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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Résultat pour ""miracle workers""

Les bilans de Sygbab - Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (2014)

Publié le 17 Janvier 2021 par Sygbab dans Action, Aventure, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Les bilans de Sygbab, Marvel, MCU, Review, Science-Fiction, Télévision, USA

Après son intégrale Highlander, et quelques digressions rétro, Sygbab continue, avec une nouvelle intégrale d'une série terminée courant 2020...

Marvel : Les Agents du SHIELD, saison 2 (Marvel's Agents of SHIELD, season 2 - 2014) :

Désormais placé à la tête du SHIELD, Coulson essaie de reconstruire l'agence, alors même qu'il est hanté par de mystérieux symboles liés à sa résurrection. En parallèle, Skye tente de percer le secret de ses origines, ce qui va bouleverser son existence...

Lorsque quelque chose ne fonctionne pas, il faut savoir en tirer des leçons. Cela semble être le cas en début de saison : l'existence d'individus dotés de pouvoirs est enfin assumée et l'omniprésence d'Hydra n'est pas occultée. Ce dernier point renforce d'ailleurs l'aspect espionnage - souvent déconnecté de la raison d'être de l'agence dans la première saison - puisque les missions présentent un réel intérêt pour la cause du S.H.I.E.L.D..

À cette occasion, l'équipe se dote de nouveaux membres avec Hunter, Mac et Bobbi Morse qui les rejoint un peu plus tard, une fois que la couverture de Simmons, infiltrée au sein d'Hydra, est sur le point de voler en éclats. Quant à la malheureuse Lucy Lawless, elle ne fait malheureusement pas long feu, son personnage étant victime d'un nouvel artefact qui va devenir l'un des points centraux de l'intrigue.

Toute la partie centrée sur le désir de Whitehall de retrouver le Diviner est plutôt bien tenue, notamment parce que sa confiscation par la Strategic Scientific Division permet quelques flashbacks dans lesquels apparaît Peggy Carter, qui a toujours autant de classe. Ce retour dans le passé donne du contexte et révèle que les expérimentations du savant l'ont placé sur le chemin d'une femme qui ne meurt pas au contact de l'objet. N'ayant pas pu la couper en morceaux avant d'être emprisonné, il s'y adonne 40 ans plus tard quand il s'aperçoit qu'elle n'a pas vieilli, afin de s'approprier ce qui s'apparente à une jeunesse éternelle.

Le personnage n'est certes pas original, mais Reed Diamond est une valeur sûre et il réussit à le faire exister en lui conférant un côté pragmatique qui fait froid dans le dos. Mais malgré son expérience, cet ancien allié de Red Skull ne voit pas venir la trahison du père de Skye, qui prend de plus en plus d'importance.

En complète opposition par rapport à son acolyte, Kyle MacLachlan campe un homme incapable de contrôler ses émotions, aveuglé par son envie de vengeance, et dont le parcours est plus que chaotique : d'abord présenté comme une tête pensante qui a ses propres objectifs - au point de rassembler des personnes qui ont été indexées car elles sont dotées de pouvoirs -, il est ensuite dépeint comme un monstre qui ne recule devant aucune tuerie, pour au final s'avérer être le pantin de sa femme (celle qui a été charcutée par Whitehall).

Cela ne rend pas service au personnage, d'autant que cela donne l'impression qu'il est écrit uniquement dans le but de faire évoluer sa relation avec Daisy Johnson (alors qu'elle n'avait pas de nom de famille, Skye en a maintenant deux : chacun est libre de choisir celui qu'il préfère entre celui-ci et Mary-Sue Poots... ^^) qui lui accordera son pardon. Mais pas à sa mère, qui déclenche une guerre pour protéger les Inhumains.

Voilà donc la vraie nature de Skye : le sang qui coule dans ses veines n'est finalement pas extra-terrestre puisqu'elle est l'héritière d'une espèce génétiquement par les Kree, dont on voit un représentant dans le 2.12 Who You Really Are (qui contient également un nouveau caméo de Lady Sif). Qu'elle soit déjà mise en avant parce qu'elle a des talents incroyables de hackeuse, qu'elle est forcément super sexy, et qu'elle est capable en un temps record d'être un agent redoutable sur le terrain - il faut voir les branlées qu'elle met aux méchants - n'était pas suffisant, il fallait encore en rajouter jusqu'à l'exaspération la plus totale.

Son pouvoir est très mal exploité, surtout quand elle n'arrive pas à garder son sang-froid. Mais pas de panique ! Même si Simmons ne connaît strictement rien à ce phénomène, elle réussit tout de même à mettre au point des gants le neutralisant. Quelle commodité de pouvoir résoudre les problèmes d'un claquement de doigts... C'est si simple qu'on se demande pourquoi Whitehall a dédié sa vie à essayer de percer certains mystères !

C'est le signe que les scénaristes sont retombés dans leurs travers, et plusieurs exemples sont frappants. Pour que Coulson comprenne la signification des dessins qu'il grave un peu partout, il est confronté dans le 2.07 The Writing on the Wall à un ancien patient du projet T.A.H.I.T.I. contre lequel il se bat dans un garage/hangar où un autre des patients a construit une structure en trois dimensions. Il réalise qu'il s'agit du plan d'une ville, et à partir de là le miracle s'opère : il est à priori question d'une cité secrète, et il suffit de consulter la base de données de l'agence pour la localiser en un rien de temps.

Ceci dit, la visite s'écourte car il n'y avait pas grand-chose à y voir : rien de bien folichon à se mettre sous la dent à part quelques couloirs sombres, et une hésitation marquée sur le personnage à tuer : Mac ou Triplett ? Ce sera le second, qui ne servait que de caution comique puisqu'on ne le voyait quasiment que pour faire des vannes (ce qui est bien entendu surligné quand tout le monde se remémore les bons souvenirs qu'il laissera).

De la même manière, les évènements du film Avengers : Age of Ultron sont une aubaine pour que Coulson reprenne la tête du S.H.I.E.L.D. : il y a juste besoin de dire qu'il a joué un rôle prépondérant pour sauver le monde sans préciser comment, et le tour est joué.

Pourtant, ils essaient de traiter l'acceptation de la différence par le biais des changements auxquels doivent faire face Skye, Fitz et Reina. Dans le cas de Daisy/Mary-Sue, le discours visant à blâmer la façon dont ont réagi ses collègues en la fichant et en l'inhibant alors qu'elle pourrait être libre d'apprendre à développer ses pouvoirs est complètement gâché par les manipulations de sa mère, en rien meilleure par rapport à ceux qu'elle considère comme ses ennemis.

Pour Leo, les premiers épisodes abordent les séquelles de son coma après que son cerveau a été privé d'oxygène pendant plusieurs minutes. Cela lui donne un peu d'épaisseur, mais il n'a en réalité rien à faire dans l'équipe à ce moment-là dans la mesure où ses capacités cognitives réduites le rendent inutile la plupart du temps. Son état est surtout mis en exergue au travers de sa relation avec Gemma, ce qui invalide légèrement le propos car cette dernière est vraiment insupportable à cause de sa tendance à pleurer sans arrêt.

Concernant Raina, c'est encore pire : son physique est radicalement différent, le père de Skye la rejette violemment, et elle est assassinée par la mère de Skye. Visiblement, personne ne savait quoi faire d'elle... En résumé, c'est un plantage dans les grandes largeurs sur cette thématique.

Ces approximations sont dues à une propension à multiplier les intrigues et les personnages, alors que le fil rouge était plus épuré dans la première partie de la saison. Les menaces sont trop nombreuses : Hydra, les Inhumains, et même le S.H.I.E.L.D. fractionné en deux factions distinctes. Même si c'est une opportunité de voir Edward James Olmos (il faut tout de même noter que cette saison a un cast très solide), cette lutte intestine souligne une fois de plus le manque de discernement de Coulson qui ne cesse d'être trahi par ceux qu'il recrute.

Ses décisions lui sont d'ailleurs reprochées et on lui prête les plus mauvaises intentions à cause du mystérieux Theta Protocol, alors que ce dernier n'a pas d'impact sur la série dans la mesure où il concerne l'univers cinématographique.

Pour brouiller les pistes, il s'associe même temporairement à Ward, qui est devenu un électron libre alors qu'il était emprisonné dans une cage lors des premiers épisodes. Les talents de manipulateurs qu'il met à contribution à ce moment-là ne sont pas sans rappeler un certain Angelus - Whedon oblige - et auraient pu rendre le personnage intéressant si le fait qu'il soit un psychopathe n'était pas autant appuyé. Était-il vraiment nécessaire qu'il massacre sa famille, mais hors champ pour éviter de heurter les sensibilités ? Il faut cependant admettre qu'au moins, cette nouvelle orientation sied mieux au jeu de Brett Dalton.

Le bilan est également mitigé pour les nouveaux venus. Pour qu'il lui arrive quelque chose de marquant censé faire frémir le téléspectateur, Mac est possédé le temps d'un épisode mais cela est à peine évoqué ensuite. Hunter est immature et ne sait pas faire la part des choses entre son travail et sa vie personnelle, seul son accent anglais peut éventuellement le distinguer des autres. Quant à son ex-femme Bobbi, elle est présentée comme une May 2.0 ultra badass et professionnelle, mais elle enfreint quelques protocoles car elle ne sait pas lui résister.

C'est assez pauvre en termes de caractérisation, et ça s'ajoute à un traitement parfois hasardeux des autres protagonistes. La palme de la plus grosse erreur est d'avoir voulu à tout prix revisiter les évènements qui ont valu à May son surnom lors d'un énième flashback (procédé très souvent utilisé au cours de ces 22 épisodes), cassant ainsi le mythe entourant le personnage.

Malgré toutes ces scories, le rythme est plutôt bon. Il y a de l'action et l'intrigue rebondit en étant vraiment rattachée à l'univers Marvel, même si la série est parfois brouillonne tout en subissant les évènements majeurs qui se déroulent dans les films. C'est une amélioration notable mais Il y a encore du travail à fournir au niveau des personnages pour rendre l'expérience plus agréable.

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Retrouvez la saison 1 d'Agents of SHIELD en cliquant ici, ainsi que toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant .

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Christmas Yulefest 2020 - 19 - Deathcember (2020)

Publié le 9 Décembre 2020 par Lurdo dans Anthologie, Christmas, Cinéma, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Horreur, Noël, Review, Thriller, Yulefest, Allemagne, Animation

Noël est en chemin : chez les Téléphages Anonymesc'est l'heure du marathon de cinéma festif de la Christmas Yulefestet ce jusqu'à mi-janvier...

Deathcember (2020) :

Un long-métrage anthologique festif réunissant 26 courts horrifiques, de 2 à 5 minutes, dirigés par 26 réalisateurs plus ou moins connus, et présentés, lors d'une introduction joliment animée, sous la forme d'un calendrier de l'avent sinistre et menaçant, pour une durée totale de près de 2h30.

- 01 - A Door Too Far : le 1er décembre, un ado goinfre ne peut s'empêcher d'ouvrir toutes les fenêtres de son calendrier de l'avent... puis de celui de sa sœur, puis de tous ceux qu'il trouve sur son chemin, jusqu'à ce qu'une malédiction le frappe de plein fouet.

Un segment en allemand, pas exceptionnel, et à la chute un peu téléphonée.

- 02 - All Sales Fatal : après Noël, une cliente difficile tente de rendre un produit à une boutique sans en avoir le ticket de caisse, et la situation dégénère bien vite en bagarre générale des plus sanglantes.

Amusant mais très caricatural (et assez flamboyant, je dois dire).

- 03 - Aurora : en 2389, sur une planète lointaine, une contamination de l'air respirable déclenche une crise inattendue...

Un court d'anticipation stylisé et assez ambitieux visuellement, bien que très abstrait et sans grand rapport avec Noël.

- 04 - X-mas on Fire : déguisés en Pères Noël, cinq criminels tentent de braquer une bijouterie en pleine nuit...

Une parodie de film tarentinesque plutôt bien menée et décalée, avec caméo de Steve E. de Souza (scénariste réputé de films d'action des années 80), et action qui dégénère en fusillade générale.

- 05 - Villancicos : le cœur d'un petit garçon à l'agonie se remet soudain à battre dès qu'il entend des chants de Noël - ce qui ne laisse pas d'autre choix à sa famille que de chanter non-stop pour espérer garder l'enfant en vie, et ce même en pleine apocalypse.

Un sens de l'humour très mexicain, assez absurde (le passage des décennies ^^), malheureusement filmé en fish-eye assez désagréable.

- 06 - Joy to the Girls : invité à une fête de Noël dans un grand hôtel, un homme y tombe sur trois femmes séduisantes et assoiffées...

Assez bof et prévisible, celui-là.

- 07 - The Hunchback of Burg Hayn : condamné au bûcher, un bossu est gracié in extremis à l'occasion des fêtes de Noël...

Un segment comique façon film muet en noir et blanc, avec carton titre, musique au piano, etc, malheureusement trop prévisible pour son propre bien.

- 08 - Family Matters : pour Noël, un homme rend visite, avec sa compagne, aux parents de celle-ci... des parents aux mœurs très étranges.

Un court minimaliste aux relents lovecraftiens, pas désagréable du tout.

- 09 - Crappy Christmas - Operation Christmas Child : à Noël, un petit garçon est enlevé et violé, encore et encore, par des hommes d'église, jusqu'à ce que Krampus vienne lui apporter un présent...

Ouhlà, un segment de très très mauvais goût, à l'humour très noir et transgressif, qui ne passe à peu près que parce que le tout est en stop-motion absurde et techniquement impeccable.

- 10 - Five Deaths in Blood Red : la famille d'une riche excentrique malade se réunit pour les fêtes, et le sang commence à couler...

Un côté délibérément slasher rétro à tendance giallo italien, avec la présence de Barbara Magnolfi en mère de famille, de la nudité gratuite, et une intrigue assez creuse. Mwébof.

- 11 - Kill Santa : dans un magasin de bricolage, une jeune fille et sa petite sœur, traumatisées, décident de tuer le Père Noël...

Une segment peu convaincant, avec des personnages aux réactions que l'on devine motivées par des abus sexuels (ou quelque chose du genre - ce n'est jamais explicité) et qui se termine de manière fauchée. Bof.

- 12 - Bad Santa : un garçon dissipé et sa petite sœur reçoivent la visite de Krampus, mais ne sont pas décidés à se laisser faire par le démon.

Encore une exploitation du personnage de Krampus par des anglo-saxons, et un segment au déroulement très prévisible. Mouais.

- 13 - Santa is Coming : la fille d'un passionné d'horreur devient incontrôlable...

Un segment difficile à résumer, car cette réalisation coréenne est assez absconse, au point d'être difficilement compréhensible.

- 14 - A Christmas Miracle : une jeune mère éplorée suite à la mort de son bébé reçoit la visite d'une apparition mystérieuse lui offrant une chance de le retrouver...

Plutôt maîtrisé visuellement, un court qui utilise Barbara Crampton dans le rôle de l'entité mystérieuse, et qui développe une atmosphère assez jolie et efficace.

- 15 - Casetta sperduta in campagna : une jeune femme revient dans sa famille, pour découvrir sa mère en pleine crise de nerfs...

Ruggero Deodato aux commandes d'un segment pas très marquant, qui utilise l'idée d'une blague ayant mal tourné pour se conclure platement, la faute à de jeunes acteurs mal dirigés.

- 16 - Milk and Cookies : parce qu'il vit avec son père divorcé qui le traite comme un moins que rien, le petit Jack demande chaque soir au Père Noël de l'aider à résoudre ce problème...

Un segment sympathique principalement centré sur le petit garçon et sur ses souhaits, qui trouvent une résolution dans une variation sur le thème de l'étranger dans la maison.

- 17 - Pig : un groupe de femmes se venge d'un violeur croisé dans un night-club.

Un court-métrage assez malsain dans son approche du rape and revenge, et qui n'a absolument rien à voir avec Noël.

- 18 - They once had horses : dans l'Ouest, deux cowboys sont réfugiés autour d'un feu de camp, après avoir été attaqués par une créature inconnue...

Lucky McKee pour un segment en noir et blanc qui, à nouveau, n'a de Noël que deux ou trois mentions. Un peu frustrant.

- 19 - December the 19th : deux cousines se rencontrent lors d'un repas de famille, et décident de s'esquiver pour aller faire du patinage ensemble...

Un segment qui commence comme une romance LGBTQ semi-incestueuse, et qui bascule rapidement, après un peu de nudité racoleuse, dans un déluge de slapstick gore un peu creux. Mwébof. 

- 20 - Getting away from it all : un homme tente d'échapper à Noël en se réfugiant dans une maison de location, mais ses hôtes ont tout préparé pour les fêtes...

Polyanna McIntosh a la réalisation d'un court-métrage qui vire au grotesque, mais le fait avec bonne humeur. Pas désagréable, sans plus.

- 21 - Family Feast : une jeune femme passe les fêtes de fin d'année avec sa famille, mais la soirée vire progressivement au cauchemar...

Un court québécois simple mais plutôt amusant.

- 22 - Before Sundown : un trio de jeunes juifs trainent dans les rues après le coucher du soleil et sont attaqués par une créature de légende...

Plutôt efficace, une simple histoire de tradition judaïque, assez bien menée.

- 23 - Cracker : alors que le repas de Noël touche à sa fin, le moment de faire éclater les crackers approche. Au grand dam de tout le monde...

Un segment ouvertement comique, avec couleurs très saturées, famille nucléaire façon 60s, un petit côté Fallout et un rebondissement final sanglant. Amusant.

- 24 - Operation Dolph : Santa arrive dans le Sud profond des USA, et il n'est pas content.

Très approximatif et médiocre.

- 25 - Christmas Corp.se : lors d'une fête de Noël dans une entreprise allemande, un suicide déclenche une réaction en chaîne inattendue...

Pas désagréable, à nouveau, mais un peu trop vague et oubliable.

- 26 - They Used to Laugh and Call Him Names : un père et son fils partent à la chasse, mais deviennent bien vite les proies d'une créature inconnue...

Gentiment amateur, pas très sérieux, et assez prévisible.

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Dans l'ensemble, une anthologie avec suffisamment de variété pour que l'on ne s'ennuie pas, mais sans véritable segment se démarquant nettement du reste.

Un petit 3/6

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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films de Noël passés en revue sur ce blog dans le cadre de la Christmas Yulefest en cliquant directement sur ce lien (classement alphabétique), ou celui-ci (classement saisonnier)...

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Les bilans de Lurdo : Insatiable, saison 1 (2018)

Publié le 19 Janvier 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Drame, Jeunesse, Netflix, CW

Comédie satirique en 12 x 45 minutes, supervisée par une ex-scénariste et productrice de Dexter, et librement inspirée d'un article de journal parlant d'un avocat coach de concours de beauté, Insatiable a initialement été conçue pour la CW, avant que la chaîne, confrontée à un pilote beaucoup plus mordant et corrosif que ce à quoi elle s'attendait, ne se retire du projet.

Un projet qui a trouvé un nouveau foyer sur Netflix, et ce malgré une gestation rendue très compliquée par le public des outragés du web, bien décidés à couler le programme avant même qu'une seule image de ce dernier n'ait été diffusée...

Insatiable, saison 1 :

Harcelée par les autres élèves de son lycée pour ses kilos en trop, et délaissée par une mère indigne, Patty (Debby Ryan) est mal dans sa peau. Victime d'un accident grotesque, qui lui impose un régime alimentaire drastique, Patty devient mince et séduisante, et est alors prise sous son aile par Bob (Dallas Roberts), un avocat en perte de vitesse, qui décide de faire de Patty une championne de concours de beauté, afin de redorer leurs images respectives. Mais Patty, elle, est bien décidée à profiter au maximum de son nouveau corps, et de se venger de tous ceux qui lui ont rendu la vie difficile...

Avant sa sortie (et encore plus une fois le show mis en ligne sur Netflix), Insatiable s'est vu taxé de tous les qualificatifs : anti-gros, anti-gay, raciste, cliché, superficiel, vain, incohérent, trop léger, gratuitement méchant et insultant, etc, etc, etc.

Pour faire simple, les outragés du web (et bon nombre de critiques leur ayant emboîté le pas, et donnant souvent l'impression de n'avoir pas dépassé les deux ou trois premiers épisodes) ont trouvé en Insatiable un bouc émissaire idéal, et ils ont tous chargé tête baissée... au risque de passer totalement à côté du programme.

Difficile en effet de prendre tous ces "scandalisés" au sérieux quand bon nombre de ces critiques paraissent tellement drapés dans leur indignation vertueuse au sujet d'une cause ou d'une autre (LGBTQ, gros, afro-américains, asiatiques, dépressifs, pauvres, enfants, etc, etc, etc) que la moindre vanne, la moindre réplique qui sort des chemins battus du politiquement correct semble déclencher chez eux une crise d'urticaire.

Et comme en plus, l'humour (qui plus est noir) est quelque chose de très subjectif, on se retrouve avec des pages et des pages entières de critiques nous expliquant que dans Insatiable, rien n'est drôle, tout est surjoué, blessant et offensant, et que par conséquent, Netflix et l'équipe de la série devraient avoir honte d'eux, et devraient annuler sur le champ le programme (pas de bol, la série a été renouvelée pour une saison 2 !).

Seulement voilà : alors que, pour une raison ou une autre, le web semble s'être auto-persuadé qu'Insatiable se devait d'être une série respectueuse, à message, traitant de problèmes de société avec tact et subtilité (et a donc logiquement démoli le programme sur cette base), la réalité est toute autre. 

Insatiable est une comédie satirique kitsch et décalée, qui ne se prend (initialement) pas au sérieux, et force volontairement le trait à tous les niveaux : tout le monde en prend pour son grade, tous les personnages y sont caricaturaux et outrés, les traits sont systématiquement forcés, tout le monde est hypocrite et plein de secrets, personne ne s'assume, à commencer par l'héroïne, très justement interprétée par Debby Ryan.

Non, Patty n'est pas un modèle à suivre, et non, le fait qu'elle devienne mince n'est pas la solution à ses problèmes (ce n'est donc pas une série prônant la minceur comme solution miracle) : très tôt, la série montre bien que Patty, adolescente de 17 ans, est instable, paumée, impulsive et à la limite de la sociopathie (elle envisage de mettre le feu à un SDF, elle brise le couple de son coach, elle ignore le coming out de sa meilleure amie, elle préfère croire qu'elle est possédée plutôt que d'assumer ses penchants négatifs, elle finit par perdre tout contrôle, etc), qu'elle ne pense qu'à elle, et qu'elle n'a qu'une chose en tête, parvenir à ses fins.

À partir de là, difficile de prendre la série comme quelque chose de sérieux : on est plus près d'une œuvre de Ryan Murphy, de Darren Starr ou de John Waters que de 13 Reasons Why. D'ailleurs, Insatiable évoque fréquemment d'autres œuvres possédant une même approche corrosive et décomplexée du monde - The Girl Most Likely To (1973), bien entendu, un téléfilm au postulat de départ très similaire à celui d'Insatiable, mais aussi Belles à Mourir (1999), dans l'univers des concours de beauté, ou encore la série GCB, diffusée en 2012 sur ABC.

Prendre au sérieux la série (du moins, dans sa première moitié), et se plaindre qu'elle abuse de clichés et de caricatures énormes, c'est comme se plaindre que South Park soit vulgaire et se moque de tout et de tout le monde : c'est être tout simplement hors-sujet, et reprocher à un programme d'être ce pour quoi il a été justement conçu.

D'ailleurs, loin d'être rétrograde, méchante et offensante, Insatiable a un propos de fond plutôt pertinent et tolérant sur l'acceptation de soi, des autres et sur l'honnêteté. Malheureusement, il faut bien l'avouer, le propos se perd un peu dans ses atours de soap trashy et déglingué, et dans les innombrables excès de la série.

Car si le show est drôle, s'il est osé, et s'il aborde des thèmes rarement vus ailleurs sous un tel angle (l'évolution du couple de Bob - formidable Dallas Roberts, qui canalise l'esprit de John Ritter de manière involontaire, mais très plaisante - et de son épouse - Alyssa Milano, qui s'éclate - est totalement inattendue et assez inédite), en plus d'être bien interprété, il est loin d'être dénué de défauts.

Des défauts qui, au fil de la saison, ont tendance à alourdir le tout, puisque lentement, mais surement, à mesure qu'elle s'éloigne de l'univers des pageants, la série injecte du drame relationnel et des scènes plutôt intenses, au milieu de tous ses délires improbables (on a quand même droit à une séance de ouija et à un exorcisme !). C'est probablement là le problème principal de la série : à mesure que la saison avance, le curseur oscille de plus en plus fort entre drame sérieux et comédie déjantée, et c'est rarement fait de manière mesurée et maîtrisée.

