetage de la réserve, passant au second plan sa romance (qui ne fait pas de grandes étincelles, de toute façon), et finissant par s'avérer assez agréable à suivre (notamment parce que Lacey Chabert semble plus détendue et motivée que parfois, et parce que le tout conserve un ton plus léger et décontracté que d'autres comédies romantiques de la chaîne).
Ça ne révolutionne absolument rien, c'est pile dans les clichés habituels de Hallmark, mais malgré tout, ça s'avère sympathique à regarder.
3.25 + 0.5 pour les paysages superbes et la musique d'Afrique du Sud = 3.75/6
Les Braises d'une Romance (Season For Love - 2018) :
De retour dans sa ville natale texane après la fermeture inattendue du restaurant où elle travaillait en cuisine, Tyler (Autumn Reeser) découvre bien vite que le diner familial est en difficulté. La jeune mère célibataire comprend aussitôt qu'elle doit faire quelque chose pour aider sa famille : elle va prendre part au concours annuel de barbecue de la ville, un concours au premier prix conséquent, et durant lequel elle va devoir affronter son ex petit-ami Corey (Marc Blucas), grand chef auteur de best-sellers, de passage en ville.
Une comédie romantique Hallmark estivale, culinaire et texane... soit trois facteurs assurant que l'on se trouve bien devant une production en pilotage automatique, sacrifiée fin août 2018 et au budget très limité.
Cela dit, si l'on n'est pas allergique à ces rom-coms basées autour d'un concours culinaire municipal (c'est toujours un peu le même script, décliné selon les saisons et les plats), et si l'on supporte la musique country, alors on se retrouve avec deux acteurs principaux plutôt agréables à suivre : Autumn Reeser, toujours sympathique (même si elle a apparemment changé de catégorie au sein du catalogue Hallmark, pour entrer dans la case mère célibataire d'un/e adolescent/e, avec coupe de cheveux de soccer mom en prime), et Marc Blucas, qui reste nonchalant et enthousiaste.
Un couple aux échanges dynamiques et pétillants, qui permet d'éviter que l'on s'ennuie trop devant ce métrage balisé au possible, et qui lui permet d'atteindre (de justesse) la moyenne.
2.5 + 0.5 pour le couple vedette = 3/6, en étant très indulgent
(le contraste est cependant assez rude, niveau budget, avec Love on Safari, ou avec les autres productions estivales de la chaîne)
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Trop Belle ! (She's Out of my League - 2010) :
Kirk (Jay Baruchel) est un mec paumé et quelconque, qui travaille au TSA, à un poste qui ne l'intéresse pas le moins du monde. Jusqu'au jour où il s'éprend de Molly (Alice Eve), une jeune femme talentueuse, splendide, et ne jouant pas dans la même catégorie que lui - une jeune femme qui, à sa grande surprise, s'intéresse aussi à lui. Mais entre ses nombreux complexes, les conseils improbables de ses amis (T. J. Miller, Nate Torrence, Mike Vogel), et ses proches (Debra Jo Rupp, Adam LeFevre, Kyle Bornheimer, Jessica St. Clair, Hayes MacArthur) et son ex jalouse (Lindsay Sloane), Kirk va avoir bien du mal à faire fonctionner cette relation improbable...
Une comédie romantique ma foi assez sympathique et amusante, qui fonctionne en grande partie sur le charisme et le capital sympathie de tous ses acteurs (principaux comme secondaires), et qui, si elle n'est pas parfaite (les quelques saillies graveleuses façon American Pie font vraiment pièce rapportée), s'avère globalement assez charmante et agréable à suivre.
4.25/6
The Break-Up Artist (2009) :
Spécialiste en ruptures amoureuses et cynique ne croyant plus à l'amour, Britney (Amanda Crew) en a fait son métier, avec ses deux amies Tiffany (Ali Liebert) et Robyn (Moneca Delain) : elle se charge des ruptures d'autrui, en échange d'une rémunération confortable. Jusqu'au jour où un concurrent sérieux commence à lui faire de l'ombre : Rick (Peter Benson), celui-là même qui avait su séduire Britney quelques temps plus tôt. En difficultés financières, la jeune femme s'effondre et, désormais seule, elle accepte de s'occuper de Mike (Ryan Kennedy), un artiste qui demande à Britney de l'aider à reconquérir sa soeur, Ashley (Serinda Swan)...
Une comédie romantique canadienne qui, étrangement, semble avoir 10 ans de retard, tant elle cumule tous les clichés des rom-coms pour jeunes de la fin des années 90 : chansons pop insipides, distribution jeune qui n'aurait pas dépareillé sur la CW, écriture simpliste, interprétation très caricaturale (certains seconds rôles sont calamiteux ; d'autres, comme Ali Liebert en blonde un peu idiote, sont tout simplement géniaux), quiproquos forcés, grand montage final nostalgique qui passe la relation principale en revue, et narration qui refait Cyrano en pilotage automatique.
Franchement rien de vraiment folichon au programme, donc, malgré une distribution principale pas désagréable du tout.
2 + 0.25 pour Liebert, excellente = 2.25/6
People Places Things (2015) :
Dessinateur et professeur d'art new-yorkais, Will Henry (Jemaine Clement) découvre soudain, à l'occasion de l'anniversaire de ses deux fillettes, que sa femme Charlie (Stephanie Ellynne) le trompe. Un an plus tard, Will tente de se reconstruire, mais la tâche est plus compliquée qu'il n'y paraît, entre ses élèves, ses jumelles, son ex-compagne égoïste, et sa romance naissante avec Diane (Regina Hall), mère d'une de ses élèves (Jessica Williams)....
Une semi-comédie romantique indépendante relativement frustrante, car sympathique, mais avec quelques défauts évidents, qui empêchent d'adhérer totalement au film.
Le thème du père célibataire/veuf qui tente de se reconstruire en élevant seul sa ou ses filles semble être quelque chose qui parle vraiment au scénariste/réalisateur James C. Strouse, puisque c'est récurrent dans sa filmographie. Néanmoins, ici, Strouse accable le personnage de Charlie (la femme infidèle) de tous les défauts : infidèle, geignarde, capricieuse, égoïste, jalouse, versatile... on en vient à vraiment détester son personnage, d'autant plus que l'écriture se contente d'équilibrer à peine la balance des torts, dans ce mariage.
En se limitant à faire de Charlie la "méchante" du film et de cette relation, Strouse donne presque l'impression de vouloir régler des comptes ou exorciser des démons.
Autre souci, le casting : pas de problème au niveau de Clement, ou de ses filles. Par contre, en face, j'ai eu nettement plus de mal avec Jessica Williams - que j'aime beaucoup, mais qui semble clairement nettement plus âgée que son rôle d'étudiante de 19 ans - et avec Regina Hall - qui, elle, m'a paru en pilotage automatique durant toutes ses premières scènes.
C'est très subjectif, j'en conviens, mais ça m'a empêché d'adhérer à cette nouvelle relation, supposée contraster avec l'ancienne. Ajoutez à cela une fin un peu en queue de poisson, qui en laisse beaucoup à l'imagination, et on se retrouve avec un métrage pas forcément désagréable, à l'interprète principal attachant, mais qui donne, par moments, l'impression d'être un peu inabouti, ou du moins, assez frustrant.
3.5/6
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Mariage Express (Wedding Daze/The Pleasure of Your Company/The Next Girl I See - 2006) :
Fou de chagrin après la mort de sa petite amie, un an plus tôt, pendant qu'il lui faisait sa demande en mariage, Anderson (Jason Biggs) décide, sur un coup de tête et pour que son meilleur ami cesse de l'inciter à se remettre en selle, de demander en mariage la première femme qui croise son chemin. À sa grande surprise, Katie (Isla Fischer), leur serveuse, accepte aussitôt...
