Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Halloween approche lentement, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à début Novembre...
P.O.V. - A Cursed Film (P.O.V. - Norowareta Film) :
Mirai Shida et Haruna Kawaguchi, deux jeunes actrices japonaises, présentent une émission spéciale consacrée aux phénomènes paranormaux, dans laquelle elles passent en revue des vidéos envoyées par des spectateurs. Mais rapidement, il s'avère que les vidéos du jour montrent toutes l'école d'Haruna, supposément hantée par l'esprit d'une institutrice suicidée. Incapable d'arrêter ces vidéos, l'équipe de production décide de débarrasser l'école de cet esprit maléfique, sous l'oeil de leurs caméras et des deux jeunes filles...
Un found footage japonais réalisé par Norio Tsuruta (responsable d'un segment de Masters of Horror), et qui suit globalement les conventions du genre, sans jamais s'avérer particulièrement effrayant ou convaincant.
Le problème principal du métrage, c'est qu'il est structuré en trois grandes parties : la première (la mise en place) se déroule principalement dans des studios où se filme l'émission. Ça ne casse pas trois pattes à un canard unijambiste, mais ça se regarde tranquillement.
La seconde partie, malheureusement, plombe tout le film : dès que l'on arrive dans l'école, et que l'enquête (très peu palpitante) commence, tout le monde commence à surjouer (ou à mal jouer, tout simplement), la caméra tremble dans tous les sens, et les effets sont tellement peu crédibles que ce P.O.V. perd tout son intérêt, et agace presque.
Et puis, 15-20 minutes avant la fin du film, arrive le générique de fin, après une scène plate au possible.
Le récit reprend pourtant après ce générique, pour tenter de jouer la carte du méta, en montrant les deux héroïnes, dans une salle de cinéma vide, en train de découvrir le film que nous venons de voir : à l'initiative de leurs producteurs, elles revivent ainsi l'expérience, tout en étant à nouveau filmées, et on regarde donc des images retrouvées de personnes regardant des images retrouvées qui, à un moment, montrent des personnes regardant des images retrouvées.
Une mise en abîme pas forcément inintéressante (en tout cas plus intéressante que l'histoire en elle-même), mais qui finit par, à nouveau, tomber un peu à plat.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine (tant que j'arriverai à tenir la cadence ^^), et des mini critiques d'une dizaine de lignes, tout au plus.
Mondwest (Westworld) :
Parc d'attractions révolutionnaire et futuriste, Delos propose à ses visiteurs aisées de faire l'expérience de trois univers différents - un monde médiéval, la Rome antique, et le Far-West - pour en devenir les héros ou les criminels, et y réaliser tous leurs fantasmes, en interagissant avec des androïdes à l'apparence humaine. Mais comme Blane (James Brolin) et Martin (Richard Benjamin), deux visiteurs, vont rapidement s'en apercevoir, une étrange épidémie de pannes et de malfonctions se propage parmi les robots, qui commencent à se rebeller contre leur programmation...
Histoire de se préparer à l'adaptation télévisée de cette histoire par HBO (diffusion dès le 2 Octobre), retour sur ce film écrit et réalisé par Michael Crichton ; adapté de son oeuvre, ce métrage est un peu, en l'essence, une ébauche de son Jurassic Park, qui, à mi-parcours, deviendrait un proto-Terminator, avec Yul Brynner en robot meurtrier implacable.
Une oeuvre intéressante, donc, notamment visuellement, mais il en ressort une étrange impression de mou et de nonchalance, qui nuit grandement au récit.
Plus paradoxal encore, la grosse heure de mise en place avant que Yul ne passe vraiment à l'acte ne résulte jamais vraiment en une montée en puissance et en pression maîtrisée : Crichton peine vraiment à rythmer son récit, à lui donner un ton cohérent et homogène, voire même à développer ses personnages au-delà du simple archétype.
Certes, le changement de protagoniste apparent (tout le monde pense que Brolin est le héros viril, et Richard Benjamin son sidekick ; lorsque Brolin meurt, le spectateur ne sait plus à quel saint se vouer) fonctionne et déstabilise brièvement... mais le problème, c'est que Benjamin n'a pas grand charisme, et que tout le dernier tiers du film est, à nouveau, étrangement nonchalant, avec un Martin qui déambule tranquillement dans des couloirs alors qu'il a un robot assassin à ses trousses.
C'est véritablement ce déficit de tension et d'urgence qui pénalise le métrage, ainsi qu'un manque d'ampleur étrange (mais compréhensible vu le budget et l'époque) : plutôt que de montrer un chaos généralisé, à l'échelle du parc, Crichton se concentre donc sur la traque de Benjamin par Yul Brinner, une traque le plus souvent solitaire, dans des couloirs et des environnements déserts.
Dommage : le potentiel est là, mais l'exécution pèche.
3/6 (demain, Westworld 2, alias Les Rescapés du Futur)
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Les Soeurs Anderson (Perfect Sisters) :
Filles d'une mère alcoolique (Mira Sorvino), Sandra (Abigail Breslin) et Beth (Georgie Henley) Andersen ont une relation fusionnelle et imaginative, qui leur permet de faire face à leur quotidien assez médiocre. Jusqu'au jour où, tout en refusant de se soigner, leur mère se trouve un nouveau compagnon, violent et pervers, qui menace les deux adolescentes. Celles-ci décident alors de passer aux choses sérieuses, et de se débarrasser de leur mère en planifiant son meurtre, afin de toucher son assurance-vie, et d'être confiées à la garde de leur tante...
Thriller canadien adaptant une histoire vraie, forcément très romancée, et qui présente ses deux protagonistes principales sous un jour un peu trop favorable compte tenu de leurs actes, avec narration en voix off de leur point de vue, antoagonistes caricaturaux, etc.
En fait, le tout pourrait très bien passer tel quel sur la chaîne Lifetime, tant ce métrage en a l'originalité, la qualité, le budget, la tendance à placer ses personnages féminins en victimes de la société et des hommes, et le rendu visuel.
On pense occasionnellement à Créatures Célestes (notamment dans les "visions"), mais sans le talent ou l'inspiration, et avec un étrange sens de l'humour assez déplacé dans certaines scènes (comme lorsque les deux soeurs imaginent toutes les manières dont elles pourraient tuer leur mère).
Bref, un film pas très intéressant ni original dans son approche, à la plus-value inexistante, et qui ne vaut vraiment que pour l'interprétation de Breslin et de Henley.
