Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Avec son double épisode de reprise un peu fauché (les décors montagnards faisaient vraiment trop studio pour leur propre bien), et un peu brouillon, narrativement parlant, la saison 3 des Orphelins Baudelaire continue, en partant cette fois-ci 20 000 lieues sous les mers...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x03-04 - The Grim Grotto :
Les Baudelaire arrivent à bord du Queequeg, un sous-marin dirigé par la jeune Fiona Widdershins (Kassius Nelson), fille d'un membre disparu du VDF. Ensemble, ils partent alors explorer une île reculée où le VDF possédait une base, et où sévit désormais un champignon mortellement dangereux...
Un double épisode sous-marin nettement plus convaincant et ambitieux au niveau visuel et dans sa direction artistique (avec des sous-marins somptueux, une créature géante, etc) que les deux épisodes précédents.
Ce qui aide, d'ailleurs, c'est que les deux épisodes sont assez brefs : moins de 45 minutes pour le premier, tout compris, et à peine plus d'une demi-heure pour le second. Le résultat, c'est un récit qui avance à un rythme enthousiasmant, avec de multiples rebondissements, et des révélations qui fleurent bon la fin de série.
On y découvre ainsi que Hooky est le frère de Fiona, et que tout n'est pas aussi manichéen et simpliste que les Baudelaire veulent bien le croire, dans ce schisme interne au sein du VDF.
On pourra regretter que la menace du champignon n'en soit jamais vraiment une (surtout s'il suffit d'un peu de wasabi pour s'en débarrasser), ou que Violet et Klaus soient plus larmoyants et victimes que jamais (mais c'est inscrit dans l'ADN de la série, ça) ; dans l'ensemble, cependant, ce double épisode s'avère plutôt enthousiasmant, et débouche sur une promesse d'avancées, avec les Baudelaire qui croisent enfin le chemin de Kit, la sœur Snicket.
Ça augure du meilleur pour la suite - et fin.
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des saisons précédentes en cliquant ici...)
Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire s'étaient avérés une très bonne surprise, envoyant les enfants 20 000 lieues sous les mers, et les rapprochant enfin du dénouement de leur aventure... place à la suite.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x05-06 - The Penultimate Peril :
En compagnie de Kit Snicket, les jumeaux Baudelaire rejoignent l'Hôtel Dénouement, tenu par les frères Dénouement (Max Greenfield), aux allégeances diverses ; là, ils découvrent que la Juge Strauss (Joan Cusack) a réuni tous les témoins des mésaventures des Baudelaire, pour monter un dossier et enfin envoyer Olaf en prison. Plus facile à dire qu'à faire, car les alliés d'Olaf sont eux aussi de la partie...
Deux épisodes très chargés (près d'une heure chacun) et assez dense sur de nombreux fronts : on apprend enfin le fin mot du schisme entre les deux camps du VDF (un fin mot étrangement peu convaincant, pour être franc), on assiste au procès d'Olaf (qui se transforme en procès des Baudelaire de manière là aussi peu probante, entre le rebondissement téléphoné concernant l'identité des deux juges, le gag très plat de la justice aveugle, et la tentative thématique assez bancale de montrer qu'il n'y a pas de gentils et de méchants, mais des nuances de gris, en présentant les Baudelaire comme responsables d'actes criminels), on retrouve un grand nombre de visages familiers issus des saisons précédentes, et on constante, en fin de compte, que tous les personnages sont vraiment un peu trop stupides pour que le récit fonctionne totalement.
C'est un problème qui a toujours hanté la série, une série aimant présenter ses orphelins comme les victimes absolues d'adultes tous plus bêtes que leurs pieds : si tous les personnages sont bêtes à manger du foin, et méritent ce qui leur arrive, ou bien sont ultra-passifs comme les orphelins peuvent l'être çà et là, comment en vouloir aux antagonistes qui profitent de cette bêtise. Et réciproquement, lorsque le fondement même de la série (le schisme, VDF vs Olaf, etc) repose sur des bases à ce point fragiles, ne justifiant jamais les actes des "méchants" (ni des "gentils", d'ailleurs), comment prendre cette résolution dramatique au sérieux... ?
Néanmoins, il faut reconnaître que l'interprétation, dans ce double épisode, est impeccable, tant du côté des enfants que de Lucy Punch et NPH, et que le tout se regarde sans problème. Et ce double épisode de se terminer de manière assez définitive, par un montage musical en forme de bilan, une boucle bouclée pour Lemony Snicket, et une chute qui aurait fait une très bonne fin de série.
Seulement voilà, il reste encore un épisode de conclusion, et je me demande bien comment tout cela va bien pouvoir se terminer de manière semi-satisfaisante... ?
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)
La seconde saison des Orphelins Baudelaire touche à sa fin, avec pour conclure, un passage par la case cirque macabre... forcément.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Carnivorous Carnival (2x09-10) :
Arrivés en même temps que la troupe d'Olaf au Cirque Caligari, les Baudelaire s'y font passer pour des freaks siamois, et attendent ainsi que Madame Lulu (Sara Rue), la voyante locale, leur apporte à tous des réponses... mais Olaf semble bien décidé à sacrifier l'une de ses créatures de foire dans la fosse au lions, pour attirer des spectateurs dans ce cirque décrépit.
Double épisode final de la saison, dans un environnement finalement assez approprié aux Baudelaire et à cet univers macabre (d'ailleurs, par moments, la bande originale ressemble fortement à l'un des thèmes de la version cinématographique de la Famille Addams. Coïncidence ?).
Un cirque décrépit, donc, et des freaks ratés (assez amusants, d'ailleurs), pour un NPH qui se donne à nouveau en spectacle, avec un numéro musical nettement plus approprié et amusant que le précédent.
Cela dit, ce n'est pas la troupe d'Olaf qui vole la vedette au reste de l'histoire, pour une fois, puisque non seulement Sara Rue est excellente en Madame Lulu, mais en plus (dernier épisode de la saison oblige), on a droit à des révélations et à un flashback d'ouverture sur le VFD.
On a donc enfin l'impression d'avancer un peu... mais malheureusement, cela s'accompagne à nouveau d'une mort tragique ("Lulu"), qui décidément jure beaucoup avec l'ambiance de la série dans sa première saison et dans la première moitié de la seconde.
Et le tout de conclure ces deux épisodes enthousiasmants sur un cliffhanger littéral, et avec quelques fausses pistes supplémentaires, malheureusement un peu trop transparentes même pour quelqu'un qui, comme moi, n'a pas lu ces derniers romans.
Bilan saisonnier
Dans l'ensemble, une saison qui, un peu comme la précédente, souffle le chaud et le froid, et finit par être inégale. Je ne vais pas revenir en détail sur les problèmes habituels de la série, que j'ai mentionnés dans chacun des bilans partiels préalables : rythme mollasson, répétitivité des intrigues et des gimmicks d'écriture, format lassant, protagonistes bien trop passifs, etc, etc...
Bon nombre de ces problèmes ne dérangeront pas les fans des livres, qui y verront une fidélité incroyable et particulièrement louable aux ouvrages d'origine ; les autres, qui découvriront les aventures des Baudelaire par le biais de la série, risquent de bien plus ressentir les problèmes inhérents à cette œuvre, et à son traitement pour l'écran.
Cela dit, il faut aussi noter qu'avec son revirement de ton, dans sa seconde moitié, cette saison s'en tire un peu mieux : enfin, on a de vrais enjeux (par opposition à la bouffonnerie générique d'Olaf en saison 1), enfin, on avance un peu sur le fond, et on met un peu de côté tout le remplissage habituel de rigueur (même si cela se fait au détriment des rares personnages adultes positifs un tant soit peu développés).
Le bilan global est donc plus positif pour moi, la direction artistique remarquable jouant pour beaucoup dans mon appréciation du show (à quand un reboot de la Famille Addams avec un tel budget ?)