Une comédie romantique délirante et déjantée écrite et réalisée par Michael Ian Black (de Stella et The State ; cf aussi They Came Together et bien entendu les Wet Hot American Summer), qui ne se prend pas un seul instant au sérieux, et déroule une galerie de personnages secondaires totalement déjantés, de Matador l'artiste de cirque russe au masque de Darth Vader, aux parents à la libido débordante, en passant par l'évadé de prison en short, et la Jewnicorn en peluche...
Énormément de visages familiers (Edward Herrmann, Chris Diamantopoulos, Joe Pantoliano, Rob Corddry, Michael Weston, etc, etc, etc), énormément de gags absurdes, un final délirant en prison, bref, on ne s'ennuie pas, Biggs est égal à lui-même, Isla Fischer toujours adorable, et le tout est éminemment sympathique, à défaut d'être forcément un chef d’œuvre du genre de la comédie romantique (car peut-être trop décalé pour vraiment fonctionner sur un plan sincère et sentimental).
4.5/6
Le Journal d'une Baby-Sitter (The Nanny Diaries - 2007) :
Jeune titulaire d'un diplôme d'anthropologie, Annie (Scarlett Johansson) tente de trouver un emploi correspondant à sa formation à New York... mais un coup du sort la fait rentrer au service d'une riche famille de la haute société (Paul Giamatti, Laura Linney), en tant que nounou à domicile du garçonnet de la famille. Et alors qu'elle tente de gérer cette carrière inattendue, dont elle ne connaît rien, voilà qu'elle rencontre un voisin séduisant (Chris Evans), auquel elle n'est pas insensible...
Une comédie sympathique, dont la composante romantique n'est qu'accessoire (mais qui place à nouveau Chris Evans et ScarJo ensemble, après The Perfect Score, et avant les Marvel), et qui adapte un roman écrit par deux ex-nounous ayant décidé de raconter leur quotidien au sein des familles de la haute-société new-yorkaise.
Alors certes, ce Journal d'une Baby-sitter s'est fait assassiner à sa sortie, pour cause de ton un peu trop donneur de leçons, d'approche "anthropologique" qui n'est pas tenue sur la durée, et pour ses personnages un peu trop caricaturaux et manichéens (Giamatti et Linney ne sont effectivement guère plus que des clichés ambulants) mais pour être totalement franc, Scarlett fait une babysitter très attachante (surtout en brunette), le garçon est adorable et naturel, et le ton suffisamment léger pour que le tout passe comme une lettre à la poste.
C'est une satire gentillette, c'est prévisible, mais ce n'est pas désagréable pour autant.
3.75/6
Confessions d'une Accro au Shopping (Confessions of a Shopaholic - 2009) :
Journaliste passionnée de mode, Rebecca (Isla Fisher) est accro au shopping, au point d'être endettée jusqu'au cou ; esquivant sans cesse les huissiers avec l'aide de sa meilleure amie (Krysten Ritter), elle tente alors de se faire embaucher chez Alette, la référence mondiale en matière de presse de mode... mais son courrier se perd, et aboutit sur le bureau de Luke (Hugh Dancy), rédacteur en chef d'un magazine financier. Contre toute attente, ce dernier adore son approche peu orthodoxe, et la voilà embauchée : Rebecca doit désormais se frayer un chemin dans un monde qu'elle ne connaît pas, et qu'elle doit pourtant rendre accessible à tout un chacun...
Doublé Isla Fisher, aujourd'hui, avec une comédie romantique sortie elle aussi sur la lancée du succès du Diable s'habille en Prada, dont on retrouve ici une certaine approche du genre de la rom-com new-yorkaise, et de la career girl qui cherche une place dans un monde cruel...
Heureusement, ici, la distribution est excellente de bout en bout : Isla Fisher, donc, touchante et sincère, et n'hésitant pas à donner de sa personne pour paraître ridicule ; Hugh Dancy, très bien comme toujours ; mais aussi Krysten Ritter, John Goodman, Joan Cusack, John Lithgow, Kristin Scott Thomas, Leslie Bibb, Fred Armisen, Wendie Malick, Kristen Connolly, Lennon Parnham, etc... tous dans des rôles plus ou moins importants, mais ne se prenant jamais trop au sérieux.
Bref, un long-métrage signé du réalisateur de Peter Pan, qui garde toujours suffisamment de bonne humeur et de légèreté pour ne pas devenir transparent, et qui aborde même le sujet un peu plus sérieux du surendettement et de la dépression qui l'accompagne.... Ce n'est pas parfait - le film a probablement dix minutes de trop, les quelques gros clichés du genre sont lassants (Leslie Bibb est malheureusement sous-exploitée), et l'illustration musicale est occasionnellement frustrante (le choix des chansons et des motifs musicaux est un peu trop évident et descriptif, illustrant systématiquement ce qui se passe à l'écran) - mais ça reste agréable et sympathique.
3.75/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Après la série originale de 1965-1968, et la piteuse adaptation cinématographique de 1998 écrite par Akiva Goldsman (qui officie désormais sur Star Trek Discovery, malheureusement), voici une nouvelle version de la série d'Irwin Allen, une version en 10 épisodes produite par Netflix, écrite par les scénaristes des bancals Dracula Untold, Le Dernier Chasseur de Sorcières, Gods of Egypt et Power Rangers, et pilotée par le showrunner de Once Upon a Time in Wonderland (par ailleurs scénariste de Prison Break)...
Perdus dans l'Espace (Lost In Space - 2018) - première partie (1x01-02) :
- 1x01 : En 2046, alors que la Terre est menacée de destruction, l'humanité lance le Resolute, un vaisseau colonial ayant à son bord de nombreuses familles choisies pour coloniser une nouvelle planète, au nombre desquelles les Robinson (Molly Parker, Toby Stephens, Taylor Russell, Mina Sundwall, Maxwell Jenkins). Mais lorsque le Resolute est attaqué, les Robinson sont contraints de monter à bord du Jupiter 2, une navette, qui s'écrase bien vite sur une planète inconnue...
Un pilote qui n'est pas désagréable à suivre, avec des effets spéciaux globalement réussis et convaincants, une distribution sympathique, et un budget présent à l'écran.
Dans l'ensemble, ça fonctionne grâce à ses acteurs (le petit Will est notamment plutôt bon ; le caméo de Bill Mumy fait plaisir ; Taylor Russell n'est pas désagréable, mais sa présence fait un peu quota ethnique imposé par un exécutif quelconque), à la réalisation de Neil Marshall, au score de Christopher Lennertz, et parce que ça sait ménager ses effets et son suspense (la structure en flashbacks et en in media res, centrée sur les personnages et leur passé, rappelle Lost mais... in space !)... mais ce n'est pas pour autant dénué de défauts, loin de là.
À commencer par la direction artistique : autant les extérieurs et les plans spatiaux fonctionnent, autant dès qu'on est en intérieur (les grottes, les glaciers façon polystyrène), c'est gentiment fauché et artificiel. Pas forcément dramatique, puisque ça donne un petit côté rétro kitsch qui rappelle la série originale, mais je dois dire que ma première réaction, lorsque Will a découvert la forêt et que son père lui a demandé, par radio, "où est-ce que tu te trouves ?", a été de répondre "dans une forêt au nord de Vancouver, mais pas de panique, il devrait y avoir une Stargate dans les parages". Ils auraient pu se fatiguer un peu plus pour rendre ces environnements crédibles...