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Suicide Squad - Le Prix de l'Enfer :
Afin de mettre la main sur un objet mystérieux aux pouvoirs improbables, Amanda Waller (Vanessa Williams) décide de former la Suicide Squad, en réunissant Deadshot (Christian Slater), Harley Quinn (Tara Strong), Bronze Tiger (Billy Brown), Captain Boomerang (Liam McIntyre), Killer Frost (Kristin Bauer van Straten) et Copperhead (Gideon Emery). Mais de nombreux autres criminels - parmi lesquels Vandal Savage et Zoom - ont aussi des vues sur leur objectif...
Dernier long-métrage animé prenant place dans l'univers DC, ce SSHtP se veut une sorte de version grindhouse/film d'exploitation de ce monde et de ces personnages, comme en atteste la musique assez clichée, et l'effet vieille pellicule qui orne ponctuellement l'image.
Dans l'absolu, pourquoi pas : c'est ce qu'aurait dû être le film de David Ayer, et ça permet à ce dessin animé d'être globalement assez décomplexé.
Car dans le genre, SSHtP n'y va pas par quatre chemins : c'est gentiment bourrin (les personnages meurent dans des débordements de sang et des explosions de crâne assez grotesques, à la Ken le Survivant), les personnages ont des apparences improbables (j'ai bien aimé la Banshee punkette), ça racole gentiment, et on a droit à des digressions gratuites vraiment pas indispensables, mais amusantes (toute la sous-intrigue sur le Doctor Fate strip-teaseur ressemble vraiment à du remplissage, mais ça reste néanmoins sympathique).
Cela dit, le tout traîne gentiment en longueur, et après la trouzemillième fusillade, le tout devient assez répétitif, d'autant que ça se résume à une chasse au macguffin pas très originale ou intrigante, mettant en scène des seconds couteaux particulièrement peu inspirants, sous-développés (entre Bronze Tiger et Scandal Savage, on a le choix au niveau des clones bancals de Wolverine), et au doublage très inégal.
Bref, c'est très inégal, mais ça se regarde, et c'est toujours mieux que la version en prises de vue réelles. Ce qui n'est pas difficile, convenons-en.
Un petit 3/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Pendant deux semaines, à l'occasion de la Saint Valentin, place aux grands sentiments et à la séduction, avec des critiques quotidiennes de films romantiques...
Superintelligence (2020) :
Moyenne sous tous rapports, Carol (Melissa McCarthy) découvre un beau jour qu'une intelligence artificielle dotée de la voix de James Corden l'a choisie pour décider du sort de l'humanité. Pendant 3 jours, l'entité cybernétique omniprésente va ainsi observer (et aider) Carol dans ses rapports avec George (Bobby Cannavale), son ex, et au terme de ce délai, le sort des humains sera déterminé...
Une comédie d'anticipation HBO Max signée de Ben Falcone (l'époux de Melissa McCarthy, qui tient par ailleurs un petit rôle dans le film) qui part d'un postulat semi-intéressant (on ne peut pas dire que "l'entité qui choisit un quidam pour décider du sort de l'humanité dans son ensemble" soit un postulat particulièrement original, mais il peut être amusant s'il est bien traité) pour en faire une comédie romantique assez classique, pas forcément désagréable (Cannavale et McCarthy ont un bon timing comique et une bonne alchimie) mais parasitée par des moments de slapstick inutile, et par tout l'aspect techno-thriller qui évolue en parallèle (avec les agents gouvernementaux incapables, etc).
Qui plus est, le tout s'avère assez longuet, d'autant que la conclusion du métrage est, en fin de compte, totalement prévisible et plate, puisque l'intelligence artificielle qui finit par épargner les humains après avoir appris le véritable sens de la nature humaine, blablabla, c'est vraiment commun au possible.
2.5/6
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Le Noël Rêvé d'Angela (Angela's Christmas Wish - 2020) :
Parce qu'elle est bien décidée à offrir à sa mère un cadeau de Noël exceptionnel, Angela se met en tête de partir pour l'Australie, afin d'aller y chercher son père qui travaille sur place. Mais plus facile à dire qu'à faire, en 1915, pour une petite fille qui n'a d'autre ressource que sa bonne volonté...
Suite du Noël d'Angela de 2018, un court-métrage irlandais d'une vingtaine de minutes déjà diffusé sur Netflix, et chroniqué en ces pages : un petit film assez mignon, plein de bons sentiments et de réactions enfantines sincères, inspiré d'une nouvelle emplie des souvenirs familiaux de son auteur.
Pour cette suite, on prend les mêmes (ou presque : la famille de l'auteur original n'est pas impliquée dans ce projet) et on recommence, pour un métrage deux fois plus long (45 minutes), qui garde toutes les qualités de l'original, en en variant un peu la formule et en y rajoutant une petite touche de mélancolie typique de la période 1914-1918.
Légers bémols, pour moi : le rythme légèrement inégal, et une réaction plutôt exagérée et "théâtrale" d'Angela quand elle retrouve son père (un peu plus de sobriété dans l'animation aurait été la bienvenue).
Mais dans l'ensemble, ça reste tout aussi recommandable que le premier opus.
4/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...
Noël approche, et chez les Téléphages Anonymes, c'est donc l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
La Chasse au trésor de Noël (Christmas Scavenger Hunt - 2019) :
Lorsque Belinda (Kim Shaw) rentre dans sa bourgade natale à l'occasion des fêtes de Noël, c'est pour y conclure la vente d'un vieux musée à un développeur immobilier. Mais sur place, elle se retrouve embarquée dans la traditionnelle chasse au trésor de Noël de la ville, et elle doit faire équipe avec son ex-petit-ami, Dustin (Kevin McGarry)...
Un téléfilm Hallmark pas forcément désagréable à suivre, mais dont on sent que c'est un métrage indépendant acheté par Hallmark, et repassé au filtre de la chaîne pour y être diffusé : entre les paysages véritablement enneigés, le concept même du métrage (la chasse au trésor, qui propulse le récit vers l'avant), l'énergie un peu différente du tout, et son casting secondaire (Tom Arnold, le nez bouché et à bout de souffle !?), on perçoit qu'il y a là un film moins formaté qui tente de subsister, mais qui est submergé par les clichés imposés par le cahier des charges Hallmark : montages à gogo, fiancé obsédé par son métier, héroïne qui revient dans sa ville natale et retrouve son ex, relation conflictuelle avec ce dernier, enfant qui fait le souhait de voir sa mère militaire rentrer pour Noël, éléments festifs insérés à la truelle, méchant développeur immobilier qui menace de raser un lieu historique, etc...
