Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Le Valet (The Valet - 2022) :
Parce qu'il ne veut pas que son aventure extraconjugale avec Olivia (Samara Weaving), une actrice à succès, ne s'ébruite après avoir été pris ensemble en photo par un paparazzi, Vincent (Max Greenfield), un milliardaire, se débrouille pour faire croire à la presse (et à son épouse) qu'Olivia sort en fait avec Antonio (Eugenio Derbez), un valet de parking en instance de divorce apparaissant en arrière-plan de la photo. En échange d'une somme rondelette, Antonio accepte de jouer le jeu, et se rapproche progressivement d'Olivia...
On va dire que c'est un échange de bons procédés : après que son How To Be A Latin Lover ait été adapté en France sous le titre Just a Gigolo, Eugenio Derbez vient chercher La Doublure de Francis Veber, et l'adapte pour Hulu, à la sauce latino et américaine.
Et tout de suite, deux différences sautent au visage : d'un côté, on perd Gad Elmaleh, remplacé par Derbez (donc nettement moins charmeur et charismatique, voire même les bras étrangement ballants), et surtout, on passe d'une comédie de mœurs française de moins de 90 minutes tout compris à une comédie latino américaine qui dépasse les deux heures, et rajoute une sous-intrigue de gentrification d'un quartier, une grosse dose de valeurs familiales, de nombreux personnages secondaires latinos, des grosses ficelles mélodramatiques (la grand-mère, tout ça), des paparazzi qui finissent en couple, et plein de trucs superflus pas forcément indispensables.
Après, ça se regarde vaguement, même si Samara Weaving est probablement un peu en surjeu pendant tout le film, ou du moins pas forcément sur la même longueur d'onde que Derbez, plus en retrait.
Mais ça ne laisse pas de souvenir particulièrement impérissable, honnêtement, contrairement à ce que l'accueil critique très enthousiaste, outre-atlantique, laissait entendre.
3/6
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Tu peux oublier ma bat-mitsva ! (You Are So Not Invited to My Bat Mitzvah - 2023) :
Amies d'enfance, Stacy (Sunny Sandler) et Lydia (Samantha Lorraine) sont inséparables, et à l'approche de leur bat-mitsva, les deux adolescentes font de nombreux plans sur la comète. Jusqu'à ce qu'un garçon - et des amitiés divergentes - brouillent les deux filles, et provoque une catastrophe...
Une comédie adolescente produite par Happy Madison, la société d'Adam Sandler, qui offre ici un premier rôle à sa benjamine, et place tout le reste de sa famille dans le métrage par la même occasion, pour une histoire de coming of age d'une jeune fille juive, ses premiers émois, son rapport à la religion, ses copines, ses ennemies, etc.
Une adaptation d'un roman young adult qui, si elle est très très juive-américaine, et qu'elle abuse fortement d'une illustration musicale en mode juke-box intensif (c'est presque une chanson différente par scène), est étonnamment réussie, amusante et dynamique, avec des interprètes tous plutôt justes (bémol sur le personnage d'Andy, le beau gosse sportif qui divise les deux inséparables, et sur Sarah Sherman, du SNL, qui en fait trois tonnes en rabbine excentrique) et un fond sincère, qui sent le vécu.
Une bonne surprise, en somme, pour peu qu'on sache à quoi s'attendre au visionnage (et potentiellement une direction intéressante pour les productions Happy Madison).
4/6
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Alors que, pour la première série tv de sa carrière, Sylvester Stallone a opté pour Paramount +, pour les scénaristes de Yellowstone, des Soprano et de Boardwalk Empire, et pour Tulsa King, une série ambitieuse en mode prestige TV, Arnold Schwarzenegger a préféré, de son côté, opter pour Fubar, une comédie d'action en huit épisodes d'une heure pour Netflix, chapeautée par un ancien de Prison Break et de Scorpion.
FUBAR, saison 1 (2023) :
Luke Brunner (Arnold Schwarzenegger), vendeur d'équipement sportif, est en réalité un super-espion au service de la CIA. Sur le point de partir à la retraite, il est rappelé in extremis sur le terrain avec son équipe - le nerd Barry (Milan Carter), la nouvelle recrue Tina (Aparna Brielle), le playboy Aldon (Travis Van Winkle) et la lesbienne sarcastique Roo (Fortune Feimster) -pour une ultime mission : s'infiltrer parmi les hommes de Boro (Gabriel Luna), un terroriste, et exfiltrer un agent de la CIA dont la couverture a été démasquée. Seul problème : Brunner connait Boro depuis qu'il est enfant, et l'agent de la CIA est Emma (Monica Barbaro), la propre fille de Brunner. Une fille qui ignore tout du métier réel de son père, et un père qui ignorait tout de la carrière de sa fille dans l'espionnage...