Sur les pistes lancées pour la saison prochaine, je serai cependant nettement plus mitigé : un peu comme en saison 1, avec les "parents", la série tente tellement de nous faire croire qu'il y a eu un survivant de l'incendie de la maison Baudelaire, que je ne peux qu'envisager qu'il s'agisse en fait d'un survivant de l'incendie de la maison Quagmire, à savoir le troisième enfant.
Et à l'identique, le show tente de nous faire croire qu'Allison Williams, qui apparaît à la toute fin de saison, est soit Béatrice (qui n'est clairement pas morte de la main d'Olaf), soit l'un des parents Baudelaire... que cela m'incite à penser qu'elle est quelqu'un d'autre... mais qui ?
Après une première saison collant de trop près aux romans et au film, la saison 2 des Orphelins Baudelaire avait su trouver sa propre identité : une identité pas dépourvue de défauts inhérents à son style, mais de plus en plus excentrique, et approfondissant suffisamment son intrigue de fond - avec des acteurs attachants - pour faire oublier ces quelques soucis...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x01-02 - The Slippery Slope :
Alors que la troupe d'Olaf s'installe au sommet du mont Fraught, Violet et Klaus Baudelaire échappent de justesse à la mort, et trouvent refuge dans une grotte. Là, ils retrouvent une troupe de Scouts menés par Carmelita, et abritant en son sein Quigley Quagmire (Dylan Kingwell), le troisième enfant Quagmire. Ensemble, Violet, Klaus et Quigley vont alors tout faire pour libérer Sunny, pour percer à jour les mystères de la base secrète montagnarde du VFD, et pour éviter deux nouveaux arrivants sinistres (Richard E. Grant, Beth Grant), les terribles mentors du Comte Olaf...
Un double épisode de reprise assez compact (2x45 minutes à peine), clairement écrit par Daniel Handler (on retrouve ses tics d'écriture, ses explications de vocabulaire, son Snicket envahissant, ses dialogues chargés...), et qui, paradoxalement, semble un peu précipité et brouillon, alors même que la série, jusqu'à présent, prenait largement son temps.
Ici, non seulement Handler mélange de multiples sous-intrigues (la soeur Snicket et le banquier, la troupe d'Olaf qui commence à se rebeller, les Baudelaire, Sunny et l'homme au crochet, les deux nouveaux arrivants, l'exploration du QG du VDF, les scouts, Quigley...), mais en plus, il donne l'impression de déplacer des pièces sur un échiquier de manière assez visible et flagrante (l'élimination des freaks), pour les amener là où il veut qu'elles soient avant le grand final.
Ça donne donc une certaine impression d'artificialité dans les réactions des personnages, des sbires d'Olaf qui se découvrent soudain une conscience, aux décisions mal avisées des Baudelaire, qui semblent oublier d'allumer leur cerveau le temps de quelques scènes.
L'arrivée des mentors du Comte fait un peu le même effet, une sorte d'astuce scénaristique pataude façon "établissons de nouveaux méchants dont même le méchant habituel a peur".
D'ailleurs, il n'est pas surprenant de constater que plus l'épisode avance, plus on en voit les coutures (toute la capture d'Esmé et ce qui s'en suit est un grand moment de WTF scénaristique), pas aidé par des décors faisant peut-être un peu plus "studio" que d'habitude.
Après, comme souvent avec cette série, un temps d'adaptation est probablement nécessaire avant de vraiment pouvoir se replonger dans cet univers si théâtral et particulier... et honnêtement, malgré les critiques émises ci-dessus, le tout n'est pas mauvais.
Sunny, qui a beaucoup grandi, est adorable, et sa relation avec le sbire est assez mignonne, les costumes de Lucy Punch sont toujours spectaculaires, et le tout reste dans la droite continuité des saisons précédentes... il manque peut-être simplement d'un peu de rigueur narrative pour que cette reprise soit vraiment convaincante.
(à suivre...)
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des saisons précédentes en cliquant ici...)
La seconde saison des Orphelins Baudelaire continue, avec des défauts et des qualités toujours identiques (les problèmes de rythme sont notamment toujours présents, malgré des épisodes plus courts qu'en saison 1) et de jeunes Baudelaire qui commencent à peine à exister en tant que personnages...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Hostile Hospital (2x07-08) :
En fuite, les Baudelaire se réfugient dans un hôpital en construction où, après avoir esquivé Babs (Kerri Kenney-Silver), l'administratrice de l'établissement, ils rencontrent Hal (David Alan Grier), responsable de l'immense salle des archives. Celui-ci leur fait confiance, et les enfants décident d'en profiter pour tenter de trouver une pellicule liée à Snicket et au VFD, mais Olaf, Esmé et leur bande arrivent alors, et sont prêts à tout pour éliminer les Baudelaire...
Un double épisode qui a reçu un accueil critique plus positif que certains précédents, mais qui, étrangement, m'a gentiment déçu. Probablement parce que les décors et l'environnement de l'hôpital décrépi ne sont pas particulièrement intéressants, visuellement parlant, et tout juste bons à servir à des fins de parodie de The Shining... et probablement aussi parce qu'au final, on retombe à nouveau dans le schéma narratif habituel, qui ronronne rapidement.
Cela dit, il faut souligner que, pour le meilleur ou pour le pire, depuis la mort de Jacques, les scénaristes semblent décidés à rappeler que Olaf n'est pas qu'un bouffon déguisé. Ça ne fonctionne pas totalement (la rupture est quand même brutale), mais la menace Olaf se précise, et les scénaristes profitent du milieu hospitalier pour placer Violet et Klaus en véritable danger de mort.
Certes, on se doute bien que personne ne va y passer, mais c'est plus sombre, agressif et direct que d'habitude, et ça apporte un ton un peu plus adulte et mordant à la série (comme la tenue de Lucy Punch, d'ailleurs).
Après, si ces épisodes sont plus courts (moins de 37 minutes pour le second, à peine plus pour le premier), ils n'en sont pas pour autant dénués des problèmes habituels de la série : rythme en dents de scie, interruptions superflues de Snicket, personnages secondaires prétextes, et grosses ficelles assez agaçantes, à la longue (révélations interrompues in extremis, décisions improbables uniquement là pour prolonger l'intrigue...).
Mais bon, à ce point de la série, ce n'est plus surprenant, et il ne sert plus à grand chose de s'en plaindre. Plus que deux épisodes...
Les deux précédents épisodes de la saison 3 des Orphelins Baudelaire donnaient l'impression d'une conclusion définitive à la saga, avec une fin déprimante très appropriée à ces personnages et à cet univers. Mais reste encore cette conclusion, qui pourrait bien chambouler bien des choses...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - 3x07 - The End :
À nouveau sous le joug du Comte Olaf, les Baudelaire s'échouent avec lui sur une île paradisiaque où vit une communauté de naufragés amnésiques, dirigés par le sage Ishmael (Peter MacNicol). Mais bien vite, les enfants découvrent que les derniers secrets du VFD se trouvent sur cette île, et qu'il faut la quitter avant qu'il ne soit trop tard...
Un épisode de conclusion à peine plus long que les épisodes précédents, et qui m'a laissé étrangement dubitatif, au point que j'aurais préféré que la série se termine au 3x06, quitte à ce que le tout conserve une conclusion déprimante, et en suspens.
Là, pour une raison ou une autre, Daniel Handler et la production choisissent de troquer l'atmosphère maussade de la série pour un environnement ensoleillé et tropical (partiellement convaincant - les fonds verts se remarquent beaucoup), et pour un épisode particulièrement chargé en références bibliques et religieuses : l'île paradisiaque, le faux prophète, ses disciplines, le ver, la pomme, l'arbre de la connaissance, le couple qui élève un enfant qui n'est pas le leur, etc...
À l'identique, on retrouve là cette sorte de questionnement moral qui a pris le dessus sur la fin de la série, et sur lequel le scénario insiste encore en offrant à Olaf une rédemption de dernière minute, pour en faire un protagoniste tragique et misérable. Avec en prime beaucoup de moments mélodramatiques et larmoyants assez peu probants.
