Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Sans un bruit 2 (A Quiet Place, part II - 2021) :
Un an après l'arrivée des extraterrestres sur Terre, le massacre de la plus grande partie de l'humanité, et peu de temps après la mort de son époux Lee (John Krasinski), Evelyn (Emily Blunt), sa fille sourde Regan (Millicent Simmonds) et ses fils Marcus (Noah Jupe) et Beau sont contraints de fuir leur demeure fortifiée, pour trouver de l'aide et tenter de partager avec le monde leur solution sonique contre les envahisseurs...
Malgré son succès public et critique, le premier A Quiet Place m'avait laissé une impression plutôt mitigée, ses qualités formelles étant souvent éclipsées par un scénario brouillon aux décisions improbables, et aux grosses ficelles un peu abusives.
Sans surprise, il en va de même avec cette suite, une suite qui m'a donné l'impression d'un métrage contractuel, jamais envisagé par la production, mais mis en chantier précipitamment suite au succès du premier : en effet, ce ne sont pas les idées qui abondent ici, et l'on sent que le scénario peine à trouver un fond à cette histoire privée de l'unité familiale du premier métrage.
Une fois évacué le bref prologue en flashback (qui narre l'arrivée des extraterrestres sur Terre, et permet de revoir Krasinski pendant quelques scènes), Emily Blunt est mise de côté, les deux enfants sont séparés et continuent de n'en faire qu'à leur tête, Cillian Murphy se trouve embarqué dans un Last of Us-bis avec la fillette sourde, et le plus gros du film se fait en montage alternatif entre les divers protagonistes et leurs intrigues, trop rarement connectées.
Le résultat, c'est que j'ai vraiment peiné à m'intéresser au tout et à ressentir la moindre tension, pas aidé par des rebondissements et de nouveaux personnages sous-développés donnant l'impression d'un premier jet de scénario pas vraiment abouti ni travaillé.
Il n'y a qu'à voir cette idée des monstres incapables de nager, ou encore cette fin abrupte, en queue de poisson, pour s'apercevoir que cette suite n'apporte pas grand chose au premier. Pire, en surexposant les aliens, elle affaiblit d'autant leur présence, sans réussir à les rendre vraiment plus menaçants qu'ils ne l'étaient à l'origine.
Un bon gros bof pour moi, donc, même si cela me place dans la minorité, à en juger par la réception enthousiaste de la critique et des spectateurs.
2.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Castlevania, saison 4 (2021) :
Alors qu'Alucard, seul dans son chateau, reçoit un message de détresse d'un village voisin, Trevor et Sypha tentent de déjouer les plans des disciples de Dracula, qui essaient de ramener ce dernier à la vie...
Je ne m'en suis pas caché : alors que les fans de la franchise adorent cette adaptation et son fanservice, et que les critiques saluent l'écriture de Warren Ellis, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette adaptation animée made in Netflix.
Saison 1 qui servait de proof of concept un peu provoc, saison 2 plus aboutie mais trop souvent mollassonne, et saison 3 particulièrement bancale et n'ayant pas grand chose à raconter - le programme a toujours semblé tiraillé entre les bases de la franchise, et ce qui intéressait réellement Warren Ellis, à savoir des sous-intrigues à la Game of Thrones parmi les vampires et les personnages secondaires.
Cette année, il en va malheureusement de même, puisque pendant les 2/3 de la saison, Ellis (depuis viré pour des histoires de mœurs) se contente de faire le point sur le sort de chacun, et de développer les états d'âmes de tous ses personnages au travers de dialogues peu captivants (c'est surtout flagrant du côté des vampires).
Malheureusement, cette tendance aux débats quasi-philosophiques sur la vie, la nature vampirique, le pouvoir, etc, et le rythme généralement lent de l'écriture d'Ellis se marient mal avec les impératifs du récit et de la production : il ne reste que 10 épisodes pour boucler la série, ce qui se prête mal à du surplace narratif et à l'introduction de nouveaux personnages.
Alors forcément, pour faire rentrer tout ça dans le cadre de la saison, Ellis tasse. Beaucoup.
La caractérisation de plusieurs personnages fait un 180° par rapport aux saisons précédentes (Alucard, qui partait dans une direction sombre et solitaire après avoir été trahi par un couple de Japonais, accueille soudain à bras ouverts tous les habitants d'un village dans son château, il tombe amoureux, il rit avec les enfants, youpi les oiseaux gazouillent ; Hector/Lenore forment désormais un petit couple amoureux, avec Lenore dans le rôle de la petite-amie qui s'ennuie et passe son temps à se plaindre ; St Germain fait un heel turn bien forcé...), les motivations se font parfois vaseuses, les scènes d'exposition laborieuses (les manigances alchimiques de St Germain, le Couloir infini, la nature réelle de Varney), les nouveaux personnages sont à peine développés, certains anciens sont aux abonnés absents (Carmilla est absente de la saison, et ne revient que pour son grand final contre Isaac)...
Heureusement, l'action est au rendez-vous. Parfois gratuitement, pour meubler ; souvent sans grands enjeux, puisqu'on se doute bien que les héros ne seront jamais en vrai danger tant qu'ils n'ont pas affronté le big boss (et même face à la Mort, Trevor s'en sort...) ; mais toujours très spectaculaire, surtout à mesure que la saison avance.
