Tabitha, saison 1 :
Spinoff de Ma Sorcière Bien Aimée, diffusé en 1977, Tabitha n'a duré qu'une douzaine d'épisodes, mais s'avère tout de même assez intéressant à regarder, principalement parce la série a eu deux pilotes différents, aux orientations radicalement différentes.
Le premier (régulièrement visible on youteub), est assez surprenant, au premier abord. Déjà, parce que les personnages sont beaucoup trop vieux pour que la continuité avec la série originale soit préservée : 10 ans après Bewitched, Tabitha et son frère ont pourtant ici 25-30 ans. D'une jeune Tabitha blonde aux yeux bleux, on se retrouve ici avec une Tabitha brune (l'actrice n'est pas mauvaise, mais complètement mal castée), et un Adam qui ressemble vaguement au Doctor Who de l'époque.
Cela dit, une fois remis de ce choc évident, le pilote s'avère plutôt amusant à suivre : Tabitha est secrétaire de rédaction d'un journal de San Francisco (l'occasion de jolis plans de la ville, et de scènes dans les tramways), elle a un petit ami mortel à qui elle veut avouer ses pouvoirs, et qui doit constamment faire face aux tentatives de séduction d'une pseudo-Cat Grant, le tout dans une ambiance joyeusement hippie et détendue.
Comme dans Bewitched, Adam a des pouvoirs, et se comporte un peu comme l'Oncle Arthur, draguant à droite et à gauche, et jetant son dévolu sur la voisine et meilleure amie de sa soeur, une mortelle apeurée (franchement attachante) qui joue un peu les Mme Kravitz de cette série (tout en donnant des conseils de couple à Tabitha).
Bref, ça se regarde plutôt bien, c'est globalement fidèle à Bewitched dans le ton et l'ambiance, et, les sfx sonores foireux exceptés, c'est un pilote plutôt agréable.
..... et c'est sans doute pour cela qu'ils l'ont refusé, et on transformé le show en simili Anchorman.
Dans la version 2.0 du pilote (elle aussi sur youteub), Tabitha est un clone de sa mère : blonde, yeux bleux, même coupe de cheveux, etc, avec l'accent mis sur son côté sexy (outre ses fringues minimalistes et ses déshabillés ultra-légers, elle est au centre de toutes les attentions masculines, quitte à ce qu'elles soient un peu brutales). Sauf que problème : Adam, lui, est ici humain, sans pouvoirs, et plus vieux que Samantha (hérésie !).
Autrement dit, on retombe dans la dynamique Samantha/Jean-Pierre, avec la sorcière qui use de ses pouvoirs, et se voit constamment réprimander par l'humain moralisateur de service. Une dynamique encore plus renforcée par l'addition au cast de la Tante Minerva (une invention de la série), qui ne s'entend pas bien avec Adam, et s'incruste toujours dans la vie de Tabitha.
Une Endora 2.0, donc, qui heureusement évolue plutôt rapidement vers un personnage de nymphomane excentrique un peu gaffeuse, et dont les interactions avec Adam sont ultra limitées par la suite (Adam lui même ne fait que de la figuration la plupart du temps).
Ici, le show est à Los Angeles, où Tabitha travaille comme assistante de prod pour une chaîne tv, et où le présentateur vedette est un séduisant abruti imbu de lui-même, au charme duquel Tabitha ne résiste pas.
Et donc, pendant toute la saison, on va avoir le droit à une redite de plusieurs scénarios de Bewitched (dont la fameuse allergie magique), et à un rapprochement progressif de Tabitha et du séducteur idiot, qui pourtant n'a absolument rien pour lui à part son physique.
Un couple peu convaincant, mais une série qui, à nouveau, se laisse vaguement regarder, pour peu que l'on parvienne à faire abstraction des plages musicales qui louchent parfois vers La Croisière s'amuse, ou des intrigues vues et revues.
Reste que l'apparition du Docteur Bombay fait toujours plaisir, celle du "mec bourré qui voit un truc étrange", des Kravitz, ou du Colonel Klink, idem, que le ton général est plus décomplexé et libéré (ça drague et ça couche dans tous les sens) que dans Bewitched, et que finalement, les douze épisodes passent assez vite.
Mais ça reste un Bewitched 2.0 peu original, en tout cas beaucoup moins intéressant que l'approche et le cast du pilote refusé pouvaient l'être.
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