Tout cela ne fonctionne pas vraiment, tout comme le sort réservé à Kit (assez forcé, tout ça), ou encore le fait que la mère des Baudelaire soit loin d'apparaître sous un jour très flatteur en flashbacks (j'aime beaucoup Morena Baccarin, mais elle a laissé Lemony porter le chapeau pour la mort du père d'Olaf, et pendant que ce dernier vivait une vie en cavale, traqué par ses ennemis, elle a trouvé quelqu'un d'autre, est partie s'installer sous les Tropiques, et a eu les enfants Baudelaire, avant de revenir s'installer dans une maison très confortable... difficile de sympathiser).
Bref, un épisode final qui trahit vraiment le fait que Daniel Handler n'avait pas tout planifié à l'avance dans cette série, puisque, outre la sucrière au secret franchement décevant, on se retrouve avec une fin heureuse pour tout le monde, une fin qui évacue tous les personnages originaux créés pour la série, et qui conclut les mésaventures des Baudelaire de manière bien trop propre et optimiste pour son propre bien.
La série est terminée, la boucle est bouclée, ils vécurent heureux, blablabla... mouais.
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Après trois saisons, on ne peut nier que A Series of Unfortunate Events ait effectué un joli travail d'adaptation de la série d'ouvrages signés Handler : la direction artistique était superbe, l'interprétation plutôt bonne compte tenu des difficultés inhérentes au texte initial, et dans l'ensemble, la série a toujours été amusante à regarder...
Mais il faut aussi reconnaître que le programme était bourré de défauts plus ou moins importants, à commencer par le rythme (pas aidé par le fait que ce soit une série Netflix) : chaque roman aurait pu être résumé à un téléfilm de 90 minutes, plutôt qu'en deux épisodes d'une heure. À l'identique, la série aurait bénéficié à être moins fidèle aux gimmicks littéraires de Dan Handler, ces derniers devenant rapidement répétitifs et lassant à l'écran.
Enfin, on peut regretter que la série ait passé tant de temps à introduire et à présenter des personnages importants dans la première et la deuxième saison, pour les évacuer ou les oublier en cours de route. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est tout de même regrettable, et la saison 3 peine à rendre Kit ou Dewey Denouement aussi attachants/intéressants que Nathan Fillion, Sara Rue, ou même Will Arnett et Cobie Smulders pouvaient instantanément l'être.
Ne nous montrons cependant pas trop difficiles : en terme d'adaptation de romans pour enfants, ASUE se trouve sur le dessus du panier, malgré ses défauts. Reste maintenant à espérer que Netflix et Sonnenfeld remettront le couvert avec une autre série aux sensibilités similaires... la Famille Addams, peut-être ?
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(retrouvez aussi sur ce blog les critiques des épisodes 3x01-02, 3x03-04, 3x05-06 et celles des saisons précédentes en cliquant ici...)
Après une première saison mitigée, et deux premiers épisodes de saison 2 à l'identique, on continue cette suite des mésaventures des Orphelins Baudelaire, une suite qui a, pour le moment, apporté à l'univers des Baudelaire le duo des jumeaux Quagmire, ainsi que le frère aventurier de Lemony Snicket, interprété par Nathan Fillion.
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Ersatz Elevator (2x03-04) :
Alors que tout le monde tente de retrouver Olaf, en fuite, les Baudelaire sont confiés aux bons soins du riche Jerome Squalor (Tony Hale) et de son épouse Esmé (Lucy Punch). Mais Olaf est déjà là, sous les traits de Gunther, et il tente de séduire Mme Squalor, au grand dam des enfants ; ces derniers n'ont alors qu'une seule solution : tenter de retrouver les jumeaux Quagmire avant qu'il ne soit trop tard...
Un double épisode un peu plus "frais" et intéressant que les précédents, principalement de par son environnement (le centre-ville), qui change clairement de ce dont on a l'habitude, et de par ses nouveaux personnages (Tony Hale et Lucy Punch sont vraiment impeccables).
De plus, pour une fois, les enfants sont un peu plus actifs (du moins, dans la seconde moitié de ce récit), notamment Sunny, et ne se contentent plus d'être des pions baladés à droite et à gauche.
Cela dit, ce double épisode est écrit par Daniel Handler, et cela signifie plusieurs choses :
1) un retour à des interventions fréquentes de Lemony Snicket, et à des explications de vocabulaire pas très intéressantes.
2) du remplissage qui a tendance à tuer la moindre tension narrative (tout le passage en ballon dirigeable n'a aucun intérêt quand on sait depuis le générique de début que l'épisode se terminera durant une vente aux enchères), et ce bien que le second épisode n'atteigne même pas les 40 minutes.
3) le gimmick récurrent des dialogues assez ultra-condensés débités à 200 à l'heure.
4) et, plus étonnant, un recours de plus en plus prononcé à des blagues et à des sous-entendus graveleux qui passeront totalement au-dessus de la tête des enfants, mais étonnent un peu de la part de la série (je n'ai pas le souvenir que ces allusions aient été aussi prononcées ou notables en saison 1).
À part ça, la direction artistique reste toujours aussi impressionnante, NPH se fait plaisir en clone de Karl Lagerfeld (même si son numéro musical n'apporte rien du tout, n'a pas grand sens dans le récit, et paraît très complaisant de la part de la production), Nathan Fillion et sa bibliothécaire sont amusants (mais incapables), et le tout est heureusement un peu plus nerveux... bien que la réalisation ait tendance à retomber dans des champs/contre-champs larges et face caméra dès qu'il y a plus de deux personnes à l'écran (un peu d'originalité, que diable !).
(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1, et des épisodes 2x01-02)
La seconde saison des Orphelins Baudelaire continue, avec des défauts et des qualités toujours identiques, et un ton étrangement plus chargé en sous-entendus graveleux, principalement dans la bouche du Comte Olaf...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Vile Village (2x05-06) :
Les Baudelaire sont confiés aux habitants d'un village excentrique passionné par les oiseaux, et refusant d'utiliser tout objet mécanique. Mais rapidement, Olaf et ses sbires les retrouvent, Jacques sur leurs talons ; et lorsque ce dernier est assassiné par Olaf, les enfants se retrouvent accusés du meurtre par Olaf, déguisé en Inspecteur, et par Esmé, qui se fait passer pour le nouveau chef de la police locale...
À nouveau, la première chose qui saute aux yeux devant ce double épisode, c'est le changement total d'environnement par rapport aux précédents, et l'excellente direction artistique. Je ne le dirai jamais assez : c'est vraiment là le point fort de la série, réussir à créer un univers à la fois crédible et factice, simultanément réaliste et théâtral : typique de Sonnenfeld, à nouveau à la réalisation.
Le problème, cependant, c'est que cet univers décalé ne facilite pas les choses quand vient le moment d'instaurer des enjeux plus sérieux que la moyenne ; déjà que le format et les fréquentes interruptions de Lemony Snicket ont tendance à étouffer dans l’œuf le moindre semblant de tension ou d'énergie... ça rend les choses difficiles à vraiment prendre au sérieux.
En l'occurrence, la mort subite, hors-champ, de Jacques. Une mort qui arrive après un premier épisode d'autant plus intrigant qu'il abordait frontalement les rapports de Jacques et d'Olaf, leur ancienne amitié, etc, ce qui apportait une dynamique toute autre à la série. Et une mort qui n'a pas grand poids, ni n'est suffisamment marquante vue la folie de tout le reste du programme.
Jacques est donc évacué (Nathan Fillion me manquera), et il faut alors remplir le reste de ces deux épisodes atteignant à peine les 40-43 minutes chacun. Ce qui, Daniel Handler à l'écriture oblige, implique pas mal de remplissage - tout ce qui concerne la demeure volante, le grand final du second épisode, etc - et quelques ficelles un peu voyantes - les feuilles du carnet, et le départ des Quagmire, qui n'auront servi que de MacGuffins, le temps d'une scène et demi.