Idem pour le robot : tant qu'il était en images de synthèse, pourquoi pas (même si le design du robot n'est pas des plus convaincants), mais dès qu'il prend forme humaine, on devine aussitôt "l'homme dans le costume", et le personnage perd aussitôt énormément de son aura et de sa superbe (en plus d'évoquer un peu Mass Effect).
Ajoutez à cela une plausibilité scientifique totalement inexistante (dès les dix premières minutes, on doit éteindre son cerveau tant les problèmes sont nombreux), et l'on se retrouve, en fin de compte, devant un épisode pilote pas inintéressant, mais à l'écriture assez moyenne, ce qui n'est pas forcément surprenant compte tenu des scénaristes et du showrunner.
(par contre, j'ai un peu peur du surjeu de Parker Posey, et de l'absence totale de charisme d'Ignacio Serricchio... on verra bien)
- 1x02 : Tandis que les Robinson explorent la forêt voisine et le vaisseau du robot, le Dr Smith (Parker Posey) & Don West (Ignacio Serricchio), seuls survivants de leur navette, tentent de trouver des secours...
Un épisode de placement produit, puisqu'un paquet d'Oreos tout ce qu'il y a de plus basique (même pas repensé et modernisé pour les années 2040) figure de manière très visible dans l'intrigue et dans l'épisode. C'est un peu pitoyable, mais bon, je suppose que c'était inévitable pour faire rentrer de l'argent...
Ce qui n'aide pas, c'est que l'épisode, dans son ensemble, fait beaucoup de surplace, et que l'écriture n'est pas assez efficace pour faire illusion : toute la sous-intrigue de Smith et West (qui semble bien assez transparent... malgré sa poule) est ainsi vraiment cousue de fil blanc, le spectateur a constamment de l'avance sur les événements, et pourtant, les scénaristes se sentent obligés de nous placer un flashback explicatif à la toute fin, pour quelque chose qui n'avait pas besoin d'être expliqué...
Du côté des Robinson, on se dispute, que ce soit au niveau des deux sœurs, ou des parents : rien de vraiment mémorable à signaler, mais ça se regarde (malgré le placement produit). Et l'épisode retrouve un peu de punch et d'énergie dans sa dernière partie, lorsque les effets spéciaux entrent en jeu, et que ça s'énerve gentiment.
Cela dit, je regrette toujours que le robot paraisse aussi fauché (de près, il fait un peu trop plastique, on voit l'acteur respirer, son langage corporel n'est pas naturel, ses proportions changent selon qu'il est en images de synthèse ou en costume), et paradoxalement, je trouve la bande originale de Lennertz bien trop dramatique et tonitruante pour ce qu'elle illustre.
Je suis certain qu'elle fonctionne nettement mieux en écoute isolée, mais là, sortir le grand orchestre et les trompettes claironnantes alors que Penny fixe les pneus du rover planétaire, c'est peut-être un peu trop...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Et qui dit 14 février, dit St Valentin, donc place à la romance et aux bons sentiments sirupeux made in Hallmark et compagnie !
La Vie Rêvée de Gwen (The Birthday Wish - 2017) :
Gwen (Jessy Schram), réalisatrice publicitaire ambitieuse et aux idées bien arrêtées, aimerait que son compagnon Alex (Marcus Rosner) la demande en mariage pour ses 30 ans. Mais lorsque celui-ci rechigne, Gwen s'énerve, et fait le voeu de connaître ce que lui réserve l'avenir : soudain, la voici projetée dans une vision du futur où, mariée à Dave (Luke Macfarlane), un collègue, sa vie n'a plus rien à avoir avec ce qu'elle avait prévu. De retour dans le présent, Gwen se remet alors en question, d'autant que les choses évoluent dans une direction étrange...
Luke Macfarlane n'a pas vraiment de chance, avec ses téléfilms Hallmark : le bonhomme est sympathique, détendu, et fait un lead masculin assez agréable pour ce genre de métrages, mais malheureusement, ses films ne sont jamais particulièrement réussis (voir aussi Le Pays de Noël et The Mistletoe Promise).
Et même lorsqu'ils l'associent à une actrice attachante (ici, Jessy Schram, assez pétillante et dynamique), il finit par souffrir d'un scénario assez quelconque, fruit du travail de la scénariste de Wedding Bells (un métrage médiocre sauvé par son couple principal) et de Un Fiancé qui tombe à Pic (très mauvais, et dont la critique devrait être publiée ici-même le mois prochain, il me semble).
Ici, en l'occurrence, on est en plein dans de la rom-com classique estampillée Hallmark, avec deux prétendants gentiment caricaturaux - le carriériste pas romantique ou drôle pour un sou, et le gars cool, détendu, attentionné, spontané, etc -, une meilleure amie ethnique, un ton plutôt léger, un quiproquo dans le dernier quart du film, etc, etc, etc.
Malheureusement, le métrage tourne très rapidement à vide, puisque ici, la balance est tellement déséquilibrée en faveur de Dave (le rival météorologue disparaît même totalement pendant 75% du film, avant d'annoncer soudain qu'il veut devenir acteur et part pour Hollywood !) que les hésitations de Gwen finissent par devenir incompréhensibles, et par la rendre un peu fatigante dans son refus de prendre des décisions.
Et comme en prime le côté fantastique du postulat de départ (la "vision du futur", renforcée par une sorte de Cupidon/ophtalmologue indien) est finalement quasi-inexistant, ne tenant que du prétexte, ça achève de faire de ce Birthday Wish une énième occasion ratée, trop balisée et plate pour être autre chose qu'anecdotique.
2.5/6
Coup de Foudre à Paris (Love Locks - 2017) :
Alors qu'elle faisait des études d'art à Paris, Lindsey (Rebecca Romijn) est tombée amoureuse de Jack (Jerry O'Connell), un américain installé sur place. Vingt ans après leur rupture, Lindsey est désormais divorcée et directrice d'un magazine d'art ; mais lorsqu'elle revient à Paris avec sa fille adolescente (Jocelyn Hudon) pour lui faire découvrir la ville, elle apprend que le gérant de l'hôtel où elle séjourne est justement Jack, et bien vite, elle renoue avec son amour d'antan...
Une rom-comHallmark diffusée sous l'appellation "Hallmark Hall of Fame" par la chaîne, histoire de justifier le budget clairement plus élevé, dépensé dans le casting - les deux protagonistes, forcément, mais aussi Bruce Davison dans un rôle secondaire - et dans le tournage à Paris.
Ce qui permet à ce métrage d'avoir un peu plus d'intérêt que la rom-com lambda constituée par son scénario : O'Connell & Romijn, mariés à la ville, ont une bonne alchimie, et forment un couple sympathique (Romijn parle d'ailleurs assez bien français) ; Davison a sa propre sous-intrigue romantique ; la majorité des figurants et seconds rôles sont des français bilingues (qui ne nous font pas honte ^^ ) ou des canadiens qui font illusion ; et même la jeune Jocelyn Hudon s'avère une très bonne trouvaille, spontané et fraîche, au point que je ne serais pas surpris de la voir décrocher des rôles plus importants dans un futur proche.
Et bien entendu, les décors parisiens, tous tournés sur place (ainsi que, d'ailleurs, les scènes américaines, clairement tournée au coeur de l'hiver), ajoutent un charme non-négligeable au tout (même si le téléfilm semble considérer que la tradition des cadenas de l'amour est typiquement français, ce qui n'est bien sûr pas le cas) ; il faut juste fermer les yeux sur l'accordéon qui débarque ici ou là, pour faire pittoresque, et sur le script assez générique, qui ronronne assez rapidement.
