Et donc, cette saison 2, sans conteste meilleure que la première, pour une simple et bonne raison : son rythme.
Finie, la norme de 57 minutes par épisode, avec un récit qui faisait bien souvent du surplace au profit des personnages secondaires, de leur quotidien, et de leurs sentiments.
La saison 2 renverse la vapeur, et c'est bien la trame narrative du show, sa mythologie, qui devient le moteur de la saison, et qui provoque l'évolution des personnages. On évite ainsi les passages contemplatifs ou trop descriptifs de l'univers, et on va droit au but. Et comme en plus la majorité des épisodes tourne désormais autour des 50 minutes générique inclus, le rythme s'en trouve grandement amélioré.
Après, tout n'est pas parfait, et j'ai eu un peu de mal à m'intéresser aux passages "Ben est capturé par des rednecks qui l'amènent à sa grand-mère", et "Ben est capturé par le créateur de masques mortuaires".
À l'identique, j'ai encore eu du mal à ressentir une véritable attraction ou tension sexuelle entre Sofie - qui est bien plus jolie sans son affreuse teinture de cheveux noire, cette saison - et les autres personnages masculins : en saison 1, je ressentais plus un lien père/fille avec Jonesy, et là, avec Ben, c'était plus des rapports frère/soeur, en dépit de ce que le show voulait montrer.
Et je ne suis toujours pas convaincu que révéler l'apparence du Management ait été vraiment judicieux, le résultat final ne pouvant que décevoir face au produit de l'imagination des spectateurs.
Mais peu importe. La saison avait de beaux moments (je pense notamment à tout ce qui tourne autour de Jonesy, mais j'ai aussi un faible pour l'épisode où les deux cirques se rencontrent, avec l'éléphant, etc), et bien qu'étant somme toute assez satisfaisante, la fin reste d'autant plus frustrante qu'elle illustre bien le problème qui peut exister avec cette série : si la première saison avait été plus rythmée, peut-être que le récit aurait su captiver plus de spectateurs, et qu'à défaut d'y gagner une troisième saison, peut-être que l'on en serait arrivé bien plus loin dans le récit général...
Comme quoi, laisser carte blanche à un showrunner, ce n'est pas toujours la meilleure idée.
(et je ne peux pas m'empêcher de voir une corrélation lourde de sens entre la présence de Moore à la production de la saison 1 et le rythme d'escargot de cette dernière : le même phénomène s'est répété avec Battlestar Galactica, et ses épisodes mous plus illustratifs qu'autre chose, à un point du show où le récit aurait dû avancer. Et comme par hasard, dès que Moore est parti de Carnivale - et que Tracy "Sliders" Tormé est arrivé -, le show est devenu bien plus dynamique et prenant. )
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