(heureusement, pas de sous-entendus graveleux, cette fois-ci, ou alors plus discrets)
Le second épisode s'avère ainsi un peu statique, avec des Baudelaire pris au piège dans une cellule, et NPH & Lucy Punch qui font leur grand numéro. Pourquoi pas (et le caméo de Mindy Sterling & compagnie en Anciens du village est sympathique), mais dans l'ensemble, le deuxième épisode ne s'avère pas vraiment à la hauteur du premier, plus intéressant dans ce qu'il sous-entendait du passé d'Olaf...
(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1, et des épisodes 2x01-02 ; 2x03-04)
Difficile de nier que la première saison des Orphelins Baudelaire m'ait laissé très mitigé : comme je l'avais développé en long, en large et en travers, dans le bilan de la saison 1 (visionnée et critiquée d'un bloc), le fait que le gimmick littéraire (et scénaristique) de Daniel Handler/Lemony Snicket soit, à la base, très répétitif, n'avait fait que renforcer le sérieux sentiment de déjà-vu provoqué par une saison se contentant, dans son ensemble, de singer tant visuellement que narrativement le film de 2004.
La série finissait donc par ressembler à une pâle copie du film de Silberling, une copie d'autant plus alourdie par le rythme mollasson typique des productions Netflix, qui rendait le visionnage de la saison 1 assez laborieux.
Autant dire que je n'étais pas forcément très impatient de commencer cette saison 2, même si le fait que le show soit enfin détaché du long-métrage joue clairement en sa faveur. Cela dit, cette année, je ne prends pas de risque, et je me contente de deux épisodes par semaine, histoire d'éviter l'overdose...
Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events - Saison 2 - The Austere Academy (2x01-02) :
Les Baudelaire arrivent à la Prufrock Preparatory School, menée d'une main de fer par le vice-principal Nero Feint (Roger Bart), et où sévit la colérique Carmelita Spats (Kitana Turnbull). Par chance, les enfants y font la connaissance des jumeaux Quagmire (Avi Lake & Dylan Kingwell) et de la bienveillante bibliothécaire, Olivia (Sara Rue), qui les aide à retrouver le livre contenant tous les secrets du VFD. Mais le Comte Olaf parvient à rejoindre le personnel de l'école, sous le déguisement du professeur de sport, Genghis, et il mène la vie dure aux élèves de l'établissement...
Une reprise pas désagréable, mais qui, en fin de compte, retombe rapidement dans les travers de la saison précédente : il n'y a pas forcément de quoi remplir 2x50 minutes, le schéma de chaque épisode est toujours aussi répétitif, et il n'y a ni grand suspense ni grande surprise quand au déroulement des événements ; les enfants arrivent quelque part, subissent de mauvais traitements, croisent un personnage bienveillant, mais Olaf arrive déguisé, parvient à tromper tout le monde (sauf les enfants), et finit par s'enfuir après avoir été démasqué.
La routine, en somme.
Ici, avec Sonnenfeld à la réalisation, et Handler au script (ce qui donne lieu à quelques moments improbables, entre une vanne amusante sur le temps écoulé entre les deux saisons, et une référence totalement déplacée aux Spice Girls), on est donc à nouveau en terrain très balisé, avec un NPH qui en fait trois tonnes en mode coach motivationnel à la Sonjay Gupta sportif, et des Baudelaire qui, à nouveau, se font éclipser par toute une panoplie de personnages secondaires toujours plus barrés : Olaf, donc, mais aussi Nero (en surjeu total), la bibliothécaire, Nathan Fillion en frère de Lemony Snicket (joli moment mélancolique entre les deux hommes, d'ailleurs), la petite Carmelita, et bien sûr les jumeaux Quagmire (très bien choisis), qui finissent presque par supplanter les Baudelaire dans le rôle des protagonistes actifs.
Avec tous ces nouveaux venus, les trois héros (la petite Sunny a bien grandi, et est nettement plus expressive et réactive qu'en saison 1) semblent à nouveau souvent victimes passives des événements, si ce n'est lors de la confrontation finale avec Olaf, qui se termine un peu en queue de poisson, et souffre d'une mise en scène un peu maladroite.
À nouveau, ce n'était pas une reprise forcément désagréable, dans l'ensemble, et la direction artistique est toujours remarquable (bien qu'un peu grisâtre, cette fois-ci), mais on reste néanmoins malheureusement dans la directe continuité de la saison précédente, pour le meilleur et pour le pire.
(retrouvez aussi sur ce blog la critique de la saison 1)
Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire (Lemony Snicket's A Series of Unfortunate Events) :
À la mort mystérieuse de leurs parents dans un incendie criminel, l'inventive Violet Baudelaire (Malina Weissman), l'intelligent Klaus (Louis Hynes), son frère, et leur petite soeur Sunny (Presley Smith) aux dents indestructibles, sont confiés par Mr Poe (K. Todd Freeman), exécuteur testamentaire, à la bonne garde du Comte Olaf (Neil Patrick Harris), supposément un parent éloigné. Mais rapidement, il apparaît qu'Olaf est un criminel de la pire espèce, prêt à tout pour faire main basse sur la fortune Baudelaire...
Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, sorti en salles de cinéma en 2004, était un film plutôt réussi et sous-estimé, qui n'a pas connu un énorme succès en salles, malgré un Oscar pour ses maquillages, et plusieurs autres nominations.
Pourtant, il avait beaucoup pour plaire : un réalisateur à la vision affirmée (Brad Silberling, réalisateur de Casper), un ton original et corrosif (tout droit tiré des romans), une direction artistique somptueuse (signée Rich Heinrichs et Coleen Atwood, habitués de Tim Burton), un Jim Carrey mémorable en Comte Olaf (un acteur personnellement courtisé par Daniel Handler, l'auteur des romans), et dans l'ensemble, une distribution très réussie.
Apparemment, cependant, à en croire les innombrables avis qui ont pullulé en ligne à l'occasion de l'annonce et de la diffusion de cette série Netflix, le film de 2004 était médiocre et inintéressant, une adaptation ratée, bordélique, avec un Jim Carrey trop cabotin et comique pour son rôle, et de manière générale, la version 2004 méritait son échec au box-office.
Il est toujours "amusant" de voir les avis "des masses populaires du web" évoluer ainsi en fonction des modes et des générations (la franchise Star Trek souffre des mêmes maux), d'autant que le film avait, à l'époque, été plutôt bien reçu ; il est donc difficile de ne pas y voir un mouvement de foule un peu hypocrite, motivé par le fait que cette fois-ci, la série Baudelaire est un projet plus "prestigieux", étant dirigé/showrunné par Barry Sonnenfeld (La Famille Addams), co-écrit par Daniel Handler, co-produit par Neil Patrick Harris (qui joue aussi Olaf et chante le générique), et diffusé sur Netflix (qui malgré tous les défauts de ses productions, semble toujours bénéficier d'un totem d'immunité inexplicable).
Un duo Sonnenfeld/Handler qui était déjà à l'origine du film de 2004, avant un départ suite à des problèmes de budget, et qui, dans l'esprit des fans, allait pouvoir se venger de cet affront en produisant une série nettement plus fidèle aux romans que le film (qui condensait les trois premiers livres en 110 minutes, contre 8 épisodes ici, couvrant les quatre premiers livres). Du moins, ça, c'était en théorie. Parce qu'en pratique...
Saison 1 :
En pratique, cette version télévisée de Baudelaire ressemble (du moins, pour ses 6 premiers épisodes) à un portage télévisé du film, portage assez réussi au niveau de la production, mais finalement assez inutile.
La direction artistique est très similaire (avec en prime une petite touche colorée de Pushing Daisies, la série de Bryan Fuller produite par Sonnenfeld), le ton est globalement identique, l'adaptation des romans aussi fidèle, et, peut-être plus gênant, plutôt que d'incarner un Comte Olaf plus sombre et menaçant (comme l'espérait le web), Neil Patrick Harris cabotine tout autant que Jim Carrey, tout en donnant constamment l'impression de faire un cosplay du Comte Olaf de Carrey.