Très vite, devant FUBAR, on réalise que l'on se trouve en terrain très familier : la série n'est ni plus ni moins qu'une sorte de succédané de True Lies (à ne pas confondre à l'adaptation télévisuelle de True Lies, diffusée sur CBS cette même année et annulée sur la lancée après une saison), avec ce que ça comporte de secrets de famille, de manigances, de mensonges, de terroristes clichés, d'opérations improbables, de caméo éclair de Tom Arnold... mais sans le budget, le savoir-faire et le sens du spectacle de James Cameron, avec une écriture assez médiocre, et étiré en longueur sur près de huit heures.
Forcément, ça coince. Alors, certes, ça se regarde distraitement, pour peu que l'on apprécie Schwarzie (qui commence vraiment à afficher son âge, surtout dans les rares scènes d'action) et que l'on ne soit pas allergique à l'équipe de bras cassés qui l'entoure, qui fait très "série de network façon CBS" - les acteurs sont compétents, mais les personnages sont des clichés ambulants, et leur écriture laisse fortement à désirer : les one-liners piteux de Roo, tous les clichés entourant le geek afro-américain (clichés qui semblent tout droit sortis de The Big Bang Theory), les innombrables disputes père/fille des Brunner, qui reviennent, encore et encore, dans chaque épisode, et qui tournent en rond...
FUBAR n'est donc vraiment pas terrible sur le plan de l'écriture, une écriture répétitive, et qui peine vraiment à donner du rythme à ses péripéties. D'autant que l'action est elle aussi assez faiblarde (il n'y a pas le budget nécessaire pour impressionner le spectateur), et que le scénario, dans l'ensemble, est assez cousu de fil blanc, téléphonant trop fréquemment les rebondissements et les surprises du récit pour qu'ils fonctionnent un minimum. Et que la musique façon publicité Nespresso des innombrables briefings et scènes civiles devient rapidement lassante.
Les acteurs y croient (encore que, quand vient la trouzemillième dispute père/fille ou l'énième discours sur les responsabilités de parent, on sent qu'ils sont un peu en pilotage automatique), ils sont globalement sympathiques (Van Winkle a suffisamment de charisme et le physique approprié pour tenir un premier rôle dans un film de super-héros, et je partais dubitatif vis à vis de Barbaro, mais finalement elle tient bien son personnage), et c'est dans la droite lignée des films décérébrés d'Arnold tournés il y a plusieurs décennies, mais reste que FUBAR, c'est très dérivatif, c'est assez médiocre... et c'est donc tout à fait à sa place sur Netflix.
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Presque deux ans après la fin de la diffusion de la première partie de la série de Joss Whedon pour HBO, voilà que la suite et fin de la saison, sans Whedon, a été catapultée outre-Atlantique sur une obscure plateforme de streaming, histoire de s'en débarrasser pour de bon... et honnêtement, je ne saurais dire si c'était une bonne chose ou non.
The Nevers, saison 1 - suite et fin (2023) :
Parce que très franchement, avant d'entamer ces six derniers épisodes, je dois bien avouer que je n'avais plus que des bribes de souvenirs des événements des six épisodes originaux, ce qui n'a guère aidé à me replonger dans cet univers particulier. D'autant qu'en plus, sans la présence de Whedon aux commandes, le ton a évolué vers quelque chose de plus sombre, de plus sérieux, et de nettement moins divertissant.
C'est en effet le mot d'ordre de ces six épisodes restants, denses et conséquents : le traumatisme, la tragédie, le drame.
Difficile de résumer tout ce qui se déroule durant cette demi-saison, tant tout s'entremêle : Amalia enquête sur Hague, se bat contre un chien robotique (qui fait plus de la peine à voir qu'autre chose), et est hantée par des visions générées par le Galanthi, qui font trembler tout Londres ; Penance se rapproche d'Augustus, mais est brièvement tentée par la technologie proposée par le Dr. Hague ; Swann et Mundi se rapprochent, tout en tentant de libérer la fille de Masson, "touchée" ; Masson, lui, s'efforce de changer les lois pour interdire les rassemblements de Touchés et fermer l'orphelinat, tout en alimentant les braises d'une persécution des Touchés par les gens normaux.
