Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Les bilans de Lurdo - Carnivale, la Caravane de l'Étrange, saison 1

Publié le 1 Octobre 2012 par Lurdo in Les bilans de Lurdo, Critiques éclair, Review, Télévision, Fantastique, Drame, HBO

Après un premier visionnage de la saison 1, il y a de cela plusieurs années, à sa diffusion, je me suis récemment relancé dans une intégrale de cette série culte made in Knauf & Moore. Et, en ce qui concerne cette saison 1, je ne peux que répéter ce que j'avais dit à l'époque : Carnivale, c'est bien, mais c'est ch*ant. icon_mrgreen.gif

Car l'avantage (ou est-ce un inconvénient ?) de revoir une seconde fois cette série, libéré de toute la hype et le buzz qui l'accompagnaient à l'époque, c'est qu'on s'aperçoit tout de suite très clairement des défauts du show.

Parce que loin de moi l'idée d'attaquer Carnivale sur ses productions values : c'est beau, bien réalisé, bien casté, bien interprété, le score est intéressant, bref, sur ce plan-là, c'est la Rolls-Royce des séries-tv. Niveau scénar, idem : les thématiques sont intéressantes, les choix narratifs judicieux (à une ou deux exceptions près, comme par exemple la relation Jonesy/Sofie, qui fonctionnait beaucoup mieux sur le mode père/fille de substitution que sur celui de la romance), les indices suffisamment nombreux pour qu'on ait une vision d'ensemble relativement claire...

En somme, Carnivale, ça a tout de la série parfaite pour qui aime les shows à mystère. Sauf que c'est vraiment mou. Mais vraiment. Et l'exemple le plus parlant de cette saison 1, je crois bien que c'est le dyptique Babylon/Pick a Number, en milieu de saison. Dans ces deux épisodes, la série nous raconte une chose très simple: la visite par le Carnivale d'une ville fantôme, et les conséquences de cette visite sur la troupe. Soit.

Une histoire de fantômes traditionnelle, donc, à la sauce far-west. Un auteur talentueux, du genre d'Ambrose Bierce, aurait bouclé ça en une nouvelle de 10-20 pages. Un bon scénariste, en un épisode d'anthologie fantastique d'une heure, au maximum.

Knauf & Moore, eux, décident d'y passer deux heures, en suivant la bonne vieille technique de Carnivale, qui consiste à étendre chaque scène à son maximum, quitte à noyer la moelle de ces scènes dans un ensemble de répliques redondantes et superflues, de scènes d'ambiance, ou de plans jolis mais pas forcément utiles.

Résultat : un double épisode sympa dans un premier temps, mais qui vire rapidement à l'insupportable dans sa seconde partie (signée Moore, comme par hasard), qui fait une pause de 25 minutes pour l'enterrement d'un des personnages, avant d'enfin reprendre l'intrigue de Babylon et de la traîner sur une demi heure laborieuse jusqu'à sa chute, téléphonée depuis le premier quart d'heure de l'épisode précédent.

Et c'est malheureusement le cas dans les 3/4 des épisodes de la saison, dans lesquels la production semble confondre atmosphère étouffante et mollesse soporifique, étude de personnage et meublage.

J'en suis en fait venu à regretter que la série n'ait pas été coproduite avec la BBC, par exemple, comme Rome a pu l'être en son temps : sur un mode anglais (6 ou 7 épisodes de 50 minutes), la saison aurait pu être tout aussi réussie, techniquement parlant, tout en étant beaucoup plus efficace dans sa narration, une fois épurée de tout le superflu (à commencer par les nombreuses scènes de sexe et de nudité qui ne sont que trop rarement pertinentes et utiles à l'avancement de l'intrigue).

En l'état, je suis certain qu'il serait possible, avec un bon logiciel de montage, de virer facilement un bon tiers de la saison, si ce n'est plus, sans que cela ne nuise à l'histoire ou à l'ambiance.

Mais bon. La saison 1 de Carnivale, c'est donc bien, mais ch*ant, et c'est avec appréhension que j'ai enchaîné avec la saison 2, que je n'avais encore jamais vue dans son intégralité. En espérant qu'il s'y passe plus de choses.

Commenter cet article