On va ainsi avoir des épisodes totalement délirants et rythmés, qui freinent soudain des quatre fers pour insérer une scène noire et dépressive (les tentatives de suicide), dramatique et menaçante (Christian) ou émotionnelle et larmoyante (Patty et sa mère, ou Patty et sa meilleure amie) ; des scènes qui, en soi, ne sont pas mauvaises dans leur écriture et leur interprétation, mais se marient mal à tout ce qui les entoure, et semblent parfois provenir d'une autre série.

L'écriture est donc assez hésitante et maladroite, surtout lorsqu'elle veut se faire sérieuse (la saison se finit tout de même sur un double meurtre sanglant...), et elle n'est pas aidée par l'un des autres problèmes de la série : son format. 12x45 minutes, c'est beaucoup trop, et Insatiable est une série qui aurait vraiment bénéficié, à tous les niveaux, d'un format court de 25-30 minutes.

Cela aurait permis de mieux répartir les points importants de la narration, les rebondissements, d'unifier le ton de chaque épisode, et d'éviter au show de se retrouver à ce point le postérieur entre deux chaises, à tout boucler à coups de raccourcis narratifs peu avisés.

Cela dit, malgré ce souci de format, et ce problème de curseur mal réglé, qui donne un petit côté bipolaire à la série (à l'image de son héroïne ?), il reste beaucoup de choses à apprécier dans la série, qui ne mérite clairement pas le massacre médiatique qu'elle a subi.

La distribution, notamment, est impeccable, depuis les rôles principaux, jusqu'aux personnages récurrents : Michael Ian Black est amusant en pasteur, Beverly D'Angelo (méconnaissable) est parfaite en coach aux dents longues, Christopher Gorham est très bien lui aussi (bien qu'un peu maigrichon et déplumé pour son rôle de séducteur) en Bob 2, Arden Myrin s'en donne à cœur joie en mère sans scrupules, et tout le reste du casting s'avère plutôt bien choisi, puisqu'on se surprend à trouver tout le monde sympathique et attachant, même les "méchants".

Après, il reste toujours de menus problèmes, çà et là : par exemple, Nonnie (Kimmy Shields), la meilleure copine lesbienne qui découvre sa sexualité, se retrouve ainsi casée dans une relation amoureuse peu crédible avec un personnage très cliché, qui n'apporte pas grand chose, et ne fonctionne pas vraiment ; ou encore, les voix off omniprésentes, qui évoquent parfois l'écriture de Dexter (ce qui, finalement, n'est pas si surprenant compte tenu du caractère de Patty ^^).

Mais dans l'ensemble, pour peu que l'on aborde le show en ayant pleinement conscience qu'elle n'a rien à voir avec ce qu'en affirment 95% de ses détracteurs, que c'est une comédie satirique assez noire, et que comme toutes les séries Netflix, elle a des défauts d'écriture et de format (qui se font un peu plus prononcés à mesure que la série avance, évolue et s'éloigne de l'univers des concours de beauté), on ne passe pas un mauvais moment.

Personnellement, en tout cas, j'attends la saison 2 avec une certaine curiosité, même si le tournant très noir et radical de la fin de la saison peut faire peur pour l'avenir...

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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici et ici.

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Halloween Novembrrrfest 2014 - 40 - Demons Never Die (2011), Ghost Shark (2013), The Tomb/Ligeia (2009) & The ABCs of Death 2 (2014)

Publié le 8 Novembre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Thriller, UK, Télévision, SyFy, Comédie, Anthologie

Halloween s'en est allé, et l'heure est venue, pour le blog des Téléphages Anonymes, de conclure l'Oktorrorfest 2014, un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

Demons Never Die :

Archie (Robert Sheehan), Samantha (Emma Rigby), Kenny (Jason Maza), Ashleigh (Shanika Warren-Markland), Sachin (Jacob Anderson), Jasmine (Jennie Jacques) et James (Jack Doolan) sont des adolescents anglais tous perturbés, et qui ont fait le pacte de se suicider ensemble. Mais avant qu'ils n'aient eu le temps de mettre leur projet à exécution, un tueur mystérieux s'en prend à eux, et les élimine un à un...

Pas de "vrais" démons en perspective dans ce slasher anglais bourré de visages familiers, mais qui malheureusement peine à vraiment susciter l'intérêt du spectateur, tant il est mollasson et cliché.

Assez regrettable, à vrai dire, de gâcher une distribution aussi intéressante avec une illustration visuelle, sonore et musicale aussi forcée, et avec un script aussi creux... d'autant que le film est plus intéressant lorsque les ados discutent entre eux au quotidien, plutôt que lorsque la mort rôde.

1/6

Ghost Shark :

Dans la petite ville de Smallport, un requin blanc abattu par des locaux meurt dans une cave mystique, et revient bientôt à la vie sous forme ectoplasmique, capable d'apparaître et de tuer dans n'importe quel liquide, de l'océan jusqu'au simple verre d'eau...

Un bon gros nanard made in Syfy, qui bien heureusement ne se prend jamais au sérieux, et joue clairement la carte de la série Z déconneuse, pleine de bimbos en bikini, assez mal jouée (Mackenzie Rosman est mimi, mais niveau implication dans son jeu ce n'est pas ça), plutôt fauchée, avec des effets spéciaux déplorables, et un scénario gentiment con.

Mais paradoxalement, ça en devient presque amusant à regarder.

3/6 (sur l'échelle des nanards)

The Tomb/Ligeia :

Jonathan Merrick (Wes Bentley), auteur et chercheur réputé, est fiancé à la belle Rowena (Kaitlin Doubleday), lorsqu'il rencontre l'ensorcelante Ligeia (Sofya Skya) ; celle-ci, mortellement malade, est prête à tout pour rester en vie et, grâce à ses pouvoirs mystérieux, elle dérobe l'âme d'autrui, avec comme nouvelle cible celle de Merrick...

Une adaptation particulièrement libre de Poe, avec une réalisation assez soignée et inventive malgré le budget de production clairement fauché : c'est tourné dans les pays de l'Est, ça parle un anglais très local, il y a de la nudité gratuite typique de la région, ça se traîne considérablement, il y a quelques acteurs qui cachetonnent (Eric Roberts, Cary Tagawa, Michael Madsen), et de manière générale, c'est assez médiocre (pour être gentil) sur tous les plans (notamment Wes Bentley, transparent au possible).

1.25/6

The ABCs of Death 2 :

Second opus de cette anthologie sur le thème de la mort, après le premier film en 2012. Au programme, un générique animé très réussi, et 26 courts-métrages plus ou moins inspirés.

- A : un segment très 80s et clippesque sur un tueur à gages incapable confronté à la dure réalité de sa mission. Amusant. 3.5/6
- B : une équipe de documentalistes animaliers sont confrontés à un blaireau mutant. Bof. 2/6
- C : un innocent est lynché par erreur par les habitants d'un village anglais. Gore, mais creux. 2/6
- D : de la stop-motion glauque & WTF signée Robert Morgan. Diablement efficace. 5/6
- E : un triangle amoureux vire au massacre parmi des naufragés sur une île déserte. Plutôt fun, et tourné en un seul (faux) plan séquence. 4.25/6
- F : une parachutiste israelienne coincée dans un arbre est confrontée à un jeune arabe belliqueux. Bon gros bof. 1.5/6
- G : un glandeur en prise avec son grand-père étrange. Absurde et inabouti. 2.25/6
- H : un baiser qui vire à la bataille rangée entre deux amants, tel qu'animé par Bill Plympton. Forcément surréaliste, mais je ne suis pas du tout fan. 3/6 pour la technique.
- I : une grand-mère démoniaque vs sa famille en quête d'héritage. Pas désagréable, mais pas très clair. 3/6
- J : une histoire bizarre de prêtres tentant d'exorciser un gay qui les voit comme des démons, et possède les stigmates du Christ. Pas ultra-limpide, mais pas forcément mauvais pour autant. 3/6
- K : une étrange sphère noire au dessus d'un immeuble transforme tous ses occupants en psychopathes, sous le regard paniqué d'une jeune femme témoin de la scène. Efficace. 4.25/6
- L : dans une tribu au Niger, un sacrifice humain est interrompu, et la tribu est alors maudite. Très très fauché et amateur, notamment dans ses effets. 1.5/6
- M : un gros défoncé en slip fait un carnage au ralenti dans une rue. Mouais. 2.75/6
- N : une après-midi d'Halloween à NYC, par Larry Fesseden. Bon gros bof, et c'est visuellement assez moche, en plus. 1/6 pour le caméo de Voltaire.
- O : après qu'une épidémie de zombification ait été guérie par un vaccin miracle, une survivante est accusée de meurtre par le tribunal des ex-zombifiés. Original et efficace. 4.5/6
- P : trois détenus (façon Daltons ou Stooges) en cavale sont confrontés à des esprits. Très très mauvais, nonsensique et surjoué. 0/6
- Q : un test psychologique façon Dianétique débouche sur des conséquences inattendues pour celui qui le passe. Amusant, sans plus. 3.25/6
- R : un jeu de roulette russe entre trois allemands cloîtrés dans une cave durant une invasion de monstres. En n&b, un segment tendu et réussi, bien que basique. 4/6
- S : au téléphone avec sa femme, restée en Angleterre, un homme en voyage d'affaires en France est contraint d'écouter le meurtre de son épouse aux mains d'un intrus. Le split-screen est un gimmick sympa et qui fonctionne, et le twist final est efficace. 4.25/6
- T : un tournage de porno vire au massacre quand la starlette s'avère être un démon tentaculaire. Con, moche, et mal foutu. 1/6
- U : dans un futur proche, la beauté est la norme, et quiconque n'y correspond pas est aussitôt éliminé. Simple, mais efficace, et typiquement Natali. 3.5/6
- V : l'escapade vacancière de deux potes en Asie tourne au massacre sous les yeux de la copine de l'un d'entre eux, à l'autre bout du téléphone. Simple et direct. 3.5/6
- W : une parodie de pub de jouets des années 80, dans laquelle les gamins sont expédiés dans le monde d'héroic fantasy de leurs jouets, où tout est corrompu et perverti. Décalé et très très fun, avec des gloumoutes débiles et des effets volontairement ringards. 5/6
- X : une gamine énerve sa nounou Béatrice Dalle, qui finit par la tuer. Mwé. Un peu prévisible. 3/6
- Y : une adolescente japonaise déprimée et suicidaire s'imagine la mort de ses parents dans une rêverie éveillée improbable, gore et nonsensique. Assez délirant et improbable. 4.25/6
- Z : abandonnée par son époux pendant treize ans, une femme enceinte conserve sa fille dans son ventre grâce à des racines magiques, et a des discussions avec celle-ci... jusqu'à ce que vienne enfin le moment de l'accouchement. Perturbant, glauque et peu ragoûtant. 4.5/6

Au final, une anthologie à 3/6, ce qui est un peu mieux que le premier film.

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Les bilans de Lurdo : Battlestar Galactica, pt. 5 - Saison 3.0

Publié le 21 Février 2012 par Lurdo dans Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Drame, Science-Fiction, BSG, SyFy

Battlestar Galactica - The Resistance (10 épisodes) : Mouais. Ça raconte pas grand chose. Le seul intérêt, c'est que ça m'a fait me dire que si Tyrol était un Cylon, alors ça ferait de son bébé le deuxième hybride humain/Cylon. Sauf si Callie est une Cylonne elle aussi. Ce qui n'aurait pas grand sens. M'enfin bon.

- 3x01-02 : Un double épisode de reprise très solide, qui sert à la fois d'exposition, de présentation, d'avancée scénaristique, et de mise en place pour la suite. Et puis la "fille" de Starbuck est mimi comme tout.

Par contre, ça me fait tout drôle de réaliser que les deux personnages que je soupçonne être Cylons - Tyrol & Anders - sont deux des trois leaders de la résistance, avec Tigh. Je suis troublé. Soit je me plante totalement, soit les scénaristes préparent un retournement de situation à un moment critique de la mission de sauvetage du BSG. Et j'ai peur pour Tigh... surtout que, au point où j'en suis, Tyrol et Anders passent rapidement au second plan après le sauvetage/tribunal de guerre, comme pour les faire oublier un peu avant une éventuelle surprise, et que Tigh continue sa descente aux enfers...

- 3x03-04 : Pas hyperconvaincu par la résolution du cliffhanger du 3x02, et son peloton d'exécution cylon qui disparait comme par magie, mais bon, ce n'est qu'un détail par rapport à l'intensité générale de ce double épisode, qui assure plutôt pas mal (surtout la deuxième partie, la première n'étant  qu'une manière de faire monter lentement la pression avec de la mise en place).

En tout cas, je ne suis pas mécontent de voir que Moore & co. ont préféré dégager l'arc scénaristique sur l'occupation de New Caprica le plus vite possible, ça évite que l'on s'ennuie trop : sur le papier, c'était une bonne idée, dans les faits, nettement moins.

Sinon, dans le détail, la mort d'Ellen est joliment écrite (même si je ne peux pas dire que je vais regretter le perso, qui était d'ailleurs tout désigné pour être un beau Cylon, au moins ça a une influence sur Tigh, de plus en plus attachant), les scènes d'assauts sont géniales, et le coup de Kacey/Kara est réussi.

- 3x05 : Ça fait plaisir de voir qu'on évite le reboot smallvillien, et que l'arc New Caprica va avoir des conséquences sérieuses sur les personnages. En l'occurence, ces procès sommaires pour collaboration, cette haine viscérale et aveugle de l'équipage pour Gaeta, Baltar chez les Cylons, Kara totalement perturbée (peut-être même un peu trop en regard de ce qu'elle a vraiment subi, mais bon...). Bref, c'était bien.

- 3x06 : Les Final Five, des Cylons ayant décidé de vivre en tant qu'humain sans arrière-pensées belliqueuses ? Des pacifistes ethnologues de l'humanité ? Les premiers Cylons humanoides ? Les possibilités sont nombreuses et intéressantes, tout comme l'est cette visite chez les Cylons par Baltar, cette histoire de virus, la réalisation totalement space, et les descentes aux enfers de Tigh (normale et compréhensible) et Kara (à nouveau un peu trop prononcée en comparaison de son expérience sur Caprica - cela dit, même si le coup de la coupe de cheveux à l'arrache était téléphoné, il est appréciable de voir que Kara remonte la pente, vu qu'elle n'avait en fait pas perdu grand chose en comparaison de quelqu'un comme Tigh). Bon épisode.

- 3x07 : Mitigé, sur celui-là. Pourquoi ? Parce que le mélodrame m'est apparu comme artificiel. Sur un postulat classique très Trekkien (découverte d'un virus capable de se transmettre et d'éradiquer les Borgs Cylons : les gentils vont-ils l'utiliser pour détruire la race ennemie ?), les scénaristes ont recours à la solution la plus basique, celle du "on bourrine sans réfléchir, et on foire notre plan".

Franchement, on aurait été dans Star Trek, non seulement le capitaine (que ce soit Picard ou Janeway) se serait opposé à un tel plan, mais en plus il aurait certainement mis en place un plan beaucoup plus efficace, du genre "éparpiller secrètement les Cylons porteurs du virus sur différents vaisseaux de la flotte coloniale, et annoncer publiquement aux Cylons que s'ils ne laissent pas les humains tranquilles, ils encourent le risque de tuer eux-mêmes l'un des porteurs et/ou des représailles, et ainsi de déclencher l'extinction de leur propre race". Une sorte de dissuasion passive ou de guerre froide, en somme, qui ménagerait les deux points de vue. Mais non, ils préfèrent foncer et échouer.

Deux de QI, sur le Galactica (et en plus, ils ne font même pas passer Helo en cour-martiale... bande de nazes ; par contre, Baltar torturé, excellent)

- 3x08 : Yay, Dixon d'Alias en pilote héroique ayant une lourde histoire commune avec Adama ! Bon, honnêtement, le coup du personnage sorti de nulle part en fait agent indirect des cylons était assez téléphoné, mais la révélation sur le passé d'Adama est plutôt sympatoche (bien que la culpabilité d'Adama apparaisse un peu trop prononcée et soudaine pour motiver une démission ; à la limite, si Adama avait été hanté par un sombre secret depuis le début de la série, pourquoi pas, mais là, ça faisait un peu rétro-continuité sortie d'un chapeau magique), Tigh cartonne, et les états d'âme/obsessions morbides de Lucy Lawless (entre deux threesomes) intéressants.

- 3x09 : Plutôt sympathique, cet épisode spécial boxe & "previously on New Caprica". Bon, plus que le mélodrame pas passionnant de Starbuck (Anders ne sert toujours à rien, il doit donc être là pour une raison autre... un Final Five ?), ce sont surtout les quelques moments d'Adama & Roslin qui m'ont marqué, comme si les scénaristes venaient juste de se souvenir que ces deux-là ne s'étaient pas retrouvés seuls dans une situation autre que professionnelle depuis une demi-saison. Résultat, tout passe par les regards, et par des scènes tout en retenue. Très joli.

- 3x10 : S'il y a bien quelque chose dont je me contrefous, plus encore que de la couleur des rideaux de la chambre de Tigh, c'est bien de la mort de Kat, alias le personnage dont la seule heure de gloire a été d'être insupportable pendant un épisode tout entier.

Et donc là on est sensés s'émouvoir de son background parachuté de nulle part (j'ai eu un peu le même sentiment que lors du fameux "Roslin est mourante/avortons le bébé de Boomer/le bébé est un vaccin miracle/Roslin est guérie/l'avortement est simulé" bouclé en 40 minutes), et de son sacrifice héroique !?

Pauvre Jane Espenson, j'espère qu'elle n'a pas eu le choix quant au sujet de son premier épisode sur BSG, parce que sinon, là, c'est juste pas bon. Cela dit, heureusement, le reste (tout ce qui n'est pas centré sur Kat, donc) n'est pas désagréable. Mais ce serait bien de faire avancer tout ce petit monde...

- 3x11-12 : Hum, effectivement, je peux voir en quoi ce cliffhanger a pu paraître artificiel et un peu too much : c'est sûr qu'ils ne vont pas buter tout ce petit monde en milieu de saison 3, donc niveau suspense et tension, c'est assez bof.

Mais sinon, c'était plutôt sympa. J'ai souri en voyant Tyrol "suivre son instinct" et découvrir "comme par hasard" le Temple de l'Oeil de Jupiter, devant lequel il se sent "étrange"... ils auraient aussi bien pû lui coller un gros néon "FINAL FIVE" au dessus de sa tête, pour le coup... et j'ai grincé des dents devant le mélodrame Lee/Kara/Anders, qui commence à me gonfler.

À part ça, Sharon qui se tue pour rejoindre son bébé, mouais ; pas franchement passionné par les gunfights à la surface de la planète, mais le mystère de l'identité du Final Five que D'anna reconnaît (clairement pas Baltar, mais un régulier de la série que D'anna a rencontré et à qui elle aurait fait personnellement du mal...? Qui d'autre que Anders, voyons !), le potentiel de Baltar & Caprica 6 sur le BSG, les dissensions politiques au sein des Cylons, et la destinée de Starbuck (jolie continuité sur les peintures de cette dernière) sont des plus intéressants.

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Les bilans de Lurdo : Unbreakable Kimmy Schmidt, saison 3 (2017)

Publié le 9 Juillet 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Comédie, Sitcom, Netflix

Après une première saison très attachante, et une seconde saison plus sérieuse, et en demi-teinte (dont j'avais brièvement fait des critiques éclair ici et ), je passe à la troisième saison des mésaventures de Kimmy Schmidt, récemment diffusées sur Netflix.

Unbreakable Kimmy Schmidt - saison 3 :

Cette année, Kimmy Schmidt et ses compères ont décidé de grandir, d'évoluer, et de trouver une direction à leur vie. Plus facile à dire qu'à faire pour tous ces personnages plus improbables que jamais...

 

3x01 - Le Révérend veut forcer Kimmy à divorcer, mais elle hésite, et Titus passe une audition pour Rue Sésame, avant de retrouver son petit ami.

Pas exceptionnelle, cette reprise : il y a un étrange manque de rythme dans le montage de certaines scènes, et tout ce qui a trait à Lillian et à Fred Armisen ne fonctionne pas vraiment, que ce soit dans l'interprétation ou dans l'écriture. À part ça, Kimmy reste adorable (d'autant plus avec sa coupe de cheveux courte), et quelques répliques font vraiment mouche, mais dans l'ensemble, le tout s'avère assez inégal.

 

3x02 - Titus se prend pour Beyonce et parodie Lemonade, Kimmy visite des facs, et Lillian et Jacqueline tentent de se faire élire au conseil municipal.

Alors je sais que Lemonade est devenu une institution et un incontournable aux USA, mais moi, je n'ai que faire de Beyonce, je n'ai jamais vu le clip/la vidéo, et donc, la parodie est totalement tombée à plat en ce qui me concerne. Le reste, classique et peu mémorable, d'autant plus que le tout est paradoxalement assez daté (entre les références à Lemonade, le "lock her up", la mention des "deplorables", on sent que Tina Fey a écrit l'épisode mi-2016), qu'il y a des vannes prévisibles, et que la sous-intrigue des élections municipales est assez quelconque.

 

3x03 - Jacqueline et Russ tentent de convaincre le père de Russ de rebaptiser les Redskins par le biais de tout un stratagème improbable ; Kimmy reçoit la visite de la fiancée (Laura Linney) du Révérend qui veut l'amener à signer les papiers de divorce.

À nouveau un peu mitigé : les "Redskins", ça date aussi pas mal l'épisode, la manière peu cavalière dont la série évacue David Cross est assez décevante, et l'intrigue est moyenne ; du côté de Kimmy, c'est ponctuellement amusant, mais dans l'ensemble, l'épisode est assez plat.

 

3x04 - Kimmy accepte de petits jobs pour payer la Fac ; Titus devient le choriste de Judah Friedlander, conspirationniste reclus mais qui paie bien.

Pas désagréable du tout, cet épisode : mis à part le retour de Xan, insipide, les petits jobs de Kimmy étaient drôles, et tout ce qui avait trait aux chansons de Titus & du conspirationniste fonctionnait bien, malgré une chute très prévisible.

3x05 - Kimmy réquisitionnée par le FBI pour convaincre Gretchen de ne pas se faire sauter avec sa secte d'adolescents glandeurs ; Jacqueline fait de la cuisine avec un fantôme ; Lillian aide Titus, atteint de scorbut. 

Un épisode assez équilibré, rythmé et drôle, malgré un féminisme assez pataud chez Kimmy/Gretchen ; avec en prime un crossover avec Orange is the new Black. 

 

3x06 - Kimmy découvre sa première fête universitaire, et y retrouve Perry (Daveed Diggs) ; Jacqueline, Titus et Lillian tentent de tromper le frère de Russ (Josh Charles).

Épisode longuet, qui manque de punch et de subtilité, avec une caricature pataude et facile des millennials et des universités libérales. Le seul truc qui fonctionne vraiment, dans tout ça, c'est la relation de Kimmy et de Perry, et encore, on a droit à un obstacle gentiment artificiel inséré par les scénaristes pour rendre cette relation impossible.

 

3x07 - Kimmy découvre les fake news devant une alerte météo, et Titus comprend qu'il n'est pas un mec bien lorsqu'il découvre qu'il est devenu, à son insu, le méchant d'une publicité pour un médicament.

Mwé. La romance de Lillian et d'Artie n'est pas désagréable, bien que l'interprétation de Carol Kane soit toujours assez agaçante, mais le reste m'a paru plutôt laborieux et mollasson. 

 

3x08 - Cloîtrés dans l'appartement pour cause de tempête, Titus raconte enfin ce qui s'est passé durant sa croisière à Kimmy & co : il a dévoré Dionne Warwick (Maya Rudolph).

Avec une Maya Rudolph en pilotage automatique dans la peau de Dionne Warwick, pour un résultat relativement mitigé : trop de Rudolph en roue libre, trop de Titus manipulateur et mesquin, pas assez de Kimmy, une réconciliation finale précipitée, mais quelques scènes et gags très efficaces. J'attendais mieux de Tina Fey.

3x09 - Kimmy s'intéresse à la religion, et accompagne Titus à l'église, où ce dernier rencontre une grand-mère médisante, et le directeur du choeur ; Jacqueline relooke Lillian.

Pas désagréable, malgré une résolution globale un peu attendue, et précipitée, ainsi qu'une Anna Camp affreusement sous-exploitée.

 

3x10 - Titus et Kimmy tentent de tromper le propriétaire d'une station service (Ray Liotta), pour accéder gratuitement à ses toilettes ; Jacqueline tente de faire chanter les propriétaires des Redskins avec sa vidéo volée.