(assez moyen, le cosplay, d'ailleurs, puisque la perruque de NPH déséquilibre sa silhouette en lui faisant une grosse tête disproportionnée, alors que le Olaf de Carrey avait une silhouette toute en longueur et menaçante)
C'est vraiment un problème récurrent de la série : l'impression d'assister à une sorte d'adaptation télévisée du film, une sorte de remake/suite, aux rôles principaux recastés au plus près, et sans réelle plus-value.
Alors certes, il y a bien des sous-intrigues secondaires centrées sur la société secrète VFD, et sur Will Arnett/Cobie Smulders (que l'on tente un temps de nous faire passer pour le Père/la Mère Baudelaire, une feinte qui ne fonctionne pas vraiment, même si c'est assez amusant que Cobie soit créditée en tant que "Mother") ; il y a bien un Lemony Snicket nettement plus présent que dans le film, et intégré de manière originale au récit et à l'écran ; et il y a bien quelques digressions rajoutées spécialement pour étoffer la série et les épisodes.
Mais tout cela participe à un autre problème récurrent de cette série : son rythme défaillant. Malgré ses huit épisodes à peine, Baudelaire est en effet atteinte du syndrome Netflix : tout est trop long, les romans (assez courts) sont délayés en deux parties pouvant aller de 38 à 65 minutes, la narration de Snicket finit par être saoulante et redondante (tout comme les gags à base de définition de tel ou tel mot, ou de répétition par les personnages de ce que vient de dire le narrateur, gags qui deviennent systématiques et répétitifs de par la manière dont ils sont intégrés au script), bref, ça manque cruellement de dynamisme et de rythme (à contrario de Pushing Daisies, qui avait la touche de folie et l'énergie de Fuller pour faire fonctionner son univers décalé).
Et comme les six premiers épisodes ne sont qu'une redite du film, difficile de ne pas commencer à s'ennuyer au bout d'un moment.
D'autant que le ton très particulier de l'ensemble est assez fluctuant et inabouti : on sent que la série tente de trouver un juste équilibre entre pseudo-macabre mélancolique et satire décalée, entre humour littéraire et narratif et pastiche des récits victoriens, entre détails subtils et gags répétés ad nauseum... mais l'équilibre n'est pas vraiment là, et le show oscille constamment entre les deux extrêmes, sans jamais trouver comment parvenir à les fusionner de manière satisfaisante (ce qui ramène au problème de rythme récurrent de la série). Mention spéciale aux vannes ponctuelles faisant référence à Uber ou au mode de streaming de la série, vannes qui seront clairement dépassées dans 5 ans, incompréhensibles dans 10 ans, et qui jurent particulièrement avec l'univers intemporel du show.
Au niveau de la distribution, pas grand chose à dire : les acteurs sont bien choisis, même si tout le monde a tendance à se mettre au diapason de Neil Patrick Harris, pour cabotiner allègrement, quitte à faire passer tous ces adultes pour des bouffons (ce qui est un peu le but, quelque part). Tout le monde... sauf les orphelins Baudelaire.
Malheureusement, le trio est tellement terne et en retrait qu'il se fait totalement éclipser par tout ce qui l'entoure, que ce soit la direction artistique ou le jeu des autres personnages (notamment l'entourage d'Olaf, ici plus développé) ; un peu regrettable, d'autant que l'interprète de Klaus est un peu transparent (le personnage n'est pas des plus faciles à mettre en valeur, cela dit), et que Sunny est (pour être gentil) assez ratée : contrairement à la Sunny du film, la fillette est ici beaucoup plus jeune, et par conséquent, nettement moins réactive.
Les 3/4 du temps, lorsqu'elle n'est pas remplacée par un poupon inanimé dans les bras de Violet, ou intégrée numériquement dans les plans pour espérer avoir une réaction utilisable, la fillette reste totalement indifférente à ce qui l'entoure, et son babillage numérique ne fonctionne pas vraiment à l'écran.
En résumé, Baudelaire ne bénéficie pas du tout du binge watching popularisé par Netflix : longs et bavards, les épisodes souffrent aussi du caractère répétitif des romans, qui est d'autant plus souligné par ce format Netflix. Et les faiblesses de rythme se répercutent directement sur l'écriture, à tous les niveaux : humour inégal d'un scénariste à l'autre, déséquilibre entre premier et second degré, personnages principaux éclipsés par toute la folie qui les entoure, menace trop diluée pour être efficace, etc...
En fait, en regardant la série, plus encore qu'en lisant les ouvrages, on a par moments presque l'impression d'un auteur (et ici, d'une équipe composée de Daniel Handler et de trois scénaristes débutants) ayant trouvé un gimmick d'humour littéraire, et l'appliquant systématiquement à chaque épisode et à chaque scène, ce qui en atténue à chaque utilisation l'impact et l'efficacité : vers la fin de la saison, je commençais vraiment à en avoir assez de ces répétitions et explications incessantes, de ces effets de style mécaniques et de ces dialogues à rallonge, alors même que le script faisait par ailleurs du surplace.
Et malgré l'accueil unanimement positif des critiques, qui se sont empressés de proclamer la supériorité indubitable de la série sur le film... je ne peux m'empêcher de penser que si les deux oeuvres partagent 90% de leur ADN, les 10% restant sont à l'avantage du long-métrage : Olaf y reste plus menaçant (Carrey est naturellement plus inquiétant que NPH, désolé), péripéties plus rythmées, musique plus mémorable (quoique le générique d'ouverture du show est assez mémorable, un peu comme l'était la chanson du petit Elfe dans le film), effets spéciaux forcément plus convaincants (la maison qui se casse en deux, au secours), rendu forcément moins factice et artificiel... et surtout, script écrit par un véritable scénariste (le scénariste de Galaxy Quest !!!).
Et je ne peux que me demander quel est le public visé par cette saison 1 : les enfants s'ennuieront probablement, les fans du film risquent de trouver le tout redondant, les binge watchers de trouver le show répétitif et mou, le grand public risque de rester à la porte d'un mélange inégal de tons et de genres... ne reste alors que les fans hardcore des livres, qui forment, sans surprise, l'essentiel des critiques dithyrambiques de ce show.
Personnellement, me trouvant au croisement de plusieurs de ces catégories, je dois dire que le visionnage de la première saison des Orphelins Baudelaire a été bien moins enthousiasmant que ce à quoi je m'attendais : j'ai lu les livres, j'apprécie le film, j'aime l'univers, mais je suis resté assez déçu par l'adaptation de Sonnenfeld, qui tombe plus souvent à plat qu'elle ne fonctionne. Cela dit, ce n'est pas mauvais, en soi, c'est très bien produit, et je me demande comment j'aurais réagi si j'avais découvert cet univers plus jeune, sans avoir lu les premiers romans ni vu le film (à en juger par les réactions très dubitatives dans mon entourage, le charme n'opère pas forcément sur ce type de public).
D'ailleurs, il est assez parlant de voir que les deux derniers épisodes de la saison permettent enfin à Baudelaire de s'écarter un peu de l'ombre du métrage, pour aborder de l'inédit. Bon, là aussi, c'est toujours très mal rythmé, trop bavard, et pas toujours très pertinent (la chanson de fin totalement WTF, qui transforme subitement le show en comédie musicale), mais cela permet de sortir un peu des sentiers battus (l'arrivée de Catherine O'Hara en ex du Comte Olaf y fait pour beaucoup dans ce regain d'intérêt, en changeant un peu la dynamique de la série et de ses personnages), et je reste tout de même curieux de voir ce que la saison 2 pourra donner, libérée de cet héritage filmique encombrant, et ayant de nouveaux protagonistes avec lesquels jouer.
