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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo : Star Trek Enterprise, saison 4 (suite et fin)

Publié le 4 Juillet 2013 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Star Trek, Science-Fiction

Disclaimer : Ce bilan (en deux parties) n'en est pas vraiment un, mais est plutôt une chronique de visionnage, établie courant 2008 lors d'une séance de rattrapage intégral de la série, et initialement publiée sur un forum en temps réel, jour après jour. À prendre avec du recul, donc, la mise en forme n'étant pas vraiment digne du terme "bilan", et nécessitant un travail de réécriture encore à venir.

Enterprise 4x15-22 :

- 4x15 : Début du diptyque "pourquoi-est-ce-que-les-Klingons-ont-le-front-plissé-une-fois-sur-deux", avec un joli toutéliage avec l'intrigue des Augments.

Bon, je me souvenais en grande partie de cet épisode, vu que c'était à peu près là que j'avais repris Enterprise de manière régulière lors de sa diffusion, donc pas de grande surprise : l'explication est amusante, la démission de Trip pas crédible un seul instant, le mindmeld en tant que béquille narrative est pitoyable, Malcolm en ex-agent de la section 31, grosse rigolade, et la relation Trip/T'pol jamais crédible.

Bref, à part la mythologie qui avance, l'épisode n'était pas génial. Et c'est quand même dramatique pour la série que je sois nettement plus intéressé par la Capitaine du Columbia et son équipage que par celui de l'Enterprise.

- 4x16 : Conclusion du diptyque. Plus faiblarde que le début. Notamment à cause de scènes débiles ("tiens, si on mettait l'Enterprise et le Columbia l'un en dessous de l'autre, en positions inversées, et si on faisait passer Trip entre les deux vaisseaux au bout d'un câble, le tout à Warp 5 ?") à grands renforts de caméra tourbillonnante, et ce dès les trois premières minutes de l'épisode, histoire d'instaurer un faux suspense. D'ailleurs, tout l'épisode, c'est ça : du faux suspense instauré à coup de comptes à rebours, de scènes d'action, et de répliques dramatiques totalement vides et gratuites. Pff.

- 4x17 : Manny Coto qui écrit un épisode sur les Orion Sex Slaves. Forcément, ça n'allait pas être finaud : on a donc de la bimbo siliconée peinte en vert, qui séduit l'équipage de l'Enterprise, façon Hathor dans SG1. Je n'avais pas franchement aimé à la première vision, je n'aime toujours pas. Surtout que le seul qui ne soit pas affecté, c'est Trip, "passque lui il aimeuh T'pol, et l'amoureuh cé la plus grande des forceuhs !" (la fin de l'épisode est d'ailleurs à se pendre). 

Bon, heureusement que les Orionnes ont été un peu mieux traitées par Abrams & ses potes, parce que là, les potiches, elles faisaient vraiment strip-teaseuses au rabais.

- 4x18 : Début du diptyque univers-miroir, avec un prégénérique et un générique alternatif qui cartonnent mo-nu-men-ta-le-ment.

Dommage qu'ensuite ce ne soit pas forcément à la hauteur, retombant dans les béquilles narratives classiques de l'univers-miroir, et dans un récit super bavard.

Au rayon des satisfactions : Hoshi a enfin un rôle potable ; Evil Porthos est  ; le surjeu d'Archer passe plutôt bien dans l'univers miroir ; la Tholian Web ; et revoir le Defiant de TOS (et sa passerelle !) fait vraiment plaisir. Au rayon des déceptions: l'Enterprise encore une fois à l'origine d'un élément de la continuité postérieure, en l'occurrence l'agony booth ; le Tholien en CGI, juste hideux.

- 4x19 :  L'épisode qui, à l'époque, m'avait convaincu qu'il était tout à fait possible de refaire une série Trek moderne avec les uniformes et les décors de la série originale, sans pour autant être particulièrement kitsch ou ridicule. Et par conséquent, qui m'avait convaincu de l'inutilité de la série Enterprise.

Cela dit, ce n'est pas pour autant que cet épisode est réussi: le Gorn en CGI est très moche, pas crédible, et il ne sert à rien du tout si ce n'est à meubler en faisant une référence supplémentaire à TOS ; l'éclairage de la passerelle fait, pour le coup, par moments un peu trop studio ; la scène en ombres chinoises est affreusement surjouée ; et en fin de compte, à 3 ou 4 épisodes de la fin de série, cet épisode ne servait à rien, tout en étant très bavard, à nouveau. Mais c'était toujours rigolo à regarder.

Et un Emmy Award à Bakula pour avoir réussi à cabotiner encore plus que Shatner dans ses grands jours. Ça devait être dans son contrat, apparemment. 