À ce titre, les derniers gros affrontements (la mort de Carmilla, le siège du château de Dracula, Trevor/Sypha/Alucard réunis contre les mini-bosses, Trevor seul contre la mort) sont vraiment très aboutis graphiquement, même lorsque, comme moi, on n'adhère pas vraiment au style graphique du show.
Le visuel l'emporte donc largement sur le scénario, la forme sur le fond, dans cette ultime saison de Castlevania, toute aussi mitigée que les précédentes. Et l'on regrettera, d'ailleurs, que le scénario opte pour une happy end généralisée, y compris pour Dracula et son épouse : ce n'était pas utile, en plus de ne surprendre personne.
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Creepshow, saison 2 (2021) :
Après une première saison assez décevante, car très inégale et assez fauchée, et deux épisodes spéciaux un peu à l'identique (un premier épisode animé, et un second, en live action, bordélique et déglingué), retour de la série chapeautée par Greg Nicotero, avec apparemment un peu plus de budget, pour 5 épisodes diffusés au printemps dernier, et 9 segments de 20-25 minutes au total.
- 01 - Model Kid ! :En 1972, lorsque sa mère décède du cancer, le jeune Joe Aurora (Brock Duncan) est confié à sa tante (Jana Allen) et à son oncle (Kevin Dillon), un homme colérique, violent et qui déteste la passion de Joe pour les vieux films d'horreur et les maquettes de monstres. Jusqu'à ce que Joe décide qu'il en a assez...
Un premier récit qui se regarde, sans plus - on devine que le tout est un peu autobiographique à un niveau ou un autre, et les créatures sont sympathiques, mais Dillon cabotine comme ce n'est pas permis, et la chute ne fonctionne que partiellement. Ce n'est pas mauvais pour autant, cela dit.
- 02 - Public Television of the Dead : Lorsque Ted Raimi rend visite à une chaîne locale de Pittsburgh pour y faire expertiser en direct son exemplaire du Necronomicon, il réveille involontairement la malédiction du livre, et déchaîne des Cadavéreux sur le studio...
Un gros clin d'œil parodique et rétro à la franchise Evil Dead (mais aussi aux télévisions locales et publiques américaines, et à Bob Ross), plutôt amusant et décomplexé, signée d'un scénariste de Rick et Morty. Bon, Greg Nicotero (toujours à la réalisation) n'est pas Sam Raimi, donc la mise en images est parfois un peu sommaire et molle, mais dans l'ensemble, c'était plutôt amusant.
- 03 - Dead and Breakfast : Alors que leur bed & breakfast peine à connaître le succès commercial, Pamela Spinster (Ali Larter) et son frère Samuel (Thomas C. Howell) décident d'inviter une influenceuse (Iman Benson) spécialisée dans les anciennes demeures de serial killer. Leur but : la convaincre que leur établissement, hérité de leur grand-mère, a été le lieu de multiples meurtres jamais élucidés...
Un épisode un peu évident et téléphoné, même si Ali Larter se donne à fond dans son rôle, et parvient à donner un peu de punch au tout. La chute de l'épisode, plutôt amusante, fait très Contes de la Crypte.
- 04 - Pesticide :Harlan King (Josh McDermitt), un exterminateur arrogant et grande gueule, accepte le contrat proposé par le mystérieux Mr Murdoch (Keith David) : exterminer les vagabonds qui occupent illégalement un terrain. Mais bien vite, King commence à être hanté par des visions de cauchemar...
Pas du tout aimé, celui-là, un épisode au protagoniste cabotin, gentiment surjoué, avec des bestioles numériques, une structure décousue... bref, c'est assez bordélique, et ça m'a agacé plus qu'autre chose.
- 05 - The Right Snuff : Dans des années 60 alternatives, les deux spécialistes de la mission spatiale Ocula échappent de justesse à une collision avec un objet inconnu : une sonde envoyée par des extraterrestres, avec lesquels ils vont devoir effectuer un premier contact. Mais la jalousie prend de l'ampleur entre le Capitaine Alex Toomey (Ryan Kwanten) et le Major Ted Lockwood (Breckin Meyer)...
Un épisode co-écrit par Paul Dini, réalisé par Joe Lynch, et malheureusement bien trop fauché et cheap pour vraiment fonctionner. C'est dommage, parce que ce sous-Outer Limits n'était pas forcément désagréable à suivre, mais le manque de moyens et le côté approximatif des effets spéciaux (les aliens... aïe) tire vraiment le tout vers le bas.
- 06 - Sibling Rivalry : Lola (Maddie Nichols) est persuadée que son frère Andrew (Andrew Brodeur) cherche à la tuer depuis qu'elle est rentrée d'une pyjama party avec sa meilleure amie Grace (Ja'ness Tate)... mais elle ne sait pas pourquoi.
Un épisode amusant, façon high-school drama raconté en flashback par l'héroïne (excellente Maddie Nichols) à sa conseillère d'éducation (Molly Ringwald). Ce n'est pas particulièrement original (on devine la plupart des rebondissements bien à l'avance, et l'inversion des points de vue ne surprend guère), et la chute finale semble un peu sorte de nulle part, mais le tout fonctionne bien grâce à l'interprétation de l'héroïne, aux effets efficaces et au ton peu sérieux du tout.
- 07 - Pipe Screams : Linus (Eric Edelstein), un plombier, est engagé par Victoria Smoot (Barbara Crampton), une propriétaire raciste et arrogante, pour nettoyer les canalisations bouchées d'un immeuble vétuste... mais le bouchon est vivant.