3.25/6 (rien de mémorable, mais rien de honteux non plus)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Star Wars - Épisode VIII : Les Derniers Jedi (The Last Jedi) :
Tandis que Luke Skywalker (Mark Hamill), traumatisé par l'échec de la formation de Ben Solo/Kylo Ren (Adam Driver), refuse d'entraîner Rey (Daisy Ridley), la Résistance est traquée par le Premier Ordre, qui les domine de toute sa puissance de feu. Afin de leur échapper, Finn (John Boyega) et Rose (Kelly Marie Tran) partent pour Canto Bight, à la recherche d'un pirate informatique de génie...
Voilà voilà. "Le meilleur Star Wars depuis l'Empire Contre Attaque !" selon la majorité des critiques cinématographiques, à propos de... L'Attaque des Clones, en 2002... puis à propos de La Revanche des Sith, en 2005... puis à propos du Réveil de la Force, en 2015... puis à propos de Rogue One, l'année dernière... et maintenant, cette année à propos de The Last Jedi.
Ah, mince. Désolé, je viens de remarquer que j'avais déjà fait une introduction similaire l'année dernière, pour Rogue One.
En plus, cette fois-ci, ça ne marche qu'à moitié, puisque le retour de flamme reçu par l'Épisode VII et Rogue One, six-huit mois après leur sortie, a déjà eu lieu pour ce nouvel opus.
Forcément, en même temps : cet Épisode VIII est un film polarisant. Tout simplement parce que c'est un film bipolaire.
Pour chaque bonne idée, plan réussi, dialogue convaincant, scène d'action impressionnante, personnage intéressant, gag amusant, créature originale, il y a en effet une idée foireuse, un plan laid, des dialogues maladroits, une scène d'action trop chorégraphiée, un personnage insipide, une vanne qui tombe à plat, ou une bestiole inutile.
C'en est vraiment frustrant.
De plus, c'est bien simple, au final, cet Épisode VIII, c'est 40% de recyclage de la trilogie originale (la plupart des points du scénario et des idées du métrage sont des variations - visuelles, structurelles ou thématiques - de ceux et celles des épisodes V et VI), 10% de Battlestar Galactica (tout le concept de la flotte poursuivie en hyperespace, à cours de carburant, et perdant ses vaisseaux un à un), 25% de remplissage (toute l'intrigue de Canto Bight ne sert absolument à rien), 5% de placement jouets (toutes ces créatures trop kawaii qui ne servent à rien) et 20% de pseudo-déconstruction irrévérencieuse de la franchise.
Mais quand je dis "déconstruction irrévérencieuse", j'entends par là qu'on peut très bien imaginer Rian Johnson (le scénariste/réalisateur) en jeune rebelle déboulant dans le bac à sable de JJ Abrams et Lucas, voyant le château de sable plus ou moins branlant construit avec les sept premiers épisodes, et décidant de donner un bon gros coup de pied dedans, parce qu'il est "anticonformiste", et que "f*ck les vieux !! Vive la jeunesse !".
Certes, il y a bien là une tentative de contextualiser le tout, en faisant passer la totale inefficacité de tous les protagonistes, et les obstacles artificiels placés sur leur chemin, comme un propos sur l'importance de l'échec en tant que leçon de vie. Et certes, on peut tout à fait trouver que cette volonté de destruction des acquis, de table rase, est osée, courageuse, audacieuse, et qu'elle prend toutes les attentes du public à contre-pied.
Mais détruire sans reconstruire n'a pas grand intérêt, et pour l'instant, tout ce que cette nouvelle trilogie a fait, c'est faire place nette, au détriment de tout ce qui avait déjà été établi, afin de laisser le champ libre à ses protagonistes. Malheureusement, ces protagonistes sont toujours assez creux, sans réelle direction, et ne font que répéter des figures imposées par leurs aînés...
Bref, un épisode qui prétend casser les codes de la saga, mais qui en réalité se contente de leur donner un ravalement de façade et de faire du surplace (si le prochain épisode était intitulé "Un nouvel espoir (bis)", cela ne me surprendrait pas le moins du monde).
De plus, de par sa volonté de se détacher du travail de JJ sur le précédent volet, l'Épisode VIII finit par affaiblir rétroactivement ce dernier, qui redescend provisoirement à 3/6, en attendant de voir comment l'Épisode IX sauvera - ou non - les meubles. Car de toute façon, comme JJ & Johnson ne se sont nullement concertés lors de la conception de cette nouvelle trilogie (ce qui explique bien des choses), il est probable que le prochain épisode reparte à nouveau de zéro, et remette en question les nouveaux acquis de ces Derniers Jedis.
Bon courage, Abrams...
Un 3/6 provisoire, car si la franchise continue en ce sens, les notes de cette nouvelle trilogie risquent bien de baisser à nouveau une fois l'Épisode IX sorti...
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Après un peu de comédie décérébrée, place à quelque chose d'un peu plus distingué, d'un peu plus terre à terre, et d'un peu plus romantique, avec l'adaptation en quatre épisodes d'une heure, par la BBC, du célèbre roman de E.M. Forster.
Howards End :
Dans l'Angleterre du début du XXème siècle, les relations compliquées entretenues par trois familles originaires de milieux différents. Les Wilcox (Matthew Macfadyen, Julia Ormond, Joe Bannister, Jonah Hauer-King, Bessie Carter), une famille aisée de capitalistes ayant fait fortune dans les colonies, et très à cheval sur les conventions et les différences de classes sociales ; Helen et Tibby Schlegel (Philippa Coulthard & Alex Lawther), élevés par leur sœur aînée Margaret (Hailey Atwell), forment une famille d'intellectuels bourgeois idéalistes, qui n'hésitent pas à s'engager pour aider autrui, pour le meilleur et pour le pire ; et les Bast, Leonard et Jacky (Joseph Quinn, Rosalind Eleazar), de basse extraction, qui tentent de se sortir de leur condition en s'instruisant et en travaillant dur...
Adaptation en quatre parties du roman du même nom, cet Howards End a été particulièrement bien reçu en Angleterre, un Royaume-Uni qui, encore à ce jour, reste fasciné et hantée par sa nature de société de classes.
Il y aurait beaucoup à dire sur le symbolisme du roman, sur la représentation de toute la société anglaise du début du siècle, dans ce qu'elle avait de bon et de mauvais, au travers de chacune des familles suivies par le récit, sur la pertinence du roman et de son adaptation à notre époque, etc.... et les journalistes anglais ne se sont pas privés pour le faire, comme le prouve une rapide recherche web.
Mais pour un spectateur étranger comme moi, bien moins imprégné du status-quo social anglais, et pas du tout familier du roman original (ou du film de 1992), que reste-t-il de ce récit, à vrai dire ?
Étrangement, pas grand chose de vraiment passionnant. Ou plutôt, cette mini-série a eu sur moi un effet étrangement contre-productif : avec ses personnages figées dans leurs positions sociales très marquées, et qui n'hésitent pas à défendre celles-ci dans des tirades ou par des remarques pompeuses et pontifiantes, Howards End est rapidement devenu agaçant.
Passons outre le récit global, cousu de fil blanc, et aux rebondissements télégraphiés par une réalisation et un script un peu trop appuyés - à la limite, c'est un problème que l'on peut trouver dans bon nombre de récits anciens, surtout si l'on est très familier du genre. Passons aussi sur la temporalité un peu brouillonne du tout, et sur certains raccourcis narratifs typiques d'adaptations de romans, qui font tout même se demander occasionnellement au spectateur pourquoi telle ou telle réaction des personnages.
