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LES TÉLÉPHAGES ANONYMES

Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...

Humour, sitcom et... 5 - Community, l'anti Big Bang (ou presque)

Publié le 2 Janvier 2013 par Lurdo in Critiques éclair, Review, Télévision, Comédie, Sitcom, NBC

Community. Un groupe d'adultes de tous âges et de tous horizons, qui se retrouvent pour suivre des "cours du soir" dans une université publique.

Dit comme ça, rien de très palpitant. Voire même, ça paraît assez banal. À l'image de sa première demi-saison, très convenue et passable...

Et pourtant, derrière Community, se cache l'esprit malade et névrosé de Dan Harmon. Un cinéphile assidu, qui fait du personnage d'Abed (l'équivalent de Sheldon dans l'univers de Community) son porte-parole, et n'hésite pas à transformer sa série en laboratoire à idées, des plus loufoques aux plus sombres.

Car si The Big Bang Theory se veut une série sur les geeks (que ce soit pour les montrer dans leur milieu naturel, pour les caricaturer, pour s'en moquer, etc), Community est une série de geeks. Là où les références sont évidentes et ponctuelles dans TBBT, afin de toucher un public non-geek, Harmon préfère ne pas s'en soucier, et place dans Community des références particulièrement obscures, construisant par exemple un épisode autour du film My Dinner with André de Louis Malle, ou bien utilisant ces mêmes références afin d'approfondir la psyché de ses personnages (la plongée au coeur de la folie d'Abed, via les holodecks).

L'avantage ? Une série qui surprend constamment, imprévisible, intelligente, parfois absurde, et qui demande une attention de tous les instants. L'inconvénient ? Une certaine subtilité du traitement et de l'humour, et un refus de la vanne facile et clichée, qui laisse bon nombre de spectateurs à la porte. Car à force d'épisodes concepts, de citations pop et de références obscures, la série peut paraître difficile à aborder, voire brouillonne, pour quiconque n'est pas familier avec son ton bien particulier. Pire, si l'on n'est pas sur la même longueur d'onde que Dan Harmon, il est probable que l'on reste à la porte de la série, et que l'on ne la trouve pas drôle du tout.

En conséquence, Community n'a toujours eu qu'un public très limité, la série atteignant rapidement un statut de programme culte face au mastodonte TBBT. Et ce qui devait arriver arriva : constamment au bord de l'annulation, et avec le caractériel Dan Harmon ne cachant pas son hostilité pour un Chevy Chase comme toujours impossible, la branche sur laquelle Community reposait a fini par craquer au terme de la saison 3.

C'est donc à une saison 4 sans Dan Harmon, et au nombre d'épisodes limité (= comprendre "annulation imminente") que l'on a droit cette saison : regrettable, compte tenu du potentiel du programme, et du talent de son cast et de son showrunner...

En bref : intelligente, référentielle, schizophrène et parfois difficile d'accès, Community est une série exigeante. Probablement trop, puisque les audiences médiocres et le départ de son showrunner ont signé la fin d'une époque. Mais quelle époque !

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