Un épisode qui m'a fortement agacé, tant pour son absence cruelle de budget (les éclairages au néon pour faire comic-book, ça va cinq minutes, mais ça ne cache pas le manque de moyens) que pour son écriture pataude, et son interprétation à l'identique.
Crampton cabotine affreusement, est très mal écrite et dirigée, le tout est simpliste au possible, et la chute finale, comme souvent dans cette version de la série, semble sortir un peu de nulle part, comme si la caractérisation des personnages changeait subitement pour permettre un twist final cruel.
- 08 - Within the Walls of Madness : Dans une station en Antarctique, un étudiant (Drew Matthews) est accusé d'avoir massacré ses collègues et le Dr Trollenberg (Denise Crosby) à coups de hache. Lui, cependant, affirme être innocent, et être la victime d'une machination du Dr, qui aurait découvert sur place une forme de vie venue des étoiles, et aurait tenté d'ouvrir un portail aux Grands Anciens...
Un épisode clairement lovecraftien et inspiré par The Thing et Terreur sur le Trollenberg, entre autres, mais qui une nouvelle fois, souffre des limites de budget drastiques de la série, et est obligé de recourir à une narration cache-misère pour éviter de dévoiler ses créatures jusqu'à la toute fin. Cette toute fin, cela dit, est plutôt amusante, à défaut d'être surprenante.
09 - Night of the Living Late Show :Simon Sherman (Justin Long) a inventé un appareil de réalité virtuelle permettant de se plonger dans de vieux films, comme si l'on faisait partie de l'histoire. Obsédé par "Terreur dans le Shangaï Express" et par la belle Comtesse Petrovski (Silvia Tortosa/Hannah Fierman), il délaisse ainsi son épouse, la richissime Renee (D'Arcy Carden), qui va commencer à éprouver de la jalousie...
Aïe. Un épisode de 45 minutes, pour un récit qui n'en méritait que 25, et encore : tout est cousu de fil blanc, et prétexte à un recyclage abusif des images du film, dans lesquelles Justin Long est incrusté de manière approximative et gratuite, jamais vraiment convaincante.
Et il en va de même tout du long, avec des scènes entière de Terreur dans... dans lesquelles Long apparait une demi-seconde, pour échanger une réplique avec un personnage - mais même là, le montage et les répliques font que ça ne fonctionne jamais vraiment.
Une actrice de remplacement est utilisée pour jouer le rôle de la Comtesse dans une scène ou deux et interagir avec Carden et Long, mais elle ne ressemble pas franchement à l'originale, et le tout finit par être un exercice de style creux au possible, n'ayant ni les moyens, ni la technologie, ni l'attention du détail nécessaires pour que le résultat soit autre chose que du fanservice.
Ah, et une nouvelle fois, cette chute finale cruelle qui tranche avec la caractérisation préalable...
- Bilan saisonnier -
Nouvelle saison de Creepshow, nouvel accueil enthousiaste des critiques et bloggeurs spécialisés... et nouvelle déception pour ma part. Ce n'est pas surprenant, en fait : cette série vise un public bien précis, celui des amateurs de genre connaissant leurs classiques, nostalgiques d'une horreur à l'ancienne, et d'effets simples et basiques.
D'où les nombreux clins d'œil et coups de coude référentiels au genre, du premier épisode à l'enfant passionné d'horreur et de monstres, au final dans lequel le protagoniste s'incruste dans de vieux films, en passant par une relecture d'Evil Dead, un caméo de Barbara Crampton, un épisode avec des aliens en caoutchouc, une revisite de The Thing...
On est dans le fanservice qui brosse ses spectateurs dans le sens du poil, ce qui assure à la série une grosse indulgence de leur part, notamment vis à vis de tout ce qui est limites budgétaires et effets très approximatifs.
Ce qui est dommage, c'est que cela semble aussi justifier une écriture faiblarde et une réalisation guère plus probante : la série force sa caractérisation pour aboutir à ses conclusions tranchantes, et finit par frustrer, plus qu'autre chose, avec une qualité globale très inégale. N'est pas les Contes de la Crypte qui veut...
M'enfin bon, ça plaira forcément au public visé. Moi qui suit généralement allergique au fanservice trop évident, par contre, j'ai plus de mal avec le manque d'homogénéité et d'originalité du tout...
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Army of the Dead (2021) :
Ville murée depuis qu'une épidémie de zombies s'y est déclarée, Las Vegas va être détruite dans quelques jours par une frappe atomique. Juste avant, Bly Tanaka (Hiroyuki Sanada), propriétaire de casino, dépêche sur place une équipe de mercenaires menés par Scott Ward (Dave Bautista) pour y ouvrir le coffre-fort de son établissement, et repartir avec 200 millions de dollars en liquide. Accompagné de Martin (Garret Dillahunt), l'associé de Tanaka, Ward, Cruz (Ana de la Reguera), Vanderohe (Omari Hardwick), Peters (Tig Notaro), Dieter (Matthias Schweighöfer), Guzman (Raul Castillo), Chambers (Samantha Win) ainsi que Kate (Ella Purnell), la fille de Ward, et Lily (Nora Arnezeder), guide connaissant la ville comme sa poche, entrent alors dans la ville dévastée...
Premier projet de Zack Snyder depuis le fiasco Justice League (et son Director's Cut), AOTD voit le retour du réalisateur à une valeur sûre (le film de zombies), qu'il avait déjà abordée en 2004 avec son Dawn of the Dead (malencontreusement traduit chez nous par L'Armée des Morts) alors écrit par James Gunn.
