Episode XI : The Clone Wars
Loi n°3 de la Tweencom (rappel) : si chez Mickey tu veux prospérer, les talents musicaux de tes interprètes aux épisodes tu devras intégrer, pour la promotion croisée avec Disney Records assurer.
Loi n°5 de la Tweencom (rappel) : si le shipping à tout prix tu devras favoriser, pas plus d’un seul baiser par saison tu ne pourras utiliser : chastes et purs tes personnages à tout prix devront rester.
Lizzie McGuire (2001 - 2004)
La famille McGuire. Je me demande ce qu’est devenu le fils, depuis… ?
Koicé ?
Le quotidien de la jeune Lizzie McGuire, collégienne maladroite, entourée de ses deux meilleurs amis (l’intello et responsable Gordo, et l’exotique Miranda), de son petit frère insupportable, de ses parents légèrement excentriques, et de leurs amis de classe : la biatch ultrapopulaire et sa clique, le superbogoss teubé dont Lizzie est éprise, les profs barrés, le meilleur copain muet du frangin, etc…
Aveckicé ?
Hilary Duff, assez attachante dans le rôle titre, malgré des problèmes évidents sur lesquels on reviendra ensuite ; Adam Lamberg et Lalaine, respectivement dans la peau de Gordo et Miranda, qui trouvent tous deux assez rapidement leurs marques et s’avèrent des sidekicks assez solides ; Robert Carradine et Hallie Todd dans le rôle des parents légèrement barrés mais pas trop ; Jake Thomas en Matt, le petit frère, qui finit presque par voler la vedette à sa sœur avec ses intrigues secondaires ; et pas mal de personnages secondaires plus ou moins développés, de Kate (Ashlie Brillault) la cheerleader biatch, à Tudgeman (Kyle Downes) le nerd typique, sans oublier Ethan (Clayton Snyder) le bogoss dont chaque intervention est ponctuée du bruit du vent soufflant dans un crâne vide. De manière générale, le casting est plutôt réussi, et s’il y a bien quelques épisodes maladroits en début de série, tout le monde finit par être rapidement à l’aise.
Koiçavo ?
Au premier abord, c’est sympa. Ça alterne séquences animées (une Lizzie animée qui sert de voix off à l’héroïne) et scènes live tournées avec caméra mobile, et si on fait abstraction du générique calamiteux, et des premières semaines assez fauchées (avec une illustration musicale 80-90s assez WTF, notamment une reprise désastreuse de Dirty Deeds Done Dirt Cheap), les épisodes se laissent regarder sans grande difficulté.
Cependant, très rapidement, un problème de taille devient évident : la protagoniste principale est tout sauf intéressante. Lizzie est sensée être l’underdog du collège, maladroite, et régulièrement méprisée par les autres, en particulier la super-cheerleader à forte poitrine à qui personne ne peut résister tellement elle est plus jolie que tout le monde. Problème : Hilary Duff est loin d’être vilaine, et est plus proche du cliché de la cheerleader blonde et populaire que de la nerd dont on se moque. D’autant plus qu’elle n’est pas jouée comme particulièrement maladroite, et que finalement, elle n’a pas beaucoup de problèmes...
Pire, le personnage est assez tête à claques : jalouse, égocentrique, superficielle, et étrangement douée en rien (et donc sans hobby ou occupation avec laquelle remplir certains épisodes), elle se fait régulièrement éclipser par Gordo (un apprenti Spielberg assez brillant) et Miranda (la mexicaine fonçeuse et bagarreuse). À côté d’eux, et de tous les autres persos secondaires, Lizzie est terne et insipide.
.......or not.
Ce qui ne veut pas dire pour autant que le show soit insipide : en fait, on se surprend rapidement à s’attacher aux personnages secondaires, dont l’évolution lente n’est pas désagréable. Et quand la série s’essaie à des épisodes plus légers et délirants (Halloween, Noël, Ocean’s Eleven, Cluedo, etc ; on fera l’impasse sur l’épisode "échange de corps" entre Lizzie et son frère, totalement hors-sujet dans l’univers réaliste du show, mais qui permet au moins aux deux acteurs de s’amuser, et de montrer qu’ils ne sont pas du tout mauvais), ça fonctionne plutôt bien.