En espérant que la production apprenne de ses erreurs... mais vu que les critiques américains ne trouvent que des qualités à ce Baudelaire, j'en doute.
Si l'on excepte le dernier Avengers, peu de sorties 2017 ou 2018 véritablement mémorables passées en revue ce mois-ci, hormis Moi, Tonya, un bio-pic sympathique, bien qu'inabouti.
C'est principalement au niveau des documentaires que le mois s'avère satisfaisant, avec un Team Foxcatcher marquant, un Betting On Zero frustrant (en bien comme en mal), et un Call Me Lucky plutôt instructif, à défaut d'être totalement pertinent.
Tout le reste ? Bof.
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Film du mois :
Pas de véritable compétition au dernier Marvel, si l'on excepte les documentaires : Infinity War domine sans difficultés ce mois d'avril, et conclue en beauté dix ans de productions de la Maison des Idées, apportant un point d'orgue remarquable au MCU tel qu'on le connaissait jusqu'à présent. Vite, la suite !!
Flop du mois :
Un duel entre Cook-Off ! et Woody Woodpecker, deux comédies tout simplement ratées et mal écrites, avec, juste derrière elles, Pacific Rim 2 et Atomic Blonde, deux sorties nettement plus conséquentes et travaillées qui, si elles sont techniquement mieux notées que certains autres films de ce mois, m'ont aussi beaucoup plus déçu, en regard de mes attentes et du niveau thèorique de ces productions.
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Petit écran :
Le mois d'avril a été chargé en séries (que vous pouvez retrouver ici), et fut l'occasion de passer en revue quelques pilotes insipides (Alex, Inc, Splitting Up Together et Syren), de conclure la première saison de Westworld (une saison qui m'a laissé une impression mitigée mais pas forcément négative), de continuer l'intégrale de Black Mirror (dont le ton peine toujours à me convaincre vraiment), de découvrir les nouvelles fournées d'épisodes de The Tick (un programme amusant mais au ton un peu inégal) et de Santa Clarita Diet (une saison 2 un peu creuse et faisant du surplace sur bien des fronts), et enfin d'entamer la seconde saison des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire, toujours aussi bien produites...
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À venir :
En mai, sur le blog des Téléphages Anonymes, on tue Hasselhoff, on chasse Pierre Lapin, on pille des tombes avec Lara, on affronte le Capitaine Superslip, on explore le Miroitement avec Natalie Portman, on mène à leur terme les mésaventures des jeunes Baudelaire, et on rêve électrique avec Philip K. Dick...
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien....
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
La Famille Willoughby (The Willoughbys - 2020) :
Méprisés et délaissés par leurs parents (Jane Krakowski, Martin Short), les enfants Willoughby (Will Forte, Maya Rudolph, Sean Cullen) décident de s'improviser orphelins, en envoyant leurs parents à l'autre bout du monde. Mais les services sociaux s'emparent d'eux, et ils ne peuvent désormais compter que sur leur ingéniosité et leur lien indéfectible pour s'en sortir, avec l'aide de Linda (Maya Rudolph), leur nourrice excentrique...
Un long-métrage d'animation adapté de livres pour enfants, et produit pour Netflix par les studios Bron Animation (un nom qui n'évoque pas grand chose au cinéphile que je suis, si ce n'est le très médiocre Henchmen), pour une sortie en plein milieu du confinement : pas sûr qu'il y ait vraiment là de quoi justifier l'accueil critique enthousiaste que ce métrage a reçu, mais bon...
Rythme effréné, visuels saturés et acidulés, propos familial gentillet, casting vocal compétent (Ricky Gervais, Will Forte, Maya Rudolph, Terry Crews, Martin Short, Jane Krakowski), direction artistique prononcée, il y avait effectivement là de quoi distraire les enfants cloîtrés à domicile, et je suppose que, pour la plupart des parents, c'était amplement suffisant.
En ce qui me concerne, je n'ai pas franchement accroché à la proposition Willoughbys. En partie parce que le tout m'a paru inutilement hystérique et gentiment décousu, certes, mais aussi et surtout parce que ça m'a semblé étrangement dérivatif : la relation passionnée des parents est clairement modelée sur celle de Gomez et Morticia Addams, les malheurs d'enfants débrouillards évoquent immédiatement les Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire, tout comme la narration sarcastique et désabusée d'un personnage extérieur, la musique au clavecin primesautier rappelle tour à tour Burton et les Addams...
Alors certes, c'est assez réussi visuellement, et c'est suffisamment excentrique pour intriguer, mais dans l'ensemble, la mayonnaise n'a pas pris pour moi, et je suis resté globalement de marbre devant ces Willoughbys décalés.
3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
C'est le mois d'août, il fait chaud, et les Téléphages Anonymes partent explorer des contrées lointaines à la recherche de l'aventure...
Le Monde (presque) perdu (Land of the Lost - 2009) :
Paléontologue excentrique, Rick Marshall (Will Ferrell) est la risée de ses collègues, car persuadé de pouvoir ouvrir un portail à travers le temps, pour visiter le passé. Son seul soutien, la charmante Holly Cantrell (Anna Friel), le convainc de se rendre avec elle dans une grotte, au milieu du désert, où Will Stanton (Danny McBride) tente de faire du lieu étrange une attraction touristique. Mais rapidement, le trio se retrouve projeté dans une dimension inconnue, loin dans le passé, où il croisent Cha-Ka (Jorma Taccone), un jeune primate très amical, ainsi que des dinosaures, et un peuple d'hommes-lézards étranges, les Sleestaks...
Vague adaptation de la série Land of the Lost des années 70 (inédite chez nous), programme gentiment fauché mais néanmoins culte outre-atlantique, ce film commet l'erreur fatale de s'ériger en parodie de la série qu'il adapte : en lieu et place d'un film d'aventures avec de l'humour, on a ici droit à une farce graveleuse et bas-de-plafond dans laquelle Ferrell et McBride font leur numéro habituel.
Alors quand déjà, il y a dix ans, on trouvait que le numéro en question commençait à être lassant et répétitif, autant dire qu'en 2019, c'est quasi-imbuvable ; Ferrell fait son Ricky Bobby, McBride fait son Kenny Powers, Anna Friel semble être la seule à prendre le tout au sérieux, et les mini-sketches se succèdent, sans grand rythme ou structure narrative.
Pourtant, à la réalisation, c'est Brad Silberling : le réalisateur de Casper et des Orphelins Baudelaire fait habituellement dans les films plus stylisés et subtils, ou du moins, plus maîtrisés. Mais là, Ferrell et McBride parasitent ce qui aurait pu être un film familial, et en font une comédie à la Adam McKay, qui n'ose cependant pas aller totalement dans le registre de la comédie classée R, et n'est jamais assez dynamique pour être un bon film d'aventures.
Le film a donc le postérieur entre deux chaises, ni drôle, ni rythmé, trop parodique pour être intéressant, et trop spectaculaire (et avec un budget trop important) pour fonctionner sur le plan de la comédie débile et décomplexée ; malgré quelques séquences qui, prises indépendamment, fonctionnent, Land of the Lost finit par être une potacherie quelconque, plate et décousue, avec une direction artistique et une bande originale certes très réussies, mais qui ne laisse pas le moindre souvenir à peine le film terminé.
(et pour ne rien arranger, le flop intégral du métrage a condamné Silberling à une carrière de réalisateur de DTV et de tv... comme si c'était lui le responsable de ce naufrage)
2/6
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Noël est terminé, mais chez les Téléphages Anonymes, c'est toujours l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefest, et ce jusqu'à mi-janvier...
Sous les Lumières de Noël (The Christmas Temp - 2019) :
Artiste en panne de créativité, Hazel (Sara Canning) accepte bon gré mal gré la proposition de sa sœur pour se sortir de sa torpeur et se renflouer un peu financièrement : créer la décoration de Noël d'un grand hôtel, géré par Jonah (Robin Dunne). Mais rapidement, elle va s'apercevoir qu'elle n'est pas insensible à ce dernier, et elle va commencer à retrouver l'inspiration...