Ce formatage tire ainsi un peu le tout vers le bas (notamment au niveau du rythme, gentiment cassé par tous les passages obligés du scénario), ainsi que certains choix de casting (Tom Arnold, donc, mais aussi le personnage de la meilleure copine de l'héroïne, totalement transparente, et même cette dernière, une Kim Shaw déjà vue dans Un Réveillon sur Mesure, et dont les expressions parfois un peu forcées ou ahuries peuvent frustrer - même si, au demeurant, elle est assez sympathique) mais Christmas Scavenger Hunt reste un téléfilm tout à fait regardable, à défaut d'être très mémorable.
3/6 (mention spéciale à la rupture adulte et mature, ce qui est rare)
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Noël vient à peine de se terminer, et chez les Téléphages Anonymes, c'est toujours l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
La Partition perdue de Noël (Our Christmas Love Song - 2019) :
Star de la country mondialement connue, Melody Jones (Alicia Witt) est soudain accusée d'avoir plagié sa nouvelle chanson de Noël par la chanteuse qui lui a tout appris (Karen Kruper). Bien décidée à se défendre, Melody retourne alors dans sa ville natale, dans l'Indiana, pour y retrouver les partitions de cette chanson, écrite durant son enfance. Mais sur place, elle reprend goût à la vie tranquille de la bourgade, et renoue avec Chase (Brendan Hines), son ex-petit ami musicien avec qui elle avait rompu lorsque sa carrière a commencé à décoller...
Pas désagréable, ce téléfilm Hallmark Movies & Mysteries, dont je n'attendais pourtant absolument rien : de la country, une histoire aux grandes lignes cousues de fil blanc et bourrées des clichés habituels Hallmark, une Alicia Witt aux tics de jeu et de diction de plus en plus prononcés à mesure que le temps passe...
Et puis finalement, la bonne humeur de Brendan Hines, sa relation ludique et décontractée avec Alicia Witt, la petite Anna Anderson Epp, les scènes légères entre Hines et Ava Darrach-Gagnon (qui interprète sa sœur), tout cela a fait que le téléfilm est assez bien passé, aidé par un budget décoration et direction artistique apparemment plus confortable que la moyenne (ou du moins, mieux exploité).
Après, il reste toujours des clichés bien honteux (le beau-frère militaire, les rebondissements tous télégraphiés), et les chansons de Melody Jones sont globalement assez insipides et génériques (bien trop pour mériter un tel engouement ou une telle carrière, comme souvent dès qu'un personnage de fiction est supposé être "ultra-talentueux" dans un domaine artistique), mais dans l'ensemble, ça se regarde.
3.5/6
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Un Noël tombé du ciel (Operation Christmas Drop - 2020) :
Assistante auprès d'une membre du congrès américain (Virginia Madsen), Erica (Kat Graham) est envoyée, pour Noël, sur une base militaire située au Guam pour y évaluer sa nécessité, et potentiellement la fermer, après qu'un article ait été publié au sujet de ses activités festives peu réglementaires. Sur place, elle rencontre le séduisant Andrew (Alexander Ludwig), militaire en charge de ces festivités, et qui ne voit pas d'un très bon œil l'arrivée de la jeune femme...
Un téléfilm Netflix de Noël assez ensoleillé et tropical... et c'est bien là, avec son duo principal sympathique, l'un des seuls points vraiment positifs du tout : les décors naturels sont paradisiaques, et il fait beau. Après, le reste... mouais.
Passons sur le côté propagande pour l'armée américaine (le Christmas Drop est une opération annuelle bien réelle, etc, et tout le film insiste sur la générosité et la bienveillance des troupes US qui aident ces pauvres sauvages autochtones démunis et primitifs) : le vrai problème, c'est que l'ensemble du métrage est particulièrement plat et générique, entre une écriture assez laborieuse (toute l'hostilité initiale entre Andrew et Erica parait très artificielle et forcée), des personnages assez sommaires (la méchante congresswoman au cœur de pierre, qui a un revirement de dernière minute quasi-larmoyant), quelques moments niais (Erica qui fait don de son sac à main à une fillette) et un déroulement globalement dépourvu de rythme et d'énergie, plus proche d'une production de l'office du tourisme de Guam que d'un récit scripté et intéressant.
Un bon gros bof, qui n'exploite jamais vraiment le potentiel de son couple principal.
2.25/6 (pour les paysages)
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My Birthday Romance (2020) :
Lasse de devoir toujours se justifier auprès de ses parents (P. Lynn Johnson, Garry Chalk), qui tentent constamment de lui trouver un compagnon, Callie (Ali Cobrin) passe un marché avec Will (Jesse Hutch), un ami de son frère Kyle (Charles Cottier) : tous deux célibataires, sans la moindre intention de se caser, ils vont faire semblant d'être ensemble pendant quelques temps, jusqu'à la fête d'anniversaire de Callie, organisée par sa famille... mais le duo va se rapprocher de manière inattendue.
Une production Reel One qui semble avoir été tournée avec, en ligne de mire, l'une des chaînes câblés américaines du type ION ou UpTV, et qui a tous les atours d'une rom-com générique de ce type, notamment Jesse Hutch en love interest, une meilleure copine ethnique, une nièce adorable (Eva Brooke Baker), une scène de cuisine en duo qui devient un montage musical, et une héroïne (interprétée par la sympathique Ali Cobrin) qui travaille dans l'événementiel (elle possède une entreprise de traiteur).
On est donc en terrain très balisé et familier (d'autant plus lorsque l'on a visionné Holidate il y a peu de temps), avec un ton pas trop sérieux (tout ce qui a trait au frère de l'héroïne est assez léger), des parents assez insistants mais plutôt sympathiques, un mixage musical parfois trop présent, et un aveu final un peu trop plat pour être vraiment efficace.
Rien de particulièrement mauvais, rien de particulièrement bon, mais un couple principal qui fonctionne bien (d'ailleurs, il en va de même pour le couple secondaire) : c'est toujours ça de pris.
3/6
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À la folie (Like Crazy - 2011) :
Anglaise, Anna (Felicity Jones) étudie à Los Angeles, où elle tombe éperdument amoureuse de Jacob (Anton Yelchin). Mais alors que tout va bien pour eux, le visa d'Anna expire, et la voilà contrainte de retourner au Royaume-Uni, sans moyen de revenir voir Jacob. Leur relation fusionnelle connaît un sérieux coup de frein, et ils vont tous deux tenter de la faire fonctionner à distance malgré les épreuves et les infidélités...
Un drame sentimental indépendant et transatlantique, qui a pour particularité d'avoir été tourné de manière semi-improvisée, à partir d'un script de base laissant libre court aux acteurs pour inventer des dialogues.
