Bilan de visionnage - Charmed saisons 1 à 4 :
Il y a quelques temps, en mode sado-maso, je me suis dit : tiens, si je regardais l'intégrale de Charmed, une série que je n'avais pas revue depuis la diffusion de ses premières saisons dans la Trilogie du Samedi de Meuh 6. Dont acte...
L'avantage du temps qui passe, c'est que ça nous donne un recul assez intéressant. Bon, je ne vais pas revenir sur l'histoire du show, ça serait se faire du mal.
Cela dit, au terme du visionnage des quatre premières saisons de la série, je tiens à mentionner que :
- malgré les consignes de la production ("1) l'histoire a beau se dérouler à San Francisco, ne jamais mentionner la communauté gay, et 2) trouver un moyen d'ôter le maximum de fringues à toutes les actrices (et si possible qu'elles aient toutes les tétons qui pointent)" - Aaron Spelling)
- malgré l'orientation clairement "romance fantastique" du show (après tout, c'est la WB, et c'est dit texto dans le générique "i am human and i need to be loOOOOOoved")
- malgré le surjeu atroce d'Alyssa Milano, officiellement le perso tête à claques du show
- malgré les épisodes téléphonés comme c'est pas permis (à noter qu'on retrouve un parallèle amusant entre les scripts de Charmed et ceux de certains Buffy/Angel de la même période, dûs au fait que certains des scripts proposés par des freelancers à un show l'étaient aussi à l'autre série) et autres gimmicks très très cons (les chimpanzés ! les catcheurs ! les trolls ! )
- malgré les engueulades de Doherty avec tout le monde, notamment Milano, en coulisses
- malgré les déséquilibres très clairs dans le traitement des personnages
... et bien malgré tout cela, la série réussit néanmoins là où un show comme Smallville (et autres séries de la CW actuelles) échoue systématiquement : à développer une intrigue de fond saisonnière qui reste intéressante, et ce sans être oubliée en cours de route le temps de trois-quatre loners.
Parfois l'intrigue est assez légère au sein des loners (tiens, encore un épisode avec une des soeurs transformée en monstre/possédée par un démon), parfois beaucoup trop lourde (raaaah, la fin de s4, avec sa Phoebe maléfique reine des enfers, au secours), mais au moins elle a le mérite d'exister, et les personnages évoluent lentement, mais sûrement.
D'ailleurs, je me suis surpris, à certains moments, à me dire "p'tain, mais en fait, c'est une scène excellente que j'ai sous les yeux, tant au niveau de l'écriture que de l'interprétation. Dommage que le reste du show ne soit pas au même niveau". Preuve qu'au moins, ici, il y avait des scénaristes à la barre, même s'ils étaient lourdement handicapés par le cahier des charges de la prod...
Après, ça reste très médiocre, et ça ne s'améliore pas à mesure que la série avance. Au contraire, même.
Point de vue dynamique et alchimie des personnages, le show perd drastiquement en intérêt plus le temps passe : McGowan est sympatoche, et apporte un vent de fraîcheur à une série qui commençait déjà à tourner en rond (la fin de s3, centrée sur Doherty, filmée par Doherty, à la gloire de Doherty, était assez gonflante), mais son perso reste ultra-anecdotique et transparent, y compris dans ses relations avec ses "soeurs" ; au fil du temps, Milano abandonne toute volonté, et obéit aux désideratas de la prod, en portant à chaque épisode des fringues systématiquement plus vulgaires et légères ; quant à Holly Marie Combs, clairement la meilleure actrice de la série (elle est à 20 km au dessus de tous ses partenaires, et l'unique raison pour laquelle je ne me suis pas pendu devant certains épisodes), elle écope sur les saisons 3 et 4 d'une relation sirupeuse et pépère... qui la relègue constamment au second plan, pendant que Milano récupère le devant de la scène.
(mention spéciale à Julian McMahon, qui avait encore un peu de motivation dans son jeu à cette époque, juste avant qu'il ne comprenne que pour réussir à Hollywood, il suffisait de ne pas avoir peur d'enlever ses fringues à l'écran, et de simuler des scènes d'amour avec des actrices siliconées. Depuis, il en a fait sa carrière.)
Et puis bon, quand on enchaîne les épisodes à l'arrache, on se rend tout de suite compte que le show se décompose lentement, et ce dès la seconde saison.
J'ai désormais (presque) hâte de revoir la s5, qui commence, comme de bien entendu, par Alyssa Milano... quasi-topless, déguisée en sirène.
Forcément.
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