Un téléfilm Lifetime de fin de saison, dont le titre, le scénario, et les divers résumés publiés ici ou là n'ont plus grand chose à voir les uns avec les autres - ce qui témoigne généralement d'un projet remanié encore et encore, et en lequel la chaîne n'avait pas grande confiance.
Pourtant, le résultat final n'est pas pire (ni meilleur) que la majorité des téléfilms de Noël diffusés jusqu'à présent en 2019. Il est compétent, il n'est pas particulièrement fauché, Sara Canning (déjà vue dans Les Orphelins Baudelaire et les Banana Splits) est efficace (et rappelle un peu Anna Chlumsky, bizarrement), et le tout se déroule tranquillement à l'écran.
Seulement voilà : en tant que film mineur de la saison, le métrage souffre d'une distribution secondaire assez transparente (Julian Richings excepté), et son lead masculin, Robin Dunne, n'est guère plus marquant.
À l'image du film, Dunne est un acteur compétent, il peut même se montrer amusant (vers la fin du film, il a quelques scènes de remplissage comique avec des ouvriers et un policier, et si ces scènes arrivent comme un cheveu sur la soupe, elles ne sont pas désastreuses pour autant) mais disons que niveau charisme, sex-appeal ou charme, c'est l'encéphalogramme plat.
Et donc sa relation avec Canning ne donne jamais l'impression d'être autre chose que de l'amitié, même lorsqu'ils sont sur le point de s'embrasser.
Et puis il faut bien avouer que, comme souvent dans les films de ce genre, dès qu'un personnage se présente comme "artiste", il est fréquemment à baffer dans ses prétentions auteurisantes et pseudo-profondes. Il faut entendre l'héroïne décrire son travail et l'importance de celui-ci... arg.
C'est dommage, car avec un meilleur script, l'énergie de Canning aurait pu donner quelque chose d'intéressant. Là, c'est aussitôt vu, aussitôt oublié.
2.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Ma vie de chat (Nine Lives - 2016) :
Égocentrique et plongé dans son travail, Tom Brand (Kevin Spacey), a oublié d'acheter à sa fille (Malina Weissman) le cadeau d'anniversaire de ses rêves : un chat. Au dernier moment, en plein orage, il se précipite dans la boutique de l'étrange Felix Perkins (Christopher Walken), et en ressort avec un félin. Mais un accident va plonger Brand dans le coma, et le faire se réveiller dans la peau du matou. De quoi lui permettre de passer un ultime moment en famille, et de découvrir cette dernière sous un autre jour...
Tout de suite, je vais donner les deux qualités principales de ce film : Malina Weissman et Jennifer Garner se donnent à fond dans leurs rôles, et le chat principal est plutôt adorable (quand il n'est pas numérique).
À part ça, le film est un ratage total. Pourtant, Barry Sonnenfeld est aux commandes de cette coproduction franco-américano-chinoise (ce même Barry Sonnenfeld qui réutilisera Malina Weissman dans Les Orphelins Baudelaire), et l'on devine, ici ou là, un côté plus stylisé, saturé et surréaliste que l'on pouvait percevoir dans Pushing Daisies et dans les autres films récents du réalisateur.
Mais non, on devine, à tous les niveaux de cette production Europa, que le film a été tourné pour profiter d'une quelconque subvention, pour justifier un investissement, ou simplement pour remplir un fond de catalogue, tant rien ici n'est particulièrement bien travaillé, finalisé ou abouti.
Le script est basique au possible (c'est du niveau d'un téléfilm Disney Channel), le casting est assez improbable (on ne croit jamais à la famille formée par Spacey, antipathique, Garner et Weissman), les effets spéciaux et les incrustations sont souvent approximatifs, les bruitages agaçants au possible (tous les miaulements du chat - et ils sont nombreux, car il ne se tait jamais - semblent bruités à la bouche par Spacey ou par un autre doubleur) et, parmi les cinq scénaristes à l'origine du script, il doit y en avoir un qui déteste les chats, puisque le film les présente comme fainéants, égoïstes, froids et distants, et explique, dès son introduction, que leurs maîtres sont (pour faire simple) stupides et manipulés.
Alors dans l'absolu, ce n'est pas non plus totalement faux de décrire ces chers félins ainsi, mais le tout donne l'impression d'un certain mépris des scénaristes pour ce qu'ils écrivent, un script alimentaire rédigé en pilotage automatique, sous-développé, et qui se termine de manière assez bâclée.
Un ratage, donc.
1.5/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Un mois des plus moyens, sur le blog des Téléphages Anonymes. Pas vraiment de catastrophe, mais pas vraiment de bon film non plus, juste pléthore de films moyens, tournant entre 2.5 et 3.5/6, avec parfois un petit supplément d'âme qui leur vaut quelques dixièmes de point supplémentaires.
Mais vraiment, pas grand chose de mémorable à se mettre sous la dent... et c'est bien dommage.
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# Film du mois :
Vraiment pas grand chose à signaler, ce mois-ci, hormis un Batman vs les Tortues Ninja amusant, et des documentaires sympathiques... sans plus. Mention spéciale à ce cher Détective Pikachu, très imparfait, mais une bonne surprise néanmoins.
# Flop du mois :
Là, il y a le choix. Mettons de côté Quantum of Solace, sorti depuis bien trop longtemps, et concentrons-nous sur les films plus récents : Men In Black 4, sous-développé, Aladdin, inutile et bordélique, Glass, atteint du syndrome Shyamalan... et bien sûr, mon flop du mois, Dark Phoenix, un film tellement dépourvu d'énergie et d'intérêt, qu'il rejoint prestement le bas du classement de la franchise X-men.
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# Petit écran :
En juin, sur le blog, on a eu droit à Shrill (dont je ne suis clairement pas le cœur de cible), à la deuxième et ultime saison de Ryan Hansen (bien plus efficace que la précédente), et nous avons attaqué la dernière saison des Baudelaire, à la conclusion assez inégale. Et puis il y a le début de la Twilight Zone de Peele, qui commence très mal...
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# À venir :
Un mois de juillet à deux facettes sur le blog des Téléphages Anonymes, avec à partir du 14 juillet, une semaine Comédie française (avec du Kad, du Kev Adams, du Gad, du Monsieur Poulpe, du Ngijol, et du Nicky Larson...) ; autour de cette semaine, le programme habituel du blog, avec des kaijus royaux, des gens du village, un Keanu Reeves assassin, Simba, les exploits de Mysterio, ou encore la vie secrète de nos chers animaux. Et bien sûr, les séries, avec la fin de la saison de la Twilight Zone de Peele, et la dernière fournée de Black Mirror.
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Un mois de mai qui, contre toute attente, a été l'occasion pour moi de ne pas me précipiter en salles pour aller découvrir toutes les grosses sorties du moment.
Non seulement par manque de temps, mais aussi par manque d'envie - Deadpool premier du nom était sympathique, mais pas forcément au point de me ruer en salles pour voir sa suite au prix fort ; et ne parlons même pas de Solo, un désastre de casting, de production et de promotion (et qui va probablement être le premier Star Wars nouvelle génération que je n'aurai pas vu en salle à sa sortie) - ; néanmoins, en ce mois de mai, tout de même pas mal de films atteignent la moyenne, ce qui fait toujours plaisir.
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- Film du mois :
Deux documentaires, Lost Heroes et André le Géant, se partagent la plus haute marche du podium, à la fois complets, intéressants, et amusants, tandis que juste en dessous, le talent de Steven Spielberg permet à Ready Player One de surnager un peu au-dessus de la masse (ce qui n'était clairement pas gagné, soyons francs).
- Flop du mois :
Aucun film en dessous de 2/6, ce mois-ci, ce qui est assez rafraîchissant, et une assez bonne nouvelle pour moi - d'autant que les 2/6 en question (Mute, Tomb Raider) ne sont pas des désastres pour autant, et restent des déceptions plus qu'autre chose.