- 4x20-21 : Diptyque pas hyper-convaincant sur Peter Weller en leader terroriste xénophobe qui veut faire échouer la conférence de paix pré-fédérale.

Les idées sont bonnes, mais l'exécution est franchement molassonne. En vrac, Harry Groener est toujours parfait en politicien mielleux ; laule @ l'équipage de l'Enterprise en train de dire "si ça continue comme ça, personne ne se souviendra de nous dans les livres d'histoire" ; ils ont attendu les deux derniers épisodes pour donner quelque chose à faire à Travis, mais ça n'empêche pas ce dernier d'être mauvais comme c'est pas permis ; le shipping T'pol/Trip n'est toujours pas crédible ; Weller est très bon ; la zik est assez médiocre, frôlant par moments le sous-Carpenter ; et le bébé hybride est mignon comme tout (et donc fonctionne très moyennement en tant que symbole des dangers de l'hybridation - sans compter que le mélodrame totalement artificiel de sa mort fait vraiment forcé).

- 4x22 : Un mythe. Une légende. Un épisode final de saison, de série, et de franchise, qui est désormais inscrit dans l'Histoire comme la pire heure jamais produite pour un final de Star Trek.

Un tour de force improbable de Bermaga, qui reviennent pour l'occasion au scénario, et qui réussissent en 40 minutes à se mettre à dos 99% des fans de la saga.

En faisant de cet épisode final d'Enterprise une aventure holographique de Riker et Troi (sur l'Enterprise D), et en les plaçant sur le devant de la scène (au cours de scènes d'exposition laborieuses au possible), Bermaga signent leur arrêt de mort à la tête de la franchise, et s'en verront rapidement expulsés (alors qu'en en faisant le final de s3, ou un épisode de mi-saison, ça serait déjà passé beaucoup mieux).

Non seulement les fans d'Enterprise (enfin, ceux qui ont survécu aux 4 saisons d'avant) sont furieux1, mais les acteurs aussi renient désormais l'épisode2, les fans de STTNG font la gueule3, et ceux de DS9/VGR ne sont pas franchement contents non plus4. Quant à ceux de TOS, ils se sont déjà ouvert les veines depuis un bon moment, donc...

Bref, un chef d'oeuvre.

D'ailleurs le simple fait que la Paramount se soit sentie obligée de retconner tout l'épisode à posteriori dans deux romans5, histoire de sauver la face, montre bien que c'est un épisode final parfait.

 

1 et on les comprend: le cast d'Enterprise est relégué au second plan, les personnages n'ont pas évolué d'un pouce dans les 6 années qui séparent le 4x21 de cette aventure holographique, ils ont toujours les mêmes grades, les mêmes relations, et Bermaga décident de buter Trip comme une m*rde pour couronner le tout.

2 Blalock le trouve infâme et indigne de la série, les autres ne veulent pas en entendre parler tant ils trouvent que centrer l'épisode sur les deux vieux de Next Gen était un manque de respect, comme si Bakula & co ne pouvaient pas conclure leur série seuls.

3 bah, ouais, dans la grande tradition Braga, qui a l'habitude de donner à ses redshirts condamnés le nom de ses anciens collaborateurs avec qui il est fâché - Moore, Fuller, etc - , Bermaga ont ici décidé de saboter un épisode solide de Next Gen, The Pegasus, écrit par Ron D. Moore, en faisant des aventures d'Enterprise/Archer le véritable moteur de la croissance mentale et des décisions capitales de Riker dans l'épi de Next Gen. Autant dire qu'ils prennent indirectement et de manière rétroactive tout le crédit pour cette évolution de personnage essentielle de Riker...

4 vu que la fin de l'épisode, sensée clôturer (et rendre hommage à) la franchise Trek à la tv pour un bon bout de temps, montre les trois vaisseaux Enterprise tandis que leurs capitaines respectifs déclament le "boldly go blablabla". Pas de DS9 en orbite dans un coin, pas de Voyager, pas même un Enterprise A, B, ou C...
Dommage, parce que l'idée n'était pas mauvaise, et on a même un petit frisson durant l'enchaînement Ent D/Ent de TOS... mais pas quand ça se conclut par celui d'Archer, malheureusement.

5 et d'une manière assez ironique, ce sont Jake Sisko et Nog, des créations de Moore, qui y enquêtent, révélant que cet épisode final n'est pas un compte-rendu fidèle de ce qui s'est passé réellement, que c'est donc un récit apocryphe, dont ils listent alors toutes les incohérences de continuité pondues par Bermaga. De là à étendre ce raisonnement à toute la série, il n'y a qu'un pas que je vais m'empresser de faire... 

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