Alors que la nouvelle saison du Trône de Fer, dernier phénomène télévisuel à agiter la sphère internet geek, est sur le point d'arriver sur nos écrans sur HBO ce 1er Avril, revenons brièvement sur la première saison de ce programme, une année audacieuse qui, malgré l'enthousiasme collectif des fans et des critiques, n'était cependant pas totalement dénuée de défauts...
En effet, après avoir regardé d'une traite les dix épisodes de la saison 1, je suis resté légèrement circonspect et mitigé. Pas forcément à propos de la série en elle-même : je n'ai rien à reprocher au rendu visuel (excellent... et dire que Camelot coûtait 1M/1.5M de $ de plus par épisode, pour un résultat nettement plus fauché et artificiel ), à la distribution (bien au contraire, même, les rôles sont très bien castés), ou à la mise en scène, très appropriée. J'émettrais bien quelques réserves sur la gratuité évidente des scènes de sexe, mais bon, c'est la chaîne qui veut ça...
Là où la série a un peu peiné à me convaincre, c'est au niveau du scénario & de l'adaptation du récit. N'ayant pas lu les romans initiaux, et me fiant à ce qu'on m'en disait, je m'attendais à quelque chose qui soit, d'entrée de jeu, relativement complexe, original, et/ou captivant (malgré le fait que cette année ne soit, en fin de compte, qu'une grosse introduction).
Le problème, c'est que je me suis trouvé devant un récit somme toute assez convenu, sur lequel j'avais vingt longueurs d'avance (le nombre de fois où les scénaristes téléphonent la disparition imminente d'un personnage par un "oui, ce que j'ai à te dire est très important, mais on en discutera à mon retour"), et surtout qui se traîne gentiment en longueur, histoire de meubler ses dix épisodes.
Pour le coup, j'aurais nettement préféré voir le même récit réduit à 7 ou 8 épisodes, au format anglais : peut-être que ça nous aurait ainsi épargné un épisode brouillon et mal foutu de Jane Espenson - et avant qu'on ne m'accuse de lui en vouloir particulièrement, je précise que c'est précisément parce que je trouvais l'épisode laborieux et bancal que j'ai cherché qui l'avait écrit... pour découvrir sans grande surprise que c'était Jane (excellente scénariste de comédie/dramédie, mais particulièrement peu convaincante sur des séries dramatiques pures comme Galactica, ce Trône de Fer, ou Caprica, entre autres) et que d'autres que moi avaient fait la même remarque ailleurs.
Alors la faute au roman originel ? Au travail d'adaptation ? À la hype générale ? Je ne sais pas trop, en fait, même si je doute que les rebondissements (morts, rencontres, secrets de succession, dragons, etc) apparaissent aussi évidents/téléphonés dans le livre, ne serait-ce que par la simple densité du récit papier, et son nombre de pages : ces rebondissements sont alors probablement noyés dans la masse du récit, et pas autant mis en avant par le format et la trame narrative imposés par le petit écran.
Reste que malgré ces quelques réserves, le Trône de Fer est clairement, avec sa saison 1, une adaptation réussie. Toutes les séries ne peuvent pas en dire autant (The Walking Dead...), et HBO peut s'enorgueillir de ce programme très sympathique, à la distribution sans failles, et à la production impeccable.
(c'est quand ils veulent pour faire un film d'aventures façon Sinbad, ou Jason et les Argonautes, avec Iain Glen en capitaine de navire charismatique)
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