Il était une fois Lurdo & Sygbab, deux internautes passionnés de séries tv et de cinéma, et qui cherchaient un endroit où archiver leurs avis (semi) éclairés...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Secret Zoo (2020) :
Jeune stagiaire coréen dévoué à son entreprise et en quête de reconnaissance et de responsabilités, Tae Soo (Ahn Jae-Hong) reçoit une mission importante de la part de son patron : il va devoir prendre la tête d'un zoo fraîchement acquis par sa société, et redresser financièrement le parc animalier avant sa revente. Pour ce faire, il n'a que trois mois : d'autant plus problématique que le parc en question n'a plus le moindre animal....
Une comédie familiale coréenne assez quelconque, qui repose entièrement sur le concept d'avoir des humains déguisés en animaux dans un zoo, et sur la notion que tous les personnages du film sont tellement stupides que ce plan improbable, pour sauver le zoo, finit par fonctionner.
En même temps, à la base, on parle quand même d'un zoo dont les visiteurs jettent des canettes et des bouteilles de soda à la tête d'un ours polaire pour le voir reproduire la publicité Coca-Cola, et ce sans que personne ne s'en émeuve : même en prenant du recul et en se disant que c'est un sens de l'humour asiatique, très particulier, difficile d'éprouver de la sympathie pour les visiteurs ou pour les personnages du métrage.
D'autant plus que le tout se traine gentiment (ça frôle les deux heures), et n'est jamais surprenant : le déroulement est très convenu, les rebondissements aussi, et les effets numériques du seul animal du film (l'ours polaire dépressif) sont bien trop approximatifs pour convaincre.
Un film qui m'a étrangement agacé.
2/6
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Et comme toujours, vous pouvez retrouver la liste complète de tous les films passés en revue sur ce blog dans le menu Index de haut de page, ou en cliquant directement sur ce lien (000-1000) et sur celui-ci (1001-2000)...
Au programme : un film par jour, cinq jours par semaine, et des critiques d'une vingtaine de lignes, tout au plus.
Spectral (2016) :
Alors que la Moldavie est plongée dans une guerre civile sanglante, les forces spéciales américaines y sont confrontées à un nouvel ennemi dont elles ignorent tout : invisible, invulnérable, mortel et capable de traverser les murs, ces Spectres éliminent un à un les soldats américains, jusqu'à ce qu'un scientifique de la DARPA, Mark Clyne (James Badge Dale) arrive sur place pour tenter d'élucider le mystère...
Production Legendary initialement conçue pour une sortie cinéma par Universal, et refourguée à Netflix peu de temps après le flop de Warcraft, Spectral a pourtant, à la base, presque tout du projet DTV : un pitch très dérivatif, un script pas très inspiré (sur lequel George Nolfi, réalisateur et scénariste de L'Agence, est intervenu en tant que script doctor), une distribution sans grand charisme, une photographie terne et boueuse, un réalisateur dont c'est le premier long...
On peut donc se demander ce qui avait motivé Universal a envisager, dans un premier temps, une sortie en salles pour un métrage qui n'aurait sans nul doute pas rameuté les foules, et aurait fait un flop : au visionnage, Spectral a en effet tout d'un film pour plateforme de streaming. Ce qui n'est pas forcément un mal, en soi, il faut simplement savoir à quoi s'attendre.
En l'occurrence, un métrage un peu approximatif à plein de niveaux, un mélange de La Chute du Faucon noir et d'Aliens qui se contente de recopier ses influences, un film guerrier à mi-chemin entre la s-f, le fantastique et l'horreur, qui joue la carte du techno-blabla pour cacher le fait que son postulat n'est pas vraisemblable pour un sou (et est bourré de grosses ficelles - la machine qju'il faut débrancher pour mettre fin à la menace ^^) et qui utilise des effets de clippeur (ralentis abusifs) pour donner un peu de style visuel à un film qui en manque grandement.