Cette fois-ci, cependant, pas de James Gunn à l'écriture, mais Snyder, accompagné d'un scénariste de John Wick 3 et du scénariste du Roi Arthur - et malheureusement, ça se sent tout de suite. Pas tant parce que le scénario évoque immédiatement celui de Busan 2 : Peninsula, déjà chroniqué en ces pages, mais bien parce que cet Army of the Dead, pour lequel Snyder a eu carte blanche de Netflix, est un gros bordel mal rythmé, bourré de ralentis et de scènes d'émotion™ pataudes, avec des personnages sous-développés, et des idées inabouties.
Un film typique du Zack Snyder actuel, me répliquera-t-on, et il est vrai que le métrage en a de nombreux aspects : humour balourd, un peu de racolage, des choix esthétiques très discutables (la photographie semi-floue), une illustration musicale vraiment évidente, et une incapacité chronique a créer une véritable tension (cf. la scène des zombies en hibernation, qui aurait pu être un summum de tension, et qui en fait finit par dégénérer en une fusillade pseudo-badass)...
Ajoutez à cela des infectés intelligents évoquant immédiatement le Ghosts of Mars de Carpenter (en même temps, Snyder a repris le même acteur que dans GoM pour incarner le leader des infectés), et dont les déplacements sauvages ne dévient guère de ce qui est désormais la norme du genre, un récit qui met 50 bonnes minutes à démarrer, et des effets spéciaux qui sont totalement à bout de souffle quand arrive la dernière ligne droite du métrage... et voilà, un film de zombies assez typique de Snyder, qui se regarde vaguement, mais qui peine à convaincre.
Et encore, je n'ai pas parlé des idées à la con inexpliquées (les zombies robots, les aliens, la boucle temporelle) qui permettent à Snyder de faire le buzz en interview en teasant des projets futurs (mais semblent simplement avoir été ajoutés au film sur un coup de tête, parce que ça amusait le réalisateur), des rebondissements tous prévisibles au possible (tout ce qui concerne Theo Rossi, par exemple) ou des passages qui évoquent fréquemment d'autres œuvres similaires, bien meilleures...
Un bon gros bof.
2.5/6 (pour une Ella Purnell qui se donne à fond, une Nora Arnezeder efficace et un Batista toujours sympathique)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Sky Sharks (2020) :
Ancien nazi passé à l'ennemi, le Dr Klaus Richter (Thomas Morris), à l'existence prolongée artificiellement par un sérum mystérieux, doit aujourd'hui reprendre du service, aux côtés de ses filles Angelique (Barbara Nedeljakova) et Diabla (Eva Habermann), pour aider l'humanité à se défendre contre des forces nazies zombifiées, réveillées de leur tombe polaire, et qui ont décidé de reconquérir la Terre sur le dos de requins volants immortels...
Film allemand tourné en 2016-2017 et sorti en plein confinement, ce Sky Sharks est clairement ce que l'on pourrait appeler un films pour festivaliers : un long-métrage approximatif, bourré de sang, d'effets médiocres, de bimbos siliconées et botoxées qui se déshabillent, le tout dans un gros gloubiboulga bordélique et idiot, qui prend l'eau de partout et est totalement mal rythmé, clairement conçu pour être visionné entre potes, dans une ambiance de déconne et de vannes, et si possible sous influence de substances pas forcément très licites.
Pas de chance : mes films, j'ai tendance à les regarder en solo et à jeun... Autant dire que ce Sky Sharks, qui tente très clairement d'être "so bad it's good" et de devenir semi-culte façon Sharknado, s'est avéré un calvaire pour moi, tant TOUT y est incompétent, inepte et débile.
Déjà que la combo nazis + zombies commençait à avoir du plomb dans l'aile, mais là, c'est le coup de grâce : j'ai détesté. Au point que je n'ai pas envie de développer plus que ça : c'est raté sur tous les plans et, peut-être plus gênant pour une série Z de ce type, ce n'est même pas fun à regarder.
1/6 (pour les rares moments tellement débiles qu'ils fonctionnent, et les quelques caméos)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
The Grudge (2020) :
Peu de temps après avoir emménagé à Cross River avec son fils, l'inspectrice Muldoon (Andrea Riseborough) découvre l'histoire sinistre qui entoure le 44 Reyburn Drive : une adresse où trois familles - Les Landers (Tara Westwood, David Lawrence Brown, Zoe Fish), les Spencer (John Cho, Betty Gilpin) et les Matheson (Frankie Faison, Lin Shaye) - ont trouvé la mort dans des circonstances inexplicables, comme les cibles d'une malédiction qui a aussi contaminé tous ceux qui se sont approchés de ces victimes...
Un reboot/sidequel de la franchise The Grudge, que je suppose uniquement produit pour pouvoir en conserver les droits d'adaptation, car sinon, je serais bien en peine d'expliquer les motivations justifiant la production de ce métrage visuellement terne et délavé, à la distribution plus que compétente, mais au récit (et au produit fini) sans le moindre intérêt intrinsèque.
Et je dis cela sans garder le moindre souvenir du Ju-on original, de son remake et des diverses déclinaisons de cette série : cette version produite par Sam Raimi, et réalisée/écrite par Nicolas Pesce, est tout simplement ratée, sans grande tension (hormis lors des quelques effets gore réussis), et surtout tirée vers le bas par une structure calamiteuse, à base de flashbacks et de passages constants d'une sous-intrigue/famille à l'autre, de manière totalement déstructurée, au point d'en être presque incompréhensible.