La palme revient cependant à Nobody Speak, un documentaire hypocrite s'érigeant en défense de la liberté de la presse, alors qu'au nom de celle-ci, il ne fait que nier les libertés individuelles de chacun... à éviter.
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# Petit écran :
Ce mois-ci, la saison 2 des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire a su me réconcilier avec la série, en apportant enfin de vrais enjeux, et en sachant se détacher du film de Brad Silberling. La fin de saison 3 de Black Mirror, par contre, ne m'a pas particulièrement plus séduit que les précédentes, tout comme la première moitié de la saison 3 de Fuller House,les Electric Dreams de K. Dick, ou Ninjak vs the Valiant Universe.
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# À venir :
En juin, sur le blog des Téléphages Anonymes, on traque les réplicants avec Ryan Gosling, on démolit Chicago avec des animaux mutants et The Rock, on part aux JO d'hiver avec Eddie l'Aigle, on enquête sur les Sélénites et sur Lunopolis, on observe la mort de Staline, on voyage dans l'espace-temps avec Oprah Winfrey, on part dans l'arène avec Ferdinand, et on se perd dans l'espace sur Netflix...
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Rashida Jones, Deon Cole et Jere Burns dans une sitcom produite (et partiellement dirigée/interprétée) par Steve Carrell et sa femme, sur Angie Tribeca (Rashida Jones), super-inspectrice au sein d'une brigade totalement déjantée et absurde, avec laquelle elle enquête sur des crimes toujours plus improbables.
Angie Tribeca saison 1 :
(critique effectuée lors la diffusion initiale, en Janvier 2016)
Énormément de guests, dans cette saison 1, parmi lesquels Lisa Kudrow, Alfred Molina, Gary Cole, Adam Scott, James Franco, Jeff Dunham, Sarah Chalke, John Michael Higgins, Amy Smart, David Koechner, Keegan Michael-Key, Cecily Strong, Gene Simmons, Danny Trejo, Ryan Hansen...
On est ici dans de la grosse parodie absurde et débile à la ZAZ, directement inspirée des Mr. Gun (Sledge Hammer), de Police Squad/Y-a-t-il un Flic... ?, et des films Alarme Fatale... et quand je dis "directement inspirée", j'entends par là qu'à de nombreuses reprises, j'ai eu l'impression de voir des gags et des scènes directement reprises de tous ces modèles.
Ce qui n'aide pas vraiment Angie Tribeca à se forger sa propre identité, d'autant que les gags de la série ne fonctionnent qu'une fois sur deux ou trois, en étant généreux : la plupart du temps, ces gags sont soit beaucoup trop faciles et attendus, soit étirés trop longtemps, ou bien sont répétés jusqu'à plus soif, et ils finissent par tomber à plat, lassants.
Surtout lorsqu'ils ne sont pas drôles : il y a vraiment un abus de vannes "littérales" , façon "prenez donc un siège" = le personnage saisit une chaise et la tient à bout de bras, ou encore "les médias sont déjà en train de renifler dans le coin" = plan sur des journalistes qui tournent en rond, à quatre pattes, en train de renifler partout.
Une fois de temps en temps, ça passe. Répétées dans chaque épisode, voire plusieurs fois par épisode, voire même plusieurs fois dans une même scène, c'est l'overdose et on se contente de lever les yeux au ciel (un peu comme pour les gimmicks "littéraires" des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire), malgré la bonne volonté et l'énergie de la distribution (une distribution en surjeu complet et volontaire, ce qui tend aussi à affaiblir l'impact de certaines vannes, en soulignant d'autant plus un décalage bien forcé).
Et on touche là aussi aux limites du format binge-watching popularisé par Netflix : ici, TBS, la chaîne de production, a lancé la série d'un bloc, avec un marathon de 25 heures non-stop, diffusant ces 10 premiers épisodes en boucle pendant une journée. Autant dire que l'overdose était instantanée, et qu'il était bien difficile de finir la première saison d'une traite.
Heureusement pour le show, son écriture s'améliore progressivement, jusqu'à devenir gentiment sympathique à partir de la mi-saison... mais bon : la première saison d'Angie Tribeca reste dérivative, et oubliable malgré son absurdité, d'autant plus que des séries comme NTSF:SD:SUV:: ou Brooklyn 99 marchent sur les mêmes plates-bandes, et sont (ou étaient, dans le cas de NTSF) clairement un niveau au-dessus de cet Angie Tribeca.
(cela dit, Rashida est toujours ♥♥♥♥)
Angie Tribeca saison 2 :
(critique effectuée en Mars 2017)
Un an après la saison 1, Angie Tribeca (Rashida Jones) se réveille de son coma pour découvrir que Geils (Hayes MacArthur) et le Dr. Scholls (Andrée Vermeulen) sont désormais ensemble, et que le Sergent Pepper (James Franco), son ex-partenaire et amant, est peut-être toujours en vie. Mais la mystérieuse organisation Mayhem Global semble bien décidée à saboter les élections municipales à venir, et Angie doit mener l'enquête...
Avec Jon Hamm, Rhys Darby, Busy Phillips, James Franco, David Walton, Kevin Pollak, Heather Graham, Danny Pudi, Mary McCormack, Maya Rudolph, Noah Wyle, Eriq La Salle, Saul Rubinek, les membres de plusieurs boybands, Jonathan Frakes, Ed Begley Jr, Peggy Lipton, Nancy Carrell...
Une seconde saison diffusée six mois après la première, et qui prend totalement le contre-pied de celle-ci, puisque non seulement toute l'équipe des scénaristes de la saison 1 est passée à la trappe (ne reste que l'un des showrunners), mais en plus, la série change totalement de style et de format : on oublie totalement les épisodes indépendants, pour installer une intrigue de fond sur Mayhem Global/James Franco, on adopte un ton plus sérieux et sombre (y compris visuellement) et on se débarrasse de la plupart des jeux de mots et des gags ultra-parodiques de la saison 1 (ceux qui faisaient ressembler le show à un photocopillage des aventures de Frank Drebin), pour se concentrer sur un humour moins prononcé, plus "subtil" (par exemple, les mésaventures du chien partenaire de Deon Cole et le légiste excentrique interprété par Molina sont nettement moins présents, et le hurlement de fin de générique d'ouverture, façon Les Experts Miami, disparaît totalement), plus près d'un Brooklyn 99 que d'un film des ZAZ.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que le côté absurde a été oublié, loin de là : il est juste nettement plus modéré (mais parfois complètement aléatoire et non-sensique, au point de paraître totalement hors-sujet et plat).
Malheureusement, ça n'améliore pas le show pour autant, car il souffre toujours d'un timing comique assez inégal, avec des gags qui s'éternisent, et durent beaucoup trop longtemps pour être efficaces... un problème que le nouveau format n'améliore guère, puisqu'en se concentrant sur une intrigue de fond pas particulièrement passionnante, la série perd énormément en rythme et en dynamisme.
D'autant qu'on a du mal à se passionner pour le triangle Tribeca/Geils/Scholls (aucun des acteurs n'a d'alchimie avec les deux autres), ou pour l'histoire de Mayhem Global : le show prend tellement peu au sérieux son univers en temps normal qu'en tentant de nous impliquer dans une histoire plus "dramatique", ou dans des relations amoureuses, il vise complètement à côté de la cible, et le tout tombe à plat.
Bref, une saison sérialisée qui a beau essayer de faire des parodies à droite et à gauche (Alerte à Malibu, Scorpion/Les Experts Cyber, The Social Network, Castle, etc), et de donner un peu d'épaisseur à son univers et à ses personnages, elle n'arrive pas à convaincre plus que lors de ses dix premiers épisodes.
Les problèmes sont différents (j'ai même envie de dire qu'ils sont radicalement opposés, la plupart du temps), mais le résultat est le même : Angie Tribeca est regardable, elle est même régulièrement amusante, mais au final, elle reste hautement anecdotique.