Cela dit, lorsque les effets spéciaux (signés WETA) entrent en jeu, et que le film bascule dans l'action, ça fonctionne plutôt bien. Qui dit sortie ciné dit budget "important" (70 millions de dollars, pas gigantesque, mais plus élevé que de nombreuses productions Netflix de l'époque) consacré aux effets spéciaux et à la direction artistique du matériel militaire, très réussis : au point que ça en devient presque paradoxalement risible lorsque, après tout un métrage assez "réaliste" militairement parlant, les personnages trouvent une solution à leur problème et bricolent en une nuit une technologie improbable (au cours d'un montage façon Agence Tous risques), pour débarquer sur le champ de bataille en combinaisons intégrales futuristes, armés de canons à plasma et accompagnés de plusieurs robots-drones géants et armés qu'on dirait tout droit sortis des ateliers de Boston Dynamics.
Bref : pas très convaincant sur le fond, pas vraiment plus sur la forme, Spectral n'a rien de vraiment mémorable... mais il a cet avantage que l'on ne s'ennuie pas (le film fait moins de 110 minutes, tout compris), et que ses scènes d'action sont quasiment du niveau blockbuster. Ce qui aurait probablement été un bide en salles devient ainsi un visionnage tout à fait agréable en VOD : ça n'en fait pas un bon film, mais nul doute que la plupart des spectateurs auront tendance à se montrer plus indulgents que s'ils avaient payé leur place.
Un petit 3/6 pour le travail de WETA.
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Première saison en 11 épisodes de cette sitcom NBC showrunnée par Justin Spitzer, un ancien de The Office, qui s'essaie de nouveau, avec Superstore, au genre de la workplace comedy déjantée.
Une série que j'avais déjà appréciée à sa diffusion, avant de décrocher progressivement lorsque les saisons étaient passées de 11 à 22 épisodes, avec les longueurs que cela entraîne inévitablement : et comme la série s'est conclue fin mars dernier, avec sa sixième saison, le moment est venu de se faire une rétrospective complète de cette sitcom gentiment excentrique...
Superstore, saison 1 (2015) :
Le quotidien de Cloud 9, une supérette américaine dirigée par Glenn Sturgis (Mark McKinney), un responsable incompétent entouré d'employés qui le sont tout autant : Dina (Lauren Ash), son assistante autoritaire et radicale ; Jonah (Ben Feldman), le petit nouveau propre sur lui ; Amy (America Ferrerra), qui tente de concilier son métier, sa famille et ses études ; Mateo (Nico Santos), un gay flamboyant et ambitieux ; Garrett (Colton Dunn), un Afro-américain sarcastique en fauteuil roulant ; Cheyenne (Nichole Sakura), une lycéenne enceinte ; et bien d'autres encore...
Et effectivement, on retrouve clairement, dans cette première saison de Superstore, tout l'ADN de The Office, mais aussi un peu de Parks & Rec, et même de Community : des workplaces comedies qui partagent avec Superstore certains archétypes évidents (difficile, par exemple, de ne pas retrouver dans le duo dirigeant ce Cloud 9 des échos de Michael Scott et de Dwight Schrute, ou dans la romance impossible Amy/Jonah des reflets de Pam/Jim), et un certain ton légèrement décalé et excentrique.
Ce qui fonctionne plutôt bien, il faut l'avouer, surtout lorsque la série ose se débarrasser de certains atours très formatés, pour se lâcher un peu : dans cette première saison, le programme se cherche clairement, un peu comme Community en son temps.
D'un côté, on a les ressorts classiques du genre, l'attirance Amy/Jonah, des intrigues plutôt génériques et prévisibles (la journaliste qui vient faire un reportage, tout le monde qui se bat pour une promotion, la compétition interne en équipes, la visite d'un secret shopper) et de l'autre, des moments de folie, des transitions volontairement absurdes entre les scènes, des passages WTF (qui ne sont pas sans rappeler le ton et l'humour plus anglais d'un show comme Green Wing) ou bien encore la décision de pousser certaines des intrigues basiques un peu plus loin que la norme (sans aller, malheureusement, jusqu'aux délires-concepts de Community, alors que l'occasion s'y prêtait çà et là).
En somme, même si elle a beaucoup de potentiel, on sent que la saison 1 de Superstore se freine délibérément, pour ne pas brusquer le network. Et ce qui n'aide pas (du moins à mes yeux), c'est son côté relationnel frustrant, et notamment tout ce triangle amoureux Dina/Amy/Jonah.