Malgré son casting intéressant (mais sous-exploité), on finit donc par se désintéresser totalement de cette production qui, il faut bien le dire ne se fait pas de cadeau en peinant à surprendre, avec ses rebondissements quelconques et prévisibles.
1.5/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Psycho Goreman (2021) :
Dans le cadre de leurs jeux, Mimi (Nita-Josee Hanna) et son frère Luke (Owen Myre) ramènent malencontreusement à la vie un seigneur de guerre extraterrestre (Matthew Ninanber), que Mimi est capable de contrôler grâce au médaillon trouvé à ses côtés. Mais alors que les deux enfants font du guerrier sanguinaire (rebaptisé PG - Psycho Goreman) leur compagnon de jeu, les forces des Templiers stellaires, menés par Pandora (Kristen MacCulloch) débarquent sur Terre, prêts à éliminer PG... sans oublier les anciens sbires du général, eux aussi assoiffés de sang.
Une bonne surprise que ce Psycho Goreman (du réalisateur-scénariste de The Void), un long-métrage étrangement familial, qui pourrait s'apparenter à un Bigfoot et les Henderson, si Bigfoot était une créature extraterrestre démoniaque bien décidée à massacrer l'humanité et sa famille "d'accueil".
Et c'est probablement sur ce point là que le film se démarque : le ton global est gentiment déconneur et léger, et les rapports de la famille des deux jeunes héros sont ludiques, du début à la fin.
Après, on est plus dans des rapports frère/sœur du type Dipper/Mabel, avec une Mabel qui serait plus autoritaire (voire limite sociopathe), mais tout aussi barrée que le personnage de Gravity Falls : la jeune actrice est excellente, sa rivalité avec son frère est amusante, leurs rapports à la fois conflictuels et affectueux aussi, et tous les petits détails de cette relation (la communication en "morse", les règles improbables de leur version de la balle au prisonnier) ajoutent du sel au métrage (tout comme les rapports de leurs parents).
Et puis il y a tout ce bestiaire, et tous ces maquillages et costumes monstrueux : très inventifs, ils sont plus ou moins réussis (parfois, on est proche des Power Rangers, à d'autres moments, c'est la post-synchronisation qui fait défaut) mais ils ont le mérite d'exister et de donner beaucoup de travail aux studios de maquillage.
Alors certes, ce film ne plaira pas à tout le monde : il faut adhérer au postulat de départ, et au côté parfois un peu kitsch du tout (c'est un peu du Troma pour enfants), mais ce Psycho Goreman est un film où se côtoient déluges d'effets sanglants, monstres difformes et caricaturaux, montages musicaux 80s, garçon transformé en cerveau géant conscient, zombie policier, ange psychopathe, conseil galactique incapable, et plein d'autres choses toujours plus barrées.
Ce n'est absolument pas à prendre au sérieux, ce n'est pas parfait, mais c'est très fun.
4/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
Black Christmas (2019) :
Étudiante dans une université américaine, Riley (Imogen Poots) peine à se remettre de son viol par le président d'une fraternité du campus, Brian (Ryan McIntyre). Heureusement, à l'approche de Noël, elle peut compter sur les membres de sa sororité, Kris (Aleyse Shannon), Marty (Lily Donoghue), Jesse (Brittany O'Grady) et Helena (Madeleine Adams) pour la soutenir pendant les vacances de fin d'année. Mais bien vite, des meurtres mystérieux se succèdent sur le campus, alors que les jeunes femmes reçoivent des textos menaçants...
Aïe aïe aïe... j'aurais mieux fait de me renseigner avant d'attaquer ce nouveau remake de Black Christmas, après l'original (le proto-slasher influent de Bob Clark) et le remake de 2006 (plus creux, mais aussi plus sanglant et stylisé, signé Glen Morgan).
Si je l'avais fait, j'aurais probablement réalisé que ce n'était qu'un pseudo-remake (ne gardant de l'original que le concept de sororité et de vacances de Noël), confié à une réalisatrice-scénariste issue de la mouvance mumblecore, et surtout, produit par Blumhouse (décidément).
Et si je dis "surtout", c'est qu'après avoir visionné le remake de The Craft par Blumhouse, avec son message ultra-lourd de "les gentilles sorcières wokes qui se battent contre le patriarcat maléfique et la masculinité toxique", voilà que je tombe sur ce remake de Black Christmas, ou "les gentilles étudiantes wokes qui tentent de survivre contre le patriarcat maléfique et la masculinité toxique". Avec à peu près le même degré de subtilité et d'intérêt global.
Il faut dire que lorsque l'on transforme à ce point le postulat de départ du métrage original (un tueur mystérieux, une maison, une sororité, des appels menaçants), pour en faire un sous-The Skulls dans lequel la société secrète maléfique qui traque les filles dans tout le campus a littéralement des pouvoirs surnaturels issus du buste en pierre du fondateur de la fraternité, un raciste esclavagiste pratiquant la sorcellerie, c'est qu'on a un peu jeté l'éponge.