Pas aimé du tout, celui-là : très forcé, surjoué et épuisant du côté de T&K ; d'ailleurs, ça aurait très bien pu se dérouler en saison 1 ou 2 sans problème, il n'y a pas la moindre continuité avec le reste, et les études de Kimmy (notamment sa bourse pour aviron) ne sont quasiment pas prises en compte.

 

3x11 - Une des enseignantes (Rachel Dracht) de Kimmy & Perry les invite à un dîner de cons, Kimmy découvre le web, et Titus part dans un délire sur le prénom de la fille de son nouveau compagnon.

Rachel Dracht, un peu comme Maya Rudolph, n'est là que pour faire son numéro, et n'est pas particulièrement convaincante ; de manière générale, un épisode parfois longuet, notamment pour Jacqueline qui se fait la main sur Mimi, et récupère un séducteur en lieu et place de David Cross ; la résolution de la sous-intrigue du rap philosophique était assez sympathique, cela dit.

 

3x12 - Kimmy apprend la philosophie, et hésite à apparaître dans le show de Xan ; Jacqueline découvre que Russ n'a pas changé que physiquement ; Lillian découvre les mystères de la technologie avec Artie.

Un Titus pas très présent, une conclusion évidente et prévisible pour Jacqueline/Russ (Jacqueline a changé, ça fait plaisir), et Artie/Lillian restent touchants, eux aussi.

3-13 - Titus gagne de l'argent grâce à sa chanson, et Jacqueline le prend sous son aile pour impressionner Mikey ; Lillian et Artie se séparent ; Kimmy est renvoyée de l'université, et décide de se fier à son test d'orientation pour trouver une carrière.

Un final mi-figue mi-raisin : le tout semble vraiment précipité, notamment dans la manière dont Kimmie est renvoyée/se reconvertit/se fait à nouveau virer à cause du Révérend/trouve une carrière-miracle bien pratique, une sorte de deux ex machina qui sort de nulle part. On regrettera aussi la disparition totale de Perry, mais on saluera le caméo de Jim Gaffigan, amusant, la prise de conscience de Kimmy, et le clin d'oeil à Retour vers le Futur, gratuit et superflu, mais pas forcément désagréable.

 

Bilan :

Une saison manquant étrangement de liant et de direction : si les thématiques initiales étaient intéressantes, et si certains des personnages ont effectivement évolué dans des directions originales, dans l'ensemble, le nombre de pistes abandonnées en cours de route est assez frustrant. Outre le couple Artie/Lillian, on peut aussi citer la fiancée du Révérend, qui disparaît, David Cross et Fred Armisen, qui font de même, la relation de Perry et de Kimmie, qui ne débouche sur rien, le divorce de Kimmy, les études de Kimmy, etc.

Autant d'idées délaissées (peut-être par la force des choses - Ellie Kemper était enceinte) qui, ajoutées à des guests pas toujours très pertinents, à des références qui datent un peu trop le récit, à un manque d'homogénéité, de structure, et à une présence de plus en plus envahissante de Titus, peuvent frustrer : par moment, on a l'impression de regarder Unbearable Titus Andromedon, tant il vole la vedette à tout le monde, et tant les scénaristes semblent parfois se dire que laisser Tituss Burgess improviser suffit à créer l'hilarité.

Dans l'absolu, pourquoi pas, si le personnage évolue... je ne suis cependant pas convaincu que cela va vraiment se produire au final.

Tout comme je ne suis pas vraiment convaincu par ce que laisse deviner la prochaine saison : Kimmy Schmidt entourée de millennials privilégiés dans une start-up, ça risque d'amener Tina Fey et ses scénaristes à ressortir tous les gros clichés et leurs préjugés sur cette génération, ce qui n'augure pas forcément de quelque chose de très frais et original.

Mais bon, nous verrons bien. Dans l'intervalle, je placerai probablement cette troisième saison au même niveau que la seconde : sympathique, sans plus, et je persiste à penser qu'il y a un problème de format inhérent au passage de la saison 1, conçue pour NBC, à la saison 2, pour Netflix : le show est désormais trop à son aise, ses épisodes dépassent la demi-heure, et ils y perdent en énergie et en concision.

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Blog Update ! - Décembre 2017 - Christmas Yulefest 2017

Publié le 7 Janvier 2018 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Christmas, Noël, Yulefest, Update

Un peu plus de deux semaines se sont écoulées depuis le premier bilan partiel de cette Christmas Yulefest 2017, et c'en est déjà terminé de la nouvelle édition de ce festival annuel de films de Noël. Faisons donc le bilan d'une saison particulièrement mitigée... 

37 - With Love, Christmas 2.25/6

38 - Trois Femmes pour un Destin 2/6

39 - La Plus Belle Étoile de Noël 2.5/6

40 - Le Village du Père Noël 3/6

41 - The Mistletoe Inn 2.25/6

42 - Une Maman pour Noël 2.5/6

43 - Finding Santa 3.5/6

44 - Clarence 1.75/6

45 - Wrapped Up In Christmas 3.75/6

46 - Bad Moms 2 : A Bad Moms Christmas 1.75/6

47 - L'Invité de Noël 2/6

48 - Switched For Christmas 2/6

49 - Le Plus Beau Cadeau de Noël 1.75/6

50 - A Joyous Christmas 2/6

51 - Noël en Péril 3/6

52 - A Very Merry Toy Store 1.5/6

53 - Very Bad Dads 2 2.5/6

54 - Christmas in Evergreen 3.25/6

55 - Le Cadeau de Noël 3/6

56 - 48 Vœux de Noël 3/6

57 - Santa & Cie 3.75/6

58 - Emma and Santa Claus - The Quest for the Elf Queen's Heart 3/6

59 - Casse-Noisette et le Roi des Souris & Le Prince Casse-Noisette 3.5/6

60 - Christmas Solo 2/6

61 - L'Arbre de Noël 3/6

62 - Christmas in Angel Falls 3.5/6

63 - La Promesse de Noël 3.75/6

64 - My Christmas Prince 1/6

65 - Une Nuit très Particulière 3.75/6

66 - Le Noël du Coeur 3.25/6

67 - Un Super Mini-Noël 2.25/6

68 - The Christmas Cottage 2.25/6

69 - Noël à Snow Falls 3.75/6

70 - Christmas Encore 3/6

71 - Animation (1/2) - La Reine des Neiges : Joyeuses Fêtes avec Olaf (2.25/6) & Mariah Carey Présente : Mon Plus Beau Cadeau de Noël (3/6)

72 - Karen Kingsbury's Maggie's Christmas Miracle 2/6

73 - Courts-métrages de Noël Lifetime

74 - Sharing Christmas 1.75/6

75 - Animation (2/2) - L'Étoile de Noël & Hôtel Transylvanie : The Fright Before Creepmas 3/6

76 - Mariage Sous la Neige 2.5/6

77 - Killing Gentleman 3.5/6

78 - Christmas Next Door 2.75/6

79 - A Christmas Story Live ! 2.5/6

80 - On a échangé nos Noëls 2.5/6

81 - Rocky Mountain Christmas 3/6

82 - Un Noël à El Camino 2.75/6

83 - Christmas Getaway 2.25/6

84 - Beauté Cachée 2/6

85 - Snowed-Inn Christmas 4/6

86 - La Course Aux Cadeaux 3/6

87 - Angry Angel 4.25/6

88 - Jour Blanc 2.75/6

89 - Royal New Year's Eve 3.5/6

90 - Les Rois Mages 3/6

Je l'avoue sans problème : cette année, pour des raisons de disponibilité, de santé et aussi tout simplement de préférences personnelles, j'ai délibérément fait l'impasse sur un certain nombre de productions Hallmark/Lifetime/ION et compagnie. Il faut dire qu'après toutes ces années, je commence à avoir un radar bien développé, qui me permet de voir venir les bouses de très loin, en fonction de leur réalisateur, de leur cadre, de leur thème ou de leur distribution.

Et comme en plus, la qualité moyenne des productions festives est en constant déclin, d'année en année, et que Netflix s'est désormais joint à la fête, il a fallu faire des choix.

Je pourrais presque reprendre mon bilan global de l'année dernière, tant peu de choses ont changé :

- Hallmark est toujours à la peine, privilégiant quantité à qualité, et déclinant à l'infini son script de base particulièrement formaté et caucasien.

- Lifetime a tenté de revenir sur le terrain des films de Noël, en achetant des productions indépendantes à droite et à gauche... avec un résultat très inégal et mitigé.

- UpTV & ION continuent de se faire une petite place discrète, avec des comédies parfois plus décalées et décontractées que chez Hallmark, mais qui ne marquent pas particulièrement les esprits pour autant.

- Netflix a créé le buzz avec son Christmas Prince à peine digne de Hallmark, et qui n'avait pour lui que son interprète principale ; ses autres productions de Noël sont, elles, passées un peu plus sous silence, ce qui est dommage...

- Le Canada continue de produire des téléfilms de Noël indépendants : la qualité et le budget ne sont pas encore là, mais petit à petit, à mesure que les standards de production des Hallmark et Lifetime baissent, l'écart diminue...

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Film(s) de la quinzaine :  

Les bonnes surprises ont été limitées, durant cette dernière quinzaine de la Yulefest, et pourtant, il est probable que mes métrages 2017 préférés en soient issus : Snowed-Inn Christmas, de Lifetime, m'a surpris par sa légèreté et sa malice ; Angry Angel, de Freeform, par son impertinence et sa distribution ; Noël à Snow Falls, de Netflix, par les moyens investis dans sa production, et par sa plus grande décontraction ; et dans une moindre mesure, Santa & Cie, de Chabat, et Wrapped Up In Christmas, de Lifetime, pour son mélange ethnique assez rafraîchissant.

Flop(s) de la quinzaine :

Des flops assez faciles à identifier, principalement parce qu'ils sont directement sortis en salle (Bad Moms 2, Beauté Cachée), ou parce que ce sont des bouses évidentes tournées pour pas cher et diffusées sur Lifetime (A Very Merry Toy Store, My Christmas Prince) ou Hallmark (Sharing Christmas).

D'ailleurs, il est assez amusant de constater que la plupart du temps, ces productions télévisées fauchées et ratées sont souvent le fruit des mêmes maisons de production californiennes, mercenaires spécialisés en métrages tournés pour pas cher, et proposés à plusieurs chaînes, parfois même en parallèle.

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Dès demain, la Christmas Yulefest 2017, notre festival de critiques de films de Noël en tout genre, ferme donc ses portes sur le blog des Téléphages Anonymes, et la rubrique Un film... un jour (ou presque) reprend sa place quotidienne, pour rattraper un peu toutes les sorties cinématographiques de ces derniers mois...

Comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète (et mise à jour avec les titres français) des films de Noël déjà passés en revue sur ce blog, en consultant notre Index Christmas Yulefest disponible ici ; et il en va de même pour l'Index de la rubrique Un film... un jour (ou presque), toujours présent ici.

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Un film, un jour (ou presque) - INTÉGRALE MARVEL CINEMATIC UNIVERSE - Tony Stark : bientôt la fin ? (deuxième partie)

Publié le 1 Avril 2018 par Lurdo dans Cinéma, Action, Aventure, Fantastique, Science-Fiction, Marvel, MCU, Comédie, Édito

Avengers : Infinity War, la conclusion de 10 années de films Marvel, arrive chez nous dans moins d'un mois, et maintenant que notre intégrale MCU est achevée, tournons-nous brièvement vers Tony Stark, la pierre angulaire de cet univers, et intéressons-nous à son évolution...

Dans les trois films de la Phase 1 qui l'ont vu apparaître dans le MCU, Tony Stark a connu bien des mésaventures et des bouleversements, qui l'ont drastiquement ramené à la réalité, en lui rappelant sa place dans le monde, et dans l'univers. Tout ceci commence à avoir un impact sur la santé mentale de Tony, et sur son sens des responsabilités...

Iron Man 3 (2013)

Quand débute Iron Man 3, Tony a régressé, et il touche presque le fond. Secoué par son expérience spatiale, et par la réalisation qu'il est désormais insignifiant dans ce nouveau monde qui s'ouvre à lui, Stark est victime de crises de panique, et, comme à l'époque de l'Afghanistan, sa première réaction est de se replier sur lui-même.

À l'époque, il avait construit sa première armure de combat ; cette fois-ci, il en construit une véritable armée, l'Iron Legion, afin de protéger au mieux son entourage, sa ville, son pays, sa planète. Des armures qu'il peut désormais télécommander ou confier à Jarvis, installant ainsi une distance supplémentaire entre lui et toute menace éventuelle, sans toutefois le priver de contrôle.

Mais la dépression de Stark le fait retomber dans ses vieux travers, sa relation avec Pepper se complique, et lorsque Happy est blessé dans une attaque terroriste (une nouvelle preuve, aux yeux de Tony, qu'il est incapable de protéger les siens), l'arrogance et l'impulsivité du génie reprennent le dessus : il menace directement le Mandarin, qui en réponse, détruit prestement la demeure de Tony, son laboratoire, et le laisse pour mort.

Seul, privé de Pepper, privé de soutien, privé de son armure en panne, et perdu à l'autre bout du pays, Stark n'a d'autre choix que de faire le point, et de se reposer sur son ingéniosité et son intuition pour remonter la pente.

Une remontée qui se fait, il est important de le noter, grâce à la compagnie et au regard extérieur d'un jeune garçon inventeur et débrouillard : une figure dans laquelle Tony se reconnaît, et qu'il prend (plus ou moins) sous son aile, le supervisant vaguement tout en le gardant à distance (un peu comme Stark Sr le faisait, de son vivant, avec son fils).

Malgré tous les obstacles se dressant sur son chemin, Stark se prend en main, et prouve que ce n'est pas son armure qui fait de lui un héros : il résout ses problèmes (des problèmes qui, comme toujours, découlent directement des actes passés de Tony et de son caractère impulsif) sans réellement faire appel à son armure (hormis lors du grand affrontement final), et cela déclenche chez lui une certaine prise de conscience : ses armures ne sont pas la réponse miracle qu'il cherche pour protéger la planète et ses proches.

Après son sacrifice new-yorkais et sa victoire contre Killian, Stark comprend qu'il doit chercher ailleurs, et voir plus grand, quitte à repartir de zéro.

C'est ainsi que Tony choisit de détruire tout son stock d'armures : un geste symbolique qui marque son acceptation de son statut de héros, qu'il ait une armure ou non, et le fait qu'il ne se cache désormais plus derrière l'armure d'Iron Man pour assurer la protection de la planète.

Tony Stark est Iron Man, et cette prise de conscience semble indiquer un début de guérison de certaines des failles psychologiques de Tony, qui décide visiblement de réaffirmer le contrôle qu'il a sur sa vie, en soignant tant ses plaies physiques (il se débarrasse de son "coeur") que mentales (à en juger par la séance de "thérapie" de Tony avec Banner, à la fin du film).

Mais, tout comme l'arrogance et le sarcasme permanents de Tony ne sont qu'un masque dissimulant ses fêlures, le fait de faire ainsi table rase du passé n'est, par de nombreux aspects, qu'un geste sans réelle portée, permettant à Tony de récupérer Pepper, et de donner l'impression de passer à autre chose.

Quand viendra Avengers 2, en effet, Stark aura reconstruit son stock d'armures, et aura rebâti l'Iron Legion, sous forme de drones utilisés pour assurer le maintien de la paix à grande échelle.

Pourquoi retomber dans de tels travers ? Une nouvelle fois, à cause de l'usage qu'autrui aura fait de sa technologie...

Captain America - The Winter Soldier (2014)

Si Stark n'est pas à proprement parler dans le film, sa présence se fait drastiquement sentir : dans sa quête d'assurer la protection de la Terre à une échelle plus grande que la sienne, et d'anticiper d'éventuelles menaces, Tony a accepté d'équiper les helicarriers du SHIELD de sa technologie de propulsion révolutionnaire.

Volant désormais à l'aide des répulseurs Stark, les helicarriers du projet Insight sont plus puissants et maniables que jamais...

... mais ils sont aussi aux mains d'Hydra, et sont donc plus dangereux et meurtriers que jamais.

Encore un poids de plus sur la conscience de Tony Stark, qui se trouve à nouveau (indirectement) responsable des actes de ces criminels... et ce, bien que Captain America les ait neutralisés avant qu'il ne soit trop tard.

On peut deviner qu'après un tel détournement de sa technologie à des fins meurtrières, le besoin obsessionnel de contrôle de Stark a ressurgi, plus intense que jamais, et l'a amené à se concentrer sur ses acquis - et sur l'autre personne en laquelle il a le plus confiance au monde : Jarvis - pour tenter d'assurer la paix dans le monde.

Avengers 2 - Age of Ultron (2015)

Arrive alors le second volet des Avengers.

Toujours aussi préoccupé par la sécurité de la planète, et échaudé par l'échec du Projet Insight, Tony Stark a pris la tête des Avengers, et reconstruit son Iron Legion, mais cette fois-ci, il a choisi de minimiser les risques, et de mettre encore plus de distance qu'avant entre lui et ses Légionnaires : plutôt que de concevoir une armée d'armures surpuissantes, il en a fait des drones moins performants, et entièrement confiés au commandement de Jarvis.

Un Jarvis qui, avec Pepper et Happy, est l'une des constantes de la vie de Stark, et ce depuis des années. Logique, par conséquent, que Tony se tourne vers lui pour l'épauler dans la défense de la planète.

D'autant qu'en parallèle, Stark continue de voir plus grand, et travaille sur des projets à l'échelle de la Terre, au nombre desquels le Projet Ultron. Un projet d'Intelligence Artificielle surpuissante, similaire à Jarvis, et capable de défendre la Terre contre toutes sortes d'envahisseurs et d'agresseurs, terrestres et extraterrestres : de quoi supplanter les Avengers, et assurer une paix mondiale à l'humanité.

Un Projet resté dormant, jusqu'à l'entrée en jeu de Wanda Maximoff. Lorsque cette dernière s'introduit dans l'esprit de Tony, elle le rend en effet spectateur impuissant de ses pires terreurs : la fin du monde, la mort des Avengers, l'invasion de la Terre par des forces extraterrestres qui dépassent l'humanité, et la crainte de ne pas en avoir assez fait pour protéger la planète.

De quoi éradiquer tous les progrès (psychologiques) accomplis par Tony, et le remettre sur une pente des plus glissantes : ébranlé, ses failles et son traumatisme rouverts par cette vision, Stark décide de passer outre l'avis des autres Avengers et de mettre en place Ultron, son "armure à l'échelle de la planète".

Et ce qui devait arriver arriva : alors que Tony envisageait Ultron comme une extension de sa personnalité, Ultron devient conscient, et, en bon fils rebelle, se révolte contre son géniteur. Une nouvelle fois, Stark perd le contrôle de ses inventions, et donne naissance à l'un de ses ennemis, un ennemi qui, au passage, lui dérobe son Iron Legion.

Cette fois-ci, cependant, Stark ne tire aucun enseignement de cette leçon, puisque peu de temps après, il décide de réitérer l'expérience, persuadé que ce second essai sera le bon (l'arrogance et l'impulsivité de Stark n'ont jamais vraiment disparu, ni son besoin de réparer seul toutes les situations problématiques en utilisant son génie). Cette fois-ci, sa création, Vision, est une réussite, une fusion d'Ultron et de Jarvis, qui se range aux côtés des Avengers.

Mais la Sokovie est ravagée, les morts sont nombreux, et ils sont tous plus ou moins imputables aux erreurs de Tony Stark : une situation que Stark ne va pas digérer, et qui va le refaire plonger, alors même qu'il semblait remonter la pente quelques mois plus tôt...

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Au cours de la Phase 2 du MCU, Tony Stark a connu des hauts, et des bas.

Après les événements de New York, Stark a sombré, et touché le fond. mais c'était pour mieux rebondir, et entamer - dans un premier temps - une reconstruction tant physique que mentale, alors même que Stark faisait de son mieux pour grandir intérieurement.

Malheureusement, tant le retour d'Hydra que l'incident d'Ultron ont fait replonger Stark dans ses pires travers : il tente à nouveau désespérément de protéger le monde grâce à ses inventions, mais chacune de ses tentatives semble se retourner contre lui, et ajouter toujours un peu plus de poids à sa conscience coupable.

Après Ultron, Tony Stark est fragilisé : les pulsions destructrices d'Ultron, construit "à son image", lui font se demander s'il peut réellement avoir confiance en ses décisions et en son instinct. Et si, quand une nouvelle menace galactique frappera à la porte de la Terre, Tony commettait une nouvelle erreur, aux conséquences toujours plus funestes ?

Comme toujours, cette responsabilité pèse beaucoup trop sur Stark, et le milliardaire aimerait pouvoir s'en débarrasser... mais son égo lui souffle constamment qu'il est le seul à pouvoir trouver une solution.

Tiraillé, Stark va alors prendre du recul, et envisager une solution plus administrative... qui va mener à la Civil War.

(à suivre...)

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Les bilans de Lurdo : La Fabuleuse Mme Maisel, saison 2 (2018)

Publié le 3 Février 2019 par Lurdo dans Critiques éclair, Comédie, Drame, Histoire, Les bilans de Lurdo, Review, Télévision, Amazon, Romance

Il y a un an environ, Amazon diffusait la première saison de Mme Maisel, une comédie rafraîchissante située dans le milieu du stand-up américain des années 50-60, et chapeautée par le couple Palladino, créateurs des Gilmore Girls et de Bunheads. Excellente surprise, homogène et inventive, cette première fournée de 8 épisodes avait reçu un accueil critique unanime, et d'innombrables récompenses aux Emmys : un succès mérité, même si les spectateurs familiers des productions des Palladino pouvaient percevoir, çà et là, quelques défauts récurrents de l'écriture des scénaristes...

La Fabuleuse Mme Maisel, saison 2 (2018) :

Midge Maisel (Rachel Brosnahan) tente toujours de concilier sa vie de famille, son poste au sein de B. Altman, et sa carrière naissante de comédienne de stand-up, alors même que ses parents (Tony Shalhoub, Marin Hinkle) connaissent une crise existentielle, que Joel (Michael Zegen) tente de se réinventer, et que la fabuleuse Mme Maisel rencontre Benjamin (Zachary Levi), un médecin séduisant qui bouleverse son quotidien...

Série de grande qualité formelle et conceptuelle, Maisel reste, dans cette seconde saison, toujours bourrée de qualités et de bons points, que ce soit au niveau de son écriture pétillante, de son humour impertinent, de sa direction artistique chatoyante, de ses costumes, de sa musique, de son interprétation impeccable, de sa réalisation inventive, etc, etc, etc.

Même avec 10 épisodes (soit 2 de plus qu'en saison 1), la saison se regarde sans le moindre temps mort, c'est fluide, dynamique, il se passe toujours quelque chose d'intéressant et de créatif, bref, Maisel reste, dans sa seconde année, une série très attachante et tout à fait recommandable... mais aussi vraiment frustrante.

Car, plus que jamais, La Fabuleuse Mme Maisel renvoie au Gilmore Girls d'antan, dans ce que ça a de bons côtés et de mauvais...

À plusieurs reprises, Maisel, saison 2, trahit en effet directement certains tics d'écriture des Palladino, et certaines tendances qui affaiblissaient déjà leur série précédente. À commencer par Midge, le personnage principal, qui évoque fréquemment ce que pouvait parfois être le personnage de Rory Gilmore, dans ses pires moments : une fille de bonne famille, privilégiée, qui a toujours vécu confortablement, dans sa bulle, et qui n'a aucune idée de la réalité économique du monde ; une femme capricieuse, inconstante, dilletante facilement découragée, et prompte à prendre des décisions mal-avisées ; une héroïne qui ne pense qu'à elle-même, et ne prend jamais vraiment en compte les conséquences de ses actions sur autrui... bref, c'est un miracle que le personnage reste aussi attachant, et cela est en grande partie du à l'interprétation et à l'énergie de son interprète.

D'autant que si Midge peut être rapprochée de Rory pour tous ces défauts, elle ressemble plus à Lorelei au niveau romance, constamment tiraillée entre son ex, le père de ses enfants, cherchant à se faire pardonner (Joel, l'équivalent du Christopher des Gilmore), et son nouveau compagnon, un peu lisse mais cultivé, et à la situation aisée (Benjamin, le Max Medina de Midge).

Régulièrement, donc, sur le front de la romance, on a l'impression de voir les Palladino rejouer une partition familière, qui se termine, en fin de saison, de la pire manière envisageable (ou du moins, de la manière la plus prévisible et frustrante possible, avec une Midge qui remet tout en question sur un coup de tête).

Outre cette écriture un peu agaçante (au terme de cette saison, je crois qu'il est notamment clair que Midge est une mère indigne, plus préoccupée par sa carrière ou sa vie amoureuse que par ses enfants, qui n'entrent même pas en considération lorsque vient le moment pour elle de décider de partir 6 mois en tournée), et cette sempiternelle fascination d'Amy Sherman-Palladino pour le quotidien et les excentricités des personnes fortunées (déjà un problème récurrent de Gilmore Girls, qui revient ici sur le devant de la scène, notamment lors des quelques épisodes se déroulant dans les Catskills - et ce quand bien même la vision du judaïsme de la série serait volontairement très caricaturale et outrée), on remarque aussi progressivement que les scénaristes semblent mal à l'aise avec le format imposé par le streaming Amazon.

La temporalité de la saison est ainsi totalement chaotique, donnant fréquemment l'impression au spectateur qu'il manque plusieurs épisodes pour bien expliquer l'évolution des relations (le divorce de Midge/Joel, jamais officiellement prononcé à l'écran), de la carrière de Midge (on ne ressent pas vraiment ses galères, ni le boycott imposé par Sophie Lennon), de ses sentiments vis à vis de Joel, de Benjamin ou de sa carrière, ou encore pour bien établir les conséquences de certains événements (le séjour à Paris des parents de Midge, totalement oublié par la suite, alors qu'il aurait été une réponse évidente à l'évolution de la situation d'Abe).

Et paradoxalement, malgré cette impression de manque et de précipitation, la saison semble aussi faire pas mal de remplissage, s'attardant trop longtemps sur certains événements (Paris, les Catskills), comme si les Palladino avaient ressenti le besoin de freiner des quatre fers, cette année, après une première saison compacte et concise, mais qu'ils n'arrivaient pas à trouver le juste milieu entre digressions amusantes et événements importants.

Et puis il reste Joel. L'année dernière, je redoutais un arc narratif de rédemption, et une réconciliation avec Midge, assez typiques de l'écriture des Palladino... et c'est exactement ce à quoi l'on a droit cette année : une grande entreprise de réhabilitation du personnage de Joel, pour tenter de rendre attachant ce personnage infidèle et peu sympathique.

Et ça fonctionne presque, puisque les Palladino font tout leur possible pour faire de Joel un personnage secondaire sincère et paumé, qui se reconstruit en reprenant la succession de son père, et qui est toujours là pour Midge... mais paradoxalement, la fin de saison vient tout saboter, en nous montrant un Joel grand séducteur, qui couche avec toutes les employées de sa boîte, est jaloux de la nouvelle relation de Midge, possessif, et n'hésite pas un seule instant lorsque l'occasion se présente de coucher à nouveau avec elle.

Autant dire que la saison se termine en laissant un goût doux-amer, le tout dernier épisode arrivant un peu de manière abrupte, et détruisant certains des progrès effectués par les personnages durant la saison. Pire : des indices assez évidents laissent penser à une saison 3, en tournée, avec une grossesse imprévue (et au père inconnu - Joel ? Benjamin ?) de Midge. De quoi rajouter encore une couche de mélodrame gentiment forcé et télégraphié, une marque de fabrique des Palladino...

Malgré tous ces bémols, je le répète, la saison 2 de Mme Maisel reste très sympathique, passant de Paris à un camp de vacances juif, puis revenant en ville, avant de repartir en tournée, et de culminer à la télévision : ça virevolte, c'est léger, c'est drôle, c'est pétillant, c'est parfois touchant, et la distribution est excellente (mention spéciale à Justine Lupe, très drôle en belle-sœur convertie, et à Tony Shalhoub).

Dommage que la structure parfois décousue, les errances de rythme, et certains choix narratifs et de caractérisation font que la saison convainc nettement moins qu'elle ne le devrait...

 

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Les bilans de Sygbab - Invasion Planète Terre : Saison 5 (2001-2002)

Publié le 20 Mai 2017 par Sygbab dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Sygbab, Science-Fiction, EFC

Sygbab regarde (beaucoup) la tv, et quand il n'aime pas ce qu'il a vu, il est plutôt virulent... Surtout quand il entame une conversation avec un téléspectateur qui ne comprend rien !

Invasion Planète Terre (Earth : Final Conflict) - Saison 5, a.k.a. Buffy the Space Vampire Slayer :

"- ...

- Euh, bonsoir. Vous n'avez pas l'air dans votre assiette dites donc, que se passe-t-il ?

- Oh, je sors d'une très mauvaise expérience télévisuelle, je suis en état de choc. Mais en même temps c'est un soulagement, j'ai l'impression de m'être débarrassé d'une sacrée corvée.

- Aussi mauvaise que la dernière fois ?

- Pardon ?

- Oui, vous ne vous rappelez pas ? Je vous reconnais, nous avions parlé ensemble de la saison 2 de cette magnifique série qu'est SeaQuest DSV.

- Ah... Et merde, c'est bien ma veine.

- Il s'agissait de quoi cette fois-ci ?

- La saison 5 d'une série posthume en l'honneur de Gene Roddenberry, qui en avait développé l'idée alors qu'il s'occupait de Star Trek. Earth Final Conflict, pour être plus précis.

- Ah oui je vois ! Mais encore une fois je ne vous comprends pas. Qu'est-ce que vous lui reprochez à cette saison ? Elle est très bien, c'est une sacrée conclusion à une grande série qui a su passionner tout au long de son existence.

- Oui, bien sûr... C'est vrai que voir un plan final sur une Renee Palmer qui part à la découverte de l'univers avec Liam, un Taelon et un Atavus, c'est tout à fait ce que j'attendais. La couleuvre est un peu grosse à avaler quand les scénaristes essaient de nous faire croire que le conflit final dont il est question depuis le début concerne la destinée d'une blondasse arrivée en cours de série, et qui se prend pour Buffy. Mais c'est bien, tous les personnages auront eu une destinée dans cette série : Boone, Liam, Juliet Street... Et à chaque fois, c'est complètement foireux. La destinée des scénaristes de la série serait-elle d'être des losers pour l'éternité ?

- Je vous trouve un peu dur avec Renee, c'est un personnage martyr qui lutte contre les aliens sans que personne ne lui apporte son soutien excepté son cercle d'amis très fermé, et qui endure beaucoup de pertes puisqu'elle voit disparaître tous les êtres qu'elle aime. Et je ne vois pas le rapport avec Buffy.

- Pourtant il est clair : une destinée, et une lutte contre des vampires. Sauf que ceux-ci sont des aliens. Mais elle n'est même pas crédible dans son rôle de combattante : elle commet sans cesse des erreurs, et elle passe son temps à compromettre son quartier général secret en y invitant tout le monde. En ce qui concerne le côté martyr du personnage, ça fonctionnerait si seulement on en avait quelque chose à foutre. Quand, la plupart du temps, un protagoniste est antipathique et qu'aucun background n'a jamais été développé, ça relève de l'exploit de s'y attacher. Il est donc difficile d'éprouver une quelconque émotion lorsqu'elle fait face au décès de l'un de ses proches. À part dans le cas de Boone, mais là c'est juste parce que c'est choquant, honteux, scandaleux, inadmissible de l'avoir fait revenir pour jouer dans deux épisodes, et d'avoir le culot de le tuer hors champ. Lamentable.

- Je peux concevoir que sa mort soit dérangeante, mais c'est logique non ? Après tout, il dit lui-même que ce n'est plus son combat puisqu'il a passé trois ans dans les limbes. Il n'est donc pas incohérent que son manque d'entraînement lui fasse perdre ses réflexes et le mène droit à sa mort, à cause d'un manque d'attention aux dangers qui l'entourent.

- Merci mais les conjectures je m'en cogne aussi, ce qui m'intéresse c'est le factuel. Et il est complètement évident qu'il n'y a plus personne aux commandes du navire et que l'ensemble est à la dérive totale. D'ailleurs, Boone n'est pas le seul à revenir pour repartir aussi sec, sans gloire : le cas Zo'or est tout aussi parlant. Mais là c'est pire, car l'actrice revient pour jouer une femelle Atavus habillée d'une tenue de cuir, histoire de mettre en valeur des atouts que sa combinaison Taelon ne laissait pas entrevoir. Bien entendu, le personnage est tué vulgairement. J'ai déjà dit lamentable ? Alors innovons : affligeant.

- Je ne suis pas d'accord, la ligne directrice est claire, avec les Atavus et notamment Howlan qui veut dominer la Terre.

- Mais c'est de la merde ! Franchement, qui peut croire que la fusion entre les Taelons et les Juridiens a pu donner une espèce antérieure à leur évolution parallèle, et qui en plus se considère comme supérieure ??? C'est d'une bêtise et d'une crétinerie incommensurables.

- Moi, j'y crois.

- Oui, ça ne m'étonne pas. Même quand on n'a aucun talent, on peut toujours compter sur quelques abrutis lents du cerveau qui vont gober tout ce qu'on leur propose.

- Vous êtes à nouveau insultant !

- Ça m'a plutôt l'air d'une vérité. Il faut être sacrément crédule pour croire que les Atavus sont sur Terre depuis des millions d'années, et qu'ils l'avaient auparavant colonisée. Les Taelons seraient venus sans savoir qu'il était possible de les ramener à la vie, et Ma'el ne se serait même pas aperçu de leur présence ? Mais oui, bien sûr... Heureusement, le lien possible entre leur ADN et fait que l'humanité soit le chaînon manquant entre les Taelons et les Juridiens n'est pas établi. Ouf, parce que pour le coup, ça aurait été calamiteux. C'est déjà bien assez gratiné comme ça...

- C'est pas une question de crédulité, après tout le background des Atavus est développé. On voit leur planète, le passé du leader Howlan et de Juda, leur fils... Ça aide, quand même.

- Stop ! Vous êtes sûr que vous avez une cervelle ??? Ou tout du moins que vous savez vous en servir ? Il faudrait donc, en plus de toutes les aberrations déjà citées, accepter que par le plus grand des miracles les Atavus nés de la fusion entre Taelons et Juridiens sont exactement les mêmes individus que ceux qui étaient en stase ? Avec leurs propres souvenirs, mais aucun qui soit rattaché aux deux différentes entités qui les composent ? Au secours quoi, vivent les incohérences.

- Moi je crois plutôt que vous cherchez le mal partout, il n'y pas de trahison à l'esprit de la série.

- Bah non, c'est sûr. Rien que dans le générique, la voix off de Renee Palmer dit : "They came with the promise of peace. They lied. Their true mission was to dominate us." Mais c'est totalement faux ! La véritable mission des Taelons était d'attendre l'évolution des humains à un stade supérieur pour éventuellement fusionner avec eux et sauver leur espèce, et c'est seulement sous la houlette d'un Zo'or illuminé par ses visions de grandeur - dont les méthodes divisaient d'ailleurs le Synod - que cette tendance est apparue. Ce n'est pas une trahison ? Mon cul oui.

- Vous n'êtes pas obligé d'être grossier. Et puis avec toutes ces manipulations génétiques et ces multiples plans, je pense que la domination de l'espèce humaine était à l'ordre du jour. À ce sujet, les humains sont encore plus mal embarqués avec les Atavus, qui sont impitoyables et dangereux.

- Oui, surtout Howlan qui ne fait rien de la saison à part être obsédé par Renee, faire des grimaces pour montrer qu'il n'est pas content avec son rugissement à la con, et crever comme une merde de manière totalement décevante. Non mais vraiment, représenter ces aliens comme des vampires se nourrissant de l'énergie vitale des humains est un choix plus que douteux. C'est également assez drôle de voir qu'en début de saison ils sont invincibles, à tel point que Renee a l'idée débile de laisser un tueur en série s'échapper de prison pour les éliminer. Et puis, comme par magie, ils deviennent de plus en plus vulnérables, jusqu'à ce qu'ils soient désintégrés au simple contact d'un laser alors qu'ils en absorbaient l'énergie auparavant... Non non, on ne se fout pas de nous.

- Vous réfléchissez trop je pense, il faut savoir se laisser porter de temps en temps.

- Si je vous dit de sauter, vous le faites ?

- Non.

- C'est bien dommage.

- Oui enfin bon, il y avait quand même de bonnes choses, et des épisodes vraiment excellents, dont le centième.

- Merci de ne pas évoquer ce souvenir douloureux. Je suis friand de ces épisodes symboliques, qui sont toujours l'occasion de faire quelque chose de spécial. Là, on a droit à un épisode vraiment lourd sur la rébellion de la jeunesse, les parias et les asociaux, en tirant un trait grossier sur l'attirance qu'ils peuvent éprouver envers leur côté noir en ces temps de trouble ; en l'occurrence ici en voulant être un Atavus. C'est totalement impersonnel et non-événementiel, tout comme le final de la série dans lequel il ne se passe rien, si ce n'est la mort de Sandoval qui a au moins le mérite de passer de vie à trépas en ne regrettant rien. Pas d'auto-apitoiement ou d'excuses, il assume. Youpi, les scénaristes ont au moins ça de bon. Ça rattrape son traitement chaotique depuis des années, lui qui trahissait tout le monde et n'importe qui à tout bout de champ et en dépit du bon sens.

- Vous n'avez vraiment pas aimé en fait, mais c'est dommage de faire la fine bouche.

- Désolé mais ça n'a jamais été alléchant. C'est nul. À chier. Point final.

- Encore une fois notre désaccord est marqué. Je pense que je vais vous laisser.

- Excellente idée. Au fait, on a oublié de se tutoyer.

- C'est vrai. À bientôt, j'espère.

- Pas moi non. T'es trop débile."

 

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Catch Review : WWE Battleground 2014 (20/07/2014)

Publié le 21 Juillet 2014 par Lurdo dans Catch, Critiques éclair, Review, Télévision, WWE

*Préshow*

- Adam Rose vs Fandango : micro-match pris en cours de route, sans rien de mémorable du tout.

- Naomi vs Cameron : Aouch.

*PPV*

- Usos vs Wyatts, Best out of three Falls, tag title match. Pas mauvais, voire même efficace sur la fin, mais très formulaïque, et finalement assez classique pour ces deux équipes : deux premiers tombés quelconques, et ensuite, on passe en mode spotfest indy, avec des finishers dans tous lessens, des comptes de deux, etc.

- Promo forcée de Rollins, attaqué par Ambrose, qui se fait virer par HHH (probablement histoire de cacher la blessure de Rollins, que les dirtsheets ont prétendues être un work mais qui semble clairement réelle).

- Aj vs Paige, Divas title match. Match quelconque, RAS, si ce n'est Paige qui tape la discute en plein milieu de match, allongée sur le dos, et quelques autres moments maladroits.

- Orton veut faire la paix avec Kane avant leur match. Sans intérêt.

- Du blabla et des récaps.

- Swagger vs Rusev. Promo sans intérêt et routinière de Lana, feud de mauvais goût, un bourrinage basique entre les deux hommes, et un finish à la con.

- Une promo laborieuse (limite honteuse) de la Team Goldust & Stardust.

- Rollins dans le ring pour exiger d'être annoncé le vainqueur de son match. Ambrose se pointe, et démolit Rollins dans le public, avant d'être expulsé. Un segment digne de Raw.

- Y2J vs Bray Wyatt. Un match assez basique et lent, à la limite de l'anecdotique, avec en prime un mini-botch assez moche sur une des prises de Wyatt.

- Rollins rentre chez lui backstage, et se fait attaquer par Ambrose.

- IC Battle Royale. Des spots sympas, quelques botches durant la phase finale, et une victoire absolument pitoyable et téléphonée à la clef.

- Fatal Four-way for the WWHW title. J'ai raté les deux-trois premières minutes du match, mais bon, c'était de toute façon la routine habituelle : les heels se disputent, Reigns domine avec ses trois moves of doom, et Cenawinslol. Dommage, parce que le match n'était pas mauvais, dans le genre "on enchaîne les finishers, et les comptes de deux, ad lib".


 

Un PPV particulièrement insipide, qui n'est jamais parvenu à égaler et/ou maintenir le niveau de son match d'ouverture. Pas forcément surprenant, mais bon, ce n'est pas en choisissant d'ignorer les fan favorites que la compagnie va réussir à vendre aux fans son Network vacillant.

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Catch Review : Chikara - 14x02 - Quantum of Solace (21/06/2014)

Publié le 10 Août 2014 par Lurdo dans Catch, Critiques éclair, Review, Télévision, Chikara

Malgré mon indifférence globale devant le précédent show de la compagnie, You Only Live Twice, servant de reprise après son année de hiatus, je continue cette saison en cours, avec un nouveau show intitulé d'après un James Bond, QoS.

- Submission Squad vs The Throwbacks. Un match match gentillet, sans plus. De l'ouverture de carte honorable.

- Heidi Lovelace vs Ophidian. Un match mixte assez méthodique et semi-technique, qui ne passe malheureusement jamais la seconde, et se contente d'enchaîner des tentatives de tombé, des kicks et des transitions travaillées mais relativement lentes. Pas forcément mauvais, mais les commentateurs décrivant le match comme un affrontement épique et hors-du-commun finissent par être contre-productifs.

- Quack dans le ring au micro, pour passer un peu de brosse à reluire communautariste à ses fans-qui-sont-les-meilleurs-du-monde blablabla.

- Baltic Siege (Latvian Proud Oak & Lithuanian Snow Troll) vs Block Party (Mr Azerbaijin & Prakash Sabar). Un comedy match tout droit sorti des promotions dérivées de la Chikara, avec des visages connus sous des masques improbables. Autrement dit, c'est de la pantalonnade amusante, mais finalement assez peu mémorable, notamment vu le finish en queue de poisson.

- deviANT vs Worker Ant. Un semi-brawl/semi-match-stratégique assez moyen, sans rien de particulièrement original ou spectaculaire.

- Pieces of Hate (Shard & Jigsaw) vs AC/DC. Tag match tranquille, avec passage en slo-mo obligatoire pour Corben, qui se transforme alors en John Cena. Pour être franc, la slo-mo commence à devenir un peu clichée systématique, mais elle fonctionne tout de même, principalement parce que les fans et les commentateurs jouent le jeu à 200%.

- Proletariat Boar of Moldova vs Estonian Thunderfrog. Encore un match made in WiF, encore un match moyennement sérieux, et encore un affrontement assez rapidement oubliable, d'autant que le Boar est un lutteur mollasson, hésitant et peu convaincant.

- Blaster McMassive & Oleg the Usurper & Jaka vs Spectral Envoy. Trios match assez classique pour le Spectral Envoy, qui maîtrise parfaitement le genre. En face, on est assez désordonné, et nettemment moins rodé au genre, donc un affrontement assez inégal, avec des problèmes de placement occasionnels.



Bref, deux heures assez quelconques, voire médiocres, et l'impression de voir un show de Wrestling is Fun plutôt que de la Chikara. C'est particulièrement anodin, plat et oubliable, tout ça.

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Les bilans de Lurdo : Titans, saison 2 (2020)

Publié le 20 Mars 2021 par Lurdo dans Review, Télévision, Fantastique, Drame, Romance, Action, Jeunesse, Science-Fiction, Les bilans de Lurdo, USA, DC

La saison 1 des Titans, adaptation grimdark des Teen Titans de DC Comics, chapeautée par Geoff Johns, Akiva Goldsman et Greg Berlanti, ne m'avait pas convaincu (critique ici) : violence forcée, provoc pseudo-adulte, casting inégal, costumes souvent risibles, et surtout, un déroulement particulièrement bancal de la saison, plus préoccupée par le placement d'un backdoor pilot pour Doom Patrol et par les atermoiements de Hawk et Dove que par sa structure globale, mollassonne et décousue.

Le tout finissait par donner l'impression de vouloir faire tout et son contraire, sans parvenir à exceller dans la moindre catégorie : un programme conciliant les qualités et les défauts des séries Berlanti, avec les faiblesses de l'écriture de Johns et Goldsman, l'attitude immature du Snyderverse et les limites d'un budget tv... et rien n'est plus caractéristique de ces soucis que les choix effectués en fin de saison 1, des choix qui se répercutent directement en début de saison 2.

Titans, saison 2 (2020) :

Lorsque Rose (Chelsea Zhang), une jeune femme aux pouvoirs étranges, est recueillie par Dick Grayson (Brenton Thwaites) et logée dans la tour des Titans, à San Francisco, c'est le début d'une spirale infernale : car Rose est la fille de Slade Wilson (Esai Morales), un vieil ennemi de Dick et de la première génération de Titans... et Slade, un mercenaire aux super-pouvoirs plus connu sous le nom de Deathstroke, est bien décidé à se venger de l'ex-Robin et de ses collègues.

Car cette saison 2, c'est surtout la saison du reboot, de la réinvention, et de la rétrocontinuité. La série a réalisé que sa saison 1 n'était pas terrible, et décide soudain de changer de cap...

Mais avant d'aller plus loin, mentionnons un point qui explique beaucoup de choses : le showrunner officiel de cette saison 2 (alors qu'en saison 1, il était au second plan), c'est Greg Walker... un ancien de Smallville et des Defenders. À partir de là, forcément, il ne fallait pas s'attendre à des miracles, et une grande partie des problèmes de la série trouvent une explication.

La s1 se concluait ainsi par un épisode dans la tête de Dick Grayson, hanté par un Batman meurtrier : pour une raison ou une autre, les producteurs avaient fait le choix d'amputer la saison 1 de son épisode final, qui aurait dû mettre en scène l'affrontement des Titans contre Trigon, le père démoniaque de Raven.

L'objectif avoué de la production, à l'origine de cette manœuvre : finir la saison sur un cliffhanger (Dick succombant à son côté obscur) et démarrer la saison suivante sur les chapeaux de roue, en mélangeant les restes du final de la s1 avec de nouvelles scènes fraîchement tournées.

Malheureusement, Titans a préféré la jouer à la Smallville - toutes les sous-intrigues de la saison 1 sont ainsi bouclées en une petite demi-heure, Trigon (aux effets numériques ratés) est éliminé en trente secondes, et le programme repart aussitôt dans une nouvelle direction, présentant, en l'intervalle de 20 minutes, le Bruce Wayne de cet univers (un Iain Glen à la limite de l'erreur de casting et plus près d'Alfred que de Batman), le Deathstroke de cet univers (nettement plus convaincant), et en réécrivant l'histoire des Titans : désormais, on nous explique que Dick, Hawk, Dove et Donna étaient autrefois les Titans 1.0, qu'ils se sont séparés suite à une histoire impliquant Deathstroke, et que les Titans 2.0 sont un moyen, pour Dick, d'expier les fautes du passé en formant une nouvelle équipe, dans une tour ultra-moderne financée par Bruce Wayne.

Autant dire que ce soft reboot maladroit fait un peu un choc lorsqu'il se produit. La bonne nouvelle, cependant, c'est que ce changement de direction ne perd pas de temps, narrativement, et oppose aussitôt les Titans à Deathstroke et à son sbire, Doctor Light.

Bien vite, cependant, les problèmes des productions Berlanti rattrapent le show : les costumes, les perruques et les combats chorégraphiés sont toujours aussi approximatifs, le rythme se fait en dents de scie, pour laisser la place à énormément de scènes mélodramatiques et de disputes façon CW, la menace Deathstroke (plutôt réussie) est affaiblie par l'inutilité d'un Doctor Light au look risible (et qui est rapidement éliminé) et la série a tellement de personnages secondaires qu'elle peine à tous les exploiter (Raven et Beast Boy font de la figuration pendant 80 % de la saison, Aqualad apparait dans un épisode flashback et est immédiatement "évacué", Starfire passe un tiers de la saison loin du groupe, etc).

Et pour ne rien arranger, on a aussi l'entrée en scène de Superboy (Joshua Orpin), à mi-saison. Un Superboy teasé en post-générique de saison 1, qui revient ici sous un nouveau visage (nettement moins bodybuildé),  qui a droit à son épisode flashback (et une relation maternelle compliquée avec une scientifique de Cadmus à l'interprétation fébrile qui ne m'a pas convaincu), qui est accompagné de Krypto (excellent !), qui discute avec un Lionel Luthor décati (malheureusement, personne ne parviendra à égaler John Glover dans ce rôle), et qui se pointe in extremis, tel un deus ex kryptonia bien pratique, pour sauver Jason Todd d'une chute mortelle.

Honnêtement, ce Connor est peut-être la vraie réussite de cette saison, innocent torturé entre ses deux héritages génétiques (Luthor et Superman), accompagné de son toutou, et qui donne enfin quelque chose à faire à Beast Boy, qui devient son ami. Et surtout, il permet de remplir un peu la seconde moitié de la saison, alors que les scénaristes succombent à leurs pires instincts et que la saison s'essouffle considérablement, pour terminer totalement sur les rotules.

L'intrigue principale de la saison (Deathstroke qui veut se venger des Titans, qu'il rend responsable de la "mort" de son fils Jericho) est ainsi narrée de manière décousue, ici par un épisode flashback, ici par des sous-entendus dans les dialogues, ici par des mini-flashbacks, et se paie une grosse pause narrative, durant laquelle les Titans se séparent, vexés (de manière bien mélodramatique et forcée) par les mensonges de Dick.

Chacun part alors dans son coin pendant plusieurs épisodes : Hawk et Dove retournent chez eux, pour s'y disputer et sombrer de nouveau dans l'alcool et la drogue (Hawk qui s'essaie au cage fighting, c'est un moment assez piteux) ; Raven fugue et se rapproche d'une sdf ; Donna se prend pour Jessica Jones ; Jason couche avec Rose ; Starfire prépare la saison 3 avec l'arrivée de sa sœur ; et Dick, lui attaque des policiers pour être envoyé en prison, et y expier ses fautes.

Une sous-intrigue assez ridicule (son grand pêché est d'avoir affronter seul Deathstroke, de s'être pris une tannée, et d'avoir été sauvé par le sacrifice de Jericho, qui a intercepté le coup fatal porté par son père), qui frôle l'appropriation culturelle lorsqu'il choisit pour emblème et pour nom des idées "empruntées" à ses compagnons de cellule latinos, qui n'hésite pas à partir dans la semi-parodie (Dick est hanté par l'incarnation de sa culpabilité, qui prend l'image de Bruce Wayne, un Bruce Wayne cabotin qui en fait trois tonnes, dansant notamment le Batusi dans un strip-club...) et qui se finit de manière vraiment naze, par une évasion bancale, et par une explication moyennement convaincante - tout était prévu depuis le début par Deathstroke et par sa fille, qui travaillaient ensemble.

Une relecture capillotractée du Judas Contract du comic-book, qui se conclue de manière bâclée lorsque Rose Wilson (la fille de Slade) transperce son père de son épée. Deathstroke meurt immédiatement, paf, on passe à autre chose.

Cette autre chose étant les manipulations de Cadmus et de Mercy Graves (Natalie Gumede incarne ici une Mercy Graves implacable - sauf lors de sa vie de famille avec ses deux enfants adolescents et sa femme, qui ne la respectent pas), qui capturent Beast Boy et Connor, les lobotomisent, et les envoient se battre contre les Titans fraîchement réunis.

Résultat : les Titans triomphent, mais pas avant que Donna Troy ne se sacrifie de manière totalement forcée et clichée (en tentant de sauver quelqu'un, elle est victime d'un pylône électrifié qui tombe, alors même que Connor et les autres Titans l'observent sans bouger, à un mètre de là), et après une brève période de deuil, l'équipe se reforme officiellement, la série nous gratifiant d'un générique de fin sur fond de "We are fa-mi-ly !".

Difficile de faire plus frustrant et pataud, à vrai dire, et c'est un peu ce qui caractérise la saison dans son ensemble : ponctuellement, ça fonctionne. Ponctuellement, c'est amusant et dynamique. Ponctuellement, ça en jette un peu (Nightwing est ainsi visuellement assez réussi... malgré la chorégraphie faiblarde des combats).

Mais le plus clair du temps, les problèmes habituels des séries Berlanti, les facilités scénaristiques (la temporalité de la fin de saison est bancale, au mieux) et les approximations de Smallville, le mélodrame sombre et edgy du Snyderverse (tout le monde se fait la gueule, les non-dits abondent, on voit Beast Boy se faire torturer à cerveau ouvert) et les limites budgétaires de la télévision (Beast Boy ne se transforme qu'une fois et demi de toute la saison, en tigre) tirent le tout vers le bas.

Et puis il y a cette tendance toujours aussi agaçante qu'a la série de tenter d'avoir le beurre et l'argent du beurre : le show passe son temps à montrer "Bruce Wayne" (d'ailleurs, tout le monde le tutoie, même les nouveaux arrivants au sein des Titans, ça fait bizarre), à parler de Superman, de Batman, de Lex, etc, etc, etc... mais lorsque les Titans sont confrontés à des situations qui les dépassent, lorsque Aqualad est abattu d'une balle dans la tête par Deathstroke, la Justice League est aux abonnés absents. Lorsqu'un clone surpuissant de Superman se fait connaître et attaque des policiers en arborant le symbole de Superman... ce dernier est étrangement injoignable. Lorsque Jason Todd, le Robin en place, est kidnappé et torturé par Deathstroke, Batman ignore totalement la situation.

Il arrive un moment où les limites de la série deviennent vraiment gênantes, et tout cela finit par se combiner pour donner un programme trop brouillon et trop frustrant pour vraiment être satisfait par ce qu'il nous propose.

En soi, la saison 2 de Titans n'est pas désastreuse, et pour peu qu'on ait conscience des défauts nettement prononcés du programme, il est possible de s'amuser et de trouver ce programme agréable à suivre, surtout pour voir les différentes incarnations de ces personnages iconiques.

Mais il ne faut pas rêver : sur l'échelle des adaptations télévisées super-héroïques, Titans se trouve plutôt dans la moitié basse... et c'est la faute d'un véritable manque de direction et de rigueur à de nombreux échelons de la production.

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Les bilans de Lurdo - Halloween Oktorrorfest 2019 - Creepshow, saison 1 (2019)

Publié le 3 Novembre 2019 par Lurdo dans Anthologie, Comédie, Critiques éclair, Fantastique, Halloween, Horreur, Les bilans de Lurdo, Oktorrorfest, Review, Thriller, Télévision, USA, Shudder

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Creepshow, saison 1 (2019) :

Anthologie en 6 épisodes de 45 minutes, composés chacun de deux récits courts inspirées de diverses nouvelles, ou totalement originales, et chapeautées par Greg Nicotero, du célèbre studio d'effets spéciaux KNB.

Bien évidemment inspirée des deux (ou trois, selon que l'on accepte la canonicité de l'ultime volet) films Creepshow, l'anthologie évoque aussi les Contes de la Crypte (forcément), une comparaison renforcée par l'apparence et l'utilité du Creep, qui agit fortement comme le Crypt Keeper de la série HBO.

Sauf que, premier problème : ce Creep est visuellement assez raté, et totalement inutile. On sent que la série n'a pas été faite avec un gros budget, comme le laisse deviner son affiche approximative, et ses séquences animées très limitées (les transitions façon comic-book, par contre, sont plutôt réussies).

Une impression d'anthologie quasi-discount, qui ne fait que se renforcer lorsque l'on découvre ses premiers segments...

1x01

# Gray Matter : lorsque le fils de Richie, un alcoolique, arrive en pleine tempête dans l'épicerie de sa petite ville, il explique au trio présent (Adrienne Barbeau, Tobin Bell, Giancarlo Esposito) que son père ne va pas bien, et que tout a commencé lorsqu'il a commencé à abuser de la boisson...

Adaptation de King, réalisée par Nicotero, ce segment est regardable, mais souffre d'un fanservice Kingien trop appuyé, d'une réalisation un peu penchée, d'une créature dont le mélange numérique/réel ne fonctionne à moitié, et surtout, d'une scène finale totalement forcée et gênante, où tout le monde surjout affreusement. Bref, bilan très mitigé.

# House of the Dead : la petite Evie (Cailey Fleming) découvre un beau jour, dans sa maison de poupée, une tête de cadavre zombifiée, qui semble se déplacer seule. Bien vite, les autres occupants de la maison de poupée sont alors traqués par la tête, et la situation s'envenime dès qu'Evie détourne le regard...

Écrit par le scénariste de Bird Box, ce récit n'est pas effrayant pour un sou, mais, au contraire, s'avère plutôt ludique et amusant. Est-ce dû à l'apparence de la tête tranchée, tout sauf menaçante, ou au simple fait que tout se concentre sur une maison de poupée, et que le risque est par ailleurs inexistant ? Quoi qu'il en soit, c'était sympathique à regarder, mais hautement anecdotique.

1x02

# Bad Wolf Down : le face à face, pendant la Seconde Guerre Mondiale, entre un commando de soldats américains et une escouade nazie, alors même qu'un loup-garou rode dans les parages...

Un bon gros ratage bisseux d'un compère de Dan Harmon, qui donne dans le grotesque et dans la débauche de lumières et de couleurs agressives, avec des maquillages fauchés, un Jeffrey Combs en roue libre, une "Française" qui parle mal français, et des onomatopées qui éclatent à l'écran comme dans un mauvais Batman.  Je n'ai pas du tout accroché à cette proposition, qui ressemblait plus à un mauvais court-métrage de potes qu'à un segment professionnel.

# The Finger : lorsqu'il trouve un étrange doigt coupé dans la rue, Clark (DJ Qualls) le ramène chez lui, et s'aperçoit progressivement qu'il donne naissance à Bob, une créature sanguinaire, mais finalement assez attachante, qui semble décidée à prouver son affection à Clark en le débarrassant de tous ses ennemis...

Un segment (du scénariste de Critters 3, 4 et de The Crow) reposant entièrement sur DJ Qualls et sur la créature avec laquelle il interagit, une créature plus ou moins réussie selon les plans, mais finalement assez attachante. La narration face caméra et en voix off ne plaira pas à tout le monde, mais elle est justifiée, compte tenu de la conclusion du tout : à l'image du reste de ce récit, ça plaira ou non, mais en ce qui me concerne, j'ai trouvé le tout plutôt amusant et sympathique, à défaut d'être totalement maîtrisé.

1x03 :

# All Hallows Eve : Les Golden Dragons, une bande d'ados (Connor Christie, Madison Thompson, Andrew Eakle, Jasun Jabbar, Michael May) un peu trop âgés et fatigués pour faire la tournée d'Halloween, décident de se déguiser une dernière fois et de réclamer leur dû à un quartier terrifié par leur présence...

Un segment à l'atmosphère Halloweenesque assez agréable, mais à l'interprétation assez inégale, et au fil narratif cousu de fil blanc : on devine très tôt ce qu'il en est réellement, et on attend patiemment que le récit rattrape le spectateur, ce qu'il fait de manière assez basique et quelconque.

# The Man in the Suitcase : Récemment plaqué par Carla (Madison Bailey), Justin (Will Kidrachuck), stoner et glandeur invétéré, s'aperçoit qu'il s'est trompé de valise à l'aéroport, et que dans son bagage se trouve un contorsionniste moyen-oriental (Ravi Naidu) souffrant le martyre. Mais lorsqu'il tente de l'aider, il découvre que la douleur amène l'inconnu à cracher des pièces d'or. Aussitôt, en compagnie de Carla et d'Alex (Ian Gregg), le colocataire de Justin, le jeune homme commence à exploiter cette occasion inespérée...

Personnages antipathiques pour un postulat pourtant amusant, mais au résultat bien trop plat et prévisible, avec en prime une illustration sonore assez médiocre. À l'image de son personnage principal, ça ressemble un peu à un script basé sur une idée de stoner, développée de manière approximative, et qui se finit donc de façon bancale, avec des effets visuels plutôt laids, et un retournement de situation final qui ne surprendra personne.

1x04 :

# The Companion : Harold (Logan Allen), un adolescent harcelé, se réfugie dans une ferme abandonnée pour échapper à son frère aîné qui le maltraite. Là, il découvre un épouvantail sinistre, qui revient à la vie lorsqu'il retire la dague plantée dans son cœur...

Un récit adapté d'une histoire courte de Joe Lansdale, et qui s'avère affreusement creux, en cela qu'il est cousu de fil blanc, et qu'il manque cruellement de punch, d'énergie et de suspense. On a l'impression d'avoir déjà vu cette histoire à de multiples reprises, ce n'est pas particulièrement bien filmé ou interprété (les éclairages colorés assez fauchés n'aident pas), et il n'y a que la chute qui fonctionne un minimum (tout en étant télégraphiée au possible).

# Lidya Lane's Better Half : Lydia Lane (Tricia Helfer), PDG d'une grande entreprise, doit gérer la colère de sa maîtresse, Celia (Danielle Lyn), lorsque celle-ci apprend qu'elle ne recevra pas la promotion qu'elle attendait. Mais un accident plus tard, et voilà Lydia prise au piège dans un ascenseur avec le corps de Celia, visiblement bien décidé à se venger.

Pas franchement plus original ni mieux filmé (beaucoup de problèmes de continuité, notamment au niveau du cadavre qui change de position en fonction des angles de caméra et des prises - sans que ce soit voulu par le récit), cette histoire bénéficie cependant d'une interprétation nettement plus solide (principalement de Helfer), qui parvient à transcender un peu l'écriture pataude. Ce n'est pas terrible, c'est déjà vu, mais ça se regarde gentiment.

1x05 :

# Night of the Paw : Angela (Hannah Barefoot) réchappe de justesse à un accident de voiture grâce à Avery Whitlock (Bruce Davison), propriétaire d'un salon mortuaire, qui la recueille et la soigne. Rapidement, elle découvre cependant que Whitlock est hanté par ses actions passées, et par les souhaits qu'il a fait grâce à une patte de singe magique...

Rien de vraiment original ou inédit dans cette énième version de la Monkey's Paw de W.W. Jacobs, mais une interprétation fiable de Bruce Davison, et un peu de racolage, avec une Hannah Barefoot en petite tenue. À part ça, on est en terrain vraiment familier et ce segment, plus long que la moyenne, semble paradoxalement souffrir de la stylisation à outrance de sa réalisation (éclairages prononcés, plans débullés, etc) et de sa durée inutile, puisque le tout finit par tomber un peu à plat sur la fin, à bout de souffle. Pas forcément mauvais en soi, mais rien de mémorable.

# Times is Tough in Musky Holler : Menacés par ses concitoyens d'être livrés en pature à des zombies dans de pseudo-jeux du cirque, le maire de la ville de Musky Holler (Dane Rhodes), son shérif (David Arquette), et plusieurs de leurs sbires tentent de se justifier de leurs actes.

Moins de 15 minutes, pour un segment qui semble avoir été tourné à la dernière minute, en fin de saison, une fois que le budget de cette dernière avait été épuisé : avec ses flashbacks narrés et interprétés en voix off, et illustrés par des images fixes façon bande dessinée, l'épisode tombe à plat, surjoué au possible (notamment par Arquette), cachant la plupart de ses effets, et ressemblant plus à une ébauche d'idée qu'à un script vraiment développé.

1x06 :

# Skincrawlers : Henry (Dana Gould), en surpoids et malheureux, décide d'essayer un régime miracle proposé par le Dr. Sloan (Chad Michael Collins) : ingérer une anguille lacustre mutante qui, en quelques jours à peine, semble dévorer toute graisse superflue. Mais l'approche d'une éclipse solaire semble tout changer...

Un segment co-écrit par Paul Dini, et qui déborde de gore jusqu'à en devenir grotesque. Amusant, pour peu que l'on fasse abstraction de tous les acteurs qui cabotinent affreusement, et de son déroulement très prévisible, qui donne presque l'impression que l'épisode tout entier a été construit autour de sa punchline finale.

 

# By The Silver Water of Lake Champlain : Rose (Sydney Wease), une adolescente orpheline de père, vit avec son petit-frère, sa mère Leigh (Gena Shaw) et son beau-père Chet (James Devoti), violent et méprisant. Mais Rose n'a qu'une obsession : le monstre du Lac Champlain, où elle vit, et auquel son père a consacré toute son existence, jusqu'à en perdre la vie. Persuadée que le monstre existe, Rose décide de tout faire pour laver la mémoire de son père...

Un segment mou, éventé et plat réalisé par Tom Savini, à partir d'une nouvelle de Joe Hill, et qui passe tellement de temps sur son mélodrame familial qu'il finit par en sous-exploiter ses créatures (tout le budget est clairement passé dans la bête, avec un résultat très inégal), et par livrer un récit télégraphié et pas du tout convaincant. Et je dois avouer que la jeune Sydney Wease ne m'a pas particulièrement convaincu.

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Bilan :

Voilà voilà.

Ce revival de Creepshow est terminé, et pour être franc, je ne comprends pas. Je ne comprends pas la réception critique et publique totalement extatique outre-atlantique, où, à en croire ce qu'on peut y lire, ce Creepshow est la meilleure anthologie horrifique depuis des décennies.

Je ne comprends pas comment un programme aussi fauché et dépourvu d'idées soit à ce point applaudi, alors que systématiquement, ces épisodes donnent l'impression de premiers jets de scripts tournés à la va-vite avec une réalisation souvent approximative, et des effets de style (animation, etc) trop ambitieux pour les moyens du programme.

Je ne vais pas m'épancher plus que ça sur cette anthologie : je n'ai pas été impressionné par le produit fini, loin de là, et je trouve que le tout est un beau gâchis (à un ou deux épisodes près, peut-être). Cela dit, la série ayant déjà été renouvelée suite à son succès d'audience, il faudra voir si la saison 2 sera plus maîtrisée, ou si elle bénéficiera d'un budget plus confortable.

Une chose est sûre, cependant, on ne pourra pas dire que j'attendrai la suite de ce sous-Contes de la Crypte avec grande impatience...

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Les bilans de Lurdo : Defenders Week-end (4/4) - The Defenders (2017)

Publié le 19 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Action, Fantastique, Netflix, Marvel, MCU, Thriller

Précédemment, dans le monde merveilleux de Marvel/Netflix :

- deux saisons mitigées de Daredevil : du 3/6, pour des raisons un peu différentes - d'un côté, les balbutiements du héros et du MCU-Netflix, sauvés par un antagoniste mémorable, et de l'autre, un excellent Punisher, mais un arc Elektra/La Main insipide qui a rendu Murdock antipathique ;

- une saison similaire de Luke Cage : 3/6, très stylisée, mais s'effondrant totalement dans sa seconde moitié, après la mort de son premier antagoniste ; 

- une saison de Jessica Jones particulièrement encensée par la critique (la même critique qui a décrété que Wonder Woman était le meilleur film de super-héros de tous les temps, parce que girl power !!), mais que j'ai particulièrement détestée et qui, hormis Killgrave & Hellcat, est tout simplement une perte de temps (2/6) ;

- une saison d'un Iron Fist mal choisi et incapable (1.75/6), avec un protagoniste qui n'apporte rien aux personnages déjà en place, et se fait totalement éclipser par ses personnages secondaires ; une série qui peine à établir la Main comme une menace crédible, et son personnage principal comme un héros crédible.

Bref, à la veille du grand crossover entre tous ses héros, façon Avengers, un bilan plus que mitigé pour les séries Marvel/Netflix, bourrées de problèmes d'écriture, de rythme et de casting...

The Defenders :

Alexandra (Sigourney Weaver), le leader de la Main, est mourante : ramener à la vie Elektra (Élodie Yung) sous la forme du Black Sky a coûté très cher à son organisation, et Alexandra est désormais contrainte d'accélérer notablement les plans nébuleux de la Main. Mais ces manigances ne passent pas inaperçues, et vont mener à l'association de tous les justiciers de New York : Luke Cage (Mike Colter), Daredevil (Charlie Cox), Iron Fist (Finn Jones), et Jessica Jones (Krysten Ritter)...

La promesse de ce Defenders, diffusé en plein été par Netflix, c'était de réussir à plus petite échelle ce que les films Avengers avaient plus ou moins accompli au cinéma : réunir tous les héros du MCU/Netflix déjà établis dans leurs séries respectives, afin de les confronter à une menace de taille.

Et avec seulement huit épisodes de prévus, la mini-série Defenders promettait aussi un rythme plus soutenu et mieux maîtrisé, réglant ainsi l'un des problèmes principaux de toutes les séries Netflix.

Malheureusement, autant le dire tout de suite, la promesse n'est pas tenue. Problème de budget, d'écriture, de scénario ? Une chose est sûre : Defenders tombe vraiment à plat, et plutôt que de s'appuyer sur les points positifs des séries qui l'ont précédée, la série est véritablement plombée par les défauts récurrents de celles-ci, et par leurs erreurs créatives.

À commencer par :

- Des antagonistes insipides.

La Main n'a jamais fait un adversaire particulièrement intéressant, et hormis Madame Gao, ses représentants ont toujours déçu. Ici, on en apprend plus sur leurs motivations : Alexandra et ses quatre sbires - dont Gao et Bakuto - forment les cinq doigts de la Main, ils sont immortels, ils veulent déterrer un squelette de dragon enterré sous New York, afin d'en utiliser les os pour continuer à vivre éternellement (et retrouver le chemin de K'un-Lun)... et tant pis si la ville est détruite à cette occasion.

Soit. Malheureusement, cette incarnation de la Main est tout sauf menaçante, et semble avoir licencié 95% de ses ninjas depuis la dernière saison de Daredevil. Pire : Sigourney Weaver a beau faire tout son possible, et dominer ses sbires de son charisme (et de sa taille), son personnage est affreusement sous-exploité (et cantonné à débiter des platitudes insipides).

Ce qui intéresse les scénaristes, c'est Elektra (devenue le Black Sky, l'arme suprême de la Main), et lorsque cette dernière élimine Alexandra aux deux-tiers de la saison, on ne peut qu'avoir de mauvais flashbacks de la transition Cottonmouth/Diamondback de Luke Cage.

- Elektra, donc.

Il faut être lucide : Defenders, c'est une sorte d'Iron Fist 1.5 et de Daredevil 2.5, ni plus, ni moins : Luke Cage et Jessica Jones font globalement de la figuration, puisque tout gravite autour de la Main, et des personnages ayant été en contact avec eux. Et sur le front de Daredevil, cela implique toujours plus de Murdock et d'Elektra, une romance impossible qui ne fonctionnait déjà que très moyennement dans la série de base, et qui est supposée, ici, ancrer l'apogée émotionnelle de la mini-série, et notamment les deux derniers épisodes de la saison.

Pas de chance, si l'on ne s'intéresse pas du tout au couple, on finit par regarder tout ça d'un oeil très passif, et à attendre la résolution inévitable du combat Murdock/Elektra.

- Le rythme.

Huit épisodes seulement, dont certains d'une quarantaine de minutes à peine... et pourtant, impossible de se défaire de l'impression que les showrunners sont incapables de gérer leur rythme ou leur narration, et qu'ils n'avaient que quatre ou cinq épisodes de contenu : c'est inutilement bavard, c'est souvent plat, ça privilégie les dialogues à l'action, ça fait du surplace...

- La réalisation.

J'ai bien ri en lisant les critiques extatiques qui applaudissaient la réalisation stylisée de Defenders : les deux premiers épisodes sont tout simplement affreux, de ce point de vue.

S.J. Clarkson, leur réalisatrice, a supervisé l'ensemble de la série, définissant le code couleur simpliste un héros = un éclairage coloré au néon établi dans le pilote (et abandonné en cours de saison), mais elle  possède par ailleurs un style visuel immonde, digne d'une débutante en école de cinéma, qui pense que réalisation excentrique et arty = bonne réalisation.

On se retrouve ainsi, dans les deux premiers épisodes, avec des plans debullés à gogo, des cadrages improbables, des transitions ratées, d'énormes problèmes d'axes et de raccords, d'éclairage, de découpage, un montage illisible, etc. Autant dire qu'une fois Clarkson évacuée du poste de réalisatrice, j'ai enfin pu respirer un peu, même si la réalisation de la série, dans l'ensemble, est restée quelconque et insipide.

- L'action.

Malheureusement plus proche de celle d'Iron Fist que de celle de Daredevil : souvent dans l'ombre, souvent approximative (notamment au niveau des doublures - celle de Jessica Jones est assez visible), souvent décevante et plombée par une réalisation et un montage cache-misère, et à la mise en scène particulièrement médiocre.

C'est bien simple, on se demande souvent si le budget de Defenders n'a pas été drastiquement réduit en cours de production, tant les 3/4 des affrontements et des scènes d'action souffrent de maladresses et d'astuces de films à petit budget, visant à rendre le tout artificiellement dynamique (je pense notamment aux figurants anonymes qui déplacent de nombreuses caisses dans les couloirs et escaliers de l'immeuble, lors de la première scène d'action de la série, ou encore à l'utilisation du Wu-Tang Clan en bande originale d'un affrontement).

- La gestion des personnages.

Non seulement les personnages secondaires sous assez mal utilisés (ils sont parqués dans le commissariat et n'en sortent quasiment pas ; Misty Knight, elle, est cantonnée au rôle de policière-obstacle), mais en plus, les personnages principaux ne fonctionnent réellement bien qu'en duo : Jessica Jones & Murdock, Iron Fist & Luke Cage... lorsqu'ils sont tous placés ensemble, Fist & Murdock deviennent redondants, et Jessica Jones finit par faire de la figuration dans les combats.

- L'écriture en général.

Entre toute la mythologie de la Main et du Black Sky, pas forcément totalement cohérente avec ce que l'on en sait depuis la première saison de Daredevil, les dialogues laborieux dont les acteurs s'acquittent tant bien que mal (Jones et Colter ont un peu de mal avec les scènes d'exposition), la caractérisation fluctuante de certains personnages (scène A : Colleen incite Danny à trouver des partenaires pour leur combat, Danny refuse fermement ; scène B : Danny tente de convaincre les autres Defenders de faire équipe avec lui, Colleen préfèrerait faire cavalier seul), et les ellipses inexplicables dans la narration (Cage percuté par un camion, mais qui réapparaît dans la scène suivante en ayant capturé un méchant hors-champ ; les Defenders confrontés à la police dans l'entrée de l'immeuble, Cage qui s'avance en disant qu'il ne peut pas les laisser faire, et dans la scène suivante, tout le monde est en train d'évacuer poliment l'immeuble... tout ça, ça sent les scènes coupées au montage ou au tournage), l'écriture de la mini-série sent le bâclage et la précipitation.

Bref, énormément de problèmes et de défauts récurrents dans cette mini-série, des défauts qui ne sont pas surprenants pour quiconque a visionné les séries-mères en gardant un regard objectif.

Heureusement, tout n'est pas à jeter dans ce Defenders, et j'avoue avoir été surpris pas certaines des qualités de cette saison.

+ Iron Fist.

Oui, Danny Rand est un petit con privilégié, pompeux et prétentieux, qui a un balai profondément enfoncé dans le fondement, une haute opinion de lui-même et de sa destinée, et qui, au final, n'est pas bon à grand chose.

Mais là, il est délibérément écrit comme tel, et ça change tout : alors qu'il était sensé être le héros de sa série, ici, son ineptitude fait partie intégrante du personnage.

Danny Rand est donc officiellement incapable, il tombe dans le piège d'Elektra, il se fait tabasser par les autres Defenders, il se fait remettre à sa place par Luke Cage, tout le monde se moque de son ton péremptoire, etc.

Et en prime, Danny semble murir un peu au cours de la saison, en voyant Daredevil se sacrifier pour sa ville ! Miracle ! Peut-être qu'il sera enfin supportable dans la saison 2 d'Iron Fist !

+ Jessica Jones.

Un peu comme dans le cas de Danny, Defenders m'a quasiment réconcilié avec Jessica Jones. Débarrassée de sa caractérisation caricaturale et de la plupart de ses personnages secondaires insipides, Jessica Jones trouve ici des personnages avec du répondant, et qui l'obligent à s'impliquer.

Résultat : elle devient drôle, forme un duo intéressant avec Murdock, et surtout, elle mène un gros travail d'investigation dans la première partie de la saison. On la voit enfin vraiment faire son travail, ce qui manquait cruellement à sa série, tant elle était trop centrée sur son personnage.

On pourra regretter que les scénaristes n'aient pas su vraiment comment justifier son intégration à l'équipe sur la fin (elle est dépassée en force par Luke, et n'a aucun entraînement au combat, ce qui ne la rend pas très efficace sur le champ de bataille), mais bon...

+ Stick.

Il est mort. Avec son moignon en plastique acheté dans un magasin de farces et attrapes. Bon débarras. Idem pour la Main, d'ailleurs.

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Alors que dire, au final, de cette mini-série crossover des séries du MCU/Netflix ?

Pas grand chose de positif. Au mieux, Defenders est médiocre, et se regarde distraitement, en attendant que les scénaristes en aient fini avec leurs ninjas insipides, et leur budget visiblement ultra-limité.

Et l'on se demande de quoi le futur sera fait. On sait d'office que les prochaines séries auront toujours le format 13 épisodes, ce qui posera toujours les mêmes problèmes de structure et de narration.

Daredevil saison 3 ? Une probable adaptation de l'arc Born Again, comme sous-entendu par l'image finale de Defenders...  le retour de Kingpin, l'opposition Nuke/Daredevil, la mère de Matt... mouais. Pas forcément le plus intéressant, mais ça dépendra du traitement.

Luke Cage saison 2 ? À part le bras cybernétique de Misty (d'ailleurs, ils ont raté là une belle occasion d'intégrer Stark Industries au monde Netflix), et la présence de Shades et Mariah, pas de pistes évidentes.

Iron Fist saison 2 ? Un Danny plus mûr, mieux entraîné, et... ? Mystère.

Jessica Jones saison 2 ? La réouverture d'Alias Investigations, une Jessica plus ouverte et sociable... ?

Outre le Punisher, qui devrait rester relativement indépendant des séries Defenders à venir, le futur du MCU/Netflix est assez flou, comme si les scénaristes n'avaient pas vraiment songé à celui-ci, au delà de la première saison des Defenders.

Espérons qu'ils vont profiter de ce flou artistique pour remettre les choses à plat, et repenser leur approche scénaristique (des saisons composées de deux ou trois mini-arcs seraient déjà nettement plus intéressantes qu'un seul arc principal qui s'essouffle à mi-parcours)...

  

Dès lundi, les Téléphages Anonymes entament une semaine Punisher, retraçant chaque jour le parcours cinématographique de ce bon vieux Frank Castle, pour finir par la série Punisher qui lui a été très récemment consacrée par Netflix

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Halloween Oktorrorfest 2016 - 135 - Tricks & Treats 2016 : Films en vrac (3)

Publié le 6 Novembre 2016 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Oktorrorfest, Review, Horreur, Halloween, Fantastique, Animation, Jeunesse, Action, Thriller, Lovecraft

Halloween, c'est terminé, et pour conclure l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, un assortiment de critiques en vrac de tous les films dont je n'ai pas pu parler avant...

American Nightmare 3 : Élections (The Purge : Election Year - 2016) :

Alors que la Purge annuelle est sur le point de commencer, Leo Barnes (Frank Grillo) est désormais assigné à la protection de la sénatrice Charlie Roan (Elizabeth Mitchell), une politicienne en course pour la Présidence des USA, et qui s'oppose vivement à la Purge. Mais les opposants politiques de la sénatrice, actuellement en place, semblent bien décidés à se débarrasser d'elle avant qu'elle ne devienne une menace réelle...

J'ai vraiment énormément de mal avec cette série des Purge/American Nightmare qui, pourtant, connaît un succès monstre outre-atlantique.

En ce qui me concerne, le simple fait que la franchise se complaise dans de l'action bourrine et de l'horreur sanglante inhérentes à ses origines de film de genre, en se drapant derrière des atours de critique sociale qui ne sont qu'illusion, m'a toujours dérangé, et pas qu'un peu.

Le premier était ainsi un film de siège/d'home invasion basique, confrontant une famille WASP privilégiée à une violence à laquelle elle refusait de se confronter : pas terrible (2/6), mais au moins, il y avait là une idée de base dont on pouvait se dire qu'elle serait exploitée ultérieurement. La suite déclinait le concept en version ethnique, aussi caricaturale et simpliste que le premier opus, mais plus dynamique, et avec un Frank Grillo qui aurait fait un Frank Castle idéal (3/6).

Pour ce numéro 3, on fait une fusion des deux, en conservant le côté minorité ethnique, en rajoutant Frank Grillo, plus une couche de privilège caucasien et aisé, le tout soupoudré d'une bonne dose de politique manichéenne, qui sert de décoration plus qu'autre chose.

Je vais être clair : arrivé à la moitié du film, je me suis aperçu que je n'en avait absolument rien à faire de ce qui se passait à l'écran, de qui survivait et qui passait l'arme à gauche, etc.

Le métrage est filmé sans finesse, interprété à l'arrache par certains (les deux jeunes femmes blacks qui assiègent la boutique cabotinent affreusement, filmées en plans serrés très laids), ça fétichise et rend la violence de la Purge ultra-glamour, cool et clinquante, à base de ralentis abusifs, de costumes et maquillages toujours plus travaillés, etc... bref, je n'ai pas aimé, et le seul moment qui a semblé fonctionner à mes yeux, c'est cette messe sanglante des nantis politiciens fanatiques, qui sacrifient des pauvres victimes pour se purger de leurs pulsions meurtrières, dans ce qui paraît tout droit sorti d'un cauchemar malsain de complotiste américain illuminé.

C'est peu.

2/6  

31 (2016) :

Cinq employés d'une fête foraine - Charly (Sheri Moon Zombie), Venus (Meg Foster), Panda (Lawrence Hilton-Jacobs), Levon (Kevin Jackson), et Roscoe (Jeff Daniel Phillips) - sont enlevés, la nuit d'Halloween, et maintenus captifs dans une usine désaffectée par un groupe de sociopathes menés par le Père Napoléon-Horation-Silas Murder (Malcolm McDowell). Ce dernier leur explique alors que, s'ils veulent être libérés, les cinq captifs doivent désormais prendre part au 31, un jeu qui leur impose de survivre toute une nuit face à des vagues successives de psychopathes tous plus dérangés les uns que les autres...

Un plantage spectaculaire signé Rob Zombie, de plus en plus en roue libre à mesure que le temps passe, et qu'il s'enferme dans ses gimmicks de réalisation et de trashitude provoc' stupide et creuse.

Ici, on a l'impression que le film a été conçu un soir de beuverie ou de fumette, alors que Rob était dans un état second ; qu'au réveil, le lendemain matin, sa gueule de bois était telle qu'il n'a retrouvé que le pitch du film griffonné sur un coin de nappe ; et qu'il a fini par se dire "bah, ça suffira bien à remplir une centaine de minutes, tout ça, il ne me reste plus qu'à crowdfunder un million et demi de dollars de budget, à réunir tous les copains, et c'est parti !".

Malheureusement, ça ne suffit pas.

Les personnages sont tous unanimement antipathiques et détestables, on descend toujours plus profondément dans les abysses du white trash vulgaire, et le pitch, qui tiendrait sur une demi-feuille de papier à cigarettes, est constamment saboté par les choix artistiques de l'ami Zombie.

Non seulement les scènes d'action sont illisibles (car secouées en tous sens, et prenant place dans des environnements sombres et poisseux), mais en plus, hormis une poignée de scènes à la photographie plus travaillée que la moyenne (et le look des tueurs, visuellement intéressants), le tout est tellement filmé et monté à l'arrache, tout en étant totalement vide point de vue scénario, qu'on ne peut que trouver le métrage assez insipide (parce que c'est sympa de travailler la photographie et l'éclairage, mais quand le décor principal du film, c'est une usine abandonnée plongée dans la pénombre, on ne peut pas faire de miracle, surtout quand la gestion de l'espace est inexistante).

Ajoutez à cela des dialogues assez nuls, un format répétitif, un concept dérivatif, et des grands méchants commanditaires tout simplement ridicules, et on obtient là un bon gros flop, assez rebutant et saoûlant.

1/6

Blair Witch (2016) :

Une bande d'amis (James Allen McCune, Callie Hernandez, Brandon Scott, Corbin Reid) décide de visiter les bois de Black Hills, dans le Maryland, pour tenter de retrouver la soeur de l'un d'entre eux, disparue 17 ans plus tôt, victime supposée de la Blair Witch qui hante ces bois...

De l'avis général - et aussi du mien - ce Blair Witch 2016 n'est qu'une pâle copie de l'original de 1999, très dérivative, remise au goût du jour technologique, mais sans la moindre originalité, et moins efficace que l'original.

Malheureusement pour moi, j'avais déjà trouvé que l'original, à l'époque, était particulièrement médiocre, et pouvait se résumer à une bande de citadins pas très malins faisant du camping pour la première fois, et sursautant à chaque pet de hibou : un métrage probablement plus efficace si l'on n'a pas l'expérience du camping ou si l'on n'a jamais passé du temps à arpenter des forêts, et qui n'avait vraiment d'intérêt que pour ses cinq dernières minutes (ainsi que pour sa production et sa promotion atypiques).

Autant dire que cette version 2016 est, à mes yeux, un néant d'autant plus absolu, qui tente de refaire le premier film pour une nouvelle génération, mais arrive 10 ans trop tard, après que pléthore de found footages aient exploité le genre jusqu'à l'agonie.

Résultat : la version 2016 donne constamment l'impression d'avoir pioché ses (rares) nouvelles idées à droite et à gauche (REC, Grave Encounters, etc) sans la moindre originalité propre (hormis peut-être le duo de baratineurs qui est responsable de les avoir perdus dans les bois, et quelques détails ici ou là), et, le reste du temps, il se contente de dérouler le schéma narratif de l'original, sans jamais parvenir à instaurer la moindre ambiance, une ambiance qui, de toute façon, est régulièrement sabotée par des semi-jump scares piteuses, et par un travail d'éclairage beaucoup trop artificiel et moderne.

Alors oui, ici, ça n'attend pas les 3 dernières minutes pour s'énerver un peu... mais ça n'est pas pour ça que le film en est plus réussi, ou a de l'intérêt.

1/6 (ça ferait presque revoir l'original et son économie de moyens à la hausse)

Satanic (2016) :

En route pour Coachella, quatre étudiants américains (Sarah Hyland, Marc Barnes, Justin Chon, Clara Mamet) décident de faire une escale à Los Angeles pour y visiter des lieux célèbres pour avoir été au centre de la Panique Satanique des années 80s. Là, ils tombent sur une cérémonie de véritables satanistes, et interrompent ce qui semblait être le sacrifice rituel d'une inconnue (Sophie Dalah) ; mais lorsqu'elle les retrouve, celle-ci s'avère bien plus dangereuse que prévu....

Un navet écrit par le scénariste de Kristy, et d'Instinct de Survie, deux films qui partagent avec ce Satanic une vacuité pas croyable, des clichés à la pelle, et des personnages caricaturaux au possible.

Ici, le quatuor de tête est à baffer, entre Mamet la wannabe-goth, Barnes le beau gosse sportif, Chon le fêtard, et Hyland qui ne fait que crier d'horreur ; la sataniste n'est guère meilleure, et tout le monde semble étrangement mal à l'aise dans les scènes la mettant en scène ; toutes les scènes d'horreur se produisent hors-champ ; et l'on finit par se demander si ce métrage n'est pas tout simplement un film sans le moindre budget, tourné en improvisation totale, avec des acteurs de passage pour Coachella.

Et puis l'on se souvient alors que le film a été produit et financé par MarVista Entertainment, maison de production californienne spécialiste des pires téléfilms fauchés des chaînes Lifetime et Hallmark, et soudain, on comprend le plantage de ce Satanic.

Creux, insipide, et générique : 1/6

Howard Lovecraft and the Frozen Kingdom (2016) :

Après avoir rendu visite à son père, enfermé à l'Asile, Howard Lovecraft (Kiefer O'Reilly) lit le livre maudit de son géniteur, et est aspiré par un portail jusque dans un monde étrange et enneigé, le monde de R'lyeh. Là, il sauve la vie d'un Profond, Thu Thu Hmong, qui devient sa monture, et il se met en route jusqu'au Château de Glace où trône le Roi de R'lyeh, capable de ramener Howard chez lui...

Qu'est-ce qu'on obtient quand on mélange l'univers de Lovecraft à une narration tout droit héritée des classiques pour enfants du genre Alice au Pays des Merveilles, pour en faire un comic book indépendant ? La trilogie d'Howard Lovecraft & The Three Kingdoms, de Bruce Brown, des romans graphiques pas désagréables, avec de l'humour, mais finalement assez anecdotiques et oubliables, car presque trop lisses et tous publics.

Qu'est-ce qu'on obtient quand le patron d'Arcana, la maison de publication du comics, et déjà réalisateur/scénariste du très médiocre Pixies, décide d'adapter très très librement le premier de ces romans graphiques en un film d'animation de 90 minutes, à destination des plus jeunes ? Quelque chose d'encore plus creux et étriqué que Pixies, à l'animation raide et vide (même s'il y a eu du progrès depuis son film précédent : plus de décors, plus de textures...), aux dialogues assez hachés (et au doublage très inégal - toute la famille du réalisateur double des personnages, notamment le héros et sa monture) et innombrables, avec beaucoup de meublage, de références datées (le moment bullet time à la Matrix), et une histoire finalement assez peu intéressante, car sans grand humour.

En fin de compte, je me suis vraiment ennuyé devant ce métrage très bavard, qui évoque presque plus un film de Noël (tous les environnements enneigés, les grelots, les batailles de boules de neige, etc) que quelque chose de sinistre ou d'étrange.

En fait, malgré la bonne volonté évidente des auteurs du comic book et même du patron d'Arcana, c'est l'archétype même de l'exploitation lovecraftienne, qui se contente de reprendre les noms, les visuels et la réputation de Lovecraft, pour les plaquer sur quelque chose de totalement insipide, d'un peu agaçant, et de paradoxalement totalement inaccessible aux plus jeunes.

Et bien qu'il y ait des stars comme Ron Perlman, Christopher Plummer et Doug Bradley au cast vocal, le mixage sonore est tellement plat qu'ils finissent par, malheureusement, ne rien apporter au récit ...

2/6 (1 pour le film, 1 pour la musique, surprenante)

The Alchemist Cookbook (2016) :

Dans une forêt du Michigan, un jeune afro-américain mentalement instable nommé Sean (Ty Hickson) vit seul, isolé de tous, avec pour seul compagnon son chat. Régulièrement, il est ravitaillé par un proche, Cortez (Amari Cheatom), mais Sean n'a que faire des bavardages : plongé dans un vieux grimoire, il s'est en effet fixé pour mission d'invoquer le démon Belial, afin d'obtenir des richesses insoupçonnées...

Film d'horreur indépendant écrit et réalisé par Joel Potrikus, ce métrage somme toute assez court (moins de 85 minutes) sera probablement assez polarisant, en cela qu'il est très minimaliste et naturaliste : tout repose ici sur l'excellent travail sonore effectué sur les bruitages (les grognements et les bruits démoniaques, hors caméra, ou dans la nuit, font leur petit effet), et sur le portrait d'un personnage principal instable, dont on se demande forcément à un moment ou à un autre s'il communie vraiment avec le diable, ou s'il hallucine tout.

Et c'est cette lente spirale vers la folie qu'illustre ce film, qui n'a vraiment d'horreur qu'une poignée de scènes : si l'on n'a pas peur d'un film très contemplatif, mais néanmoins intriguant, alors pas de problème. Dans le cas contraire, mieux vaut passer son chemin.

3.75/6

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Blog Update ! - Bilan Christmas Yulefest 2016

Publié le 8 Janvier 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Yulefest, Update, Review

2017 est là depuis une semaine, tout le monde se souhaite la bonne année, et l'heure est donc venue de clore pour de bon la Christmas Yulefest 2016 sur le blog des Téléphages Anonymes... 

Un marathon de films de Noël qui, pour moi, a été plus laborieux cette année que les années précédentes, et ce bien que j'aie volontairement ramené le nombre de films passés en revue de 126 en 2015, à 85 cette année.

Problèmes d'emploi du temps, fatigue, programmation peu motivante : plus que jamais, j'ai souvent lutté pour maintenir cette Yulefest à jour, et le tout s'est parfois joué à quelques heures près (!). Autant dire que l'année prochaine, je risque bien d'opter pour une organisation bien plus stricte, et pour un nombre de films encore un peu réduit.

Ce qui ne devrait pas être trop compliqué : de manière assez naturelle, le nombre de films de Noël à passer en revue diminue, puisque j'ai plus ou moins écoulé le plus gros de mes stocks, et qu'il ne va bientôt plus me rester, chaque année, que les nouveautés des chaînes comme Hallmark, ION et UpTV.

Pour la première fois, en effet, en 2016, la chaîne Lifetime - qui était déjà bien à la peine les autres années, incapable de se décider entre téléfilms romantiques au rabais, programmation plus ambitieuses, ou productions sarcastiques "à buzz" - a tout simplement jeté l'éponge, ne diffusant quasiment aucun nouveau film de Noël cette année, hormis un métrage à thématique religieuse sur lequel j'ai fait l'impasse.

Je ne vais pas me plaindre, c'est toujours ça de moins à regarder.

D'ailleurs, avant d'aller plus loin, faisons un petit bilan partiel de ces 85 films chroniqués dans le cadre de la Yulefest 2016, une liste de films que vous pouvez (comme toujours) retrouver en cliquant ici, ou en utilisant le menu de haut de page : Index / Index Christmas Yulefest.

Hallmark

Spoiler :

Une nouvelle fois, une saison très mitigée pour Hallmark, qui continue de privilégier les téléfilms produits à la chaîne, et qui ne dépasse à aucun moment la note de 3.5/6. Pire encore : la plupart du temps, cette note (la note minimale, à mes yeux, pour justifier de passer 90 minutes devant un film) n'est atteinte que sur la base de la distribution de ces téléfilms.

Autrement dit, les téléfilms Hallmark sont à ce point interchangeables et génériques que seule l'actrice principale et/ou le couple principal (des valeurs sûres comme Rachel Boston, Anne Heche, Amy Acker, Lori Loughlin, Colin Ferguson, Dean Cain, Lacey Chabert) font réellement la différence entre un flop et un métrage regardable, et permettent à ces oeuvres d'atteindre la moyenne. C'est vraiment regrettable, mais ce n'est pas forcément surprenant quand on se réfère à la saison 2015.

La chaîne a beau tenter de diversifier son offre avec ses téléfilms Hallmark Movies & Mysteries, ils ont malheureusement surcompensé, et ces derniers sont bien souvent soit ultra-dépressifs et mélodramatiques, soit tout simplement soporifiques, tant ils sont au premier degré, et se concentrent sur des enquêtes sans grand intérêt. Une chose est sûre : la plupart du temps, les téléfilms HM&M ne sont clairement pas faits pour moi.

UpTV & ION

Une inversion des tendances assez amusante, en comparaison de 2015.

L'année dernière, UpTV proposait des téléfilms religieux, et/ou des téléfilms romantiques au rabais, tant au niveau du casting que de la production ; cette année, la production UpTV a été nettement plus homogène, principalement grâce à une approche nettement plus décomplexée et moderne du genre : de la comédie plus débridée, des personnages contemporains, de la représentativité... bref, un beau progrès par rapport à l'année dernière. Avec à la clef, mon téléfilm préféré de la saison, Un Mari avant Noël.

Et réciproquement, ION, l'année dernière, m'avait offert mon téléfilm préféré de la saison, Une Mission pour Noël, qui ressemblait alors justement à ce que la saison 2016 d'UpTV est devenue - attachante, moderne, libérée. Le reste de la cuvée ION 2015, cependant, était particulièrement mauvaise... et cette saison 2016 l'est tout autant.

Animation

Spoiler :

17 - Mission : Noël - Les Aventures de la famille Noël - 4.5/6

27 - Les Cinq Légendes - 3.75/6

31 - Animation en vrac (1) : Albert (3.75/6) & Le Père Noël et le Tambour Magique (3.5/6)

51 - Animation en vrac (2) : Mickey, Il était une fois Noël (3/6), Mon Petit Âne/Le Petit Âne de Bethléem (6/6) & Nestor (3/6)

59 - Animation en vrac (3) : Mickey, Il était deux fois Noël (4.5/6), Mickey, la Magie de Noël (2.5/6) & La Reine des Neiges - Une Fête Givrée (3/6)

68 - La Bataille Géante de Boules de Neige - 4.25/6

Rien de particulièrement exceptionnel ou mémorable, cette saison, puisque je me suis principalement concentré sur d'anciens dessins-animés et films. Ce qui m'a permis de revoir Arthur Christmas à la hausse, de pleurnicher devant Le Petit Âne de Bethléem, et de m'apercevoir que finalement, Mickey, Il était deux fois Noël, est largement supérieur au premier opus, qui pourtant a récolté tous les lauriers à sa sortie.

Films Familiaux

Une catégorie "films familiaux de Noël" assez oubliable, puisque dépourvue de véritable nouveauté : seul se démarque vraiment Le Père Frimas, un vieux métrage russe très polarisant sur le web, mais qui bénéficie pourtant d'un charme indéniable et d'un sens de l'auto-dérision assez rafraîchissant. 

Drames & Horreur

Parmi les drames, vraiment pas grand chose à retenir. Noël est souvent prétexte à des comédies dramatiques chorales sur des familles dysfonctionnelles, et malheureusement, elles sont bien trop souvent génériques, reposant intégralement sur leur distribution prestigieuse pour tenter de séduire le grand public. 

Spoiler :

Niveau horreur, pas grand chose à dire non plus : le personnage de Krampus est surexploité au possible, mais aucune de ces versions ne saura remplacer celle de Michael Dougherty, qui, sans atteindre le niveau de Gremlins, évoque très clairement le classique de Joe Dante.

Comédies & Romances

Le registre "comédie de Noël" souffre malheureusement du même mal que celui qui touche l'ensemble de la scène comique américaine : ce genre est désormais dominé par l'improvisation et la vulgarité, ce qui donne forcément des métrages assez redondants et répétitifs, sans même mentionner leur rythme généralement bancal au possible. Rien de très intéressant ou hilarant, donc.

Et au niveau des comédies romantiques mainstream, on s'aperçoit vite que les ficelles (et les problèmes) sont exactement les mêmes que les comédies romantiques télévisées d'Hallmark et compagnie. La seule différence étant bien souvent le budget et le calibre des acteurs employés... mais au final, c'est la même soupe assez médiocre, et il faut bien souvent se tourner vers un cinéma plus classique pour retrouver un certain savoir-faire.

En Conclusion

85 films passés en revue cette saison, et pas grand chose à retenir au niveau des nouveautés : les téléfilms américains restent engoncés dans leur formatage abusif, et dans les valeurs traditionnelles que les chaînes tentent de défendre (famille et amour >>>>> succès professionnel ; travail manuel >>>>> travail intellectuel ; campagne ou petite ville pittoresque >>>>> grande ville ; les minorités sexuelles et ethniques sont inexistantes, ou réduites au rang de meilleur ami/faire-valoir comique/rival). Autant de clichés et de situations qui font que la production annuelle des téléfilms Hallmark devient, de plus en plus, redondante, générique, et surtout totalement oubliable.

Il faut donc se tourner vers les autres chaînes du câble US, comme ION ou UpTV, pour y trouver les téléfilms refusés par Hallmark. Parfois, pour des raisons qualitatives (toute la production ION de cette année, par exemple), parfois, parce qu'ils sont trop progressistes ou excentriques, et qu'ils ne rentrent pas assez dans le moule Hallmark (la production UpTV de cette année).

Hormis Hallmark, UpTV et ION, cependant, pas de salut. Toutes les autres chaînes américaines ont tout simplement jeté l'éponge, et en salles, il n'y a plus que les genres de l'horreur et de la comédie graveleuse qui osent encore aborder frontalement le sujet de Noël. De quoi augurer du pire pour les années à venir, qui risquent bien de connaître une sacrée pénurie de métrages festifs pouvant éventuellement se graver dans les mémoires.

Quoiqu'il en soit, la Yulefest, c'est fini, et cette année encore, ce marathon festif a connu un succès d'audience auquel je ne m'attendais pas. Mais l'heure est désormais venue de passer à autre chose, et de s'intéresser de nouveau aux sorties en salles...

Et donc, dès demain...

Dès demain, retour de la rubrique quasi-quotidienne "Un film, un jour... ou presque !", avec au programme cinq critiques de film par semaine, à commencer par les films les plus récents sortis sur nos écrans, comme par exemple Rogue One...

Et chaque week-end, place aux séries, avec le grand retour tant attendu de mon compère Sygbab, pour des bilans saisonniers hebdomadaires que l'on espère assez réguliers !

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Catch Review : Chikara - King of Trios 2016 : Night 1 (02/09/2016)

Publié le 26 Février 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Télévision, Catch, Chikara, Review

Un public très motivé, et relativement dense, pour une soirée à thématique Pokemon Go, pourquoi pas... Le Party Tsar fait les présentations, accueille Bryce l'arbitre et Joey Styles, qui fait son truc habituel. Bon, la prise de son est assez médiocre, comme souvent, mais en guise d'introduction, ça fonctionne plutôt bien.

Chikara - King of Trios 2016 - Night 1 - 02/09/2016 :

- Huitièmes de finale -

- Team Major League Moustache (Dasher Hatfield + Tyler Bate + Trent Seven) vs Team Batiri (Obariyon + Kodama + Kobald). Première partie de match très solide, avec la Team Moustache qui domine, puis passage beaucoup plus brouillon une fois que le Batiri prend le contrôle, et fin de match assez moyenne.

- Team United Nations (Juan Francisco de Corono + Prakash Sabar + Boar of Moldova) vs Team Police Squad (Supercop Dick Justice + Officer Warren Barksdale + Bill Carr). Un match comique sans réel moment très mémorable, et plus intéressé par l'humour que par l'action.

- Hornswoggle/The Big Deal n'est pas là ce soir, donc tirage au sort d'un remplaçant, avec des noms improbables, comme toujours, malheureusement à moitié incompréhensibles à cause de la prise de son médiocre.

- Team Submission Squad (Gary the Barn Owl, Davy Vega & Pierre Abernathy) vs Team Colony (Soldier Ant, Fire Ant & Silver Ant). Joli séquence de soumissions par Davy Vega sur un Silver Ant blessé, mais sinon, la Colony fait le gros du boulot, comme d'habitude.

- Team Shimmer (Candice LeRae, Solo Darling & Crazy Marie Dobson) vs Team Original Divas Revolution (Lisa Marie, Mickie James & Jazz). Joey Styles qui se permet des vannes à l'encontre de la TNA et de la WWE, c'est toujours amusant. Un affrontement bordélique, mais pas désagréable, et qui permet de voir des visages inhabituels face à des vétérans de la discipline. Cela dit, j'aurais préféré une victoire de la Team Shimmer, plus jeune et dynamique.

- Team Just a Lot of Ant (Missile Assault Man, Bullet Ant & Worker Ant) & Team heXed Man (Icarus, Jigsaw & Hallowicked). Un match à la limite du squash à rallonges avec une opposition de styles intéressante, puisque la Team Hexed est über-heel et über-brutale, préférant démolir ses adversaires plutôt que de tenter de les épinger. Cela dit, c'était suffisamment bien mené pour ne pas être soporifique, comme les squashes à rallonges peuvent parfois l'être.

- Team JPW (Command Bolshoi & Hanako Nakamori & Manami Katsu) vs Team Serpentine (Ophidian, Amasis & Argus). Trois joshis contre un trio ayant fait ses preuves, pour un match globalement équilibré, malgré quelques moments brouillons de la part des joshis.

- Team NRG (Heidi Lovelace & N_R_G) vs Team Sendai Girls (Cassandra Miyagi & Dash Chisako & Meiko Satomura). Pas fan de Lovelace ou de N_R_G, j'étais plutôt  intéressé par l'équipe japonaise, assez atypique et improbable. Quelques approximations de cette équipe, un peu de no-selling, mais un affrontement intéressant, néanmoins.

- Team Warriors Three (ThunderFrog & Princess KimberLee & Oleg the Usurper) vs. Team #CWC (Cedric Alexander & Johnny Gargano & Drew Gulak). Un match bien nerveux et long, avec une team CWC qui s'amuse avec son nom (CWC pour le Cruiserweight Championship de la WWE, auquel les trois membres de l'équipe ont pris part), et place des finishers de la WWE, et une Princess Kimberlee qui tient tête aux hommes qui l'entourent.

 

Dans l'ensemble, une première soirée un peu brouillonne, mais loin d'être désagréable, et un peu meilleure que certaines "Night 1" ne l'ont été de par le passé. Quelques résultats surprenants (l'élimination de la Team Shimmer et de la Team Serpentine au profit des guests), mais rien de vraiment dramatique, pour le moment. Joey Styles, aux commentaires, a mis un peu de temps à s'habituer à l'univers étrange de la compagnie, mais il finit par s'y immerger, et par faire son travail de manière tout à fait compétente.

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Les bilans de Lurdo : Halloween Oktorrorfest 2017 - Saga The Good Witch : Un Soupçon de Magie - Téléfilms (2008-2014)

Publié le 8 Octobre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Télévision, Les bilans de Lurdo, Halloween, Fantastique, Comédie, Romance, Hallmark, Christmas, Noël, Oktorrorfest

L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, de mi-Septembre à début Novembre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...

Depuis 2008, la chaîne câblée Hallmark diffuse la saga The Good Witch, qui narre le quotidien de la "sorcière" Cassandra Nightingale (Catherine Bell) dans la petite ville de Middleton. 

De la comédie, de la romance, un peu de fantastique, pour 7 téléfilms, et trois saisons de 10 épisodes, dont deux épisodes spéciaux. J'ignore si j'irai au bout de l'intégrale (après tout, même moi j'ai mes limites, dans le genre), mais commençons par...

The Good Witch - Un Soupçon de Magie (2008) :

Lorsque la mystérieuse Cassandra Nightingale (Catherine Bell) s'installe un beau jour en compagnie de son chat noir dans un vieux manoir abandonné et supposément hanté, la petite communauté de Middleton ne met pas longtemps à dire que c'est une sorcière. une rumeur qui n'est pas aidée par la boutique de soins new-age de Cassandra, et par ses bons conseils à la limite du surnaturel. Jake (Chris Potter), le shérif de la ville, un veuf ayant deux enfants, décide de s'intéresser à la nouvelle arrivante...

Un semi-remake made in Hallmark du film Chocolat (2000), très similaire, avec une Catherine Bell new-age pas encore totalement botoxée, pour un récit gentillet, et un peu au-dessus du tout venant de la chaîne.

Principalement parce que le tout joue un peu sur l'ambiguïté des pouvoirs réels ou non de Cassandra, et parce que les acteurs ont une bonne alchimie. Un petit plus : le dernier quart d'heure, qui se déroule à Halloween. Un petit moins : la méchante ultra-caricaturale, qui aurait mérité d'être un peu moins écrite comme Mme Kravitz

Rien de vraiment calamiteux, mais rien de formidable non plus : il ne se passe pas grand chose, et ça ne méritait pas vraiment un tel carton d'audience pour la chaîne, à l'époque de sa diffusion... 

3/6

The Good Witch's Garden - Le jardin des merveilles (2009) :

Désormais bien installée à Middleton, Cassie a métamorphosé son jardin, et veut faire de son manoir un bed & breakfast. Mais son premier client, Nick Chasen (Rob Stewart), affirme être le véritable héritier du propriétaire de la maison, et tente de chasser Cassandra de sa demeure...

Suite du précédent téléfilm, tourné un peu à la va-vite et sorti tout juste un an après le premier volet, ce second téléfilm est un peu plus détendu et décontracté... pour ne pas en pilotage automatique.

Les intrigues secondaires sont peu passionnantes ou surprenantes (les deux enfants et leurs amis respectifs, le grand-père qui cherche l'amour, le 200ème anniversaire de la ville) et l'intrigue principale, elle, se déroule et est résolue dans grande conviction.

Et paradoxalement, le fait qu'il n'y ait pas la moindre tension romantique entre l'héroïne et son compagnon (qui sont désormais ensemble, et qui passent les 3/4 du téléfilm séparés par le récit) enlève pas mal de l'énergie du métrage, malgré un effort fait pour toutélier toutes les sous-intrigues vers la fin, et pour rajouter un peu plus de "magie" à ce second volet.

Bof, en somme.

2.5/6

The Good Witch's Gift - Un Mariage Féérique (2010) :

À deux semaines de Noël, la vie de Cassie est agitée : Jake la demande en mariage, pour une cérémonie prenant place le 24 décembre, mais les formalités administratives se compliquent vite ; la fille de Jake perd la future alliance de Cassie ; le fils de Jake passe tout son temps avec sa petite-amie (Jordon Todosey), la fille d'un criminel de retour en ville (Graham Abbey) ; ce dernier rôde autour de la boutique de Cassie ; et le destin de plusieurs autres habitants de Middleton se croise de manière imprévue...

Un téléfilm qui tente de manger à tous les râteliers, à la fois film de Noël (clairement tourné en automne), film de mariage, drame familial, etc... ça s'éparpille un peu, et ce n'est pas toujours convaincant dans ses tentatives de mélange des genres : on constate ainsi que Catherine Bell a un peu tendance à jouer 90% de ses scènes avec un sourire pseudo-mystérieux et vaporeux sur les lèvres, sans autre effort ; que toutes les coïncidences et les grosses ficelles sont justifiées par la "magie" de Cassie, et que, forcément, tout se termine bien pour tout le monde (donc niveau enjeux, c'est inexistant).

Après, on peut toujours saluer l'effort fait par les scénaristes, qui font tout leur possible pour donner une sous-intrigue à tous les personnages secondaires récurrent, et pour assurer de la continuité entre les métrages... mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer.

Pas particulièrement meilleur ou pire que les deux précédents, mais le côté festif me rend indulgent.

3/6

The Good Witch's Family - La Magie de la Famille (2011) :

Alors que Cassie se prépare à proposer sa candidature à la Mairie de la ville, elle se découvre une cousine, Abigail (Sarah Power), qui possède elle aussi des dons surnaturels. Mais Abigail les utilise à des fins plus égoïstes et manipulatrices, et bien vite, elle sème le chaos dans la vie de Cassandra...

Probablement l'épisode ayant le plus de conflits et d'enjeux dramatiques jusqu'à présent, ce qui ne veut pas forcément dire que c'est le meilleur. En effet, la majeure partie de ces conflits (que ce soit au niveau des adolescents, de Jake/du Maire, de Martha, de Cassie/Abigail, de la course à la Mairie, etc) n'a pas grand impact, et tombe globalement à plat (toujours ce même problème de manque d'enjeux, et de happy end obligatoire pour tout le monde).

Au niveau des bons points, le script injecte donc un peu de tension au travers du personnage d'Abigail, une sorte d'équivalent pour Cassie de la Serena de Ma Sorcière Bien-Aimée. Elle sème la zizanie, elle manipule, elle trahit, bref, c'est le reflet négatif de Cassandra, y compris dans sa manière d'influencer les choses (par contre, plus aucun doute quand aux pouvoirs des deux femmes, clairement montrés). Autre bon point, Martha, qui est sortie de son cliché d'antagoniste caricaturale, pour devenir une faire valoir comique sympathique.

Malheureusement, le positif est clairement éclipsé par le négatif : Abigail est assez inintéressante ; les sous-intrigues mentionnées plus haut sont insipides ; le collagène fait de plus en plus son apparition chez Catherine Bell, tandis que les kilos en trop s'invitent chez d'autres acteurs ; et alors que, jusqu'à présent, la production faisait un effort délibéré de continuité des personnages récurrents entre chaque téléfilm, ici, on perd Laura Bertram (évacué d'une réplique "elle a déménagé"), on perd le Grand-père et sa compagne, on perd la boutique originale, on perd le manoir original... bref, ça prend un peu l'eau.

Bref, un épisode qui souffre d'un réel manque d'intérêt et de charme, ce qui est paradoxal puisque le film suivant s'appelle...

2/6

The Good Witch's Charm - Une Famille Peu Ordinaire (2012) :

Désormais maire et jeune maman, Cassandra est ravie de partir en vacances avec sa nouvelle famille... mais peu de temps avant le départ, les choses se compliquent : la mère adoptive de Cassie (Janet-Lane Green) arrive en ville, des vols se multiplient dans les boutiques du secteur, et un reporter tente de saboter l'image de la nouvelle maire en publiant une vidéo la montrant en train de se dématérialiser...

Ça y est, la formule de The Good Witch atteint clairement ses limites (ou alors c'est moi qui atteint les miennes) : certes, le scénariste s'efforce de continuer dans la lignée du précédent volet, avec ici l'ajout d'un bébé à la petite famille de Cassandra, et il s'efforce de ramener les personnages des épisodes précédents (notamment le grand-père, sa compagne, et les enfants), mais malheureusement, aucune des sous-intrigues de ce cinquième métrage n'a véritablement d'intérêt.

Le grand-père qui se remet en question suite au décès d'un ami, l'adolescente qui a de mauvaises fréquentations, la vague de vol à l'étalage qui occupe Jake, le fils qui est absent (et dont la présence se limite à des échanges téléphoniques), l'arrivée de la mère adoptive de Cassie ne croyant pas à la magie de sa fille, le journaliste qui tente de saboter la carrière municipale de Cassie... rien de tout cela n'a de réel intérêt, tant la conclusion de ces intrigues est acquise d'avance.

Sans oublier, pire que tout, la vidéo virale tout simplement risible de Cassie en train de disparaître.

On parle là d'une vidéo tellement bouleversante et choquante que les visiteurs affluent des quatre coins du pays pour voir si Cassie est vraiment une sorcière... Le seule problème, c'est que la vidéo est tellement mal produite (le genre de vidéo bricolée en trois minutes chrono avec un logiciel de montage gratuit trouvé sur le web) qu'on ne peut croire un seul instant que quelqu'un, même la personne la plus naïve au mode, prenne cette vidéo au sérieux. Et je ne parle même pas du debunking final de la vidéo à base de miroir, de jeux de lumière, etc, presque moins crédible que la vidéo en elle-même.

Bref, cette série ronronne de plus en plus, le collagène se fait de plus en plus présent chez Bell, et l'intérêt, lui se fait totalement la malle en même temps que la légèreté des premiers épisodes. 

1.75/6

The Good Witch's Destiny - Ma Famille Bien-aimée (2013) :

À l'approche de son anniversaire et d'Halloween, Cassandra a des problèmes : toute sa "magie" semble se retourner contre elle, et plutôt que de provoquer de heureux hasards, elle provoque désastres sur désastres, au point de retourner Middleton et ses proches contre elle. Rapidement, cependant, elle apprend que la propriétaire de la Grey House, son ancêtre, avait fait l'expérience des mêmes symptômes qu'elle avant de disparaître mystérieusement...

En lisant ce postulat de départ, et en regardant les premières 70 minutes de ce métrage, on pourrait se dire que pour une fois, la franchise Good Witch tente le suspense, le mystère, et les intrigues un peu plus substantielles : Cassie semble constamment en position de faiblesse (d'ailleurs, Bell semble avoir freiné un peu sur le collagène... ou alors c'est parce qu'elle a ici beaucoup plus d'émotions à jouer qu'elle paraît plus expressive), les deux enfants et le grand-père sont présents, la Grey House et son histoire font leur retour, il y a un léger sens du danger et des enjeux, une tension globale, etc...

Mais en fait, comme on pouvait s'en douter (après tout, la thématique globale de ce téléfilm, c'est l'illusion et la prestidigitation), le film botte en touche sur la fin, expliquant qu'en réalité, tout était prévu par Cassie depuis le début, et que les "problèmes" rencontrés par cette dernière n'étaient qu'une manière, pour elle, de prendre des détours inattendus, pour arriver à sa destination.

Rien de neuf sous le soleil, donc, et une conclusion même un peu frustrante, mais je dois dire que ça m'a fait plaisir de retrouver de multiples visages familiers parmi les nouveaux seconds rôles (Robin Dunne, Kate Todd, Lisa Ryder), que la petite Grace est adorable, et que dans l'ensemble, le script est moins creux que dans les épisodes précédents.

Bref : plus intéressant que les deux précédents volets, mais ça ne va pas vraiment bien plus loin que ça. Cela dit, au moins ils essaient des choses...

3/6

The Good Witch's Wonder - Bienvenue dans la Famille (2014) :

Alors que Martha remplace Cassie au poste de maire de la ville, cette dernière doit préparer le mariage précipité de son beau-fils, tout en accueillant la timide Audrey (Rachel Wilson) au magasin, pour l'aider à gérer celui-ci. Mais quand Audrey disparaît avec tous les objets d'une vente aux enchères caritative, la situation se complique...

Une ultime téléfilm soporifique pour conclure la "saga", un métrage qui semble n'avoir comme objectif que d'offrir une happy end romantique à tous les personnages, rien de plus, rien de moins.

En effet, hormis cet accent mis sur la romance, pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent : la sous-intrigue d'Audrey est cousue de fil blanc (en plus de ne pas réellement fonctionner, puisque, malgré ce que répète constamment Cassie, elle et Audrey ne se connaissent pas depuis suffisamment longtemps pour qu'elles se considèrent déjà comme "des amies proches"), celle du mariage du beau-fils est quelconque, Martha en fait toujours trois tonnes, Papy radote, et Cassie a changé de coupe de cheveux. Youpi.

1.5/6 (parce que Hannah Endicott-Douglas est toujours attachante, et que la petite Grace, qui a énormément grandi entre deux téléfilms, est adorable)

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Bilan :

Sept années de téléfilms, et un niveau global plutôt médiocre : la série semble avoir adopté, pour adage, le fameux proverbe "plus les choses changent, plus elles restent identiques", puisque chacun de ces métrages se contente de recycler les mêmes ficelles, en en variant un peu (mais pas beaucoup) le schéma.

Un schéma élémentaire : Cassandra a une vie formidable à Middletown, tout le monde l'adore, jusqu'à ce qu'un(e) étranger(e) arrive en ville, alors même que les proches de Cassie ont soudain des problèmes plus ou moins importants ; Cassandra sourit mystérieusement, énonce des platitudes pseudo-profondes, organise des coïncidences bienheureuses, Martha fait son numéro, et tout se résout par miracle à la fin du film, juste à temps pour que Cassie et Jake franchissent ensemble une nouvelle étape de leur vie.

Rien de plus, rien de moins, les téléfilms et les personnages ronronnent bien tranquillement, avec une prise de risque minimale - forcément, on est sur Hallmark -  et avec une présence du surnaturel en filigrane - forcément (bis), on est sur Hallmark, et bon nombre de spectatrices anglo-saxonnes sont très portées sur la religion, et très peu sur la sorcellerie.

Néanmoins, il y a un effort de continuité, tant dans le récit que dans la distribution : c'est toujours ça de pris, et ça permet - un peu comme dans Gilmore Girls, mais sans l'humour ou le talent scénaristique - de s'attacher un peu aux personnages secondaires qui peuplent cette bourgade atypique.

Mais l'intérêt s'arrête là : j'ai bien conscience très loin d'être le public-cible de ces métrages ultra-calibrés, mais malgré ma tolérance très développée aux romances sirupeuses à l'Américaine, façon Hallmark et compagnie, je dois dire que The Good Witch est tout simplement trop insipide pour réussir à marquer les esprits (et ce, malgré certaines critiques américaines qui parlent de "ce qui se fait de mieux en matière de téléfilm depuis 10 ans". Moui...)

Depuis la fin de ces téléfilms, la franchise The Good Witch a été déclinée sous forme de série, qui, à ce jour, a connu trois saisons (plus une quatrième en tournage), et quelques téléfilms/double-épisodes spéciaux.

Je ne pense pas m'atteler au visionnage de ces 30+ heures de programme, il ne faut pas pousser : par contre, je risque bien de visionner tout de même la première saison, par pure curiosité, histoire de me faire une idée du nouveau paradigme de The Good Witch, qui prend apparemment place 10 ans après le dernier téléfilm...

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Halloween Oktorrorfest 2014 - 13 - The Possession of Michael King (2014), Jamie Marks is Dead (2014) & Chain Letter (2009)

Publié le 1 Octobre 2014 par Lurdo dans Oktorrorfest, Cinéma, Critiques éclair, Review, Halloween, Horreur, Fantastique, Found Footage, Drame, Jeunesse, Thriller

Halloween approche, et comme tous les ans, c'est l'heure de l'Oktorrorfest sur le blog des Téléphages Anonymes, avec au programme un marathon de cinéma fantastique et d'horreur pendant un peu moins de deux mois, de mi-Septembre à mi-Novembre...

The Possession of Michael King :

Réalisateur de documentaires, Michael King (Shane Johnson) est un athée, sceptique pur et dur ; à la mort de sa femme, il devient père célibataire, et entreprend de prouver au monde entier que le surnaturel n'existe pas. Il passe alors de sataniste en nécromancien, de sorcier en démonologue, s'offrant en cobaye à tous leurs rituels... jusqu'à ce qu'un démon s'empare enfin de lui, sous l'oeil de ses caméras.

Un premier long-métrage intéressant dans la forme et dans le fond, bien que peu maîtrisé sur la durée : il y a ici en effet une moitié de bon film, amha, desservie au final par la forme found-footage totalement superflue.

On pense forcément à Le Dernier Exorcisme et à d'autres métrages similaires, pour le pitch de base. L'acteur principal est d'ailleurs très solide et crédible dans sa transformation physique tout au cours du film.

Mais malheureusement, il arrive un moment où le prétexte du found-footage, déjà peu vaillant et crédible dans l'absolu (les plans GoPro se mèlent sans explication à des plans de surveillance, et à des plans à la composition et au rendu clairement cinématographiques), devient un handicap plus qu'autre chose : le démon se filme, allume l'infra rouge, etc, et le héros continue de se filmer dans les pires situations. Improbable.

Qui plus est, le mixage sonore est lui aussi mitigé : autant le rendu des "voix" fonctionne, autant les nombreux jump scares audio bousillent les oreilles, et deviennent particulièrement insupportables et lassants.

Bref, un premier film au résultat assez mitigé, qui se délite progressivement, et qui finit dans le nawak... mais un résultat néanmoins prometteur, et un talent à suivre.

Un très petit 3/6, parce que je n'ai jamais vraiment décroché, ce qui devient rare.

Jamie Marks Is Dead :

Dans une petite ville austère, le cadavre de Jamie Marks (Noah Silver) est découvert, dénudé, dans la rivière. Adam (Cameron Monaghan), l'un des sportifs du lycée, se prend alors d'intérêt pour Jamie, autrefois régulièrement victime de harcèlement au sein de l'établissement : bien vite, alors même qu'Adam se rapproche de Gracie (Morgan Saylor), la jeune fille qui a découvert le corps, il commence à interagir avec le fantôme de Jamie, un fantôme particulièment attaché à l'athlète.