Déjà parce que je n'ai jamais vraiment accroché à une éventuelle romance Amy/Jonah, qui n'ont pas un quart du charme, de l'alchimie et du naturel de Pam/Jim. Peut-être est-ce dû à la caractérisation plus appuyée et clichée des deux personnages, entre Amy, la "latina à fort tempérament", et Jonah, l'intellectuel un peu prétentieux : on est dans de la caractérisation clichée de sitcom, moins sincère que dans The Office, et j'ai plus de mal à y adhérer.
Et puis à côté, il y a Dina, l'assistante manager qui insiste lourdement en flirtant avec Jonah, au point que ces scènes deviennent gênantes et redondantes (malgré tout le talent des acteurs). Et encore, je n'ose même pas imaginer à quel point ce côté malsain et pas très drôle (les premières fois, c'est amusant, mais sur onze épisodes, ça tourne en rond) serait d'autant plus évident si l'on transposait la situation à The Office, où Dwight s'imposerait lourdement à Pam, par exemple, en la bombardant de sous-entendus graveleux et en l'embrassant de force après l'avoir coincée dans la réserve.
Oui, ça reste de la sitcom caricaturale, mais bon, cela n'empêche pas certains ressorts comiques éculés de paraître aujourd'hui un peu vieillots et de faire grincer des dents (et pourtant, je suis très loin d'être de ceux qui veulent policer tous les programmes tv pour les faire adhérer aux bonnes mœurs en vigueur, mais là, toute cette sous-intrigue m'a gêné).
Bref : Superstore, saison 1, c'est donc sympathique, mais assez inégal.
Bourré de potentiel, de personnages excentriques (à noter quelques caméos, notamment d'Eliza Coupe et de Sean Gunn), de situations improbables, mais aussi encore très formaté sitcom NBC, évoquant très clairement la sitcom anglaise Trollied (2011-2018), et reposant sur des ressorts relationnels qui ne fonctionnent pas vraiment sur moi (idem pour la relation Cheyenne/Bo, d'ailleurs, qui semble fréquemment être écrite sur le ton du "jeune petit couple paumé mais attachant", mais qui fait plus de peine qu'autre chose).
Heureusement, le tout est saupoudré d'un petit côté satire sociale et professionnelle du monde de la grande distribution américaine, notamment vers la fin, quand intervient l'accouchement de Cheyenne, et que tout le magasin se mobilise pour l'aider et lui décrocher des congés maternités : ça débouche sur un cliffhanger prévisible (Dwight Dina qui profite d'un geste charitable des autres employés pour prendre le pouvoir et devenir calife à la place du calife) mais efficace, et donne envie de voir la suite.
J'enchaîne donc sur la saison 2.
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Retrouvez aussi toutes les autres séries passées en revue sur ce blog en cliquant ici.
Sans surprise, un mois de juin placé sous le signe de la grosse gamelle d'audience du blog des Téléphages Anonymes, suite au passage en https et aux nombreux problèmes de référencement d'Overblog : pas bien grave, dans l'absolu, et ça devrait s'arranger avec le temps, mais dans l'intervalle, ça ne motive pas énormément. Déjà qu'avec les beaux jours...
Un mois dominé par le Cycle Sci-Fi, qui m'a permis de revoir quelques films dont je n'avais gardé aucun souvenir (à raison), et d'en découvrir d'autres : rien de bien exceptionnel au programme, cependant, et beaucoup de films moyens qui n'ont pas fait date dans l'histoire du cinéma.
Outre ce Cycle, une petite dizaine de métrages sont aussi passés sur les écrans des Téléphages, et honnêtement, ce n'était là non plus pas très brillant : des comédies plates et génériques, des films de genre approximatifs... passons vite sur ce mois de juin peu probant, en espérant que la réouverture des salles amène un vent de fraîcheur et un peu de qualité.
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# Film(s) du mois :
Deux films qui se démarquent vraiment : Snowpiercer (2013) et C'était demain (1979), deux métrages qui n'ont plus à faire leurs preuves et confirment leurs qualités conceptuelles et narratives.
# Flop(s) du mois :
Doublé gagnant (ou plutôt perdant) pour Buddy Games, un film de bros immatures d'une lourdeur pas possible, et pour Ma Vie de chat, une production EuropaCorp où tout le monde cachetonne clairement, Kevin Spacey en tête.
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# Petit écran :
Pas mal de séries passées en revue, ce mois-ci, notamment dans le cadre du Cycle Science Fiction, qui a vu Sygbab s'attaquer frontalement à une intégrale de la série Andromeda (bilans saison 1, saison 2 et saison 3), une épreuve difficile, qui lui vaut de faire une pause bien méritée avant de terminer cette intégrale.