Et le tout aurait pu tout de même s'avérer un film amusant s'il avait été décomplexé, ou bien rythmé. Mais non : le métrage est tellement préoccupé par ses intentions girl power, #MeToo, et par ses personnages à tendance SJW (et je n'emploie pas innocemment ce terme, puisque la plus militante des étudiantes, une Afro-américaine faisant signer des pétitions et tentant de faire tomber un professeur de l'université pour ses cours pas assez wokes, finit par mener, arme à la main, la charge féministe des étudiantes contre les frat-boys violeurs et tueurs - devenant littéralement, par là-même, une guerrière de la justice sociale) que le tout tombe misérablement à plat, dépourvu d'énergie, de tension ou d'intérêt.
1.5/6
(et puis honnêtement, rien de tel pour me braquer contre un film se déroulant à Noël que de présenter des personnages choisissant un sapin de Noël dans une pépinière... où il n'y a pas un seul sapin, mais uniquement ce qui semble être des pins blancs hâtivement mis en pot ; oui, je sais, c'est du pinaillage, mais je suis intransigeant avec tout ce qui est festif, bordel !)
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, durant tout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
Wellington Paranormal, saison 3 (2021) :
La suite des enquêtes de Minogue (Mike Minogue) et O'Leary (Karen O'Leary), officiers de police pas très doués de la ville de Wellington, en Nouvelle-Zélande, accompagnés du Sergent Maaka (Maaka Pohatu), et qui sont chaque jour confrontés au surnaturel...
Mais avant de commencer la saison, place à toute une série de mini-vidéos informatives tournées pour le compte de la police néo-zélandaise, dans la droite lignée du spot publicitaire de recrutement de 2018, et de ces quatre vidéos de prévention estivale. Ici, le sujet est la COVID, avec (très logiquement) 19 petits messages de prévention de deux-trois minutes environ, tous visiblessur YouTube : de quoi se remettre dans le bain, avant d'enchaîner sur les six nouveaux épisodes de cette saison 3.
Une saison tout aussi dense que les précédentes (cf la saison 2), mais qui n'en est pas moins amusante : dès le premier épisode, avec son entité invisible arrêtée par Minogue et O'Leary et ramenée au commissariat, le ton est donné. Un début de saison simple mais efficace et absurde, aux effets spéciaux efficaces. Le show continue ensuite avec une chasse au sasquatch local dans la forêt, l'occasion pour Jemaine Clement (à l'écriture et à la réalisation) de ramener Rhys Darby et de lui faire reprendre son rôle de loup-garou de Vampires en toute intimité.
On passe ensuite à un épisode plus chargé en effets spéciaux, puisque la police est confrontée à ses peurs les plus primordiales, lorsque le gérant d'une maison hantée de Wellington s'avère être un Ça, à savoir une entité protéiforme se nourrissant de la peur d'autrui. Un peu plus sérieux, un peu plus d'effets spéciaux et (malheureusement) un peu plus de Parker, le collègue (encore plus) incapable de Minogue et O'Leary - une tendance qui se confirme au gré de ces six épisodes.
Petite baisse de régime pour l'épisode sur des supporters fantômes bourrés, habillés comme Charlie, et qui se cherchent des partenaires de beuverie en ville : à nouveau, trop de Parker, et un épisode reposant principalement sur le gag de "Où est Charlie ?", qui finit par tourner à vide.
Heureusement, ça repart de plus belle ensuite, avec une météorite qui s'écrase sur Wellington et donne des pouvoirs nazes aux membres d'un groupe de surveillance du voisinage, qui s'improvisent justiciers : plutôt rigolo et gentiment débile, avec un Parker qui devient un aimant vivant ; enfin, pour conclure, une masse de graisse sentiente qui sort des égouts et dévore les habitants du quartier - une fin de saison plus spectaculaire et sérieuse, mais toute aussi déjantée.
Dans l'ensemble, en cette saison 3, la série reste égale à elle-même : amusante, absurde et décalée. Tout au plus regretterai-je la présence accrue de Parker (Thomas Sainsbury), le collègue idiot de l'équipe, et qui a quasiment droit à des sous-intrigues dédiées, souvent en compagnie du sergent Maaka : pas forcément très probant pour moi, ça rappelle un peu trop les sous-intrigues équivalentes autour de Colin, dans What We do in the Shadows - mais sans le côté sociopathe).
Après, ça reste un bémol mineur compte tenu du reste du programme, toujours aussi agréable à suivre et abouti, malgré la crise de la COVID.
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
L'Halloween Oktorrorfest touche aussi le petit écran, avec chaque week-end, duranttout le mois d'octobre, des critiques de séries fantastiques et horrifiques...
50 States of Fright, saison 1 et 2 (2020) :
Anthologie horrifique produite et supervisée par Sam Raimi pour (feue) la plateforme Quibi, dont le concept, rappelons-le, était de proposer des récits découpés en mini-épisodes de 5 à 10 minutes, pour une consommation sur téléphone portable.
Deux saisons, donc, au générique d'ouverture très Au Delà du Réel / La Quatrième Dimension, pour un total de 9 récits découpés en 24 "minisodes", à la distribution et à l'intérêt très variables...
- 1x01 - Michigan - The Golden Arm : Lorsqu'un accident dans les bois coûte son bras à Heather (Rachel Brosnahan), son épouse vaniteuse et dépensière, Dave (Travis Fimmel) fait tout son possible pour la satisfaire, et lui fabrique une prothèse en or... mais cette dernière l'empoisonne petit à petit.