Du côté des forces du Mal, Lavinia bascule totalement, tentant de détruire le Galanthi, puis de se débarrasser de son frère Augustus ; Augustus, lui, développe un côté sombre et des pulsions sinistres ; et Hague continue de tenter de libérer "sa mère" (en réalité une entité électrique venue du futur) des lignes téléphoniques, ce qui l'amène à demander l'aide de Penance.
La saison se cristallise quand le Galanthi éclot, s'enfuit dans les égoûts de Londres puis dans la Tamise, et qu'il y reste un moment, le temps de "rebooter" Amalia et Maladie. Cette dernière a alors le droit à un arc assez prévisible - elle retrouve sa vie "normale", réalise que son mari la maltraitait, tue ce dernier, et redevient Maladie, juste à temps pour aider Amalia et compagnie à secourir le Galanthi, retombé aux mains de Hague et de Lavinia.
De quoi mener à une fin de saison dramatique, confrontant les Touchés à la vindicte populaire et multipliant les morts tragiques : Swann, la petite géante, le Galanthi, de multiples personnages secondaires... la fin de saison est sanglante, premier degré, mais aussi bourrée d'ellipses, de transitions maladroites, de moments qui ne fonctionnent pas (les scènes confrontant Amalie aux différentes versions psychiques d'elle-même, par exemple).
C'est bien ça, le problème, en fait : on sent que, sous la direction de Philippa Goslett, et avec une équipe scénaristique totalement renouvelée depuis la saison 1-a, la série avait pour mission de boucler un maximum des intrigues mises en place par Whedon et compagnie. La production a donc fait de son mieux pour y parvenir, probablement en suivant une partie de la bible de la série ayant survécu au départ de Whedon, mais le résultat, c'est quelque chose de très précipité et aride, manquant de fantaisie ou d'originalité, quelque chose de sérieux et de dramatique, qui se conclue de manière assez définitive (malgré une porte ouverte en cas de renouvellement inespéré).
Une fin de série douce amère, donc, qui appelle une suite qui ne verra jamais le jour, et qui ne relève pas forcément le niveau d'une première partie de série frustrante.
J'ai bien du mal à trouver une conclusion à ce bilan brouillon, à l'image de la série : The Nevers a toujours été bien produit, et globalement bien interprété (même si j'ai toujours eu du mal avec le personnage de Maladie, je ne peux pas nier que l'actrice est compétente), mais entre ses déboires de production, sa première partie bien trop sous influence, et cette fin de saison tonalement bien différente, avec ses personnages aux motivations floues et à la caractérisation parfois fluctuante, il est compliqué d'être satisfait par ce que le programme a proposé.
Essai non transformé, en somme.
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Nos pires amis 2 (Vacation Friends 2 - 2023) :
À l'invitation de Marcus (Lil Rel Howery) et de son épouse Emily (Yvonne Orji), Ron (John Cena), Kyla (Meredith Hagner) et leur bébé partent passer des vacances dans un hôtel des Caraïbes, sans savoir que Marcus est là pour y signer un gros contrat avec une entreprise coréenne. Mais sur place, leur séjour est rapidement parasité par Reese (Steve Buscemi), le père de Kyla, ancien détenu magouilleur qui n'apprécie guère Ron, et qui éveille aussitôt les doutes de Marcus et d'Emily...
Le premier Nos pires amis, diffusé sur Hulu en 2021, était une comédie de vacances assez approximative, lorgnant sur les comédies de mariage et les films pour afro-américains, avec un couple principal falot, et un duo perturbateur Cena/Hagner hystérique et soûlant... rien de bien folichon, mais l'énergie de tout ce petit monde rendait le tout regardable, à défaut d'être particulièrement bon.
Cette suite, toujours diffusée sur Hulu, mais avec quatre scénaristes en moins, nous refait exactement la même chose, sans le mariage, mais des bébés en plus (les gags à base de bébé sont rares, cependant), et avec un virage vers la comédie d'action dans sa dernière ligne droite. Ce qui donne une comédie toujours aussi faiblarde, à l'humour toujours aussi prévisible et téléphoné, et aux personnages toujours aussi criards et surjoués... mais bizarrement, j'ai un peu plus apprécié que le premier film (alors que globalement, les critiques outre-atlantique sont plutôt moins tendres avec cette suite).
Pas de beaucoup, soyons clairs, puisque tout paraît toujours aussi médiocre et sous-écrit, et ne fonctionne principalement que sur l'enthousiasme de tous les interprètes (y compris Steve Buscemi, très bien en magouilleur manipulateur ; Carlos Santos, par contre, en est réduit à jouer un sous-Fez). Mais la petite touche d'action rend le tout plus nerveux, ce qui est toujours ça de pris.
2.5/6
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