De mon côté, j'ai aussi réalisé une intégrale Sci-Fi, celle de la série d'animation Final Space (bilans saison 1, saison 2 et saison 3), au résultat inégal, mais tout de même positif.
Enfin, n'oublions pas la première saison de M.O.D.O.K. par les créateurs de Robot Chicken (amusante sans plus), et celle de The Nevers, la nouvelle production (assez mitigée) de Joss Whedon, avec ce que ça implique de gestation et de distribution compliquées aujourd'hui.
Retrouvez aussi les bilans de toutes les séries critiquées jusqu'à présent en ces pages depuis l'index Séries alphabétique qui leur est consacré.
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# À venir :
En juillet... la planète rouvre ses portes, comme l'été dernier (en espérant que l'on n'ait pas droit aux mêmes conséquences ultérieures), et avec elle, les salles de cinéma. Pas certain que les Téléphages Anonymes se ruent en salles dans les conditions actuelles, mais on verra bien...
Une chose est sûre, le blog continue comme d'habitude, avec une semaine Comédie française pour le 14 juillet, quelques films plus récents, le début d'une intégrale Superstore, l'intégrale Loki, et la saison 2 de Mythic Quest. Sans oublier, en fin de mois, la suite de l'intégrale Andromeda de Sygbab...
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Prospect (2018) :
Dans un futur lointain, Cee (Sophie Thatcher), une adolescente, et son père Damon (Jay Duplass) partent pour une lune lointaine, afin d'y prospecter des minerais enfouis dans le sol d'une jungle toxique. Sur place, cependant, ils sont confrontés à Ezra (Pedro Pascal) et à son acolyte, une rencontre qui se termine en fusillade. Désormais seule avec un Ezra blessé, Cee doit s'allier à ce dernier pour espérer survivre à la venue d'autres mercenaires, à la recherche d'un trésor enfoui dans les parages...
Très petit budget adapté d'un court-métrage, ce film de science-fiction lo-fi (presque plus proche d'un western que de l'image que l'on peut avoir habituellement du genre spatial) a beaucoup de qualités pour lui : ambitieux, plein de ressources autres que financières, il évoque directement un certain cinéma à l'ancienne, où l'on se débrouillait avec quatre bouts de ficelles pour donner corps à un univers futuriste semi-plausible.
Et le film est d'ailleurs très bien interprété, ce qui fait toujours plaisir.
....mais je dois bien dire que je n'ai pas aimé. On est en effet presque devant une pièce de théâtre minimaliste, lente, très bavarde et toute en retenue, du cinéma de genre indépendant gritty mais qui ronronne rapidement, cherchant plus l'originalité et le décalage (la manière ampoulée dont Pascal s'exprime, la musique bollywoodienne) que l'efficacité ou le rythme.
Disons que l'on sent que tout est parti d'un court de 15 minutes, et que si le world-building est plus qu'intéressant, je n'ai pas du tout adhéré aux personnages et à l'écriture.
C'est loin d'être mauvais, et à en juger par l'accueil extatique de la critique, ça plaira clairement à certains, mais de mon côté, je ne dois pas faire partie du public visé.
3/6 (pour l'approche ambitieuse)
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Time Out (In Time - 2011) :
En 2169, dans un monde où chacun cesse de vieillir à l'âge de 25 ans, et reçoit alors 365 jours d'existence, la minute de vie supplémentaire est désormais la monnaie en vigueur : d'un côté, les millionnaires quasi-immortels ayant accumulé des centaines d'années de vie additionnelle, de l'autre, les démunis, qui subsistent de jour en jour et de minute en minute. Will (Justin Timberlake), un ouvrier de 28 ans, reçoit un beau jour une centaine d'années de vie de la part d'un millionnaire suicidaire, traqué par des criminels. Désormais dans le collimateur du Timekeeper Leon (Cillian Murphy), chargé de maintenir l'équilibre économique du marché du temps, Will décide de renverser le système, avec l'aide de Sylvia (Amanda Seyfried), une riche héritière...