Disney oblige, on a le droit à des guests venus assurer leur promo, ou faire un clin d’oeil : Frankie Muniz (pour son Cody Banks tourné avec Duff), Steven Tyler (en Santa Claus !?), Zachary Quinto en directeur de pub émo-flamboyant, David Carradine venu faire coucou à son demi-frère, et (malheureusement) la soeur aînée de Duff.
Ce qui nous amène à un problème de taille : l’éviction de Miranda. Pendant plus d’une cinquantaine d’épisodes, la meilleure amie de Lizzie est omniprésente, et inséparable de ses deux compères. Et puis soudain, sans prévenir, Lalaine disparaît... pile quand la frangine de Duff s’incruste dans un rôle secondaire. Résultat : la série se finit sans Miranda ("en vacances avec sa famille au Mexique"), tandis que le shipping assez vague entre Lizzie et Gordo (jusque là traîté avec une relative subtilité) prend les devants.
Gordo n’en revient pas de devoir jouer les seconds couteaux face à un italien... juif de Miami.
Le tout culminant avec le désastreux film cinéma The Lizzie McGuire Movie. Toujours pas de Miranda à l’horizon (elle s’est probablement brouillée avec la prod sur la série), et un scénario confié aux auteurs de The Santa Clause II : déjà, ça fait peur. Et quand en plus on comprend bien vite que ce film est totalement consacré à Lizzie, qui part avec Gordo et sa classe en voyage linguistique à Rome, immédiatement, on craint le pire.
Parce que forcément, tandis que tous les autres personnages font de la figuration (Gordo, notamment, est cantonné au rôle d’amoureux transi), Lizzie devient une superstar, prenant la place d’une chanteuse italienne qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, et tombant amoureuse d’un bel italien. Tout est ultra-centré sur Lizzie, sur les paysages italiens, et sur cette bluette qui ne peut, bien évidemment, que se conclure par une Lizzie adulée de tous sur scène, après un numéro et une chorégraphie improbables. Insipide, comme Lizzie.
Perte de Santé mentale :
Pour la série : dégats minimes sur un cerveau normalement constitué. Pour le film, risques beaucoup plus importants de dommages permanents.
Unfabulous (2004 - 2007)
Unfabulous, s1 : les Singer & friends…
Koicé ?
Le quotidien de la jeune Lizzie McGuire Addie Singer, collégienne maladroite passionnée de musique, entourée de ses deux meilleurs amis (l’intello et responsable Gordo Zack, et l’exotique Miranda Geena), de son petit grand frère insupportable, de ses parents légèrement excentriques, et de leurs amis de classe : la biatch ultrapopulaire et sa clique, le superbogoss teubé dont Lizzie est éprise, les profs barrés, etc…
Aveckicé ?
Emma Roberts (Addie), impeccable dans le rôle titre, avec sa voix aiguë et son léger zozottement : elle joue juste, et plus important encore, elle chante juste, a capella, tout en jouant de la guitare, dans chaque épisode ; Malese Jow et Jordan Calloway, eux aussi très bons dans le rôle des sidekicks de l’héroïne ; Tadhg Kelly (Ben) est honorable dans le rôle du frangin, mais n’est pas particulièrement marquant ; les parents, Markus Flanagan et Molly Hagan, sont à fond dans le délire ambiant ; reste la principale du collège, une mamie black acariâtre en fauteuil motorisé, qui fonce à 200 à l’heure dans les couloirs de l’établissement ; le trio de biatches de service, qui détestent Addie ; un couple de nerds qui se trouvent en saison 1 et ne se lâchent plus par la suite ; Eli (Carter Jenkins), l’équivalent des biatches au masculin, mais uniquement en saison 1 ; Jake Behari (Raja Fenske), le love interest récurrent de Addie, en compétition avec Randy (Evan Palmer)…
Koiçavo ?
Assez bonne surprise, en fait, surtout après Lizzie McGuire. J’ignorais totalement ce à quoi m’attendre, craignant une sitcom basique et fauchée, mais en fait c’est une sorte de Scrubs version collège. En effet, on a systématiquement une intro (généralement un in-media res) narrée en voix off, une sitcom à caméra mobile, et une héroïne qui se perd régulièrement dans des rêveries avant de revenir brutalement à la réalité : bref, le format est éprouvé, et fonctionne bien.