Une narration en mode témoignage documentaire, une réalisation assez sage dans son ensemble (ça décolle cependant vers la fin, et il y a une gerbe de sang assez Raimiesque lors de l'accident), et une distribution efficace, pour un récit cousu de fil blanc, qui évoque directement les Contes de la Crypte, sans forcément en avoir le mordant.
- 1x02 - Kansas - America's Largest Ball of Twine : Susan (Ming-Na Wen), une mère célibataire, visite avec sa fille Amelia (Thailey Roberge) la plus grande pelote de ficelle d'Amérique lors d'un road-trip qui les fait passer par le Kansas. La bourgade l'abritant, cependant, est plus étrange, et la pelote de laine plus menaçante, qu'il n'y paraît.
Un épisode de 15 minutes à peine, et qui parvient cependant à établir une atmosphère Kingienne pas désagréable du tout, surtout vers la fin du récit. Certes, certains moments (les hommes de paille) sont un peu cheesy, et l'artifice d'écriture de l'interview (comme dans le premier épisode) tombe à plat, mais Karen Allen fait un shérif assez menaçant, et Ming-Na Wen assure comme toujours.
- 1x03 - Oregon - Scared Stiff : Légende du monde de la taxidermie, Sebastian Klepner (James Ransone) reçoit un soir la visite d'un homme venant tout juste d'écraser une créature inconnue...
Treize minutes à peine, tout compris, pour une histoire s'ouvrant à nouveau en mode narration face caméra (apparemment, c'est un gimmick récurrent de l'anthologie), et un récit assez moyen (car très prévisible), pas aidé par des créatures assez inégales et par une interprétation un peu caricaturale. C'est du sous-Conte de la Crypte, encore une fois.
- 1x04 - Minnesota - Grey Cloud Island : Brandon (Asa Butterfield) et trois autres étudiants prennent part à une initiation de fraternité, qui les amène en pleine nuit au village perdu de Grey Cloud, lieu de nombreuses rumeurs...
Retour à un format 23 minutes pour un slasher assez générique et prévisible. Pas forcément mauvais, mais globalement quelconque, hormis un choix créatif ou deux.
- 1x05 - Florida - Destino : Appelés sur les lieux d'un vol de chèvre, Vasquez (Danay Garcia) et ses collègues de la police de Miami (Warren Abbott, Alexander Soto, Greyston Holt) se retrouvent confrontés à un rituel sanglant...
Un récit de 16 minutes en mode found footage (tout est filmé par des caméras de surveillance et par les bodycams des officiers), et un résultat qui m'a laissé totalement de marbre, en plus d'être assez peu lisible (déjà, sur mon écran de pc, c'était parfois compliqué, alors sur un écran de téléphone portable, je n'ose même pas imaginer).
- 2x01 - Iowa - Almost There :Hantée par son passé tragique et désormais victime de vertige, Hannah (Taissa Farmiga) est appelée en urgence pour aider Blake (Ron Livingston) à réparer une turbine éolienne en panne, alors même qu'une tempête approche...
Nouvelle saison, et près de 25 minutes pour cet épisode des scénaristes et producteurs de Sans un bruit, un épisode qui consacre le plus clair de son temps à l'ascension de la turbine par une Taissa Farmiga ultra-fébrile, avec très ponctuellement, une hallucination ou deux. Pas forcément très convaincant ou passionnant, même s'il y a, ici ou là, une ou deux idées visuelles réussies - et puis c'est le premier chapitre de cette anthologie à avoir une happy end, ce qui peut surprendre.
- 2x02 - Washington - 13 Steps to Hell : Mallory (Lulu Wilson) et ses deux frères partent enterrer leur hamster dans un vieux cimetière local abandonné, sujet de nombreuses légendes sinistres. Là, ils découvrent un escalier mystérieux s'enfonçant dans les profondeurs de la terre...
Quinze minutes de récit écrit et réalisé par Lee Cronin, réalisateur-scénariste du film The Hole in the Ground, et du futur volet de la saga Evil Dead, ce 13 Steps to Hell n'a pas vraiment fonctionné sur moi, malgré une distribution compétente. Déjà, parce que le gimmick du narrateur face caméra (Rory Culkin) fait son retour (avec un rebondissement final étrangement prévisible), et ensuite parce la fillette traumatisée par le cancer de sa mère (le syndrome Peter Quill, en somme) et victime d'une force maléfique qui exploite cette peur, mouais bof.
- 2x03 - Colorado - Red Rum : Un trio de jeunes influenceurs "chasseurs de fantômes" (Victoria Justice, Jacob Batalon, Colin Ford) arrive au célèbre Stanley Hotel, supervisé par Bitsy (Christina Ricci), mais bien vite, les esprits se manifestent...
Un épisode d'une vingtaine de minutes qui commençait de manière sympathique, avec une distribution intéressante, un gros hommage à The Shining, et une Christina Ricci agréablement décomplexée... mais en fait, ça vire rapidement au jeu de hantise et de massacre basique et peu mémorable, voire même assez raté dans ses effets (le cow-boy en noir et blanc animé en step-motion, les enfants-fantômes). Dommage : avec un second degré plus prononcé (ou, pour être plus exact, plus maîtrisé), ça aurait pu être amusant.
- 2x04 - Missouri - Dogwood-Azalea : Lorsqu'elle s'installe avec ses parents (Elizabeth Reaser, Warren Christie) dans sa nouvelle demeure, Azalea (Erica Tremblay) découvre une poupée dans le cimetière voisin... et rencontre bientôt sa propriétaire, Lucy (Grace Sunar).