Et cela donne aux réactions et à la relation d'Anna et Jacob un véritable naturel, surtout dans ses premiers instants, lorsqu'elle est encore hésitante et balbutiante. Ce naturalisme se retrouve à tous les niveaux de la production, combiné à un certain minimalisme de la bande originale, pour un résultat assez joli, malgré quelques moments un peu trop attendus et évidents.
À noter la présence au casting d'Alex Kingston dans le rôle de la mère de Felicity Jones, et de Jennifer Lawrence dans celui de sa "rivale" dans le cœur de Jacob.
4/6
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Olympic Dreams (2020) :
Lors des Jeux Olympiques de PyeongChang, en 2018, un dentiste volontaire américain (Nick Kroll) rencontre une jeune skieuse de fond (Alexi Pappas) bourrée de doutes, et s'éprend d'elle...
Une comédie romantique tournée dans le village olympique de PeyongChang, en plein milieu des J.O. de 2018, et profitant au maximum de son cadre et des athlètes présents, pour des échanges tous plus ou moins improvisés entre Kroll ou Pappas et leurs interlocuteurs.
Le seul vrai problème, en fait, de ce qui ressemble par moments à une variation plus ouvertement romantique de Lost in Translation (le couple improbable entre une très jeune femme et un homme nettement plus âgé, le cadre exotique et isolant, la relation discrète) mâtinée de Sasha Baron Cohen (pour les interactions semi-improvisées avec les athlètes et le personnel local, mais sans la méchanceté ou l'humour de Cohen), c'est que si l'on excepte son cadre certes original et unique, il ne reste qu'une rom-com indépendante assez basique et peu mémorable, tournée par le mari de Pappas.
Cette dernière y est un peu trop fébrile, névrosée, dépressive et échevelée pour être vraiment attachante (cela dit, étant elle-même ex-athlète olympique, ses doutes et ses états d'âme sentent le vécu), Kroll est en mode mineur et relativement sobre, et la nécessité d'une improvisation quasi-constante apporte un certain flottement au tout, flottement qui fait que la romance ne prend jamais totalement (d'autant que progressivement, l'intérêt de ce cadre unique s'étiole à mesure que le couple en devenir joue les touristes et se rapproche).
Bref, ce n'est pas particulièrement mauvais, c'est simplement assez anecdotique sorti de son environnement assez unique.
3/6 (mais sans le cadre olympique, ça vaudrait un peu moins)
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Une romance sans fin (Love on Repeat, aka Stuck Out of Love - 2019) :
Architecte peu satisfaite de son poste actuel, Amber (Jen Lilley) est célibataire depuis peu, après avoir rompu avec son collègue Kevin (Jonathan Bennett), séduisant mais un peu idiot. Un matin, elle se réveille, et réalise qu'elle revit sans cesse la pire journée de sa vie...
Un téléfilm Marvista qui ressemble fortement à une production refusée par Hallmark, ION ou UpTV, avec sa distribution habituée de ces chaînes, sa production assez fauchée (visuellement, tout est saturé, avec une colorimétrie plutôt laide), son surjeu un peu forcé, et son script très dérivatif : le film ne s'en cache pas, et le titre français est encore plus clair à ce sujet, on est là dans une énième relecture d'Un Jour sans Fin, avec une (petite) dose de romance entre Lilley et Andrew Lawrence.
Alors forcément, ça a des avantages et des inconvénients évidents : la formule est éprouvée, et difficile à saboter, mais elle est aussi plus qu'éventée. C'est un peu ce qui plombe cette version : un récit vraiment générique, en constant pilotage automatique, et qui n'apporte pas grand chose à ce concept.
À partir de là, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent, à part une petite référence cachée à Star Trek lors d'une recherche internet sur le "déjà vu". Ce n'est pas un téléfilm calamiteux, et si l'on apprécie la distribution, ça passe, mais on aimerait tout de même un peu plus de folie et d'originalité.
2.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
L'Hôtel des Coups de Foudre (Forever in my Heart - 2019) :
Cinq ans après quitté l'Irlande, où elle travaillait dans une auberge familiale, et avoir laissé derrière elle Charlie O'Hanlon (Jack Turner), son compagnon de l'époque, Jenna (Merritt Patterson), une cadre américaine, revient dans le secteur, à l'occasion d'une visite professionnelle. Là, malgré ses fiançailles avec Dave (Blake Berris), elle retrouve Charlie et retombe sous son charme, alors même qu'elle découvre que l'auberge est en difficultés financières...
Une comédie romantique Hallmark au titre à peu près aussi générique que son scénario, ce qui s'avère son plus gros point faible. Parce que dans l'absolu, Merritt Patterson est sympathique, le couple des meilleurs amis locaux (mené par une Róisín O’Donovan très amusante) est attachant, et le tournage sur place, en Irlande, donne lieu à des extérieurs plutôt charmants... mais le tout est tellement plat, quelconque, et dépourvu d'énergie (un peu à l'image de l'interprétation de Jack Turner, qui semble confondre "accent irlandais" avec "je marmonne tous mes dialogues de manière presque inaudible et le souffle court") qu'il est difficile de s'y intéresser plus que ça.
Décevant : pour une fois que Hallmark sortait un peu des sentiers battus, avec un couple déjà établi et qui se retrouve, et un tournage en Irlande, on pouvait s'attendre à un peu d'originalité. Mais non, on se retrouve avec quelque chose de vraiment insipide et d'inintéressant. *soupir*
2 + 0.25 pour l'Irlande = 2.25/6
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Noël vient à peine de se terminer, et chez les Téléphages Anonymes, c'est toujours l'heure de la Christmas Yulefest, et de son marathon de cinéma festif pendant tout le mois de décembre...
La Fiancée de Noël (Christmas on my Mind - 2019) :
Lorsqu'elle réapparaît à Bedford Harbor, dans le Maine, Lucy Lovett (Ashley Greene) est perdue : retrouvée amnésique avec une robe de mariée dans les bras, elle se pense toujours fiancée à Zach Callahan (Andrew Walker), dont elle est pourtant séparée depuis des années. Malgré tout, et avec l'aide de sa collègue et amie Anna (Donna Benedicto), la jeune femme va renouer avec son ex, et va redécouvrir qui elle est réellement en prenant part aux festivités de Noël de la ville...
Ce Christmas on My Mind aurait pu jouer la carte de l'amnésie légère et rigolote, comme plusieurs films Hallmark avant elle (Romance d'Automne, Noël avec un Inconnu, Un Noël mémorable...), et cela aurait bien convenu au couple formé par Greene et Walker, dynamique et attachant.
À la place, cependant, le film a opté pour une direction mélodrame sincère, sérieux et tout en demi-mesure, qui décline très mollement un scénario convenu aux figures imposées Hallmark désormais insupportables à ce point de la saison (le concours de bonhommes de neige, le concours de cuisine, le choix et la décoration du sapin, le dialogue "- Vous formez un joli petit couple. - Ah, mais non, il y a confusion, on n'est pas ensemble.") avec une énergie très très faible, un rythme assez indolent, et une quelque chose de nonchalant dans son écriture.
Ce n'est pas que c'est mauvais, mais c'est... mou et générique. Les deux rivaux amoureux sont mous et générique, les ruptures sont molles et génériques, les quiproquos sont mous et génériques, les festivités sont molles et génériques, les réactions de chacun à cette amnésie sont molles et génériques, bref, à la fin, on ne retient absolument rien du métrage, si ce n'est la collègue ethnique de service, assez dynamique et sympathique, et les extérieurs portuaires enneigés, assez jolis.
2.5/6 (si c'était arrivé plus tôt dans la saison, j'aurais peut-être mis la moyenne)
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Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Come to Daddy (2020) :
Après des décennies de séparation, Norval Greenwood (Elijah Wood), un DJ aisé vivant à Beverly Hills, reçoit une lettre de son père Brian, l'invitant à venir lui rendre visite dans son chalet, au fin fond de l'Oregon. Mais sur place, Brian (Stephen McHattie) se montre violent, incontrôlable et meurt d'une crise cardiaque... juste à temps pour que Norval réalise que Brian se nomme en fait Gordon, et que le véritable Brian, son père (Martin Donovan), est enchaîné au sous-sol.
Comédie noire qui passe d'un métrage tendu à un portrait du deuil d'un personnage atteint de daddy issues, avant de virer, dans son dernier tiers, en thriller déglingué, Come to Daddy est le premier long-métrage de son réalisateur, par ailleurs producteur néozélandais de Deathgasm, de Housebound et des ABCs of Death.
Mélange des genres, donc, et mélange des sensibilités, puisque le tout est écrit par un Anglais : on a donc de l'humour néozélandais, de l'humour anglais, des digressions non-sensiques, des personnages tous bizarres, et un récit qui vire, vers la fin, au jeu de massacre durant lequel Elijah Wood s'en prend plein la tête.
Pas désagréable, dans l'ensemble, mais les ruptures de ton et les virages du récit se font fréquemment au détriment de son homogénéité et de sa structure : le film paraît un peu décousu, ses diverses sections peinent à conserver un même niveau d'intérêt, et au final, l'essai n'est que partiellement transformé.
3.25/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Lego Scooby-Doo : Mystère sur la plage ! (LEGO Scooby-Doo! Blowout Beach Bash - 2017) :
Accusés d'être rabat-joies, Fred et Velma décident d'emmener le Scooby Gang à Blowout Beach, pour s'y lâcher totalement, et devenir le Roi et la Reine de la grande fête de la ville. Mais sur place, ils trouvent un site déserté, et apprennent bien vite que les fantômes de deux pirates hantent les lieux...
Un Scooby-doo Lego qui m'a particulièrement frustré, à la fois par son environnement constamment ensoleillé, lumineux, coloré festif, que par son côté étrangement ringard. Sorti en 2017, ce Lego Scooby a donc été conçu un an/un an et demi plus tôt, ce qui nous amène en 2015-2016 ; et c'est précisément à cette période que Disney Channel, de son côté, a sorti Teen Beach 2, la suite de Teen Beach Party, comédie musicale adolescente dans la lignée de High School Musical.
Des succès d'audience rendant hommage aux films de plage des années 60 et qui, visiblement, ont incité les producteurs de ce Lego Scooby à faire de même. Résultat : ce Blowout Beach Bash a des séquences musicales, de la danse rétro façon 60s, des protagonistes au QI étrangement bas (y compris Fred et Velma, qui semblent avoir régressé au niveau adolescent des années 60 pendant le plus clair du film), des antagonistes caricaturaux (les deux enfants des hôteliers sont des clones de Sharpay et Ryan, de High School Musical), et une menace surnaturelle qui est tout simplement absente de la première demi-heure du métrage.
Coincé par son hommage à un cinéma dont aucun de ses jeunes spectateurs n'aura les codes, ce Blowout Beach Bash s'avère ainsi particulièrement insipide et générique, se trainant mollement tout au long de son récit, jusqu'à une (double) conclusion bien trop éventée pour son propre bien.
Alors, oui, visuellement et techniquement, c'est abouti, mais l'aspect créatif du film est son vrai point faible, à mon avis, et ce qui a fait que je me suis profondément ennuyé.
2/6
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Nightmare Island (Blumhouse's Fantasy Island - 2020) :
Grands gagnants d'un concours, un groupe de touristes arrivent sur une île étrange, baptisée l'Île Fantastique, où ils sont accueillis par Mr. Roarke (Michael Peña). Ce dernier leur explique que l'île exauce le souhait le plus profond de chacun : pour Bradley (Ryan Hansen) et Brax (Jimmy O. Yang), c'est une fête sans fin ; pour le policier Patrick (Austin Stowell), c'est s'engager dans l'armée, comme son père ; pour Elena (Maggie Q), c'est accepter une demande en mariage autrefois refusée ; Melanie (Lucy Hale), enfin, veut se venger d'une ancienne rivale. Mais ces souhaits prennent un tour sinistre, car l'île recèle un sombre secret...
Adaptation très libre de la série l'Île Fantastique par la maison de production Blumhouse, ce métrage écrit et filmé par le réalisateur de Kick-Ass 2, d'Action ou Vérité, et des Mémoires d'un Assassin International ne semble jamais savoir ce qu'il veut être.
Bref, ça ne fonctionne jamais vraiment : à la limite, la première partie se regarde, mais le reste du film ne décolle jamais, tentant (en vain) de créer le suspense et la tension, assénant quelques coups de coude au spectateur à la recherche de références à la série originale (la toute fin, notamment), et déroulant un récit assez générique, trop souvent prévisible et éventé, et aux effets spéciaux quelconques.
À oublier très vite, donc.
1.5/6
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Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Borat : Nouvelle Mission (Borat Subsequent Moviefilm : Delivery of Prodigious Bribe to American Regime for Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan - 2020) :
Suite aux événements du premier film, Borat (Sasha Baron Cohen) est devenu un paria dans son pays natal. Jusqu'au jour où son gouvernement décide de le renvoyer aux USA pour offrir un cadeau au vice-président Mike Pence... mais contre toute attente, Borat se retrouve sur place avec Tutar (Maria Bakalova) une fille dont il ignore tout.
Confession : je n'ai jamais été ultra-fan de tout ce qui est caméra cachée, et par conséquent, les films de Sasha Baron Cohen n'ont jamais particulièrement fonctionné sur moi - tout en reconnaissant sans problème leurs qualités, leur message, et l'intérêt de présenter un miroir semi-déformant au visage d'une Amérique trop satisfaite et hypocrite.
En 2020, à l'aube d'une élection décisive, Borat et ses pérégrinations politiquement incorrectes sont d'autant plus pertinentes, et il faut bien avouer qu'en regardant certaines des séquences du film (l'avortement, Rudy Giuliani...), on retrouve bien le mordant du premier film, et son désir de pousser le bouchon toujours plus loin, pour voir jusqu'où les Américains sont prêts à tolérer les dérives idéologiques d'autrui, tant qu'elles n'empiètent pas sur leur petite vie.
Et ça fonctionne globalement, d'autant que le tout est ancré par une ligne narrative, en filigrane, celle de Borat et de sa fille (excellente Maria Bakalova, qui vole la vedette à Cohen) : une histoire de paternité, de féminisme, d'acceptation et de tolérance toujours traitée à la sauce Borat, certes, mais qui donne une sorte de sincérité à ce récit plutôt absurde.
Après, il reste toujours le problème récurrent de ce type de films, qui effectue un travail d'équilibriste constant entre séquences scénarisées et caméras cachées, au point de brouiller parfois un peu trop les cartes...
Mais bon, dans l'ensemble, c'était tout de même plutôt amusant à suivre.
4/6
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En dépit de l'engouement critique outre-atlantique (comme toujours dès que le personnage de Harley Quinn est concerné, avec son supposé message d'émancipation), la première saison de cette série d'animation m'avait laissé plutôt dubitatif, rendu perplexe par un programme aussi schizophrène que son héroïne : un début immature et vulgaire, une première moitié de saison parfois discutable (mais globalement amusante), et une deuxième moitié partant en vrille dans des directions pas forcément toutes probantes, mais où l'ultra-violence rigolarde dominait pour accompagner les aventures post-apocalyptiques de Harley...
Place à la saison 2, une saison dont je ne sais pas vraiment quoi attendre, si ce n'est à la très forte probabilité d'une bonne dose de shipping entre Ivy et Harley, l'un des points de la saison 1 les plus critiqués par les fans (Ivy avait été placée dans une relation amoureuse, sortie de nulle part, avec... Kiteman !?)...
Harley Quinn, saison 2 (2020) :
Congelée pendant deux mois, Harley est secourue par ses alliés, et découvre que, en son absence, et en l'absence de Batman, Gotham a été ravagée : les membres de l'Injustice League ont partagé les restes de la ville... mais Harley est bien décidée à leur donner une bonne leçon, l'un après l'autre.
À nouveau, une saison à la structure assez inégale. La première moitié de la saison, en effet, se consacre à la revanche d'Harley sur ses ennemis, une revanche qui commence par Pingouin (violemment exécuté), puis passe à Riddler (qui s'est installé dans l'université locale, et y sert de Doyen), avant d'enchaîner avec le Dr. Trapp, et avec Mr Freeze.
De quoi permettre aux scénaristes de varier les ambiances, de continuer dans la violence gratuite et ultra-sanglante, et de parodier l'univers de Batman, avec son Gordon (vraiment trop) pathétique et loser, son Robin miniature assez risible, etc.
Mais cette première moitié de saison est globalement agréable à suivre, profitant de son cadre improbable (Gotham City est en ruines, et les USA s'en désolidarisent) pour narrer l'origin story de Batgirl (visuellement très proche de la Batgirl of Burnside des comics) et pour réinventer Freeze de manière absurde - tout en conservant son côté tragique.
Agréable à suivre, sans être parfaite : outre les sbires de Harley, aux intrigues secondaires pas toujours probantes, les scénaristes, désireux de contrer les critiques de la saison 1, mettent fortement l'accent sur le côté shipping, avec en ligne de mire, la relation Harley/Ivy. Une relation pourtant longtemps présentée comme celle de deux meilleures copines inséparables, d'autant plus que l'écriture passe toute cette moitié de saison à renforcer la sincérité de la relation Ivy/Kiteman et des sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, alors qu'ils préparent leur mariage.
Et puis, à mi-parcours, c'est le drame. Faut-il blâmer le confinement et le chaos qui en a découlé, difficile à dire, mais la série fait quelques sorties de route, semblant se perdre un peu dans ses errances : un épisode métadiscursif (qui se moque au passage des incels du web critiquant le show et soutenant la Snyder Cut) sans Harley et Ivy, consacré à un Batman handicapé moteur et immature, qui refuse de voir Batgirl lui voler la vedette et endosse une armure à la Iron Man (avec parodie de Knightfall à la clef contre Bane), puis un épisode sur Harley et Ivy qui se persuadent qu'un barman est en fait le Joker revenu à son état normal, amnésique (l'occasion de gros flashbacks sur la première rencontre d'Harley avec Ivy, le Joker, Dent, etc)... et enfin, l'épisode où tout bascule : envoyées dans le "Trou" de Bane pour y être rééduquées par ce dernier, Harley et Ivy finissent par s'embrasser après un sauvetage de dernière minute.
En théorie, pourquoi pas, et d'ailleurs, cette évolution de la relation Harley/Ivy a été (forcément) très bien accueillie par le web.
Le problème, c'est qu'elle est écrite avec la subtilité d'une série pour ados de la CW, comme le prouve la suite de la saison : les deux femmes refusent de parler de ce baiser, Harley (frustrée et jalouse) pique une crise et fait un détour par Apokolips parce qu'elle veut détruire la Terre, et toute la bande part fêter l'enterrement de vie de jeune fille d'Ivy sur l'île de Themiscyra... ce qui mène à deux nuits de passion alcoolisée entre les deux femmes.
À partir de là, on tombe vraiment dans les clichés du genre, les non-dits, les mensonges, le triangle amoureux avec Kiteman qui ignore tout de cette aventure extraconjugale, et n'a pas voix au chapitre... ça aurait pu fonctionner avec plus de subtilité, si la série n'avait pas passé deux saisons à mettre en place Ivy/Kiteman, si le tout ne ressemblait pas aux pires heures de Rachel/Ross dans Friends, et si ce n'était pas d'une simplicité binaire assez typiquement américaine.
(je ne demande pas non plus à ce que Harley, Ivy et Kiteman se mettent en trouple, mais bon, là, on passe presque en un claquement de doigt de "Poison Ivy, hétéro amoureuse et satisfaite sur le point de se marier" à "Poison Ivy, lesbienne menteuse et infidèle incapable de contrôler ses pulsions"... et Kiteman est le dindon de la farce, dans cette affaire)
M'enfin bon. Vu que je suis l'un des rares à émettre une objection sur la manière dont cette relation a été écrite, j'en déduis que pour la plupart des gens, le résultat Ivy+Harley est plus important que la façon d'aboutir à ce résultat (et ce n'est pas la fin de saison, avec Kiteman qui voit le mariage de ses rêves ruiné et préfère partir en laissant Ivy et Harley ensemble, pour un final à la Thelma et Louise, qui y change quoi que ce soit).
Bref, passons sur cette relation fanservice que j'ai trouvée forcée et artificielle, et saluons cependant la manière dont l'ensemble de la saison a été construite : si l'on excepte les errances de mi-parcours, et certaines idées dont on se demande qui les a validées (King Shark a droit à une parodie assez lamentable d'Aquaman et de la Petite Sirène, avec un crabe jamaïcain qui chante sur les différentes manières de faire caca sous la mer ; un caméo de George Lopez ; la caractérisation bitchy de Catwoman ; "Tim Burton"), la seconde moitié de saison parvient à réutiliser de multiples éléments mis en place précédemment, pour conclure le tout de manière cohérente.
L'excursion vers Apokolips, suggérée par Dr. Psycho, amène ainsi Gotham à être envahie par les Paradémons de Darkseid, laissés sans contrôle : de quoi motiver Gordon à cesser de boire, et à reprendre la ville. D'autant que Psycho trahit tout le monde, prend le contrôle des Paradémons, et réduit Gotham à feu et à sang. Ne reste qu'une solution : retrouver la Justice League, enfermée en fin de saison 1 dans le livre de la Reine des Fables. Et le seul à savoir où se trouve ce livre, c'est le Joker, amnésique.
Tout se lie donc plutôt bien, notamment le personnage du Joker qui, une fois de nouveau en possession de ses moyens, décide que finalement, il va essayer de conserver la relation amoureuse qu'il avait, sous son identité de barman, avec une mère de famille. Était-ce bien nécessaire, cependant, de faire ouvrir et fermer un épisode par la plante carnivore en mode discussion de stoner sur canapé, et qui souligne à maintes reprises de manière mi-goguenarde, mi-sérieuse, à quel point la saison est bien écrite et pensée à l'avance ?
En conclusion de ce bilan bien plus long que prévu, j'ai préféré cette saison 1 à la première, et ce malgré la façon dont la relation Ivy/Harley a été écrite. Moins gratuitement vulgaire, moins puérile, plus excentrique et audacieuse, cette saison 2 fonctionne mieux, sans être pour autant un chef d'œuvre du genre. C'est amusant (j'ai un faible pour le Clayface de Tudyk), ça se regarde facilement, mais ça ne vole pas forcément très haut.
Mais en même temps, qu'attendre d'autre d'une version de l'univers DC où tous les personnages, héros comme méchants, sont plus ou moins débiles et caricaturaux... ?
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Et cette semaine, le blog se met à l'heure de l'Irlande, pour célébrer la Saint Patrick !
Wild Mountain Thyme (2020) :
Rosemary Muldoon (Emily Blunt) et Anthony Reilly (Jamie Dornan) ont grandi dans des fermes irlandaises voisines, séparées par un morceau de terrain qui, depuis toujours, fait l'objet de tensions entre les deux familles. Jusqu'à ce que Adam (Jon Hamm), cousin américain d'Anthony, arrive en Irlande, bien décidé à hériter de la ferme Reilly : lorsqu'il rencontre Rosemary, Adam est séduit... mais Anthony, lui, ne voit pas l'arrivant d'un très bon œil.
Sur la base de ce résumé et de l'affiche de Wild Mountain Thyme, on aurait pu croire à une comédie romantique irlandaise des plus passionnées et légères, ou à un drame sentimental qui aurait probablement pu trouver une place dans la quinzaine Saint Valentin du mois de février dernier...
Mais non. Wild Mountain Thyme est une adaptation, par son auteur (par ailleurs scénariste de Moonstruck et scénariste/réalisateur de Joe contre le volcan), d'une pièce de théâtre tout sauf romantique, et cela se ressent immédiatement à l'écran : dialogues ampoulés, artificiels et datés, manque cruel d'ampleur et de variété, le tout est vraiment limité dans ses ambitions et particulièrement mal géré au niveau du rythme.
C'est donc très plat, dans l'ensemble, malgré de beaux paysages, une musique appropriée et des acteurs très compétents : malheureusement, avec un tel film à 85 % sans romance, avec des accents assez bancals (Christopher Walken en patriarche irlandais, ça fonctionne très moyennement), des clichés à gogo sur l'Irlande, ses habitants et la manière dont ils sont habituellement portés à l'écran, et avec une écriture si laborieuse (et je ne parle même pas du twist de fin totalement WTF, censé expliquer le pourquoi de la non-romance entre les deux protagonistes, mais qui ne parvient à susciter que le rire et/ou la désolation, au choix - en tout cas, ça justifie un peu le titre français), difficile de se passionner pour ce qui est raconté.
C'est raté, en somme.
1.5/6
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Seven Stages to Achieve Eternal Bliss (2020) :
Lorsqu'ils emménagent dans leur nouvel appartement de Los Angeles, Paul (Sam Huntington) et Claire (Kate Micucci) découvrent rapidement que le lieu est le site du suicide d'un gourou, Storsh (Taika Waititi), et que ses disciples s'introduisent régulièrement sur place pour se suicider dans la baignoire. Face à l'indifférence de la police (Dan Harmon), le couple commence alors à se prendre au jeu, d'autant que la philosophie de Storsh recèle de précieux conseils de vie que Paul et Claire mettent en application...
Une comédie noire vaguement horrifique (il y a tout de même plusieurs meurtres sanglants) mais plus axée comédie qu'autre chose, avec de multiples visages familiers de la scène comique américaine (Brian Posehn, Maria Bumford, Dana Gould, et bien sûr Waititi et Dan Harmon), pour l'histoire d'un couple bancal (il est idiot et immature, elle est réservée et effacée) qui va se révéler sous l'influence (indirecte) d'un gourou illuminé et manipulateur.
Alors c'est clairement décousu, rythmé par les 7 étapes du livre de Storsh, et ça ressemble parfois à un film à sketches ou à épisodes vaguement reliés entre eux par le couple principal et par Dan Harmon (excellent en policier glandeur apprenti-scénariste), avec quelques moments psychédéliques, un passage improbable lors duquel Paul se confie à un oiseau animé, et une dernière ligne droite bourrée de meurtres... mais ça se regarde.
Je ne dirais pas que c'est nécessairement bon ou réussi, mais c'est suffisamment excentrique pour, au minimum, susciter la curiosité.
Un film vraiment bizarre/6
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Brain Donors (1992) :
À la mort de son époux millionnaire, Lillian (Nancy Marchand) décide de fonder une compagnie de ballet au nom du défunt. Roland T. Flakfizer (John Turturro), avocat magouilleur, décide alors de tout faire pour devenir le directeur de cette compagnie et avoir accès aux finances de Lillian. Avec l'aide de Rocco (Mel Smith) et Jacques (Bob Nelson), ses deux compères, Roland va s'efforcer de saboter les plans de Lazlo (John Savident), ancien homme de confiance de Lillian, et d'imposer un couple de danseurs en lieu et place de la superstar Roberto Volare (George de la Peña)...
Comédie écrite par Pat Proft et produite par les frères Zucker, ce Brain Donors s'inspire ouvertement des comédies des Marx Brothers, et en particulier d'Une nuit à l'Opéra, pour un résultat des plus improbables et particuliers : du slapstick à l'ancienne, au rythme effréné, au croisement des Trois Stooges, de Pee-Wee Herman et des Marx Brothers, avec une atmosphère totalement surréaliste et fantaisiste, des dialogues à la Police Squad/Airplane, un générique en stop-motion, et une énergie globalement épuisante et tout sauf commercialement viable.
Ça n'arrête pas un seul instant, et c'est probablement là à la fois le point fort et le point faible du métrage : si l'on accroche à cette proposition étrangement rétro, on s'amuse bien, notamment au moment de la représentation finale, absurde et déglinguée au possible. Si l'on est pas sensible à ce genre de comédie slapstick et vaudeville qui part dans tous les sens, et qui finit dans une débauche de grand n'importe quoi, on risque de rester à la porte du projet.
Un film polarisant, donc, dont l'énergie n'est pas sans évoquer Course folle (2001) de Jerry Zucker, et qui bénéficie cependant d'une interprétation très impliquée, notamment de la part de John Turturro, parfait dans son rôle.
4/6
#NotZAZ #PasZAZ
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Le Détonateur (Wrongfully Accused - 1998) :
Peu de temps après avoir fait la connaissance de Goodhue (Michael York), un millionnaire, de son épouse Lauren (Kelly Le Brock) et de sa maîtresse Cass (Melinda McGraw), Ryan Harrison (Leslie Nielsen), violoniste superstar, est invité par Lauren au domicile du mécène. Mais sur place, il trouve le cadavre de Goodhue, tué par Laughrea (Aaron Pearl), qui assomme alors Harrison. À son réveil, ce dernier devient le principal suspect du meurtre, et, après s'être enfui, il est traqué par les hommes du Lieutenant Fergus Falls (Richard Crenna)...
Une comédie chapeautée de bout en bout par Pat Proft, qui renoue ici avec Leslie Nielsen, et qui braque la barre dans une direction nettement plus ouvertement parodique qu'à l'époque ZAZ : après Prof et Rebelle, qui s'attaquait frontalement à un genre mais conservait une ligne directrice développée, ce Détonateur se veut une parodie de Le Fugitif, et est parsemée de multiples parodies directes d'autres films, préfigurant ainsi les "Machintruc movie" qui pulluleront durant la décennie suivante.
Mais si ce Détonateur préfigure ainsi une évolution du genre, il est aussi paradoxal : en effet, Proft se lâche plus que jamais dans ce Wrongfully Accused, poussant les péripéties dans des délires improbables, et faisant de certaines séquences du film du quasi-cartoon slapstick, bruité et mis en musique comme un dessin animé.
Avec en prime un Leslie Nielsen qui, à 70 ans, conserve l'énergie d'un homme de 20 ans de moins.
Alors certes, le film est très inégal, les parodies ne sont pas forcément toutes probantes, et le tout est un poil décousu dans ses transitions et sa structure, mais il bénéficie néanmoins d'un fil directeur assez solide (bien que très tortueux), et de quelques moments tellement décalés et déjantés qu'ils arrachent un bon rire inattendu au spectateur (honnêtement, je me suis laissé cueillir par la poursuite avec le train).
Pas forcément un bon film, mais un bon cran au dessus de Prof et Rebelle.
3/6
#PasZAZ #NotZAZ
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Never Surrender - A Galaxy Quest Documentary (2019) :
Comme son nom l'indique, un documentaire de 90 minutes environ sur le film Galaxy Quest, sa place dans le cœur des fans de genre, sa genèse, et tout et tout, au travers d'images d'archive et d'interviews de la majorité des acteurs, producteurs, scénaristes et créatifs à l'origine du métrage, ainsi que de quelques visages familiers du petit et du grand écran - Wil Wheaton, Paul Scheer, Greg Berlanti, Damon Lindelof...
Alors certes, par moments, le film menace brièvement de sombrer dans l'auto-congratulation de fans trop contents d'avoir un film célébrant la culture nerd et les conventions, à une époque où ce n'était pas encore devenu la norme de la plupart des projets hollywoodiens (on nous le répète assez souvent : les nerds ont pris le pouvoir... pour le meilleur et pour le pire).
Et quelque part, on ne peut s'empêcher de se demander, çà ou là, si l'affection démesurée éprouvée par le fandom pour ce film (souvent qualifié par ses fans de meilleur film Star Trek de tous les temps) n'est pas, en réalité, de l'affection pour ce qui a su flatter cette fanbase dans le sens du poil, et concrétiser à l'écran ce qui est le rêve de nombreux fans : être contacté par son personnage de fiction préféré, être embarqué dans une de ses aventures, et être la personne la plus importante de cet univers, le temps de quelques péripéties...
Et certes, le documentaire mentionne Star Trek comme influence principale, mais s'efforce consciencieusement de ne jamais citer les Three Amigos de John Landis (et autres variations sur le même thème) comme inspiration directe du récit de Galaxy Quest.
Mais dans l'ensemble, et malgré un mixage sonore un peu inégal, le documentaire est plutôt agréable à suivre, assez instructif (notamment sur toute la période durant laquelle Harold Ramis devait réaliser le tout, et quels acteurs il avait en tête), et l'émotion pointe même le bout de son nez quand tout le monde évoque le projet de série pour Amazon, tombé à l'eau suite à la mort d'Alan Rickman.
4.25/6
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