Un long-métrage d'anticipation clairement conçu à partir de l'adage "Le temps, c'est de l'argent", et qui parvient à établir un univers crédible et intéressant, à la réalité improbable qui sert clairement de métaphore à une lutte des classes moderne, prolétariat vs capitalisme, etc, etc, etc. D'ailleurs, le tout est bourré de métaphores et de symbolisme plus ou moins subtils, et il ne faut pas avoir fait de grandes études pour percevoir le propos intrinsèque du film.
De plus, sous la caméra d'Andrew Niccol (clairement pas un débutant dans le genre), tout ça fonctionne plutôt bien, même si dans l'absolu, ce n'est pas forcément d'une originalité folle (les amateurs de SF littéraire ou de courts-métrages de genre retrouveront ici certaines idées familières), et que le métrage prend, à mi-parcours, un virage Bonnie & Clyde/Robin des Bois nettement moins intéressant et probant.
Au final, on se retrouve donc avec une grosse moitié de film réussie, et une seconde partie plus mitigée, pour un résultat tout à fait regardable... sans plus.
3.5/6
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Le Passager n°4 (Stowaway - 2021) :
En mission pour Mars, l'équipage du MTS-42 (Toni Collette, Anna Kendrick, Daniel Dae Kim) découvre soudain à son bord un passager clandestin, Michael (Shamier Anderson), qui ignore totalement comment il est arrivé là. Confrontés à une réserve d'oxygène insuffisante pour les quatre passagers, les trois astronautes se trouvent alors face à un choix drastique : sacrifier cet inconnu, ou risquer la vie de tout l'équipage.
Stowaway est un long-métrage Netflix qui pose un dilemme moral percutant et pertinent à ses personnages cartésiens et scientifiques : quel choix effectuer lorsque les ressources deviennent soudain limitées et qu'il faut "sacrifier" un passager pour espérer assurer la survie du reste de l'équipage.
On aurait pu réaliser le même film dans un sous-marin, sur un bateau à la dérive, lors d'une expédition polaire... les choix sont multiples, et reposent tous sur la même question fondamentale, traitée à de multiples reprises dans la fiction (Stowaway n'est guère plus qu'une relecture "réaliste" de l'Équation de la mort, un épisode de la Quatrième Dimensionadapté d'une nouvelle, elle-même inspirée d'autres récits), et opposant la logique pragmatique de la survie du plus grand nombre à la réaction émotionnelle de la valeur de toute vie.
Et le film fait tout pour embarquer le spectateur dans ce débat : mise en place prenante, réalisation et rendu visuel efficaces, acteurs compétents, et caractérisation très appuyée du passager clandestin, qui est présenté comme quelqu'un de courageux, d'intelligent, de travailleur, de sociable et de sympathique, pour mieux remuer le couteau dans la plaie lorsque vient le moment de la décision fatidique.
Le seul vrai problème, en fait, c'est que pour adhérer à la proposition du film, et pour que la suspension d'incrédulité fonctionne, il faut trouver le postulat du métrage plausible ; et c'est là que tout s'écroule, pour moi. Parce que le film choisit délibérément de botter en touche sur le pourquoi et le comment de la présence à bord de ce passager clandestin, et qu'à mes yeux, c'est là le début de l'effet domino qui fait s'effondrer tout le château de cartes Stowaway.
Car se contenter d'un "Michael est un préparateur technique qui travaillait sur la navette lorsqu'elle était sur sa rampe de lancement... et voilà, c'est tout, il s'est réveillé à bord après le décollage et l’arrimage à la station, et ne sait pas comment il est arrivé là", c'est loin d'être suffisant, surtout que cela ne semble poser de problème à personne, avec un équipage qui accepte volontiers à son bord cet inconnu sympathique.
Ça aurait pu passer si le film s'était engagé dans la direction d'un thriller, avec un 4e passager menteur et menaçant... mais non, Stowaway n'est intéressé que par son dilemme éthique, et considère que cette absence d'explications n'est pas un obstacle au bon déroulement du récit.
Sauf que bon, pas de postulat justifié, des rebondissements artificiels et forcés (l'éruption solaire qui tombe forcément pile au pire moment, sans prévenir), des personnages assez peu développés (Toni Collette est sous-exploitée), un rythme globalement pépère et sans grande tension et une résolution ultra-prévisible avec morale en voix off, à force, ça commence à faire beaucoup.
D'autant plus frustrant que ça commençait bien, avec vingt premières minutes très efficaces.
2.5/6
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