Ce qui coince un peu plus, c'est vraiment la caractérisation des protagonistes. Du côté des Schlegel, on a Margaret, totalement obsédée par la propriété Howards End, et qui n'a quasiment aucune alchimie romantique avec son futur époux (Atwell semble s'effacer dès que cette relation débute, et elle reste falote pendant tout le reste de la mini-série) ; Helen, inconstante, indiscrète, qui met son nez dans les affaires des autres, et dont la réaction de fuite en avant est particulièrement frustrante ; et Tibby, l'adolescent fainéant, sarcastique et moqueur (mais paradoxalement, le personnage le plus amusant du lot). Ensemble, Margaret et Helen sont un peu comme des Gilmore Girls du début du siècle, envahissantes, constamment en train de discuter à 200 à l'heure, têtues, tenaces et insistantes, ne laissant jamais autrui placer un mot, et n'écoutant de toute façon pas du tout ce que leurs interlocuteurs ont à dire, tant elles sont absorbées par leurs idéaux, leurs objectifs et leurs aspirations artistiques...
En face, les Wilcox sont engoncés dans leurs principes et leurs positions, inamovibles et distants, rétrogrades et détachés. Et à l'autre bout de l'échelle sociale, les Bast, eux, ne sont guère mieux lotis : Bast est rigide, complexé, peu attachant, obsédé par l'idée de s'améliorer intellectuellement pour grimper l'échelle sociale, et son histoire extra-conjugale ne fait que le rendre encore plus antipathique ; quant à sa femme jalouse et malade, elle, elle est évacuée de l'histoire une fois cette relation extra-conjugale entamée... et ce n'est pas plus mal vu la nature réelle du personnage, et ses relations avec le père Wilcox (vraiment inutiles et superflues d'un point de vue narratif).
Et donc, entre deux lettres échangées et lues en voix off, tous ces personnages se disputent, se dissimulent la vérité "pour préserver les bonnes apparences", se parlent sans s'écouter, le tout dans une cacophonie de dialogues qui se chevauchent et ne mènent nulle part.
Je me suis donc rapidement lassé de cette rigidité perpétuelle des conventions, de ces personnages peu attachants et aux réactions agaçantes, de ce sujet très "daté" (pas forcément dans le sens péjoratif du terme), de ce traitement assez basique, et de ce rythme inégal... d'autant que le tout se conclue par une quasi-happy end un peu douce amère, dans laquelle tout le monde trouve un peu de bonheur et d'apaisement.
Tout le monde, sauf les pauvres, puisque Bast a droit à une fin au symbolisme un peu trop appuyé, et qui laisse un goût amer dans la bouche !
Alors certes, c'est bien filmé, bien interprété (heureusement que la distribution est sympathique), et le ton peu sérieux des deux premiers épisodes permet de donner un peu d'énergie à la mise en place, mais je suis vraiment resté sur ma faim devant cette mini-série.
Est-ce que cela provient du roman original, ou uniquement de l'adaptation ? Je ne saurais le dire. Mais il est probable que je sois simplement passé à côté de ce programme, et que d'autres y trouveront plus largement leur compte...
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L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Castlevania - la série (saison 1) :
Un an après la mort de son épouse, brûlée pour sorcellerie par un clergé local intolérant et fanatique, Dracula (Graham McTavish) revient à la tête d'une horde démoniaque pour ravager le pays et tuer tous ses habitants. Seul capable de l'arrêter, Trevor Belmont (Richard Armitage), héritier de la dynastie excommuniée des chasseurs de vampires Belmont, et alcoolique notoire. Mais il aura besoin de l'aide de Sypha (Alejandra Reynoso), prêtresse capable de manipuler les forces élémentaires, et d'Alucard (James Callis), fils de Dracula, pour espérer sauver le monde et vaincre les forces du mal...
Honnêtement assez déçu par cette série d'animation "prestige" produite par Netflix, écrite par le célèbre Warren Ellis, et qui s'inspire directement du jeu Castlevania III pour nous narrer le combat de Trevor contre les hordes de Dracula.
Déçu, car on se trouve ici, ni plus ni moins, devant un long-métrage de 80-90 minutes découpé artificiellement en quatre épisodes, dont les 3/4 sont tout simplement inutiles. Cette première saison de Castlevania, en réalité, n'est qu'une sorte de gros prologue aux événements de Castlevania III, et par conséquent, c'est principalement de la mise en place, à base de longs tunnels de dialogues soporifiques et superflus.
Sans surprise, les rares scènes d'action (et encore, pas toutes) sont ce que l'on retient le plus de ces épisodes, principalement l'ultime scène (les dix dernières minutes de la saison, à partir de la découverte du cercueil d'Alucard). Hormis quelques massacres gratuitement sanglants et brutaux, et le tout début sur Dracula et sa femme (une approche intéressante et originale, façon obscurantisme opposé à la science, qui donnerait envie de s'attarder sur ces personnages), le reste des épisodes est bien souvent aussi vite oublié que vu.
Il faut dire que la technique n'aide pas vraiment : Castlevania est joli... en images fixes. Il faut bien admettre que certains décors, certaines scènes ont visuellement beaucoup de qualités... mais dès que l'animation, très inégale et parfois saccadée, entre en jeu, on déchante.
Idem pour la bande originale insipide de Trevor Morris, parfois même totalement déplacée (les combats n'ont pas le moindre rythme, et il n'y a globalement quasiment pas d'ambiance), et pour le doublage anglo-saxon, pas particulièrement convaincant (certains accents font mal aux oreilles), malgré les acteurs renommés engagés pour ce travail.
Et pour finir, la direction artistique des personnages (et des monstres) est franchement quelconque. J'ai bien conscience que son côté anime est en grande partie hérité des jeux, mais ce n'est pas pour autant qu'elle est particulièrement inspirée (le pantalon taille basse d'Alucard...), et le héros, notamment, accumule tous les clichés du genre, agrémentés d'une caractérisation peu convaincante façon Madmartigan.
Bref, si cela avait été vendu comme un Prologue, à la limite, mais comme une saison 1, cela donne vraiment l'impression que Netflix n'avait aucune confiance dans ce projet, et a préféré limiter la casse en cours de production. Espérons que la saison 2 sera plus intéressante, et ne perdra pas les 2/3 de son temps à meubler avec des dialogues mollassons et au doublage caricatural.
Hôtel Transylvanie - la série :
Adaptation télévisée de la série defilmsHôtel Transylvanie, cette série de 26 épisodes de 11 minutes prend place quatre ans avant le premier film, et met en scène Mavis et ses amis monstres adolescents, durant leurs mésaventures au sein de l'Hôtel Transylvanie.
Et là, premier problème : on est dans une préquelle télévisée qui, visiblement, utilise des personnages qui auront tous disparu dans les longs-métrages.
On a ainsi Wendy Blob, la fille du Blob ; Hank N Stein, la fille de Frank ; Pedro, une momie obèse ; plusieurs personnages secondaires récurrents (une famille d'humains normaux installée non loin du château) ; et, en lieu et place de Dracula - qui est ici absent pour une raison peu étayée -, la Tante Lydia, une vampiresse traditionaliste ressemblant comme deux gouttes d'eau à son frère, doublée par un homme, et ayant pour animal domestique une poule intelligente, Diane.
Aucun de ces personnages ne réapparaît donc dans les films, ce qui pose d'office un certain problème de continuité, et donne l'impression d'un univers parallèle à celui des longs-métrages, malgré quelques apparitions des adultes, de temps à autre.
Autre problème : on est dans une sitcom animée Disney pour enfants de 11 minutes, et si le style 3D des films fonctionne assez bien adapté en 2D, les limites de la production sont rapidement visibles (et inhérentes au genre du programme).