Bof. Rien de vraiment mémorable ou d'original dans cette histoire de fillette fantôme possessive, dont tous les tenants et aboutissants sont explicités par une voix off dès le début de l'épisode. Ce qui n'aide pas forcément, c'est que la petite Tremblay est inégale, que la réalisation est relativement plate, et que le dénouement semble précipité.
- Bilan -
Finalement, deux saisons d'une anthologie assez inégale en intérêt, et qui ressemble très souvent à une collection de courts métrages, plus qu'à de véritables épisodes de série.
La saison 1 est cependant nettement plus homogène dans son approche et dans son format (avec ce fameux artifice narratif de l'entretien face caméra), tandis que la saison 2, elle, ressemble plus à un ensemble de scripts rejetés en saison 1, nettement plus faibles et quelconques.
50 States of Fright restera donc comme une expérience avortée sur le format et l'approche du genre horrifique, expérience aux résultats mitigés... un peu comme toutes les autres séries Quibi, donc. Pas de surprise au programme, donc, ni de vraie déception : on savait à quoi s'attendre, même avec la présence de Sam Raimi à la production.
---
Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Chez les Téléphages Anonymes,de fin septembre à début novembre, on fête Halloween et l'Oktorrorfest, un marathon quotidien de cinéma fantastique et d'horreur...
The Craft : les nouvelles sorcières (The Craft : Legacy - 2020) :
Lorsque Lily (Cailee Spaeny) arrive en ville avec sa mère (Michelle Monaghan), elle est rapidement remarquée par Frankie (Gideon Adlon), Tabby (Lovie Simone) et Lourdes (Zoey Luna), un trio d'apprenties sorcières à la recherche d'une quatrième membre pour leur coven. Rapidement, cependant, la vie lycéenne et les premiers émois amoureux de Lily compliquent la donne, d'autant qu'une menace maléfique rode dans le secteur, ayant apparemment jeté son dévolu sur les pouvoirs exceptionnels de Lily...
Et allez, Blumhouse continue de ressusciter de vieilles licences, en confiant à Zoe Lister-Jones (scénariste de sitcom et réalisatrice débutante populaire chez les critiques US) le remake/suite de Dangereuse Alliance, ce fameux film fantastique semi-culte de 1996 principalement entré dans les mémoires pour l'interprétation de Fairuza Balk, et pour son style typiquement 90s.
Malheureusement, contrairement à Freaky, qui s'était avéré hier une bonne surprise, ce The Craft 2.0 est ultra-générique, à la fois typique de son époque actuelle (et de la justice sociale à la mode chez les jeunes) et totalement quelconque.
Hormis l'héroïne (assez attachante), en effet, aucune des actrices principales n'a vraiment de charisme (mais elles cochent chacune une case du bingo de la représentation ethnique de rigueur : une afro-américaine qui adore Beyonce, une latina transgenre et une caucasienne juive), leurs personnages sont sous-développés et immatures (elles ressemblent et réagissent plus comme des collégiennes que des lycéennes, elles en font trois tonnes en mode zoomers qui piaillent) et le script fait le choix étrange d'ajouter un antagoniste au tout.
Car, attention spoiler : oui, c'est bien David Duchovny le grand méchant de l'histoire, un Duchovny qui est en fait un sorcier défenseur de la masculinité toxique et de la suprématie des hommes sur les femmes, un sorcier qui a trois fils interchangeables aux prénoms bibliques (et totalement inutiles au récit), et qui a pour but de voler les pouvoirs de Lily).
Et donc, forcément, on a les quatre sorcières et leur magie féminine, synonyme de passage à l'âge adulte (dès son arrivée au lycée, Lily a ses règles), qui se retrouvent confrontées à la patriarchie et à la misogynie des hommes de la ville, ce qui les amène, par exemple, à reformater le jock de service, bourrin et macho, pour en faire un mec sensible, respectueux et woke, maniant comme personne le jargon de la justice sociale et des études de genre... juste à temps pour qu'il s'ouvre à elles et leur avoue sa bisexualité dans une scène larmoyante.
Il est donc honnêtement assez difficile de s'intéresser à ces personnages creux à l'écriture incohérente (pendant la moitié du film, les filles utilisent leurs pouvoirs pour des choses ultra-futiles - du maquillage, une vengeance, un bain multicolore, arrêter le temps, reformater le jock - avant de soudainement s'indigner lorsque l'héroïne fait de même vers la fin, à base de grands discours sur l'irresponsabilité de Lily, etc), le tout dans un film peinant à avoir un dixième de la personnalité et de l'attitude de son aîné.
Devant la caméra de Lister-Jones, The Craft : Legacy est ainsi terne, mollasson, bourré de choix artistiques, musicaux et visuels peu probants (et qui paraissent même parfois totalement aléatoires et risibles - toute la mise en musique de l'affrontement final - bâclé - entre le coven et Duchovny, notamment), et il se paie un caméo de dernière minute reliant directement l'héroïne à une certaine sorcière du film original... pourquoi pas, mais ça arrive tellement tard que c'est bien insuffisant pour donner de l'intérêt au tout.
À se demander ce que Michelle Monaghan et David Duchovny sont venus faire dans cette galère qui s'apparente plus à la version 2018 de Charmed qu'au Dangereuse Alliance original.
1.5 + 0.5 pourCailee Spaeny, à surveiller de près = 2/6
--
Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue dans le cadre de l'Oktorrorfest dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien...