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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - Gilmore Girls, saisons 1 à 4 (2000-2004)

Publié le 14 Août 2012 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Comédie, Romance, Télévision, Gilmore Girls, Critiques éclair, Review, WB

Fin 2011, après plusieurs années d'hésitation, et malgré des critiques unanimement sévères, j'ai enfin pris mon courage à deux mains, et je me suis tourné vers mes étagères, sur lesquelles trônaient depuis très longtemps les coffrets de l'intégrale de Gilmore Girls.

Mon objectif : conclure enfin la série, excellente pendant ses cinq premières années, mais réputée pour être désastreuse sur ses deux dernières saisons, alors que la chaîne et les showrunners faisaient leur possible pour se saborder mutuellement.

Pour ceux qui ne connaissent pas, les Gilmore Girls, ce sont Lorelai (Lauren Graham), mère jeune trentenaire à l'immense regard cristallin, et Rory (Alexis Bledel), sa fille de 16 ans, toute aussi adorable, et au regard encore plus magnétique. Ensemble, elles forment un duo irrésistible au débit vocal impressionnant, et vivent de manière indépendante dans la petite bourgade de Stars Hollow, où Lorelai s'occupe de la réception d'une auberge locale.

Là, elles y cotoient des personnages tous très hauts en couleur et excentriques, au rang desquels Luke (Scott Patterson), le vieux garçon ronchon mais charismatique qui tient le diner où les Girls viennent alimenter leur addiction caféinomane. En parallèle, les Girls entretiennent des rapports tendus avec les parents bourgeois de Lorelai, Richard et Emily Gilmore (Edward Herrmann et Kelly Bishop), qui, après avoir rejeté leur fille lorsqu'elle est tombée enceinte, seize ans plus tôt, sont bien décidés à reprendre le contact, et à faire de leur petite-fille la Gilmore digne, respectueuse et bourgeoise que Lorelai n'a jamais été.

Bref, Gilmore Girls, créée par le couple Amy Sherman-Palladino et son époux Daniel, c'est une comédie dramatique familiale, diffusée entre 2000 et 2007 sur la WB/CW. Mais ce qui différencie radicalement la série des autres drames familiaux lambdas du petit écran américain, c'est son ton. Ici, tout va à 100 à l'heure : les dialogues fusent en tous sens, les acteurs ne perdent pas une seconde, et la série ressemble souvent aux vieux films américains en noir-et-blanc, façon screwball comedy, où l'attention du spectateur est constamment sollicitée par les dialogues.

À l'identique, en effet, ceux-ci regorgent de références à la pop culture de ces cinquante dernières années : une vraie mine d'or pour qui parvient à toutes les identifier, et une plus-value certaine apportée à une écriture déjà particulièrement drôle et enlevée. Plus intéressant encore, la série ne perd pas son temps à expliquer ces références, et compte sur l'intelligence du spectateur pour les identifier : un fait suffisamment rare pour être souligné.

Enfin, Gilmore Girls, c'est avant tout une ambiance. Une atmosphère. Lorsque l'on rentre dans Stars Hollow, on retrouve un monde, un ton, une communauté que l'on aimerait réelle. Stars Hollow, c'est un peu la petite ville excentrique où tout le monde voudrait vivre, avec des voisins attachants, et une solidarité bien réelle... qui pourtant ne tombe jamais dans le mièvre ou le dégoulinant de bons sentiments.

Bref, Gilmore Girls, c'est bien, la relation mère-fille entre Lorelai et Rory est un bijou d'écriture... et avant d'attaquer les deux dernières saisons du show, je ne pouvais pas faire l'impasse sur un revisionnage des cinq années précédentes.

Passons sur les saisons 1 et 2, plus ou moins résumées dans les paragraphes ci-dessus : revoir les premières années de Gilmore Girls est toujours un vrai plaisir, surtout en ces temps de pénurie sérielle. La série est intelligente, bien écrite, extrêmement bien interprétée, et référentielle-sans-tomber-dans-le-fan-service-facile : bref, c'est très bon, et à moins d'être radicalement réfractaire au style du show, ou à sa distribution, c'est le coup de foudre immédiat.

Avec la saison 3, le personnage de Jess (neveu de Luke, interprété par Milo "Peter Petrelli" Ventimiglia) prend de l'importance, tant dans la vie de Rory, qu'à l'écran. Et malheureusement, il est parfois très agaçant : l'archétype du rebelle au grand coeur, intelligent mais qui préfère foutre sa vie en l'air plutôt que de rentrer dans le rang... ça va cinq minutes, et on a régulièrement l'envie de lui coller une bonne paire de baffes à travers l'écran. Rien de bien grave cependant, ou de rédhibitoire.

Cependant, la saison est clairement en deux parties : il y a un gros coup de mou dans la première moitié de saison, qui fait un peu du surplace, et s'embourbe dans une répétition d'intrigues pas forcément intéressantes (d'autant moins intéressantes si on a du mal, comme moi, avec le personnage de Jess). À mi-saison ça se décoince heureusement, et ça avance progressivement sur tous les fronts, pour une seconde moitié de saison bien plus intéressante et prenante. Petit bémol sur le côté backdoor pilot de Jess en Californie (le truc méga-passionnant, dont l'échec en tant que pilote ne surprendra personne), mais bon, passons.

La saison 4, quant à elle, est la saison de l'évolution, une saison de mutation et d'évolution, qui change notablement la donne, avec les Girls séparées pendant le plus clair de l'année, par Rory qui s'installe à Yale, et par Lorelai qui sort avec le collègue de son père.

Une année plutôt sympathique, à vrai dire, même si finalement, la relation de Lorelai avec Jason n'est pas la plus convaincante ou passionnante (on se dit parfois qu'elle n'est là que pour retarder d'autant le rapprochement Lorelai/Luke), ou que Rory reste coincée dans son triangle amoureux impossible.

Heureusement, le toutéliage organique de fin de saison avec les parents Gilmore fonctionne très bien, le rapprochement L/L est bien amené, et tous les autres personnages (Lane, Kirk, Dean, etc) sont développés et évoluent en parallèle, ce qui donne un liant appréciable au tout. 

(à suivre...)

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