C'est principalement frénétique, très orienté slapstick absurde gentiment macabre (mais pas trop) ; aucun des acteurs principaux des films ne revient au doublage, ce qui donne des voix assez inégales aux personnages ; il n'y a forcément aucune continuité intrinsèque entre les épisodes, ni aucun fil conducteur ; les personnages secondaires (comme les voisins humains) sont affreusement sous-exploités ; et l'intérêt intrinsèque des épisodes varie grandement selon le scénariste et l'idée de base, comme dans beaucoup de dessins animés jeunesse de ce format.
Cela dit, les personnages sont sympathiques, on a occasionnellement droit à quelques passages musicaux décalés (souvent le fruit des squelettes mariachis qui traînent dans le château, mais pas seulement) qui sont les bienvenus, et dans l'ensemble, le tout a bon fond, mais on est clairement loin de la série incontournable, ou même de quelque chose qui fonctionne aussi bien que les longs-métrages (malgré les réserves que je peux avoir sur ceux-ci).
En résumé, pas désagréable, gentillet, mais peut mieux faire.
Après une première saison qui assumait fièrement ses influences, et jouait avec ces dernières pour le meilleur et pour le pire, Future Man, chapeautée par Seth Rogen et Evan Goldberg, et écrite par les scénaristes de Sausage Party, est revenue pour deux saisons, dont une première en 2019, au même format de 13 x 25 minutes. Mais comme on va très vite le voir, le programme a radicalement changé de direction, quitte à se perdre en chemin...
Future Man, saison 2 (2019) :
Après avoir détruit l'œuvre de Kronish, Josh (Josh Hutcherson) est désormais en prison, considéré comme un terroriste mondialement connu. Jusqu'à ce qu'il réalise qu'il est dans un futur bien différent, où Stu (Haley Joel Osment) tente d'envoyer l'humanité sur Mars, et où une résistance anti-technologie vit retranchée, accueillant Wolf (Derek Wilson) à bras ouverts...
C'est bien simple : la première saison de Future Man reposait sur une intrigue de fond, une mission (arrêter Kronish), autour de laquelle se brodaient des digressions comiques, au gré des sauts temporels et des nouvelles époques visitées. Là, pour cette saison 2, les scénaristes ont pris le contrepied total de cette approche : il n'y a qu'une époque, et en lieu et place d'une intrigue de fond, la saison n'est qu'une grosse digression, durant laquelle chacun des membres du trio évolue dans son coin, séparé des deux autres.
Ce qui pose tout de suite problème, étant donné que l'alchimie et les interactions du trio Josh/Tiger/Wolf formaient l'un des intérêts principaux de la saison 1. D'autant qu'ici, une fois qu'ils se retrouvent, les personnages ont des rapports très conflictuels et relativement dénués d'humour : en saison 1, je parlais d'un équilibre précaire entre le sérieux et la parodie ; en saison 2, le sérieux domine clairement - même si la série n'est pas dénuée d'idées absurdes.
Tiger est probablement le personnage qui souffre le plus de cette nouvelle direction : confrontée à une vie de famille recomposée avec un Stu holographique et sa fille (aussi interprétée par Coupe, avec une voix délibérément insupportable), le personnage se cherche, et finit par prendre des décisions étranges, qui contrastent avec la caractérisation habituelle de Tiger. Pas particulièrement convaincant, à vrai dire.
Wolf, lui, est plongé dans une relecture (là aussi) familiale d'Idiocracy, où il est placé à la tête d'une cellule familiale complexe, et en profite pour réinventer (littéralement) la roue, en même temps qu'il se réinvente une nouvelle fois. Plutôt amusant, parfois touchant, mais aussi occasionnellement redondant et répétitif.
Quant à Josh... mieux vaut ne pas en parler. Il passe la saison en retrait, à passer d'humiliation en humiliation, à souffrir et... ce n'est tout simplement pas très drôle. À se demander si Hutcherson n'était pas totalement disponible, cette saison, et si les scénaristes ont dû broder autour de son personnage...
Quoiqu'il en soit, pour une série intitulée Future Man, le programme passe, en saison 2, énormément de temps centré sur Tiger et Wolf, qui n'ont plus vraiment de direction, dans la vie, et doivent se réinventer. Soit. Le tout culmine même en une fin de saison qui fonctionne à peu près, car retrouvant une énergie, un but et une mission... à défaut d'être très cohérente dans son utilisation des voyages temporels.
Mais pour le reste, c'est un peu l'encéphalogramme plat. Pas forcément mauvais, pas forcément inintéressant, mais jamais très hilarant, jamais rythmé, et souvent délayé.
Les guests sont peu nombreux (Kurtwood Smith, Kristen Schaal), peu mémorables, les parodies sont brèves et semblent manquer de motivation (les cop-shows façon Law & Order, les sitcoms 80s, un numéro de comédie musicale, un peu de cyberpunk), le budget semble plus faible qu'en saison 1 (mais c'est peut-être dû au fait que l'on passe énormément de temps dans l'Idiocracie médiévale boueuse, dans le désert californien et dans la demeure aseptisée de Stu), bref, cette saison 2 laisse de marbre.
Une saison 2 finalement assez laborieuse et qui effectue des choix créatifs (et budgétaires ?) malheureusement souvent dommageables - adieu les multiples sauts temporels, les époques variées, la comédie parfois graveleuse mais décomplexée, le fanservice évident, etc, place à une saison statique, dans une réalité terne, et qui décide de séparer ses trois protagonistes pendant le plus clair de ses 13 épisodes.
La fin de saison ouvre la porte à une future fournée d'épisodes façon Running Man, avec un Seth Rogen en garde-chiourme/animateur d'un jeu télévisé dont les candidats sont nos trois protagonistes, accusés d'avoir bouleversé le continuum espace-temps avec leurs conneries : pourquoi pas, si cela permet au programme d'être plus nerveux, plus décomplexé, et de moins jouer la carte de l'émotion forcée...
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There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !
Highlander, saison 2 (Highlander : The Series, season 2 - 1993-1994) :
Immortel âgé de plus de quatre cent ans, Duncan MacLeod (Adrian Paul) continue de vivre entre les États-Unis et Paris, aux côtés de Tessa (Alexandra Vandernoot), sa compagne humaine, et de Richie (Stan Kirsch), son protégé. Mais il découvre soudain l'existence des Guetteurs, une organisation secrète humaine consacrée à l'observation des Immortels et de leurs affrontements : voilà une nouvelle source de problèmes pour MacLeod, qui trouve en Horton (Peter Hudson), un guetteur fanatique, un nouvel ennemi...
Changement de saison, changement de générique, avec une introduction bien moins énergique qu'elle ne pouvait l'être par le passé. Heureusement que la musique de Queen est toujours là pour donner la pêche avant chaque début d'épisode ; c'est un bon moment qu'il faut savoir apprécier car pour le reste, les défauts sont les mêmes que dans la première saison : les scripts sont majoritairement plats, les flashbacks ne sont pas toujours passionnants, la gestion des personnages est aléatoire, et le format de 48 minutes est encore beaucoup trop long car il engendre des problèmes de rythme.
Il faut cependant mettre en avant des améliorations notables, et pas seulement au niveau des scènes de combat qui deviennent petit à petit plus crédibles - même si en parallèle les Quickenings deviennent de plus en plus affreux visuellement. Les acteurs commencent à jouer de manière plus convenable, et la copie a été entièrement revue en ce qui concerne l'illustration musicale.
Cela donne une autre aura à cet univers qui se développe lentement mais sûrement, le rendant un peu plus palpable. En revanche, il est difficile de s'y retrouver avec les personnages, la faute à une délocalisation constante qui voit Duncan se partager entre les États-Unis et la France de manière récurrente. Il faut donc s'habituer à ce que certains éléments soient laissés en suspens, ce qui crée une discontinuité peu évidente à appréhender.
Malgré ces problèmes inhérents à la production de la série, cela élargit tout de même le cercle des connaissances de Duncan, en intégrant de nouvelles figures, pas forcément toutes aussi sympathiques les unes que les autres - cela dépend aussi des affinités du téléspectateur.
Charlie (Philip Akin), par exemple, a du mal à exister, alors qu'un vent de fraîcheur accompagne l'introduction de Maurice (Michel Modo), le genre d'ami un peu lourdingue et collant sur qui on peut toutefois compter. Il apporte un brin d'humour pour détendre l'atmosphère, bien pesante autrement. En effet, la mort de Tessa - très tôt dans la saison, dans un épisode dont la conclusion dramatique est assez prévisible, et relativement ratée au regard de l'ambiance mise en place tout du long - porte un coup sévère à MacLeod.
La perte de l'être aimé est à priori le thème de prédilection des scénaristes ; de fait, il est mis en exergue à cause de cet évènement tragique (même si malheureusement ça devient un prétexte pour que le personnage principal devienne subitement un dragueur invétéré qui tombe toutes les femmes).
Découverte au même moment puisqu'il fait initialement partie des victimes, l'Immortalité de Ritchie est à la fois une bonne et une mauvaise idée. en tout cas par rapport à ce qu'elle génère. Certes, c'est l'occasion de voir Duncan dans un rôle d'instructeur, puisqu'il le prend sous son aile afin de lui apprendre les rudiments du combat au sabre, mais c'est aussi une façon de se débarrasser momentanément de Ritchie puisqu'il est rapidement congédié.
Cette intrigue a tout de même la particularité de révéler quelque chose d'assez troublant : que ce soit pour lui, Amanda (qui revient à deux reprises, avec des épisodes plus réussis que lors de sa première apparition) ou d'autres, MacLeod a tendance à vouloir combattre à la place de ses "protégés" car il a plus de chances d'y survivre. Il y a certes de la bonne volonté de sa part, mais cela sert aussi son intérêt personnel puisqu'il récupère régulièrement les Quickenings et augmente ainsi ses chances d'être le dernier immortel debout.
Les menaces auxquelles il doit faire face proviennent encore majoritairement d'immortels déjà croisés par le passé, sauf dans les cas de Néfertiri et de Marcus qui sont vivants depuis des millénaires sans qu'il en ait entendu parler. Peut-être ont-il appris à faire profil bas et à moins se faire remarquer que le héros, toujours fourré dans de drôles d'histoires (à part amener quelques personnes à se poser des questions dans les forces de police, cet aspect-là n'est pas vraiment développé). Mais la menace la plus sérieuse vient d'un humain extrémiste, bien décidé à exterminer cette espèce étrange d'êtres immortels.
Horton fait ainsi partie des Guetteurs, une organisation qui observe les immortels depuis des siècles afin de consigner leurs faits et gestes, dans le but de garder une trace de leur histoire. Leur règle d'or est de ne jamais intervenir, mais sa vision est plus radicale : les humains doivent prévaloir, et il n'est pas question qu'ils soient sous le joug d'un individu - d'une aberration plutôt - qui bénéficierait du savoir ultime.
Il utilise donc à son avantage les ressources dont il dispose en trahissant l'esprit pacifique des Watchers, allant même jusqu'à bafouer les règles des duels entre immortels par le biais d'une association malfaisante avec Xavier St. Cloud (Roland Gift), l'un des antagonistes de Duncan. Au-delà des possibilités qu'offre cet élément, cela met Duncan dans une situation inconfortable car tuer Horton va à l'encontre de ses principes.
Ce dernier traversant les océans pour traquer son ennemi, cela compense la discontinuité évoquée auparavant en créant un peu de liant, avec des épisodes en deux parties qui pointent le bout de leur nez. Une nouveauté qui apporte de la variété, tout comme le 2.16 The Vampirequi est pour une fois structuré autour d'un flashback et non de ce qu'il se passe dans le présent. C'est un aspect à travailler pour enrichir la série grâce à des épisodes atypiques, et aussi pour voir autre chose que des flashbacks de quelques minutes qui ne sont pas toujours concluants.
Il était aisé de fournir une saison moins catastrophique que la première, mais on sent une réelle volonté de mettre quelque chose en place grâce à une mythologie qui s'instaure peu à peu et des personnages qui commencent à s'établir. Cela n'augure en rien d'une suite extraordinaire, mais les scénaristes ont des idées ; reste à voir comment celles-ci seront exploitées.
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There can only be one... Et comme Sygbab continue vaillamment cette nouvelle intégrale hebdomadaire, ce sera sûrement lui !
Highlander, saison 3 (Highlander : The Series, season 3 - 1994-1995) :
Alors qu'il a retrouvé l'amour dans les bras d'Anne (Lisa Howard), à qui il cache son immortalité, Duncan est confronté à Kalas (David Robb), un vieil ennemi qui prend la tête de Hugh Fitzcairn (Roger Daltrey). Décidé à venger son ami, Duncan se tourne alors vers Joe (Jim Byrnes) et Adam Pierson (Peter Wingfield), un Guetteur qui s'avère être Methos, le plus vieux des immortels...
Après une seconde saison qui laissait espérer la mise en place d'une certaine continuité, il faut vite se rendre à l'évidence : les épisodes s'enchaînent dans un format qui n'est que trop répétitif, avec une multitude d'adversaires que Duncan a déjà rencontrés par le passé. Il est par moment mis en difficulté (par un ancien ami, ou encore par un immortel dans la peau d'un enfant), mais il n'est jamais réellement mis en danger.
Quant aux flashbacks, ils sont toujours aussi peu passionnants en général - le seul intérêt réside presque dans les costumes -, avec la même tendance obstinée à placer Duncan dans toutes les guerres, histoire de revenir encore et encore sur son lourd passé. Il y a au moins une constante : quelles que soient les époques, son honneur n'est pas remis en cause et il se pose sans cesse des questions sur le bien-fondé des actions de ceux qui l'accompagnent.
Mais la plus grande thématique le concernant, finalement, c'est cette notion qui échappe au contrôle de tous, et que personne ne peut comprendre totalement même après des siècles à tenter de l'apprivoiser : l'amour. C'est à cause de la perte de Tessa que Duncan refuse de révéler à Anne ce qu'il est réellement, et qu'il l'éloigne le plus possible malgré les sentiments qu'il a pour elle.
C'est aussi pour cela qu'il se réfugie de nouveau à Paris - l'occasion de revoir Maurice, toujours aussi bon vivant - après être été tué devant elle ; ce qui constitue en soi une bonne excuse pour ne pas l'impliquer dans sa vie. Bizarrement, leur relation fonctionne plutôt bien, et il y a une complicité qui n'existait pas avec Tessa. Par ailleurs, l'annonce de la grossesse d'Anne offre une possibilité intéressante pour que Duncan devienne père - même si l'enfant ne serait pas de lui -, mais elle est évacuée assez rapidement. Reste à savoir si c'est de manière définitive, ce qui serait dommage.
C'est une idée qui fait écho à l'un des premiers épisodes de la saison, dans lequel une ancienne petite amie de Ritchie réapparaît avec un enfant. Malgré toute la bonne volonté de ce dernier, dont l'envie d'explorer la paternité est sincère, la relation tourne court. Son développement est enfin un peu plus travaillé, notamment grâce à sa nouvelle passion pour la moto qui ne le mènera pourtant pas bien loin puisqu'il meurt sur la piste, à la lutte avec son coéquipier. Cet évènement va d'ailleurs le hanter et le conduire à s'éloigner de Duncan.
Quant à Joe, il est mis en avant car il est confronté à des situations qui l'interrogent sur sa mission. Il s'aperçoit en effet qu'il n'est pas possible de rester spectateur dans toutes les circonstances, et qu'il est parfois nécessaire d'agir au risque d'aller à l'encontre des règles établies par l'organisation séculaire dont il fait partie. Il y a toutefois une limite, car il ne faut pas verser dans l’extrémisme comme certains.
C'est dans cette optique qu'il tente d'abattre Christine dans le final, alors qu'elle s'apprête à dévoiler le secret entourant les immortels, en s'appuyant sur les archives des Watchers. Mais celles-ci tombent entre les mains de Kalas, qui s'en empare sans vergogne pour faire chanter Duncan. Son introduction en milieu de saison fait grimper l'intérêt d'un cran : en plus de briser la monotonie des épisodes indépendants, c'est la première fois qu'un immortel est présenté comme un antagoniste récurrent avec des motivations bien établies et des capacités qui le rendent dangereux.
C'est une vraie menace qui tranche avec les saisons précédentes, et c'est appréciable. Leur duel final - pas très original au niveau de la chorégraphie - est épique grâce au cadre dans lequel il se déroule : ni plus ni moins que la Tour Eiffel, ce qui donne l'occasion de mettre en scène un quickening magistral.
La mort de Kalas est censée modifier la donne puisque ce dernier a clairement indiqué que cet évènement amènerait à la divulgation des informations que Christine avait en sa possession. Ce stratagème machiavélique pousse à Duncan à envisager de se sacrifier mais heureusement Methos intervient en lui proposant une autre perspective. Selon lui, étant donné que la civilisation est amenée à évoluer, il est peut-être temps que le monde soit au courant de leur nature.
Ce nouveau personnage est une excellente idée et ce pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, sa physionomie prend les téléspectateurs à contre-pied : faire du plus vieil immortel existant un homme dans la trentaine alors qu'on aurait pu s'attendre à un homme plus mûr est intéressant. Ensuite, le fait qu'il se soit infiltré au sein de l'organisation des Watchers pour être chargé de sa propre recherche est un véritable coup de génie.
Il semble désormais que la série soit sur la bonne voie car les scénaristes tentent d'exploiter le potentiel de la mythologie mise en place, mais elle reste malgré tout handicapée par des épisodes indépendants souvent monotones et trop nombreux et un développement des personnages qui est dans l'ensemble assez laborieux. Il y a de la cohérence dans le propos, mais ça ne décolle toujours pas.
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Avec ses trois premiers épisodes, What If... ?, la série d'animation de Marvel, a su poser les bases de son multivers : une variation sur Captain America, avec Peggy Carter en vedette ; une fusion de Black Panther et des Gardiens de la Galaxie, en mode film de casse ; et enfin un murder mystery servant de relecture de Fury's Big Week - de quoi satisfaire les fans du MCU, tout en leur offrant suffisamment d'approches différentes pour ouvrir autant de portes sur un multivers intrigant...
What If...?, saison 1 - deuxième partie - 1x04 à 1x07 (2021) :
- 1x04 - What If... Doctor Strange Lost His Heart Instead of His Hands? : lorsque le Dr. Strange (Benedict Cumberbatch) perd sa petite amie Christine Palmer (Rachel McAdams) dans un accident de voiture, il se tourne vers les arts mystiques pour tenter de trouver un moyen de la ramener à la vie. Mais progressivement, cette quête impossible tourne à l'obsession, et Strange s'engage sur un chemin particulièrement dangereux, qui met en danger son univers...
Un épisode plus sombre et sérieux que la norme, qui revisite le premier métrage Docteur Strange pour le transformer en spirale infernale au cours de laquelle Strange bascule du côté obscur, et devient un Sorcier une créature assoiffée de puissance et de ténèbres.
Strange reste cependant une figure tragique, incapable de faire passer le bien de son univers avant les sentiments qu'il éprouve pour Palmer (jolie boucle funeste façon Un jour sans fin), mais réalisant néanmoins l'étendue des dégâts qu'il a provoqué, lors d'une conclusion sombre et défaitiste.
Plutôt réussi, je dois dire, avec une musique inspiré du thème de Giacchino, des acteurs tous motivés (Cumberbatch, notamment, est très impliqué), une utilisation de la magie assez spectaculaire, et une quasi-intervention du Gardien, qui laisse augurer du meilleur pour la suite.
- 1x05 - What If... Zombies !? : lorsque Hank Pym retrouve son épouse dans le monde quantique, celle-ci est infectée par un virus la transformant en zombie. Rapidement, l'épidémie se propage au reste de l'Amérique, et aux Avengers. Tout juste revenu de l'espace, Bruce Banner (Mark Ruffalo) découvre donc une Terre ravagée, et tente de survivre alors même que la menace de Thanos se profile à l'horizon...
Une adaptation officieuse des comic-books Marvel Zombies, assez populaires il y a quelques années, et qui, à nouveau, décide d'opter pour une direction assez sombre (qui conserve cependant l'humour inhérent au MCU - Scott et la cape, par exemple), proposant une conclusion sans appel.
Une nouvelle fois, en effet, pas de happy end pour les protagonistes (un groupe assez éclectique, qui permet de revisiter Ant-Man, Wandavision, Spider-man, Falcon & the Winter Soldier, etc), mais une planète où une immense majorité des humains est désormais assoiffée de sang et de chair fraîche. De quoi donner lieu à de multiples visuels assez frappants, très bien animés, et à un propos sur l'espoir, logiquement incarné par Spidey.
Plutôt réussi, tout ça, même si on aurait bien aimé en voir un peu plus encore.
Et la fin (que je ne spoilerai pas) laisse présager d'une menace potentiellement plus importante pour le reste du multivers... wait & see.
- 1x06 - What If... Killmonger Rescued Tony Stark ? : lorsque Tony Stark est sauvé in extremis par Killmonger en Afghanistan, le destin de la planète toute entière est bouleversé ; Tony ne devient pas Iron Man, les Avengers ne sont jamais formés, et Killmonger rejoint Stark Industries, dont il devient un élément indispensable... tout en manipulant autrui, dans l'ombre, afin de reprendre sa place au Wakanda.
Un épisode plus sérieux et "classique" que les précédents, qui choisit le postulat d'une intervention de Killmonger dans la vie de Tony Stark, pour réécrire Iron Man et avec lui, une grande partie du MCU tel qu'on le connaît.
Killmonger y devient le meilleur ami de Tony en lieu et place de Rhodey, il est son confident, et il exploite ceci pour mettre en place son grand plan : conquérir le Wakanda, quel qu'en soit le prix. En soi, rien de mauvais, et l'épisode pris dans sa globalité est plutôt agréable à suivre... mais il souffre un peu de grosses ficelles narratives, qui exigent que tout se passe exactement (et de manière improbable) comme Killmonger l'a prévu pour qu'il arrive enfin à ses fins.
Avec, en prime, cette tendance récurrente (mais finalement assez logique, compte tenu du format de la série) de conclure l'épisode par une ellipse, ou du moins de laisser les choses en suspens. De quoi frustrer plus d'un spectateur. Au final, un épisode intéressant, et avec de jolies scènes d'action, mais finalement assez mineur dans la série.
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