Chaque épisode est par ailleurs ponctué par une micro-chanson de quinze/trente secondes commentant l’épisode, systématiquement interprétée par Addie à la guitare, assise sur le lit de sa chambre. Niveau générique, on a droit à deux versions, une animée dans le style de Angela Anaconda (de la même showrunneuse), et une version traditionnelle moche et quelconque, toutes deux étant alternées de manière totalement aléatoire selon les épisodes.
En soi, pour peu que l’on adhère aux thématiques traitées par la série (le collège, les premiers amours, les meilleurs potes, les rapports familiaux, la jalousie, le deuil, etc, le tout d’un point de vue féminin), on se retrouve devant une série sympathique, dynamique et agréable à suivre.
Reste que l’on est tout de même clairement dans la copie conforme du concept Lizzie McGuire : même genre de personnages, mêmes archétypes, même dynamique, même style visuel, même énergie, etc.
Sauf que, contrairement à LMG, Addie Singer est nettement plus sympathique. En tant qu’underdog impopulaire, Roberts est crédible : minuscule, rêveuse, avec une petite voix aiguë, elle passe (ne serait-ce que physiquement) inaperçue, notamment à côté de Geena et Zack, elle une métis asiatique toujours sur son 31 et obsédée par la mode, et lui un grand black charismatique.
Mais là où LMG paraissait (involontairement) fade en comparaison de ses sidekicks et des autres personnages, ici, la mise en retrait est voulue, et permet au personnage de développer sa passion pour la musique (et comme en plus Roberts chante en prise de son directe avec sa guitare acoustique, ça rend le tout crédible).
Autre différence notable : si Addie est elle aussi régulièrement égocentrique et jalouse, ce n’est jamais gratuit (ou ignoré par les scénaristes). Quant au shipping inhérent à la série, et à la fascination de Addie pour Jake Bahari, ils ne sont pas insupportables : bon, certes, les deux love interests de Addie jouent très mal – d’ailleurs, ce sont les seuls de toute la série à être aussi mauvais, à croire qu’ils n’ont été castés que parce que Emma Roberts les trouvait mignons – mais les relations ne sont pas trop lourdes dans leur écriture.
En s2 (15 épisodes, après les 13 de la s1), outre le nouveau générique qui fait son apparition, et quelques épisodes où Roberts porte un appareil dentaire, le ton change légèrement. Addie fait sa crise d’adolescence, frôle l’insupportable, et connaît ses premières amourettes sérieuses.
Le bogoss peu inspiré, la biatch blonde, Addie, la biatch black, le sidekick #1, la nerd de service, la sidekick #2, et le nerd de service.
Malese Jow, elle, fait un peu de la figuration pendant une grosse poignée d’épisodes, puis le show reprend sa route, avec de nombreuses références contemporaines (Buffy, etc), et des effets visuels directement empruntés à 24h chrono (un épisode tout entier en split-screens, avec horloge qui tique, et "the following takes place between...").
Le frangin décroche un job au Juice Box, une cafet' où il se rapproche de sa subordonnée, au caractère bien trempé, et pour le final de la s2, on a droit à un double épisode à Chinatown, pas terrible, si ce n’est pour un monologue épique de Tim "Tuvok" Russ, en flic, sur la trilogie Retour vers Le Futur.
En s3, le show continue de se décoincer, en centrant tout un épisode sur une histoire de pet en public (!), et en faisant appel au bon vieux gag du travestissement. La saison de 15 épisodes oscille alors entre sérieux et nawak (l’épisode des dopplegangers teubés), développe un peu de shipping (réussi) entre les deux sidekicks, et invite brièvement Miranda "Carly" Cosgrove en peste insupportable, le temps d’un épisode.
Le tout se finit par un happy end en chanson dans un double-épisode sur un navire de croisière, apportant une fin satisfaisante et honorable à cette série multirécompensée.
Perte de Santé mentale :
Négligeable. La série, clone de Lizzie McGuire, parvient à dépasser son modèle (principalement grace à sa distribution, et à un ton plus libre, Nickelodeon oblige), et s’avère assez attachante dans son genre, plutôt intelligente, et sachant se montrer délirante lorsqu’il le faut. Comme je le disais plus haut, assez bonne surprise. Pour ce que c'est.
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