The Theatre Bizarre :
Un film à sketches franco-anglo-saxon, axé autour d'un segment intitulé Theatre Guignol, dans lequel Udo Kier, pantin désarticulé qui redevient lentement vivant, narre les autres segments sur la scène d'un théâtre macabre. Un Kier en roue libre, face à une jeune femme apeurée mimi tout plein, dans un tout sans queue ni tête, paradoxalement très prévisible. 3/6
- The Mother of Toads : des touristes ricains découvrent les bizarreries traditionnelles françaises, toutéliées à Lovecraft et au Necronomicon. La musique n'est pas désagréable, c'est assez joli visuellement, mais ça s'arrête là, et il reste un rendu visuel bizarre, comme si le segment avait été tourné à un autre format que le 2:35.1. De plus, c'est assez convenu et surjoué. 2/6
- I Love You : un homme se réveille couvert de sang pour assister à la destruction de son couple. Bien interprété, et réalisé avec une sobriété glaciale et efficace, mais trop prévisible. 3/6
- Wet Dreams : De et avec Tom Savini, sur un mec qui fait des cauchemars perturbants, et tente de prendre le contrôle de ses songes. Gros bof, ça ne mène nulle part, et ce n'est qu'un prétexte à un peu de gore gentillet. 1.75/6
- The Accident : atmosphère pesante pour la discussion d'une fillette et de sa mère sur un accident de moto dont elles ont été témoins. Et puis c'est tout. Bien filmé, mais on s'attend sans cesse à une chute, à quelque chose... et puis rien. 2.25/6
- Vision Stains : un segment particulièrement lent, saoulant et pontifiant, qui se prend pour Requiem for a Dream, et narré tout en voix off, sur une droguée qui s'injecte les souvenirs d'autrui dans les yeux, pour coucher sur papier leur vie. Affreusement vain. 0.5/6
- Sweets : rupture d'un couple excentrique et grotesque, dont la relation malsaine est particulièrement liée à la nourriture et aux bonbons. Esthétique volontairement outrancière, jeu à l'identique, et fin qu'on voit venir à vingt kilomètres. 2/6
Pas une anthologie très convaincante, donc, qui souffre d'une affreuse prévisibilité, et qui plafonne à 2/6.
The Bay :
Barry Levinson s'essaie au genre du Found footage, avec l'histoire de la contamination d'un baie et des habitants de la côte par un mal mystérieux.
Il y a un problème de taille avec un found footage qui choisit délibérément de se présenter comme un documentaire narré en voix off (via Skype ! ^^) par une journaliste survivante... journaliste qui s'avère aussi le seul personnage un tant soit peu développé du métrage. Forcément, donc, les enjeux du film sont alors réduits à néant, tandis qu'il multiplie les points de vue et les personnages secondaires à l'épaisseur de papier à cigarette, dont on nous annonce tous le décès moins de trente secondes après leur apparition à l'écran (mention spéciale à Jacqueline la scientifique dont le seul élément de caractérisation est son accent "français" digne de Pépé le Putois).
Privé du moindre personnage auquel s'intéresser, le spectateur finit donc par regarder Levinson dérouler son récit et enchaîner les grosses ficelles sans que ça ne débouche jamais vraiment sur rien : oui, la contamination progressive de la petite ville a une ampleur crédible, que n'ont pas les autres found footages au budget plus limité et à la distribution plus amateure, mais paradoxalement, ça enlève encore plus de la vraisemblance des images, alors que le spectateur averti reconnaît ici ou là un second rôle familier, au rang desquels Kristen "Cabin in the Woods" Connolly.
Et à l'identique, autre paradoxe, Levinson semble longtemps tenter de jouer la carte de la subtilité, point de vue horreur (comprendre : il traite le tout comme une épidémie réelle, sans s'attarder sur le gore, ou sur de gros effets visuels) pour finir par jeter l'éponge sans raison dès qu'il s'agit de créer un peu de tension, avec shaky-cam, montage et musique dramatique au programme (les deux ados qui se baignent et se font attaquer, caméra à la main = gros cliché en carton ; la scène des flics qui rentrent dans la baraque avec le son "boosté numériquement", et Cynoque qui beugle dans tous les sens = rigolade ; les compilations de plans avec zooms dramatiques sur wikipédia et "flashbacks" sur des scènes vues plus tôt = facepalm). Résultat, ces moments (forcés) exceptés, le métrage succombe à une narration finalement assez plate, qui demande au spectateur de ne pas trop réfléchir aux facilités du scénario, et au nombre ahurissant de vidéos et d'enregistrements tant on que off qui sont bien pratiques pour étoffer des scènes creuses, d'autant qu'elles ont presque toujours un son impeccable.
M'enfin pourquoi trop réfléchir quand le film préfère finir par botter en touche, avec une fin précipitée, et un "on ne sait pas pourquoi certains ne sont pas morts, et on ne le saura probablement jamais, merci, au revoir". Avoir les frères Strause (AVPR et Skyline) à la prod, ça ne pardonne pas.
2/6, malgré des idées, et des moments presque efficaces (j'ai bien aimé la scène de la journaliste tentant de faire son speech face caméra à la tombée de la nuit, avec les seuls cris des locaux agonisants en fond sonore)
The Lost Episode :
Un film d'horreur (d'inspiration found footage, sans toutefois en être) daubesque réalisé et interprété par Michael Rooker, avec Beverley "7th Heaven" Mitchell et la frangine de Hilary Duff (et ses implants) dans des petits rôles, et un script calamiteux et bordélique basé sur un énième asile psychiatrique abandonné dans lequel s'introduisent des jeunes, et où a disparu une équipe tv.
Ça part dans tous les sens sans aller nulle part, ça mélange les points de vue et les intrigues façon poupée gigogne sans jamais se construire efficacement, c'est souvent surjoué, la prise de son est calamiteuse, il y a quelques riffs inutiles de métal/indus ici ou là, il n'y a pas un poil de tension ou d'horreur, bref, ce n'est pas bon du tout.
0.5/6
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