Le réalisateur de Les Ruines change radicalement de style, pour une adaptation d'un roman pour ados, qui se pare ici d'atours glaciaux, étranges et oniriques.

Car s'il y a bien une chose qu'on ne pourra pas reprocher à ce film, c'est la qualité de son atmosphère : ici, le monde est froid, irréel, l'ambiance est pesante, et chargée d'une tension étrange, la photographie est sombre et glauque... bref, c'est une réussite.

Mais je vais reprendre la formule d'un critique américain, qui résume bien mon avis sur ce métrage : "The mood piece works ; the storytelling falls flat". Oui, ça fonctionne en tant que film d'ambiance, mais la narration, elle, tombe à plat.

C'est un peu le problème principal du métrage, en fait, qui s'efforce tellement d'instaurer une ambiance qu'il néglige sa structure et son script : le film déroule ainsi paisiblement son récit, sans jamais développer et étoffer ses caractérisations étranges, ni jamais donner du poids aux relations des personnages, qui entrent et qui sortent ainsi du récit sans raison (le frère, la mère et sa nouvelle amie).

Il y avait pourtant de quoi faire, avec ce triangle amoureux bizarre entre la fille sexuellement agressive, le sportif étrangement distant, et le fantôme à la représentation très gay, enfermé in the closet, fasciné par Adam, et qui l'incite à lui murmurer des mots "dans sa bouche"... Mais tout le potentiel ambigu de cette relation à l'homo-érotisme évident passe un peu à la trappe, quand le récit croit bon d'introduire un esprit féminin agressif, afin de permettre à Jamie de défendre Adam...

Au final, on ressort assez mitigé de ce Jamie Marks is Dead. Les intentions sont louables, l'atmosphère est très réussie, mais structurellement, tout ça manque de cohésion et de liant ; ça se complait dans des dialogues étranges, dans des personnages excentriques, dans des relations bizarres... mais ça ne se cristallise jamais totalement. Et donc ça reste assez frustrant.

3/6

Chain Letter :

Lorsque Jessie Campbell (Nikki Reed) et ses amis lycéens commencent à recevoir des emails en chaîne menaçants, ils ne prennent pas la menace au sérieux. Pourtant, il apparaît bien vite que ces emails sont le fait d'un psychopathe, qui traque et tue tous les amis de Jessie refusant de servir de maillons à ces chaînes étranges...

Un splendide navet qui fleure bon l'amateurisme fauché, avec son montage assez agaçant, ses problèmes de format, sa réalisation inepte (zooms, jumpcuts, caméra tournoyante, etc), et son déroulement on ne peut plus cliché.

Non seulement on doit se farcir tout un laïus d'étudiant en ciné et en sociologie sur les nouvelles technologies, etc, mais en plus il se "justifie", dans le récit, par l'existence d'une secte anti-technologie qui tue les ados pour faire passer leur message... euh... okay.

En fait, le scénario est tellement bancal, tant dans sa structure que dans son intérêt, que l'on ne peut que soupirer devant le tout : bien sûr que Brad Dourif est un méchant ! Bien sûr que le profiler ridicule qui débarque à 20 minutes de la fin, cabotine au possible, et a droit à des gros plans inutiles, est suspect ! Bien sûr que la mimi Cherilyn Wilson a droit à une scène de baignoire topless ! Bien sûr que Nikki Reed a le charisme d'un poulpe mort dans le rôle de ce personnage principal transparent au possible !

Allez, pour conclure, mentionnons toutes les scènes de Keith David en inspecteur perspicace, qui donnent l'impression d'un vieux DTV fauché des années 80 tant elles sont amateures et cheaps, et n'oublions pas le "moment flashback" exceptionnel dans lequel Keith David résoud l'affaire en se souvenant de scènes auxquelles son personnage n'a pas assisté, et de détails qu'il n'a pas pu remarquer.. *soupir*

0.5/6 (pour Cherilyn)

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Catch Review : Chikara King of Trios 2015 - Night 1

Publié le 29 Mai 2016 par Lurdo dans Catch, Review, Chikara

Mieux vaut tard que jamais : avec plus de neuf mois de retard, et plus de 18 mois de sevrage de la Chikara suite à leur reboot assez agaçant, je m'attaque enfin au King of Trios 2015 de la compagnie, en commençant par la Night 1.

Chikara King of Trios 2015 - Night 1 :

- Brève promo backstage de la team UK/Attack !, avec Mandrews en tête d'affiche.

- Sean Waltman aux commentaires. Bonne ambiance dans la salle.

- Team United Nations (Juan Francisco de Coronado, The Proletariat Boar of Moldova & Mr. Azerbaijan) vs Team Attack ! (Mandrews, Pete Dunne, Morgan Webster). Hey, une mention de la TNA aux commentaires, c'est rare. Un peu de comédie, un peu de voltige, un peu de technique, un peu de triche... rien d'exceptionnel, mais ça se regardait tranquillement, en guise d'ouverture de show. Mandrews, par contre, montre là qu'il a toujours été honteusement sous-exploité à la TNA.

- Promo gueularde du BDK 2.0... 3.0 ? 4.0 ?

- Team BDK (Jakob Hammermeier, Nøkken and Soldier Ant) vs Team Fight Club Pro (Daniel Moloney, Trent Seven and Tyler Bate). Hammermeier s'est bien ramolli, et là encore, un match qui mèle un peu tous les genres, et n'est pas forcément très mémorable, mais rien de honteux néanmoins. La Team FCP, constituée de petits jeunes (Tyler Bate, 18 ans, la force d'Antonio Cesaro, le gabarit de Rusev, et la fluidité d'un vétéran), est assez prometteuse.

- Team Crown and Court (Los Ice Creams & Princess KimberLee) vs Team Arcane Horde (Batiri & Oleg the Usurper). Un match mixte original et intéressant, avec (forcément) beaucoup de comédie, mais aussi de l'action assez solide, notamment de la part de KimberLee. Un peu brouillon par moments.

- Team Blue World Order (Stevie Richards, The Blue Meanie, Simon Dean) dans une promo improvisée plutôt fun et décomplexée.

- Team bWo vs Devastation Corporation. Comme d'habitude, je me demande pourquoi la WWE n'a pas encore recruté un ou plusieurs membres de la Devastation Corp : ils sont gigantesques, agiles, et plutôt bien entraînés, et s'intègreraient sans problème, avec un changement de gimmick, au roster de la WWE. Malheureusement trop de meublage et de comédie dans ce match, et le bWO n'est plus aussi dynamique qu'avant, donc le match n'est pas très bon. M'enfin ils restent populaires.

- Team Battleborn (Kevin Condron, Lucas Calhoun & Missile Assault Man) vs Team Dasher's Dugout (Dasher Hatfield, Icarus & Mark Angelosetti). Comme d'habitude (bis), je me demande pourquoi la WWE ou la TNA n'a pas encore recruté Mark Angelosetti : il est athlétique, agile, très bien entraîné, il a un visage de jeune premier et s'intègrerait sans problème dans une équipe ou dans une division cruiserweight. Un match nettement plus sérieux, très orienté lutte et action, avec un Missile Assault Ant qui, sans son masque, ressemble à un Briscoe, et un Kevin Condron affreusement transparent, malgré les efforts des commentateurs, qui tentent de le faire passer pour un Raven ou un Jimmy Jacobs manipulateur.

- Team Bullet Club (Aj Styles & The Bucks) vs Team Battle Hive (Fire Ant, Worker Ant & Amasis Pharaoh Ant). Oh la vache, on passe tout de suite au niveau au-dessus, forcément, avec des pros dans le ring, de la voltige dans tous les sens, et un rythme effréné. Encore une fois, plusieurs mentions de la TNA aux commentaires en parlant d'AJ (alors que toutes les années précédentes, les commentateurs évitaient volontairement de citer la compagnie), et un match très réussi, malgré l'abus habituel des superkicks made in Young Bucks. À noter un moment amusant, quand AJ glisse en bondissant sur la troisième corde, et passe la fin du match à en vouloir à la corde, à lui jeter des regards assassins, et à aller jusqu'à demander un double superkick des Bucks sur la corde, pour le venger.

- Team Snake Pit (Eddie Kingston, Ophidian & Shynron) vs Team Nightmare Warriors (Frightmare, Hallowicked & Silver Ant). Là aussi, du lourd, entre cinq hommes qui se connaissent par coeur, et Shynron qui virevolte dans tous les sens. J'ai presque envie de faire comme pour Angelosetti et la Devastation Corp, et demander pourquoi Shynron n'est pas à la TNA, mais bon, la X-div est cause perdue, je crois... Un bon match spectaculaire, avec un Shynron superstar, qui place des trucs tellement improbables et incroyables qu'il éclipse tout le monde. (et bien sûr la TNA l'a fait jobber en trois minutes contre un Jeff Hardy boiteux qui a contré toutes ses attaques *soupir*)

- Team Gentleman's Club (Chuck Taylor, Drew Gulak & the Swamp Monster) vs Team Lucha Underground/AAA (Aero Star, Drago and Fénix). Une équipe lucha très aérienne et technique, contre une équipe pas très sérieuse, avec un Drew Gulak qui apporte une touche technique très intéressante, un Chuck Taylor qui crie et rale tout le temps, et un Swamp Monster qui fait n'importe quoi et se prend pour Low Ki. Un match solide, qui s'envole sur la toute fin.

 

Pas de grosse surprise pour cette première soirée du KOT 2015, plutôt bookée de manière cohérente et intelligente : les quatre premiers matches sont assez dispensables malgré les catcheurs invités, mais la carte monte ensuite en puissance de belle manière, et laisse augurer du meilleur pour les deux nuits suivantes.

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Un film, un jour (ou presque) - PUNISHER WEEK - 01 - Punisher (1989) Workprint/Unrated

Publié le 20 Novembre 2017 par Lurdo dans Critiques éclair, Cinéma, Review, Marvel, Action, Thriller, Punisher

Toute la semaine, Les Téléphages Anonymes passent la carrière télévisuelle & cinématographique de Frank Castle en revue, pour le meilleur... et pour le pire.

The Punisher (1989) Workprint/Unrated :

En 5 ans, le mystérieux Punisher - Frank Castle (Dolph Lundgren), ancien flic décidé à se venger de ceux qui ont abattu sa famille et l'ont laissé pour mort - a décimé plus de 125 criminels de la pègre de New-York. Désormais affaiblie, celle-ci tente de s'unir sous la direction de Gianni Franco (Jeroen Krabbé), lorsque les Yakuzas de Lady Tanaka (Kim Miyori) kidnappent les enfants des mafieux, pour les forcer à leur céder la place. Pris entre deux feux, et traqué par son ancien partenaire (Louis Gossett Jr.), le Punisher doit alors choisir entre laisser les deux camps s'entre-tuer, ou intervenir pour protéger la vie des enfants kidnappés...

La première adaptation cinématographique du Punisher, signée Mark Goldblatt, est un actioner typiquement fin des années 80, et qui divise : de nombreux fans du personnage affirment que c'est là la meilleure adaptation de Castle sur grand écran, et d'autres, tout aussi nombreux, trouvent que ce métrage est une daube datée, et qui n'a même pas l'iconographie culte du t-shirt au crâne pour justifier son titre.

La vérité, comme souvent, se trouve quelque part à mi-chemin entre les deux (même si, personnellement, je penche plutôt pour l'option A). Comme je le disais plus haut, ce Punisher est un film d'action assez typique des années 80, tant dans sa forme que dans son exécution. Ça manque un peu d'ampleur, c'est un peu répétitif, le rythme pourrait être plus soutenu, mais c'est aussi solide et compétent de bout en bout, et tout à fait honorable dans son adaptation du personnage.

Alors certes, ce n'est pas exactement le Punisher revenu de l'armée, pris par accident dans une fusillade mafieuse, et arborant son célèbre crâne : le Punisher-Lundgren ressemble parfois plus un croisé illuminé, qui prie nu dans les égouts, tentant de parler à un Dieu dont il s'est fait le chevalier servant, et l'ange vengeur punissant les coupables. Avec son visage volontairement creusé (pour retrouver l'imagerie du crâne), Lundgren est crédible, et donne naissance à un Castle un peu différent de l'original, mais pas tant que ça.

On pourra aussi pinailler sur le fait que le glissement militaire -> policier adoucit un peu le personnage en le rangeant instinctivement du côté de la Loi, alors que le Castle militaire pouvait ainsi être plus ambigu (je reviendrai plus en détail sur ce point dans ma critique de la version 2004) ; ou encore que d'en faire la victime d'un assassinat mafieux délibéré change un peu la nature de la mission du Punisher, en supprimant le côté "victime collatérale d'une pègre omniprésente" ... mais bon, c'est inévitable, à un degré ou un autre (et c'est un problème qui revient constamment dans les adaptations du personnage, comme on le verra).

La violence et l'action sont ici aussi implacables - ça défouraille à tour de bras, les hommes de main tombent par poignées entières (Castle fait plus d'une centaine de victimes au cours du film), Castle est loin d'être invulnérable, et la fin du métrage parvient même à être très noire, sur le papier : Castle demande au fils du mafieux (qui a ramassé l'arme de son père et la pointe sur la tête de Castle) de l'abattre, s'il en a le courage, puis il le menace une dernière fois en lui intimant de se tenir à carreaux, et repart prier dans les égouts, à la recherche de coupables à punir. 

Vraiment impensable aujourd'hui, cette scène caractérise pourtant bien ce Punisher 1989, et compense un peu le fait que Castle-Lundgren ait tendance à avoir la punchline facile (un trait typique de l'époque) : c'est loin d'être parfait, il n'y a pas "le crâne", mais peut-être plus que toutes les autres adaptations cinématographiques, cette version 80 a su saisir l'essence du personnage, un certain jusqu'au-boutisme sombre et désespéré qui fait de Castle un anti-héros typique du genre.

Et puis le métrage nous offre cette réplique culte : 

"- What the fuck do you call 125 murders in 5 years?
 - Work in progress.
"

3.75/6

(par contre, l'introduction de 16-17 minutes, coupée de la version salles, et développant en longueur la relation de Frank et de son partenaire, ainsi que la vie de famille de Frank, et le drame qui l'a frappé, est totalement inutile : le tout est un peu fauché, les flashbacks de la version cinéma sont bien suffisants, et la caractérisation des personnages n'y gagne pas grand chose)

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Critiques éclair - Star Trek Picard 2x07-09 (2022)

Publié le 14 Mai 2022 par Lurdo dans Action, Aventure, Critiques éclair, Drame, Les bilans de Lurdo, Review, Science Fiction, Science-Fiction, Star Trek, Télévision, Amazon, CBS, USA, Picard

Il n'aura pas fallu longtemps pour que la saison 2 de Picard parte en piqué (qualitativement parlant), et se plante de manière spectaculaire, en s'embourbant dans des digressions et des épisodes sans intérêt. Mais allez, courage, il reste 4 épisodes, et il est toujours possible de remonter la pente... non ?

Star Trek Picard, saison 2 (2022) :

- 2x07 : Tallinn plonge dans le cerveau de Picard pour tenter de l'aider à affronter ses peurs, qui le maintiennent dans le coma...

Un gloubiboulga indigeste. Voilà à quoi ressemble cet épisode.

Entre Patrick Stewart qui utilise la série pour expier les démons de sa vie réelle (il est à ce jour toujours en thérapie pour avoir assisté aux violences conjugales de son père sur sa mère, durant son enfance), la retcon de l'histoire familiale de Picard, fils d'une mère bipolaire non soignée et d'un père... menaçant ? (pas vraiment, en fait, et interprété par James Callis), le remplissage pas possible de Seven et Raffi qui cherchent Jurati, celui, tout aussi honteux, de Rios qui amène sa copine et son fils à bord de son vaisseau ("I work in outer space", haha, clin d'œil, coup de coude au fan qui connaît ses classiques, qu'est-ce qu'on rigole), sans oublier le simple fait que Picard sort de son coma à mi-épisode et part aussitôt voir Guinan pour invoquer Q comme un génie sortant d'une bouteille... sauf que ça ne fonctionne pas, et que tout ce petit monde est arrêté par le FBI.

Difficile de trouver quelque chose de positif à dire, ici : c'est de la psychologie de comptoir assez mal articulée, qui se mêle à un récit jamais maîtrisé, qui s'éparpille et est bourré de moments WTF (la reine Borg qui casse une vitre dans un bar pour déclencher une dose d'endorphines...).

- 2x08 : Arrêtés par l'agent Wells du FBI, Guinan et Picard sont interrogés par ce dernier, persuadés qu'ils viennent d'une autre planète...

Il m'est de plus en plus difficile de s'accrocher à cette saison totalement statique et insipide, aux dialogues semblant écrits par un thérapeute (ou un étudiant en psychologie) - ce qui est d'ailleurs un peu un problème récurrent du Trek actuel, cf Discovery.

C'est bien simple, entre Seven et Raffi qui tournent en rond, Rios qui drague, Picard et Guinan qui nous refont les X-files du pauvre avec un sous-Mulder à la biographie cousue de fil blanc, et le mélodrame familial des Soong rattaché à l'arrache au reste de la saison... il n'y a bien que le bref passage de John DeLancie, toujours impeccable et particulièrement juste et efficace, qui mérite d'être sauvé ici.

- 2x09 : Picard et compagnie tentent d'empêcher Jurati et les Borgs de prendre le contrôle de La Sirena, en se réfugiant dans la demeure familiale des Picard...

Elle est marrante, cette série : on croit toujours que ça ne pourra pas être pire, et puis les scénaristes se plient en quatre pour y parvenir.

Ici, dans l'avant-dernier épisode de la saison, pas de Q, pas de Guinan, mais un Soong qui fait toujours pièce rapportée, à la tête de commandos borgifiés qui assiègent le "Château Picard". De l'action ultra-creuse, pas particulièrement bien filmée (et pas aidée par d'affreux plans-travellings numériques qui survolent la demeure familiale et les vignes alentours) et qui permet à tout ce petit monde de faire du remplissage... et de la thérapie.

Car oui, Star Trek Thérapie continue, avec toujours des dialogues aux envolées lyriques et aux platitudes pseudo-profondes improbables, auxquelles les acteurs tentent de donner du poids et de la résonance. Ici, notamment, on a droit à un Picard qui se souvient du suicide de sa mère, raison apparente de son caractère émotionnellement distant tout au long de sa vie (ce qui nous vaut, au passage, un petit coup de rétrocontinuité maladroite tentant d'expliquer pourquoi Jean-Luc prenait le thé avec sa mère âgée dans un épisode de TNG) ; on a aussi Seven of Nine qui nous explique que Starfleet n'a jamais voulu d'elle car elle était Borg - une réplique clairement supposée en dire long sur la discrimination des humains envers d'autres espèces... mais aussitôt désamorcée par une Seven qui flingue du Borg à tour de bras en criant "ils sont Borgs, pas humains !" ; ah, et j'ai failli oublier Elnor qui revient en tant qu'"hologramme de combat", ce qui, apparemment, pour les scénaristes, équivaut à un être holographique possédant tous les souvenirs et les sentiments du vrai Elnor... Mouais.

Reste Alison Pill, toujours excellente, et qui, sans surprise, refera une apparition probable en reine borg quand la série revisitera l'auto-destruction du premier épisode de la saison (on sent bien venir un Jean-Luc Picard qui, ayant appris à se débarrasser de ses traumatismes du passé, annulera l'auto-destruction, et découvrira que les Borgs de Jurati sont pacifiques et que leurs intentions sont pures et sincères - ce sera probablement ça, la nouvelle leçon de Q à Picard).

(à suivre)

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Critiques éclair - The Orville : New Horizons, 3x07-08 (2022)

Publié le 20 Août 2022 par Lurdo dans Aventure, Comédie, Critiques éclair, Drame, Review, Romance, Science-Fiction, Science Fiction, Orville, Star Trek, Télévision, Hulu

Difficile de maintenir le niveau quand on sort tout juste de ce qui était probablement le meilleur épisode de cette saison, si ce n'est de la série : sans surprise, Orville n'y est pas parvenue, enchaînant l'excellent 3x05 avec un épisode 6 forcé, à base de voyage temporel et de personnages agissant peu naturellement...

The Orville : New Horizons, saison 3 (2022) :

- 3x07 : Alors que le Orville se prépare à recevoir une délégation étrangère, voilà qu'Isaac se voit présenter une chance inouïe : celle de faire enfin l'expérience de véritables sentiments...

C'est amusant, ça : premier épisode depuis bien longtemps à ne pas être une suite directe d'un récit préexistant, cet épisode 07 est aussi un gros bazar sans nom, un métrage qui semble composé de quatre sous-intrigues qui se marient mal et qui semblent rapiécées en un tout bâtard de 75 minutes, un peu comme si les scénaristes avaient des morceaux d'intrigues en vrac, dont ils ne savaient que faire, et qu'ils avaient décidé de s'en débarrasser ici.

On se retrouve donc avec un tout décousu, aux ruptures de ton assez maladroites, entre d'un côté le shipping Keyali/LaMarr, très dérivatif de Work/Jadzia et qui se termine alors même que le tout a été à peine introduit dans l'épisode précédent ; de l'autre, un gros flashback sur la genèse "tragique" des Kaylons (bon gros empilage de clichés façon Battlestar Galactica et révolte d'un peuple artificiel maltraité - d'ailleurs, on se demande qui a décidé d'équiper les Kaylons majordomes de méga blasters, mais bon) ; ailleurs, la visite d'une délégation issue d'une planète matriarcale, avec ce que ça implique d'humour facile et approximatif quand les hommes du vaisseau se font passe pour soumis, et de résolution bâclée ; et enfin, la sous-intrigue centrée sur Isaac, très inégale, entre les facilités scénaristiques inspirées de Data et de sa puce à émotion (qui forcément, finit par ne pas fonctionner), les exigences du Docteur Finn (qui demande à ce que Isaac soit opéré s'il veut être avec elle), cette romance qui ne fonctionne jamais vraiment, et le volte-face prévisible de Charly, dont la caractérisation manichéenne n'était en place que pour arriver à cette conclusion facile.

Un bon gros bof du début à la fin, en somme, jamais particulièrement original ou intéressant dans son approche. À la limite, si le script avait été coupé en deux, pour donner deux épisodes de 40 minutes, pourquoi pas...

- 3x08 : Parce qu'elle accepte de rejoindre la rébellion des femmes moclannes, qui exfiltrent des nourrissons de leur planète pour s'assurer que leur sexe ne soit pas artificiellement changé, Topa est enlevée et torturée par des Moclans, qui mettent ainsi en péril les accords de paix entre leur peuple et l'Union...

Et je pourrais commencer cette critique d'épisode en reprenant la même phrase que celle qui concluait le 3x07, d'autant plus vraie ici : à la limite, si ce 3x08 de près de 90 minutes avait été coupé en deux épisodes de 40 minutes environ, dégraissés des quelques moments clairement là parce que MacFarlane et compagnie se font plaisir (les innombrables plans numériques sur les vaisseaux, leurs arrivées, leurs départs, leurs manœuvres, le caméo de Dolly Parton et sa chansonnette), ça aurait pu marcher.

Là, en l'état, c'est toujours trop long, c'est toujours très dérivatif, c'est toujours inutilement bavard, c'est toujours peu subtil, avec de grosses ficelles narratives, des excès et des séquences inutiles (la poursuite façon Star Wars avec les chasseurs moclans), bref, c'est du Orville saison 3, qui plus est écrit par Bormanis et Braga : pas de surprise, c'est bourré de défauts, et pas de surprise non plus, une certaine frange du public Trek a adoré (que ce soit parce que ça impressionne visuellement, parce que Braga écrit, ou parce que Orville est souvent, à leurs yeux, incritiquable).

Le plus frustrant, en réalité, c'est que ce n'est pas mauvais, en soi : à nouveau une suite plus ou moins directe d'éléments posés plus tôt dans la série, le scénario parvient à développer ses personnages, leurs relations (même si le pseudo-shipping Bortus/Kelly, WTF) et les problèmes sociétaux posés par un certain choc des cultures.

Mais les scénaristes le font de manière gentiment pataude, sans jamais oser tailler dans la masse pour mettre en valeur les éléments importants de leur récit. Il ne faut pas abuser des bonnes choses, comme on dit, et comme MacFarlane a plus ou moins carte blanche sur sa série, les bonnes choses sont souvent noyées dans pas mal de choses un peu moins bien, qui tirent le tout vers bas.

Un épisode qui laisse mitigé, en somme.

(à suivre...)

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